| (AMOS & ANWAR #1) ► I HATE THE WAY YOU LOOK AT ME |
| | (#)Mer 17 Aoû 2022, 18:32 | |
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I HATE THE WAY YOU LOOK AT ME Son visage, sur papier glacé, n’a pas été le déclencheur de ma crise de démence. Quoiqu’il me plaise de prétendre que son acoquinement avec Olivia et les dégâts qu’il a causés au casino avec un autre inconnu en sont en partie responsable, je sais que seul mon addiction - autrement dit, moi - est coupable de ce qui meurtrit mon coeur de honte aujourd’hui encore. Néanmoins, tandis que je balade ma fille dans sa poussette le long de la marina, je n’oserais prétendre, par excès de bravoure, que mon coeur ne s’arrête pas en reconnaissant le teint hâlé et les traits exotiques du flic qui a pénétré mon antre sans se présenter comme tel au gestionnaire des locations des salles privatives. Ma paranoïa m’a dès lors chuchoté à l’oreille que ce n’était pas un hasard, que ce dernier n’existait pas, que ma gamine était en danger et que l’affronter en fonçant tout droit dans la toile tendue serait une démonstration de mâle alpha inutile, puisque périlleuse et non sans conséquence pour Micah. Ni une ni deux, j’ai envisagé d’opérer un demi-tour vers un endroit plus sûr afin d’agir à mon image durant les mois qui ont précédé ma vengeance - sournoisement et sur fond de faux-semblants éhontés pour atteindre mon objectif - lorsque j’ai remarqué que l’inconnu dont je ne sais que les prénom et nom est lui-même accompagné d’un bambin. Certes, il est plus âgé que le bébé dans son moïse que je promène en l’invitant à respirer à pleins poumons, ce qu’elle ne comprend pas tout à fait, mais qu’elle reproduit tout de même par imitation. Mais, qui chercherait des noises à un type comme moi - si tant est qu’il sache qui je suis et avec qui je vis - en présence d’un enfant innocent ? Me cherchait-il vraiment ? C’est important. Tôt ou tard, il me faudra le fin mot de l’histoire. Toutefois, sur l’heure, je statue sur le caractère inoffensif d’une rencontre, qu’elle soit fortuite ou non. Ainsi ai-je abandonné ma marche arrière pour cheminer fièrement de l’entrée du ponton vers le bateau du flic et pour l’aborder avec un superbe mesurée, pondérée de sorte qu’elle ne paraisse pas péremptoire. Inutile d’attirer sur mon couple, ma famille et notre entreprise l'œil de Caïn. Ce serait une erreur de débutant puisque je suis conscient que je réfléchis parfois - souvent - sous le coup d’une impulsion excessive et que ça ne m’apporte pas toujours que des bénéfices. J’ai donc lancé un “Salut” amène et froid à la fois. «Anwar Zheri, c’est bien ça ? » Renseignements récents pris à son sujet, il ne travaillerait pas aux stups. Qu’ai-je à craindre, me suis-je demandé en déclamant son identité. « On m’a parlé de vous récemment. En lien avec l’Octopus. Vous vous souvenez, je suppose.» Au vu de l’état de la pièce lorsque je l’ai retrouvée - conviée par un employé - il serait d’une mauvaise foi surplomblant la mienne s’il jouait les innocents. Or, mon instinct me chuchote que je suis face à un type franc, un gars qui ne redoute pas son ombre et j’espère ne pas me tromper. «A ce qu’on raconte, vous devez de l’argent aux propriétaires.» Je ne lui fais pas le coup de “l’ami de l’ami qui m’aurait rapporté l’histoire”. Au contraire, je ponctue d’un sourire mi-figue mi-raisin. Je suis dans l’expectative de sa réaction qui décidera si, oui ou non, j’entre en mode militaire - la sécurité de Micah avant tout - ou si je demeure le quidam d’apparence sympathique pourtant pétri de méfiance.
