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 (rhessan) ashes of eden

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Message(#)(rhessan) ashes of eden EmptyMer 3 Aoû 2022 - 20:47


rhett & hassan
ashes of eden

Will the faithful be rewarded when we come to the end ? Will I miss the final warning from the lie that I have lived. Is there anybody calling ? I can see the soul within and I am not worthy, I am not worthy of this. Are you with me after all, why can't I hear you ? Are you with me through it all, then why can't I feel you ? Stay with me don't let me go because there's nothing left at all, stay with me don't let me go until the ashes of eden fall. ☆☆☆



JUIN 2022. Je suis là dans 10 si tu veux. Il ne décevait jamais, Rhett. Et Hassan en avait suffisamment conscience pour que le message de SOS qu’il avait décidé d’envoyer l’ait été à lui plutôt qu’à n’importe quel autre nom dans son répertoire. À l’étage, vêtu du pyjama que sa mère avait pris soin de plier dans le sac à dos avec lequel l’avait déposé, petit Mo avait trouvé le sommeil si vite qu’Owen et Hassan en étaient venus à se demander depuis quand au juste il n’avait pas dormi, et attablés dans la cuisine les deux hommes se regardaient en chien de faïence sans trop savoir quoi faire et quoi penser de toute cette situation. On sentait l’ancien homme d’église un peu agacé de s’être ainsi fait berner, mais en réalité personne n’aurait pu lui reprocher de ne pas avoir anticipé quelque chose d’aussi improbable – et si Hassan devait se sentir agacé, ce n’était qu’envers Leela et la position dans laquelle venait de le mettre la jeune femme. La lettre qu’on sentait écrite à la va-vite trônait sur la table entre Owen et lui, et si le regard d’Hassan se posait encore machinalement sur un bout de phrase ou un autre, il n’avait pas osé la lire une seconde fois en entier, comme par crainte qu’un tuile supplémentaire ne lui tombe dessus s’il avait le malheur de le faire. Les mots étaient ceux de quelqu’un qui paniquait, qui agissait dans l’urgence et en dépit du bon sens, et le brun avait encore l’espoir que mettre la main sur la jeune femme suffirait à la raisonner. « Elle peut pas être allée bien loin. » s’était-il finalement entendu répéter une fois encore, du ton de celui qui cherchait avant tout à se convaincre lui-même, tandis qu’à un message de là Rhett acceptait de lui servir de caution innocence pour aller faire la tournée des hôtels du coin pendant qu’Owen jouerait les vigies à la maison.

Guettant le moindre bruit de voiture dans la rue pour ne pas laisser le temps à Spike d’ameuter tout le quartier par ses aboiements, Hassan avait ouvert la porte avant même que l’ancien rugbyman n’ait terminé de remonter l’allée, et quelques minutes plus tard les voilà tous les deux à bord de la Mazda du brun, en direction de la première adresse de la liste que ce dernier avait élaboré en catastrophe « J’ai cherché en prio ceux où y’a pas besoin de réserver pour avoir de la place. » Parce que c’est ce qu’il aurait probablement fait s’il avait été Leela – et en même temps, la connaissait-il suffisamment pour se permettre ce genre de suppositions ? « J’ai fait une photo du petit au cas où, quelqu’un le reconnaîtra peut-être, même si je pense pas qu’ils soient arrivés à Brisbane y’a longtemps. » Par acquis de conscience, Hassan avait tapé son nom dans Google pour vérifier à quel point il était facile de le relier au club de rugby, et passés les premiers liens qui renvoyaient à l’université, à son compte Twitter ou à quelques publications spécialisées datant de l’époque où il avait encore le temps pour cela, on pouvait retrouver un raccourci vers le portfolio du club et les quelques photos qui y résumaient la dernière saison. Autrement dit Leela aurait très bien pu débarquer à Brisbane le matin même en sachant précisément où aller, et en être déjà repartie depuis longtemps. Non – non, elle ne pouvait pas être repartie. On n’abandonnait pas un enfant comme ça, sans se retourner, sans réfléchir.

Les doigts serrant si fort son volant que leur bout commençait à blanchir, l’enseignant avait fini par déboiter brusquement pour se ranger le long d’un trottoir et mettre le point mort, se fendant d’un « Ok, non, c’est n’importe quoi. » dégoulinant de frustration avant d’enfin regarder du côté de Rhett, visiblement décidé à se laisser docilement embarquer dans cette histoire quand bien même elle n’avait aucun sens. « J’ai même pas une photo d’elle, je vais me pointer à la réception de tous les hôtels du coin avec une vague description de mémoire vieille de sept ans, dire “regardez je suis pas un mec dangereux, je traîne avec Rhett Hartfield, vous le reconnaissez ?” et espérer que ton sourire de playboy pèse dans la balance ? Tout ce qu’on risque c’est de finir chez les flics. » Et la police, Hassan préférait pour le moment ne pas en entendre parler … Parce qu’il ne voulait pas de problème, pour commencer, mais également parce qu’il ne voulait pas que Leela en ait, elle non plus. Le brun avait beau ne pas être calé en juridique, il doutait qu’abandonner son fils de sept ans aux mains du premier venu soit sans conséquences, et peu importe qu’à ses yeux à elle, Hassan ne soit pas vraiment le premier venu. « Je sais pas ce qu’elle s’imaginait. Je comprends pas pourquoi elle me l’a laissé à moi. » Menteur. Il avait lu la lettre en entier, il savait pertinemment pourquoi – Leela pouvait raisonnablement douter, lui non.

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Message(#)(rhessan) ashes of eden EmptyVen 5 Aoû 2022 - 13:37

Il a tenté de rester lui-même au travers des messages envoyés à Hassan, mais la vérité c’est que ses préoccupations arrivent au moins à la cheville de celles de son ami, entre ce qu’il comprend par ces quelques messages et ce qu’il est poussé à imaginer, la faute à un manque d’explications claires. Pourtant, il ne lui en veut en rien, un peu trop occupé à tenter de résoudre l’énigme derrière ces quelques mots, l’urgence de la situation et l’omniprésence d’un mini-humain dans l’équation - et il n’est même pas question d’Owen, qui arrive à point nommé pour sauver la mise et éviter à Rhett d’avoir à gérer la petite tête blonde. Il l’aurait fait, pour aider Hassan, pour ne pas laisser tomber un enfant non plus, mais force est d’avouer que ce n’est pas un rôle qu’il aurait aimé tenir et il est donc plutôt soulagé de voir Hassan le récupérer à la seconde même où il descend de son taxi, enchaînant les voitures comme énième preuve de l’urgence de cette situation atypique.

