| (jenna) yesterday's still leaking through the roof |
| | (#)Ven 2 Sep 2022 - 6:00 | |
| Il a un mauvais pressentiment. Ou alors, il a un mauvais quelque chose sur lequel il n’arrive pas à poser les mots adéquats, certain de ne pas avoir en main toutes les pièces du puzzle dont il est pourtant le cœur. Joanne lui a proposé qu’ils se voient et il a de suite accepté, Rhett, bien sûr. Pour autant, il n’a pas su trouver la proposition autre chose qu’étrange, quoi que pas dérangeante pour autant: il n’a pas le cœur à faire le moindre pas en avant vers son amie, mais il ne refuserait jamais de la retrouver. Une part de lui, sans doute bien trop naïve, ne peut qu’espérer que ce rendez-vous au restaurant soit pour parler, et, surtout, pour lui annoncer une bonne nouvelle. Peut-être que son cancer va mieux, finalement. Peut-être qu’elle a gagné quelques années de vie, peut-être qu’il existe une réponse à tous ses maux quelque part dans le monde. Peut-être. Il y a pensé toute la journée au travail, Brian ayant dû jusqu’à le rappeler à l’ordre pour lui rappeler qu’il est à l’écran et que la moindre de ses réactions est épiée.
Dans l’appareil photo de son téléphone, il dompte une dernière fois une mèche rebelle avant de sortir de son taxi pour mieux s’infiltrer à travers le restaurant, sans perdre une seconde. Il a déjà retrouvé Joanne quelques fois ici, il en tient de bons souvenirs. Un jour, il promet d’y emmener Evie, même s’il est plutôt certain qu’elle connaît l’endroit. A l’accueil, c’est le nom de Prescot qu’il donne donc, un sourire au coin des lèvres. Rhett est bien stupide à craindre ce qu’il pourrait se passer: ils vont manger et discuter tels des amis de toujours, Joanne ne prendra sûrement qu’une entrée en guise de repas tout entier parce que la maladie n’est pas généreuse avec elle et rapidement, il tentera de passer à un autre sujet pour ne pas la mettre dans l’embarras. Tout semble déjà ficelé, tout semble être simple.
Alors, arrivé le premier, il s’assoit sans hésiter, commandant simplement de l’eau plate pour lui et anticipant un simple verre de vin pour Joanne. Elle arrivera sous peu de temps, il ne s’en fait pas. Elle arrivera bientôt, même si elle aurait déjà dû être là puisqu’elle est toujours en avance, et lui simplement à l’heure. Elle arrivera bientôt, mais ce sont les longs cheveux roux de Jenna qui retiennet son attention, à l’accueil. Ce sont ces longs cheveux qui lui décochent de gros yeux et un corps tout entier figé, ses doigts entremêlés les uns aux autres et ses coudes posés sur la table. Il n’arrive pas à penser ni même à réfléchir, pas même au point d’anticiper le plan qui est celui de Joanne: elle a invité Jenna et Rhett, pour mieux se soustraire au tableau final. Cette fois-ci, c’est jusqu’au sang qu’il mord sa joue, incapable de rien et surtout pas de garder contenance.
Jenna est revenue. Et lui, il se confond en silence, en des yeux qui ne la lâchent pas un seul instant, comme si elle risquait de s’échapper à nouveau et de lui filer entre les doigts. A nouveau. Tout a changé, mais rien n’a changé. Éternel paradoxe que Jenna a toujours représenté. “Qu’est-ce que tu fais ici ?” Trop inquiet, trop dubitatif, trop peu capable d’avoir encore confiance en Jenna comme il le voudrait, son ton est froid, glacial.
@jenna caldwell |
| | | | (#)Lun 5 Sep 2022 - 3:12 | |
| yesterday's still leaking through the roof @Rhett Hartfield & Jenna CaldwellEnfin … Il t’en avait fallu de la patience mais tu étais arrivée à convaincre Joanne de te retrouver pour manger. Cela faisait plusieurs semaines que tu la suppliais de bien vouloir te voir mais qu’elle trouvait toujours une raison de se défiler. Retrouver la trace de ton amie s’était avéré bien plus compliqué que ce que tu n’avais prévu. Tu pensais la trouver chez elle mais tu appris qu’elle avait déménagé, tu n’avais pas eu envie de tenter l’université de peur d’y croiser Hassan alors tu t’étais tournée vers le musée, dernier espoir de retrouver sa trace. A ta grande surprise, tu appris qu’elle n’y travaillait pas pour l’instant mais un de tes anciens collègues avait accepté de te donner son numéro de téléphone. Il se souvenait de vous avoir vues toutes les deux, prenant vos cafés ensemble, faire preuve d’une complicité qui dépassait celle de simples collègues. Et encore, vous n’étiez pas aussi proches que vous auriez pu l’être … Tu aurais préféré pouvoir voir ton amie pour ce premier contact après ton retour mais cela n’avait pas été possible. Alors tu avais pris ton courage à deux mains et tu avais envoyé un premier message à l’une de tes plus anciennes amies. Tu ne fus pas réellement surprise de la douceur du message de Joanne, c’était une approche virtuelle après tout et si elle devait s’énerver, elle le ferait plus tard et face à toi. Le problème était que depuis ce premier texto, il t’avait été impossible de lui faire cracher son adresse ou de l’attraper pour qu’elle veuille bien te retrouver quelque part.
Du moins, avant ce texto qui était arrivé au milieu de votre conversation éparse et superficielle. Joanne te proposait de la retrouver au restaurant L’Interlude pour un dîner plus tard dans la semaine en soirée. Ravie de cette opportunité, tu acceptais sans aucune hésitation. C’est le cœur plus léger que tu avais commencé ta semaine. Tu connaissais L’Interlude même si tu n’y avais pas mis les pieds depuis ton retour. Le restaurant avait dû garder son standing alors il était hors de question que tu ne sois pas à la hauteur. Pour une fois, tu étais rentrée chez toi à une heure correcte pour te préparer. C’était l’occasion de sortir l’une de tes robes que tu avais récupéré de ta tante. Une robe fluide mais qui mettait en valeur ta silhouette, d’une couleur crème qui faisait ressortir ta chevelure. Joanne t’avait souvent titillée sur ta crinière mais toujours de manière attentionnée, comme elle seule savait le faire. Pour l’occasion, tu avais décidé de prendre un taxi. Tu ne pouvais pas te rendre en vélo au restaurant donc le taxi ferait l’affaire.
Alors que tu approchais du restaurant, tu vérifiais dans ton petit miroir ton maquillage léger avant de remettre une dernière fois du rouge à lèvres. Une fois devant la porte du restaurant, tu pris une grande inspiration. Ton cœur battait la chamade, c’était presque irréel. Tu allais enfin revoir Joanne, tu allais avoir l’occasion de lui expliquer tout ce qui t’était arrivé et, peut-être, pouvoir retrouver pleinement ton amie. Quand on te demanda le numéro de ta réservation, tu donnais le nom de famille de ton amie comme elle te l’avait indiqué. On te précisa qu’une personne était déjà arrivée avant de t’amener vers votre table. Mais plus tu approchais de la table et plus tu devais te rendre à l’évidence que ce n’était pas les cheveux dorés de ton amie mais bien un homme qui t’attendait et pas n’importe lequel. Ton cœur se remit à battre à toute vitesse mais pour une autre raison. Son regard était posé sur toi et tu vis son visage se fermer. Bêtement, tu t’étais toujours dit que tu seras maître de tes retrouvailles avec Rhett que tu n’avais pas cherché à recontacter pour l’instant depuis ton retour. Ce n’est pas comme si vous évoluiez dans le même monde désormais. Prenant ton courage à deux mains, tu vins t’installer en face de lui. A peine tes fesses furent-elles posées sur la chaise qu’il te demanda sur un ton glacial : « Qu’est-ce que tu fais ici ? » Le ton de la conversation était clairement donné. Mais tu refusais de rentrer dans ce jeu-là. Rhett ne pouvait pas avoir été blessé par ton départ, tu ne l’avais pas revu depuis le mariage de Joanne et Hassan, c’était lui qui n’avait jamais répondu à ta lettre. « Je pourrai te poser la même question. » Dis-tu dans un premier temps. Face à son regard insistant, tu lui dis : « Je devais retrouver Joanne. J’espérais fêter nos retrouvailles. Je suppose que tu devais aussi la retrouver ? » Mieux valait mettre les choses au clair de suite. Tu n’avais pas cherché à piéger Rhett, bien au contraire alors tu comptais bien sur le fait que Joanne prenne ses responsabilités. C’était tellement étrange de te retrouver face à Rhett dans ce restaurant alors qu’il avait aujourd’hui quelqu’un d’autre dans sa vie. « Comment vas-tu ? » Tu décidais de ne pas te braquer. Rhett et toi, vous aviez voulu des choses différentes, c’était ça qui vous avait séparé. Tu essayais de ne pas lui en vouloir et la plupart du temps cela fonctionnait. Tu espérais que ce soir serait une de ces occasions. Tu savais qu’il y avait peu de chance que ta question soit bien accueillie mais déjà la serveuse arrivait avec des boissons. Quand elle t’annonça ce qu’elle déposait devant toi, tu savais que Rhett l’avait commandé pour votre amie. « J’aurai moi aussi préféré voir Joanne ce soir au cas où tu penserais le contraire. » Tu devais faire face à la déception de ne pas voir ton amie alors que tu n’avais voulu que cela. Et en même temps, tu devais faire face à ces retrouvailles avec Rhett que tu n’avais pas désirées. Tu avais promis à ta tante qu’elles arriveraient mais tu n’avais jamais promis quand exactement et tu considérais avoir tout ton temps. Après tout, chacun avait continué sa vie sans toi, personne ne t’attendait … |
| | | | (#)Jeu 15 Sep 2022 - 9:22 | |
| « Je pourrai te poser la même question. » Mais ce ne serait pas juste, simplement parce qu’il a posé la sienne en premier et que cela sous-entend par convention qu’il a l’avantage du temps et, par extension, le droit de voir sa question répondue avant la sienne. Ainsi vont les choses, tout le monde le sait, et il s’agace déjà à l’idée que Jenna n’en fasse qu’à sa tête, comme toujours, elle et son fichu caractère aussi têtu. “Fais le si t’y tiens tant.” Il annonce, tête haute, regard ancré dans le sien, comme si leur discussion était déjà devenue une bataille qu’il se devait de gagner, avant même que l’arbitre en ait décrété les règles. Après tout, Rhett n’a rien à cacher, surtout pas en ce qui concerne sa soirée, laquelle il était supposé passer en compagnie de Joanne.
