(tw : mentions d'automutilation) La maison est à eux, leurs meubles ont changé de quartier et tout est installé, maintenant. Puisque Swann refuse encore catégoriquement de sortir au delà d’un périmètre de cinquante mètres autour de chez eux, il a au moins eu tout le temps du monde pour finir les derniers aménagements et faire de cette demeure leur véritable chez eux, non sans écouter les conseils de Rory statuant quelle plante a besoin du plus de lumière et quelle plante préfère encore l’humidité de la cuisine. Il n’a pas forcément compris grand chose, mais il a écouté et s’est exécuté avec soin, pour ça comme pour tout le reste. Les journées de Rory se veulent toujours un peu plus chargées alors que les siennes ne le sont pas, raison pour laquelle il occupe son temps à préparer les repas et choisir avec soin la filmographie de leurs soirées, les virées nocturnes étant encore difficiles à envisager à ses yeux. Pourtant, il jure faire au mieux et des efforts avec, emmenant Brownie balader toujours un peu plus loin et un peu plus longtemps sur la plage, autant pour sortir de sa nouvelle zone de confort que pour rendre leur chien heureux: ils ne l’ont pas adopté pour le laisser enfermer dans cette maison, aussi parfaite soit-elle. Ce sont autant d’efforts et de maigres avancées qu’il conte à son fiancé une fois le soir venu, parce qu’il sait que Rory sera toujours là pour noter le meilleur de ces mots et qu’il ne le jugera pas, qu’il ne le descendra jamais en flèche non plus. Ce soir, pourtant, le récit de ses exploits est bref et laisse rapidement place à des baisers lascifs contre le cou de l’un et la nuque de l’autre, les mains de Swann se baladant sans la moindre gêne ni retenue sous le t-shirt de son fiancé. Il a peur du reste du monde et de son regard, mais certainement pas de Rory. Jamais de Rory ; bien au contraire.

“Si le gratin cuit dix minutes au lieu de cinq, on va manger du charbon, je te préviens.” Mais il ne repousse pas à plus tard le moment, bien trop amusé à parler aussi factuellement et faire reposer la faute sur les épaules de Rory. Il s’en moque, de leur repas, il s’en moque pertinemment ; il s’en moque d’autant plus alors qu’il est occupé à embrasser encore et encore l’amour de sa vie dans un éternel sourire. C’est dans ce genre d’instant qu’il se remémore soudainement à quel point il est chanceux de l’avoir dans sa vie et de pouvoir aussi simplement aimer un homme tel que lui et être aimé en retour. C’est aussi simplement, d’ailleurs, qu’à retirer le t-shirt de son petit-ami c’est son propre pantalon qu’il laisse retrouver le sol à ses côtés, retombant finalement contre le coussin et dossier du canapé, son fiancé dessus lui. Son cou s’étend pour arriver à retrouver la chair de Rory avec ses lèvres, et ce sont les siennes qu’il embrasse ultimement, en fin de course. Les gestes sont lents, doux, amoureux. Nécessaires. Il a besoin de lui et de son amour, même s’il se débrouille toujours pour le statuer d’une façon bien moins prosaïque. La lueur de son regard traduit aisément tout l’amour qu’il lui porte, celle-là même qui n’a jamais faibli depuis près de six ans déjà. La septième année, bientôt, très bientôt, il pourra la passer en l’appelant son mari.

Pour l’heure encore, c’est avec son fiancé qu’il veut faire l’amour, les mains du brun remontant doucement le long de ses cuisses, celles de Swann occupées à créer des lignes invisibles contre son torse. C’est trop tard que l’anglais se rend compte de son erreur et de la situation en elle-même ; c’est sans crier gare qu’il repousse hâtivement la main désormais posée à l’intérieur de sa cuisse droite, celle-là même dont il avait commencé à sentir le pouce passer par dessus sa maigre plaie sans pouvoir se rendre compte de son état. Rory aurait compris rapidement, il aurait baissé son regard sur l’endroit, il n’aurait eu aucun mal à penser que les quelques entailles dans sa chair, parfaitement symétriques, ne sont en rien le fruit d’un petit accident sans conséquence. Elles sont sans conséquences aux yeux de Swann, oui, mais certainement pas le fruit d’un accident. Et même si l’anglais noue immédiatement ses doigts à ceux du brun après l’avoir repoussé, tentant ainsi d’adoucir ce réflexe de protection qu’il regrette déjà, il sait que Rory a déjà compris la situation. Il le sait d’autant plus qu’il a déjà pour réflexe de resserrer ses genoux l’un contre l’autre et ainsi refermer ses jambes et, avec, tout possibilité d’entrevoir ces maigres blessures. Ses lèvres cherchent celles de Rory dans la précipitation, pour passer à autre chose, pour noyer le poisson, pour l’empêcher de faire tout commentaire aussi. Il danse un peu plus encore avec ses doigts, s’agrippe à ces derniers avec douceur et conviction tout en sachant que le mal a déjà été fait. “Fais pas ça. Je t’aime, fais pas ça.” Je veux pas en parler, s’il te plaît. Il l’embrasse à nouveau, par lâcheté autant que par amour.

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tw : mentions d'automutilation

Le déménagement semblait déjà loin, à voir cette maison remplie de toutes leurs affaires et décorée selon leurs goûts. Il y avait bien quelques travaux qu'ils parlaient d'entreprendre pour la transformer plus encore à leur image, mais Rory n'avait pas peur de dire que tout était déjà parfait. Et que Swann et lui avaient maintenant tout pour être heureux. C'est du moins ainsi que les choses étaient supposées se passer, lorsque l'acteur n'imaginait pas de plus grand bonheur que celui d'être propriétaire d'une maison à eux, une maison qu'ils auraient choisi et dans laquelle ils pourraient un jour fonder une famille. Car tout était bien plus fragile qu'ils ne l'imaginaient au départ depuis que la presse s'en était mêlée, quand bien même il en faudrait encore bien plus pour obscurcir le tableau heureux qu'ils formaient aujourd'hui avec Brownie, dans cet endroit qui plus que jamais constituait un refuge contre l'extérieur. Pour Swann, particulièrement, qui ces dernières semaines n'avait consenti à quitter ces murs que pour arpenter quelques mètres de plage en compagnie de leur chiot, chaque fois sous le regard un peu plus attendri – et parfois inquiet, il est vrai – de son fiancé. Rory donnait le change, mais voir l'homme qu'il aimait reclus faute de pouvoir supporter le moindre regard extérieur était un véritable crève-cœur, pour lui qui voudrait le savoir heureux et épanoui. Heureux, il savait bien que Swann ne l'était pas tout à fait, quand bien même cette maison était celle de leurs rêves et le parfait foyer où faire de nombreux projets ensemble. Il ne l'était pas tout à fait parce que cette ombre invisible planait toujours au-dessus de leur quotidien, et qu'il se sentait la plupart du temps impuissant, conscient que Swann se retrouverait parfois seul avec ses pensées sans qu'il n'y puisse rien. Si ce n'est en lui rappelant qu'il pouvait tout lui dire, tout lui confier, tout ce qu'il avait sur le cœur. Le reste du temps, Rory faisait de son mieux pour garder ces pensées à distance de l'homme qu'il aimait, dédiant toutes leurs soirées à leur changer les idées, à rire avec lui devant un film et à cuisiner sans savoir ce qu'ils faisaient vraiment – mais ça n'avait jamais d'importance tant qu'il pouvait entendre le rire de Swann résonner entre deux tentatives pour recouvrir ses joues de farine. Ces petits moments, toujours si précieux, étaient la preuve que leur bonheur et tout ce qu'ils construisaient ensemble serait toujours bien plus fort que de stupides allégations relayées à la radio. Qu'ils s'en relèveraient, comme ils l'avaient déjà fait.

“Si le gratin cuit dix minutes au lieu de cinq, on va manger du charbon, je te préviens.” Et ce soir, ce n'est pas exactement à une bataille de farine que le couple comptait se consacrer, eux dont les regards amoureux se perdaient déjà l'un dans l'autre avant même qu'ils n'aient terminé de dresser ledit gratin. Leurs gestes eux aussi se voulaient sans équivoque, alors que cuisiner n'était plus au centre de leurs préoccupations depuis déjà plusieurs minutes. « On grattera le dessus et si vraiment c'est immangeable... » Il sourit tout contre les lèvres de son fiancé, d'une esquisse bien trop malicieuse pour cacher ses véritables intentions. « On réfléchira à un plan B. » Mais là tout de suite, ce n'était de toute façon plus vraiment la cuisson du dîner qui l'intéressait mais bien toutes les manières dont Swann et lui pourraient occuper le reste de leur soirée, sans qu'aucun de leur vêtement ne se trouve curieusement nécessaire. Son t-shirt n'avait mis qu'une minute à rejoindre le sol, en l'occurrence, tout comme leurs autres épaisseurs ne tardèrent pas à suivre le même chemin. Ils étaient chez eux, sans autre colocataire qu'un adorable chiot que sa balade avait visiblement épuisé. Sans aucune obligation non plus de monter dans leur chambre lorsqu'ils éprouvaient l'envie de faire l'amour comme ce soir. Les rideaux étaient déjà tirés, la pénombre régnait déjà partiellement dans le salon, et tout ne pourrait pas être plus parfait. Le canapé devint alors rapidement le théâtre d'étreintes passionnées et de baisers brûlants, les lèvres de Rory ne délaissant celles de son fiancé que pour mieux embrasser chaque parcelle de sa peau, son propre désir s'intensifiant sous les caresses de Swann. Sa peau tout contre la sienne, son souffle se perdant contre son cou, ce sont ses mains qui à leur tour explorèrent ce corps qui n'avait plus le moindre secret pour lui et qu'il serrait contre lui avec amour et passion, susurrant des Je t'aime entre deux baisers perdus contre sa peau.

La suite, pourtant, échappa à son contrôle. Lorsqu'un geste anodin poussa Swann à dégager brusquement sa main de sa cuisse, Rory mit plusieurs secondes à comprendre ce qu'il venait de se passer. Que si ses doigts avaient cru sentir une légère boursouflure contre la peau du blond, ça n'était en rien le genre de blessure qu'on pouvait mettre sur le compte d'une maladresse et oublier aussitôt. Il n'aurait peut être pas compris tout de suite, s'il n'avait pas lu une telle panique et une telle détresse dans le regard de son fiancé. Tout comme il n'aurait peut être pas compris tout de suite, si Swann ne s'était pas empressé de retrouver la chaleur de leur échange, et celle de leurs baisers. A présent et dans son for intérieur, Rory savait. Il savait pour le sentir au plus profond de son cœur, il savait pour connaître l'homme qu'il aimait et pouvoir dire quand quelque chose le tracassait profondément. Et alors qu'il réalisait, c'est la pièce toute entière qui lui sembla tanguer et son monde qui parut subitement ne plus tenir qu'à un fil. “Fais pas ça. Je t’aime, fais pas ça.” « Swann, c'est... » Les mots restèrent piégés au fond de sa gorge, sans que Rory n'ait plus le cœur à prolonger leur baiser. Il aurait donné n'importe quoi pour ça, quelques secondes plus tôt, mais à présent la dernière chose qu'il se savait capable de faire était reprendre où ils s'étaient arrêtés et comme si de rien était. Se redressant sur le canapé, c'est un regard désemparé et affolé qu'il reposa dans le sien. Un regard empli d'une tristesse si grande que le bleu de ses yeux apparut presque translucide. Ses mains cherchèrent les siennes, s'y raccrochant maladroitement et dans des gestes cette fois bien moins teintés de désir que d'une panique véritable. « Est-ce que tu... » Est-ce que tu as recommencé à te faire du mal ? Est-ce que tu te scarifies, Swann ? Les mots étaient à cet instant impossibles à prononcer, la seule pensée que Swann puisse éprouver une souffrance si grande qu'il ait renoué avec le besoin de s'infliger ces coupures, ces marques depuis toujours synonymes d'un profond mal-être chez l'anglais, étant déjà un crève-cœur insupportable pour l'acteur. Parce qu'il pourrait aller plus loin, qu'il y pensait peut être même déjà et que ça le terrifiait, au plus profond de son être. Il se sentait plus impuissant que jamais, incapable d'avoir pu prédire que les récents événements précipiteraient à nouveau son fiancé dans cette spirale douloureuse. « Depuis quand ? » Sa voix se brisa et ces mots, à peine audibles, étaient porteurs d'une tristesse incommensurable. Il voudrait se tromper, pouvoir se convaincre qu'il n'était pas question de ça et que son fiancé allait mieux. Mais comment le pourrait-il, quand Swann agissait exactement comme s'il ne voulait pas l'inquiéter ? Comment n'était-ce pas censé devenir une source d'inquiétude, au contraire ? « On doit en parler, Swann... Il faut qu'on en parle. » Parce qu'il n'allait pas bien, non, bien sûr que non. « Je peux pas... je t'en prie, ne me demande pas de faire comme si c'était rien. » Parce que c'était tout sauf rien, au contraire. Et son regard le suppliait cette fois de ne pas éviter la discussion, peu importe à quel point il voudrait lui aussi pouvoir revenir au moment où ils s'embrassaient en toute insouciance. Ils devaient en parler, maintenant que ses pires craintes prenaient vie sous ses yeux et mettaient en danger l'homme qu'il aimait. Rien ne le terrifiait pourtant plus que l'idée d'avoir cette discussion.

