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Sans Esmée, le 422, carmody road est plus que calme et tu ne peux t'empêcher de pousser une grimace à chaque fois que tu finis par déverrouiller la porte et retrouver un salon plongé dans la semi-pénombre de la nuit. Si c'était toi qui décidais, tu passerais sûrement toute la journée et toute la nuit au St Vincent, dans la chambre occupée par ton aînée, mais malheureusement, il y a des heures de visites et des règles à respecter et malheureusement, cela implique de la laisser toute seule là-bas et de revenir ici. Sans elle, ce n'est décidément pas un endroit aussi accueillant ou chaleureux qu'avant et avec un long soupir tu finis par y rentrer et par abandonner tes bottes dans l'entrée. Depuis quelques jours, ta routine est la même, allumer la télévision pour avoir du bruit, faire du thé et un sandwich pour ne pas avoir l'estomac vide, prendre une longue douche et essayer de t'endormir. Et comme à chaque fois, le sommeil ne vient pas facilement, tu es rongé par l'inquiétude et des choses encore plus lourdes et néfastes, tes yeux bleutés rivés sur ton téléphone portable qui pourrait de nouveau sonner pour qu'on t'annonce une bonne nouvelle. Tu es en état d'alerte, ce n'est pas le mieux pour dormir et même la proximité de ton chat n'aide même pas.
Au final, tu ne t'endors pas, la fatigue reprend juste le dessus, pour littéralement t'assommer, pour faire taire tes angoisses et c'est comme cela que tu t'endors. Pour te réveiller en sursaut et réaliser que tu as trop dormi, les heures de visites ont commencé depuis quelques heures déjà. Mince, tu files dans la salle de bain rapidement et ta journée commence de nouveau de la même façon, tu te moques bien des responsabilités, de tes élèves et amis que tu as un peu abandonnés, du moment qu'Esmée est au St Vincent, c'est tout ce qui compte. Tu as beaucoup de mal à imaginer le reste, et si son opération est prévue en fin de semaine, ce n'est même pas une source de réconfort. Tu finis par quitter la maison avec un autre pull d'un marron clair trop foncé sur les épaules, l'épaisse laine te cachant du monde et masquant ton jean un peu trop grand et tes bottes qui ont définitivement connues de meilleurs jours. Ton regard bleuté s'attarde un instant sur la porte d'en face, celle des Carter et si tu t'y attardes un peu trop, tu n'y penses pas, tu as un sac sur l'épaule, l'étui de ton violon dans une main, autant y aller. Le trajet est même trop long à tes yeux, tu sais que c'est ton imagination qui te joue des tours mais enfin tu te gares, on te reconnait à l'accueil, une des infirmières t'adresse même un sourire et attendant à un ascenseur, tu entends un bout d'une conversation animée.
"Je te dis que c'est lui, je suis pas aveugle, je sais ce que j'ai vu !" "Ouais, bien sûr, Midas Sterling au St Vincent, c'est juste un mec qui lui ressemble, il te manque trop d'heure de sommeil pour penser correctement."
Ton expression ne change pas, tu voudrais froncer les sourcils, te dire que Midas ne s'est pas déplacé mais il est bien libre de faire ce qu'il veut, tu lui as dit qu'il pouvait et dans un sens, ça te touche qu'il prenne le temps de venir voir Esmée ici. Il a un emploi du temps beaucoup plus rempli que le tient, c'est certain, voilà ce que tu te dis en grimpant dans l'ascenseur et avec un peu plus de légèreté que le premier jour, tu traverses les couloirs du St Vincent pour enfin arriver à la bonne chambre. La porte, comme d'habitude est ouverte, mais tu tapes quand même pour t'annoncer, passant la tête et ton regard se pose automatiquement sur Esmée. Puis sur l'autre musicien. "Hey... je vois que tu as de la compagnie." Que tu lances en guise de bonjour et sans attendre la permission, tu rentres dans la chambre, pour aller occuper l'une des chaises juste à côté du lit d'Esmée et pour t'emparer d'une de ses mains pour la serrer. Une fois que cela est fait, ton regard azur se porte sur la seule personne dans la pièce qui n'a pas le même nom de famille que toi. "Je ne pensais pas que tu allais vraiment passer..." Que tu révèles et c'est Esmée qui te gratifie d'une légère tape sur l'épaule avant de prendre la parole. "Tu as eu tort Nicky, il n'a pas oublié ces manières, ce charmant jeune homme." Charmant ? Tu connais au moins une personne qui ne serait pas d'accord avec elle, que tu penses aussitôt.

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Je déteste les lieux publics, mais je crois que j’attendais mieux de la part d’un endroit qui abrite des patients malades. Je crois que j’attendais plus du corps médical que d’être pris en photo en coin dans l’ascenseur par une jeune infirmière. Bien sûr, elle ne pense pas mal faire : qu’est ce que cela représente une photo, après tout ? A son échelle à elle, elle n’est même pas irrespectueuse, elle s’imagine que cela ne m’atteindra pas et c’est vrai, pris à part, cet événement n’a pas grande importance. Sauf qu’elle n’imagine même pas combien de personnes avant elle ont ainsi envahi mon intimité, et juste aujourd’hui. Elle pouffe, l’innocente. Ses doigts glissent sur son téléphone alors qu’elle envoie certainement le cliché à toutes ses amies. Moi, ma mâchoire se contracte et je quitte l’ascenseur pour terminer à pied, en empruntant l'escalier, les deux derniers étages que j’ai à gravir pour atteindre le numéro de chambre donné par la jeune réceptionniste. En jouant des coudes en bas, dans la petite boutique de l’hôpital, j’ai réussi à mettre la main sur une boîte de chocolat et, si c’est terriblement impersonnel, j’espère qu’Esmée.

Je n’ai pas envoyé de message à Nicky. J’ai parié sur le fait que c’est un petit fils aimant qui rendra forcément visite à sa grand-mère dans la journée et, surtout, c’est moins pour lui que pour cette dernière que je suis là. Je ne connais qu’à peine cette vieille dame. Mais elle m’a ouvert les portes de sa maison alors que j’avais besoin d’un endroit où échouer, et elle m’a traité avec respect, comme un petit fils. Encore aujourd’hui, son sourire s’illumine alors qu’elle réalise qu’elle a de la visite. « Esmée, bonjour. Je vois que vous êtes déjà bien gâtée. » Ma boîte de chocolat fait pâle figure à côté des autres présents qui trônent sur sa table de nuit. « Mais je vous ai quand même amené ça. J’ai pris du chocolat noir, évidemment, je me dis que vous appréciez forcément les bonnes choses. » De toute façon, c’est certainement Nicky qui va dévorer le paquet entier. « Vous avez bonne mine. Nicky en fait tout le temps des tonnes. » Elle a l’air épuisée et affaiblie, surtout, mais je mens tout de même avec un sourire de charmeur sur les lèvres. Elle rit, elle attrape mon avant-bras et je m’installe à ses côtés.

