When you see my face hope it gives you hell
Raelyn Blackwell & @Mitchell Strange

Ce qu’Amos a vu était le résultat de sa crise de paranoïa. Mitchell n’était pas à l’intérieur de l’Octopus et, de toute façon, il ne pourrait pas y mettre un pied sans que l’équipe de sécurité au grand complet ne lui tombe dessus puisqu’il fait partie de la liste rouge. S’il était aperçu par le moindre de nous employés, il serait non seulement conduit dans une salle pour être interrogé, mais nous serions immédiatement prévenus. J’ai confiance en notre système de sécurité mais, malgré tout, une fois cette soirée difficile passée, je me suis questionnée. Je me suis demandé ce que cachait vraiment le retour en ville de l’aîné des frères Strange. Alec a quitté le continent depuis des mois maintenant. Il ne possède plus rien d’autre qu’un bar qui ne doit plus lui permettre de vivre la vie de prince à laquelle il s’était certainement habitué. La vie ne peut guère être bien douce pour lui et je crois qu’à sa place, j’aurais choisi de prendre un nouveau départ, de repartir de zéro ailleurs, dans un autre pays, à l’autre bout du monde où personne ne pourrait me reconnaître. Alors je m’interroge. Certes, il est rentré la queue entre les jambes depuis plus d’un an mais, jusque-là, il était à mes yeux aussi insignifiant qu’un cafard et ne représentait pas le moindre danger. Je ne suis pas persuadée qu’il en soit un aujourd’hui non plus, mais la naissance de mon bébé m’a rendue plus méfiante encore que je ne l’étais déjà, assez pour que je projette une visite de courtoisie. Assez pour que, flanquée d’un Callum prêt à descendre n’importe qui ne jetant ne me serait-ce qu’un regard de travers, je décide finalement en fin d’après-midi de prendre la route de l’établissement renommé le Moonshiner. Mon initiative ne plaira guère à Amos, qui m’imaginera fragile ou en danger. Il pensera certainement que je ne suis qu’une inconsciente mais mon complice - désormais époux - a d'autres chats à fouetter que Mitchell Strange. Il a ses propres démons et n’a pas besoin de s’occuper de celui qui peut à peine être qualifié de petit diablotin, tant la chute a été rude.

Devant l’établissement, je songe que se ranger était ce que l’américain pouvait faire de mieux. Certes, à mes yeux, la chose manque cruellement d’ambition et de pugnacité et, à sa place, j’aurais choisi de tout reconstruire loin du Club, mais en restant à Brisbane, il ne pouvait rien espérer de mieux. Il peut déjà s’estimer heureux d’être encore en vie et pour cause : il ne doit qu’à ce qu’il me reste d’amitié et d’affection pour son frère cadet de ne pas avoir été retrouvé pendu ou le front troué d’une balle dans son propre établissement. Même si j’estime que je ne lui devais plus rien - pas après ses mensonges - j’ai promis à Alec avant son départ que si son frère se tenait à carreau, je le laisserai vivre et ne commanditerai pas son assassinat. Et j’ai peut-être beaucoup de vices, mais je suis une femme de parole. Je tiendrai celle là comme je tiendrai ma promesse de lui ôter la vie si d’aventure il osait s’approcher de ma famille.

Je pousse la porte du moonshiner quelques minutes avant le début du service, toujours flanquée de mon homme de main et garde du corps, et avant de m’avancer, j’observe les lieux. Je réalise avec une pointe de soulagement que je ne ressens rien, ni nostalgie, ni douleur, ni regret. L’endroit n’a pas été assez transformé pour ne pas me rappeler le restaurant d’Alec et le bar qui était autrefois le QG du Club, mais j’ai désormais tiré un trait sur ces chapitres de mon histoire. J’ai tenu ma promesse : j’ai récupéré ce qui m’appartenait, j’ai rebâti ce que Mitchell a bien failli détruire - faute à son incompétence - et le Club est à présent plus prospère qu’il ne l’a jamais été. Alors que je remonte jusqu’au comptoir, je n’ai plus l’impression de sentir l’odeur des lasagnes d’Alec, je ne suis pas non plus assaillie de souvenirs. Cet endroit fait indéniablement partie de moi, mais il n’aura plus jamais la moindre maîtrise sur ce que je suis ou les décisions que je prends.

