| (chaddie #4) make sure this journey never ends |
| | (#)Sam 20 Aoû 2022 - 20:08 | |
| ☾ make sure this journey never ends Take me on to the place where one reviews life’s mistery. Steady on down the line, lose every sense of time. I’m blind to see and find how far to go. Everybody got their reason, everybody got their way. We're just catching and releasing, what builds up throughout the day Depuis le temps qu’ils en parlaient, ils l’ont enfin fait. Après deux vols interminables et quelques turbulences qui ont bien failli raviver chez le danseur sa phobie tout juste vaincue, les voilà en terre irlandaise pour honorer ce voyage dont ils ont tant rêvé. Le premier qu'ils ont l'occasion de faire ensemble et Eddie entend bien s'assurer qu'il ne sera pas le dernier, quand bien même la nouvelle a déplu à sa compagne qui ne s'est pas privée de lui dire tout le mal qu'elle en pensait. Il ne s'est pourtant pas excusé de s'accorder quelques jours avec sa meilleure amie, loin de leur petit quotidien et des contraintes de ce dernier. Les échappées comme celle-ci sont déjà rares et elles pourraient l’être encore plus avec son futur rôle de jeune papa, mais Eddie ne veut pas y penser. Les jumeaux de Charlie sont forcément avec leur père qui en détient de toute façon la garde, quant aux chats du danseur ils sont confiés aux soins d’Halston et Asher, qui profite actuellement d'une cohabitation exclusive avec Loopy. Ses enfants étant entre de bonnes mains c'est sans l'ombre d'une culpabilité qu'Eddie a bouclé sa valise pour ce grand périple qui en porte bien le nom avec leurs vingt-trois heures passées dans les airs en comptant leur correspondance – un exploit pour celui qui n'aurait jamais cru pouvoir endurer de si longs vols, l'Indonésie paraissant être la porte à côté comparée à l'Europe. Les meilleurs amis ont pu partir l'esprit léger, laissant derrière eux les tensions et désaccords qui ont secoué leur relation dernièrement. Is ne reviendront pas sur ce fameux projet du danseur que Charlie désapprouve car les maîtres mots de ce voyage sont bien de s’évader et profiter. De ces moments à deux qu'on ne pourra pas leur voler, des découvertes qui n'attendent qu'eux et des racines de Charlie dont Eddie désire s'imprégner. Ces quelques jours ne seront pas de trop pour partir à la rencontre de la capitale et se créer des souvenirs qu'ils pourront ensuite se remémorer entre deux prises de bec et tout autant de réconciliations. Dublin avait tout l'air d'une ville accueillante d'après les guides en ligne que le danseur a longuement épluché et la confirmation tombe aussitôt leurs premiers pas effectués à travers celle-ci. Dublin et sa cathédrale, son Old Library, son parc peuplé de cerfs et ses pubs – surtout ses pubs. C'est tout naturellement dans le quartier le plus festif de la capitale que le duo s'échoue en début de soirée, riches d'une exploration qu'ils reprendront le lendemain et de photos qui inonderont bientôt leurs instagrams respectifs. Le Temple Bar est sans conteste le pub le plus réputé de Dublin et c'est bien pour cette raison qu'Eddie a tenu à aller ailleurs, craignant que la réputation du lieu ne le rende trop touristique et préférant se fier au classique Porterhouse, dont il souhaitait défier le surnom de temple de la bière. Ce soir, c'est bien simple, sa faible tolérance est rangée au placard car s'il ne se lâche pas sur la bière en Irlande c’est à se demander où il le fera. Et ici pas de Guinness à la carte, les bières proposées se veulent artisanales et Eddie choisit la sienne ambrée même si d'une chope le danseur passe bien vite à deux. « Ce soir je te préviens c’est à celle ou celui qui descendra le plus de pintes. » Le défi est officiellement lancé, aussi ambitieux soit-il. Eddie est censé savoir que Charlie a toutes les chances de le coiffer au poteau mais il reste bon joueur, et déterminé à montrer qu'il peut aussi avoir une bonne descente quand les circonstances l'encouragent. L'anniversaire de la jeune policière quelques jours plus tôt est l'excuse toute trouvée derrière laquelle le danseur se cachera s'il finit la soirée sans être capable de mettre un pied devant l'autre, c'est décidé. « Et puis pendant qu’on réduira un peu plus notre espérance de vie tu pourras peut-être me parler de ton amie la mystérieuse. » Il glisse vers elle un regard entendu souligné d'un sourire, l'allusion étant trop évidente pour qu'Eddie doive s'en expliquer. Une chanceuse dont il ignore encore le nom a passé sa journée d'anniversaire avec elle alors bien sûr il est curieux, et risque d'avoir le plus grand mal à garder pour lui ses questions d'ici une poignée de minutes. « Mais d’abord : ton cadeau. » La voilà, la raison pour laquelle Eddie a insisté pour repasser à leur hôtel avant d'aller boire un coup – pour ne pas dire plusieurs. Charlie s'en doutait peut-être puisqu'il n'a pas vraiment cherché à cacher ce paquet et le sac qui le contenait mais elle remarquera en tout cas l'effort du papier cadeau, plus que notable en ce qui le concerne. Son regard suit le déballage du présent qui se dévoile bien vite sous la forme d'un album photo, garni par les soins du danseur de photos de leurs jeunes et moins jeunes années dont certaines n'avaient pas été déterrées depuis une éternité. Sun-Hi conserve tout c'est bien connu, il n'a eu qu'à solliciter sa mère pour obtenir de quoi alimenter cet album et retracer le long fleuve de leur amitié, tranquille ou agité selon les jours. Eddie s’est assuré de n'oublier aucune année même si une nuit a peut-être bien été sacrifiée dans l'arrangement de cet album, qui se devait d'être parfait. Il ne pouvait décemment pas faire les choses à moitié, pas alors qu'ils ont respectivement fêté leur vingt-sixième anniversaire et peuvent se targuer d'avoir passé la majeure partie de leur vie ensemble. « Ces pages, là, c’est pour qu’on puisse y mettre nos photos d’ici. » il indique en désignant de sa main les pages vides occupant la deuxième moitié de l'album, et leur laissant largement la place de vivre mille et une autres aventures à deux. « Je te rachèterai autant d'albums qu'il faudra si ça peut me garantir qu'on arrêtera jamais d'écrire cette histoire ensemble. » La bière le rendrait presque philosophe, une autre bonne raison de les enchainer ce soir. Eddie ponctue ses paroles d'un baiser déposé sur la joue de Charlie avant que ses mains ne retrouvent le chemin menant à sa chope – la combientième il ne sait déjà plus, pour ça il ne tient étrangement pas aussi précisément les comptes que pour leurs années d'amitié.
Dernière édition par Eddie Yang le Ven 23 Sep 2022 - 1:20, édité 1 fois |
| | | | (#)Jeu 25 Aoû 2022 - 13:38 | |
| Ils y sont enfin, à l’autre bout du monde, et si Charlie utilise encore de temps à l’autre l’excuse de “retrouver sa terre natale”, la vérité c’est qu’elle est simplement heureuse de faire un voyage avec Eddie et lui seul, loin de tous et de tout - parce qu’il faut avouer que la ville lui semble bien minuscule, surtout pour une capitale. Qu’importe. Elle tombe amoureuse d’un homme ou d’une femme à chaque nouveau coin de rue, quand elle ne veut pas rentrer dans un café ou n’importe quel magasin uniquement parce qu’elle a été attirée par la devanture. Et oui, bien sûr qu’ils ont fait un tour dans cet immense magasin de souvenir duquel elle n’a jamais cru pouvoir ressortir. Le reste du temps, ils l’ont occupé à se mettre d’accord sur le bon bar à fréquenter pour le soir-même, Eddie ayant eu le dernier mot sans qu’elle ne pense un seul instant qu’il y ait de possibles faux pas en la matière. « Ce soir je te préviens c’est à celle ou celui qui descendra le plus de pintes. » Charlie étouffe un rire sincère, ne craignant pas vraiment ce genre de défi. “T’es prêt à ranger ton attitude de mauvais perdant j’espère ?” Parce que si elle n’a jamais sombré dans une forme d’alcoolisme, n’importe qui connaît un minimum Charlie sait qu’elle a une bonne descente et une sacré habitude tournée vers la boisson, fréquentation quasi quotidienne des bars oblige. Même si elle a ralenti le rythme ces derniers mois, et ces dernières années aussi sans doute, cela ne la fait en rien oublier les bases. Oh, et cela ne l’empêche pas non plus d’être joyeuse après deux verres: l’un n’empêche pas l’autre, elle observe Eddie avec un éternel sourire heureux et attendri (allez savoir pourquoi) lorsqu’il commande un nouveau verre. Il a l’air heureux, lui aussi, et c’est tout ce qui lui importe. En rentrant, elle se promet de faire des efforts en ce qui concerne sa relation à Halston. « Et puis pendant qu’on réduira un peu plus notre espérance de vie tu pourras peut-être me parler de ton amie la mystérieuse. » La jeune femme soutient le regard de son ami, un sourire en coin. Elle s’attendait à ce qu’il lui pose la question, bien sûr, et pour une fois parler de Jo ne semble plus synonyme de la moindre part d’ombre ou contrepartie. Pour une fois, elle semble heureuse, elle aussi. “Tu seras pas déçu du voyage.” Elle lui en parlera, ce n’est pas un faux suspens. Simplement, elle sent bien qu’il a quelque chose sur le bout de la langue, tout comme elle sait qu’ils ont tout le temps du monde pour aborder le sujet.
« Mais d’abord : ton cadeau. » Oh.
Sa surprise est véritable, elle laisse sa tête reposer sur ses mains, non sans avoir pris le temps de tremper ses lèvres une fois de plus dans sa bière avant ça. Elle attrape le paquet avec délicatesse et l’ouvre tout aussi soucieusement, non sans noter le soin donné à l’emballage. Rapidement, elle note encore plus le soin apporté au cadeau en lui-même, à toutes ces photos ajoutées patiemment, à toutes les réminiscences de souvenir qu’il représente. L’émotion de la jeune femme se lit aisément sur son visage alors qu’elle jette un regard à Eddie à chaque nouvelle page tournée, éternellement surprise de retrouver ces souvenirs, éternellement heureuse d’en avoir autant de partagés avec lui. Ce simple livre représente de nombreuses années de vie qu’elle ne voudrait jamais ô grand jamais oublier. « Ces pages, là, c’est pour qu’on puisse y mettre nos photos d’ici. » Une grande partie du livre reste vide sur les dernières pages, lesquelles Charlie se promet de combler une fois le moment venu. Elle commencera par y ajouter des souvenirs de ce voyage. « Je te rachèterai autant d'albums qu'il faudra si ça peut me garantir qu'on arrêtera jamais d'écrire cette histoire ensemble. » Il l’embrasse rapidement contre la joue ; elle prend à sa suite le temps de nouer ses bras autour de son cou pour l’enlacer et déposer ses lèvres contre sa joue sans plus jamais vouloir les en retirer. “J’adore. Merci pour tout.” Ce cadeau, autant que toutes ces années passées à ses côtés et tout ce qu’il a toujours représenté pour elle. Lorsqu’elle accepte de le laisser à nouveau respirer, elle n’en garde pas moins une main autour de son dos et sa tête contre son épaule. “On remplira la suite ensemble.” Ce sera leur nouveau rituel, de choisir les photos avec soin et de se battre pour savoir dans quel ordre ils les placeront. Elle se retient de le remercier à nouveau ou lui dire à quel point elle l’aime, les deux se voulant évidents.
Après avoir brièvement posé son menton contre son épaule pour l’observe de (très, trop ?) près pendant un instant, Charlie reprend simplement sa place à ses côtés et une lampée de bière juste ensuite. “Elle s’appelle Jo.” Commence-t-elle, avant de lui préciser leur rencontre atypiques, leurs disputes incessantes, sa beauté autant que son mordant. Elle était supposée l’embrasser pour que Megan prenne une seule photo, pour rendre Léo jaloux par extension lorsque cette dernière serait publiée en ligne (petite notoriété de Jo oblige). Et ça a fonctionné ; mais Charlie s’est attachée, comme toujours. Elle l’a apprécié, elle en a demandé plus et elle s’est brûlée les ailes, avant de concéder revenir à des bases plus saines, à une simple amitié dans laquelle elle peut parler à Jo sans avoir à craindre le retour de bâton. “Y’a rien entre nous, pas vraiment. Je l’aime bien comme ça, en tant qu’amie.” Même si elle serait sans doute la première à accepter avec joie l’idée qu’il se passe quelque chose, tout comme elle serait la première à freiner des deux fers face à l’idée que ce soit une situation qui se pérennise. “Tu l’as su quand, que tu étais amoureux d’Halston ?” Elle relève doucement son regard dans le sien, jurant qu’il ne s’agit pas là de la moindre question piège. Elle veut savoir, elle veut apprendre à les connaître et, par-dessus tout, elle veut les comprendre et surtout le comprendre, lui, son ami de toujours. |
| | | | (#)Jeu 1 Sep 2022 - 19:34 | |
| ☾ make sure this journey never ends Take me on to the place where one reviews life’s mistery. Steady on down the line, lose every sense of time. I’m blind to see and find how far to go. Everybody got their reason, everybody got their way. We're just catching and releasing, what builds up throughout the day Il ne voudrait être nulle part ailleurs qu’ici avec elle, dans ce pub ou même un autre tant qu'ils peuvent avant tout profiter de ces quelques jours rien qu'à deux et d'une soirée comme celle-ci où certaines confidences seront peut-être faites autour de leurs bières respectives. Eddie peut être d'une honnêteté sans pareil sous l'influence de l'alcool et ça Charlie le sait bien, c'est l'occasion ou jamais de le faire parler sur des sujets qui seraient un peu moins évidents à aborder avec les idées claires mais le danseur compte bien lui aussi tirer avantage de la situation dans l'autre sens. Car il l'a bien dit, ce n'est certainement pas ce soir qu'ils se restreindront sur la bière même si à ce jeu-là, sa meilleure amie part avec une longueur d'avance non négligeable qu'elle ne manque d'ailleurs pas de souligner. « T’es prêt à ranger ton attitude de mauvais perdant j’espère ? » Eddie sait qu'il fait office d'outsider dans cette compétition mais la remarque de la jeune policière a seulement pour effet de le motiver à se dépasser doublement, sans être certain de ce qu'il cherche exactement à prouver ni à qui. « Ne compte pas sur moi pour m’avouer vaincu aussi facilement. » Il a ce petit sourire au coin des lèvres en le disant car Eddie a sa fierté après tout, et plus tellement de limites en ce qui concerne le nombre de bières qu’il enchaînera ce soir. La dernière fois que le danseur a envoyé valser ces fameuses limites doit remonter à plus d'un an, un soir où il avait eu la main un peu trop lourde sur le vin sans savoir que sa vie changerait du tout au tout à partir de là. Personne n'aurait pu prédire qu'une soirée un poil trop arrosée chez son agente donnerait lieu à une folle nuit à deux et à tout ce que leur relation a vu passer ensuite, le programme ne sera évidemment pas le même ce soir mais Eddie se soucie bien peu du spécimen qu'il pourra devenir après plusieurs bières. Il ne sera peut-être plus tellement sortable mais ce n'est pas comme si quiconque les connaissait ici, dans cette ville où ils ne sont que deux étrangers dont la sobriété se fera bientôt la malle. Et puis Eddie ne la prend pas en traitre, son intention est aussi de lui tirer les vers du nez au sujet d'une amie dont il entend parler depuis quelques temps et autour de laquelle subsiste pourtant tout un mystère. Charlie a bien sûr le droit d'avoir ses secrets comme de fréquenter quelqu'un sans qu'il ne sache forcément tout de cette personne, mais il sent bien qu'il n'est cette fois pas uniquement question d'une fréquentation qu'ils n'auraient pas en commun. Elle a parfois ses amis et lui les siens, ce n’est pas nouveau, mais depuis l'instant où Charlie lui a parlé de cette amie Eddie doute que cette étiquette corresponde réellement à ce qui les lie. Il peut aussi se tromper et présumer de travers mais il ne le saura qu'en s'aventurant sur ce terrain qui ne lui semble pas particulièrement glissant à en juger le sourire de sa meilleure amie. « Tu seras pas déçu du voyage. » En guise de réponse le danseur la gratifie d'un clin d'œil avant d'en venir à la raison leur ayant valu un léger détour entre leur journée de parfaits touristes et leur venue dans ce pub.
