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 (albane) ten thousand rocks on the lake

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Message(#)(albane) ten thousand rocks on the lake EmptyVen 12 Aoû 2022 - 10:33

(2019) La journée est classée noire. Elle l’aurait été, si l’afflux au Saint Vincent pouvait être comparé à celui sur les routes australiennes, éternellement prêtes à fondre sous la chaleur du soleil, autant que la gomme des pneus des automobiles. Peu importe, ce n’est pas le sujet. Les patients affluent, les moyens manquent, le personnel tout autant et le seul moyen pour Lily de rester apaisée consiste à penser à tout et à rien, à donner de l’importance à ce qui n’en a pas. Ses patients sont jeunes, trop jeunes pour qu’elle puisse leur dire la réalité des choses alors que le simple fait de se retrouver à l’hôpital constitue un acte traumatisant pour eux, même ceux qui y sont pour des séjours de longue durée et ont, en apparence seulement, accepté l’idée de rester. Son stéthoscope est flanqué d’un panda, ses stylos sont madame girafe et monsieur chien. Ce n’est pas grand chose face au bip incessant des appareils leur rappelant qu’ils sont en vie mais que ce n’est pas une certitude sur le long terme, mais ça permet au moins aux enfants de s’émerveiller pendant une seconde avant de se souvenir de où ils sont et où ils ont mal.

C’est Theo, en chambre neuf, qui vient d’appuyer sur l’alarme pour appeler le personnel. “Je m’en occupe.” La brune assure à sa collègue, retrouvant rapidement ses esprits, ses sempiternelles New Balance au pied pour tenter de faire face aux kilomètres avalés chaque jour à tantôt piétiner, tantôt courir d’un bout à l’autre de l’aile pédiatrique. “Mon pansement est tout rouge.” Il annonce, ses grands yeux bleus tristes à souhait, sa lèvre retroussée et tout visage hurlant qu’il est prêt à fondre en larmes pour si peu, certain d’être le fautif de ce problème qui n’en est pas un. Alors, Lily le rassure aussitôt, soulignant que ce n’est pas sa faute, ajoutant qu’elle va s’occuper de refaire le pansement, précisant qu’elle doit simplement se rendre dans la réserve pour cela puisqu’il ne semble plus y en avoir en stock aux alentours. Sa main passe tendrement dans ses cheveux et elle promet de lui ramener une sucette s’il arrive à l’attendre sagement. Elle revient vite, elle promet.

Déjà, ses pas la portent donc ailleurs, jusqu’à la réserve la plus proche, ouverte à l’hôpital tout entier. Son index tape les quatre chiffres permettant d’ouvrir la porte, ceux qu’elle connaît par cœur maintenant, ceux auxquels elle n’a même plus besoin de réfléchir maintenant. Déjà six ans qu’elle travaille dans cet hôpital et elle ne voudrait changer pour rien au monde. Et si elle pousse et referme la porte doucement, ce n’est que par habitude de toujours avoir à faire à des enfants facilement effrayables, même à cause de gestes du quotidien qui semblent anodins pour les adultes. Ainsi, cela explique qu’elle n’ait pas été entendue, en témoigne l’attitude de la jeune femme face à elle, tête baissée, sans doute occupée à chercher le dernier médicament du lot puisque c’est toujours celui qu’on cherche ; pas vrai ? “Albane ? Tu t’en sors ? Tu cherches quelque chose en particulier ?” Lily interroge donc, d’un ton calme et posé, se doutant que Theo peut attendre quelques secondes de plus si cela permet à Albane d’aider un peu plus rapidement un autre patient à son tour. Pourtant, un immense point d’interrogation semble prendre place sur son visage à cause de l’attitude de la jeune femme face à elle, de l’agitation qui semble être la sienne, de ce geste de recul qu’elle est certaine d’avoir perçu. Peut-être qu’elle voulait simplement être seule, la réserve étant peut-être un des rares endroits calme de tout l’hôpital. Ainsi, dans un élan, soucieux, Lily l’interroge autrement. “Tu vas bien ?” Et maintenant, c’est l’incertitude qui se lit aisément dans son timbre de voix.

@albane dumas
ONE DOWN, TWO TO GO
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Message(#)(albane) ten thousand rocks on the lake EmptyVen 19 Aoû 2022 - 10:29

rocks on the lake

I guess I'll never understand the fears I hold in my own hands, cause all of this was so unplanned, I'm falling. I've focused too much on the past and now I'm stuck in my own ways without a hand for me to take. It's not as simple as I thought to bare the burdens of the lost. If I seek help I'm seen as weak, so I'll just grovel at deaths feet. It's not as simple as I thought

On a un problème.