Arrivée au niveau du bar, je tape plusieurs fois sur la petite sonnette en métal et je m’y accoude, un sourire presque sauvage sur les lèvres. « Il y a quelqu’un ? » C’est évidemment le patron des lieux que j’espère voir et, alors qu’il sort de l’arrière salle, mon sourire s'agrandit. Je sens Callum se tendre dans mon dos, ses muscles se raidir, mais j’affiche de mon côté une décontraction immuable. Imperturbable, j’attends qu’il s’avance pour reprendre la parole. « Surpris ? Heureux de me voir ? » Je jette un coup d'œil distrait autour de moi, avant d’ajouter. « Alec détesterait ce que tu as fait de l’endroit. » Alec qui a choisi mon camp. Alec qui l’a trahi et abandonné derrière lui. La pique est offerte par la maison.

Il cru rêver lorsqu'il posa son regard sur la blonde. Etais-ce une nouvelle crise de paranoïa ? Il fronçait rapidement les sourcils lorsqu’il réalisa qu'elle était bien là, face à lui. La surprise ne pouvait pas être caché et c'est en douceur qu'il avança aux abords du bar. «Tu n'es pas la bienvenue ici.» Qu'il disait immédiatement, passant sa main sous le comptoir pour y saisir une arme qu'il gardait soigneusement caché en cas de problème comme celui-ci. Il ne pointa pas l'arme sur la blonde, non, il laissait sa main là ou elle était, ne montrant pas son jeu dès de le départ. La soirée qui s'annonçait plutôt bien tournait déjà au cauchemars, mais il n'allait pas se laisser intimidé et comptait bien faire le nécessaire pour se défendre s'il y avait lieu d'être. Ça faisait une éternité  qu'il n'avait pas croisé la route de Raelyn Blackwell et à vrai dire il n'était pas enchanté de croiser sa route, encore moins maintenant qu'il pouvait dire être réellement clean. Il n'avait pas manqué les expressions faciales de la blonde qu'il pouvait facilement déchiffrer. Elle devait sûrement ne pas comprendre pourquoi il avait lancé son affaire dans les mêmes locaux qui l'avait détruit, une question qui revenait bien souvent en réalité. Mitchell Strange avait évolué entre ces murs, un local qui offrait de nombreux avantages et dont l'agencement permettais de nombreuses choses, comme un double emploi. Un restaurant attirant les familles et un bar attirant les fêtards. Certes, la décision n'avait pas été facile à prendre, surtout que la propriétaire des lieux était bel et bien la reine des abeilles. Cependant, l'Américain y avait vu un moyen de se refaire, un moyen de rebondir tout en se méfiant de la propriétaire qui avait sûrement une idée derrière la tête en lui proposant le bail. Mitchell avait envi de recommencer là ou il avait échoué sans le côté sombre. Un risque évident, mais qui payait malgré tout.

Il repensait à la visite de Lou Aberline il y a quelques jours, une visite qui avait tourné sur ce nouveau né, fruit de l'amour entre Raelyn et Amos, deux évènements bien trop rapproché pour être une coïncidence se disait-il et pourtant ça devait bien en être une puisque la femme qui le détestait le plus se trouvait face à lui. Il n'avait pas maqué de froncer les sourcils alors que ses pensées se bousculaient dans son esprit. Est-ce que Raelyn se méfiait de quelque chose ? Pensait-elle que Mitchell avait comme plan de s'en prendre à sa famille fraichement constituée ? Etais-ce Lou qui avait mis de l'huile sur le feu et l'avait envoyé directement à lui ? De nombreuses questions surgissaient dans sa tête et pourtant il faisait tout son possible pour paraître calme face à la boss du Club.

Il ne prêtait aucune attention à ce qu'elle disait au sujet de son petit frère, l'eau avait coulé sous les ponts et Alec était ravi de savoir son frère sur le bon chemin pour une fois. «Que fais-tu ici ? Nostalgique ? » Il jetait un œil à ses deux gorilles avant de très vite reprendre.
«Tu sais quoi, je veux même pas savoir !» Des mois en arrière, Mitchell n'aurait pas hésité à se lancer dans un monologue digne des plus grands acteurs américain, cherchant à tout prix ce qu'elle lui voulait, mais aujourd'hui il se battait contre lui-même pour ne plus être cet homme qui pouvait réapparaître à la vision d'une simple étincelle. Il devait faire le bon choix et agir intelligemment, pour lui, pour sa famille. «Je vais te donner 30 secondes pour quitter les lieux, autrement je serai obligé de te sortir de là, de force.» Il n'avait pas envie de tomber dans le piège, il n'avait pas envie de faire un faux pas qui pourrait l'envoyer directement en prison, plutôt mourir. Il savait que la visite de la blonde n'était pas une visite de courtoisie, mais alors qu'il tentait de vivre une vie loin de toutes ces histoires, elle débarquait du jour au lendemain dans son bar. Si elle n'était pas venue le tuer d'une balle dans la tête, chose qu'elle aurait sûrement déjà fait sans même forcer la discussion, elle pouvait rebrousser chemin sans créer d'étincelle, car l'avoir face à lui donnait envie à l'Américain de faire un pas en arrière. Elle lui avait tout pris, elle l'avait humilié et avait été à la tête de sa chute, seul de la haine se dégageait du brun et il n'allait pas pouvoir garder son calme longtemps, bien que les raisons qui avaient poussé la blonde à agir ainsi avait été légitime au départ.