Pour son plus grand soulagement, son ex-petite amie ne semble pourtant pas encline à entretenir le feu et elle répond finalement à sa question, sans animosité supplémentaire. « Je devais retrouver Joanne. J’espérais fêter nos retrouvailles. Je suppose que tu devais aussi la retrouver ? » Il souffle doucement, comprenant alors le piège dans lequel ils sont tous deux tombés, tels des bleus. Ses coudes posés sur la table, il balance sa tête en avant pour passer ses mains dans ses cheveux, comme si un geste aussi anodin pouvait l’aider à mettre au clair ses pensées. Joanne pense sûrement faire au mieux en provoquant leurs retrouvailles mais ce n’est pas l’idée qu’en a l’australien de son côté, en plus de ne pas pouvoir anticiper ce que pense Jenna, elle dont il a pourtant si longtemps partagé le quotidien. “Ouais. On s’est pas vus depuis un moment, je pensais un peu profiter de la soirée avec elle.” Ne cherchant pas à lui mentir un seul instant, voilà déjà que Rhett retombe dans ses travers, à naturellement parler avec son cœur en présence de la rousse qui n’aura aucun mal à deviner un certain pincement au cœur de sa part. Il aurait été heureux de la retrouver dans d’autres circonstances, elle ne doit pas s’y méprendre, mais le contexte est bien plus difficile à aborder qu’elle pourrait le penser. Joanne aussi, il aurait été heureux de la retrouver, et peut-être même que la discussion avec la blonde aurait pu être plus facile que celle qu’il s’apprête à avoir avec la rousse, pour des raisons plutôt évidentes. “Je suis pas déçu de te voir toi, mais c’est juste que… je m’y attendais pas.” Après des années d’un silence consenti de toutes parts, elle est la dernière qu’il aurait cru croiser dans cette ville, encore moins lors d’un rendez-vous organisé et, surtout, trafiqué.
« Comment vas-tu ? » Question suivante ? Il hausse les épaules, ne tentant même pas de lui mentir. Il ne va pas si mal que ça au final et il observe régulièrement des arc-en-ciel parmi les nuages pluvieux, mais la vérité c’est aussi qu’il a connu des jours meilleurs et qu’elle était présente lors de l’immense majorité d’entre eux. “Et toi ?” Il espère sincèrement qu’elle aura de bien meilleures et de bien plus belles choses à lui raconter, parce qu’il a toujours souhaité le bonheur de Jenna, peu importe à quel point ils n’ont jamais su faire perdurer celui qu’ils se donnaient l’un l’autre. « J’aurai moi aussi préféré voir Joanne ce soir au cas où tu penserais le contraire. » - “C’est bon Jenna, commence pas.” Il souffle, lève la main en guise de paix provisoire. Il ne veut pas que le ton grimpe entre eux ce soir, surtout parce que cela signifierait réduire à néant tous les efforts qui ont été ceux de Joanne. Et ils respectent tous deux bien trop leur amie commune pour le lui infliger. “Je savais même pas que tu étais de retour au pays. Et encore moins à Brisbane.” Sous-entendu: si quelqu’un doit se plaindre de la situation, c’est lui et personne d’autre, en témoigne son regard déjà accusateur qu’il fait remonter dans le sien. |
| | | | (#)Mar 20 Sep 2022 - 5:10 | |
| yesterday's still leaking through the roof @Rhett Hartfield & Jenna CaldwellPourquoi est-ce que Joanne avait décidé d’organiser cette rencontre avec Rhett ? Depuis que tu avais repris contact avec ton amie, vous n’aviez pas parlé de lui pourtant. Joanne l’avait mentionné une ou deux fois en te racontant des anecdotes mais rien de plus et tu avais bien veillé à ne pas relever. Retrouver Rhett, c’était quelque chose que tu avais imaginé faire mais à ta manière, sans être pressée. Ce n’était vraiment pas une priorité pour toi car il était évident, encore aujourd’hui, que vous évoluiez dans des milieux totalement différents voilà pourquoi tu avais pensé ne pas le croiser sans chercher à le faire. C’était sans compter sur Joanne apparemment. « Fais le si t’y tiens tant. » Tu te retins de lever les yeux au ciel. Tu n’avais pas besoin de lui poser la question, vu l’expression sur son visage, il était aussi surpris que toi. Et c’était logique, pourquoi Rhett aurait-il cherché à te revoir alors que la vie semble lui sourire ? Tu savais cependant que des fois les apparences pouvaient être trompeuses. Tu décides de ne pas relever, cela ne sert à rien d’envenimer la situation, c’est même ce que tu cherches à éviter. Pour montrer ta bonne foi, tu réponds à sa question ne lui cachant pas que tu t’étais toi aussi attendue à passer la soirée avec Joanne. Tu étais soulagée d’avoir passé du temps à te préparer, tu n’aurais pas voulu paraître négligée devant Rhett. C’était peut-être idiot mais c’était important pour toi. « Ouais. On s’est pas vus depuis un moment, je pensais un peu profiter de la soirée avec elle. » Tu aurais pu prononcer ces mêmes mots. Mais toi, tu étais à l’autre bout du monde, loin de tout ce qui pouvait te rappeler l’Australie et Brisbane. Que lui n’ait pas vu Joanne depuis quelques temps te surprend, tu savais que Rhett avait toujours accordé une grande importance à leur amitié. Cependant, leur relation ne te regardait pas. Si tu aurais pu questionner Joanne, tu savais que Rhett éviterait la question et la retournerait contre toi. Tu préférais donc le laisser enchainer : « Je suis pas déçu de te voir toi, mais c’est juste que… je m’y attendais pas. » Comme si toi, tu t’y attendais … Non, Joanne avait voulu jouer la surprise de tous les côtés et elle avait réussi à merveille. Tu préparais déjà le message que tu lui enverras en sortant de ce guet-apens. Revoir Rhett c’était te prendre à la figure des milliers de souvenirs car au fil des années, il y en avait eu beaucoup. Ton cœur battait toujours un peu plus vite en sa présence, c’était ridicule mais ce serait certainement toujours le cas. Tu savais qu’il avait fait les gros titres dernièrement quand on l’avait attrapé aux bras d’une charmante demoiselle. Toi qui avais dû vivre cachée pendant toutes ces années, cela t’avait fait mal. Tu n'avais jamais eu la possibilité d’être cette demoiselle. « C’est une surprise pour moi aussi, je savais que j’avais peu de chances de te croiser près de ma galerie d’art. » Lui dis-tu pour plaisanter. Rhett t’avait souvent écoutée parler d’art et d’œuvres qui t’éblouissaient mais ce n’était pas sa passion à lui. La sienne, c’était le rugby. « C’est une bonne surprise. » Rajoutais-tu pour le rassurer. Tu ne savais pas ce que vous réservait cette soirée mais tu n’avais pas envie de faire ressortir les vieilles rancunes. Vous n’alliez pas réécrire votre histoire de toute manière.
Décidant de lancer la conversation, tu lui demandes comment il va. C’est vague certes mais au moins, c’est une question qui lui laisse toutes les possibilités. Sa réponse t’étonna cependant : « Et toi ? » Tu ne t’attendais pas à ce qu’il te fasse un récit des huit dernières années de sa vie mais tu ne t’attendais pas à ce qu’il te retourne la question sans rien répondre. Connaissant Rhett, c’était légèrement inquiétant … « Ça va. » Dis-tu en haussant les épaules. « Le retour n’est pas de tout repos. » Ajoutas-tu pour préciser. Tu aurais aimé lui dire que tout allait très bien mais ce n’était pas le cas. Tu n’avais pas encore fait le deuil de ta tante et ton retour à Brisbane était loin d’être reposant. Faire face à toutes tes erreurs n’était pas chose facile pour toi. Et puis tu donnais beaucoup de ta personne pour ta future galerie d’art ce qui était passionnant mais fatiguant. Tu précisais alors que toi aussi tu aurais préféré passer la soirée avec Joanne quand le verre de vin lui étant destiné arriva sur la table. « C’est bon Jenna, commence pas. » Tu lèves les yeux mais toi aussi tu lèves les mains. Tu décides de te détendre un peu, réalisant que ta posture est crispée. Tu t’appuies sur le dossier de ta chaise en attrapant le verre de vin pour en boire une gorgée. « Tu ne bois rien ? » Lui demandas-tu juste avant qu’il enchaine : « Je savais même pas que tu étais de retour au pays. Et encore moins à Brisbane. » Tu ne clamais pas ton retour à Brisbane dans toutes les rues et à tout le monde, tu ne t’attendais pas à ce que cela soit remonté aux oreilles de Rhett. Tu étais même surprise qu’il ait su que tu avais quitté la ville. « Plus rien ne me retenait à New York et Brisbane a toujours été ma maison. » Étonnement pour beaucoup parce que tu avais passé plusieurs années de ton enfance aux Etats-Unis. « Je ne me voyais pas vivre ailleurs, je ne pouvais pas ouvrir de galerie ailleurs qu’ici. » Dis-tu en haussant les épaules. Toi tu savais que Rhett était revenu à Brisbane, les journaux avaient couverts son accident en Angleterre et son retour. Tu ne l’avais pas vu à l’époque mais tu savais que ce n’était pas le retour qu’il avait envisagé. « Alors je suis rentrée et je fais au mieux pour réparer les pots cassés. » Tu avais de bonnes raisons de quitter Brisbane mais le fait de ne les partager avec personne ne t’avait pas aidé. « Comment tu vas toi ? » Cette fois, tu n’allais pas le lâcher avec ta question. Quand tu étais partie, il venait de faire une overdose, tu espérais sincèrement que tout cela était derrière lui. |
| | | | (#)Jeu 22 Sep 2022 - 12:38 | |
| « Je suis pas déçu de te voir toi, mais c’est juste que… je m’y attendais pas. » Il retient pour lui un oh vraiment ? aussi blessé qu’amer tant elle ne semble pas heureuse de le retrouver, quoi qu’elle puisse en dire. Et s’il ne lui a pas sauté dans les bras non plus, il faut bien l’avouer, la présence de Jenna à ses côtés est et restera toujours importante, peu importe ce qu’il en est de leur relation et à quel point ils auront su la détruire d’ici là. Son adolescence et tout le début de sa vie d’adulte se résume à son prénom, il ne peut pas la renier, tout comme il ne peut pas se convaincre qu’il la déteste, à défaut d’être sincèrement désolé de la tournure des derniers mois de leur relation. « C’est une surprise pour moi aussi, je savais que j’avais peu de chances de te croiser près de ma galerie d’art. » Il baisse la tête un instant et rigole brièvement, acceptant ainsi la pique sans mal. Bien sûr, elle sait qu’il n’est pas friand d’art et qu’à l’époque, il n’y avait que par sa bouche qu’il arrivait à s’y intéresser un minimum. Depuis, personne d’autre n’a su en faire de même, et le sujet est tombé dans l’oubli. “Tu as ouvert une galerie, alors ?” C’est ce qu’il note, souligne, interroge en relevant son regard dans le sien, un mince sourire accroché aux lèvres. Il ne veut pas que leur dernière discussion en date soit une nouvelle dispute, Jenna mérite que d’autres souvenirs soient associés à sa personne. « C’est une bonne surprise. » - “Pour moi aussi.” Rhett avoue donc à son tour, maintenant que les armes se baissent petit à petit.
