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 (albane) sometimes i smile to keep things easy

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Message(#)(albane) sometimes i smile to keep things easy EmptyVen 12 Aoû 2022 - 12:29

Il y a Eleonora. Qui est une amie d’Ethel.
Il y a une Yasmine. Qui est une amie de tous ceux qu’il connaît.
Finalement, il n’y a personne.

Les douleurs ne se sont pas effacées comme par magie, rien n’a disparu simplement parce qu’il le voulait et ses muscles tout entier semblent fondre à l’intérieur de sa chair tant la douleur est insupportable. Quarante deux kilomètres était une idée à la con, tout le monde le lui dira, mais aucun n’aura à savoir que cette idée à la con l’a mené jusqu’à l’hôpital, jusqu’à taper à la porte des urgences pour avoir une nouvelle dose de Dieu sait quoi, un truc en intraveineuse ; n’importe quoi. Il n’est pas médecin, n’y connaît rien, se demande à peine quel muscle il entraîne lorsqu’il pousse(ait) de la fonte. Tout ce qu’il sait, ce sont les médicaments qui arrivent à lui faire penser à autre chose qu’à la douleur et qui lui font reposer les pieds sur Terre, quand il n’est pas occupé à divaguer. C’est une maigre conséquence, en comparaison de tous les bienfaits des cachets qu’il avale.

Tout ce que je demande, c’est une dose supplémentaire. J’en prends déjà, je connais les risques, mais si c’est ce qu’on me donne en temps normal, c’est que y’a bien une putain de raison à ça.Oxy, le mot clé qu’il se retient bien de prononcer à voix haute, même alors qu’il perd son calme et hausse le ton contre un personnel hospitalier qui n’a rien demandé et se contente simplement de faire son travail. Il sait, il sait, mais dans ce genre de situation, se contrôler est le cadet de ses soucis, surtout alors qu’il a entamé une phase de négociation dans laquelle il ne peut que perdre. Si les médecins ne veulent pas lui donner une nouvelle dose d’Oxy, alors il pourra cordialement aller se faire foutre et tout ce qu’il va gagner, c’est le droit d’être attaché ou renvoyé manu militari, peu importe qu’il soit rentré par la porte des urgences ou non. Sur son lit, au beau milieu du couloir, il s’agite et s’énerve, se moque pertinemment de la poche d’hydratation qu’on veut lui coller parce que ça semblerait plus sage, après un tel effort. Il en a bu, des putains de bouteilles d’eau, et là n’est pas le problème. Ses jambes sont tremblantes, ses doigts et orteils rougis à force d’être resserrés, maigre tentative de dévier la douleur. Lorsque Rhett grogne, c’est autant à cause d’un nouveau pic de colère que de douleur.

Vous énerver ne changera rien.
On ne peut pas vous en donner sans l’accord de votre médecin.
C’est un médicament à haut risque, personne ne peut vous en délivrer comme ça.


Il ne fait que s’énerver un peu plus, balancer sa tête contre son oreiller, jurer contre Yasmine qui ne travaille plus à l’hôpital et contre Leo qu’il ne peut décemment pas appeler à une telle heure, surtout pour qu’elle lui donne des médicaments moins puissants. Leur grande quantité ne serait pas suffisante pour contrebalancer leur dosage. C’est de l’Oxy dont il a besoin ; c’est de l’Oxy qu’il demande une fois de plus, débordé, à bout de nerfs, la voix quasi suppliante maintenant qu’il abandonne l’escalade de la colère. “Je sais ce que je fais, s’il vous plaît.” Ils ont déjà tous lu l’overdose dans son dossier, sûrement, de toute façon. Il peut toujours tenter de mentir, même si cela ne le mènera sans doute nulle part.

@albane dumas (albane) sometimes i smile to keep things easy 2390413160
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Message(#)(albane) sometimes i smile to keep things easy EmptyVen 19 Aoû 2022 - 10:34

keep things easy

The voices in my right brain are kinda funny. They tell me, "Take a deep breath, it's always sunny". But where I leave the lights on, it's so obvious that my life's pretty plain. I take my pills and I'm happy all the time, I'm happy all the time