@Raelyn Blackwell

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Raelyn Blackwell & @Mitchell Strange

Mainenant que je ne suis plus aveuglée par ma loyauté sans faille, celle qui est née d’un faux postulat - celui que Mitchell avait pris de moi alors qu’il ne me devait rien - je vois l’Américain tel qu’il est. Vil, lâche, ridicule dans son rôle de gangster d’un autre temps, dans son rôle de roquet qui aboie mais qui n’est plus capable de prendre la moindre initiative, plus capable de mordre puisqu’on lui a limé les dents. « Tu n'es pas la bienvenue ici. » Les miennes de canines sont toujours parfaitement acérées. Elles sont découvertes par un sourire presque carnassier et plutôt que de répondre au leader déchu, je me tourne vers mon homme de main. « Tu entends ça Callum ? Je ne suis plus la bienvenue ici. » Lui, il reste impassible. Lui, puisqu’il est responsable de ma sécurité, mon audace n’a pas l’air de l’amuser. Ils sont tous bien trop sérieux. Je m’en moque. Je m’accoude même au bar, bien décidé à ne pas bouger avant d’avoir dit ce que je suis venue dire.

« Que fais-tu ici ? Nostalgique ? » Je jette un coup d'œil aux lieux, avant de hausser les épaules de façon nonchalante. Le message est clair : je me moque bien de son restaurant minable. Mais j’aime Mitchell tel qu’il est devenu : inoffensif. « Tu sais quoi, je veux même pas savoir ! » Croit-il que j’ignore pourquoi ses mains ont glissé sous la table ? Je ne suis pas idiote. Je sais qu’il dissimule sûrement une arme à feu. Je ne dis rien, persuadée que Callum et Erik l’ont noté, eux aussi. « Je vais te donner 30 secondes pour quitter les lieux, autrement je serai obligé de te sortir de là, de force. » Le culot de cet homme n’en finit pas de me surprendre. Mes deux protecteurs se tendent, je peux le sentir même s’ils sont dans mon dos. Moi, je choisis d’éclater de rire et pour cause : le temps où Mitchell m’intimidait est révolu. Je ne le crains plus. Je ne le respecte même plus du tout. Je fais mine d’essuyer une larme d’hilarité invisible, avant de secouer la tête. « Et elle est où ta force Mitchell, exactement ? » Je désigne du menton ses mains dissimulées sous le bar. « C’est ton flingue qui te la procure ? Parce que tu tueras peut-être Eric… » Je parle de la mort de l’un des miens d’un ton neutre, avec un naturel qui serait effrayant pour toute personne n’appartenant pas à notre univers. « Mais Callum te mettra une balle entre les deux yeux avant que tu n’aies le temps de toucher à un seul de mes cheveux. Callum est un ancien militaire, il ne fait pas seulement joujou avec son arme pour amuser la galerie, lui. » L’allusion n’est même pas déguisée. Mitchell n’est pas un gros dur. Mitchell n’est bon qu’à prétendre pour impressionner les plus naïfs et, malheureusement pour lui, je suis loin d’être candide et impressionnable. « Ou peut-être que c’est Aberline que tu désignes comme ça ? Je doute que ton nouveau maître verse une larme pour toi, Mitch. » Croît-il que sa nouvelle allégeance est un secret ? Réalise-t-il qu’en acceptant de devenir le larbin, l’objet de celle qui a failli causer sa perte et qu’il avait juré de tuer, il est devenu si risible que plus personne d’important ne le prendra jamais au sérieux ? Il n’a même pas été foutu de récupérer son restaurant tout seul, l'œuvre de toute sa vie lui a été offerte par son ancienne ennemie. « Je suis là parce que je t’avais fait une promesse : celle d’être là quand tout s’effondrerait que tu te retrouverais seul. » Il ne demeure plus une seule trace d’hilarité sur mon joli minois à présent. Mon visage est dur, il témoigne de ma cruauté, il dit que je suis implacable. « Mais je me suis trompée. » J’ai oublié que les cafards dans leur genre finissent toujours par se retrouver. « Et tu sais quoi, je crois que te voir à genoux devant quelqu’un que tu avais juré de tuer, te voir dépendre du bon vouloir de quelqu’un qui autrefois t’appartenait, c’est encore mieux. » Je déteste la dirigeante de ce nid de cafard qu’elle appelle une Ruche. Mais j’ai plus de respect pour elle que je n’en aurais jamais pour lui. « Je suis venue pour t’en faire une autre, de promesse. Tu as envie de l’entendre ? » La menace dans ma voie est largement perceptible.