Lorsqu’elle lui demande comment il se porte, tel que l’exige l’habitude, Rhett a tôt fait de lui retourner la question tout en se gardant bien d’y répondre. Il devra le faire, il le sait, mais s’il peut encore gagner un peu de temps alors c’est ce qu’il compte faire, se sachant toujours aussi peu capable du moindre mensonge face à qui que ce soit, mais surtout Jenna. Il ne va pas aussi bien qu’il aurait voulu le lui dire, non parce que son ego l’exige, mais bien parce qu’il aurait été heureux de pouvoir lui dire que tout va bien et qu’elle n’a pas à s’inquiéter pour lui. « Ça va. Le retour n’est pas de tout repos. » Tout comme lui, par exemple, est heureux et soulagé de l’entendre dire ces quelques mots, certain que la fatigue et le stress liés à son retour seront bientôt oubliés. “T’as jamais été vraiment douée pour te ménager.” Il suppose donc qu’elle se met déjà trop de pression sur les épaules, Jenna, comme elle seule a toujours si bien su le faire. Il y ajoute un sourire pour faire passer la pilule, pour qu’elle comprenne aussi qu’il n’y a pas la moindre once de véritable reproche dans ses mots. Le temps a passé, il ne sait plus comment il doit s’adresser à elle, encore moins ce qu’il doit lui dire.
Et de toute évidence, elle non plus. « Tu ne bois rien ? » Ses sourcils se froncent un instant, marquant sa surprise, avant qu’il n’arrive à finalement se souvenir qu’ils se sont quittés il y a bien, bien longtemps. Elle ne sait rien de son accident, et il n’est pas même déçu qu’elle n’ait pas suivi sa carrière sportive: elle est la cause de leur séparation, il est normal que Jenna s’en soit tenue éloignée et qu’elle n’ait, par conséquent, jamais entendu parler de son accident et l’arrêt soudain de sa carrière. “Non. Je ne bois plus.” Il se contente de répondre et, estimant que le moment est mal venu pour entrer dans les détails, il ajoute quelques mots. “Longue histoire.” Il balaie la question pour plus tard, celle-ci amenant avec elle bien d’autres sujets annexes, tous aussi difficiles à aborder les uns que les autres.
Tout aussi curieux de son côté, il veut prendre le temps d’en savoir plus sur la Jenna d’aujourd’hui, ce qui commence par savoir comment elle se trouve ici, face à lui, aujourd’hui, à des milliers de kilomètres du pays qu’il considérait être comme le sien. La vie semblait lui réussir, au bout du monde, assez loin pour que, même en étant à Londres, un océan continue de les séparer. Nul doute, New York était tout désigné pour elle. « Plus rien ne me retenait à New York et Brisbane a toujours été ma maison. » - “Comme à nous tous.” Certains ne sont jamais partis et d’autres, comme lui, comme Jenna, ont ressenti le besoin de revenir à un moment donné. Peut-être qu’ils étaient faits pour tous se retrouver, alors. « Je ne me voyais pas vivre ailleurs, je ne pouvais pas ouvrir de galerie ailleurs qu’ici. » Il passera y faire un tour, il se le promet, à défaut de vouloir le promettre à Jenna aussitôt. Il est capable de faire des efforts, mais il a besoin de temps, et les années déjà écoulées ne semblent pas avoir été assez nombreuses pour une telle épreuve. « Alors je suis rentrée et je fais au mieux pour réparer les pots cassés. » - “Et comment ça se passe, jusque là ?” Elle n’a pas besoin d’expliquer clairement ce que sont les pots cassés en question. De toute façon, la liste serait trop longue, tout comme elle l’était pour lui à l’époque, au moment de son retour.
« Comment tu vas toi ? » “Ça va mieux. Enfin, tu sais, la ville a organisé un marathon le mois dernier et… j’y ai participé comme si j’avais vingt ans à nouveau. C’était stupide.” Mais ça va mieux.
Il se passe une main dans les cheveux, marquant sa nervosité. Il dit la vérité, simplement il ne précise pas qu’il n’y a pas que ça. S’il avait su qu’il la verrait, il aurait préparé son discours. De toute évidence, il n’en savait rien, et elle non plus, ce qui les met au moins sur un pied d’égalité. “Je suis avec quelqu’un. Je sais pas si c’est arrivé jusqu’à tes oreilles ou non, mais je voulais te le dire. Y’a aucun sous-entendu, c’est juste que j’estime que tu mérites de le savoir.” Il ne sous-entend pas que leur conversation aurait été différente s’il était encore célibataire, tout comme il ne sous-entend pas que les mots de Jenna lui font penser qu’elle essaie de le draguer ou Dieu sait quoi encore. Ce n’est pas ça. Ce n’est rien de ça. Elle mérite de savoir, parce qu’à l’époque, ce ne sont pas des mots qu’il aurait un jour cru pouvoir lui énoncer, tant il avait toujours d’yeux que pour elle. "Et vue que j'ignore ce qu'il en est de ta vie privée... c'est le moment, si t'as un truc à dire, j'imagine." Il serait heureux pour elle si elle avait trouvé quelqu'un, même si c'est un américain lourdaud. Tant qu'il la rend heureuse. |
| | | | (#)Mar 27 Sep 2022 - 5:28 | |
| yesterday's still leaking through the roof @Rhett Hartfield & Jenna CaldwellIl était important pour toi de faire comprendre à Rhett que tu n’avais pas été à l’origine de cette rencontre. C’était peut-être idiot mais il y avait une forme de fierté là-dedans. Tu n’avais pas envie de passer pour la petite amie qui courrait après son ex, ce n’était pas ce que tu faisais. Tu choisis l’humour cependant pour lui faire comprendre que vu vos intérêts et les chemins où vous avaient menés vos vies respectives, il aurait été peu probable que vous vous croisiez par hasard. Une rencontre organisée avait donc été nécessaire, la preuve était bien là car tu avais croisé un certain nombre d’anciennes connaissances depuis ton retour. Rhett rit à ta petite pique ce qui détendit un peu l’atmosphère. « Tu as ouvert une galerie, alors ? » Tu aimerais lui répondre oui mais la vérité était qu’elle n’était pas encore ouverte. Pour toi toutefois, c’était un travail énorme que de préparer cette ouverture. Tu voulais que cet endroit soit exactement celui que tu avais imaginé et ton côté perfectionniste avait tendance à se manifester en force ces derniers temps. « Pas encore mais j’y travaille avec acharnement. J’ai pour projet d’ouvrir début novembre. » Lui expliquas-tu un sourire sur les lèvres. Parler de ton travail, de cette galerie dont tu avais tant rêvé et à laquelle tu travaillais un peu depuis des années, c’était que du bonheur à tes yeux. « Je t’enverrai un carton d’invitation pour l’ouverture, si tu as le temps de passer. » Et l’envie également vu que Rhett n’était pas un amateur d’art mais sa présence te toucherait énormément. Ce serait une marque de soutien qui t’irait droit au cœur. Tu voyais cette ouverture comme une soirée classe mais sans prétention non plus pour rester dans l’esprit de la galerie que tu allais diriger. Tu ne savais pas à quel standing était habitué Rhett depuis votre séparation mais cela serait peut-être un peu en dessous. Tu ne mentionnais rien cependant et te contentais de sourire quand il ajouta : « Pour moi aussi. » Vos réticences étaient tombées, tu espérais pouvoir profiter de ce dîner et de cet échange pour prendre des nouvelles de celui qui avait été tout pour toi pendant tant d’années.
Peu surprise que Rhett évite ta question, tu décidais de ne pas te défiler. Tu voulais montrer que tu n’étais pas là pour te battre alors tu répondis à ta propre question tout en restant vague. Si tu rentrais dans les détails, il te faudrait revenir sur les dernières années de ta vie en détail et tu n’avais aucune envie de faire ça avec Rhett ce soir. « T’as jamais été vraiment douée pour te ménager. » Tu laisses échapper un petit rictus en secouant la tête. C’était le moins que l’on puisse dire … Si tu avais voulu te ménager, tu n’aurais jamais accepté de vivre dans l’ombre toutes ces années de votre relation. Tu en avais bien plus souffert que tu ne l’avais laissé paraître donc Rhett avait certainement raison. Mais tu ne voulais pas rentrer dans ces considérations, ta vie après Rhett n’avait pas été plus calme. « Touché. » Te contentas-tu de lui répondre. Il avait raison et vous le saviez. Tu ne voulais pas être celle qui lancerait les hostilités donc tu attraper ton verre de vin pour en boire une gorgée. Tu remarquais que Rhett n’avait pas de verre devant lui alors tu ne pus t’empêcher de lui demander s’il voulait boire quelque chose, pour savoir si tu l’attendais. « Non. Je ne bois plus. Longue histoire. » Tu n’es apparemment pas la seule qui n’a pas envie de s’épancher ce soir. Tu hoches la tête et attrapes la carafe d’eau qu’un serveur avait posé sur la table pour lui servir un verre d’eau. Toi, tu es bien contente de pouvoir siroter ce verre de vin blanc, il te permettra de petites gorgées de plaisir tout au long de la soirée. « Une autre fois peut-être. » Lui dis-tu avant de laver ton verre. « Tchin ! » Tu te demandais si le fait que Rhett ne boive pas avait un lien avec son overdose il y a plus de deux ans. Il ne devait pas se douter que tu avais eu vent de cette histoire et pourtant, Hassan s’était chargé de te faire savoir que Rhett était à l’hôpital et que c’était de ta faute. Aujourd’hui, tu avais pris du recul et tu ne voyais pas comment ta lettre aurait pu le pousser à faire une overdose mais ce n’était pas le moment de demander. Un jour ça le serait peut-être …
Décidant de continuer à être dans la coopération, tu expliquais dans les grandes lignes pourquoi tu te retrouvais aujourd’hui à Brisbane. Ce n’était pas évident et tu pouvais comprendre que Rhett soit surpris de te trouver là. Il ne pouvait pas se douter que ta tante avait eu un cancer et que sa mort avait mis un terme à ton idylle avec New York. « Comme à nous tous. » Tu hoches simplement la tête avant de continuer tes explications. Au final, des années plus tard, vous vous retrouviez tous à Brisbane. Joanne, Hassan, Rhett et toi. Le quatuor magique, tu avais voulu croire en une amitié et des liens éternels mais la vie en avait voulu autrement. Même en restant vague, tu fis comprendre à Rhett que ton retour n’était pas de tout repos mais il devait s’en douter. « Et comment ça se passe, jusque là ? » Tu hausses les épaules avant de faire une petite vague avec ta main gauche. « Pas trop mal je suppose. Il va falloir que je sois patiente, tout ne va pas se reconstruire en deux jours alors je fais des efforts et j’espère que cela suffira. » Tu ne pouvais pas faire plus en vérité. Tu ne pouvais pas forcer tes proches à te pardonner alors tu faisais au mieux, tu t’appliquais et tu espérais que les choses reviendraient dans l’ordre au fil du temps. S’il y avait une chose que ta relation avec Rhett avait montré, c’était que tu savais être patiente. Jusqu’à un certain point bien sûr, jusqu’à ce que cette situation te rende malheureuse.
