| (willton #6) sitting here with my head on fire, trying not to burn but it feels so right. |
| | (#)Ven 19 Aoû 2022, 15:50 | |
| (c) arthur-havisham & harley sitting here with my head on fire, trying not to burn but it feels so right. (FLORENCE, ITALIE.) Ses doigts pianotaient tout contre la porte séparant ses quartiers de ceux d'Auden, pour ces quelques jours que les deux hommes passeraient sous le soleil de Florence. C'était ridicule, de faire lits séparés quand ce serait loin d'être la première fois qu'ils dormiraient ensemble. Loin aussi d'être la première fois qu'ils feraient plus que dormir. James prétendait que l'attitude du peintre ne l'atteignait pas le moins du monde lorsque celui-ci lui rappelait, entre deux œillades pourtant appuyées, qu'il ne se passerait rien entre eux même à des milliers de kilomètres de Brisbane. Il prétendait que ça ne l'atteignait pas non plus, quand l'italien demandait à avoir un peu de temps seul à leur retour de balade, comme si deux artistes de leur trempe ne pourraient pas employer ce temps à autre chose de beaucoup plus exaltant. Il prétendait même n'en avoir rien à faire, qu'Auden ne remarque pas la manière dont il coiffait ses cheveux différemment et se laissait légèrement pousser la barbe depuis plusieurs semaines, quand même Cristina notait encore chaque changement dans son apparence après six ans de mariage. Feindre que ce désintérêt pour sa personne ne le heurtait en rien était devenu habituel depuis qu'Auden semblait prendre un malin plaisir à se faire désirer. Depuis que la moindre excuse devenait prétexte à faire un pas en avant et trois en arrière. L'alliance à son doigt ? Elle n'avait jamais été un obstacle à aucune de ses aventures, aussi intensément dévoué soit James à son épouse. Celle d'Auden, en revanche, était comme une cage que l'italien emportait partout avec lui, dont le cœur semblait toujours battre avec force pour une femme qui avait disparu du paysage avec, sans doute, une part de lui. James connaissait ce sentiment par cœur et n'oublierait jamais combien il s'était senti vide après la mort d'Alessandro, mais il s'était relevé. Les hommes comme eux se relevaient toujours. Ils n'avaient pas d'autre choix.
« J'ai frappé mais tu m'as pas entendu. » Il souffla, poussant la porte qui se dressait entre deux pièces qui auraient pu n'en faire qu'une. Auden était là, affairé dans un coin de la chambre. James aurait pu lui faire remarquer qu'il n'avait pas fermé à clé et qu'il pourrait presque croire que c'était une invitation à le rejoindre, mais il garda ce genre de conclusions pour plus tard. « On va où, ce soir ? » James marcha quelques pas à travers la pièce, s'approchant de la valise de l'italien, ouverte sur ses effets personnels. Son regard s'y attarda quelques secondes, ses doigts ensuite, avant qu'il ne la contourne pour remonter ses yeux jusqu'aux siens. « Je serais bien resté ici pour profiter de la chambre. » Le ton de sa voix, autant que le fin sourire étirant le coin de ses lèvres, n'avaient évidemment rien d'anodins. « Du room service, je veux dire. » Bien sûr, c'est pour se faire livrer à dîner dans leur double chambre qu'il comptait se passer du plaisir d'une bonne table dans un excellent restaurant. James s'était peut être laissé séduire par ce voyage improvisé pour la beauté du risque qu'il y avait à suivre Auden Williams au bout du monde, dans un pays dont il était le seul à parler la langue, mais ce serait mal le connaître que de croire que la gastronomie locale ne l'avait pas aussi attiré. Tout comme le vin italien, auquel son palais avait déjà goûté à quelques mémorables occasions par le passé. Ils étaient venus ici pour fêter son anniversaire, officiellement, alors il n'avait jamais été question de se priver. D'aucun plaisir que ce soit.
« On pense redécorer certaines parties de l'hôtel, avec Cristina. Elle m'a dit de m'inspirer de ce qui se fait ici alors je prends mon rôle à cœur, comme tu vois. » Il laissait peut être à sa femme le bon soin de s'occuper de la gestion de l'hôtel, mais il n'en était pas moins investi lui-même pour que ce lieu reste à l'image de ce que son épouse avait toujours connu, depuis ses plus jeunes années. C'était important pour elle, alors c'était important pour lui. Et quand bien même ça n'aurait jamais la même saveur que de virevolter au milieu des allées bouillonnantes d'un atelier en effervescence, ce n'était décidément pas le pire endroit pour se perdre et créer. James n'en avait pas fait l'un de ses repaires pour rien, il s'y sentait étonnamment à sa place. « Tu permets ? » Il désigna le lit, ses doigts effleurant les draps dont la douceur invitait au voyage. « Je crois que j'aurai un meilleur point de vue depuis le lit. » Un meilleur point de vue pour observer, bien sûr, cette chambre qui se voulait pourtant identique à la sienne. James reposa son regard sur l'italien, silencieux, sans savoir si c'était le mal du pays ou un manque un peu plus profond qui le poussait à ne pas vouloir dormir seul, ce soir.
Dernière édition par James Weatherton le Lun 05 Sep 2022, 15:29, édité 1 fois |
| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23733 POINTS : 350 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 28/05/2019 | (#)Sam 20 Aoû 2022, 20:09 | |
| « J'ai frappé mais tu m'as pas entendu. » “Je t’ai entendu.”
Mais je n’ai pas ouvert pour autant, non, de façon assez évidente. Je ne lui ai pas ouvert, pas plus que je relève le nez lorsqu’il entre dans la pièce, d’un pas bien trop assuré pour qu’il ne pense pas que tout lui soit dû. Je gratte le carnet avec le graphite, je dessine de mes souvenirs les œuvres qui m’avaient tant manqué depuis mon dernier passage dans cette ville. Et James est James, invité d’honneur sans même que sa présence ait été demandée, ou acceptée. « On va où, ce soir ? » Je l’observe se poster près de ma valise, et mon attention s'accroît lorsqu’il juge bon de mettre son nez dans ce qui ne le regarde pas, comme si mes affaires avaient quoi que ce soit pour l’intéresser de toute façon. “Tu veux aller dans un bar sur les toits de la ville ?” - « Je serais bien resté ici pour profiter de la chambre. » Et voilà, pourquoi est-ce que je m’emmerde donc ? Je sens son regard posé sur moi depuis plusieurs secondes déjà, mais ce n’est que maintenant que je lui dédie le mien en retour, soufflant longuement alors que je repose le carnet à côté de moi. De toute évidence, il ne me laissera plus dessiner en paix. “De ta chambre, tu veux dire ?” Je réitère les limites déjà stipulées, il n’y a rien dont il puisse être étonné avec ces quelques mots et la précision que je fais. Cela n’empêche en rien mon sourire de répondre au sien, pourtant, parce que je ne peux pas nier apprécier ce petit jeu, au fond. « Du room service, je veux dire. » Bien sûr, oui. J’interroge son regard un instant, éternellement étonné par sa capacité à faire face à l’adversité (comprendre: moi) sans jamais ployer le genou malgré les refus qui s'enchaînent et les portes qui se ferment sur son passage. Son éternel air d’adolescent rebelle me fait sourire, maigrement mais sûrement, alors que je finis par croiser les bras sur ma poitrine pour lui laisser le temps d’aller au bout de ses idées et voir ce qu’elles sont, justement.
« On pense redécorer certaines parties de l'hôtel, avec April. Elle m'a dit de m'inspirer de ce qui se fait ici alors je prends mon rôle à cœur, comme tu vois. » J’étouffe un rire amer, ne sachant faire autrement dès qu’il est question de sa femme, ou même de leur mariage au sens plus large du terme. Il ne sait plus quoi inventer pour excuser sa présence, James, quand bien même il est déjà au bout du monde, à mes côtés, et en absence de toute forme de sa femme, si ce n’est peut-être la bague autour de son doigt. Elle brille toujours autant malgré les années, assez pour que je n’écoute qu’à moitié ce qu’il a à me dire. De toute façon, nous savons tous les deux que ce n’est qu’un moyen comme un autre d’arriver à ses fins, que je vais encore une fois statuer ma position, que cela ne va pas lui plaire et qu’il passera la soirée sans room service ni bar sur les toits de la ville, à se morfondre dans son lit. “Quel mari attentionné, vraiment.” Quel mari attentionné qui n’a pas attendu trois jours avant de botter en touche pour aller en voir un autre après leur mariage ; et je suis bien placé pour le dire, vous voyez. J’esquisse un sourire faux, sans doute déjà à bout de ma patience et de mon self-control. « Tu permets ? » Le silence est ma seule réponse alors que j’observe ses doigts effleurer le drap comme s’il s’agissait d’une nouvelle Merveille du Monde. « Je crois que j'aurai un meilleur point de vue depuis le lit. » Et je souffle une fois de plus, bien plus silencieusement cette fois pourtant. L’air s’échappe de mes poumons en même temps que je retombe contre la tête de lit, mon regard toujours vrillé dans ses grandes billes sombres. La vérité, c’est qu’il n’y aura sûrement ni room service ni bar sur les toits, mais qu’il ne retrouvera pas même son lit non plus. “Tu sais, j’ai toujours trouvé que tu étais doué pour reconnaître les bonnes des mauvaises idées, à l’atelier, pour les défilés, ou pour Weatherton de façon générale.” Il a l'œil et il a du talent, avis que je n’ai jamais cherché à lui cacher et bien au contraire. Il sait que je l’estime pour son art, tout comme il sait que c’est ce que j’ai toujours admiré chez lui, peu importe les à-côtés - bons comme mauvais. “Mais en dehors et pour le reste, t’es un sacré imbécile.” Parce que nous c’était une mauvaise idée il y a des années déjà, et s’en est toujours une aujourd’hui. Que l’eau ait coulé sous les ponts n’y change rien, ça ne sert qu’à faire tourner de vieux moulins inutiles.
“Je t’ai dessiné, aujourd’hui.” Je fais glisser le carnet sur la même main qui venait d’explorer la douceur des draps, j’en profite pour me relever et l’ouvrir à la bonne page, au milieu des dessins de toutes sortes et de toutes inspirations. “Sans la barbe, j’aime pas.” Je commente tout de même, observant sa réaction du coin de l'œil face à cette affirmation qui signifie tout et rien à la fois. Je suis un artiste, bien sûr que je remarque les détails et les changements. Un pas en avant, deux en arrière, trois en avant. Personne ne compte jamais la fin de cette maxime, je la restaure aujourd’hui et je m’en vaudrai plus tard. C’est une mauvaise idée, ça reste une très mauvaise idée, mais il sait qu’il finira par m’avoir à l’usure, tout comme il sait que nous ne voulons finalement que la même chose. “Tu l’enlèves ta bague, parfois ?” Est-ce qu’elle arrive encore à coulisser en dehors de son annulaire parce qu’il l’enlève dès qu’il retrouve un de ses amants ? Et elle ? Ou est-ce qu’ils jouent à leur petit jeu avec leurs bagues au doigt, encore et toujours, pour ne jamais sortir du rôle de l’amoureux transi qui pense à sa femme même en voyage au bout du monde, même après avoir passé les deux premières nuits florentine à essayer de grappiller mon attention, y arrivant chaque fois un peu plus mais jamais assez à son goût. |
| | | | (#)Lun 05 Sep 2022, 15:20 | |
| (c) arthur-havisham & harley sitting here with my head on fire, trying not to burn but it feels so right. “Je t’ai entendu.” Bien sûr, les mots avaient à peine à être énoncés tout haut pour que James s'en soit douté, piqué dans son orgueil comme un enfant qui réaliserait qu'il n'est pas le centre du monde. Il voudrait parfois se convaincre du contraire, et qu'il n'avait toujours qu'à parader sous le nez du peintre pour susciter chez lui un désir irrépressible, mais force est de constater qu'Auden n'était plus décidé à lui faciliter la tâche. Que la tension était bien réelle, palpable jusque dans leur façon de se toiser à quelques mètres l'un de l'autre, mais que l'italien ne comptait pas lui accorder une victoire trop facile. Il le connaissait assez pour savoir que James ne renoncerait pas, pourtant, lui qui prenait déjà ses aises dans cette chambre. Il avait besoin de chaleur autant que de se sentir désiré, bien qu'il n'en admettrait rien. “Tu veux aller dans un bar sur les toits de la ville ?” Non, ce n'était pas exactement le programme qu'il avait en tête pour cette soirée et Auden ne mit à son tour qu'une seconde à le comprendre. Rester ici, pour dîner ou pour tenter de restaurer une proximité physique entre le peintre et lui, voilà une idée qui lui plaisait davantage. Ils iraient boire un verre dehors un autre soir. “De ta chambre, tu veux dire ?” Le sourire d'Auden se fit l'écho du sien, et l'éclat de malice dans le regard de l'anglais brilla de plus belle. James pourrait être piqué, mais il n'avait pas dit son dernier mot. « Ma chambre, la tienne... On n'est pas obligés de jouer sur les mots. » Et ils n'étaient pas obligés de poser des limites, quand bien même Auden semblait prendre un malin plaisir à le faire depuis leur arrivée. Ils n'étaient obligés de rien, à vrai dire, et avaient plusieurs jours pour faire tout ce qui leur passerait par la tête avant de retrouver leurs obligations à Brisbane. Ici, loin de leur quotidien, c'est à un peu d'évasion que rêvait James. Plantant ses deux yeux dans les siens, c'est sans animosité mais avec un air de défi qu'il souffla. « Et puis, on aurait évité ce genre de subtilités si t'avais réservé une chambre avec un lit, comme tout le monde. » Comme tous ceux susceptibles de partager l'intimité l'un de l'autre, du moins. Pas sûr qu'Auden l'entende de cette oreille, lui qui déployait une invraisemblable énergie à repousser chaque tentative du créateur de faire un pas dans sa direction. James n'était pas sans savoir combien l'italien aimait avoir le dernier mot, mais ils avaient passé l'âge de se tourner autour pour voir combien de temps l'un mettrait à céder aux avances de l'autre. Fût un temps où ce petit jeu l'aurait sincèrement amusé, mais aujourd'hui c'est avec une boule de frustration au creux du ventre qu'il observait l'italien dresser des barrières qui n'avaient pas lieu d'être. Pas alors qu'ils étaient deux adultes consentants, attirés l'un par l'autre, et libres de céder à la tentation sans que ça n'ait de conséquences. Ce genre de petits arrangements lui convenaient bien à l'époque, pourquoi les choses devraient-elles être différentes aujourd'hui ? Auden aimait se montrer contrariant, voilà tout.