« Hey... je vois que tu as de la compagnie. » Je me retourne et, alors que j’aperçois Nicholas, je me redresse pour le saluer. Pudique, j’enroule mes doigts autour de son avant-bras pour lui montrer que je le soutiens. « Je ne pensais pas que tu allais vraiment passer... » - « Ne dit pas de bêtises. Entre Esmée et moi, c’est une grande histoire maintenant. » J’adresse un clin d’oeil à la vieille dame, avant de me retourner vers mon ami et de m’asseoir. « Tu as eu tort Nicky, il n'a pas oublié ces manières, ce charmant jeune homme. » Je passe une main dans mes cheveux et les dépose finalement à plat sur les accoudoirs du fauteuil d’hôpital. « C’est normal Nicky. J’espère que je chamboule pas ton organisation. » Que d’autres proches ne sont pas attendus aujourd’hui. Mal à l’aise, je passe une nouvelle fois ma main dans mes cheveux, avant de demander. « Jo Carter, hein ? Vous vous connaissez ? » Ce n’est pas parce que je n’ai pas répondu à son message que j’ai oublié. L’information n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd et comme à chaque fois qu’il s’agit d’elle, j’y ai porté une attention toute particulière.

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Voir Midas ici n'est pas quelque chose d'anodin, surtout pas quand tu sais qu'il a été reconnu et qu'il n'est pas forcément fan de ce genre de petites attentions. Cela empiète sur sa vie privée, plus que cela, ça prend le pas sur tout et tu sais que si tu étais à sa place, ta tête aurait explosé depuis longtemps. Le peu d'interaction que tu as eu avec la presse à scandale parce que tu gravites dans son orbite à lui justement, t'ont suffi et tu n’as pas envie que cela devienne quelque chose de régulier ou de quotidien. Pourtant, tu te vois mal chasser l'autre musicien de ta vie ou lui interdire l'accès à Esmée... sans problème, tu peux sentir un léger malaise émaner de lui, tu sais vraiment où regarder et vous avez presque les mêmes mécanismes de défense, presque, et tu viens aussitôt à sa rescousse. Surtout quand tu sens Esmée te serrer la main et que tu sais déjà qu'elle fronce les sourcils, tu n'as même pas besoin de la regarder pour t'en assurer, ton regard bleuté reste posé sur Midas et avec un maigre sourire, tu reprends la parole. "Non, ne t'inquiète pas, tu ne chamboules rien du tout, je te l'ai dit que tu pouvais passer, ce n'était pas des paroles en l'air."
Il s'est passé quelque chose, être à l'hôpital à l'âge d'Esmée, ce n'est pas quelque chose qu'il faut prendre à la légère, c'est une réalité qu'il t'a fallu regarder en face, malheureusement, avec le plus lourd des nœuds dans l'estomac et le cœur battant... alors vraiment, savoir que d'autres personnes que toi et votre petite famille très fermée et privée ont besoin de s'assurer par elles-mêmes qu'elle va bien, cela te met du baume au cœur, véritablement. Midas entre dans le vif du sujet avec sa dernière question et Esmée répond à ta place, donnant une explication toute simple. "Les Carter sont nos voisins, et c'est Jo que je dois remercier d'ailleurs, on a pu m'administrer des bons soins grâce à elle." Tu hoches la tête, cette soirée-là encore en tête, pas quelque chose que tu vas partager avec qui que ce soit, non, cela ne concerne que la brune et toi d'ailleurs. Jo est dans ta vie, c'est un fait, c'est une vérité et une fondation solide et tu n'as même pas envie de prétendre que c'est le contraire. "Et puis elle m'a apporté mes fleurs préférées aussi." Esmée continue sur sa lancée et tu as un autre sourire pour elle, fixant les fleurs en question, c'est une attention toute particulière.
Tu es tiré de tes pensées par l'arrivée d'une autre personne dans la pièce, une infirmière au visage plus que familier. "Alors comme ça vous avez encore de la visite ! Messieurs il faut m'excuser, c'est le moment du check up." Tu te lèves automatiquement, comme si on avait besoin de ton aide, mais ce n'est pas le cas, avec beaucoup de facilité, Esmée est mise sur un fauteuil roulant et elle vous adresse un petit signe de la main, avant de quitter la pièce avec l'infirmière. Le silence retombe et tu tournes de nouveau vers Midas, assis de l'autre côté du lit. "Tu as ta réponse pour Jo je suppose..." Tu dis cela sur un ton un peu las, parce qu'avec le recul, qu'avec Esmée ici, cela te parait un peu ridicule et sans aucune importance en réalité. "Désolé... je ne sais pas pourquoi je m'excuse, enfin si, mais je ne veux pas que les choses deviennent bizarres entre nous." Tu marmonnes cela du mieux que tu peux, ayant trouvé un peu plus de courage que d'habitude visiblement. "C'est mon amie, tu l'es aussi."

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« Non, ne t'inquiète pas, tu ne chamboules rien du tout, je te l'ai dit que tu pouvais passer, ce n'était pas des paroles en l'air. » Je hoche la tête et j’adresse un sourire à mon ami, avant de joindre mes mains sur mes genoux. Je suppose que je n’aurais pas dû commencer avec le sujet Joséphine Carter. Je me doute qu’il y a mieux à faire dans ce genre de circonstances, mais je ne veux pas demander à Nicky comment il se sent en la présence de sa grand-mère d’une part et, d’autres, la question me trotte dans la tête depuis que j’ai reçu son message la matin-même.

Avant qu’il n’ait le temps de prononcer la moindre phrase, Esmée m’éclaire. Elle me précise qu’ils sont voisins et moi, la seule chose à laquelle je pense, c’est que le soir où je me suis réfugié chez mon ami et sans grand-mère, je n’étais qu’à quelques mètres seulement de la brune alors que nous ne nous étions pas parlés depuis des mois. Nous ne l’avons toujours pas fait, pas autrement qu’à travers quelques messages échangés sans trop savoir ce que l’autre attend désormais. L’arrivée de l’infirmière dans la pièce est bienvenue : elle m’évite de me couvrir de ridicule et me permet de passer outre ma surprise pour retrouver un air naturel et détendu.

Nicky a l’air aussi gêné que moi. A-t-il lu la presse people de l’époque ? Sait-il qu’à l’époque, on nous prêtait une liaison, à la jeune femme et moi ? Dans les faits, nous n’avons jamais réchauffé le lit de l’autre. Il y a bien eu un baiser, la veille de la finale, mais j’ai réussi à me convaincre qu’il voulait plus dire bonne chance pour demain qu’autre chose. « Tu as ta réponse pour Jo je suppose… » Je relève les yeux vers lui, les mains toujours nouées, habité par l’embarras. « Désolé... je ne sais pas pourquoi je m'excuse, enfin si, mais je ne veux pas que les choses deviennent bizarres entre nous. C'est mon amie, tu l'es aussi. » - « T’as pas à être désolé. » J’esquisse un sourire convaincant, avant de me redresser dans mon fauteuil. « C’est toujours étrange d’entendre parler d’anciens candidats. J’ai l’impression que c’était une autre époque, l’émission. » Pour détourner le sujet, j’essaye de minimiser. Je mets Jo dans le même panier que des gens qui ne lui sont jamais arrivés à la cheville et qui n’y arriveront jamais. « On se connait pas si bien elle et moi. Certainement pas aussi bien que la presse l’a laissé entendre pendant l’émission. T’as pas à t’en faire. » Malgré tout, l’air innocent, je rajoute. « Je me demande ce qu’elle devient. » Mon intérêt est réel et ma curiosité est loin d’être feinte : j’ai beau suivre la jeune femme sur les réseaux sociaux, j’ignore tout de ce qu’elle est devenue, ce qui l’habite et des ambitions qu’elle nourrit à présent.