(tw: mentions d’automutilation et de suicide (de mal en pis tout ça)) En temps normal déjà, il aurait voulu prolonger leur étreinte de façon éternelle. Mais ce soir plus que jamais, il en fait à nouveau le souhait, refusant que le souci prenne soudainement le pas sur tout le reste et refusant tout autant qu’une simple égratignure puisse gâcher un instant charnel et passionné avec l’homme qu’il aime. Swann le supplie de faire comme si de rien n’était, entre deux baisers auxquels il se raccroche plus que de raison, ayant trop peur de le perdre après la discussion qu’ils s’apprêtent invariablement à avoir. A ses yeux, rien n’a changé, ni son amour pour lui, ni même son désir intrinsèque de fonder une famille avec lui tout en imaginant leur avenir ensemble, aux côtés l’un de l’autre. « Swann, c'est... » Oui. L’anglais renonce à leurs baisers bien malgré lui, quittant ses lèvres sans se laisser happer par le canapé pour autant. Déjà, il se redresse à sa hauteur, anticipant la suite, laquelle il tente de rendre un peu moins douloureuse alors qu’il garde une main libre posée contre sa nuque et occupée à caresser le moindre bout de chair ou la moindre mèche se trouvant à sa portée. Swann soutient le regard de son fiancé avec difficulté, ne sachant faire face à toute la tristesse qui l’anime soudainement alors que la soirée n’avait rien laissé présager de telle, douce et sans la moindre épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes. Sa main libre retrouve la sienne lorsqu’il comprend que Rory en a besoin et, à son tour, il la caresse avec tendresse et amour, profondément désolé. « Est-ce que tu... » Il se mord les lèvres. Coupable, il hoche la tête, sans vouloir pour autant poser les mots adéquats sur son geste pour autant. Il est certain qu’il vaut parfois mieux parler avec franchise, tout comme le silence est d’autres fois d’or. Ce soir, ils savent tous deux ce dont il est question et il n’a pas besoin de dire qu’il s’est volontairement taillé la peau pour que Rory le sache et le comprenne déjà.

« Depuis quand ? » Et c’est le depuis qui lui fait mal, avant que le son de voix brisé de Rory n’ait le même effet sur son cœur à son tour. La plaie n’est pas profonde, elle a déjà commencé son processus de cicatrisation ; il n’a pas à s’en faire autant. Swann le jure, il n’y a rien de quoi s’inquiéter outre mesure, il n’y a rien de quoi remettre en question son propre bonheur en pensant que l’anglais n’est pas au même niveau que lui en la matière. “C’était y’a deux jours. C’est pas… c’était l’histoire d’une fois.” Il n’y a pas de depuis qui tienne. Son geste n’est pas récurrent, il ne redevient en rien une habitude. C’était l’histoire d’une fois, d’un jour, d’une passe où il s’est soudainement senti au plus mal tout en sachant que l’expliquer n’arrangerait rien et qu’il semblerait stupide à se soucier autant de tout mais surtout de rien. Alors, il a géré seul, et comme à chaque fois que c’est le cas, cela s’est traduit par une marque éphémère contre sa peau, que jamais il n’aurait voulu montrer à Rory, non par honte mais bien par souci de ne pas lui faire davantage peur, ou le rendre triste. « On doit en parler, Swann... Il faut qu'on en parle. » L’anglais souffle alors, désolé. Ce n’est pas qu’il ne veut pas en parler ; c’est qu’il voulait préserver Rory d’une nouvelle discussion dans le genre, alors qu’il anticipe déjà à quel point elle ne pourrait que le faire souffrir et raviver de vieux démons jamais oubliés. « Je peux pas... je t'en prie, ne me demande pas de faire comme si c'était rien. » - “D’accord, d’accord. On va parler, c’est promis, mais regarde moi.” Sa main lâche la sienne uniquement pour retrouver la seconde, tout près de son visage, le long de sa mâchoire qu’il caresse de son index et de son menton qu’il redresse. Il se replace doucement pour que son visage arrive à hauteur du sien et lui dédie un sourire sincère. Finalement, lentement, ses lèvres retrouvent les siennes le temps d’un baiser qui ne manque pourtant pas de passion, et encore moins d’amour. Peu importe comment il se sent, peu importe à quel point il peut parfois être au plus bas, il continue toujours de l’aimer et de le chérir, et c’est ce qui lui donne une raison de toujours se battre. Lorsqu’il sépare leurs deux visages, bien malgré lui, il s’octroie quelques secondes pour l’observer tendrement et tenter de calmer les rides de souci qu’il observe sur son si doux visage. “Je suis heureux Rory, je te le jure. Tu me rends heureux.” Les faits ne semblent pas coïncider avec ses paroles, raison pour laquelle il juge nécessaire de les appuyer, de les souligner, de lui promettre de leur existence véritable parce que Rory sait que son petit-ami n’oserait jamais lui mentir, et ce peu importe le sujet. “Ca n’a rien à voir avec l’an dernier, tu m’entends ? J’y ai pas pensé une seule seconde.” Au suicide, à l’idée de choisir avec précision l’endroit où s’ouvrir la peau pour que justement il n’y ait pas que de la chair, mais bien des veines avec, des artères aussi peut-être. Il n’a pas pensé une seule seconde à en finir parce qu’il a bien trop de choses à vivre pour cela, parce qu’il est bien trop comblé à ses côtés pour vouloir mettre un terme à cette vie plus rapidement que prévu. Pour vouloir laisser Rory seul, aussi. Pour un bon millier de raisons et d’autres, cela n’a jamais été dans ses plans, ni même dans un coin de son esprit. Il veut d’une vie à ses côtés, il le lui a dit et il le lui dira autant de fois que nécessaire encore, même si cela ne peut malheureusement pas régler tous ses problèmes. “Parfois, j’ai juste l’impression que je peux pas vraiment poser de mots sur les choses, et…” Et c’est un geste impossible à expliquer et encore plus à comprendre pour celui qui ne l’a jamais expérimenté, sans doute, mais puisqu’il fait face à Rory alors il fait de son mieux pour trouver quoi lui dire. “Tu vas me détester pour ce que je vais dire, mais c’est qu’une entaille Rory. Une seule.” Une seule, une fois. Pas de pluriel, il le jure. Ses sourcils se froncent, désolés qu’il n’ait pas su trouver une autre façon de le lui dire. “Certaines fois, je sais plus comment faire.” Et ça c’est encore le seul moyen qu’il ait à sa disposition pour tenter de réguler les choses, sans que bien sûr ce geste n’arrange en rien ses problèmes et sa peur de sortir de chez lui de crainte qu’un photographe soit encore non loin de là, aux aguets. “Tu fais tout ce que tu peux pour m’aider et je t’en suis reconnaissant. Ne sois pas trop dur avec toi, tu peux pas faire de miracles.” Il ne peut pas effacer trois décennies de craintes aussi diverses que variées et plus ou moins expliquées ou explicables simplement parce qu’il le voudrait. Et Swann sait à quel point il le voudrait, justement. “Je t’aime. Je veux pas te perdre pour ça.” S’il te plaît. Sa voix est désormais bien moins assurée, en témoignent ses yeux brillants, signes de son émotion.

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tw : mentions d'automutilation et tentative de suicide

Le moment était si tendre et leurs cœurs si légers que Rory n'aurait pas pu prédire un seul instant que la soirée prendrait ensuite une tournure aussi douloureuse. C'est pourtant bien sous ses yeux horrifiés qu'apparut bientôt cette entaille, tout contre la peau de son fiancé, et dont l'acteur mit à peine quelques secondes à comprendre ce qu'elle signifiait exactement. Dans le regard de l'anglais, il chercha de longues secondes après des réponses qui n'arrivèrent que pour lui confirmer ce qu'il redoutait plus que tout : Swann s'était fait du mal, et son cœur en était brisé. Son corps, lui, tremblait d'inquiétude tandis qu'une peur paralysante l'animait désormais. Son fiancé s'empressa de le rassurer, jusqu'à vouloir éviter le sujet et reprendre leurs baisers là où ils les avaient laissé, mais Rory était incapable de faire comme si cette découverte ne chamboulait pas la plus précieuse de ses certitudes. Celle que Swann allait mieux, quand de toute évidence ça n'était pas le cas. “C’était y’a deux jours. C’est pas… c’était l’histoire d’une fois.” « Deux jours... » Il répéta avec difficulté, sans savoir si ça le rassurait en partie de savoir qu'il ne gardait pas ça pour lui depuis plusieurs semaines, depuis cet incident survenu alors qu'ils étaient dehors et qui avait valu à Swann de se renfermer sur lui-même. Ça n'aidait pourtant qu'à peine à apaiser l'immense culpabilité qui l'avait envahi : comment avait-il pu ne rien percevoir de sa détresse ? Comment Swann avait-il pu se faire du mal sans qu'il ne se doute de rien ? Plus que jamais, Rory avait besoin qu'ils en parlent. Besoin de comprendre, de savoir ce qu'il avait bien pu rater d'autre. Besoin surtout d'épauler l'homme qu'il aimait et de lui assurer de son amour, à chaque instant. “D’accord, d’accord. On va parler, c’est promis, mais regarde moi.” Son regard était empli d'une tristesse infinie mais le baiser que Swann déposa tendrement sur ses lèvres, lui, parvint à apaiser son cœur rien qu'un instant. Rory se raccrocha de longues secondes à la douceur de ce contact autant qu'au besoin qu'il éprouvait de le sentir tout contre lui, de s'assurer qu'il était bien là. Si tout ça réveillait bien des traumatismes, c'est parce qu'il avait cru le perdre par le passé et se savait bien incapable de revivre une telle chose. “Je suis heureux Rory, je te le jure. Tu me rends heureux.” Oh, il n'avait jamais à en douter un seul instant, conscient qu'ils avaient tout pour être heureux depuis qu'ils étaient non seulement fiancés mais aussi propriétaires d'une maison qu'ils avaient hâte de transformer en foyer aimant. Ce soir, pourtant, se raccrocher à ces certitudes était bien plus difficile. « Tu t'es fait du mal, Swann. J'ai peur que ça puisse vouloir dire que tu es pas aussi heureux que tu le penses. » Il souffla d'une voix écrasée par le chagrin, détestant l'idée de mettre sa parole en doute. Il voulait tellement croire que Swann avait tout pour être le plus heureux heureux, mais s'en convaincre pourrait tôt ou tard le mettre réellement en danger. S'en convaincre serait fermer les yeux sur ce qu'il se passait réellement.

