| | | (#)Mer 3 Aoû - 9:30 | |
| @Millie Butcher & Aiden Turner ⊹ We're not who we used to be, We're just two ghosts standing in the place of you and me, Trying to remember how it feels to have a heartbeat
Le frottement de ses mains contre le tissu de son jean allait lui donner des cloques sur le bout des doigts. Petites liaisons de la peau qui s'ajouteront au teint pâle ainsi qu'aux éclats de sang présents dans ses yeux, vaisseaux explosés par des nuits blanches à broyer du noir. Aiden avait le mal de cette situation, comme quand on affronte une tempête en pleine mer et que rien ne permets de s'accrocher au bateau, un point dans l'estomac qui n'en finissait pas de grandir à mesure qu'il s'approchait du petit salon de thé faisant l'angle de la rue. La sueur collée au front comme après avoir couru un marathon, cette envie pressante chevillé au corps de foutre le camp sans même attendre une seconde de plus, et une insaisissable volonté de se jeter sous les roues du premier bus qui croiserait son chemin. Rien ne l'avait préparé à cette situation, ni les maigres années de scène qu'il avait derrière lui n'avaient pas pu le mettre en face d'une si grande hésitation. Un rôle à oscar, qu'on lui avait sans cesse rabâché depuis des semaines, des mois sans doute. Un agent toujours sur son dos à lui vociférer qu'il ne pouvait simplement pas mettre de côté le plateau d'argent qu'on lui offrait aujourd'hui. Et Aiden avait fermé sa gueule alors même qu'une rage lui hurlait de tout envoyer valser. Un rôle à trophées, qu'il emmagasinerait au-dessus des chiottes comme tous les autres, mais surtout le genre de jeu qui peut détruire, qui brûle. Les petites cloques sur les doigts commençaient à le gratter.
Planqué dans l'encadrement de la porte il observe son propre reflet dans la vitre, et ça le dégoûte. A un point où son estomac se retourne pour lui donner un haut-le-cœur puissant, à deux doigts de vomir ses pilules sur le daim de ses chaussures neuves mise pour l'occasion. Et quelle occasion. Enfoncer un peu plus les clous d'un cercueil déjà enterré, remuer un couteau si grand que les plaies se refermeront jamais, et tout ça pourquoi ? Un instant de célébrité, éphémère, qui retombera comme la poussière sous ses pieds. Mais Aiden n'a jamais vraiment fait ce qu'il avait envie de faire, toujours contraint d'obéir aux ordres d'autres venant de plus haut, des noms sans visages qui tirent les fils d'une industrie malsaine, d'un pantin désarticulé. Le souffle court il s'avance dans le petit salon de thé en espérant qu'un astéroïde vienne pulvériser toute forme de vie sur terre, mais rien n'arrive. Alors, un pied après l'autre, il déambule lentement dans cette cage aux requins qui se referme sur lui, incapable d'avoir autre chose sur le visage qu'une panique brûlante qui trempe son front.
Millie Butcher. Un nom qui avait tourné encore et encore dans le silence de son appartement pendant que son agent faisait les cent pas entre la cuisine et la table, brassant de l'air avec ses bras pour lui faire comprendre tout l'enjeux de cette histoire, tout le poids de ce rôle qu'on allait lui confier. C'était à vomir. Aiden avait signé avant même connaître les enjeux, pas habitude, par faiblesse aussi. Les yeux nauséeux de s'être enfilé bien trop de calmants pour un seul être humain, il avait simplement hoché la tête quand on lui avait glissé entre les mains une adresse et un nom. Millie Butcher. Elle avait un charme qu'on ne pouvait pas nier, mais sur ses épaules semblait peser tout le poids du monde, un poids qui allait encore s'alourdir avec la présence du Turner dont les mains tremblantes avaient tirés le dossier de la chaise lourdement. "Je sais que c'est bizarre et je te remercierai de pas me frapper au visage, je marque vite." Plus étrange encore était de se trouver assis devant elle et de tout savoir de sa vie, alors que la jeune femme n'avait aucune idée de qui il était ou bien de ce qu'il faisait là, à la place de sa tante. "Moi c'est Aiden, tu reconnais peut-être ou peut-être pas, on s'en fout en vrai. Il y a deux semaines on m'a proposé un scénario de film et j'ai dis oui, parce que je prends jamais le temps de lire ce qu'on me donne. C'est pour ça que je suis là." Il avait beau chercher ses phrases en tournant les mots dans sa bouche, rien ne pourrait enlever la colère dont Millie ferait sûrement preuve à son égard. Il n'y avait pas de bons mots pour ça. "T'as pas rendez-vous avec ta tante mais avec moi." Dans quelques secondes la jeune femme ferait glisser sa main dans sa poche pour dégainer son téléphone et contacter les forces de l'ordres, un mal pour un bien.
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| | | ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40 TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd)RPs TERMINÉS : AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022 | (#)Sam 6 Aoû - 7:08 | |
| Millie regarda son reflet dans le miroir de sa chambre une dernière fois, avant de laisser échapper un long soupire. Elle se trouvait idiote d’avoir accepté cette rencontre; les autres fois où elle avait fini par céder et par dire oui, elle l’avait regretté à peine avait-elle passé le seuil de porte du café. Et rien n’indiquait que cette fois-ci, les choses seraient différentes. Si elle n’était pas à l’origine du drame, Sarah Butcher était la femme qui avait rendu le tout bien plus compliqué à gérer, à digérer également autour de ce dernier. Depuis le premier jour, elle s’était imposée en tant que visage de la famille Butcher devant les caméras, donnant son avis surtout lorsqu’il n’était pas attendu, faisant en sorte que le monde entier l’écoute avec une attention malsaine. Le clou du spectacle: ce n’était pas son propre enfant qui avait été enlevé, qui avait disparu, mais son neveu. Et c’était Millie qui était celle devant portant le fardeau d’une tante trop dans ses pattes alors qu’elle n’avait aucune légitimité à l’être. C’était Sarah, une fois de plus, qui l’avait supplié d’au moins accepter un déjeuner - rien de plus. Promis, juste pour prendre de ses nouvelles et elle la laisserait tranquille par la suite. La jeune Butcher n’y avait pas cru un seul instant, et elle n’y croyait toujours pas alors qu’elle poussait la porte du salon de thé Les fleurs du mal où la soeur de son père était supposée l’attendre. « Butcher ? » Le serveur lui indiqua une telle dans un coin légèrement reculé de l’établissement, à laquelle la jeune femme s’installa. Sarah n’était pas encore arrivée, et cela n’était pas plus mal: elle avait donc encore un instant de répit avant de faire glisser sur son visage ce masque de patience qu’elle n’avait pourtant plus depuis des années face à sa tante.
Millie ne releva la tête de son téléphone - professionnel, non personnel, le premier étant bien plus utile à tenir en main que le second - que lorsque la chaise à l’opposée d’elle ne fut tirée. Et il n’allait sans dire que la surprise fut rapidement maitresse de ses traits d’expression, alors qu’un jeune homme se tenait là où s’attendait à voir Sarah. « Je sais que c'est bizarre et je te remercierai de pas me frapper au visage, je marque vite » La bouche de la brune s’ouvrit, pour se refermer aussitôt, quelque peu prise de court quant à la tournure des événements. Qui était-il pour se permettre de s’imposer à ses côtés de cette façon ? Qui pouvait-il être pour être assez mal poli à agir comme si les alentours lui appartenaient, comme s’il était chez lui, là où sa présence n’était pas désirée ? Millie avait beau poser ses yeux sur le visage de celui qui lui faisait désormais face, elle ne pouvait prétendre réussir à mettre un nom, un souvenir ou quoi que ce soit sur le visage du jeune homme; et cela dut rapidement et facilement se lire sur son visage à elle, puisqu’il ne perdit pas plus de temps pour prendre de nouveau la parole. « Moi c'est Aiden, tu reconnais peut-être ou peut-être pas, on s'en fout en vrai. Il y a deux semaines on m'a proposé un scénario de film et j'ai dis oui, parce que je prends jamais le temps de lire ce qu'on me donne. C'est pour ça que je suis là. » - « Pardon ? » Elle secoua légèrement la tête, comme pour remettre les informations que son cerveau tentait d’analyser en place; car rien dans la situation qui se déroulait sous ses yeux ne semblait vouloir faire le moindre sens. « T'as pas rendez-vous avec ta tante mais avec moi. » Les sourcils de la jeune femme se fronçaient de plus en plus sur son visage, quelque peu désemparée par ce qui se passait contre son gré sous ses yeux. Ce ne fut qu’à ce moment là que l’usage de la parole sembla lui revenir - vraiment, assez pour former des phrases complètes en tous cas. « Tu n’es pas ma tante, vraiment ? Je l’aurais pas deviné. » Elle secoua de nouveau la tête, un petit rire nerveux filant entre ses dents désormais serrées.
