| you can't bribe the door on your way to the sky (grace #6) |
| Ruben Hartfieldle problème à trois corps ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13373 POINTS : 1840 TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage. CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS : RPs EN ATTENTE : lewis #3 › midas #3 RPs TERMINÉS : AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022 | (#)Jeu 1 Sep 2022 - 22:40 | |
| you can't bribe the door on your way to the sky Les clefs de l’appartement s’écrasèrent avec un bruit sourd sur la surface de la commode de l’entrée. Le sac que Ruben portrait à la main suivit un chemin très similaire, mais avec le sol cette fois-ci. Ses jambes avaient grandement du mal à le supporter, et il ne savait pas exactement comment il avait réussi à rentrer chez lui en un seul morceau, comment il avait réussi à conduire sans trop de peine et qu’il ne se soit pas perdu en route aussi tenait du miracle. Car cela faisait maintenant plusieurs heures que la concentration du brun avait fait la mal, qu’il agissait comme par automatisme, qu’il subissait les événements qui l’entouraient. Ses oreilles semblaient toujours siffler légèrement, comme si une bombe avait littéralement explosé à ses côtés; son coeur battait une chamade en rien écrite correctement, tantôt rapide, tantôt proche de l’arrêt complet; son souffle semblait parfois lui manquer comme si quelqu’un s’était amusé à supprimer tout l’oxygène de son environnement; ses mains tremblaient, également, ce qui était quelque-chose ne se produisant jamais qu’importe les circonstances. Cependant, aujourd’hui, rien n’était comme aucun autre jour: Jackson, son frère ainé, son modèle et un des meilleurs hommes que cette terre ait pu porter, n’était plus.
Trainant des pieds, il avait fini par réussi à rejoindre le salon, de là où s’élever un peu plus de bruit que partout ailleurs dans le reste de l’appartement. Il aurait pu être partout ailleurs, ce soir, plutôt qu’ici: Rhett lui avait proposé de rentrer chez lui, qu’ils restent tous les deux entre frères pour réussir à passer cette soirée qui s’annonçait d’avance compliquée. Il aurait pu prendre l’option qu’un de ses collègues lui avait proposé, qui était d’écumer les bars afin de se saouler à en oublier jusque son nom de famille - ce qui aurait pu également être une bonne solution, comptes tenus des circonstances. Il avait également décliné, car le seul endroit où il souhaitait se trouver alors que la nuit s’annonçait particulièrement longue, c’était chez lui et dans les bras de la jeune femme qui était assise face à lui dans le canapé.
Un pas supplémentaire, et un second, et finalement Ruben se trouvait au pied du canapé. Dans toute autre situation, il se serait déjà glissé sur le sofa aux côtés de Grace, il lui aura déjà arraché un baiser et dix autres par la suite; il aurait déjà demandé comment s’était passée sa journée, aurait discuté du diner qu’ils allaient partager, et tout un tas d’autres choses qui lui semblaient tellement dérisoires en réalité en cet instant. Comment pourrait-il discuter de choses si banales, alors que son coeur avait volé en éclats et qu’il avait l’impression de porterie poids du monde en terme de tristesse, sur ses épaules ? « Il… » Sa voix était abimée, était rocailleuse, d’avoir versé bien trop de larmes sur les dernières heures. A peine avait-il prononcé le moindre mot qu’elle s’était cassée, comme si elle n’avait aucun désir d’exposer ce que Ben s’apprêtait à dire; comme si, en gardant un instant de plus cette nouvelle pour lui, les choses ne seraient pas réelles. Comme si en prenant un moment supplémentaire pour mettre Grace au parfum, Jackson ne serait pas totalement parti. « Jackson, il… » Et la fin de sa phrase se retentit jamais à travers le silence presque complet de l’appartement, puisque les jambes de Ruben n’avaient réussi à le porter plus longtemps et que les larmes, les traitresses, s’écoulaient de nouveau à grandes eaux sur ses joues.
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| | | | (#)Sam 3 Sep 2022 - 0:09 | |
| Grace fait des idioties sur le canapé du salon. Elle a réorganisé trois fois cette pièce qu'elle habite désormais avec Ruben pour au final tout remettre à sa place initiale. Elle a étalé deux masques différents sur son visage, s'est ennuyée la tête en bas et les pieds en l'air, a essayé de lire et même d'écrire une liste de courses. Rien à faire : les journées loin de l'hôpital sont longues, trop longues. La blonde observe d'un oeil distrait les couleurs qui s'étendent sous ses yeux. Le tapis du salon, elle le déteste et le passera probablement par la fenêtre un de ces jours.