Des excuses pour se trouver dans cette chambre, James pourrait en trouver des tas sans que la véritable raison à sa présence ne fasse pourtant pas le moindre doute, y compris aux yeux d'Auden. Et c'est ce qui l'amusait, de flirter avec les limites que le peintre s'évertuait à poser, de titiller sa résistance jusqu'au moment où il le sentirait à deux doigts de céder. Parce que ce moment arriverait, il le connaissait trop bien pour le savoir. “Quel mari attentionné, vraiment.” La remarque était amère, dénuée de sincérité, comme chaque fois qu'il était question de Cristina. Un sujet que les deux hommes évitaient le plus souvent mais que James se plaisait parfois à remettre sur le tapis rien que parce qu'il avait la certitude d'obtenir une réaction d'Auden. Ce n'est pas que l'italien n'appréciait pas son épouse, c'est qu'elle semblait toujours désarçonner une part de lui que James était toujours curieux de voir ressortir. Ainsi, au moins, Auden laissait tomber son masque rien que quelques secondes. “Tu sais, j’ai toujours trouvé que tu étais doué pour reconnaître les bonnes des mauvaises idées, à l’atelier, pour les défilés, ou pour Weatherton de façon générale.” Attentif, James ne se laissa pourtant pas distraire suffisamment pour en occulter son objectif initial : rejoindre l'italien sur son lit, tandis qu'il s'assit sur le bord de ce dernier. “Mais en dehors et pour le reste, t’es un sacré imbécile.” Concentré à éviter de froisser ses vêtements tandis qu'il trouvait une position plus confortable sur le matelas, James retrouva le regard d'Auden après plusieurs secondes. « Parce que j'ai l'audace de croire que je pourrais encore te séduire, aujourd'hui ? » Ses yeux maintenant plantés dans les siens, ses paroles avaient l'allure d'une question à peine voilée. Est-ce que tu me trouves toujours séduisant, Auden ? « On a passé d’innombrables nuits ensemble, des nuits exactement comme celle-ci. Et tu trouvais pas ça stupide à l'époque. » Il ne s'en plaignait pas, ne demandait pas non plus à écourter leurs moments ensemble, quand au contraire rien ne semblait plus simple et dépaysant que l'idée de retrouver les bras du peintre. Cette époque lui manquait, mais l'admettre était encore un pas que James n'était pas prêt à franchir. « Ne me force pas à te les rappeler une à une. » Tu sais que j'en suis capable sont les mots qu'il se contenta d'exprimer à travers un nouveau regard, plus long et plus parlant que les autres. Ce petit jeu l'amuserait bien trop, ils le savaient l'un comme l'autre.
“Je t’ai dessiné, aujourd’hui.” Cette fois, c'est une lueur un peu différente qui passa dans le regard de James. Une lueur surprise, sans doute, qu'Auden ait seulement trouvé le temps d'esquisser son portrait entre deux tentatives pour dévier le moindre risque de rapprochement entre le créateur et lui. Qu'il en ait seulement trouvé l'envie, aussi, alors qu'il semblait jusque là vouloir lui rappeler par n'importe quel moyen que le passé était le passé, et que leur place n'était plus dans un seul et même lit. Saisissant le carnet à dessins du bout de ses doigts, James déposa son regard sur le portrait et débuta une contemplation silencieuse, fidèle à ses habitudes. Auden savait tout le bien qu'il pensait de ses œuvres, de son travail et de son talent en tant qu'artiste. Il savait quelles émotions ses tableaux et ses dessins savaient réveiller en lui, quand bien même James trouvait toujours des moyens détournés pour le lui faire comprendre. Il savait donc ce que ce silence signifiait, et que le fin sourire au coin de ses lèvres en disait lui aussi plus long que n'importe quoi d'autre, à cet instant. “Sans la barbe, j’aime pas.” James releva lentement son regard vers le sien, une lueur un peu plus espiègle au fond des yeux. « Tu dis ça pour me contrarier. » Ou peut être parce que son épouse avait validé ce changement et qu'Auden devait s'en douter mieux que n'importe qui. Au fond de lui, James se doutait qu'il y avait au moins une part de vérité là-dedans et qu'Auden continuait sans doute de se le représenter tel qu'il l'avait connu des années en arrière, lorsque James était à peine fiancé, à peine directeur artistique, à peine le quart de l'homme qu'il était devenu. Parce que bien des choses étaient différentes. Pourtant, le regard perçant et intensément curieux qu'il replongea dans celui d'Auden fut semblable à ceux qu'ils échangeaient déjà à l'époque.
“Tu l’enlèves ta bague, parfois ?” La question le laissa silencieux l'espace d'une seconde, avant que James se laisse finalement retomber sur le lit, dos contre le matelas, la ligne de ses lèvres s'étirant en un léger sourire pensif. « Quand je me glisse dans d'autres lits que celui que je partage avec ma femme, tu veux dire ? » Bien sûr que c'est la question qui lui brûlait les lèvres, la seule qu'Auden voulait probablement lui poser. Parce qu'il n'aurait aucune autre raison de retirer ce bijou de son doigt, que c'était là qu'était sa place depuis six années sans qu'il n'ait même songé à l'en déloger pour de bon – et ça n'était pourtant pas faute d'avoir souvent claqué la porte ou voulu mettre un maximum de distance entre son épouse et lui, après une énième dispute. Leur mariage était loin d'être parfait, mais Cristina et lui pouvaient malgré tout toujours compter l'un sur l'autre, et c'était un sentiment auquel James s'était attaché plus qu'il ne l'aurait voulu. « Je la retire, oui. Simple question de respect. » Autrement dit, il ne le faisait pas pour accommoder qui que ce soit. Quand bien même Auden devait sûrement penser que sa vision du mariage n'avait rien d'assez traditionnelle pour que James témoigne du respect à son épouse lorsqu'il venait à découcher, la vérité était toute autre. Il ne faisait jamais un secret de sa situation, sous aucun prétexte, mais dans ces moments-là cette bague avait bien moins sa place à son doigt que sur la table de chevet où il choisissait de la déposer. « C'est ça le problème, Auden ? Ma bague ? » James pivota lentement son visage vers celui du peintre, interrogeant ses traits bien plus difficiles à lire qu'il ne le voudrait parfois. Auden était une énigme, mais ce qui était amusant la plupart du temps pouvait s'avérer frustrant quand tout ce que James voudrait, c'est comprendre pourquoi il faisait tant de difficultés face à l'évidence : ils voulaient la même chose, bien sûr que oui. « Parce que je vois deux hommes mariés dans cette pièce, mais un seul qui a décidé d'y voir un problème. » Après tout, Auden aussi avait une alliance au doigt. Et bien que James se garderait de tout commentaire, il savait que ses sentiments pour sa femme demeuraient intacts, même alors que celle-ci avait disparu du paysage. Le blocage venait-il de là ? Il osait croire qu'il ne tournerait pas autour du pot pour le lui dire, si la seule idée de tromper sa solitude avec quelqu'un d'autre le gênait tant. Reportant son attention sur le dessin, James laissa ses doigts courir contre la feuille de papier quelques secondes de plus. « J'aime bien, mais ça manque de folie. Je t'ai connu plus aventureux, Auden. » Et à son regard chargé de sous-entendus, l'italien comprendrait qu'il ne parlait pas seulement d'art, ici, mais bien de tout le reste qui valait à James de pointer du doigt l'évidence : Auden était terriblement ennuyeux quand il était raisonnable.
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| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23733 POINTS : 350 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 28/05/2019 | (#)Jeu 08 Sep 2022, 16:11 | |
| « Ma chambre, la tienne... On n'est pas obligés de jouer sur les mots. » Il ne prend plus la peine de faire semblant de vouloir rester professionnel depuis bien longtemps, James, et c’est à peine s’il a donné une excuse pour ce voyage en Italie, lequel existe uniquement pour que nous nous retrouvions quelques temps seuls, le rapprochement avec l’anniversaire de l’australien n’étant finalement qu’une heureuse et douce coïncidence. Sa réponse me fait sourire, bien qu’elle ne sera pas celle me laissant céder pour autant. Cela fait longtemps que je n’ai plus l’audace de croire que ce moment n’arrivera plus jamais, cependant. « Et puis, on aurait évité ce genre de subtilités si t'avais réservé une chambre avec un lit, comme tout le monde. » - “Je doute que tous les hommes mariés du coin réservent toute une semaine de voyage avec un lit.” Je me plais à le contredire, bien sûr, mais au fond mes mots ne sont qu’un reflet d’une partie de mes pensées, à savoir que rien de tout ceci n’est normal et me met à l’aise. Si seulement il n’avait pas marié cette femme qu’il n’aime pas, si seulement il avait pu se contenter de devenir son meilleur ami ou Dieu sait quoi, s’il la respecte tant et prend autant de plaisir à pimenter leur temps passé ensemble de nombreuses disputes. Si seulement. Aujourd’hui, James veut jouer sur tous les tableaux et en plus de demander beurre et argent, c’est surtout le cul de la crémière qu’il semble convoiter pour être sien, ayant rendu les choses un peu plus évidentes encore maintenant qu’il a pris place sur le lit. « Parce que j'ai l'audace de croire que je pourrais encore te séduire, aujourd'hui ? » Mes yeux n’ont aucun mal à se planter dans les siens, regard que je soutiens pendant quelques secondes, un sourire au coin des lèvres et pourtant toujours silencieux. Comme s’il avait besoin de me séduire, comme si tout ce qui a un jour été fait pouvait aussi avoir été défait aussi simplement, sous le coup des années passées. Stupide, stupide James. « On a passé d’innombrables nuits ensemble, des nuits exactement comme celle-ci. Et tu trouvais pas ça stupide à l'époque. » Non, bien sûr. A l’époque, j’aurais tué pour avoir le droit à une nuit supplémentaire à ses côtés, ou ne serait-ce quelques heures à peine. A l’époque, tout était différent, tout était bien plus simple aussi, et je crois que tout cela a à voir avec l’insouciance des débuts. « Ne me force pas à te les rappeler une à une. » - “Prend pas cette peine. J’ai rien oublié.” Je prends de l’âge, lui aussi, mais jusqu’à preuve du contraire aucun de nous deux n’est devenu sénile, et certainement pas au point d’oublier toutes ces nuits passées ensemble et les souvenirs qui y restent associés. C’est au moins une chose que nos mariages n’entâchent pas. “Tu sais que peu importe ce qui se passe ici, ça veut pas dire qu’il en sera de même une fois de retour, pas vrai ?” Je veux qu’il sache. Je veux qu’il se rende compte de ce qui l’attend, que je suis toujours le même homme et que je suis tout sauf constant, tout sauf enclin à recommencer ce petit jeu où nous l’avons arrêté, justement parce que cela me semble être prendre des risques inconsidérés et que les plus ne l’emportent peut-être pas autant sur les moins que James voudrait le croire. Je ne veux pas qu’il ait trop d’espoirs, voilà tout, parce que crever d’envie d’aller au bout des choses ne veut rien dire de plus en l’état actuel des choses. Surtout pas que c’est une bonne idée.
