“J’ai une vraie question, une vraie de vraie là.” Ils sont heureux. Ils ont toutes les raisons de l’être, même si le déménagement demande tout leur temps, leur patience et leur force - surtout alors que Swann a cru avoir perdu sa reproduction miniature du Tardis en verre. Ce dernier touche pourtant à sa fin, le loft de Spring Hill étant vide et leur maison habitée par des cartons en tous genre, pas nécessairement toujours à leur place: le Tardis était dans les cartons de la salle de bain. Qu’importe. Leur rêve prend peu à peu forme et, comme convenu, c’est avec la vue sur l’océan qu’ils se réveillent depuis quelques jours déjà, leur cœur empli de bonheur pour cette raison comme une infinité d’autres. “Est-ce qu’il existe une taille nouveau-né ? Et nouveau-né + un mois ?” Ses sourcils se froncent une seconde mais c’est un sourire comblé qu’il dédie à son copilote, dont il est un peu trop amoureux pour que cela ne risque pas de transgresser une règle ou une autre. Ils sont en chemin pour acheter des cadeaux (quelques petits, vraiment rien d’immense, ils ont promis) pour la fille d’Isaac et Penny, qu’il leur tarde de retrouver ensemble. Si le moindre doute les habite, alors ils se tourneront vers les employés, sans doute habitués à voir des papa(-ish) un peu en panique. “On a dit qu’on lui prenait qu’un seul ensemble, mais on a pas dit qu’on prenait pas un doudou, pas vrai ? Juste un petit doudou.” Ils accueillent l’arrivée de cet enfant dans leur entourage telle une bénédiction, comme toujours, et ne savent faire autre chose qu’en devenir gaga. Swann se reproche à lui-même d’être trop distrait, raison pour laquelle il repose finalement son regard sur la route sans l’en déloger, sa main libre pourtant posée contre la cuisse de son fiancé. Éternel incorrigible. “Ils ont pas donné ton nom, là ? C’est pour parler de ton nouveau projet ?” Le silence n’est que de courte durée alors qu’il monte déjà le son de la radio, troisième passager très largement oublié jusque là. Il ne sait pas y faire et dès lors qu’il est question de son petit-ami, il veut en être le premier à vanter tous les mérites, à commencer parce qu’il le mérite.

Il semblerait que l’acteur australien Rory Craine, récemment encore dans la tourmente à cause d’une affaire impliquant des violences avec sa co-star, ait pourtant décidé de se préparer à dire oui. Des photos récentes le montrent avec une bague de fiançailles et plus proche que jamais de son petit-ami, discret, qu’il avait brièvement présenté sur les réseaux sociaux en début d’année. Vous pourrez retrouver toutes les photos sur notre site internet. Le couple semble pressé et beaucoup pensent à une tactique de diversion. La date du mariage n’est pas… -

Le son de la radio se voit tourné au minimum et poussé au silence, bien trop tard. Sous son simple t-shirt, il sent sa poitrine se soulever à un rythme anormal, autant que paradoxalement elle se compresse et le compresse, lui, l’empêchant de respirer. Sa main a quitté la cuisse de Rory, uniquement pour que la paire puisse attaquer de ses ongles le volant qui n’a pourtant rien demandé, sans même que Swann s’en rende compte. Tout va trop vite, le monde tourne pour mieux s’effondrer. Ce n’est qu’une information volée, personne n’a eu mal, personne n’est mort, personne n’en souffre physiquement et pourtant il ne sait pas relativiser la situation. Il ne sait pas y faire, du tout, sa vision brouillée par ce qu’il n’a aucun mal à interpréter comme une crise de panique naissante, pour ne pas dire déjà présente. C’est sans doute encore un miracle qu’il trouve le temps de les garer sur le bas-côté de cette route de centre-ville et ait toujours le réflexe d’allumer les feux de détresse pour signaler qu’ils risquent de ne pas repartir avant un certain temps. Preuve en est, ses jambes supportent à peine son poids et son cœur le lâche lorsqu’il met un pied dehors, vomissant aussitôt à cause du stress engendré par cette nouvelle. Tout allait bien, mieux que jamais, et l’instant d’après tout ne va plus.

Il ne comptait pas faire un secret de leurs fiançailles, tout comme il ne comptera pas cacher leur mariage un jour, mais puisque jusqu’ici tout s’était admirablement bien passé quant à leur vie de couple à peine médiatisée, alors il avait eu l’audace de penser que cela ne changerait pas. Grossière erreur dont il paie toutes les conséquences maintenant, la sensation de milliers de lames lui transperçant le corps n’étant finalement pas si pire que tout le reste, à commencer par celle d’avoir été violé dans leur intimité. Il avait cru, pendant un instant, qu’il s’était finalement imaginé le pire pendant toutes ces années sans que cela ne soit moindrement réaliste. Aujourd’hui, il comprend bien malgré lui qu’il n’avait effectivement rien inventé et que Rory a tout un monde de vautour autour de lui, prêt à lui dérober la moindre once de bonheur pour la transformer en reproches, soupçons, doutes. Ils ne savent pas qu’ils ne sont pas en couple que depuis le début d’année à peine, ils ne savent pas que leurs fiançailles n’est pas une tactique de diversion suite à l’affaire Byers et ils ne savent rien, au final. Ils ne savent absolument rien, pas même le mal qu’ils peuvent causer, pas même à quel point Swann a eu besoin de mois entiers pour arriver à se persuader que le monde n’est pas si pire et qu’il a le droit d’y être heureux, lui aussi. En retour, quelques seconds à peine lui ont suffit pour tout oublier et retomber dans ses travers, ceux qui voudraient lui faire croire que l’amour qu’il porte à Rory ne vaut pas la peine de prendre tous ces risques et de sacrifier toute la sienne et la voir ainsi exposée dans les médias. Cette annonce leur appartenait et il s’en veut d’autant plus de réagir de la sorte, persuadé qu’il existe de biens pires malheurs en ce monde. Pour l’heure, seul celui-ci suffit à le mettre à terre, presque au sens propre du terme alors qu’il contourne finalement la voiture et s’éloigne de la route, uniquement pour trouver refuge contre un arbre, maigre protection contre l’oeil du reste du monde. Là, il fait la seule chose qu’il lui semble encore être logique pour se protéger, c’est à dire remonter ses genoux contre son torse et poser ses mains contre son crâne, laissant couler des larmes nécessaires.

Il voudrait avoir la force de penser à Rory, il voudrait pouvoir le prendre dans ses bras et simplement lui sourire, faire une blague et dire qu’ils n’auront finalement pas à penser comment annoncer les choses publiquement. Il voudrait sincèrement avoir le recul pour faire une telle chose, mais il en est tout simplement incapable, uniquement conscient que s’il le prend dans ses bras, ce ne serait que pour pleurer de plus belles contre son épaule. Puisqu’il lui impose déjà cette vision trop peu reluisante, Swann refuse de lui en demander davantage. “Donne moi cinq minutes. Juste cinq minutes.” Il ment éhontément, à lui le premier. Cinq minutes ne suffiront certainement pas à le calmer, encore moins s’il impose à Rory de rester loin de lui alors que tout ce dont il a besoin, justement, c’est de le savoir à ses côtés. Ses mots sont entrecoupés de sanglots et jamais il n’arrivera à comprendre comment la vie peut parfois être si belle, pour uniquement devenir si noire ensuite. “C’était à nous. C’était notre moment. Ils avaient pas le droit… Et ce qu’ils ont dit sur toi, ils savent pas… Ils peuvent pas dire des choses comme ça.” Il y a tant de choses qu’il voudrait lui dire, le justicier de pacotille, mais les idées s’accumulent dans son esprit autant que toutes les raisons de céder à la panique et de vouloir retourner dans sa grotte et ne plus jamais en sortir. Ainsi, au moins, il serait protégé des affres du monde une bonne fois pour toutes.

(c) harley

i'm a ticking time bomb looking for my ride home.

@SWANN BUCHANAN & RORY

“J’ai une vraie question, une vraie de vraie là.” Et le sourire de l'acteur, lui, anticipait déjà que ladite question le rendrait un peu plus heureux qu'il ne l'était déjà à l'idée de cette sortie en ville avec son fiancé. Et le tout à des fins on ne peut plus importantes et nécessaires : trouver un cadeau pour la fille de Penny et Isaac, dans l'une de ces boutiques où le couple passerait probablement des heures à hésiter entre deux ensembles aussi craquants l'un que l'autre – pour finir par les choisir tous les deux, et parce qu'un dilemme aussi cornélien ne saurait trouver d'autre issue, évidemment. “Est-ce qu’il existe une taille nouveau-né ? Et nouveau-né + un mois ?” Sans surprise, les lèvres de Rory s'étirèrent un peu plus et son regard amoureux se reposa sur Swann, résistant pour le moment à l'envie d'égarer ses lèvres contre son cou pour l'abreuver de baisers – et parce qu'il en allait quand même de leur sécurité. « Je crois qu'il existe toutes ces tailles mais qu'étant donné que Maia a déjà un mois, on devrait lui prendre du trois mois pour qu'elle puisse porter ses habits un peu plus longtemps. Ça grandit tellement vite à cet âge. » Il en avait encore fait le constat la dernière fois qu'il avait rendu visite à la toute jeune maman, Maia n'ayant déjà plus rien du nourrisson qu'il avait découvert dans les bras de Penny quelques semaines plus tôt. A cette pensée, son regard se remplit d'une vive émotion. Parler bébés avait toujours cet effet-là sur lui, sur eux en vérité. « On a encore le temps de se familiariser avec tous ces détails, maintenant qu'on se retrouve littéralement entourés de bébés. » Il souffla d'un ton amusé, ses doigts s'aventurant contre la joue de Swann pour y apposer une caresse et en profiter pour remettre l'une de ses boucles derrière son oreille. Il va de soi que l'idée de voir autant d'enfants agrandir leur entourage proche avait tout pour faire leur bonheur, et leur rappeler par la même occasion combien eux-mêmes seraient heureux le jour où ils réaliseraient leur vœu le plus cher ; celui de fonder à leur tour une famille. “On a dit qu’on lui prenait qu’un seul ensemble, mais on a pas dit qu’on prenait pas un doudou, pas vrai ? Juste un petit doudou.” Rory eut cette fois un rire attendri. « Moi je crois que tu nous surestimes si tu crois qu'on s'en sortira avec juste un ensemble et un petit doudou. » Ils étaient tous les deux plutôt raisonnables pour un tas d'autres choses, à commencer par le tri qu'ils avaient amorcé pour remplir leurs cartons de déménagement – et donner le surplus à des bonnes œuvres pour décider plus tard de racheter ce dont ils auraient besoin, une fois bien installés dans leur nouvelle maison. Mais pour ce qui était de gâter un bébé, les tentations étaient souvent trop grandes. Qui avait eu l'idée d'imaginer des vêtements aussi mignons, tous recouverts de petites grenouilles et de petits éléphants ? “Ils ont pas donné ton nom, là ? C’est pour parler de ton nouveau projet ?” Distrait par leur échange autant que par le visage de son fiancé à présent concentré sur la route, Rory reprit après plusieurs secondes. « Oh, Donna m'a dit que ce serait annoncé que dans... » Deux mois, en vérité, mais ça n'était manifestement pas de son prochain projet qu'il était ici question.

