Vous fêtez pas Noël dans ta famille, mais dans la mienne, c'est sacré. Les Blanchard sont chrétiens depuis toujours, et chaque année, c'est la même chose. On a beau être tous dans un coin du monde différent, si on ne rentre pas chez Papa Maman pour le 25 décembre, la guerre est déclarée. Et moi, j'ai vraiment pas d'excuse, j'habite juste à côté, à 3h de route. Je crois que Jo (Johnatan) était en Indonésie chez sa nouvelle meuf cette année et Polo (Paul) bah... Il est toujours chez les parents hein. A mon avis, la boulangerie, c'est à lui qu'elle reviendra. Sauf si d'ici là, il se bouge le cul et qu'il se trouve vraiment quelque chose qui lui plaise. Mais comme depuis une dizaine d'années, il bosse avec les parents. Tu me diras, c'est mieux que de rien foutre de sa vie. Et puis, ça l'empêche pas de se fumer ses trois joints quotidiens, donc tout va bien.

Et puis toi, t'es avec moi dans Chouffette, en direction du patelin paumé de mes darons. Ça fait trois ans qu'on se connait, à peine 2 mois qu'on est ensemble, mais ça me semblait logique que je te propose de venir passer les fêtes avec nous. T'allais pas rester toute seule sur Paris. Puis, c'est quand même cool les dîners en famille à la maison pour Noël. C'est festif, c'est tout cocooning, c'est quelque chose qui me tiens à cœur aussi. "Promis ça va bien se passer." que je te dis en souriant, prenant ta main dans la mienne. Je sais que t'es stressée à l'idée de rencontrer mes parents en tant que "petite amie". T'es pourtant déjà venue squatter la maison avec les autres, y'a vraiment aucune raison de s'inquiéter. Mis à part le fait que j'ai absolument pas mentionné le fait que tu seras là. Je savais pas quoi dire ni comment l'annoncer, mais je suis sûr que ça ira. Toute façon, comme on dit chez moi, quand il y a à manger pour huit, il y en a bien pour dix. Le trajet passe un peu trop rapidement à mon goût. On a bien évidemment le disque de Céline et de JJG qui nous accompagnent tout au long. On arrive, je me gare, mets le frein à main, et te regarde longuement avant de descendre de la voiture. Faut quand même que je te le dise. 1, 2, 3, allez, je me lance. "Euh Dani... Ils sont pas au courant que t'es là mais t'inquiète yaura pas de souci, okay ?" Je te laisse pas le temps de répondre, je dépose un rapide baiser sur tes lèvres et te souris, autant pour te rassurer que pour me rassurer, et sors de la voiture pour aller chercher nos affaires dans le coffre. J'évite soigneusement ton regard, et rentre à la maison. "Eh oh, je suis rentré. Y'a quelqu'un?" Maman doit sans doute être en cuisine et papa derrière la télé. Je vois la tête de Jo dépasser du couloir, pour finalement venir me prendre dans ses bras. "T'es plus en retard que moi encore Huguette." qu'il me dit en tapotant mes joues. Il a dû être rentré un jour avant moi, ça va, j'suis pas siiii en retard que ça. Il détourne son regard vers toi. "Dani ? Eh, pourquoi on était pas au courant que la plus jolie des coréennes serait avec nous pour Noël ?" Il te prend dans ses bras, c'est qu'on est plutôt tactiles chez les Blanchard. "Parce que sinon t'aurais posé trop de questions." que je rétorque, il est trop intrusif, Jo. Puis, il a dû se douter depuis des siècles que j'étais déjà tout amoureux de toi alors qu'on était encore que des amis, toi et moi. Je suis sûr qu'il est pas si surpris que ça de te voir ici pour les fêtes.

Polo débarque à son tour, il a les yeux rouges et les pupilles complètement dilatées : ouais, il est encore défoncé. "Yo." qu'il nous dit avant de nous embrasser chacun sur les deux joues. Il se pose même pas de question sur ta présence. Je me tourne vers Jo particulièrement, son regard insistant pesant sur nous deux. "Oui, oui, oui, je t'expliquerais tout. Maman est dans la cuisine ?" Il hoche la tête, et je te prends par la main histoire de te rassurer un peu. On passe devant le salon, on salue mon père qui lève à peine la tête parce que ce qui passe à la TV a l'air bien plus intéressant, et on arrive en cuisine. "Maman? J'suis rentré." que j'annonce en poussant la porte, ta main toujours maintenue dans la mienne. "Eeeet regarde qui j'ai ramené." Elle t'adore ma mère, elle ne peut être qu'aux anges en te voyant. Une présence féminine supplémentaire ici, ça ne fait vraiment pas de mal et ça fait même du bien à la mams. "Dani ! Quelle belle surprise !" Elle t'embrasse avant même de m'embrasser moi, son propre fils. Sympa m'man. Je te regarde au dessus de son épaule alors qu'elle t'enlace. Tu vois, tout le monde est trop heureux que tu sois là.

It's begining to look a lot like christmas

@hugo blanchard & dani hwang

***
Sur le trajet, Dani est légèrement anxieuse. Elle ne compte plus le nombre de fois où elle est allée chez les Blanchard. Elle a toujours été appréciée par sa famille, et tout particulièrement par Nathalie, la maman d’Hugo. Pourtant aujourd’hui, la jolie coréenne ne vient pas en tant que simple amie mais en tant que petite amie. Depuis quelques semaines, elle est sur son petit nuage avec le français, son français. Elle soupçonne Kai et Noor d’avoir magouillaient le cap ou pas cap pour que les deux tourtereaux s’embrassent ce soir d’Halloween. Bien évidemment, Hugo et Dani restaient les deux seules personnes à ne toujours pas comprendre qu’ils en pinçaient secrètement l’un pour l’autre. Pour Dani, ça avait lors de leurs précédentes vacances d’été. Les copains sont allés faire du bivouac dans les Pyrénées. Durant la nuit, les filles avaient eu tellement froid à 2000m d’altitude qu’elles étaient allées squatter la tente des garçons. Trois petites crevettes entre deux grands gaillards. Etrangement, Lyb ne s’était pas mise à côté d’Hugo cette nuit-là, elle avait ordonné à la coréenne de dormir à côté d’Hugo. Et je peux vous dire qu’à partir de ce moment-là, elle n’avait plus du tout eu froid. Elle n'avait que très peu dormir au cours de la nuit alors qu’Hugo la tenait contre elle pour qu’elle ne tremble plus. Elle avait trouvé son étreinte réconfortante, apaisante, sécurisante et elle avait commencé à se questionner sur ses sentiments envers son ami.

Entre deux chansons de Jean-Jacques, son petit ami lui promet que tout va bien se passer. Dani sourit à Hugo dans le rétroviseur avant de reprendre les paroles de Quand la musique est bonne qui tournait en arrière fond. Chouffette se gare, Dani regarde la maison des Blanchard avec ses grands yeux en amande. Comment vont-ils l’annoncer ? Elle n’en a aucune idée, ça va être l’impro totale. La coréenne se retourne vers Hugo qui ouvre la bouche, lui annonçant qu’il n’a pas prévenu qu’il venait en compagnie d’une certaine personne (et pas n’importe laquelle). Les yeux de la coréenne s’arrondirent, ses joues deviennent rouges. Elle veut l’engueuler mais il lui coupe la parole avec un baiser. Elle soupire, il y arrive toujours. Il sait qu’elle est faible devant ses baisers.

Prenant son courage à deux mains, elle quitte Chouffette à contre cœur direction la maison des Blanchard. Hugo ouvre la porte, annonce son entrée et tombe sur Jo. Dani offre un grand sourire, peut-être un peu trop prononcé, elle n’arrive pas à paraitre naturelle. Elle retient un rire quand son grand frère l’appelle Huguette, elle est toujours planquée derrière son petit-ami avant d’apparaitre comme une fleur. « Hey Jo ! Surprise ! » Elle passe une main hésitante dans sa chevelure alors que Jonathan s’approche pour lui faire une franche accolade. Avec le temps, Dani s’est habituée aux mœurs de la France. C’est un fait testé et approuvé : plus on se perd dans la campagne profonde, plus les gens sont tactiles. Chose à laquelle elle n’est pas du tout familière au pays de matin calme.

Jonathan check, c’est au tour de Polo qui fait un passage éclair. Oula il n’a pas que travaillé avec de la farine aujourd’hui on dirait. Dani jette un petit regard inquiet à son amoureux, avant que Paul les salue et repart aussitôt. Bon au moins, c’était rapide et efficace. C’est la même pour Philippe le père des garçons, il est bien trop occupé à regarder « N’oubliez pas les paroles ». Vous comprenez la passion d’Hugo pour les chansons françaises maintenant ?