Car aussi peu traditionnels soient-ils l'un comme l'autre, un anniversaire reste un anniversaire avec tout ce que ça implique. Son cadeau Eddie l'a soigneusement glissé dans sa valise avant de partir car l'offrir à Charlie dans le cadre de ce voyage lui tenait bien trop à cœur, et le regard que sa meilleure amie affiche à la découverte de l'album surpasse toutes les réactions qu'il aurait pu imaginer. Elle est touchée Charlie, il le devine au soin avec lequel elle passe d'une page à une autre non sans contempler chaque photo se dévoilant à sa vue. Et il est touché à son tour en sentant que cet album, ainsi que tout ce qui le compose, revêt la même importance pour elle que pour lui. C'est un regard attendri que le danseur dépose sur Charlie à mesure que les photos et toute l'histoire derrière celles-ci défilent, car il a beau connaître cet album pour l'avoir lui-même agrémenté Eddie ne se lasse vraiment pas de tout redécouvrir avec elle. « J’adore. Merci pour tout. » Ses bras accueillent son étreinte alors qu'il ne pense momentanément plus au nombre de bières qu'il pourra descendre ce soir, mais bien uniquement au nombre de souvenirs qu'ils pourront encore se constituer tous les deux. « Ça devient difficile de trouver des idées de cadeaux après seize ans alors cette année j’ai voulu la jouer symbolique. » Une réussite, de toute évidence. Mais c'est aussi parce qu'Eddie a l'impression d'avoir passé un cap avec elle, jamais personne n'a gravité aussi longuement dans sa vie et s'il peut affirmer une chose, c'est bien que Charlie ne risque pas un jour d'en sortir. Il fera tout pour que ce ne soit pas le cas car tant de choses perdraient de leur saveur et de leurs couleurs sans elle, et ce n'est pas comme s'il était de toute façon capable d'imaginer un avenir dont Charlie ne ferait pas partie. « On remplira la suite ensemble. » « J’ai déjà hâte. » Une suite dont ils ne peuvent pas prédire grand-chose mais qui sera forcément belle, d'une façon ou d'une autre, tant que ces deux-là avanceront côte à côte.
C'est bête, il n'avait pas tellement de doute quant au fait que son cadeau plairait à Charlie mais un petit poids lui est quand même retiré des épaules une fois celui-ci confié aux soins de sa meilleure amie. Peut-être avait-il surtout peur que le voyage ait pu abîmer ledit album, dont il n'aurait pas pu vérifier l'état avant de le lui remettre sans en défaire l'emballage. Eddie se réjouit de pouvoir débuter leur soirée sur cette note et c'est apaisé qu'il en revient à sa bière entamée, non sans préparer des questions que Charlie vient aussitôt balayer. « Elle s’appelle Jo. » La mystérieuse amie a donc désormais un nom, Jo, qu'Eddie enregistre tout en prêtant une oreille attentive aux prochaines paroles de la blonde. Leur histoire n'a rien de commun mais il n'en attendait pas moins de Charlie qui n'a jamais été du genre à faire les choses en toute simplicité, un peu comme il n'a lui-même jamais été capable de nouer des relations sans un minimum de complications. Il n'est donc pas question d'une entente sans nuages avec la fameuse Jo, du reste Charlie est encore la mieux placée pour définir cette amitié qui en porte drôlement le nom. « Y’a rien entre nous, pas vraiment. Je l’aime bien comme ça, en tant qu’amie. » « Pas vraiment. » il relève dans un sourire tout en voulant bien croire qu'en l'état les choses ne sont pas allées plus loin, si Charlie le dit. Il n'a pas eu l'occasion de les voir ensemble et ne peut se fier qu'aux informations qu'elle veut bien distiller, même si les questions qu'il pensait initialement lui poser reviennent bien vite sous la forme d'autres questions, plus orientées à présent. « Et elle, tu sais si ça lui convient ? » Le fait d'être seulement amies et ce pas vraiment qui ne paraît pas très clair, mais qui doit pourtant faire sens dans l'esprit de Charlie. « La question de plus s’est jamais posée entre vous ? » il se risque finalement à demander avant de reprendre une gorgée de sa bière, sans la lâcher du regard. S'il doit devenir un peu trop curieux Charlie le lui fera savoir, en attendant Eddie n'hésite pas à s'engouffrer sans tellement de délicatesse dans la brèche ouverte par sa meilleure amie.
« Tu l’as su quand, que tu étais amoureux d’Halston ? » Lui aussi a droit à sa question et pas à n'importe laquelle. Ce n'est pas un sujet sensible, son regard l'indique d'ailleurs à Charlie dont il perçoit les intentions pures et une curiosité qui l'est tout autant alors qu'ils n'ont pas souvent pu parler de sa relation avec l'américaine sans qu'automatiquement leurs deux esprits s'échauffent. Eddie veut croire que ça ne sera pas le cas ce soir et que ce recul pris sur leurs deux quotidiens leur permettra aussi d'en prendre sur leurs quelques désaccords. « Quand j’ai compris que la relation qu’on avait me convenait plus. » il débute sans s'accorder tellement de réflexion, et sans chercher non plus à contourner le sujet en approche. « Nos débuts ont été compliqués entre le million d’obstacles devant nous et le fait que parfois elle disparaissait, parfois c’était moi. Je voyais bien que je m’attachais mais c’était raisonnable pour personne, à l’époque. » Eddie réalise qu'il ne lui a jamais parlé en détails de la naissance de leur couple, sans doute parce qu'il ne l'a jamais sentie assez ouverte sur la question pour recevoir ses confessions sans jugement. Ce soir il n'a pas l'impression de s'exposer à celui-ci alors il ne lui cachera rien, rien en tout cas qu'il ne puisse se remémorer. Il détaille alors ces fameux obstacles qui étaient autant le divorce d'Halston que leur lien professionnel, sans oublier les verrous apposés sur leurs deux cœurs, leur confiance mutuelle difficile à bâtir, l'amour auquel l'un comme l'autre ne croyaient plus, les dissimulations du danseur et leur différence d'âge, inévitablement en cause elle aussi. « Je voulais me convaincre que j’avais pas besoin ni envie de plus mais quand on se voyait pas j’avais l’impression d’être à moitié vide. Tu sais, quand on dit qu’une personne occupe constamment nos pensées ? C’était vraiment ça, avec elle. » Il ne supportait pas non plus qu'un autre puisse s'en approcher et ça, ce n'était pas tellement à sa gloire comme un certain épisode survenu durant le mois des fiertés l'a bien prouvé. « Mais s’il faut dater ça, je dirais que c’était le jour où elle a appris pour mon opération. Je lui avais caché l’état de mon genou pendant des mois et c’était pas mon premier mensonge, elle avait de quoi perdre confiance mais elle a été là malgré tout. J’étais mort de trouille, autant à l’idée d’être opéré que de la perdre et elle m’a pas lâché. » Et avant que Charlie ne puisse le prendre pour elle en raison de son absence dans la vie du danseur au moment de sa convalescence Eddie la rassure d’une main posée sur la sienne. Ce n’est pas le sujet ici et les deux situations n’ont aussi rien à voir. La journée qu'il mentionne avait quant à elle très mal commencé mais elle s'est finalement terminée sous un ciel étoilé, avec Halston dans ses bras et trois petits mots qu'il avait à ce moment-là encore le plus grand mal à avouer. « Je lui ai dit je t’aime pour la première fois en coréen quelques semaines plus tard. » qu’il précise dans un sourire plus timide tout en laissant couler cette confession dans le fond de sa bière. Contrairement à Charlie il ne tombe pas souvent amoureux et pour cause, il n’a aimé sincèrement que trois fois dans sa vie alors Eddie n'aura jamais le je t'aime facile, aussi évidents ont pu être ses sentiments naissants pour l'américaine bien avant qu'il ne s’autorise à mettre des mots dessus. « Tu n’as vraiment personne, toi, qui occupe tes pensées de cette façon ? » il questionne en reportant son regard sur Charlie dont il n'estime pas être totalement au fait de la vie amoureuse, malgré tout. Si Jo ne lui fait pas tourner la tête alors peut-être que quelqu'un d'autre y parvient et non, la bière ne sera évidemment pas une réponse acceptable ici. « Ça te manque des fois ? » Pas le fait de penser sans arrêt à quelqu'un mais bien le reste, elle le saisira sans mal. D'être tout simplement avec cette personne qui fait facilement oublier toutes les autres et de conjuguer son quotidien au pluriel autrement qu'avec ses enfants, là est bien le sens de cette question qu'il a gardé un certain temps de côté pour ne pas risquer de récolter un too soon avant ça.
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| | | | (#)Ven 2 Sep 2022 - 13:49 | |
| Le cadeau est parfait, elle le tient encore précieusement entre ses doigts, ne voulant pas risquer de le poser sur la table pour qu’il touche de la bière renversée. Elle y tient déjà comme à la prunelle de ses yeux et il y a fort à parier qu’elle refusera tout autant de le laisser passer entre les mains tout sauf délicates des agents douaniers ou aériens. Ce carnet représente à lui seul toute son amitié avec Eddie et bien qu’elle ne soit normalement pas du genre à s’attacher aux objets, il représente la parfaite exception à la règle, sa joie de le recevoir se lisant aisément sur son sourire étiré, et par l’étreinte qu’elle partage un instant avec Eddie. Depuis quelques minutes déjà, elle n’arrive plus à reconnaître son parfum au milieu des effluves de bières et autres alcools en tout genre, ce qui l’amuse. « Ça devient difficile de trouver des idées de cadeaux après seize ans alors cette année j’ai voulu la jouer symbolique. » La symbolique, c’est apparemment un très bon choix stratégique. Elle espère trouver une aussi bonne idée lorsque son anniversaire viendra à son tour, dans pas si longtemps.
Toujours à ses côtés, mais sur un ton bien différent désormais, Charlie se laisse aller à des confessions à propos de Jo, ne sachant pas vraiment par où commencer, ni même quoi lui dire exactement. Elle-même ne sait pas comment qualifier leur relation, ni dire si elle est vouée à mener quelque part. « Pas vraiment. » Eddie reprend ses mots et le sourire de son amie répond au sien. Déjà, il a compris que tout est un peu compliqué et surtout ambigu: Charlie ne cherche pas à le lui cacher, après tout. « Et elle, tu sais si ça lui convient ? » Son sourire se rétrécit doucement, elle hausse les épaules. “Je sais pas, non.” Elles ont toujours été bien plus occupées à se disputer qu’à parler d’elles, en réalité, même si leur dernière entrevue s’est passée sous de bien meilleurs auspices. « La question de plus s’est jamais posée entre vous ? » Alors qu’il prend sa gorgée de bière, elle en profite pour répondre dans le même élan. Après tout, elle n’a pas à réfléchir à deux fois à ses mots tant elle n’a rien à cacher à Eddie. Tout ce qu’elle ne lui dit pas, il le devinera par lui-même tôt ou tard. “Elle a un caractère pas facile. Et moi aussi, tu le sais. Ca fait qu’au final, on a surtout passé notre temps à se disputer, pas vraiment à envisager un quelconque futur.” Et même en ayant passé tout leur temps à se disputer, cela n’a jamais empêché Charlie de s’accrocher à l’idée d’un quelque chose, même le genre de quelque chose sur lequel aucun mot ne peut être posé, pas même celui de petite amie. Tant mieux, s’il n’est pas question de ça. “J’ai pas l’impression qu’elle soit du genre à se poser et moi… c’est plus ce dont j’ai envie, pour le moment.” Elle sait que viendra tôt ou tard le moment où elle changera d’avis, c’est certain, mais elle reste encore trop marquée par la fin de sa relation avec Léo pour envisager de recommencer à donner de sa personne pour une quelconque relation.