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| | | | (#)Mer 02 Nov 2022, 23:56 | |
| Full of fear, ever clear, I'll be here fighting forever. Curious, venomous, you'll find me climbing to heaven, never mind turn back time, you'll be fine, I will get left behind. Show me what it's like to dream in black and white, so I can leave this world tonight. ☆☆Le soleil hivernal avait beau briller avec bien moins d’intensité que son alter-ego des étouffantes journées d’été, le chrome et les boiseries du Boréalis semblaient étinceler comme au jour où pour le voilier avait été mis à l’eau la première fois. Un épisode auquel Anwar n’avait lui-même pas assisté, le navire ayant connu deux autres propriétaires avant de devenir sien, mais qui ne l’empêchait en rien d’admirer désormais la bête comme s’il s’agissait de la huitième merveille du monde. Ou disons plutôt la dixième, les places huit et neuf étant sans objectivité aucune réservées à ses deux enfants, dont la plus jeune crapahutait justement sur le pont du bateau, à l’abri du danger dans le puit formé par le carré de banquette, dont son père avait condamné les deux marches d’accès à l’aide du coffre contenant les gilets de sauvetage. « Papa yé faim ! Papaaaa, faim ! » Mais la dixième merveille du monde, elle au moins, le laissait admirer l'horizon dans un peu de silence. Un soupir lui échappant tandis qu'il étirait ses bras au-dessus de sa tête, l'inspecteur Zehri avait quitté des yeux le paysage des bateaux de plaisance quittant la baie en file indienne, et reporté son attention sur sa progéniture en posant ses poings sur ses hanches. « Il est l'heure du goûter, si je comprends bien ? » Pour seule réponse la petite avait tapé dans ses mains avec enthousiasme, et enjambant le coffre pour aller la récupérer son père les avait menés tous les deux à l'intérieur de la cabine. Challenge suffisamment difficile pour ses petites dents à peine dehors, une pomme était un moyen infaillible de satisfaire la gourmandise d'Alma tout en la gardant occupée un petit moment – avant qu'elle ne s'en lasse ou s'en serve comme d'un projectile, s'entend. Assise sur la marche la plus basse de l'escalier descendant à la cabine, la petite fille avait mordu de bon coeur dans le fruit tandis que son père remplissait son gobelet à eau, et s'assurant que son petit gilet de sauvetage orange était toujours bien ajusté il lui avait tendu le dit gobelet et fait signe de remonter, une pomme dans sa propre main. « Anwar Zehri, c’est bien ça ? » S'élevant du ponton, au pied de son rafiot, la voix s'associait à un bonhomme dont la stature faisait instantanément penser à celle d'un militaire. Anwar avait vécu suffisamment longtemps sur la base d'Enoggera pour avoir l'œil. « Tout dépend qui le demande. » D'instinct, le brun avait fait un pas vers sa fille avec méfiance, la poussette que tenait son interlocuteur ne suffisant pas à endormir sa prudence malgré les gazouillis enfantins qui s'en échappaient. « On m’a parlé de vous récemment. En lien avec l’Octopus. Vous vous souvenez, je suppose. » Et comment, qu'il se souvenait. Pas tant du casino en lui-même, mais du carrelage immaculé des chiottes où le Colonel Hoover avait ramassé ses dents en crachant sa bile et son sang, ça … « À ce qu’on raconte, vous devez de l’argent aux propriétaires. » Tiens donc. Haussant les épaules, forçant la nonchalance qu'il réservait d'ordinaire aux témoins trop pressés, il avait répondu « Jamais entendu parler. » sans sourciller, soudainement certain d'avoir affaire à un énième des comparses de Jackson, venu s'assurer qu'Anwar était toujours droit dans ses bottes. Saisissant d'abord la main d'Alma, il l'avait attrapée sous les aisselles pour la hisser de l'autre côté des banquettes extérieures et la remettre dans le puit. Après seulement avait-il consenti à reporter son attention sur l'inconnu « L'Octopussy est sur le ponton 21, c'est probablement lui que vous cherchez. Mais il est pas amarré aujourd'hui, son capitaine a dû lever l'ancre pour la journée. » T'avises pas de revenir maintenant Lewis, c'est pas le moment. Se promettant mentalement de payer un verre (voir deux) au frère de Zoya pour se faire pardonner ce mensonge, la similitude entre le nom de son rafiot et le casino tombant bien trop à pic pour ne pas en profiter, il avait mordu dans sa pomme pour se donner une contenance et désigné la poussette du bout du menton. « J'serai vous je reviendrai sans ça, c'est déjà tout un cirque à charger dans un coffre de voiture, alors sur le pont d'un voilier imaginez. » Les bras croisés, il avait entrepris de détailler un peu mieux les traits de son interlocuteur, fouillant à toute allure dans ses souvenirs de la soirée du casino pour déterminer si oui ou non ils s'étaient déjà retrouvés l'un en face de l'autre. La tâche n'était pas simple, Anwar avait jusqu'à présent tout fait pour rayer cette soirée de son esprit.
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| | | | (#)Mer 14 Déc 2022, 12:25 | |
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I HATE THE WAY YOU LOOK AT ME Aurais-je pris le risque d’avancer vers le bateau du policier avec Micah à proximité si je m’étais imaginé en danger ? Pas le moins du monde. Suis-je tout à fait conscient de ce que j’attend de cette discussion fortuite ? Pas beaucoup plus. Ai-je été mu par la curiosité ? Par le désir de mettre un visage sur le nom de cet homme qui, d’après Olivia Marshall - mon amie disparue de mon existence au terme d’une dispute, quoique sa loyauté ne soit pas remise en question -, s’est endormi des heures durant sur le dossier Mitchell Strange ? Sur quel propos vais-je m’entretenir avec lui, si tant est qu’il se montre amical, maintenant que je l’ai approché et compte tenu que les dégâts au casino ne m’ont pas chahuté d’un point de vue pécunier, mais plutôt contrarié que mes salles privées soient confondues avec des rings de boxe ? Dans l’absolu, peu importe les réponses à ces questions. A moins d’être pleutre - je ne le suis pas - je ne peux manoeuvrer une marche arrière en prétextant avoir commis une erreur. C’est d’autant moins possible que le flic est lui-même sur la défensive, preuve qu’il sait que marcher en dehors des clous aura été davantage, pour lui, qu’une tentation. Pour le moins, je le présume et je pousse le landau de ma fille de côté sur la distance d’un pas. J’ai dans mon viseur mon interlocuteur, ma fille dans mon champ périphérique : tout va bien. «A priori, moi !» ai-je rétorqué sans me présenter. Avare en mots, je ne décline mon identité que si elle m’est réclamée. Le cas échéant, Zheri a sauté cette étape et je m’engouffre dans la brèche. Je tranche dans le vif de ma prétendue motivation : l’Octopus.