Ces mots, Albane avait fini par les exécrer du plus profond de son être à force de les entendre. Bien évidemment, qu’il y avait un problème. Que ce soit dans sa vie privée, à l’hôpital, à la Ruche. Il y avait toujours un problème, parce que plus rien ne tournait rond désormais.  Cela faisait quelques mois que la française avait repris le travail depuis la mort de sa petite sœur, et c’était comme avoir mis les pieds dans des rouages qui la dépassaient désormais. Encore un an plus tôt, elle était heureuse, confortablement installée dans une vie faite de projets prometteurs, de rêves à n’en plus savoir quoi faire et d’optimisme pour la suite. Mais maintenant, elle ne comprenait plus. Elle ne savait plus fonctionner comme une humaine digne de ce nom, continuait de se lever le matin uniquement car les antidépresseurs l’empêchaient de couler. Elle se tenait occupée en se perdant dans le travail ou en rendant service en dehors de l’hôpital. Pour un gang. Comment en était-elle arrivée à soutenir la même existence d’un gang, à y être impliquée en sachant pertinemment que cela revenait à tomber dans l’illégalité pure et dure ? Oui. Sauf que Lou lui avait promis qu’elle retrouverait Strange. Que la Ruche lui permettrait de mettre les moyens en place pour lui faire payer. Il avait un compte à rebours sur la tête avant que justice ne soit faite. Elle devait se raccrocher à cela. Tant pis s’il fallait s’asseoir sur ses principes, sur ses valeurs. Et se retrouver face à des situations qu’elle n’aurait jamais voulu avoir à gérer seule.

Un coup de couteau dans le ventre lors d’un règlement de comptes. Elle n’avait pas voulu connaître le détail, avait juste prié qu’aucun organe vital ne soit touché. Une prière exaucée, mais cela n’avait pas empêché la plaie de s’infecter. Les jolis pansements ne suffisaient pas, il fallait de quoi combattre l’infection et la douleur. La boîte d’antibiotiques dans la main, cela faisait sans doute plusieurs minutes que Albane avait l’esprit dans les vapes. Elle n’en avait pas vraiment dormi la nuit dernière à réfléchir à comment elle pourrait faire disparaître ces cachets discrètement. Les stocks de médicaments étaient surveillés de près et la moindre irrégularité risquerait de poser un problème. Elle était affectée au service pédiatrique en ce moment, et la solution la plus simple qu’elle pouvait voir était de noter une prise de médicaments qui n’avait pas eu lieu. Mais faire une chose pareille revenait à priver un enfant de soins médicamenteux pendant la moitié de la journée, voir le lendemain. Et un cachet ne serait pas suffisant pour un adulte. Quelles seraient les conséquences si une boîte entière disparaissait, occasionnellement ? Qui irait l’accuser elle ? A moins qu’elle ne passe directement à la pharmacie avec une fausse prescription. Ce devrait être faisable de mettre la main sur un bloc de médecin. Ce serait aussi risquer de mettre un de ses collègues en porte à faux. Peu importe comment elle s’y prendrait, il faudrait jeter quelqu’un sous les roues pour sauver la vie d’une personne qui avait sans doute cherché ce qui lui était arrivé.

Le bruit caractéristique de la porte la fit bondir, glisser les boîtes dans la poche de sa blouse sans trop réfléchir. La panique prit le dessus durant un instant, alors que le retour à la réalité l’incita à chercher comment se comporter ici. « Non, rien, je… » Elle respira, s’efforçant de retrouver sa composition. Mentalement, elle essaya de revoir ses jeunes patients et leurs pathologies, tenta de se rappeler ce qu’elle faisait avant d’atterrir ici. « Je voulais juste sortir de la cortisone pour la petite Nora. Son asthme n’a pas l’air de s’améliorer aujourd’hui, c’est mieux d’en avoir sous la main. Mais elle prend un médicament particulier à cause de ses allergies et je le cherchais… » Si l’excuse pouvait être convaincante, elle savait en réalité exactement où trouver le produit. L’étagère derrière elle, en haut à gauche. « Je crois que je me suis perdue dans mes pensées. » Elle se passa une main dans les cheveux, le malaise grandissant. « Désolée. J’avais pas l’intention de faire la tire au flanc. Je peux peut-être t’aider ? » Il faudrait juste qu’elle parvienne à s’échapper pour aller cacher les preuves incriminantes. Peut-être aller directement à sa voiture ?