Il n’y avait pas de raisons que tu sois la seule à parler de toi alors tu retournais la question à Rhett avec insistance. Cette fois, ce dernier décida de jouer le jeu. « Ça va mieux. Enfin, tu sais, la ville a organisé un marathon le mois dernier et… j’y ai participé comme si j’avais vingt ans à nouveau. C’était stupide. » L’anecdote te semble venue de nulle part mais elle te fait sourire. Tu ne vois pas pourquoi Rhett ne pourrait pas courir un marathon, il n’avait pas quatre-vingt ans non plus … « Bien sûr que non ! Tu as trente-neuf ans Rhett, malgré ce que tu as traversé, tu peux essayer de courir un marathon. Ca a donné quoi alors ? » Ne pus-tu t’empêcher de demander curieuse. Tu étais ravie de savoir qu’il allait mieux même si tu ignorais par rapport à quoi il désignait ce mieux. Il semblait en forme à première vue mais Rhett savait faire transparaitre uniquement ce qui l’arrangeait, tu ne le savais que trop bien. Sans que tu ne vois le sujet venir, il ajoute : « Je suis avec quelqu’un. Je sais pas si c’est arrivé jusqu’à tes oreilles ou non, mais je voulais te le dire. Y’a aucun sous-entendu, c’est juste que j’estime que tu mérites de le savoir. » Tu l’as vu, par hasard d’ailleurs. Mais une fois les photos sous tes yeux, tu avais ouvert le magazine pour connaître le profil de cette belle inconnue. Ton cœur s’était serré un peu plus quand tu t’étais rendue compte qu’elle était tout ce que tu n’avais jamais pu être. Venant d’une famille qui avait le rugby dans le sang, personnalité connue mais discrète, elle avait les atouts qui t’avaient manqués et elle permettait à Rhett d’avoir droit à de la lumière quand tu ne lui aurais apporté que de l’obscurité. Enfin, c’était ce que ses managers de l’époque lui avaient mis dans la tête. « Et vue que j'ignore ce qu'il en est de ta vie privée... c'est le moment, si t'as un truc à dire, j'imagine. » Qu’est-ce que tu aimerais avoir une belle histoire à lui raconter … Ce serait une victoire pour toi, pas vraiment sur Rhett mais sur ta vie amoureuse ces dernières années. « Je suis rentrée seule de New York. Ces dernières années m’ont démontré que je n’étais faite que pour des menteurs et des lâches donc je préfère mettre mon énergie dans ma galerie, elle me le rendra mieux. » Tu n’avais aucun mal à imaginer ce que Rhett devait se dire. Tu ne cherchais pas à te faire plaindre, tu ne disais que la stricte vérité. Inutile de préciser ce que tu entendais par mensonges et lâcheté, Rhett n’avait pas gagné le droit de connaître les détails de ta vie sentimentale. « Je suis tombée sur vos photos en allant me chercher un café un matin. » Dis-tu pour lui expliquer le fait que tu n’avais pas été surprise de ses paroles. « Je suis contente pour toi. » Tu n’as jamais souhaité autre chose que le bonheur de Rhett, tu avais juste imaginé que ce bonheur dépendrait du tien. « De ce que j’ai lu dans l’article, elle semble être la perle rare et cocher toutes les cases. Vous vous êtes bien trouvés. » Tu es sincère et en même temps, tu sais que Rhett ne passera pas à côté du sens caché de ces paroles. Tu n’avais pas coché toutes les cases, loin de là alors tu n’avais eu d’autre choix que de te retirer. Suivre Rhett en Angleterre, tu l’avais envisagé mais vivre caché, cela n’avait plus été possible et c’était ce qui t’attendait. |
| | | | (#)Mer 28 Sep 2022 - 4:13 | |
| « Pas encore mais j’y travaille avec acharnement. J’ai pour projet d’ouvrir début novembre. » Elle a toujours eu des idées plein la tête, Jenna, et lui a toujours trouvé cela fascinant en retour. Il est heureux que son projet puisse enfin se réaliser, quand bien même cela ne sera que dans quelques semaines. A l’échelle d’une vie, ce n’est définitivement plus grand chose, raison pour laquelle il sourit avec une certaine fierté à son tour, lui qui n’a pourtant rien à voir, de près ou de loin, avec ce projet. Il est simplement heureux que les choses semblent aller dans le bon sens pour elle. Peu importe à quel point ils ont su arriver à se disputer froidement, il a toujours voulu le bonheur et le bien être de la rousse. « Je t’enverrai un carton d’invitation pour l’ouverture, si tu as le temps de passer. » Il hoche la tête, par politesse, par ce qu’il espère être une sincère amitié aussi. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis leur dernière véritable discussion, il doit faire autant d’efforts qu’elle, même si cela semble signifier qu’ils doivent agir comme s’il n’y avait pas d’éléphant dans la pièce. “Je passerai avec plaisir. Si j’ai le temps, je veux dire.” Il ne veut rien promettre, parce qu’il ne peut pas être assuré de pouvoir dégager du temps pour l’événement. Même Rhett se rend bien compte qu’il serait malvenu de sa part de changer tout son emploi du temps pour se rendre à l’ouverture de la galerie de son ex de l’adolescence. Déjà, il imagine le regard désapprobateur d’Hassan, et Dieu sait qu’il n’aime pas être en conflit avec lui.
L’épreuve de l’alcool est passée sans trop d’encombre, et Rhett mentirait s’il disait ne pas sentir un certain poids sur son coeur à l’idée de retenir certaines informations pour lui et de ne pas simplement se confier à Jenna, comme il en a pourtant toujours eu l’habitude, faisant d’elle une des très rares personnes à qui il parlait sans que ce ne soit artificiel. D’un geste de la tête, pourtant, il la remercie du verre d’eau qu’elle lui sert, autant que du simple fait qu’elle ne cherche pas à approfondir la question. « Une autre fois peut-être. » Peut-être, oui. Il espère bien qu’il n’aura pas à prendre ces fichus médicament toute sa vie, c’est un fait. « Pas trop mal je suppose. Il va falloir que je sois patiente, tout ne va pas se reconstruire en deux jours alors je fais des efforts et j’espère que cela suffira. » A ainsi parler de son retour au pays, Rhett n’a aucun mal à comprendre de quelles difficultés elle peut parler, bien conscient qu’il ne s’agisse pas uniquement de la paperasse ou du stress lié à l’ouverture de sa future galerie. Si tout n’était que matériel, cela aurait été infiniment plus simple. Tout le monde s’est retrouvé blessé à un moment ou l’autre de leur amitié, non seulement Rhett et Jenna, mais aussi Joanne et Hassan. Tout le monde a blessé tout le monde, à un niveau ou à un autre, raison pour laquelle l’ancien sportif se confie à son tour, tentant de la faire déculpabiliser. “Je suis passé par là.” Tout ne s’est pas reconstruit en deux jours non plus, mais sans doute que le fait qu’il ait un immense chemin de rééducation a parcourir a largement contribué à une empathie générale et l’a tenu éloigné des reproches qu’il aurait très largement mérités.
Il veut expliquer les choses à Jenna mais ne lui montre que la face visible de la lune, incapable de lui avouer que celle éternellement dans l’ombre est, justement, bien moins admirable. Alors, pour des raisons évidentes, elle ne comprend pas ce qu’il sous-entend, ni même où est-ce qu’il souhaite en venir. Sa réaction a néanmoins le mérite de le faire sourire assez tendrement. « Bien sûr que non ! Tu as trente-neuf ans Rhett, malgré ce que tu as traversé, tu peux essayer de courir un marathon. Ça a donné quoi alors ? » Même après toutes ces années, même alors que le sport et ses capacités en la matière sont justement ce qui les ont séparés. Elle ignore tout, Jenna, et c’est justement ce qu’il apprécie en cet instant. “Je l’ai terminé. J’ai couru avec Ruben, d’ailleurs.” Tu devrais le voir, il a tellement grandi. Quand elle l’a connu, quand il était encore au pays, Ruben n’était qu’un garçon aux aspirations d’adulte. Aujourd’hui, il est un médecin émérite. Rhett n’ajoute pas les détails sur le déroulement de l’épreuve et, surtout, sur sa finalité. Il a terminé un marathon, c’est un exploit qui devrait suffire aux yeux de n’importe qui.
Et puisqu’il ne se sent pas à sa place à autant rigoler, à autant se sentir à l’aise malgré les non-dits, il crève celui qui lui semble être le plus important et omniprésent: Evelyn. Par la même occasion, il lui offre la possibilité de parler avec franchise en retour, si jamais Jenna a aussi refait sa vie de son côté, ce qui serait plus que plausible. Pourtant, elle a à coeur de tout nier assez rapidement, semblant même qualifier avec une certaine dureté ses dernières expériences amoureuses. “Les gens sont moins pires à Brisbane.” Une part de lui est rassuré de savoir qu’elle a détesté ses expériences New Yorkaises, tout comme il en est de même pour lui à Londres - quand bien même il n’en a connu qu’une, c’était déjà bien assez à ses yeux. Il esquisse un sourire qui veut être rassurant: il souhaite sincèrement qu’elle soit heureuse, et sa galerie ne remplacera jamais une véritable personne. « Je suis tombée sur vos photos en allant me chercher un café un matin. » Le genre de surprise qu’il a tenté d’éviter à ses proches à qui il a rapidement parlé, avec une certaine urgence, mais il doit bien avouer qu’il n’aurait jamais cru devoir ajouter Jenna à cette liste. S’il la savait au pays, il l’aurait sûrement fait, cependant. “J’aurais voulu que tu l’apprennes de ma part. Au moins… je sais pas, par respect.” Et comme à son habitude comme il s’excuse, Rhett ne prononce pas le moindre “je suis désolé”. « Je suis contente pour toi. » - “Merci.” Il abaisse à peine la tête pour appuyer ses propos.