Sans surprise, je me confronte à un simulacre d’innocence. La réplique est téléphonée et m’arrache un sourire. Je suis presque tenté de souligner que le contraire m’aurait étonné de la part d’un flic. Je m’abstiens. Je me contente d’un sourire entendu, un qui déclarerait à tout homme intelligent - il doit l’être, il préserve sa progéniture lui aussi - “je sais que tu me prends pour un con”. Pour peu, je serais sorti de mes gonds. Sur l’heure, je ne m’en formalise pas. Au contraire, je m’amuse de sa tentative de diversion. Il noie le poisson dans son bocal d’eau et je feins, moi aussi, l’hébétude. Qui de nous deux jouera le mieux au plus stupide ? Lequel sera sacré “idiot du village” cet après-midi ? «Il y a vraiment un bateau qui s’appelle l’Octopussy ?» Je prends un air bête qui ne me sied guère au teint, mais qu’à cela ne tienne, je me fiche d’avoir l’air candide. «Et, croyez-moi, je sais de quoi vous parlez. J’ai tenté l’expérience et il s’en est fallu de peu pour qu’elle se clôture sur un échec.» Au terme de cet aveu, je respecte le silence s’installant. Je permets au père de famille de m’observer, d’enregistrer mes traits, d’en appeler à sa mémoire ou de m’y enregistrer. «On ne s’est jamais rencontrés.» l’ai-je ensuite aidé, qu’il se détende, le bougre. Je ne lui veux pas grand-chose finalement. «Et, je me moque de ce que vous auriez à payer à qui que ce soit. Nous avons juste une amie en commun…» Autrement dit, je suis le fruit, aujourd’hui, de mon indiscrétion. «Quel âge a-t-elle ? » Quatre ans ? Trois peut-être ? Ignorant si Marshall lui aura laissé un souvenir positif, j’emprunte une autre approche. «Ce n’est pas compliqué avec le métier que vous faites ? » Surtout si vous contournez les règles, Monsieur Zheri. Les flics sont interdits de casino. Il devait avoir une sacré bonne raison pour l’oublier. C’est bien plus qu’un simple détail.
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| | | | (#)Dim 29 Jan 2023, 06:42 | |
| Full of fear, ever clear, I'll be here fighting forever. Curious, venomous, you'll find me climbing to heaven, never mind turn back time, you'll be fine, I will get left behind. Show me what it's like to dream in black and white, so I can leave this world tonight. ☆☆ Tu te méfies trop, Annie. Tu vois toujours le mal partout, Annie.Ces mots-là, l'inspecteur les entendait souvent ; De la bouche de Norah, de la bouche de Talia, de la bouche de Riley. Et même de la bouche de son fils. Parfois il s’en agaçait un peu, particulièrement lorsque la phrase était teintée de reproche, mais la plupart du temps il se contentait de hausser les épaules avec fatalisme. Il était inspecteur de police depuis dix-neuf ans, presque deux décennies de maison, alors bien sûr qu’il voyait le mal partout – il ne voyait pas que cela, et en prenant le recul nécessaire il savait aussi voir le bon, mais le mauvais était presque toujours ce qui lui venait à l’esprit en premier lieu. Un inconnu à la stature clairement militaire qui le hélait depuis le pont en connaissant son prénom et son nom, avant de mentionner un lieu où Jackson et lui s’étaient illustrés de manière peu recommandable ? Il en aurait fallu moins que ça pour allumer tous les voyants rouges de la méfiance dans son esprit. L’homme pouvait être n’importe qui : un employé du casino, un gorille engagé pour lui faire peur, et même un agent du PSI envoyé pour s’assurer que la langue d’Anwar n’était pas trop bien pendue pour leur goût. Le pakistanais ne doutait pas de la bonne foi de Jackson, mais il n’avait en revanche aucune confiance en les gens avec lesquels il travaillait … Nouvelle preuve en était que cette bidasse connaissait son nom, quand bien même on leur avait assuré à Jax et à lui que les badges avec lesquels ils s’étaient incrustés à la soirée mondaine de l’Octopus garantissaient leur anonymat. « Il y a vraiment un bateau qui s’appelle l’Octopussy ? » Sa nervosité redescendant d’un cran dès lors qu’Alma n’avait plus à portée ni de mains ni de vue de l’inconnu, Anwar avait croisé les bras en forçant sur son visage un air candide. « Un fan de 007, faut croire. » De l’espion au service de sa majesté mais aussi des jeux de mots un brin graveleux, il avait suffisamment jauger Cameron pour le savoir – mais là n’était pas la question. Se permettant une remarque sur la présence de la poussette et l’idée peu judicieuse qu’elle représentait sur un ponton de marina, le policier avait reçu en réponse un « Et, croyez-moi, je sais de quoi vous parlez. J’ai tenté l’expérience et il s’en est fallu