Alors, je temporise. Je lui montre mon dessin du jour qui est le plus susceptible de l’intéresser, celui qui le représente, un portrait fidèle des traits de son visage autant que de ses mèches qui me rendent la vie dure à représenter sur papier, dans leur mouvement autant que dans leur forme. Le carnet passe précautionneusement de mes mains aux siennes pour le laisser observer son portrait en silence, le temps suspendu en attendant qu’il énonce enfin ce qu’il en pense. James a l’esprit critique, même lorsqu’il est question d’une représentation de lui-même. Le sourire qu’il esquisse avant même son avis verbal me laisse déjà augurer ce qu’il en a pensé, pour mon plus grand bonheur bien sûr. « Tu dis ça pour me contrarier. » C’est à mon tour de m’amuser de sa réplique, celle-là même qui traduit à quel point il me connaît et à quel point cela fait bien longtemps qu’il ne se contente plus de la simple image que je renvoie au reste du monde. Il sait ce qu’il y a dessous encore, il sait ce que je dis au reste du monde et ce que je leur cache aussi. Il sait tout, James, et c’est justement cet avantage incommensurable qui se retourne contre lui maintenant, parce que m’approcher à nouveau de lui à ce point serait me laisser tomber à nouveau dans ce cercle à ses côtés, lequel je ne saurais qualifier de vicieux ou vertueux. Un cercle, point barre. “Pas uniquement. La barbe te donne des reliefs artificiels” contre sa joue, le long de sa barbe, mon index suit la ligne dessinée par cette dernière, là où d’autres affichent un visage infiniment plus saillant. Le geste, rapidement lancé, est tout aussi rapidement abandonné alors que je reprends ma place, assis contre le dossier du lit et toujours face à lui. “et t’en as pas besoin.” Il sait, James, que ces quelques mots se résument à moi perdant de l’élan, perdant mon avance, et acceptant par extension de rentrer peu à peu dans son jeu, aussi terriblement mauvais soit-il. Il savait qu’il aurait ce qu’il voulait à force de patience, pour la simple et bonne raison que je le veux aussi, malgré tout.
Finalement, sans pouvoir l’expliquer ni même chercher un objectif en particulier, c’est sur sa bague que je l’interroge, ayant depuis quelques secondes rejeté mon regard dessus. Elle est l’éléphant dans la pièce et moi, un pathétique gamin qui semble avoir besoin d’être rassuré sur tout et sur rien, comme si une simple nuit pouvait changer la phase du monde. Je repose mon regard sur James lorsqu’il bouge uniquement pour se laisser retomber contre le matelas, me laissant ainsi observer les traits de son visage sous un angle nouveau, que je ne sais pas si je veux photographier ou dessiner. Les deux, sans doute. L’Italie a toujours été prolifique pour mon art, lui aussi, et la symbiose des deux ne fait qu’accentuer un peu plus le tout. « Quand je me glisse dans d'autres lits que celui que je partage avec ma femme, tu veux dire ? » - “Non, je veux dire quand tu vas parler au prêtre pour confesser tes péchés.” Imbécile. Il sait très bien ce que je veux dire, tout comme il sait que si je ne le statue pas aussi frontalement c’est parce qu’il existe bien une raison à cela, laquelle il balaie en posant les mots haut et fort. « Je la retire, oui. Simple question de respect. » J’hoche alors la tête, n’ayant aucun mal à comprendre son point de vue, sans doute parce que ma situation n’est pas aussi éloignée de la sienne que je voudrais bien le dire. De nous deux, il est pourtant le seul à vivre avec sa femme. Mon mariage continue d’exister uniquement parce que Ginny ne sera jamais la première à envoyer les papiers du divorce et que de mon côté, je n’en ai aucune sorte d’envie non plus, pas alors qu’elle continue autant d’occuper mes pensées. « C'est ça le problème, Auden ? Ma bague ? » Et le voilà qui revient à l’attaque, l’impétueux et infatigable Weatherton. Je soutiens son regard par simple habitude, pour ma part fatigué par l’éternelle tournure de ses questions. “C’est pas que ça, James.” Je souffle alors, n’ayant aucune envie d’énoncer la liste de ce qui me pousse à refuser ses avances, uniquement parce que je crains qu’il n’arrive à dégager du chemin tous les obstacles en un rien de temps. « Parce que je vois deux hommes mariés dans cette pièce, mais un seul qui a décidé d'y voir un problème. » Et à cela, je n’ai rien à répondre, ses mots crevant de vérité. “Tu m’emmerdes James.” Mais ça, ce sont des mots que je sors un peu trop facilement pour qu’ils comptent.
« J'aime bien, mais ça manque de folie. Je t'ai connu plus aventureux, Auden. » Son avis sur le dessin est enfin donné, celui sur ma vie et mon attitude avec, ce que je comprends sans le moindre mal. Je voudrais pouvoir dire que je l’ai connu moins entêté, mais ce serait un mensonge. Il l’a toujours été, simplement avant je l’observais à l’oeuvre à propos de ses créations, et non de rapprochements que nous désirions tous deux ardemment, lesquels n’avaient pas à être demandés, encore moins suppliés pour être mis à exécution. “Je pourrais dire la même chose de toi.” Mes bras se croisent et mon regard en fait de même avec le sien, maintenant qu’une lueur de malice semble s’y mêler à son tour. Lui aussi, il a déjà été bien plus aventureux, surtout alors que nous savons tous deux qu’il n’est déjà plus question d’art dans cette discussion. “Tout ce que tu fais, c’est te plaindre.” Que je ne lui accorde pas assez de regards, pas assez d’attention, pas assez de Dieu sait quoi encore. Tout ce qu’il fait, c’est me rappeler à un passé vieux de plusieurs années alors que le présent est encore et toujours à sa porte, bras ballants. “Je te repousse parce que c’est simple de le dire.” Parce que mon esprit de contradiction s’emmêle et mon amour pour Ginny avec, parce que je sais que ce serait sauter dans la gueule du loup et que lorsqu’il n’est question que de mots, j’ai encore le temps d’y penser et de me raisonner. Parce qu’il est un con qui joue au dur mais que la vérité, c’est qu’il est lui aussi un pathétique gamin qui semble avoir besoin d’être rassuré sur tout et sur rien.
Je suis finalement le premier à retirer l’alliance autour de mon doigt, lui laissant une place de choix sur la table de chevet à mes côtés sans pour autant l’observer trop longtemps, sans doute de peur de changer d’avis. Au lieu de ça, j’occupe mon esprit ailleurs, à simplement me déplacer pour trouver place à ses côtés, enlevant à mon tour son alliance, laquelle coulisse plus facilement le long de son annulaire. Avec la même délicatesse, je la pose à côté de la mienne pour mieux retrouver le regard et la proximité de James, mon souffle se mêlant désormais au sien. “C’est une idée à la con. Je le pense toujours.” J’observe chacun de ses yeux froidement, pensant réellement les mots que je viens de statuer. C’est une mauvaise idée, mais. “Tu comptes me baiser ou on fait un atelier nettoyage d’alliances ?” Au bout d’un moment, on apprend à poser les bonnes questions, j’imagine. |
| | | | (#)Dim 18 Sep 2022, 16:50 | |
| (c) arthur-havisham & harley sitting here with my head on fire, trying not to burn but it feels so right. “Je doute que tous les hommes mariés du coin réservent toute une semaine de voyage avec un lit.” Il marquait évidemment un point, Auden. Pour autant James n'était pas décidé à le lui accorder si facilement, lui dont le sourcil s'arqua dans un air de défi. « Depuis quand t'en as quoi que ce soit à faire de ce que les autres peuvent bien faire ou non ? » Parce que lui se moquait pas mal de ce que tous les hommes mariés du coin pouvaient faire, quand ils se retrouvaient entre eux et loin de leurs épouses. Parce qu'à l'inverse de beaucoup d'entre eux sans doute, il n'avait jamais vu son propre mariage comme une prison, pas plus qu'il n'avait jamais attendu de sa femme qu'elle l'attende sagement dans leur chambre à coucher lorsqu'il rentrait toujours plus tard du boulot, parfois tout juste d'humeur à boire un verre de vin en guise de dîner. Il était conscient de ne pas être un cadeau, conscient aussi qu'il fallait beaucoup de courage à Cristina pour le supporter depuis toutes ces années – et inversement, c'est vrai – alors le moins qu'ils puissent faire était encore de ne pas se priver d'une liberté dont ils avaient tous les deux besoin, une liberté qui ne faisait après tout de mal à personne. James ne serait pas ici, dans cette chambre, s'il faisait comme tous les hommes mariés. Il ne serait pas venu jusqu'en Italie, en compagnie du peintre, non plus. Et il ne jouerait certainement pas à ce petit jeu sous le regard tantôt sceptique, tantôt amusé de l'italien. Bien sûr qu'il le provoquait et qu'il le faisait dans l'espoir d'obtenir de lui une réaction, frustré qu'il semble bien plus intéressé par ses dessins que par sa compagnie depuis leur arrivée à Florence. Malgré tout, il s'était résigné à faire un pas de plus dans sa direction, convaincu qu'ils voulaient au fond d'eux la même chose. Qu'aussi doué soit Auden pour prétendre le contraire, il n'avait pas non plus que des pensées parfaitement pures et chastes, lorsqu'ils se retrouvaient comme ce soir à quelques mètres l'un de l'autre. “Prend pas cette peine. J’ai rien oublié.” Le coin de ses lèvres retrouva une esquisse plus malicieuse, preuve que c'était là ce qu'il voulait au fond de lui entendre. Il connaissait l'italien par cœur, il savait bien que ces souvenirs ne le laissaient pas en paix lui non plus depuis qu'ils travaillaient presque quotidiennement ensemble. Il n'avait qu'à croiser son regard à l'atelier pour le sentir ; l'électricité était toujours là. “Tu sais que peu importe ce qui se passe ici, ça veut pas dire qu’il en sera de même une fois de retour, pas vrai ?” Souffler le chaud et le froid, ça aussi ça ressemblait bien trop à Auden pour qu'il en soit un seul instant étonné. James soutint son regard de longues secondes, une lueur joueuse brillant au fond de celui-ci. « Peu importe ce qui se passe, tiens donc. » Les minutes passaient et Auden lui semblait résister de moins en moins, comme il l'avait espéré en interrompant sa méditation silencieuse et en envahissant son espace. Il agissait toujours comme si sa seule présence dans cette chambre était une erreur, mais il baissait peu à peu sa garde. « Pourquoi on ferait des plans sur la commette quand on pourrait simplement profiter de cette soirée ? » Il ne voulait pas penser à ce qui adviendrait ou non une fois à Brisbane. James n'était pas un adolescent crédule et sentimental, il savait bien qu'Auden redeviendrait contrariant à la seconde où ils auraient changé de décor et que le monde de l'italien ne tournerait plus autour de lui. C'était une belle connerie, si on lui demandait son avis, mais c'était ainsi. « On a pas fait seize mille kilomètres pour déjà penser à notre retour. » Retour qui se voudrait principalement consacré au travail et que James s'offrait le luxe de repousser encore un peu. La nuit était encore jeune, après tout.