Son sang se figea d'entendre cette voix dans le poste radio, mentionner leurs fiançailles comme si ça n'était qu'un énième détail tiré de ces journaux à scandales qui continuaient de temps à autres à faire de lui l'une de leurs coqueluches. Comme si ça n'était rien de plus qu'une anecdote anodine à placer entre deux chansons, pour contenter la curiosité de la ménagère de plus de quarante ans. Aussitôt, c'est sur sa bague de fiançailles que son regard s'échoua, puis son cœur qui s'accéléra de culpabilité à l'idée qu'il n'ait peut être pas su se montrer aussi discret qu'il l'avait cru. Si cacher leurs fiançailles n'avait jamais été le plan, Swann et lui avaient convenu qu'ils attendraient pour en parler et garderaient d'abord la nouvelle pour eux et leurs proches, au moins le temps de la savourer. A présent ce choix ne leur appartenait plus, et Rory se sentait trahi. Trahi de voir une nouvelle fois sa vie lui échapper, mais de voir surtout ce qu'il avait de plus précieux être jeté en pâture à des auditeurs en mal de scoops. Leur futur mariage, leur couple et l'homme qu'il aimait plus que tout. Et tout ça, en des termes qui avaient tout d'incorrects et d'injustes, sans la moindre considération pour ce qu'ils étaient et pour leur vie privée. Alors oui, il se sentait trahi.

Son regard affolé se reposa sur Swann et son cœur se serra de voir la confusion émaner de chacun de ses traits, transformant le visage de son fiancé en une expression paniquée, à deux doigts de l'implosion. « Tout... tout va bien, c'est juste... » Des bêtises relayées par un ignorant, des mots sans la moindre importance. Il cherchait ses mots, Rory, sa voix tâchant de rester la plus douce possible, rassurante, pour ne surtout pas prendre le risque d'empirer ce qu'il devinait être les débuts d'une crise d'angoisse. Il reconnaissait les signes, il les avait déjà observé par le passé sur le visage de l'anglais et c'est une écrasante inquiétude qui se répandit aussitôt dans chaque recoin de son être. Et si la suite aussi, prenait le même chemin qu'il y a quelques années ? Et si le stress devenait si intense que certaines pensées le rattrapaient comme à l'époque où son fiancé s'était retrouvé aux prises avec ses vieux démons ? Et si la panique réveillait de douloureux souvenirs, ou pire, des envies qu'il ne pensait plus éprouver mais qui étaient peut être encore là, quelques part ? Rory n'avait pas la moindre envie d'y penser, quand il lui était déjà si difficile de l'observer se garer sur le bas coté de la route en sachant pertinemment qu'il n'allait pas bien. Que l'homme qu'il aimait souffrait, acculé, terrorisé par cette soudaine pression et ce coup de projecteur qu'il n'avait en rien demandé. « Swann, attends... » Rory l'imita après que son fiancé ait éprouvé le besoin de sortir du véhicule, sa main trouvant précipitamment la poignée de la portière et lui se hâtant à l'extérieur pour le rejoindre. Son cœur, déjà oppressé dans sa cage thoracique, rata un battement de le voir se pencher en avant pour vomir, preuve que tout ça le heurtait bel et bien de plein fouet. Si Rory haïssait à cet instant les responsables de cette situation, il se haïssait aussi lui-même de n'avoir pas su leur éviter tout ça. De n'avoir pas su protéger Swann, une fois encore. Le point de rupture survint finalement lorsque l'anglais s'adossa à un arbre, recroquevillé sur lui-même, la silhouette de Rory ne perdant pas une seconde pour se précipiter jusqu'à lui, affolé. Il décela aussitôt sa tristesse, et les larmes qui ne mirent que quelques secondes à déferler sur ses joues, et ce fut comme si son monde s'écroula sous ses pieds. Là où tout allait pourtant si bien quelques secondes plus tôt.

“Donne moi cinq minutes. Juste cinq minutes.” Sa main, alors à quelques millimètres de ce visage qu'il voudrait caresser pour en chasser toute sa peine, se ravisa juste à temps. Il n'y a rien que Rory voudrait davantage que le serrer contre lui, lui murmurer qu'ils allaient faire face ensemble et que ce ne serait bientôt plus qu'un mauvais souvenir. Il n'y a rien qu'il voudrait davantage que tout ça, pourtant sa plus grande peur était que son futur mari ait besoin d'être seul bien plus qu'il n'avait besoin de lui. Que sa seule présence puisse suffire à lui rappeler ses pires craintes, celles qu'ils voyaient aujourd'hui se concrétiser et qui avaient tout à voir avec lui. Tout à voir avec sa carrière, ses choix, et une part de la personne qu'il était. Swann était terrifié par l'idée que son intimité ne lui appartienne plus, et c'est l'attention constante que ces journalistes portaient à l'australien qui aujourd'hui venait tout compliquer. Ses yeux se bordaient de larmes et son cœur se brisait à la seule idée qu'il puisse pour ça avoir du mal à confronter son regard : c'était de sa faute, bien sûr que ça l'était. “C’était à nous. C’était notre moment. Ils avaient pas le droit… Et ce qu’ils ont dit sur toi, ils savent pas… Ils peuvent pas dire des choses comme ça.” Les sanglots de son fiancé eurent finalement raison de tout le reste. Rory avait trop besoin de le sentir, de le toucher, d'être au plus près de lui. Il voulait l'envelopper de sa chaleur, de son amour, et affronter cette tempête à ses cotés. Alors il s'assit près de lui et passa ses bras autour de ses épaules pour l'étreindre en silence durant de longues secondes. « Mon amour, je suis vraiment désolé... » Il murmura tout contre sa peau, les lèvres tremblantes et les muscles raidis, incapable de supporter de voir l'homme qu'il aimait dans cet état. « S'il te plaît, regarde-moi. » Il implora en cherchant désespérément son regard, pourtant habité par la certitude qu'y lire son chagrin le briserait un peu plus. « Je sais pas comment ils ont pu l'apprendre... je comprends pas. » Ils avaient fait attention à n'en parler qu'à leur entourage proche et ne s'étaient pas exposés outre mesure ces dernières semaines, pensant naïvement que la courte pause dans la carrière de Rory vaudrait à la presse de se désintéresser d'eux encore quelques temps. Ils s'étaient bercés d'illusion, trop heureux de vivre enfin un bonheur sans nuage. Jusqu'à aujourd'hui. « Tu as raison, c'est nous qui aurions du décider du moment et de la manière dont on l'annoncerait, et je... j'aurais peut être du faire plus attention en cachant ma bague... » Parce qu'on savait qu'il y avait un risque étaient les mots qu'il se refusait à prononcer, vivant bien trop difficilement de confronter Swann à ses pires angoisses sans pouvoir rien faire d'autre que le serrer contre lui et tenter d'apaiser le poids sur son cœur. « Je me fiche de ce qu'ils peuvent dire, d'accord ? Tout ce qui m'importe c'est toi, nous. » Ils n'étaient pas pressés de se dire « oui », pas plus qu'il ne s'agissait d'une diversion. Ils étaient heureux et aussi amoureux qu'on puisse l'être, voilà ce qu'ils auraient du dire. « Je t'aime. On sait qu'ils se trompent et c'est tout ce qui compte. » Ses doigts massaient l'arrière de son crâne avec l'espoir que ça l'aiderait, ne serait-ce qu'un peu, ne serait-ce qu'assez longtemps pour qu'il se rappelle de la raison pour laquelle ils étaient initialement sortis se balader. Et du bonheur qui était le leur il y a encore quelques minutes. « Qu'est-ce que je peux faire pour tout arranger, Swann ? »Il donnerait tout pour remonter le temps et éteindre cette fichue radio avant que tout change subitement pour le pire. « Dis-moi... dis-moi comment je peux t'aider. Je le veux tellement. » Il implora, la voix étranglée par l'émotion. « Je supporte pas de te voir comme ça. Parle-moi, mon chéri. » Parle-moi, et laisse-moi tenter d'effacer ta peine.

(c) harley

i'm a ticking time bomb looking for my ride home.