« Albane. Y en a un pour toi. » Sarah, sa collègue, lui balança un sourire amusé avant de repartir dans le feu de l’action. Il était tard, la française avait encore endossé un shift de nuit. Elle en faisait beaucoup ces derniers temps, la paye la motivant à sacrifier ses journées et sa vie sociale par la même occasion. Et qui disait travail de nuit disait aussi situations délicates. Il y avait les vrais accidents, puis les catastrophes causées par l’alcool, la drogue, la violence qui en découlait. La police avait une résidence quasi permanente aux urgences passé 23h, entre les constats, les dépositions et les arrestations. Les patients chaotiques aimaient choisir cette heure pour atterrir chez eux et depuis bien trop d’années, il était devenu de notoriété commune que Albane était l’infirmière parfaite à appeler quand certains se faisaient trop difficiles. C’était presque un jeu pour la plupart de ses collègues de voir combien de temps elle mettrait à désamorcer certaines bombes. Elle, cela ne l’amusait pas vraiment ; c’était sans doute ce qui la rendait aussi efficace. Elle ne s’amusait pas de la peur de ses patients, de leur détresse ou de leur angoisse. Elle leur trouvait une humanité même dans les pires comportements. Sa naïveté naturelle, certainement.
Sarah lui avait indiqué le couloir. La nuit était agitée, les forçant à accumuler les lits où ils trouvaient de l’espace en attendant de pouvoir les traiter, admettre ou renvoyer chez eux. Cela lui serra le cœur de voir qui était le patient difficile du soir. Hartfield. Elle n’avait pas besoin de savoir de quoi il s’agissait mais par acquis de conscience, la française attrapa le dossier médical avant toute chose pour confirmer ses suspicions. « Bonsoir Rhett. » Ce n’était pas sa première visite aux urgences, même si les raisons avaient été multiples. Du bout des doigts, elle parcourut les faits qu’elle connaissait déjà, jusqu’à tomber sur la ligne rajoutée le jour-même. « Un marathon, carrément. Je suis admirative. » Elle ne tiendrait pas deux kilomètres durant ses meilleurs jours. C’était ça aussi d’avoir commencé à fumer plus qu’il ne le fallait. Les mauvais choix venaient avec des conséquences. Dans le cas de Rhett et selon ce qu’elle lisait, il devait subir les douleurs musculaires, les campes, les nausées selon lui. Le personnel médical avait ajouté les tremblements et l’agitation. Cela ne faisait aucun doute que si une prise de sang ou une analyse d’urine étaient faites, les traces d’opioïdes seraient là. « Tu sais qu’aucun médecin ne te donnera quoique ce soit. Tu as tous les symptômes du manque. » Et quand les anti-douleurs étaient pris sur le long terme, ils devenaient leur propre source de douleur, empêchant de régler le problème à sa source. « Je peux essayer de convaincre le médecin de te prescrire de la méthadone pour te soulager. Mais ce serait avec un suivi, et ce serait afin de te sevrer définitivement. » Elle lui offrit un regard désolé. C’était son rôle, d’être professionnelle, d’aider à le soulager. Sauf que ce regard de souffrance, elle ne le connaissait que trop bien. Elle le subissait chaque fois qu’elle avait la force mentale de dire non à sa chère morphine, jusqu’à ce que la douleur physique la fasse plier. L’unique différence entre eux était qu’elle était de l’aitre côté du voile, là où elle pouvait faire main basse sur les cachets qui lui étaient refusés à lui. Les solutions existaient, elle le savait. Mais elle n’en ferait rien, parce qu’elle avait besoin de l’euphorie médicamenteuse. A tout prix.

@Rhett Hartfield


 
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Message(#)(albane) sometimes i smile to keep things easy EmptyVen 19 Aoû 2022 - 20:45

« Bonsoir Rhett. »

Il aime être connu et reconnu, bien sûr qu’il aime ça. Il adore, même. Il jubile dès qu’on associe son visage à son prénom, à son succès, à son histoire. Il vit pour la gloire et pour cette éternelle sensation grisante qui y est associée. Ce soir, pourtant, il n’y a rien de grisant dans ces salutations polies et ce visage qu’il reconnaît, lui aussi. Simplement, ils ne se connaissent que dans l’antre de l’hôpital, rendez-vous quasi mensuel qu’il aimerait être capable de louper, d’oublier, d’abandonner. S’il est là ce soir encore, c’est qu’il n’en a pas eu la force. De la tête, la mâchoire toujours contractée, il improvise un salut en retour, sachant déjà qu’elle n’y est absolument pour rien dans ce qu’il traverse.

