Ce n'est assurément pas une bonne idée, mais quand on a le coeur en miettes, des bonnes idées, on en a pas. Deux heures. Wendy te laisse un préavis de deux heures. Elle sait très bien à quel point tu as une vie chargée et que deux heures ce n'est pas suffisant pour toi. C'est dans un effort surhumain que tu t'abstiens d'en faire le commentaire. Déjà qu'elle accepte de te voir, si tu commences à jouer la difficile, elle va changer d'avis. Ce qui ne serait pas une si mauvaise nouvelle en soi, puisque rappelons-nous que tout ceci est une mauvaise idée. Wendy ne va pas t'accueillir à bras ouvert. Elle ne va pas venir combler le besoin de tendresse dont tu ressens le besoin. Non, elle sera assurément en colère. Elle va te traiter d'ingrate, de sans cœur. Et elle aura raison de le faire quand bien même la blesser n'a jamais été dans ses intentions. Elle ne te croira pas non plus lorsque tu lui diras que tu n'en a pas rien à faire d'elle. C'était pas des conneries quand tu lui as dit que tu souhaitais qu'elle aille bien. Avec les nombreux mois qui se sont écoulés depuis votre dernière rencontre, elle a sûrement tourné la page sur votre histoire. T'es juste vraiment une connasse de lui faire retourner la page de l'autre côté. À la base, ton quart de travail se terminait dans une heure, sauf que tu avais quand même l'intention de rester plus tard que nécessaire. Ouais, bon, peut-être que tu seras raisonnable ce soir et que tu termineras à l'heure pour échanger le temps supplémentaire en engueulade avec Wendy. C'est peut-être ce que tu cherches au fond, de te détruire un petit peu plus. Va savoir, tu n'es même pas certaine de connaître tes vraies attentes face à ce rendez-vous. Mais tout le monde qui te connait un petit peu sait à quel point tu gères mal tes peines d'amour. C'est sans doute l'une des raisons pour lesquelles tu ne t'attaches pas facilement, que tu mets du temps à développer des sentiments pour quelqu'un. C'est beau l'amour, mais c'est aussi terriblement laid par moment.

Tu arrives tout juste avant le deux heures de délais imposés par Wendy - pour une fois, c'est elle qui dicte les règles et tu es prête à être presque docile. Pas question d'arriver deux minutes en retard, elle ne compte pas attendre après toi. Elle n'a pas besoin de le préciser pour que tu le saches. Tu repères une table un peu à l'écart des autres dès que tu entres au DBD, histoire d'avoir un semblant de conversation intime - à condition que le ton ne monte pas trop entre vous deux, enfin plutôt elle, tu comptes pas t'énerver, tu n'as pas de raison de l'être. Tu n'as jamais été vraiment friande des histoires compliquées pourtant ce soir, tu sautes dedans à deux pieds. Ce n'est qu'au bout de quelques minutes que Wendy vient prendre place en face de toi. Elle est magnifique. On ne saura jamais si elle aurait pris le temps de l'être juste pour toi. Aujourd'hui, elle l'est pour les pourboires, pas pour toi. « T'as l'air en forme. » que tu commentes en détaillant les traits de son visage parfait - colérique ? fermé ? mais parfait oui. « J'te paie un verre ? » Parce qu'il vaut sûrement mieux un verre qu'un café pour avoir cette conversation houleuse là.