@SWANN BUCHANAN & RORY

Il donnerait tout pour pouvoir revenir quelques minutes en arrière, tendre la main vers ce poste radio et l'éteindre avant que cette voix ne résonne à travers l'habitacle et vienne gâcher une journée qui avait pourtant tout pour être belle. Il donnerait tout pour que Swann continue de sourire, imaginant avec lui toutes les boutiques qu'ils arpenteraient dans l'espoir de trouver le plus adorable des cadeaux à offrir à la fille de Penny et Isaac. Oui, il donnerait tout pour que tout ça n'ait jamais eu lieu, et pour que tout reste aussi simple et léger que ces dernières semaines. Leurs fiançailles étaient jusqu'ici synonymes d'un bonheur si grand que le sourire de Rory s'étirait chaque fois qu'il reposait les yeux sur sa bague – et il le faisait constamment, sans que ça n'ait rien d'une surprise, incapable de ne pas s'émouvoir de sentir ce bijou à son doigt après avoir si longtemps espéré épouser l'homme qu'il aimait. Tout aurait du rester ainsi et eux auraient du pouvoir vivre pleinement ce nouveau bonheur, sans aucune ombre au tableau. Sans aucun nuage à l'horizon.

En quelques secondes, pourtant, c'est leur joie de vivre qui s'en était allée et leurs sourires avec. Pire encore, c'est le regard brillant de son fiancé qui avait laissé place à l'inquiétude, à la panique et à l'effroi. Rory le savait à la seconde où ces mots avaient résonné dans le poste radio : ce serait un véritable cataclysme pour l'anglais, qui avait déjà eu tant de mal à accepter l'idée d'officialiser leur relation et de la rendre publique. Parce qu'il vivait difficilement avec l'idée d'attirer l'attention sur lui, parce que chaque coup de projecteur réveillait des années de doutes et d'insécurités. Parce qu'il n'était simplement pas préparé, même encore aujourd'hui, à tout ce que ça pouvait impliquer de se retrouver projeté sur la sphère publique quand on ne l'avait jamais voulu. Pour toutes ces raisons, Rory savait que les conséquences de cette annonce seraient dramatiques et qu'elles toucheraient de plein fouet la personne la plus importante au monde à ses yeux. Le souffle coupé, la gorge serrée par l'inquiétude, il se sentit terriblement impuissant lorsque les premiers signes de nervosité apparurent chez son fiancé. Ses mots n'eurent pas le moindre effet sur lui, pas plus que ses gestes qu'il savait bien inutile dans un moment pareil. Ça ne l'empêchait pourtant pas d'essayer, de tout tenter pour apaiser cette crise d'angoisse qu'il voyait prendre de plus en plus de place au fil des secondes. A présent adossé à un arbre, recroquevillé sur lui-même comme un enfant qui chercherait à se cacher du reste du monde, Swann était au plus mal et Rory ne pouvait qu'éprouver une écrasante culpabilité de le voir ainsi. Il se détestait, au moins autant qu'il détestait ces gens qui ne mesuraient pas l'impact que quelques mots pouvaient avoir sur la vie d'autrui. Il se détestait, parce qu'il se tenait pour responsable de tout ce que subissait aujourd'hui l'homme qu'il aimait. Rory Craine, acteur de son état, celui que la presse épiait depuis l'affaire Byers. Voilà ce qu'il était aux yeux de ces gens avides de scoops, pour qui ses fiançailles étaient tout juste bonnes à servir de transition entre la page infos et le hit du moment. Si pour Swann il serait toujours et avant tout Rory, force est de constater que ça ne les empêchait pas d'être rattrapés par ce qu'il avait toujours tenu à garder à distance de leur couple, de leur bonheur.

Il avait tout tenté pour leur épargner ça. Tout tenté pour le protéger, lui. Mais ça n'avait pas suffi.

Aujourd'hui, Rory comprenait que cette machine était bien plus puissante que n'importe lequel de ses efforts, et c'est le cœur infiniment lourd qu'il se laissa tomber près de son fiancé, tentant tout ce qui était en son pouvoir pour apaiser ne serait-ce qu'un peu de son chagrin. Le voir ainsi lui déchirait le cœur, et ses propres yeux se retrouvèrent remplis de larmes impossibles à contenir. Il l'aimait tellement et voudrait pouvoir effacer tout ce qui le faisait souffrir, et ne pas avoir ce pouvoir le détruisait. Il s'en voulait, cette fois non plus seulement d'avoir naïvement cru qu'on les laisserait savourer leur bonheur en paix, mais aussi de ne pas savoir comment arranger les choses. “C’est pas de ta faute. C’est pas de ta faute.” Les caresses de Swann tendaient à apaiser son cœur, mais pas à chasser toute la culpabilité qui s'y trouvait emprisonnée. Il y a tant de choses qu'il aurait sûrement pu faire différemment pour leur éviter toute cette situation. Tant de précautions qu'il aurait pu prendre, plutôt que de se convaincre que ces rapaces avaient maintenant plus intéressant à faire que de guetter le moindre de ses faits et gestes à la recherche de quelque chose de nouveau. Ce quelque chose, c'était cette bague de fiançailles que Rory s'était refusé à cacher, bien trop heureux et fier de pouvoir enfin afficher leur amour autant que leur bonheur. Il avait joué avec le feu, en connaissant pourtant les risques. Et c'est Swann qui aujourd'hui payait les pots cassés, brisé et vulnérable sous le regard dévasté de l'australien.

Ils n'avaient pas le droit de leur voler ce bonheur qu'ils avaient mis si longtemps à retrouver. Pas plus qu'ils n'avaient le droit de réduire ce bonheur à des mots qui n'auraient pas pu être plus loin de la vérité. Rory refusait de les laisser diffamer ce qui comptait le plus à ses yeux. A coté, tout ce qu'ils pouvaient bien dire sur lui et sur sa carrière n'avait pas la moindre importance, même lorsque ça équivalait à essuyer les mêmes remarques et les mêmes critiques. Il se moquait de tout ça, Rory. Seul comptait Swann, leur couple et l'idée de les protéger à compter de maintenant de la moindre attaque extérieure. “Je t’aime aussi, je t’aime tellement.” Et si d'entendre ces mots et de pouvoir enfin le serrer contre lui suffisait à apaiser un peu du poids pesant sur son cœur, Rory ne parvenait pas à occulter le reste. Swann souffrait et ça lui était insupportable, tout comme d'imaginer les pensées qui se bousculaient peut être dans l'esprit de son fiancé. Il tentait de chasser ces craintes du sien, pourtant, apposant de longues et tendres caresses contre sa peau. “Mais c’est trop dur, tout ça. Les médias, leur jugement.” Rory ferma les yeux et le garda tout contre lui, les lèvres tremblantes et l'impression qu'un pieu lui était planté en plein cœur. Tout ce qu'il redoutait se jouait à présent sous ses yeux : ils avaient réussi à atteindre Swann et ça, il ne le leur pardonnerait jamais. « J'aurais tellement voulu pouvoir t'épargner tout ça, je... si tu savais comme je l'aurais voulu. » Il souffla, la voix étranglée par la tristesse, les yeux toujours bordés de larmes. Si seulement il avait pu faire plus, faire mieux, pour lui. « Je veux pas que notre vie ressemble à ça, tu sais. Je l'ai jamais voulu. » L'attention des médias, il s'y était habitué parce qu'elle faisait partie de ce métier et que la plupart du temps, tout restait largement gérable. Mais l'obsession de certains d'entre eux, cette course au scoop malsaine et parfois cruelle, il ne s'y ferait décidément jamais. Il croyait avoir vécu le pire le jour où des paparazzi avaient forcé l'accès de sa résidence, après l'affaire Byers, mais le pire c'est finalement aujourd'hui qu'il lui faisait face. « Moi j'ai besoin que d'une chose pour être heureux : toi. » Il murmura tout contre sa peau. Il n'avait pas besoin de leur attention et de leurs unes de magazines. Tout ce qu'il voulait se résumait à l'épouser et vivre avec lui une vie paisible, loin de toute cette animation.
C'est le seul idéal qu'il ait jamais poursuivi. Le seul qui le fasse vraiment rêver.

“Je veux rentrer.” Rory hocha silencieusement la tête, ses bras se resserrant autour du buste de son fiancé, ses doigts quant à eux occupés à caresser son dos dans l'espoir que ça l'apaise au moins un peu. “Je veux juste rentrer et être avec toi et… j’en sais rien.” « On va rentrer, oui, c'est d'accord. » Ils feraient tout ce qui pourrait aider à ce qu'il se sente mieux, et rentrer lui semblait être une bonne idée maintenant qu'il paraissait évident que cette journée ne se déroulerait pas telle qu'il l'avait imaginé. « On sortira faire les magasins un autre jour. » C'est pas grave sont les mots qu'il susurra à son oreille, pour lui montrer que ce programme-là lui convenait aussi parfaitement s'il n'avait pas la moindre envie de rester plus longtemps dehors. Et Rory savait bien que ce n'était pas le cas, désirant lui-même plus que tout mettre Swann à l'abri pour qu'il se repose. “Je veux plus jamais ressortir, plus jamais leur laisser la moindre occasion de faire ça.” Ces mots étaient malgré tout difficiles à entendre, non pas parce qu'il pourrait juger sa réaction disproportionnée – jamais il n'irait même penser une telle chose, encore moins alors qu'il était la personne la mieux placée pour savoir que Swann ne contrôlait en rien la manière dont ses insécurités le rongeaient malgré lui – mais parce que l'imaginer rester cloîtré chez eux à défaut de se sentir capable d'affronter l'extérieur était immensément douloureux. Swann ne méritait pas ça, il s'était suffisamment caché et avait suffisamment eu peur. « Je te promets que je les laisserai plus jamais t'atteindre. » Il souffla, le cœur lourd, son visage enfoui dans le cou de l'anglais. « S'ils osent encore une fois s'en prendre à nous, s'en prendre à toi... » Peut être qu'il regretterait d'être allé plus loin lorsqu'il repenserait à cet échange, raison pour laquelle Rory se contenta de pousser un soupire. « Je les laisserai pas gagner, Swann. C'est bien trop important pour que je les laisse faire. » Leur couple et leur bonheur, c'était bien trop important pour qu'il laisse qui que ce soit s'en prendre à ce qu'ils construisaient ensemble. Ils pouvaient toucher à sa carrière autant que ça leur plairait, mais ça, c'était hors de question. “Je t’aime. Ça changera jamais.” « Je t'aime plus que tout. » Et il avait besoin de le lui redire, quand bien même il le referait probablement à plusieurs reprises pendant le trajet jusqu'à la maison. Leur maison. “Je sais que c’est pas de ta faute, Rory. C’est pas à toi que j’en veux.” C'est dans un baiser infiniment tendre qu'il accueillit ces paroles, lesquelles lui réchauffèrent doucement le cœur. Il souriait à présent contre ses lèvres, sans joie véritable mais avec un peu moins de tristesse, malgré tout. “Est-ce qu’on peut juste rentrer ? S’il te plaît.” Il n'en fallut pas davantage pour qu'il desserre lentement leur étreinte. « Oui, oui, rentrons. On sera bien mieux à la maison, et tu pourras te reposer. » Il n'aurait plus à penser à rien, et Rory serait là pour veiller sur lui. Il prendrait soin de lui, à chaque instant. « Je vais conduire. » Swann n'était pas en état, la question ne se posait donc pas. « Viens par là. » Se redressant sur ses jambes, il saisit doucement sa main pour l'aider à se relever et passa aussitôt un bras autour de sa taille, ne résistant pas à l'envie de le serrer à nouveau contre lui, rien qu'une seconde. « Tu as besoin de quelque chose ? Tu veux que j'essaie de te trouver de quoi manger avant qu'on reprenne la route ? » Puisque s'arrêter pour déjeuner sur le chemin n'était pas une option, il tentait de trouver d'autres solutions. « Tu sais ce qui serait parfait ? Qu'on passe l'après-midi à regarder Doctor Who. Ou The Crown. Ou n'importe quoi qui pourrait te faire plaisir. Est-ce que ça te plairait ? » Il voulait juste lui changer les idées, mais il ne se vexerait pas si Swann lui disait finalement qu'il était trop éprouvé pour regarder quoi que ce soit. Il n'y avait pas d'obligation, jamais. « Il y aura juste toi, moi et Brownie. Juste nous. C'est promis. » Juste eux, sans personne pour percer leur bulle cette fois. Il le lui promis à nouveau au travers du baiser qu'il déposa contre sa tempe, avant de prendre avec lui la direction de leur voiture.