@Lily Keegan


 
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Message(#)(albane) ten thousand rocks on the lake EmptyVen 19 Aoû 2022 - 19:54

Elle a envie de l’aider, Albane. Vraiment. Sincèrement, sans aucune arrière pensée, sans même penser à ce que la faveur lui soit un jour retournée. Elle se retrouve un peu trop en elle pour vouloir la laisser seule dans son deuil. Après tout, Lily a elle aussi pensé pendant des années que Joseph était mort ; avant de simplement perpétuer le mensonge en sachant qu’il en était un. Pour Albane, c’est différent. Elle ne verra plus jamais Blanche, peu importe à quel point elle pourrait certaines fois le demander dans une prière ou un de ses rêves. Ainsi, lorsqu’elle la surprend à l’intérieur de la salle des médicaments, Lily ne surinterpréter pas sa réaction, comprenant sans mal qu’un bruit de porte jure facilement avec le parfait silence de la petite pièce et la concentration nécessaire pour trouver le bon médicament précis. « Non, rien, je… » Lily rigole par politesse, pour tenter de détendre l’atmosphère. Il n’y a rien à lui expliquer, il n’y a rien de quoi se faire pardonner non plus. Ses questions étaient là par politesse, Albane a le droit d’y répondre par la simple négative, venant ainsi avouer qu’elle n’a pas besoin d’aide. Il n’y a pas de mal à cela, Lily ne remet pas en cause ses connaissances médicales, ni même ses capacités.

Dans tout ce qu’elle observe, pourtant, la panique d’Albane semble être évidente sans qu’elle ne puisse être expliquée. Le silence de la Keegan traduit son observation méticuleuse de la scène, laquelle elle garde inscrite dans un coin de son esprit. Plus tard, elle trouvera où était le problème. Pour l’heure encore, elle écoute déblatérer l’histoire de la jeune Nora et des médicaments dont elle a besoin, chose qu’elle n’a aucun mal à croire en l’instant. Le jeu d’actrice d’Albane est parfait ; les renflements dans sa blouse un peu moins. Elle est une jeune femme parfaitement filiforme, cela ne peut pas passer inaperçu - et jusqu’à preuve du contraire, elle n’est pas enceinte de la hanche. “Il a été changé de place ?” Lily interroge naïvement, la description correspondant à un médicament vieux comme le monde et surtout en stock éternellement suffisants pour ne pas être difficile à trouver. Elle veut y croire, pourtant, au mensonge d’Albane dans lequel elle fonce tête baissée. « Je crois que je me suis perdue dans mes pensées. » Ça doit être ça, c’est ce qu’elle aurait répondu, si elle ne commençait pas à remettre en question sa version de l’histoire. C’est à ses yeux le détail de trop, celui qu’on ajoute uniquement lorsqu’il est question d’un mensonge auquel on veut qu’autrui adhère. « Désolée. J’avais pas l’intention de faire la tire au flanc. Je peux peut-être t’aider ? » - “Assis toi un peu, t’as l’air fatiguée. Tu veux du chocolat ?” Elle en a toujours dans la poche, soigneusement emballé pour qu’il ne tâche pas ses habits même lors de jours de grande chaleur. Il est utile à elle autant qu’aux enfants à qui elle en distribue en douce, de temps à autres, pour avoir droit à un sourire dans un monde où ils n’ont aucune raison d’en partager, généralement. “Je viens juste pour des pansements, c’est pas grand chose. J’ai le temps, si jamais tu veux discuter.” Et si elle se doute qu’Albane ne lui parlera pas de l’incident, elle lui laisse pourtant toute l’amplitude dont elle pourrait avoir besoin si l’envie lui vient de parler de quoi que ce soit d’autre. De n’importe quoi, à vrai dire. “Pour ce que ça veut, personne pense de toi que t’es une tire au flanc.” Et ça, au moins, ce n’est que la pure vérité. Au contraire, le reste du service l’admire bien plus qu’autre chose. “Tu as finalement trouvé ce que tu voulais ?Dis moi que c’est ce qui a fini dans ta poche, Albane, et absolument rien d’autre.
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Message(#)(albane) ten thousand rocks on the lake EmptyJeu 25 Aoû 2022 - 11:44

rocks on the lake

I guess I'll never understand the fears I hold in my own hands, cause all of this was so unplanned, I'm falling. I've focused too much on the past and now I'm stuck in my own ways without a hand for me to take. It's not as simple as I thought to bare the burdens of the lost. If I seek help I'm seen as weak, so I'll just grovel at deaths feet. It's not as simple as I thought

