Noor serra un peu plus ses doigts autour du portfolio contenant ses projets passés. A force d'envoyer ses CV pour n'obtenir que de temps en temps un entretien, elle s'était finalement décidée à aller à une convention d'architecture se déroulant à Brisbane. Elle ne savait pas trop quoi en attendre, puisque les dernières fois où elle s'était rendue dans ce genre de rendez-vous, elle était déjà employée par un cabinet et venait séduire de nouveaux clients.

Son badge autour du cou, et le plan du hall dans les mains, elle essaya d'abord de repérer les grandes agences de la ville. Autant éviter celles où elle avait déjà été recalée, pour se concentrer sur celles n'ayant pas répondu, ou celles dont elle attendait encore des dates d'entretien. Voire les quelques agences qu'elle ne connaissait pas vraiment. La perspective de pouvoir rencontrer les gens qui travaillaient dans un cabinet, de voir comment ils évoluaient ensemble, pourrait aussi l'aider à se projeter dans une équipe.

Tout en cherchant les noms des petits cabinets qui l'avaient intéressée pendant ses recherches internet, elle se souvenait de Seth lui disant qu'il y en avait un à éviter. Elle n'avait pas su dire si c'était de la jalousie de la part de son ex-copain, ou bien un conseil de la part de quelqu'un avec qui elle avait partagé deux années de sa vie.

Serrant son portfolio dans les bras, elle s'approcha de quelques cabinets, un peu hésitante. Elle ne se souvenait pas avoir déjà rencontré des postulants dans ces conventions, mais peut-être qu'un manager ou un architecte plus haut placé qu'elle avait géré ceux venant avec des CV, pendant qu'elle se contentait de conseiller et d'appâter les futurs clients potentiels, en présentant le travail de son cabinet d'alors.

« Allez, idiota, va leur parler » se murmura-t-elle, cherchant à se motiver.

Pour un peu, elle avait presque envie de sortir son portable pour voir si elle avait des messages d'encouragements de ses copains. Ou pour leur en demander, le cas échéant, certaine que leurs petits mots lui ferait du bien...

Elle inspira un grand coup, tâchant de se détendre, avant de s'aventurer vers le stand le plus proche, essayant de se souvenir combien de fois elle leur avait envoyé des mails avec son CV et sa lettre de motivation. Avec un peu de chance, la réponse était "assez peu pour qu'ils n'aient pas un a priori négatif sur elle" !

« Bonjour, je m'appelle Noor Guerrero » se présenta-t-elle, avec son plus beau sourire poli et son meilleur accent londonien. « J'aurai aimé en savoir plus sur votre cabinet, et sur la façon dont vous travaillez. »