« De ce que j’ai lu dans l’article, elle semble être la perle rare et cocher toutes les cases. Vous vous êtes bien trouvés. » Silencieux, il observe la rousse un instant, tentant de comprendre dans son regard si elle cherche réellement à lui en tenir rigueur ou si ce ne sont que des mots comme d’autres, sur lesquels elle passe rapidement. “C’est… plus le sujet, maintenant.” Il n’est pas avec Evelyn parce qu’elle coche toutes les cases, il est avec elle parce qu’il l’apprécie sincèrement. Rien d’autres. “Je n’ai plus de sponsors, alors on me laisse faire ce que je veux, tant que cela ne ternit pas l’image de l’Université, ou d’ABC.” Parce que l’université ne veut pas une mauvaise image pour son coach, parce qu’ABC ne laisserait pas n’importe qui se montrer à l’écran, ou parler encore et encore à la radio. Il doit garder une image correcte mais il est loin, bien loin du cadre imposé lorsqu’il était rugbyman. “Je suis désolé que les choses aient pris cette tournure. Tu aurais adoré Londres.” Il ne dit pas qu’il aurait été capable de rester à Brisbane ou de choisir une ville où vivre en se concertant avec Jenna, non. Rhett reste Rhett, même quand il s’excuse et sous-entend que c’est elle qui aurait dû l’accompagner, au lieu qu’ils rompent après qu’il ait été forcé de paraître célibataire devant les caméras. |
| | | | (#)Ven 30 Sep 2022 - 11:17 | |
| yesterday's still leaking through the roof @Rhett Hartfield & Jenna CaldwellA défaut d’avoir réussi à avoir des enfants, tu ne peux t’empêcher de voir cette galerie comme l’enfant que tu réussiras à avoir coûte que coûte. Ce projet-là, il verra le jour et tu n’y dérogeras pas. Un certain nombre de personnes de ton entourage n’ont pas manqué de te faire remarquer que tu te lançais souvent dans pleins de projets que tu ne terminais pas. Tu trouvais cela injuste car tu faisais toujours de ton mieux dans tout ce que tu entreprenais. Mais pour ta galerie, cela ne sera pas le cas voilà pourquoi tu annonces fièrement son ouverture début novembre à Rhett. Tu ne peux t’empêcher de l’inviter à l’ouverture, tu aurais envoyé une invitation dans tous les cas alors autant le lui proposer. « Je passerai avec plaisir. Si j’ai le temps, je veux dire. » Tu hoches légèrement la tête en guise de merci. Est-ce qu’il viendra ? Tu n’en as pas la moindre idée … Rhett et toi, vous n’étiez plus les deux tourtereaux amoureux que vous étiez. Serait-ce mieux qu’il ne vienne pas ou qu’il vienne au bras de sa nouvelle compagne ? Tu n’étais pas capable de trancher cette question pour l’instant. Tu laissais le sujet mourir n’ayant rien à répondre. Finalement, le fait de ne pas vous voir pendant des années vous avait évité ce genre de situations gênantes. Elles l’étaient toujours aujourd’hui mais un peu moins parce que vous aviez continué votre vie et vécu d’autres aventures. Tu proposes un verre à ton ancien compagnon mais il le décline. Si l’histoire est longue c’est qu’elle est intéressante mais tu refuses de le pousser aux confidences. Il ne te doit rien et tu ne veux pas gâcher la soirée. Alors tu joues le jeu en lui servant de l’eau et en lui disant que tu essaies de faire le maximum avec tes proches. « Je suis passé par là. » Tu l’oubliais par moment mais il avait en effet fallut que Rhett revienne d’Angleterre. Sa blessure l’y avait forcé tout comme la mort de ta tante l’avait fait avec toi. Lui si fier, si orgueilleux, rentrer blessé au pays n’avait pas été dans ses plans. Le sportif déchu … Tu vivais avec Louis à l’époque, cela te semblait si lointain et en même temps si proche. Il semblait s’en être remis cependant ce qui te rassurait un peu. Peut-être que ton entourage finira par te pardonner finalement.
A ta question sur comment il va, Rhett te répond par une anecdote étrange sur le fait qu’il a couru le marathon de Brisbane. Tu avais vaguement entendu parler de l’évènement mais tu n’y avais pas mis les pieds. La course à pieds était un sport qui ne t’attirait pas le moins du monde. Le yoga avait désormais ta préférence et tu comptais bien t’y tenir. Toutefois, vu que Rhett ne parlait pas beaucoup et que c’était la seule information qu’il t’avait donné sur lui depuis le début de votre entrevue, tu sautais sur l’occasion d’approfondir le sujet. Et surtout de le rassurer sur ses capacités physiques si c’était ce dont il avait besoin. « Je l’ai terminé. J’ai couru avec Ruben, d’ailleurs. » Tu poses ton verre de vin et tu viens taper silencieusement dans tes mains. Tu ne comprends pas pourquoi Rhett fait cette tête s’il l’a terminé, avec son frère en plus ! Il fut un temps, les deux frères n’auraient jamais pu se supporter assez longtemps pour courir un marathon. Toi c’était cette information qui te faisait sourire tendrement. « Félicitations ! » Ne pus-tu t’empêcher de lui répondre. En rependant à Ruben, ton cœur se serra. Il était un nom de plus sur la liste des personnes que tu n’avais plus revues ou contactées depuis ton départ. Parce que ce que Rhett ignorait c’était que tu avais gardé contact avec son frère. Pas régulièrement mais assez pour avoir suivi son évolution au fil des années. « Comment va Ruben ? Il travaille toujours au Saint Vincent Hospital ? » Demandas-tu à Rhett avant d’ajouter : « Je suis ravie de savoir que vous vous supportez suffisamment pour courir un marathon ensemble. » Un sourire taquin était inscrit sur tes lèvres. Les relations entre frères et sœurs ne sont jamais faciles, il y a toujours des hauts et des bas. Avec ta sœur, vous aviez évité les bas depuis votre adolescence mais tu savais que les choses pouvaient vite changer.
C’est de lui-même que Rhett mentionne le fait qu’il a quelqu’un dans sa vie. Même si tu le sais déjà, tu apprécies qu’il le mentionne même si c’est maladroit. De ton côté, tu aimerais pouvoir en dire autant mais ta vie sentimentale ces dernières années n’a été peuplée que de déceptions donc malheureusement, Rhett n’avait rien à t’envier, c’était même le contraire. « Les gens sont moins pires à Brisbane. » Tu hausses les épaules car tu n’en es pas sûre. La plupart de tes déceptions se sont produites sur le sol australien donc non, tu n’es pas convaincue de la théorique qu’avance Rhett. Et c’est sans compter ta relation avec le jeune homme. « Je ne pense pas. Je tombe simplement toujours sur les mauvaises personnes. » Dis-tu en haussant les épaules. Tu aurais aimé avoir un avenir avec Louis mais la vie en avait voulu autrement malheureusement … Vu que Rhett avait été honnête, tu décidais de l’être aussi et de lui avouer que tu savais pour sa relation car elle t’avait sauté au visage un matin sans que tu n’aies rien demandé. « J’aurais voulu que tu l’apprennes de ma part. Au moins… je sais pas, par respect. » C’était touchant, comme Rhett pouvait l’être quand il le voulait. Mais c’était aussi terriblement faux parce que si Joanne n’avait pas organisé cette rencontre, tu n’aurais pas revu Rhett et tu aurais certainement appris les choses pour les journaux de toute façon. Dans l’optique de garder cette soirée du côté de la bonne humeur, tu te contentais de lui dire : « Tu ne me dois rien Rhett. » Et tu le pensais vraiment. N’étiez-vous pas devenus quasiment des étrangers l’un pour l’autre ? Vous ne connaissiez que les versions passées de vous-même mais qui étiez-vous réellement aujourd’hui ? « Tu ne pouvais pas savoir que je l’apprendrai. J’aurai pu ne jamais l’apprendre si j’avais été à New York ou si le café le plus proche de la galerie ne vendait pas des journaux. » Parce que tu n’étais pas une adepte de la presse et encore moins la presse People que tu arborais plus que tout. Mais il y avait quelque chose de rassurant à avoir cette information parce que tu étais certaine que quelqu’un comme Hassan aurait pu essayer de te faire très mal avec ce sujet sensible. Désormais, cela ne pourrait pas être le cas. Tu ajoutais que tu étais heureuse pour Rhett ce à quoi il te répondit : « Merci. »
Malgré ta bienveillance sur la nouvelle relation de Rhett, tu ne pus t’empêcher de lui faire remarquer qu’Evelyn cochait toutes les cases. Contrairement à ce que tu avais imaginé, le jeune homme ne partit pas au quart de tour pour se défendre. Il resta très calme quand il te dit : « C’est… plus le sujet, maintenant. Je n’ai plus de sponsors, alors on me laisse faire ce que je veux, tant que cela ne ternit pas l’image de l’Université, ou d’ABC. » Tu doutais que l’Université ou ABC aient des standards très stricts pour la compagne de leur employé. Non, cela ne devait pas ressembler aux critères qui s’étaient appliqués à ton époque. « C’est une belle coïncidence alors. Tes sponsors l’auraient adorée. » Un petit sourire triste se dessina sur ton visage. C’était sans doute ça qui avait été le plus dur à avaler. Que tu n’avais pas été assez bien pour Rhett. A leurs yeux et puis petit à petit aux yeux de l’homme de ta vie. Même si Rhett n’avait jamais voulu le reconnaître, son célibat forcé et affiché n’était une nécessité que parce que tu n’étais personne. Si sa compagne de l’époque avait été une personnalité reconnue alors tu n’aurais eu qu’à bouger ton petit doigt pour avoir ce que tu désirais. « Je suis désolé que les choses aient pris cette tournure. Tu aurais adoré Londres. » Cette fois, c’est un rictus qui sortit de ta bouche. Tu n’avais pas réussi à le retenir. Plongeant ton regard dans celui de Rhett, tu refusais de baisser les yeux. Non, il ne voulait pas avouer la véritable raison de votre séparation mais elle n’avait rien à voir avec Londres. « Nous savons tous les deux que le problème n’a jamais été Londres. » C’était celui derrière lequel vous vous étiez cachés, lui plus que toi d’ailleurs. Non, tu ne voulais pas quitter Brisbane mais ce n’était pas la vérité. Tu ne voulais pas quitter Brisbane dans cette position, dans ces conditions. « Ce n’était qu’une question de temps Rhett. Si je partais, je devais vivre cachée et isolée loin de tout ce que je connaissais. Je les ai entendus tu sais ? Chercher la jeune fille en vogue qu’il faudrait te faire rencontrer pour te faire décoller encore un peu. » C’était ce monde-là, cette réalité-là qui n’avait pas été acceptable à tes yeux. « J’ai dû accepter que ta carrière et ta notoriété étaient plus importantes que moi. » Tu n’avais sans doute pas réussi à lui faire comprendre la violence de la chose à l’époque. Tu avais été trop brisée pour te faire comprendre et lui trop aveuglé. Voyant qu’il allait ouvrir la bouche pour se justifier, tu ajoutais : « Je ne veux pas réécrire le passé. J’accepte tes excuses, c’était il y a longtemps. » Même si tu aurais aimé que les choses se passent autrement, même si tu avais imaginé ta vie avec Rhett et qu’une partie de toi regretteras toujours cette période, c’était la vie et elle avait été écrite de cette manière. |
| | | | (#)Lun 3 Oct 2022 - 15:35 | |
| « Comment va Ruben ? Il travaille toujours au Saint Vincent Hospital ? » Il ne savait même pas qu’elle était au courant pour le Saint Vincent, convaincu que leurs chemins s’étaient séparés alors que Ben n’était encore qu’un jeune étudiant. Il ne s’attarde pas sur la question, n’en ayant de toute façon peu à faire que de savoir s’ils se sont séparés lorsque son frère avait quinze ou vingt cinq ans. Cela ne change rien à la finalité. “Il va bien, il s’est fiancé cette année. Et il est officiellement neurochirurgien maintenant.” Alors il travaille toujours au Saint Vincent, oui, et son frère n’est pas peu fier de lui et de son parcours, même s’il ne lui a jamais dit d’une façon aussi simple et directe. Jenna le lit dans son sourire, c’est certain. Mieux que personne, elle sait que leur relation n’a jamais été un long fleuve tranquille, les années d’écart n’étant pas pour aider. « Je suis ravie de savoir que vous vous supportez suffisamment pour courir un marathon ensemble. » Pour le moment, les choses vont mieux. De là à savoir si cela le restera, rien n’est moins sûr.