Albane se sentait comme si sa culpabilité était inscrite sur son visage. Comme s’il suffisait de la regarder pour connaître ses secrets les plus sombres. Et elle n’avait jamais connu ce que cela pouvait être de vivre avec un tel poids sur les épaules, non. Il y a encore un an, elle était d’une banalité affligeante ; le genre de jeune femme sans valises trop lourdes, sans poids à se traîner. Elle n’avait rien d’une bombe à retardement. C’était à peine si elle se reconnaissait, alors qu’elle perdait les moyens face à Lily, tentait à tout prix de reprendre contenance en cherchant le premier mensonge qui lui venait. Si le prétexte lui vint assez facilement, la conviction qui allait avec n’était pas réellement de la partie. Non, le médicament n’avait pas changé de place. Instinctivement, le regard de la française se reporta sur l’endroit qu’elle était en train de fouiller, puis sur l’endroit où elle aurait dû se trouver. Cela pouvait parfaitement passer pour une erreur maladroite, un trou de mémoire. Ou alors, elle savait sciemment ce qu’elle faisait. Un profond soupir lui échappa alors qu’elle se décala de deux pas, pointa du doigt le bon endroit. « Visiblement non. » C’était stupide, revenait à crier sa culpabilité haut et fort. A la place, elle faisait passer cela pour de la distraction. Sans doute l’une des rares vérités qu’elle pouvait offrir actuellement. Elle était distraite, à côté de ses baskets. Probablement pas apte à travailler, quand bien même elle avait assuré que oui. Elle n’était qu’infirmière après tout et l’hôpital avait besoin de personnel. Ils n’avaient pas fait les regardants. La mention du chocolat la fit doucement sourire, même si cela eut le don de raviver sa culpabilité. « Le service ne risque pas de se casser la figure si on prend une pause ? » Elle dut s’assurer que non avant de poser ses fesses sur une pile de cartons dans un soupir las. « Ok, Professeur Lupin. » Elle ne dirait jamais non à du chocolat, en éternelle gourmande qu’elle était. Ça, et le fait qu’elle se nourrissait de snacks plutôt que de vrais repas depuis bien trop longtemps pour tenir la route avec son quota d’énergie. Ça l’avait toujours fait sourire de voir Lily dégainer des douceurs de ses poches, l’effet de surprise qui parvenait à adoucir tous les cœurs parmi les patients. La française estimait avoir beaucoup à apprendre de sa collègue, surtout dans son approche avec les enfants. Elle pouvait calmer toutes leurs angoisses avant que ne vienne la piqûre. Une comparaison qui s’appliquait aussi ici. Pendant un instant, Albane s’était sentit soulagée. Jusqu’à ce que la brune ne l’incite à la discussion, une simple mention qui suffisait à la braquer ces derniers temps. « Ils ne pensent pas ça uniquement parce que j’ai récupéré les heures de tout le monde. » Elle ne s’en vantait pas particulièrement, n’attendait rien en retour. C’était plutôt pathétique en fait, d’enchaîner les services -même les plus moisis- pour ne pas avoir à rentrer chez elle. « Oui, c’est bon. Je sais pas où j’avais la tête. C’est presque une bonne chose que j’aie vérifié maintenant, j’aurais pas été très utile si cela avait été vraiment urgent. » Mieux valait en rire, désamorcer cet égarement plutôt que d’y voir une quelconque gravité. Non, comme souvent ces temps-ci, Albane voulait tout omettre. « Je crois que j’ai besoin de vacances à l’autre bout du monde. Et d’une bouteille de vin ou deux. » Dont le premier verre suffirait à la faire ronfler sur la table. « J’ai vu assez d’enfants malades pour le moment. » finit-elle par souffler.

@Lily Keegan


 
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Message(#)(albane) ten thousand rocks on the lake EmptyDim 28 Aoû 2022 - 1:06

Lily ne croit pas que l’humanité a un bon cœur. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, elle a abandonné l’idée, parce que son père est un parfait exemple du contraire, parce que Joseph n’est pas mieux en son genre, parce qu’elle est tout simplement la pire en la matière et qu’elle n’a fait que prendre exemple sur Alfie. Alors, quand tout dans l’attitude d’Albane traduit sa culpabilité, elle ne peut que croire ce qu’elle voit et finalement tenter de découvrir par elle-même la véritable cause de tout ceci. Chacun se rend coupable de beaucoup de choses au quotidien, mais peu ont réellement de l’importance, alors c’est son rôle de deviner dans quelle catégorie se trouve la jeune française, celle qu’elle considère véritablement comme une amie ou, tout du moins, une collègue respectée. « Visiblement non. » Tu aurais dû répondre, oui, Albane. Elle tente de sauver les meubles en mettant en avant sa distraction, théorie en laquelle Lily aurait pu croire, si elle avait été donnée un peu plus tôt, avant que son amie se retrouve dos au mur (littéralement). Sans y aller de son propre commentaire, Lily se contente de souffler doucement, sans laisser sous-entendre aucune de ses pensées. Elle est une infirmière fatiguée, rien de plus, et c’est justement parce que sa vocation est de venir en aide à autrui qu’elle tente de temporiser la situation et d’au moins faire semblant d’aller dans le sens d’Albane. « Le service ne risque pas de se casser la figure si on prend une pause ? » - “On reste toujours là en cas d’urgence.” Et officiellement, surtout, elles ne prennent pas la moindre pause, même si Lily prend la peine de faire un pas en arrière et demander à un visage familier de s’occuper du pansement du jeune garçon, ne voulant pas l’abandonner et encore moins lui en donner l’impression. Elle expliquera plus tard pourquoi elle ne pouvait pas s’en occuper elle-même, si jamais on lui pose même la question. Peu importe.