Lorsque le carnet du peintre passa entre ses mains, c'est le dessin de ce dernier qui se révéla finalement sous ses yeux. James avait toujours aimé qu'il le dessine, qu'il le peigne parfois. Non pas seulement parce que ça flattait son ego et lui offrait l'occasion de se prendre pour un monarque qui exposerait son propre portrait au-dessus de son bureau, mais aussi parce qu'entre artistes c'était leur manière de communiquer bien au-delà des mots. Et que les coups de crayon d'Auden se voulaient bien plus précieux encore lorsque c'est son visage qu'ils s'évertuaient à recréer. James se sentait alors important, comme quelqu'un qui au fond de lui avait toujours recherché la validation de ses pairs autant que des personnes qui lui étaient chères. Comme quelqu'un qui aimait aussi ce que ces esquisses racontaient de la manière dont Auden l'avait toujours perçu, quand l'italien ne consentirait pas si facilement à le lui dire avec des mots. Ici, ce dessin portait la trace d'une certaine insouciance, le ramenant quelques années en arrière lorsque sa barbe n'était pas la seule chose qui se voulait un peu différente. “Pas uniquement. La barbe te donne des reliefs artificiels. Et t’en as pas besoin.” Et bien loin de prêter plus longtemps attention à cette histoire de barbe, c'est au contraire dans leur petit jeu que James ne tarda pas à se replonger. « Ça fait fureur, détrompe-toi. » Et cette fois c'est un sourire bien moins retenu qui fendit ses lèvres, alors que ses doigts s'amusaient toujours à caresser les draps. Il en rajoutait, bien sûr, mais ça lui plaisait d'insinuer dans son esprit l'idée que d'autres avaient su apprécier ce visage que les doigts et les lèvres d'Auden n'avaient plus approché depuis longtemps. Ça lui plaisait de laisser entendre que la compagnie n'était jamais bien difficile à trouver, lorsqu'il ne voulait pas passer la nuit seul et que rejoindre le lit conjugal n'était pas une option. Peut être parce qu'il était le seul susceptible d'en avoir quelque chose à faire, de qui il pouvait bien mettre dans son lit, de qui il pouvait bien décider de revoir ou non. Même sans croire un seul instant qu'il ferait naître en lui la moindre jalousie – il était parfaitement réaliste – il avait au moins la prétention de penser que ça ne lui serait pas égal. Pas totalement, du moins.
Lorsque la curiosité d'Auden se porta finalement sur sa bague, c'est un James animé par l'envie de poursuivre leur jeu qui s'amusa de son intérêt pour ce bijou. “Non, je veux dire quand tu vas parler au prêtre pour confesser tes péchés.” Un rire bref s'échappa d'entre ses lèvres tandis qu'il contempla un instant le plafond. « Il me faudrait une journée entière pour ça. » Et c'est bien la raison pour laquelle il ne mettait jamais les pieds dans une église, n'ayant jamais accordé sa foi qu'à des choses bien plus tangibles et rationnelles. Auden le savait, tout comme il savait un million d'autres choses à son sujet. L'avantage d'avoir partagé de si nombreuses nuits, que pour la plupart ils avaient éternisé autour d'interminables discutions. “C’est pas que ça, James.” Ce n'était pas que ça et pourtant, Auden ne lui donnait aucune des réponses qu'il attendait. Son alliance, tout autant sans doute que l'existence de sa femme, faisaient donc partie de ces problèmes qu'il n'était pas capable de nommer, continuant de se chercher des raisons de reculer à chaque pas qu'il semblait pourtant faire en direction de James. « D'accord, continue à parler en énigmes si ça t'amuse. » Auden ne voulait pas s'étendre sur le vrai fond du problème et quelque part, probablement que James non plus n'y tenait pas. Tout ce qui était susceptible d'entacher cette soirée n'avait pas sa place dans la bulle qu'il s'évertuait à recréer autour d'Auden et lui. Si le peintre daignait faire un peu plus d'efforts, probablement que tout ne tiendrait pas qu'à un seul fil, mais James gardait encore en mémoire le souvenir de leur dernière dispute et ne souhaitait pas jouer les prolongations. Pas cette fois. “Tu m’emmerdes James.” Ainsi ses lèvres répondirent simplement par un sourire carnassier, annonçant d'ors et déjà qu'il n'en resterait pas là.
“Je pourrais dire la même chose de toi.” Soudain, c'est le regard malicieux du peintre que ses yeux accrochèrent et une boule d'excitation qu'il sentit gronder dans son ventre. La suite annonçait des reproches, mais c'était loin d'être ce qu'il retenait ici. Ce qu'il retenait, c'est que le ton d'Auden avait changé. Que sa voix se voulait plus douce, plus cajolante, bien moins sur la défensive. “Tout ce que tu fais, c’est te plaindre.” - « Parce que tu t'évertues à aller contre tes envies. » Lui qui tournait autour du pot mais ne mettait pas pour autant fin à ce petit jeu. Lui qui disait voir tout ça comme une mauvaise idée mais continuait de soutenir son regard, comme si la suite n'était déjà pas toute écrite. Lui qui se posait bien trop de questions et ferait bien d'oublier tout ce qui n'avait pas trait au moment présent, à ce qu'ils pourraient partager si seulement il acceptait de se laisser porter. Il n'avait jamais été du genre raisonnable, lui non plus, à quoi bon le nier ? “Je te repousse parce que c’est simple de le dire.” - « Tu fais que te trouver des excuses. » Peu importe ce qu'il en penserait demain, lorsqu'il se réveillerait entre les bras de James avec sans doute l'impression d'avoir renoué avec une vile et sournoise addiction. Ils avaient déjà statué qu'ils se soucieraient de tout ça en temps et en heure.
Ainsi le regard de James suivit silencieusement les faits et gestes du peintre, lorsque ce dernier s'avança sur le matelas pour retirer son alliance et déposer celle-ci sur la table de chevet. Lorsqu'il se saisit ensuite de la main du créateur et réserva le même sort à la bague trônant à son annulaire, un sourire empreint de malice perça le coin de ses lèvres. Il cédait, comme James l'espérait depuis qu'il avait pris place sur ce lit. Il cédait et leur proximité offrit à l'anglais tout le loisir de replonger longuement son regard dans le sien, celui-ci cette fois animé par le désir bien plus que par l'envie de le provoquer. “C’est une idée à la con. Je le pense toujours.” Leurs corps tout autant que leurs visages étaient à présent si proches qu'il pouvait sentir le souffle d'Auden courir sur sa peau. La voilà, la tournure qu'il espérait faire prendre à cette soirée. « Pourtant tu m'as toujours pas demandé de partir. » Et il ne le ferait pas, plus maintenant. Pas alors que chaque seconde les rapprochait de ce qu'ils convoitaient l'un comme l'autre, lorsque leurs peaux pouvaient déjà presque se toucher et leurs lèvres, elles, se frôler. “Tu comptes me baiser ou on fait un atelier nettoyage d’alliances ?” - « Alors maintenant tu joues les impatients ? » Railleur, James fut presque tenté de se faire désirer à son tour, mais l'appel des lèvres de l'italien était bien trop fort pour qu'il puisse y résister une seule seconde de plus. Les dernières nuits avaient été mornes et solitaires, il s'était promis que celle-ci aurait une saveur bien différente. L'une de ses mains quitta sa place contre le matelas pour se frayer un chemin contre le bras d'Auden, ses doigts grimpant doucement jusqu'à la base de son cou. Là, il réduisit pour de bon la distance entre leurs deux visages, capturant ses lèvres dans un baiser d'abord prudent, qui suffit à faire s'embraser tout son être. Les secondes défilèrent et son souffle se mêla au sien avec plus de langueur et de passion, et il se laissa choir avec lui tout contre le matelas. « Idiot. » Penché au-dessus de lui, il se cambra à sa rencontre et l'embrassa à nouveau, l'échange s'intensifiant à mesure qu'il sentait des frissons le parcourir. Auden avait capitulé. Ce soir, ils renoueraient avec des habitudes vieilles de plusieurs années. A cet instant, pourtant, c'était comme si tout s'était passé hier. « Dis-moi quelque chose de gentil pour te faire pardonner. » Pour la manière dont il s'était fait désirer, bien entendu. Pour la mauvaise volonté dont il avait fait preuve, évidemment. James susurra ces mots-là à son oreille, ses lèvres ne se détachant des siennes que pour apposer une pluie de baisers contre son cou. « En italien. » Doucement, ses doigts s'attardèrent à défaire les deux premiers boutons de sa chemise, traçant une ligne invisible contre sa clavicule, son sourire pour preuve de son espièglerie. « Je suis aussi venu faire des progrès dans ta langue natale, je te rappelle. » C'était du moins l'une des excuses derrière ce voyage, la vraie raison pouvant se résumer à cette étreinte et à cette nuit pleine de promesses.
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| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23733 POINTS : 350 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 28/05/2019 | (#)Lun 19 Sep 2022, 12:23 | |
| Je suis en train de céder et il le sait, quand bien même je précise les conséquences de ce possible acte, quand bien même je rajoute des conditions à cette nuit que je m’obstine à vouloir conjuguer uniquement au singulier. Quand bien même. Je cède, et il sait très bien que ce n’est pas grâce à la force de ses arguments, mais bien parce que je perds peu à peu toute envie de lutter contre une chose que je désire autant que lui. « Peu importe ce qui se passe, tiens donc. » Pour ça, je sais que ce n’est pas un dessin de ma part dont il a besoin, pas même la moindre peinture. Il esquisse un sourire amusé, je retiens le mien uniquement parce qu’il gagne la bataille et que mon ego ne l’accepte pas aussi facilement. « Pourquoi on ferait des plans sur la commette quand on pourrait simplement profiter de cette soirée ? » J’ai beau le lui dire et le lui répéter, je vois bien qu’il ne veut pas accepter la réalité des choses, telle qu’elle sera une fois que plus personne autour de nous ne l’insultera en italien parce qu’il prend toute la place dans les rues trop petites de la ville. S’il avait été n’importe qui, j’aurais déjà mis fin à cette pseudo discussion pour l’embrasser. Pour autant, il est lui, et malgré l’air que je donne, j’essaie tout de même de le protéger de mon caractère, de ma façon si particulière de faire les choses, laquelle conduit inévitablement au malheur d’autrui. “Je t’aurai prévenu.” Je souffle, bien malgré moi, mes yeux remontant dans les siens un court instant. J’ai déjà assez joué avec lui, je suis le premier à le savoir, tout comme je suis aussi très bien placé pour savoir que le passé est voué à se reproduire, que je le veuille ou non. « On a pas fait seize mille kilomètres pour déjà penser à notre retour. » - “Je t’accorde le point.” Merde, après tout. Je n’ai pas mis le pied à Florence depuis des années, je ne veux pas continuer à ressasser le passé et les possibles conséquences futures, nous avons infiniment mieux à faire et il le sait, en témoigne notamment mon précieux carnet que je n’hésite pas à faire glisser entre ses mains, pour qu’il puisse observer le dessin qui le représente, lui. Je n’aurais eu aucun mal à le dessiner même s’il n’avait pas été sous mes yeux.
« Ça fait fureur, détrompe-toi. » Sa remarque me fait retomber contre mon dos, soudainement bien moins enclin à parler avec lui de toutes ses si nombreuses aventures en tout genre, chacune réalisé sous l’oeil conscient de sa femme, alors que j’étais sûrement déjà dans les parages aussi. Non pas que ma présence signifie quoi que ce soit, par ailleurs, je le connais assez pour savoir qu’il dit ça uniquement dans le but de m’énerver et que cela fonctionne à merveille, de façon incroyablement prévisible. “Je devrais essayer, alors.” Je relance à mon tour, mon regard plus que jamais ancré dans le sien, tout à fait capable de relancer un tel jeu. Ce n’est pas comme si j’avais tenu le moindre vœu de chasteté de mon côté non plus et quand bien même je ne vis pas dans un mariage libre, c’est surtout que je ne vis plus dans le moindre mariage tout court, maintenant.
James s’impatiente, James vante ses innombrables péchés, et moi je garde ma tête reposée contre le mur, occupé à observer le moindre de ses gestes comme si je m’apprêtais à peindre ses veines saillantes et sa peau cireuse pour ma prochaine peinture. En cet instant, ce n’est pas l’envie qui manque, même si en réalité un autre désir prend largement le dessus. « Parce que tu t'évertues à aller contre tes envies. » - “T’as fait une formation de psy entre temps ?” Il a raison et je ne veux pas l’admettre, non seulement parce qu’il le sait déjà, mais aussi parce que je ne veux pas m’abaisser à le lui avouer aussi frontalement et simplement. « Tu fais que te trouver des excuses. » Il reprend mes propres mots à mon encontre, j’esquisse un rire et des paroles allant contre ce réflexe amusé. “Va te faire foutre.” Il a gagné, je tente seulement de préserver les parts de mon ego qui peuvent encore l’être là où, au fond, je ne fais que trembler de désir pour lui, un peu plus à chaque nouvelle seconde écoulée et regard échangé. Ainsi, je rends définitivement les armes lorsque je me rapproche de lui et me redresse, retirant mon alliance en premier, la sienne juste ensuite, sans qu’aucune des deux ne semble réellement résister. James sourit déjà, je ne fais que contenir le mien, tout comme je contiens mon désir de déjà l’embrasser et retrouver sa chair que je connais par coeur, sans doute bien plus que sa femme comme j’aime à le pense et à le croire.