Et l’instant d’après, elle se levait déjà de la chaise sur laquelle elle était restée quelque peu interdire pendant plusieurs minutes. « Ecoute… Aiden, c’est ça ? » Elle fourra avec aisance son téléphone dans son sac à main. « Tu m’as l’air d’être un très gentil garçon, mais je n’ai aucune idée de qui tu es et très honnêtement, ça me fait un peu peur que tu saches que c’était avec ma tante que j’avais rendez-vous pour déjeuner à cette adresse précise. » Elle repassa sa veste sur ses épaules, et ce ne fut qu’à ce moment-là qu’elle s’aperçut que son coeur avait pris un rythme un brin plus rapide que d'ordinaire. Le ton qu’elle empruntait pour parler restait, quand à lui, des plus cordiaux - même si la situation ne lui inspirait aucune confiance, il n’était pas question qu’elle attire le moindre regard de travers ou que la moindre inquiétude se manifeste de la part des employés du salon de thé. « Donc à moins que tu aies vraiment une excellente explication de comment tu as obtenu cette information… » Ce fut le bruit de son téléphone personnel qui se fit entendre, pour une fois. S’empressant de le sortir de son sac - elle bénissait en cet instant la personne qui lui servirait d’excuse pour s’échapper de cette situation lui donnant la chair de poule -, ce fut avec un air dépité qu’elle lut les quelques lignes sur son écran, provenant justement de Sarah. Ecoute ce qu’il a te dire. Et je tiendrai ma promesse après: je te laisse tranquille. Elle resta silencieuse une bonne minute avant de relever son regard lentement vers Aiden, manquant d’assurance en cet instant. Comment Sarah pouvait-elle, elle aussi, savoir que c’était un homme ayant quelque-chose à lui dire, qui se tenait à sa place de l’autre côté de la table ? Millie tourna l’écran vers le brun face à elle, la main légèrement tremblante - ce qui n’était pas dans ses habitudes. « Je sais pas ce que ça veut dire, mais t’as une minute pour m’expliquer avant que j’appelle la police. » La peur prenant le pas sur la raison, les mauvais souvenirs refaisant silencieusement surface au pire moment.
Dernière édition par Millie Butcher le Jeu 27 Juil - 18:52, édité 1 fois |
| | | | (#)Lun 29 Aoû - 11:01 | |
| @Millie Butcher & Aiden Turner ⊹ We're not who we used to be, We're just two ghosts standing in the place of you and me, Trying to remember how it feels to have a heartbeat
On lui reprocherait quelques temps de s'être ainsi faufiler au sein de la famille endeuillée, quelques journalistes lui feront des remarques qu'il taira derrière un sourire en vantant les qualités de ce film exceptionnel qu'il avait eu la chance de porter, au bout d'un moment les commentaires finiront par disparaître pour laisser place aux applaudissements, aux exclamations, sans doute aux prix aussi. Lui-seul sera le témoin de la noirceur de cette situation, sur ses seules épaules Aiden portera le poids d'un rôle trop lourd qui lui coûtera le peu de stabilité mentale qu'il a encore. Mais ça finirait par passer, à force on ne remarquera en lui que l'acteur qui s'est approprié le rôle comme ils le font tous, et personne ne viendra soulever le tapis de poussière sous les pieds du Turner. Les mains moites s'alourdissent sous le poids de la chaise qu'il tire vers lui pour prendre place devant la jeune femme surprise, sûrement inquiète de trouver un inconnu en face d'elle alors qu'elle s'attendait à trouver un visage familier. Coincé dans sa gorge les mots lui font l'effet de poignards qu'ils glissent vers la Butcher pour lui tailler les joues, petit pantin obéissant qui ne dira jamais non à ceux qui lui fournissent de quoi oublier ce quotidien pesant. Un bla-bla préparé que d'autres ont écrit pour lui, qu'on lui a susurré à l'oreille pour ne pas qu'il oublie, ce texte appris par cœur qu'il récite alors même que cette envie fuir lui donne le hoquet. « Pardon ? » Fallait-il qu'il se répète encore ou bien avait-elle utiliser un sarcasme foudroyant pour pointer du doigt le fait que son discours n'avait aucun sens ? Les gouttes de sueur perlant de son front Aiden avait balbutié, les yeux rivés sur le sol. "Aiden Turner, je suis un acteur… c'est mon métier… et on m'a donné un scénario pour un film et…" Et à priori il ne savait plus aligner deux mots sans tomber dans l'hésitation, incapable de faire face à la jeune femme dont le doigt allait bientôt enfoncer le bouton d'alerte de son téléphone.
« Tu n’es pas ma tante, vraiment ? Je l’aurais pas deviné. » Il aurait presque pu dresser un sourire sur ses lèvres si son visage n'était pas paralysé par la peur et le dégoût de cette situation. Elle n'avait rien de méchant à lui dire mais des tonnes de questions en tête ainsi qu'une peur de le voir ainsi parler de sa tante alors qu'elle le sondait pour savoir si il était fou, un journaliste incompétent ou bien les deux. "C'est elle qui a organisé tout ça, enfin elle et mon agent. Crois-moi que j'aurai refusé si j'étais pas aussi stupide, et si je prenais le temps de regarder ce qu'on me propose." La jambe tremblante sous la table avait causée un mini ras de marrée dans la boissons de la jeune femme, une raison de plus pour qu'elle le déteste, lui et sa mine déconfite qui traçait du doigt des arabesques sur le tissu de son jean. « Ecoute… Aiden, c’est ça ? » Pour seule réponse il avait hoché la tête alors que Millie glissait son téléphone dans son sac sans pour autant le lâcher des yeux. « Tu m’as l’air d’être un très gentil garçon, mais je n’ai aucune idée de qui tu es et très honnêtement, ça me fait un peu peur que tu saches que c’était avec ma tante que j’avais rendez-vous pour déjeuner à cette adresse précise. » Au moins elle reconnaissait que son visage enfantin avait pour avantage de lui donner un air de chérubin, quand bien même il s'enfilait plus de médicaments qu'un boiteux sorti de l'hôpital, à défaut de le frapper en plein visage elle se dévisageait cordialement. Aiden avait levé les mains pour les poser sur la table dans un mouvement brusque qui l'avait lui-même fait sursauter, contenant cette envie de vomir dans le fond de sa gorge alors qu'il tentait de réciter un discours appris par cœur. "Ok je peux comprendre que ça te foutes les jetons que je sache tout ça sur toi et je suis pas le plus à l'aise pour me défaire de cette tension. Mais sache que je te veux aucun mal, vraiment, je fais juste ce qu'on m'a demandé de faire pour le boulot." Plus vite il accumulerait les informations nécessaires et plus vite ils se quitteraient pour ne plus jamais se revoir, laissant derrière eux une histoire grotesque et macabre que l'un comme l'autre oublierait à sa façon. « Donc à moins que tu aies vraiment une excellente explication de comment tu as obtenu cette information… » La nervosité habituelle qui faisait trembler ses mains avait maintenant pris possession de tout son corps, l'obligeant à serrer des poings au-dessus de la table alors que sa lèvre inférieur prenait une couleur rougeâtre issu des morsures qu'il s'infligeait. Elle appellerait les flics dans une dizaine de secondes, le forçant a disparaître sans explications, sans qu'elle puisse savoir qu'il était désolé de tout ça.
Elle avait détourné les yeux sur son téléphone portable et la pâleur avait pris possession de son visage, peu rassurant pour le jeune homme dont la propre peur possédait son corps entier, tremblant, suant, le genre d'image qui ne donne en rien l'envie de s'ouvrir et de discuter. « Je sais pas ce que ça veut dire, mais t’as une minute pour m’expliquer avant que j’appelle la police. » Noir sur blanc, affiché toutes lettres devant ses yeux, le message de cette complice silencieuse mais intrusive de laquelle émanait cette mascarade qui durait depuis des années maintenant. Sarah Butcher avait construit le cercueil de cette famille, Aiden Turner y enfonçait les derniers clous à grands coups de pieds. "C'est ce que je me tue à essayer de t'expliquer depuis que je suis arrivé ici." Cette sensation de contrôle lui échappait, Aiden était plus incisif dans ses paroles alors qu'elle n'avait rien demandé à personne pour recevoir un tel comportement de la part d'un inconnu. Il était énervé, dégoûté, affaibli par une histoire qui n'avait pas encore officiellement commencée, et tout ça lui donnait la nausée. Aiden, misérable marionnette que l'on baladait sur la scène, qu'on envoyait au casse-pipe parce qu'il était remplaçable, éphémère. "Ta tante à écrit un livre sur votre famille, elle a vendu les droits à une maison de production qui va en faire un film et tout le monde semble penser que ça sera le film de la décennie, je suis acteur et on m'a proposé le rôle de ton père dans ce film." Rien n'avait de sens ni dans cette conversation ni dans celle qui la suivrait, Aiden pouvait déjà sentir les vagues de paroles et d'insultes qui viendraient lui fracasser la gueule une fois sa tirade terminée, c'est pourquoi il s'empressait de reprendre la parole, essoufflé. "C'est stupide de m'avoir envoyé ici aujourd'hui pour t'en parler et j'aurai du dire non, mais comme je l'ai souligné tout à l'heure, je suis con et j'ai même pas compris ce que je venais faire là." Une vérité brute qui avait hérissée sur ses lèvres un sourire de désolation. "Mon agent voulait une présentation entre nous mais elle se doutait que t'allais refuser alors…" L'acteur avait levé les bras au ciel, dégageant de la poche intérieure de sa veste un flacon d'antidépresseurs recouvert d'une bande noire, incapable de tenir une seconde de plus, doigt d'honneur levé à tous ceux qui pourraient le voir dans cette situation.