@wendy craine

Visiblement la vie était remplie de surprise, et parfois ce n'était pas toujours de bonnes surprises. Comme à l'instant où alors que l'Australienne était en plein service, son téléphone avait vibré dans la poche arrière de son jeans. Annonçant un échange qu'elle n'était pas prête à recevoir. Un numéro inconnu qui n'avait pas l'air d'être si indifférent à son histoire. Et puis peu à peu, elle avait compris, elle avait reformé les pièces dans sa tête et bon sang, ça avait été un choc. A vrai dire, elle avait d'abord été surprise. C'était inattendu, surtout depuis les deniers échanges, du peu qu'elle se souvienne d'ailleurs au vu de son état, qu'elle avait eu avec Leslie Oxton. Cette femme avait le don de revenir comme une fleur au moment où elle était le moins attendu. Au moment où Wendy pensait avoir fait une croix définitive sur ce démon. Parce qu'invraisemblablement, ce n'était pas terminé. Pas autant qu'elle aurait voulu le croire, pas autant qu'elle aurait voulu le vivre. Leslie s'accrochait comme une moule à son rocher malgré les courants et bon sang cela était épuisant. Wendy elle était autant malmené par cette situation, ne sachant plus quoi en penser. D'abord on lui disait qu'elle n'était qu'une gamine qui de toute manière n'avait servit qu'à satisfaire une envie, et de l'autre on revenait vers elle avec des remords. Ses fesses étaient définitivement entre deux chaises et malgré son envie de ne plus revoir cette femme, elle était aussi curieuse d'apprendre ce qu'elle pouvait lui vouloir. Ce qu'elle regrettait, et elle l’espérait, ce qu'elle pouvait morfler. L'Australienne n'était pas dupe, elle savait que si Leslie revenait vers elle aujourd'hui, c'était parce qu'elle n'avait plus personne à se mettre sous la dent et que la gentille Wendy accepterait de retomber dans les mailles de son filet. Mais ce n'était pas certain du tout.

Pourtant, elle avait accepté de la revoir. Lui laissant croire qu'elle était disposée à l'écouter. A vrai dire, elle voulait surtout avoir la paix, au mieux faire comprendre à Leslie que ce ne serait pas facile et qu'elle ne méritait que de la peine à son tour. Après tout, Wendy n'était pas un jouet et encore moins celui de cette sorcière au doux visage. La brune était méfiante et en même-temps angoissée de voir son ancienne amante débarquée d'un moment à l’autre, mais elle était en même temps rassurée de savoir que pour cette fois, Wendy avait totalement l'avantage. Pourtant son cœur se serra quand elle entrevit Leslie prendre place dans le café, faisant remonter les moments qu'elles avaient partagés quelques mois plus tôt. C'était horrible de pouvoir ressentir autre chose que de la colère à cet instant, surtout après tout cela. Elle avait pris son courage à deux mains, troquant son tablier de serveuse pour sa tenue de ville, rejoignant lentement enfin la table de la rencontre. Pourtant sans un sourire sur son visage, elle voulait simplement que tout se termine vite. Elle ne songea qu'à l'instant où elle pourrait en finir avec cette maudite conversation et les hostilités venaient d'être mise sur la table. « Bonjour Leslie. Je peux pas en dire autant de toi. » Un sourcil arqué, elle prit place en face de son interlocutrice. « C'est pour boire un verre que t'es venue là ? » Parce qu'autrement, elle aurait pu le faire seule. Et surtout, Wendy avait pris les devants, il était hors de question qu'un collègue les interrompes avec la carte, les récits et ragots du moment. « Qu'est-ce que tu veux Leslie ? » Elle soupira en plongeant ses yeux dans ceux de Leslie. Des réponses, rien que ça.