« Je suis trop con. Je t’ai même pas demandé comment tu allais avec tout ça. » J’ignore ce dont souffre réellement Esmée. « Tu m’as dit que c’était rien de grave, ils la gardent jusqu’à quand ? » A son âge, sans doute doit-il être compliqué d’être ailleurs que chez elle, dans un environnement qui ne lui est pas familier.

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Quand Esmée part pour ses examens, ce n’est plus que vous deux dans la pièce. Et tu manques cruellement d’expérience en ce qui concerne les relations avec les autres, mais l’atmosphère est légèrement tendue, même toi tu peux le sentir. Ce qui ironique quand on sait que Jo n’est même pas avec vous dans la pièce, elle, elle aurait su briser la glace et tu peux presque l'entendre dire à Midas que ce ne sont pas ses affaires dans le fond et qu’il ferait mieux de se soucier de lui et de sa notoriété. Tu ne possèdes pas son talent pour les piques et tu penses surtout que Midas n’en mérite pas, il doit s’imaginer des choses qui n’existent pas et si ce n’était pas pour sa carrière à lui, tu n’en aurais rien su. Après tout, c’est Jo qui t’a rappelé à plusieurs reprises qu’elle était passée sur le petit écran et qu’il y avait eu quelque chose. "Je m’en faisais pas..." Que tu soutiens dans un murmure, parce que c’est la vérité et que Jo est dans ta vie depuis quelques années maintenant. Même Ava, oui, la brune et sa grand-mère font partie intégrante de ton quotidien et tu sais que cela ne va pas changer ou même s’effacer d’un claquement de doigts à cause de cette discussion avec Midas, pas du tout.
Tu hausses les épaules, vous ne devriez sans doute arrêter de parler d’elle quand elle n’est pas là, vraiment, cela commence un peu à devenir malsain et tu conclus le débat avec un simple. "Et elle va bien, mais tu devrais plutôt lui poser la question toi-même je suppose." Parce que tu ne vas définitivement pas jouer les intermédiaires entre eux, ce n’est pas ton rôle déjà et ensuite cela te mettrait drôlement mal à l’aise. Elle mérite mieux que cela Jo, et si l’autre musicien veut des nouvelles ou même se faire une place dans la vie de la brune tout simplement, il va devoir le faire par ses propres moyens, ni plus, ni moins. Tu es surpris par sa dernière remarque et tu te retrouves silencieux, à le fixer sans savoir quoi dire, parce qu’il ne te demande comment tu vas. Et franchement ? C’est une question à laquelle tu essayes de ne pas répondre depuis des jours, parce qu’on s’en fiche de savoir comment tu vas, parce que ce n’est pas toi qui a dû être admis ici en urgence et ce n’est pas toi qui ne peut pas rentrer tous les soirs... Mais tu comprends qu’on s’inquiète pour toi, il ne faut pas passer beaucoup de temps avec toi pour comprendre que c’est Esmée ton point d’ancrage.
"Ce n’est pas moi le patient." Tu dis cela lentement avant de te reprendre, bougeant légèrement sur ta chaise et éclairant un peu plus la lanterne de Midas. "Elle a fait une très mauvaise chute et ça n’a fait qu’aggraver les problèmes qu’elle avait déjà à la hanche. Il la garde jusqu’à son opération et un peu d’observation après, donc ça peut être jusqu’en début septembre ou la mi-septembre en fonction de sa rémission." Tu répètes les mots du médecin, sachant que Midas gardera toutes ces informations pour lui dans tous les cas et, chose que tu avais déjà décidé il y a des lunes de cela, tu lui fais confiance. "Le point positif c’est que c’est une opération qu’ils ont l’habitude de faire." Tu dis cela avec un ton qui se veut assuré, plus pour toi que pour lui d’ailleurs. "Ce qui ne veut pas dire que je m’inquiète moins mais... Esmée ne se laisse pas abattre donc." Donc tu n’as aucune raison de le faire non plus. "Je suis sûr qu’elle t’a dit de ne pas trop y penser aussi, non ?"

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« Et elle va bien, mais tu devrais plutôt lui poser la question toi-même je suppose. » Nicky me renvoie dans mes buts et il a bien raison de traiter la chose avec si peu de délicatesse. Moi-même, je suis gêné puisque je n’imaginais pas que la conversation prendrait un tel tournant. Qu’a pu dire Jo à mon ami lorsqu’elle l’a mis au courant de notre histoire puisqu’il se sente obligé de me prévenir par message, puis d’affirmer sans que je n’ai dit grand chose qu’il nous apprécie tous les deux ? Je l’ai senti sur la défensive alors que rien dans mon attitude ne nécessitait qu’il mette les points sur les i à peine le sujet entamé. Est-ce parce que Jo lui a fait comprendre que notre relation était compliquée ? L’est-elle réellement ? Il y a six ans, nous nous sommes embrassés sans jamais nous avouer que cela pouvait vouloir dire plus que ça. Depuis, nous avons perdu contact et je ne pense pas que nos retrouvailles inopinées de l’an dernier puissent être considérées comme dignes de s’attarder dessus. Si je me pose la question, ce n’est pas pour taper sur les doigts de la brune et lui reprocher d’avoir trop parlé, mais bien parce que je suis avide de savoir comment elle me voit aujourd’hui, et comment elle me voyait à l’époque. En véritable handicapé sentimental, je n’ait jamais osé avoir ce genre de discussion avec elle pendant toute la durée de l’émission. Après ça, je l’ai regretté sans pour autant prendre mon courage à deux mains pour chercher à entrer en contact avec elle. « Ouais, à l’occas. » Je gratte l’arrière de ma tête avant de changer de sujet. Vite.