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| | | ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40 TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd)RPs TERMINÉS : AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022 | (#)Mer 31 Aoû - 17:35 | |
| « Aiden Turner, je suis un acteur… c'est mon métier… et on m'a donné un scénario pour un film et… » En réalité, Millie avait parfaitement entendu ce qu’il lui avait dit la première fois; simplement, cela semblait tellement invraisemblable que les mots prononcés juste avant par le jeune homme face à elle fassent un quelconque sens qu’elle avait préféré se laisser un temps de latence, un temps de répit pour comprendre ce qu’il pouvait être compréhensible en quelques secondes. Mais ce n’était pas sur les détails que Aiden lui donnait qu’elle butait, mais ceux qui étaient déjà en place et qui semblaient se dissiper bien trop rapidement. Parce-qu’elle aurait du voir un visage familier, pendant ce déjeuner, et non celui d’un étranger. « C'est elle qui a organisé tout ça, enfin elle et mon agent. Crois-moi que j'aurai refusé si j'étais pas aussi stupide, et si je prenais le temps de regarder ce qu'on me propose » La jeune femme avait posé la question, certes, mais en réalité elle n’écoutait qu’à peine la réponse pourtant en adéquation qu’il était en train de lui donner. Parce-que l’irréalité de la situation la mettait dans un état de stress qu’elle n’appréciait guère et qu’elle peinait à accepter. La seule chose qu’elle savait, c’était qu’elle se retrouvait face à un inconnu et qu’il semblait avoir une histoire plutôt sordide à lui raconter, là où elle avait besoin dans sa vie de tout sauf de ça, qu’importe ce que ça pouvait être.
Alors, sans perdre de temps, elle se remit debout et se prépara à partir du restaurant. Il n’était pas question qu’elle reste un instant de plus ici alors qu’il pouvait être n’importe quel psychopathe lui voulant du mal - ou pire, il pourrait être un journaliste en quête d’informations que le public ne connaissait pas déjà. Oh, les journalistes, elle les connaissait depuis bien des années désormais et elle ne les avait jamais apprécié. Elle avait beau se rappeler que ces derniers ne faisaient que leur travail, c’était au delà de ses forces lorsqu’elle se rappelait de quoi ils avaient tous été capables pour donner du contenu croustillant à leurs articles. « Ok je peux comprendre que ça te foutes les jetons que je sache tout ça sur toi et je suis pas le plus à l'aise pour me défaire de cette tension. Mais sache que je te veux aucun mal, vraiment, je fais juste ce qu'on m'a demandé de faire pour le boulot. » Il se devait d’être journaliste, ce n’était pas possible autrement. Il voulait obtenir des informations et il ferait de sa vie un enfer sur terre tant qu’il n’aurait pas de quoi se mettre sous la dent - c’était comme si le monde autour d’elle se mettait à tourner sans raison, le souffle un peu plus court, le coeur toujours plus rapide.
Et très honnêtement, elle ne remarquait en rien le fait que Aiden, face à elle, ne se trouvait pas dans un état qui était plus vaillant que le sien. Simplement, la peur était en train de prendre le dessus et sapait une partie de ses capacités de contrôle sur soi et de réflexion. Si ça n’avait pas été pour le message texte qu’elle reçut en direct, pensant sincèrement qu’il provenait de quelqu’un qui la sortirait de cette situation catastrophique; il s’agissait simplement de sa tante lui demandant presque gentiment de se soumettre à cette rencontre. Tournant son écran de téléphone d’une main tremblante en direction de Aiden, elle lui donna une minute de plus pour s’expliquer - après quoi elle partirait d’ici à grandes enjambées. « C'est ce que je me tue à essayer de t'expliquer depuis que je suis arrivé ici. » Elle déglutit avec peine. « "Ta tante à écrit un livre sur votre famille, elle a vendu les droits à une maison de production qui va en faire un film et tout le monde semble penser que ça sera le film de la décennie, je suis acteur et on m'a proposé le rôle de ton père dans ce film. » Et à entendre ces mots là - et surtout à les écouter -, ses yeux se mirent à papillonner de surprise. Bien sur qu’elle avait entendu parler du livre que sa tante avait écrit, c’était la grande fierté de cette dernière. Cependant, la seconde partie de l’histoire que Aiden lui racontait lui était inconnue jusque maintenant. « Qu… Quoi ? » Ses mots étaient presque murmures, tant la surprise lui nouait la gorge. Elle crut faire un de ces mauvais rêves éveillés dont elle avait pourtant parfaitement l’habitude. « C'est stupide de m'avoir envoyé ici aujourd'hui pour t'en parler et j'aurai du dire non, mais comme je l'ai souligné tout à l'heure, je suis con et j'ai même pas compris ce que je venais faire là. » Millie dut attraper le dossier de la chaise devant elle de sa main libre, pendant que l’autre venait se loger de nouveau le long de son flanc. « Mon agent voulait une présentation entre nous mais elle se doutait que t'allais refuser alors… » Détournant son regard, sentant ses jambes flageolantes sous elle, elle se laissa retomber sur la chaise de laquelle elle avait déserté la minute passée.
Elle était donc allée jusqu’au bout de son idée. Ou plutôt, jusqu’au bout de ses illusions et de son nombrilisme qui n’avait aucune limite. C’en était déjà de trop, lorsque Millie avait appris que son histoire allait être marquée noir sur blanc par un point de vue qui était bien trop proche du sien, du leur à son père et elle - mais un film, sérieusement ? « C’est pas possible… » Ces paroles étaient bien plus adressées à elle-même qu’à Aiden, dont la présence se faisait presque oublier au fil des secondes qui s’écoulaient. « C’est un cauchemar. » Et ses yeux embués de larmes soulignaient toute la détresse qui l’animait en cet instant. Millie Butcher, qui avait réussi à faire profil bas et à se faire oublier ces dernières années, de nouveau traquée par les vautours des médias - qu’importe la forme qu’ils prenaient. « Bien sur que j’aurais dit non. J’ai pas envie de ça. » Avec une dose de courage sortie d’elle en savait trop où, Millie remonta son regard vers le visage du jeune homme - et ce ne fut qu’à cet instant là qu’elle vit, comprit, qu’ils étaient deux à être désemparés dans cette situation. Egoïstement cependant, c’était la partie qui la concernait elle qui l’importait. « Tu devrais pas avoir envie de ça non plus. » D’être mêlé à quelque-chose qui ne le regardait pas, en grande partie. « Dis leur que j’ai refusé de te parler, parce-que ce sera le cas. Je peux pas faire ça… » Sa voix mourut sur ces derniers mots, alors qu’elle chassait d’un revers de la main une larme traitresse qui s’était échappée. Elle ne pouvait se permettre d’agir de la sorte et de rester assise ici, alors qu’elle avait l’impression de sentir son monde s’écrouler une fois de plus. « Renonce à ce rôle, ça t’apportera rien. »
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| | | | (#)Ven 9 Sep - 15:46 | |
| @Millie Butcher & Aiden Turner ⊹ We're not who we used to be, We're just two ghosts standing in the place of you and me, Trying to remember how it feels to have a heartbeat
Au delà des mots que l'on pourrait avoir à son égard, des coups d'œil jetés sur lui pour le dévisager de haut en bas ou encore des critiques auxquelles il devrait faire face en gardant un sourire de fausseté, au-delà de tout ça il ne resterait que les mots de Millie Butcher encrés au fer rouge contre le rouge de sa peau. Et ce regard, surtout. Le regard de quelqu'un sur qui pèse un poids trop lourd et trop terrible pour être prononcé à voix haute, le genre de glace que l'on distribue à ceux qui nous veulent du mal, un petit démon qui danserait sur l'épaule du Turner jusqu'à l'empêcher de dormir ou bien même de penser. Elle n'était pas stupide, loin d'avoir à lui faire répéter ce qu'il venait de dire, mais complètement bouleversée par les mots qui avaient peine à sortir de la bouche d'Aiden. Lui-même se détestait d'agir de cette façon sans trouver le courage de dire stop, de mettre fin à tout ça quitte à prendre la plus grosse des claques dans la gueule. Il n'aurait qu'à mettre fin à sa carrière pour ne plus jamais quitter son appartement, vivre en ermite avec sa fortune jusqu'à ce qu'elle s'amoindrisse pour ne laisser de lui que de la peau sur des os. Plus il baragouinait des explications et plus le regarde Millie se teintait de questions auxquelles il n'avait pas forcément de réponse, incapable de sortir autre chose que le charabia qu'on lui avait demander d'apprendre avant de venir ici. Les jambes molles Aiden avait cette envie de fuir qu'on les gens qui se retrouvent nez à nez avec une tempête, pourtant incapables de bouger, pétrifiés par l'excessive violence d'un acte inopérable. Il en avait trop dis, ou pas assez, et Millie s'était dressée devant lui pour quitter le lieu d'un crime qui n'avait pas encore été commis, parce qu'Aiden n'avait pas encore défait sa langue pour en venir aux détails les plus sordides de cette histoire, ce pourquoi il se trouvait aujourd'hui en face d'elle plutôt qu'un visage familier qu'elle n'aurait pas accueilli de la même façon.