De Ruben, Grace n'a eu aucune nouvelle. Les instants où elle peut se détendre, seule chez elle, sont d'une absolue rareté. Les instants pendant lesquels Ruben et elles peuvent profiter d'un jour de repos ensemble sont aussi rare qu'un alignement parfait de planètes. Pourtant, les deux jeunes gens ont accepté leur destin. Tout cela, ils le savaient. Ils ne pourront pas avoir d'animaux avec un rythme pareil. Ils ne pourront pas non plus espérer construire un foyer. Grace est d'accord avec tout cela. Elle en est même la principale instigatrice. S'il y a longtemps qu'elle sait qu'un jour peut-être elle voudra construire sa propre petite famille, ce jour n'est pas encore venu. Ruben et elle briguent des postes hauts placés. Il leur reste tout un tas de choses à accomplir avant qu'une faille ne s'ouvre miraculeusement dans l'espace temps pour permettre aux amoureux de vivre la dolce vita.
Et aujourd'hui n'est pas propice aux miracles. C'est d'ailleurs tout à fait le contraire. Grace est plongée dans un éternel magazine qu'elle prend un malin plaisir à lire sous le nez de Ruben, le soir. Un tas de bêtises idiotes desquelles elle se lassera d'ici quelques mois, rongée par d'autres envies et le moral miné par l'impossibilité d'accueillir un enfant dans son foyer. Mais chaque bataille en son temps. Ruben marche vers le canapé et Grace abat enfin son journal sur ses genoux, arborant un immense sourire à l'idée de retrouver son compagnon de route. Elle n'a pas beaucoup d'amis, Grace, bien que quiconque la connaissant un peu la qualifierait volontiers de solaire. Simplement, la sociabilisation n'est pas son fort. Le courant passe très bien avec les enfants, qui voient aisément sous la surface et ne s'arrêtent pas aux apparences. C'est peut-être pour cela que Grace ne s'autorise à être vraie qu'en leur compagnie. Vraie, avec toutes ses imperfections et ses forces. Vraie, comme Ruben la voit habituellement. « Il… » Mais la bouche de Grace perd immédiatement son sourire alors qu'elle comprend à l'expression de Ruben que quelque chose cloche. « Jackson, il… » La gorge de la blonde se tord affreusement alors qu'elle glisse du canapé pour attraper Ruben au vol.
Dans un réflexe, elle a jeté le magazine et a enroulé ses bras autour du corps épuisé de son petit-ami. Elle a peur de comprendre les mots de Ruben. Ses doigts écartent doucement les cheveux du visage du brun. De ses pouces, elle essaie d'endiguer un flot incessant de larmes. « Tu n'es pas obligé de me le dire, mon cœur. » Non, il n'a pas à se forcer à donner la sentence. Cela ne la rendrait que plus tangible. « Et si on enlevait cette veste ? » La voix de Grace n'est plus réduite qu'à un chuchotement alors qu'elle essaie de mettre Ruben à l'aise. Elle sait pourtant que rien ne pourra améliorer la situation du jeune homme. « Parle moi si ça te fait du bien. Ne parle pas si c'est mieux. Je suis là. » Et doucement, elle le berce de ses bras trop courts pour contenir toute la peine de son amoureux. |
| | | Ruben Hartfieldle problème à trois corps ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13373 POINTS : 1840 TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage. CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS : RPs EN ATTENTE : lewis #3 › midas #3 RPs TERMINÉS : AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022 | (#)Ven 9 Sep 2022 - 21:52 | |
| you can't bribe the door on your way to the sky Il aurait aimé pouvoir être plus fort, en réalité. Il aurait aimé rester fier, les épaules arquées vers l’arrière et le menton haut, droit. Il aurait préféré se contenter d’un simple soupire, avant de passer au sujet qui lui tordait le coeur ces dernières heures. Il y avait bien des choses qui auraient permis de rendre la situation bien plus facile à aborder - mais aucune de ces circonstances ne semblait bien désireuse de ce montrer, ce soir. Alors que Grace était encore sur le canapé, pour une poignée de secondes et à peine plus encore, Ruben sentit son corps faiblir, ses jambes le lâcher, son coeur flancher par la même occasion alors que ses yeux manifestaient, par un quantité de larmes qui le surprenait, la tristesse profonde qui le rongeait déjà de l’intérieur.