Mon visage tout près du sien, je peux de nouveau sentir son souffle sans que ce ne soit parce que nous sommes tous deux penchés sur un croquis ou un patron, à en analyser le moindre défaut, à vouloir recommencer le moindre pli, à s’énerver de l’incompétence des équipes. Ici, maintenant, le contexte est bien différent, la tension tout autant, et pourtant rien ne m’empêche de préciser une fois de plus ce que je pense de cette idée et de ce que nous nous apprêtons à faire. C’est une mauvaise idée. « Pourtant tu m'as toujours pas demandé de partir. » Ma main ne tient déjà plus, mon pouce retrouvant de nouveau sa mâchoire et cette barbe que j’ai critiqué quelques minutes plus tôt. Cette fois-ci, le geste à son encontre est bien moins bâclé, bien moins enclin à se retirer de là aussi. “T’as raison, en fait. Tu devrais partir.” Et comme pour m’assurer qu’il ne le fasse pas vraiment et que son ego ne le pousse pas à me rendre la pareille et me laisser crever dans un coin avec des envies plein l’esprit et l’incapacité de les réaliser, je reprends aussitôt la parole pour souligner ce que j’ai vraiment envie de faire avec lui, sans pudeur aucune: l’amour. « Alors maintenant tu joues les impatients ? » Sa main retrouve un chemin connu contre ma peau et jusqu’à mon cou, ce sont les deux miennes qui l’imitent pour entourer ses mâchoires. Je n’ai le temps d’esquisser qu’un simple sourire avant que ses lèvres trouvent les miennes, et osez me demander si cela me pose le moindre problème. Ce dernier ne dure pas, trop désireux de prolonger ce baiser initié par l’australien, sans doute un peu trop inquiet aussi à l’idée qu’il veuille jouer et me faire regretter tous ces mois passés à le repousser. Il le fera, je le sais, mais j’espère qu’il n’a pas la patience d’attendre un soir de plus et de risquer de rater le coche de ces voyages, de ce pays qui signifie tant pour nous deux. Mon coeur s’agite, une vague de chaleur irradie mon corps et je me laisse retomber contre le matelas, James toujours proche. « Idiot. » Le baiser s’estompe un instant, je sourie de nouveau et esquisse un rire. Mes yeux, eux, remontent dans les siens alors que je le laisse me surplomber sans m’en sentir attaqué. “Tais toi.” Je suis un idiot, c’est un fait, mais il en est un lui aussi. Peu importe. De part et d’autre de son visage, mes mains glissent finalement contre son torse, sous ses vêtements et tout près de sa peau dont je devrais regretter la chaleur dans une ville éternellement brûlante. D’une main placée contre son dos, pourtant, je ne peux que l’inviter à se rapprocher toujours un peu plus de moi, sans jamais cesser de l’embrasser. Ce ne sont pas simplement quelques mois que nous rattrapons, mais des années entières. « Dis-moi quelque chose de gentil pour te faire pardonner. » Il murmure contre mon oreille, j’esquisse un sourire infiniment amusé. Il sait ce qu’il veut, toujours, même lorsque ma seule demande consiste à ce qu’il se la ferme. Ce ne serait pas James s’il obéissait à quoi que ce soit. Contre toutes attentes, j’ouvre la bouche pour improviser des mots que je n’ai pas à inventer, sans doute largement encouragé par les baisers qu’il dépose contre mon cou. Mes dents claquent lorsque je referme la bouche suite à la précision de sa demande. « En italien. » Il défait les premiers boutons de ma chemise, je me tords dans tous les sens pour avoir une vue sur son profil, sur son air que je devine déjà être infiniment amusé et sérieux à la fois. Maintenant, il sait qu’il aura ce qu’il désire, il sait qu’il peut se risquer à le demander pleinement sans que je ne lui ferme la moindre porte.
Je prends le temps de jouer avec ses mèches, mes doigts noyés dans ses cheveux que je dompte sans y parvenir. « Je suis aussi venu faire des progrès dans ta langue natale, je te rappelle. » - “Mi sei mancato, stupido idiota.” Je murmure à mon tour contre son oreille, bien conscient qu’il ne comprendra sûrement que les deux derniers de ces mots. Tant mieux, sans doute. Lui comme moi savons mieux que personne que l’élaboration de cours d’italien et la dernière des véritables raisons de notre venue ici. Ce n’est qu’une excuse inutile, ce soir, pour faire parler nos corps et nos désirs, enfin. “Bien sûr, c’est ma langue natale qui t’intéresse.” Je reprends dans la langue que nous partageons, amusé, ne prenant pas la peine de faire un jeu de mot ou un autre sur le fait qu’il n’y a sûrement que ma langue, tout court, qui puisse encore l’intéresser, et pas parce qu’il a certains penchants semblables à ceux d’Hannibal. Je défais la boucle de sa ceinture et enlève cette dernière sans le quitter des yeux, rompant le sort uniquement au moment de me redresser pour embrasser sa peau à mon tour, pour retrouver la chaleur de son cou, de son torse. “Sei un artista troppo pieno di te.” J’ai dû rater la partie où il demandait des compliments sur sa personne, mince. Heureusement que je sais me rattraper, quand bien même il ne comprend rien de ce que je peux lui dire, entre deux baisers, toute articulation se voulant étouffée contre sa peau, sans que cela ne soit une erreur de ma part. “Et si je te dis que j’ai une nouvelle idée pour la robe sur laquelle on se tue ?” C’est peut-être le cas, peut-être pas. Quand bien même c’est vrai, l’idée sera toujours présente demain matin - parce que lui comme moi savons déjà qu’il ne sera pas question de travailler avant l’aube, pour une infinité de raisons différentes. Je souris à nouveau, remonte mon regard dans le sien, ne tient plus et lui retire donc son t-shirt, pour mieux tracer des lignes invisibles contre son torse et son dos. “Anche troppo bravo.” Il le sait et je n’aurais aucun mal à le lui répéter en anglais. Je ne fais que jouer le jeu avec les règles qu’il a lui-même énoncées. “Un jour, je te tatouerai.” Sa peau est une page blanche, je le pensais déjà avant, j’appuie encore un peu plus le constat aujourd’hui. Depuis, j’ai appris, je me suis entraîné, je sais faire. Alors, je le promets: un jour, je le tatouerai. Avec ses idées ou les miennes, peu importe, je remplirai cette page blanche, intouchée et intouchable qu’il représente. “En attendant, on a mieux à faire.” Et il sait, qu’il n’y a que très peu de choses en ce monde que je peux placer au-dessus de l’art, sous une forme ou une autre. Il sait, aussi, que ce n’est pas tant l’acte en lui-même qui m’importe, mais justement lui, ce sombre imbécile d’artiste trop talentueux, trop imbu de lui-même, dont je n’ai pourtant de cesse de vouloir retrouver l’étreinte. En témoignent mes doigts qui s'affairent désormais autour de la braguette de son pantalon, geste initié avec une certaine maladresse tant je refuse de baisser le regard, encore trop occupé à m’enivrer de baisers contre son cou. "Je ne pensais pas que tu te montrerai aussi patient." Mon alliance, absente, ne tinte pas contre le métal de la fermeture. |
| | | | (#)Ven 14 Oct 2022, 15:50 | |
| (c) arthur-havisham & harley sitting here with my head on fire, trying not to burn but it feels so right. “ Je t’aurai prévenu.” Et James, lui, croisa les bras sur son torse sans ajouter quoi que ce soit. Il ne voulait pas avoir cette conversation, encore moins alors qu'ils avaient fait des milliers de kilomètres pour mettre leur quotidien derrière eux et n'avaient aucune raison de penser à ce qui adviendrait après cette soirée. James ne voulait pas l'entendre lui dire que ce qu'ils partageraient ce soir n'était pas voué à se reproduire, déjà bien trop conscient qu'Auden s'empresserait de dresser de nouvelles barrières entre eux dès l'instant où ils auraient remis un pied à Brisbane. Il ne voulait pas voir se rejouer la même scène, après qu'il ait déjà du prendre son mal en patience durant des mois avant d'entre-apercevoir le début d'un rapprochement physique avec l'italien. Parce qu'il était beaucoup de choses, James, mais certainement pas d'un naturel patient. Et son ego démesuré autant que sa tendance à se lasser facilement auraient pu compromettre l'existence même de cette soirée si Auden ne valait pas certains efforts à ses yeux. Ils le savaient l'un comme l'autre. “ Je t’accorde le point.” « J'aime quand tu me donnes raison. » Et il aimait encore plus le voir céder petit à petit à ce petit jeu de séduction que James n'aurait pas supporté de devoir mener seul, à nouveau. Auden laissait enfin entrevoir autre chose que son masque impassible, à tel point que même l'éclat dans ses yeux apparaissait maintenant différent. James ne considérait pas encore avoir gagné, mais c'était en bonne voie. Parce qu'il lui semblait peu à peu retrouver l'homme qu'il avait connu – enfin.La provocation, elle, avait bien souvent été le moteur de leurs échanges et une manière pour les deux hommes de se montrer l'un à l'autre une affection qu'il leur était bien plus difficile de formuler verbalement – ils ne s'y étaient jamais risqués, trop pleins d'orgueil pour oser admettre quoi que ce soit qui les placerait dans une position vulnérable. C'est cette même provocation dont usa ici James, galvanisé par le besoin de rappeler à Auden que le lien si particulier qui les avait toujours uni ne signifiait pas qu'il l'avait attendu toutes ces années en faisant vœu de chasteté, fermement raccroché au souvenir de leurs longues soirées ensemble. Ce n'était rien dont l'italien ne soit pas déjà au courant, lui qui savait tout de la façon peu conventionnelle dont se déroulait le mariage du créateur. Et il n'essayait pas tant d'avoir le dernier mot que d'obtenir de lui une réaction, peut être un peu trop désireux de voir dans son regard que cette idée ne le laisserait pas insensible. “ Je devrais essayer, alors.” Et les lèvres de James s'étirèrent en un sourire en coin, sans que ses yeux ne se détachent des siens. Il était certainement satisfait de voir l'expression de l'italien changer et marquer un certain agacement, peu habitué à ce genre de choses depuis six ans qu'il était marié à une femme qui avait parfaitement accepté qu'il ait des aventures – tout autant que lui avait accepté qu'elle en ait. C'était probablement paradoxal de sa part, de vouloir vivre une vie faite de libertés tout en cultivant l'espoir de susciter un soupçon de possessivité qu'il n'était pourtant pas en droit d'attendre d'Auden. Ce serait parfaitement ridicule, oui, bien sûr qu'il en était conscient. « Comme si tu avais besoin de ça. » Il releva, lui glissant un regard suffisamment entendu pour qu'ils ne tiennent sans doute pas plus l'un que l'autre à poursuivre cette conversation plus loin, de toute façon de plus en plus assurés qu'ils ne passeraient pas les prochaines heures à parler. “ T’as fait une formation de psy entre temps ?” L'idée lui arracha un rire, et pour cause : James n'avait jamais été fin psychologue et comprendre ses semblables lui semblait parfois au-delà de ses capacités. « Simplement une licence en compréhension des mécanismes d'Auden Williams. » Oh il était bien inutile qu'il essaie de lui donner tort, ils savaient tous les deux que l'italien n'avait presque plus de secret pour lui et qu'il en allait de même pour James. Les deux hommes avaient partagé bien trop de choses que même plusieurs années de silence n'avaient pas pu effacer, et ils n'avaient bien souvent pas même besoin de mots pour que l'un comprenne ce que l'autre avait en tête. Leur collaboration n'en était ainsi que plus fructueuse – ils n'en étaient pas moins dotés d'un caractère infernal et d'un ego qui lui aussi avait tendance à prendre beaucoup de place, mais c'était aussi en ça qu'il leur était si facile de se comprendre. “ Va te faire foutre.” Il n'en pensait pas un mot, Auden, et James n'avait qu'à le voir s'approcher