Juger quelqu’un sur ses erreurs, trop peu pour elle. De ce fait, elle laissa filer la confession de Charlie, qui n’en était pas vraiment une, simplement amenée par le jeu de questions qu’elles avaient mis en place sans tellement s’en apercevoir, juste en partant de l’idée de faire les choses un peu différemment, sans que ça ne se termine en drame, en reproches, ou en baiser humide de larmes. Elle aurait peut-être dû s’expliquer sur ça, Josephine. Reprendre les mots de la blondinette à ses côtés, ceux qu’elle lui avait envoyé par texto, et lui expliquer que si elle l’avait embrassée la dernière fois, c’était parce qu’elle en avait envie, qu’elle avait eu besoin de sentir autre chose que la peine qui l’avait poussée à se montrer plus vulnérable qu’elle ne la verrait jamais ; elle n’était pas sûre que ça voulait dire quelque chose, elle n’était pas sûre que ça arriverait encore à l’avenir… qui savait vraiment quoi que ce soit de toute façon, elle pouvait bien se laisser le bénéfice du doute sur ça, d’autant qu’elles semblaient avoir trouvé un terrain d’entente sans nécessairement se pousser à dire, ou à faire, des choses qu’elles ne voulaient pas.
Et elle aimait bien ça, Jo. Même si la suite de la conversation l’embarrassa, elle ne retomba dans ses travers en sautant à la gorge de la jeune femme pour qu’elle en change, se pliant à lui répondre sans faire vraiment dans le détail, restant assez factuelle pour ne pas laisser ses émotions parler à sa place. Pourtant, elle avait de la peine, parce que tout ce qu’elle n’avait pas voulu être à l’époque, elle l’était maintenant : à trimballer ses jupettes partout où elle allait, le visage peinturluré pour qu’on ne se rende pas compte qu’elle était aussi jeune, ses cheveux sombres tirés en arrière encadrant son profil taillé dans le marbre — pour ça, elle aurait pu continuer à chanter, à faire ce qu’elle n’avait pas envie de faire en respectant un cadre dans lequel elle rentrait à peine, à faire comme Midas qui se voyait imposer un style qui dénotait de son besoin profond d’exprimer la personne qu’il était vraiment.

Putain de Midas, il s’insinuait toujours dans ses pensées au mauvais moment, de quoi lui faire perdre momentanément le cheminement de la conversation qui prit une autre tournure quand Charlie lui proposa d’arrêter de parler. Jo s’anima alors, remportant avec elle son gobelet de milkshake un peu fondu, qu’elle savoura tout de même en se levant d’abord, puis en lui tendant la main pour qu’elle réussisse à se lever plus facilement de son côté "J’ai eu mon milkshake, il reste plus que la balade." Et peut-être qu’elle le pousserait effectivement à prendre ce cours de surf dont elle lui avait parlé, elle ne s’en soucia pas sur le moment Jo, lâchant la main de Charlie quand elles commencèrent à marcher ensemble, et qu’elle rit brièvement à sa remarque "Est-ce que c’est une façon subtile de me faire remarquer que je suis une connasse ? Parce que je le sais, c’est pas un crime d’être comme je suis, madame l'agent." D’être devenue comme elle était, la nuance ne méritait pas d’être corrigée, alors elle ne se reprit pas, tournant la tête dans sa direction en libérant son regard du verre de ses lunettes de soleil, les faisant glisser sur son crâne.
Ses yeux se plissèrent face à la différence de luminosité, mais elle se s’empêcha pas de regarder Charlie néanmoins, lui disant enfin "Je sais que je te l’ai déjà dit, mais merci, pour ma grand-mère." Elle l’arrêta d’une main abattue dans l’espace qui les séparait "Pas la peine de me dire que t’as fait que ton boulot. J’ai compris, ça empêche pas que t’as été cool avec elle, que tu l’as pas traitée comme une démente, et c’est pas toujours le cas." Un léger mouvement de sourcils lui permit de remettre son esprit en place tandis qu’elle détournait la tête pour poser son regard sur le chemin qu’elle voyait s’étaler de loin, histoire de garder sa composition et de ne pas tomber dans le cliché des remerciements larmoyants — ses yeux étaient humides seulement parce que le soleil tapait, fin de l’histoire "Ça te donne presque le droit de me demander ce que tu veux. J’ai pas assez mauvais caractère pour prétendre que je t’en dois pas une." Elle n’avait pas assez mauvais caractère pour ne pas se montrer reconnaissante non plus — surprenant, n’est-ce pas. Elle sourit, la regardant à nouveau en la pointant avec la paille légèrement mordillée de son gobelet "Profites-en pas trop non plus, hein. J’ai un droit de veto si j’estime que c’est exagéré."