Noor Guerrero & @Iris Castillo & @Vivian Irish

Vivian attendait cette convention depuis de longues semaines, avec la plus grande des impatiences. Depuis sa rencontre avec Auden, l'envie d'aller travailler ailleurs la titillait de plus en plus. Si elle avait pu, elle serait allée faire un tour chez les concurrents bien plus tôt, elle aurait envoyé des CV en pagaille pour avoir un premier retour. Mais, comme si ses supérieurs avaient senti tout ça, ils l'avaient accablé de travail, si bien qu'elle n'avait plus eu une minute pour elle, ou pour quoique ce soit d'autre. Leur mépris ajouté à tout ça, en plus de ses récents problèmes personnels avec certains n'aidaient pas à son humeur, ces derniers temps, la jeune femme était plutôt taciturne. Aujourd'hui pourtant, elle se sentait plus légère. La bonne humeur qui régnait un peu partout dans la convention parvenait presque à occulter les regards noirs que lui lançaient certains de ses collègues dans son dos, contrariés par l'envie apparente de leur collègue d'aller faire un tour au milieu des nombreux stands concurrents. Elle ne se sentait pas vraiment à l'aise de la situation, l'Australienne, pour autant, elle ne se priverait pas pour autant. Une fois qu'elle aurait posé sa démission, ils s'en mordraient les doigts, et se seraient bien fait pour eux tous. Mais pour le moment, elle était bloquée sur le stand de polygon architecture, censée attirer des candidats potentiels à postuler chez eux. Leur réputation les précédant sûrement, pas une femme n'avait osé - ou eu envie - de s'approcher, et les seuls personnes qui l'avaient fait étaient des hommes. Pas vraiment étonnant... Pourtant, une jeune femme avait fini par apparaître dans son champ de vision. Jolie, les cheveux foncés, l'air un peu stressé. Après une hésitation, elle s'était avancée vers eux, et s'était adressé à l'un des collègues de Vivian. « Bonjour, je m'appelle Noor Guerrero » Grand sourire, et accent étranger, elle paraissait très avenante, pourtant, elle avait vu son collègue de dos qui se raidissait. Mauvais signe pour la jeune femme, mais pas vraiment étonnant, malheureusement. « J'aurais aimé en savoir plus sur votre cabinet, et sur la façon dont vous travaillez. » Quelque chose de tout à fait normal à demander dans une convention. Henry avait lâché un soupir discret, avant de se tourner à demi vers Vivian, quelques pas derrière lui, occupée à autre chose bien qu'ayant les oreilles qui trainaient depuis qu'elle avait aperçu la jeune femme. « Vivian, c'est pour toi. » Et sans un regard de plus pour elle, il lui avait tourné le dos pour aller farfouiller dans un dossier. Faire semblant, plutôt. Abruti. Était-ce uniquement parce que c'était une femme? Ou aussi parce que, comme Vivian, elle avait la peau un peu plus dorée que lui? Oui, probablement les deux. Résistant à l'envie de lui envoyer une remarque acide, la brune avait ravalé sa frustration pour aborder un sourire avenant. « Vivian Irish, je suis enchantée. » Elle l'était vraiment, puisque Noor dégageait quelque chose de chaleureux, et paraissait déborder de gentillesse. Pas sûre qu'une âme comme la sienne puisse se faire au climat particulier qui régnait chez polygon architecture. Elle-même commençait à en souffrir. Après avoir excusé le comportement peu respectueux de son collègue, pour la forme, la jeune femme avait accédé à la requête de Noor en lui exposant le mode de fonctionnement de l'entreprise, leur histoire, espérant répondre ainsi à toutes les questions que celle qui lui faisait face pouvait se poser. « Je pense que j'ai fait le tour. Vous avez des questions? » Elle en avait certainement, mais est-ce qu'elle oserait les poser? Maintenant qu'elle avait le temps de l'observer plus en détails, Vivian s'était rendue compte que les traits de la brune lui disaient quelque chose. « Est-ce qu'on s'est déjà vues quelque part? Votre visage m'est familier. » L'esprit de l'architecte fonctionnait à plein régime. Elle était certaine de l'avoir déjà croisée. Où, ça restait la principale question. Après un coup d'oeil jeté à sa montre, l'australienne avait relevé les yeux vers Noor. « Vous comptez faire le tour? Ou vous l'avez déjà fait peut-être? » Si elle n'était que sur le début, Vivian se ferait un plaisir de l'accompagner. Histoire de compléter sa présentation de l'entreprise, ce qu'elle ne pouvait pas faire avec Henry dans les pattes. « C'est l'heure de ma pause. Je vous accompagne, si vous êtes d'accord. » Elle avait hâte de faire le tour des compagnies exposantes, encore plus hâte de rêver ce que pourrait être son avenir dans une autre entreprise.

Vivian Irish & @Noor Guerrero & @Iris Castillo

Vu la réaction de l'homme auquel elle s'était adressée, Noor n'avait soudain plus si envie de donner son CV pour ce cabinet. Ça avait été rapide, mais elle avait reconnu le regard dédaigneux - à cause de son sexe ou à cause de sa couleur de peau ? - et son ton peu amène. Il l'avait d'ailleurs vite envoyée vers sa collègue, d'un ton qui avait indiqué à Noor qu'il la considérait comme une subordonnée plus qu'une égale. Et ils avaient peut-être des grades différents au sein de l'entreprise, mais elle avait rarement vu autant de mépris pour une collaboratrice, alors qu'ils étaient à une convention et étaient sensés vendre leur image.

Heureusement, Vivian était plus agréable, souriante et se présentant gentiment. Très professionnelle aussi, quand elle s'excusa pour l'homme, trop pour que Noor sache si la réaction de son collègue était normale ou si c'était surprenant qu'il se comporte comme un crétin.

Noor avait des tas de questions à poser à son interlocutrice, mais pas le genre qu'elle avait envie de dire à voix haute à portée des oreilles de l'homme désagréable. Elle se contenta donc d'une moue un peu gênée, en s'assurant qu'aucun des employés de Polygon Architecture ne puisse la voir faire.

« J'ai déjà dû déposer un CV à l'accueil de votre entreprise. Je n'étais pas allée plus loin, et j'ai pensé que voir les architectes et présenter mon travail de vive voix serait plus aidant » expliqua-t-elle d'un ton le plus neutre possible.

Peut-être que Vivian l'avait croisée à ce moment-là ? Son visage ne disait rien à Noor, mais elle ne vivait à Brisbane que depuis peu, et les gens qu'elle avait pu croisé se mélangeaient un peu dans son esprit. Elle se souvenait surtout de l'hôtesse d'accueil de Polygon Architecture, qui ne semblait d'ailleurs pas être là ce jour-là.

« Je commençais tout juste le tour, donc vous pouvez tout à fait venir avec moi. Vous travaillez déjà dans la ville, j'imagine que vous pourrez me donner un avis assez contrasté sur les différentes entreprises qui sont réunies aujourd'hui. »

Vivian semblait aussi avoir des choses à dire sur sa propre entreprise, si Noor comprenait bien son manège. Proposer de l'accompagner dans le hall d'exposition, loin des oreilles de ses collègues, était un coup de maître, de l'avis de la jeune femme. Peut-être avait-elle elle aussi besoin de voir ailleurs, si l'attitude de son collègue était habituelle. Travailler dans cette ambiance de travail devait être pesant...