Une main tremblante avait affiché le message sur un écran lumineux, quelques petites lignes qui justifiaient la présence du Turner dans ce café, des mots insuffisant pour éloigner la colère et la peur que Millie devait ressentir à cet instant. Le monde qu'elle avait connu jusqu'ici, sombre certes mais routinier, allait bientôt prendre fin devant ses yeux, uniquement parce qu'il n'avait pas eu la lucidité de relever le nez de son flacon de pilules pour lire un script compressé dans des mains véreuses. « Qu… Quoi ? » Baissant les yeux sur ses mains qui démontraient les premiers signes du manque, un sevrage soudain auquel il devait faire face, Aiden avait passé une main nerveuse sur son visage pour en éloigner les gouttes de sueur qui perlaient sur ses genoux. "Je suis désolé." Pour seule réponse alors que la brune était obligée d'agripper le dossier de son siège pour ne pas se retrouver assiégée par ce sentiment d'incompréhension que lui-même arrivait à capter. Un monde qui prend fin. Un monde qu'il ne pourrait jamais comprendre, mais un monde qui lui fournissait deux petits cachets ronds qu'il avait englouti d'une seule déglutition, habitué des maux qui transpercent. « C’est pas possible… » Bien sûr que ça l'était, elle le savait pertinemment car sa tante était taillée du même bois que ceux qui avaient hochés la tête en souriant devant elle alors qu'elle vendait la vie de sa famille au plus offrant. Comme beaucoup de grands de ce monde ils n'avaient aucune peine à se jouer des autres, de leurs malheurs et de ce qui fait la pourriture de la vie.
« C’est un cauchemar. » Oui, ça l'était. Aussi bien que les oiseaux chantent le matin, aussi vrai que le soleil se couche tous les soirs, Millie vivait un cauchemar éveillé auquel Aiden aurait pu mettre fin si la honte ne couvrait pas son regard. Honteux de ne jamais savoir dire non, honteux de n'être que dépendant aux cachets, honteux de ne pas savoir lire entre les lignes, incapable de mettre le bonheur des autres avant son confort personnel. « Bien sur que j’aurais dit non. J’ai pas envie de ça. » Aiden non plus n'en avait pas envie, et elle avait sûrement du le remarquer en posant son regard sur lui. « Tu devrais pas avoir envie de ça non plus. » Il avait la lippe arrachée de ceux qui comprennent mais ne peuvent rien faire, esclave moderne de sa propre conscience qui l'empêchait de pouvoir faire ce dont il avait envie, simplement parce que d'autres lui en avait interdit. "Crois moi que je n'en ai pas envie non plus mais ça n'est pas si simple que ça et tu dois t'en douter." Aiden était acteur, point. Il ne pouvait pas se défaire des obligations que lui imposait son mode de vie, ni même des dépenses qu'engendrait sa dépendance aux anxiolytiques. « Dis leur que j’ai refusé de te parler, parce-que ce sera le cas. Je peux pas faire ça… » Pour simple réponse un haussement d'épaules qui signifiait qu'il ne pourrait pas la retenir contre son grès, mais qu'il serait obligé de jouer le rôle pendant quelques mois qui lui paraîtraient une éternité. "Tu peux t'en aller si tu veux, personne ne te retiens. Mais sache qu'elle ne s'arrêtera pas, ta tante, ni même mon agent ou bien les gens qui produisent ce film." Mains fermées sur leurs âmes, appuyant sur les points sensibles sans pour autant dénier les épargner, une souffrance qui durerait pendant un temps mais qui finirait jamais. « Renonce à ce rôle, ça t’apportera rien. » Encore une fois Millie Butcher avait raison, mais cela faisait bien longtemps que l'acteur ne pouvait prendre des décisions pour lui-même, toujours tenu en laisse pas une poigne de fer sans le gant de velours.
"Tu sais que c'est impossible, j'ai déjà signé mon contrat." Il l'avait fait sans même prêter attention aux grandes comme aux petites lignes, trop défoncé pour lever les yeux plus haut que la case qui spécifiait sa signature, rendu léthargique par des médicaments qu'on lui fournissait justement pour ne pas qu'il réfléchisse trop longtemps. Comme c'était le cas maintenant, un effet rapide qui avait don de lui rendre le regard lent et la bouge pâteuse. "On peut faire en sorte que tout ça passe rapidement pour ne plus être obligés de se revoir, et tu ne me trouvera pas devant ta porte le soir pour espionner ta vie." Bien qu'on aurait capable de lui demander une telle chose. "Mais ils trouveront des moyens pour faire en sorte qu'on se rencontre, peut-être même qu'on te proposera de l'argent pour tes mots." De ça aussi ils étaient capables, de l'argent sale contre des mots douloureux, une histoire qu'elle ne voulait pas revivre mais qui se verrait bientôt en haut de l'affiche sous le regard de millions de personnes curieuses. "Sache que je suis désolé pour tout ça… et que si tu dis non… ils m'enverront vers ton père pour les mêmes informations." A tout moment elle abattrai sa main sur le visage engourdi du Turner, et elle aurait raison de le faire.
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| | | ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40 TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd)RPs TERMINÉS : AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022 | (#)Ven 9 Sep - 19:36 | |
| « Je suis désolé. » Et si elle avait relevé son regard vers Aiden plus tôt, elle aurait pu voir que ses paroles ne détenaient que de la vérité, rien d’autre. Le jeune homme face à elle était autant désolé qu’elle pourrait l’être si les rôles étaient inversés; elle était pour le moment encore trop désemparée pour s’en apercevoir. Et puis, une partie d’elle savait de toutes façons que si leurs rôles avaient justement été inversés, ils ne se seraient pas retrouvés dans cette situation. Millie connaissait le pouvoir des médias, elle savait à quel point ils pouvaient être destructeurs sur autrui, et qu’importe la forme qu’ils se donnaient au fil des années - cette fois-ci, sous forme d’un film relatant une histoire vraie, l’histoire de sa vie -, elle n’aurait donc pas foncé tête baissée dans une situation qui pouvait ruiner quelqu’un en une phrase.
Aiden avait presque de la chance, d’être tombée face à elle. Avec le temps, même si cela la laissait dans un état émotionnel compliqué à chaque fois, la jeune femme avait appris à faire avec l’intrusion des journalistes et autres personnes malintentionnées - sans tante également ici, en l’occurence - dans sa vie privée. Comme s’ils pouvaient encore lui tirer le moindre ver du nez. Alors même si elle finirait en larmes dans son lit une fois qu’elle serait retournée chez elle pour vider son corps des émotions qui bouillaient présentement en elle, il avait eu de la chance car elle finirait par se relever de cette rencontre. Quelqu’un de moins solide n’aurait pas réussi à encaisser aussi facilement les explications qu’il lui donnait. Il ne semblait pas savoir encaisser, gérer, les émotions qui venaient de paire avec cette discussion par exemple - ses mains tremblaient, son regard vacillait, et il suintait l’envie d’être partout ailleurs plutôt qu’ici. « Crois moi que je n'en ai pas envie non plus mais ça n'est pas si simple que ça et tu dois t'en douter. » Justement, d’autant plus parce-qu’il n’avait aucun mal à mettre les mots sur ce qu’il désirait ou non, il ne devrait pas se retrouver dans cette situation là. Millie ne comptait pas rester là plus que de mesure en tous cas, qu’importe ce que sa tante pouvait bien lui reprocher par la suite. « Tu peux t'en aller si tu veux, personne ne te retiens. Mais sache qu'elle ne s'arrêtera pas, ta tante, ni même mon agent ou bien les gens qui produisent ce film. » La jeune femme hocha mollement la tête. « Peu importe. » Cela importait bien sur, mais pour l’instant l’idée n’était pas d’anticiper les conséquences de ses décisions, mais de réussir à se dépatouiller de cette situation affreuse. Aiden devrait en faire de même. « Tu sais que c'est impossible, j'ai déjà signé mon contrat. » Un maigre soupire, relevant autant d’un petit rire las, s’échappa d’entre ses lèvres. « Y’a toujours moyen de rompre un contrat. » Le réduire en cendres, pour commencer, n’était pas une mauvaise idée. « On peut faire en sorte que tout ça passe rapidement pour ne plus être obligés de se revoir, et tu ne me trouvera pas devant ta porte le soir pour espionner ta vie. » Elle écarquilla un brin les yeux aux derniers mots prononcés par le jeune homme - grand Dieu qu’elle n’avait aucune envie de le voir faire le plancton devant sa porte pour avoir des informations. Cette idée lui filait la chair de poule. « Mais ils trouveront des moyens pour faire en sorte qu'on se rencontre, peut-être même qu'on te proposera de l'argent pour tes mots. » - « J’ai pas besoin d’argent, c’est pas ça qui me fera dire quoi que ce soit. » Ils avaient déjà essayé, tous autant qu’ils avaient été au fil des années: ils avaient tous échoué à l’exercice.