La direction est donnée à la va-vite, Rhett bouclant alors sa ceinture en silence, ses doigts accrochés autour de son téléphone comme s’il allait pouvoir les sortir de cette mauvaise passe: parce que oui, les problèmes d’Hassan sont aussi les siens. Bien souvent parce que leurs connaissances et leurs vies sont assez liées pour que ce soit réellement le cas, par ailleurs. « J’ai cherché en prio ceux où y’a pas besoin de réserver pour avoir de la place. » Ses yeux se déportent en silence sur ceux de son ami dont les traits sont un peu plus affirmés, un peu plus tirés aussi. Il est fatigué et anxieux, pour un milliard de raisons dont certaines il est lui-même au courant. A commencer par l’annonce de la maladie de Joanne, qui les touche tous les deux, bien que si ça devait être un concours alors Hassan l’aurait gagné, en sa qualité d’ex mari. « J’ai fait une photo du petit au cas où, quelqu’un le reconnaîtra peut-être, même si je pense pas qu’ils soient arrivés à Brisbane y’a longtemps. » - “Fais voir.” Il demande donc par curiosité, saluant l’initiative de son ami autant que voulant assouvir une certaine curiosité quant au visage dudit gamin. Qui plus est, cela lui donnera au moins une raison de calmer la pression de ses doigts autour du volant qui n’a rien demandé. C’est autour de son siège qui n’a rien demandé que Rhett enfonce ses doigts lorsque la voiture braque assez violemment et se retrouve garée le long du trottoir, énième preuve du caractère à fleur de peau d’Hassan pour ce soir. À juste titre. « Ok, non, c’est n’importe quoi. » Les y voilà donc, au moment où le silence va être chassé pour des explications, ces dernières étant plus que nécessaires.

Pour la première fois depuis que le rugbyman est monté dans sa voiture, il récolte le regard de son ami, lequel il soutient sans sourciller, le coeur déjà un peu moins battant de cet arrêt inopiné. « J’ai même pas une photo d’elle, je vais me pointer à la réception de tous les hôtels du coin avec une vague description de mémoire vieille de sept ans, dire “regardez je suis pas un mec dangereux, je traîne avec Rhett Hartfield, vous le reconnaissez ?” et espérer que ton sourire de playboy pèse dans la balance ? Tout ce qu’on risque c’est de finir chez les flics. » Il aurait souri à la mention du sourire de playboy, normalement. Il l’aurait fait dans un bon millier de situations et de contextes différents, en réalité, mais pas ce soir. Ce soir, c’est à son ami qu’il pense en premier lieu, parce qu’il ne sera pas de trop pour se soucier de lui et tenter de gérer les aléas de sa vie à ses côtés. “On va faire ça et on va changer la fin du plan. C’est pas aussi pire que ça en a l’air.” Ce n’est pas grand chose, cela ne les mènera sans doute pas à la finalité désirée non plus, mais c’est sûrement tout ce qu’ils peuvent encore faire qui fasse du sens. Une description, même maigre, ce sera toujours mieux que rien. Qui plus est, la photo du garçon pourra aider ; ou ne serait-ce la description d’une mère et de son fils. Ils n’ont pas grand chose, mais ils ont au moins une base, un début. « Je sais pas ce qu’elle s’imaginait. Je comprends pas pourquoi elle me l’a laissé à moi. » Le souvenir de la photo du gamin ancré dans sa mémoire, Rhett tourne sa langue sept fois dans sa bouche avant d’oser rouvrir cette dernière et avancer quelques mots. “Il te ressemble comme deux gouttes d’eau, ce gamin.” Il sait donc très bien pourquoi sa mère l’a laissé à lui, chose que Rhett souhaite simplement qu’il accepte pour qu’ils aillent de l’avant, sans avoir à supporter la moindre leçon de morale de la part de son collègue d’ABC. Il n’a peut-être vu la photo du petit qu’une seconde ou deux, mais leur ressemblance est bien trop évidente pour qu’il se demande à son tour sérieusement pourquoi c’est à lui qu’il a été confié. “Mais ça change pas le fond du problème, Rhett continue donc sans poser de questions, sans laisser le temps à un nouveau problème de se faufiler entre eux non plus je peux préparer mon sourire de playboy. Essaie juste d’avoir l’air un peu moins désespéré, ils vont croire qu’on va leur faire les fonds de caisse.” Et il essaye d’appliquer ce même conseil à lui-même, tentant un sourire rassurant en sa direction, lequel il couple à une simple tape contre son épaule, se voulant plus ou moins motivante.
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Message(#)(rhessan) ashes of eden EmptyLun 15 Aoû 2022 - 18:51

Où serait-il allé, à sa place ? Où allait-on, après avoir déposé son enfant, le doudou et le baluchon qui allait avec, pour disparaître dans la nature ? Aucune des réponses venant à l’esprit d’Hassan ne lui semblait avoir de sens, probablement parce que la situation elle-même n’en avait pas. Il se souvenait du pincement au coeur lorsque Leela avait mis les voiles (presque) sept ans plus tôt – rien à voir avec les côtes fêlées par le fiancé fou furieux – mais l’idée qu’il ne la reverrait jamais avait fait son chemin rapidement, et à ce sujet il n’avait pas vraiment eu de regret. Ce n’était pas tant elle qu’il avait envie de retrouver, c’était la mère du petit, et cela faisait au moins une chose dont il était absolument certain. Sur le siège passager, il y en avait pourtant un qui, dans un cas comme dans l’autre, l’aurait probablement suivi sans discuter de la même manière : c’était comme ça qu’ils avaient toujours fonctionné, ils étaient capables de rester assis une éternité l’un à côté de l’autre à attendre que celui qui en avait trop gros sur le coeur décide de vider son sac. Et du temps, Hassan n’en avait pas eu besoin de beaucoup avant de se ranger brusquement sur le bas-côté de la route en donnant l’air de redescendre enfin sur terre. Il y avait suffisamment de Leela pour agir de manière insensée sans qu’il ne se sente obligé de remettre une pièce dans la machine et d’en rajouter une couche. « On va faire ça et on va changer la fin du plan. C’est pas aussi pire que ça en a l’air. » Incarnant le calme dont le brun n’était actuellement pas capable, Rhett tentait d’arrondir les angles – et peut-être qu’il avait raison, peut-être que tout ça n’était pas aussi pire que ça en avait l’air.

Hassan avait pris le temps d’une grande inspiration, et fait descendre la vitre côté conducteur pour se donner l’impression de respirer un peu mieux. Arriverait un moment où il serait plus inquiet que fâché après la mère du petit, qu’il lui mette la main dessus ou non d’ailleurs, mais pour l’heure il ne rêvait de la retrouver que pour lui demander à quoi elle pensait et lui reprocher de débarquer comme ça, sans prévenir, pour lui laisser sur les bras une responsabilité qui n’était pas la sienne. « Il te ressemble comme deux gouttes d’eau, ce gamin. » avait alors cru bon de faire remarquer Rhett, et secouant la tête Hassan s’était fendu d’un « Fais pas ça. » amer et d’un soupir qui l’était tout autant. Il n’avait pas besoin de cela, que l’on verse du sel sur ses plaies à ce sujet – il le faisait suffisamment bien tout seul, à ruminer les occasions manquées et celles qui ne se présenteraient plus jamais. « Mais ça change pas le fond du problème, avait alors préféré reprendre le sportif, lui arrachant un rire fugace en ajoutant je peux préparer mon sourire de playboy. Essaie juste d’avoir l’air un peu moins désespéré, ils vont croire qu’on va leur faire les fonds de caisse. » Frein à main, et un coup de clignotant plus tard l’enseignant avait retrouvé la route, les mains serrant un peu moins le volant comme si sa vie en dépendait. « T’as raison, en plus j’ai oublié les cagoules de bandits dans le sèche-linge. » Mais pas son sens de l’humour, ce qui donnait un peu de grain à moudre à la théorie de Rhett selon laquelle la situation aurait pu être pire.