@Leslie Oxton

« Bonjour Leslie. Je peux pas en dire autant de toi. » Voilà qui donne déjà l'ambiance. Elle n'est pas contente, quand bien même elle ne laisse absolument aucune émotion traverser son visage, pas de la colère et certainement pas de la joie. Elle n'a pas besoin de le faire pour que tu le comprennes. La pique te fait tout de même sourire - et ça risque sans doute de l'énerver, mais qu'importe. Tu ne comptes pas répondre à ces attaques pour autant. « C'est pour boire un verre que t'es venue là ? » Alors, c'est elle plutôt qui a proposé de se voir dans un endroit où ils servent de l'alcool. Pourquoi ne pas en profiter ? Ce n'était pas ton but premier, mais l'alcool pourrait sans doute détendre un peu l'atmosphère. Chose certaine, ça ne peut pas être pire. « C'est un début. » que tu réponds tout simplement. On commence par un verre et le reste viendra tout naturellement. Non ? À voir son attitude tout aussi fermée, on dirait bien que non. « Qu'est-ce que tu veux Leslie ? » Elle ne veut pas prendre un verre pour se rappeler le bon temps. Elle ne veut pas tourner autour du pot pendant des heures. Elle veut juste que tu balances ce que tu as à dire et que cet entretien se termine le plus rapidement possible. T'es pas encore assez idiote pour simplement balancer la vérité. Enfin, parfois aller directement au but, ça permet d'éviter bien des pertes de temps et passer directement à ce qu'on veut. Mais dans ce cas-ci, ça ne pourrait que se solder par un échec. « J'ai cru que l'eau avait coulé sous les ponts depuis le temps. » Ce qui n'est tout de même pas tout-à-fait faux. Mais tu as la fâcheuse tendance à oublier que tout le monde ne pense pas de la même manière que toi. Toujours bien trop insouciante, tu ne vois jamais de mal nulle part - surtout quand ça vient de toi naturellement. « Je comprends pas pourquoi tu m'en veux autant. On n'était pas amoureuses. » Tu l'inclus volontairement dans tes propos. C'est sans doute une manière de lui faire dire la vérité. De ne rien dire si elle partageait cette opinion de vous deux ou de te contredire si vraiment elle avait des sentiments pour toi. Mais tu es presque certaine d'avoir raison. Wendy aime défier les lois. C'était sûrement juste une manière de continuer dans cette lancée d'avoir une aventure avec une femme plus âgée. À force de jouer avec le feu, on finit par se brûler. C'est ce qui est arrivé à Wendy et c'est sans doute ce qui t'arrivera aujourd'hui. « Je me trompe ? » que tu lui demandes par la suite. Parce que si vraiment tu te trompes, si vraiment elle a eu des sentiments amoureux pour toi, alors non, tu ne vas pas rester ici. Tu n'es quand même pas un monstre - même si tes intentions sont (presque) égoïste aujourd'hui. Tu n'irais jamais réveiller un intérêt amoureux, parce que entre Wendy et toi, une histoire sérieuse n'est pas possible. Vous n'êtes absolument pas à la même place dans la vie. Elle n'a pas terminé sa vie de jeunesse et ta vie d'adulte est déjà bien entamée.