Elle le traitait comme un moins que rien, pensant sûrement qu'il n'en avait plus dans le pantalon et qu'il n'oserait rien faire. Elle n'avait pas totalement tord, la force de Mitchell ayant toujours été dans son charisme et ses discours. Mettant d'accord tout une assemblée sans même avoir à user de la force, mais elle oubliait peut-être qu'il n'hésitais pas à se salir les mains lorsque le besoin se faisait ressentir, bien sûr il avait fait des choix qui contribuait en sa défaveur, mais Mitchell Strange était un monstre et le traiter comme elle le faisait n'était pas la meilleure des stratégies. Pas si elle voulait avoir la paix. «Oh ! J'ai peur, regarde comme je tremble !» Qu'il disait avec ironie. «Arrête un peu, c'est facile de jouer à la dure quand on a quelqu'un qui fait tout le boulot, mais lorsque tu es seule, tu fais quoi ?» Ajoutait-il presque en chuchotant. «Callum dort à côté de toi la nuit c'est ça ?» Il riait. «Ne fais pas la maline, tu sais de quoi je suis capable et ce n'est pas parce que je me suis adoucit que je ne trouverai pas un moyen de te faire la peau.» Elle voulait jouer, il était partant.

«Tu arrives un peu tard, mais c'est l'intention qui compte non ?» Qu'il disait avec un grand sourire. Si elle pensait qu'il allait se mettre à genoux devant elle c'était loupé, elle pensait qu'il allait s'écrouler après avoir tout perdu, qu'il serait sûrement six pied sous terre, mais il avait réussi à s'en sortir et même s'il avait accepté la proposition de Lou Aberline, elle n'avait pas été son salut, non, l'idée de reprendre les locaux ne faisait pas partie de ses projets de bases, mais il avait été fortement tenté par pur nostalgie. Ses activités immobilières n'ayant pas été toutes mise en péril suite à la perquisition, sans compter les comptes cachés, il n'était pas à plaindre comme elle pouvait le penser. «Je ne me met à genoux devant personne, nous avons un terrain d'entente, elle pourrait m'être utile.» Qu'il se justifiait, se demandant par la même occasion pourquoi il tentait de se justifier face à elle. Le sujet Lou Aberline était un sujet très sensible. Un sujet qui portait de nombreuses interrogation, dont la principale question était : Pourquoi est-elle toujours en vie après ces nombreuses années ? Pourquoi Mitchell ne l'avait pas tout simplement tuée comme il pensait pouvoir le faire ? Les réponses n'étaient pas aussi simple et lui-même n'avait pas la réponse en réalité. Elle avait été son ennemie jurée durant longtemps, puis finalement ils avaient trouvé un semblant de paix, pour une durée non déterminé. Tout éclatera lorsque leur égo prendra le dessus. L'atmosphère n'était pas paisible et le sang de l'Américain bouillonnait. Il avait lâché son arme, montrant ses deux mains à découvert sans quitter la vipère du regard. Détourner le regard serait dangereux non ?  «Si tu es venue ici pour me narguer, tu fais fausse route, je suis très bien aujourd'hui, ma situation me conviens parfaitement.» Qu'il disait d'un air convaincant, fronçant les sourcils lorsqu'elle insinua vouloir lui faire une nouvelle promesse. «Je n'ai pas besoin d'entendre de nouvelles promesse, fais ta vie, pourquoi venir me voir après tout ce temps ? Je vais vraiment penser que je te hante.» Pourquoi prenait-elle de son temps pour venir lui rendre visite, le menacer ou le narguer ? Il était au-dessus de tout à présent, du moins c'est ce qu'il tentait de faire. «Je n'écouterai aucun mot supplémentaire venant de ta bouche ici, si tu veux parler, on va parler, mais en privé.» Il regardait sa montre, se rendant compte que le service allait bientôt commencer et que son équipe allait arriver. «Détend toi le molosse, si je voulais la tuer je l'aurai fait depuis longtemps !» Qu'il disait froidement en regardant l'un de ses sbires qui n'avait pas l'air emballé par sa proposition. «Prenez un verre ! Je vous l'offre, cadeau de la maison.» Ajoutait-il avec un air scénique, se concentrant rapidement sur la blonde. «Je ne te montre pas le chemin.» Sourire forcé à l'appui il s'éloignait du comptoir pour rejoindre l'arrière boutique, qu'elle le suive ou non, ce n'était pas son problème, c'est elle qui s'était invité tout compte fait.