« Ce n’est pas moi le patient. » - « T’as le droit d’être épuisé malgré tout. Ou d’avoir l’impression d’être dépassé. » Moi, je trouve que ses traits sont tirés. Suis-je le premier à lui demander de nouvelles de lui, et pas uniquement de sa grand-mère. L’AVC de ma tante l’an dernier a touché toute la famille, mes cousins autant que son mari. « Elle a fait une très mauvaise chute et ça n’a fait qu’aggraver les problèmes qu’elle avait déjà à la hanche. Il la garde jusqu’à son opération et un peu d’observation après, donc ça peut être jusqu’en début septembre ou la mi-septembre en fonction de sa rémission. » - « Ils ont l’air de bien s’occuper d’elle. Quand je suis arrivé, elle était occupée à donner des ordres à une infirmière. » J’ai esquissé un sourire et me suis bien gardé d’ouvrir la bouche pour dire quoi que ce soit. « Le point positif c’est que c’est une opération qu’ils ont l’habitude de faire. » Je hoche la tête, compréhensif. Mes parents sont encore jeunes, mais l’accident vasculaire cérébral de Margaret Taylor nous a rappelé à tous qu’ils ne sont pas éternels. Je me demande s’il est inquiet, sous son air tranquille. « Ce qui ne veut pas dire que je m’inquiète moins mais... Esmée ne se laisse pas abattre donc. » - « Elle a dû en voir d’autres. » Parfois, on oublie que nos aînés ont bien plus vécu que nous. « Je suis sûr qu’elle t’a dit de ne pas trop y penser aussi, non ? » - « Elle m’a demandé quand est-ce que je revenais chez vous pour goûter ses Lamingtons. Je pense qu’elle veut inquiéter personne. » Mais je ne me risque pas à l’affirmer : je connaîs à peine la grand-mère de Nicky. « D’après elle, elle n'avait pas eu autant de visites que cette semaine depuis des années. » Et si elle a fait ce constat avec humour, je le trouve malgré tout plutôt triste. « Elle avait l’air plus préoccupé pour toi que pour elle. » Elle a déploré qu’il passe ses journées à l’hôpital plutôt qu’ailleurs.

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Au moins, Midas a raison sur un point, elle a bien vécu Esmée. Que ce soit avant sa chute, avant que tu ne rentres dans sa vie de façon permanente ou même avant ta naissance, elle a eu toute une vie remplie de hauts et de bas, que ce soit seule ou même accompagnée. Et tu le sais mieux que personne, tu as entendu les récits, tu as vu les photos et tu sais que ta grand-mère a toujours été une personne engagée, toujours là pour défendre la veuve et l'orphelin. Participant à de nombreuses manifestations, se mettant en colère quand elle devait se mettre en colère et en prêtant sa voix à ceux qui en avaient le plus besoin. Dans le fond, vous avez des personnalités diamétralement opposées mais si Esmee l'a toujours fait remarquer avec un sourire aux lèvres, elle ne te l'a jamais reproché et jamais utilisé contre toi. Tu n'as vraiment pas envie de sauver le monde, tu as toujours le sentiment latent d'embêter beaucoup les autres ou même de prendre un peu trop de place. Alors à tes yeux, la routine est nécessaire et même importante et venir ici tous les jours n'est vraiment pas quelque chose d'anodin.
"Oui, elle veut juste retourner chez nous et dans la cuisine comme si de rien était et comme si rien ne s'était passé mais... ça ne fonctionne pas comme cela." Malheureusement pas, et tu es le premier à lui rappeler qu'il y aura des changements à faire dans votre maison et qu'il lui faudra suivre les conseils du médecin à la lettre. Et ne pas penser que ce sont simplement des conseils qui sont faits pour l'embêter elle. Mais c'est plus fort que toi, tu sourires un peu aux mots de Midas et tu ne comprends vraiment pas ce que tu pourrais gagner à te plaindre. Ou à lui dire que non, tu es incapable de vraiment trouver le sommeil seul dans votre maison. Que le moindre bruit au 422 Carmody Road est devenu une source d'inquiétudes parce que tu sais que tu es seul. Et peut-être que tu as refusé l'aide de beaucoup, préférant gérer de front et seul, informant simplement tes élèves qu'il n'y aurait pas de cours de piano avant un bon moment et tes quelques amis des grandes lignes de la situation... qu'est-ce que tu y gagnerais à dire tout ceci à voix haute ?
"Je sais ce que tu essayes de faire Midas." Tu dis cela sur un ton fatigué, ton regard azur posé sur lui, tu n'es pas vraiment en colère, tu comprends pourquoi il fait des efforts et te tend la main mais ironiquement, tu n'as pas envie de la saisir cette main tendue. "Mais... si tu étais à ma place, si la personne la plus importante de ta vie était dans un lit d'hôpital, est-ce que tu ne mettrais pas tout en pause, justement ?" La fatigue a disparu, ta voix est descendue de quelques octaves et tu dis cela avec tout le sérieux du monde. Tu détestes poser la question en réalité, tu es en train de vivre le scénario que tu veux qu'il imagine et ça n'a rien de facile ou même de supportable en réalité. Tu tiens encore debout grâce à un fil très fin, qui pourrait te lâcher à n'importe quel moment, c'est ça la réalité des choses et ton quotidien. "On verra comment ça se passe après son opération et après qu'on la laisse sortir et revenir à la maison."
Oui, quand tout redeviendra un peu plus normal, un peu plus supportable. "Quand Esmée ira mieux je serai le premier à faire des efforts, je sortirais faire la fête... je te suivrais même dans les studios pour enregistrer tout ce que tu veux." Est-ce une promesse ? Tu n'en sais rien, tu sais bien que l'autre musicien n'est pas là pour cela et tu trouves même un peu cynique de le dire à voix haute, cependant cela est dit, aucune possibilité de retourner en arrière. "Mais en attendant ce moment, désolé de le dire mais je me moque un peu du reste." Que tu marmonnes en haussant les épaules.

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« Oui, elle veut juste retourner chez nous et dans la cuisine comme si de rien était et comme si rien ne s'était passé mais... ça ne fonctionne pas comme cela. » Après une opération à la hanche, il va sans dire que la grand-mère du jeune homme sera limitée dans ses mouvements. Peut-être aura-t-elle besoin d’une aide constante à la maison, et je me demande si Nicky envisage déjà d’être cette personne, de se couper en quatre pour ne pas laisser sa grand-mère aux mains d’une infirmière ou d’une aide soignante. « J’y connais pas grand chose en rééducation, mais si t’as besoin d’aide pour faire du bricolage dans la maison… » Pour adapter le mobilier aux besoins d’une personne temporairement en fauteuil ou bien à la mobilité réduite. « Je suis ton homme. Je bricolais pas mal avec mon père quand j’étais adolescent. » Ma déclaration est surprenante, j’en suis conscient. Difficile d’imaginer une superstar en train de faire du bricolage à la campagne. Pourtant, c’est en partie à ça que ressemble mon adolescence. Et je crois que depuis que mes rapports avec mes parents et surtout mon père se sont tendus, c’est ce genre de moments qui me manquent.

« Je sais ce que tu essayes de faire Midas. » En signe d’innocence, je lève les deux mains en l’air. « Mais... si tu étais à ma place, si la personne la plus importante de ta vie était dans un lit d'hôpital, est-ce que tu ne mettrais pas tout en pause, justement ? » Bien sûr que si. J’héberge ma petite sœur sous mon toit depuis plus d’un mois et je garde son secret justement parce que pour les miens, je suis capable de me plier en quatre. « Bien sûr que si. Ce que je suis en train de te dire, c’est que tu dois pas t’oublier toi dans le processus. » C’est certes plus facile à dire qu’à faire, mais quel genre d’ami je serais si je ne pensais pas à lui donner ce conseil ? Je crois qu’à sa place, j’aimerais qu’on me dise que j’ai le droit de prendre le temps de me demander comment je me sens. « On verra comment ça se passe après son opération et après qu'on la laisse sortir et revenir à la maison. » - « Bien sûr, c’est évident. Elle va avoir besoin d’une aide à domicile, tu crois ? » Les médecins lui ont-ils déjà donné toutes les informations ?