Seule Albane occupe ses pensées pour l’heure, en témoigne la proposition d’un simple carreau de chocolat à croquer qu’elle lui fait - moyens du bord obligent. Si elles avaient été chez elle, elle aurait été une bien meilleure hôte, à n’en pas douter. « Ok, Professeur Lupin. » Albane a soupiré, Lily en rigole désormais. Elle espère simplement que la ressemblance entre eux s’arrête au carreau de chocolat. “Si seulement tu pouvais être un sorcier, Harry.” Elle reprend donc dans un sourire, filant la métaphore fantastique. Si seulement elle avait elle aussi sa baguette magique, elle pourrait sans doute arranger bien des choses dans cet hôpital et ailleurs. Alors, si elle la discussion s’engager d’un côté, Lily en profite aussi pour souligner ce qui est à ses yeux une évidence, à savoir que personne ne reproche quoi que ce soit à Albane dans son dos, à commencer par le fait qu’elle puisse produire moins d’efforts que d’autres. Oh, si leurs collègues le pensaient alors Lily ne l’aurait pas dit pour autant ; mais elle se serait contentée de ne pas statuer le contraire. « Ils ne pensent pas ça uniquement parce que j’ai récupéré les heures de tout le monde. » - “C’est pour ça que tu l’as fait ? Pour pas qu’on puisse t’en faire le reproche ?” La tête de la brune se penche doucement, empathique. Albane a une histoire difficile, et il n’y a rien qui puisse être oublié simplement d’un claquement de doigts. Il est normal que cela se ressente sur son travail, ne serait-ce parce qu’elle est purement humaine.

« Oui, c’est bon. Je sais pas où j’avais la tête. C’est presque une bonne chose que j’aie vérifié maintenant, j’aurais pas été très utile si cela avait été vraiment urgent. » Si elle disait la vérité, elle aurait tâté sa poche. Pour s’assurer que les médicaments y sont toujours (stupide habitude humaine qui ne fait pas de sens, certes, aucun médicament n’a osé se carapater sur ses quatre jambes jusqu’à aujourd’hui), pour appuyer ses mots, pour prouver à Lily qu’elle ne dit pas uniquement ces mots pour lui faire plaisir. Mais elle n’en fait rien, se contentant d’un sourire qui, aussi beau soit-il, ne fait pas tout. “Tant mieux.” Elle sourit donc à son tour, n’ayant pas le droit de proférer des accusations à son égard ; n’en ayant pas la moindre envie non plus. « Je crois que j’ai besoin de vacances à l’autre bout du monde. Et d’une bouteille de vin ou deux. » Ces quelques mots, Lily les comprend parfaitement, mais ils ne lui font pas oublier toute la situation pour autant. “Des vacances ? Quelle idée.” Lily siffle, moqueuse. Elle en voudrait elle aussi, pour des raisons assez évidentes, mais elles sont bien difficiles à obtenir. “J’ai eu un traitement pour lequel j’avais interdiction formelle de boire la moindre goutte d’alcool, ça a été une vision de l’enfer à mes yeux. Je suis sûre d’avoir vu les bouteilles de vin se moquer de moi, un jour, à la maison.” En d’autres mots: elle aussi, elle tuerait pour quelques bons verres de bons vins. En d’autres mots, aussi, elle tend la perche à Albane et avec elle une excuse supplémentaire ; ou peut-être l’occasion parfaite pour lui dire qu’elle prend un traitement, elle aussi, et qu’elle a oublié son ordonnance chez elle ou Dieu sait quoi encore. Si seulement Lily pouvait se souvenir quel médicament tenait sa place à cet endroit bien précis, cela lèverait le voile sur toutes ses interrogations ou presque. « J’ai vu assez d’enfants malades pour le moment. » - “Tu le penses vraiment ? Arrêter, je veux dire ?” De questions ciblées à d’autres plus spontanées, Lily slalome sans le moindre mal entre les deux, ne sachant éternellement pas sur quel pied danser avec la française.
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Message(#)(albane) ten thousand rocks on the lake EmptyDim 4 Sep 2022 - 23:15

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I guess I'll never understand the fears I hold in my own hands, cause all of this was so unplanned, I'm falling. I've focused too much on the past and now I'm stuck in my own ways without a hand for me to take. It's not as simple as I thought to bare the burdens of the lost. If I seek help I'm seen as weak, so I'll just grovel at deaths feet. It's not as simple as I thought