@Raelyn Blackwell

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Raelyn Blackwell & @Mitchell Strange

« Arrête un peu, c'est facile de jouer à la dure quand on a quelqu'un qui fait tout le boulot, mais lorsque tu es seule, tu fais quoi ? » Je lève un sourcil, finalement peu surprise qu’il réfléchisse comme un macho de base : Mitchell a toujours pensé que les muscles étaient suffisants pour se faire respecter et gérer une organisation comme le Club. Or, s’il s’en est sorti jusqu’ici, c’est parce que j’étais le cerveau. « Callum dort à côté de toi la nuit c'est ça ? » - « Ça t’obsède à ce point de savoir qui dort à côté de moi la nuit ? » Je ne suis pas inquiète : personne ne connaît l’adresse à laquelle nous résidons, mon complice, notre fille et moi. Nous louons un appartement en ville pour les papiers et les apparences, mais nous n’y sommes que rarement. « C’est le principe de voir un peu plus grand qu’une association de malfaiteurs dans l’arrière salle d’un restaurant Mitchell : je ne suis pas seule. » J’ai créé une organisation, une bien plus digne de ce nom que son petit gang où la loi du plus fort régnait. Une où je n’ai pas besoin de jouer des poings ou bien de leur rappeler qui pisse le plus loin pour être respectée. « Ne fais pas la maline, tu sais de quoi je suis capable et ce n'est pas parce que je me suis adouci que je ne trouverai pas un moyen de te faire la peau. » - « Bon courage. » Un sourire carnassier étire mes lèvres et pour cause : Mitchell ne me fait pas peur. Il n’est plus rien. Les seuls alliés qu’il possède encore se servent de lui et ne peuvent pas m’atteindre, sinon, ils s’en seraient déjà donné à cœur joie.

« Tu arrives un peu tard, mais c'est l'intention qui compte non ? » Je ne le quitte pas des yeux. J’observe le roi déchu jouer au dur pour se donner des impressions de grandeur - certainement est-il un peu nostalgique - alors qu’il n’est plus qu’un simple restaurateur. Pathétique. « Je ne me mets à genoux devant personne, nous avons un terrain d'entente, elle pourrait m'être utile. » Je laisse échapper un rire amusé et méprisant. Nous savons tous les deux qu’il ment pour garder un semblant de fierté. Nous savons tous les deux que de ne pas assassiner froidement Lou Aberline lorsqu’il le pouvait a été son plus grand aveu de fierté, celui qui lui a fait perdre le respect de beaucoup de ses hommes. « Un terrain d’entente qui fait de jolis cadeau, on appelle ça un sugar daddy Mitch. » N’est-ce pas ce qu’est devenue la jeune femme pour lui ? N’est-il rien de plus qu’un chien qu’elle tient en laisse pour prouver à ses alliés et ennemis qu’elle a maté l’ancien boss du Club qui avait autrefois juré de la tuer ? Une bête de foire qu’elle ne garde que pour mettre en lumière sa propre puissance ? En toute honnêteté, je me moque du sort de l’américain et, pour ce tour de force, ma némésis a toute mon estime. La chose ne tient pas de l’exploit - dépouillé de tout et abandonné par les siens, Mitchell a dû être aussi facile à apprivoiser qu’un chaton - mais elle nécessite de l’audace et probablement une bonne dose de maîtrise de soi. Ne rêvait-il pas hier de le tuer, après tout ?