(c) harley

i'm a ticking time bomb looking for my ride home.

@SWANN BUCHANAN & RORY

“Je sais, mon amour.” Et ça comptait plus que tout pour Rory qu'il en soit parfaitement certain, souhaitant désespérément que leur vie demeure la plus simple et la plus paisible possible, même avec une carrière qui impliquait forcément une certaine exposition publique. Rory aimait son métier, tout comme il aimait l'idée de faire ce qu'il aimait et s'estimait profondément chanceux pour ça. Mais le reste, et cette attention constante portée au moindre détail de sa vie personnelle, il y renoncerait volontiers s'il le pouvait. C'est pour ça qu'il n'avait jamais joué le jeu de la presse, pour ça qu'il avait toujours fui les projecteurs dès que les choses touchaient d'un peu trop près à son intimité. Swann et lui n'avaient plus la moindre intention de se cacher ni de s'aimer en secret, mais ils ne comptaient pas pour autant exposer le moindre détail de leur vie pour régaler les curieux. Tout ça leur appartenait. Tout ça resterait leur jardin secret, celui qu'ils préserveraient coûte que coûte de l'attention de ces journalistes malintentionnés. Plus que jamais, Rory comptait protéger ce qu'ils avaient. “J’en ai pas l’air, là, mais moi aussi.” « Swann, regarde-moi. » Ses mots se voulurent doux, absolument pas comparables à un quelconque reproche, tandis que ses doigts remontèrent lentement le long de sa joue. « Je veux jamais que tu te sentes coupable de pas toujours aller bien. » Ni aujourd'hui, ni à aucun autre moment. Il n'aurait jamais à s'excuser pour ça, tout comme Rory ne lui en tiendrait jamais rigueur. « Je sais que ça remet pas en question ton bonheur avec moi. Que ça remet pas en question notre bonheur. » Alors même si aujourd'hui Swann était particulièrement éprouvé, Rory savait que ça ne changeait rien. Que leur amour et tout ce qu'ils partageaient, personne ne les leur prendrait.

Rentrer semblait être l'option la plus sûre, à présent, et Rory ne voyait bien évidemment aucun inconvénient à reporter leur après-midi shopping tout autant qu'à remettre le reste de leurs projets à plus tard. L'important n'était pas là, quand tout ce qu'il voulait était préserver son fiancé et permettre à Swann de se remettre tranquillement de ses émotions. Le reste, ils s'en soucieraient en temps voulu. “On trouvera une peluche sur internet.” Rory secoua doucement la tête, ne pouvant que trouver l'idée excellente. « Bien sûr, oui. » Tout ce qui pourrait leur éviter d'exposer Swann au moindre stress était forcément une alternative que Rory avait envie de considérer. « C'est pas comme si j'avais pas déjà mis une centaine de sites de coté, entre tous les bébés qu'il a fallu gâter ces derniers mois. » Et tous lui inspiraient au moins autant confiance que s'ils sortaient acheter une peluche dans une boutique en ville, Rory s'imaginant déjà passer des heures à tout éplucher pour trouver la peluche parfaite à offrir à la fille d'Isaac et Penny – si tant est que là aussi, ils soient seulement capables de se limiter à une seule. Ce serait tout aussi bien, bien sûr que oui.

Son cœur se serra finalement lorsque Rory comprit combien ces journalistes étaient parvenus à atteindre l'homme qu'il aimait, lui cet être si pur et qui n'avait jamais causé le moindre mal à qui que ce soit. Swann ne méritait rien de tout ça, il ne méritait pas d'être ainsi visé par des individus qui n'avaient pas la moindre idée de tous les efforts et de toute l'énergie que ça lui avait demandé, d'assumer aujourd'hui leur histoire et celui qu'il était en public. Aucun d'eux n'avait pris la peine de se demander ce que de tels propos pourraient causer comme dommages, aucun d'eux n'avait réfléchi au mal qu'ils pourraient faire. Et ça brisait profondément Rory, de voir Swann en payer le prix pendant que ces types retournaient à leur occupations, avides de toujours plus de colportages. Si seulement il pouvait faire quelque chose, peut être qu'il ne se sentirait pas aussi impuissant face à la détresse de l'homme qu'il aimait. Peut être qu'il ne se sentirait pas aussi coupable. “Tu peux pas me le promettre, Rory. T’y es pour rien.” Oh, comme ce constat était douloureux lorsque tout ce qui touchait l'anglais le touchait aussi au plus profond de son cœur. Il savait tout ça, bien sûr, mais ça n'en était pas moins difficile à admettre. « Mais je le voudrais tellement. » Pouvoir alléger sa peine, pouvoir arranger les choses aussi facilement qu'au travers d'un baiser déposé tout contre sa tempe ou d'une caresse de ses doigts sur sa joue. Pour Swann, il voudrait que tout puisse être aussi simple. “C’est rien, c’est rien. J’apprendrai à faire face. J’apprendrai.” Ça ne devrait pas être le cas, ça ne devrait pas être à lui de s'endurcir pour contrer les méthodes discutables de ces journalistes. Voilà les mots que Rory se répéta. « On fera face ensemble, mon chéri. Tu seras jamais seul. » Ni pour faire face à tout ce que cette annonce avait bouleversé, ni pour tout le reste. « Je peux peut être pas te promettre autre chose, mais ça je le peux. » Et comme une manière de le lui confirmer une nouvelle fois, c'est un doux baiser qu'il déposa sur ses lèvres tandis que leurs bagues de fiançailles, elles, étaient elles aussi la preuve qu'ils feraient toujours front ensemble. Quoi qu'il arrive.

Rory prendrait donc le volant sur le chemin du retour, désirant veiller à ce que Swann n'ait à s'inquiéter de rien jusqu'à ce qu'ils aient rejoint leur chez-eux. Cette maison était leur cocon depuis maintenant plusieurs semaines et ce serait d'autant plus vrai aujourd'hui, à présent que Swann avait plus que tout besoin d'un rempare contre l'extérieur. Rory ferait tout pour que rien ne puisse l'y atteindre, aussi longtemps qu'il en aurait besoin. “Ça dépend, à quel point t’aimes l’odeur du vomi ?” Rory eut un léger rire teinté de culpabilité, secouant la tête et balayant aussitôt sa question d'un revers de la main. « Je suis désolé, c'était idiot comme question. » Swann n'était pas en état d'avaler quoi que ce soit et quand bien même Rory veillerait à ce qu'il ne manque de rien à leur retour chez eux, son fiancé avait sans doute bien plus besoin d'être entouré et rassuré que de quoi que ce soit d'autre. C'est ainsi qu'il eut l'idée d'une après-midi devant la télévision, à ne rien faire d'autre que se reposer et profiter de la présence l'un de l'autre. A défaut de tout régler, ça aurait au moins pour effet d'adoucir les dernières minutes, et c'était déjà ça. “Oui. Oui ça me plairait.” « Génial. On fera ça alors. » Et Swann n'aurait à penser à rien d'autre qu'à sa série préférée, tandis que Rory serait aux petits soins pour s'assurer qu'il garde le sourire ou, à défaut, se sente autant en sécurité que possible entre les murs de leur maison. L'extérieur n'existerait plus durant les prochaines heures, et tout irait aussi bien que possible. Pour lui, il y veillerait. “Je choisirai pas un épisode difficile à comprendre, c’est promis.” Son sourire s'étira un peu plus au contact de la main du blond tout contre sa joue, valant à Rory d'oublier tout le reste rien que pour un instant. « Tu choisiras l'épisode qui te plaît, j'ai pas besoin de tout comprendre pour passer un bon moment avec l'homme que j'aime. » Et il pourrait tout aussi bien passer tout l'épisode à sourire rien que de savoir que Swann, lui, avait enfin le cœur un peu plus léger. C'était bien tout ce qui lui importait ici, alors qu'ils rejoignaient leur véhicule et que Rory s'assurait que le trajet du retour soit aussi paisible que possible pour son fiancé. Recroquevillé sur le siège passager, ses lunettes de soleil sur le nez, Swann semblait réellement terrifié à l'idée de pouvoir seulement être vu. Une pensée profondément douloureuse pour Rory, qui mit pourtant toute son énergie à ne rien laisser paraître : Swann avait juste besoin d'un peu de temps et d'autant d'amour que possible pour aller mieux. Il irait mieux, l'inverse n'était simplement pas envisageable.