« Sache que je suis désolé pour tout ça… et que si tu dis non… ils m'enverront vers ton père pour les mêmes informations. » En revanche, aux derniers mots prononcés par Aiden face à elle, elle manqua une respiration - peut-être deux. « Non… » Prononcé dans un soupire de désespoir. De toutes les personnes sur cette terre, la seule qu’elle souhaitait continuer de protéger coute que coute, alors que cela n’avait jamais été son rôle propre, c’était son père. Il avait été une constante au fil des années, au fil des épreuves, et son coeur avait surement été le plus meurtri de tous les Butcher. Il avait vu son fils disparaitre, sa fille changer suite à la peine qu’elle avait pu connaître, sa femme le quitter pour ne plus être un poids dans ses souvenirs. Et pourtant, il avait tenu bon, il avait gardé la tête haute; il ne méritait pour aucune raison de se retrouver face à quiconque ayant des questions à lui poser. « Il ne mérite pas ça. » Elle ne le méritait pas non plus. Aucune des personnes impliquées contrôleur gré ne méritait de se retrouver dans cette situation. « Laisse le en dehors de ça, s’il te plait. Fais tout pour qu’il ne soit pas impliqué. » Ses prunelles accrochaient comme le pouvaient celles de Turner, pour lui montrer à quelle point sa détresse pourrait être décuplée lorsqu’il tournait la conversation vers cet homme qui lui était si cher. « Ils peuvent pas t’imposer ça, dis moi qu’ils le peuvent pas s’il te plait… » Mais la réponse résidait déjà dans les mots prononcés juste avant par Aiden: ils avaient le pouvoir sur lui, tant qu’il les laisserait faire à cause d’une signature sur un bout de papier. « Je veux pas répondre à tes questions, j’ai pas envie d’avoir cette discussion. Tu peux pas savoir à quel point c’est douloureux, rien que de te parler en cet instant. » La carte de la sincérité serait peut-être ce qui la sauverait - qu’elle tentait vainement de se convaincre. « Mais il aurait encore plus mal si c’était lui qui était ici. » Benjamin Butcher ne saurait se relever d’une telle épreuve - comment allait-il prendre le fait que sa soeur se serve encore et toujours de lui dans son dos, d’ailleurs ?
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| | | | (#)Jeu 15 Sep - 17:20 | |
| @Millie Butcher & Aiden Turner ⊹ We're not who we used to be, We're just two ghosts standing in the place of you and me, Trying to remember how it feels to have a heartbeat
Vengeance déguisée de la part d'une tante qui n'avait rien voulu d'autre qu'un petit instant de gloire, instrument aux mains des autres que l'on balance en pâture aux loups, Aiden avait le regard de ceux qui s'en veulent mais ne font quand même rien pour agir. Oh il aurait très bien mettre son agente dans l'embarras en refusant d'endosser un rôle trop important pour lui, prétextant une incohérence dans son agenda ou bien encore une grosse fatigue qui l'aurait tenu loin des plateaux pendant de longues semaines, mais rien de tout ça. Au contraire, il avait enfilé ses vêtements brodés d'insolence pour rejoindre la Butcher dans ce salon de thé, critiquant les autres sans jamais se remettre en question. Le drame de sa vie, sa plus grande crise d'égoïsme aussi. Les plateaux ne devaient que des purgatoires pour le jeune acteur dont les crises de nerfs faisaient les gros titres des tabloïds. On l'associait tantôt à une star encore trop puérile pour comprendre, tantôt à un égoïste sans aucun remords. Et rien n'irait en s'arrangeant quand bien même il s'excusait de ne pas pouvoir faire autrement. Mille n'en avait sûrement rien à foutre de ses excuses, ni même des yeux tombant qu'il n'osait pas relever pour la regarder, et les épines encore présentes sur le bout de sa langue l'achèveraient sans doute. « Peu importe. » Un soupir las s'échappe d'entre les lèvres de l'acteur qui hausse les épaules, terni par une réputation collée à sa peau, incapable de dire non à ceux qui lui offrait tout, mais bien content d'être gracieusement payé à la fin de la journée. Avide d'une vie qu'il n'avait jamais pu atteindre, constamment balancé entre l'envie de relever la tête et celle de sombrer plus bas encore, Aiden avait le ventre gonflé de couardise, une chose qu'il ne partageait pas avec la brune. « Si ça ne t'importait pas, tu serais déjà sortie de ce café. » Peu enclin à faire tout le boulot en se mouillant pour les autres, Aiden avait remis la faute sur n'importe qui sauf lui, maudissant les auteurs de cette arnaque qui les avaient plongés en plein cauchemar, alors que c'était lui le rôle principal de cette pièce sordide. « Y’a toujours moyen de rompre un contrat. » Les mains tremblantes sur la table il avait osé un rire perturbé, foudroyé par les réponses de Millie qui pensait tout savoir sur tout, qui se croyait sûrement plus doué que lui à ce jeu. Le fait d'avoir tout perdu lui donnait elle le droit d'agir de cette façon sans essayer de comprendre ?
Si le Turner était le bourreau, Butcher n'en était pas la victime. Il y aurait beaucoup d'autres tournures bien plus dégueulasse encore que cette simple discussion, que le fait qu'elle retournait chez elle avec un goût de cendre dans le fond de la gorge. « Pas celui-là non, on m'a payé une partie en avance pour le rôle et j'ai déjà dépensé cet argent. Il n'y a pas de retour en arrière sur ce film. » Encore une fois il faisait preuve qu'un égoïsme hors du commun, préférant de loin son confort à la stabilité de Millie Butcher. Elle n'était rien pour lui, et jamais elle ne le prendrait dans ses bras pendant une remises de prix, alors rien ne servait de lui mentir encore plus pour aujourd'hui. « J’ai pas besoin d’argent, c’est pas ça qui me fera dire quoi que ce soit. » Lassé d'une tirade qui ne prenait pas fin, pourtant conscient du mal qui agissait en silence au-dessus d'eux, Aiden avait simplement glissé deux pastilles rondes sous sa langue, implorant en silence la fin de ce supplice. « Alors ils trouveront autre chose pour que tu acceptes de parler, tu ne m'as pas entendu quand j'ai dis qu'ils étaient capables de tout ? » Si l'industrie du film n'est pas un monde aussi infestés de requins que la politique, ils étaient quand même pris au pièges dans ce rouage. Mais elle, elle avait le droit à une porte de sortie en refusant tout bonnement de prendre la parole, donnant alors l'accès à de fausses histoires qu'elle aurait très bien corriger. L'histoire serait déformée sans la vérité, basée uniquement sur les dires d'une femme en quête de gloire, et Aiden restait certain que ça n'était pas ce qu'elle voulait, au fond. Et puis il y aurait toujours son père. « Non… » Pour la première fois depuis une longue poignée de secondes Aiden avait accepté de relever son regard pour fixer Millie, tremblante, toujours appuyée contre sa chaise. Il venait de planter une nouvelle épée dans le dos courbé de cette famille endeuillée. « Il ne mérite pas ça. » Personne ne méritait rien de cette mascarade, et pourtant ils étaient là à se tirer dans les pattes pour une seule conversation, pour quelques phrases partagées sur une demi-journée. « Aucun d'entre nous n'a demandé à ce que ça produise, mais ça se produira, à moins que tu les en empêche. » Corbeau au cœur noir Aiden n'avait pas hésité à répéter un discours tout prêt visant à la faire céder. Ce soir il sera incapable de se regarder dans le miroir.
« Laisse le en dehors de ça, s’il te plait. Fais tout pour qu’il ne soit pas impliqué. » Millie le suppliait en accrochant ses yeux floutés de le larme dans ceux léthargique de l'acteur, créant une brèche dans son estomac qui lui donnait envie de vomir. Elle suppliait. Pour ne pas qu'un autre porte ce poids à sa place, elle en était venu à se jeter à ses pieds pour qu'il évite un tel dénouement. Touché, plus qu'il ne l'aurait du, Aiden avait dodeliné de la tête, les jambes tremblantes. « Ils peuvent pas t’imposer ça, dis moi qu’ils le peuvent pas s’il te plait… » Elle avait la réponse à cette question, possédait toutes les clés pour en finir avec cette histoire, pourtant elle avait réussi à lui faire trembler la lippe, dénouant un peu les fils au-dessus de sa tête. « Ils peuvent m'imposer tout et n'importe quoi, un mot de trop et ma carrière est brisée, ma vie aussi. » Parce qu'il n'avait que ça. Aiden était un acteur hors du commun, avec une aisance née pour jouer la comédie, alors même qu'il détestait chaque secondes des rôles joués. Mais il n'avait que ça. Quand on goûte à l'opulence d'une vie il est difficile de s'en défaire. « Je veux pas répondre à tes questions, j’ai pas envie d’avoir cette discussion. Tu peux pas savoir à quel point c’est douloureux, rien que de te parler en cet instant. » Pour quelques mots de plus il aurait pu se lever et la prendre dans ses bras, pleurant en silence un châtiment dont il est le bourreau, mais Aiden avait autant les pieds et poings liés que Millie. « Tu n'es pas obligée de le faire maintenant, dans cet endroit. » Il était même prévu qu'ils se retrouvent dans un espace plus intime, ou personne ne pourrait le prendre en photo, un plan réfléchi dans les moindres détails. « On peut se retrouver dans un lieu que tu as choisi, ça ne durera que quelques heures et après je sortirai de ta vie. » Mille Butcher devrait alors vivre dans la peur de croise une affiche grandeur nature dépeignant l'acteur dans le 'rôle de sa vie', et ça ne le ferait jamais sortir de sa vie. « Mais il aurait encore plus mal si c’était lui qui était ici. » D'une manière Aiden ressentait une certaine libération à savoir qu'elle ne voulait pas tremper son père dans cette histoire, mais aussi un poing serré sur le coeur de comprendre qu'elle endossait tous les rôles depuis la disparation de son petit frère. Millie avait les épaules les plus larges de toute la terre, et jamais il ne lui arriverait à la cheville, lui le pathétique pantin. « Tu veux protéger ton père, et je peux en faire de même en leur parlant pour qu'ils lâchent l'affaire avec lui. » L'acteur trouverait un moyen de faire diversion pour détourner l'intérêt des magnats, peu importe les facéties qu'ils devraient mettre en place pour boycotter leur accès au savoir. « Si je pouvais revenir en arrière et dire non à ce rôle je l'aurai fais. » La voix se voulait plus rassurante, les jambes avaient arrêtés de trembler, et pendant une fraction de secondes Aiden voulait être là pour elle. « Mais elle a vendu les droits de son livre, que ce soit moi qui joue le rôle de ton père ou un autre, ce film se fera quand même. » Tata Butcher c'était assurée que la production démarre en temps et en heure, surfant sur son égoïsme pour tirer un maximum de profits. « On peut simplement faire en sorte que la vérité soit dite, pour une fois, beaucoup d'œuvres de fiction ont aidés dans les recherches de personnes disparues. » Aiden avait sûrement fait le faux pas de trop, celui de l'espoir.