et réduire la distance qui les séparait jusqu'ici pour le savoir. Alors bien sûr qu'un sourire contenté fendait maintenant ses lèvres, alors que ses yeux ne se détachaient pas une seule seconde des siens. Bien sûr qu'il s'amusait de la situation et du fait que toute la volonté du monde n'aurait sûrement pas pu empêcher Auden de rendre les armes, tôt ou tard, face à l'évidence qu'ils désiraient exactement la même chose. Qu'ils ne tenaient pas plus l'un que l'autre à finir cette soirée chacun de leur coté, seuls dans un lit froid et bien trop grand, quand ils pourraient occuper les prochaines heures à passer le temps d'une façon beaucoup, beaucoup plus agréable. Leurs deux visages étaient maintenant si proches que James pouvait admirer toutes les lueurs brunes dans le regard d'Auden et y plonger tout entier pendant qu'ils se réapprivoisaient au rythme de leurs battements de cœur, de plus en plus affolés. Il semblait maintenant trop tard pour reculer et ça tombe bien : James n'en avait pas la moindre envie. “ T’as raison, en fait. Tu devrais partir.” Des mots qui semblaient à mille lieux de ce que l'italien désirait réellement, à en juger par les caresses que ses doigts apposaient contre la peau de James. « Tu ferais que me supplier de revenir. » Alors autant s'épargner cette peine et reconnaître qu'il n'avait jamais été question de faire lit séparé, tout du moins depuis l'instant où l'italien avait accepté d'écouter l'envie qui grondait au creux de son ventre. James était suffisamment contrariant pour prendre le risque de quitter la pièce et attendre d'Auden qu'il le rattrape, mais ce n'était pas de cette façon qu'il comptait poursuivre leur petit jeu. Non, il avait à vrai dire de tout autres projets à l'esprit et le premier d'entre eux consistait à réduire pour de bon la distance entre leurs deux visages pour l'embrasser sans laisser le moindre doute quant à ses désirs. “ Tais toi.” Il était occupé à faire bien mieux que parler, c'est un fait, ainsi ces quelques mots eurent simplement pour effet d'étirer un sourire toujours plus joueur sur les lèvres de James, dont les mains se voulaient un peu plus curieuses et indisciplinées à chaque seconde écoulée. Se faufilant partout où elles étaient susceptibles de goûter à la chaleur de la peau d'Auden, elles ne pensaient déjà plus qu'à lui retirer sa chemise, devenue bien trop gênante en l'état. Les doigts du peintre n'étaient pas en reste lorsqu'ils se mêlaient aux boucles de James comme s'ils se plaisaient à en redécouvrir la texture – seule leur longueur demeurait un peu différente d'à l'époque. Cette proximité-là, les deux hommes n'y avaient plus goûté depuis bien trop longtemps et chacun redécouvrait combien il était facile de renouer avec de vieilles habitudes, surtout lorsqu'elles laissaient d'intenses frissons recouvrir leur peau et l'impatience les gagner. “ Mi sei mancato, stupido idiota.” Les lèvres de James, jusque là occupées à prolonger cet énième baiser avec une passion de plus en plus enivrante, esquissèrent un sourire d'une douceur inattendue. Aussi stupide que ce soit, il y avait toujours quelque chose de véritablement enchanteur dans le fait de l'entendre user de sa langue maternelle, peut être parce que son esprit se risquait chaque fois à faire des parallèles entre deux époques pourtant bien distinctes et deux hommes qui l'étaient tout autant. Il ne pensait pas à proprement parlé à Alessandro lorsqu'il était avec Auden, mais son cœur ratait parfois un battement lorsque la chaleur de son accent le replongeait de nombreuses années en arrière, quand sa vie se voulait différente et lui certainement bien moins brisé. « J'ai seulement compris la partie où tu m'insultes, étrangement. » Ces étreintes brûlantes et chargées de désir savaient mieux que n'importe quoi d'autre chasser la mélancolie au fond de son cœur, et James redevenait tout aussi joueur qu'il y a une minute. « Tu en profites, avoue. » Son regard soutint le sien un instant, avide de le sentir encore plus proche de lui, impatient de sentir sa peau s'embraser sous ses caresses et d'oublier pour quelques heures tout ce qui ne résidait pas dans cette chambre. “ Bien sûr, c’est ma langue natale qui t’intéresse.” « Parmi certaines autres choses, disons. » Il susurra à son oreille, entre deux frissons provoqués par la sensation des lèvres de l'italien tout contre sa peau, ses mains à leur tour bien incapables de quitter la sienne. Ce n'était bien évidemment qu'une question de minutes avant qu'il lui ordonne de la fermer et n'ait plus à l'esprit qu'une seule chose qui ne nécessitait pas de l'entendre prononcer le moindre mot. Mais pour l'instant, l'entendre jouer le jeu amusait un James bien trop satisfait de retrouver leur dynamique et les nombreuses subtilités qui avaient toujours fait le charme de leurs échanges. Car bien sûr qu'ils pouvaient se bouffer le nez et se retrouver à peine quelques minutes plus tard enlacés sur ce lit, à mêler leurs souffles et retrouver ensemble le chemin grisant et ô combien irrésistible de la luxure. “ Sei un artista troppo pieno di te.” Il lui fallait à présent dépenser plus d'énergie pour rester attentif aux mots soufflés par Auden, son attention déclinant à mesure que leurs doigts habiles se chargeaient de les départir de leurs épaisseurs et que leurs peaux étaient un peu plus proches de s'effleurer. « J'espère que tu sais que j'exigerai tôt ou tard de connaître le sens de chacun de ces mots. » Le baiser fiévreux qu'il lui vola au même instant se chargea de le lui confirmer autrement, alors qu'il avait pour l'instant bien d'autres idées en tête que celles de lui demander un cours d'italien. “ Et si je te dis que j’ai une nouvelle idée pour la robe sur laquelle on se tue ?” « J'en dis que j'ai pas l'intention de parler boulot ce soir. » James était toujours le premier à remettre le boulot au centre de tout, mais il s'était juré que cette nuit serait différente. Qu'ils ne s'épuiseraient pas à parler de nouveaux modèles, peu importe le retard qu'ils avaient pu prendre ces derniers mois. Ça attendrait, parce qu'il n'avait pas la moindre intention d'avoir cette discussion ici et maintenant, alors qu'il ne pensait déjà plus qu'à rattraper avec lui les années qu'ils avaient perdu. “ Anche troppo bravo.” Souriant tout contre ses lèvres, ne résistant pas à l'envie de les embrasser une fois de plus, James se laissa départir de son t-shirt et savoura aussitôt la sensation de son épiderme contre le sien, son cœur palpitant de désir. “ Un jour, je te tatouerai.” Les mots le prirent de court et James dut se redresser une seconde, pourtant impatient de pousser plus loin encore son exploration de la peau de l'italien. « Tu sembles bien sûr de toi. » Et ça l'amusait autant que ça le fascinait, qu'il avance une telle chose comme si c'était l'évidence même. Il était bien placé pour savoir qu'aucune aiguille n'avait jamais tatoué cette peau restée parfaitement inviolée. « Toujours à la recherche d'un nouveau défi, tesoro. » A défaut que son vocabulaire en italien soit encore très rempli, il connaissait au moins quelques termes appropriés à la situation. Son index glissa lentement le long de son torse, traçant une ligne invisible de son cou jusqu'à son nombril, espérant y aiguiser son désir. “ En attendant, on a mieux à faire.” Dieu merci, ils étaient parfaitement d'accord et aucun d'eux n'avait plus l'intention de renverser la situation. " Je ne pensais pas que tu te montrerai aussi patient." Son regard replongea dans le sien, ses doigts fins et agiles s'échouant sur les cuisses de l'italien dans d'impétueuses caresses. « Moi non plus. » Il admit, sans chercher à prétendre que ça n'avait pas parfois été une frustration de chaque instant, de faire un pas vers lui pendant qu'Auden s'employait à reculer toujours plus. Pourtant ce petit jeu l'avait tenu suffisamment en haleine pour qu'il désire poursuivre la partie, habité par l'espoir de le faire céder, tôt ou tard. Il n'avait jamais aimé qu'on lui résiste, pas plus qu'il n'avait jamais aimé renoncer. « J'ai pensé lâcher l'affaire, quelques fois. Mais tu sais combien je peux être buté quand je veux quelque chose. » Et à mesure que ses doigts remontaient lentement le long de sa peau pour trouver leur point d'encrage contre le bas-ventre du peintre, brûlant du désir de le caresser encore et encore, ses envies se voulaient justement de plus en plus claires. « Fais en sorte que l'attente en ait valu la peine. » Il intima à son oreille, son regard à présent lourd de promesses alors que sa bouche formait une moue volontairement suggestive. « C'est toi qui as proposé qu'on aille à Florence. Rends ce voyage vraiment inoubliable et peut être que j'oublierai que tu t'es fait désirer. » Ses lèvres lui laissèrent à peine le temps de répliquer lorsqu'elles fondirent à nouveau sur les siennes, le faisant taire d'un baiser avide et sans retenue, brûlant d'un désir aussi intense que celui qui le dévorait à présent aux quatre coins de son être. Ses lèvres qui bientôt retrouvèrent le chemin de son cou, parsemant celui-ci de baisers avant de tracer un chemin de feu le long de son torse, puis de plus en plus bas, renouant avec plaisir avec l'odeur enivrante de sa peau. Il n'y tenait plus, James, s'empressant de les débarrasser de leur dernière épaisseur et d'envoyer valser leurs boxers au pied du lit : enfin, plus rien ne se dressait entre eux. *** Son corps retomba contre le matelas, encore habité par l'explosion de plaisir qui leur avait valu de s'abandonner complètement à cette étreinte passionnée, corps et souffles mêlés, sans jamais que leurs regards ne se détachent eux non plus l'un de l'autre. Pendant un instant qui lui avait paru trop court, James s'était senti flotter au-dessus du lit, à peine revenu à la réalité maintenant qu'il était étendu aux cotés d'Auden, son visage posé dans le creux de son cou, un sourire tout juste perceptible sur les lèvres. Le silence n'était quant à lui brisé que par leurs respirations haletantes, qui s'étaient substituées aux gémissements rauques que renfermaient ces lieux quelques minutes plus tôt. L'anglais ferma les yeux comme pour profiter de ce sentiment d'euphorie quelques secondes de plus. « J'avais raison depuis le début. » Il souffla tout bas, peut être pour ne pas percer la bulle qui s'était formée tout autour d'eux et qui, il le savait, se percerait bien assez tôt. Auden le lui ferait sans doute remarquer avant même qu'il n'ait totalement repris ses esprits : ce n'était pas la vraie vie, ici, et si tôt rentrés ils tâcheraient de redevenir professionnels – aussi stupide ce soit pourtant aux yeux du créateur. « Un seul lit était largement suffisant. » Et ses lèvres étirèrent un sourire narquois. Il se fichait pourtant bien d'avoir eu le dernier mot, ses doigts bien plus occupés à caresser la base de sa nuque qu'à compter les points. C'est ce qu'il aimait tant, dans le moment qu'ils venaient de partager. Subitement seule comptait l'envie de rattraper le temps perdu et de faire durer l'instant le plus longtemps possible. Subitement, ils se fichaient de leur situation respective et des reproches qu'ils pouvaient se faire. « Si tu oses me demander d'aller dormir dans mon lit, je te préviens, je t'étrangle. » Des menaces qu'il susurra à son oreille, retrouvant un ton un peu plus sérieux au moment de souffler. « Je préfère rester ici. » Avec lui, rien que ce soir. Ce n'était pas au fond de son lit qu'il comptait s'endormir, mais entre les bras d'Auden, et si possible pas avant d'avoir dessiné de longues minutes sur sa peau du bout de ses doigts, ses yeux contemplatifs ancrés sur son visage comme pour en mémoriser les traits.
