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Le nez plongé dans son téléphone pour répondre à un message, la brune se résout toutefois à lever les yeux et à glisser son cellulaire dans sa poche à l'approche du bureau dans lequel elle s'apprête à entrer. Elle porte deux coups sur le bois pour s'annoncer, puis franchit l'embrassure et adresse un sourire aux visages qui rencontrent ses yeux. Une pile de paperasse l'attend sur un bureau, deux gros classeurs bien remplis qui doivent être apportés au service comptabilité de l'autre côté du bâtiment, et l'aller-retour est l'une de ses dernières tâches de la journée avant qu'elle ne puisse aller se cacher dans les réserves des ateliers pour y dénicher quelques tissus d'exception pour nourrir ses idées. Il ne lui faut par conséquent que quelques minutes pour entasser les classeurs dans ses bras et ressortir des bureaux, bien déterminée à se débarrasser de cette dernière tâche dans les règles de l'art afin de pouvoir vaquer par plaisir ensuite. « Flora !!! Attends tu sais pas ce qu’il vient de se passer !! » Mais à peine la porte refermée, la voix reconnaissable de Bellamy résonne à l'autre bout du couloir et la demoiselle se tourne dans la direction du danseur en esquissant un sourire. Pourquoi sautille-t-il encore à cette heure-ci de la journée ? « Amy, salut. Qu'est-ce qui t'arrive ? » lance t-elle en se remettant à marcher sans plus attendre une fois le jeune homme à sa hauteur, réajustant les dossiers dans ses bras en lui accordant un bref coup d'oeil. Il a l'air particulièrement enthousiaste, et elle se demande ce qui peut bien le rendre si joyeux. « J’ai suivi tes conseils, pour l’organisation et tout tsais - bah devine qui vient de tout finir !! » Son sourire s'étire doucement et trouve celui rayonnant de son ami, l'asiatique trottant fièrement à ses côtés en décrivant les faits comme un véritable exploit. Elle échappe un rire amusé en secouant la tête, pas moins fière de lui pour autant, mais gentiment moqueuse de sa mise en scène. « Bien joué. Je te l'avais dis : un peu de rigueur et terminé. Tu devrais suivre mes conseils plus souvent. » Elle le gratifie d'un clin d'oeil complice sans se défaire de son sourire, continuant d'avancer pour pouvoir se vanter à son tour d'avoir coché toutes les cases de ses choses à faire. « Tu fais quoi là ? Tu veux que je t’aide ? Non parce que du coup j’ai du temps jusqu’à dix-sept heures trente … » Son regard croise le sien, et Flora hausse mollement les épaules. « Je dois déposer ça au service compta. Ensuite, sauf imprévu, j'ai terminé. » Elle marque une pause, puis se reporte sur lui la seconde suivante en s'ornant d'un sourire innocent. « Tiens, sois un gentlemen et porte un classeur. » lui annonce-t-elle en faisant glisser l'un des documents dans les mains de son ami, souriant avec malice avant de se remettre à avancer aussitôt. Soudainement plus légère, elle reprend sa marche en riant à voix basse. S'il veut l'aider, qu'il ne fasse pas d'illusion : Flora va lui trouver des choses à faire. « J'avais prévu d'aller aux ateliers ensuite, mais si tu as une meilleure idée tu peux toujours faire une proposition. » Bon courage pour trouver mieux, cependant.
 