Rapidement, sans même qu’il n’ait eu le temps de se rendre compte de quoi que ce soit, les bras de Grace l’accueillaient pour ralentir sa chute, pour rattraper ce corps qui ne montrait plus grande résistance face à la vague d’émotions qui parcourait chaque parcelle de l’épiderme de Ruben. Ses mains essuyaient les larmes sur ses joues, repoussaient les mèches de cheveux définitivement trop longues lui barrant la vue - ou tout du moins, les zones de lumières floues que ses pupilles arrivaient encore à capter à travers la barrière aqueuse. Sans s’en rendre compte, sans que cela soit réellement volontaire également, le brun était devenu l’ombre de lui-même. Ce ne serait pas un état permanent - il ne supportait pas ne pas être maitre de ce qu’il se passait autour de lui, Ruben -, mais comme si son corps avait besoin d’un redémarrage, c’était là une façon d’être par laquelle il avait besoin de passer. Heureusement, il ne serait pas seul, il n’aurait pas à se relever sans aide: la présence de la blonde face à lui témoignait déjà de tout cela. Et elle serait la seule à qui il permettrait de jouer ce rôle, bien qu’elle ne soit pas directement impliquée dans cet événement, il le sait d’avance. Elle était spéciale, Grace; il ne lui disait surement pas assez au quotidien, mais sa façon de se montrer vulnérable sans qu’elle n’ait la moindre explication montrait parfaitement ce concept là.
« Tu n'es pas obligé de me le dire, mon cœur. » Non, il n’était pas obligé de formuler à haute voix la peine que son coeur était en train d’endurer seul, depuis plusieurs heures. ll n’était pas obligé de lui expliquer ce qu’il se passait exactement, comme c’était déjà le cas le reste du temps. Et pour le moment, les larmes lui encombrant les joues ne lui donnait pas assez de contenance pour s’exprimer. Et il s’en voulait, Dieu qu’il se maudissait, de ne pas réussir à au moins stabiliser les sanglots pour terminer sa phrase d’une traite. Face à Rhett, il avait réussi à exprimer ce qu’il se passait; mais le choc avait surement été d’une grande aide, l’adrénaline allant de paire avec. Là, face à celle qui partageait son quotidien, la pression semblait se retirer de ses épaules et le laisser plus bas que terre, plus vulnérable que jamais. « Et si on enlevait cette veste ? » Elle était douce, Grace, autant dans ses gestes que dans sa voix, dans ses mots, dans ses intentions. Elle allait doucement et sans obtenir de suite le fin mot de l’histoire, elle avait parfaitement deviné - il le savait, le sentait - que le pire était finalement arrivé. Hochant sa tête aussi bien qu’il le pouvait, que son corps lui permettait, Ruben la laissa agir. Il n’avait de toutes façons pas la force de grand chose, en cet instant. « Parle moi si ça te fait du bien. Ne parle pas si c'est mieux. Je suis là. » Les bras de la blonde l’entourèrent et il en fit de même, dans un geste désespéré, comme si elle constituait la dernière bouée de sauvetage face à un vaste océan agité, de tempêtes.
Il resta un long moment comme ça - une minute, peut-être deux, ou une dizaine il n’avait plus aucune notion de temps - avant de réussir, dans un hoquet, à ralentir la fuite de larmes dont il faisait preuve depuis qu’il était revenu à l’appartement. « Il est mort, Grace. » Ses mots n’étaient que murmures, son chagrin et sa peine étaient palpables à travers l’air ambiant. C’était la seconde fois qu’il devait prononcer ces mots là pour mettre quelqu’un au courant de la situation, et cela était bien pire cette fois-ci. Face à Rhett, les choses lui avaient paru presque simples, d’une évidence même. Avec Grace dans ses bras, il avait l’impression de lui avouer que son monde venait de s’écrouler et qu’il n’avait su ni retenir ni prévenir sa chute. « Il a eu un accident. » Les mots arrivaient au compte gouttes, entre plusieurs hoquet de chagrin, diaphragme ne sachant se stabiliser pour lui permettre de reprendre une respiration correcte et mesurée. « Mon frère, Grace, je pourrais plus jamais le revoir… » Parce-que pour le moment, c’était cette évidence là dont Ben n’arrivait en rien à se débarrasser; ce manque qui se creusait déjà dans sa poitrine, qui lui rongeait déjà le coeur par vagues progressives. Lorsqu’il aurait intégré cette réalité, peut-être qu’il réussirait à se rendre compte que le choc qu’il vivait n’était pas du seulement à désormais l’absence de cette homme qui avait été ainé de la fratrie pendant longtemps, mais également et surtout à cause du fait qu’il l’ait vu s’éteindre sous ses yeux. Il n’avait pas le recul nécessaire en cet instant pour comprendre ça, Ruben, alors qu’il enfouissait un peu plus son visage dans le cou de la blonde comme s’il était possible de disparaitre de la surface de la terre de cette manière.