“Ça n’a rien à voir avec l’an dernier, tu m’entends ? J’y ai pas pensé une seule seconde.” Son cœur se serra d'entendre ces mots et Rory réalisa qu'il n'en fallait pas beaucoup plus pour le replonger dans le cauchemar de l'an dernier, et cette journée synonyme d'angoisse insupportable. Il n'oublierait jamais le moment où il avait su que Swann avait attenté à ses jours, ni la souffrance qu'il avait éprouvé de ne pas se sentir légitime de lui rendre visite à l'hôpital quand l'entourage de l'anglais lui donnait tout l'amour dont il avait besoin. Il n'oublierait jamais la première fois qu'ils s'étaient retrouvés, après ça, et les longues secondes où il l'avait serré dans ses bras en réalisant qu'il aurait pu le perdre. Le perdre pour de bon. « Et si ça devait se reproduire, et si cette fois tu... » Et si cette fois tout était pire ? Des mots qu'il était incapable de prononcer sans sentir ses pires peurs se répandre au creux de son ventre. Rory savait que jamais Swann ne voudrait consciemment mettre un terme à sa vie, à ce qu'ils construisaient ensemble et à ce bonheur qu'ils étaient parvenus à retrouver. Il savait qu'il n'avait aucune intention de l'abandonner, mais tout n'était pas si simple. Et cette peine qu'il contenait en lui, elle pourrait tôt ou tard prendre assez d'ampleur pour qu'il ne parvienne plus à faire face. Pour qu'il ne trouve pas d'autre solution que celle de se faire encore bien plus de mal, la prochaine fois. C'était ce qui le terrifiait dans chaque parcelle de son corps. “Parfois, j’ai juste l’impression que je peux pas vraiment poser de mots sur les choses, et…” Son regard triste ne lâcha pas le sien et ses doigts se ressassèrent autour de ceux de son fiancé, avec sans doute l'espoir un peu naïf que ce contact saurait l'apaiser. “Tu vas me détester pour ce que je vais dire, mais c’est qu’une entaille Rory. Une seule.” « Je te déteste pas, non, bien sûr que non. » Il lui assura dans un murmure au plus près de son visage, l'une de ses mains n'attendant pas pour retrouver sa place tout contre sa joue tandis que son pouce y caressa lentement sa peau. Jamais il ne pourrait éprouver autre chose qu'un amour infini pour l'homme qui représentait tout à ses yeux, et la meilleure partie de sa vie. « Mais je t'en veux de minimiser ce qui s'est passé, parce que c'est tout sauf une seule entaille pour moi. » Il l'aimait plus que tout et ne penserait pas même une seconde à se détourner de lui, mais il ne pouvait pas lui cacher le mal que ça lui faisait, qu'il ne semble pas conscient de la gravité de son geste. « Cette entaille, c'est ton mal-être. C'est ta souffrance. Et tout ce que tu as préféré affronter seul plutôt que de m'en parler. » C'est pour ça, que c'était tout sauf trois fois rien pour lui. Pour ça qu'il était terrifié. « Ça me détruit de t'imaginer garder ça pour toi et souffrir en silence, Swann. C'est vraiment ça le plus dur. » Ses yeux se bordèrent de larmes et Rory dut serrer sa main un peu plus fort pour ne pas s'effondrer, incapable de regarder l'homme qu'il aimait se mutiler comme si ça n'était pas un signal d'alarme et la preuve qu'il n'allait pas aussi bien qu'il s'en était naïvement convaincu. Swann appelait à l'aide, et il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour l'aider. “Certaines fois, je sais plus comment faire.” « Mon amour... » Ces mots étaient difficiles à entendre mais aussi incroyablement nécessaires pour que Swann puisse confesser ce qu'il avait sur le cœur. Rory était prêt à tout entendre, même le pire, pourvu qu'il s'ouvre à lui. “Tu fais tout ce que tu peux pour m’aider et je t’en suis reconnaissant. Ne sois pas trop dur avec toi, tu peux pas faire de miracles.” Si seulement il était lui-même capable de se le répéter. Bien au contraire, pourtant, Rory se sentait terriblement coupable d'avoir sous-estimé la façon dont les dernières semaines l'avaient affecté. « Mais je m'étais convaincu que tu allais mieux. Que même si tu préférais rester à la maison et remettre nos sorties à plus tard, c'est parce que tu avais juste besoin de temps. » Juste de temps. « Ce qui s'est passé avec les journalistes, j'aurais du... j'aurais du comprendre que ça t'affecterait durablement. J'aurais du faire plus, j'aurais du faire tellement plus. » Quand bien même il avait fait au mieux et dédié chaque minute de son temps à être là pour lui, ça n'était toujours pas suffisant. Ça ne l'était pas quand l'homme qu'il aimait se mettait en danger.

“Je t’aime. Je veux pas te perdre pour ça.” Cette fois, son cœur se brisa à la seule idée que son fiancé puisse croire qu'il pensait à l'abandonner, à tirer un trait sur leur avenir ensemble pour quelque chose que Swann n'avait pas le moyen de contrôler. Soudain, ses bras s'enroulèrent un peu plus fort autour de son buste, serrant son fiancé tout contre lui avec le besoin de lui montrer que non, il n'irait nulle part. Que ça n'était pas même une chose à laquelle il pouvait un seul instant penser. « Tu me perdras pas, Swann. » Il souffla, entre deux sanglots étouffés tout contre sa peau, que les lèvres de l'acteur en profitèrent pour embrasser. « Ni aujourd'hui, ni jamais. Je te le promets. » Les caresses de ses doigts à l'arrière de son crâne, elles, visaient à l'en convaincre à leur tour. Le moindre de ses gestes et le moindre de ses mots, en réalité. « Tu es l'amour de ma vie, et je t'aime. Si tu crois qu'une seule partie de moi pourrait à nouveau supporter de vivre sans toi, alors il est temps que je te rappelle pourquoi j'ai accepté de t'épouser. » Sa voix se brisa cette fois dans un rire qui n'avait rien d'aussi joyeux que ce qu'il aurait voulu, alors qu'il jugeait bien inutile de lui rappeler à quel point ils avaient précisément souffert de vivre l'un sans l'autre. A quel point aucun d'eux n'était prêt à revivre ça. Ils étaient fiancés, plus assurés que jamais de s'aimer et de vouloir célébrer cet amour devant tous leurs proches, alors peu importe à quel point ça devenait difficile, Rory serait toujours là. « Mais ça me terrifie, de pas savoir comment t'aider. De pas savoir quoi faire. » Il avait besoin de le dire, parce qu'il ne voulait plus qu'ils gardent quoi que ce soit pour eux et moins encore ce qui les rongeait. Se redressant doucement pour retrouver son regard et y replonger le sien, c'est d'une voix beaucoup plus hésitante qu'il souffla. « Swann, je... je crois que tu devrais voir quelqu'un. » De tout ce qu'il avait pu lui dire, ces mots étaient sans doute les plus difficiles à prononcer mais aussi les plus nécessaires. Rory avait peur. Peur que Swann puisse se sentir trahi, peur de lui donner l'impression qu'il ne lui faisait pas confiance pour aller mieux sans recourir à l'aide d'une personne extérieure. Ce n'était pas le cas, il ne pouvait simplement pas attendre de lui qu'il se sente mieux et chasse toutes ses idées noires quand il n'avait pas le moindre contrôle sur tout ça. « Je sais que c'est pas ce que tu as envie d'entendre et que tu vas peut être m'en vouloir de le dire, mais... peut être que c'est ce dont tu as besoin ? D'en parler, à quelqu'un qui saurait vraiment quoi faire. » Quoi faire pour l'aider, quand Rory ne pouvait pas faire autrement que de se sentir profondément impuissant. Il savait aussi que Swann ne s'était pas confié à lui pour une raison simple : il avait peur de l'inquiéter, peur de mettre ce poids sur ses épaules. « Je te demande juste d'y réfléchir, d'accord ? Je... j'ai juste besoin de savoir que tu vas y réfléchir. » Ses mains glissèrent fébrilement jusqu'aux siennes, et ce fut à son tour d'appréhender sa réponse. Il ne le forcerait jamais à voir quelqu'un, mais il en serait au fond de lui profondément rassuré.

De toutes ses forces, et usant de toute la douceur qui émane de lui, Swann tente d’insuffler des mots à ses actions et de rassurer Rory quant à ses intentions et à son bonheur. Il est la chose la plus précieuse que sa vie compte et jamais ô grand jamais il ne voudrait mettre un terme à cette dernière. Il le rend heureux depuis des années et avec une conviction nouvelle depuis peu, ils ont encore beaucoup de choses à vivre ensemble, des toujours plus belles et toujours plus merveilleuses. Ses lèvres trouvent doucement les siennes, comme pour lui prouver qu’il dit la vérité, autant que parce qu’il souhaite ressentir sa chaleur, ne serait-ce que sur une brève partie de son épiderme. « Tu t'es fait du mal, Swann. J'ai peur que ça puisse vouloir dire que tu es pas aussi heureux que tu le penses. » Désolé, l’anglais se mord instinctivement les lèvres qu’il pince entre ses dents. Lui qui aurait voulu trouver des mots rassurants à lui partager aussi se retrouve muet pendant un temps, à son tour accablé par la tristesse à la simple vue de la mine décontenancée de son fiancée. Si Rory est triste, ce soir, ce n’est que par sa faute. “Je suis heureux,” il réitère, la gorge nouée, accablé par ses propres émotions dévastatrices. Son but n’est pas de prouver tort à Rory coûte que coûte, il parle avec douceur et avec pédagogie, lui qui ne s’est simplement jamais préparé à parler du sujet. “mais c’est pas un plateau, c’est pas quelque chose de continu.” Il est heureux, il le jure aujourd’hui et il continuera de le jurer demain encore ; simplement, cela ne l’empêche pas de connaître des hauts et des bas, comme tout le monde, à la seule différence que l’anglais ne connaît pas de garde fou lorsqu’il s’agit de bas, justement. Ce n’est pas faute de le vouloir, pourtant. « Et si ça devait se reproduire, et si cette fois tu... » Rongé par le sentiment de culpabilité, Swann baisse les yeux un instant, ne sachant à nouveau pas comment lui répondre. Il voudrait lui dire que cela n’arrivera plus jamais, mais cela serait sûrement un mensonge: et mentir à Rory est la dernière chose qu’il désire faire. “Tu te fais du mal à penser à tous ces et si...” Ils ne savent pas de quoi les lendemains seront faits, ils ne devraient pas les craindres en attendant que le pire se présente à leur porte. Swann veut croire qu’il ira mieux et qu’il vient de passer un moment difficile, qui n’a absolument aucune raison d’être reconduit. Il apprend, il le lui a dit, et un jour il veut croire que plus rien ne sera capable de l’atteindre au point où il ressentira le besoin de se faire du mal.

Pour la première fois depuis toujours, le blond tente d’expliquer son raisonnement, ou tout du moins la réflexion qui le mène irrémédiablement, depuis des années, à la même conclusion. Chaque syllabe est difficile à prononcer pour lui, chaque aveu le fait manquer d’air et vouloir s’enterrer sous sa honte, mais pour Rory il fait les efforts nécessaires pour aller au bout des choses et tenter de le rassurer, à son niveau: ce n’est qu’une entaille, rien d’autre. De nos jours, plus personne ne meurt de si peu, pas vrai ? A en juger par les doigts que son fiancé serre toujours un peu plus autour des siens et à son regard qui le laisse penser sur le point d’éclater en sanglots à tout instant, les résultats de son discours sont bien relatifs. « Je te déteste pas, non, bien sûr que non. » Swann attend sans aucune impatience le mais qui s’ensuivra forcément, mais en attendant qu’il ne vienne prononcer sa sentence, il se raccroche à la douceur de la caresse de sa main contre sa joue, fermant même les yeux un instant pour tenter d’oublier toute la difficulté et la douleur de l’instant. « Mais je t'en veux de minimiser ce qui s'est passé, parce que c'est tout sauf une seule entaille pour moi. » Et ces mots, bien sûr, sont ceux que Swann avait anticipés. Il ne lui en veut pas, mais il lui en veut quand même, parce que la situation est et restera incompréhensible pour ses proches, même, et surtout, pour l’homme qui partage sa vie, ses craintes, ses rêves. “Je sais.” Il souffle tout bas, le regard toujours vrillé en direction du sol alors qu’il n’a pas la force d’affronter le regard triste et perdu de Rory.