Dani se demande comment la maman d’Hugo va réagir en les voyant arriver à deux. Le petit couple rentre dans la cuisine, Nathalie s’active déjà aux fourneaux. Ils ne vont pas mourir de faim ce soir, c’est certain. Un énorme sourire se dessine sur le visage de sa mère et elle vient déposer deux généreux baisers sur les joues de la coréenne. « Bonjour Madame Blanchard, je suis… » Nathalie fait les yeux ronds, qu’est-ce qui prend à Dani soudainement ? Elle qui l’a toujours appelé Nath. « Dani chériie ! Combien de fois je t’ai dit de m’appeler Nath ! » qu’elle s’exclame joyeusement avant d’enlacer son fils. Elle se tait, elle ne veut pas faire une nouvelle boulette. « Mon chéri que tu m’as manqué ! Tu as encore maigri, tu ne manges pas assez à Paris ? » Oh si vous savez Nathalie… Votre fils a beaucoup trop la chiasse, merci Lyb. « Dani, faut le nourrir s’il saute ses repas ! Il travaille trop mon grand petit garçon » Dani sourit timidement avant de répondre. « Oui j’y veillerai. » qu’elle répond essayant de reprendre un peu d’assurance dans sa voix. « Hugo tu aurais dû me dire que tu venais avec ton amie ! Je lui aurais préparé sa chambre ! » Dani tourne la tête vers son chéri l’air de dire : on est censé répondre quoi maintenant ?

Vu l'accueil, je me demande même si ma famille te préfère pas à moi. En même temps, t'es sociable, polie, douce, gentille, et t'essaies même de comprendre et de rire aux blagues des beauf Blanchard. Évidemment qu'ils t'adorent. T'as l'air beaucoup moins confortable ce soir, sans doute parce que notre relation a changé, mais t'appelles ma mère de façon si formelle que je retiens violemment mon rire. Elle se charge bien vite de te remettre à ta place : ici, pas de Madame ni de vouvoiement, et t'es bien au courant de ça. Mon regard est toujours tourné vers toi quand ma mère vient enfin me saluer. C'est pas trop tôt. Elle me prend dans ses bras comme si ça faisait 10 ans qu'elle ne m'avait pas vu alors que je suis rentré il y a à peine trois mois. Bon, trois mois, ça fait long pour elle. Maman, elle aime bien quand tous ses fils sont réunis, et à part à Noël, l'occasion se présente rarement... « Mon chéri que tu m’as manqué ! Tu as encore maigri, tu ne manges pas assez à Paris ? » "M'man..."  « Dani, faut le nourrir s’il saute ses repas ! Il travaille trop mon grand petit garçon » C'est pas avec les chiasses monumentales que je me tape à cause de leurs plats épicés que je vais prendre du poids en tous cas, c'est certain. Ça me fait sourire quand même qu'elle te donne cette responsabilité. Depuis quelques semaines, on se nourrit surtout d'amour et d'eau fraîche. Hum. Tu rentres dans son jeu, et ça la comble, ma mère.

Je me saisis de la louche pour goûter la sauce qui est en train de mijoter, mais la madre me pose LA question fatidique. Je m'étouffe, évidemment. Toi, tu me fais les gros yeux. Bah oui Dani, oui, j'ai pas dit qu'on était en couple. "Euh, non mais t'inquiète m'man je le ferais." LOL. On va vraiment faire chambre à part ? C'est ridicule. "Au pire c'est pas grave elle dormira dans ma chambre ce soir." Ça suffira pas Hugues, elle est têtue la Nathalie et elle veut toujours, toujours bien accueillir ses invités. "Tu rigoles ou quoi, je finis ma sauce et je vais te préparer ta chambre, ma Dani." qu'elle te dit en levant les yeux au ciel, genre je suis un fils ingrat tu sais. Je sens ton regard sur moi. Ok, ok, ok, stope la menace Danette s'il te plaît. "Non mais maman, vraiment, t'inquiète. Dani dormira avec moi ce soir." Regard insistant à l'appui. Maman, tu vas comprendre quand même, j'ai pas besoin de te faire un dessin ? Ça a l'air de faire tilt dans sa tête, parce qu'elle ouvre grand la bouche en inspirant tout l'air du monde. "Oh ! Oh, mais ! Vous deux ?" Je lève les yeux au ciel. Elle est vraiment trop heureuse la madre, et elle te prend dans ses bras. "Oooooh mais je ne pouvais pas rêver mieux comme belle-fille." Tu vois, elle te kiffe ma mère. Bon, c'est bon, c'est assez clair du coup non ? "C'est bon m'man, pas la peine d'en faire tout un plat." Je récupère ta main. "Bon, on va poser les affaires dans la chambre." Toute façon, même si je lui propose mon aide pour cuisiner, elle dira non.

On pose nos gros sacs dans ma chambre qui est absolument pas rangée. Y'a des restes de fringues qui datent de mon dernier passage ici, des papiers (importants ou non) éparpillés sur mon bureau, une bouteille d'eau vide qui jonche sur le sol et des babioles qui prennent la poussière sur mes étagères. Ça a jamais vraiment été très bien rangé ici toute façon. Je fais de la place sur mon lit et te balance dessus, profitant de ce petit moment juste à nous avant qu'on ne nous appelle pour prendre l'apéro. Mes doigts viennent te chatouiller les côtes, et ton rire me fait rire aussi. T'es trop mignonne. T'es trop belle. Qu'est-ce que j'en ai de la chance, de t'avoir. J'arrête ma torture sous tes supplications, et te laisse respirer un peu, venant me placer juste à côté de toi, ma tête reposant sur ma main. Je t'embrasse tout doucement les lèvres, remonte jusqu'à ton nez, tes joues, tes yeux, puis ton front, et me recule à nouveau pour t'admirer. "Je suis content que tu sois là." Et je suis certainement pas le seul.

It's begining to look a lot like christmas

@hugo blanchard & dani hwang

***
Nathalie insiste pour préparer la chambre d’amis à Dani. La Hwang elle ne sait pas quoi dire et regarde avec insistance son petit-ami. Première tentative loupée, la seconde n’est pas mieux. Madame Blanchard reste et restera la cheffe de la maison, c’est elle qui décide. La coréenne commence vraiment à paniquer, ils sont très très nuls pour jouer la comédie. Surtout quand ils sont collés l’un à l’autre H24. Puis finalement Hugo dit LA phrase pour que sa maman comprenne. Les joues de Dani s’empourprent légèrement. « Oh ! Oh, mais ! Vous deux ? » Dani a tout juste le temps de faire un petit oui de la tête que Nathalie vient la prendre dans ses bras d’une force incroyable. Elle aurait pu la lever du sol. Oui carrément. « Oooooh mais je ne pouvais pas rêver mieux comme belle-fille. » C’est qu’elle est euphorique la maman Blanchard. Dani répond d’un simple sourire poli, même si ses paroles lui vont droit au coeur.

Bien rapidement, les deux tourtereaux trouvent refuge dans la chambre d’Hugo. Elle est à son image : bordélique mais attachante. Dani a tout juste le temps de poser son sac, qu’Hugo la pousse sur le lit avec une attaque de chatouilles. Elle se tortille dans tous les sens, lui suppliant d’arrêter, mais bien sûr il continue dans le simple but de l’embêter. C’est la trêve lorsqu’Hugo vint l’embrasser tendrement avant de lui confier qu’il est heureux qu’elle soit là. Le visage de la coréenne s’illumine d’un sourire doux et sincère. A son tour, elle vient l’embrasser et pose son front contre lui sien. « Moi aussi. » répond-elle. Elle sait que ce Noel sera special. Elle est si heureuse de le passer avec Hugo et sa famille. Il a été la plus belle chose qu’il lui soit arrivé cette année. « C’est gentil de m’avoir invité pour les fêtes. » Elle aurait pu comprendre qu’il préfère les passer en famille, ils viennent tout juste de se mettre ensemble. Les célébrations de Noël ne sont pas les mêmes dans son pays natale. Pour la première fois de sa vie, elle embrassera un être cher sous le gui. C’est bien le seul truc cucul la praline qu’elle veut faire. Avec Hugo elle se sent vraiment bien. C’est naturel, c’est simple, c’est fluide. Il est le premier garçon à avoir vraiment captivé son attention. Dani veut l’embrasser à nouveau mais ils sont soudainement interrompus par Jo qui ouvre la porte sans prévenir.