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| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23733 POINTS : 350 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 28/05/2019 | (#)Mar 18 Oct 2022, 12:33 | |
| L’échange se veut à peine plus doux, doucement moins incisif. « Simplement une licence en compréhension des mécanismes d'Auden Williams. » Et à mon tour, j’esquisse un sourire amusé. Nous savons tous les deux que la formation pour cette licence est bien particulière, sans doute justement un peu trop pour qu’elle soit enseignée à qui que ce soit d’autre. Je ne formule pas le fait que je lui accorde un point de plus: deux en sa possession, il ne saurait plus toucher terre et serait tout simplement invivable. Dans le fond, pourtant, c’est bien le cas. Je ne peux pas nier qu’il me connaisse bien mieux que l’immense majorité des personnes en ce monde, même ceux qui pensent être mes proches, mes amis ; ou tout simplement ma famille. Des années plus tard, il s’apprête à retrouver le même chemin, James que je continue tout de même d’insulter sans détour et à qui je propose la porte, mes mots néanmoins rendus paradoxaux par mes doigts courant déjà contre sa peau, presque timidement. « Tu ferais que me supplier de revenir. » Il est imbu, comme à son habitude. Et j’aime ça, comme à mon habitude. “Essaie donc pour voir.” Je nargue, je défie, mais je ne prends pas le moindre recul sur ça personne pour autant, n’ayant aucune envie de prolonger un jeu du chat et de la souris qui existe déjà depuis bien longtemps. Finalement, le baiser qu’il initie est bienvenue et surtout désiré, bien assez pour qu’il suffise à imposer mon silence pendant de longues secondes marquant ces retrouvailles au goût si particulier et à la chaleur vibrante. Ses mains cherchent ma peau sous les vêtements, il s’en débarrasse dès l’instant où il les juge de trop, et sans que nous ayons le temps d’y penser, les siens se retrouvent à leur tour au pied du lit. Ce qui ne sont que des baisers suffisent déjà à soulever mon torse au rythme de mes respirations quelque peu saccadées et surtout bien plus rares, maintenant que j’ai tant de choses sur lesquelles me concentrer et un nombre infini de désirs à assouvir.
Mes mots tracent le même chemin que mes mains, à leur façon, statuant des faits indéniables que je garde pourtant pour moi depuis le début de notre nouvelle collaboration, autant de sous-entendus auxquels je donnais à peine vie et de fois où je me contentais de l’effleurer sur mon passage pour ce soir faire tout le contraire, sans honte aucune. Je me laisse tomber en arrière sans une once de rébellion, ma main contre le dos de l’anglais lui demandant silencieusement de rester au plus proche. Pour mieux l’embrasser, pour mieux lui dire autant de mots dont il ne connaît certainement pas la traduction. « J'ai seulement compris la partie où tu m'insultes, étrangement. » - “Y’a tout un contexte.” Je me défends faussement, sans aucune envie d’excuser mes mots pour autant. Mon sourire répond au sien ; il n’a sans doute jamais été aussi grand depuis des années. Il est espiègle avant toutes choses, mais il est aussi heureux, au fond. « Tu en profites, avoue. » Les baisers cessent pendant quelques secondes, celles que je prends pour laisser ma tête retomber contre le matelas et une main tracer des lignes invisibles contre son bras, son épaule. “De coucher avec toi tu veux dire ? Oui, absolument.” De l’insulter et de lui parler en italien tout en sachant qu’il ne connaît que quelques mots de la langue, plus encore. Mais ça, c’est déjà évident pour lui. Ça l'a toujours été. « J'espère que tu sais que j'exigerai tôt ou tard de connaître le sens de chacun de ces mots. » Ma réponse se veut malheureusement retardée par le baiser qu’il impose entre nous, le même que je prolonge à mon tour sans même y réfléchir. Nous avons des années de retard, des années à rattraper. “Exige donc.” Je ne ferai que refuser d’accéder à sa demande, encore et encore, et ce sera terriblement amusant j’imagine.
Si je ne faisais que m’amuser de l’idée de parler travail en cet instant, cela n’a rien d’une blague lorsque j’annonce à James mon désir de le tatouer. L’idée n’est pas totalement nouvelle, elle ne sort pas de nulle part, mais je n’avais pas admiré sa peau parfaitement vierge depuis des années. Et si pour la peinture tout est encore un peu compliqué, ce ne sont pas les idées qui me manquent pour le tatouer et l’encrer à vie. « Tu sembles bien sûr de toi. Toujours à la recherche d'un nouveau défi, tesoro. » L’adjectif me laisse partager un rire qui m’échappe totalement tant il me semble impromptu, inattendu. Pour autant, je ne prononce pas le moindre reproche, ni même aucune correction à donner à son accent dans lequel on entend Big Ben sonner. Le sourire de mon visage disparaît seulement au profit de baisers contre sa peau, ayant déjà bien du mal à me contenter de ses seules lèvres, en témoignent aussi mes mains qui trouvent à leur place contre ses cuisses, en miroir des siennes. « Moi non plus. » Il avoue, quant à la patience que j’ai dû lui imposer à la suite de mes refus successifs du moindre contact, du trop de sous-entendus, de quoi que ce soit entre nous. Le tout pour l’inviter en Italie pour retrouver sa peau dénudée, comme nous nous y attendions tous les deux. « J'ai pensé lâcher l'affaire, quelques fois. Mais tu sais combien je peux être buté quand je veux quelque chose. » - “T’as bien fait de pas abandonner.” Parce que ce moment, il sait très bien que j’en ai envie autant que lui, et que ce n’est pas une pensée nouvelle ni même soudaine remontée dans mon esprit. J’en ai envie depuis tout aussi longtemps que lui, sans nul doute ; je ne l’ai simplement jamais montré. Mon sourire se fait plus entendu encore lorsqu’il cesse enfin de jouer à l’adolescent timide, sa main trouvant une zone bien plus érogène, infiniment moins innocente aussi. « Fais en sorte que l'attente en ait valu la peine. » Ti prometto est ce que je lui promets tout bas, contre son oreille, secret entre nous voué à le rester - jusqu’à ce qu’il en tienne le compte-rendu à sa femme, disons. « C'est toi qui as proposé qu'on aille à Florence. Rends ce voyage vraiment inoubliable et peut être que j'oublierai que tu t'es fait désirer. » Cette fois, son baiser ne coupe pas les mots que j’aurais voulu lui partager: pour cause, il n’y en a pas. J’en ai fini de parler, et peu importe à quel point j’ai toujours aimé nos conversations de toutes sortes, il est grand temps qu’elles cessent maintenant, en témoigne notre baiser plus fiévreux que jamais et la totale nudité qui devient enfin nôtre, au milieu d’une ville toute entière qui semble devenir nôtre et de plaisirs jamais enterrés pourtant retrouvés. Mon dos se cambre légèrement, mes doigts s’accrochent à ses mèches brunes, et entre des lèvres scellées par mes dents, le reste appartient à l’histoire.
*** Mes joues sont brûlantes, mon visage entier l’est tout autant, et une part de moi semble penser que mon cœur s’apprête à se faire la malle à tout instant. Déjà, je reconnais le sentiment d’addiction qui a longtemps été le mien, celui-là même qui susurre à mon oreille qu’il a déjà envie de recommencer, de ressentir autant de choses, de profiter de cette proximité unique avec James. De ce lien unique. Ce n’est pas qu’une histoire de dessins, ce n’est pas qu’une histoire de bouteilles de vin. Cela n’a jamais été que ça, et ce soir n’en est qu’une énième preuve qui vient s’ajouter à une liste déjà longue, les doigts au bout de mon bras replié sur lui-même se frayant un chemin à travers les mèches emmêlées du styliste dont je sens le front brûlant contre mon cou. Plus que jamais, je refuse de le laisser retourner à sa vie, ne serait-ce que celle dans une autre pièce. Pour l’heure, il est encore hors de question de penser au retour. « J'avais raison depuis le début. Un seul lit était largement suffisant. » Dans un silence parfait, sous les yeux encore fermés de l’anglais et des miens qui suivent la même ligne de conduite, je souris. “Me force pas à déjà t’insulter à nouveau.” Bien sûr qu’il avait raison ; bien sûr que non je ne le dirai pas. Désormais, ce lit sera notre jusqu’à la fin du séjour. Ou alors peut-être que nous garderons le sien, je demanderai sûrement un test comparatif. Pour la science. « Si tu oses me demander d'aller dormir dans mon lit, je te préviens, je t'étrangle. » En guise d’indice sur la réponse que je souhaite lui donner, je raffermis doucement la pression de mon bras contre son épaule, ayant tout aussi peu envie de lui demander de partir que de mourir étranglé. « Je préfère rester ici. » - “Moi aussi.” Moi aussi, je préfère qu’il reste ici. Et je le dis sans artifice, sans amusement, sans blague, sans sourire à la con. Je le dis le plus simplement qui soit, uniquement parce que ce n’est que le reflet de la réalité et que maintenant plus que jamais, je n’ai rien à lui cacher, concept qui va bien au-delà de nos corps encore nus. “J’ai absolument pas envie que les choses redeviennent comme avant.” Comme elles étaient jusqu’à ce soir encore. J’aurais dû céder dès la première nuit ici, voilà ce que j’en pense surtout et ce qui me semble bien plus difficile à expliquer. Les mots seraient simples, la situation tout autour l’est bien moins. “Je savais que c’était une mauvaise idée.” Peu importe à quel point l’instant était précieux, peu importe à quel point je ne dégage pas mon étreinte de l’artiste, peu importe à quel point la douche que je compte prendre se veut encore et encore repoussée au profit de l’écoute de sa respiration revenant peu à peu à la normale. Mon ton redevient froid, distant, et c’est justement parce que tel est le cas que je dégage doucement son visage de mon cou, uniquement pour le surplomber légèrement, ce qui reste bien suffisant pour poser une main contre sa joue et initier un nouveau baiser. Plus tendre qu’une majeure partie de tous ceux que nous avons partagé jusque-là, je jure pourtant qu’il ne tombe dans aucune niaiserie et ne laisse aucune place au doute, quant au fait que j’ai toujours envie de lui. Cela n’est en rien le genre de désir qui peut être assouvi en une fois, et bien au contraire: j’en ai encore plus envie. “Mais je préfère de loin cette soirée à n’importe quel bar avec vue sur les toits de la ville.” J’avoue enfin dans un sourire entendu, prenant mes distances avec son visage pour le contempler en silence. |
| | | | (#)Lun 24 Oct 2022, 15:24 | |
| (c) arthur-havisham & harley sitting here with my head on fire, trying not to burn but it feels so right. Bien sûr qu'il voudrait lui demander ce qui lui valait de changer d'avis, enfin, après des mois à s'être dérobé chaque fois que l'anglais esquissait une tentative de rapprochement, chaque fois qu'il quémandait son affection et espérait se perdre dans ses bras pour quelques heures. Mais au fond de lui, James n'avait qu'à observer cette chambre d'hôtel pour le savoir, pour comprendre qu'il lui était bien plus facile de s'abandonner à ce moment maintenant qu'ils avaient mis plusieurs milliers de kilomètres entre Brisbane et eux. Maintenant que Cristina était loin, elle aussi, et Auden le seul susceptible de réchauffer ses nuits. Maintenant qu'il n'y avait véritablement plus qu'eux, et ces draps qu'ils ne manqueraient certainement pas de froisser, à la façon dont leurs mains étaient déjà bien incapables de rester en place. Ils se touchaient, se frôlaient, s'embrassaient comme s'ils n'en avaient jamais perdu l'habitude et que tout ça ne remontait qu'à quelques jours. Ils rattrapaient le temps perdu, réécrivaient l'histoire pour quelques heures, et recréaient cette bulle tout autour d'eux que personne ne pourrait plus briser. James avait de nombreuses questions, c'est vrai, mais pas la moindre envie de les poser quand tout ce qui lui importait était de profiter de l'instant présent, de lui, et de la manière dont ils ne manqueraient pas d'occuper la nuit qui s'offrait à eux. Leurs visages à quelques millimètres l'un de l'autre, c'est entre deux baisers qu'ils feignaient une dernière fois d'avoir la moindre envie de poursuivre leur conversation. Comme s'ils n'avaient pas déjà beaucoup mieux à faire. “ T’as bien fait de pas abandonner.” A mesure que leurs vêtements rejoignaient le sol de la chambre et que ses mains pouvaient se perdre tout contre la peau chaude de l'italien, cette idée ne faisait effectivement plus le moindre doute. Il avait bien fait de ne pas laisser