Et le premier hôtel de la liste n’était pas si loin, quant à lui, pourtant les deux hommes ne l’avaient toujours pas atteint lorsque le brun avait repris la parole après s’être à nouveau laissé happer par ses pensées et par le ronronnement de sa Mazda. « Je serais déjà loin, si j’étais elle. » Voilà pour la tentative de se mettre à sa place, finalement. « Y’avait une lettre dans le sac à dos du petit, et les trucs écrits dedans … T’écris pas ça si tu prévois de réapparaître dans un jour ou deux. » Une semaine ou deux, peut-être, mais même ça il n’y croyait pas vraiment s’il était honnête avec lui-même. « Elle savait très bien ce qu’elle faisait. » Y compris en se jouant d’Owen, trop gentil et trop bien intentionné pour se douter un instant que la personne en face de lui était en train de lui dérouler un mensonge tout en le pressant pour ne pas lui laisser le temps de réfléchir. « J’vais lui dire quoi au petit demain matin, si on la retrouve pas ? Désolé gamin, on n’a pas retrouvé ta maman, elle devait vraiment être pressée de disparaître Dieu sait où en te laissant à des inconnus, tu veux des céréales ? » Et lui, aurait-il quelque chose à répondre ? Ou bien se contenterait-il de continuer à les fixer Owen et lui sans rien dire, et de faire docilement ce qu’on lui demandait comme il l’avait déjà fait toute l’après-midi ? Aucun enfant de cet âge n’était aussi sage par nature, Hassan en était pratiquement certain. « Je suis censé passer voir Joanne, demain. » Oh, oui, il y avait ça, aussi. Et d’y penser le brun avait dégluti avec difficulté, parce qu’il avait beau refuser de céder au pessimisme il n’était pas aveugle : désormais lorsqu’il la voyait la blonde avait toujours l’air moins en forme que la fois précédente.

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Message(#)(rhessan) ashes of eden EmptyMar 16 Aoû 2022 - 14:36

« Fais pas ça. » Sont des mots qui l’intiment effectivement à se taire, tout comme ils lui permettent de se rendre compte qu’Hassan a lui aussi compris cet évidence. Ils sont assez grands pour en venir à la même conclusion, évidente et douloureuse en cet instant. Rhett est de son côté et il le restera, raison pour laquelle il accepte de penser que l’urgence est ailleurs en cet instant. Il tente de rassurer son ami avec quelques blagues et se concentrer plutôt sur la façon dont ils s’apprêtent à occuper leur soirée, à ainsi tenter d’obtenir des réponses à une question sans doute trop large pour en avoir. Rhett parlera pour deux, il sourira pour deux, et il s’assurera que derrière lui Hassan n’a pas trop l’air d’accueillir les flammes de l’Enfer dans ses iris foncées. « T’as raison, en plus j’ai oublié les cagoules de bandits dans le sèche-linge. » - “Dommage, ça aurait fait ressortir mes yeux.” La réponse arrive dans le même élan que celle d’Hassan juste avant, ils ne perdent jamais leurs habitudes (bonnes ou mauvaises, c’est à voir) et ce malgré la situation quelque peu chaotique. Au moins, il a le rôle de celui qui pose les questions et non du baby-sitter.

Un Hassan chamboulé au volant d’une voiture qui semble soudainement un peu trop puissante à ses yeux n’a rien pour le rassurer mais, fort heureusement ou non, Rhett a bien d’autres choses à penser pour se concentrer là-dessus. « Je serais déjà loin, si j’étais elle. » Mais peu importe à quel point il essaie d’être empathique ou même de se mettre à sa place, il n’y arrivera jamais. Il ne saura jamais ce que c’est, peu importe s’il a effectivement joué un certain rôle dans cette histoire, comme le pense Rhett. « Y’avait une lettre dans le sac à dos du petit, et les trucs écrits dedans … T’écris pas ça si tu prévois de réapparaître dans un jour ou deux. » - “Qu’est-ce qu’elle dit exactement, cette lettre ?” Il demande alors rapidement, l’inspecteur du dimanche qui espère ne pas en demander trop et surtout pouvoir tenter de démêler le pire du moins pire et y trouver un brin d’espoir. Ce n’est pas le genre de soirée qu’il s’attendait à passer, voilà tout ce qu’il en dit, mais pour Hassan il ne risque pas de renoncer et retrouver le calme silencieux de son appartement. « Elle savait très bien ce qu’elle faisait. » Mais il est naïf, Rhett, et finalement la seule question qu’il garde en tête est la même: pourquoi ? Pourquoi aurait-elle voulu lui laisser cet enfant sans le prévenir, sans débuter la moindre discussion ? Pourquoi maintenant ? Est-ce qu’elle va bien ? Est-ce que Hassan savait, avant aujourd’hui, qu’un mini-lui voulait le sol de cette Terre ? Il a trop de questions à l’esprit et, paradoxalement, aucune qu’il n’a le courage de demander. “Tu lui avais pas reparlé depuis tout ce temps ?” qu’il ose tout de même, avec sa formulation maladroite faisant entendre qu’il lui a reparlé en même temps qu’elle a mis le gamin entre ses pattes. Ce n’est pas le cas, il le sait bien, mais rien ni personne ne l’avait préparé à une situation du genre, ce qui est d’autant plus vrai encore pour Hassan. A défaut d’être arrivés au premier hôtel pour commencer à interroger les différentes personnes, c’est avec son ami qu’il s’entraîne.

« J’vais lui dire quoi au petit demain matin, si on la retrouve pas ? Désolé gamin, on n’a pas retrouvé ta maman, elle devait vraiment être pressée de disparaître Dieu sait où en te laissant à des inconnus, tu veux des céréales ? » Rhett souffle, ne sachant pas instinctivement quoi lui répondre. Ouais, c’est pas si pire en vrai ? Non, sûrement pas. Il aimerait demander à Evelyn son avis, elle est douce et avenante. Il aurait aimé demander à Mabel, parce que la maternité lui a peut-être insufflé les mêmes capacités. Mais il ne le peut pas. Il ne le fera pas non plus, plus que jamais assuré que cette soirée sera leur secret de polichinelle, tout autant que l’est la présence du petit garçon chez lui. “Commence par lui proposer des céréales et on avisera du reste. On y est pas encore, tu sais pas ce qu’on arrivera à trouver ce soir.” Il tenter d’insuffler de l’espoir, sans vraiment croire lui-même. Il n’a même jamais cru aux miracles, Rhett, et c’est justement ce dont ils auraient plus que jamais besoin en cet instant. “Il s’appelle comment ?” Qu’il questionne enfin, sans doute un peu sur le tard, certain d’avoir utilisé tout son stock de synonymes du terme ‘gamin’, et un peu trop assuré qu’il est trop tôt pour le qualifier de ‘ton fils’, aussi.