Wendy, elle n'avait pas envie d'être courtoise, elle n'avait pas envie d'être polie. Elle voulait simplement que cette conversation se termine aussi rapidement que possible. Elle devait bien admettre pourtant que c'était avant tout la curiosité qui l'avait amené ici plus le fait que d'avoir des réponses. Réponses qu'elle n'avait pas forcément envie d’entendre d'ailleurs. Leslie avait été bien claire la dernière fois, du moins, aussi peu qu'elle s'en souvienne alors, elle avait simplement lâché l'affaire. Laissant sa douce amante vivre une nouvelle histoire. Loin des yeux et loin du cœur, tout bonnement. « Je pensais surtout que t'allais en venir au fait, et pas qu'on siroterais un cocktail comme de vieilles amies. Ce qu'on est pas d'ailleurs au passage. » Elle avait clairement pas l'attention de se laisser faire. Pas le choix quand on avait lamentablement piétiné son cœur à mainte reprise comme si c'était mérité. Il fallait simplement en passer au fait, faire en sorte que cette conversation ne s'éternise pas. Que tout prenne sens le plus rapidement possible pour éviter d'avoir à trop en dire, ou pas assez. Comme chaque chose, Wendy voulait simplement une vérité, qui sûrement en entrainerait une autre, mais elle avait trop longtemps était le pantin de la vie de Leslie pour s'en tirer avec une conclusion bâclée. « L'eau ne coule sous les ponts que quand c'est nécessaire Leslie. Je suis pas certaine que tu le mérites pour le coup. » Elle n'était pas rancunière Wendy, loin de là même. Elle n'aimait juste pas qu'on se paie sa tête pour des balivernes. Wendy, ce n'était plus non plus une enfant, même du haut de ses vingt-trois ans. Elle trimait déjà assez comme ça avec sa famille pour avoir une reconnaissance de femme et non de bébé, alors elle voulait qu'il en soit autant avec ses partenaires. Ou ex-partenaire pour le coup, mais peu importe. « Encore heureux je dois bien l'admettre. » Parce que Wendy n'avait ouvert son cœur qu'une seule fois à un homme et qu'elle avait foutrement souffert. Alors depuis, elle avait juré de ne plus jamais retomber dans les mailles du filet de l'amour. « Il n'a effectivement jamais été question de sentiment. Je me dis juste que tu t'es servie de moi et que c'était pas mérité. J'étais pas ta chose Leslie. » Et encore moins quelqu'un qu'on manipule pour son propre plaisir. Disons simplement qu'une sincérité était mieux que tout autre chose dans ces instants et que Leslie avait attendu la fragilité de l'Australienne pour retourner les choses contre elle. Peut-être que oui, Wendy avait mal agit en se pointant chez la brune complétement alcoolisée, mais elle avait pas réfléchit sur le moment et avait foncé rejoindre la femme qu'elle avait eu envie d'avoir près d'elle, malgré son état d'ébriété. Elles ne s'étaient rien promis, et c'était un fait à ne pas oublier, mais quand même. « Donc non, tu ne te trompes pas là-dessus en tout cas. Mais même si ça avait été le cas, on ne traite pas les gens comme tu as fait avec moi. Si ? » Peut-être que finalement Leslie ne s'était pas rendue compte à quel point elle avait été désagréable et manipulatrice. Peut-être que tout cela n'était que dans l'imaginaire de Wendy après tout. Elle était sûrement trop naïve et trop jeune pour tout comprendre du monde. « Je me dis que tout ça était juste une grosse erreur. » Et c'était bien le problème.

@Leslie Oxton

« Je pensais surtout que t'allais en venir au fait, et pas qu'on siroterais un cocktail comme de vieilles amies. Ce qu'on est pas d'ailleurs au passage. » Qu'étiez-vous alors si ce n'est pas de vieilles amies ? Qu'étiez-vous avant ? Vous étiez plus que des amantes, mais sans entrer dans la catégorie des sentiments amoureux. Vous aviez des discussions. Elle connaissait un peu ta vie et tu connaissais un peu la sienne. Ce n'était pas que du sexe. C'était un peu plus sans être trop. C'était sans doute trop flou pour que ça ne se termine pas mal. « L'eau ne coule sous les ponts que quand c'est nécessaire Leslie. Je suis pas certaine que tu le mérites pour le coup. » Voilà qui donne bien la note. Toi qui n'a jamais été particulièrement adepte des relations (même juste des situations) compliquées, voilà que tu viens volontairement de sauter dedans à pied joint. On ne prend pas des décisions bien sensé quand on tente de recoller un cœur brisé hm. Et tu n'as jamais été particulièrement reconnu pour bien vivre tes peines d'amour. La culpabilité que Wendy tente de te donner. Tu ne l'as malheureusement pas. Oups. « Encore heureux je dois bien l'admettre. Il n'a effectivement jamais été question de sentiment. Je me dis juste que tu t'es servie de moi et que c'était pas mérité. J'étais pas ta chose Leslie. » La surprise se fait rapidement lire sur ton visage suite à cette phrase. Okay, il y a clairement quelque chose qu'elle n'a pas compris - à moins que ce soit toi ? Qu'est-ce qu'elle raconte ? Elle n'a jamais été ta chose. S'il y a bien quelqu'un qui prône le respect, c'est bien toi. « JE me suis servie de toi ? » Le ton que tu emploies exprime bien à quel point cette phrase te rend sceptique. « Tu veux bien m'expliquer comment ? » Tu es bien prête à écouter sa version de l'histoire, mais ce n'est pas parce que la rupture a été difficile qu'elle peut reprocher votre relation dans son entièreté. Ça en devient ridicule. Et ça risque de mal tourner. C'était pas une bonne idée. « Donc non, tu ne te trompes pas là-dessus en tout cas. Mais même si ça avait été le cas, on ne traite pas les gens comme tu as fait avec moi. Si ? » - « Bon sang Wendy, tu n'as pas terminé d'être déçu par la vie. » Si ça lui prend que ça pour réagir de la sorte. Et ça t'a pris exactement dix minutes pour te souvenir du clash de maturité entre elle et toi. De la différence d'âge qui a fait et fera toujours problème entre vous deux. « Dis-moi juste ce que tu me reproches. » Parce que ça lui fera visiblement du bien de se vider le coeur, qu'elle en profite parce que l'occasion ne se reproduira pas une seconde fois. « Je me dis que tout ça était juste une grosse erreur. » L'histoire en entière ? Non, tu ne dirais pas que c'était une grosse erreur. D'être ici en passant que l'éponge serait rapidement passer ? Oui, carrément. « Peut-être bien. Peut-être pas. » Très claire comme réponse, oui. « Je n'ai jamais voulu que tu te sentes comme ça. » que tu ajoutes. Parce que, même si tu trouves ça réaction exagérer, ça n'a jamais été ton but qu'elle se sente comme une chose.