La seule relation qu’il imagine sincèrement être sur la bonne voie, c’est celle qu’il entretient auprès d’Evelyn, celle dont il parle assez rapidement à Jenna pour ne pas avoir la sensation de lui mentir, ne serait-ce par omission. Il a beaucoup de choses à se reprocher dans leur relation, mais il ne lui a jamais menti et ne veut pas commencer maintenant. « Tu ne me dois rien Rhett. » Au contraire. Il lui doit beaucoup de choses, il est simplement trop orgueilleux pour l’avouer aussi simplement. « Tu ne pouvais pas savoir que je l’apprendrai. J’aurai pu ne jamais l’apprendre si j’avais été à New York ou si le café le plus proche de la galerie ne vendait pas des journaux. » - “Non je ne pouvais pas le savoir, et c’est pour ça que je n’ai pas bougé le petit doigt.” Il la pensait loin, très loin, et surtout protégée de ces journaux qui relatent si bien sa vie privée. Il jure qu’il lui aurait dit, s’il avait craint qu’elle ne l’apprenne autrement. Il le jure, parce que malgré toutes ses erreurs accumulées au fil des ans, il continue de sincèrement tenir à elle et de vouloir son bien autant que son bonheur, ce qui ne va pas de pair avec le fait d’apprendre ce genre de nouvelle au dernier moment, par le biais d’un magazine sans chaleur.
A sa surprise, pourtant, Jenna semble vouloir approfondir le sujet, elle qui fait rapidement le lien avec les sponsors du sport, avec ces mêmes gens qui avaient jugé la présence de Jenna à ses côtés trop superflue. « C’est une belle coïncidence alors. Tes sponsors l’auraient adorée. » Elle sourit et tout dans son attitude semble dire qu’elle est sincère, mais après toutes ces années écoulées, Rhett n’est plus si certain de pouvoir lire en elle comme dans un livre ouvert. Il craint un peu trop qu’elle n’utilise l’ironie avant toute chose, et de son côté il ne sait pas où va sa loyauté entre les deux femmes à qui il tient, pour des raisons différentes, avec un historique qui l’est tout autant. “Elle est habituée au cirque des médias, je n’en rajouterai pas.” Elle coche toutes les cases et plus encore, elle est celle que les sponsors auraient adoré à l’époque, et Rhett ne peut le nier. Même s’ils n’ont plus le moindre mot à dire sur sa vie aujourd’hui et qu’ils n’ont pas influencé son couple, il ne peut pas mentir à Jenna, ni même nier l’évidence, tout comme il aurait lui épargner toute une discussion autour de celle qui l’a indéniablement remplacée. Pourtant, elle sait encore parler pour elle-même et statuer ce qu’elle pense réellement, raison pour laquelle l’évocation de Londres la fait sourire amèrement, sans surprise. « Nous savons tous les deux que le problème n’a jamais été Londres. » Et il le sait, effectivement, tout comme il sait qu’il a un certain penchant pour nier l’évidence. Le problème n’était pas Londres, le problème était tout ce qui était lié de près ou de loin à son déménagement au bout du monde. « Ce n’était qu’une question de temps Rhett. Si je partais, je devais vivre cachée et isolée loin de tout ce que je connaissais. Je les ai entendus tu sais ? Chercher la jeune fille en vogue qu’il faudrait te faire rencontrer pour te faire décoller encore un peu. » - “Mais ils ne l’ont pas trouvée. Il n’y a eu personne après toi, pendant des années.” Ils ont essayé, ils lui ont présenté des mannequins, des actrices, des activistes. Ils ont essayé et il s’est concentré sur sa carrière sportive, de toute façon incapable de penser à autre chose après avoir perdu celle qu’il considérait déjà comme l’amour de sa vie, en plus de tous ses proches et de toutes ses marques. Le sport est tout ce qu’il lui restait, alors il s’est concentré là-dessus, incapable de se demander s’il n’en était pas venu à faire le mauvais choix: c’est une réflexion qu’il ne pouvait se permettre.
« J’ai dû accepter que ta carrière et ta notoriété étaient plus importantes que moi. »
Il croise les bras, se replace au fond de sa chaise, incapable de se trouver des circonstances atténuantes, ni même un autre point de vue sur la situation qui lui permettrait de s’en sortir un peu mieux. Sa carrière était le plus important, elle est passée avant toutes choses et, surtout, avant tout le monde. Même elle. « Je ne veux pas réécrire le passé. J’accepte tes excuses, c’était il y a longtemps. » Il fronce les sourcils, Rhett, ne voulant pas que ses excuses reviennent maintenant, pour clôturer la conversation sur des mots qui ne lui sont pas favorables. Il ne veut pas mettre de l’huile sur le feu, mais tout de même. “Je ferais les choses différemment si j’avais vingt ans à nouveau, mais ma carrière reste toujours ma priorité. Avant, ou aujourd’hui.” La carrière en question a simplement viré de bord, voilà comment il voit les choses: de sportif il est passé à journaliste, et peut-être qu’il repassera sous le feu des projecteurs pour être interviewé après la sortie de son autobiographie - c’est ce qu’il souhaite et espère, du moins. "J'ai jamais voulu rompre avec toi. C'était pas idéal, mais je pensais qu'on arriverait à traverser ça." Parce que s'il y a au moins une chose sur laquelle Jenna ne peut douter, c'est bien l'amour qu'il lui portait, sincère et sans faille. "Si t'étais venue... je suis sûr que les sponsors auraient fini par céder, à force. T'es pas quelqu'un de médiatique, mais t'aurais pu le devenir." Et, comme à son habitude, il finit par laisser les reproches se poser sur ses proches plutôt que de remettre en question sa propre attitude, son propre appétit dévorant pour la gloire. Un péché parmi tant d'autres. |
| | | | (#)Ven 7 Oct 2022 - 5:39 | |
| yesterday's still leaking through the roof @Rhett Hartfield & Jenna CaldwellLa famille de Rhett avait fini par devenir un peu la tienne au fil des années. Tu n’avais qu’une sœur mais lui avait les deux, un frère et une sœur avec qui il ne s’entendait pas toujours bien. C’était un euphémisme, il t’avait toujours semblé que les bonnes intentions de Rhett finissaient toujours par se retourner contre lui. Mais l’amour entre les membres de la fratrie Hartfield était bien présent et sincère, ils ne semblaient juste pas capables de se le montrer simplement. Tu avais fait de ton mieux pour trouver ta place et tu vis la surprise à ta question dans le regard de Rhett. Tu n’avais pas abandonné les membres de sa famille simplement parce que vous n’étiez plus ensembles. Son départ pour Londres t’avait permis de continuer à prendre des nouvelles et à fréquenter son frère et sa sœur. Pas avec la même régularité mais tu avais voulu leur assurer qu’ils pouvaient compter sur toi malgré tout. D’où ta question sur Ruben que tu n’avais pas vu depuis deux ans. « Il va bien, il s’est fiancé cette année. Et il est officiellement neurochirurgien maintenant. » Tu n’avais jamais douté que Ruben feraient de grandes choses. Tu étais sincèrement heureuse pour lui. Il avait trouvé sa voie et tu ne doutais pas qu’il brillait dans son rôle à l’hôpital. C’était étrange pour toi de te dire qu’il allait se marier mais après tout, il avait bien grandi depuis le temps. Tu vis le regard fier de Rhett et son sourire mais tu ne commentais pas, cela ne servait à rien de toute manière. Le sujet qui prit le dessus ensuite n’était pas aussi sympathique que celui que vous veniez de terminer. Oui, tu avais découvert la nouvelle relation de Rhett dans les journaux mais tu n’avais pas vraiment envie de t’éterniser sur ce sujet. Cependant, tu jouais le jeu car il semblait important pour Rhett de te donner cette information. Tu tenais à mettre en avant le fait qu’il ne te devait rien. Cela faisait longtemps que tu n’attendais plus rien de l’homme qui avait pour la première fois fait chavirer ton cœur. Tu avais espéré une réponse à ta lettre deux ans et demi plus tôt mais ce n’était que ça, un espoir et pas réellement une attente. « Non je ne pouvais pas le savoir, et c’est pour ça que je n’ai pas bougé le petit doigt. » Que Rhett ne suive pas tes déplacements, c’était tout à fait normal. Et puis honnêtement, tu n’avais pas crié ton retour à Brisbane sur tous les toits. Tu étais même étonnée qu’il ait eu vent du fait que tu n’étais plus en ville, ce n’était pas comme si vos chemins s’étaient croisés depuis son retour en Australie. Tu ne doutais pas qu’Hassan y avait veillé mais tu n’avais jamais cherché à forcer une rencontre, tu avais la vie que tu désirais à l’époque, avant que tout ne s’effondre. « Tout comme tu ne l’as pas bougé quand tu as reçu ma lettre ? » Ne pus-tu t’empêcher de demander. C’était idiot de mettre ce sujet sur le tapis mais tu avais moins besoin de savoir pourquoi il n’avait pas répondu que le fait que son overdose n’avait rien à voir avec cette lettre. Les mots d’Hassan te réveillaient encore la nuit quand tu étais prise de cauchemars alors demander l’avis du premier concerné était idiot mais en même temps la seule chose à faire.