« Un marathon, carrément. Je suis admirative. » - “Une santé de fer, hein.” Hartfield fait de l’humour, ses doigts crispés maltraitant le tissu du lit sur lequel il se retrouve, ayant l’impression de brûler de l’intérieur tant il a chaud, tant ses muscles semblent encore être en plein effort alors que le marathon était il y a de nombreuses heures de cela déjà. Il est bien plus à l’article de la mort (exagération typiquement masculine que voilà) qu’en pleine santé, le sportif australien qui prend la peine de vérifier qu’il a toujours son petit bol non loin, au cas où lui reviendrait l’envie de vomir. « Tu sais qu’aucun médecin ne te donnera quoique ce soit. Tu as tous les symptômes du manque. » Il sait, oui. Il sait parce que ce ne sont pas seulement une accumulation de symptomes qui trouvent leur source dans la même pathologie par le plus pur des hasard: il est en manque. Il est en manque parce qu’il a pris plus de médicaments qu’il ne l’aurait dû suite au marathon ; il est d’autant plus en manque qu’il en a bien trop besoin ce jour, ayant joué au con avec un peu trop de succès. Il ne répond rien, face à un mur contre lequel il n’a pas le moindre pouvoir. Qu’on reconnaisse son visage n’y changera rien, mais ce n’est pas pour autant qu’il peut se résoudre à abandonner: ce n’est pas un caprice, c’est un véritable besoin. « Je peux essayer de convaincre le médecin de te prescrire de la méthadone pour te soulager. Mais ce serait avec un suivi, et ce serait afin de te sevrer définitivement. » Il ferme douloureusement les yeux, uniquement pour qu’ils roulent d’agacement derrière ses paupières closes. Ce serait comme prendre un doliprane pour une hémorragie: parfaitement inutile. “S’il te plaît. Tu me vois, tu sais bien que je suis pas un camé ou… Ou je sais pas, moi.” Elle sait qu’il ne vient pas jouer la comédie, elle sait qu’il ne vient pas jusqu’ici avec l’aspiration de semer le trouble et de quémander l’attention d’un personnel déjà surchargé. S’il le pouvait, il ne mettrait jamais les pieds dans cet hôpital, pas du genre douillet ni même alarmant en temps normal. “J’en ai déjà eu. Ça faisait rien.” Il y a des années de cela, quand un médecin avait jugé bon de lui dire qu’ils pourraient ensemble commencer à le sevrer des médicaments. Vaste illusion. “Albane, il plisse des yeux pour lire le prénom marqué sur son torse et s’assurer de ne pas commettre d’impair ça restera entre nous. C’est juste pour ce soir. Ma prescription reprend en fin de semaine.” Il ne ment pas, Hartfield. Il ne sait pas le faire, de toute façon. Il ne précise simplement pas qu’il a appris à se débrouiller pour doubler ses prescriptions, voilà tout. Il dit simplement qu’il pourra de nouveau avoir ses médicaments de façon parfaitement légale une fois la fin de semaine approchée, ce qui est vrai. Autant vrai que lui a l’impression de crever. “Je veux pas faire perdre de temps à personne.” Il le jure, sur la tête d’un Dieu qu’il prie une fois tous les deux à trois ans ; il le jure d'une voix basse et d'un arrangement qui ne regarde qu'eux.
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Message(#)(albane) sometimes i smile to keep things easy EmptyJeu 25 Aoû 2022 - 11:43

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The voices in my right brain are kinda funny. They tell me, "Take a deep breath, it's always sunny". But where I leave the lights on, it's so obvious that my life's pretty plain. I take my pills and I'm happy all the time, I'm happy all the time