« Hugo t’as mon … oh oups pardoon ! » Hugo et Dani tournent la tête à l’unisson regardant Jo avec des grands yeux ronds comme des soucoupes. Son grand frère leur offre une moue désolée (peu convaincante au passage). Dani explose de rire, se laissant tomber sur le matelas. Elle se cache sous un oreiller, alors qu’Hugo balance le sien sur son grand frère. Dani est intimement convaincu qu’il l’a fait exprès. La porte finit par se refermer et on peut entendre Jonathan crier dans toute la maison « Hugo est amoureeeeeux ! » Dani est amusée de voir l’expression décomposée de son chéri. Pas besoin d’improviser, les autres font le travail à leur place. « Jo parle moins fort j’entends pas la tv. » Ne surtout pas déranger Philippe Blanchard durant « N’oubliez pas les paroles ». C’est sacré. Jonathan continue son bazar à l’étage, les murs sont assez fins pour entendre les conversations. Une nouvelle personne monte les escaliers. Serait-ce Nathalie ? « Jo ferme-là, tu m’donnes des migraines. » Ah non, ça c’est Polo tout craché. « Huguette et Danette se font des bisous. J’te dis on est tontons l’année prochaine ! » Là ça devient vraimentgênant même si Dani a atrocement envie de rire.  « Ah ok. » Fidèle à lui-même, Paul ne cherche pas à en savoir plus et on l’entend s’enfermer dans sa chambre. Il va piquer un gros somme lui, ou fumer un joint au choix.  « Aaaah ! Jsuis fier de mon p’tit frère. Hug devient un homme. » Ouf Jonathan redescend et le coeur de Dani s’apaise. Elle a eu une montée d’adrénaline. La coréenne attrape un oreiller qui traine sur le lit. « C’est bon je suis rouge tomate. » Elle pose ses deux mains sur ses pommettes. Ah oui elle a eu un coup de chaud.« Bon bah toute la baraque est au courant maintenant. » qu’elle finit par dire, un rire s’échappant d’entre ses lipoes. Elle se redresse du lit tout en regardant Hugo dans les yeux. « Tu vas l’annoncer à ton papa en chanson ? » qu’elle le taquine en déposant un furtif baiser sur les lèvres de son amoureux. « Au fait, je l’ai dit à maman l’autre jour au téléphone. Elle était trooooop contente. Je crois qu’elle a attendu ça toute sa vie. » Tout leur entourage semble être heureux pour eux. Y’a juste les copains qui ne sont pas encore au courant. Hugo et Dani ont envie de profiter de leurs premières semaines ensemble en secret, même si ça devenait de plus en plus dur de quitter la coloc d’Hugo sans se faire cramer. C’était soit le grand lit d’Hugo, soit le minuscule lit de Dani dans sa chambre de bonne. Tant qu’ils étaient ensemble, Dani s’en fichait bien d’où elle pouvait dormir. « Par contre, je lui ai fait promettre de ne rien dire à papa. Faut que je le prépare psychologiquement. » Dani a été fille unique, elle a grandi seule sous l’oeil bienveillant et très -trop- protecteur de son père. Initialement en Corée, on ne quitte pas le cocon familial avant d’avoir trouvé un emploi stable. Il est normal de vivre chez ses parents. Pourtant, son indépendance, elle la tient de sa mère Sienna. Heureusement qu’elle était là pour consoler Min lorsque sa précieuse fille a pris ses valises direction la France. Sans ce voyage, elle n’aurait pas rencontré les copains. Elle ne serait pas là en train de rire comme une enfant dans les bras d’Hugo perdue au fin fond de la campagne française. Ils ont des accents chelou à la pampa, mais Dani s’en fiche car ça lui permet d’améliorer son français. Elle parle de mieux en mieux grâce à son petit-ami, quand elle perd ses mots, elle switch en anglais et quand elle s’énerve, elle ronchonne en coréen. Hugo est clairement moins assidu dans l’apprentissage des langues étrangères mais ce n’est pas bien important, ils ont leur propre langage pour se comprendre.

Je suis réellement heureux de t'avoir près de moi pour Noël. C'est une fête assez spéciale pour nous. Y'a que les parents qui sont vraiment pratiquants, mais c'est simplement l'occasion de se retrouver tous ensemble et de partager un moment convivial. Tu participeras au concours du cadeau le plus pourri entre mes frangins, à la minute larmichette de maman qui est trop contente de nous avoir tous ensemble autour de la table, et au père Philippe qui se préserve de parler parce qu'il préfère se goinfrer de toute la bonne bouffe. Tu verras aussi mes parents filer pour la messe de minuit, pendant qu'avec Polo et Jo, on se tape nos meilleurs concours de rots après les bières englouties à toute vitesse. Chacun sa tradition. M'enfin, tu sais pas vraiment ce qui t'attend pour ces prochains jours, mais t'as l'air d'être contente d'être là aussi. "C'est bien normal. J'allais pas te laisser toute seule sur Paris." Ils sont tous partis en vadrouille pour les fêtes, les autres, t'allais quand même pas rester seule dans ta chambre de bonne. "Et puis, j'aurais pas pu me passer de toi aussi longtemps. Dix jours sans te voir, c'est beaucoup trop long." Déjà que deux jours c'est dur. Tu te rapproches à nouveau de moi pour déposer tes lèvres sur les miennes, mais Jo nous interrompt. C'est qu'il a pas vraiment l'habitude de toquer le garçon, les portes de nos chambres ne sont qu'une formalité dans la famille. Oups. J'aurais peut-être dû te prévenir pour ça aussi.

T'es méga gênée, tu te caches sous l'oreiller et moi, j'en balance un dans sa gueule, à l'autre con. Quand on est qu'entre nous, ya pas de souci. Mais quand je ramène quelqu'un... "Frappe la prochaine fois bordel, Jo !" Il se tire en gloussant. « Hugo est amoureeeeeux ! » Putain mais quel con celui-là. C'est pas comme si ça n'allait pas se savoir, maman est déjà au courant, mais il est obligé de faire ça ? « Jo parle moins fort j’entends pas la tv. » "Ouais, ta gueule Jo !" Il s'en branle complet, il continue ses conneries en gueulant dans toute la baraque. « Jo ferme-là, tu m’donnes des migraines. » Merci pour ton soutien infaillible Paul, t'es le seul vrai. "Je vais le tuer..." Je glisse tout bas, assez gêné de cette situation. C'est pas habituel que je rougisse, ni que je sois mal à l'aise, mais là, ça craint un peu quand même. Je veux pas que tu te barres en courant après avoir rencontré ma famille.
« C’est bon je suis rouge tomate. » T'es toujours sous ton coussin, je glisse ma tête en dessous aussi, à côté de la tienne. "Je t'avais dit qu'il était relou, Jo." Bien plus que je ne le suis d'ailleurs. Oui, c'est possible. « Bon bah toute la baraque est au courant maintenant. » "On aura même pas tenu une heure avant que ça ne se sache." C'est pas comme si je comptais garder le secret non plus, mais là, Jo va pas nous (me) lâcher la grappe jusqu'à notre départ. Il a beau être plus vieux que moi, c'est un grand gamin celui-là. Tu décides finalement de retirer le coussin de ta tronche, moi, je reste allongé, et viens croiser les mains derrière mon crâne. « Tu vas l’annoncer à ton papa en chanson ? » "Seulement si tu fais des vocalises en fond." De toute façon, mon père, c'est pas le pire de la famille. Il se fout d'un peu de tout. Du moment que t'es cool, pas arabe ni noire, ça passe. Ah oui, je t'avais pas dit qu'ils étaient un peu raciste sur les bords ?

Si moi j'avais pas annoncé notre couple à ma famille, toi, tu l'as bien dit à ta mère. De ce que tu me dis d'elle, je suis sûr que ta mère, elle m'adorerait. Par contre ton père, je le crains comme la peste. Et s'il savait tout ce qui se passe au lit, je pense que mes couilles, je peux leur dire adieu... "Euuuh, ouais. Prépare le bien, bien, bien, bien psychologiquement avant de l'annoncer." Comme si c'était un crime de sortir avec moi. Comme si j'étais le pire des goujats. "Et oublie surtout pas de lui dire que je suis le plus beau et le plus drôle de tous les gars que tu connaisses." Rien que ça, ouais. "En vrai, t'es même pas obligée de lui dire tout de suite, si ?" Même si on se connait depuis plusieurs années, ça ne fait que quelques semaines qu'on se fréquente de cette façon. Même les copains n'en savent rien. Surtout les copains, en fait. J'ai beaucoup trop peur que ça ne change la dynamique du groupe, que Lyb m'en veuille, que ça casse un truc. "P'tetre qu'on devrait rester un peu discrets pour le moment, non ?" Hm, c'est vachement discret de t'amener dans ma famille pour les fêtes de Noël, ouais. Mais pour ma défense, chez les Blanchard, on est chill. Pas comme ton père. Ni comme les copains, avec qui ça risque fortement de péter.

It's begining to look a lot like christmas

@hugo blanchard & dani hwang

***
Il ne voulait pas la laisser seule sur Paris, ces simples mots la font sourire jusqu’aux oreilles. Elle l’embrasse de nouveau, elle se sent si bien avec lui. Elle ne comprend pas comment ils ont mis autant de temps pour le réaliser ? Aux mots masculins, un rire s’échappe d’entre ses lèvres et sa tête bascule doucement en arrière. « Suis-je ta nouvelle addiction Hugo Blanchard ? » qu’elle le taquine gentiment. Lui aussi, il lui aurait manqué. Ils passaient pratiquement tout leur temps ensemble, déjà qu’ils passaient beaucoup de temps avec les copains, il fallait rentabiliser les moments à deux. Comme celui-ci par exemple, elle veut l’embrasser de nouveau que Jo fait sa grande écran, fidèle à lui-même.

Hugo râle, Jo l’embête, Dani se cache. La porte se claque, on entend Polo et Philippe qui font une intervention puis le calme revient à nouveau. Cachée derrière son oreiller, la coréenne ne voit pas à quel point Hugo est aussi rouge qu’elle. Ils font la paire les deux tourtereaux. Il se glisse sous l’oreiller. Dani se sent de nouveau rassurée. Elle l’impression de découvrir les Blanchard à nouveau, comme eux qui la découvre sous un nouveau visage. Elle n’est plus juste l’amie d’Hugo, elle est bien plus que cela dans le cœur du français. « Le moins que l’on puisse dire c’est qu’on a donné de la matière à Jo pour nous embêter durant tout le séjour. » Chez les Hwang l’ambiance aurait été différente. Sienna est clairement une version australienne de Nathalie, tandis que Min reste son père, froid à l’extérieur mais dès qu’on gratte son armure il se révèle être un homme plutôt sympathique, il faut juste l’improviser. « D’accord je ferai les vocalismes, on choisit quelle chanson ? » All I Want For Christmas Is You de Mariah Carey ? Hum, c’est peut-être too much.