« Quand Esmée ira mieux je serai le premier à faire des efforts, je sortirais faire la fête... Je te suivrais même dans les studios pour enregistrer tout ce que tu veux. » Je fronce les sourcils, pas sûr d’aimer ce que j’entends. Que croit-il Nicky, que je lui conseille de penser à lui par pur égoïsme ? Que tout ce qui m’intéresse, c’est de retrouver l'aide créative qu’il m’apporte pendant ma période de page blanche ? Elle dure depuis des mois, plus d’un an à vrai dire, je n’ai pas attendu après lui pour m’habituer à la situation et m’armer de patience. « Mais en attendant ce moment, désolé de le dire mais je me moque un peu du reste. » - « Je vais me rappeler que t’es épuisé et que tu te fais du souci et que, par conséquent, tu penses pas forcément ce que tu dis. Mais j’ai quand même bien l’impression que tu penses que je te mets la pression pour venir au studio me filer un coup de main. » Je ne suis pas en colère, c’est la déception qui s’invite dans mon cœur et transparaît sur mon visage. Je n’ai rien d’un égoïste. « Je sais me débrouiller tout seul. » C’est un comble : je suis l’artiste à succès, la superstar, et c’est à moi de rappeler que j’ai une carrière qui ne souffrira pas de l’absence d’un inconnu du grand public dans ma vie. « Si je te dis ça, c’est parce que je me fais du souci pour toi. » Plus que pour Esmée qui a l’air de prendre la chose avec bien plus de flegme. Ne dit-on pas que les proches sont toujours ceux qui s’inquiètent le plus ? Davantage que la personne concernée ?

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Est-ce que tu as toujours été aussi susceptible et à vif ? Tu répondrais certainement non si tu avais dormi un peu plus la nuit précédente, que tu n'étais pas dans un endroit que tu détestes et si tu avais l'assurance qu'Esmée va bien. D'habitude, et facilement en plus, tu laisses absolument tout te glisser dessus et tu ne réponds par un haussement de tes épaules ou en allant faire autre chose quand on te critique toi et tes choix de vie. Et il y en a eu des critiques au fil des années, que ce soit sur tes choix vestimentaires, apparemment tu n'es vraiment pas doué pour trouver des vêtements à ta taille, sur le style de musique que tu joues ou même sur ta carrière, et cela ne t'a jamais atteint. Pas parce que tu es fait d'une épaisse carapace et que tu sais garder la tête haute, mais bien parce que tu détestes les conflits, que tu ne hausses jamais le ton car tu sais que cela va t'attirer des ennuis et que passer inaperçu est sûrement ce que tu fais de mieux. Donc non vraiment, répondre de la sorte ne te ressemble pas vraiment et tu te retrouves à hocher la tête aux mots de Midas, ajoutant un :  "Je pense oui, j'y ai songé, je ne peux pas être là en permanence et je ne suis pas un professionnel donc..."
Donc cela va être une dépense de plus à prévoir. Ce n'est certainement pas ce que tu prévoyais de faire avec l'argent économiser, il y a toujours des réparations à faire dans votre maison, mais, sans aucune équivoque, Esmée passe et passera toujours en premier. "Ce serait toujours que mieux de la condamner à une maison de retraite." Ce que tu ne feras jamais et même si tu n'as pas les compétences et même si tu dois mettre ta propre vie de côté pour t'occuper d'Esmée. Ce n'est pas juste ta grand-mère, c'est littéralement la personne qui t'a sauvé la vie, la femme qui t'a élevé et cela compte bien pour quelque chose à tes yeux. Tellement que tu es un peu trop brusque avec Midas, et tes mots sont mal interprétés, plus que mals même. Tu sais bien qu'il ne cherche pas à tirer quoi que ce soit de cette amitié, bien sûr que oui, tu le sais, tu le vois. Tu hoches la tête et te forces à prendre une longue inspiration et marmonnes :  "Okay, désolé..." Les excuses sont peut-être dites à voix basse mais elles sont plus que sincères.
C'est normal qu'il te dise de t'occuper de toi et de ne pas t'oublier, tu le sais, c'est juste tellement impossible à considérer maintenant et dans ton esprit, cela équivaut à abandonner Esmée. Bien entendu, l'autre homme ne l'a pas dit comme cela, tu le sais. "Ce n’était pas ce que je voulais dire, ni même... Passer pour un ingrat fini, je sais que tu n'es pas là pour me demander quoi que ce soit, c'est la fatigue." Et le fait que tu réfléchis un peu plus en temps normal, tu ne te serais jamais permis de tels mots dans des circonstances plus que banales et ennuyeuses à souhait, oui, tu veux retrouver ton quotidien fait de partitions, de pâtisseries qui sortent du four et des vieux programmes télévisés qu'Esmée connait par cœur qui passent encore sur le petit écran en plein milieu de l'après-midi, c'est tout ce que tu veux.
"Bref, ce n’est pas une bonne période pour qui que ce soit chez les Hurley." Tu dis cela pour encore t'excuser et préciser que Midas n'a absolument rien à se reprocher. Non, c'est tout le contraire, il est là, c'est ça qui est le plus important et qui compte. "J'ai clairement des progrès à faire dans la catégorie ami, je me débrouille mieux que ça, je le jure." Beaucoup mieux et sans absolument accro, aucun doute à tes yeux. "Parlons d'autre chose que de ma grand-mère ou de musique, ouais je sais, une première pour moi." Les deux sujets sont visiblement sensibles et tu ne veux pas que Midas regrette sa visite aussi, surtout quand il a été reconnu et qu'il ne suffit que de quelques rumeurs pour qu'on se demande ce qu'il fabrique dans un hôpital, tu le sais.
"T'as déjà mangé ? La cafet’ du St Vincent est plutôt potable." Que tu proposes, pour à moitié te faire pardonner et vous faire dériver sur un sujet beaucoup plus léger.

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Midas Sterling & @Nicholas Hurley

Nicky ne rebondit pas sur ma proposition, mais je ne m’en formalise pas. Peut-être a-t-il jugé qu’elle n’était pas sérieuse quand, pourtant, je n’ai pas proposé par politesse ou souci des convenances. Je l’ai fait parce que cela m’aurait sincèrement fait plaisir de pouvoir les aider d’une façon ou d’une autre mais je ne me formalise pas qu’il ne saisisse pas la perche que je lui tends : je ne fais pas partie des ces gens qui proposent de l’aide et attendent quelque chose en retour. Ce qui semble le travailler, c’est qui prendra soin de sa grand-mère lorsqu’elle quittera l’hôpital et c’est tout à fait normal. « Je pense oui, j'y ai songé, je ne peux pas être là en permanence et je ne suis pas un professionnel donc…  » - « Si tu trouves quelqu’un qui lui plaît, je suis sûr que ça se passera bien. » Esmée a l’air d’avoir un sacré caractère et elle n’a pas sa langue dans sa poche. Je suis certaine qu’elle prendra plaisir à prétendre tyranniser un jeune “bleu” tout en lui préparant malgré tout des cookies pour le remplumer. « Ce serait toujours mieux que de la condamner à une maison de retraite. » - « Y’a pleins de solutions avant la maison de retraite, ne t’inquiète pas pour ça. » Il est prêt à s’occuper d’elle et à l’aider autant qu’elle en aura besoin : il n’y a aucun monde où il serait obligé de la placer dans un de ces mouroirs hors de prix.