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« Mais je suis toujours tes conseils. C’est pas compliqué parce que t’as les mêmes que ma grand-mère et qu’une de mes potes alors c’est comme si vous vous relayiez pour me les rappeler » Ses yeux s'écarquillent d'une manière dramatique et elle bat des paupières en le regardant, l'air faussement offensée. La brune se met en route après une brève pause, secouant la tête dans un sourire non sans se priver de pincer les côtes de son ami qui vient non seulement de la comparer à sa grand-mère - enfin sa sagesse, pas qu'elle lui en tienne vraiment rigueur, mais aussi de prétendre toujours suivre ses conseils. Ce qui n'est pas vrai, ils le savent tous les deux. Le cas échéant, Bellamy serait une véritable machine et aurait terminé sa journée à midi. « On se relaie, exactement. Tu as la tête dure, il faut insister pour que l'information rentre. » le taquine-t-elle tout en continuant de marcher, se délestant au passage de l'un des deux classeurs qu'elle porte dans les bras de l'asiatique. « Donne l’autre même si tu veux, ça fait longtemps que jsuis pas allé à la salle faudrait que je m'y remette » Une moue passant en coup de vent sur ses traits, Flora ne se fait pas prier pour empiler le second classeur sur le premier. Elle n'en demandait pas tant, mais loin de vouloir prouver quoique ce soit à quiconque : que l'homme de la situation fasse gonfler ses muscles et la suive gentiment jusqu'aux bureaux. « Regarde, tu vas même avoir le temps d'y retourner maintenant. » remarque-t-elle avec innocence, s'amusant de l'image qu'il dégage avec ses gros classeurs dans les bras. Au moins, ils y gagnent tous les deux et elle va pouvoir aller passer la fin de sa journée aux ateliers à faire ce qui l'anime, bien loin des montagnes de paperasse qui lui donnent le tournis. « Tu vas faire quoi aux ateliers ? J'aime bien y aller aussi. » Elle le regarde et déjà le pétillement de ses yeux change. Elle ne sait pas exactement ce qu'elle va y faire tant le choix lui est difficile parmi toutes les possibilités, mais Flora n'a aucun doute quant au fait de parvenir à se décider rapidement pour rentabiliser les moindres minutes passées là-bas. « Je voulais terminer un dessin, peut-être commencer à faire quelques patrons pour donner vie à l'une de mes idées. Je ne sais pas encore. » Ils atteignent les bureaux, et Flora récupère les classeurs avec un sourire avant d'aller elle-même les déposer et de prendre congé par la suite. Retrouvant Bellamy là où elle l'a laissé, elle l'encourage d'un mouvement de tête à la suivre. « Si tu veux m'accompagner, tu es le bienvenu. Tu pourrais même me donner ton avis, ça fait longtemps que tu n'as pas observé mes croquis. » l'invite-t-elle avec un sourire, mais le coréen le sait : elle ne lui impose pas de venir s'il n'en a pas envie, ni ne lui en tiendra rigueur.
 

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« Mais grave, quoique je ferais mieux de plus danser, ça reviendrait au même » Elle sourit à sa remarque, tournant la tête vers lui. Une salle ou l'autre, peu importe du moment qu'il se dégage du temps libre et parvient à le rentabiliser. Relâcher la pression en faisant ce qu'on aime après une journée de boulot est une très bonne chose, une qui peut encourager à faire au mieux pour pouvoir s'y rendre par la suite. « Si tu préfères danser, alors fais ça. » remarque-t-elle en continuant de marcher, l'entraînant avec elle jusqu'aux bureaux de l'agence. En réalité, Bella perd déjà du temps en étant à ses côtés plutôt qu'en prenant d'ores et déjà la direction du studio, mais elle ne s'en plaint pas. « Pourquoi tu fais des cachotteries comme ça ? Vas y dis, tu travailles sur quoi ?? » Ses lèvres se font plus malicieuses et elle lui adresse un clin d'oeil en reprenant ses documents, allant s'en débarrasser sans apporter de réponse à son interrogation. Lorsqu'elle ressort, elle l'invite à la suivre sans lui fournir de précisions supplémentaires. « si t’insistes »

Il faut quelques minutes au duo pour atteindre l'aile comportant les ateliers, et Flora daigne finalement reprendre la parole lorsqu'ils s'en approchent. « Je travaille sur ce qui attire mon oeil quand j'ouvre mon carnet, ce n'est pas vraiment quelque chose que je peux savoir à l'avance. » explique-t-elle alors, lui faisant signe de se faire discret avant qu'ils n'entrent dans les locaux. La brune rejoint son poste de travail au milieu de celui des autres couturières, un peu à l'écart de la graine de champion de Weatherton, et sort d'un tiroir un ouvrage à la couverture de cuir abîmée. Elle se hisse machinalement sur son bureau pour s'y asseoir, puis fait signe à son ami de s'approcher pour regarder en même temps qu'elle les pages qu'elle s'apprête à faire défiler. « T’as jamais eu envie de travailler ici ? » Elle ne le regarde pas, un souffle ironiquement amusé s'échappant d'entre ses lèvres, provoquant à peine un son. « C'est mon rêve, idiot. Je ne suis pas assez qualifiée pour. » précise-t-elle, avant de redresser les yeux vers lui en saisissant un crayon près duquel elle s'est assisse. « J'y travaille, cependant. Si tu as des remarques, fais toi plaisir. » Tout ce qu'il peut bien lui dire au sujet de ses dessins, ses crayons ou les chutes de tissus qui les entourent l'intéresse bien plus que quoique ce soit d'autre en ce bas monde. alors, qu'il n'hésite pas.
 