Entre l’ironie et la sincérité, tu fis remarquer à Rhett que sa compagne actuelle aurait eu le profil parfait pour plaire à ses sponsors. C’est bête qu’il ne la rencontre que maintenant alors que cela n’a plus d’importance. « Elle est habituée au cirque des médias, je n’en rajouterai pas. » Tu hoches la tête en ayant du mal à y croire. Tu espérais vraiment que Rhett n’essayait pas de profiter de l’attrait médiatique de sa nouvelle compagne mais il avait sacrifié tellement de chose pour cette lumière que plus rien ne te surprendrait. Tu gardais tes doutes pour toi cependant, tu ne connaissais pas Evelyn Pearson et tu ne doutais pas que c’était une femme charmante et bourrée de qualités. Quand Rhett mentionna Londres cependant pour te reprocher à demi-mots de ne pas l’avoir suivi, tu ne pus t’empêcher de remettre les choses en place. Londres n’avait jamais été le problème et vous le saviez très bien tous les deux. Si Rhett était heureux de s’arranger avec la vérité, c’était son problème mais tu refusais de rentrer dans son jeu. Il allait entendre ta vérité, qu’elle lui plaise ou non. Au moins, il l’aurait entendue. Tu lui dis de but en blanc que tu avais entendu ses sponsors essayer de lui faire rencontrer des femmes qui aideraient sa carrière. « Mais ils ne l’ont pas trouvée. Il n’y a eu personne après toi, pendant des années. » Cette phrase t’aurait faite plaisir fut un temps mais tu n’avais jamais voulu la solitude pour Rhett. Tu avais juste compris que tu étais un poids plus qu’autre chose à ses côtés alors tu l’avais laissé s’envoler. Et cela avait fonctionné, Londres avait tenu ses promesses pour lui vu ce qu’on t’en avait conté. Avant sa blessure bien entendu. A la fin de ta tirade, tu vois Rhett croiser les bras. Il ne faut pas être un grand connaisseur des signes physiques pour savoir qu’avec ses sourcils froncés il se met en position défensive. Tu sais par avance que les mots qu’il va prononcer ne vont pas beaucoup te plaire. « Je ferais les choses différemment si j’avais vingt ans à nouveau, mais ma carrière reste toujours ma priorité. Avant, ou aujourd’hui. » Tu l’avais très bien compris et cela ne te surprenait pas que les choses n’aient pas changé. « J'ai jamais voulu rompre avec toi. C'était pas idéal, mais je pensais qu'on arriverait à traverser ça. Si t'étais venue... je suis sûr que les sponsors auraient fini par céder, à force. T'es pas quelqu'un de médiatique, mais t'aurais pu le devenir. » Tes yeux s’écarquillèrent à ses derniers mots. Avais-tu réellement bien entendu ? Venait-il de te reprocher de n’avoir pas fait d’efforts pour faire fonctionner votre relation ? Sentant la colère monter, tu décidais de prendre une gorgée de vin et une grande inspiration pour te calmer. Était-ce si compliqué de reconnaître ses torts ? Pour Rhett oui apparemment … Tu laissais le silence s’installer entre vous pendant quelques secondes, laissant ton regard se perdre dans le restaurant, loin derrière ton ex petit-ami. « Je n’avais aucune envie de devenir quelqu’un de médiatique Rhett. Je déteste les réseaux sociaux et je n’aime pas que l’on me prenne en photo. » Tu adorais la photo mais quand l’objectif photographiait autre chose que toi. « On m’aurait donné le rôle de l’inconnue qui ne cherche qu’à se faire de l’argent alors que Rhett Hartfield vaut beaucoup mieux que ça. Et puis en plus, vous n’imaginez pas, elle est rousse … » Tu étais fière de ta chevelure et tu n’avais jamais cherché à la cacher mais tu savais comment fonctionnait le monde médiatique. Le moindre petit défaut, la moindre différence et c’est open game pour une attaque en bonne et due forme. « Je n’avais pas envie de rompre non plus mais je ne pouvais pas être la femme que tu voulais que je sois. Je ne pouvais pas continuer éternellement à me renier. » Parce que c’était ça au fond que Rhett te demandait. De tout sacrifier pour sa gloire à lui, son bonheur à lui. Devenir une personne médiatique, le suivre à Londres pour qu’il ne soit pas tout seul, arrêter de travailler pour t’occuper des enfants si vous en aviez eu, te retrouver seule lors de ses déplacements, tu l’avais envisagé tout ça, bien sûr que tu l’avais fait. « Tu viens de le dire, ta carrière devait passer avant tout le reste. Mais moi je ne voulais pas qu’elle passe avant mon bonheur et mon bien-être. » Toi aussi tu avais le droit d’être un peu égoïste non ? « Te laisser partir a été la chose l’une des choses les plus difficile que j’ai vécues dans ma vie mais cela a fonctionné. Tu as brillé en Angleterre comme tu l’avais toujours voulu. » L'une des choses parce que la chose la plus difficile que tu avais eu à surmonter c'était ta fausse couche. Peut-être qu’il s’était senti seul, peut-être pas car il était entouré de son équipe de rugby. Et puis il devait rencontrer des tonnes de gens malgré tout. « Je suis désolée que cela ait duré moins longtemps que prévu. » Tu étais réellement sincère quand tu disais cela. Tu avais toujours voulu que Rhett réalise ses rêves, tu espérais qu’il en avait trouvé de nouveaux désormais.
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| | | | (#)Dim 9 Oct 2022 - 12:32 | |
| De façon assez prévisible, quoi que cela ne correspond en rien au souhait de Rhett, la discussion s’envenime et le ton monte déjà, bien que tous les deux ont depuis le temps appris à s’énerver en chuchotant, pour ne pas attirer les regards curieux sur leurs personnes. « Tout comme tu ne l’as pas bougé quand tu as reçu ma lettre ? » Le rire mauvais que Rhett échappe n’a rien d’un bas chuchotement, pourtant, et pour cause: il n’est en rien contrôlé. Il ne s’attendait tout simplement pas à ce qu’elle remette le sujet sur le tapis, encore moins qu’elle sous-entende qu’il est le problème dans cette histoire. Elle a fait l’effort de lui écrire avec des années de retard. C’était bien, mais pas assez. “Tu voulais que je prenne un avion pour New York entre mon séjour à l’hôpital et l’enterrement de mon frère ? Désolé, le timing était serré Jenna.” Il aurait pu trouver le temps, le courage et l’énergie de lui répondre après, même avec un mois de retard elle aurait sans doute accepté ses mots, mais la vérité c’est qu’il n’a jamais assez guéri pour s’estimer suffisant pour elle. Rhett n’a jamais assez guéri pour pouvoir l’affronter à nouveau, sans être certain qu’ils arrivent à être dans le même camp. L’idée contraire l’aurait tué à petit feu.
Au fond de son siège, il s’enfonce dans le dossier autant que dans ses mots difficiles. Il campe sur ses positions, Rhett, comme toujours. Même avec une personne aussi importante que Jenna face à lui, il ne sait plus faire autrement, l’âge n’aidant pas à soigner son caractère parfois difficile. Jenna, elle, encaisse les reproches avec un verre de vin, comme le font beaucoup d’adultes, sûrement. Les années universitaires semblent loin, maintenant. « Je n’avais aucune envie de devenir quelqu’un de médiatique Rhett. Je déteste les réseaux sociaux et je n’aime pas que l’on me prenne en photo. » Je sais est tout ce qu’il voudrait répondre. Il sait, parce qu’il la connaît par cœur, ou tout du moins il la connaissait par cœur. Cela ne l’a simplement jamais empêché de lui demander de se plier en quatre pour correspondre à ses attentes et ses demandes, toujours plus grandes alors que sa carrière décollait. « On m’aurait donné le rôle de l’inconnue qui ne cherche qu’à se faire de l’argent alors que Rhett Hartfield vaut beaucoup mieux que ça. Et puis en plus, vous n’imaginez pas, elle est rousse … » - “T’en sais rien. T’as lâché l’affaire avant même qu’on essaie de trouver un compromis.” Elle aurait dû prendre quelques photos et passer devant les caméras lors des moments les plus importants, mais rien ne dit qu’elle aurait dû s’y plier à chaque jour, ni même pendant de nombreuses heures. Une photo d’eux ensemble, une photo d’eux qui s’embrassent pour couronner la soirée, et voilà que les journalistes et les sponsors auraient été heureux - une fois que ces derniers auraient abandonné l’idée du Hartfield célibataire. “Je t’aurais défendu.” Il souffle finalement. Il aimait sa carrière, mais il aimait aussi Jenna. Il n’aurait pas accepté qu’elle passe pour la croqueuse de diamants de l’histoire, jamais. « Je n’avais pas envie de rompre non plus mais je ne pouvais pas être la femme que tu voulais que je sois. Je ne pouvais pas continuer éternellement à me renier. » Elle a toujours été la femme qu’il voulait qu’elle soit, simplement en étant elle-même et défendant ses positions. Simplement, il croyait un peu trop au Grand Amour pour penser que celui-ci pouvait finalement demander à ce qu’ils en restent là, à ce qu’ils rompent. Cela n’arrive pas, dans les contes pour enfants.
« Tu viens de le dire, ta carrière devait passer avant tout le reste. Mais moi je ne voulais pas qu’elle passe avant mon bonheur et mon bien-être. Te laisser partir a été la chose l’une des choses les plus difficile que j’ai vécues dans ma vie mais cela a fonctionné. Tu as brillé en Angleterre comme tu l’avais toujours voulu. » Mais pas avec elle. Cela a fonctionné, pour une partie de l’histoire seulement. Rhett s’est fait un nom, a gagné des championnats et beaucoup d’argent avec ; mais il a toujours regretté de l’avoir perdue, elle, juste après bon nombre de ses proches restés au pays et sans nouvelles de sa part. Il évite son regard, jouant avec les pics de sa fourchette qu’il s’enfonce dans la chair de son index sur le rythme d’une musique inconnue. « Je suis désolée que cela ait duré moins longtemps que prévu. » Son regard est froid, il lui en veut de parler aussi justement, et pourtant cela ne sert qu’à cacher une émotion un peu trop sincère: les regrets. Il n’a peut-être pas fait le meilleur choix qui soit, à ce moment-là, mais est aujourd’hui forcé à vivre avec les conséquences et à faire comme s’il n’émettait pas le moindre doute là dessus. Comme si perdre son premier amour valait la peine, face à une carrière éclaire mais brillante. “J’aurais aimé qu’on soit capable d’affronter ça.” Parce que lui, s’il regrette la faible longévité de sa carrière à Londres, il regrette tout autant celle, trop courte, de leur couple. A ses côtés, il s’était plusieurs fois questionné sur son désir de ne jamais avoir d’enfant et sur la possibilité de changer d’avis, finalement. “Les choses auraient été différentes si t’avais été là.” Peut-être que l’accident ne serait jamais arrivé ; celui de la voiture, autant que celui de l’overdose juste ensuite. “C’était y’a longtemps, de toute façon. On a tous les deux quitté Londres et New York, et on est plus ensemble. Ça sert à rien de ressasser.” Mise à part se faire du mal, peut-être. Pour ça, ils sont doués. "T'as été heureuse, là-bas ? Je veux dire, tu penses avoir pris la bonne décision, avec le recul ?" Ce n'est pas une question piège où il n'existe aucune bonne réponse ; il se contente d'espérer qu'elle lui réponde par la positive, ce qui reverrait à la baisse la liste des dégâts de leur rupture et de ses choix de vie, sans doute. |
| | | | (#)Mar 11 Oct 2022 - 4:38 | |
| yesterday's still leaking through the roof @Rhett Hartfield & Jenna CaldwellIl fallait bien que les sujets qui fâchent finissent par arriver sur la table. Vous ne vous étiez pas vus depuis trop longtemps, il s’était passé trop de choses pour tout mettre sous le tapis. De ton côté, tu en étais incapable. Surtout que tu n’étais pas certaine de revoir Rhett après votre entrevue de ce soir. Avec sa nouvelle vie, avec Evelyn, tu doutais qu’il te fasse une place dans son monde. Alors quitte à ne le voir que ce soir, tu voulais en profiter. Tu avais besoin de l’entendre dire que ce n’était pas ta lettre qui l’avait emmené à l’hôpital. Sa réaction ne te surprit pas, Rhett avait toujours semblé surpris de ton culot mais tu ne reculais pas devant les sujets difficiles, jamais. « Tu voulais que je prenne un avion pour New York entre mon séjour à l’hôpital et l’enterrement de mon frère ? Désolé, le timing était serré Jenna. » Prendre un avion ? Non, tu n’attendais pas un tel geste de sa part, loin de là. Quand tu lui avais dis qu’il ne te devait rien, tu le pensais réellement. Mais un sms ou un email aurait largement suffit. Juste un, juste ça pour t’assurer que ça allait. Bien entendu, tu n’y avais pas eu droit. Tu secoues légèrement la tête avant de soupirer, Rhett ne comprend pas où tu veux en venir et se sentant attaqué, il contre-attaque. « Je ne me suis jamais attendue à ce que tu prennes un avion. Un simple email aurait suffi. » Dis-tu dans un premier temps avant de laisser le silence s’installer quelques instants. Tu ne voulais pas envenimer la situation, pas plus qu’elle ne l’était déjà. « Je … Est-ce que c’est de ma faute si tu as terminé à l’hôpital ? Est-ce que je n’aurais jamais dû envoyer cette lettre ? » Finis-tu par lui demander à demi-mots alors que ton regard se plonge dans le sien. Tu n’avais pas eu connaissance de l’état de Rhett à l’époque. Cette lettre, tu l’avais écrite alors que la nostalgie était à son comble et parce que tu traversais un moment terriblement éprouvant. L’égoïsme de Rhett lui empêchait d’envisager qu’il n’avait pas été le seul à souffrir à cette période mais il ne semblait pas avoir envisagé cette possibilité. « Et je suis désolée pour ton frère. » Cela arrivait des années trop tard mais tu préférais lui dire ça plutôt que d’avouer que tu avais assisté à son enterrement, bien cachée dans la foule avant de t’envoler pour New York.