Elle ne voulait pas être plus méchante que nécessaire. Elle n'avait de toute manière jamais été de ce genre l'Australienne. Bien au contraire, toujours à adoucir les angles ou à trouver la bonne façon de dire les choses. Certes parfois avec fracas, parce qu'elle n'était pas non plus une adepte des faux-semblants, mais toujours en restant elle-même. Mais ce qu'elle détestait par dessus tout c'est qu'on puisse facilement se payer sa tête alors qu'elle avait mis corps et âme dans une chose. Oui, Leslie faisait partie des dégâts de sa vie, mais elle n'aurait jamais pensé mériter un tel retour de boomerang de la part de la brune. Peut-être qu'elle n'aurait pas dû agir ainsi, elle le reconnaissait volontiers, mais elle était surtout loin d'être la seule en faute. Ce qu'elle essayait péniblement de faire comprendre à son interlocutrice qui n'avait pourtant pas l'air de voir le mal qui rongeait Wendy. Après tout, cette relation n'avait jamais été bonne, quoi qu'elle fut et c'était bien le problème dès le départ. Aujourd'hui, Wendy admettait qu'un poids s'était relevé de sa poitrine le jour où le taxi l'avait redéposé devant le domaine familiale avec sa gueule de bois. « C'était donc tout du moins naturel chez toi? Je suis pas étonnée que tu ne t'en rendes pas compte. M'enfin. » Wendy, elle n'était pour le coup pas certaine de vouloir rentrer dans les détails si finalement il n'y avait qu'elle qui apercevait le problème dans tout cela. Le coup s'abattit doucement sur elle et les sourcils sur son visage se froncèrent. « Je ne pense pas avoir demander une leçon de vie Leslie. » Et elle n'avait d'ailleurs que faire des potentiels blessures à venir, elle savait à quoi s'attendre, elle était prête, parfois même un peu trop. Ce n'était pas tant d'ailleurs le problème d'ailleurs, parce que souffrir c'était une évidence. Ce qu'elle regrettait surtout c'est l'attitude de Leslie. « Je n'ai pas souffert parce que tu as décidé de me mettre dans un taxi alors que j'avais besoin de toi Leslie. J'ai souffert parce que je me suis rendue compte que tout cela avait été malsain, que tu n'avais eu raison de moi dans ta vie que pour combler ton égo. » Ce n'était pas tant des reproches mais une constations un peu lourde. Avec le temps, elle avait eu le recul pour se rendre compte que toute cette situation avait été grotesque et qu'on avait fait que se servir doucement de son innocence et de sa naïveté. Elle avait encore des choses à apprendre, c'était certain et après tout, elle avait beau avoir la tête dure, Wendy elle n'avait que vingt-trois ans. « Ce n'était pas vraiment une question. » Parce que son avis ne changerait pas sur le fait que c'était une erreur d'avoir rencontrer Leslie. D'avoir eu le bonheur éphémère de partager ses draps. Chaque histoire amenait aussi ses raisons de mieux comprendre et de ne surtout pas recommencer. « Et pourtant, tu n'as pas songé un seul instant que ça puisse être le cas. » Elle soupira. « J'sais bien que tu t'attendais à ce que je me dise juste "ok, elle a raison, c'est pas grave" mais ça donne un coup à son estime de se faire larguer dans un taxi comme une merde. » Et ce n'était encore que peu sur ce qu'elle avait ressenti à ce moment là. Aujourd’hui, elle n'avait qu'un peur d'amertume face à cette situation. Et elle avait eu le temps de vivre autrement surtout. D'oublier un temps soit peu Leslie Oxton.