« Je suis censé passer voir Joanne, demain. »
Ah.

Et maintenant, il serait bien incapable d’ajouter la moindre lueur d’espoir à la discussion. Il ne voit pas Joanne, lui. Il a trop peur de voir son état se détériorer, tout comme il a trop peur d’avoir des souvenirs inexacts de la parfaite et flamboyante jeune femme qu’elle représentera toujours à ses yeux. “Tu lui passeras le bonjour de ma part.” Il se contente donc de demander, ne voulant pas avoir à dire à quel point il faillit à son rôle d’ami alors qu’elle a sûrement plus besoin de lui que jamais. “On se parle par messages.” Rhett ajoute en guise de conclusion, comme pour se défendre. Bien sûr qu’il cherche à se défendre. “Je te garderai le petit si Owen est pas dispo.” Finalement, tout semble plus réjouissant que d’observer le teint toujours plus pae, fatigué et éteint de son amie, même si cela signifie l’imposer à Hassan alors qu’elle a représenté infiniment plus à ses yeux.
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Message(#)(rhessan) ashes of eden EmptyJeu 25 Aoû 2022 - 16:00

Il avait beau vouloir croire de toutes ses forces qu'il aurait suffit que Leela et lui se croisent pour qu'il parvienne à la raisonner, la vérité c'est qu'il n'en savait rien. La vérité c'est qu'il ne connaissait pas Leela, qu'ils n'avaient été voisins que quelques mois, un peu plus que quelques semaines, et que s'il repensait parfois à elle avec un pincement au cœur c'était d'abord et surtout en espérant qu'elle allait bien – qu'elle était vivante, même. Mais elle ne lui manquait plus depuis longtemps, comme toutes ces choses un peu vaines auxquelles il s'était attaché trop vite et trop fort à peine remis sur pieds, avant de comprendre qu'aucune ne comblerait le vide laissé par dix-huit mois de divorce et de maladie. Leela et lui n'étaient pas supposés se revoir un jour, ils le savaient à la seconde où elle était montée dans ce train et où il était resté sur le quai, les bras ballants et le goût de ses lèvres trop vite effacé sur les siennes. Mais ils ne s'étaient pas revus, après tout – elle n'avait fait que laisser une lettre, attachée à l'enfant qui allait avec. Ou était-ce l'inverse ? « Qu’est-ce qu’elle dit exactement, cette lettre ? » Les choses décousues qu'on disait en tentant à la hâte d'expliquer l'inexplicable. Du factuel et des excuses autour, en guise de papier cadeau. « Que c'était pas supposé se passer comme ça, qu'elle est désolée de me mettre au pied du mur, qu'elle n'avait pas le choix … Ce genre de trucs. » Qu'elle était désolée de n'avoir pas parlé de Mo avant, aussi – comme à vouloir se persuader qu'elle lui devait quelque chose, alors qu'ils savaient tous les deux qu'elle ne lui devait rien. « Tu lui avais pas reparlé depuis tout ce temps ? » Les lèvres se pinçant avec hésitation, il avait murmuré un « Non. » songeur, et laissé passer quelques secondes avant d'ajouter « Elle envoyait une carte postale à mon bureau de l'université, de temps en temps. Juste pour que je sache que ça allait, j'suppose … Mais ça va faire deux ans que je recevais plus rien. Je pensais qu'elle avait quitté le pays. » Il espérait qu'elle avait quitté le pays – parce que c'était la moins dramatique des deux solutions à lui venir à l'esprit. « Son mec était un sale type. » Il en savait quelque chose, Hassan. Ses côtes fêlées s'en rappelaient presque comme d'hier, elles.

C'était un sale type, et si Leela ne l'avait pas mentionné ainsi dans sa lettre, Hassan ne pouvait s'empêcher de l'imaginer comme la menace qui tirait les ficelles et avait poussé la mère du petit dans ses retranchements. Ce sale type ou un autre, même, parce que si elle avait mal choisi une fois elle pouvait l'avoir fait une seconde. Mais ça ne changeait rien, ça ne rattrapait rien vis-à-vis de ce môme qui n'avait rien demandé, peut-être rien compris, et dont l'enseignant se demandait s'il ouvrirait seulement la bouche avant que sa mère revienne le chercher. « Commence par lui proposer des céréales et on avisera du reste. On y est pas encore, tu sais pas ce qu’on arrivera à trouver ce soir. » C'est vrai. Il ne savait pas réellement ce qu'il cherchait non plus, pour être honnête, mais d'entendre Rhett raisonner plus calmement que lui sur le siège passager l'aider à relativiser un peu, et il avait fini par hocher la tête en guise d'approbation. « Excuse-moi. C'est juste pas comme ça que j'envisageais ma soirée … et toi non plus, j'parie. » Quels plans avait-il laissé tomber au pied levé pour lui, Rhett ? Il était venu sans hésiter, se laissait trimballer en voiture sans broncher, et entre Owen et lui Hassan aurait eu envie de se pincer tant il ne savait pas s'il le méritait. « Il s’appelle comment ? » Au milieu du reste, il en avait oublié de le mentionner. « Mohan. Mo – il préfère Mo, ça aussi c'était écrit. » Et sans doute serait-il encore en train de jouer au pendu avec le principal intéressé pour essayer de le deviner, sans cela … Qu’il n’ouvre pas la bouche, en revanche, ce n’était écrit nulle part, et le brun ne pouvait que croiser les doigts pour que la langue du petit garçon se délie après une nuit de sommeil. Quelle erreur.

Ainsi n’envisageait-il pas sa soirée, et ainsi n’envisageait-il pas non plus la journée du lendemain – peu importe l’issue de cette escapade en voiture. Ce soir-là il aurait dû être sur le plateau d’ABC comme chaque jeudi, le lendemain matin il aurait dû être à l’université, et le lendemain après-midi Yasmine était supposé l’excuser pour son absence en pédiatrie, ou quelques braves moussaillons attendaient la suite de L’île au Trésor – le lendemain il devait voir Joanne. « Ah. » Du coin de l'œil, il avait semblé à Hassan que son ami s’enfonçait un peu plus dans son siège comme s’il espérait y disparaître. D’ordinaire ils se contentaient d’éviter l’éléphant dans la pièce en n’abordant pas le sujet ; Cette fois-ci la pensée d’Hassan était allée trop vite pour qu’il parvienne à retenir sa langue. « Tu lui passeras le bonjour de ma part. » La formulation lui avait fait arquer un sourcil. On “passait le bonjour” à une vieille connaissance commune perdue de vue depuis des siècles, on “passait le bonjour” à l’ami d’un ami qu’on avait croisé deux ou trois fois mais sans plus. « On se parle par messages. » Répondant par un signe de tête, Hassan s’était senti un peu trop pris au dépourvu pour faire le moindre commentaire, Rhett n’étant d’ordinaire pas du genre à se trouver des excuses si l’on ne lui demandait même pas de comptes. A moins bien sûr que ce ne soit la culpabilité qui parle. « Je lui dirai. » avait-il finalement répondu en tentant de garder un ton égal, ses lèvres se pinçant un instant tandis qu’il hésitait à ajouter autre chose. « C’est juste … Enfin, je pense que ça lui ferait plaisir de voir un peu de monde, en dehors de Jamie et de ses parents. Tu sais comment ils sont. » Oh Hassan n’avait rien de négatif à dire sur ses anciens beaux-parents, ils étaient tous les deux des gens biens, et Joanne avait de la chance de pouvoir de nouveau compter sur eux après les fâcheries les ayant éloignés ces dernières années … Mais disons qu’ils occupaient l’espace. « Je te garderai le petit si Owen est pas dispo. » Le serait-il ? Hassan n’en savait rien, il n’avait pas pensé à demander – il verrait bien demain, à cet instant cela lui paraissait être dans une éternité et demi. « Je dois vraiment avoir l’air au bout du rouleau pour que tu envisages d’accepter de faire du baby-sitting. » avait-il plaisanté (à moitié). « Je sais pas, je verrai demain. Sinon je passerai la voir un autre jour. » Joanne ne risquait de toute façon pas de s’envoler.