« Vous appréciez de travailler dans votre entreprise ? » s'empressa-t-elle d'ailleurs de demander, dès qu'elles se furent éloignées de quelques mètres.

Elle était curieuse d'avoir l'avis de Vivian, sans la retenue que lui imposait le fait d'être dans le stand de son cabinet. Si la jeune femme prenait le temps de lui parler en prétextant faire le tour avec elle, c'était qu'elle devait avoir des choses à dire, et sans doute pas des compliments...

Elle était concentrée sur Vivian, attendant sa réponse, tout en parcourant des yeux le hall autour d'elle. Tant d'entreprises, et elle se sentait avoir un léger tournis en les voyant réunies. Elle n'était même plus sûre de savoir auxquelles elle avait déjà envoyé son CV, et desquelles elle n'avait pas entendu parler, leurs noms perdus trop loin dans les pages recherche de Google.

« Vous connaissez la Archiris Company ? »

La femme qui était présente dans le stand semblait seule, et semblait avoir des origines étrangères. Et elle souriait, plus que Vivian qui paraissait plus coincée qu'autre chose au milieu de ses collègues. Peut-être que ce cabinet-là était plus ouvert que celui de Polygon Architecture ? Ou peut-être que l'image avenante qu'il projetait était un piège ? Noor tourna un regard curieux vers Vivian, se demandant ce que la jeune femme en pensait.

Noor Guerrero & @Iris Castillo & @Vivian Irish

Le visage de Noor lui était étrangement familier. Elle l'avait probablement déjà vue, il n'y a pas si longtemps, alors elle lui avait posé la question. « J'ai déjà dû déposer un CV à l'accueil de votre entreprise. Je n'étais pas allée plus loin, et j'ai pensé que voir les architectes et présenter mon travail de vive voix serait plus aidant » Vivian avait eu un fin sourire pour la brune. C'était une initiative tout à fait normale et sérieuse, qui dans n'importe quelle autre entreprise aurait été parfaitement reçue. Un peu moins bien chez polygon au vu de la politique particulière qui régnait entre ses murs. Maintenant que Noor le lui précisait, ça devait être pour cela qu'elle avait l'impression de l'avoir déjà vue. Si elle avait déposé un CV chez eux, il avait certainement terminé sur son bureau à un moment donné. Pas qu'elle ait réellement son mot à dire sur les embauches, mais puisqu'elle aussi était une femme... L'australienne avait retenu un soupir de justesse. En attendant, Noor restait neutre et ne semblait ni prête à fuir, ni transcendée de joie à l'idée de postuler ici. Et Vivian ne lui souhaitait pas d'essayer... Elle pouvait trouver mieux, et elle aussi, d'ailleurs. C'était le moment de partir vadrouiller parmi les différents stands du congrès. Et elle serait ravie d'accompagner l'anglaise si elle n'avait pas déjà fait le tour. « Je commençais tout juste le tour, donc vous pouvez tout à fait venir avec moi. Vous travaillez déjà dans la ville, j'imagine que vous pourrez me donner un avis assez contrasté sur les différentes entreprises qui sont réunies aujourd'hui. » Elle pourrait certainement, oui. Sans plus attendre, elle avait attrapé son sac, avait pointé son nom indiquant qu'elle prenait sa pause. Et les deux jeunes femmes étaient parties côte à côte. Lorsqu'elles avaient été suffisamment loin pour ne plus titiller les oreilles indiscrètes, Noor avait repris la parole. « Vous appréciez de travailler dans votre entreprise ? » Vivian avait soupiré à cette évocation. Elle en avait, des choses à dire sur polygon architecture. Pas qu'en mal cependant. « J'ai apprécié, en tout cas. Mais maintenant j'ai besoin de changer d'air. » Le contexte dans lequel elle se trouvait avait été stimulant, au début. Ça la poussait à toujours se dépasser, à chercher d'autres solutions, d'autres manières de faire. Mais depuis quelques temps, c'était juste devenu... Lourd à porter. « Ça a été ma première entreprise, et je me sentais redevable. Mais il y a des limites. » Qui avaient été dépassées depuis longtemps, mais ce n'était qu'un détail. Elles avaient flâné un moment, sans forcément s'arrêter, et finalement Noor s'était immobilisée, un stand en vue. « Vous connaissez la Archiris Company ? » Vivian avait secoué la tête. Ce n'était pas l'entreprise qu'elle connaissait le mieux, de même, il lui semblait qu'elle était assez récente. Dans tous les cas, la jeune femme qui se trouvait dans le fameux stand abordait un sourire radieux et avenant. « Très peu. Allons voir. » Elle leur ressemblait assez dans un sens. Des origines, assurément, et c'était une femme évidemment. Si elle se souvenait bien, ça devait être Iris, la fondatrice de la compagnie. En s'approchant, l'australienne n'avait pu s'empêcher de se dire que si une entreprise ne la jugerait pas sur son sexe ou sa couleur de peau, ce serait bien celle-là, à n'en point douter.