de peu pour qu’elle se clôture sur un échec. » et à nouveau, la conversation avait eu l’air de sonner faux. L’homme était un inconnu, son cerveau d’inspecteur avait beau mouliner à toute allure il était certain de ne l’avoir jamais rencontré. « On ne s’est jamais rencontrés. » Tiens donc. « Et, je me moque de ce que vous auriez à payer à qui que ce soit. Nous avons juste une amie en commun … » Peut-être espérait-il le rassurer, ou simplement endormir sa méfiance, mais dans les deux cas : cela ne fonctionnait pas. « Une amie qui a de toute évidence oublié de me mentionner que j’aurais de la visite aujourd’hui. » Incapable de décider s’il gobait cette histoire d’amie commune ou non, il n’entendait de toute façon pas s’aventurer plus loin sans au moins un nom à se mettre sous la dent. “Une amie” cela n’avait que le sens que l’on voulait bien lui donner. Visiblement impatient, le bonhomme avait semblé vouloir changer son fusil d’épaule, mais s’était engagé sur un terrain beaucoup plus glissant : « Quel âge a-t-elle ? » Bien installée dans son puits, Alma faisait des vocalises en jouant avec ses cubes, et Dieu savait combien de temps cela durerait. Et puisqu’il n’obtenait pas de réponse, le bonhomme avait insisté « Ce n’est pas compliqué avec le métier que vous faites ? » et obtenu ce coup-ci un froncement de sourcils on ne peut plus sincère. Malgré tout, et dans une volonté de faire comprendre à son interlocuteur qu’il ne se laisserait pas intimider, il avait rétorqué avec un brin de provocation « Quoi, marin ? L’âge légal pour se faire embaucher comme matelot c’est treize ans, elle y est presque. » Le pire ? Le Queensland était ainsi fait, et Anwar ne faisait qu’énoncer une loi belle et bien existante. La joute verbale commençant cependant à s’étirer en longueur, l’inspecteur de police s’était accoudé au bastingage du voilier pour se pencher un peu plus vers l’inconnu et accrocher son regard avec sérieux « Et si on cessait cette comédie, et que vous me disiez clairement ce qu’un militaire “que je n’ai jamais rencontré” peut bien me vouloir en ce dimanche après-midi ? » Il avait décidé d’y aller au bluff, au moins pour tenter de confirmer l’intuition qui le titillait depuis qu’il avait posé les yeux sur le bonhomme. Il refusait de croire qu’il n’avait pas vu juste à ce sujet, pas après vingt ans de mariage à une militaire et plus de dix à n’avoir eu que d’autres de son espèce pour voisins.
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| | | | (#)Dim 12 Fév 2023, 17:38 | |
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I HATE THE WAY YOU LOOK AT ME Ma culture cinématographique approche le niveau zéro. Je ne suis pas amoureux du grand écran, si bien que la référence à James Bond ne m’atteint pas plus qu’elle ne me chatouille les zygomatiques. Pourtant, j’aurais aimé forcé un sourire afin de détendre l’atmosphère. Je ne suis pas crispé, mais sur le qui-vive et tout porte à croire que mon interlocuteur partage l’état. Il me semble se détendre qu’une fois son enfant à l’abri de mon regard et je ne le juge pas. Moi-même j’ai éloigné mon bébé. Je ne supporterais pas qu’elle soit la cible de quiconque souhaiterait nuire à ma fille parce que j’ai oublié de rester à ma place, parce que ma curiosité m’a poussé jusqu’au ponton où était “garé” le bateau du policier, parce que j’ai eu envie de vérifier que le casino, et ses activités illégales, ne sont pas dans le collimateur des stups. Etait-ce stupide ? Probablement. Je dispose d’autres moyens de trouver réponse à cette interrogation. Sauf que la tentation aura été trop forte puisque l’occasion, bien trop belle. Dès lors, quoique je regrette cette incursion - j’ai retrouvé le bon sens égaré dans mon excessivité - je tente de conserver une ligne de conduite somme toute agaçante pour autrui. Elle l’aurait pour moi : j’abbhore ces gens qui tentent de noyer un poisson dans un bocal d’eau. Peut-être devrais-je changer mon approche au lieu de laisser venir. Peut-être qu’il convient de citer des noms au lieu de laisser planer un mystère inutile. Il a compris, Anwar Zehri. « Peut-être parce qu’elle n’est plus en ville, Olivia.» J’ai craché le morceau comme s’il m’étouffait, certainement parce qu’une part de moi est en colère après elle faute à son comportement envers mon épouse. Elle est la mère de mon bébé et, les enfants, c’est précieux. Il mérite d’être gardé de toutes ondes négatives et, maladroitement, j’essaie de réchauffer l’ambiance. Là encore, je fais chou blanc, mais je m’enorgueillis d’avoir essayer. «La