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Message(#)(rhessan) ashes of eden EmptyLun 29 Aoû 2022 - 10:56

« Que c'était pas supposé se passer comme ça, qu'elle est désolée de me mettre au pied du mur, qu'elle n'avait pas le choix … Ce genre de trucs. » Le genre de truc qui, en plus de n’être en rien rassurant, ne donne aucun indice et en leur absence, peu d’espoirs de retrouver Leela si ce n’est pas ce que cette dernière désire. Et de toute évidence, oui, ce n’est pas ce qu’elle désire. Rhett souffle doucement, tentant de faire travailler ses méninges pour parvenir à une solution miracle qui ne vient pas. Sûrement parce qu’elle n’existe pas. Alors, tentant de trouver quelque chose qui pourrait les aider (ou au même lui, pour tout comprendre de cette situation), il demande du bout des lèvres si son ami a reparlé à la jeune femme en question, depuis tout ce temps. La réponse arrive avec quelques secondes de patience, et elle se veut implacable. « Non. » Ce n’est pas la réponse qu’il aurait espéré entendre, tout comme il n’a aucun mal à comprendre qu’Hassan lui-même n’est pas fier de la lui partager. Il l’écoute avec patience lorsque ses mots se libèrent maigrement, faisant part des lettres qu’elle lui écrivait et de son petit-ami (ex ?) qui n’avait rien de recommandable. Et eux, ils parlent au passé, comme si elle était une figure fantomatique, comme si Owen n’était pas en train de s’occuper de son bambin en cet instant bien précis. “Tu penses qu’il a quelque chose à voir avec tout ça ?” Le sale type de mec est toujours une excuse pour expliquer tous les malheurs du monde, mais personne ne pourrait lui donner tort et dire qu’ils sont souvent innocents. Ce n’est pas le cas. Alors, Rhett laisse l’amplitude nécessaire à son ami pour imaginer un plan, pour laisser libre court à ses mots si jamais il a le moindre doute à ce sujet aussi. Après tout, s’il a appris que cet enfant n’était peut-être pas le sien, il aurait pu vouloir le renvoyer à l’expéditeur.

Face aux paroles parfois trop tranchées d’Hassan, Rhett joue le rôle de la petite lumière au bout du tunnel, celui qui rappelle que rien n’est joué et, surtout, que rien n’est perdu. « Excuse-moi. C'est juste pas comme ça que j'envisageais ma soirée … et toi non plus, j'parie. » - “T’en fais pas.” Il ne répond rien quant à la façon dont il pensait passer la soirée mais en effet, aucun scénario ne prenait en compte l’arrivée surprise d’un bambins dans leurs vies - parce que s’il arrive dans celle d’Hassan, alors c’est comme s’il était dans la sienne aussi, par maigre extension. « Mohan. Mo – il préfère Mo, ça aussi c'était écrit. » Sur le chemin du retour, il se promet de trouver une glace à ramener à Mo, ou peu importe ce dont un gamin de son âge pourrait avoir envie. Et si seulement il entretenait de véritables contacts avec Joanne, c’est à cette mère de famille dévouée qu’il aurait pu demander conseils, surtout alors qu’elle se serait fait une joie de lui répondre, avec quantités d’idées qui lui ressemblent. « Je lui dirai. » Pour l’heure, il semble difficile de simplement demander à Hassan de devenir l’intermédiaire d’un simple bonjour, parce que les relations adultes ne sont pas un long fleuve tranquille et qu’elles ne sont pas vouées à perdurer pour l’éternité non plus, malheureusement. Le concept d’éternité est plus difficile que jamais à associer à Joanne, maintenant. Dans le vide, Rhett hoche la tête pour le remercier, n’osant pas même le formuler avec le mot adéquat. « C’est juste … Enfin, je pense que ça lui ferait plaisir de voir un peu de monde, en dehors de Jamie et de ses parents. Tu sais comment ils sont. » Il sait, oui. Il sait, parce qu’il la connaît depuis une vie et bien que cela se compte moins aisément que Hassan, il ne peut pas dire que Joanne n’est qu’une connaissance ou une amie de. Il sait, aussi, qu’elle va mal et qu’elle a plus que jamais besoin de ses proches, tout comme il est le premier (ex æquo avec Hassan, c’est d’accord) à détester son mari, même s’il est devenu son ex mari depuis. Il reste le père de ses enfants et une figure importante que sa vie. Peut-être que paradoxalement et ironiquement, il s’en sort mieux à ses côtés que Rhett qui longe les murs et joue au fantôme. “J’ai pas envie de la voir mourir sous mes yeux, Hassan.” Il souffle, le premier désolé à avoir de telles paroles. Pourtant, il n’arrive pas à en trouver d’autres, tout comme il ne sait pas comment dire les choses autrement que de façon aussi crue. Elle est mourante et l’échéance n’est pas loin, alors il veut garder des souvenirs vieux de quinze ans plutôt que cette image de la rayonnante Joanne qui perd toute son énergie et sa joie de vivre un peu plus à chaque nouvelle visite. Des messages, cela ne coûte rien, et c’est justement toujours mieux que rien.