Vivian Irish & @Noor Guerrero & @Iris Castillo

Comme Noor s'y attendait, au vu de la soudaine décision de la jeune femme de l'accompagner à travers le hall d'exposition, Vivian avait des choses à dire sur son employeur. Elle y mettait les formes, restant subtile et le plus objective possible, mais Noor travaillait depuis assez longtemps dans le milieu pour comprendre ce qu'on lui disait à mi-mots.

« Vous êtes prête à changer de cabinet ? » demanda-t-elle avec curiosité.

Si Vivian l'avait accompagnée, ce n'était sans doute pas juste pour lui déconseiller Polygon Architecture. Si l'endroit était si peu accueillant, peut-être que Vivian voulait aller voir ailleurs, en espérant tomber sur une entreprise plus à l'écoute de ses employés et de leurs capacités.

Archiris Company était peut-être ce renouveau dont Vivian avait besoin, mais à mesure que Noor écoutait Iris, créatrice et dirigeante de l'entreprise, elle se surprenait à espérer pouvoir décrocher un poste. Les projets qu'elle avait déjà mené à bien, malgré le jeune âge du cabinet, étaient intéressants.

« C'est un beau projet, hyper varié et complet » avoua-t-elle, appréciant les images que montrait Iris. « J'imagine que vous avez plutôt été responsables de l'architecture d'intérieur ? »

Ce serait logique, vu les qualifications de Iris et de ladite Eva. Mais vu l'ampleur du projet, ça représentait déjà énormément de travail, surtout juste à trois. Normal qu'Archiris Company recrute, surtout avec d'autres contrats à venir - Noor avait envie de poser plus de questions, mais en tant que simple visiteuse du stand, elle n'était pas prête d'avoir des réponses.

Elle aurait adoré pouvoir travailler sur le complexe, en revanche, sur la multiplicité des espaces, et la façon de les harmoniser quand même entre eux. Elle trouvait un peu limitant le fait que Archiris Company semble beaucoup fonctionner par partenariat avec d'autres entreprises - mais elles n'étaient que trois, elles ne pouvaient pas tout gérer. Surtout que pour une petite et jeune entreprise, elles avaient accès à des projets de grand standing, et ça, Noor savait que ce n'était pas donné à tout le monde.

« Vous avez ouverts combien de postes ? Et de quel type ? » demanda-t-elle.

C'était de la curiosité, mais c'était surtout pour savoir si elle allait se retrouver en compétition avec Vivian ou s'il y avait potentiellement de la place pour elles deux. Sa stratégie ne serait pas du tout la même, même si pour le moment, elle se gardait bien de montrer combien elle était intéressée par le poste.

Elle ne savait pas si c'était Iris qui le vendait bien, ou si sa compagnie était vraiment une espèce de licorne parfaite, composée de femmes compétentes et à l'écoute, avec de supers projets intéressants et challengeants. Un oiseau rare, qu'elle ne voulait pas laisser passer, même si la partie méfiante de son cerveau lui soufflait que c'était trop beau pour être vrai.