@Charlie Villanelle

En effet, Jo a tout d’une connasse. Aux yeux de Charlie, pourtant, ce n’est pas tant un défaut que ça. Ça le devient quand son caractère difficile se retourne contre elle, mais le reste du temps elle est la première à s’amuser de cette capacité à mordre au moindre problème, peu importe sa gravité. Elle l’admire aussi, sans doute, de se montrer éternellement aussi forte, éternellement aussi féroce. Non qu’elle veuille devenir comme elle, mais la présence d’une telle personne à ses côtés se veut revigorante, même s’il ne s’agit finalement que de partager un milk-shake et une promenade sur la plage. "Je sais que je te l’ai déjà dit, mais merci, pour ma grand-mère." La bouche que Charlie ouvre pour répondre aussitôt se veut rapidement refermée, coupée dans son élan et vouée au silence. "Pas la peine de me dire que t’as fait que ton boulot. J’ai compris, ça empêche pas que t’as été cool avec elle, que tu l’as pas traitée comme une démente, et c’est pas toujours le cas." Et oui, bien sûr que c’est exactement ce que Charlie s’apprêtait initialement à dire. Alors, prise de court, elle ne dit rien et se contente de hocher la tête pour lui signifier qu’à ses yeux, il n’y a rien de plus normal. Ses collègues n’auraient peut-être pas agi ainsi mais elle l’aurait fait avec n’importe quel autre inconnu, affilié ou non à Jo. “De rien.” Elle garde donc son c’est normal pour elle et le mue en un simple sourire en coin, ramenant devant ses yeux ses lunettes teintées. Elles ont dit tout ce qu’il y avait à dire sur le sujet, sans doute.

Ce à quoi elle ne s’attendait certainement pas, c’est que non seulement Jo continue sur le sujet mais prenne la place qu’elle avance. "Ça te donne presque le droit de me demander ce que tu veux. J’ai pas assez mauvais caractère pour prétendre que je t’en dois pas une." Le pas de Charlie ralentit comme preuve qu’elle porte attention à ce qu’elle dit. Les sourcils qu’elle fronce doucement démontrent une fois de plus qu’elle est prise de court et pas forcément certaine de savoir où la jeune femme souhaite en venir. Pourtant, la blonde n’a pas besoin de beaucoup de temps supplémentaire pour statuer son désir, et oser le faire. “Y’a pas de lien de cause à effet, Elle ne lui dit pas ça parce qu’elle a aidé sa grand-mère, voilà ce qu’elle tente de dire. Cela n’a rien à voir avec sa famille, certainement pas. mais est-ce que j’ai le droit de t’embrasser sans que ça sous-entende qu’on va se disputer ou qu’on veut être ensemble ?” Elle aime bien, Jo, c’est un fait dont elle lui a déjà fait part. Et c’est justement parce qu’elle l’aime bien qu’elle ne veut pas autre chose qu’un baiser, que des promenades, que des possibles sessions de surf. C’est simple, doux, amusant et ça lui suffit. Elle ne veut pas la présenter à ses enfants comme un second parent, elle ne veut même pas avoir à dire à ses proches qu’elle est avec quelqu’un. Ce n’est pas Jo le problème, elle le lui a déjà dit: elle souhaite simplement connaître les avantages d’une telle relation, sans le moindre point négatif, et c’est justement parce qu’elle sait que ce n’est pas ainsi que les faits sont généralement abordés. “C’est ok si t’utilises le droit de veto.” Comme si Jo avait besoin de son accord pour agir comme bon lui semble. Charlie tente simplement de lui dire que la réponse qu’elle pourrait lui apporter ne soulèvera pas de dispute ; pas de son côté, du moins.