“Je t’ai pas demandé comment tu allais, toi.” Doucement, Rory profita de ralentir à un feu rouge pour tourner son visage vers le sien et étirer un sourire tendre, reconnaissant à Swann de toujours se soucier de lui même dans un moment où tout ce qui devrait normalement l'inquiéter était d'aller mieux lui-même. Ce serait bien mal connaître Swann que de penser qu'il pourrait se désintéresser du sort d'autrui même dans ces circonstances, et Rory savait que tout était encore plus particulier quand il s'agissait de lui. Qu'ils auraient toujours à cœur de prendre soin l'un de l'autre, peu importe à quel point ils pourraient être éprouvés eux-mêmes. « Ça va, je crois. Je... » Il pinça ses lèvres entre elles. « Ça réveille juste des souvenirs compliqués, de l'époque où tout le monde avait un avis à émettre sur mes choix et où certaines choses qu'on pouvait dire à mon sujet étaient parfois plus difficiles à encaisser que d'autres. » Son sourire se fit un peu plus triste, repensant malgré lui à cette époque avec une boule au fond du ventre. Tout était plus compliqué, lorsque les conséquences de son geste à l'égard de Byers n'avaient pas seulement compromis sa carrière, mais tout ce qu'il avait aussi construit à coté. Lorsque les journalistes ne s'en prenaient pas seulement à sa position d'acteur, mais à la personne qu'il était. « Mais tout ça, ça m'affecte beaucoup moins aujourd'hui. C'est même le cadet de mes soucis quand quelqu'un ose s'en prendre à ce que j'ai de plus cher. » Comme à l'époque, où perdre Swann avait été bien plus douloureux et inimaginable que n'importe quoi d'autre, même alors que tout ce pourquoi il s'était battu lui filait à ce moment-là entre les doigts. Ça n'avait rien de comparable avec le fait de perdre l'amour de sa vie, un sentiment qui l'avait rongé des mois durant et l'avait rendu plus malheureux que jamais. Aujourd'hui, heureusement, il pouvait nouer ses doigts aux siens et esquisser un sourire rassurant sans plus redouter qu'un tel scénario se produise : rien ne les séparerait plus. « Donna va sûrement m'appeler pour en parler. Je lui dirai qu'on a aucune intention de faire la moindre déclaration ou annonce publique, si c'est aussi ce que tu veux. » Il n'en doutait pas mais voulait simplement s'assurer que Swann savait qu'ils voulaient la même chose, à savoir faire profil bas et lui laisser tout le temps de se remettre de cette journée éprouvante. C'était tout ce qui importait. « On leur doit rien, Swann. Et les choses vont se tasser, je te le promets. » Et même s'il n'avait pas non plus le moindre pouvoir sur la question, il avait passé assez de temps dans ce milieu pour savoir que bientôt ces journalistes reporteraient leur attention sur quelqu'un d'autre, comme c'était toujours le cas. Ce n'était pas uniquement des paroles vouées à rassurer l'homme qu'il aimait, quand bien même il voulait plus que tout l'aider à entrevoir la lumière au bout de ce tunnel : ce ne serait pas facile, mais ils affronteraient ça ensemble. Ce serait toujours le cas.

« Swann, regarde-moi. » Il s’exécute sans même peser le pour et le contre, son regard encore embué trahissant ses émotions. Mais Rory est doux, Rory est avenant, Rory a des gestes lents pour ne pas le brusquer, pas même alors qu’il se contente de tendrement faire remonter sa main le long de la joue de son fiancé. « Je veux jamais que tu te sentes coupable de pas toujours aller bien. » Les lèvres de l’anglais se fendent d’un rictus touché, coupable sans doute aussi. Il ne savait pas même avoir besoin de l’entendre mais doit reconnaître que ses mots le touchent très largement et sont une véritable cure pour lui qui, peu importe à quel point il essaie, n’arrive pas à éternellement être heureux et bien se porter. Tous les éléments pour que ce soit le cas sont pourtant présents, à commencer par la présence quotidienne de Rory à ses côtés, mais il ne peut pas lutter contre sa nature première. « Je sais que ça remet pas en question ton bonheur avec moi. Que ça remet pas en question notre bonheur. » C’est vrai, c’est tellement vrai. Il le jure sur tous les Dieux, il est heureux à ses côtés, il veut le bonheur le plus entier qui soit pour Rory et ce dernier le lui offre aussi au quotidien en retour. Cela n’a pas changé, cela ne changera pas non plus, et même cet instant difficile ne remet rien en question. Bien plus touché qu’il ne l’aurait voulu par ces quelques mots, il étouffe un sanglot à l’image d’un enfant incapable de se contenir. “Merci. J’avais besoin de l’entendre.” Et à défaut de pouvoir dire que tout va mieux désormais, il a au moins quelque chose sur quoi se reposer, malgré tout. Cet instant lui rappelle encore à quel point Rory est un homme merveilleux dont il a la chance de partager la vie, le quotidien, et tout son amour. “Ca remet rien en question.” Il souligne à nouveau, voulant être une présence rassurante pour Rory, à la hauteur de ses moyens actuels. Cela ne remet pas leur couple en question, pas leurs rêves d’avenir, pas leur amour, et certainement pas son envie de passer une vie entière à ses côtés. Il l’aime et a déjà cru bon d’abandonner face aux difficultés: plus jamais il ne reproduira une telle erreur. « C'est pas comme si j'avais pas déjà mis une centaine de sites de coté, entre tous les bébés qu'il a fallu gâter ces derniers mois. » - “Et ceux qu’on aura nous aussi, un jour.” Même son envie de construire une famille aux côtés de Rory: cela ne le remet toujours pas en question. Il veut toujours des enfants au pluriel, il pense toujours à des prénoms à chaque instant anodins du quotidien. A eux, il le promet, il ne leur apprendra jamais à craindre qui que ce soit, surtout pas les journalistes curieux.

Si Rory pense bien faire en lui promettant que plus jamais des journalistes ne l’atteindront, Swann est pourtant bien trop au courant de la réalité et du simple fait que son fiancé n’a aucun pouvoir sur la chose, et ce peu importe à quel point il le voudrait. C’est à son tour qu’il statue donc la réalité des faits, sans le moindre reproche: il ne peut pas le lui promettre. « Mais je le voudrais tellement. » Les lèvres de l’anglais se fendent d’un sourire doux, empathique. “Je sais mon amour.” Il voudrait pouvoir protéger la terre entière, Swann et sa famille en tête de liste. Il le sait bien, son grand cœur étant l’une des innombrables raisons ayant fait tomber l’anglais amoureux, sans aucune possibilité de retour. Il dépose un baiser contre sa tempe, une nouvelle caresse contre sa joue, et Swann profite de ces simples gestes pour se concentrer sur sa respiration et lui donner un peu plus d’envergure pour qu’elle soit moins saccadée. « On fera face ensemble, mon chéri. Tu seras jamais seul. » Swann hoche la tête, ne pouvant qu’apprécier cette idée, surtout alors qu’il sait que Rory n’oserait pas avoir des paroles en l’air. Il doit apprendre, voilà tout. Il doit rattraper le wagon dans lequel son fiancé est entré il y a bien longtemps déjà, au début de sa carrière au grand écran. « Je peux peut être pas te promettre autre chose, mais ça je le peux. » C’est donc avec amour autant que reconnaissance qu’il lui rend son baiser, cultivant plus que jamais l’envie de retrouver ses lèvres avec l’espoir sans doute un peu enfantin que cela suffise à mettre tout le reste derrière eux. Ils s’aiment, cela devrait pouvoir répondre à tous les maux du monde, surtout s’ils y font face ensemble, chose dont l’anglais est plus assuré que jamais. Ils se sont perdus une fois, il n’y aura jamais de seconde.

A peine de retour dans la voiture, uniquement pour faire le trajet inverse, Swann essaie de faire un peu d’humour, à sa hauteur, occupé en parallèle à se cacher derrière des lunettes de soleil et à se rendre le plus petit et invisible possible sur son siège. « Je suis désolé, c'était idiot comme question. » - “Ça l’était pas, je suis juste un horrible fiancé à me moquer de toi.” Et à son tour, il l’observe en coin, un sourire dessiné sur ses lèvres. Il ne se jette pas le blâme dessus, se contentant simplement d’essayer de détendre l’atmosphère, une fois de plus. C’est sûrement le seul pouvoir qu’il a en cet instant, qui plus est, alors que même les propositions d’activité proviennent de Rory lui-même. Elles sont simples, se résumant à un après-midi devant la télévision, et c’est sûrement tout ce dont il est capable, n’en démente la main qu’il dégage de son corps pour la poser amoureusement contre la joue du brun, désormais au volant. Il ne veut pas être un poids pour lui et souhaite lui prouver que même dans des instants difficiles comme celui-ci, il restera toujours présent pour lui, même s’il n’en fait pas la demande ou ne semble simplement pas en avoir besoin. « Tu choisiras l'épisode qui te plaît, j'ai pas besoin de tout comprendre pour passer un bon moment avec l'homme que j'aime. » Ils l’anticipent sûrement tous les deux en silence: l’épisode en question deviendra vite un bruit de fond alors qu’ils seront occupés à autre chose, qui se résumera peut-être à une interminable discussion à ce sujet ou à des baisers dispersés le long de la chair de chacun, chaque solution semblant être la bonne pour répondre au problème actuel. Peut-être aussi que l’anglais préférera s’endormir contre son torse, pour repousser à plus tard les tourments de la vie et simplement profiter de sa chaleur et de son odeur pour un temps suspendu. “Je me demande comment certains font pour passer toute une vie sans connaître le grand amour.” Il commente avec un doux sourire, sa tête reposée contre la vitre mais son regard n’existant que pour le profil du brun. Lui, en tout cas, il sait qu’il n’aurait jamais voulu d’une telle vie, bien trop heureux et reconnaissant d’avoir trouvé en Rory l’homme de sa vie.