mienne en est loin et, très bien, venons-en fait.» Je suis, comme lui, las de perdre mon temps et d’abuser du sien. Inutile de m’attirer des ennuis. «Pas grand-chose en réalité. Je me pose deux questions : pourquoi avoir choisi le casino pour casser la gueule de je ne sais qui.» Sur l’heure, c’est vrai : je ne me suis pas encore tracassé de la victime. «Pourquoi un flic a pris ce risque alors que vous êtes normalement interdit de casino. » Après quelques réponses, honnêtes de préférence, je m’en irai comme je suis venu, les mains sur le landau, tout à mon enfant et je retrouverai ensuite ma dulcinée le coeur léger. Est-ce trop demandé que d’être rassuré sur ce que la présence d’un représentant de l’ordre sur mon terrain soit juste une coïncidence et non un repérage ? «C’était qui, le type que vous avez passé à tabac ? » Celui qui l’accompagnait, j’aurai l’information sous peu… du moins, je l’imagine. A voir… « Rien d'illégitime ni d'engageant. Juste un soupçon de curiosité...» Etant donné qu'ils étaient chez moi..«Tout ce dont j'ai besoin pour vous foutre la paix...»
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| | | | (#)Ven 24 Fév 2023, 02:39 | |
| Full of fear, ever clear, I'll be here fighting forever. Curious, venomous, you'll find me climbing to heaven, never mind turn back time, you'll be fine, I will get left behind. Show me what it's like to dream in black and white, so I can leave this world tonight. ☆☆L’adage qui disait que les amis d’amis devenaient forcément des amis eux aussi n’avait jamais convaincu Anwar, qui n’attribuait par ailleurs ce titre qu’à fort peu de personnes. Par concours de circonstances plus que par volonté, ayant déjà fort à faire entre un métier prenant et un premier enfant élevé en grande majorité tout seul, mais sans qu’il ne multiplie les efforts ou les occasions d’y changer quoi que ce soit. Dans la bouche de son visiteur, il s’attendait donc au mieux à ce que le terme soit galvaudé et au pire à ce que son mauvais pressentiment ne trouve un écho, lequel le persuadait de rester aux aguets, prêt à bondir pour protéger sa progéniture en attendant que l’inconnu ne saisisse la perche qui lui était tendue de cesser de parler par énigmes. « Peut-être parce qu’elle n’est plus en ville, Olivia. » Laissant passer un court instant de silence, l’inspecteur s’était fendu d’un sourire amer. « C’est elle qui vous a dit ça ? » Il en doutait, en réalité : Olivia Marshall était probablement beaucoup de choses, dont un bon morceau qu’il n’approuvait pas, mais elle n’était pas du genre à s’inventer des relations au-delà de ce qu’elles étaient réellement – et la leur n’avait jamais atteint le stade de l’amitié. « Disons que c’est une connaissance. » Même plus une collègue, elle avait perdu ce titre. Et une amie de son épouse, surtout, mais Anwar avait appris à ne pas mentionner Riley autrement que lorsque cela était strictement nécessaire, d’autant plus depuis que la hiérarchie de Jackson était venue proférer des menaces à peine voilées à son encontre. Reste qu’Olivia n’était pas le moyen le plus efficace d’obtenir la coopération du brun, qui déjà las de faire des ronds de jambe avec son invité surprise avait fini par réclamer le premier que tous les deux en viennent au fait. L’homme n’avait pas fait tout ce chemin sans une bonne raison, et être accompagné d’un nouveau-né ne changeait pas grand-chose à l’équation – tout juste cela servait-il à le rendre (un peu) moins menaçant. « Pas grand-chose en réalité. Je me pose deux questions : pourquoi avoir choisi le casino pour casser la gueule de je ne sais qui. » Cela ne faisait qu’une seule question. « Pourquoi un flic a pris ce risque alors que vous êtes normalement interdit de casino. » Soit, deux questions … Mais la seconde venait de lui faire arquer un sourcil au point de lui faire oublier (ou prétendre) la première. « Je suis interdit de rien du tout, redescendez de vos grands chevaux. » Mais si un juriste lui avait prétendu l'inverse, peut-être son casino devrait-il songer à en engager un qui soit plus compétent. « Et dans l'éventualité où j'aurais effectivement foutu les pieds dans votre casino, ce que je ne confirme pas … J'ai une vie en dehors de mon boulot, vous savez. » Ou bien s'imaginait-il qu'Olivia était la seule à avoir un semblant de vie (aussi chaotique soit-il) en dehors du poste de police ? Mais perdant visiblement patience, l'homme avait cessé de mettre les formes et réitéré sa question principale – la seule à laquelle Anwar n'avait pas répondu. « C’était qui, le type