@Leslie Oxton

« C'était donc tout du moins naturel chez toi? Je suis pas étonnée que tu ne t'en rendes pas compte. M'enfin. » C'est dans doute la manière simple de l'expliquer : c'est naturel chez toi. Naturel d'oublier que la terre entière ne voit pas les choses sous le même œil que le tien. Naturel, de ne jamais voir ce que tu fais de mal. Tu es bien trop insouciante pour comprendre que tes actes ont parfois plus de conséquences sur les autres que tu n'aurais pu le penser. « Je ne pense pas avoir demander une leçon de vie Leslie. » Non, en effet, et lui en donner une te donne pratiquement un rôle maternelle qui te colle bien trop mal à la peau. Ce n'est pas à toi de le faire, mais tu ne comprends toujours pas pourquoi elle en fait autant pour une petite rupture de rien du tout. « Je n'ai pas souffert parce que tu as décidé de me mettre dans un taxi alors que j'avais besoin de toi Leslie. J'ai souffert parce que je me suis rendue compte que tout cela avait été malsain, que tu n'avais eu raison de moi dans ta vie que pour combler ton égo. » Okay, la suite ne risque pas vraiment de plaire à Wendy - et ça ne fait que confirmer une fois de plus à quel point tu n'aurais jamais dû venir ici aujourd'hui. Ce n'est pas comme si Brisbane manquait de femmes qui voudraient s'envoyer en l'air sans trop poser de questions. Mais non, il fallait que tu retournes en terrain connu. Peut-être que tu cherchais le conflit sans vraiment le réaliser. Ce qu'on est bête et qu'on ne réfléchit pas trop loin quand on a le cœur en miette. « Combler mon égo ? » C'est un rire jaune qui s'échappe d'entre tes lèvres. Elle n'a vraiment pas bien saisi le genre de personne que tu es. Tu ne vis certainement pas pour les autres, et tu n'as pas besoin de personnes pour combler ton égo. « Mon égo se porte très bien. Je n'ai pas besoin de toi, ni de personnes d'autres pour le combler. » Oh non, s'il y a bien quelqu'un d'indépendant, c'est bien toi. Si Wendy n'aurait jamais fait le chemin jusqu'à toi, l'inverse ne serait jamais arrivé. Oui, c'était flatteur qu'une femme de son âge s'intéressait à toi, mais sans plus. Le courant était bien passé et c'est bien la seule raison pour laquelle cette liaison a survécu dans le temps pendant quelques semaines, quelques mois. « Ce n'était pas vraiment une question. » Disons plutôt qu'elle ne désire pas avoir ton opinion sur la question. C'est pourtant bien d'avoir les deux revers de la médaille, non ? Et puis, erreur ou pas, chaque étape de la vie fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui. Chaque erreur mérite d'être vécue. Même les pires. « Et pourtant, tu n'as pas songé un seul instant que ça puisse être le cas. » Non, en effet, tu ne t'étais pas attardé sur la question. C'était sans doute plus facile pour toi d'oublier cette histoire et de te concentrer sur la nouvelle qui se bâtissait en même temps que de te questionner sur les ressentiments de ton ancienne amante. Elle n'avait pas eu le même luxe que toi. « J'sais bien que tu t'attendais à ce que je me dise juste "ok, elle a raison, c'est pas grave" mais ça donne un coup à son estime de se faire larguer dans un taxi comme une merde. » - « Et je suis désolée. Vraiment. » Parce que même si tu trouves sa réaction exagérée, ce n'a jamais été ton but de la blesser ou qu'elle se sente moins que rien en ta compagnie. Ce n'est pas un mensonge. « Je sais que ça ne pardonne rien, mais c'est un début, non ? » Qu'est-ce que tu pourrais faire d'autres que de lui demander pardon ? Tu ne peux pas effacer ce qui c'est déjà passé. C'est à elle de voir si elle peut ou non passer par dessus tout ceci.