Elle était certainement la personne la moins qualifiée au monde pour faire face à quelqu’un comme Rhett. Probablement car elle était en aussi piteux état que lui, en réalité. L’unique différence entre eux deux était qu’elle pouvait se fournir comme bon lui semblait quand lui devait se plier au bon vouloir des médecins. Un avantage qui ne durerait de toute manière pas, qui était encore une question de semaines. Chose que l’infirmière préférait éviter, se mettant des œillères. Au quotidien, cela fonctionnait bien. Cela lui permettait de tenir. Mais maintenant, elle était en face de Rhett, se retrouvait au pied du mur. Il y avait la bonne chose à faire, celle qui était inscrite dans le code de conduite aussi bien médical qu’éthique. Il y avait la volonté de vraiment aider sur le long-terme, de soigner. Sauf que de l’autre côté, la partie de son être qui débordait de compassion se savait capable de céder face aux bonnes paroles, de prendre un risque qu’il ne faudrait pas. Parce qu’elle comprenait ce qu’il ressentait, elle l’imaginait assez bien. Le plus tragique étant qu’elle n’avait jamais été aussi loin dans le sevrage pour l’avoir expérimenté à ce point elle aussi. Son naturel sourire doux se mua en quelque chose de plus sombre alors qu’elle balança son regard par-dessus son épaule. Pour surveiller qu’ils étaient seuls, oui. Mais aussi pour échapper à ces yeux suppliants. « Tu es dépendant. Ce n’est pas de ta faute. » C’était un cas relativement fréquent, en réalité. Commencer les opioïdes pour une raison parfaitement légitime, devenir accro aux sensations, renouveler la prescription, jusqu’à ce que le corps s’y accoutume. C’était plus rapide que l’on ne pouvait le croire. Une question de chimie plus que de volonté ; aucun être humain n’avait envie de prendre une décision qui le ferait inévitablement souffrir. Elle non plus, n’avait rien fait. Cela ne rendait son discours que d’autant plus hypocrite, autant que cela lui serra le cœur. La méthadone, tous ces traitements de substitution. Ils s’y accrochaient parce que cela sonnait comme la solution miracle. Mais si cela ne faisait rien, alors qu’est-ce qu’il leur restait ? « Ce serait mieux que rien. » Sans doute. Selon les chercheurs qui avaient mis ces substances au point. Si elle avait été médecin, elle aurait sans doute prescrit ces cachetons, aurait essayé de faire preuve d’autorité en affirmant que ce serait la seule et unique fois. Mais elle était juste une infirmière, de confiance peut-être, juste pas avec assez d’autorité pour ces décisions. Ce qu’elle avait en sa possession et la manière dont elle l’avait obtenu pourrait non seulement lui faire perdre sa licence, mais aussi la mettre derrière les barreaux. Pourtant, elle pourrait dépanner si ce n’était qu’une question de jours. Elle pourrait faire un effort, se procurer un flacon de plus. Avec l’hiver, elle pourrait même revenir aux seringues. Ce serait plus discret. « Même en admettant que je puisse aider… je ne pourrais rien faire pour toi. Pas ici, du moins. Je peux pas courir ce risque. » Elle se frotta le visage nerveusement. Elle ne lui tournerait pas le dos. Il y avait déjà beaucoup de choses qui la tenaient éveillée la nuit, ce n’était pas pour recommencer ici. « Et si… si je venais à te donner quelque chose, j’ai besoin de savoir que cela ne deviendra pas une habitude, et que personne ne le saura. » Elle était assez naïve pour faire confiance, et malgré tout elle ne pouvait pas occulter les risques. C’était après tout la première règle : ne jamais faire confiance à un addict.

@Rhett Hartfield


 
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Message(#)(albane) sometimes i smile to keep things easy EmptyLun 29 Aoû 2022 - 21:40

Il ne demande jamais rien, Rhett. Parce qu’il a l’habitude de se débrouiller seul, parce qu’il ne nourrit pas des rêves de grandeurs non plus - aucune grandeur qui puisse être donnée à sa personne, du moins. Ce soir, pourtant, il n’a pas le choix, bien qu’il y ait longtemps réfléchi, par peur et par honte de se retrouver entre ces murs, jugé, infantilisé et, surtout, trop peu écouté. Il a le diagnostic et le remède à y apporter, pourtant. Tout pourrait être si simple, si ce n’était pas aussi illégal. « Tu es dépendant. Ce n’est pas de ta faute. » - “Je suis pas dépendant.” Il ment éhontément, s’énerve peu à peu comme s’il se trouvait sur le terrain et qu’un carton rouge allait suffire pour qu’il se calme sur un banc, seul, au coin, tel un gamin. Si métaphore sportive il devait y avoir, ce serait celle d’un test de dopage duquel il ne saurait sûrement pas passer au travers, même si le manque se fait intensément ressentir chez lui. Les appareils en tout genre verraient son rythme cardiaque s’affoler, sa température faire des siennes, ses muscles trembler - oh, il n’y a pas même besoin de machine pour ça, quelle chance. Si Albane ne le regard pas, c’est uniquement à elle qu’il dédie tout son regard, désormais, avec l’espoir fou que cela suffise à la faire changer d’avis. « Ce serait mieux que rien. » Il grogne et roule des yeux derrière ses paupières closes. “Tu vas aussi vouloir me filer un doliprane 500 ?” Rhett n’a même pas le cœur à ajouter un rire pour souligner son ironie, pour lui dire qu’il sait que ce n’est pas sa faute, ou tout simplement pour désamorcer une bombe artisanale dangereuse. Il a besoin de plusieurs secondes pour se reprendre et se calmer moindrement ; revenir assez à lui pour se rendre compte de son attitude. “Désolé.” Il articule clairement, le pensant sincèrement. Sûrement n’a-t-il pas besoin d’expliciter davantage les raisons de ses excuses: il y aurait trop de sujets à aborder.