Bien sûr, Nicky a mal au cœur et je sais qu’il ne pense pas tout ce qu’il dit. Seulement, je ne peux m’empêcher de lui rappeler que je n’attends rien de lui. Le fait de l’avoir croisé ici est même un heureux hasard : j’étais venu voir la vieille dame pour m’assurer qu’elle allait bien et remontait la pente. Du reste, de nous deux, je suis la superstar. Je crois pouvoir affirmer sans faire preuve d'orgueil ou de prétention que ma carrière peut se passer de lui et que je n’ai nullement l’intention de lui mettre le couteau sous la gorge pour qu’il retrouve le chemin des studios. « Okay, désolé... » Je secoue la tête pour lui dire qu’il n’y a pas de mal. « Ce n’était pas ce que je voulais dire, ni même... Passer pour un ingrat fini, je sais que tu n'es pas là pour me demander quoi que ce soit, c'est la fatigue. » - « Je sais. Et tu devrais rentrer pour te reposer. » Sa grand-mère est bien accompagnée, ici, et il a déjà rempli son rôle de petit-fils bien plus que quiconque n’est en mesure de l’attendre de lui. « Bref, ce n’est pas une bonne période pour qui que ce soit chez les Hurley. » - « D’ici quelques semaines, elle rentrera à la maison et tout rentrera dans l’ordre. » Et ce même s’ils doivent s’adapter à la nouvelle condition physique d’Esmée. « J'ai clairement des progrès à faire dans la catégorie ami, je me débrouille mieux que ça, je le jure. Parlons d'autre chose que de ma grand-mère ou de musique, ouais je sais, une première pour moi. » - « Arrête de t’excuser Nicky. Tu me les as déjà présentées et je te crois et les accepte. » Je ne suis de toute façon pas un garçon rancunier. Mes parents nous ont appris que lorsqu’on nous frappe, il faut tendre l’autre joue et, bien que je le déplore parfois, j’applique ce précepte avec un peu trop d’application. « T'as déjà mangé ? La cafet’ du St Vincent est plutôt potable. » - « J’aurais préféré t’inviter ailleurs pour te requinquer, mais la cafet’ c’est parfait. » Je me redresse, avant de lui emboîter le pas dans les couloirs. « Marche devant, je vais remonter ma capuche. » Je déteste ça, le fait de ne pas être tranquille même dans les couloirs d’un hôpital. Dans la salle à manger, je m’installe volontairement sur la place face au mur et dos à la salle.

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"Oui, plein de solutions." Que tu dis à la suite des mots de Midas et cela te conforte véritablement en réalité. Si tu étais vraiment aux pieds du mur concernant Esmée, tu ne serais pas en train d'échanger avec l'autre musicien comme si de rien était. Tu as posé tes questions aux médecins, on t'a assuré et même répété qu'il s'agissait d'une opération de routine, qu'elle se remettrait et que sa vie en elle-même n'était pas en danger. Malheureusement, vu l'âge avancé d'Esmée, n'importe quelle complication peut avoir des allures de montagne à surmonter maintenant que tu y songes et tu ne peux pas juste le prendre à la légère. Tu sais également que tu as de la chance, beaucoup de personnes de ton âge n'ont pas de grands-parents en vie, qui peuvent veiller sur eux et dont ils partagent le quotidien. Oui, ça, tu en as parfaitement conscience, et être au St Vincent depuis des semaines, c'est une piqure de rappel dont tu n'as pas réellement besoin. Tu as hâte que la page se tourne, vraiment. "Hmm, je vais être franc, je n'ai pas fini de m'excuser que ce soit aujourd'hui ou lors de nos prochaines conversations." Que tu avoues à Midas, te connaissant assez pour savoir qu'il y a une part de vérité derrière ces mots-là, tu ne le fais pas exprès et tu pourrais probablement écrire des chapitres entiers sur la culpabilité qui te pèse en permanence sur les épaules, culpabilité qui n'a fait que décupler depuis l'accident d'Esmée maintenant que tu y penses. Mais, tu es bien debout à présent et tu hausses les épaules, parce que Midas n'a pas besoin de t'inviter dans un restaurant avec des tas d'étoiles pour te remonter le moral, il est là, c'est vraiment cela le plus important au final, le reste ? Ce n'est que du vent. "Oh, oui, je n'y avais pas pensé, désolé." Ah, elles sont là les excuses quand tu le vois rabattre sa capuche sur sa tête, pour passer inaperçu, pour ne pas qu'on reconnaisse Midas Sterling au milieu d’un hôpital. Tu jettes même un coup d'œil dans le couloir avant de sortir de la chambre, il n'y a que du personnel hospitalier, qui sont trop occupés pour faire attention à vous et le chemin vers l'ascenseur est plutôt court. Tu ouvres la marche et Midas t'emboite le pas.
"Je sais qu'on t'a reconnu et... merci, vraiment, tu es là pour Esmée, certainement pas pour qu'on te demande un autographe ou que des rumeurs commencent à courir sur ton sujet." Ce qui est une pression que tu ne pourrais absolument pas supporter, partager sa musique et sa passion avec les autres ? Okay, c'est quelque chose que tu peux faire, que tu peux contrôler d'une certaine façon, et à tes yeux, c'est déjà personnel, en demander plus c'est... c'est être totalement égoïste en fait, tu n'as pas d'autres façons de le définir en réalité. "Je ne sais pas comment tu fais d'ailleurs, je me suis fait suivre une ou deux fois depuis... bref, ça m'a suffi comme mauvaise expérience, je ne pourrais pas gérer au quotidien." Depuis que Midas a fait une apparition remarquée sur ton Instagram et que certains se disent que passer par toi est un bon moyen d'avoir de ses nouvelles. Ce qui est faux et totalement irrespectueux autant pour lui que pour toi mais ça ne fait tout simplement pas de sens.
Tu as encore en tête le paparazzi un peu trop zélé qui a crevé un des pneus de ta voiture pour avoir des réponses et des photos, ridicule, vraiment. "Mais quelque chose me dit que la sécurité du St Vincent mettra à la porte toute personne qui dérange la tranquillité des patients." Tu ajoutes cela avec un hochement de tête solennel, appuyant sur un des boutons pour appeler l'ascenseur.