Et c’est justement parce qu’il tient à lui bien plus qu’à quoi que ce soit en ce monde qu’il se permet de lui poser la question à son tour, à savoir comment il va et s’il arrive à encaisser la chose. Lui aussi est doué pour cacher ses émotions et les garder pour lui, surtout alors qu’il est question de rassurer ses proches. Le visage de son petit-ami éclairé par la lumière rouge du feu, il prend le temps de croiser son regard avec un maigre sourire. « Ça va, je crois. Je... » Lorsque ses lèvres se pincent, la main de Swann se repose instinctivement contre sa joue, un je suis là muet mais ô combien compréhensible. « Ça réveille juste des souvenirs compliqués, de l'époque où tout le monde avait un avis à émettre sur mes choix et où certaines choses qu'on pouvait dire à mon sujet étaient parfois plus difficiles à encaisser que d'autres. » A cette époque où, Swann comme beaucoup d’autres, l’avaient abandonné. Ses caressent redoublent de douceur contre sa joue, autour de ses mèches, derrière ses oreilles. Il garde le silence un instant par culpabilité, avant de juger nécessaire de trouver quelque chose à lui répondre, parce qu’il n’accepterait pas l’idée que le soutien n’aille que dans un sens dans leur couple. “Personne ne dit de mal sur toi aujourd’hui. C’est juste… de la curiosité.” Malsaine, assurément, mais cela reste de la curiosité. Ils reçoivent sûrement des commentaires homophobes en ligne mais Swann est bien assez au fait de la situation pour s’en préserver, tout comme il est depuis longtemps passé outre tous ces inconnus déçues de savoir leur acteur favori en couple, elles qui pensaient sérieusement avoir leur chance. Des exemples comme ça, il en existe des centaines et il n’a aucun mal à les relativiser lorsqu’il s’agit de rassurer Rory et faire au mieux pour lui. Paradoxalement, quand il est question de lui-même, ce sont autant d’efforts qu’il n’arrive plus du tout à fournir, recroquevillé au fond de sa coquille. « Mais tout ça, ça m'affecte beaucoup moins aujourd'hui. C'est même le cadet de mes soucis quand quelqu'un ose s'en prendre à ce que j'ai de plus cher. » L’anglais étire à nouveau un sourire touché, ému. Lui aussi est ce qu’il a de plus cher, sans conteste. “Donne moi un peu de temps.” Dans un peu de temps, Rory n’aura plus à s’en faire de sa santé, de son bien-être et encore moins de son bonheur. Dans un peu de temps, à nouveau, tout sera terriblement évident. “Je suis soulagé que tu saches passer outre.” Il conclut alors, sérieux au possible. Pour lui aussi, le bonheur de Rory est sa priorité, et il est soulagé qu’il n’est finalement que partiellement remis en question après une telle annonce. Cela ne leur fait qu’un seul problème à gérer au lieu de deux, finalement.

« Donna va sûrement m'appeler pour en parler. Je lui dirai qu'on a aucune intention de faire la moindre déclaration ou annonce publique, si c'est aussi ce que tu veux. » Face à ces paroles, Swann s’accorde le temps de la réflexion, observant pendant quelques secondes la route défiler sous ses yeux. “On peut corroborer les faits. Je veux dire… j’ai pas envie de le cacher ou que tu aies à mentir en interview.” Il l’interroge du regard, pourtant conscient qu’il reste encore obligé de regarder la route. Après tout, ce n’est pas comme si jeter un regard amoureux à Rory lui posait le moindre problème. « On leur doit rien, Swann. Et les choses vont se tasser, je te le promets. » - “Je sais, je sais.” Ils ont simplement besoin de temps, surtout Swann. Pour encaisser la chose de son côté, pour que la presse s’intéresse à un autre sujet du sien. Pour que Rory cesse de s’en faire pour son fiancé, aussi. “Ce que je veux dire, c’est que j’aurais aimé qu’on puisse décider de notre vie. Mais c’est un fait, on est fiancés et je t’aime, je m’imagine pas une vie sans toi.” Les médias n’auraient jamais dû s’intéresser à leur vie d’aussi près mais dans le fond, pourtant, ils ont raison: les deux hommes ont franchi une étape dans leur vie de couple, laquelle en sous-entend bien d’autres encore ensuite. “C’est juste que je veux pas que tu gardes le silence pour moi. J’ai aucun mal à assumer que je veux me marier avec toi et ça n’a pas à être un épée de Damoclès sur ta tête dès qu’on te posera quelques questions.” Parce que le sujet reviendra éternellement jusqu’à ce qu’ils donnent la réponse que tous veulent entendre: oui, ils sont fiancés. Cette fois, c’est à Rory qu’il pense bien plus qu’à lui-même, et il ne veut pas que son petit-ami s’impose un silence difficile à cause de ses états d’âme. “Je demanderai à Alex de passer demain matin. Je veux pas qu’elle l’apprenne dans la presse. Du reste… je te fais confiance, vois avec Donna ce qui est le mieux.” Pour sa carrière, pour son image médiatique, pour leur couple. Il sait que Rory saura prendre la bonne décision et ne craint rien qui puisse venir de lui, pas un seul instant.

(c) harley

i'm a ticking time bomb looking for my ride home.

@SWANN BUCHANAN & RORY

“Merci. J’avais besoin de l’entendre.” L'atmosphère était encore loin d'être redevenue aussi douce et légère que lorsque le couple n'avait encore à se soucier que du cadeau qu'ils offriraient à la fille de Penny et Isaac, mais le cœur de Rory se réchauffait de voir Swann s'apaiser ne serait-ce qu'un peu. A présent que les contacts physiques lui paraissaient eux aussi un peu moins risqués, c'est ses doigts qu'il égarait dans de longues caresses contre sa peau et ses lèvres qui ne résistaient pas non plus à l'envie d'embrasser celle-ci. Il irait mieux, et Rory serait là à chaque instant pour l'y aider. “Ça remet rien en question.” Un sourire doux étira les lèvres de l'acteur. Ils savaient tous les deux la souffrance que représentait une vie l'un sans l'autre et qu'ils ne voudraient revivre ça pour rien au monde, alors Rory n'était pas inquiet même un seul instant. Swann avait le droit de ne pas toujours aller bien, de prendre certaines choses à cœur et de se laisser atteindre lorsque ça faisait trop à gérer d'un seul coup. Ça ne voulait pas dire qu'ils n'étaient pas heureux ensemble, et bien loin de là. Leur amour avait traversé bien des épreuves et celle-ci ne serait pas différente des autres : ils la surmonteraient ensemble, bien sûr que oui. « Les moments difficiles n'effaceront jamais les meilleurs moments. Et moi, je veux tout vivre à tes cotés. Tout, sans exception. » Et si ça voulait dire être là pour lui lorsqu'un poids trop lourd lui pesait sur le cœur et que le reste du monde lui devenait subitement hostile, alors c'était une contre-partie que Rory acceptait sans l'ombre d'une hésitation. Il l'aimait et avait accepté de l'épouser pour passer chaque moment avec lui, pas uniquement les plus heureux d'entre eux. La fille de Penny et Isaac, elle, ne manquerait pas d'être gâtée même s'ils optaient finalement pour du shopping en ligne. L'intention serait la même, et c'était tout ce qui comptait. “Et ceux qu’on aura nous aussi, un jour.” Oh, comme son cœur se remplit de fierté et d'impatience d'entendre ces quelques mots. Leur projet de fonder une famille ensemble n'était plus un secret au sein du couple, qui en parlait de plus en plus ouvertement depuis plusieurs mois et ne cachait pas son envie d'agrandir leur foyer. Rory, lui, s'en faisait une telle joie que son regard brillait à cette simple idée. « Oui, ce sera parfait. Notre famille sera parfaite. » Leurs enfants n'auront à manquer à rien, et surtout pas d'amour. Ils étaient plus que prêts à devenir parents, quand bien même ils ne précipitaient pas les choses et désiraient avancer étape par étape. D'ici peu, c'est leur mariage qu'ils auraient à préparer mais leurs projets de famille, eux, n'étaient jamais bien loin pour autant. Et il avait tellement hâte. “Je sais mon amour.” Et finalement, Rory consentit à ne pas culpabiliser davantage, sachant qu'il ne pouvant rien faire de plus qu'être là pour son fiancé et faire que les prochaines heures soient infiniment plus douces que les dernières minutes.