« Je dois vraiment avoir l’air au bout du rouleau pour que tu envisages d’accepter de faire du baby-sitting. » Cette fois-ci, le rire de Rhett est un peu plus naturel. Pris de court, il a en effet su s’amuser de cette répartie ô combien véridique: les enfants sont mignons, mais de loin, et à raison de trois minutes en attendant dans une file ou une autre (préférablement au supermarché, où il doit se battre pour ne pas que ses pots de confiture soient ajoutés au panier de maman juste avant ou après lui). “Je pensais juste faire des expériences scientifiques sur lui, t’emballe pas.” Il s’amuse, ou au moins tente de le faire, trouvant cette fois-ci le courage de bifurquer un instant son visage en direction du conducteur. Il n’est peut-être pas là pour Joanne, mais il veut au moins l’être pour Hassan. Le contexte est différent, il peut faire des efforts, il peut y arriver, il peut passer outre parce que justement, c’est pour Hassan qu’il le fait et non pour lui. « Je sais pas, je verrai demain. Sinon je passerai la voir un autre jour. » Joanne ne bougera pas, mais il y a fort à parier qu’il en soit de même pour le petit Mo aussi. Et si le sportif garde ses mots pour lui, il sait son ami assez terre à terre pour rapidement assimiler l’idée. “Mon offre vaut pour les autres jours aussi. T’imagines le potentiel drague qu’amène un gamin aussi mignon ? Avec ses grands yeux ?” Et encore une fois, il tente de voir le bon côté des choses, quitte à friser le ridicule. Avec son ami, il y a bien longtemps qu’il n’existe plus de barrières dans le genre. “Reste dans la voiture si tu veux, je vais aller voir à l’accueil de l’hôtel s’ils peuvent nous aider.” Nul besoin de le faire assister à la scène, laquelle se soldera sans nul doutes sur un échec cuisant.
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Message(#)(rhessan) ashes of eden EmptyMar 30 Aoû 2022 - 19:46

L'histoire était encore trop fraîche pour qu'Hassan ait pensé à ce pourquoi-là. Il s'était demandé pourquoi lui, pourquoi maintenant, pourquoi de cette façon … Mais il n'avait pas encore pris le temps de réfléchir à pourquoi Leela avait subitement eu besoin de laisser toute sa vie (et sa progéniture) en plan pour disparaître dans la nature comme une voleuse. Et malgré tout, lorsque Rhett avait questionné « Tu penses qu’il a quelque chose à voir avec tout ça ? » il n'avait pas eu la moindre seconde d'hésitation à répondre « Probablement. » Il n'avait aucune preuve, pourtant, pas même la parole de Leela qui s'était bien gardée de fournir de plus amples précisions dans sa lettre. « J'en sais rien. Mais c'est à cause de lui qu'elle est partie y'a sept ans. » Parce qu'elle en avait peur, parce qu'elle savait de quoi il était capable – et parce que si elle lui laissait l'occasion d'une "prochaine fois" il ne la louperait pas une seconde fois. « C'est peut-être bien à lui que ressemble le petit. » Les doigts se serrant à nouveau autour du volant, il avait grimacé sans oser regarder du côté de Rhett. Est-ce que ce n'était pas injuste ? Qu'un type comme lui puisse se reproduire, et qu'Hassan n'ait même pas été jugé digne d'obtenir un agrément d'adoption ? L'universitaire n'était pourtant pas du genre à envier l'assiette de son voisin, mais à ce sujet il ne pouvait s'empêcher de jalouser tous ceux qui, contrairement à lui, pouvaient entrevoir la possibilité de devenir pères.

Si l'instinct d'appeler Rhett à l'aide avant n'importe qui d'autre n'aurait probablement pas été différent, le nom et le visage de Joanne auraient normalement dû briller dans un coin de son esprit pour l'aura de mère de famille qu'elle portait si bien : qui sait, peut-être qu'à elle le silencieux petit bonhomme aurait accepté de décrocher un mot. Mais tandis que la blonde revenait hanter un recoin de sa tête Hassan ne pensait qu'à la promesse faite de la visiter le lendemain, et de l'incertitude à lui parler de l'histoire rocambolesque dont il venait subitement de devenir le protagoniste. Joanne avait bien d'autres chats à fouetter, bien d'autres choses dont s'inquiéter, et le brun ne lui rendait pas visite pour ajouter des problèmes à ceux qu'elle possédait déjà, mais pour tenter d'apporter avec lui un peu de légèreté. Celle dont lui-même avait parfois manqué durant ses longues semaines d'hospitalisation, à voir l'air grave que Qasim tentait de camoufler derrière des sourires qui ne trompaient personne – son frère avait eu l'air de vieillir de plusieurs années en l'espace de ces huit mois, et de ça comme d'un tas d'autres choses Hassan s'était senti coupable. Alors rendre visite à Joanne il le faisait pour lui, c'est vrai, mais il avait la sensation de le faire un peu pour elle. Il le faisait aussi pour sa conscience, sans doute, et pour tenter de racheter le fait de l'avoir privée du droit de pouvoir en faire de même lorsqu'ils étaient mariés … À l'époque il n'avait pas su se conduire en époux, il espérait au moins réussir se conduire en ami cette fois-ci. Et tant pis si pour une fois Rhett et lui ne marchaient pas du même pas ; Hassan comprenait, ou au moins l'avait-il pensé, jusqu'à ce que son ami assène un « J’ai pas envie de la voir mourir sous mes yeux, Hassan. » que le brun avait senti résonner aussi fort d’une gifle. Les mots piquaient autant qu’ils rendaient malade, mais c’était de les entendre sortir de la bouche de Rhett qui faisait le plus mal, et la mâchoire se contractant avec agacement Hassan avait passé sa langue sur ses dents et affiché un rictus amer, le « C’est de faire comme si elle avait déjà un pied dans la tombe qui risque de l’y faire mettre le deuxième … C’est effectivement pas ce qu’il lui faut actuellement. » murmuré en réponse sonnant comme le point final à une conversation qu’il refusait d’avoir.

Et tout le reste était soudainement devenu futile, léger, le “problème Leela” remis en perspective pour n’être qu’un caillou dans sa chaussure là où la maladie de Joanne et tout ce que cela réveillait chez lui de souvenirs et d’automatismes était un boulet à son pied. Il n’en serait peut-être pas ainsi longtemps, s’ils ne remettaient pas (rapidement) la main sur la fuyarde, et si la malade finissait par aller mieux, mais il y avait bien trop de choses à penser dans le présent pour avoir encore de l’espace mental pour les futurs hypothétiques. Le « Je pensais juste faire des expériences scientifiques sur lui, t’emballe pas. » lui avait tout de même arraché un semblant de sourire, par automatisme et l’air toujours un peu sonné de la conversation précédente, mais là où il aurait d’ordinaire volontiers rebondi sur son « Mon offre vaut pour les autres jours aussi. T’imagines le potentiel drague qu’amène un gamin aussi mignon ? Avec ses grands yeux ? » pour saisir la perche, voir même admettre qu’une éternité et demi plus tôt le lycéen qu’il était avait usé de la même stratégie avec Yasmine pour s’obtenir les bonnes grâces d’Amal, il s’était contenté de secouer la tête et d’étirer sur ses lèvres un sourire plus las qu’autre chose. « Garde quand même un peu confiance en ton charme naturel, parce que dans l’idéal il aura retrouvé sa mère avant qu’on ait à penser aux jours suivants. » Et le plus vite serait sans doute le mieux, pas uniquement parce que le quotidien d’Hassan avait été réglé au millimètre de façon à ne comporter aucun temps mort, encore moins celui de s’occuper d’un enfant avec lequel il n’avait (à priori) aucun lien, mais aussi parce qu’à force de se l’être répété des mois pour faire passer la pilule de son recalage auprès de l’organisme d’adoption le brun avait fini par s’en convaincre – il n’était pas fait pour s’occuper d’un enfant, et ses compétences n’iraient jamais plus loin que de veiller sur ses neveux durant les vacances d’été.