Il sait à quoi ressemblent ses proches lorsqu’ils apprenent qu’il a recommencé, encore, et cela lui fait bien plus de mal que n’importe quelle coupure. « Cette entaille, c'est ton mal-être. C'est ta souffrance. Et tout ce que tu as préféré affronter seul plutôt que de m'en parler. » - “Parce que je ne veux pas qu’on soit deux à souffrir.” Ces mots-là, il n’a pas à les chercher. Ils sont évidents, pour lui. Il ne veut pas entraîner Rory dans sa chute s’il peut le préserver, c’est d’une logique implacable à ses yeux et c’est justement ce à quoi pourrait se résumer son amour. Il veut le protéger, il veut l’aimer, il veut le voir heureux et pas lui raconter des heures durant pourquoi lui n’arrive toujours pas à mettre le nez dans leur rue ou à ouvrir le moindre réseau social. Il veut pouvoir lui raconter ce qui le rend heureux, ce qui le fait rire ; il veut pouvoir entendre la même chose en retour et même si oui, bien sûr, il veut aussi pouvoir entendre les plaintes de Rory s’il en a à proférer, il ne souhaite toujours pas imposer les siennes. Pas celles-ci, du moins, alors qu’elles peuvent prendre une forme différente. « Ça me détruit de t'imaginer garder ça pour toi et souffrir en silence, Swann. C'est vraiment ça le plus dur. » Lorsque les yeux de Rory se bordent de larmes, les bras de Swann l’étreignent naturellement et ses mains retrouvent la base de sa nuque qu’il caresse doucement, se voulant rassurant. Son visage se tourne lentement en direction du sien, pour embrasser sa mâchoire et ne plus jamais décoller ses lèvres de sa peau ensuite. “Je suis désolé mon amour.” Toute cette peine, toute cette douleur, il est le seul à la causer. “J’essayais de te protéger, moi aussi.” Mais de toute évidence, il a encore beaucoup de progrès à faire pour trouver la juste balance entre toutes choses. « Mais je m'étais convaincu que tu allais mieux. Que même si tu préférais rester à la maison et remettre nos sorties à plus tard, c'est parce que tu avais juste besoin de temps. » - “Je le pensais moi aussi. Je t’ai pas... Je t’ai pas menti.” Il le jure. Il lui a caché certaines choses, à commencer par son moral soudainement déclinant, mais il ne lui a jamais menti. Il pensait aussi avoir sipmplement besoin de temps pour aller de l’avant et passer outre cet épisode, tout comme il pensait que tout pourrait effectivement être aussi simple et réglé aussi rapidement. « Ce qui s'est passé avec les journalistes, j'aurais du... j'aurais du comprendre que ça t'affecterait durablement. J'aurais du faire plus, j'aurais du faire tellement plus. » - “Tu n’aurais pas pu faire plus, ni même mieux. Je pourrais pas rêver d’une meilleure personne avec qui partager ma vie, Rory.” Quand il est tombé amoureux de lui, aucune écriture sur le front de Swann ne l’avait prévenu de ses états d’esprits aléatoires et souvent bien bas ; et pourtant Rory ne s’en est jamais plaint, il ne lui a même jamais reproché, et il a toujours répondu présent à ses côtés. Contrairement à beaucoup, il ne l’a jamais abandonné, et pour ces raisons comme bien d’autres encore, il refuse de le laisser penser qu’il a la moindre once de culpabilité dans toute cette affaire. “Je sais que tu le veux, mais tu ne peux pas toujours me protéger du reste du monde.” Et enfin, il dégage lentement son visage du sien pour retrouver ses yeux, un sourire maigre mais rassurant sur les lèvres. Ses doigts replacent doucement ses mèches, caressent le contour de son visage, prennent le temps d’admirer ces traits qu’il connaît par cœur mais dont il ne se lassera pourtant jamais.

« Tu me perdras pas, Swann. » Rory embrasse sa peau tout en sanglotant, l’anglais tente de le calmer en caressant doucement ses cheveux, passant ses doigts au travers de ses mèches pour lui assurer sa présence et son éternel soutien. Savoir qu’il ne le perdra pas, ni aujourd’hui ni demain, est tout ce que l’anglais avait besoin d’entendre. « Ni aujourd'hui, ni jamais. Je te le promets. » Il souffle enfin, rassuré bien malgré lui. Ses mots sont une évidence, mais en cet instant plus que jamais, il a ressenti le besoin de l’entendre les lui dire une fois de plus, se sachant véritable poids mort dans leur couple depuis quelques semaines désormais. « Tu es l'amour de ma vie, et je t'aime. Si tu crois qu'une seule partie de moi pourrait à nouveau supporter de vivre sans toi, alors il est temps que je te rappelle pourquoi j'ai accepté de t'épouser. » Il note l’effort de Rory pour tenter un rire, même si ce dernier est en demi-teinte. “Je veux que tu sois le père de mes enfants, je sais très bien pourquoi tu as accepté de m’épouser.” Il souffle alors, ne voulant pas laisser penser Rory qu’il a soudainement, et à nouveau, des doutes quant à leur couple, leur avenir ou leur légitimité. Ils habitent ensemble, travaillent ensemble, rêvent ensemble et la moindre vision du futur est réalisée avec Rory à ses côtés. Un peu plus rassuré désormais, il inspire et expire longuement, son fiancé toujours près de lui, dans ses bras ou lui dans les siens, il ne sait plus trop.

Assez naïvement, et aussi simplement que cela, Swann pensait qu’ils allaient ainsi pouvoir mettre derrière eux cet épisode de leur vie, qu’ils allaient restés enlacés ainsi pendant de longues minutes encore avant de reprendre le cours de leur vie et se demander s’ils ne pourraient pas manger sur leur terrasse, ce soir. Pourtant, Rory n’en a pas terminé avec leur discussion, et loin de là. « Mais ça me terrifie, de pas savoir comment t'aider. De pas savoir quoi faire. » Il voudrait dire qu’il n’a pas besoin de l’aider parce qu’il n’a pas besoin d’aide, mais Swann sait très bien qu’il pense les choses de cette façon parce que son esprit est incroyablement biaisé et tout sauf objectif. Il veut croire qu’il n’a pas besoin d’aide, parce que tout est bien plus simple ainsi. Il désserre son étreinte autour de son fiancé pour le laisser se remettre en place, l’observant toujours d’un regard doux et éternellement amoureux. Pourtant, une part de lui décelle déjà le doute dans le regard de Rory et, avec lui, une peur naissante dans le cœur de Swann quant à ce qui pourrait lui être annoncé. « Swann, je... je crois que tu devrais voir quelqu'un. » Aussitôt, il en revient au point de départ, à une gorge nouée et à un cœur serré, le sentiment de trahison s’imposant devant tous les autres dans son esprit. Il voudrait penser autrement, il voudrait être capable d’accueillir la nouvelle avec recul et bienveillance, mais les différents rictus qui animent son visage trahissent déjà l’idée qu’il se fait de la chose: il ne veut pas embêter qui que ce soit, il ne veut pas rendre son problème réel. Plus que tout encore, il ne veut pas recommencer ce processus, déjà entamé de force suite à sa tentative de suicide, quand les instances médicales ne lui ont pas donné d’autre choix que de prendre rendez-vous et de courber l’échine. “Rory, s’il te plaît…” Ne fais pas ça. « Je sais que c'est pas ce que tu as envie d'entendre et que tu vas peut être m'en vouloir de le dire, mais... peut être que c'est ce dont tu as besoin ? D'en parler, à quelqu'un qui saurait vraiment quoi faire. » Bien malgré lui, Swann ferme les yeux un instant, pour se donner le temps de la réflexion, pour ne pas déjà avoir des mots qu’il regretterait sans doute aussitôt prononcés. « Je te demande juste d'y réfléchir, d'accord ? Je... j'ai juste besoin de savoir que tu vas y réfléchir. » Il ne refuse pas le contact des mains de Rory contre les siennes et les serre au contraire doucement à son tour, comprenant bien malgré lui son point de vue sur la situation. “Je regarderai lesquels acceptent les nouveaux patients.” Le temps de la réflexion n’est pas nécessaire. Il n’a aucune envie de consulter qui que ce soit, mais il a encore moins envie de savoir que Rory s’inquiète pour lui et à cause de lui ; alors les calculs sont rapidement faits. Le bien-être et le bonheur de son fiancé passe bien avant tout le reste, il ne veut pas mettre en péril leur relation et encore moins leur avenir et si cela doit lui coûter cet effort-là, il le fera. Pour lui, pour eux, il jure qu’il le fera et qu’il jouera le jeu autant que possible, quand bien même il sait par avance qu’il détestera tout ce qui pourra être dit. “Chez un psychologue. Pas un psychiatre, je veux pas… Je veux pas de médicaments.” A son tour, il joue avec les doigts de Rory qu’il fait passer entre les siens, il joue avec son alliance qu’il admire encore quelques secondes supplémentaires, trouvant toujours aussi irréel qu’il puisse partager la vie de cet homme si parfait à ses yeux. “Je suis désolé de te causer autant de soucis.” Sans prévenir, les larmes montent et s’échappent le temps d’un sanglot alors qu’il relève son regard dans le sien, sa lèvre inférieure prisonnière de ses dents. De la paume de sa main, il tente de les chasser grossièrement de son visage, ne voulant pas imposer cette vision à son petit-ami. “Je t'aime comme un fou et je déteste que tu puisses en douter ou que tu te sentes coupable de quoi que ce soit." Ce n'est pas Rory qu'il déteste, mais bien le simple fait qu'il n'arrive pas à lui faire accepter l'idée telle qu'elle est réellement, aussi simple et véritable. Il l'aime depuis des années, il l'aime au point de petit à petit changer complètement sa vie pour qu'elle puisse coïncider avec la sienne, sans que cela ne ressemble de près ou de loin à un sacrifice de sa part. "La vérité... c'est que je sais pas si je me serais battu si je t'avais pas rencontré." Peut-être qu'il ne serait plus de ce monde depuis longtemps s'il n'avait pas eu une raison de continuer à se battre envers et contre tous, laquelle prend sa forme, sa voix, sa chaleur et toute sa protection. "T'es pas le coupable, Rory. T'es pas le problème. Au contraire." Les yeux encore embués, il pose pourtant une main tout contre sa joue, la caressant de son pouce. Un jour, un jour tout ira durablement mieux. Il le jure, il veut le croire.

tell me why can't my dream come true.

@SWANN BUCHANAN & RORY

tw : mentions d'automutilation et tentative de suicide

“Je suis heureux, mais c’est pas un plateau, c’est pas quelque chose de continu.” Et à présent Rory voudrait pouvoir réécrire les dernières minutes, reprendre les mots tout juste prononcés et ne jamais mettre un seul instant en doute le bonheur de son fiancé. Quand bien même ce geste empreint de désespoir l'inquiétait au plus haut point, il savait bien que jamais Swann ne lui avait menti toutes les fois où il lui avait assuré être heureux de la vie qu'ils menaient ensemble. « Je sais, oui, je... » Il secoua la tête, la gorge serrée, le regard rempli d'une tristesse infinie. « Je suis désolé, j'essaie juste... je veux juste t'aider à aller mieux. » Et sans doute qu'il était maladroit sans le vouloir, désirant plus que tout que Swann puisse se confier à lui et ne plus jamais avoir à garder toutes ces choses-là pour lui seul. Peut être qu'ainsi, ils pourraient éviter que les choses empirent à nouveau ? Et peut être que Swann n'aurait plus de raison de vouloir s'infliger ces souffrances ? Rory le savait, pourtant : ce n'était pas si simple. “Tu te fais du mal à penser à tous ces et si...” Il aimerait tant pouvoir écarter la possibilité même que Swann éprouve un jour à nouveau l'envie de se faire du mal, mais ça lui était malheureusement impossible. Parce que cette simple boursouflure ravivait l'une de ses peurs les plus écrasantes et qu'il ne pouvait pas s'empêcher de craindre le pire, maintenant qu'il comprenait que Swann vivait un mal-être bien plus profond que ce qu'il avait redouté. Un mal-être qu'il aurait du voir et qu'il ne supportait pas d'avoir inconsciemment sous-estimé, peu importe à quel point il s'angoissait pourtant depuis des semaines. « Je m'inquiète pour toi, Swann. » C'est pour ça qu'il ne savait pas faire autrement que de redouter le pire, même quand il voudrait le croire sur parole quand Swann lui disait que cet épisode n'avait rien de comparable à celui de l'an dernier. Ce n'est pas sa parole qu'il mettait en doute ; il en serait bien incapable.