que vous avez passé à tabac ? » Et qu'il ne connaisse pas la réponse à cette question, à vrai dire, en disait bien plus à Anwar que tout le reste. « Vous en êtes à trois questions. » avait-il fait remarquer avec un brin de provocation, mais pour reprendre aussitôt « Vous avez servi où ? La Navy ? » Ou peut-être la RAF, mais le brun se l'imaginait un peu plus sur un croiseur que dans le cockpit d'un avion de chasse. Une chose était en tout cas certaine : il n'avait pas servi dans le même corps militaire qu'Olivia et Riley, comme Anwar l'avait conclu un peu hâtivement … Sans quoi, il n'aurait pas eu besoin de demander pour connaître l'identité de l'homme passé à tabac dans les toilettes de son établissement. Éludant à son tour, l'homme s'était montré plus insistant « Rien d'illégitime ni d'engageant. Juste un soupçon de curiosité … Tout ce dont j'ai besoin pour vous foutre la paix … » Inutile de dire que l'inspecteur n'en croyait pas un mot, et n'avait pas l'intention de se laisser berner au point de parler autrement qu'en pure hypothèse. Il s'était bel et bien rendu au casino et y avait secoué un bonhomme que Jackson aurait probablement fini par tuer s'il ne l'avait pas arrêté à temps. Anwar le savait, l'homme en face de lui le savait, mais espérer de l'inspecteur qu'il l'admette dans les grandes largeurs était un brin présomptueux. « Vous auriez dû poser directement la question à Olivia, cela vous aurait évité un détour jusqu'ici. » Mais allez savoir jusqu'à quel point le terme "amis" s'appliquaient aussi dans leur cas, et depuis quand il n'avait pas eu de nouvelle de l'ex-policière. On la disait loin de la ville de manière définitive, les bruits de couloirs d'un commissariat où les secrets des uns étaient éventés et déformés par les autres. « Admettons que je sache de quoi vous parlez. De façon purement hypothétique, on s'entend. » Certains soupçonneraient Anwar de jouer avec le feu en jouant au plus malin. Ils auraient probablement raison. « Dans ce cas je vous suggérerais de faire une petite recherche sur le "Lieutenant-Colonel Preston Hoover" auprès de Google … On y apprend des tas de choses sur les ordures dans son genre. » Il n'y aurait même pas besoin de fouiller trop loin : le gradé, sorti de la même base militaire qu'Olivia et Riley, était passé en cour martiale quelques semaines seulement après l'incident du casino et avait été lâché y compris par sa hiérarchie, le scandale de ses actions criminelles et de ses complicités éclaboussant jusque dans les sphères politiques et judiciaires de la ville. « Mais encore une fois … Tout cela est tout à fait hypothétique. Je n'affirme rien. » Et n'infirmait rien non plus, d'ailleurs, se contentant de hausser les épaules avec une nonchalance mesurée et attendant désormais de voir si l'homme avait autre chose à creuser ou si, comme il l'avait prétendu, il n'était là que pour la réponse à cette seule question.
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| | | | (#)Mer 01 Mar 2023, 15:32 | |
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I HATE THE WAY YOU LOOK AT ME A quoi bon cacher l’identité de celle qui a brossé le portrait de ce policier ? Si je n’envisage pas de ce qu’elle puisse être un drapeau blanc à secouer sous le nez du père de famille, je concède à la transparence le droit d’exister. Tourner autour du pot peut facilement agacer. Moi-même je me sens insulté dès lors qu’un quidam m’approche sous de faux-prétexte et avec un dessein voilé derrière des salamalecs obséquieux. J’ai joué cette carte, mais je n’en abuserai pas. La bombe est lancée à présent et je respecte le silence s’installant, celui dont mon interlocuteur a probablement besoin pour digérer l’information et évaluer, par conséquent, si je représente ou non un danger. « Disons qu’elle vous considérait comme quelqu’un de confiance. Pour moi, c’est le premier pas vers l’amitié, mais j’ai peut-être extrapolé.» D’aucuns me fréquentant n’en auraient été surpris. J’anticipe, j’interprète, j’extrapole aussi, parfois, faute à un soupçon de paranoïa maîtrisé lié à cette peur de perdre ma famille. Le casino et ses dégâts ? Ce n’est qu’une excuse. Ce qui m’intéresse, c’est que l’homme en face de moi pourrait m’apporter si nous arrivons à nous brancher sur la même fréquence. Pour l’instant, je ne jurerais de rien. L’ambiance est glaciale, lourde d’une méfiance réciproque, mais je ne suis ni surpris ni embarrassé. J’avance mes pions un à un et je suis convaincu qu’Anwar procédait de façon identique jusqu’à ce que la lassitude le gagne.