A défaut de tenir à parler uniquement d’elle et de Jo, c’est sur Halston qu’elle laisse la question suivante reposer, lui assurant d’un regard entendu qu’elle ne cherche pas à lancer une dispute alcoolisée entre eux. Elle veut savoir, elle veut vraiment savoir comment a débuté leur histoire. Au moins, c’est d’une véritable histoire dont il est question. « Quand j’ai compris que la relation qu’on avait me convenait plus. » Elle hoche la tête, esquisse un sourire. Il répond rapidement, sans même y penser à deux fois, et c’est ce qu’elle trouve sans doute être le plus romantique dans ses mots. Silencieuse, elle attend qu’il développe par lui-même alors qu’elle ignore même cette “relation” existait d’une autre façon en premier lieu. Alors, elle l’écoute lui raconter leurs déboires, ces histoires de divorce, leur travail évidemment. Il y a des choses que Charlie lui reprochait, il y en a bien plus encore dont elle n’avait jamais soupçonné l’existence. Eddie est passé au travers de nombreuses épreuves dont elle ignore tout ou presque. “Tu te doutais qu’elle ressentait la même chose pour toi ?” Ou est-ce qu’il a continué de se battre pour eux et de tenter de trouver une solution à tous leurs problèmes sans même être assuré d’un jour pouvoir atteindre son objectif et de pouvoir être à ses côtés ?
Charlie hoche la tête et boit une lampée supplémentaire après sa question. Oui, bien sûr qu’elle sait ce que c’est, cette impression de n’être complet que lorsqu’il y a cette personne à ses côtés. C’est aussi cette impression là qu’elle craint, désormais, ne voulant plus avoir à dépendre de qui que ce soit pour être entière. C’est grisant, et c’est terrifiant à la fois, parce que le château de cartes tout entier s’effondre à la seconde même où cette personne en question quitte la pièce. Lorsqu’il explique le début de ses véritables sentiments et le fait qu’ils coïncident avec son opération, Charlie accueille plus que jamais avec douceur la main qu’il pose sur la sienne. Elle fait passer son bras autour de son torse et contre ses épaules, voulant trouver sa place dans son étreinte et s’excuser en silence. Peut-être qu’elle est une bonne personne, finalement, cette Halston au prénom si hasardeux. “C’est bien qu’elle ait été là pour toi.” C’est aussi une sacré anecdote à raconter lors de vœux de mariage ; voilà ce qu’elle en pense, gardant ces pensées pour elle et ne les traduisant que dans un simple sourire, son visage posé contre l’épaule de son ami de toujours.
« Je lui ai dit je t’aime pour la première fois en coréen quelques semaines plus tard. » - “C’est romantique.” Elle souffle, plus souriante que jamais, redressant son regard pour tenter de trouver le sien, même si Eddie tente de noyer tous ses sentiments dans le fond de sa bière. Elle trouve ça adorable au possible, Charlie, mais elle a un cœur éternellement enclin aux déclarations amoureuses, alors elle n’y peut rien. “Elle en a de la chance.” Charlie ne dit pas ça parce qu’elle la jalouse, loin de là, mais elle est bien placée pour savoir à quel point il garde précieusement ce genre d’aveu et de mots, pourtant simples. “J’aurai le droit à des je t’aime en coréen, moi aussi ?” Elle demande dans un sourire entendu, purement amusé. Oh, elle voudrait effectivement qu’il le lui dise à son tour, mais ce n’est pas pour autant qu’elle sous-entend la moindre ambiguïté entre eux. Après tout, Charlie lui rappelle qu’elle l’aime aussi souvent qu’elle y pense, et ce depuis des années, si ce n’est toujours. « Tu n’as vraiment personne, toi, qui occupe tes pensées de cette façon ? » Elle prend une grande inspiration et le lâche du regard un instant, le temps de penser à la question dont elle connaît pourtant déjà la réponse. “Non. Plus maintenant.” Aucune femme, aucun homme. Il y a bien Jo dans un coin de son esprit, mais ce n’est pas de la même manière. Il n’y a plus Léo, il n’y a plus Trent non plus. Il n’y a plus personne, en réalité, et elle l’accueille en se disant qu’elle peut au moins se concentrer sur son travail et ses enfants, ainsi. « Ça te manque des fois ? » - “Ça me manque quand je me dis que je vais être seule au moment de rentrer chez moi.” Qu’elle n’aura personne à enlacer, personne à embrasser, personne à qui murmurer des mots doux. Elle est amoureuse de l’amour et ce sentiment lui manque, mais elle n’a pas la moindre envie de donner en retour de son temps et de son énergie à une vie de couple, peu importe sa forme. “Mais le reste du temps, je me dis que j’ai pas envie de faire des projets avec quelqu’un, ou d’avoir un autre enfant, de me marier ou je sais pas quoi encore. Je veux être libre, tu vois.” Libre, et capable de prendre des décisions raisonnables du jour au lendemain, uniquement parce qu’elle le peut. “Et je sais qu’être en couple implique pas forcément tout ça mais regarde, tu vas peut-être être papa, toi.” Et encore une fois, sa voix ne porte pas de reproches, simplement un constat implacable. L'amour change les gens. |
| | | | (#)Mar 6 Sep 2022 - 21:28 | |
| ☾ make sure this journey never ends Take me on to the place where one reviews life’s mistery. Steady on down the line, lose every sense of time. I’m blind to see and find how far to go. Everybody got their reason, everybody got their way. We're just catching and releasing, what builds up throughout the day Il n’y a pas exactement rien entre Charlie et l’amie dont celle-ci consent enfin à lui parler ce soir, c’est ce qu’il comprend de ses premières confessions et ce qui l’amène aussitôt à creuser le sujet. Eddie s’intéresse bien sûr, l’occasion leur est donnée de se parler en toute sincérité et de s’apprendre aussi des choses, car même après seize années d’amitié ces deux-là n’ont pas fini de se découvrir l’un l’autre. Il ignorait par exemple le nom de cette amie avant que Charlie n’éclaire sa lanterne et il est bien normal qu’il ne connaisse pas tout de sa vie ni de ceux qui y gravitent, aussi présent puisse-t-il lui-même être dans celle-ci. « Je sais pas, non. » Elle ne sait donc pas dire si la situation convient à Jo, de toute évidence certaines questions ne se sont pas posées entre elles et Eddie devine que c’est plus généralement leur relation qui n’a fait l’objet d’aucune clarification. « Elle a un caractère pas facile. Et moi aussi, tu le sais. Ca fait qu’au final, on a surtout passé notre temps à se disputer, pas vraiment à envisager un quelconque futur. » Si la fameuse amie a un tempérament aussi fort que celui de la jeune policière alors oui, Eddie veut bien croire que l’orage doit souvent gronder entre elles deux. C’est drôle d’ailleurs que leur relation soit aussi tumultueuse, du propre aveu de Charlie, et qu’à côté elle ait malgré tout tenu à lui consacrer sa journée d’anniversaire. Elles se chamaillent mais s’apprécient aussi beaucoup d’après ce qu’il saisit, ce qui n’est pas sans lui rappeler un autre duo bien connu pour monter aussi vite dans les tours que pour hisser ensuite le drapeau blanc. « Je suis un peu vexé d’entendre que je n’ai pas le monopole des disputes avec toi. » Eddie étire un sourire amusé entre deux lichettes de bière. Tant que cette Jo ne marche pas sur ses platebandes le danseur n’a rien à y redire, il y a après tout bien assez de place pour eux deux dans le cœur de Charlie. « J’ai pas l’impression qu’elle soit du genre à se poser et moi… c’est plus ce dont j’ai envie, pour le moment. » Il l’entend bien et hoche la tête tandis que l’une de ses mains glisse lentement dans le dos de sa meilleure amie. « T’es pas obligée de te poser Charlie, tu peux vivre des choses en dehors de ça. » Ce n’est plus ce dont elle a envie dans l’immédiat, elle le dit elle-même alors personne ne pourra l’y contraindre. Il se doute bien que l’ombre de sa dernière relation plane encore sur ce qu’elle pourrait aujourd’hui construire et il comprend que Charlie ne soit pas pressée de franchir à nouveau un tel cap, il le comprend vraiment. « Ce qui compte c’est que vos attentes soient les mêmes pour pas faire de déçue. Mais tu les connais pas, visiblement, les siennes. » Elle ne peut donc que les présumer en attendant qu’un jour peut-être Jo lui fasse part de ses projets et envies. « Te prends pas la tête dans tous les cas, on est pas forcé de mettre une étiquette sur tout. » Il le dit d’une voix empreinte de douceur pendant que sa main libre repart retrouver la sienne. L’autre tient quant à elle toujours sa chope qu’Eddie porte une nouvelle fois à ses lèvres, comme pour mieux appréhender la suite.
Le besoin de poser une étiquette, pourtant, Eddie l’a bien connu dans les débuts de sa relation avec Halston quand il n’était encore question que d’un rapprochement entre une agente et son protégé. Ce n’était pas écrit d’avance entre elle et lui, pas le genre d’histoire sur laquelle tout le monde aurait pu parier et Charlie encore moins que d’autres. La naissance de leur couple ne s’est pas faite en un jour, pas plus que les choses n’ont été évidentes et Eddie choisit de ne plus rien cacher de ces complications qu’il n’avait jusqu’ici pas vraiment évoquées. Il faut dire que personne n’était avant ça disposé à les entendre, c’est nouveau que quelqu’un accepte de voir plus loin que les simples apparences et de considérer que cette relation aussi décriée soit-elle a du relief comme n’importe quelle autre. Charlie fait cet effort et il en est le premier touché, les tensions qui ont dernièrement secoué leur amitié paraissent ce soir bien loin alors que cet échange ne pourrait pas être plus léger. Il n’y a pas l’ombre d’un jugement ou d’un reproche dans la voix de Charlie ni l’ombre d’une contre-attaque dans celle d’Eddie, comme s’ils avaient laissé tous leurs désaccords à Brisbane où Eddie n’a à cet instant pas la moindre envie de revenir. « Tu te doutais qu’elle ressentait la même chose pour toi ? » Ah, cette question ne fait pas forcément remonter de très bons souvenirs en lui mais la force de cette histoire réside aussi dans les efforts entrepris par Eddie pour la rendre possible. Il n’a jamais renoncé malgré des signaux qui n’étaient pas tous au vert, aussi persévérant qu’il pourrait l’être sur un parquet de danse quand il a un objectif en tête. « Non. J’étais sûr de rien et je me prenais sans cesse la foutue barrière de l’âge en pleine figure. » Qu’Halston n’avait pas hésité à brandir comme le signe que les choses ne pourraient pas aller plus loin entre eux, alors qu’à côté ses gestes et ses regards laissaient planer le doute sur ses véritables envies. Il n’a longtemps pas su sur quel pied danser avec elle et c’est assez ironique, quand on y pense. « J’avais l’impression qu’elle m’assumait pas, qu’elle voulait cacher ce qu’on vivait et j’ai cru à un moment que j’étais rien de plus qu’une distraction à ses yeux. Mais elle prenait juste son temps, elle était beaucoup plus prudente que moi. » Bien trop marquée aussi par son divorce qui avait écorché sa confiance dans les hommes, un jeune prétendant comme lui ne lui paraissait pas assez sérieux et Eddie a aussi dû prouver que son âge ne l’empêchait pas de rechercher quelque chose de profond. Il n’aurait pas pu se contenter d’une simple passade, les relations éphémères et sans avenir ne l’ayant jamais intéressé. « C’est bien qu’elle ait été là pour toi. » Charlie diabolise peut-être un peu moins l’américaine partageant sa vie à présent et ce n’était pourtant pas l’objectif du danseur, qui s’est contenté de détailler les faits sans rien embellir. Il espère toujours qu’une entente sera un jour possible entre les deux femmes de sa vie mais il a promis qu’il ne forcerait jamais les choses dans ce sens, préférant laisser le temps faire tranquillement son œuvre. « C’est romantique. » Ça l’est sans doute même si Eddie a encore du mal à l’entendre, repensant à toutes les fois où les gars de son groupe ont pu dire de lui qu’il devenait un véritable canard. Ce n’est pourtant pas une honte d’être amoureux, Eddie est juste plus à l’aise pour le montrer que pour le dire et c’est finalement le cas pour tout, y compris dans ses démonstrations envers Charlie bien plus tactiles que verbales. « Elle en a de la chance. » Il relève vers elle un regard curieux alors qu’un sourire glisse le long de ses lèvres. C’est surtout une chance que l’alcool ne le rende pas non plus trop honnête parce qu’il pourrait se trahir là-dessus, remonter un peu trop le temps et glisser sur une certaine époque. Mais il n’a pas encore assez bu pour ça, fort heureusement. « J’aurai le droit à des je t’aime en coréen, moi aussi ? » Son sourire s’élargit et c’est en mêlant maintenant ses doigts à ceux de Charlie qu’il tranche rapidement la question : « Dans la langue que tu voudras. » En coréen ou en anglais il ne rechignera jamais à le lui dire et c’est bien l’essentiel, la preuve que ces deux mots auront éternellement leur place entre eux.