« Même en admettant que je puisse aider… je ne pourrais rien faire pour toi. Pas ici, du moins. Je peux pas courir ce risque. » Face à ces mots, qui signifient tout et rien à la fois, il coupe un instant sa respiration pour réfléchir et s’attarder sur ses souvenirs, pour être assuré d’avoir entendu exactement cela. Sur son visage tout entier se lit son incompréhension autant que son espoir, déjà trop immense pour être moindrement raisonnable. “Tu peux faire quelque chose, ça veut dire ?” Il se moque de l’endroit, il oublie volontairement qu’elle court possiblement un risque. C’est dans un contexte tel que celui-ci que Rhett devient plus égoïste et égocentrique que jamais, faisant passer son besoin d’anti-douleurs avant tout le reste. « Et si… si je venais à te donner quelque chose, j’ai besoin de savoir que cela ne deviendra pas une habitude, et que personne ne le saura. » - “Promis. C’est promis, Albane.” Il aurait été capable de lui promettre de lui décrocher la lune, tant et si bien qu’il a déjà oublié leur accord et qu’il s’en moque, au fond. Il a besoin de sa dose, de ses cachets, de peu importe ce qu’elle a en tête. Il a besoin de quelque chose pour arrêter d’orienter toutes ses pensées autour de sa douleur, comme s’il était un robot cassé incapable d’effectuer la moindre tâche, pas même ce pour quoi il a été conçu. “Je ferai tout ce que tu veux. Dis moi ton plan.” Ses yeux clairs assurent, plantés dans les siens.
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Message(#)(albane) sometimes i smile to keep things easy EmptyDim 4 Sep 2022 - 23:14

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The voices in my right brain are kinda funny. They tell me, "Take a deep breath, it's always sunny". But where I leave the lights on, it's so obvious that my life's pretty plain. I take my pills and I'm happy all the time, I'm happy all the time

Elle détestait cette situation. Haïssait le fait de se sentir comme si elle était mise face à un miroir, comme si elle pourrait être celle dans ce lit d’hôpital à supplier pour qu’on la soulage, à mentir ouvertement sur son addiction. Elle ne put rien répondre d’autre qu’une moue triste, compatissante. Elle non plus n’était pas dépendante, elle le dirait à qui voulait l’entendre si quelqu’un savait qu’elle consommait juste pour ressentir cette euphorie chimique. Ou du moins, ne pas ressentir les sensations de son corps supplicié. Il n’y avait que Leo, mais une Leo qui n’était en aucune position de la juger. Elles n’en parlaient pas et c’était bien mieux ainsi. Rhett la mettait le cul entre deux chaises, divisée entre sa nature altruiste et sa responsabilité professionnelle. Elle avait beau être celle qui portait la blouse, elle n’en était pas moins soumise aux règles, à la hiérarchie, à tous ces guides de bonne conduite qui la rendait parfaitement impuissante. Officiellement, elle ne pouvait rien faire d’autre que de faire basculer le patient dans la case du junkie en rehab. A sa place, elle vouerait certainement une haine éternelle à la personne qui tenterait de lui faire un coup pareil sans son accord. Aussi, elle ne prit pas directement l’agressivité sarcastique du Hartfield. Si un doliprane pouvait suffire à régler leur problème commun, ce serait miraculeux. « L’autre option que j’ai, c’est te sédater. Mais ça ne ferait que reporter le problème. » Et endormir un corps pendant la période de sevrage était excessivement dangereux, de surcroît. Ils ne le feraient que si l’homme devenait une menace. « Ne t’excuse pas. » Cela ne valait pas la peine.