Swann fuyait à présent son regard, et le constat le brisait probablement autant que toute cette situation. Parce qu'il voyait bien que sa détresse impactait l'anglais, qui aurait voulu qu'ils soient simplement capables de mettre cet incident de coté et de poursuivre leur soirée comme ils l'avaient commencé. Ils auraient du pouvoir s'étreindre de longues heures, faire l'amour jusqu'au milieu de la nuit et s'endormir dans les bras l'un de l'autre. C'aurait été le programme parfait d'une soirée qui jusque là l'était tout autant. Mais cette marque contre la peau de l'anglais, Rory avait été bien incapable de l'ignorer. Cette marque synonyme de souffrance et devant laquelle il refusait tout simplement de détourner les yeux : même pour retrouver la chaleur de ses bras, même pour leur éviter des moments douloureux. Il ne pouvait pas faire comme si ça ne l'anéantissait pas, de comprendre combien Swann souffrait en silence. Il ne pouvait pas faire comme si cette idée ne lui brisait pas le cœur. “Parce que je ne veux pas qu’on soit deux à souffrir.” - « Tu te rappelles de ce que je t'ai dit, la dernière fois ? Je veux tout partager avec toi, le bon comme le mauvais. » Et peu importe combien de fois il avait déjà pu le lui dire, il le lui répéterait aussi souvent que nécessaire. A cet instant, ces mots avaient bien plus de sens encore. Et Swann, sans doute encore bien plus besoin de les entendre. « Je suis là, et je veux que tu puisses tout me dire. Même si ça doit me faire de la peine. » Et même si ça voulait dire s'asseoir comme ce soir et aborder des sujets éprouvants, plutôt que se couvrir de baisers et faire des projets avec insouciance. Ce n'était pas ce dont il rêvait pour leur vie à deux, bien sûr, mais ça faisait partie des choses qu'ils auraient à traverser et qui leur permettraient d'en ressortir plus forts. Rory voulait y croire plus que tout : ils s'en sortiraient, bien sûr que oui. “Je suis désolé mon amour.” L'émotion se fit plus écrasante lorsque Rory réalisa tout ce que son fiancé avait du garder pour lui, simplement pour ne pas l'inquiéter, simplement pour ne pas lui causer la moindre souffrance. Il s'en voulait de n'avoir rien vu, mais aussi de s'être convaincu que les choses allaient déjà mieux. Il aurait du savoir que ce n'était pas le cas. “J’essayais de te protéger, moi aussi.” - « Je sais, mon cœur, je sais... » Blotti entre ses bras, Rory profita de leur proximité pour respirer son odeur et tenter de calmer la fréquence de sa respiration. Il n'avait pas le droit de se laisser aller, pas alors que Swann avait plus que jamais besoin de lui. Alors ses propres mains trouvèrent doucement le chemin de son dos pour le serrer à son tour, et l'entourer de sa chaleur autant que de son amour. C'était sa façon de lui promettre qu'ils surmonteraient tout ça. “Je le pensais moi aussi. Je t’ai pas... Je t’ai pas menti.” - « Je le sais, oui, c'est pas de ta faute. On a tous les deux voulu croire que quelques semaines suffiraient à ce que les choses s'apaisent. » C'était certainement naïf de leur part et ô combien idéaliste, mais ils avaient eu besoin de s'en convaincre. « C'est ces journalistes, tout ça c'est arrivé à cause d'eux... » C'est eux qui avaient révélé leurs fiançailles avant qu'ils n'en aient le temps eux-mêmes, eux aussi qui avaient ciblé leur couple et causé un inimaginable traumatisme à Swann. « Je ressens tellement de colère, Swann. » Il faisait de son mieux pour la canaliser, parce que Swann méritait qu'il garde son calme et que ces types ne méritaient pas qu'il s'emporte par leur faute, mais l'acteur leur en voulait profondément. Sa seule consolation était de se dire qu'ils avaient au moins évité le pire. “Tu n’aurais pas pu faire plus, ni même mieux. Je pourrais pas rêver d’une meilleure personne avec qui partager ma vie, Rory.” Cette fois, son cœur ne se serra pas sous le coup de la douleur mais parce qu'une émotion incompressible l'envahit. Ses lèvres s'étirèrent dans un sourire encore teinté de tristesse, mais aussi d'une immense douceur. Son premier réflexe fut de le serrer un peu plus fort, un peu plus contre lui. « Et je serai là, toujours. J'imagine pas non plus ma place ailleurs qu'à tes cotés. » Peu importe à quel point les choses deviendraient parfois compliquées. Il l'aimerait toujours d'un amour inconditionnel et serait toujours prêt à l'impossible pour lui. Ils pourraient toujours compter l'un sur l'autre et surmonter même l'insurmontable, leur couple ayant déjà prouvé à maintes reprises que rien ne pouvait les empêcher de s'aimer et de se retrouver. La force de leurs sentiments les unirait contre n'importe quelle épreuve et n'importe quel obstacle.  Rory n'imaginait rien qui puisse un jour altérer cette évidence. “Je sais que tu le veux, mais tu ne peux pas toujours me protéger du reste du monde.” - « Mais je peux au moins essayer de te le rendre un peu plus doux. » Il susurra contre ses lèvres, son visage reprenant peu à peu des couleurs et son sourire imitant doucement le sien. Ce n'était pas grand chose, mais ce serait déjà ça.

Et il comptait bien passer les prochaines heures à le rassurer, tant sur la force immuable de son amour que sur son envie d'être auprès de lui, ce soir comme chaque jour du reste de leur vie. Ce n'était qu'un mauvais moment à passer, un moment qu'ils sauraient tôt ou tard mettre derrière eux pour écrire des instants plus heureux, plus légers, loin de la moindre forme de souffrance. “Je veux que tu sois le père de mes enfants, je sais très bien pourquoi tu as accepté de m’épouser.” Un rire doux, immensément ému, franchit ses lèvres. Il pourrait sans mal lui dresser la liste des multiples raisons pour lesquelles il avait accepté de l'épouser, et celle-ci en faisait bien évidemment partie. « Et je veux plus que tout fonder une famille avec toi. » Il savait tout ça, Swann, mais ça ne coûtait rien de le lui assurer à son tour. Ils avaient plus que jamais besoin de s'entourer d'espoir, pour adoucir les minutes à peine écoulées. « Je continue mes recherches, tu sais. » Il avoua, ses doigts glissant lentement contre la nuque de l'anglais, caressant ses cheveux tandis que son regard remonta dans le sien. « Je me documente, j'étudie nos options... et j'ai chaque fois un peu plus hâte que ça devienne concret. Qu'on se lance pour de vrai. » Ils effectuaient le plus gros de leurs recherches ensemble, parce que ça signifiait bien plus encore, mais c'était sa manière de lui dire qu'il continuait une fois seul parce qu'il n'arrivait pas à s'enlever de la tête qu'ils fondraient un jour une famille, tous les deux. Parce qu'il le voulait plus que tout, que c'était là son souhait le plus profond. Rory y pensait constamment, et cette perspective ne cessait jamais de le rendre heureux.

La suite valut à l'australien d'éprouver la terrible impression de trahir l'homme qu'il aimait, connaissant tout de l'aversion de Swann pour les thérapies depuis celle qu'il avait été contraint à suivre il y a plusieurs mois. Il ne voulait pas lui imposer ça une nouvelle fois, pas plus qu'il ne voulait mettre en doute son envie de s'en sortir seul, mais il se devait de tout faire pour lui trouver de l'aide. Parce qu'il était justement question de son fiancé et que la simple idée qu'il puisse connaître un nouvel épisode dépressif le terrifiait au plus haut point. Parce qu'il l'aimait, Rory était prêt à prendre le risque qu'il lui en veuille, quand bien il espérait du plus profond de son cœur qu'ils n'en arriveraient jamais là. “Rory, s’il te plaît…” Le regard implorant de l'anglais lui retourna le cœur, et Rory dut prendre sur lui pour aller au bout de son argumentaire. Il voudrait tellement qu'il existe d'autres solutions, et être capable de l'aider comme il le voulait plus que tout. Mais il se retrouvait terriblement démuni, incapable de savoir si ses efforts pour l'entourer et le soutenir suffiraient toujours à lui éviter une rechute. Quand bien même il l'aimait plus que tout et le lui prouverait à chaque instant, il craignait tant que ce ne soit pas assez. “Je regarderai lesquels acceptent les nouveaux patients.” Son cœur se remplit aussitôt d'une chaleur réconfortante, signe du soulagement que ces quelques mots répandaient en lui. « Je sais que tu le fais surtout pour moi, mais... » Ses doigts serrèrent doucement les siens, son regard retrouvant celui de son fiancé avec le besoin de lui souffler ces mots. « J'aimerais que tu le fasses aussi pour toi. Pour aller mieux et avoir quelqu'un à qui confier tout ce que tu as sur le cœur. » Au fond de lui, Rory savait bien que c'était par amour que Swann acceptait de rencontrer un professionnel et pour une fois son cœur ne lui dictait pas de l'en empêcher : il en allait de son bien-être, une chose pour laquelle l'acteur était prêt à faire preuve d'un soupçon d'égoïsme. Quand bien même il voudrait que Swann soit lui-même convaincu des bienfaits que pourrait avoir une thérapie, il savait que ce n'était pas simple et qu'au début, son fiancé serait sûrement rempli d'appréhensions. Il le comprenait et le soutiendrait à chaque étape. “Chez un psychologue. Pas un psychiatre, je veux pas… Je veux pas de médicaments.” - « Oui, oui... d'accord. On va te trouver un psychologue. » Il lui assura d'une voix douce, prêt à chercher avec lui la meilleure option pour que les choses se fassent en douceur. « Et si celui qu'on te trouve n'a pas la bonne approche, on en cherchera un autre. Mais personne te fera avaler quoi que ce soit, c'est promis. » Swann choisirait quelqu'un avec qui il pourrait être en confiance et se livrer sans la moindre peur, il était hors de question de rajouter un traumatisme à ce qu'il vivait déjà et Rory n'était pas prêt à la moindre concession sur ce point.