Le sujet de Min arrive sur le tapis. Lorsqu’Hugo est stressé, il use de l’humour. Il a encore du temps, Séoul n’est pas la porte à côté. « Le plus généreux que je connais. » qu’ajoute Dani mi-amusée, mi-sérieuse. Cependant elle n’en dit pas plus, elle ne voudrait pas faire enfler les chevilles de son petit-ami. « T’inquiètes pas pour mon père. Juste avec maman on se raconte tout. » Elle aussi, elle avait compris avant Dani que sa fille en pinçait pour le français. Décidément, la Hwang n’a pas les yeux en face des trous. En parlant de discrétion, Hugo et Dani ont été cramés au bout de dix minutes dans la maison des Blanchard. « T’as raison… tu crois qu’ils vont bien le prendre ? » questionne-t-elle d’une voix plus sérieuse cette fois-ci. Elle ne s’inquiète pas pour Yuri et Kai, par contre spicy mama est un autre débat. « J’ai peur que Lyb nous en veuille. » Les filles ont mis du temps à s’apprivoiser, au début Lyb a été très méfiante envers la coréenne. Dani cherche la main d’Hugo pour trouver un peu de réconfort. Leurs doigts s’entremêlent quand la porte s’ouvre de nouveau. Les amoureux se redressent d’un coup du lit. « Hugooo ! Ta chambre ! » Nathalie parait scandalisée devant la chambre de son fils alors que cela ne doit pas être la première fois qu’elle voit la pièce dans cet état. « Dani chérie, viens ici ! » Elle n’a le temps de répondre que la mère d’Hugo agrippe sa main. La coréenne a tout juste le temps de retourner son regard vers son chéri, l’air de dire : Heeeelp. Madame Blanchard emmène Dani à l’autre bout du couloir, l’invitant dans la chambre d’amis qu’elle avait déjà préparé. « Oh Nathalie, il ne fallait pas. On aurait pu dormir.. » « Hors de question, tu es notre invitée ! » Elle prend les mains de Dani dans les siennes. « Je suis si contente pour vous ! » Elle dépose deux gros baisers sur les joues rosies de la Hwang avant de repartir. Elle découvre Hugo dans l’encadrement de la porte. Elle attend que Nathalie descende les escaliers. « Bon bah je crois qu’on a notre fan numéro un. »

Evidemment que t’es ma nouvelle addiction. Ca fait bien deux ans que je te bouffe du regard, deux ans qu'on ne passe pas un jour sans se voir, et deux ans que je fais de mon mieux pour cacher mes sentiments face à toi. Parce que même si ça fait seulement quelques semaines qu’on est plus que des amis, ça fait pourtant bien plus longtemps que t’étais dans mon viseur. "Pas du tout, huh", que je me contente de te répondre, sourire de menteur sur les lèvres. Toute façon, c’est pas bien compliqué de voir que je suis déjà accro à toi. Et ça, Jo l’a bien compris, lui aussi. Fidèle à lui-même, il joue le relou de service. « Le moins que l’on puisse dire c’est qu’on a donné de la matière à Jo pour nous embêter durant tout le séjour. » "M’en parle pas." Ca va durer tout le temps qu’on sera là, et ça va bien me saouler surtout. Reste plus que mon père qui est pas au courant, mais il va être au jus plus rapidement que ce que je pensais. "Si tu veux faire bonne impression, j’pense qu’on peut partir sur du Sardou. La maladie d’amour, tu connais ? Je te l’ai faite écouter, non ?" J’aime bien te faire découvrir les musiques françaises et voir tes pupilles briller quand tu comprends les paroles.

L’annoncer à mon père, c’est easy. Le tien, c’est une autre affaire. Ca me fait carrément flipper, et même si c’est sur le ton de l’humour, je te le fais bien savoir. Puis, ton père, c’est pas le seul qui me fait peur. Les five, c’est encore une autre histoire. Lyb… Je sais pas du tout comment elle va réagir, et j’ai pas hâte de le lui annoncer. "Franchement, j’en sais rien." Kai et Ji vont être chill, c’est sûr. Mais Noor… "Après, c’est pas comme si elle te connaissait pas non plus." Le plus gros problème, c’était les filles qui piquaient des crises de jalousie parce qu’elles étaient persuadées qu’on allait se marier blablabla et que Lyb allait se mettre au milieu de nous pour jouer la meilleure amie amoureuse. Avec Dani, c’est vraiment différent. Ma main enveloppe la tienne. J’entrelace nos doigts. "Mais on en est pas encore là, hm ?" J’embrasse du bout des lèvres ton front, avant qu’on ne soit interrompus à nouveau. BORDEL. On se redresse d’un coup, comme si on avait été pris en flag. C’est ma mère. Ils savent pas toquer dans cette famille. Puis elle se contente pas de nous interrompre, non, elle se permet même de faire une remarque sur le parfait rangement dans ma chambre. "Ca va m’man…" C’est pas non plus meeega le bordel, elle abuse. C’est juste qu’elle a honte parce qu’on a une invitée. Elle t’accapare pour t’amener dans la chambre d’ami, et ton regard me supplie de te suivre. Ca va, j’ai compris, j’arrive. Je saute du lit pour vous rejoindre.

Ma mère a fait les choses bien, trop bien. T’as ta chambre rien que pour toi. Mais… Elle a pas compris en fait ? « Je suis si contente pour vous ! » Ah, bah si. Je me marre quand elle t’embrasse les joues, comme si c’était son rêve de t’avoir en belle fille. Faut avouer que t’es pas trop mal dans ce rôle. « Bon bah je crois qu’on a notre fan numéro un. » Je regarde autour de moi, tends l’oreille, cette fois, personne n’est là pour nous interrompre. Je me rapproche de toi, t’attire vers moi pour t’embrasser. "Elle t’adore, je te l’avais dit." Je frotte mon nez contre le tien, embrasse une nouvelle fois tes lèvres. Mon bassin est collé au tien, et on sait très bien à quoi ça mène, ce rapprochement. Mais on est pas sur Paris, y’a toute ma famille en bas, et Jo est sans doute prêt à sauter à tout moment. Après avoir glissé un "J’ai envie de toi" au creux de ton oreille, je me décolle (difficilement) de ton corps, sourire narquois sur les lèvres. "Va falloir s’abstenir pendant cinq jours, tu sais ?" Bon dieu c’que ça va être dur de tenir.

Jo nous appelle pour prendre l’apéro, et si on débarque pas dans les quinze secondes, il va encore venir nous chercher. "Tu prends de la prune pour te rincer le gosier ?" que je te demande, la malice dans ma voix. Il est fort, l’alcool de prune de mon père, et tu l’avales aussi difficilement que Ji, mais faut bien faire bonne impression devant le père Philipe, hein ?

La table est déjà toute prête. Y'a un pain surprise, des toasts au saumon et au foie gras, et des légumes à croquer. Ma mère est trop contente de nous présenter son apéro, elle fait l'inventaire de ce qu'il y a sur la table et nous sers nos boissons. Elle est trop contente de ne pas être la seule femme aussi ce soir. C'est vrai que les quatre mecs de la maison sont un peu lourds. Le repas dure trois heures, ils font tous exprès de sortir des vieilles anecdotes pourries sur moi gamin pour te faire rire, et ça marche. Les parents partent à la messe, et Jo sort les bières. C'est vrai qu'on a pas assez bu ce soir, entre l'apéro, les différents vins, et le mousseux en dessert. M'enfin, on dit pas non pour des bières. Il nous en tend une chacune et trinque. "T'es sûre que t'as choisi le bon gars, Dani ? L'est pas trop chiant avec toi, Huguette la tapette ?" Je lève les yeux au ciel. Vraiment la lourdeur incarnée celui-là. T'as compris, il fait référence à l'anecdote sortie plus tôt dans la soirée. Tu sais, celle qui raconte que je me suis pissé dessus en pleine nuit quand j'avais 8 ans parce que j'avais entendu un bruit dans le jardin et que je pensais que c'était des extraterrestres qui venaient nous chercher... "T'es chiant, Jo."

It's begining to look a lot like christmas

@hugo blanchard & dani hwang

***
“Non tu ne me l'as jamais fait écouter ! C’est encore une autre de tes chansons de lovers?” quand il s’agit de faire chier ton petit-ami, tu t’y mets à coeur joie et ça t’amuse encore plus de voir les joues d’Hugo devenir toutes rouges. Il n’est pas le seul à te faire de l’effet, toi aussi, tu es bien consciente de l’emprise que tu as sur le beau français. Mais jamais tu en abuseras. Hugo a d’abord été un ami, pour tes amis tu remuerais ciel et terre. Il n’y a pas plus loyale et attentionnée que toi. Alors pour ton petit-ami, tu garderas toujours un oeil bienveillant sur Hugo.

Bien rapidement les deux amants reviennent à la réalité. Comment vont réagir les copains ? Tu as une idée assez précise de Ji et Kai. Ji elle va passer son temps à vous prendre en photo et vous filmer. Toi t’aimes bien ça, t’es aussi collée sur ton tel que la coréenne. Par contre Hugo, c’est toujours le gars qui fait l’andouille sur les photos, qui grimace, qui ferme les yeux. C’est impossible d’avoir une photo de groupe potable, mais peut-être avec toi, ça sera différent ? Kai t’es sûre et certaine qu’il sera très heureux pour vous, tu le vois déjà en train de vous enlacer dans ses grands bras, en mode sandwich. Par contre Lyb, ça reste un mystère, ça passe ou ça casse. “ Non on en n’est pas encore là.” Votre spécialité ? Le déni, ce n’est pas un hasard si vous avez décidé de vivre les premières semaines de votre amour dans le plus grand des secrets. Pourtant, Lyb aurait pu vous cramer une bonne dizaine de fois. Combien de fois vous étiez en train de batifoler dans la coloc alors qu’elle rentrait de cours ou d’un énième date foireux ?