Noor Guerrero & @Iris Castillo & @Vivian Irish

Bien sûr, Vivian avait décidé d'accompagner Noor histoire de faire du repérage dans le congrès, se renseigner sur les différentes entreprises qui éventuellement seraient prêtes à recruter à court terme. Bien sûr, son comportement n'était pas passé inaperçu auprès de la brune qu'elle suivait de près. « Vous êtes prête à changer de cabinet ? » Si on lui avait posé la question quelques semaines, quelques mois plus tôt, l'australienne aurait certainement répondu non. Mais de nouvelles opportunités, de nouvelles personnes étant arrivées dans sa vie dernièrement, lui avaient permis d'ouvrir les yeux. Et maintenant, elle se demandait pourquoi elle n'avait pas cherché ailleurs plus tôt. « Sans l'ombre d'un doute. » Elle avait même hâte de voir ce que le reste du monde, ou au minimum de Brisbane, avait à lui proposer. Après un court moment à flâner entre les différents stands d'entreprise, les deux jeunes femmes s'était arrêtés devant celui d'Archiris Company. Immédiatement, la femme qui s'y trouvait pour accueillir les visiteurs leur avait adressé un sourire chaleureux. « Bonjour! » Dans un geste fluide, elle avait tendu la main vers elles, prenant le temps de leur serrer la main à l'une et à l'autre. « Iris Castillo, fondatrice d’Archiris company » Parfait, ainsi, elle pourrait répondre à toutes leurs questions éventuelles, partager son amour de l'entreprise qu'elle avait crée. « Vous travaillez pour polygon architecture, si je ne me trompe ? » Son regard avait croisé celui d'Iris, et Vivian lui avait adressé un fin sourire, presque crispé. Elle ne tenait pas à parler de Polygon, et si c'était possible, elle préférait qu'on ne l'associe pas trop à eux. « Pour le moment, oui. » Une formule toute simple, par laquelle elle prenait soin de suggérer que oui, elle recherchait possiblement une autre entreprise à rejoindre, sans trop attendre. Qu'Archiris company recrute ou non, Vivian avait joué sa première carte. Toujours parfaite dans son rôle de chef, Iris avait contourné son stand pour les rejoindre de l'autre côté, leur tendant par la même occasion un portfolio démontrant les projets actuels, passés et futurs de l'entreprise. Iris parlait d'une voix franche, claire, et surtout, on pouvait clairement voir son enthousiasme et sa passion pour son métier, dans ses yeux et dans sa voix. C'était si différent de ce dont elle avait l'habitude, la brune... Et bon sang, que c'était agréable d'être face à quelqu'un comme elle! Et que dire des projets déjà réalisés ou projetés? Pour une entreprise aussi jeune, c'était impressionnant. «  En tout cas, si vous cherchez une entreprise dans laquelle vos idées seront toujours bienvenues, entendues et discutées avec bienveillance, une entreprise où on ne vous jugera pour la personne que vous êtes, vous êtes venus frapper à la bonne porte. » Un court instant de silence, un petit rire, et la fondatrice avait continué. « Ou plutôt au bon stand. » À côté d'elle, Noor semblait tout aussi impressionnée par l'exposé dont elles venaient d'être témoins. « C'est un beau projet, hyper varié et complet. » Vivian n'aurait pas dit mieux, et puisqu'elle avait été prise de vitesse, elle s'était contenté de hocher la tête pour appuyer ses propos vis à vis d'Iris. « J'imagine que vous avez plutôt été responsables de l'architecture d'intérieur ? » Sûrement, si on en croyait son discours, mais c'était toujours mieux d'avoir sa confirmation. Parmi les spécialisations possible, l'architecture d'intérieur n'était pas celle que Vivian connaissait le mieux, mais ça l'intéresserait beaucoup d'en apprendre un peu plus, et d'un autre côté, elle pourrait apporter sa propre expérience à l'entreprise, si on lui donnait sa chance. Et ça, ça restait possible, puisqu'Iris avait laissé entendre un peu plus tôt que l'entreprise recrutait. En tout cas, c'était ce que l'australienne avait compris, et elle espérait ne pas s'être trompée sur les intentions de la fondatrice d'Archiris Company. Apparemment pas, puisque Noor avait compris la même chose qu'elle. « Vous avez ouverts combien de postes ? Et de quel type ? » Évidemment que la brune était intéressée, elle aussi. Restait à voir si elles se retrouveraient en compétition ou non pour un éventuel poste. À ce sujet, celle qui se trouvait à ses côtés semblait vaguement inquiète, et à vrai dire, Vivian n'en menait pas plus large. Mais si elle le devait, elle n'hésiterait pas à se battre pour une place. « J'avoue être très intéressée... Est-ce que vous recrutez dans l'immédiat, ou est-ce que c'est une idée pour un peu plus tard? » Dans le discours d'Iris, elle avait cru comprendre que c'était pour tout de suite, mais elle préférait demander confirmation, plutôt que de se faire de fausses idées et d'être déçue ensuite. Patiemment, elle avait attendu des réponses à leurs questions, prête à dégainer un CV au premier signal.

Vivian Irish & @Noor Guerrero & @Iris Castillo

Vivian semblait plus que motivée à changer de cabinet, vu comme elle s'était éclipsée en pause dès qu'elle avait pu. Ce qui incitait Noor à se méfier de Polygon Architecture, même si elle était loin de mesurer l'ampleur de ce que Vivian avait vécu là-bas, mais ça la mettait surtout en compétition avec la jeune femme, qui avait l'air professionnelle et talentueuse, et qui visait les mêmes postes qu'elle. Une situation un peu instable, alors qu'elles marchaient dans le hall d'exposition ensemble.

Elles étaient rapidement tombées sur le stand d'Iris Castillo, une femme pas beaucoup plus âgée qu'elles, mais qui avait déjà fondé sa propre compagnie. Et qui savait la vendre, Noor étant déjà convaincue du peu qu'elle venait de voir. Archiris paraissait être une entreprise complète, mêlant architecture intérieure et extérieure, et prenant part à de gros projets, n'ayant pas seulement des particuliers comme clients. Un profil que Noor recherchait particulièrement, même si elle avait également plein de questions à poser à Iris avant d'entamer le processus de candidature.