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“Pa-reil, ya des gens qui arrivent à tout organiser à l’avance mais je comprends pas comment ils font, jsais même pas ce que je vais manger ce soir …” Son sourire s'amuse aux paroles du danseur - des mots très Bellamy. Elle secoue doucement la tête pour contenir un rire, bien consciente que son ami n'était pas plus organisé qu'elle lorsqu'elle s'en remettait à son carnet, et la brune pouvait amplement le rejoindre concernant le choix de son dîner - des nouilles instantanées ou des nouilles instantanées ? « Ils sont étranges, pas vrai ? » accentue-t-elle avec malice avec de reprendre un tantinet de sérieux en entrant dans les ateliers - s'ils pouvaient éviter de renvoyer l'image de deux enfants dans un magasin de jouets, bien que ce soit le cas, elle leur en serait reconnaissante. Plus silencieusement donc, les deux compères se faufilent dans les ateliers, adressant quelques sourires de ça et là. “On dirait pas. En plus, ils te connaissent les patrons, ce serait pas trop facile pour toi d’avoir une promotion ?” Elle lui jette un regard à cela, toujours facilement amusée par son franc parler et son détachement. Il est facile de lui parler, d'échanger avec lui sur des sujets divers et variés, et Bella fera toujours primer l'honnêteté. « Merci. » sourit-elle avant de poursuivre, se reportant sur son cahier. « Si, je pourrais peut-être jouer de mon nom pour avoir une promotion. Mais ça ne m'intéresse pas, je pense que tu t'en doutes. » Peu sont réellement conscients de la relation privilégiée qu'elle entretient avec James - son cousin et elle s'appliquant à préserver les apparences. Mais, et ce même si James serait prêt à le lui accorder - non, Flora ne voulait pas d'un titre simplement pour l'avoir. La brune voulait se donner les moyens de l'obtenir dans les règles de l'art et le mériter. Elle voulait être digne d'un tel rang, peaufiner sa technique, devenir meilleure. Et pour cela, elle allait attendre et continuer de travailler, que cela prenne encore des mois ou des années. “Ooooh, tu m’appelles quand t’es mutée aux ateliers hein,” Elle acquiesce avec un sourire doux à cela, le regardant. « Évidemment Bella, sois tranquille. »

Ils parcourent son carnet, la demoiselle sentant le regard intéressé de son ami et collègue, souriant sous la sincérité de ses réactions toutes flatteuses. "Hé tu penses quoi de la mode unisexe ?" Son regard trouve le sien, et elle se fait un peu plus sérieuse à la question - tout à fait pertinente et intéressante. "Parce que je crois que c'est de plus en plus populaire et c'est trop cool ? En fait, je trouve ça bête de faire des collections pour filles ou garçons parce que c'est que des étiquettes et que ça limite les gens," Elle arrête ses doigts sur une double page de son carnet, marquant une pause avant de reprendre avec un léger sourire. « Je trouve ça intéressant. Pas l'idée de faire des t-shirts trop grands et de les proposer à tous - non, ça c'est absurde. » précise-t-elle avant de reporter son regard sur des croquis, certains effectués en quelques minutes. « Mais j'aime l'idée que ce soient les esprits qui s'approprient les vêtements davantage que les genres. » Certains artistes et célébrités mettent d'ailleurs cela en avant, encourageant leur public dans ce sens, jouant de leur influence pour ouvrir les esprits. « Je pense que cela gagne, à raison, à devenir populaire. » - " J'aime bien ça," Il l'interrompt en pointant du doigt une idée, faisant sourire la demoiselle. « Quoi, tu voudrais me servir de cobaye à l'avenir ? » propose-t-elle avec un enthousiasme mal dissimulé, sourire aux lèvres. « Je suis loin de faire des patrons et des pièces à longueur de temps, mais ça m'arrive de donner vie à des idées de temps en temps - il faut bien que je m'entraîne. » Sa technique est loin d'être parfaite, les quelques pièces auxquelles elle a déjà donné vie sont de simples prototypes, mais cela pourrait être une bonne expérience pour elle de s'entraîner sur un vrai modèle plutôt qu'un buste de couture. « Tu penses à quelque chose ? » l'interroge-t-elle en voyant son air intéressé, se demandant s'il aurait besoin de quelque chose - pour la danse ou son quotidien, qu'importe.
 