Le GPS coupant finalement court à la discussion pour leur annoncer l’arrivée à l’adresse désirée, Hassan avait garé la voiture sur le parking à demi-rempli de l’hôtel bas de gamme qu’il avait sélectionné comme première étape. Le genre à faire le boulot mais sans vendre de rêve, mais qui avait l’avantage de n’avoir jamais l’air plein et d’être suffisamment peu éloigné du club de rugby pour envisager que Leela et Mo y aient fait un stop, ou que la mère seule s’y soit réfugiée. « Reste dans la voiture si tu veux, je vais aller voir à l’accueil de l’hôtel s’ils peuvent nous aider. » Contre toute attente, le brun n’avait pas insisté et s’était contenté de couper le moteur, interceptant Rhett juste avant qu’il ne referme la portière côté passager pour lui demander « Tu peux me dépanner d’une clope ? » Il y avait des semaines déjà que l’envie lui pendait au nez, qu’il ne s’en empêchait que pour s’éviter le regard désapprobateur de Fatima et Joanne lorsqu’il sentirait le tabac froid, qu’il mâchouillait des bâtons de réglisse comme à chaque fois que l’envie de reprendre commençait à l’obséder. Ce soir il avait l’esprit trop plein et trop brouillé pour que la volonté n’y trouve encore son chemin, et Rhett, lui, était trop mal placé pour se permettre la moindre remarque à ce sujet. « Brune. Pas très grande, je crois, genre un mètre soixante … Et l’âge de Yasmine, j’dirais. Indienne, et … » Et rien, la phrase restant en suspens il réalisait n’avoir rien de plus à dire pour tenter d’éclairer la lanterne de Rhett ou de qui que ce soit d’autre. Une aiguille dans une botte de foin, et alors que son ami s’éloignait de la voiture il avait juste eu la présence d’esprit d’envoyer la photo de petit Mo sur son téléphone.

je décline toujours toute responsabilité sisi :

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Message(#)(rhessan) ashes of eden EmptyMar 30 Aoû 2022 - 19:46

Le membre 'Hassan Jaafari' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'dé action' :
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Message(#)(rhessan) ashes of eden EmptyJeu 1 Sep 2022 - 1:07

Il aurait préféré qu’Hassan réponde par la négative, cela aurait été bien plus rassurant à ses yeux. Pour autant, ce n’est pas ce qu’il se passe, et l’idée que cet homme ait quoi que ce soit à voir avec les actions de Leela autant que son départ donnent des sueurs froides au sportif. « J'en sais rien. Mais c'est à cause de lui qu'elle est partie y'a sept ans. » Il y a sept ans, c’était aussi il y a une éternité, et Rhett veut croire que les gens peuvent changer pour le meilleur. Il veut avoir foi en autrui, sauf en Jamie mais ça c’est encore une autre histoire. Avec l'anglais, les choses sont différents sans que ce soit pour le meilleur, et il est autant désolé que soulagé de ne pas avoir à le côtoyer. Désolé que Joanne ait à le faire, soulagé de ne pas devoir retenir ses poings autant que ses mots en sa présence. Tout est bien mieux ainsi, pour tout le monde. A défaut de vouloir donner son avis sur la question alors qu’il n’y connait finalement rien - il était loin de Brisbane, il y a sept ans -, il préfère encore regarder les enseignes défiler en silence. « C'est peut-être bien à lui que ressemble le petit. » - “Dis pas de conneries.” Le sujet est difficile dans tous les sens du terme, mais si Leela craignait cet homme il y a sept ans déjà, Rhett est à peu près certain qu’elle n’aurait jamais voulu mettre au monde son enfant, ou l’élever durant toutes ces années. Hassan parle ainsi parce qu’il est à vif et c’est compréhensible, c’est pour ça qu’il a besoin de son ami à ses côtés pour tenter de raisonner les choses et ne pas leur faire perdre leur objectif de vue.

La réciproque est pourtant tout aussi vraie et elle souligne que Rhett a à son tour besoin d’Hassan pour se raisonner, pour qu’on lui foute une bonne claque aussi parfois. C’est ce qu’il fait à son tour, ce soir, lorsque le sujet de Joanne arrive difficilement entre les deux hommes. « C’est de faire comme si elle avait déjà un pied dans la tombe qui risque de l’y faire mettre le deuxième … C’est effectivement pas ce qu’il lui faut actuellement. » Rhett estime que toutes les discussions du monde ne sauraient changer l’avenir de leur amie commune et que peu importe ce qu’ils disent à son sujet, seuls les médecins sont bien placés pour savoir ce qu’il en est. C’est terre à terre, factuel, et c’est aussi tout un débat qu’il n’aura pas avec Hassan, accusant et encaissant ses paroles, les yeux ornés d’un voile sombre et brumeux. “C’est pour ça que je lui parle par message.” Il renifle, croise les bras, décide une bonne fois pour toutes de poser sa tempe contre la vitre et de se la fermer. Elle n’aurait jamais dû être un sujet de conversation ce soir, elle qui mérite un bien meilleur traitement.

Les deux hommes ont de toute façon bien trop à faire pour se perdre en paroles inutiles, en témoigne Rhett qui s’extirpe déjà du véhicule à peine le moteur coupé pour se la jouer enquêteur de pacotille alors que son fidèle collègue reste en retrait. « Tu peux me dépanner d’une clope ? » - “Je fume pas et toi non plus.” Il rétorque alors, en plein mensonge, par automatisme, le tout pour tendre le paquet de cigarettes tout entier à Hassan pour qu’il en fasse bien ce qu’il veut. De son côté, le journaliste est le seul qui n’en prend qu’une et l’allume rapidement, conscient qu’il devra la laisser se consumer alors qu’il interrogera l’agent d’accueil. « Brune. Pas très grande, je crois, genre un mètre soixante … Et l’âge de Yasmine, j’dirais. Indienne, et … » Et Hassan se souvient peut-être plus de ses mensurations que du reste de sa description physique, mais c’est une blague (sous fond de vérité) qu’il garde pour plus tard, quand cette histoire se sera bien terminée et qu’ils en riront. “Je sais, je sais.” Il l’a déjà vu quelques fois, par photos certes, mais au moins il peut en donner une brève description. Après tout, la simple précision sur ses origines devrait pouvoir aiguiller ses recherches, si tant est qu’il l’a effectivement vu passer. Dans sa poche, le téléphone sonne l’arrivée de la photo du jeune garçon, laquelle vaut toutes les paroles du monde.