Vivian était intéressée elle aussi, posant ses propres questions. (Et sa rapidité à sauter sur le poste donna envie à Noor de s'éloigner encore plus de Polygon...) Elles risquaient donc vraiment de se retrouver en compétition, et la Mexicaine serra un peu plus les doigts autour de son sac à main tout en tournant son regard vers Iris, attendant ses réponses avec une impatience grandissante.

La réponse ne tarda pas, plus que rassurante et satisfaisante. Vivian et Noor ne seraient pas en compétition, Archiris offrant deux places. Un soulagement pour Noor, qui trouvait Vivian sympathique après leur petite discussion, et aurait donc eu du mal à se battre contre elle pour ce qui semblait être le poste parfait, dans une entreprise accueillante et tolérante.

« J'ai fait beaucoup d'architecture au début de mon parcours, durant mes études et mon premier poste, puis j'ai fait de l'intérieur quand je vivais aux Etats-Unis. Ces derniers mois, depuis mon arrivée en Australie, j'ai fait un peu des deux en freelance » expliqua-t-elle.

Elle savait que son expérience à l'étranger et le fait qu'elle ait changé plusieurs fois de pays avaient été des freins lors de ses précédents entretiens, elle préférait donc l'évoquer dès le départ. Iris n'aurait pas l'impression qu'elle le cachait, et Noor pourrait argumenter face aux questions de la jeune femme.

« J'ai mon portfolio sur une clé usb, je ne sais pas si vous avez de quoi les lire ici, et une version plus condensée en format papier » reprit-elle, sortant à la fois le dossier et la fameuse clé usb.

C'était étrange de voir toutes ses années de travail, depuis ses stages à l'école d'architecture jusqu'à son dernier poste en cabinet, à San Francisco et sur la Sillicon Valley. Il y avait autant ses premiers dessins, représentant les monuments parisiens non loin de son école, que de riches lofts américains, ou des rénovations de ces maisons victoriennes de San Francisco qu'elle adorait - mais qu'elle n'avait malheureusement pas les moyens de se payer.

Noor se tourna ensuite vers Vivian, les joues un peu rouges, gênée d'avoir ainsi monopolisé la parole. Elle était curieuse du parcours de l'autre femme, de savoir si elle ne connaissait que Polygon ou si elle avait fréquenté d'autres cabinets.

Noor Guerrero & @Iris Castillo & @Vivian Irish

« Quelles sont vos spécialités ? Est-ce que vous avez éventuellement un cv ou des photos de projet sur lesquels vous avez travaillé ? » La jeune femme avait de quoi satisfaire la curiosité professionnelle de la brune avec elle, et encore une fois, elle se félicitait d'avoir été prévoyante. Iris leur avait présenté son entreprise, qui était attirante sous bien des aspects, et la cerise sur le gâteau, elle leur avait annoncé, à Noor et à elle, que des postes allaient se libérer. En réalité, un l'était déjà, et l'autre, celui qui l'intéressait beaucoup, le serait dans quelques temps, après le départ de la fameuse Sophie. Une information qui avait eu pour effet d'étirer les lèvres de Vivian en un sourire, un éclat nouveau faisant son apparition dans ses prunelles. À ses côtés, Noor aussi avait l'air plus qu'emballée. Tout ce que Vivian espérait, c'était qu'elle serait pas en compétition avec la brune qui lui apparaissait sympathique pour un poste, même si elle était prête à sortir les griffes en cas de besoin. Cependant, ce serait à contre coeur... Heureusement pour elles deux, quand Noor avait repris la parole, les doutes de l'australienne s'étaient effacés pour de bon, épousant le précédent discours d'Iris qui leur promettait une place à chacune si elles le souhaitaient. « J'ai fait beaucoup d'architecture au début de mon parcours, durant mes études et mon premier poste, puis j'ai fait de l'intérieur quand je vivais aux Etats-Unis. Ces derniers mois, depuis mon arrivée en Australie, j'ai fait un peu des deux en freelance » L'assurance et l'expérience de Noor était presque impressionnante pour Vivian. Elle avait apparemment pas mal de bagages professionnels, et pour le coup, ce n'était pas le cas de l'australienne, qui avait eu un moment d'inquiétude. « J'ai mon portfolio sur une clé usb, je ne sais pas si vous avez de quoi les lire ici, et une version plus condensée en format papier. » Vivian s'était un peu ressaisie. Hors de question de se laisser déstabiliser aussi facilement, surtout qu'elle aussi avait de quoi montrer ses talents... Même si son parcours était certainement moins fourni que celui de son homologue anglaise. Cette dernière se tournant vers elle, Vivian avait récupéré son propre portfolio sous l'oeil attentif d'Iris, le lui remettant la seconde suivante. « J'ai bien peur de ne pas avoir autant d'expérience que Noor... Je ne suis pas dans le milieu depuis très longtemps, j'ai commencé chez Polygon il y a deux ans maintenant. » Autant poser les bases tout de suite, elle ne comptait pas mentir sur son parcours. Essayer d'embellir les choses et se faire refouler au dernier moment? Très peu pour elle. « Néanmoins, je suis plutôt fière du chemin que j'ai déjà parcouru. Je vous laisserai en juger... » Ces derniers temps, la jeune avait vu ses projets prendre une toute autre dimension, ses plans passant de plus en plus souvent avant ceux de certains de ses collègues masculins, quand les clients avaient le choix. S'il y avait une seule et unique chose pour laquelle l'australienne se sentait redevable par rapport à Polygon architecture, c'était pour l'ambiance qu'il y avait au tout début, quand elle se sentait encore stimulée au quotidien, quand elle prenait encore chaque jour comme un défi et pas comme un supplice. Pas besoin d'une clé USB comme Noor, pour Vivian, le support papier - bien rempli quand même - était suffisant pour avoir un aperçu de toute son expérience... Pendant que la fondatrice d'Archiris Company explorait leurs dossiers des yeux, l'australienne s'était tournée vers la jeune femme à ses côtés. « Où est-ce que vous avez travaillé avant d'arriver en Australie? Seulement aux États-Unis, ou vous avez bossé dans d'autres pays peut-être? » Elle était curieuse, Vivian, des expériences des autres. Elle avait un peu voyagé pendant ses études, pour étudier l'architecture à travers le monde, peut-être qu'elle et la brune s'étaient croisées sans même le savoir loin, dans un autre pays?