Vous êtes interrompus par maman Blanchard qui te kidnappe pour te guider vers la chambre d’invité. T’étais toute gênée qu’elle se soit tant appliquée à préparer la chambre, mais elle semble si heureuse de te revoir que tu n’oses pas la contredire. T’es même touchée, car en ce temps de fête tu es loin de ta maman, qui aurait été très contente d’apprendre ta nouvelle histoire d’amour, la première même. Papa aurait été dans le déni que sa petite fille chérie ait un autre homme que lui dans ta vie. Il l’aurait -non pardon- il va le tester quand il le saura, mais il sait que t’as bon goût, que tu ne choisis pas n’importe qui pour rentrer dans ta vie, et tout particulièrement dans ton cœur. Hugo et toi, ça s’est fait très naturellement, même si vous aviez des mois -voir des années- à le comprendre.

Sagement, tu entends les pas de Nathalie descendre les escaliers pour retrouver sa cuisine. Tu glisses quelques mots à l’oreille de ton chéri. Il confirme que sa maman t’adore et ça te fait chaud au cœur de l’entendre. T’es la plus heureuse à ce moment-là. Tu n’as pas besoin de plus, ou peut-être… Les lèvres masculines viennent retrouver les tiennes, tu les embrasses tendrement, un peu trop passionnément. Il te donne le tourni, mais tu n’arrives pas à résister à ses beaux yeux. Il sait comment s’y prendre avec toi, il te connait par cœur. Vos corps se serrent l’un contre l’autre. Un petit rire s’échappe d’entre tes lèvres quand tu l’entends te susurrer quelques mots. Toi aussi, tu as envie de lui, tes gestes remplacent tes mots. Tu t’amuses à déposer des doux baisers contre son cou, avant de planter tes opales dans les siennes. “Tu penses résister durant cinq longs jours ?” T’es taquine, Dani mais c’est votre jeu entre vous. Votre jeu préféré. ”Ma foi, je relève ce défi.” T’exploses de rire, un peu trop fort, on doit vous entendre d’en bas mais tu t’en fiches. T’es trop heureuse à ses côtés et tu te demandes bien comment tu vas tenir cinq jours…

L’apéro et le repas s'enchaînent, tu ne vois pas le temps passer. Les Blanchard sont totalement différents des Hwang, mais tu adores l’ambiance qui règne dans la maison. Tu essayes de ne pas t’étouffer quand tout le monde s’amuse à raconter des anecdotes bien gênantes sur Hugo. T’es bon public en plus. Hugo il te jette des petits regards en mode “choqué, déçu” mais il suffit d’un sourire pour le faire changer d’avis.

Les parents Blanchard partent à la messe, laissant les jeunes entre eux. Dani est affalée sur le canapé, les deux mains sur son ventre. Elle a l’impression d’être enceinte, c’est qu’elle a pas osé dire non quand Nathalie la servit pour la troisième fois. Une bière à la main, tu trinques avec les garçons. En plus d’avoir un ventre énorme, la bière, ça va te faire pisser. Jo continue à chambrer son petit frère, tu ris joyeusement. Hugo râle, il est trop mignon avec son air renfrogné. ”C’est vrai qu’Hugo me tient la main quand on regarde des films d’horreurs.” que tu balances à l’assemblée. Toi aussi tu as ton lot d’anecdotes. La coréenne est une grande fan des films d’horreurs, des films d’actions, d’enquête, de suspens, de thriller psychologique. Dani a une sainte horreur des comédies à l’eau de rose. Beurk. ”Mais j’suis sûr de mon choix, Hugo est peut-être une poule mouillée.” Et allez, tu en rajoutes pour amuser la galerie. Tu tournes ton regard vers ton petit ami, un doux sourire sur tes lippes. ”Mais c’est la personne la plus drôle et généreuse que je connaisse. En plus, il fait des supers bon cocktails et cuisine trooop bien, que demander de plus ?” L’estomac est le deuxième coeur d’une femme et Hugo a tout compris.

"Pffff c'est ça. Moque toi, moque toi. En attendant, tu pourras pas nier le fait que j'ai réussi à te pécho alors que y'avait On va s'aimer qui passait en fond. C'est pas moi qui ai insisté pour qu'elle devienne notre chanson, hein." Tu rigoles quand je te chante (de façon très juste) toutes ces chansons d'amour, mais t'es la plus heureuse des femmes quand je m'y mets, je le sais, ça sert à rien de nier. La culture française, je m'en suis fait une immense joie de vous la faire découvrir. Je l'aime, mon pays, et je voulais que vous le voyiez aussi beau que ce qu'il me paraît à moi. Je crois avoir plutôt réussi mon pari d'ailleurs, vous êtes tous autant que moi tombés amoureux de Paris, de ses soirées, de ses ruelles et de sa bouffe. Et même si vous insistez pour me faire manger épicé, je sais que vous appréciez fortement le vin et le fromage que je vous ai fait goûter.

La France est belle, oui, mais pas autant que tes yeux qui pétillent quand ton regard croise le mien. Je n'oublie pourtant pas qu'aucun des five n'est au courant de notre relation, mais je préfère ne pas y penser pour l'instant. On verra le moment venu. Là, t'es chez mes parents avec moi, et c'est de ça dont on doit se préoccuper maintenant. De ça, et de tes lèvres qui me hurlent de t'embrasser à chaque minute que je passe à plus de 10cm de ta peau. Non, je vais pas réussir à tenir tout ce temps, mais tu relèves le défi, et je ne peux pas me défiler. En guise de réponse, mes lèvres esquissent un sourire provocateur, et ma langue vient effleurer tes lèvres pour finalement les mordiller. Mes mains descendent jusqu'au creux de ton bassin, te rapprochant davantage de mon corps, alors que ton dos se colle au mur sur lequel je te pousse. Je ne vais certainement pas être le seul à avoir du mal pendant ces cinq jours. Je finis quand même par me décoller, le regard toujours rempli d'envie. "On est attendus en bas", je te dis, cherchant à faire redescendre la pression qui s'accumule dans mon calebut. "Vas-y, j'arrive, je passe aux toilettes avant." Histoire de me calmer pour éviter les remarques de Jo.

T'es carrément à ta place, chez les Blanchard. Aucun ne te fait te sentir de trop, ils sont plutôt trop contents de t'avoir parmi nous pour le repas de ce soir et les jours prochains. T'adores écouter toutes ces anecdotes qu'on sort sur moi, et j'avoue, ça me fait tout chaud au coeur de voir à quel point t'es intégrée dans ma famille. Ma mère n'a pas laissé une seule seconde de répit à ton bide qui va sans doute exploser à la fin de la soirée, et la bière que Jo te tend va rajouter encore plus de gaz à ton pauvre estomac en souffrance. Mais t'es polie, tu refuses pas, tu l'acceptes même si t'es en train de mourir de l'intérieur. Je te connais trop bien, Dani. J'aurais pu t'observer toute la soirée, m'extasier devant chacun de tes faits et gestes, mais Jo est à l'affût du moindre de mes mouvements, et il n'a pas fini de me faire chier. Il est carrément lourd avec ses remarques, j'ai peur que ça finisse par te saouler, mais tu surenchéris. AH BAH MERCI. "Je te tiens simplement la main pour éviter que tu te caches les yeux pendant tout le film, p'tite fourbe" que je rétorque, alors que tout le monde le sait ici : oui, les films d'horreur me font plus peur qu'ils ne t'effraient toi. Puis, tu te rattrapes quand même, tu lui sors tout plein de mes qualités. Si c'est pas trop mignon ça. Je te lance un baiser au vol alors que j'ai juste envie de te prendre dans mes bras pour t'embrasser, mais on va éviter les "je t'aime et surnoms affectueux face aux frangins, c'est le meilleur moyen pour qu'ils charrient encore plus. Les bières descendent rapidement, et l'alcool est bien monté pour chacun d'entre nous. Polo est défoncé par les multiples joints fumés tout au long de la soirée, et il nous salue pour aller se coucher. Jo, lui, il est soudainement interrompu par un coup de fil. Je crois que c'est sa meuf (son ex ?) qui lui demande une conversation très sérieuse. On se retrouve tous les deux, complètement éméchés malgré notre bide plus que rempli, affalés sur le canapé. Je passe un bras autour de tes épaules pour te rapprocher de moi. "Tu m'as manqué dis donc", je dis, embrassant le haut de ton crâne. On a passé toute la soirée ensemble, mais on a pas eu un moment à nous. "Tu as passé une bonne soirée ?" je te demande, voyant tes petits yeux fatigués. "Tu veux aller te coucher ? On n'est pas obligés d'attendre mes parents, ils vont certainement discuter avec tout le village, on les verra demain." J'ai hâte de t'avoir tout contre moi cette nuit. Oh, merde. C'est vrai, t'as ta chambre. "Tu viens dormir avec moi ce soir ?" Allez Dani, promis, je serai sage.