Quelques minutes plus tard à peine, il revient sur ses pas en marquant la négation de son mouvement de tête, ses questions n’ayant mené nulle part. “Changement de plan.” Il refuse de jouer à ce jeu là toute la soirée en la présence d’Hassan ; il ne veut pas avoir à lui dire ‘non’ de la tête à chaque nouvel hôtel, à chaque nouveau parking miteux. “Laisse moi conduire, je te ramène, et je continue à jouer Sherlock Holmes tout seul.Oui, je vais conduire est ce que disent ses grands yeux assurés, qui ne laissent que peu de place à toutes sortes de négociations possibles. Il va prend sur loin et le volant avec ; ce n’est pas si sorcier. Hassan pourra passer un peu de temps avec le petit et venir en aide à un Owen sûrement débordé, quand Rhett jouera de son sourire pour tenter d’obtenir des informations sur une inconnue, en les demandant à des inconnus. Mais mise à part ça, qu’est-ce qui pourrait mal tourner, après tout ? “Je t’appelle à la seconde où j’ai la moindre piste, c’est promis, mais en attendant ça sert à rien qu’on soit deux sur le coup.” Surtout alors qu’il souhaite déjà le ménager en le laissant patienter dans la voiture tel un enfant puni. “Tu m’as assez briefé pour que je sois au courant du nécessaire.” Rhett argumente une fois de plus, son visage au niveau de la vitre ouverte du conducteur, déjà prêt à prendre sa place et hésiter un instant sur la façon dont on démarre une voiture tant il n’a pas pris le volant depuis longtemps.


Dernière édition par Rhett Hartfield le Mar 22 Nov 2022 - 11:51, édité 1 fois
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Message(#)(rhessan) ashes of eden EmptyLun 21 Nov 2022 - 5:06

Le sujet de l’ancien conjoint de Leela était trop incertain pour qu’épiloguer dessus plus longuement n’ait un intérêt quelconque. Le sujet de l’état de santé de Joanne et la manière dont les deux hommes avaient de gérer (ou non) la chose était à l’inverse un sujet trop sensible pour qu’épiloguer dessus ne soit une idée judicieuse – et égoïstement Hassan ne se sentait pas l’énergie de batailler à ce sujet. Pas ce soir-là. Décidant donc de se satisfaire silencieusement de savoir que Rhett prenait tout de même des nouvelles de leur amie commune par message, à défaut d’avoir le coeur à lui rendre visite, il avait balayé le sujet d’un signe de tête au moment où la voiture s’engageait sur le parking de leur première destination. Et ce qui ressemblait déjà à une idée bancale lorsqu’ils roulaient avait désormais simplement des airs de mauvaise idée : qu’espérait trouver Hassan ici, au juste ? Leela ne serait pas là, il en aurait presque mis sa main à couper sans vérifier, mais profitant du “presque” pour prendre les devants son rugbyman de compère lui avait indiqué de rester là et s’en était allé à la chasse aux informations tout seul, laissant Hassan seul à méditer sur la description ridiculement creuse qu’il venait de faire de la mère de Mo, la preuve que ni Rhett ni lui ne fumaient pas (plus) négligemment coincée entre ses lèvres crispées. Brune et pas très grande, c’était à peu près tout ce qu’il était capable d’affirmer à propos de Leela sept ans plus tard – et une partie de lui s’en voulait, quand bien même il n’y avait pas lieu. Elle aurait sans doute mérité mieux que cela, mais de savoir par quels adjectifs Hassan la décrirait lorsqu’elle réapparaîtrait de nulle part était probablement le dernier de ses soucis, et que lui s’en préoccupe n’était un sujet que pour lui-même.

À la mine déconfite de Rhett lorsqu’il était réapparu quelques instants plus tard, nul besoin d’épiloguer non plus sur le fait qu’il ait fait chou blanc à l’intérieur du motel. Hassan n’en attendait rien et malgré tout un soupir de déception lui avait échappé, tandis qu’il balançait son mégot sur le tarmac et reprenait place derrière le volant de la Mazda sans parvenir à se décider sur quelle suite donner à la soirée. « Changement de plan. » avait alors indiqué son ami, visiblement moins indécis que lui sur la question. « Laisse-moi conduire, je te ramène, et je continue à jouer Sherlock Holmes tout seul. » Loin d’être le sujet principal de la question, le premier réflexe d’Hassan avait néanmoins été de questionner d’un ton entendu « Ça fait combien de temps que t’as pas tenu un volant, rappelle-moi ? » Ils savaient tous les deux très bien combien de temps cela faisait. Pourtant, non moins sûr de son idée semblait-il, le rugbyman avait enchaîné « Je t’appelle à la seconde où j’ai la moindre piste, c’est promis, mais en attendant ça sert à rien qu’on soit deux sur le coup. Tu m’as assez briefé pour que je sois au courant du nécessaire. » et pendant un court instant le brun s’était vu hésiter … Avant que la raison, enfin, ne reprenne le pas sur le reste. « Laisse tomber, c’était une idée de merde dès le départ. » Mais Rhett, fidèle à lui-même et à cette façon qu’ils avaient de fonctionner tous les deux, n’avait rien questionné du bien fondé de toute cette entreprise et s’était contenté d’apporter son concours, exactement comme Hassan l’aurait fait si la situation avait été inverse. « Si elle a décidé qu’on la retrouverait pas, on la retrouvera pas. On va juste s’attirer des emmerdes, et la dernière fois que j’ai fini au poste j’étais en cellule avec un type dont la dernière douche datait d’avant mon divorce. Merci mais, non merci. » Mais ça, ce serait une anecdote pour un autre jour.

Remontant la vitre de son côté, il avait fait signe à Rhett de reprendre sa place sur le siège passager et remis le contact en soupirant. Il n’avait probablement jamais eu l’espoir de retrouver Leela ce soir ; Il avait simplement eu besoin de s’agiter pour avoir l’impression de ne pas rester sans rien faire. « J’ramènerai le petit au club demain, j’ai annulé mes cours de la matinée. J’te parie ce que tu veux qu’elle va se pointer, elle a déjà dû réaliser qu’elle avait fait une connerie. » Dieu merci, Hassan n’avait pas décidé d’utiliser sa merveilleuse intuition de ce jour-là pour prendre d’autres décisions importantes. Qu’il y ait réellement cru ou qu’il ait simplement tenté au mieux de s’en persuader, il avait en tout cas pris un air résolument convaincu. « J’te ramène chez toi. T’auras zéro crédibilité auprès de l’équipe si tu te pointes demain matin en ayant l’air d’avoir fait la bringue plus tard qu’eux. » Sans compter que les étudiants, eux, avaient encore le luxe de pouvoir prétendre n’avoir pas fait nuit blanche sans que les valises sous leurs yeux ne soient là pour les trahir – un privilège de la jeunesse auquel Rhett et Hassan ne pouvaient plus prétendre, eux. Au bout de quelques minutes d’un silence dont le brun n’aurait pas su dire s’il l’apaisait ou non, il avait murmuré d’un ton hésitant « Tu dis rien à Joanne, d’accord … ? » Si la mésaventure ne devait pas se poursuivre plus loin que dans les quelques jours qui suivraient, il préférait encore que la blonde n’en sache rien. Pour un tas de raisons, certaines que Rhett pourrait deviner seul, d’autres que le brun préférait garder pour lui. Ça, comme tant d’autres choses, se rangeait dans la catégorie des problèmes qu’il se promettait de gérer plus tard.

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