Sans doute aurait-elle dû se taire plutôt que d’insuffler la moindre once d’espoir chez lui. Elle aurait dû tenir sa langue, faire demi-tour et abandonner ce patient à un médecin calé en addictions. Elle aurait dû rester dans ses chaussures d’infirmière et admettre qu’elle ne pouvait rien faire pour soulager sa douleur s’il n’acceptait pas la méthadone, ou autre traitement de substitution. A la place, elle voyait désormais cette lueur dans le regard clair, comme si elle pouvait vraiment le sauver. « Tu sais que ce n’est pas une bonne idée, n’est-ce pas ? » C’était encore naïf de sa part d’espérer qu’il puisse revenir sur ce qu’elle avait dit, entendre raison plutôt que de se reposer sur elle. Elle risquerait gros, vraiment gros. Il pourrait tout lui faire perdre s’il mentionnait ce qu’elle était sur le point de faire. Et malgré tout, la française sentait que c’était bien trop tard pour faire machine arrière. « Si tu prends quoique ce soit, ton sang, ton urine, ou tes symptômes subitement envolés te trahiront. Tu dois sortir d’ici. Il va falloir que tu signes une décharge. » Son regard nerveux se balada d’un côté et de l’autre du couloir. « Je ne peux pas quitter mon poste. Il faudra que tu trouves quelqu’un pour venir te chercher ; c’est hors de question que tu rentres dans cet état. » Elle ne savait même pas s’il était en état de marcher mais sur ce point, elle était complètement impuissante. « Il n’y a pas de caméras dans le couloir qui relie l’hôpital au parking du deuxième sous-sol. Je pourrai te rejoindre ici en vitesse. Il ne faut juste pas que l’on soit vus ensemble. » Elle ne prendrait pas ce risque supplémentaire. Déjà que son cœur tambourinait à tout rompre dans sa poitrine, preuve de sa culpabilité…

@Rhett Hartfield


 
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Message(#)(albane) sometimes i smile to keep things easy EmptyJeu 15 Sep 2022 - 15:22

« L’autre option que j’ai, c’est te sédater. Mais ça ne ferait que reporter le problème. » Sa tête se balance vigoureusement de droite à gauche. Elle a beau repousser l’hypothèse d’elle-même, Rhett ne veut pas prendre le risque qu’elle lui revienne à l’esprit après coup: il ne peut pas prendre le risque d’être sédaté pour un temps indéterminé et de définitivement perdre tous ses moyens et rester à la merci d’une équipe médicale qui, bien qu’elle fasse de son mieux, n’a pas le droit à toute sa confiance, si difficile à obtenir. Il préfère repartir et se débrouiller seul, faire des conneries évidentes. Il préfère à peu près tout à la simple idée d’être sédaté et tout sauf maître de lui-même. “Fais pas ça.” Il signerait n’importe quelle foutue décharge de sortie et en assumerait les conséquences plutôt que ça.

Pourtant, il semblerait qu’Albane ait d’autres idées à lui soumettre, de celles qui plaisent infiniment plus à Rhett et qui éveillent sa curiosité, agrémentée d’un filet d’espoir par la même occasion. L’espoir est une arme dangereuse quand elle devient la seule à laquelle on se raccroche, il devrait pourtant le savoir depuis le temps. Il ira où elle désire, il se tiendra aussi muet que nécessaire et, surtout il ne fera pas de vagues. Peu importe le prix qu’elle demandera de payer, au sens propre ou non, il se pliera en quatre pour le lui donner. « Tu sais que ce n’est pas une bonne idée, n’est-ce pas ? » - “Ça fait longtemps que ce n’est plus ce qui me préoccupe.” La notion de bien et de mal, la notion de raison avec. Il fait ce qu’il a à faire, maintenant, Rhett. Le reste, il demande cordialement au reste du monde d’aller se faire foutre et de se mettre à sa place s’il souhaite, ne serait-ce qu’une seconde, juger sa situation. Il n’agit pas par souci de confort, loin de là.

Tel l’élève studieux qu’il n’a jamais été, il écoute la jeune femme lui dicter son comportement, ses faits et ses gestes. Comme attendu, il signera donc une décharge et se débrouillera pour ne jamais avoir à faire le moindre test qui soit. “Ça reste combien de temps ?” Il demande pour savoir exactement où il met les pieds, comme s’il allait faire un match qui allait nécessiter un test de drogue: non, bien sûr que cela ne sera plus jamais le cas. Mais au fond, cela ne l’empêche pas de vouloir couvrir ses arrières et d’avoir une raison supplémentaire de terriblement se tenir à carreau. « Je ne peux pas quitter mon poste. Il faudra que tu trouves quelqu’un pour venir te chercher ; c’est hors de question que tu rentres dans cet état. » Entre ses dents, il retient une insulte, non pas contre Albane, mais bien contre lui-même. Il ne peut pas demander à Evie, il ne peut pas demander à Hassan non plus. Ethel est trop jeune pour être impliquée dans tout ça, Joanne a trop de problèmes. Fait chier. Il n’y a qu’un seul nom qui lui reste à l’esprit, et il déteste d’avoir à l’utiliser dans un tel contexte. “C’est bon. Mon frère travaille à l’hôpital.” Il avoue tant bien que mal, et surtout bien malgré lui. Il a peut-être déjà travaillé avec Albane, ou tout du moins il l’a sûrement croisée, et ce n’est en rien une bonne nouvelle pour personne. Ruben lui fera les gros yeux et lui tiendra tous les reproches du monde, mais il signera ce qu’il doit signer, à commencer par le fait qu’il lui doit bien ça, lui qui dort sur son canapé depuis des semaines.