Assez parlé de lui, de son couple et de ses élans romantiques. S’il est vrai qu’Eddie ne manque aujourd’hui pas de choses à raconter ce n’était pas le cas il y a un peu plus d’un an, quand les rôles étaient inversés et que la personne en couple dans leur duo n’était autre que Charlie. Pendant qu’un canadien infidèle partageait sa vie Eddie, lui, adoptait un chat à chaque nouvelle année de célibat et Léo est sûrement la dernière personne pour qui les pensées de la jeune policière se sont véritablement animées, ce qui ne semble plus être à l’ordre du jour. « Non. Plus maintenant. » Et il ne trouve pas ça triste Eddie car ce sera de nouveau le cas un jour, il n’en doute pas. Elle n’a pas la tête à ça en ce moment, il le sent autant qu’il le comprend même si ces choses-là ne préviennent pas et qu’un coup de cœur est vite arrivé, surtout quand on s'appelle Charlie. « Ça me manque quand je me dis que je vais être seule au moment de rentrer chez moi. » Ces mots le font grimacer et détourner aussitôt son attention de sa bière pour la reporter pleinement sur Charlie, dont il s’assure en même temps de capter le regard. « Les soirs où tu te sens seule je veux pas que tu hésites à m’appeler, hein. » Voire même à débarquer chez lui maintenant qu’il vit tout près, là où la porte lui sera toujours grande ouverte. Eddie ne prétend pas compenser la présence d’une moitié mais il peut toujours s'engager à lui changer les idées car pour ça, au moins, les moyens ne manquent pas. « Mais le reste du temps, je me dis que j’ai pas envie de faire des projets avec quelqu’un, ou d’avoir un autre enfant, de me marier ou je sais pas quoi encore. Je veux être libre, tu vois. » Charlie a justement tout le temps du monde pour retrouver cette envie car il est bien placé pour savoir qu’elle revient souvent quand on s’y attend le moins. Ça a duré trois ans pour lui après qu’Alexis l’ait quitté et sincèrement, Eddie ne pensait pas lui non plus renouer avec cette envie-là un jour. « Alors reste libre, t’en as parfaitement le droit. Ne fais juste pas la même erreur que moi en te rabattant sur Tinder sans te demander avant ce que tu veux vraiment. » Il ne sait pas comment il a pu croire que les relations sans lendemain étaient soudainement faites pour lui, c’est aberrant quand il y repense et il n'aurait pas pu en tirer une leçon plus amère. « Tu mérites d’être heureuse Charlie, c’est la seule chose dont je suis sûr. » Et personne n’a dit que le bonheur passait forcément par le fait d’être en couple, lui ne l’a en tout cas jamais perçu comme une fin en soi. « Et je sais qu’être en couple implique pas forcément tout ça mais regarde, tu vas peut-être être papa, toi. » Ce rappel à ce moment précis lui arrache un sourire en demi-teinte, comme s’il réalisait que libre lui ne le sera bientôt plus. Combien de voyages comme celui-ci pourront-ils encore entreprendre quand ce rôle de père lui reviendra ? Il n’est plus tellement question d’un peut-être à ce stade, ses tentatives pour offrir un enfant à son américaine finiront par payer en admettant que le fruit de leur amour ne soit pas déjà en route. « C’est vrai. » il approuve alors d’une voix vague et d’un regard qui l’est tout autant. Il le veut toujours cet enfant, les bouleversements que son arrivée pourrait engendrer lui donnent juste le tournis quand il s’autorise un peu trop à y penser – et la bière n’arrange rien comme il s’en rend bien vite compte. « Je suis quand même pas le seul à voir les murs tanguer là, si ? » Un rire lui échappe et ce constat ne l’empêche pas de reprendre aussitôt une gorgée de sa bière, dont les effets se font officiellement sentir sans être encore trop alarmants. Eddie a peut-être bien un petit coup dans le nez mais il n’en perd pas ses réflexes pour autant, restant même à l’affût des musiques diffusées en fond. « Ça me donne envie de danser, pas toi ? » il propose avec tout le sérieux du monde quand une chanson s’avère enfin à son goût. L’avantage de ses treize années de pratique sera certainement réduit à néant par toutes ces bières enchaînées mais qu’importe, avec elles c’est aussi sa peur du ridicule qui ne pourra que s’envoler.
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| | | | (#)Jeu 15 Sep 2022 - 15:11 | |
| « Je suis un peu vexé d’entendre que je n’ai pas le monopole des disputes avec toi. » - “T’as le monopole des meilleures disputes.” Charlie lui répond aussitôt dans un sourire, bien consciente qu’Eddie ne fait que rire de la situation, tout autant qu’elle est consciente qu’il craint parfois de perdre un peu de sa place à ses côtés lors de l’arrivée d’un nouveau protagoniste. Ce n’est pas le cas, ni avec Jo aujourd’hui, ni avec tous les autres avant, ni avec tous ceux dont elle croisera encore le chemin. Eddie est à part, évidemment, et jamais elle n’essaiera de le remplacer ou de trouver en quelqu’un d’autre une personne à qui elle pourrait le comparer. Il est son meilleur ami, elle est la sienne. Pour toujours, et à jamais. « T’es pas obligée de te poser Charlie, tu peux vivre des choses en dehors de ça. » C’est ce qu’elle se répète mentalement depuis des mois, mais il faut bien avouer que lorsque les mots viennent d’Eddie, ils ont une saveur bien différente et, surtout, bien plus réaliste. S’il le dit lui aussi, alors c’est que c’est sûrement vrai: il a la science infuse, son meilleur ami, c’est bien connu. Sa main libre rassure Charlie, tantôt posée dans son dos, tantôt nouée à ses doigts. En retour, soudainement muette, la jeune femme se contente de hocher la tête en souriant doucement, confiante en l’avenir. Jo lui a dit qu’elle ne cherchait pas forcément à poser des étiquettes non plus, alors cela veut au moins dire qu’elles s’alignent sur ce point là (et tous les autres par extension ?). “Je te dirai si les choses changent, de toute façon.” Parce qu’il sera le premier à connaître les avancées, ou non, de cette histoire qui n’en a que le nom. Comme toujours, c’est à lui qu’elle se confiera.
Avec de trop nombreux mois de retard, Charlie fait enfin l’effort de le questionner sur sa relation avec Halston à tête reposée, sans vouloir monter au créneau au moindre mot qui ne lui plairait finalement pas. Le premier d’entre eux, par exemple, étant le fait qu’Halston semble avoir d’abord résisté aux avances d’Eddie - chose qu’elle ne comprend pas, en tant que meilleure amie tout sauf objective sur la capacité du coréen à plaire à autrui. Elle se mord un instant la lèvre lorsqu’il lui avoue avoir un instant pensé être une distraction pour elle, un petit gigolo jeune et amusant dont elle pouvait disposer à sa guise, souvenirs que Charlie a sûrement fait remonter lorsqu’elle a reproché la différence d’âge et de statut de leur couple. Dans un sourire triste et compatissant, elle ne dit rien mais lui fait part de ses excuses en laissant sa main reposer contre sa cuisse, près de son genou qu’elle caresse doucement, soucieuse de ne pas lui faire mal. Les seuls commentaires qu’elle fait vont dans la bonne direction, remerciant Halston d’avoir su être présente pour lui dans un moment terriblement difficile de sa vie, soulignant aussi le romantisme de son ami au passage. « Dans la langue que tu voudras. » Elle rigole face à ces quelques mots, sans doute un peu trop pour ce que c’est et largement aidée par les pintes antérieures. “Tu sais le dire en swahili ?” Ce n’est pas ce qu’il sous-entendait et c’est justement parce qu’elle le sait qu’elle se trouve terriblement drôle, Charlie.
Il détourne son regard pour le planter dans le sien lorsqu’elle avoue parfois se sentir seule, confession qui n’a rien d’incroyable pour elle mais qui la fait se demander ce qu’elle a dit de ma, finalement, à en juger par l’attitude sans équivoque de son amie. « Les soirs où tu te sens seule je veux pas que tu hésites à m’appeler, hein. » Elle rigole pour aussitôt relâcher la pression qui était montée en elle, rassurée par ces mots ô combien touchants. “Je sais que tu seras toujours là pour moi.” Même en étant en couple, chose dont elle a douté au début de son histoire avec l’américaine, sans que Charlie ne soit fière de ses aprioris. « Alors reste libre, t’en as parfaitement le droit. Ne fais juste pas la même erreur que moi en te rabattant sur Tinder sans te demander avant ce que tu veux vraiment. » - “Tu crois que si je mets un smiley pêche dans la description, il va se suffire à lui-même ?” Elle commente en souriant, ne rigolant sans doute qu’à moitié sur la chose pourtant. Eddie a trouvé l’amour sans le chercher et il semble en être plus qu’heureux aujourd’hui: c’est tout ce qui importe. Pour sa part, elle ne peut qu’anticiper le fait que rien dans le genre ne la rendra aussi heureuse que la parfaite liberté qui est la sienne aujourd’hui, celle qui lui permet de consacrer tout son temps à ses enfants et son travail par la même occasion. « Tu mérites d’être heureuse Charlie, c’est la seule chose dont je suis sûr. » Et, attendrie, elle laisse sa tête retomber contre son épaule et ses bras se placer autour du sien. “Je t’aime aussi.” C’est à peu près ce qu’il vient de lui dire, n’est-ce pas ? Charlie se contente simplement de la version courte et simple.
« Je suis quand même pas le seul à voir les murs tanguer là, si ? » “Ça dépend, c’est la tempête ou juste la marée qui se retire, chez toi ?”
La tempête, sûrement. Eddie a bu plus d’une bière, alors comment pourrait-il en être autrement ? Elle se moque doucement en laissant son regard remonter dans le sien, le sourire d’un enfant accroché à ses lèvres dont elle laisse apparaître toutes les dents, espiègle. Ces moments lui manqueront, un jour. Le plus tard possible, elle l’espère. « Ça me donne envie de danser, pas toi ? » Puisque Charlie a de toute façon toujours envie de danser, un coup dans le nez ou non (ou douze), elle hoche aussitôt de la tête pour le prendre par la main et rejoindre le centre du bar, accompagnés par la voix d’Harry Styles. Oh, nul doute que Charlie aurait sans doute su danser (approximativement) sur n’importe quelle musique qui soit, mais celle-ci la rend véritablement heureuse. Déjà, elle retrouve les mains d’Eddie et en fait la continuité des siennes, passant tantôt sous leurs bras tendus, encourageant Eddie à le faire le reste du temps, avant de finalement retrouver son visage, son nez presque collé au sien. “Attends, t’as le droit de danser comme ça ? Sans échauffement ?” Elle fronce les sourcils, ses propres yeux passant de l’un à l’autre des siens. “Parce que je suis une terrible partenaire, tu sais que je vais pas te ménager.” Non pas qu’elle ne le veut pas, mais bien parce qu’elle est un peu trop brute pour ce mode de vie. “Mais je sais danser comme ça.” Elle annonce en enroulant ses bras autour de ses épaules, retrouvant une douce proximité avec son ami, ralentissant le pas par la même occasion alors qu’elle laisse leurs corps se rapprocher, avec l’éternelle absence de toute ambiguïté. “Pas un mot à Halston, promis.” Elle n’a pas à savoir tout ce qu’ils se disent, ni même tout ce qu’ils font, surtout alors qu’elle n’a véritablement aucune raison de craindre la présence de Charlie aux côtés d’Eddie. Elle le chérit bien trop pour penser à autre chose qu’être sa meilleure amie. “Je t’embêterai plus avec elle. Si elle te rend heureuse, je m’en moque du reste.” Elle l’aidera à changer les couches le moment venu, même. C’est promis. |
| | | | (#)Mer 21 Sep 2022 - 21:41 | |
| ☾ make sure this journey never ends Take me on to the place where one reviews life’s mistery. Steady on down the line, lose every sense of time. I’m blind to see and find how far to go. Everybody got their reason, everybody got their way. We're just catching and releasing, what builds up throughout the day « T’as le monopole des meilleures disputes. » Là-dessus Eddie ne peut que s’incliner et sourire grandement au passage. La nuance a évidemment son importance ici, c’est même l’unique condition pour qu’il accepte que Charlie fasse des infidélités à leurs querelles – elle peut à vrai dire se prendre le bec avec la moitié de la ville, tant qu’il reste celui avec lequel elle montera le plus vite dans les tours. Et puis le numéro un pour tout le reste aussi, une place qu’Eddie n’a pas fini de chérir et que la première amie venue, aussi belle et caractérielle soit-elle, ne pourra pas lui dérober comme ça. « Et des meilleures réconciliations j’espère. » qu’il rétorque sur le même ton car bien sûr l’un ne va pas s’en l’autre, et c’est le jour où plus aucun drapeau blanc ne sera hissé après leurs disputes qu’il faudra sérieusement s’inquiéter. Celle qui n’a en tout cas à s’inquiéter de rien c’est bien Charlie car elle est encore en droit de ne pas vouloir se poser, aujourd’hui ou demain, avec Jo ou bien une autre. Ce n’est pas son envie du moment et Eddie est bien le premier à le comprendre, pour avoir lui-même longtemps couru après cette liberté que la jeune policière revendique aujourd’hui. Après sa relation avec Léo et après être aussi devenue mère avant l’heure, qui peut sérieusement lui reprocher d’en profiter à présent ? Elle n’a pas à se mettre la moindre chaîne, ni à culpabiliser de ne pas vouloir de ça actuellement. Ce sera peut-être différent dans quelques temps, on ne sait jamais vraiment comment nos attentes sont susceptibles d’évoluer mais à partir du moment où tout est clair des deux côtés, l’essentiel est certainement là. « Je te dirai si les choses changent, de toute façon. » Il y compte bien, Eddie, être informé si cette relation doit par la suite prendre une tournure nettement plus officielle. Charlie a toujours été honnête avec lui sur l’évolution de sa vie amoureuse et il l’a aussi toujours été en retour, pour le peu de fois où une femme a pu se faire une place dans son cœur. Ce n’est pas le genre de secrets qu’ils peuvent avoir l’un pour l’autre, Eddie n’exige pas non plus un compte rendu détaillé de tout ce qui peut bouger du côté de Charlie mais quand elle est couple il aime autant le savoir. C’est important, après tout, pour prendre en grippe sa moitié et considérer que cette personne ne mérite pas une fille aussi formidable que sa meilleure amie.