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| | | | (#)Sam 24 Sep 2022 - 23:50 | |
| Peut-être qu'elle a un peu employé le ton du médecin. Avec les enfants aussi, elle utilise les questions rhétoriques. Ils sont pourtant souvent les premiers à comprendre les enjeux de leur présence à l'hôpital, aussi graves soient les enjeux. Bien souvent, les petits humains miniatures vus par la chirurgienne n'ont pas besoin qu'on leur explique longuement - sauf pour les plus curieux d'entre eux. Ils ne font pas de déni, comme les parents. Ils écoutent, hochent la tête, retournent à leurs jeux. Ce sont les adultes qui ont le plus souvent besoin d'être maternés. Grace fait un entredeux avec Ruben. Elle voudrait l'entourer autant qu'elle le peut, lui montrer sa présence. Ruben, lui, n'est pas en état de voir tout cela.
Le brun reste un instant ainsi, à pleurer dans les bras de sa petite-amie. Elle le berce doucement, lui offrant tout le temps nécessaire à sa lente remontée vers la surface. Grace l'a calé contre elle et a enroulé ses bras autour des épaules de Ruben. La veste qu'il portait a trouvé une place sur le sol, à leurs côtés. Au bout d'un moment, la respiration de Ruben s'apaise. Rien qu'un peu, juste le temps qu'il parvienne à former une phrase. « Il est mort, Grace. » Une boule d'angoisse remonte dans la gorge de la jeune femme. Elle essuie discrètement une larme qui s'aventurait sur le dessous de son œil droit. Tout ceci n'est pas à propos d'elle. Elle n'a pas le droit de pleurer. Un instant, Grace s'est imaginée sans ses frères, sans ses sœurs. Elle n'a fait qu'effleurer l'idée de leur départ et la peine l'a tout de suite mordue à la gorge. Oui, elle a de nombreuses fois souhaité qu'ils disparaissent de la surface de la Terre. Ce n'était pas sérieux, bien sûr. Des querelles de fratrie. Cette fois-ci et pour la première fois, la jeune femme a eu un flash. Une image nette d'elle penchée au dessus d'un lit d'hôpital. Si l'un d'entre eux devait mourir, qui cela serait-il ? Wendy, pour sûr. Elle est la plus encline à pouvoir se foutre en l'air sans même le vouloir, par accident. De toute façon, aucun d'entre eux n'a envie de mourir, pas vrai ? C'est pourtant pour la disparition de Rory que la blonde aurait certainement le plus de peine. Bien qu'elle garde avec toute la tripotée de Craine une distance froide, c'est avec Rory que Grace a eu les conversations les plus naturelles. C'est avec lui qu'elle a eu le moins souvent le sentiment de n'être qu'une moins que rien. Décidément, aucun d'entre eux n'a intérêt à mourir avant elle. Si la blonde voudrait se faire croire que rien de tout ça ne l'affecterait, la larme qui a failli la trahir prouve bien le contraire. C'est machinalement qu'elle l'a effacée de son visage. Pour Ruben, qu'elle voudrait croire. Parce qu'elle n'est pas capable de se montrer dans un état de faiblesse, voilà la vraie raison.
Le désespoir de Ruben transparaît plus encore qu'il hoquette maintenant entre les bras de son amoureuse. La blonde fait tout pour le ramener dans le présent, aussi douloureux soit-il. C'est toujours moins pire que de revivre des souvenirs. « Il a eu un accident. » Evidemment. On n'a jamais le temps de dire adieu aux gens. L'injustice est le propre de l'accident. « Mon frère, Grace, je pourrais plus jamais le revoir… » Avec ses cheveux, Grace cache maintenant le visage de Ruben. Elle pose le menton sur le haut de son crâne et accueille sa douleur comme si elle était sienne. En cet instant, elle voudrait bien prendre ce qu'il a sur le cœur pour elle. Se montrer faible n'est pas pour la jeune femme mais pour Ruben, elle est franchement prête à franchir cette limite, à embrasser cet état qui la révulse. « Je crois qu'il y a des tas de moments durant lesquels tu reverras ton frère. Dans tous les bons moments que vous avez vécus, pour commencer. Dans tous les mauvais aussi, un jour. Et ces mauvais moments deviendront même des bons moments dont tu pourras parler avec Rhett. » Peu importe qu'il ne l'entende pas. Grace sait que l'oreille de Ruben sera attentive au prénom du frère qui reste. « Rhett et toi recroiserez sa route dans tous les souvenirs que vous avez partagés ensemble. » Et ne parlons pas d'Ethel, bien sûr. C'est pourtant Rhett que Grace connaît le mieux. C'est de lui qu'elle parle parce qu'elle a le sentiment que c'est de lui qu'il faut parler. Dans les familles, les personnes du même sexe sont souvent plus liées. Bon, d'accord, cela ne s'applique pas aux Craine. « Je n'ai rien à te proposer, aucune solution, parce qu'il n'y en a pas. Mais tu sais quoi ? Je suis là quand même. » Mentalement, Grace fait la liste de toutes les choses qui pourraient garder Ruben sur Terre. Aussi hébété qu'il soit, il faudra bientôt qu'il se lance dans toutes les démarches administratives relatives à la mort de son aîné. « Je vais appeler l'hôpital et leur dire d'annuler tes procédures, tu es d'accord ? » Et elle annulera les siennes au passage. S'il le faut, elle appellera la morgue à sa place. Elle appellera Rhett, Ethel, le premier ministre et même la station spatiale internationale s'il le faut. |