Il veut des réponses ? Très bien ! Je n’ai rien d’illégal à lui proposer. Je ne suis pas là non plus pour récupérer de l’argent dont je n’ai pas besoin. Mes lèvres se réhaussent donc d’un sourire tandis que je hoche la tête lentement, signe de mon approbation et je m’exécute en partie. Je ne converse pas autour de Mitchell, de mes recherches à son endroit, de mes découvertes à propos d’un crime, datant de quelques années déjà, mais qui aura certainement secoué l’homme qui m’écoute attentivement. Sa nervosité est palpable : nul doute qu’il souhaiterait être partout ailleurs, avec son enfant, qu’en ma compagnie et je l’intègre sans mal. Moi aussi, j’aurais préféré que cette discussion se déroule à des kilomètres des oreilles insouciantes de Micah. Qu’à cela ne tienne, l’occasion a fait le larron et puisqu’elle était bonne, j’énonce mes questions, une à une, sans hésiter.
Dommage que j’y ai glissé une affirmation basée sur les légendes urbaines. Tous les flics ne sont pas recensés sur la liste des interdits de casino et je n’hésite pas à exprimer mon mea culpa. Au diable mon orgueil, la fin justifie les moyens. Je vais jusqu’à essayer d’arrondir les angles d’un : « C’est une méprise… et ce n’est pas vraiment l’objet. » Ce qui m’intéresse, c’est la réponse au “pourquoi” et au “qui” et, soucieux de montrer l’exemple, je rétorque : «Navy» sans rien ajouter. Ce qu’il est advenu de mon avenir sous la bannière ne le regarde pas ou pas encore. « Et, effectivement, tout ceci n’est qu’hypothèse…» Je rassure. Je montre patte blanche. Je jette un oeil à Micah qui dort toujours paisiblement. C’est mieux, pour tout le monde. «Preston Hoover.» ai-je répété, imprimant dans ma mémoire le nom du tabassé. « Ce ne sont pas les ordures qui manquent à l’armée, je vous l’accorde. Je me renseignerai… et, comme promis, je vous fous la paix avec les questions au sujet du casino. Voyez, je ne vous demande même pas qui était votre partenaire et je considère même que je vous en dois une.» ai-je claironné avec une sincérité palpable.
J’en sais assez pour me faire une idée de la nature de l’homme en face de moi. Je le décrirais loyal aux causes qui lui semblent justes, un brin susceptible, soucieux de respecter la définition de chaque mot, légèrement pointilleux quant à son statut et il paraît détester être mésestimé, signe d’orgueil, quoique sa fierté ne m’apparaisse pas comme déplacée. Ce tableau me plaît et je décide de lui éviter l’affront de faire mine de m’en aller, et d’opérer ensuite un demi-tour soudain, comme si je venais de me souvenir que, peut-être, je pourrais être une aide de camp acceptable si son combat pour la justice est toujours à l’ordre du jour. Il ne m’inspire pas le désir de le manipuler, mais d’être aussi franc que possible. «Ce n’est pas cette ordure-là qui m’a intéressée à une époque. Dans l’hypothèse où vous connaîtriez un Mitchell, et dans l’hypothèse où il n’aurait pas su vous donner ce que vous vouliez, je peux peut-être vous aider. » J’ai tendu la main dans sa direction et je me suis présenté plus officiellement. J’ai dit : «Amos Taylor.» pour ajouter ensuite «Vous savez où me joindre en fonction de vos combats, Anwar. A votre bon vouloir.» A bon entendeur. «Et, merci ! »
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| | | | (#)Mer 19 Avr 2023, 20:41 | |
| Full of fear, ever clear, I'll be here fighting forever. Curious, venomous, you'll find me climbing to heaven, never mind turn back time, you'll be fine, I will get left behind. Show me what it's like to dream in black and white, so I can leave this world tonight. ☆☆La mention d’Olivia avait suffi à ce que la méfiance d’Anwar, faute de s’évaporer, se mue en quelque chose de moins alarmant ; Il n’était momentanément plus question de craindre pour la sécurité de sa progéniture, et cela suffisait à faire redescendre d’un cran la pression qui battait sous les tempes de l’inspecteur. Une méprise semblait cependant persister quant à la manière dont l’ancienne militaire avait dépeint sa relation avec son (ancien) collègue … Ou bien était-ce simplement lui qui avait la rancune tenace ? « Disons qu’elle vous considérait comme quelqu’un de confiance. Pour moi, c’est le premier pas vers l’amitié, mais j’ai peut-être extrapolé. » s’en était de son côté défendu son interlocuteur, avec une bonne foi dont, sur ce point précis, Anwar n’avait pas de raison de douter. « Si elle le dit. » Lui en tout cas n’était plus certain de pouvoir en dire autant : Olivia n’avait pas vraiment fait honneur à leur uniforme ou à leur fonction avant de disparaître, et cela suffisait à nourrir chez