son ego blessé s'en mêler et d'avoir persévéré jusqu'à l'avoir à l'usure. Car bien sûr qu'il ne pouvait s'empêcher de considérer ça comme une victoire, un sourire malicieux au coin des lèvres. « Prouve-le. » Et entre deux étreintes où se conjuguaient passion et plaisir, entre deux caresses à la fois empressées et délicates, ils redevenaient enfin aussi fougueux et insouciants qu'à l'époque. Ils redevenaient enfin ceux qu'ils avaient été. *** Les battements de son cœur n'avaient pas encore retrouvé leur rythme normal que déjà, ses deux yeux fixaient le profil de l'italien en songeant à combien il était tentant de recréer ce moment à l'infini, ou au moins jusqu'à la fin de ce séjour. Un séjour qu'ils pouvaient bien décider de passer comme bon leur semble, après tout. Attablés dans un excellent restaurant italien, à se glisser des regards par dessus leur menu, ou bien étendus de tout leur long entre ces draps, ils n'avaient que l'embarras du choix pour rendre les prochains jours aussi mémorables que délicieux. James, dans l'immédiat, n'avait pas la moindre intention de quitter cette chambre. “ Me force pas à déjà t’insulter à nouveau.” Oh, avec un peu de chance son accent ressortirait pour l'occasion et matcherait parfaitement bien avec le décor. James était quasiment sûr que ça en vaudrait la peine, rien que pour voir sa ride du lion ressortir et lui donner une excuse pour y passer ses doigts. « Je prends. T'es sexy quand t'es grossier. » Une chance qu'Auden soit souvent grossier, ce que l'éclair de malice au fond de son regard se chargea d'insinuer sans qu'il n'ait à ajouter quoi que ce soit. Il comprendrait, comme toujours. Si ce moment prouvait bien une chose, c'est qu'en dépit de toute l'énergie qu'Auden avait déployé pour lui prouver que le passé était une chose révolue, bien des choses étaient restées exactement les mêmes. « Pas seulement quand t'es grossier. » Il corrigea dans une esquisse malicieuse, son index glissant tout contre la mâchoire d'Auden pour s'échouer à la commissure de ses lèvres, avant d'y plaquer les siennes la seconde d'après. Tout pouvait être si simple, parfois. Sans doute qu'une part de lui regrettait que ce ne soit pas plus souvent le cas. “ Moi aussi.” Une confession que James accueillit par un soupire paisible, ses yeux fixant un coin de la chambre, alors plongée dans une pénombre rassurante. “ J’ai absolument pas envie que les choses redeviennent comme avant.” Son regard, cette fois, se reposa dans celui d'Auden en silence. Aussi idiot que ce puisse être, ça représentait beaucoup pour lui de l'entendre. De savoir que ce qu'il éprouvait en cet instant, à défaut qu'il soit lui-même tellement capable de le verbaliser, était partagé par le peintre. Qu'il regrettait peut être (sans doute) et tout autant que lui d'avoir gâché tant d'occasions de se retrouver comme ils l'étaient ici, tant de nuits qu'ils n'avaient pas passé ensemble. “ Je savais que c’était une mauvaise idée.” Alors il voudrait simplement pouvoir prétendre qu'il n'avait rien entendu, cette fois, et que les mots d'Auden avaient résonné en dehors de cette chambre. Parce qu'il n'avait pas envie de déjà retrouver sa froideur, de déjà se rendre compte que la parenthèse s'était refermée et qu'il ne l'avait pas suffisamment serré contre lui lorsqu'il en avait eu l'occasion. « C'en est une seulement si tu décides que c'en est une. » Il souffla tout bas, son regard rempli d'une part d'appréhension maintenant qu'Auden se redressait légèrement pour le fixer en silence. Il n'allait pas partir, pas alors que la nuit était encore riche de promesses et le soleil si loin de se lever. Pas alors qu'ils pourraient refaire l'amour aussi longtemps qu'ils en auraient envie, simplement freinés par la fatigue qui finirait tôt ou tard par les guetter. Il n'allait pas partir ; il n'en avait pas le droit. “ Mais je préfère de loin cette soirée à n’importe quel bar avec vue sur les toits de la ville.” Un soupçon de soulagement s'empara finalement de l'anglais, qui s'employa parfaitement bien à le cacher derrière une moue suffisante, faussement imperturbable. « Y'a intérêt. » Et qu'il n'espère ni le déloger de son lit, ni le semer jusqu'à la fin de leur séjour. James ne se laisserait pas faire, cette fois, bien trop impatient qu'il était de déjà regoûter à sa peau. « T'aurais pas eu ça, dans un bar avec vue sur les toits. » Et c'est sans plus de cérémonie qu'il l'attira de nouveau contre lui et lui offrit ses lèvres dans un nouveau baiser, refermant ses bras autour de sa nuque pour le dissuader de se dérober. « Je suis sûr que tu peux attendre la fin du séjour pour me rappeler que c'est une connerie. » Le mieux serait qu'il s'abstienne tout simplement de le faire, mais à défaut que ce soit possible il se contenterait au moins de repousser l'échéance de plusieurs jours. Ils sauraient fort bien comment les occuper, il ne s'en inquiétait pas le moins du monde.
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| | | ÂGE : 40 ans. (25/12/1983) STATUT : Le divorce avec Ginny est acté, il a signé les papiers pour elle. MÉTIER : Meilleur peintre d'Australie. Il n'a rien peint depuis deux ans, le sujet est automatiquement censuré pour quiconque tente de l'aborder. LOGEMENT : Nouvelle maison flambante neuve à West End, où il se plaît à détester toutes choses et tout le monde. POSTS : 23733 POINTS : 350 TW IN RP : violence physique et verbale ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Né en Italie, il est bilingue › Bisexuel assumé depuis toujours, les états d'âme féminins l'agacent pourtant › A quitté l'école à 16 ans pour vagabonder en Italie, c'est à partir de là qu'il a commencé à travailler son art › La peinture est sa raison de vivre, il touche à toutes les formes d'art par besoin de créer › Ne boit pas, ne fume pas (longue histoire) › Ambidextre › Égoïste, rancunier, colérique, manichéen, un vrai Enfer à vivre au quotidien › Père de Damon (2000) et de Sloan (2020), deux mères différentes qui le détestent › Fuit dès qu'il développe des sentiments pour autrui CODE COULEUR : darkgreen RPs EN COURS : (05) › savannah #9 › james #25 › ginny #116 › akira › gideon
ginauden #116 › can you hear the rumble that's calling? i know your soul is not tainted even though you've been told so. i can feel the thunder that's breaking in your heart, i can see through the scars inside you. now there is nothing between us. from now our merge is eternal. can't you see that you're lost without me?
damen #15 › my high hopes are getting low but i know i'll never be alone. it's alright, we'll survive 'cause parents ain't always right. every morning he would wake up with another plan. mum and dad, they couldn't understand why he couldn't turn it off, become a better man. all this therapy eats away gently at the side of hid mind that he never had. this story told too many times.
audeon #1 › uc.
famiglia: savannah #9 › intense, graphic, sexy, euphoric, provocative, edgy, thought-provoking, technically and visually stunning. a compelling work of science fiction, a suspenseful exposé. cinema like you've never seen it before. the exotic, bizarre and beautiful world. this is your invitation to enter.
RPs EN ATTENTE : damon #16
willton #25 › don't tell me this is all for nothing. i can only tell you one thing: on the nights you feel outnumbered, i see everything you can be. i'm in love with how your soul's a mix of chaos and art, and how you never try to keep 'em apart.
RPs TERMINÉS : (beaucoup.)
cf. fiche de liens AVATAR : Richard Madden CRÉDITS : prettygirl (avatar) › harley (gif damon & james) › fuckyou (gif ginny) › nicolemaiines (gif gideon) DC : Swann & AmbrosePSEUDO : Kaelice INSCRIT LE : 28/05/2019 | (#)Jeu 27 Oct 2022, 12:55 | |
| Pour peu, je serais prêt à penser que rien de tout ceci n’existe et qu’il s’agit là d’un autre rêve à la con, où rien ne fait de sens mais tout nous fait plaisir. Où tout me rend heureux. « Je prends. T'es sexy quand t'es grossier. » Cette phrase aurait pu exister dans mon rêve, bien que mon ego préfère encore qu’elle n’ait rien de scriptée, en témoigne le sourire fier et éhonté que j’affiche aussitôt. Il n’a pas besoin d’ajouter de précision quant au quand, il le sait autant que moi. Mon regard reste plongé dans le sien, reflet de l’amusement et de la malice que je ressens à mon tour. « Pas seulement quand t'es grossier. » - “Me voilà rassuré.” Sans doute que je le suis encore plus lorsque cette échange se conclut par un baiser de plus, un parmi ceux que je ne prends même plus la peine de compter dans ce monde-là, justement parce qu’ils ne sont pas limités. Ainsi, ce n’est qu’après de longues secondes que j’accepte enfin d’éloigner mes lèvres des siennes, sans jamais leur retirer leur éternel sourire. “J’étais pas attentif, il faudra sûrement rejouer la scène pour que j’analyse le moment où tu étais le plus sexy.” Ici, il n’y a pas que le compte de baisers que j’abandonne, mais aussi et surtout celui de moments bien plus charnels. Celui-ci n’était même pas véritablement le premier: le compte est déjà perdu, depuis longtemps. “Où tu étais pas trop mal, je veux dire.” Je me reprends faussement avec un sourire plus fier et enfantin que jamais. Il sait très bien ce que je pense de la question, et la simple situation dans laquelle nous nous trouvons n’en est qu’une confirmation supplémentaire.
Je laisse d’autant moins le doute planer lorsque les mots m’échappent, lorsque j’admets bien malgré moi que l’idée du retour représente déjà un crève-coeur et que cela n’a rien à voir avec le fait que ma terre natale puisse me manquer. Ce n’est pas le cas ; je suis un grand garçon. Ce qui me manquera déjà, ce sont des instants volés comme celui-ci, parce que je prédis que je devrais me résoudre à en faire de même à Brisbane, là où absolument tout est différent. « C'en est une seulement si tu décides que c'en est une. » Les mouvements de ma tête marquent la négation, j’abandonne la contemplation de son profil pour plutôt me reposer près de lui, ne voulant pas à observer la tristesse au fond de ses yeux. “C’en est une parce que c’en est une.” Il est un fruit défendu dont j’avais la prétention de croire que j’en avais oublié le goût. Que, surtout, j’en avais oublié mon envie à son égard. Il est le genre d’interdit assez dangereux et impérieux pour que même moi je le respecte - ça a été le cas pour un temps, du moins. J’attrape son bras tel un marionnettiste, le pose à ses côtés pour pouvoir y poser ma tête par dessus, sa main venant ainsi s’échouer contre mon torse alors que je laisse mes doigts glisser le long des siens, silencieux. « T'aurais pas eu ça, dans un bar avec vue sur les toits. » La scène que j’avais lentement placée se défait à la seconde même où il resserre son étreinte contre ma nuque, ce geste allant de paire avec le nouveau baiser que nous échangeons déjà, auquel je réponds, que je prolonge même sans la moindre once de retenue, et certainement pas de honte. « Je suis sûr que tu peux attendre la fin du séjour pour me rappeler que c'est une connerie. » Je souris contre sa peau, désormais trop occupé à embrasser la base de sa mâchoire pour réellement écouter ce qu’il dit, ou penser à une réponse. Cette dernière ne vient qu’après de longues secondes d’un silence tout relatif. “Je me contenterai de dire que tu es un imbécile.” Ce qui reviendra à être du pareil au même mais qui, je le sais, évitera au moins de le froisser. Il ne voit pas ça comme une mauvaise idée, et c’est pourtant tout ce que j’ai à l’esprit. Ce sera un problème pour les nous de retour en Australie, alors que ceux qui sont encore en Italie peuvent peut-être se permettre de profiter de l’instant présent, en témoigne mon coeur grondant encore à la perspective de ce temps passé avec lui sans plus la moindre barrière d’aucune sorte. “Ose me coller cette nuit et je t’en mets une.” Je ne le ferai pas sortir de ce lit, je le lui ai dit, mais je tiens surtout à ce qu’il reste pendant encore de nombreuses heures, ce qui n’était jusqu’alors que sous-entendu. Je lève le voile à ma façon, mi-sérieux mi-amusé, n’ayant pourtant aucune crédibilité en cet instant alors que c’est justement la proximité avec lui que je n’ai de cesse de chercher, en collant mon corps au sien et couvrant ce dernier de baisers. Nous avons déjà perdu trop de temps. |
| | | | | | | | (willton #6) sitting here with my head on fire, trying not to burn but it feels so right. |
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