Prendre une pause. Un concept tellement basique, et pourtant tellement difficile. Assise sur sa caisse, les médicaments incriminants dans une poche et les médicaments excuses dans l’autre, Albane se sentait comme si elle venait de courir un marathon. Elle devait reprendre son souffle, ses esprits, essayer à tout prix de se sortir la tête de l’étrange torpeur dans laquelle elle était enfoncée depuis trop longtemps. Elle avait failli se faire choper et ne savait pas quoi faire d’autre à part donner des excuses et prétendre être juste à côté de ses baskets. C’était certainement ce qui la sauvait, le fait que ce ne soit qu’un semi-mensonge. Il y avait des moments où Albane se demandait comment est-ce qu’elle tenait encore debout, comment est-ce qu’elle parvenait encore à faire face au reste du monde qui continuait quand elle était coincée dans sa spirale infernale. Ce serait effectivement beaucoup plus simple si elle pouvait juste avoir une baguette magique, être capable de mieux contrôler l’environnement qui l’entourait. « J’attends toujours ma lettre pour Poudlard malheureusement. » Depuis le temps, Albane avait fini par se rendre à l’évidence qu’elle était bel et bien une moldue qui n’avait d’autre choix que de se débrouiller avec les moyens du bord, tout aussi humains soient-ils. Cela impliquait de ne pas pouvoir arrêter le temps, le remonter, se dédoubler, rendre le monde silencieux, ou manipuler leurs souvenirs. Toutes ses missions de la journée devaient être accomplies à la simple force de ses mains et de ses jambes, même quand celles-ci fatiguaient à cause des services enchaînés sans le moindre égard pour son épuisement physique ou moral. « J’ai peut-être voulu rendre service quelques fois. Mais c’est surtout que… l’hôpital a un côté réconfortant, par moment. J’imagine que ça permet de relativiser. » Elle ne voulait pas rentrer chez elle la française, retrouver la solitude. Ici, elle était demandée, utile, faisait face à tellement de malheurs qu’elle ne se sentait pas la seule au monde à avoir été frappée par l’injustice. Mais la fatigue dans le milieu du médical, ce n’était jamais bon signe. Cela menait à une perte de vigilance, de patience, de réactivité. C’était un coup à être un fardeau plutôt qu’aider et à choisir, Albane préférait être perçue ainsi plutôt que comme une employée aux agissements suspicieux.
Elle ne parvenait pas à traduire l’expression collée sur le visage de Lily. C’était toujours ce même masque souriant et avenant qu’elle lui connaissait, pourtant, il y avait quelque chose d’autre. Peut-être de l’inquiétude, ou de la curiosité. La française ne savait pas trop, préférant se voiler la face et profiter du calme tout relatif de la réserve. Et dans cette direction de mensonge, évidemment que les vacances feraient bien. Loin, très loin d’ici, avec tellement de vie que Bane en oublierait sa propre réalité le temps de quelques jours. En réalité, elle se rabattrait certainement sur l’alcool à outrance, sur les sorties, sur tout ce qui pouvait lui mettre la gueule de travers en dépit du réveil douloureux auquel elle aurait droit. Elle perdrait sans doute les pédales si elle n’avait plus cette échappatoire, et la perspective d’être privée d’alcool la fit grimacer avec franche spontanéité. « Je suis désolée. Ça a dû être absolument horrible. J’espère que tu pourras te venger sur tes bouteilles un de ces jours. » Tout dépendrait de la durée du traitement, probablement. Ou du problème, ce qui la fit lancer un regard appuyé à sa collègue, la curiosité prenant le dessus. Elle ne se souvenait pas de l’avoir vue absente de l’hôpital, ou bien en mauvais état récemment. « Ce n’est… rien de grave au moins ? Ce traitement ? » Elle ne voulait pas se montrer indiscrète, ravalerait ses questions au moindre signe de blocage de la part de la brune. Ce n’était sans doute pas sa place de demander des choses pareilles. A force de passer le plus clair de ses journées avec ses collègues, l’infirmière peinait parfois à déceler les limites. Pourtant, il n’y avait personne d’autre à qui il vaudrait mieux parler des difficultés liées au travail. Si bien que la question en retour la surprit, lui fit hausser un sourcil. Albane, arrêter d’être infirmière ? Jamais. C’était sa vocation. « Pas le boulot. Mais le service de pédiatrie, très probablement. Ce n’est pas les postes à pourvoir qui manquent partout dans l’hôpital. » Et puis elle n’aurait pas l’impression de voler des médicaments à des enfants, littéralement. Une pensée culpabilisatrice qu’elle s’efforça de ravaler, comme de peur que cela se lise sur son visage. « Mais pas aujourd’hui, promis. Tant qu’à prendre une pause, je vais peut-être juste m’échapper pour fumer une cigarette avant de reprendre. » Ce serait une excuse pour repasser par les vestiaires et planquer les médicaments. « Enfin, si tu veux bien me couvrir. » S’il te plaît ?