Pas de caméras dans le couloir qui relie l’hôpital au parking du deuxième sous-sol. Il note. Il hoche la tête. Il demandera à Ruben comment s’y rendre et l’insultera s’il joue au curieux: ce n’est pas le moment pour. Rhett a toutes les solutions à ses problèmes, il a simplement besoin d’un peu de temps. “Quand est-ce que tu viendras ?Combien de temps dois-je attendre ? Ce n’est pas tant un problème de manque de patience, mais surtout d’un besoin cruel de mettre un terme le plus rapidement possible à cette souffrance irréelle. “Mon frère signe juste le papier, il posera pas de questions.” Pas de questions auxquelles Rhett répondra, du moins. “Je t’attendrai seul et j’en parlerai à personne.” En d’autres termes: Albane qui ? Si le plan lui convient tel quel, alors il ne tardera pas à le mettre à exécution, déjà prêt à sortir son téléphone pour appeler son cadet.
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Message(#)(albane) sometimes i smile to keep things easy EmptyJeu 22 Sep 2022 - 23:30

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The voices in my right brain are kinda funny. They tell me, "Take a deep breath, it's always sunny". But where I leave the lights on, it's so obvious that my life's pretty plain. I take my pills and I'm happy all the time, I'm happy all the time

Albane n’arrivait pas à croire ce qu’elle était en train de faire, de proposer. Il n’était pas trop tard pour tourner les talons et juste oublier ce qu’il venait de se passer. Pourtant, quelque chose dans le regard de Rhett la dissuadait. Une douleur tristement familière qu’elle faisait son possible pour ne pas ressentir elle-même. Elle savait que ce serait la bonne chose à faire, que lui céder ne l’aiderait que le temps de quelques heures. Cela ne règlement pas le problème alors que cela pourrait lui en apporter de très grave. D’une certaine manière, la française savait qu’elle finirait par le regretter, tout comme elle se doutait qu’elle passerait les prochains jours à se flageller en y repensant si elle partait maintenant. Elle était une privilégiée parmi les camés avec sa source inépuisable de médicaments à proximité. Un luxe qui s’en irait avec sa démission, qui la pousserait à user de moyens plus tordus pour se procurer ce dont elle avait besoin pour ne serait-ce que tenir debout. « Je t’encourage tout de même à trouver quelqu’un avec qui en parler. » glissa-t-elle doucement, consciente de parler dans le vent. Leo savait pour sa consommation, par exemple. Mais il n’y aurait jamais de discussion à ce sujet, parce que Albane refusait d’en parler, d’admettre l’ampleur du problème. Elle pouvait gérer seule et ferait n’importe quoi pour que personne ne s’immisce au milieu. La manière qu’elle eut d’ouvrir la bouche pour répondre à une question qui n’aurait jamais dû être posée suffisait à lui faire comprendre qu’elle avait pris sa décision, aussi répréhensible soit-elle. « Compte huit heures dans le sang, douze dans la salive et soixante-douze heures maximum dans les urines. » Des informations qu’elle ne connaissait que trop bien. « Un maximum de 120mg sur la journée. De préférence en doses réparties toutes les quatre heures. » La dose théorique qu’elle était forcée de piétiner à cause de l’accoutumance.
Elle soupira, regarda à nouveau autour d’eux pour s’assurer qu’ils seraient tranquilles, le plan se mettant doucement en place. Elle n’aimait pas ça, tellement pas que l’information d’un frère dans cet hôpital la fit frémir. Hartfield. Maintenant qu’il en parlait, elle faisait effectivement le lien. Elle ne lui avait jamais parlé directement mais il lui était arrivé de devoir intervenir aux urgences à quelques rares occasions. Ce n’était vraiment pas une bonne nouvelle. Un médecin poserait des questions. C’était un risque supplémentaire qu’elle n’avait pas envisagé, qu’elle considéra soigneusement à peser le pour et le contre. Si Rhett ne parlait pas, alors elle ne risquerait rien. Il n’y aurait pas de preuves, pas même de trajets suspicieux étant donné qu’elle piocherait dans ses stocks sans passer par la case pharmacie. « Charge-toi de faire signer les papiers de décharge et fais-moi signe quand ce sera fait. Je descendrai après toi. » Au vu de son état, elle serait sûrement bien plus rapide. Il faudrait juste qu’elle s’arrange pour ne pas avoir à s’occuper de cas trop urgents dans les vingt minutes à suivre. Heureusement, pour l’heure, le flot semblait se tarir, devenant plus facile à gérer pour le personnel. « Qu’on soit clairs, c’est la seule et unique fois où je te dépannerai comme ça. Si tu en parles à qui que ce soit, je nierai en bloc. Je veux t’aider mais… c’est pas la bonne manière de le faire, et je pense qu’on le sait tous les deux. J’espère pouvoir te faire confiance. » Elle lui offrit un dernier sourire, un qui était aussi instinctif que troublé par la culpabilité alors qu’elle fit demi-tour, quittant le couloir.