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« Hmm, je vais être franc, je n'ai pas fini de m'excuser que ce soit aujourd'hui ou lors de nos prochaines conversations. » Si je hausse les épaules, c’est que je m’en moque bien, au fond. A mes yeux, notre brève et innocent désaccord est déjà du domaine de l’histoire ancienne : je ne lui en tiendrai pas rigueur, pas alors qu’il n’est pas tout à fait lui puisqu’il s’inquiète certainement pour sa grand-mère au-delà de tout. Je ne suis pas insensible, et je suis loin d’être un monstre. « Oh, oui, je n'y avais pas pensé, désolé. » Je rabat ma capuche en espérant ne pas être reconnu ou dérangé. Je ne suis pas là pour ça, et je considérerais bien indélicat de m’approcher pour me demander un autographe ou une photo avec moi alors que nous sommes dans les couloirs d’un hôpital et que je pourrais tout aussi bien être ici pour un de mes proches. « Y’a pas de mal, ça devient un automatisme au bout d’un moment. » Autrement dit : je suis conscient que pour tout un chacun, ce n’est pas un réflexe naturel. « Je sais qu'on t'a reconnu et... merci, vraiment, tu es là pour Esmée, certainement pas pour qu'on te demande un autographe ou que des rumeurs commencent à courir sur ton sujet. » Je hausse les épaules. « Il paraît que c’est la rançon de la gloire. Sauf que dans les couloirs d’un hôpital, je trouve ça carrément irrespectueux. » Si pas pour moi, au moins pour ceux auxquels je suis venu rendre visite, ou pour les proches de mes amis ou connaissances. « Mais je savais à quoi m’attendre. » Pas avant l’émission, la victoire et la consécration qui est venue de pair. Mais aujourd’hui, en prenant la décision de rendre visite à Esmée, je savais très bien à quoi m’en tenir. J’en suis conscient dès que je mets un pied dehors, je sais que j’ai troqué la célébrité contre mon intimité.

« Je ne sais pas comment tu fais d'ailleurs, je me suis fait suivre une ou deux fois depuis... bref, ça m'a suffi comme mauvaise expérience, je ne pourrais pas gérer au quotidien. » - « Beaucoup de mes fans sont pas comme ça. » Il existe encore une minorité respectueuse et consciente du droit que j’ai à ne pas être dérangé. « Pour eux, je me dis que ça vaut bien la peine de supporter les imbéciles. » Puisque mon avis est très tranché quant à ce qui ne me laissent pas traverser la rue sans être dérangé. « Les paparazzi, ce sont les pires. L’un d’entre eux a carrément bousculé et fait trébucher ma sœur, une fois, juste dans le but d’avoir un meilleur angle de vue. » Bien sûr, si personne n’achetait ces feuilles de choux, ils mettraient tous la clé sous la porte. « Mais je sais que, pour certains fans, ça leur donne un peu l’impression de faire partie de ma vie. La plupart sont pas conscients des nuisances que ça entraîne. » Et qui parfois, sont parfaitement invivables. « Mais quelque chose me dit que la sécurité du St Vincent mettra à la porte toute personne qui dérange la tranquillité des patients. » - « Je m’en remets à ton optimiste. » J’esquisse un sourire et, poussant la porte de la cafétéria, je le laisse passer devant. « On m’a dit que du mal de la qualité de la nourriture ici. Tu dois avoir pris tes marques, je vais prendre la même chose que toi. »

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Il est clair que s'il s'agit de parler de célébrité, Midas doit en connaître un rayon, surtout comparé à toi et comparé à tous tes proches et tous les autres musiciens que tu connais. Il est passé par la case télévision, ses tubes sont encore diffusés à la radio, il est jeune, populaire, il est facile de le reconnaître et de venir lui demander son autographe. Il est le seul musicien que tu connais d'ailleurs qui rempli autant de cases, le reste se contente de peupler les bars et surtout les pianos bars, à la recherche de la bonne occasion pour monter sur scène ou bien à la recherche d'autre musiciens pour partager une chanson ou deux. Sans prétention, pas pour vendre des disques, des magazines ou même encore des vues, mais juste par amour de la musique. Et si tu devais te ranger dans une catégorie, tu pencherais bien pour la deuxième, et pas par prétention, mais parce que tu sais ce que tu vaux et savoir qu'on pourrait te reconnaître à cause d'une chanson ou te pointer du doigt dans la rue ? C'est terrifiant rien que d'y penser.
"Encore heureux, je suppose ?" Que tu marmonnes au moment où vous grimpez dans l'ascenseur et Midas a beau conserver son ton léger au possible et parler de tout ça comme si c'était normal, comme si c'était le prix à payer pour la célébrité et son succès, tu n'es certainement pas aussi d'accord avec lui sur ce point. Affirmer que les paparazzi sont les pires en revanche ? Là tu ne peux qu'acquiescer, et espérer que sa propre sœur s'est remis de l'expérience et lâcher un : "Quelqu'un s'en est pris à ma voiture il y a quelques semaines de cela, juste pour avoir une info sur toi... c'était assez marquant comme expérience, assez pour que je n'ai pas envie de retenter le cas." Oui, tu vas t'efforcer de rester le plus loin possible de ce genre de presse, absolument aucun doute là-dessus. "C'est pas une compétition et ce n'est pas de ta faute hein, mais ça craint, heureusement que tous tes fans ne sont pas comme cela." Et est-ce que partager sa musique veut forcément dire laisser rentrer tout le monde dans sa vie ?
Ton avis diffère là encore et tu gardes ton opinion pour toi, vous descendez de l'ascenseur, rentrant dans la cafétéria pour de bon. Tu l'as vue beaucoup plus bondé et dans un sens, tu es rassuré d'y voir peu de monde, si ça avait été une longue queue, tu aurais automatiquement proposé à Midas d'aller ailleurs. Le café en face de l'hôpital, ou juste acheter du café et le boire sur le banc en face du St Vincent... "J'ai déjà dû apporter des trucs de la maison à Esmée, on pourrait penser qu'ils font des efforts pour leurs patients mais hein..." Mais là encore, tu ne vas pas te lancer dans ce débat-là et tout ce que tu penses de tout ce système où on sape un peu beaucoup le moral des gens sans leur offrir une véritable issue de secours. Les gens sont déjà là pour soigner les maux et les afflictions, est-ce qu'on a vraiment besoin d'en rajouter ? Peu importe, tu attrapes un plateau pour le tendre à Midas, avant de t'emparer d'un autre pour toi et le guidant déjà. "Et hors de question de sortir ton portefeuille, je t'invite, c'est la moindre des choses, t'es pas obligé d'être là aujourd'hui, donc vraiment, je m'occupe de l'addition, essayons juste de trouver quelque chose de décent et une table tranquille." Tu es catégorique sur le sujet, il s'est déjà déplacé, il a déjà fait sourire Esmée alors il mérite bien que quelqu'un lui paye un café et un muffin à quelques dollars, une bien maigre récompense, mais tu te rattraperas la prochaine fois.
"Maintenant, en dehors des paparazzi, des fans et des examens de ma grand-mère, ça va ? Et oui je dis cela en espérant que tu me donnes des bonnes nouvelles." Est-ce égoïste ? Totalement, mais au moins tu lui demandes avec un léger sourire sur le visage, te sentant un peu plus toi-même qu'il y a quelques moments de cela dans la chambre d'Esmée.