« Si tu es venue ici pour me narguer, tu fais fausse route, je suis très bien aujourd'hui, ma situation me convient parfaitement. » - « Je suis pas venu ici pour te narguer. Je me moque de ce que tu deviens. » Pense-t-il que je lui ai arraché le Club pour me venger ? Ce n’est pas le cas, c’était une question de mérite et de sauvegarde de l’institution à laquelle j’ai dédié ma vie. Le Club, je le lui ai arraché afin d’éviter qu’il le détruise. « Je n'ai pas besoin d'entendre de nouvelles promesses, fais ta vie, pourquoi venir me voir après tout ce temps ? Je vais vraiment penser que je te hante. » Il va le savoir, bientôt. « Je n'écouterai aucun mot supplémentaire venant de ta bouche ici, si tu veux parler, on va parler, mais en privé. » Un sourcil levé, je l’observe jouer au showman. A mes yeux, il ressemble plutôt à l’un de ces clowns ridicules en fin de carrière. « Détend toi le molosse, si je voulais la tuer je l'aurai fait depuis longtemps ! Prenez un verre ! Je vous l'offre, cadeau de la maison. » Je n’ai besoin que d’un regard à Callum pour qu’il comprenne ma consigne, la seule qu’ils doivent respecter : ne bougez pas, ne buvez rien qui vienne de lui. « Je ne te montre pas le chemin. » Je reste accoudée au bar alors qu’il fait quelques pas et, finalement, le son de ma voix brise le silence. « Je n’ai pas l’intention de bouger. » Parce que je ne suis pas idiote et par conséquent, parfaitement consciente que, loin de mes gardes du corps, il lui suffirait d’une minute pour me briser la nuque. Il pensera peut-être que je suis pleutre et il aura tort : je ne suis juste pas inconsciente. « Je vais pas m’éterniser. » Si je décolle enfin mes avant-bras du bar, c’est pour faire quelques pas vers le couloir qu’il a emprunté. Toutefois, je ne m’y engage pas. « Je me fous que tu sois de retour en ville, ton petit business pourrait devenir une multinationale de restauration que je m’en foutrais toujours. Par contre, je suis venue te dire ce qui t’attend si tu touches un seul cheveu de ma fille. » Cette fois, toute trace d’amusement a disparu de mon minois. Je l’observe avec férocité et froideur. « Je te fais la promesse que, si ça arrive, tu le regretteras. Je suis venue te promettre que, s’il lui arrive quelque chose, tu perdras tous ceux auxquels tu tiens. Je tuerai d’abord Gabrielle, qui a eu la bonne idée de se présenter d'elle-même à moi l’an dernier. Puis je retrouverai ton autre petite sœur, la douce Meryl, et je la tuerai elle aussi. Ensuite, c’est Alec que j’irai chercher. Qu’il soit en Europe, à Hawaï, au Groenland ou sur la putain de lune, je trouverai et je le tuerai. Et après et seulement une fois après, c’est toi que je réduirai en cendres. » Il pense peut-être être le plus menaçant, le plus fort ou le plus dur à cuire. Mais il n’a pas la moindre idée de ce que c’est que c’est être mère. Je me moque qu’Alec se soit rangé à mes côtés, s’il devait arriver quelque chose à Micah, le reste n’aurait plus la moindre importance. « Ton existence m’indiffère. Ton restaurant m’indiffère. Et tant que tu ne fais rien d’idiot, ça peut continuer ainsi. Sois intelligent Mitchell, c’est tout ce que je te demande. » Du reste, je n’ai pas l’intention de rester pour boire le moindre verre avec lui. Nous n’en sommes plus là, et je crois qu’il le sait.

Elle ne voulait pas le suivre et il ne pu s'empêcher de lui rire au nez lorsqu'elle s'arrêta à la limite du couloir. Elle venait jouer à la dure, mais elle n'osait pas s'éloigner de ses gardes du corps. Pathétique ! C'était comme elle voulait après tout, il ne comptait pas insister et faire preuve de bien séance. «Ah la peur quand elle nous tiens !» Laissait-il échapper en croisant les bras. «J'avais un cercueil tout prêt à l'arrière, dommage !» Il plaisantait, mais s’apprêtait à entendre ce qu'elle avait à lui dire et son grand sourire ne pu rester présent en entendant son interlocutrice parler. Elle s'inquiétait pour sa fille et c'était ce sujet qui l'avait poussée à venir à la rencontre de l'homme qu'elle devait sûrement détester le plus au monde. Trop mignon !