It's begining to look a lot like christmas

@hugo blanchard & dani hwang

***
On va s’aimer… Qu’est-ce qu’on ferait sans toi Gilbert ? Il a réussi à te faire aimer cette chanson ce con. Les leçons de français, ça a commencé comme ça entre vous. C’est bien plus amusant en chanson, Hugo il a réussi à te faire sortir le nez de tes livres, te prouvant que la pratique était bien plus efficace que la théorie. Au début, t’étais timide, tu le regardais avec tes grands yeux en amande, pousser la chansonnette avec une bouteille de bière en guise de micro. Puis tu t’étais lancée à ton tour, toi et ton français incertain.

Il adore t’embêter que ça soit avec les mots ou les gestes et c’est ça qui te rend dingue de lui. D’une voix malicieuse, tu lui demandes s’il était capable de rester sage pendant cinq longs jours. On est chez papa et maman Blanchard et pas dans nos piaules à Paris. Quand tu sens ton petit-ami t’attirer contre lui, sentant la chaleur de son corps contre le tien, tu dois te faire violence pour ne pas céder à cette tentation. C’est qu’il sait s’y prendre avec toi Hugo, il te connait par cœur et il sait parfaitement ce que tu aimes. Tout ce que tu as envie, c’est de rester avec lui et de l'embrasser, de caresser son corps du bout des doigts.. sauf que le devoir vous appelle. A contre coeur, tu regardes Hugo se lever prenant la direction des toilettes. Tu as un sourire niais sur les lèvres, et tu ne peux t’empêcher de mater son petit cul s’éloigner dans le couloir. Tu roules sur le dos, expirant un long soupir pour essayer de calmer la température de ton corps. Au bout de quelques minutes, tu te lèves, arranges ta longue chevelure et va rejoindre les Blanchard au rez de chaussée.

La soirée est agréable, la maman d’Hugo veille à ce que tu ne meurs pas de faim, tandis que les garçons prennent soin de remplir ton verre dès que ce dernier est vide. Heureusement que tu as une forte tolérance à l’alcool ou tu serais déjà couchée. La soirée s’écoule gentiment entre anecdotes et fou-rires. Hugo prend cher, mais t’aimes apprendre toutes ses petites choses sur son enfance que tu ne connais pas encore. Bien évidement que tu as vu les photos des trois frères Blanchard que Nathalie t’a montré avec fierté. A l’intérieur de toi, tu te dis qu’Hugo est le plus beau, malgré le fait qu’il soit une poule mouillée devant les films d’horreur. Jo ne manque pas de le rappeler à son petit frère et tu rentres dans le jeu de son aîné. Hugo, il te regarde avec une moue faussement outrée. T’arrives pas à rester sérieuse et tu t’étouffes de rire lorsqu’il cherche des excuses. T’as bien envie de l’embrasser pour qu’il arrête de raconter des bêtises, mais tu reste une personne pudique. Tu te contentes d’attraper le baiser volant qu’Hugo t’envoie.

Alors que tu déposes sur la table une énième bouteille de bière vide, tu te rends soudainement compte que Polo et Jo se sont soudainement éclipsés. Ca c’est parce que tu étais en train de loucher sur la bouteille, signe que tu commences à être pompette. Tu sens les bras de ton petit-ami enrouler tes épaules, ta tête se pose contre son torse. T’es bien contre lui. ”Bah.. ils sont où les garçons ?” que tu demandes avec un petit hoquet. Oupsi. T’es bourrée, c’est sûr et certain maintenant. A la place Hugo, il te dit que tu lui a manqué. T’adores quand il embrasse le haut de ton crâne. Tes joues prennent une jolie couleur rosée et tu redresses tes opales vers lui, un énorme sourire sur les lèvres. ”Oui j’ai vraiment aimé cette soirée avec ta famille." Ils sont tous vraiment trop gentils, même si Hugo reste ton chouchou. C’est indéniable, c’est indiscutable.

Hugo te glisse une proposition intéressante, mais tu as une meilleure idée, alors tu viens lui murmurer à l’oreille. ”T’as pas envie de dormir avec moi plutôt ? J’ai une chambre plutôt sympa.” Après ça te dérange pas de dormir dans la chambre d’Hugo, mais le lit de la chambre d’invité est bien plus spacieux. Puis tu ne voudrais pas contrarier Nathalie. Tu te redresses pour lui faire face. ”Toi aussi tu m’as manqué.” que tu confesses venant tendrement embrasser ses lèvres. ”Est-ce que tu peux me porter jusqu’à la chambre s’il te plait ?” que tu demandes avec ce regard auquel Hugo ne peut pas dire non. Allez dis oui et je serai la plus heureuse des personnes !

Je suis carrément pompette et je sais que tu l'es aussi. De toute façon, si moi j'ai de l'alcool dans le pif, toi, t'es 1000 fois pire. T'as beau dire que t'as de la résistance, t'en auras jamais autant que moi. D'ailleurs, t'as même pas calculé le fait que mes frères se soient barrés et qu'on est plus que tous les deux dans le salon. T'es trop mignonne avec ton air tout penaud et tes joues rosies. "Moi aussi j'ai passé une bonne soirée... Si on fait abstraction du fait que tout le monde était décidé à me foutre la honte", j'affirme, les yeux levés au ciel. J'aimerais encore plus cette soirée si elle se terminait avec toi dans mes bras pour cette nuit. Et t'as plutôt l'air de cet avis, t'approuves ma proposition, bien que tu l'as modifie à ta guise. "Ben quoi, ça te fait pas envie de découvrir mon lit qui grince ?" J'avoue que le tien est carrément plus confortable, et plus grand. "Allez, viens là, petite princesse." J'obéis à t'a demande en te prenant dans mes bras. Tu t'agripes à mon cou et je trouve ça vraiment trop adorable. J'ouvre difficilement ta porte avec mon coude, la referme avec mon pied, et te balance sur le lit avant de te sauter dessus pour t'envahir de bisous. "Je t'aime", que je te glisse à l'oreille, mon nez venant se réfugier dans ton cou.

****

J'aurais dû mettre un réveil. J'aurais vraiment dû mettre un réveil. Je me suis endormi comme une merde après notre câlin - quoooooi, arrête de me juger, c'est impossible de résister quand tu colles ton corps au mien - et j'ai complétement zappé de foutre une alarme sur mon téléphone avant que mes parents ne se réveillent. J'entends tout plein de bruits dans la cuisine et je sais que c'est ma mère qui prépare à bouffer. Va falloir que je m'éclipse sans un bruit pour pas qu'on se fasse cramer. Toi tu dors comme un bébé, t'as les cheveux en pagaille et la bouche entrouverte. T'es vraiment trop mignonne. Je t'embrasse tendrement la joue, chuchote un "on se retrouve en bas ?" avant de sortir de ce lit douillet. J'enfile mes fringues de la vieille, ouvre tout doucement la porte, et me faufile.

Ma mère nous attend en bas avec les crêpes et les oeufs brouillés. "Bien dormi mon chéri?" qu'elle demande en embrassant mon front, alors que je suis encore tout groggy. "Hm, ça va." Ma nuit était tout simplement magique à tes côtés, mais c'est pas le genre de truc que je vais lui annoncer. "Merci m'man", je réponds, alors qu'elle me tend mon assiette. Tu débarques, la tête encore un peu dans le cul, mais t'es quand même trop belle. Je t'offre un grand sourire alors que tu t'installes à côté de moi. Ma main vient prendre la tienne sous la table, et la relâche quand ma mère se retourne. On dirait deux gosses. "On a quelque chose de prévu ce matin ?", je demande à ma mère, "j'voulais amener Dani faire un tour." "Non vous pouvez y aller, moi je vais être occupée en cuisine mais allez vous amuser les jeunes !" "T'as pas besoin d'aide ? "Hugo... Tu vas plus m'embêter qu'autre chose à me tourner autour ! Dépêchez-vous de manger et allez vous en !" Bien, le message est clair. On finit le petit dej, on se prépare, et je t'amène faire un tour au village. Ils y ont installé un petit marché de Noël minuscule, mais j'avoue, c'est mignon. "Ça n'a rien avoir avec les Champs-Elysées, mais au moins c'est local." Pour faire local, on peut pas faire plus ouais ! Y'a du saucisson et du pâté fait maison, des vendeurs de fromage, des artisans qui ont fait des petite figurines, des boules de Noël faites à la main, et des stands de vin chaud et d'eau de vie. "Quand j'étais gosse, j'passais une dizaine de fois devant le stand du pâté pour bouffer les échantillons", je te confie, retenant un rire. "Viens, j'vais te faire goûter." Je te prends par la main et t'amène vers mon stand préféré. Le mec me reconnaît direct, il nous offre carrément un pot. Je prends quelques trucs pour mes parents et on repart. "T'as des péchés mignons toi ?" je demande, curieux.

It's begining to look a lot like christmas

@hugo blanchard & dani hwang

***
Une chose est sûre, tu n’oublieras pas cette soirée avec les Blanchard. Ils sont si chaleureux, accueillants et attentifs envers toi. C’est comme si tu as toujours fait partie de leur famille. C’est pour ça que tu adores la France, que chaque année tu as envie de prolonger ton voyage. T’es d’abord tombée amoureuse de son patrimoine, de ses vignes et de son vin, et maintenant tu commences à éprouver des sérieux sentiments pour le plus adorable des français que tu as eu la chance de croiser sur ta route. Il n’est pas prétentieux, il ne tire pas la gueule comme tous ces inconnus dans le métro. Il est nature peinture, c’est une bouffée d’oxygène, de sincérité, et de découvertes. C’est Hugo Blanchard que ton cœur a décidé de choisir. Toi aussi, tu as envie de le présenter à ta famille, même si elle est à l’autre bout du globe.