“Je suis désolé de te causer autant de soucis.” Croyant pouvoir contenir son émotion et ne pas craquer une nouvelle fois devant Swann, voir les yeux de son fiancé se remplir de larmes et sa tristesse éclater en un sanglot lui brisa le cœur pour de bon. Ses bras, porteurs de tout l'amour qu'il éprouvait pour lui, se ressassèrent doucement autour de l'anglais. « Mon cœur... tu n'y es pour rien. Rien de tout ça n'est de ta faute. » Il souffla tout contre sa peau, après l'avoir étreint avec une infinie tendresse. Il n'était pas responsable de ce qu'il ressentait et de la manière dont ses émotions s'abattaient sur lui, pas plus qu'il n'était responsable de la source du problème. Les mots de ces journalistes, et cette exposition médiatique qu'il n'avait jamais désiré lui non plus. “Je t'aime comme un fou et je déteste que tu puisses en douter ou que tu te sentes coupable de quoi que ce soit." - « Je sais que tu m'aimes, Swann. Bien sûr que je le sais. » Ce n'était pas une chose dont il pourrait un seul instant douter, pas après tout ce que leur couple avait traversé et tout ce que ça leur avait coûté de pouvoir aujourd'hui s'aimer au grand jour. Rory doutait d'un millier de choses, probablement, mais pas de ça. « On s'aime et on va traverser ça ensemble, d'accord ? On va s'en sortir. » Et Swann, lui, irait mieux. Ce ne serait pas tous les jours facile, et certains d'entre eux vaudraient peut être à l'anglais de rester couché sans aucune envie d'affronter l'extérieur, mais même dans ces conditions c'est ensemble qu'ils affronteraient cette épreuve. Rory n'avait aucune intention d'aller où que ce soit. Pas sans lui. "La vérité... c'est que je sais pas si je me serais battu si je t'avais pas rencontré." Cette fois, c'est le regard de l'acteur qui s'embua de larmes difficiles à contenir, dont certaines ne demandaient à présent qu'à s'échapper. « Swann, non... ne dis pas ça... » Ces mots le détruisaient au plus profond de lui-même, douloureusement conscient d'à quel point Swann s'était toujours senti seul et livré à lui-même, d'à quel point l'homme qui représentait tout pour lui avait longtemps manqué d'amour et d'une présence à ses cotés. Rory n'avait pas même envie de se demander ce qui se serait peut être passé, s'ils ne s'étaient pas connus. Parce qu'il avait l'immense chance de partager sa vie et qu'il n'imaginait pas un monde dans lequel il ne serait pas tombé follement amoureux de lui. C'était simplement l'évidence, dès l'instant où il avait compris que son cœur lui appartenait et lui appartiendrait toujours. "T'es pas le coupable, Rory. T'es pas le problème. Au contraire." Et bien sûr qu'au fond de lui, ces mots symbolisaient absolument tout. Parce qu'une part de lui ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable, même en sachant qu'il n'aurait peut être rien pu faire de plus pour empêcher tout ça. « Je t'aime. Swann, je t'aime tellement. » Il souffla tout contre ses lèvres, ses mains apposées de part et d'autre de son visage avec le besoin de le garder aussi près que possible. Son regard amoureux replongea alors longuement dans le sien, incapable de s'en défaire. « Je sais que tu dois parfois te demander si j'aurais voulu que les choses soient plus simples, lorsqu'on s'est rencontrés. Si j'aurais voulu pouvoir assumer notre relation dès le départ... ou ne pas avoir à m'inquiéter de te laisser seul, de peur que tu ressasses certaines choses. » De peur que tu te fasses à nouveau du mal. Il savait que ces doutes devaient l'habiter, à cet instant plus qu'à n'importe quel autre, parce qu'il le connaissait par cœur et savait comment il fonctionnait. C'est pourquoi son prochain aveu n'avait jamais semblé plus nécessaire, lui non plus. « Mais j'aurais pas voulu que ce soit plus facile. Parce que j'aurais pas voulu que ce soit différent, que tu sois différent. » Pas un seul instant. « Tu es l'homme que j'aime, et ma raison d'être depuis si longtemps que je sais plus moi-même ce qui me donnait de l'espoir avant de te connaître. » Tout était si différent avant qu'il entre dans sa vie et la change pour le meilleur. Rory avait toujours été entouré d'une grande famille, unie la plupart du temps, mais rien n'avait jamais été comparable au sentiment de plénitude qu'il connaissait auprès de lui. Un bonheur semblable à aucun autre. « Tout ça, ça en vaut la peine depuis le premier jour. » Il lui assura doucement. « Ça en vaut la peine. Et je changerais pas ce qu'on a pour tout l'or du monde. Parce que je préfère affronter ces difficultés avec toi plutôt que vivre n'importe quelle vie plus simple avec quelqu'un d'autre. » Il aimait leur vie plus que tout, pour tout ce qu'ils avaient vécu ensemble et tout ce qu'ils vivraient encore. La prochaine étape, leur mariage, valait à son cœur de se gonfler un peu plus d'impatience chaque jour. Et un jour, c'est leurs futurs enfants qui les combleraient de bonheur. « Je sais que tu te battras pour moi, mais je sais aussi que tu te battras pour tes amis, pour tous ceux qui t'aiment, et pour pouvoir me dire « oui » devant tous nos proches. » Et Rory, lui, ne cesserait jamais de le voir comme son socle, son absolu, son âme-sœur et son tout. Swann était un millier de choses, mais sûrement pas un quelconque poids dans sa vie, tels que ses bras revenus l'étreindre avec une infinie douceur le lui firent à nouveau comprendre.

« Je m'inquiète pour toi, Swann. »

Bien plus que n’importe quel mot qui pourrait être lancé durant une dispute et ne pas être réfléchi, ce sont ceux-ci que Swann a terriblement du mal à encaisser, sans pour autant en tenir le moindre reproche à Rory. Il a du mal à accepter l’idée de ne pas être une présence uniquement positive à ses côtés, qui le rend heureux et le comble de bonheur. Il a surtout du mal à accepter de ne tout simplement pas pouvoir se contrôler, de ne pas savoir comment reprendre le dessus sur ses propres sentiments et réactions, ne serait-ce pour retirer une pression superflue des épaules de l’homme qu’il aime. « Tu te rappelles de ce que je t'ai dit, la dernière fois ? Je veux tout partager avec toi, le bon comme le mauvais. » Le blond hoche la tête: bien sûr qu’il s’en souvient, bien sûr que ces mots l’ont impacté. Il sait la chance qu’il a d’avoir à ses côtés un petit-ami aussi présent et aimant, lui qui aurait pu abandonner l’idée de leur couple il y a bien longtemps de ça déjà. Pour le meilleur et pour le pire, Swann sera aussi présent pour lui s’il en ressent le besoin, et un jour bien particulier il en viendra à lui promettre ces mots devant tous leurs proches. “Je veux surtout qu’on se souvienne du bon.” Il souffle tout bas, ses doigts effleurant à peine la joue de son fiancé, comme s’il craignait de l’abîmer s’il osait appuyer à peine plus fort. C’est sa façon à lui de le remercier, de lui dire qu’il fera aussi de son mieux pour qu’il n’ait pas à être présent pour lui dans de trop nombreux mauvais moments ; ce ne sont pas ceux-ci qu’il voudra un jour conter à leurs enfants. « Je suis là, et je veux que tu puisses tout me dire. Même si ça doit me faire de la peine. » Le sourire est triste, il ne témoigne finalement que de son émotion et de la chance qu’il sait être sienne. Rory est un roc, il est l’appui qu’il n’aurait jamais su anticiper dans sa vie et maintenant il ne saurait faire sans. C’est justement ce qui rend les choses difficiles pour Swann: à autant l’aimer, il voudrait à son tour n’être qu’une présence positive à ses côtés, celle qui le fait sourire quand elle n’est pas occupée à le faire rire, celle qui construit avec lui des souvenirs impérissables et éternelle source de bonheur. Ce n’est pas un problème de confiance ou la crainte du jugement qui l’habite, non, il craint simplement que ses propres émotions négatives puissent le contaminer, et ce serait bien sa dernière envie alors que lui aussi combat souvent ses propres démons. “Je te dirai tout. Absolument tout. C’est promis.” L’idée ne le réjouit pas, il sait qu’il aura beaucoup de mal à le faire, mais il veut aussi préserver son couple avant toutes choses et ce dernier mérite tous les efforts du monde et bien plus encore, raison pour laquelle il hoche la tête, ses doigts jouant maladroitement avec ceux de Rory, ses yeux perdus dans le vide.

Il fera tous les efforts du monde, non seulement pour leur couple, mais aussi pour cette famille dont ils parlent un peu plus chaque jour, ce sujet qui ne les abandonne jamais, preuve que l’idée reste vive dans leurs esprits. « Et je veux plus que tout fonder une famille avec toi. Je continue mes recherches, tu sais. » Il accueille avec douceur les caresses de Rory contre sa nuque et remonte naturellement son regard dans le sien, pour retrouver le clair des yeux de son petit-ami, y ajoutant pour sa part un simple sourire naturel, heureux, touché. De son côté aussi, son historique internet trahit tout l’intérêt qu’il porte à la question. « Je me documente, j'étudie nos options... et j'ai chaque fois un peu plus hâte que ça devienne concret. Qu'on se lance pour de vrai. » - “Je me dis… quand j’irai un peu mieux, on pourra regarder ensemble ? Pas simplement s’informer, peut-être vraiment lancer les démarches.” Et ce serait un nouvel objectif pour lui, une nouvelle raison de se battre aussi: une fois cette épreuve derrière lui, il aura les épaules nécessaires pour entamer une ribambelle de démarches administratives, et une place dans son cœur toujours aussi prête à accueillir un enfant dans leur quotidien. Plus seulement celui d’un de leurs proches. Son sourire est celui d’un enfant, lui qui craint peut-être encore que ce soit trop tôt pour aborder véritablement le sujet, lui qui a aussi l’espoir fou que l’avis de Rory se calque sur le sien, parce qu’il sera un père exceptionnel. “Ça prendra plusieurs mois de toute façon, mais peut-être que l’année prochaine… On pourrait être trois.” Enfin trois.

Ainsi, bien malgré lui, Swann accepte de consulter un psychologue, de se prêter à l’exercice, et de faire au mieux pour que cela lui soit bénéfique. Il a besoin de se confier à une personne qu’il ne craint pas de blesser, c’est évident pour tout le monde sauf pour lui encore, qui a un peu trop tendance à voir la chose comme une punition. Et quand bien même, il ne lutte pas contre, bien trop conscient que cela rassurerait Rory que de le savoir aux mains d’un professionnel. « Je sais que tu le fais surtout pour moi, mais... J'aimerais que tu le fasses aussi pour toi. Pour aller mieux et avoir quelqu'un à qui confier tout ce que tu as sur le cœur. » Ses mains viennent le trouver et il ne résiste pas, caressant à son tour ses phalanges avec douceur. L’anglais hoche doucement la tête, comprenant sans mal où est-ce qu’il souhaite en venir, à peine pris de court à l’idée que Rory ait compris qu’il agit pour lui, avant d’agir pour lui-même. Il le connaît, après tout, il sait comment Swann agit toujours, à faire passer le bonheur des autres avant le sien, et celui de son fiancé tout particulièrement. “Je vais y aller pour toi, et je travaillerai avec un professionnel pour moi, d’accord ?” Parce qu’il veut aller mieux lui-même, c’est évident, mais il veut aussi éviter à Rory de revivre un événement de la même envergure. C’est pour eux qu’il fera tous les efforts du monde, individuellement, et de façon groupée. « Oui, oui... d'accord. On va te trouver un psychologue. Et si celui qu'on te trouve n'a pas la bonne approche, on en cherchera un autre. Mais personne te fera avaler quoi que ce soit, c'est promis. » Le blond hoche la tête, prêt à passer par ce processus difficile, quand bien même il n’a même aucune idée de où commencer. Il cherchera, il appellera, il se rendra à la première séance pour se faire un avis et ensuite il avisera. Et si cela ne fonctionne pas, alors il recommencera, parce que maintenant plus que jamais il se rend effectivement compte qu’il a besoin de quelqu’un à ses côtés et que ça a été profondément égoïste de sa part que de laisser tout ce poids sur les épaules de Rory pendant tout ce temps.

Paradoxalement pourtant, c’est au moment où il pensait pouvoir voir la lumière au bout du tunnel que ses nerfs lâchent complètement, plus désolé que jamais de la situation et de ce qu’elle impose à Rory. Les larmes montent rapidement et coulent tout aussi vite, sans qu’il ne puisse faire autre chose que de tenter de limiter les dégâts en séchant maladroitement ses yeux du revers du poignet. Et quand bien même il nourrit l’impression stupide et paranoïaque d’être en train d’étouffer, il accueille avec soulagement l’étreinte que Rory initie autour de ses épaules. « Mon cœur... tu n'y es pour rien. Rien de tout ça n'est de ta faute. » Il ne l’a jamais voulu, c’est un fait, mais il nourrit tout de même l’impression qu’il pourrait l’empêcher, ou au moins l’atténuer. Son visage se retrouve caché derrière ses mains, la honte ne se retrouvant pas seulement dans le fait de pleurer face à l’homme qu’il aime. Il est surtout honteux de la source même de toute cette discussion, de ce problème inhérente à sa vie dont il n’arrive pas à se débarrasser malgré tous ses efforts. « Je sais que tu m'aimes, Swann. Bien sûr que je le sais. On s'aime et on va traverser ça ensemble, d'accord ? On va s'en sortir. » Blotti entre ses bras, son visage près du sien, il hoche la tête, tentant une nouvelle fois de chasser les larmes de son visage pour le dégager. Finalement, dans un élan plus naturel que jamais, il noue à son tour ses bras autour de ses épaules, le tout pour venir y blottir son visage non loin.

« Swann, non... ne dis pas ça... »
“C’est une bonne chose Rory, je te le jure.”