Mais promis, un jour, il sera capable des mêmes efforts que ceux de Charlie envers Halston aujourd’hui. C'est la première fois qu'il peut vraiment parler à cœur ouvert de son couple, les jugements de la jeune policière ont laissé place à la volonté de comprendre de quoi leur histoire est faite et après un an de discussions houleuses sur le sujet, Eddie est bien content de voir enfin quelques éclaircies se dessiner à l'horizon. Il n'en attendait pas tant de ce voyage, pas plus qu'il ne pensait autant se confier sur les débuts de cette relation et sur ces doutes qui ont longtemps fait partie de lui avant qu'Halston ne fasse tomber ses remparts pour lui donner une chance. Ce n'était pas gagné, il ne convoitait pas la plus accessible des femmes et il trainait aussi derrière lui tous les clichés assimilables aux garçons de son âge, mais Eddie ne s'est au moins pas accroché pour rien. Tout ça Charlie n'en avait sans doute pas conscience parce qu'il n'a jamais précisé à quel point il a dû batailler pour gagner le cœur de son américaine. Sa meilleure amie n'avait jusqu'ici eu droit qu'à la version simplifiée de l'histoire où Eddie s'était mis en couple avec son agente de dix ans de plus que lui, comme s'il avait finalement décidé un beau jour de mélanger son travail et sa vie personnelle. Sauf qu'il n'a rien choisi, ou seulement de voir plus loin que tous ces signes qui lui indiquaient de ne pas s'attacher et de pas écouter non plus celles et ceux qui ne voulaient pas croire en la durée de son couple. Charlie a fait partie de leurs premiers détracteurs mais elle semble à présent regarder d’une toute autre façon leur petit bonheur, ses questions ne sont plus teintées de la moindre désapprobation et c'est le cœur et l'esprit bien plus légers qu'Eddie s'emploie maintenant à y répondre. Sans crainte que le ton ne puisse brusquement monter et sans se demander qui aura le dernier mot sur une dispute qui ne verra pas le jour, comme si le fait de prendre leurs distances de Brisbane leur permettait aussi de s'éloigner de leurs désaccords habituels. L'air irlandais s'avère étrangement bénéfique à leur duo, de quoi les pousser peut-être à rêver d’évasion un peu plus souvent. « Tu sais le dire en swahili ? » Elle a toujours la réplique pour le faire sourire Charlie et cette répartie qui n'en finira jamais de surprendre le danseur, même après plusieurs décennies. « Alors non mais en indonésien je crois me rappeler que c’est aku cinta kamu. » Et même si sa prononciation laisse à désirer par manque de pratique, sa mémoire n'est au moins pas trop affectée par les mois écoulés. Eddie sait aussi formuler les salutations de base et dire « où se trouve l'embarcadère s'il vous plait » même si pour ce dernier il a peut-être perdu un ou deux mots en route, loin d'ajouter une troisième langue à ses bagages donc.
Dans sa langue natale Eddie ne manquera jamais de mots pour signifier à Charlie que sa présence lui sera éternellement acquise, qu'elle puisse se sentir seule ou non. Un message de sa part et Eddie est déjà en route, elle n'est pas censée pouvoir en douter mais ce rappel lui semble quand même important ce soir. « Je sais que tu seras toujours là pour moi. » Ce qu'il pourrait lui rappeler, aussi, c'est qu'elle occupera toujours une place de choix dans sa vie peu importe que celle-ci soit animée, qu'il fasse de grands projets avec Halston ou qu'il soit pris par son travail. Charlie existait bien avant tout ça, après tout. « Et tu sais surtout qu’entre nous, c’est vraiment pas des paroles en l’air. » il souligne dans un sourire entendu car entre eux toujours veut réellement dire quelque chose, aussi vrai que Charlie représente à la fois son passé son présent et son futur, et mériterait presque une médaille pour parvenir à le supporter depuis si longtemps. Personne ne peut se vanter de le connaître aussi bien qu'elle, pas même sa petite sœur pour laquelle Eddie a encore bien des secrets et qui ignore, par exemple, qu'il s'est perdu sur Tinder l'année passée quand il ne savait plus vraiment ce qu'il recherchait. Charlie est plus à même de le comprendre là-dessus, elle sait qu'il s'est imposé une longue période s'abstinence aussi bien amoureuse qu'intime après Alexis et que s'il donnait l'illusion de bien vivre son célibat, il se sentait en fait très seul. Une meilleure amie ne pouvait que sentir ce genre de choses et il ne serait pas surpris qu'à son tour Charlie se laisse tenter par ces rencontres éphémères, pour combler un vide qu'il a lui-même bien trop connu. « Tu crois que si je mets un smiley pêche dans la description, il va se suffire à lui-même ? » « Simple et efficace, tu pourras pas faire mieux que ça. » il approuve dans un sourire amusé avant de tremper une nouvelle fois ses lèvres dans sa bière. C'est là qu'il réalise qu'il s'est sûrement bien trop pris au sérieux même quand son errance sur Tinder ne préconisait rien de tel, car jamais Eddie n'aurait pensé annoncer ses intentions à travers un smiley. Que Charlie se laisse ou non tenter par cette application dont il aurait pour sa part beaucoup de mal à dire une seule chose compte vraiment aux yeux du danseur : le bonheur de sa meilleure amie, qu'importe la forme qu'il pourra prendre. Il accueille la tête de Charlie sur son épaule et sourit de plus belle aux mots de celle-ci, à ce « Je t’aime aussi. » résumant finalement à merveille le deuxième sens de sa précédente remarque. C'est parce qu'il l'aime qu'Eddie veut la voir heureuse et qu'il œuvrera personnellement dans ce sens à son échelle, s'il a la moindre chance de rendre ça possible. Il espère que c'est déjà un peu le cas avec ce voyage car lui ne pourrait pas être plus heureux qu'à cet instant, quand bien même le décor autour de lui laisse entendre qu'il en est à sa bière de trop depuis déjà plusieurs chopes. Oups.
La sobriété l'a abandonné pour de bon ce soir, Eddie ne risque pas d'en douter alors que les murs qui l'entourent semblent maintenant se dandiner. C'était de toute façon à prévoir avec sa faible tolérance mais il est encore trop tôt pour officialiser la victoire de Charlie, qui pourra être considérée lorsque le danseur peinera à tenir sur ses deux jambes, et pas avant ça. « Ça dépend, c’est la tempête ou juste la marée qui se retire, chez toi ? » Au point où il en est Eddie opterait plus pour la tempête mais il en faudra plus pour qu'il s'avoue vaincu et arrête proprement de boire, aussi incertain soit-il quant aux comptes qu'il n'a pas longtemps tenu sur ses bières enchainées. Et ce n'est pas non plus le fait de voir son environnement tanguer qui l'empêchera de danser ce soir, Eddie n'étant jamais le dernier pour improviser quelques pas et Charlie ne refusant habituellement pas ce genre d'invitation. Il ne manquait qu'une bonne musique pour les pousser à dépenser leur énergie en trop au beau milieu du bar, où Eddie se laisse entrainer sans l'ombre d'une résistance tout en essayant de conserver un équilibre qu'il ne maitrise déjà plus aussi bien qu'une heure plus tôt. « Attends, t’as le droit de danser comme ça ? Sans échauffement ? » En temps normal non, et s'il se trouvait sur un parquet de danse avant une grosse répétition il va de soi qu'Eddie ne pourrait pas y couper. « Il n’y a aucun danseur professionnel dans ce bar ce soir, juste un gars un peu pompette qui a envie de se dégourdir les jambes. » Comme si leur journée découverte de la ville n'avait pas été aussi riche qu'éreintante. Eddie ne ressent en tout cas pas la moindre fatigue et quitte à danser, il le fera aussi longtemps que son corps alourdi par l'alcool le lui permettra. « Parce que je suis une terrible partenaire, tu sais que je vais pas te ménager. » Il lui adresse un regard semblant lui dire d’y aller franco si ça lui chante, son rythme sera le sien ce soir et Eddie n'a vraiment pas peur de forcer car ce n'est en principe pas ici qu'il fera prendre de très gros risques à son corps. « Mais je sais danser comme ça. » Sans résister là encore il se laisse attirer tout contre elle, profitant des bras de Charlie encerclant ses épaules pour loger quant à lui ses mains autour de sa taille. Cette proximité ne le gêne pas, du moins pas quand c'est avec elle et il ne craint pas non plus de la regarder droit dans les yeux pendant qu'il déplace ses mains dans le dos de la jeune policière. C'est là qu'elles se sentent le mieux, là qu'il a aussi la meilleure prise pour vivre pleinement cette danse avec elle. « Pas un mot à Halston, promis. » L'allusion lui arrache un sourire alors qu'il imagine sans mal Halston désapprouver un tel moment. Elle voit facilement le mal partout dès qu’il est question de Charlie mais qu'on lui dise franchement ce qu'il peut faire de mal ici. « J'ai encore le droit de danser avec ma meilleure amie, tu crois pas ? » il déclare en toute innocence, sans même se soucier de ce dont leur proximité peut avoir l'air. Halston n'en saura rien car ce n'est assurément pas un détail de son voyage sur lequel Eddie insistera à son retour, elle ne le comprendrait pas et il ne se fatiguera pas à justifier l'injustifiable. C'est ainsi que Charlie et lui ont toujours fonctionné, leur dynamique est celle-là depuis la nuit des temps et l'alcool n'a même pas besoin de dissiper entre eux des barrières qui n'ont jamais réellement existé. « Je t’embêterai plus avec elle. Si elle te rend heureuse, je m’en moque du reste. » Et c'est peut-être bien la dernière chose qu'il pensait entendre dans un tel moment, ce qui n'empêche pas ces mots de parvenir directement jusqu'à son cœur. « C'est pas un truc que tu vas retirer demain dès que t'auras les idées claires, hein ? » Il préfère s'en amuser, sûrement bien plus touché qu'il ne veut le montrer alors que d'eux deux, Charlie est incontestablement celle conservant les meilleures capacités de réflexion. C'est juste plus facile que de la remercier pour ses efforts, ce que ses gestes silencieux se chargent de lui dire avec ce baiser qu'Eddie dépose sur sa joue juste avant de laisser reposer sa tête contre son épaule le temps de quelques secondes.
Ses pas encore mêlés à ceux de Charlie et leurs deux corps bougeant toujours en symbiose, c'est le moment que le danseur choisit pour passer aux aveux sans savoir pourquoi il en ressent l'envie ici, et maintenant. « Il y a une chose que je t’ai jamais dite, à propos d’Halston et moi. » il annonce alors, ses yeux retrouvant aussitôt les siens pendant que ses pensées s'organisent, et tentent de faire encore sens malgré l'influence de l'alcool. « On s’est mariés l’année dernière. » L'alcool qui le rend décidément très honnête ce soir même s'il doit cette vérité à Charlie depuis longtemps, n'ayant semble-t-il jamais trouvé – ou vraiment cherché – de bon moment pour lui faire part de la chose. Ce n'est pas non plus l'annonce du siècle mais ça a sûrement de quoi surprendre quand on ne s'y attend pas, et quand on sait aussi qu'Eddie n'a jamais été du genre à fantasmer le moindre mariage, même non officiel. « Juste pour le symbole, devant un sosie du King alors que je lui avais fait ma meilleure crise de jalousie juste avant. » Cet autre aveu le fait rire, il se trouve ridicule avec pas mal de recul sur cet épisode même si ce jour-là Halston avait embrassé un autre homme devant lui et que connaissant sa fierté, Eddie ne pouvait qu'en être sérieusement piqué. « C’était pendant le mois des fiertés et à ce moment-là on était pas encore officiels. » Il ne sait pas si cette précision apporte quelque chose mais l'idée revient à souligner que ce « mariage » a eu lieu avant même la naissance de leur couple, au cas où ce n'était pas déjà clair que l'américaine et son protégé n’ont jamais vraiment fait les choses dans l’ordre. Eddie retire alors une main du dos de Charlie pour la porter à sa vue et l'un de ses doigts, plus particulièrement. « Cette bague, là, c’est une alliance et ça fait un an que je la porte sans que tu remarques rien. » Peut-être aussi que ça ne se devine pas, Eddie est après tout connu pour arborer bon nombre de bijoux dont pas mal de bagues, et Charlie ne doit pas avoir les yeux rivés sur ses doigts en permanence. Ce n'est donc pas un reproche, plus un constat amusé à l'image de sa prochaine réplique. « Avoue que tu l’attendais pas, celle-là. » C'est peut-être bête, mais il espère que Charlie ne s'en vexera pas. Ce n'était pas pour la tenir à l'écart qu'Eddie n'a rien dit jusqu'à aujourd'hui, c'est sa réaction qu'il redoutait sans doute un peu alors que le mariage, le vrai, a pourtant déjà fait l'objet de plaisanteries entre eux. « Tu as jusqu’à la fin de cette chanson pour m’avouer un truc toi aussi, qu’évidemment je ne sais pas. » Son regard la met d'ailleurs déjà au défi et le voilà à deux doigts de lancer le jeu des confessions inavouables, largement sponsorisé par l'abus de bière en ce qui le concerne.
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| | | | (#)Ven 23 Sep 2022 - 17:10 | |
| « Alors non mais en indonésien je crois me rappeler que c’est aku cinta kamu. » “C’est bon, t’es pardonné alors.”
« Et tu sais surtout qu’entre nous, c’est vraiment pas des paroles en l’air. » Elle sait, oui. Elle sait que la parole d’Eddie est précieuse, tout comme elle sait qu’ils ont des années de vie commune (ou presque) à leur actif et que rien ne saurait effacer cela, encore moins le leur faire oublier. Il est aussi important pour elle qu’elle l’est pour lui, quand bien même ils oublient parfois comment se le montrer ou le faire comprendre. Ces paroles, ils pourront toujours les avoir une fois que l’alcool aura été évacué de leur organisme, simplement parce que ce n’est pas ce qui les pousse à parler et se confesser. « Il n’y a aucun danseur professionnel dans ce bar ce soir, juste un gars un peu pompette qui a envie de se dégourdir les jambes. » Charlie le dévisage un instant avant de finalement hocher la tête, retrouvant son étreinte autour des épaules de son ami alors qu’elle pose son visage non loin, leur rythme de pas plus lent que jamais, et pas nécessairement en accord avec la musique. Elle peut danser en sautant dans tous les sens, tout comme elle peut aussi le faire infiniment plus calmement et tendrement, comme en cet instant. « J'ai encore le droit de danser avec ma meilleure amie, tu crois pas ? » Entre deux pas sur le parquet du bar, la jeune femme hoche la tête, jouant avec les mèches tombant contre sa nuque, resserrant parfois un peu plus ses bras contre son épaule lorsqu’elle sent le besoin de le sentir plus proche, comme s’il risquait de s’évaporer dans la nature suite à cette soirée. “Je crois que ça m’a manqué, de danser avec toi.” Elle ne dira rien à sa petite-amie, elle le lui a dit, et il y a fort à parier qu’Eddie ne vendra pas la mèche non plus. Cela fait d’eux deux personnes libres de faire ce dont elles ont envie, surtout alors qu’ils ne font justement rien de mal, à simplement se balancer doucement, et ce peu importe ce que pourraient penser les autres clients du bar quant à la nature de leur relation.