@Rhett Hartfield


 
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Message(#)(albane) sometimes i smile to keep things easy EmptyDim 25 Sep 2022 - 15:47

« Je t’encourage tout de même à trouver quelqu’un avec qui en parler. » Bien sûr, oui. En d’autres termes: hors de question. Il n’a personne à qui il peut se confier sur un tel sujet et, surtout, il n’y a personne qu’il souhaite mettre dans la confidence, la plupart de ses proches trop prompts à se souvenir de son overdose et à déjà paniquer, ou lui demander d’arrêter. Si les choses étaient aussi simples, il y a bien longtemps qu’il ne se nourrirait de que vitamines qu’on trouve dans les supermarchés, à base d’algues et d’autres conneries qui rendent les gens heureux et les font se croire soudainement en pleine forme. Lui, il y a bien longtemps que son cerveau ne se fait plus duper avec si peu. Il hoche la tête pour faire plaisir à l’infirmière, bien conscient qu’elle joue gros et qu’elle essaie de faire de son mieux, elle aussi, malgré la situation difficile. Rhett a pourtant d’autres préoccupations à l’instant, comme celle de savoir combien de temps il sera dans la merde: c’est factuel, d’actualité, et surtout nécessaire. « Compte huit heures dans le sang, douze dans la salive et soixante-douze heures maximum dans les urines. » Il ne retient pas les détails, seulement le laps de temps le plus large: soixante-douze. C’est rien, soixante-douze heures, et cela lui donne très peu l’occasion de se faire prendre. Parfait. Il hoche la tête, lui qui a cessé de gesticuler dans tous les sens, se contentant désormais de fermer ses poings à en avoir les phalanges blanchies par l’effort et la difficulté soulignée par le sang à circuler. Qu’importe. Soixante-douze heures.

« Un maximum de 120mg sur la journée. De préférence en doses réparties toutes les quatre heures. » Ces informations là, il les écoute un peu plus, parce qu’il sait très bien ce qui en découlera s’il joue encore au plus fort avec une science à laquelle il ne connaît rien: de mauvaises choses, de très mauvaises choses. Rendu docile par la patience de la française, il hoche la tête en posant son regard dans le sien, incapable de savoir pourquoi elle accepte de l’aider et de tout risquer, sans rien y avoir à gagner. L’espace d’un instant, il la soupçonne de vouloir vendre la mèche à la presse. La seconde suivante, il se rend surtout compte de l’évidence: cela ne lui est d’aucune importance, tant que sa douleur peut être soulagée. « Charge-toi de faire signer les papiers de décharge et fais-moi signe quand ce sera fait. Je descendrai après toi. » Cela lui coûtera quelques sms à son aîné, un regard noir, des reproches, des menaces ; mais Ruben signera. Parce qu’il lui doit bien ça. Parce qu’il ne lui laissera pas le choix non plus. “Donne moi ton numéro.” Parce qu’il pourra la prévenir subtilement ainsi, alors qu’elle sera entre-temps retournée à son travail. Absolument pas parce qu’il entrevoit déjà la possibilité de lui demander de jouer le même exercice à nouveau, non, bien sûr. Pour qui le prenez-vous ? Il n’est pas un camé, Rhett, ce n’est qu’une exception. Ainsi, il n’écoute que d’une oreille inattentive les derniers mots d’Albane, hochant pourtant la tête face à chacun d’eux pour ne pas prendre le risque qu’elle panique en abandonne leur deal. Il se taira, il ne recommencera jamais (jamais, jamais), et elle peut lui faire confiance. C’est tout ce qu’il y a à retenir, c’est tout ce dont il acceptera de parler. Et s’il murmure un merci de ses lèvres qui bougent à peine, l’attitude change du tout au tout lorsqu’il laisse échapper un long et lent souffle, conscient que la partie la plus difficile du plan l’attend: demander à Ruben son aide.
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