| | | Ruben Hartfieldle problème à trois corps ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13373 POINTS : 1840 TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage. CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS : RPs EN ATTENTE : lewis #3 › midas #3 RPs TERMINÉS : AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022 | (#)Ven 30 Sep 2022 - 17:42 | |
| you can't bribe the door on your way to the sky « Je crois qu'il y a des tas de moments durant lesquels tu reverras ton frère. » Le discours qui s’en suivait, il le connaissait pourtant par coeur, Ruben. Mais l’entendre alors qu’il lui était adressé laissait comme une saveur amer dans le fond de la gorge. « Dans tous les bons moments que vous avez vécus, pour commencer. Dans tous les mauvais aussi, un jour. Et ces mauvais moments deviendront même des bons moments dont tu pourras parler avec Rhett. » Rhett, qui avait grand étonnement, avait répondu présent à ses côtés à l’hôpital, alors qu’il l’avait appelé ne sachant vers qui d’autre se tourner sur le moment. « Rhett et toi recroiserez sa route dans tous les souvenirs que vous avez partagés ensemble. » Rhett, qui avait joué au grand frère pour la première fois depuis des années, alors que Ruben s’effondrait dans ses bras. Rhett, qui énerverait déjà de nouveau son cadet dès le lendemain matin mais qui avait gagné quelques heures de répit dans leur guerre infantile lorsqu’il lui avait proposé de rentrer avec lui pour passer la soirée. Beaucoup de choses avaient changé, cette soirée là; la relation entre Garrett et Ruben aurait pu prendre un tournant différent également si le passé ne l’avait pas trop entaché au fil des années.
« Je n'ai rien à te proposer, aucune solution, parce qu'il n'y en a pas. Mais tu sais quoi ? Je suis là quand même. » Les larmes coulaient toujours le long des joues du brun, mais écouter Grace lui parler avait le don d’apaiser son coeur, devenu lourd et pesant avec les heures qui avaient défilé. Il avait cessé d’hoqueter de chagrin, et se laissait juste désormais bercer par les doux mots de celle qu’il aimait et devant qui il osait se montrer si faible. Là n’était pas son habitude: elle le savait, et ne soulignerait jamais cet instant qu’importe le futur qui s’avançait pour eux. « Merci. » Qu’il se contenta de souffler entre ses lèvres, contre sa peau à elle, son visage toujours enfoui dans le cou de la jeune femme, là où il se sentait plus en sécurité. Là le monde extérieur ne pouvait pas encore l’atteindre, là où la réalité le rattraperait bien trop vite aussi malheureusement. « Je vais appeler l'hôpital et leur dire d'annuler tes procédures, tu es d'accord ? » - « Non… »
Ce ne fut qu’à cet instant que Ruben se redressa, s’extirpant un brin des bras de Gracie. « Les appelle pas. » L’hôpital, et toutes les personnes dont les noms se glissaient déjà dans son esprit. Il n’avait pas besoin que le moindre coup de fil soit passé, Ruben; bien malheureusement. « J’étais là bas, quand il est mort. Je… Je leur ai déjà dit que je serai là aussi demain matin. » Et ce n’était pas de façon honteuse qu’il avouait cette vérité. Ses pensées étaient encore quelque peu confuses, perturbées par des émotions qu’il aurait préféré ne pas ressentir. Sa voix était encore rongée par le chagrin qui perçait à travers chaque pore de sa peau. Ses joues rouges d’avoir trop pleuré. Mais s’il y avait bien quelque-chose qui lui semblait certain, et qui se devait de ne pas changer, c’était tout ce qui se rattachait à son travail. Ce dernier était le constante de Ruben, la chose qui lui donnait envie de se lever tous les matins. Il n’avait d’autant plus pas le loisir de se permettre de lâcher un tel lest, alors que les examens finaux avançaient à grands pas. Il n’avait pas ce loisir là, mais il ne voyait aucun mal à ça. « Je veux rien annuler, je serai sur pieds demain pour opérer. » Le chagrin était présent, mais présentait un état passager. La douleur lui rongeait le coeur, mais finirait par s’estomper. Et s’il lui fallait plus de temps qu’une simple nuit de sommeil pour réussir à s’en remettre, il serrait les dents et ne se plaindrait plus une seule fois. Après tout, Jackson n’avait pas eu la chance lui de pouvoir se plaindre de quoi que ce soit, alors que son dernier souffle lui avait été arraché sans son consentement.