Dernière édition par Aiden Turner le Lun 10 Oct - 10:38, édité 2 fois |
| | | ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40 TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd)RPs TERMINÉS : AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022 | (#)Ven 16 Sep - 13:50 | |
| « Si ça ne t'importait pas, tu serais déjà sortie de ce café. » Elle pinçait les lèvres, Millie; si elle n’était physiquement pas sortie du café, ses yeux s’évadaient déjà depuis un bon bout de temps, à la recherche de la sortie d’urgence et d’un endroit où elle se sentirait plus à l’aise, plus en sécurité. Si ça ne lui importait pas, elle ne serait pas venue, qu’elle aurait envie de lui préciser surtout. Si ça ne lui importait pas - elle n’était pas du genre à passer outre si facilement, à ne pas se poser de question, à ne pas chercher le double sens dans les mots dits et les actions menées. Elle avait été habituée - s’était habituée, beaucoup seule aussi - à toujours chercher l’indice même lorsqu’il n’y en avait pas, à creuser un peu plus l’information lorsque cette dernière lui paraissait incomplète. Si Aiden avait agi rien qu’un tiers de la façon dont elle voyait elle les choses, ils ne se seraient pas retrouvés ici, dans cet endroit austère, à se confronter sur un sujet sur lesquels ils portaient des visions bien différentes. Millie n’aurait pas foncé tête baissée et n’aurait apposé sa signature sur aucun contrat qui pourrait la rendre pieds et poings liés de cette manière. Aiden n’avait pas réfléchi aux conséquences de ses actes. « Pas celui-là non, on m'a payé une partie en avance pour le rôle et j'ai déjà dépensé cet argent. Il n'y a pas de retour en arrière sur ce film. » Instinctivement, et surement de surprise un peu aussi, Millie ouvrit la bouche - pour la refermer aussi tôt derrière. Il avait agi comme un idiot - là aurait été la pensée concordante à ce qui lui était présenté qu’elle aurait eu, si elle n’était pas autant sous l’emprise de ses émotions et tant déboussolée par les informations que Turner s’entêtait à lui donner. En cet instant, à la place, elle était juste désemparée.
Il lui semblait que les mauvaises nouvelles, découlant toute de la première énoncée par Aiden au tout début de leur conversation, ne cessaient de s’enchainer. Elle tenait fortement le dossier de sa chaise, Millie, mais la force de ses mains n’allait pas suffire longtemps. Bientôt, ce serait ses jambes qui lâcheraient et elle se retrouverait à même le sol sans savoir si l’émotion ne serait pas assez forte pour l’empêcher de se relever. Déjà à l’époque, Olivia avait fait très fort lorsqu’elle était venue coucher sur papier la tragédie qui avait pourtant toucher sa propre famille; il avait fallu que le livre paraisse pour que Millie en apprenne son existence. De leurs jours, elle trouvait le moyen de renchérir sur ses propres actions en permettant à des manias du gain et des personnes en rien concernées par cette affaire d’adapter ça au cinéma. Sa vie, à elle, et celle de ses parents ainsi que bien sur de son petite frère, à la portée de tous et surtout avec une promotion sur le pop-corn en guise d’appât pour être sur que le monde entier veuille voir ces images volées. En aucun cas, Millie ne désirait prendre part à cette mascarade. La seule chose qu’elle aurait voulu, et qu’elle voulait encore énormément, c’était de pouvoir retrouver son frère et le serrer dans ses bras pour le plus jamais le lâcher. C’était là son souhait le plus cher des dix dernières années et ce n’était pas avec les propos que Aiden tenait, et avec ce qui en découlerait, qu’une quelconque aide lui serait apportée à elle, Millie Butcher. C’était plus compter sur une énième couteau enfoncé dans une plaie toujours ouverte. « Alors ils trouveront autre chose pour que tu acceptes de parler, tu ne m'as pas entendu quand j'ai dis qu'ils étaient capables de tout ? » Elle effaça une larme, traitresse, du revers de l’une de ses mains. Elle ne désirait en aucun cas prendre part à ce qui s’étalait devant ses yeux, mais impliquer son père dans cette nouvelle partie de la tragédie n’était pas pour autant envisageable. Il avait mis des années avant de réussir à regagner à peu près un état émotionnel stable, et elle ne serait pas responsable d’une rechute de son côté. « Aucun d'entre nous n'a demandé à ce que ça produise, mais ça se produira, à moins que tu les en empêche. » - « Ca va être de ma faute maintenant… Il n’avait pas besoin de la culpabiliser de la sorte, elle s’en sortait très bien toute seule comme une grande. Elle l’avait fait pendant des années - alors qu’elle n’était en rien responsable de ce qui avait pu arriver à son frère; elle avait tellement eu de peine et mal au coeur à voir ses parents se déchirer que sans aucune raison valable, une partie des responsabilités lui étaient comme tombées dessus.
« Ils peuvent m'imposer tout et n'importe quoi, un mot de trop et ma carrière est brisée, ma vie aussi. » Elle en était à le supplier et lui se permettait de comparer ça avec sa carrière ? Elle écarquilla quelque peu les yeux, comme en proie à une hallucination - elle se devait de rêver, ce n’était pas possible autrement. « Parce-que peut-être que nos vies à nous n’ont pas été brisées mille et une fois déjà, tu crois ? » Rien qu’avec le peu d’informations qu’il lui avait donné oralement, elle savait qu’il était au courant de tout; il n’y avait pas besoin de nier cette partie là de l’histoire ou se cacher d’une quelconque manière, Aiden avait eu vent - peut-être un brin trop tard, mais il ne pouvait pas se permettre de nier que c’était chose faite désormais - des grandes lignes de la vie de Millie et de la famille Butcher. « Tu n'es pas obligée de le faire maintenant, dans cet endroit. On peut se retrouver dans un lieu que tu as choisi, ça ne durera que quelques heures et après je sortirai de ta vie. » Le regard embué de la jeune femme retrouva le visage de celui qui serait à l’affiche de sa propre vie dans moins de temps qu’il n’en faudrait pour qu’elle se rende compte de l’ampleur des choses. Elle laissa échapper un petit soupire railleur. Que quelques heures - elle savait d’avance que ça ne durerait pas que quelques heures pour elle et qu’en discuter aussi ouvertement avec quelqu’un qui ne connaissait aucun détail de sa vie, serait faire remonter des années de mauvais souvenirs. Des années de nuits troublées, de réveils nocturnes, de rêves entachés. Il ne possédait aucune subtilité de cette affaire, Aiden - la faute à qui, en réalité ? A lui-même d’avoir agi en complet idiot ou à la production de ne pas se soucier des personnes qu’ils allaient briser sur leur chemin ? « Tu veux protéger ton père, et je peux en faire de même en leur parlant pour qu'ils lâchent l'affaire avec lui. » Elle fronça quelque peu les sourcils. Dieu qu’elle s’en voudrait plus tard de se sentir aussi naïve tout à coup. « Tu pourrais leur dire de ne pas le mêler à ça ? » C’était aussi idiot que de croire au père Noël, mais c’était peut-être assez pour réussir à faire basculer la balance du côté de Aiden. Oui, elle s’en voudrait énormément plus tard, mais pour le moment ses pensées ne sauraient se détacher de l’idée que son père n’avait pas à participer au foutoir que sa soeur était capable d’établir. Ce n’était pas gagner la guerre dans laquelle elle venait d’être enrôlée malgré elle, mais ce serait gagner une première bataille.