Face aux mots de la blonde il ne pu s'empêcher de penser au fait qu'il n'avait pas d'enfant, qu'il avait juste mis une croix sur cette possibilité et que s'il avait fait certain choix, il aurait pu être à la place de Blackwell, il aurait pu la comprendre à ce moment-là et la rassurer et lui dire qu'il compatissait avec sa crainte, mais ce n'était pas le cas. Il était frustré et entendre tout ça de sa bouche ne lui plaisait pas. Pour qui se prenait-elle ? Il repensait à sa discutions avec Lou, à ses hésitations sur ce qu'elle lui proposait et c'est avec un grand sourire qu'il se décida enfin à répondre à son interlocutrice. «Serais-je un monstre ? Tu me déçois, vraiment ! Penser que je m'en prendrais à un enfant, mon dieu !» Il surjouait comme à son habitude et même si de base l'idée même de s'en prendre à un enfant ne le ravissait pas vraiment, la haine le rattrapait et faisait pencher la balance. «Dis-toi que si jamais il lui arrivait quelque chose, ça sera uniquement de ta faute.» Qu'il disait en la regardant dans les yeux. «Tu ne peux pas vivre dans les deux mondes Raelyn, tu ne peux pas lui donner cette exemple de vie, j'y ai renoncé, j'ai mis une croix sur l'enfant que je pouvais avoir parce que j'avais une conscience, faire naitre un enfant dans ce monde c'est inconscient, donc tu ne peux pas te pointer ici et me menacer, non, tu as voulu cet enfant, tu dois assumer les risque qu'elle encourt, car tu as choisi de vivre dans ce monde qui est loin du monde des bisounours et penser que je ferai du mal à un bébé c'est mesquin, j'ai presque envi de me laisser tenter pour voir ce que ça fait !» Il marquait une légère pause. «L'égoïsme ça se paie, à part te souhaiter bonne chance et bon courage je ne peux rien dire de plus » Les menaces ne son égard ne fonctionnait pas, qu'attendait-elle ? Qu'il prenne peur et l'implore de le croire ? Il avait envie de lui rire au nez. «Ne fais pas de promesse que tu ne pourras pas tenir.» Qu'il ajoutait en lui soufflant la fumée de sa cigarette au visage qu'il venait tout juste de s'allumer. Si elle pensait pouvoir s'en prendre à la famille Strange sans mal, elle se mettait le doigt dans l'oeil. « Maintenant casse-toi d'ici, je ne veux plus te voir.» Qu'il ajoutait finalement, lui tournant le dos sans attente, savourant sa cigarette. Elle ne se rendait pas compte de l'erreur qu'elle venait de faire en se pointant ici avec des menaces. Mitchell était comme un enfant et l'interdit le tentait bien plus lorsque c'était formulé. Ce qui le surprenait, c'est que la première idée qu'il eut, c'était celle de prendre son téléphone  et d'appeler Aberline pour lui rapporter ce qui venait de se passer et il avait hâte de voir la blonde quitter les lieux avec ses gorilles.



@Raelyn Blackwell

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Raelyn Blackwell & @Mitchell Strange

tw : mention de suicide

« Ah la peur quand elle nous tiens ! J'avais un cercueil tout prêt à l'arrière, dommage ! » Mon visage neutre masque le dégoût qu’il provoque chez moi. Mitchell est devenu un mauvais acteur de soap opera dont la performance médiocre mériterait un Razzie Award, sans l’ombre d’un doute. Loin d’égaler les meilleurs films de gangster, il a au moins le mérite de se poser en cliché ambulant du genre et c’est à se demander s’il a réellement un jour évolué dans notre univers. Quand je le regarde, je me demande comment il a un jour pu inspirer le respect. Quand je le regarde, je me sens presque coupable de lui avoir accordé le mien, et idiot de lui avoir un jour fait confiance. Mitchell est un mégalo doublé d’un incapable. Il n’est qu’un américain aux rêves de grandeur qui a toujours su s’entourer de gens plus intelligents que lui - moi comprise - pour réussir à briller tant que ça a duré. Sauf que cela ne prend plus. La seule personne qui ne lui a pas tourné le dos est Lou, son ancienne amante qui ne doit l’entretenir que par pitié, et avec l’espoir que le nom de Strange ait encore la moindre signification dans notre milieu. Je la comprends, en quelque sorte. Il est son soft spot, quand toutes ces années j’ai cru que c’était l’inverse, qu’elle était sa faiblesse à lui. Je méprise la petite brune mais, au moins, je la respecte, contrairement à ce que m’inspire l’homme - si tant est qu’il mérite ce terme - que j’ai face à moi. « Ce que tu appelles de la peur, c’est de la présence d’esprit, Mitchell. Mais je compte pas sur toi pour le comprendre, il faudrait que tu en aies, pour ça. » Lui s’est toujours contenté de nous mettre en danger et de foutre le bordel comme un adolescent incapable de maîtriser ses pulsions, nous laissant à Alec et à moi le soin de nettoyer derrière lui.