Rentrer était la meilleure chose qu'ils puissent faire, cette sortie touchant à sa fin maintenant qu'elle avait pris une tournure profondément déstabilisante pour l'anglais. Rory ne pensait plus qu'à une chose : le préserver de l'attention malsaine des journalistes et l'emmener là où personne ne pourrait plus l'atteindre. “Ça l’était pas, je suis juste un horrible fiancé à me moquer de toi.” Son sourire répondit immédiatement au sien, preuve qu'ils parvenaient à mettre de coté les dernières minutes au moins le temps de se retrouver, eux, dans cette petite bulle d'intimité qu'ils étaient parvenus à recréer l'espace d'un instant. « Tu sais bien que jamais j'irai penser ça de toi. » Quand bien même il n'était question que d'une plaisanterie, il était impensable que Rory puisse seulement un jour le voir autrement que comme l'homme doux et merveilleux dont il avait la chance de partager la vie. Et à qui il était profondément fier et heureux d'être fiancé. Si seulement il avait pu lui éviter tout ça et faire que cette soirée soit aussi belle qu'ils l'avaient prévu au départ. Si seulement un épisode de série pouvait tout arranger et faire que Swann redevienne aussi insouciant que ce matin, lorsqu'il avait ouvert les yeux dans leur toute nouvelle chambre et offert à Rory l'un de ces sourires adorables qui le faisaient toujours craquer. Si seulement tout pouvait être aussi simple, probablement qu'il conduirait avec le cœur infiniment plus léger, sans s'inquiéter de rien. N'en déplaise à ces journalistes curieux, pourtant, il comptait bien rendre cette soirée aussi douce que possible. “Je me demande comment certains font pour passer toute une vie sans connaître le grand amour.” Son regard, profondément ému et incapable de se concentrer uniquement sur la route, se reposa amoureusement dans celui de Swann. Il n'avait pas même à lui dire ce que de tels mots représentaient à ses yeux, à quel point il l'aimait et voudrait pouvoir éterniser chaque instant qu'ils passaient ensemble pour que jamais aucun d'eux ne se fane. Un seul regard et un seul sourire, aussi tendres l'un que l'autre, lui suffisaient comme toujours à exprimer tout ce qui faisait virevolter son cœur à l'intérieur de sa poitrine. « Je me réjouis qu'on ait jamais à le savoir. » Et l'éclat de son sourire était la meilleure preuve de la chance qu'il considérait avoir. Il n'avait qu'à tourner la tête pour contempler l'amour de sa vie et songer à tous les projets qu'il lui tardait de faire avec lui, au cours d'une vie qui ne pourrait qu'être belle, puisqu'il la passerait à ses cotés.

Désireux de ne pas gâcher ces moments, Rory tâchait de ne pas se laisser atteindre par ce que ces gens avaient bien pu dire sur son compte, considérant ça bien moins important que tout ce qui touchait à leur couple autant qu'à son fiancé. “Personne ne dit de mal sur toi aujourd’hui. C’est juste… de la curiosité.” Rory secoua la tête, l'air pensif. Swann avait sans doute raison, les choses s'étaient considérablement adoucies depuis l'affaire Byers et cet article publié par une journaliste indépendante qui avait permis de faire toute la vérité sur cette histoire. Pour autant, le traumatisme d'une époque où l'on voyait en lui une brute épaisse était plus profond qu'il ne l'aurait cru. Il n'y pensait quasiment plus, la plupart du temps, mais certaines choses savaient encore le renvoyer à des souvenirs douloureux. Plus encore lorsqu'il songeait au fait qu'à l'époque, il avait aussi perdu son grand amour. « C'est pour ça que je veux pas redevenir aussi publique qu'avant. Faire quelques apparitions lorsque ça en vaut la peine, promouvoir mes projets, ça me suffit pour apprécier ce que ce métier a à m'offrir. Et ça me permet de préserver ce qu'il y a de plus important à mes yeux. » Profiter d'une médiatisation démesurée ne l'avait jamais attiré et Rory avait toujours aspiré à séparer sa vie professionnelle de sa vie privée. C'était d'autant plus vrai maintenant que Swann et lui vivaient heureux ensemble, fiancés et bien décidés à se construire la vie dont ils rêvaient. Assumer leur amour publiquement ne pourrait pas le rendre plus fier, mais l'incident d'aujourd'hui leur rappelait aussi que ça venait parfois avec quelques conséquences. Alors sans pour autant éprouver l'envie de se cacher, il comptait rester relativement discret, songeant que c'était ainsi qu'ils seraient les plus heureux. “Donne moi un peu de temps.” - « Bien sûr, oui. Tout ce qui m'importe c'est que tu ailles mieux. » Et il se fichait bien du reste, la seule chose qui comptait était que Swann puisse tôt ou tard mettre tout ça derrière lui. L'une de ses mains quitta prudemment le volant pour s'échouer tendrement contre la joue de l'anglais, une autre manière de lui dire qu'il serait là, qu'il n'irait nulle part. “Je suis soulagé que tu saches passer outre.” - « Je suis pas certain d'avoir tant de mérite, disons que c'est surtout une question d'habitude. » Il évoluait dans ce milieu depuis pas mal d'années maintenant et en connaissait les pièges, il était donc plus facile pour lui de prendre du recul face à ce qui se disait que lorsqu'il débutait tout juste sa carrière, aidé par ses proches, aidé aussi par Donna, mais surtout par l'homme merveilleux qu'il était fier de pouvoir appeler son fiancé.

Si le soutien de son agente ne faisait à nouveau pas le moindre doute, Rory n'avait pas besoin d'attendre après les conseils de Donna pour savoir qu'il ne ferait rien qui pourrait faire davantage de mal à son fiancé. Il était sa priorité, comme c'avait toujours été le cas. “On peut corroborer les faits. Je veux dire… j’ai pas envie de le cacher ou que tu aies à mentir en interview.” Rory replongea son regard dans le sien, secouant doucement la tête. « J'en ai pas envie moi non plus, mais je ferai rien qui puisse te mettre mal à l'aise. » Il ne perdrait pas une seconde à se demander comment répondre à ces allégations s'il ne craignait pas que les conséquences de ses paroles puissent directement heurter l'homme qu'il aimait plus que tout. Il s'empresserait de crier à la face du monde qu'il le rendait plus heureux qu'il ne l'avait jamais été et que l'épouser était une évidence qui ne se concrétiserait pas assez vite. “Je sais, je sais. Ce que je veux dire, c’est que j’aurais aimé qu’on puisse décider de notre vie. Mais c’est un fait, on est fiancés et je t’aime, je m’imagine pas une vie sans toi.” Son sourire s'étira avec douceur et l'une de ses mains se reposa délicatement contre la mâchoire de Swann, caressant celle-ci du bout de son pouce. « Moi aussi, je t'aime. Et je t'assure que j'éprouve pas de plus grande fierté que celle d'être ton fiancé. » Quand bien même lui aussi aurait aimé que les choses se passent différemment et qu'ils gardent le plein contrôle sur la façon dont ils annonceraient la nouvelle. Quand bien même on les avait privé de ce droit, ça ne changeait strictement rien à son amour pour lui. Bien loin de là, il n'avait jamais été aussi assuré de vouloir se battre pour eux, pour défendre leur couple et la sincérité de leur amour. “C’est juste que je veux pas que tu gardes le silence pour moi. J’ai aucun mal à assumer que je veux me marier avec toi et ça n’a pas à être un épée de Damoclès sur ta tête dès qu’on te posera quelques questions.” - « On fera comme tu le souhaites. Si tu es d'accord pour qu'on officialise les choses à notre manière, au moment qui nous paraîtra le mieux choisi, alors je pense que ça peut être un bon moyen de se réapproprier notre vie privée. » Un bon moment d'évoquer leurs fiançailles comme ils l'auraient choisi, sans laisser à autrui davantage d'occasions de le faire à leur place. Si Rory prenait ne serait-ce qu'une fois la parole au sujet de leur futur mariage et de leur bonheur commun, il savait que la presse ne pourrait plus s'imaginer d'autre raison à cette union qu'un amour pur et véritable. Les journalistes étaient peut être malins, mais sa parole aurait plus de poids que la leur, d'autant plus alors qu'il ne communiquait quasiment jamais sur sa vie privée. « Mais je veux pas que tu te sentes obligé de quoi que ce soit, d'accord ? J'ai l'habitude d'éluder les questions et je peux le faire aussi longtemps que nécessaire, si ça fait trop à gérer d'un coup. » Ils pourraient aussi décider de remettre ça à plus tard, s'il n'avait pas envie de se poser la question dès maintenant. Rory ferait tout pour le préserver de la moindre source d'inquiétude alors il ferait profil bas si c'était le meilleur moyen pour Swann de se remettre en toute tranquillité. « Crois-moi, je rêve de leur dire combien je t'aime et que c'est la raison pour laquelle je veux t'épouser. Mais ils ne nous forceront pas la main, jamais. » Alors il ferait ce que son fiancé jugeait le mieux, n'ayant aucune envie de s'en remettre à qui que ce soit d'autre en ce monde. C'est avec lui qu'il prendrait cette décision. “Je demanderai à Alex de passer demain matin. Je veux pas qu’elle l’apprenne dans la presse. Du reste… je te fais confiance, vois avec Donna ce qui est le mieux.” A cette idée, Rory esquissa un nouveau sourire, rassuré que Swann puisse penser à demain sans trop appréhender. Rassuré aussi qu'il pense à convier l'une de ses amis les plus proches et dont la présence serait plus que jamais nécessaire aux cotés de l'anglais : Alexandra serait un soutien précieux pour lui, Rory n'en doutait pas un instant. « C'est une très bonne idée. Je pourrai vous laisser seuls pour que vous puissiez parler, je pense que ça te fera du bien de la voir. » Elle avait toujours été là pour Swann et Rory lui en était infiniment reconnaissant, heureux de savoir que son fiancé pouvait compter sur elle quelles que soient les circonstances. Il avait certainement hâte de lui partager la bonne nouvelle et à cette pensée, le cœur de Rory se remplit de chaleur. « Surtout dis-lui bien que Caleb et les jumelles seront les bienvenus au mariage. J'imagine pas cette journée autrement que peuplée de bambins adorables et je me dis qu'elles ont du tellement grandir, depuis la dernière fois. » La dernière fois ne remontait pourtant pas à si longtemps, mais Rory était bien trop heureux et attendri de pouvoir y faire allusion. Tout comme de songer qu'ils s'étaient rendus au mariage du couple quelques mois plus tôt et que bientôt, ils pourraient leur retourner l'invitation.