« Si je pouvais revenir en arrière et dire non à ce rôle je l'aurai fais. » Elle voulait le croire, Millie, aussi fort qu’elle croyait dur comme fer encore qu’un jour son frère lui reviendrait. Elle voulait faire preuve de bonne foi et être la première à tendre une main vers un nouveau départ. Mais comment pouvait-elle rien qu’imaginer agir de la sorte alors que les choses avaient été menées exprès afin de la capturer dans les filets de cette boite de production ? Dans ceux de sa tante par la même occasion ? « Si j’avais pu dire non à cette vie je l’aurais fait aussi. » Les mots, murmurés, lui avaient échappé. Elle n’aurait pas voulu ne jamais connaitre Reggie - mais si elle avait pu empêcher la peine que son absence avait engendré par sa présence, elle aurait vendu son âme au diable. Aiden parlait d’un rôle, - elle parlait de toute sa vie. « Mais elle a vendu les droits de son livre, que ce soit moi qui joue le rôle de ton père ou un autre, ce film se fera quand même. » Et c’était peut-être cette idée là, qu’elle refusait de voir en face, qui lui faisait autant peur. L’homme face à elle avait été idiot mais il avait surtout était un pion d’une plus grande partie d’échec sur laquelle il n’avait aucune maitrise. Et il avait raison sur ce point: qu’importe la façon dont elle réagissait aujourd’hui, la vie continuerait et ce film serait produit. Sans elle, sans détails croustillants comme ils aimaient à les appeler. « On peut simplement faire en sorte que la vérité soit dite, pour une fois, beaucoup d'œuvres de fiction ont aidés dans les recherches de personnes disparues. » - « Il faut que j’aille prendre l’air. » Tout était trop étouffant ici, alors qu’il lui semblait que son cerveau n’arrivait plus à ingurgiter les informations, toutes les informations, qui lui avaient été données.
Millie n’attendit pas un retour de la part de Aiden pour tourner les talons tant bien que mal et pour retrouver l’air frais de cet hiver bien installé. Le froid n’était pas de mise, dans le Queensland à cette période, mais la brise était différente - et c’était exactement ce dont elle avait besoin. Quelques pas sur le trottoir, et elle s’arrêta finalement. Fermant les yeux, relevant son minois vers le ciel, elle se contentait d’inspirer longuement et à plusieurs reprises. Là étaient les conseils que sa psychologue avait pu lui donner, durant des années, afin de faire face à la moindre crise émotionnelle qui pourrait prendre le dessus sur elle. C’était exactement ce qui était en train de se passer, l’angoisse prenant le dessus sur la raison, alors qu’elle ressentait les griffes de l’aigle se resserrer autour d’elle. Aiden avait raison sur un point et cela lui faisait mal de l’admettre; le film se ferait dans tous les cas, et si elle n’arrivait pas à se faire à l’idée après une seule discussion que sa tante avait pu aller jusque là, le résultat serait inéluctable. Et si elle ne désirait pas voir son père impliqué pour le protéger… Si elle avait pour habitude de jurer - ce qui n’était pas vraiment le cas -, là serait le moment parfait pour le faire.
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| | | | (#)Jeu 29 Sep - 18:54 | |
| @Millie Butcher & Aiden Turner ⊹ We're not who we used to be, We're just two ghosts standing in the place of you and me, Trying to remember how it feels to have a heartbeat
Trop souvent habitué à n'être que le visage pour les mots des autres, Aiden avait une première fois refusé de tenir cette discussion avec Millie Butcher, avant que des langues plus aiguisées ne viennent lui rappeler qu'il n'avait pas le choix que d'accepter ce rendez-vous. Le film prenait de l'ampleur, trouvant des partisans ainsi que des investisseurs dans les quatre coins du pays, prenant de plus en plus de place dans le calendrier de l'acteur et ce pour les six mois à venir. Faire machine arrière n'était en rien possible, mais essayer de s'entendre quelques minutes sans parler plus fort que l'autre afin de mettre un point final à cette situation avait encore lieu d'être. La jeune femme était bornée, infaillible, portant sur ses épaules le poids d'une vie qu'on lui ressassait constamment en appuyant sur des plaies ouvertes pour le plaisir de les voir saigner. Ils étaient tous les architectes de son malheur, aussi bien sa tante qui n'avait eu pour seul plaisir que celui de narrer un drame que tout le monde aurait voulu silencieux, que les producteurs qui n'avaient rien trouvés de mieux que de banaliser l'histoire dans l'exposant au plus grand nombre, jusqu'au pauvre petit Aiden Turner dont les mains tremblantes s'agrippaient aux plis froissés de son jean. Tous n'étaient que des vautours et Mille n'avait rien du proie, aussi difficile était la tâche il n'y avait pas de manières de mettre fin à cette histoire, le Turner avait déjà encaissé une partie du gros chèque qu'on lui avait tendu, incapable de dire non à quoi que ce soit. Sans se payer le luxe des maisons sur la côté, des yachts impressionnants ou des vêtements taillés à la perfection, il se contentait de dévaliser les pharmacies selectes qui ne posaient pas de questions. Serait-ce vraiment lui, le bourreau ? Sous couvert de cette histoire de tournage on lui avait attribué le mauvais rôle pour ne pas que d'autres l'endossent, et il se retrouvait maintenant à faire le pied de grue sur une chaise en attendant qu'elle veuille bien lui adresser la parole.
Si elle faisait preuve d'une force de caractère certaine pour ne pas dérailler, Aiden lui, commençait à perdre patience alors que les mêmes questions revenaient en boucle dans la bouche de la brune. Il ignorait tout des facettes cachées du tournage, des décisions qui avaient été prises sans lui, des enjeux qui se dessinaient derrière ce film. Mais elle avait toujours plus de questions pour le cerveau fatigué d'un acteur en proie à une anxiété chronique, incapable de tenir plus de quelques heures sans glisser le goût poreaux d'un cachet sous sa langue. « Ca va être de ma faute maintenant… » Millie avait roulé les yeux vers le ciel, en l'imitant Aiden avait ressenti une douleur derrière sa nuque, sans doute du à la crispation dont son corps faisait preuve. Implacable comme un roseau qui se pliait encore et encore elle avait ce don de faire lever les regards, d'attiser la curiosité des badauds qui ne prendraient pas longtemps avant faire le rapprochement entre le visage pâle d'Aiden et son portrait affiché en format géant dans les rues de la ville. « On a pas besoin que cette scène déjà absurde se transforme en théâtre ouvert, tu veux bien t'asseoir ? » Armé d'arrogance il avait ouvert un bras devant lui pour indiquer à la Butcher de prendre place, comme si il pouvait encore lui demander d'être conciliante alors que les petits bouts de sa vie déjà éparpillés à la vue de tous ne faisaient que prendre encore plus de place. « Parce que peut-être que nos vies à nous n’ont pas été brisées mille et une fois déjà, tu crois ? » La mâchoire serrée sur une réponse qu'elle n'avait pas envie d'entendre de la part du corbeau messager, Aiden s'était empressé d'enfoncer la capuche de son sweat sur sa tête, incapable de supporter une seconde de plus le regard des autres, persuadé qu'ils étaient tous tournés vers lui pour le dévisager, pour l'enfermer dans des murmures. « C'est pas ce que j'ai dis, personne ne peut imaginer ce que vous avez vécu. Mais dans ce petit jeu malsain il y a beaucoup de parties qui risquent de tout perdre, c'est tout ce que je dis. » Aiden avait laissé d'autres personnes bâtir sa carrière, sans se soucier de l'homme qu'il était en dehors des apparats, des paillettes et des caméras. Rien du tout, voilà la réponse qu'il cachait derrière des soupires alors que Millie s'agrippait de plus en plus fort à la chaise. Ils n'avaient rien à faire ici, lui comme elle étaient dépassés par les évènements qui se jouaient d'eux, aussi bien qu'Olivia Butcher avait détruit la vie de sa famille, Aiden Turner et les autres pantins y plantaient les derniers clous dans le cercueil familial. On lui avait proposé de rejoindre la jeune femme chez elle, à l'abris des regards, des suspicions, mais l'acteur avait bien failli vomir à l'entente de cette idée malfaisante. La surprendre chez elle aurait très bien lui coûter une nuit au poste, et quand bien même Millie n'avait pas appelé les flics pour le faire emmener, elle continuait de le regarder avec dégoût. Apporter une nouvelle pierre pour la faire couler en mentionnant son père n'était en rien l'idée du jeune homme, simplement une nouvelle machination pour la faire céder, pour qu'elle accepte enfin de délivrer les quelques mots pour lesquels il était venu. « Tu pourrais leur dire de ne pas le mêler à ça ? » Les paroles d'Aiden étaient comparables au vent dans les oreilles des plus grands, mais si il devait jouer des coudes pour se faire entendre et enfin décrocher quelques mots de la part de la jeune femme, alors il se plierait en quatre pour obtenir un semblant de justice.