Vivian Irish & @Noor Guerrero & @Iris Castillo

Vivian avait une expérience à l'opposé de celle de Noor, puisqu'elle n'avait connu qu'un seul cabinet. Pour le moment, puisqu'elle comptait visiblement en changer, qu'elle soit prise ou non chez Iris. Et vu le peu qu'elle ait dépeint de Polygon, Noor ne pouvait que comprendre et encourager cette envie de changement... Il y avait trop d'entreprises détruisant les femmes, pour mettre en valeur leurs collègues masculins, et si elle ne connaissait pas le travail de Vivian, elle était sûre que la jeune femme valait mieux que ça.

Iris semblait déjà apprécier le travail que Noor avait résumé sur son portfolio papier. Son style était un peu différent de ce que faisait Archiris Company, puisqu'elle avait exercé dans d'autres pays et s'était forgé une perspective différente. Ça aurait pu être une difficulté supplémentaire, mais Iris semblait apprécier sa vision.

« J'aimais beaucoup travailler là-bas, mais la clientèle était de la même classe sociale et avait souvent les mêmes demandes. J'avais l'impression d'avoir un peu fait le tour de ce style, et j'avais besoin d'une nouvelle perspective, dans une nouvelle ville. De nouveaux challenges, de projets différents d'un contrat à l'autre. Et comme beaucoup de mes amis de l'université se trouvent à Brisbane, disons qu'ils ont su me vendre l'atmosphère et le style de vie à l'australienne ! »

Avec sans doute beaucoup trop de passages au bar d'Hugo pour qu'il soit professionnel de l'évoquer dans les raisons de sa venue en Australie. Mais le fait de tourner en rond, dans un district où seuls les plus aisés requéraient l'avis d'un décorateur d'intérieur, l'aurait contrainte à partir de toute façon. Le secteur était bouché sur San Francisco, et elle aurait eu du mal à trouver un poste dans une entreprise concurrente à celle qu'elle projetait de quitter.

« J'ai fait mes études en France, et mes stages de dernières années en Angleterre, avant d'y travailler un an. Puis je suis partie aux Etats-Unis. Besoin de retrouver un peu de soleil ! L'Europe c'est joli, mais la chaleur me manquait trop. Je suis née au Mexique, la Californie m'a rappelée beaucoup de souvenirs d'enfance. » expliqua-t-elle, en souriant. « Et puis le cabinet qui m'a embauchée là-bas me permettait de travailler sur plus d'aspects du travail d'architecte, notamment en décoration d'intérieur, un poste que je n'aurai pas trouvé en Europe. »

Iris et Vivian n'avaient pas besoin de savoir les véritables raisons, trop personnelles, de ses déménagements. Cette opportunité professionnelle était arrivée au bon moment, l'entreprise l'ayant même aidée à obtenir sa carte verte et à trouver son premier logement. Son arrivée à la Silicon Valley avait été moins chaotique que celle de Brisbane, où elle avait échouée chez Hugo sans l'ombre d'une proposition d'emploi.

Mais peut-être que ce congrès d'architecture serait l'occasion de trouver un poste stable. Iris paraissait intéressée par leurs deux profils, différents mais complémentaires. Vivian et Noor apporteraient sans aucun doute des points de vue distincts sur les projets de Archiris Company, et des compétences propres, de quoi combler les deux postes que Iris cherchait à combler.