A ainsi parler d’Halston, Charlie ajoute quelques mots contre son oreille, parlant plus fort que ne le voudrait le cadre conventionnel des confessions, mais elle doit palier à la musique un brin trop élevée. « C'est pas un truc que tu vas retirer demain dès que t'auras les idées claires, hein ? » Les mains de la jeune femme se détachent de sa nuque pour se retrouver sur ses épaules alors qu’elle sourit tendrement en l’observant, un sourire en coin. “Non. Promis.” Elle a trop bu, le monde tourne et ce n’est pas uniquement à cause de leur danse, mais ces mots-là, elle les pense sincèrement. Ce n’est pas après aujourd’hui qu’elle va commencer à apprécier la femme qui partage sa vie, mais elle peut au moins faire l’effort d’enterrer la hache de guerre, à défaut de vouloir aller jusqu’à déployer le drapeau blanc. Un pas à la fois. Tout ce qu’elle veut, c’est rendre la vie plus facile à Eddie, pas la faire sentir chez elle ou acceptée, ou Dieu sait quoi encore. Eddie, c’est le seul à qui Charlie pense. Il l’embrasse contre la joue et dépose à son tour sa tête contre son épaule, geste qu’elle accueille avec toute la délicatesse dont elle puisse faire preuve, posant ainsi une main à l’arrière de son crâne.
« Il y a une chose que je t’ai jamais dite, à propos d’Halston et moi. » Elle est déjà enceinte ? Est ce à quoi se résume la première pensée de Charlie, déjà décontenancée et plus aussi assurée de vouloir dire du bien de la jeune femme. Et finalement, elle ne sait pas si les mots d’Eddie la rassurent ou empirent encore terriblement la situation. Quoi qu’il en soit, la consternation se lit sur son visage. Elle retrouve son regard lorsqu’il cherche le sien. « On s’est mariés l’année dernière. » Le silence marque le besoin de la jeune femme d’encaisser le coup et l’annonce avec, incapable de se sentir autrement que mise de côté, surtout pour une annonce de cette envergure. Pourtant, Eddie ajoute rapidement des explications allant avec ses mots. « Juste pour le symbole, devant un sosie du King alors que je lui avais fait ma meilleure crise de jalousie juste avant. » Il rigole et elle en fait de même, n’hésitant pas à planter son poing fermé dans le creux de son épaule, pas même assez fort pour mettre en péril son équilibre. “T’es con, Eddie.” Il est con parce qu’elle a pensé que c’était un vrai mariage, elle, et non seulement elle en aurait été avertie une année plus tard, mais surtout elle aurait manqué l’occasion d’être présente pour le plus beau jour de sa vie et de raconter face à une assemblée médusée leurs quatre cent coups. “Je pensais que tu me parlais d’un mariage officiel. Mais ça vaut aussi pour la crise de jalousie.” Parce qu’ils se sont bien trouvés, les deux, dans ce domaine, à se monter la tête à partir de rien et ne pas savoir comment redescendre ensuite.
« C’était pendant le mois des fiertés et à ce moment-là on était pas encore officiels. » Elle aussi, elle s’est mariée pendant le mois des fiertés. Enfin, elle n’en est plus trop sûre. Elle avait trop bu, évidemment, et le gars en question ne lui a pas laissé le moindre souvenir, signe que cela ne devait pas être bien intéressant. Mais puisqu’il s’agit d’un mariage en blanc, alors peu importe: elle porte plutôt son attention sur la main qu’il lui présente, et l’anneau en particulier qu’elle voit enfin dénoter du reste de ses bijoux. « Cette bague, là, c’est une alliance et ça fait un an que je la porte sans que tu remarques rien. » Il aurait sans nul doute pu se passer de son commentaire, en témoigne le regard noir que lui décoche la blonde, alcool ou pas. « Avoue que tu l’attendais pas, celle-là. » Non, en effet, et de toute évidence elle est toujours aussi peu capable de rire de sa personne, surtout en cet instant et au vue du contexte. “Tu m’en parles que parce que t’as trop bu ?” En d’autres termes: il avait besoin de ça pour se confier à son amie ? Il craignait son jugement ? Son avis ? Les lèvres de Charlie tressautent légèrement, elle fait un pas en arrière. Elle ne veut pas faire de scandale, mais elle ne veut pas non plus retrouver son étreinte. « Tu as jusqu’à la fin de cette chanson pour m’avouer un truc toi aussi, qu’évidemment je ne sais pas. » - “Parfois, je suis jalouse d’Halston.” Ce ne sont pas des mots qu’elle aurait eus s’il lui avait posé la question avant de se confesser, mais elle tente quand même de jouer le jeu, non sans oublier de le prendre à son propre jeu. “Parce qu’avec elle, t’attends pas d’être complètement bourré et à dix mille kilomètres de chez toi pour tout lui dire.” Et de son côté aussi, c’est l’alcool qui parle, puisque outre mesure elle sait qu’Eddie lui donne toujours une importance capitale et que ce n’est pas voué à changer, avec ou sans quelqu’un à son bras. “Je t’aime, mais qu’est-ce que tu m’énerves.” - “T’as pensé à l’officialiser, votre mariage là ?” Votre mariage là sont des mots qui démontrent tout le mal qu’elle pense de cette idée mais, encore une fois, elle ne veut pas faire de scandale.
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| | | | (#)Sam 1 Oct 2022 - 19:10 | |
| ☾ make sure this journey never ends Take me on to the place where one reviews life’s mistery. Steady on down the line, lose every sense of time. I’m blind to see and find how far to go. Everybody got their reason, everybody got their way. We're just catching and releasing, what builds up throughout the day Eddie ne s'est jamais soucié des apparences et ce n'est pas aujourd'hui que ça va commencer. Peu importe la relation que les clients du pub seraient tentés de leur prêter, un éventuel malentendu ne risquera pas de lui couper l'envie d'engager cette danse avec Charlie. Ils n'ont de toute façon aucun compte à rendre à personne, pas même à la compagne du danseur qui n'aurait aucune raison de s'inquiéter du fait de voir les deux amis être aussi proches que tactiles. Une habitude conservée avec le temps qu'Eddie n'entend pas abandonner pour rassurer son américaine, ce qui se passe en Irlande reste de toute façon en Irlande mais il n'a pas l'impression de trahir la femme partageant sa vie en profitant de ce moment avec sa meilleure amie. C'est une liberté qu'il aurait tout aussi pu prendre à Brisbane mais il faut admettre que dans ce cadre, cette danse a une saveur bien particulière. « Je crois que ça m’a manqué, de danser avec toi. » Il pourrait sans conteste dire la même chose alors que les occasions pour ça se présentent encore trop rarement à ses yeux. La danse est toute sa vie et rien ne peut le rendre plus heureux que de conjuguer cette passion avec Charlie, quand bien même il doive mettre son sérieux et sa rigueur de côté en dehors des parquets, ce qui n'a encore rien de très naturel pour lui. « On aura jamais besoin d'une excuse pour ça, tu le sais. » Pour danser ou bien autre chose, ce n'est pas comme s'ils avaient pour coutume de planifier tout ce qu'ils peuvent entreprendre ensemble à l'image de ce voyage décidé un beau jour sur un coup de tête, dont le choix de la destination avait été lui-même confié au hasard. Les deux électrons libres qu'ils sont n'ont jamais été du genre à tout calculer à l'avance, preuve en est que leur programme du lendemain n'est à cette heure pas précisément défini et comportera lui aussi une dose certaine d'improvisation. L'ivresse s'emparant peu à peu des jeunes gens pourrait elle aussi les conduire à des paroles irréfléchies mais les prochains mots de Charlie ne sont pas balancés à la légère comme le danseur l'avait suggéré pour briser le sérieux du moment. « Non. Promis. » Et il n'a pas besoin de plus Eddie, alors que cette promesse adoucit tout sur son passage juste avant que sa tête ne se mette à tourner pour de bon. Il n'est déjà plus très stable sur ses deux jambes mais le duo s'en tient à un rythme raisonnable, assez pour qu'Eddie ne soit pas rattrapé trop vite par sa faible tolérance et ses nombreuses chopes vidées. Physiquement du moins il tient encore le coup mais il ne contrôle déjà plus grand-chose des mots franchissant ses lèvres, comme cet aveu lui échappant avec un an de retard dont on pourrait se demander ce qui peut bien le motiver. Il n'a aucune raison d'y penser à cet instant alors il faut croire que l'alcool ne fait que libérer cette vieille culpabilité qu'il devait encore régler avec lui-même, et cette vérité qu'il était grand temps que Charlie obtienne de sa part.
« T’es con, Eddie. » Ce n'est pas la première fois qu'elle le dit, pas la première fois qu'elle doit aussi sacrément le penser et face à cette remarque Eddie ne trouve rien de mieux à faire que de hocher la tête. Il est forcément con d’avoir gardé le secret aussi longtemps alors que cette alliance n'a jamais quitté son doigt, c'est même à se demander s'il ne comptait pas un peu sur Charlie pour deviner les choses ou s'il n'espérait pas que celles-ci soient sues sans être pour autant dites. « Je pensais que tu me parlais d’un mariage officiel. Mais ça vaut aussi pour la crise de jalousie. » Rien de tout cela n'est à sa gloire, une fois encore, Eddie s'en rend bien compte malgré la bière embrumant ses pensées. Il n'est finalement question que d'un mariage pour le symbole mais ça n'en reste pas moins un événement dans sa vie dont le danseur l'a écartée, pour des raisons qu'elle ne comprendra peut-être pas car après un an, de toute façon, Eddie n'estime plus avoir tellement d'excuses. « Ça s’est fait sur un coup de tête, on avait rien préparé. Toute cette journée n'avait même aucun sens, j'aurais jamais pu dire en me levant ce matin-là que je finirais avec un anneau au doigt le soir venu. » Ce n'était pas le moins du monde prémédité, il s'est retrouvé dans cette chapelle face à un grotesque sosie du King sans vraiment comprendre comment et jamais avant ce fameux jour Eddie n'avait imaginé dire oui à quelqu'un, officiellement ou non. Cette union n'était pourtant pas sans signification à ses yeux sinon il n’aurait jamais sauté le pas, de même qu’il n'aurait pas gardé cet anneau s’il ne symbolisait pas ces différences et ces préjugés que ce faux mariage était censé envoyer valser. Il a profité du mois des fiertés pour assumer au grand jour son amour pour Halston et il ne cessera jamais de trouver ça beau, qu'importe si à ce moment-là leur couple n'en était pas vraiment un. « Tu m’en parles que parce que t’as trop bu ? » « Je t'en parle surtout parce que je vois plus aucun intérêt à te le cacher. » Ce qu’il s’est pourtant employé à faire jusqu’ici mais l’alcool délie les langues, c'est bien connu. C'est peut-être le coup de pouce qui lui manquait, aussi peu disposé soit-il à l'avouer. « Au départ je m’étais dit que j’avais le temps pour te le dire, que ça pressait pas et que c'était pas non plus très important. Et bon, vu comment c’était compliqué à l’époque je préférais limite pas rajouter ça au reste. » Sauf que du temps Eddie s’en est laissé encore et encore, pour au final ne jamais lui en parler. Et le reste dont il parle n’est autre que toute cette situation qu’il devait gérer de front entre son couple naissant, les jugements récoltés aussitôt cette relation exposée et ses problèmes de santé qui lui menaient aussi la vie dure à côté. Si ce faux mariage avait eu lieu ces derniers mois Charlie l’aurait su sans attendre sauf que voilà, un an plus tôt sa vie n’était pas la même et une telle annonce n’était pas évidente à placer. « Mais je crois aussi que j’avais pas envie d’entendre à quel point t’en aurais pensé du mal. Même si c’était précipité et pas vraiment réfléchi et que t'aurais été en droit de trouver ça absurde, j'imagine. » Elle n'aurait pas été dans sa tête pour saisir ses motivations et pour comprendre ce qu'il cherchait exactement à prouver alors peut-être bien que Charlie se serait contentée de le voir comme une ineptie de plus, s’inscrivant dans la continuité du fait de fréquenter son agente de dix ans de plus que lui. Avec Eddie un exploit en chasse bien souvent un autre, elle ne devrait pas s'en étonner.