Sous la cachette de sa capuche il avait essayé de fixer son regard dans celui de la jeune femme, parce qu'une promesse dans les yeux valait plus que de simples mots balancés en baissant les yeux. Elle lui faisait de la peine autant qu'elle était forte, et sans doute attirait il plus de pitié chez la Butcher que de compassion, mais il fallait qu'il sorte de cet endroit pour ne pas perdre la tête. « Si c'est une promesse dont tu as besoin alors oui, c'est promis. » Une ou deux menaces à l'encontre du tournage suffirait sans doute à leur faire changer d'avis sur l'importance d'avoir le père Butcher comme conseiller, lui comme sa fille ne méritait en rien de se retrouver sous le feu des projecteurs une fois de plus. « Si j’avais pu dire non à cette vie je l’aurais fait aussi. » Tout comme lui aurait dit à ce rôle si les cachets n'avaient pas pour effet de brouiller son cerveau au point de ne plus savoir marcher, mais la vie était faite ainsi et leurs vies à eux ne faisaient que prendre des tournants malsains alors que les autres semblaient avancer. Coincé dans un personnage qu'il s'entêtait à jouer pour le bien être de son style de vie, incapable de faire face aux marionnettistes au-dessus de sa tête, Aiden s'en voulait de l'avoir attirer avec elle dans les abysses. « Tu m'étonnes, ça doit pas être simple pour vous... Tu vois toujours ta tante ? » Sans savoir si les effets des anxiolytiques étaient en train de le faire délirer ou bien si il avait vraiment envie de se faire gentil et sincère auprès de Millie, l'acteur avait cessé de trembler sans pour autant arrêter d'être stupide. Les chances de retrouver le disparu étaient proches du néant, l'enquête avait pris fin des années auparavant et plus personne ne semblait concerné par la disparition du gamin Butcher, personne sauf elle. Le poids de son propre monde sur les épaules, celle de cette tristesse chevillée à son corps frêle qui donnait à Aiden des envies de solitude. Comment font les gens pour s'en sortir dans un monde qui n'a de cesse de les entraîner vers le fond ? Tout ce poids, toute cette douleur. Il avait sorti la phrase de trop, s'en voulait déjà. « Il faut que j’aille prendre l’air. » Et elle avait tourné les talons.
Une main effaçant sur son visage les traces de l'anxiété, de la fatigue et de l'amertume, Aiden avait pris de longues secondes avant de ce décider à faire quelque chose. Enfermé dans les murmures des gens autour de lui, il avait déposé sur la table un billet pour combler leurs dépenses. Les mains enfoncées dans les poches, hésitant à l'idée de la rejoindre sur le trottoir alors qu'elle n'avait sûrement pas envie de traiter avec elle, le Turner avait inspiré longuement avant de sortir une cigarette la poche de son jean. Fumeur à la petite semaine, plus habitué des pastilles, l'effet de la fumée lui arracha une toux grasse. « Ecoutes, tu fais ce que tu veux ok ? » Une bouffée de fumée était venu chatouiller les narines de la brune, inconsciemment il était en train de rajouter des peines à sa cause. « Moi je tiendrai ma promesse de faire tout mon possible pour tenir ton père à l'écart de tout ça. » Si seulement il pouvait en placer une, si on l'écoutait parler plutôt que de le gaver gracieusement en échange de son silence, de sa non prise de décision. « Tu peux m'appeler sur ce numéro, quand tu veux. » Gribouillé du boit des doigts sur le papier d'une boîte de chewing-gum vide, un numéro en pattes de mouches qu'il avait tendu à la jeune femme d'une main tremblante. « Mais avec ou sans toi ce film se tournera quand même, à toi de voir si tu veux qu'on dise ta vérité ou celle de ta tante. » Parce que c'était ce qu'elle voulait non ? La vérité sur cette histoire, la main prise sur une vie qui s'échappait depuis des années, mais surtout une revanche sur un silence mensonger qui avait duré trop longtemps.
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| | | ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40 TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd)RPs TERMINÉS : AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022 | (#)Mer 12 Oct - 14:09 | |
| « On a pas besoin que cette scène déjà absurde se transforme en théâtre ouvert, tu veux bien t'asseoir ? » Lentement, encaissant l’attaque clairement volontaire dans les paroles du jeune homme, Millie avait tourné son regard vers Aiden. Non seulement, il la forçait dans une situation embarrassante, et maintenant il était celui pointant du doigt une scène qui n’existait pas réellement - et qui était de toutes façons justifiée ? Il avait de la chance que les émotions, et en particulier ici nombreuses de négatives, soient à l’origine du trouble de la jeune femme et de sa façon quelque peu désordonnée de parler et de s’agiter; sinon, elle l’aurait correctement envoyé paitre et pour sûr il n’aurait pas souhaité avoir plus d’informations comme c’était le cas présentement. Elle était douce, Millie, et elle ne désirait pour aucune raison attirée l’attention. En revanche, et cela malheureusement du à la même histoire qui animait sa conversation avec Aiden aujourd’hui, elle avait appris à durcir sa carapace avec les années pour ne pas se laisser marcher dessus. Si elle réagissait de cette façon aujourd’hui, c’était qu’elle avait été prise de court - tout le reste du temps, elle était par défaut sur le mode vigilance activée. Un peu par défaut, sans même réellement s’en rendre compte, elle avait néanmoins silencieusement consenti à prendre un ton un peu plus apaisé dans sa façon de parler, afin que le peu de regards curieux qui s’étaient portés vers eux regardent ailleurs s’il y était. « C'est pas ce que j'ai dis, personne ne peut imaginer ce que vous avez vécu. Mais dans ce petit jeu malsain il y a beaucoup de parties qui risquent de tout perdre, c'est tout ce que je dis. » Et encore une fois: ils étaient ceux qui avaient perdu avant même que le jeu ne commence. Millie connaissait déjà les règles par coeur.
Le point sur lequel Aiden appuya par la suite ne faisait pas partie de ceux dont elle avait l’habitude d’entendre parler, pourtant; des années qu’elle faisait face à cette manipulation médiatique constante, et pourtant elle apprenait encore une nouvelle facette de ces manières de faire - et de sa propre personnalité. Là où elle était formelle lorsqu’elle avait indiqué au jeune homme ne pas vouloir discuter de cette partie là de sa vie avec lui, tout était remis en cause à l’idée de pouvoir d’une quelconque façon laisser son père hors de portée. Si elle avait mal à l’intérieur, elle savait que d’eux deux c’était Benjamin qui avait été le plus touché par toute cette histoire. « Si c'est une promesse dont tu as besoin alors oui, c'est promis. » Et aux mots prononcés et entendus en cet instant, elle sut qu’une de ses dernières défenses venait de s’écrouler. Elle ne pourrait le décrire avec précision, mais en son sein elle sentit que quelque-chose changea, et qu’un gout de dégout d’elle-même pouvait être ressenti dans le fond de sa gorge. Bien sur, Millie ne fut pas apte à comprendre ça de suite - ce ne serait que lorsqu’elle se retrouverait face à elle-même et ses pensées, alors que la nuit l’entourerait, qu’elle se rendrait compte de ce qu’elle était en train de faire. C’était toujours la nuit, que les choses étaient plus compliquées, qu’elles faisaient le plus mal aussi. « Tu m'étonnes, ça doit pas être simple pour vous... Tu vois toujours ta tante ? » Et si elle avait encaissé les mots et les questions de cette discussion jusque maintenant, la curiosité retrouvée de la part d’Aiden lui donnait autant mal au ventre qu’à la tête, lui coupait le souffle et l’empêchait de respirer correctement - il fallait qu’elle sorte prendre l’air. Qu’elle reprenne contenance. Qu’elle retrouve ses appuis.
Millie n’était pas capable de dire combien de temps elle avait pu rester seule dehors avant d’entendre la porte du salon de thé s’ouvrir et se refermer derrière elle. Rien qu’à l’hésitation dans la façon de marcher, elle sut qu’il s’agissait là de Turner qui ne savait trop comment se comporter désormais. Elle ne pouvait lui en vouloir sur ce point là - si les rôles avaient été inversés, elle n’aurait su où se mettre non plus. « Ecoutes, tu fais ce que tu veux ok ? » Ce fut l’odeur de cigarette et la fumée allant avec qui fit rouvrir les yeux à Millie, chassant de façon distraire cette dernière du revers de sa main. « Moi je tiendrai ma promesse de faire tout mon possible pour tenir ton père à l'écart de tout ça. » Son regard se releva lentement pour rencontrer le visage d’Aiden. Ses traits montraient bien qu’il ne pensait pas à mal, dans cette histoire, et que ce n’était pas son intention. Elle avait tout de même envie de lui assener son poing contre l’arête de sa mâchoire. « C’est la seule raison… » Elle avait murmuré ses mots, comme si elle n’assumait pas de dire ça à haute voix. C’état la seule raison qui la pousserait, l’obligerait, à dire quoi que ce soit à un inconnu: le fait de laisser son père en dehors de tout ça. « Tu peux m'appeler sur ce numéro, quand tu veux. » Du bout des doigts, elle avait attrapé le numéro de téléphone inscrit à la va-vite sur ce morceau de papier. « Mais avec ou sans toi ce film se tournera quand même, à toi de voir si tu veux qu'on dise ta vérité ou celle de ta tante. » Rien que d’imaginer que la seconde solution soit celle employée la fit grincer des dents. Ses yeux restèrent accrochés un instant de plus sur le numéro de téléphone du jeune homme - avant de le glisser dans la poche de son jeans. C’était déjà un pas en avant de gagné pour lui: elle n’avait pas encore jeté le papier à la poubelle. « Ils t’auront aussi, au bout du compte, tu sais. » Parce-que la manipulation était plus grande qu’eux, plus forte et sans aucune pitié. Ils pouvaient leur donner simplement le bout du doigt, ils finiraient avec tout le bras rien que pour eux. « Fais attention à toi, Aiden. » Millie avait brièvement relevé son regard pour croiser celui d’Aiden avant de tourner définitivement les talons à cette conversation et de battre le pavé d’un pas soutenu.
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