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“T'es super fair play,” Parvenir à ses fins, si elle ne le méritait pas, cela ne l'intéressait pas. Pouvoir se vanter d'être styliste n'aurait aucune valeur s'il s'agissait d'un titre lui ayant été donné en échange d'un battement de cils, et là était une chose que Flora voulait à tout prix éviter. Elle se donnait du mal pour peaufiner sa technique, progresser grâce aux opportunités qu'elle se voyait offerte, et n'avait pas besoin d'atteindre ses objectifs dès demain ou la semaine suivante - même si, évidemment, elle s'en languissait. Sur ce point, la brunette était particulièrement patiente, en partie car elle savait que vouloir précipiter les choses ne fonctionnerait pas. On ne pouvait pas mentir à l'art, forcer ses capacités et l'inspiration, et vouloir brûler des étapes ne ferait que la retarder dans son apprentissage. Sa meilleure option à la Constantine était d'accepter son rythme, et attendre que ses doigts et son esprit gagnent en habilité. « Le titre en lui-même ne m'intéresse pas, je veux mériter d'atteindre mes objectifs. » ajoute-t-elle distraitement en accordant un regard à la dérobée à l'asiatique, l'écoutant reprendre par la suite et répondant à sa question sur la mode unisexe. Flora ne s'y intéressait pas particulièrement, les modèles féminins ayant tendance à l'inspirer davantage que ceux masculins, et la polyvalence d'une pièce demeurant encore une partie non explorée de ses essais. Cependant, elle aimait l'idée, et croyait en son potentiel à être exploitée - même si elle ne s'y attaquerait pas d'elle-même, pas pour le moment. “Très bien dit. Jtrouve qu’on en entend pas assez parler dans le milieu de la mode, c’est comme les différentes morphologies, c’est quand qu’on verra des modèles moins skinny que Bella Hadid sur les catwalk - je l’aime bien et tout mais tout le monde sait qu’elle est unique en son genre, personne peut rien porter comme elle.” Ses lèvres forment une ligne à cela, une moue passant brièvement sur ses traits. La mode évolue progressivement au fil des années, mais cela ne signifie pas pour autant qu'elle atteint les espérances de tous. Les codes et éthiques ont la peau dure, et chaque maison prend ses propres décisions quant au choix des mannequins qu'elle veut voir défiler en son nom. Quoiqu'il en soit, aucun choix ne satisfera jamais personne en entièreté. « Certains cherchent à se reconnaître en regardant les défilés, d'autres préfèrent s'en imprégner. Certains sont passés outre cet aspect morphologique et se focalisent davantage sur les pièces que ceux et celles qui les portent, et d'autres ont encore un peu de mal. Il faut laisser le temps aux choses. »

Elle sous-entend qu'il pourrait lui servir de mannequin, et le danseur ne met qu'une seconde à réagir. “Tu voudrais bien ??” Son sourire s'étire et elle échappe un rire à sa vue, acquiesçant par la positive. Elle ne tient pas à ce que Bella s'imagine des monts et merveilles, mais serait ravie de progresser en se servant de lui comme cobaye - un cobaye qui serait visiblement très heureux de se prêter au jeu. “Mais ce serait trop cool !! T’as des photos de ce que t’as déjà fait ??” Elle hoche la tête après une courte réflexion, ne prenant que rarement des photos des assemblages qu'elle réalise - souvent parce qu'elle n'y pense pas, ou parce-que des détails l'ennuient et qu'elle ne juge pas digne pour la création d'être figée ainsi dans le temps. Cependant, quelques exceptions parsèment la galerie de son téléphone, et la brunette montre quelques unes d'elles à son collègue. « Ne te fais pas de trop grands espoirs, je suis en plein apprentissage. » le prévient-elle en lui montrant quelques clichés, les accompagnant d'explications ainsi que de leur date de création. La plupart de ces pièces - pour ne pas dire toutes, ont depuis les photos été défaites et les tissus réutilisés pour d'autres essais. Ils échangent quelques minutes, puis Flora ne peut s'empêcher de l'interroger quant au pétillement de son regard - elle ne le reconnaît que trop bien, cet air qu'il affiche avant de commettre une bêtise ou dans leur cas quand des idées lui passent par la tête. “Toujours. Jtravaille sur une choré et je voyais trop un haut blanc avec plein de froufrous dans un style un peu victorien tu vois ? Je sais pas pourquoi mais je pense que ça irait bien à l’aesthetic, mais t'es pas obligée hein, juste si tu t'ennuies un jour..." Elle l'écoute avec attention et ne tarde pas à se saisir d'un stylo et d'un bloc notes abandonné à proximité pour dresser deux trois portraits grossiers. Des hauts à froufrous dans un style victorien, il en existe sûrement différents types, et elle tient à saisir l'idée du danseur. « Dans ce genre là ? Ou plutôt comme ça ? » lui demande-t-elle en pointant de son stylo un croquis esquissé à la va-vite, puis un autre. Ses yeux retrouvent les siens et elle sourit. « Non, je serais ravie de t'aider - tant que ta chorégraphie ne nécessite pas d'avoir le haut prêt pour la semaine prochaine. » précise-t-elle avec bienveillance et une certaine malice, enjouée à l'idée de pouvoir travailler différentes matières pour donner naissance à son idée.
 

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