« C'est difficile de trouver le cabinet idéal pour s'épanouir en tant qu'architecte, surtout quand on débute » reprit-elle, rebondissant sur les propos d'Iris. « On ne sait pas toujours à quoi s'attendre quand on sort de l'école, mais travailler dans différents cabinets les premières années permet de se forger une vision du métier, et surtout de ce qu'on veut retrouver comme ambiance de travail. »

Comme le fait de ne pas vouloir mettre les pieds à Polygon en voyant combien Vivian se sentait désormais bloquée dans son évolution. Ou comme Iris qui avait créé sa propre agence pour trouver l'endroit parfait pour exprimer son talent.

Noor Guerrero & @Iris Castillo & @Vivian Irish

Vivian et Noor devaient avoir à peu près le même âge, et pourtant, les récits de la jeune femme donnaient à l'australienne l'impression de n'avoir pas fait grand chose de sa vie professionnelle jusqu'à maintenant. Bien sûr, ce n'était pas la faute de celle qui venait de leur avouer être née au Mexique, loin de là, mais le sentiment qui avait envahi Vivian à ce moment précis était désagréable. Elle était à deux doigts de s'en vouloir à elle-même, à nouveau. D'un autre côté, elle était assez impressionnée par Noor et son expérience, et le fait de savoir qu'elle pourrait bosser à ses côtés, apprendre de ses connaissances et de sa vision des choses, façonnées par ses voyages et ses choix de vie en Europe et en Amérique, lui plaisait beaucoup. De son côté, Iris avait attendu que Noor ait répondu à la question de son homologue en recherche d'emploi avant de se prononcer sur ce que l'australienne lui avait montré. Un portfolio moins étoffé que celui de l'autre brune, mais qui semblait avoir réussi à capter l'attention de la fondatrice d'Archiris company. « Votre travail est remarquable. Et je pense qu’il le serait encore plus davantage si on vous laissait votre chance de le démontrer pleinement. » Vivian était restée silencieuse, fébrile et attendant la suite avec impatience. Il y avait forcément une suite, et si elle tentait de limiter son excitation quant à la suite en question, une graine d'espoir s'était définitivement plantée dans son coeur. « La réputation de Polygon n’est plus à faire. J’ai été dans votre cas aussi. Et c’est seulement en les quittant que j’ai pu pleinement m’épanouir… et me découvrir aussi d’autres talents dans le milieu. Prendre confiance » Vivian avait arqué un sourcil, surprise. Alors comme ça, Iris était passé par Polygon aussi, à ses débuts? Par Polygon, ou par n'importe quelle autre boite qui faisait dans le style machiste. Une attitude détestable, au minimum, immorale, au minimum mais qui avait le sombre mérite de forger le caractère. « C'est difficile de trouver le cabinet idéal pour s'épanouir en tant qu'architecte, surtout quand on débute. » Noor. Elle avait raison, et pourtant Vivian espérait que tout le monde ne se retrouvait pas dans sa situation à elle au commencement. Elle était sûrement juste mal - très mal - tombée. « On ne sait pas toujours à quoi s'attendre quand on sort de l'école, mais travailler dans différents cabinets les premières années permet de se forger une vision du métier, et surtout de ce qu'on veut retrouver comme ambiance de travail. » En ce qui concernait l'australienne, il n'y avait aucun doute sur ce qu'elle attendait désormais de l'ambiance au travail, et surtout, de ce qu'elle éviterait à tout prix à partir de maintenant. Quant à la vision du métier, Vivian avait déjà sa petite idée, qui ne demandait qu'à être étoffée, et elle l'espérait, le serait aux côtés des deux femmes en face d'elle, et de tous ceux qu'elle croiserait à partir de maintenant. Dans sa poche, son téléphone avait émis un son, et l'australienne avait jeté un oeil à sa montre. « Je devoir vous laisser, ma pause se termine. » Et il fallait qu'elle retourne au stand de polygon pour essayer de dénicher des clients, en bonne employée qu'elle était. En bonne poire, oui. D'un geste, elle avait désigné son portfolio papier, toujours dans les mains d'Iris. « Je vous le laisse, si vous voulez le montrer à vos collaborateurs. Sinon, faites en ce que vous voulez, j'en ai un autre. Il y a mon numéro à l'intérieur. » Un sourire était né sur ses lèvres. « J'espère avoir de vos nouvelles bientôt. » Deuxième bip de la part de son cellulaire; certains commençaient à perdre patience. Ravalant un soupir, l'australienne avait adressé un vague signe de tête aux deux autres, en ultime au revoir. Elle avait partagé un regard avec Noor. « Et j'espère aussi qu'on aura l'occasion de se recroiser. » Puis elle avait tourné les talons pour rejoindre son stand en quatrième vitesse. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ça ne l'enchantait pas, mais tant que son contrat chez polygon était encore d'actualité, elle ne pouvait pas se permettre de faire un esclandre. Mais peut-être que ça viendrait.

Vivian Irish & @Noor Guerrero & @Iris Castillo