Tu pouffes comme une idiote quand Hugo parle de son lit. ”On a déjà le tien à la coloc” D’ailleurs, tu te demandes comment Lyb ne vous a pas encore cramé, même si vous alternez entre la chambre d’Hugo et ta piaule au huitième étage d’un immeuble parisienne haussmannien. C’est que vous êtes des lapins tous les deux, t’es vraiment devenu accro à ton petit-ami. De toute façon t’es faible, archi faible dès que vous êtes ensemble.

Ton cœur fond lorsqu’il t’appelle ta petite princesse et tu passes au statut de reine lorsqu’il te porte à l’étage. T’enroules tes petits bras autour de la nuque masculine, ton visage frôle le sien et t’as juste envie de l’embrasser, mais il ne faudrait pas que vous tombiez dans les escaliers. Donc tu attends sagement malgré ton impatience qui te tiraille de l’intérieur. Allez vite Hugo, dépêche-toi ! Et il te comprend en un regard, une fois rentré dans la chambre, il te balance sur le lit, ton rire résonne dans la pièce. T’as le tournis avec l’alcool mais ton regard est rempli d’étoiles lorsque ton amoureux te rejoint. T’as le droit à une attaque de bisous, tu te laisses faire car tu adores ça. T’es folle de ça même. Ton corps tout entier frissonne tandis que ton cœur explose lorsqu’il te dit « je t’aime ». C’est une évidence entre vous. Vous êtes juste deux cons à l’avoir compris en dernier.. Ton corps s’enroule autour du sien. Tu le serres fort contre toi, même s’il est trois fois plus grand que toi et que tu es toute minuscule à côté de lui. T’as aucune attention de le lâcher ce soir. Tu l’embrasses avec passion et tu lui glisses un ”Je t’aime” en coréen.

La nuit a été magique. Bien sûr que vous n’avez pas tenu votre deal mais ce n’est pas grave, tu t’en fiches, t’as juste envie de vivre d’amour et d’eau fraîche. Dormant paisiblement, t’es en plein rêve lorsque tu sens un doux baiser sur tes lèvres. Oh. C’est la réalité. C’est encore mieux. Les yeux mi-clos, tu embrasses ton petit-ami enroulant tes mains autour de son cou. Tu le retiens légèrement lorsqu’il essaye de s’échapper du lit pour descendre. ”Je veux encore un câlin." que tu minaudes d’une voix enfantine. Vous restez sages cette fois-ci et finalement, tu le laisses se lever après lui avoir fait au moins dix bisous et un énorme câlin, mais le devoir vous appelle.

Après ta toilette de chat, avoir arrangé tes cheveux et enfilé une tenue, tu as toujours la tête dans le cul. Mais Hugo, il s’en fiche. Il a son énorme sourire sur les lèvres lorsque tu rentres dans la cuisine. Le tien ne quitte pas ton visage et tu peux sentir le regard affectueux de maman Blanchard sur vous, même si elle fait mine de rien. Tu prends le temps de saluer Nathalie, lui demander comment s’est passé la messe de Noël avant de prendre place à côté de son fils. Hugo il vient de prendre la main sous la table, vous êtes comme deux enfants amoureux.

Naturellement le blond demande à sa mère si elle a besoin d’aide mais vous êtes limite virer de la cuisine, c’est Nathalie la patronne des lieux. Alors vous dites rien et terminez le petit déjeuner en discutant gentiment avant qu’Hugo te propose d’aller faire le marché de Noël. Enfilant ta grosse doudoune et un bonnet sur ta tête, tu le suis. Tête en l’air tu oublies tes gants, alors tu prends la main de ton amoureux dans la tienne. C’est la meilleure bouillotte que tu as à proximité.

Sans surprise, Hugo il t’emmène au stand des pâtés. Tu ne peux t’empêcher de le taquiner sur le chemin. Le commerçant est trop sympa avec vous, il vous offre même un pot. Hugo il mange du paté de campagne, tandis que tu choisis celui au piment d’espelette. La bouche à moitié remplie tu lâches. ”C’est pas très piquant, mais c’est vraiment pas mal !” que tu commentes, prenant soin de remercier le monsieur pour sa générosité. Gentiment vous continuez votre petit tour. ”Mes péchés mignons ? Les pulls de Noël bien kitsch, et j’avoue j’aime bien le vin chaud.” Ton regard parcourt les stands. ”Oh y’a des pulls là bas !” Tu choppes son bras et l’entraine avec toi. T’es comme une gamine devant le stand et tu attrapes le truc le plus kitsch au possible. Tu lui mets un un bonnet sur la tête. ”Hmm.. ça te fait un charme, tu serais presque sexy.” que tu rigoles avant de de t’adresser à la vendeuse. ”Vous le trouvez pas trop beau ?” En bonne commerçante elle approuve et tu continues tes petites emplettes. ”Viens on trouve des supers tenues pour prendre une photo avec le père Noël !” T’es à fond dans ton délire et tu t’acclimates parfaitement aux célébrations de Noël en France. ”Tu savais qu’en Corée du Sud, Noël c’est la fête des amoureux !” que tu glisses au blond alors que t’es en train de fouiller dans les étales de vêtements.

Les je t'aime qui te sont adressés sont tellement plus forts, plus signifiants et plus puissants que tous ceux que j'ai pu sortir avant. Ils mettent du sens à ce que je ressens quand je te regarde et que mon coeur se met à battre la chamade. Ils justifient tous les mensonges auprès de nos amis pour que je ne te garde pour moi, rien que pour moi, dans notre bulle à tous les deux. Notre petit cocon qu'on a pas envie d'exposer, ce truc confortable où je me sens vivant, à ma place. Nos je t'aime, c'est tout simplement ce qui donne sens à ces longs mois à se chercher, se tourner autour, hésiter, puis enfin foncer, comme on a tous les deux l'habitude de le faire. Je ne me lasserai jamais de t'entendre prononcer ces mots en coréen, ils sont si doux quand ils effleurent ta langue et qu'ils se posent directement sur mon palpitant.
Comme chacune de nos nuits, celle-ci m'a vendu du rêve. Tu m'as vendu du rêve. On aura même pas tenu 24h, ça craint. Au réveil, tu me retiens. Tu me retiens mais je me laisse volontiers faire. Après dix minutes de bisous - câlins, je parviens (difficilement) à me détacher parce qu'on nous attend en bas. Puis à vrai dire, je suis pas très chaud pour qu'on se fasse choper à poil dans ton lit non plus.

Le petit déjeuner express mais copieux de ma mère nous a donné suffisamment de stock de gras pour qu'on puisse affronter le froid dehors. M'enfin, t'es recouverte de la tête aux pieds, tu risques pas d'avoir froid. Mon stand préféré est toujours là et c'est évidemment ici que je t'amène. Sans surprise, c'est le pâté le plus épicé que tu veux goûter. C'est bon, mais loin d'être suffisant pour toi. "En même temps c'est un truc fait pour être mangé par des blancs qui trouvent que le poivre ça arrache la gueule", je rétorque, en me mettant moi-même dans ce lot-là. Oui, j'ai du mal à bouffer des trucs qui me donnent un anus en feu le soir même, et oui, je l'assume. Vous en jouez bien d'ailleurs, et ça vous éclate, hm. Moi, c'est surtout mon trou de balle qui est explosé après chaque bouffe cuisinée par vos soins.
Le stand des pulls de Noël t'appelle et tu me tires par le bras pour m'y amener. J'ai pas vraiment le choix, hein. Tu t'amuses à me foutre un bonnet dégueu sur la tronche. Je me regarde dans le miroir à dispo. "Franchement, tu peux pas le nier, ce bonnet me va à merveille." T'es plutôt d'accord. La vendeuse est plutôt d'accord. Et avec ton idée de tenues dégueulasses pour une photo avec le père noël, je vais être contraint de repartir avec ce truc moche (mais pas cher) sur la tête. Je m'en fous, tout ce que je porte, je le sublime.

”Tu savais qu’en Corée du Sud, Noël c’est la fête des amoureux !” "Bah il est où ton amoureux à toi ?" je te taquine, grand sourire, avant de faire mine de le chercher dans la (petite) foule. Si tu savais comment t'embêter, c'est la meilleure des distractions. D'ailleurs... "Si je repars avec ça," je dis en montrant mon truc moche sur le crâne, "alors t'en prends un aussi. Deal ?" Je suis sûr que ça t'ira super bien aussi. J'en mets un sur ta tête, d'une couleur complémentaire à la mienne, et te pince le nez quand tu fais ta moue boudeuse. "R'gaaaarde moi ça", je dis, te tendant mon miroir pour que tu t'admires. "On est pas trop beaux tous les deux comme ça ?" je demande à la vendeuse, qui approuve frénétiquement parce qu'elle est en train de faire son chiffre d'affaire du marché de Noël. "Ça suffit p'tetre, les bonnets assortis pour la photo, non ?" je te demande alors que t'es en train de fouiller et de t'extasier sur chacun des pulls. Je préfèrerai ne pas me ruiner dans cette boutique, elle ne se fait pas prier la madame, ça coûte cher ses trucs moches là.