Elle n’était pas aussi compliquée que ça, Jo. Tant qu’on prenait de soin de sa grand-mère, enfin quand elle daignait déléguer le temps d’un instant pour qu’on s'occupe de sa grand-mère, c’était une assurance de l’avoir dans la poche en moins de deux. Pétrie de mauvaise foi, c’était ce qu’elle aurait été prête à répondre à Charlie si jamais elle avait pointé du doigt sa soudaine gentillesse histoire de ne pas avouer plus que ça qu’elle l’avait déjà à moitié dans la poche de toute façon, la blonde. Elle ne se lancerait pas dans un exposé de ce qui lui plaisait chez elle, elle savait juste qu’il y avait un truc, et ça lui suffisait, pas très franche quand il s’agissait de mettre des étiquettes sur les choses, du moins quand ça la concernait.
Alors le sujet Ava fut vite balayer. C’était son souhait de ne pas faire dans l’émotionnel, et puis si elle devait rester franche avec elle-même, elle aurait aussi aimé que Charlie conserve une image d’elle différente de celle qu’elle lui avait donnée la dernière fois, son visage dégoulinant de maquillage à cause de ses larmes. Ce n’était pas un drame, elle savait bien faire semblant, comme elle sut bien faire semblant d’être surprise par la demande de la jeune femme qui lui donna l’impression de n’attendre que ça dans le fond.

Ça n’avait pas de cause à effet, c’est ce qu’elle ajouta pour désamorcer le sourire narquois qu’elle aurait été tenté de laisser filer si elle n’avait pas été trop occupée à la regarder avec le genre de regard qui ne partait pas d’une mauvaise intention, mais qui pouvait laisser entrevoir les prémices d’une tentative de meurtre qui n’avait pas lieu d’être néanmoins, son sourcil se arquant sans qu’elle ne sache quoi répondre sur le moment, statuant dans le fond de ses pensées qu’elle était marrante Charlie.
En gros, elle voulait le beurre, l’argent du beurre et le cul de la crémière. Enfin, elle laissa un petit rire lui échapper et sa tête se secoua comme elle s’était arrêtée de marcher pour mieux affronter son regard et s’apercevoir qu’elle aussi, elle fronçait les sourcils. Et il y avait de quoi. Sous toutes ces facettes, Josephine Ophelia Carter n’était pas le genre de nana qu’elle avait l’habitude de côtoyer, elle le sentait aussi bien qu’elle essayait à chaque fois de neutraliser ses effets de style, elle qui s’énervait pour un oui et pour un non parce que c’était plus facile comme ça, de s’emporter plutôt que de songer à ce qu’engageait telle ou telle situation, ou telle ou telle émotion qu’elle ressentait toujours fort, beaucoup trop fort. C’est cette évidence qui lui fit lui répondre enfin, ses épaules se haussant dans la foulée sans qu’elle n’essaye de les retenir, son gobelet toujours dans une main, l’autre venant sécuriser le chouchou en velours qui retenait sa queue de cheval haute ; elle lâcha un soupir avant toute chose, et puis elle fronça de nouveau les sourcils  dans un élan de sincérité différent de ceux qu’elle laissa échapper d’habitude "Je peux rien te promettre pour les disputes, Charlie." Pour le reste, ce serait sans doute plus facile, mais qu’en savait-elle finalement ? Elle ne se souciait pas tellement de ça sur le moment, comprenant dans le fond où elle voulait en venir et ayant du mal à se dire que c’était une mauvaise idée d’au moins lui accorder ça. Elle aussi, elle avait remarqué que quand elle ne lui sautait pas à la gorge, c’était simple, doux et amusant… elle avait peut-être le droit à ça, elle aussi, de temps en temps.
De nouveau, ses épaules de haussèrent, et sa tête se détourna pour poser ses yeux sur un panorama dont elle se fichait éperdument, qui l’aida pourtant à se composer une attitude à la hauteur de ses aspirations de drama queen. Sa nonchalance, elle était surjouée, elle avait au moins le don de donner à la situation un caractère moins sérieux qui l’aurait fait fuir si elles n’avaient pas discouru pendant de longues minutes sur ce qu’elles attendaient pour leur vie pseudo-sentimentale : pas grand-chose, alors ça l’aida à ajouter de sa voix naturellement traînante, son regard se reposant sur la blonde "Sinon ouais, ça pourrait se faire… de temps en temps."

@Charlie Villanelle

Jo rigole et fronce les sourcils, Jo lui donne tous les signes qui penchent dans un sens et tous ceux qui vont dans l’autre aussi, laissant Charlie plus pantoise que jamais alors qu’elle attend une réponse à ses mots telle une écolière, ne sachant où se placer, ne sachant pas quoi faire non plus. Elle sait généralement à quoi s’attendre de la part de ses proches, mais certainement pas aujourd’hui ni maintenant avec Jo, dans cette situation où elle a l’impression de jouer sa vie alors qu’il ne s’agit sûrement que d’un caprice de plus de sa part. "Je peux rien te promettre pour les disputes, Charlie." Et s’il n’y a que ça, finalement, la blonde s’en accommodera sans doute sans le moindre mal, capable du répondant nécessaire lors d’une dispute. Tant qu’elle ne perd pas tout à la seconde où le ton monte entre elles, c’est finalement tout ce qu’elle demande. “Ça, je peux m’en remettre.” Si c’est le prix à payer pour tout le reste, alors elle jure qu’elle saura faire face et que ce n’est pas si pire, que ce n’est pas si grave non plus. Elle sait gérer les disputes, il n’y a qu’à demander à Trent, et si cela peut leur permettre de profiter de leur jeunesse à côté, alors elle prie pour que ce soit le cas.