@Lily Keegan


 
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Message(#)(albane) ten thousand rocks on the lake EmptyJeu 15 Sep 2022 - 15:20

« J’attends toujours ma lettre pour Poudlard malheureusement. » Nul doute pourtant qu’Albane aurait excellé dans l’art de la dissimulation. Sans la moindre preuve à son actif, Lily en est pourtant déjà bien persuadée. Elle n’a pas la moindre preuve, de près ou de loin, mais son intuition lui hurle qu’Albane ne lui dit pas tout et il n’existe que très peu de raisons pouvant expliquer un mensonge, dont aucune d’elle n’arrive à plaire à une amie et collègue telle que la Keegan. Trop proches pour être des inconnues qui se souhaitent à peine bonjour dans les couloirs, elles ne le sont pourtant pas assez pour partager dignement chaque pan de leurs vies et ainsi expliquer le besoin de garder de maigres parts d’intimité. Non. Ce n’est pas ça. « J’ai peut-être voulu rendre service quelques fois. Mais c’est surtout que… l’hôpital a un côté réconfortant, par moment. J’imagine que ça permet de relativiser. » A ces mots pourtant, Lily hoche la tête. Travailler au milieu des maladies et des blessures en tout genre, plus ou moins mortelles, leur permet de s’endormir le soir venu en s’estimant au moins chanceuses d’être encore en vie et, surtout, en bonne santé. Albane n’est peut-être pas mère, mais elle connaît la mort de près, et travailler au milieu des plus jeunes permet sûrement de lui redonner le sourire, en plus d’une simple capacité à relativiser. “Et les enfants se plaignent souvent bien moins que les adultes.” Elle ne dira jamais que travailler en pédiatrie est plus facile qu’ailleurs - elles doivent faire face à des problèmes bien différents - mais c’est au moins une partie de leur travail qui est différente. En réalité, seuls les parents sont incontrôlables, mais ça fait encore beaucoup trop de personnes sûrement. “Mais personne ne remet en question le travail que tu fais ou le temps que tu passes ici. Si jamais tu avais besoin de l’entendre, ou non, mes mots restent les mêmes.” Le visage un peu plus fermé, Lily lui assure ces mots les yeux dans les yeux. Elle ne doit pas régir sa vie selon autrui, ou cela la mènera directement à sa perte.

Pour détendre l’atmosphère, et sûrement pour calmer ses propres pensées au passage, Lily n’hésite pas à parler de cette horrible période de sa vie pendant laquelle elle a été forcée de se tenir éloignée des bouteilles d’alcool. « Ce n’est… rien de grave au moins ? Ce traitement ? » La brune affiche aussitôt un sourire rassurant, avant d’y ajouter les mots allant avec: non, qu’elle ne s’en fasse pas, cela n’avait absolument rien de grave et c’était bien plus encombrant que quoi que ce soit d’autre. Ce qu’elle se garde bien d’ajouter, par souci de ne pas remuer des souvenirs difficiles bien plus que par véritable secret, c’est que le traitement en question était simplement sa grossesse, laquelle n’a pas eu le temps d’arriver à terme. Pendant quelques semaines, pourtant, elle a porté en son sein la vie et s’est imaginée devenir mère, sans qu’il n’y ait rien de plus normale à ses yeux. Aujourd’hui, et de façon assez évidente, c’est une histoire passée.

Dans le même élan curieux, c’est au tour de Lily de la questionner sur son avenir dans le métier, soucieuse qu’elle puisse penser à changer de vocation et qu’elle perde ainsi une collègue qu’elle estime sincèrement - et qu’elle peut aussi garder à l’oeil, étant dans le même service qu’elle. « Pas le boulot. Mais le service de pédiatrie, très probablement. Ce n’est pas les postes à pourvoir qui manquent partout dans l’hôpital. » - “Non, bien sûr. Je comprends.” Autant son envie de soigner d’autres personnes que des très (trop) jeunes patients chaque jour que l’idée qu’il y a encore beaucoup de postes à pourvoir au sein de l’hôpital. Justement, cela n’a rien d’une simple idée. “Je te verrais bien aux urgences. Ça n’engage que moi, c’est sûr.” Ces mots ne sont pensés qu’à moitié, en réalité, alors qu’elle a au contraire du mal à imaginer Albane travailler sous une pression constante. C’est bien plus une question dissimulée que tout autre chose, au final, alors que l’australienne pose ses mains dans le creux de ses coudes, bras repliés autour de son torse, attendant la réponse de la française à ce sujet. Non, bien sûr qu’elle n’oublie pas pourquoi elles ont commencé une discussion impromptue autour des médicaments en premier lieu. « Mais pas aujourd’hui, promis. Tant qu’à prendre une pause, je vais peut-être juste m’échapper pour fumer une cigarette avant de reprendre. Enfin, si tu veux bien me couvrir. » La brune jauge son regard un instant, n’ayant pourtant rien à ajouter à cela, et voulant encore moins l’accompagner dehors pour fumer - trop peu pour Lily Keegan, bien sûr. Elle ne s’empoisonne pas de cette manière. “Bien sûr. Tu as l’air d’en avoir besoin.” En d’autres termes ? Elle transpire la culpabilité et la peur. “Après toi.” La porte, retenue ouverte d’un bras, laisse le champ libre à Albane pour passer devant Lily, et cette dernière de juger les traits tirés de son visage d’un peu plus près encore.
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Message(#)(albane) ten thousand rocks on the lake EmptyJeu 22 Sep 2022 - 23:29

rocks on the lake

I guess I'll never understand the fears I hold in my own hands, cause all of this was so unplanned, I'm falling. I've focused too much on the past and now I'm stuck in my own ways without a hand for me to take. It's not as simple as I thought to bare the burdens of the lost. If I seek help I'm seen as weak, so I'll just grovel at deaths feet. It's not as simple as I thought