"Tu penses que ya vraiment des gens qui achètent des trucs sérieusement dans sa boutique ?" je te demande, alors qu'on a changé de stand. Ils sont tellement moches et kitch, ses machins. "Remarque, dans ce patelin, ils s'habillent tous comme de la merde en fait, donc ça m'étonnerait pas." C'est des gens comme jiji qui feraient presque tâche quand ils viennent ici. Par là, j'entends "bien habillé". Pas le vieux jean troué sali par la terre, la chemise de bucheron transmise par l'arrière grand père et la veste (chaude, certes) couleur caca de canard, surplombé d'un gilet jaune.

Je nous dirige vers le stand de vin chaud, nous en commande deux, et trinque. "Le prochain Noël, tu m'amènes le célébrer dans le pays où c'est la fête des amoureux ?" je te demande, en battant des cils. Comment ça je me suis déjà projeté aussi loin avec toi ? Nonnnnn mais c'est juste une blague, tu vois bien que je suis pas sérieux. Hummm. Presque gêné de cette phrase qui montre que je nous vois loin, toi et moi, je lève le bras pour me frotter l'arrière du crâne. Sauf que ya quelqu'un derrière moi, et que cette personne a aussi un vin chaud, qui se renverse sur elle. Oups. "Meeerde, excusez moi, je suis vraiment désolée !" Je me retourne pour faire face à la personne, avant de me figer sur place. "Pauline ?" Waaah putain elle a bien changé depuis le lycée. "Oh ! Hugo !" Elle a l'air aussi surprise que moi. Ça doit faire une dizaine d'années qu'on s'est pas revus, elle et moi. Tu vois quand je parlais des je t'aime qui sont mille fois plus puissants avec toi que tous les autres que j'ai pu sortir ? Disons qu'à cette fille-là, j'en ai sorti pas mal des je t'aime aussi. Disons que cette fille-là, c'était mon premier amour. Mais disons qu'avec cette fille-là aussi, je savais que ça n'allait pas durer. Il a d'ailleurs suffit que je lui annonce partir sur Paris pour qu'on arrête tout avant même d'essayer une relation à distance. Je bug, l'espace de cinq secondes, puis je reprends mes esprits. "J'suis vraiment desolé pour le vin, j'avais pas vu que t'étais derrière moi. Comment vas-tu? T'es rentrée pour les fêtes ?" Je suis pas vraiment les réseaux sociaux, mais aux dernières nouvelles, me semble qu'elle était partie bosser à Singapour. "On fait aller. Je reviens en France pour quelques temps. J'ai rompu avec mon conjoint, j'avais besoin de revenir aux sources un peu." qu'elle répond, de manière détachée. Sa rupture a pas l'air de l'avoir affectée tant que ça ? À moins que ce ne soit parce que c'est à moi qu'elle en parle ? Quand elle relève la tête après avoir frotté sa veste, elle te voit, et m'interroge du regard. Merde, j'ai pas fait les présentations. Ouh, que c'est gênant cette situation. "Euh. Dani, Pauline. Pauline, Dani." je débute par les prénoms, c'est plus simple. Et maintenant, je fais quoi ? "Pauline est une... Amie du lycée. Enfin, mon... une, euh... une ex." Mais qu'est-ce qui me prend à bégayer comme ça bordel.

hehe :

It's begining to look a lot like christmas

@hugo blanchard & dani hwang

***
Vous êtes comme deux enfants à rire aux éclats vos bonnets de Noël immondes sur vos têtes. Même si vous êtes parfaitement ridicules, tu ne peux t’empêcher de le trouver beau, encore plus lorsqu’il te taquine. Hugo fait mine de regarder la foule à la recherche de ton ”amoureux”. Bien évidement que tu rentres dans son jeu. Tu montes sur la pointe de tes pieds et mets tes deux mains devant tes opales afin de reproduire des jumelles invisibles. ”Aux dernières nouvelles, il était en train de se goinfrer au stand de pâté.” commentes-tu la voix malicieuse avant de te tourner vers le blond, toujours avec tes mains en guise de jumelles. ”Oh ! Mais qui vois-je ? Un magnifique jeune homme avec le bonnet le plus stylé du monde !” ajoutes-tu avec un énorme sourire niais sur tes lèvres.

Tes mains retombent le long de ton corps lorsqu’il t’enfile un bonnet en laine coloré sur ta tête ”Hey !” Sauf que tu n’arrives pas à bouder bien longtemps lorsque tu croises le regard de ton amoureux. Vous êtes parfaitement ridicules, mais assortis avec vos bonnets. T’es prise d’un fou-rire et tu mines une pose de top modèle, passant une main dans tes longs cheveux pour les faire virevolter lorsqu’Hugo demande à la vendeuse si vous êtes beaux. Bien sûr que vous l’êtes ! Ne perdant pas une minute, t’es de nouveau en train de fouiller dans les étales à la recherche des fameux pulls de Noël. Hugo glisse des billets à la madame avant de te faire comprendre que le shopping dans ce stand est terminé. ”Et nos super pulls ?!!” que tu chouines gentiment alors qu’Hugo commente une fois à l’écart de la boutique. ”On est visiblement les deux premiers pigeons de la journée à faure son chiffre d’affaires !” que tu commentes un léger sourire sur les lèvres avant de rire aux mots masculins, concernant le style vestimentaire des gens du coin. Alors tu t’accroches à son bras, montes sur la pointe des pieds et lui glisses à l’oreille ”Et tout cas j’ai trouvé le plus beau du village.” ajoutes-tu en déposant un furtif baiser sur la joue masculine.

Hugo il sait comment te parler qu’il te guide déjà vers le stand de vin chaud. La première fois que tu as dégusté ce breuvage, tu as été étonnée avant de l’apprécier. T’es agréablement surprise lorsqu’Hugo te perd du prochain Noël, cependant ton cœur s’emballe à cette simple idée. ”T’es prêt à sacrifier ton estomac pour moi?” taquines-tu en faisant allusion aux plats épicés de ta culture natale. ”Si c’est un oui, je t’emmène dans ma valise avant plaisir.” Pourtant vous êtes coupés en plein élan lorsqu’Hugo percute quelqu’un, ou plutôt une demoiselle semblant avoir la même tranche d’âge que vous. Restant légèrement en retrait, tu comprends bien rapidement qu’Hugo connaît la jeune femme. Tu ne dis rien, dans un petit village tout le monde se connaît, n’est-cepas ? T’essayes de te rassurer comme tu peux, même si ton instinct féminin te dit le contraire. Pourquoi ? Tu le comprends bien rapidement en constatant la maladresse de ton amoureux qui a complètement lâché la tenue de ladite Pauline. Elle vous parle d’une rupture, de ton ex-conjoint.. Ah ouais, ils se connaissent vraiment bien pour qu’elle vous déballe tout ça, avant te de fixer remarquant enfin ta présence. Pas trop tôt. T’es peut-être petite à côté du français mais il faut se méfier des apparences. T’écarquilles légèrement les yeux quand Hugo vous présente. Deuxième gourde Blanchard. Et qu’il a le malheur de te préciser que Pauline est son ex. Ah. Troisième gourde. C’est quoi la quatrième ? Hugo perd otalement ses moyens et tu le connais lorsqu’il se met à bégayer. Plissant les yeux, tu gardes ton sang-froid, saluant Pauline le plus poliment possible, même si tu sens le malaise ambiant. Cependant madame Pauline ne perd pas son temps, elle n’est pas rancunière (tout le contraire de toi). Sans te demander ton consentement, elle chope le bras de ton mec tout souriante, comme si l’accident était un lointain souvenir, et entraîne Hugo vers le bar à vin.

Nan mais je rêve, elle fait quoi ? IL fait quoi ? Il te lance un pauvre regard désolé, la situation lui échappant des mains. Tes joues deviennent toutes rouges sous ton bonnet, et les petites mains forment des poings. La Pauline, je vais me la faire. Tu veux les rattraper mais t’es stoppée par la chorale de Noël qui passe devant toi au même moment. Fais chier. Tant bien que mal, tu te fraies un passage manquant de faire tomber un lutin dansant et te prendre une trompette dans la tête.

Au loin tu vois Pauline passer une commande, et Hugo en PLS en te voyant arriver d’un pas déterminé et surtout avec ta tête de ”pas contente. Cette fois-ci tu as un meilleur timing, tu arrives au moment où le serveur dépose les deux gobelets de vin chaud sur le comptoir. Plus rapide, tu les chopes et déclares. ”Oh merci d’avoir commandé deux vins chauds pour nous.” Tu tends un verre à Hugo d’un geste un peu trop brusque pour qu’il le récupère. ”Au fait, je ne me suis pas présentée. Je suis Dani la petite-amie d’Hugo.” Sourire forcé sur le visage face à l’étonnement de Pauline. ”Si tu cherches une nouvelle veste, t’as un super stand de fringues là-bas.” Trop gentille Dani, tu lui indiques le stand des bonnets et pulls moches. ”Et si tu te cherches un nouveau conjoint, t’as toute une ribambelle de mec qui te reluquent là-bas, tu trouveras ton bonheur j’en suis sûre !” Conclus-tu avec une pointe d’amertume et d’hypocrisie dans la voix. ”Toi, tu viens.” Ni une, ni deux, tu attrapes les bras d’Hugo pour l'entraîner loin de Pauline, loin de cette meuf en chaleur, et tu espères bien avoir des explications crédibles, sinon il va ramer le petit. Il va dormir dans son lit d’ado dans sa chambre.