Naïvement il se dit que la jeune policière lui fera des confessions à son tour, c'est après tout l'occasion de lui dévoiler une chose qu'il ignore et dont il peut déjà promettre qu'il ne s'offusquera pas. Mais non, Charlie ne le suit pas sur ce terrain-là ou simplement pour faire entendre des mots qu'il ne pensait pas un jour voir sortir de sa bouche. « Parfois, je suis jalouse d’Halston. » Il savait que l'inverse était vrai car l'américaine ne s'en est jamais cachée mais il n'avait pas imaginé que les choses iraient aussi dans ce sens, n'ayant jamais associé la possessivité de sa meilleure amie à une véritable jalousie et n'estimant pas non plus que Charlie ait quoi que ce soit à envier à sa compagne du fait de leurs rapports privilégiés. Mais de toute évidence, ils ne le sont pas encore assez. « Parce qu’avec elle, t’attends pas d’être complètement bourré et à dix mille kilomètres de chez toi pour tout lui dire. » En vérité non, Eddie n'a jamais été du genre à tout dire à ceux qui l'entourent comme ses excès de fierté l'ont bien montré par le passé. Quand il a dissimulé l'ampleur de sa blessure c'est aussi Halston qu'il a maintenue dans le mensonge, elle n'a pas eu d’exclusivité là-dessus et rien ne dit qu'aujourd'hui encore le danseur ne pourrait pas se perdre dans certaines dissimulations en pensant préserver les gens qu'il aime comme il y a un an. « Je t’aime, mais qu’est-ce que tu m’énerves. » « Charlie. » il souffle en captant son regard et il ne lui faut pas plus d'une seconde pour déjà regretter son étreinte. Eddie se risque à faire deux pas vers elle pour s’en rapprocher lentement et à défaut de la prendre dans ses bras, c'est sa main qui va chercher la sienne en espérant qu'elle ne lui refusera au moins pas ce contact. « Pardon de tout faire de travers parfois. » D'être ce meilleur ami bancal et difficile à suivre, et d'avoir potentiellement gâché leur moment avec cette confession mal placée. Il se sent con Eddie maintenant que Charlie n'est plus là pour danser avec lui et il a aussi l'impression de se retrouver sans béquille avec cet équilibre fragile qu'elle parvenait à soutenir en le maintenant tout contre elle. « T’as pensé à l’officialiser, votre mariage là ? » Elle désapprouve l'idée avant même de savoir ce qu'il en est et il ne prétendra pas en être surpris puisque la réciproque serait tout aussi vraie si les rôles étaient inversés, après tout. « C’est pas prévu non. » Il est honnête en le disant car le mariage dans sa nature même ne l'a jamais attiré, pour tout un tas de raisons que Charlie connait plus ou moins déjà. Il l'a toujours vu comme le fait de vivre avec des chaines et se considère trop libre pour ça, quand bien même les parents Yang ont transmis à leurs enfants le modèle d'un mariage réussi et heureux, quoi qu'il puisse en dire. « Je m’imagine plus avec des enfants que marié, étrangement. » Il est assez fou pour se marier pour le symbole et sur un coup de tête, mais il ne l'est vraisemblablement pas au point de se faire passer la bague au doigt pour de vrai. La perspective d'une famille l'intéresse bien plus que le fait de signer tout un tas des papiers et de donner son nom à Halston, alors que l'acte en tant que tel ne l'a jamais fait rêver. « Mais tu sais très bien que si ça devait être le cas un jour, pour de vrai, t’en serais la première informée. » Et elle n'a pas le droit d'en douter Charlie car c'est à elle qu'il a parlé de son projet d'enfant, avant qui que ce soit d'autre alors qu'à l'heure actuelle la famille du danseur n'en sait encore rien. « Je pourrais pas imaginer un jour comme celui-là sans toi. » Comme aucun autre d’ailleurs car c'est à ses côtés qu’il veut vivre les choses importantes comme moins importantes, il espère là encore ne pas devoir le préciser. Seize ans que cette histoire dure et d'innombrables encore à passer ensemble, il n'acceptera aucun autre scénario pour leur amitié. « Bon. Je me retrouve bourré et con, je crois qu'on peut dire que ma défaite est sans appel. » Même si au jeu des vilaines cachotteries il repart apparemment grand vainqueur, qu'on lui donne sa médaille sans attendre. Eddie se fend d'un léger sourire, cherchant tant bien que mal à dédramatiser l'instant et à retrouver la proximité qu'ils n'auraient jamais dû perdre. « Tes bras me manquent Charlie. » Il l’avoue moins fièrement alors qu'il ne tient plus tout à fait droit, comme en attestent ses bras tendus et brassant l'air à défaut de se trouver un appui. « Tu me laisses finir cette danse seul avec le risque que mon équilibre m'abandonne au prochain refrain, c'est donc ça ma punition ? » Ce pourrait être pire et pourtant Eddie le déplore derrière un sourire de façade, espérant toujours que Charlie lui revienne et que cet épisode restera une parenthèse qu'ils oublieront très vite.
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| | | | (#)Mar 4 Oct 2022 - 8:02 | |
| Eddie explique encore et encore le contexte de ce mariage, il justifie les choses et démontre son point de vue, autant de mots que Charlie devrait comprendre parce qu’elle est elle-même passée par là, à la seule différence qu’elle a épousé un parfait inconnu qui l’est resté. La réalité, dans tout ceci, c’est qu’elle a l’impression qu’il ouvre peu à peu les vannes des secrets et les lui partage à rebours, comme s’il craignait sa réaction si tout arrivait d’une seule fois. Pourtant, peu importe à quel point Charlie pourrait être en désaccord avec ses faits et gestes, elle restera toujours à ses côtés, et elle sait que le contraire est tout aussi vrai. La blonde hoche la tête un peu malgré-elle, mais tout de même pour lui faire comprendre qu’elle l’écoute et l’entend et fait preuve d’un minimum de bonne volonté. « Je t'en parle surtout parce que je vois plus aucun intérêt à te le cacher. » Intérêt, le mot est tristement choisi à ses yeux. Comme s’il avait un jour eu le moindre intérêt à la tenir à l’écart de sa vie, même pour un mariage blanc et sans conséquences. Ce n’est qu’un jeu fait sur un coup de tête, elle aurait roulé des yeux à l’idée qu’il ait choisi Halston pour y participer avec lui, mais elle aurait tout de même rigolé de son attitude d’éternel enfant. Et jamais les choses ne seraient allées plus loin: leur danse aurait pu se terminer aussi simplement qu’elle a débuté. « [...] Vu comment c’était compliqué à l’époque je préférais limite pas rajouter ça au reste. Mais je crois aussi que j’avais pas envie d’entendre à quel point t’en aurais pensé du mal. » Ça, par contre, elle le comprend bien mieux encore que tout le reste. Elle sait qu’elle est la fautive de l’histoire et qu’elle n’a pas été une amie pour lui, encore moins une bonne dans une période où il en avait pourtant terriblement besoin, raison pour laquelle elle ne cherche même pas à rétorquer quoi que ce soit. Elle hoche la tête, pince les lèvres, désire déjà passer à autre chose.
Et pour autant, autre chose ne signifie pas meilleure chose, il faut bien l’avouer, et ses mots le confirment lorsqu’elle en vient à avouer parfois se sentir mise de côté par l’arrivée de la nouvelle variable que représente Halston à ses côtés. « Charlie. » Ses yeux avaient trouvé place contre le sol, elle les relève finalement vers lui, tristement. Elle vit déjà les choses au maximum en temps normal, l’abus évident d’alcool n’aide certainement pas. Il se rapproche à nouveau d’elle et prend sa main dans la sienne, sans que Charlie n’esquisse le moindre pas en arrière et ne le désire de toute façon pas. Elle n’est pas en train de démarrer une dispute qui fera porter leurs voix sous peu, cela n’a rien à voir. « Pardon de tout faire de travers parfois. » Ces mots sont les siens aujourd’hui, ils seront ceux de la jeune mère sûrement demain tant ils sont doués pour faire des erreurs, mal les cacher, et les dévoiler au pire moment possible. Ce soir, pour lui, il n’y a rien de tel, simplement un pincement au cœur dont la blonde souhaite lui parler, le moindre filtre étant plus absent que jamais. « C’est pas prévu non. Je m’imagine plus avec des enfants que marié, étrangement. » Elle esquisse un rire sincère, quoique sûrement malvenu. “T’es vraiment une espèce étrange, Yang.” Et elle peut parler, elle, la jeune mère que l’idée d’un mariage terrifie totalement. Elle en pense tout autant, elle se cache simplement derrière l’image du parfait prince charmant qu’elle persiste à attendre, tout en sachant pertinemment que ses attentes sont si hautes que personne ne les cochera jamais toutes. Le sourire qu’elle affiche timidement prouve qu’elle ne lui tient pas réellement rigueur des choses, ou tout du moins trop peu pour risquer de gâcher leur soirée ou leur voyage de façon générale. « Mais tu sais très bien que si ça devait être le cas un jour, pour de vrai, t’en serais la première informée. » - “Compte pas sur moi pour revoir ma tenue à la baisse si jamais la mariée se sent dans l’ombre le jour du mariage.” Elle renifle, Charlie, ayant un peu trop l’impression que les mots d’Eddie lui servent à éviter le pire, nouvelle raison pour elle de continuer dans son sens et lui prouver qu’elle souhaite perpétuer cette entente parfaite entre eux. Maintenant qu’elle sait qu’ils veulent un enfant, elle ne peut que se douter qu’ils voudront un jour se marier, et c’est promis: cette annonce ne serait pas synonyme de dispute, le jour venu. « Je pourrais pas imaginer un jour comme celui-là sans toi. » - “Et j’imagine pas être autre part qu’avec toi le jour de ton mariage.” A lisser son costume, à remettre droit sa cravate, à tenter de dompter ses cheveux qui auront encore eu le temps de devenir violet, rouge et rose entre-temps. Elle sera sa témoin (bien entendu ?) et elle jure qu’elle sera la meilleure dont il pourrait rêver, parce qu’il en faut au moins un des trois pour faire les bons choix dans la vie et qu’ils ne peuvent définitivemet pas compter sur Cole pour ça. Sur Charlie, qu’à moitié.
« Bon. Je me retrouve bourré et con, je crois qu'on peut dire que ma défaite est sans appel. » Toujours sans bouger, elle se permet pourtant de rigoler un peu plus doucement maintenant. Il faut dire qu’elle n’a pas joué franc-jeu, incapable de trouver un secret qu’elle lui gardait. « Tes bras me manquent Charlie. Tu me laisses finir cette danse seul avec le risque que mon équilibre m'abandonne au prochain refrain, c'est donc ça ma punition ? » Elle s’arrête un instant sur son sourire, laissant le sien grandir progressivement à sa vue, avant qu’elle soit bien sûr celle à totalement gommer la distance entre eux pour qu’il puisse reposer ses bras par-dessus ses épaules. Elle ne le laissera pas finir de danser seul, elle ne prendra pas non plus le risque qu’il glisse sur une flaque de bière (sûrement causée par eux) pour qu’ils découvrent l’hôpital de Dublin. “Je veux jamais jamais te perdre.” Jamais jamais, parce qu’il lui manquait déjà à alors qu’elle était à quelques centimètres de lui à simplement le regarder. “Est-ce que je peux dormir avec toi ce soir ?” Elle veut qu’ils collent leurs tristes lits d’une place, elle veut pouvoir sentir sa chaleur et sa présence rassurante, elle veut avoir une raison de râler au petit matin quand elle aura raconté toutes les fois où il lui aura écrasé les cheveux. Elle veut profiter de leur séjour autant que possible, en réalité, plus que jamais consciente qu’il n’est pas éternel et qu’une fois de retour à Brisbane, leur vie reprendra là où ils l’ont arrêtée. Elle est belle, leur vie là-bas, il ne faut pas en douter ; mais elle n’est pas aussi belle qu’à Dublin, pour une période donnée. A leurs côtés, un parfait représentant hurle dans leurs oreilles et tente de vanter les mérites de leur couple dans la langue de ceux qui ont bu la bière de trop. Sa contribution fait rire Charlie, sans qu’elle n’enlève sa douce pression autour des épaules d’Eddie. “T’as pas vraiment perdu, j’ai pas joué dans les règles.” Elle n’a pas joué tout court, en réalité, mais elle tente de se rattraper en déposant un baiser contre sa joue. “Tu sens la bière. Comment est-ce que t’as réussi à t’en mettre jusque là ?” Charlie se moque, se plaint, mais elle est surtout en train de rigoler. “C’est laquelle de toutes tes bagues ton alliance, déjà ? Je veux juger si elle est assez digne pour toi.” Et elle n’hésitera pas à dire qu’elle n’est pas à son goût, bien sûr, comme d’habitude. “On pourrait s’acheter un souvenir cliché. Genre je sais pas, un porte-clé décapsuleur, c’est encore plus symbolique qu’une alliance, non ?” Et surtout, elle sait bien que s’ils avaient l’idée de partager une bague aux couleurs du pays, cela ne passerait pas très bien auprès de sa petite-amie - elle le sait, parce qu’elle aurait été la première à détester l’idée si elle avait été la petite-amie en question. Peu importe, au final. Ils en parleront à tête reposée, quand ils regretteront d’avoir autant bu. “J’ai envie de rester pour toujours, ici, avec toi.” Un peu plus triste, Charlie lui murmure ces mots contre l’oreille. |
| | | | (#)Sam 8 Oct 2022 - 20:18 | |
| ☾ make sure this journey never ends Take me on to the place where one reviews life’s mistery. Steady on down the line, lose every sense of time. I’m blind to see and find how far to go. Everybody got their reason, everybody got their way. We're just catching and releasing, what builds up throughout the day Il n’a aucune envie de se disputer avec Charlie aujourd’hui, ce n'est tout simplement pas au programme et il entend faire tout son possible pour que cette malheureuse confession ne ternisse pas leur voyage jusqu'ici sans nuage. Eddie n'a pas été ivre assez de fois dans sa vie pour connaître sa propension à monter dans les tours quand l'alcool s'en mêle mais il s'en moque, ce n'est pas un soir où ce genre de tensions ont leur place entre eux et si c'était à refaire, il garderait au moins cet aveu pour leur retour histoire de profiter de leur insouciance irlandaise jusqu'au bout. Ce n'est pas sérieux et il le sait, Eddie a attendu un an pour lui parler de ce faux mariage et nul ne peut dire quand cette vérité aurait éclaté si l'abus de bière n'en avait pas fait un meilleur ami beaucoup trop bavard ce soir. Il y a ceux qui montent sur des tables et improvisent un strip-tease lorsque leur sobriété les abandonne et puis il y a les autres, comme Eddie, qui laissent échapper leurs vilains secrets comme s'il suffisait de le faire boire pour lui tirer les vers du nez – ce qui s'avère finalement plus vrai que l'inverse et ce que Charlie choisira peut-être de retenir contre lui, après tout ça. Le vrai mariage n'est en tout cas pas près d'avoir lieu car en plus de ne pas figurer dans l'ordre des choses, Eddie ne voit pas non plus l'intérêt d'officialiser ce qui relève déjà de l'évidence. Il n'a pas besoin de signer quoi que ce soit pour considérer Halston comme sa femme ni de partager avec elle un même nom pour estimer qu'ils forment une famille, ce sont là deux raisons qu'il pourrait facilement brandir pour éluder la question même s'il en existe en réalité beaucoup d'autres, plus ou moins conscientes et assumées. Les enfants sont eux bien d'actualité par contre, du moins un enfant pour commencer car aussi vrai qu'Halston rêve d'une belle et grande famille, Eddie conjugue pour le moment son rôle de père au singulier pour ne pas se faire peur avant l'heure. « T’es vraiment une espèce étrange, Yang. » « Mais tu m’aimes aussi pour ça. » Bien sûr, Charlie le trouverait même terriblement ennuyeux s'il répondait toujours à une logique parfaite et s'il s'avérait éternellement facile à suivre... non ? Il a au moins le mérite d'être surprenant et jamais là où on l'attend, une grande partie de son entourage étant encore à mille lieues de l'imaginer devenir papa à commencer par ses parents. Il ne pourra pas rendre sa mère plus heureuse qu'en lui offrant un petit-enfant et il faudra bien ça pour lui faire avaler l'écart d'âge avec sa compagne, comme renoncer au fabuleux mariage qu'elle a toujours convoité pour son premier né. Cette union n'est pas évoquée au conditionnel pour rien mais Eddie peut déjà dire qu'elle perdrait de son sens si sa meilleure amie ne l'honorait pas de sa présence, en tant qu’éternelle alliée du danseur. « Compte pas sur moi pour revoir ma tenue à la baisse si jamais la mariée se sent dans l’ombre le jour du mariage. » Il ne lui demanderait rien de tel, juste de venir comme elle est puisque c'est au naturel qu'Eddie la préfère et la préférera toujours. « Tu ferais la plus sensationnelle des témoins, je sais déjà que j’adorerais ton discours. » Qu'est-ce qu'il n'adore pas chez Charlie plutôt, autant lui poser la question dans ce sens. « Et j’imagine pas être autre part qu’avec toi le jour de ton mariage. » Sa place est de toute façon à ses côtés, peu importe le jour et l'enjeu. Ils seront inséparables jusque devant l'autel en admettant que l'un d'eux franchisse le pas un jour, il n'y aurait même pas de mariage possible sans Charlie car c'est avec elle qu'Eddie a traversé les grands et moins grands évènements de sa vie. Avec elle, aussi, qu'il se devait d'entreprendre ces innombrables heures de vol de Brisbane jusqu’à Dublin puisqu'elle est la seule à ne l'avoir jamais brusqué vis-à-vis de sa peur, la seule avec laquelle il désirait découvrir ce pays qui maintenant est le leur, en attendant qu'ils ne s'approprient d'autres destinations ensemble.