Quand elle avait commencé à travailler à l’hôpital, Albane avait eu la naïveté de se dire qu’elle faisait partie de ces héros du quotidien, ceux qui faisaient une différence. Mais maintenant, elle savait surtout que même le plus qualifié des médecins ne saurait rien faire contre la fatalité. La même qui frappait tous les jours, que ce soit par des accidents, par des maladies soudaines, ou parfois juste le temps d’un claquement de doigts. Il fallait savoir admettre quand ils ne pouvaient plus rien faire et dans le cas des enfants, c’était souvent le pire. Les petits humains étaient bien trop jeunes pour réaliser combien ce n’était pas juste, ce qui leur arrivait. Si Albane avait atterri sur ce sujet de discussion afin de détourner l’attention, la sincérité restait la même ; le service pédiatrique lui semblait bien trop lourd à porter sur les épaules, ces derniers temps. Elle offrit une moue triste à Lily, ne pouvant qu’être d’accord. Qu’ils ne se plaignent pas autant ne leur rendait pas service, en réalité. Mais ils pensaient bien faire, ne réalisaient pas à quel point ce qui leur arrivait n’était pas normal. « Je n’ai jamais rien eu contre les personnes qui se plaignent. » Elle-même adorerait pouvoir le faire plus librement, sans se censurer automatiquement. Elle avait moins à justifier en gardant son sempiternel sourire et en disant oui à tout, surtout quand il s’agissait de gratter des heures supplémentaires. « Merci Lily. » Elle n’avait pas à la rassurer, à se préoccuper de ses sentiments quand vraisemblablement la française ferait mieux d’être n’importe où ailleurs plutôt qu’ici. Albane n’avait aucune idée de si elle croyait pleinement à ses paroles ; mais ils faisaient du bien.
Le fait est que malgré sa volonté d’être ouverte et chaleureuse, l’infirmière ne pouvait pas s’empêcher de poser des barrières pour se protéger. Elle ne partageait que très peu sur sa vie privée, ne laissait que rarement filtrer des informations personnelles. Et au final, il semblait que cela soit réciproque. Car aussi légère que soit cette discussion sur les bouteilles de vin, leur métier les rendait qualifiées à imaginer le plus anodin comme le pire comme raisons qui empêcheraient de boire de l’alcool. Lily ne lui offrit aucune réponse, seulement un sourire rassurant. De quoi endormir toute forme d’inquiétude sans tarir la curiosité naissante. Cette même curiosité qui allait à double sens, initiait des questions dont elle n’était pas sûre de comprendre la nature. Ou des suggestions. Les urgences, par exemple. Un lieu par lequel passait chaque nouveau médecin ou infirmier durant sa formation, qui était soit redouté comme la peste soit pris à cœur. Les urgences ne dégorgeaient jamais, étaient une fourmilière où chaque seconde comptait. « Pourquoi pas. J’imagine que ce serait plus simple de ne pas avoir à suivre les patients sur le long-terme. » Elle n’aurait pas le temps de nouer un lien émotionnel avec eux s’ils venaient à passer l’arme à gauche. Une réponse qui aurait pu paraître insensible mais qui était tout le contraire, en réalité. Et une partie de son être ne put s’empêcher de penser au fait qu’aux urgences, les stocks de médicaments seraient bien plus accessibles. Les médicaments, ou sa principale raison de fuir la réserve maintenant avant d’être prise sur le fait. L’excuse pour partir n’était pas glorieuse, la tentative de sortie non plus. Albane avait une désagréable impression qui la prenait aux tripes, celle d’être examinée de près. Comme si son crime était évident. Mais ce n’était pas ce que Lily voulait dire, n’est-ce pas ? Elle voulait juste faire comprendre que la française avait besoin d’une pause, devait avoir une petite mine. Ce n’était probablement que ça. « Promis, je reviens tout de suite après. » Elle tenta de lui sourire, mais son rictus lui donnait une sensation étrange alors qu’elle passa devant le nez de la Keegan, la frôlant d’un peu trop près. Et plus elle se rapprocha, plus elle eut envie de disparaître vite dans le couloir, toute forme de sérénité envolée. Elle n’était décidément pas faite pour ce genre de déviances.

@Lily Keegan


 
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