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« Quelqu'un s'en est pris à ma voiture il y a quelques semaines de cela, juste pour avoir une info sur toi... c'était assez marquant comme expérience, assez pour que je n'ai pas envie de retenter le cas. » Je hoche la tête, toujours aussi désolé lorsqu’on me rapporte qu’une fois de plus, ma célébrité et ses conséquences impactent d’autres personnes que moi, des gens qui, contrairement à moi, n’ont rien demandé, n’ont pas voulu ça. « Ouais, je suis désolé. J’aimerais que les impacts se limitent à moi mais, malheureusement, j’ai pas d’emprise sur ça. » Je crois que ces excuses là, je les ai présentées un bon nombre de fois. La personne à qui je m’en veux le plus d’imposer ça est assurément Posy. Si, pour l’instant, son existence est un secret, je sais qu’il ne pourra pas en être de même jusqu’à la fin de ces jours. J’espère que d’ici là, elle se sera assez endurcie pour être capable de supporter l’idée d’être suivie dès qu’elle fait un pas dehors. « C'est pas une compétition et ce n'est pas de ta faute hein, mais ça craint, heureusement que tous tes fans ne sont pas comme cela. » Ce n’est en effet pas une compétition et je ne souhaite pas à Nicky de connaître que ne serait-ce qu’un dixième du harcèlement que je peux endurer. En six ans, j’ai changé de numéro de téléphone au moins une dizaine de fois, à chaque fois parce qu’il fuitait d’une façon où d’une autre. « C’est la rançon de la gloire, malheureusement. Faut faire attention à ce qu’on souhaite. » Et surtout, réfléchir aux conséquences. J’étais jeune de mon côté, je ne l’ai pas forcément fait à l’époque.

« J'ai déjà dû apporter des trucs de la maison à Esmée, on pourrait penser qu'ils font des efforts pour leurs patients mais hein... » J’éclate de rire tout en attrapant le plateau qu’il me tend. « Esmée est une grande dame, aussi. » Je le prétends le plus sérieusement du monde. « T’en fais pas pour moi. Je suis pas bien compliqué. » Et quand bien même, je suis trop bien élevé pour faire la moindre remarque publique. Trop conscient aussi que, dans mon milieu, on s’attire vite une réputation de diva alors que je ne pourrais pas en être plus éloigné. « Et hors de question de sortir ton portefeuille, je t'invite, c'est la moindre des choses, t'es pas obligé d'être là aujourd'hui, donc vraiment, je m'occupe de l'addition, essayons juste de trouver quelque chose de décent et une table tranquille. » Je hoche la tête et range mon portefeuille dans la poche arrière de mon jean, avant de placer sur mon plateau un café, une canette de boisson énergétique et un beignet au sucre. « Merci. » Je le suis jusqu’à la table sur laquelle je m’accoude face à lui. « Maintenant, en dehors des paparazzi, des fans et des examens de ma grand-mère, ça va ? Et oui je dis cela en espérant que tu me donnes des bonnes nouvelles. » - « Ouais, du nouveau côté boulot. » J’ignore si je peux en parler et à quel point, mais Nicholas est une personne de confiance en plus de ne rien avoir d’une commère. « La rumeur qui courait déjà depuis quelques mois était fondée. La production de X-Factor m’a contacté. Visiblement, il veulent faire renaître l’émission de ses cendres. » Puisque ma victoire a aussi été la fin de l’émission, à l’époque. « Et pour qu’elle retrouve son public, ils veulent commencer par une émission Revival. On m’a proposé de participer. » Je n’ai pas donné ma réponse puisqu’elle est conditionnée à celle d’une jolie brune qui n’est pas inconnu à mon ami.

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Quand tu réussis à faire rire Midas, un vrai sourire vient se perdre sur ton visage, un peu plus sincère et moins crispé que tous ceux que tu as eus ces derniers jours. Et franchement, ce genre d'instances est tellement rare que cela mérite bien d'être remarqué, tu sais que si Esmée était là, elle lui dirait qu'il mérite une médaille rien que pour ça, toi tu te dis juste que rire lui enlève quelques années en fait et le rend encore plus jeune, vraiment. Une pensée qui repart aussi vite qu'elle est venue, surtout quand le jeune homme t'assure qu'il ne veut rien de compliqué. "Oh comme moi alors ?" Que tu fais remarquer avant de t'emparer de presque tout ce qui est sucré, tu ne sais pas combien d'heures tu vas passer au St Vincent aujourd'hui, cela t'évitera les dix milles aller-retour et ensuite, tu ne garantis que tu pourras tout manger. C'est fou ce que la nervosité et l'incertitude font à votre estomac, vraiment, et tu offres à Midas de payer pour tout cela à la place.
Tu te sens déjà coupable et responsable de son déplacement et du fait qu'on l'ait reconnu, hors de question de lui coller une facture au dos en plus de tout cela, cela ne serait pas vraiment très juste. Vous vous installez à une table l'instant d'après et Midas te donne une nouvelle que oui, vraiment tu qualifierais de bonne. Il a l'air un minimum incertain lorsqu'il fait cette demi-confession et tu mords dans ton muffin, sans grande conviction il faut l'avouer, en hochant la tête, avant d'avoir une légère pensée pour Jo, c'est pendant le crochet qu'ils se sont rencontrés, non ? Ta voisine te l'a toujours soutenu, alors peut-être qu'elle aussi sera de la partie. "Genre réunir des candidats populaires des saisons précédentes, c'est une bonne idée, non ?" Tu tournes ta phrase comme une question, parce de ce que tu as compris, il n'a pas encore dire oui et il semble même un peu hésiter. Ce que tu peux tout à fait comprendre en fait, en tant que musicien, la dernière chose que l'on veut, c'est se retrouver coincé dans une même case et à chanter les mêmes refrains, il ne faudrait pas que Midas soit, et éternellement en plus, le mec qui a gagné X-Factor il y a quelques années de cela.  "Peut-être que ça t'aidera un peu avec l'écriture et tout le reste, non ?" Là encore une simple supposition, quand tu parles de tout le reste, tu fais évidemment référence à son prochain album qui, de ce que tu sais et as compris, est plus qu'attendu. Il y a de la pression sur les épaules du jeune homme, le genre de pression qui t'aurait déjà fait fuir depuis longtemps maintenant que tu y penses mais qui semblent aller de pair avec la célébrité et tout ce que Midas a pu obtenir en gagnant justement. Là encore, un autre prix à payer des plus lourds maintenant que tu y songes bien, ça ne te parait pas juste, cependant, et tu le constates de plus en plus en vieillissant, il y a peu de choses qui le sont.
"J'ai toujours quelques textes et riff de guitare pour toi qui trainent sur mon ordi à l'occasion, il faudra que je revienne t'embêter avec tout ça..." Tu le dis, tu te le promets presque intérieurement, sachant bien qu'il ne t'a rien demandé dans le fond, tu veux aider, tu ne sais pas pourquoi, mais tu veux décidemment et définitivement aider. "Cela te dérange qu'on aille finir tout ça dans la chambre ? J'aimerais être là quand Esmée revient de ses examens, je n'aime pas trop l'idée de la laisser toute seule." Tu fais la suggestion en te redressant déjà, te disant qu'elle doit sûrement être de nouveau dans sa chambre et en plus, elle a des histoires plus intéressantes à raconter que les tiennes et ce sera une bonne distraction, visiblement vous en avez besoin, tous les deux.