"Sinon ouais, ça pourrait se faire… de temps en temps."
“Juste de temps en temps ?”

Elle reprend sa marche, laisse remonter un regard aussi espiègle qu’amusé en direction de Jo. Elles verront ce qu’il en est, peu importe. Ce ne sont pas le genre de choses qu’on peut prévoir à l’avance, ce n’est pas comme si tout pouvait être arrangé par un contrat à la Fifty shades non plus - grand Dieu, tant mieux. Avec son éternel sourire accroché aux lèvres, elle prend finalement une maigre avance sur Jo pour finalement se retourner sur son chemin et lui barrer un instant le passage, uniquement pour l’embrasser brièvement, comme demandé par ses paroles ultérieures. “C’est de temps en temps ça.” Et elle est contente, Charlie, telle une enfant capricieuse qui a eu ce qu’elle voulait. Elle a gagné le droit d’avoir le beurre et l’argent du beurre, alors oui, bien sûr qu’elle est heureuse de la tournure prise par cette discussion. “On est pas obligés d’en parler. Je veux dire, je sais pas si tu veux en parler ou non, mais moi je m’en moque.” Elle n’a rien à cacher, mais rien à prouver non plus, alors elle saura s’adapter au rythme de Jo sans le moindre problème.

Tout était surprenant dans cette journée. Jo avait du mal à se dire que c’était une bonne chose, elle qui détestait qu’on la prenne par surprise. Mais Charlie avait quelque chose de touchant à attendre qu’elle lui donne la carotte sans que ça ne tourne à l’affrontement. Elle était prête à lui attribuer quelque chose de simple, le droit de passer du temps avec elle sans que ça ne soit nécessairement quelque chose qu’elles devaient déterminer sur le long terme. Elle n’avait jamais connu ce genre de choses, mais elle était prête à faire des expériences et à se figurer si c’était quelque chose qui lui allait ou pas. Elle pouvait se faire à l’idée que ça ne serait que des baisers échangés sans être forcée de la considérer comme sa copine, comme son flirt : c’était Charlie, c’était tout, et c’était suffisant comme dénomination pour la faire adhérer à sa requête sans prétendre que ce serait facile parce qu’elle n’était pas quelqu’un de facile.
Charlie le savait, ça ne semblait pas lui faire peur, et c’était tant mieux puisqu’elle ne comptait pas changer ; elle ne comptait pas être différente sous le prétexte qu’elle avait eu envie de l’embrasser quelques fois, elle aussi. Au moins maintenant, elles avaient la certitude que le sentiment était partagé, que c’était consenti sans que ça ne soit forcé d’être officiel pour autant, dieu merci : ça ne le serait jamais, elles ne deviendraient pas ce genre de personnes à se tenir la main en public, ou même en privé. Elles auraient juste leur moment à elles sans que ça ne devienne une histoire, et c’était une garantie de réconfort que Jo ne pouvait pas éconduire parce qu’elle avait besoin de réconfort en ce moment, voilà tout.