La célébrité a toujours été un concept flou, le genre éternellement associé à des personnes qu’il ne connaît ni d’Eve ni d’Adam et dont, il faut bien l’avouer, il n’a que faire. C’était le cas pendant deux décennies, ça l’est resté jusqu’à ce que son chemin croise celui de Rory et qu’il comprenne peu à peu, à son contact, ce que signifie réellement être célèbre. Et sans doute que tout s’est avéré être bien pire encore que tout ce que Swann s’était imaginé jusqu’alors, lui qui s’épanouit dans l’ombre, ou tout du moins avec un faible éclairage sur sa personne. Ce qui le touche d’autant plus dans cette histoire, c’est qu’il a toujours eu l’intime conviction qu’il en était de même pour Rory, lui qui n’aspire qu’à vivre sa propre vie. Malheureusement, ce rêve ne peut aller de pair avec sa passion, laquelle exige que tous les regards soient braqués sur lui dès qu’il met le nez dehors. « C'est pour ça que je veux pas redevenir aussi publique qu'avant. Faire quelques apparitions lorsque ça en vaut la peine, promouvoir mes projets, ça me suffit pour apprécier ce que ce métier a à m'offrir. Et ça me permet de préserver ce qu'il y a de plus important à mes yeux. » Swann ne peut que tomber d’accord avec ces mots-là, et quand bien même il a encore le cœur largement serré et des tambours dans sa tête, cela le rassure quelque peu. L’idée que Rory fera toujours de leur intimité sa priorité, l’idée que même s’il s’apprête à reprendre peu à peu son importance dans le monde du cinéma, cela n’ébranlera pas leur monde. Il arrivera à concilier les deux, tout comme il arrivera à concilier ses rêves et ses envies, simplement parce qu’il est lui et qu’il a une force de caractère insoupçonnée. “Je t’accompagnerai au moment de la promotion. C’est important.” Il restera dans l’ombre, avec Donna et le reste des équipes, mais il fera tout de même le déplacement avec Rory, sera le dernier à lui murmurer quelques mots avec qu’il se retrouve photographié de toutes parts et sera le premier à lui dire qu’il a été parfait après une interview ou une autre. Plus que tout, il veut que son fiancé sache qu’il le soutient dans son projet et que jamais ô grand jamais il ne lui demandera de faire un choix entre son couple et sa carrière. Les deux peuvent se concilier, Swann le prouvera, il fera tous les efforts du monde pour que ce soit le cas.

Il accueille avec douceur la main que Rory pose contre sa joue et s’il la laisse un instant caresser sa peau, il l’enveloppe finalement de ses mains pour la caresser à son tour, conscient que même si la réaction de son petit-ami n’a pas été aussi brutale que la sienne, il est tout aussi touché que lui par cette annonce. Il relâche finalement sa main pour le laisser conduire, de toute façon bien au fait qu’il passera le reste de la journée à ses côtés et qu’il ne manquera pas de sentir sa peau contre la sienne. « J'en ai pas envie moi non plus, mais je ferai rien qui puisse te mettre mal à l'aise. » - “Ça me mettra pas mal à l’aise. Pas le moins du monde.” Rory pose son regard sur lui, et il en profite pour hocher la tête et lui assurer la véracité de ses propos. Il a peur de beaucoup de choses dès qu’il est question de son couple et de ce qu’autrui peut en dire, mais pas d’assumer son amour pour l’acteur. Plus maintenant. Il n’a pas honte de l’aimer depuis des années, tout comme il a tout aussi peu honte de nourrir des rêves de grandeurs à ses côtés. Et ça, aucun média n’aura le droit de le leur voler. « Moi aussi, je t'aime. Et je t'assure que j'éprouve pas de plus grande fierté que celle d'être ton fiancé. » Elle est celle de Swann aussi, il le jure, en prouvent les papillons qu’il n’a de cesse de ressentir dans son ventre dès qu’il est question de Rory, de près ou de loin. Il est toujours ému lorsqu’il lui dit qu’il l’aime, à l’image d’un adolescent qui tombe amoureux pour la première fois et dont les sentiments s’accroissent un peu plus chaque jour. « On fera comme tu le souhaites. Si tu es d'accord pour qu'on officialise les choses à notre manière, au moment qui nous paraîtra le mieux choisi, alors je pense que ça peut être un bon moyen de se réapproprier notre vie privée. » Swann hoche la tête, cette fois un peu plus sérieux alors que Rory parle de stratégie médiatique et que c’est tout un monde devant lequel il préférait encore fermer les yeux jusque-là. Le meilleur moyen de tenir les médias éloignés de leur vie privée, c’est de leur cacher le moins de choses possibles, ce qui coule de sens autant que cela semble irréel. « Mais je veux pas que tu te sentes obligé de quoi que ce soit, d'accord ? J'ai l'habitude d'éluder les questions et je peux le faire aussi longtemps que nécessaire, si ça fait trop à gérer d'un coup. » Les mots du brun s’élèvent de nouveau alors que son petit-ami est sans doute un peu trop perdu dans ses pensées pour savoir quoi lui dire, quand bien même il n’existe qu’une seule conclusion à cela: ils continueront de vouloir se protéger, sans jamais cesser de s’aimer, et ce peu importe l’impact des médias sur leur vie. Déjà, Swann sait que cet événement vient de ranimer de vieux démons jamais enfouis et qu’il aura besoin de beaucoup de temps pour s’en remettre, mais il préfère encore se concentrer sur Rory, sur les questions qu’on va inlassablement lui poser, et sur leur position quant à ses dernières.  « Crois-moi, je rêve de leur dire combien je t'aime et que c'est la raison pour laquelle je veux t'épouser. Mais ils ne nous forceront pas la main, jamais. » C’est au tour de l’anglais de poser sa main contre sa joue, contre sa nuque aussi alors qu’il la caresse doucement, mêlant des mots à ses gestes. “Hey, mon amour.” Il souffle, reconnaissant déjà les maisons familières de leur quartier. “Personne ne me force la main quand il est question de dire que je t’aime.” Ils ne font qu’avancer la chose sur le calendrier, finalement, et Swann aimerait être capable de relativiser à ce point la situation actuelle plutôt que d’en souffrir bien malgré lui. Mais c’est lui et lui seul qui accuse le coup, il ne veut pas que leur couple en pâtisse d’une façon ou d’une autre. “On peut en parler. Je te le jure.” Il n’est pas nécessaire d’attendre, il n’a pas besoin de reprendre ses esprits ou Dieu sait quoi encore. “Mais tu sais que tu vas briser des coeurs avec cette annonce, pas vrai ?” Swann tente une maigre blague pour dédramatiser la situation, bien conscient des nombreuses déclarations d’amour que son petit-ami reçoit sur les différentes plateformes. Et encore une fois, il ne peut que comprendre.

Et si la question de l’annonce de leurs fiançailles semble réglée, tout du moins grossièrement, Swann précise assez rapidement qu’il demande simplement le temps d’en parler à Alex avant qu’ils ne fassent l’annonce eux-même. La brune n’avait jusque là pas été mise dans la confidence et elle compte un peu trop à ses yeux pour qu’elle l’apprenne comme le reste des australiens. « C'est une très bonne idée. Je pourrai vous laisser seuls pour que vous puissiez parler, je pense que ça te fera du bien de la voir. » Swann hoche la tête, acceptant sans un mot la proposition de Rory. Non pas qu’il cache quoi que ce soit à son petit-ami, mais bien qu’il juge plus adéquat de parler à son amie seul à seul. Par avance, il sait déjà qu’elle sera heureuse pour lui, et la présence rassurante d’un de ses proches est ce dont il a terriblement besoin, tout l’amour que Rory lui offre ne pouvant pas régler tous les maux du monde. « Surtout dis-lui bien que Caleb et les jumelles seront les bienvenus au mariage. J'imagine pas cette journée autrement que peuplée de bambins adorables et je me dis qu'elles ont du tellement grandir, depuis la dernière fois. » - “J’y manquerai pas. Mais tu sais que pour ça, il faudra qu’on parle sérieusement d’une date, pour le mariage ?” Ses genoux ramenés contre son torse, il pose sa joue par-dessus, ses yeux posés sur son petit-ami alors qu’il esquisse un nouveau sourire amusé. La pression redescend petit à petit, maintenant, et quand bien même il a l’impression d’avoir perdu toutes ses forces, il se sent bien moins mal que quelques minutes auparavant.

Ainsi, lorsque le ronron du moteur s’arrête enfin et que la frimousse curieuse de Brownie se devine derrière une des fenêtres de la demeure, près de laquelle il saute encore et encore à s’en épuiser, dans l’espoir de voir quelque chose de l’extérieur, Swann laisse échapper un maigre souffle rassuré. L’intimité de leur maison est tout ce qu’il recherche, en témoigne son premier réflexe qui se résume à retrouver Rory et leur proximité avec, maintenant qu’il peut pleinement enlacer son torse de ses bras et profiter de son parfum en posant son visage près de son cou, qu’il ne manque pas d’embrasser. Il les fait retomber maladroitement contre le canapé, refusant toujours de se détacher du brun, n’en déplaise à leur chien terriblement en manque d’affection, qui n’hésite pas à se faire une place sur le canapé à son tour et à leur marcher dessus, à la recherche de visages à lécher. Entre des grognements et des rires, Swann capitule et ses mains se détachent de son petit-ami pour caresser leur chien. “Je sais pas qui t’a éduqué, toi, mais c’est un vrai désastre.” Il annonce dans un sourire, à moitié coupable seulement. Au bout de quelques secondes, une fois le chien calmé, ce dernier consent à se coucher sur un coin du canapé, leur en laissant généreusement l’autre moitié et à Swann tout le loisir de reposer son visage contre le torse de Rory. “Tu es parfait.” Il murmure, le remerciant à sa façon d’avoir été présent pour lui dans ce moment difficile et inattendu alors que tous deux pensaient passer une belle journée sans tracas, à chercher des jouets pour la fille de Penny en même temps qu’ils commenceraient à rêver de ceux qu’ils pourraient un jour acheter pour leur propre enfant. Ses mains trouvent celles de son fiancé, il fait passer ses bras autour de ses épaules et s’autorise une lente et longue expiration, se sentant enfin en sécurité, près de lui et dans leur maison. Swann ferme alors les yeux, essayant ainsi de conjuguer au passé les troubles de cette journée. Demain, tout ira mieux.