Cette conversation ne menait à rien, c'était tout du moins l'impression que Wendy en avait. Parce qu'elle se retrouvait une nouvelle fois au pied du mur devant une Leslie qui n'avait pas l'air de vouloir comprendre son point de vu. Encore pire, elle refusait d'écouter attentivement les paroles de la jeune femme. Wendy n'arrivait pas à mettre de sens sur le fait que c'était Leslie elle-même qui était à l'initiative de cette rencontre, et seulement elle. A quoi bon revenir après tout ce temps, si ce n'était pour pas écouter ? Wendy profitait de l'instant pour se livrer sur ce qu'elle avait ressentie à l'époque tout en restant bien évidement sur la réserve des mots qui suivraient. Et elle n'est pas déçue quand en écho de ces derniers mots, Leslie reprend le tout à voix-haute, un rire teintant le tout. Wendy s'impatiente, et n'a plus la force d'échanger avec cette femme qui reste camper sur ses positions. Elle a simplement l'impression de tourner en rond, sauf que cette fois, elle est bien trop sobre pour en apprécier la moindre tournure. « Et bien tant mieux pour toi Leslie. » Après tout, si elle était persuadée que c'était la meilleure réponse, tant mieux, ce serait pas Wendy qui lui dirait le contraire, tant bien même la colère commençait à bouillir en elle. « Du coup, j'vois pas ce que tu viens faire là sincèrement. T'avais sûrement mieux à faire, et moi davantage. » La perte de temps était alors immense. Surtout quand elle pensait sincèrement que cet échange aurait pu mener à quelque chose d'autre. Wendy avait sûrement encore beaucoup trop de rancœur pour accepter un pas en avant de la brune. Il aurait sûrement été plus simple de décliner l'invitation, plus simple de ne pas se pointer à ce rendez-vous tant bien même Wendy en avait eu envie. Parce qu'elle avait eu envie de comprendre, d'affronter enfin Leslie depuis ces derniers mois. Depuis cet instant où elle avait claqué la porte de chez-elle sans un regard en arrière. Elle comprenait Wendy que cette histoire n'ait eu aucun sens, que pire il n'y aurait jamais rien eu de plus intéressant qu'un échange charnel. Mais pour autant, elle estimait mériter un minimum de respect, davantage avec ses partenaires. Oui, elle avait mal agit en débarquant complétement éméchée chez son interlocutrice, mais cela n'était en rien une raison pour faire comme si elle ne pouvait rien ressentir, comme si ça avait été la meilleure manière d'agir. Pour autant, Wendy était consciente qu'il était impossible de revenir en arrière et que rien ne changerait son ressenti. « Que tu sois désolée ou non ne change rien malheureusement, et ça ne changera jamais. » Wendy soupira. « J'espère sincèrement que tu n'auras pas à vivre un jour la même chose. » Ou elle aurait bien dit "j'espère que tu le vivras un jour" mais elle n'était pas horrible non plus Wendy. A contrario, elle avait un cœur et du respect pour les autres. Même les âmes qu'elle n'appréciait guère. « Si j'te dis "ok je te pardonne" je peux partir de là et plus avoir à te revoir? » Ou elle comptait encore revenir vers Wendy comme si de rien était? Parce que si c'était ça, elle préférait rester planter là jusqu'à ce que Leslie pense que tout était ok pour ne plus avoir à intervenir. Pour cette fois, elle laissait volontiers les cartes entre les mains de Leslie et peu importe la sentence.