« Rhett aussi est déjà au courant. » Les larmes avaient cessé, désormais. Bientôt, peut-être qu’il serait d’attaque pour renvoyer l’image de Ruben, de celui ne pliant jamais. Il savait que les yeux de Gracie sauraient voir mieux que ça, au delà de ce reflet faussé, mais il se devait de se convaincre qu’il pouvait y arriver. Cela donnerait peut-être l’impression au reste du monde que ses épaules étaient droites et que la peine du reste de ses proches pouvaient se poser dessus sans risquer de les briser. « Il prévient les parents, et Ethel, et Margot. » D’une main, il essuya les larmes qui restaient sur ses joues, humidifiant ces dernières. Avant de finalement remonter son regard dans celui de Gracie. « N’appelle pas l’hôpital s’il te plait. » Car il savait qu’elle mourrait d’envie, dans tous les cas et qu’importe les arguments qu’il apporterait, de le faire. Il ne pouvait pas se permettre de ne pas se montrer là-bas demain, c’était pour le moment la seule chose dont il était intimement persuadé.
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| | | | (#)Sam 12 Nov 2022 - 23:38 | |
| « Je vais appeler l'hôpital et leur dire d'annuler tes procédures, tu es d'accord ? » « Non… » Et Ruben se redresse, laissant au froid la place de s'immiscer entre les amoureux. A vrai dire, la jeune femme s'attendait à ce que Ruben n'accepte pas cette main tendue. Elle le connaît assez pour savoir qu'il est un travailleur acharné, sans doute enclin à laisser sa peine de côté au profit des autres. Et si ce n'est pas pour les autres, c'est en fait pour enfouir sa peine et ne pas la laisser gagner du terrain. Grace soupire doucement, écoute attentivement son alter ego encore tout tremblotant. « Les appelle pas. » C'est pourtant la chose à faire. Grace ne le répètera pas. Elle n'a pas besoin de le dire à Ruben. Il le sait très bien. Elle pourrait, pourtant. Lui expliquer par a-plus-b que soigner des gens ne se fait que si l'on a pris soin de soi-même en premier. Lui dire combien c'est dangereux pour les autres et aussi pour lui-même, de se lancer dans des tâches pour lesquelles il n'est pas disponible mentalement. Mais Ruben n'écoutera pas. « J’étais là bas, quand il est mort. Je… Je leur ai déjà dit que je serai là aussi demain matin. » Tête penchée, comme prête à faire un reproche, Grace se contient. « Ruben. » Tu n'es pas en état. Elle voudrait le secouer, l'attacher au canapé, le bourrer de calmants ou lui casser une cheville mais même avec tout ça, Ruben trouverait le moyen de filer à l'anglaise.
Mais Grace ne dit rien. Elle sait qu'elle aurait réagi exactement pareil. Au fond, elle n'a jamais perdu personne. Pas physiquement. Pas pour de vrai. Il y longtemps que l'idée qu'elle s'était faite d'une mère est morte, pour elle. Il y a longtemps que ses grands-frères n'en sont plus vraiment. Il y a longtemps qu'elle a rayé son père de la carte, ses sœurs du paysage. Elle a récusé en elle-même ses souvenirs. « Je veux rien annuler, je serai sur pieds demain pour opérer. » « Tu sais ce que j'en pense. » Il le lira dans ses yeux, mais elle insistera tout de suite. « C'est une mauvaise idée. » qu'elle précise. S'il veut faire son travail, personne ne peut lui en empêcher. Elle peut-être, si elle passait un coup de fil aux bonnes personnes... mais Ruben ne le lui pardonnerait pas. Alors, Grace réfléchit. Il s'agit de la jouer fine. Elle prendra sa garde en même temps que Ruben, même si ce n'est pas dans le même service. Elle demandera à ce qu'on le surveille discrètement, même si des dispositions auront sans doute déjà été prises. Il n'y a que cela qu'elle puisse faire sans blesser son endeuillé d'amoureux.