« Serais-je un monstre ? Tu me déçois, vraiment ! Penser que je m'en prendrais à un enfant, mon dieu ! » A nouveau, me voilà face à une piètre imitation de Don Corleone, ou certainement l’image que s’en fait le pauvre américain. Rajoutez lui un cigare, un costume et un décor en noir et blanc, et vous pourrez tourner une parodie du Parrain. « Je ne pense pas que tu sois un monstre. » Ce serait lui accorder bien trop de crédit. « Je pense que tu es un petit homme pétri d’amertume, ravagé par les regrets, et qui vit dans le passé en repansant à sa soi-disante grandeur. » Soi-disante, pour personne sauf dans son esprit à lui. « Et je pense qu’à ce titre, tu es la parfaite marionnette de ta nouvelle boss. » Oh que cela doit faire mal à son égo que d’être dompté par une femme, par celle-là en particulier.

« Dis-toi que si jamais il lui arrivait quelque chose, ça sera uniquement de ta faute. » Etonnée par l’axe d’approche qu’il choisit, je lève un sourcil sans bouger d’un centimètre. « Tu ne peux pas vivre dans les deux mondes Raelyn, tu ne peux pas lui donner cette exemple de vie, j'y ai renoncé, j'ai mis une croix sur l'enfant que je pouvais avoir parce que j'avais une conscience, faire naitre un enfant dans ce monde c'est inconscient, donc tu ne peux pas te pointer ici et me menacer, non, tu as voulu cet enfant, tu dois assumer les risque qu'elle encourt, car tu as choisi de vivre dans ce monde qui est loin du monde des bisounours et penser que je ferais du mal à un bébé c'est mesquin, j'ai presque envie de me laisser tenter pour voir ce que ça fait ! » Je laisse échapper un rire amusé, bref et sarcastique. « Merci pour cette grande leçon de vie. » Qui, franchement, ne me surprend pas de sa part. Dos au mur, Mitchell a toujours eu tendance à déblaterer ce genre de connerie sur le bien et le mal comme s’il avait lui même les mains propres. « J’ignorais que tu t’étais découvert une grandeur d’âme. » Personne d’aussi pourri jusqu’à la moelle que lui ne peut réellement changer. « Tu as fais une croix dessus parce que tu étais marié à une folle qui s’est oté la vie plutôt que de devoir te supporter jusqu’à la fin de ses jours. Tu as fait une croix là-dessus parce que toutes tes amantes étaient des prostituées à ta solde. » J’étais là quand nous avons découvert le corps de Mavis qui s’est enfilé deux bouteilles de médicaments pour se suicider, l’a-t-il oublié ? J’étais là quand il s’est effondré après avoir perdu une femme qui l’avait abandonné depuis des mois, certainement à cause de ses infidélités. « Et merci pour cette belle leçon de suffisance. » Mansplaining vous dites ? « Je vais continuer à faire les choses à ma façon. » Parce que, contrairement à lui, ma vie ne se résume pas à des lambaux de grandeur d’antan. J’ai tout, et il n’a rien.

« L'égoïsme ça se paie, à part te souhaiter bonne chance et bon courage je ne peux rien dire de plus. » Ma gorge est à nouveau secouée par un rire mais, cette fois, je n’ajoute rien. Il faut être un égoiste, un vrai, pour savoir reconnaître ses pairs. « Ne fais pas de promesse que tu ne pourras pas tenir. » - « Oh mais j’ai bien l’intention de la tenir. » Si toutefois il franchissait la ligne. « J’ai tenu la dernière que je t’ai faite. » J’ai même fait plus que ça. J’avais promis de me délecter du spectacle de sa chute et, plutôt que de me contenter de ça, je l’ai orchestrée. J’ai récupéré ce qui aurait dû m’appartenir depuis des années. « Maintenant casse-toi d'ici, je ne veux plus te voir. » - « C’est réciproque, je te rassures. C’est une trêve que je t’offre. Raison de plus pour saisir ta chance. » Ainsi, nos routes ne seront plus amenées à se recroiser. Il va sans dire que je n’ai pas la moindre intention de fréquenter son établissement pour le plaisir.