Le sourire de sa meilleure amie est l'une des choses les plus précieuses qu'il connaisse et chérisse, Eddie ne pouvait pas mieux s'en rendre compte qu'en voyant ce dernier disparaître en même temps que leur douce proximité. Il attend déjà le moment où ses bras retrouveront les siens et où leurs pas se combineront à nouveau, le reste n'ayant plus vraiment d'importance à partir du moment où Charlie se tient loin de lui – à juste quelques centimètres en vérité, mais c'est assurément déjà trop. Alors quand finalement elle lui revient Eddie ne tarde pas à replacer ses mains, renouant avec ce sourire qui l'avait un peu quitté et replongeant aussitôt dans le bleu de ses yeux qu'il préfèrera toujours admirer de très près. Cette danse n'aurait pas pu reprendre sans elle, il n'en aurait pas eu le cœur et n'aurait pas non plus voulu prendre le risque de perdre cet équilibre fébrile sans entrainer Charlie avec lui – sa plus belle preuve d'amitié, à n'en pas douter. « Je veux jamais jamais te perdre. » Ce n'est pas la première fois qu'elle le laisse entendre et il n'aime pas le fait qu'elle puisse encore le percevoir comme une éventualité. Eddie a en fait toujours pensé que l'inverse avait bien plus de chance de se produire puisque c'est lui le grand spécialiste des amitiés perdues, pour autant s'il est une histoire dont il refuse catégoriquement d'entrevoir la fin c'est bien la leur. C'est simple, il ne conçoit pas un monde dans lequel ils ne seraient pas comme les deux doigts de la main et où leurs chemins pourraient se séparer. « Ça tombe bien puisque tu me perdras pas, t'entends ? Je veux même pas que t'en doutes. » il lui assure dans un sourire convaincu et jamais jamais est bien ce que son regard semble ajouter et confirmer. Sa vie il ne l'imagine pas sans Charlie avançant à ses côtés et il aime penser que l'inverse est aussi vrai, qu'ils gravitent depuis bien trop longtemps dans la vie de l'un et de l'autre pour qu'ils puissent un jour se passer de leur présence respective. Eddie ne veut à vrai dire même pas essayer, l'avoir vue quelque peu s'éloigner pendant sa convalescence l'année passée ayant été bien assez compliqué. « Est-ce que je peux dormir avec toi ce soir ? » La demande ne le surprend pas et pour cause, elle aurait totalement pu être la sienne si Eddie avait été le plus rapide à la formuler. Ce n'est pas bizarre, pas plus que ça n'est inapproprié et ce n'est pas comme s'il se souciait des questions qu'une telle situation pourrait susciter, de toute manière. « Ce soir et les suivants même, si tu veux. » Ils partagent la même chambre, à partir de là ils peuvent bien aussi rassembler leurs lits pour qu'ils ne fassent plus qu'un. La vérité c'est qu'Eddie a perdu l'habitude de dormir seul, il n'en a presque pas eu l'occasion depuis un an et ça ne lui manque pour ainsi dire pas. Ils se tiendront chaud avec Charlie, pourront discuter sur l'oreiller jusqu'à pas d'heure et se plaindre le lendemain de leurs courbatures, dont même un danseur professionnel ne sera pas exempté. Et puis la prochaine fois ils n'auront qu'à réserver une chambre avec lit commun, Eddie y songe sans l'ombre d'une arrière-pensée tout en imaginant déjà leur prochain voyage, dont personne ne peut encore dire sous quel drapeau celui-ci verra le jour.
L'intrus collé à eux a lui aussi dépassé son quota de bières pour la soirée mais son intervention ne perturbe pas le danseur dont les yeux ne quittent pas Charlie plus d'une demi seconde, pas même pour demander à l'inconnu d'aller brailler dans d'autres oreilles que les leurs car après tout, lui-même a plus que jamais l'alcool joyeux. « T’as pas vraiment perdu, j’ai pas joué dans les règles. » Le baiser déposé sur sa joue finit d'adoucir ce qui devait encore l'être pendant qu'Eddie ressert doucement la pression de ses mains dans le dos de la jeune policière, qu'il ne veut plus voir lui échapper ce soir. « Tu sens la bière. Comment est-ce que t’as réussi à t’en mettre jusque là ? » « Pour ta gouverne, toi aussi. » Et ce n'est pas un reproche, bien au contraire même s'il pourrait déplorer le fait que la senteur naturelle de Charlie en soit ainsi masquée. Il la retrouvera bien assez vite il le sait, quant à savoir comment ils ont fait leur compte pour se couvrir de bière jusqu'aux joues, c'est un mystère et ça le restera. « C’est laquelle de toutes tes bagues ton alliance, déjà ? Je veux juger si elle est assez digne pour toi. » La question lui arrache un sourire sincère et bientôt Eddie retire l'une de ses mains pour la porter à la vue de Charlie, exposant à nouveau ladite alliance et bien plus fièrement cette fois. « Regarde c’est celle-là. » Il lève le doigt porteur du fameux anneau, à peine plus sobre que les autres puisque c'est Eddie qui l'a choisi. Ce n'est pas le bijou originel qu'Halston et lui s'étaient échangés dans la petite chapelle, qu’il a pris soin de remplacer par un bijou qui lui correspondrait vraiment. « Tu admettras que l’illusion est parfaite, elle pourrait passer pour n’importe quelle bague quand on la voit comme ça. » Et c'est aussi un peu l'effet recherché, leur union purement symbolique n'était pas censée se deviner au premier coup d'œil pour ne pas mettre Halston en mauvaise posture vis-à-vis de son travail, là où leur couple n'a à ce jour toujours aucune existence. « On pourrait s’acheter un souvenir cliché. Genre je sais pas, un porte-clé décapsuleur, c’est encore plus symbolique qu’une alliance, non ? » L'idée à peine glissée éclaire déjà le regard du danseur, il n'y voit certes plus très clair dans ses pensées mais il aurait approuvé la chose même en étant sobre. « Pourquoi pas tiens, comme j’ai raté l’occasion d’en ramener un d’Indonésie. » C'est presque un regret qu'Eddie en garde, ces décapsuleurs que l'on trouvait absolument partout sur le marché de Semarang auraient fait un bien joli cadeau quand il se remet à y penser – ou peut-être que l'alcool influence aussi un peu sa vision des choses. « Maintenant je peux bien te le dire, la forme, c’était un pénis. » Si Charlie ne l'avait pas compris jusque là il n'y a désormais plus le moindre doute et quelque chose lui fait dire qu'ils n'en trouveront pas du même genre en Irlande. Les plus beaux souvenirs qu'ils ramèneront seront de toute façon dans leur tête, et dans ces photos qui garniront bientôt l'album les attendant près du bar. « J’ai envie de rester pour toujours, ici, avec toi. » Sa voix parait bien trop triste pour qu'Eddie n'entreprenne pas aussitôt de la prendre dans ses bras. « Je te promets qu’on reviendra. » il souffle à son tour près de son oreille puis recule légèrement pour replonger dans la clarté de ses yeux. « Et si c’est pas ici alors ce sera ailleurs. La seule chose qui changera pas c’est le fait qu’on sera ensemble. » Peu importe le cadre, peu importe le fait qu'ils soient sobres ou bien ivres et peu importe aussi ce que d'autres pourraient en dire. « Pour toujours. » il répète et affirme, rapprochant son visage pour mieux coller son front au sien avant de poursuivre cette danse qui s'éternisera sûrement le temps de plusieurs chansons encore, et aussi longtemps que ses jambes consentiront à le porter.
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| | | | (#)Mar 11 Oct 2022 - 13:47 | |
| Les esprits s’apaisent aussi rapidement qu’ils sont montés dans les tours, elle promet une présence à un mariage qui n’existe pas et un discours préparé aux oignons par la même occasion. Eddie lui répond avec douceur, comme toujours, et une certaine bienveillance dont elle doute bien souvent pouvoir mériter. Mais peu importe, cela ne l'empêche pas d’accueillir ses paroles avec bonheur, tout en soulignant qu’elle l’aime, oui, bien sûr, même quand il est agaçant. « Ce soir et les suivants même, si tu veux. » Elle sourit comme une enfant à qui on vient d’accéder à la demande, simplement heureuse de pouvoir compter sur sa chaleur près d’elle lorsqu’ils retourneront à leur hôtel. Tout sera un peu différent une fois de retour à Brisbane, alors elle veut profiter autant que possible de ces quelques nuits irlandaises.
L’alliance est retirée du doigt d’Eddie pour que Charlie l’accueille dans sa paume avec délicatesse, en prenant autant soin que possible alors qu’elle connaît l’importance du bijou pour son ami. « Regarde c’est celle-là. » Et elle sourit, tout simplement. Ce n’est pas tant observer la bague qui l’intéresse, mais bien l’attitude d’Eddie à son égard, toute la passion qu’il met pour simplement lui expliquer la situation et le contexte autour de cette alliance noyée au milieu de toutes ses bagues. Parfois, elle se dit qu’elle devrait se contenter de lui en voler quelques unes de temps à autres plutôt que d’en acheter par elle-même ; elle adorerait avoir un peu de lui toujours à ses côtés. « Tu admettras que l’illusion est parfaite, elle pourrait passer pour n’importe quelle bague quand on la voit comme ça. » - “J’admets, j’admets.” Et pour cause, elle a été la première à se faire prendre au jeu, n’y ayant vu que du feu pendant bien longtemps. Maintenant, il y a fort à parier qu’elle observera ses bijoux avec une attention dédoublée.
Finalement, la blonde éclate de rire contre le t-shirt d’Eddie sur lequel elle a laissé sa tête reposer: un décapsuleur penis, voilà qui aurait été d’un mauvais goût devant les enfants mais qui l’aurait terriblement fait rire, à n’en pas douter. Peut-être qu’ils en trouveront un ici, qui sait, et ils diront que c’est un souvenir local si ce dernier est vert - l’illusion serait parfaite. « Je te promets qu’on reviendra. » Il la prend plus délicatement dans ses bras alors que le ton de Charlie vire à nouveau rapidement à la confession, l’affection qu’elle porte à son amie n’étant pourtant plus à prouver depuis bien longtemps. Elle est incommensurable et, surtout, réciproque. Le soutien d’Eddie a toujours été sans faille et nécessaire à sa vie. « Et si c’est pas ici alors ce sera ailleurs. La seule chose qui changera pas c’est le fait qu’on sera ensemble. Pour toujours. » Leurs fronts se posent délicatement l’un contre l’autre, elle replace le bijou autour de son doigt de crainte de le perdre malgré elle. L’idée est approuvée, bien sûr. Tout ce qu’elle désire, c’est une vie dont il fait partie. “Si je bois une bière de plus, je risque de me le faire tatouer. On devrait rentrer.” Elle avoue, mi-honteuse mi-amusée, comme en témoigne son éclat de rire. A nouveau, elle embrasse sa joue avant de faire un pas en arrière, sa main dans la sienne pour ne pas risquer de le perdre à travers la foule. Ils reviendront. Ou plutôt, ils repartiront ; ici ou ailleurs, l’endroit n’a finalement aucune importance tant qu’ils restent ensemble. |
| | | | | | | | (chaddie #4) make sure this journey never ends |
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