Le visage du jeune homme s'est un peu détendu. Il n'a plus l'air que fatigué, terriblement fatigué. « Rhett aussi est déjà au courant. » Grace opine du chef. Alors, elle n'a rien à faire. Personne à prévenir. Ruben voudra sans doute en parler à ses amis les plus proches. Cocasse qu'ils forment une partie de la famille Craine. Ainsi, la blonde n'a rien à faire. Juste à se tourner les pouces en attendant que Ruben sèche ses larmes. C'est une tâche compliquée, quand on a l'habitude d'avoir un chemin tout tracé en tête. Le deuil ne répond à aucun schéma. « Il prévient les parents, et Ethel, et Margot. » « Parfait. » Non, pas parfait, ce n'est pas ce qu'elle voulait dire. Grace s'en veut, mais Grace ne corrige pas. Elle se contente d'arracher une peau qui dépassait de l'ongle de son pouce. « N’appelle pas l’hôpital s’il te plait. » Ses yeux plantés dans ceux de Ruben, Grace réfléchit. C'est la chose à faire. Pour Ruben, pour les patients. La part logique de Grace s'est déjà saisie du téléphone et a déjà contacté tout le monde. L'autre part, celle qui ne veut pas froisser son petit-ami, ne sait pas vraiment quoi faire. Bien sûr, si Ruben était postier, tout serait plus simple. « Je n'appellerai pas l'hôpital. » Elle toussote, ne peut s'empêcher de faire une ultime remarque qu'on ne devrait pas trouver dans la bouche de quelqu'un qui épaule un endeuillé : « Mais tu pourrais faire une connerie qui peut mener à la mort de quelqu'un, Ruben. »
Elle attend la réplique incendiaire. Il sait qu'elle a raison, Grace en est intimement persuadée. Elle s'en serait voulue de ne pas avoir fait la remarque. « Tu pourrais prendre une journée, juste une journée. » Ils comprendraient, c'est sûr. Ou pas ? « On pourrait faire n'importe quoi. Une promenade en voiture. » Grace est malade en voiture. « Ou on pourrait aller voir un nanard au cinéma. » Même s'ils s'y endorment, ça n'aura aucune espèce d'importance. C'est de cet endroit où la mort rôde dont elle veut le tirer, parce qu'il ne peut pas exercer en étant dans un état pareil. Parce qu'il risque d'y revoir le corps de son frère, apporté inlassablement sur un brancard, partout, tout le temps. |
| | | Ruben Hartfieldle problème à trois corps ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13373 POINTS : 1840 TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage. CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS : RPs EN ATTENTE : lewis #3 › midas #3 RPs TERMINÉS : AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022 | (#)Sam 19 Nov 2022 - 17:26 | |
| you can't bribe the door on your way to the sky Il avait pu l’entendre, son soupire à elle, à peine avait-il reculé légèrement sa tête du creux de son épaule où il s’était réfugié. Ce n’était pas là une réaction qui blesserait Ruben, il savait pertinemment ce que pensait Grace en cet instant. Mais justement, il n’avait pas besoin qu’elle verbalise ses pensées car ses actions à lui iraient forcément à contre-courant. Il avait décrété qu’il serait sur pieds le lendemain, qu’il serait en salle d’opération et aux consultations, qu’il serait qu’importe où on aurait besoin de lui - mais il serait au travail. Ben ne voyait pas la journée du lendemain autrement, qu’importe le poids que portait désormais son coeur. « Ruben. » Tu n’es pas en état, que disaient ses yeux, que transmettait son regard. Et qu’importe si c’était effectivement le cas, il n’en tiendrait pas compte. Il était têtu, le gamin, et il irait au bout de son idée initiale parce-que pour lui il n’existait pas d’autre alternative. Ironiquement, dans ce type de situation, Jackson aurait été le seul à tirer un peu de sens à un jeune homme borné dans ses initiatives; c’était à cause de la disparition de ce dernier, de l’absence qu’il créait déjà, qu’il s’enfonçait d’autant plus dans ses idées et dans ce comportement qu’il regretterait peut-être un jour lointain. « Tu sais ce que j'en pense. » Et si les larmes de Ruben étaient séchées d’un revers de la main désormais, ce n’était pas pour autant que son regard ne reflétait pas l’état interne dans lequel il se trouvait. Ses iris, rougies par le chagrin, criaient qu’il n’avait pas besoin d’entendre ce qu’elle en pensait justement - car si elle ne le disait pas, cela restait des suppositions dans leurs esprits et non un état constaté. « C'est une mauvaise idée. » Mais là était aussi malheureusement le rôle de Gracie, de le remettre dans le droit de chemin, de lui indiquer lorsqu’il ne raisonnait pas correctement. D’autant plus qu’elle était de ceux bien placés pour connaître les circonstances dans lesquelles il travaillerait le lendemain, la fatigue dans laquelle il risquait d’autant plus de se plonger en allant au bout de ses idées. Ruben était parfaitement au courant également: plutôt se tuer à la tâche que de rester les bras croisés.