l’inspecteur une rancœur sans doute exagérée. Mais l’étranger avant au moins réussi son coup : pas moins sur la défensive, Anwar en était néanmoins (un peu) plus disposé à écouter ce qu’il avait à dire, quand bien même son instinct lui criait que ce type ne pouvait pas amener avec lui autre chose que des ennuis. Il en tenait pour preuve la mention du casino dans lequel le brun n’avait pas remis les pieds depuis que Jackson l’avait entraîné dans une épopée dont il se serait, avec le recul, probablement passé. L’intimidation servie en guise de préambule n’avait cependant pas eu d’autre effet que celui de provoquer chez Anwar un brin de sarcasme, trop habitué qu’il était à ce qu’on s’adresse à lui de cette manière pour se laisser impressionner par les mots seuls – il serait déjà mort mille fois, si tous ceux qui l’avaient menacé de lui régler son compte de sale flic au cours de sa carrière avaient mis leurs menaces à exécution. « C’est une méprise … et ce n’est pas vraiment l’objet. » Soit. Confirmant son appartenance au corps de l’armée que le policier s’était jusque-là contenté de supposé, l’homme avait saisi la perche qui lui était tendue en confirmant « Et, effectivement, tout ceci n’est qu’hypothèse … » et décidant de s’en contenter faute d’une alternative Anwar avait jeté le nom de Preston Hoover en pâture en sachant qu’il ne se mouillait à ce sujet pas tant : le militaire désormais déchu n’avait plus de soutien ni auprès de ses complices ni dans ses rangs. Il avait joué, il avait perdu, et que sa chute ait pris ses origines entre les murs d’un casino revêtait quelque chose qu’Anwar trouvait presque poétique. « Preston Hoover. » Répétant le nom comme pour s’assurer de l’enregistrer mentalement, l’homme avait repris aussitôt « Ce ne sont pas les ordures qui manquent à l’armée, je vous l’accorde. Je me renseignerai … et, comme promis, je vous fous la paix avec les questions au sujet du casino. Voyez, je ne vous demande même pas qui était votre partenaire et je considère même que je vous en dois une. » et bien que l’inspecteur n’ait pas l’intention de le croire sur parole et de s’en contenter, au moins pouvait-il en conclure que pour ce jour-là au moins la conversation se contenterait d’être cordiale. « Vous me devez rien du tout. Et j’suis pas un adepte des jeux de hasard alors vous faites pas de bile, je compte pas revenir traîner dans vos pattes. » Avait-il le moindre espoir que l’homme se contente de sa parole quand lui-même n’était pas capable de le faire ? Sans doute que non, mais le dire avait toujours plus de valeur que de laisser planer le doute. Décidant néanmoins de s’en contenter, le gérant de casino semblait avoir obtenu ce qu’il voulait, qu’il se soit agi d’un nom, de la vérification faite de vive-voix qu’Anwar Zehri n’était rien d’autre qu’un petit inspecteur de police avec d’autres chats à fouetter que de s’intéresser à son business (quel qu’il soit), ou simplement de la volonté de mettre en garde le principal intéressé pour lui couper l’envie de recommencer – aucune chance. Quelques mètres seulement après avoir tourné les talons avec sa poussette, l’homme avait pourtant fait volte-face et croisé à nouveau le regard d’un Anwar qui, lui, ne comptait pas le quitter des yeux avant qu’il ait débarrassé le plancher de la marina. « Ce n’est pas cette ordure-là qui m’a intéressée à une époque. Dans l’hypothèse où vous connaîtriez un Mitchell, et dans l’hypothèse où il n’aurait pas su vous donner ce que vous vouliez, je peux peut-être vous aider. » L’évocation de Mitchell lui arrachant un tressaillement imperceptible, Anwar avait senti sa mâchoire se contracter, l’échange que l’un et l’autre venaient d’avoir s’éclairant d’une toute autre manière. « Amos Taylor. » Un nom qui ne lui évoquait rien, mais qu’il n’oublierait plus de sitôt maintenant que Strange y était plus ou moins associé. « Vous savez où me joindre en fonction de vos combats, Anwar. À votre bon vouloir. Et, merci ! » N’attendant pas après une réponse qui n’était finalement jamais arrivée, le dénommé Taylor, Amos avait tourné les talons une bonne fois pour toutes, et les doigts se resserrant autour du bastingage de son voilier l’inspecteur s’était entendu murmurer à lui-même « Dans quelle merde tu vas encore te fourrer ? » en sachant très bien que malgré toute la bonne volonté qu’il tenterait d’y mettre, il ne parviendrait plus à empêcher de germer la graine que le militaire venait de semer.
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| | | | | | | | (AMOS & ANWAR #1) ► I HATE THE WAY YOU LOOK AT ME |
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