Il tente de rétablir le fondement de ses mots, de pallier aux propres larmes de Rory aussi. Le passé est révolu, il ne ressemble en rien à son présent et il n’est pas en train de lui mettre l’immense pression de sa vie sur les épaules: Rory était là quand il en avait le plus besoin, sans même que ce dernier le sache, et il a été la raison de toutes ses batailles contre lui-même. Il a été sa force, son moteur, et ce n’est qu’une raison parmi tant d’autres qui l’ont fait se battre, qui lui ont fait comprendre que la vie méritait définitivement d’être vécue, chose qu’il ne peut que comprendre, aujourd’hui plus que jamais. Malgré ses aléas et ses obstacles, elle mérite toujours d’être vécue, et le si doux et si parfait visage de son si doux et si parfait de fiancé n’a pas à se retrouver derrière un masque triste suite à ce sujet. Il est la solution, lui qui n’a jamais été le problème. « Je t'aime. Swann, je t'aime tellement. » Leurs lèvres s’effleurent à l’image d’adolescents fougueux, il accueille avec bienveillance les mains de Rory contre ses joues, ayant maintenant la force d’esquisser un simple sourire. “Moi aussi mon amour.” Il chasse une ultime fois les larmes au coin de ses yeux, voulant laisser derrière lui ce moment. Il les chasse d’autant plus au moment du discours de Rory, lui qui revient une fois de plus sur les débuts difficiles de leur relation, lesquels ne laissaient pas présager qu’un jour les choses pourraient autant s’apaiser et être faites de rêves accessibles sans pour avoir été revus à la baisse. Maintenant, c’est au tour de Swann de doucement caresser ses joues et sa nuque, toujours avec un doux sourire, le cœur comblé. « Tu es l'homme que j'aime, et ma raison d'être depuis si longtemps que je sais plus moi-même ce qui me donnait de l'espoir avant de te connaître. » Le coeur de Rory connaît aussi des moments difficiles, raison pour laquelle ces mots ont une résonance toute particulière dans le coeur de Swann, qui redouble de caresses contre sa peau, ne voulant pas lui couper la parole mais tentant tout de même de le rassurer, de lui dire que s’il a effectivement connu une vie sans lui il y a quelques années, cela n’arrivera plus jamais à nouveau. « Tout ça, ça en vaut la peine depuis le premier jour. Ça en vaut la peine. Et je changerais pas ce qu'on a pour tout l'or du monde. Parce que je préfère affronter ces difficultés avec toi plutôt que vivre n'importe quelle vie plus simple avec quelqu'un d'autre. » - “J’imagine pas ma vie avec quelqu’un d’autre non plus.” Il souffle, confesse, hoche doucement la tête pour le rassurer aussi, lui dire qu’il entend son discours et qu’il se sent plus que jamais chanceux de pouvoir compter à ses côtés un être aussi compréhensif. « Je sais que tu te battras pour moi, mais je sais aussi que tu te battras pour tes amis, pour tous ceux qui t'aiment, et pour pouvoir me dire « oui » devant tous nos proches. » Bien sûr. Bien sûr qu’il se battra pour tous ceux qu’il aime, pour cet avenir qui semble si doux et qu’il veut vivre pleinement. Ses lèvres embrassent tendrement la tempe de l’homme qu’il aime, pendant de longues secondes. “Je me battrai pour qu’on vive la vie dont on rêve.” Laquelle englobe tous leurs proches aussi, en plus de leur famille et de leur mariage. Il consultera un psy, il travaillera sur lui-même, il cessera de toujours tout garder jusqu’au momet où il explose. Il jure qu’il fera de son mieux, parce que la peur de perdre Rory d’une façon ou d’une autre le paralyse bien trop pour qu’il veuille prendre le moindre risque. Il apprend de ses erreurs, il apprend petit à petit, mais jamais rien ne fait vaciller les sentiments qui sont les siens à l’égard de Rory, en témoigne le baiser qu’il échange finalement avec lui, aussi tendre que nécessaire, en témoigne le désir de l’anglais de jouer les prolongations. Lorsqu’il recule son visage du sien, il le fait avec un sourire qui se veut optimiste, ses mains posées derrière ses oreilles et autour de son crâne. “Qu’est-ce que tu dirais qu’on réserve le lieu de réception pour le mariage ? Celui dont Donna nous a parlé.” Celui qui a la proximité avec l’océan et assez de chambres pour accueillir tous leurs proches ou presque pour la nuit. Celui dont ils rêvaient mais qu’ils n’ont observé que sur photos, se jurant de trouver le temps d’aller le visiter un jour et de trouver la date de leur mariage ensuite. Peut-être qu’il serait temps de concrétiser ce projet aussi. “Demain ? Je contacte des psys ce soir.” Il joue le jeu, comme promis. Il veut faire au mieux, concilier sa santé mentale avec ses rêves, lesquels sont aussi ceux de Rory. Il ne l’oublie pas, jamais, et même s’il sait que la réservation risque d’être compliquée et les procédures d’adoption plus encore, ils n’abandonneront jamais. Parce que tout en vaut la peine. “Je t’aime mon coeur. Tu fais de moi un homme chanceux.” Malgré tout ce qu’il peut être à côté de ça, il n’en reste pas moins chanceux, et il a à coeur de le lui dire, une main amoureuse lovée contre sa joue alors qu’il dépose un baiser supplémentaire contre sa seconde joue.

tell me why can't my dream come true.

@SWANN BUCHANAN & RORY

“Je veux surtout qu’on se souvienne du bon.”
« C'est déjà le cas. On a tellement de beaux moments auxquels nous raccrocher lorsque tout va un peu moins bien. »

Cette soirée leur rappelait simplement qu'aucun bonheur ne pouvait être parfait parce qu'ils ne l'étaient pas eux-mêmes, pas plus qu'ils n'étaient infaillibles ou à l'abri de voir certains de leurs démons les rattraper. Ce n'était qu'une épreuve comme ils en avaient déjà traversé beaucoup et quand bien même la détresse de son fiancé causait à Rory la pire des souffrances, il savait qu'ils se relèveraient ensemble et que l'avenir serait bien plus radieux. Ce n'était pas à cet épisode qu'ils repenseraient dans plusieurs années, lorsqu'ils seraient assis sur leur terrasse et qu'ils fixeraient l'horizon en se remémorant le passé, le cœur rempli de nostalgie. Ce n'était pas cette soirée qu'ils raconteraient à leurs petits-enfants, mais tous les moments où ils avaient été immensément heureux et où rien au monde n'avait importé davantage que de passer chaque instant à s'aimer. Des moments comme ceux-là, ils en vivraient encore tellement d'autres, et ce serait toujours ceux dont ils se souviendraient avant toute autre chose. “Je te dirai tout. Absolument tout. C’est promis.” Lorsque le regard de Swann se détacha finalement du sien, Rory comprit combien il lui en demandait beaucoup et à quel point son fiancé préférerait pouvoir garder son mal-être pour lui, simplement pour pouvoir le lui épargner. C'était l'une des plus belles preuves d'amour qu'ils pourraient lui offrir, mais Rory aurait l'impression de ne pas le mériter s'il ne faisait pas tout ce qui était en son pouvoir pour l'aider à combattre ses pensées les plus sombres. Il ne pouvait pas le laisser aux prises avec ses démons, pas alors qu'ils avaient déjà failli lui faire commettre le pire. Il ne pouvait pas détourner les yeux sur sa souffrance, parce qu'elle devenait aussi la sienne et qu'il voulait traverser ça avec lui, peu importe à quel point ça deviendrait difficile. « Je veux juste éviter que tu te sentes à nouveau aussi mal, c'est vraiment tout ce que je veux. » Et il ne lui demanderait jamais de lui ouvrir grand les portes de son jardin secret, pas plus qu'il ne se ferait trop insistant si Swann ne se sentait pas prêt à se confier à lui. Rory se montrerait patient et accueillerait ses confessions en temps voulu, souhaitant simplement lui faire sentir qu'il était là, à chaque instant, et qu'il n'était pas seul. Que jamais plus il ne traverserait ça seul.

Ses doigts, occupés à apposer de longues caresses contre la nuque de son fiancé, glissèrent tout contre la joue de celui-ci lorsque l'échange dévia vers un sujet qui leur tenait tout particulièrement à cœur : leur envie de fonder une famille. L'adoption n'était plus seulement une chose à laquelle ils pensaient avec le cœur rempli d'espoir, c'était un projet qu'ils voulaient plus que tout concrétiser et pour lequel ils se battraient ensemble, peu importe à quel point la route serait peut être longue et les démarches compliquées. Ça en vaudrait la peine, à chaque instant. “Je me dis… quand j’irai un peu mieux, on pourra regarder ensemble ? Pas simplement s’informer, peut-être vraiment lancer les démarches.” Le regard de l'acteur s'illumina, ne cachant rien de l'émotion qui s'empara aussitôt de lui. « J'adorerais ça, Swann. » Il souffla, un sourire immensément heureux accroché aux lèvres. « Je veux dire... je me sens prêt pour passer à l'étape supérieure, lorsque tu te sentiras mieux. Je suis prêt. » Son bien-être lui importait plus que n'importe quoi d'autre, y compris ce rêve qu'il n'abandonnerait pourtant pour rien au monde. Swann avait juste besoin d'un peu de temps pour se remettre, ça ne remettait en aucun cas en question leur envie de fonder une famille ensemble et bien loin de là, ils n'avaient sûrement jamais été si prêts de se lancer pour de vrai. A cette seule pensée, le cœur de Rory virevoltait d'impatience. “Ça prendra plusieurs mois de toute façon, mais peut-être que l’année prochaine… On pourrait être trois.” L'année prochaine, des mots qui auraient semblé irréels il y a encore plusieurs mois mais qui résonnaient aujourd'hui comme le plus doux des échos aux oreilles de l'australien. « Oh Swann, c'est vraiment mon vœu le plus cher. » Doucement, il déposa son front contre le sien et lui sourit avec une plus grande tendresse encore, profondément ému. « Si on trouve déjà cette maison parfaite, imagine un peu quand on y meublera une chambre d'enfant. » Car bien sûr qu'il avait hâte que les choses deviennent encore plus concrètes, cette maison leur ayant aussi tapé dans l’œil parce qu'elle avait tout du foyer aimant où ils auraient à cœur d'élever leurs futurs enfants. Un foyer où ils seraient tous profondément heureux.

Plus désireux que n'importe quoi d'autre d'être à l'écoute des besoins et des envies de son fiancé, Rory accueillit pourtant avec un profond soulagement que Swann accepte de rencontrer un psychologue. Ce n'était pas ce qu'il voulait et ça lui déchirait bien évidemment le cœur d'y penser, mais il avait besoin d'aide et le nier ne ferait que lui faire courir un risque que Rory n'était pas prêt à accepter. Parce qu'il l'aimait plus que tout et redoutait terriblement de le perdre, il ne pouvait pas rester les bras croisés en espérant que la situation se réglerait d'elle-même. Ce ne serait pas si simple et une aide extérieure ne pourrait qu'être bénéfique : il espérait maintenant du plus profond de son cœur que Swann saurait voir les choses de la même façon un jour. “Je vais y aller pour toi, et je travaillerai avec un professionnel pour moi, d’accord ?” « Oui, d'accord. Merci, mon cœur. » C'était tout ce qu'il avait besoin d'entendre pour être rassuré et assuré que Swann ne revivrait plus une détresse comme celle qui l'avait amené à se faire du mal, ou qu'en tout cas il aurait quelqu'un de réellement qualifié à qui en parler la prochaine fois. « Tout ira bien. » Il souffla doucement, déjà prêt à passer en revue tous les psychologues de la ville pour s'assurer de trouver celui avec qui Swann pourrait être parfaitement à l'aise et mis en confiance, ce qui était de loin le critère le plus important aux yeux de Rory.