C’était Garrett qui se chargerait de prévenir le reste de leur famille. C’était lui qui avait pris la décision, alors que son petit frère s’était effondré de chagrin dans ses bras et qu’il n’arrivait à penser clairement; alors que devant les yeux de Ben dansaient les dernières images d’un Jackson méconnaissable et à l’agonie. Pour une fois, ce serait donc le nouvellement aîné des Hartfield qui prendrait en mains la situation. « Parfait. » Depuis quand Rhett n’avait-il pas agi en adéquation avec la place qui lui avait été attribué depuis des années ? Depuis quand n’avait-il pas joué au grand frère auprès de Ruben, là où il s’était contenté de briller par son absence pendant trop de temps ? « Je n'appellerai pas l’hôpital. » Le regard de Grace était ancré dans le sien, iris claires qui disparurent un instant derrière les paupières de Ruben lorsqu’il dégagea un soupire de soulagement. « Merci. » Du bout des lèvres, plein de reconnaissance. Il n’aurait pas eu la patience de la supplier plus longtemps qu’il ne l’avait déjà fait; autant parce-que ce n’était pas dans ses habitudes d’avoir quelqu’un de résistant face à ses désirs, que parce-qu’il ne souhaitait pas mener ce combat contre la blonde. Contre le monde entier s’il le fallait, mais pas elle. « Mais tu pourrais faire une connerie qui peut mener à la mort de quelqu'un, Ruben. »
Le regard de Ben s’ouvrit de nouveau sur le visage de la jeune femme - et si le chagrin avait pris toute la place jusque maintenant, un pincement au coeur différent pouvait y être lu: une pointe d’agacement. Ce n’était pas contre elle qu’il désirait mener le moindre combat, ce n’était pas elle son ennemie mais ses émotions lui faisaient tellement mal qu’il avait du mal à se rappeler de tout ça en cet instant. « On peut tous les jours faire des conneries qui mène des gens à la mort, Grace. » Gracie avait disparu, comme le peu de fois il se retrouvait énervé. Elle n’était pas son ennemi mais elle était la seule face à qui il oserait jamais se montrer brisé de la sorte. Son coeur oscillant entre mille émotions qu’il aurait préféré ne jamais avoir à connaître. « Ce sera pas différent demain ou un autre jour. » Tout serait différent, rien n’aurait plus la même saveur de toutes façons. Il avait besoin de se raccrocher à l’idée de continuer d’exercer, de faire quelque-chose d’utile de ses dix doigts. Car, au fond de lui, ce qu’il ne voyait pas en face et qu’il relayait à plus loin, plus tard, pas maintenant c’était qu’il s’en voulait de n’avoir rien pu faire pour Jackson. Son expertise n’avait pas été demandée, et sa présence avait été tolérée uniquement en qualité de frère du patient - ce n’était pas le brillant docteur Hartfield qui avait été nécessaire aux côtés de celui rendant son dernier souffle, mais une présence rassurante afin qu’il puisse savoir qu’il ne partait pas en étant seul. Aux yeux de Ruben, les choses étaient bien plus flous, bien plus confuses. Pour lui, il n’avait pas pu sauver son frère et l’histoire s’arrêtait là. « Tu pourrais prendre une journée, juste une journée. » - « Pour quoi faire, hein, dis moi ? » Il n’avait plus rien du Ruben effondré, de l’air dévasté qu’il portait une poignée de minutes plus tôt. « On pourrait faire n'importe quoi. Une promenade en voiture. Ou on pourrait aller voir un nanard au cinéma. » La dernière partie de la phrase de Grace ne fut qu’à peine entendu par Ben, de toutes façons, car ce n’était pas sur cette partie là de ses mots que son attention s’était arrêtée.
« Tu me proposes d’aller faire un tour en voiture alors que mon frère vient de se planter et en est mort ? Sérieusement ? » Il se doutait, dans le fond, que ce n’était pas là son intention et que la jeune femme cherchait seulement à faire quelque-chose pour l’aider, pour apaiser sa peine. Mais au moment où il prononçait ces mots là, le coeur du jeune homme s’était brisé une énième fois. Sans s’en rendre compte, il s’était alors relevé en s’appuyant sur le canapé derrière lui. Le regard qu’il portait à Grace était autant accusateur que criant de l’aide, et entre ces deux états il n’arrivait à se décider. Secouant la tête, il passa ses deux mains dans ses cheveux, inspirant longuement - et surtout difficilement, sa voix quelque peu tremblante lorsqu’il reprit la parole. « J’ai pas besoin de divertissement, j’ai besoin de me ressaisir. Je suis pas nos patients Grace: je vois la réalité en face, sans me faire d’illusions. » Son regard se porta de nouveau pour accrocher celui dont il ferait un jour sa fiancée. « Jackson est mort. C’est un fait que je peux pas changer. Maintenant, j’ai besoin d’aller dormir pour exercer demain. » Ce n’était pas pour autant qu’il fit le moindre pas dans aucune direction, immobile au milieu de leur salon, le regard hurlant le réconfort de la seule personne sur terre qui pourrait lui procurer un semblant d’apaisement au coeur en cet instant.
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| | | | | | | | you can't bribe the door on your way to the sky (grace #6) |
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