Juste de temps en temps ? Jo souffla, hors de sa zone de confort "Juste de temps en temps. Commence pas à vouloir faire de moi ta copine officielle, ou je sais pas quoi." Elle ne serait pas sa copine officielle. Et elle n’avait pas besoin de faire tout un laïus pour lui répéter sa conception des choses étant donné qu’elle s’était déjà assez épanchée sur le sujet pour ne pas être forcée de radoter, et de lui expliquer qu’elle vivait bien son célibat, qu’elle n’avait pas besoin d’autre chose que ce qu’elle lui proposait là. Charlie devrait s’en contenter, comme elle devrait se contenter d’accepter qu’elle était chiante et agressive ; mais aussi douce et bienveillante quand on lui en laissait l’occasion.
Comme si elle anticipait le geste qu’elle fit quelques secondes plus tard, elle passa sa langue sur ses lèvres pour chasser le sucre de son milkshake, et ne répondit pas au baiser qu’elle lui donna en lui en donnant un autre — mais en retenant son sourire pour pointer le sien du doigt, et lui dire avec taquinerie, son visage souffrant de son envie de ne pas vouloir éclater de rire tant elle paraissait contente, Charlie "Arrête de sourire comme une débile, t’as pas vraiment gagné le gros lot là." Alors que si, un peu, lui soufflait son assurance qui lui permit de se redresser quand elle décida que non, elle n’avait pas envie d’en parler, plutôt de continuer à profiter du moment sans que ça ne tourne en teen movie : elles n’avaient plus l’âge d’être les protagonistes d'un teen movie, encore qu’elles paraissaient encore assez jeunes pour passer pour des lycéennes — mais Charlie était maman et Jo était la tutrice de sa grand-mère, elles étaient aussi adultes que leurs responsabilités, exit le lycée.
Marchant au côté de Charlie, la paille de son milkshake retrouva sa bouche pour une dernière gorgée qui fit crisser le fond de son gobelet histoire de lui laisser le temps de lui faire réaliser qu’elle ne lui dirait pas si elle s’en moquait ou pas, d’en parler : elle ne voulait juste pas le faire,  point, et elle sauta sur un autre sujet pour toute réponse, sa tête se tournant vers elle pour appuyer le regard qu’elle lui lança "Je croyais que tu voulais m’initier au surf ? C’est le moment ou jamais, parce que si tu tardes, je vais vraiment finir par changer d’avis."

@Charlie Villanelle

"Juste de temps en temps. Commence pas à vouloir faire de moi ta copine officielle, ou je sais pas quoi." Elle est rude, elle est difficile et elle la remet en place sans que ça ne chamboule Charlie le moins du monde, sans doute un peu trop concentrée sur son propre rire pour vouloir prendre le temps d’être offusquée. Elle le lui a dit elle-même: la blonde ne cherche pas une petite-amie, que ce soit au féminin ou un masculin peu importe là n’est pas le sujet. Elle ne veut plus partager son quotidien avec qui que ce soit pour l’heure, et c’est tout ce qui importe. Cela ne l’empêche pas d’apprécier la compagnie et les baisers de Jo. Et puisque tout a été officialisé, justement en soulignant qu’il n’y a rien d’officiel, Charlie ne tarde pas avant de l’embrasser avec espièglerie, trouvant son baiser rendu rapidement par la brune à ses côtés, la rendant ainsi heureuse et insouciante. "Arrête de sourire comme une débile, t’as pas vraiment gagné le gros lot là." - “Bien mon capitaine.” Elle retient le geste militaire de sa main, pas le sourire qu’elle ne cherche toujours pas à cacher, l’amusement de Jo étant tout aussi évident malgré l’absence de lèvres étirées. Tout ce que cette dernière pourrait lui dire ou lui ordonner de faire ne saurait changer l’humeur actuelle de Charlie, il faut bien l’avouer. Elle a enfin l’impression d’avoir crevé l’abcès entre elles autant que d’être arrivée à son objectif: avoir le beurre et l’argent du beurre. Elle a la présence de Jo à ses côtés, ses remarques acerbes, son regard dur sur le monde et tout un tas d’autres choses qui pourraient sembler négatives mais ne l’ont jamais été aux yeux de Charlie.

L’accord est passé de ne pas parler davantage de leur relation-non-relationnelle sans que cela ne dérange Charlie et bien au contraire. Le milkshake de Jo crie famine, signe qu’il est grand temps pour elles de passer à la suite du programme, lequel promet d’être amusant. "Je croyais que tu voulais m’initier au surf ? C’est le moment ou jamais, parce que si tu tardes, je vais vraiment finir par changer d’avis." - “Arrête de râler trente secondes.” Elle souffle, roule faussement des yeux au ciel, mais prend déjà la direction exacte de la plage où se trouve la petite école de surf, là où Charlie se fera passer elle aussi pour une débutant, uniquement pour exaspérer un peu plus encore Jo face à ses aptitudes incroyables pour un sport qu’elle a pratiqué durant des heures infinies. “Le jour où tu seras une grande surfeuse, tu pourras accorder ton nail art à celui de ta planche, et ça fera fureur sur les réseaux.” Pourquoi est-ce qu’elle n’a pas choisi la voie de chargée de communication, bon sang ? Elle aurait été géniale, bien que terriblement clichée et tout sauf objective: n’importe quelle photo de Jo ferait fureur sur les réseaux, après tout.