“C’est une bonne chose Rory, je te le jure.” Son cœur éprouvé d'entendre ses confessions peinait pourtant à voir les choses ainsi, alors que ses grands yeux tristes plongeaient dans les siens avec le besoin de s'assurer qu'au moins, tout ça était derrière eux. Que Swann pourrait compter sur lui à chaque instant, sans que rien ni personne ne les empêche plus de s'aimer exactement comme ils le voulaient et d'être pleinement heureux. Swann irait mieux et les nuages qui ce soir planaient au-dessus de cette soirée ne seraient alors qu'un lointain souvenir, parce que Rory passerait chaque jour de sa vie à veiller sur lui autant qu'à lui rappeler combien il l'aimait. “Moi aussi mon amour.” Et soudain les larmes qui quelques instants plus tôt perlaient encore aux coins de ses yeux semblaient loin, à l'image d'un rayon de soleil qui filtrerait brusquement entre les rideaux – ce qui serait possible uniquement si la nuit n'était pas déjà tombée depuis plusieurs heures. Le cœur un peu plus léger, Rory éprouva le besoin de rassurer son fiancé sur un certain nombre de choses que Swann méritait d'entendre, plus particulièrement encore après cette soirée. Il ne parlait pas uniquement sous le coup de l'émotion ou parce que les dernières minutes avaient réveillé de douloureux souvenirs tout autant que sa peur la plus viscérale – celle de le perdre. Il restait avant tout un homme éperdument amoureux de l'homme blotti entre ses bras, incapable d'imaginer un avenir dans lequel il ne serait pas sa raison d'être, sa plus grande fierté, son mari et le père de ses enfants. Il pensait chacun de ses mots et Swann le savait. “J’imagine pas ma vie avec quelqu’un d’autre non plus.” Et son cœur se remplit d'un peu plus de chaleur, quand bien même il n'irait jamais en douter et savait que Swann et lui désiraient exactement la même chose : vivre ensemble, s'aimer et devenir enfin pères ensemble. “Je me battrai pour qu’on vive la vie dont on rêve.” Rory secoua doucement la tête, comme une manière de lui assurer qu'il le savait et que de ça non plus, il n'en douterait jamais. Swann irait mieux, peu importe le temps que ça prendrait. Il irait mieux et ils vivraient un millier de nouveaux bonheurs ensemble, à commencer par leur mariage. « Tu rends déjà ma vie plus belle chaque jour. J'ai hâte d'écrire chaque seconde de mon futur avec toi. » Un futur synonyme de bonheur, d'enfants, d'une grande et heureuse famille. Un futur tel qu'ils rêvaient d'en vivre quelques années plus tôt, lorsque tout ça était encore loin d'être possible. Ils le devaient à ceux qu'ils étaient à l'époque : ils se devaient d'en profiter deux fois plus. “Qu’est-ce que tu dirais qu’on réserve le lieu de réception pour le mariage ? Celui dont Donna nous a parlé.” Il n'en fallut pas davantage pour que son sourire s'étire un peu plus, cette idée suffisant à faire son bonheur. Il rêvait déjà au jour où il l'épouserait devant tous leurs proches et à combien son cœur se gonflerait de fierté lorsqu'il glisserait une alliance à son doigt et lui donnerait son nom. « J'en dis que c'est une merveilleuse idée. Et que je savais quand elle nous en a parlé que cet endroit nous plairait à tous les deux. » Parce que Donna les connaissait suffisamment pour avoir parfaitement cerné ce qu'ils voulaient pour ce jour si important, eux qui n'imaginaient pas célébrer leur amour sans être entourés des personnes chères à leur cœur. Un lieu spacieux où accueillir leur famille et leurs amis rendrait forcément cette journée encore un peu plus belle. « On y sera tellement bien. Et même si la liste des invités vient à être un peu trop longue, on sait qu'on pourra tous les y loger. » Ce qui était l'une des choses les plus importantes à leurs yeux, qu'ils décident de conserver un cadre aussi intimiste que possible ou optent pour un très grand mariage. Ils avaient encore le temps de régler ce genre de détails, Rory étant convaincu qu'ils tomberaient forcément d'accord le moment venu. “Demain ? Je contacte des psys ce soir.” « Demain, c'est parfait. » Il souffla doucement, ses doigts revenant se nouer autour des siens tandis qu'il reposa sur lui un regard rempli d'amour, de gratitude aussi. Swann avait perçu son désespoir et le besoin qu'avait Rory de le voir aller mieux, de le confier à quelqu'un qui pourrait l'aider à livrer ce qu'il avait sur le cœur pour ne plus que ces choses le rongent. Il avait perçu tout ça et il était sur le point d'honorer la promesse qu'il lui avait faite un peu plus tôt : et ça, ça signifiait absolument tout pour l'acteur. « Je peux rester avec toi pendant que tu les appelles, si tu veux. Mais je comprendrais que tu veuilles faire ça seul. » Il ne s'imposerait pas mais resterait bien évidemment auprès de lui si Swann en éprouvait le besoin et l'envie. C'était uniquement à lui de décider. « Brownie sera sûrement pas contre une balade sur la plage, si jamais. Et tu pourras toujours nous y retrouver ensuite. » C'était sa manière de lui dire qu'il était prêt à lui laisser un peu d'espace s'il en avait besoin. Brownie pourrait attendre jusqu'à sa balade de demain matin, mais il était aussi un chiot surexcité qui ne se plaindrait pas de profiter de la fraîcheur nocturne. “Je t’aime mon cœur. Tu fais de moi un homme chanceux.” Ses yeux, encore embués par l'émotion, plongèrent tendrement dans les siens. « Moi aussi, je t'aime. Je suis le plus heureux et c'est grâce à toi. Je veux jamais que tu en doutes. » Cette soirée, aussi différente était-elle de celle qu'ils s'imaginaient vivre il y a encore quelques minutes, n'y changeait strictement rien. Il le rendait heureux, il donnait un sens à sa vie et ils affronteraient ça ensemble, à chaque instant.

Swann cherche à le rendre heureux. Au fond, c’est tout ce dont il a envie. Il veut voir l’homme qu’il aime heureux, épanoui dans sa vie personnelle et privée, père d’enfants qu’il chérira et aimera de tout son cœur. Il excelle déjà dans ce rôle-là, lui qui a fait toutes les recherches préalables sur l’adoption en elle-même, l’administratif, mais aussi la meilleure façon qui soit d’élever un enfant adopté, sans jamais lui mentir sur ses origines ni le faire se sentir différent. Swann est certain qu’il a aussi cherché quelles sont les meilleures écoles alentours, des plus petites écoles jusqu’aux universités. Parce qu’il veut que tout soit parfait et que tout se passe bien, sentiment plus partagé que jamais. Lorsque le visage de son fiancé s’illumine pleinement à l’idée d’entamer les procédures administratives, celui de l’anglais en fait de même. « J'adorerais ça, Swann. » C’est ce genre d’expression qu’il veut observer sur le visage de Rory, le genre qui n’a pas la moindre place pour la tristesse ou le désarroi. Comblé par le spectacle et le projet dont ils parlent désormais, l’anglais pose une main amoureuse contre sa joue, comme pour s’assurer que tout est bien réel. « Je veux dire... je me sens prêt pour passer à l'étape supérieure, lorsque tu te sentiras mieux. Je suis prêt. » Il hoche la tête, doucement, son propre sourire plus grand que jamais. “J’ai juste besoin de quelques semaines. Je veux pas qu’on associe le début des procédures à quoi que ce soit de négatif.” Il ne veut pas non plus que Rory puisse penser un seul instant que Swann a voulu avoir un enfant pour pallier sa tristesse, ou pour donner une raison à l’acteur d’être heureux quand lui-même ne pouvait pas y arriver. Ce n’est pas ça. Il veut un enfant, vraiment, du plus profond de son cœur et c’est cet objectif de vie supplémentaire qui le pousse encore et toujours à faire de son mieux à chaque instant. Rapidement, il passe donc au sujet suivant, plus concret: l’année prochaine, si tout se passe bien, ils seront parents. « Oh Swann, c'est vraiment mon vœu le plus cher. » Leurs sourires se répondent toujours en écho, il pose son front contre celui du brun et calque son souffle sur le sien. « Si on trouve déjà cette maison parfaite, imagine un peu quand on y meublera une chambre d'enfant. » - “J’ai tellement hâte de cette vie.” Ses bras entourent doucement ses épaules, il le garde près de lui avec douceur. Déjà, il pense à toute la décoration qu’ils pourraient ajouter à cette pièce encore un peu trop vide à son goût alors qu’elle manque d’un lit pour enfant et d’un bon millier de peluches et jouets d’éveil. Leur enfant grandira heureux, c’est ce qu’il désire du plus profond de son cœur.

Ainsi, il profite de la discussion pour lancer un autre sujet, lui aussi infiniment important à ses yeux: leur mariage. « J'en dis que c'est une merveilleuse idée. Et que je savais quand elle nous en a parlé que cet endroit nous plairait à tous les deux. » Et ça avait été le cas, bien entendu. Il coche absolument toutes les cases, le lieu est magnifique, l’emplacement est idéal, et le tout reste assez proche de Brisbane pour ne pas déranger leurs proches et leur imposer un trop long déplacement. Ils seront heureux d’échanger leurs vœux de mariage là-bas et de le partager avec tous leurs proches, sans le moindre doute. Il aurait été heureux de l’épouse n’importe où, en réalité. « On y sera tellement bien. Et même si la liste des invités vient à être un peu trop longue, on sait qu'on pourra tous les y loger. » Swann rigole brièvement, tout bas. Il faut bien avouer que leur liste d’invitations est assez imposante, mais ils ne veulent pas choisir et décider qui de leurs amis peut ou non venir pour leur mariage: ils ont envie de tous les savoir à leurs côtés. D’ici là, peut-être même qu’ils auront déjà agrandi leur famille. C’est tout du moins l’histoire à laquelle Swann veut croire, ayant besoin d’un peu de temps pour mettre de l’ordre dans sa vie et son esprit mais d’un objectif à moyen terme pour savoir que les choses changeront pour le mieux. “On pourra commencer à organiser les choses comme on l’entend, ça sera une pression en moins.” Ils ont encore à parler décoration, repas, et une infinité d’autres détails, mais il sait déjà qu’ils le feront avec envie, à tête reposée, au moins conscients que le lieu sera leur pour quelques heures suspendues dans le temps.

Les sujets les plus doux clos, les jours à venir semblent un peu moins nuageux pour Swann. Il a une infinité de raisons de se battre, et même s’il le savait déjà, il est éternellement heureux et soulagé que ses discussions avec son fiancé puissent quotidiennement le lui rappeler. « Je peux rester avec toi pendant que tu les appelles, si tu veux. Mais je comprendrais que tu veuilles faire ça seul. » Avec l’impression que le pire est derrière eux, Swann prend le temps d’inspirer légèrement, avec l’espoir que cela lui permette de se remettre les idées en place. Finalement, retrouvant son éternel même caractère, il attrape une couverture oubliée dans un recoin du canapé pour la faire glisser sur les épaules dénudées de son petit-ami, bien conscient qu’il attend pourtant sa réponse. Pour l’heure, il préfère encore s’assurer qu’il ne prenne pas froid alors qu’ils avaient initialement un objectif bien différent lorsqu’ils ont retiré les habits l’un de l’autre en hâte. “Tu peux rester si tu veux. Fais comme tu le sens. J’ai rien à te cacher de toute façon.” Il n’a pas nécessairement besoin qu’il soit à ses côtés lorsqu’il décrochera le téléphone, surtout alors qu’il s’apprête à laisser des messages vocales vue l’heure tardive. Pour autant, il ne veut pas non plus le repousser, bien conscient qu’il pourrait trouver une forme de soulagement à effectivement observer et entendre Swann aller au bout des choses: ce ne sont en rien des paroles en l’air, il veut le lui prouver. Son sourire s’ajoute à ses paroles, pour lui assurer que ce n’est pas un sujet tabou et qu’il ne veut pas que cela le devienne. « Brownie sera sûrement pas contre une balade sur la plage, si jamais. Et tu pourras toujours nous y retrouver ensuite. » Son regard dérive vers leur chiot alors qu’il ajoute un sourire au coin des lèvres. Bien sûr qu’il veut encore et toujours se balader, c’est évident. “Je laisse un message à un premier psy, et on y va tous les trois ?” Il ne veut pas rater ce moment de vie, aussi simple puisse-t-il sembler être. Après tout, lui aussi a terriblement besoin d’un peu d’air frais, quand bien même il est pour l’heure occupé à se frayer un chemin dans les bras de son fiancé, à la recherche de sa chaleur mais aussi et surtout de sa simple présence rassurante.

« Moi aussi, je t'aime. Je suis le plus heureux et c'est grâce à toi. Je veux jamais que tu en doutes. » Dans un sourire touché, il relève finalement sa tête en sa direction, cherchant ses yeux des siens. Il caresse à nouveau sa joue, doucement, avant de laisser sa main retomber contre son torse, l’autre étant occupée à trouver la liste des psychologues de la ville pour en contacter celui qui lui semblera être le meilleur. “Et j’ai hâte de ne parler que de toi et d’à quel point j’ai envie de pouvoir officiellement t’appeler mon mari, le tout face à un parfait inconnu qui sera obligé de m’écouter.” Il annonce finalement dans un sourire qui n’a rien de mitigé, ni même d’amer. Il n’a pas hâte du moment en lui-même, mais il se rassure en pensant aux moments les moins difficiles que connaîtront ces séances: parler de Rory n’en sera jamais un.