@Leslie Oxton

« Et bien tant mieux pour toi Leslie. Du coup, j'vois pas ce que tu viens faire là sincèrement. T'avais sûrement mieux à faire, et moi davantage. » Toi non plus soudainement. Tu savais bien que tu ne serais pas forcément bien accueilli par Wendy, mais de là à te retrouver face à un mur aussi glacial, non, tu ne l'avais pas vu venir. Sans quoi, tu ne lui aurais jamais écrit. C'est sans doute lâche de ta part, mais tu n'es pas prête à te battre avec acharnement pour sauver ça. Ça n'en vaut pas la peine. Ce ne sera jamais plus de toute façon vous deux, alors non, tu ne vas pas insister. Ça n'a jamais été ton genre d'être là où tu n'es pas désiré de toute manière et Wendy te démontre clairement que c'est le cas. Tu peux quand même lui dire que tu es désolé, parce que tu l'es. À aucun moment tu n'avais voulu la blesser ou lui manquer de respect. Que pouvais-tu vraiment faire d'autre que de lui demander pardon ? La balle est désormais dans son camp, mais il est plus qu'évident qu'elle l'a esquivée cette balle. Peut-être qu'avec du temps, la colère se sera estompé qui sait. « Que tu sois désolée ou non ne change rien malheureusement, et ça ne changera jamais. » Voilà, qu'est-ce que tu disais hm. C'est terminé sans espoir que ça ne reprenne un jour. À moins que ce soit à cause du coup de surprise qu'elle le dise. Elle ne devait certainement pas s'attendre à avoir de nouveau de tes nouvelles un jour. Surtout pas après tous ses mois de silence. « J'espère sincèrement que tu n'auras pas à vivre un jour la même chose. » Ce ne sont sans doute pas des paroles bien sincères. Elle doit plutôt espérer que tu vives exactement la même chose pour que tu puisses ressentir ce qu'elle a vécu, que tu comprennes comment elle s'est sentie. Qu'elle se rassure, ton mauvais karma va s'en charger. Ce l'est sans doute déjà fait vu la manière peu délicate dont Lawrence a mis fin à votre relation et le silence radio depuis. Tu le connais assez pour savoir qu'il finira par venir s'excuser un jour ou l'autre, mais d'ici là, ouais, ça fait horriblement mal. Et c'est pour ça que tu te trouves ici devant Wendy aussi. Pas très cool de ta part non. Ça ne veut pas dire forcément que ce doit donner quelque chose de négatif. M'enfin, ce n'est que ton point de vue personnel. Facile à dire quand tu es dans ta position et non dans celle de ton ancienne amante. « Si j'te dis "ok je te pardonne" je peux partir de là et plus avoir à te revoir? » Belle ambiance. « Je te demande pas de me pardonner si tu n'as pas envie de le faire. » Ce n'est pas un mensonge qui soulagera ta conscience si c'est ce qu'elle croit. Encore moins présenté ainsi alors qu'il est plus que évident que c'est bel et bien un mensonge. « Je le pense Wendy quand je dis que je suis désolée. Je me suis jamais servie de toi. » Même si elle pense visiblement le contraire. Tu as juste manquer de tacte quand venait le temps d'y mettre fin. Mais bon, tu n'as jamais vraiment eu de tacte faut le dire. « Tu as mon numéro si tu changes d'avis. » que tu ajoutes pour clore une discussion qu'elle n'a visiblement plus envie d'avoir. Ce sera à elle de revenir vers toi si le coeur lui en dit. Sans quoi, c'est sans doute la dernière fois que vos chemins se croisent. Sans plus attendre, tu te lèves de la chaise pour quitter ce café.