A l’époque de votre rupture, les larmes avaient été nombreuses, les mots tranchants aussi mais vous n’aviez pas réellement discuté comme vous le faisiez maintenant. Les années vous avait permis de prendre du recul. De ton côté en tout cas car Rhett semblait continuer à te reprocher en bloc la fin de votre relation. Tu voulais essayer de lui faire comprendre que tu n’avais pas pu continuer comme ça, que ta réticence auprès des médias aurait fini par vous séparer quand lui ne rêvait que de la lumière et pas que sur les terrains de rugby. « T’en sais rien. T’as lâché l’affaire avant même qu’on essaie de trouver un compromis. » Lâcher l’affaire ? Non, tu avais tenu l’affaire pendant des années, essayant de trouver des compromis bien avant Londres. Pourquoi est-ce que Rhett n’arrivait pas à comprendre que votre compromis n’aurait jamais été équitable ? Que dans l’histoire, c’était toi qui aurais toujours sacrifié plus que lui ? « Je t’aurais défendu. » Un sourire attristé se dessina sur ton visage. C’était sans doute vrai. Rhett n’avait jamais aimé qu’on s’en prenne à ceux qu’il aimait. Mais dans cette équation, le problème était surtout qu’il ferait toujours passer sa carrière avant toi et cela voulait dire des choix bien douteux. « Cela faisait un moment que j’essayais de trouver un compromis Rhett, que j’en avais assez de devoir cacher qui était l’homme de ma vie mais les sponsors et toi vous ne l’avez jamais entendu. J’étais prête à faire l’effort dont tu parles pendant notre relation mais je n’étais pas prête à déménager à l’autre bout du monde avec des promesses d’un peut-être, si les sponsors le voulaient bien. » Tu en avais eu assez tout simplement et les priorités de ton petit ami avaient été claires, même à cette époque-là. Ce que tu acceptais mal, c’était qu’il te jette toute la faute dessus alors que les efforts, tu les avais fournis. Est-ce que lui s’était battu auprès des sponsors pour que votre relation soit reconnue ? Tu en doutais fortement mais tu préférais penser que oui plutôt que de connaître la vérité.
Le regard de Rhett est noir quand tu lui dis que tu es désolée que sa carrière à Londres n’ait pas duré plus longtemps que prévu. Pourtant tu te dois de le lui dire. Tu l’avais laissé partir, c’était pour qu’il soit le plus heureux possible et qu’il puisse avoir tout ce dont il avait toujours rêvé. Toutefois, il semble se reprendre pour ne pas t’envoyer une réflexion trop méchante pour se venger ce qui a le don de te rassurer. « J’aurais aimé qu’on soit capable d’affronter ça. Les choses auraient été différentes si t’avais été là. » Tu hoches la tête. Toi aussi tu aurais aimé que les choses se soient passées différemment. C’était une évidence. Ce n’était pas parce que tu avais pris la décision de rompre que tu l’avais mieux vécu. Tu l’avais laissé partir parce que c’était la meilleure chose à faire à l’époque mais cela ne t’avait pas rendu heureuse, il avait fallu du temps pour lui dire réellement au revoir. « C’était y’a longtemps, de toute façon. On a tous les deux quitté Londres et New York, et on est plus ensemble. Ça sert à rien de ressasser. T'as été heureuse, là-bas ? Je veux dire, tu penses avoir pris la bonne décision, avec le recul ? » C’était une bonne question … Pour toi, partir à New York n’avait pas réellement été une décision. C’était partir pour essayer de rebondir ou alors continuer à s’enfoncer. Tu ne considérais pas réellement ce départ comme une décision réfléchie. Tu n’étais pas partie avec dans le ventre une envie d’autre chose, avec des rêves de réussite plein la tête. Non, tu étais partie pour essayer de te sauver et cela avait fonctionné même si tu avais perdu ta tante en chemin. « Je n’ai pas voulu quitter Brisbane mais il y a deux ans, quand l’offre du MET est tombée, c’était mon seul échappatoire. » Dis-tu en haussant les épaules. « J’ai été heureuse d’une certaine façon. Mon boulot était plus enrichissant que jamais, j’étais entourée de ma tante et d’un homme qui s’est avéré être un menteur mais ils m’ont permis de me relever donc oui, je suppose que c’était la bonne décision. » Il n’y avait que celle-là finalement à l’époque, l’autre avait une alternative bien moins positive. « Pour toi aussi c’était la bonne n’est-ce pas ? » C’était plus évident pour lui, il avait réussi à briller. Moins longtemps que prévu mais il avait pu vivre le rêve qu’il avait tant anticipé. Buvant une dernière gorgée de vin, tu lui dis : « Je ne sais pas si nos chemins se recroiseront mais je suis contente de voir que tu vas bien et que tu es heureux. » Au moins c’est le cas pour l’un d’entre vous, c’est déjà pas mal à l’aube de vos quarante ans ... |
| | | | (#)Ven 14 Oct 2022 - 5:49 | |
| « Je ne me suis jamais attendue à ce que tu prennes un avion. Un simple email aurait suffi. » - “C’était pas le moment.” Il finit simplement par souffler, tout bas. Ce n’était pas le moment pour aborder un pan aussi important de sa vie, prendre du recul sur les choses, poser ses sentiments, son amour, ses déceptions sur papier. Il n’a même jamais été doué pour en parler, il l’aurait bien moins été pour l’écrire, surtout dans l’état d’esprit qui était le sien à l’époque. Ce n’était pas le moment et, au bout d’un moment, ce n’était plus le moment: son créneau était largement dépassé, cela n’aurait pas été une bonne idée de la recontacter trop de mois plus tard. Il valait mieux laisser les choses couler et se faire, à nouveau. « Je … Est-ce que c’est de ma faute si tu as terminé à l’hôpital ? Est-ce que je n’aurais jamais dû envoyer cette lettre ? » Rhett se fige aussitôt, interdit. Jamais il n’aurait pu s’attendre à cette question, ni même un sous-entendu d’une telle force. Il n’est pas étonné qu’elle parle de son overdose, mais bien qu’elle le fasse de cette façon. Son regard a retrouvé le sien. “Quoi ? Non, bien sûr que non.” Déjà, il cherche à la protéger, à la rassurer, à la défendre contre n’importe qui ayant pu avoir implanté une telle idée dans son esprit. Peu importe leurs différends, elle reste Jenna, et son bonheur importe plus que tout le reste. Avec une telle idée en tête, elle ne peut pas être heureuse, sereine. “Ce n’était qu’un accident. Et certainement pas ta faute, de près ou de loin.” Ce n’était qu’un accident, il n’y a donc aucun fautif. Et à force de se le répéter, il est certain qu’il croira véritablement à son mensonge, un jour. “Le timing était simplement très mauvais. Je t’aurais répondu, sinon.” Rhett confesse finalement, d’un ton plus apaisé cette fois. « Et je suis désolée pour ton frère. » Il hoche la tête en guise de remerciement, appréciant sincèrement ces quelques mots, bien qu’il ne veuille pas revenir dessus pour des raisons évidentes.
Lorsqu’elle explique son point de vue sur la situation, même des années plus tard, cela le replonge aussitôt dans les souvenirs paradoxaux d’une époque qu’il a adoré vivre, et parfois détesté. Il en a aimé chaque instant pour sa carrière et son évolution sportive, mais c’est aussi le moment où il a peu à peu commencé à perdre Jenna, pour en arriver au point de non-retour. Elle l’appelle l’homme de sa vie à nouveau, et quand bien même il sait que ce terme n’est plus associé à sa personne aussi, cela ne fait finalement qu’ajouter un pincement au cœur de plus à tous les autres. Cette discussion est difficile, surtout alors qu’il pensait trouver Joanne, et non son ancienne petite-amie. Il est désolé, profondément désolé, mais de sa voix cela ne prend pas la forme de quoi que ce soit, si ce n’est un silence lourd de sens. « Je n’ai pas voulu quitter Brisbane mais il y a deux ans, quand l’offre du MET est tombée, c’était mon seul échappatoire. » Pourquoi ? La question est jugée trop personnelle, vouée à recevoir une réponse trop pessimiste aussi. Il osera le lui demander plus tard, sans nul doute aucun, mais pour l’heure Rhett estime qu’ils ont déjà abordé assez de sujets difficiles. “Je suis désolé que tout n’ait pas été aussi simple.” Il aurait voulu entendre qu’elle avait été terriblement heureuse à New York, que tout était parfait, qu’elle en a adoré chaque instant. Cela l’aurait rassuré. « Pour toi aussi c’était la bonne n’est-ce pas ? » Il hoche la tête, sans vouloir répondre de vive voix. Partir à Londres était la meilleure chose à faire pour sa carrière, c’est indéniable. Sur le plan personnel, pourtant, c’est ce qui lui a fait tout perdre. « Je ne sais pas si nos chemins se recroiseront mais je suis contente de voir que tu vas bien et que tu es heureux. » - “J’aimerais bien qu’on se revoit. Maintenant qu’on est dans la même ville à nouveau, je veux dire. Je m’en voudrais de pas en profiter.” Ils ont sûrement encore beaucoup de choses à se dire mais, surtout, il ne veut pas continuer à pleinement vivre cette vie dont elle ne fait aucunement partie. Il n’ambitionne pas de retrouver leur lien d’antan, loin de là, mais il serait heureux et soulagé de pleinement pouvoir la considérer comme une amie sur qui compter. "On peut commencer par finir ce repas." |
| | | | (#)Mar 18 Oct 2022 - 5:53 | |
| yesterday's still leaking through the roof @Rhett Hartfield & Jenna CaldwellL’absence de réponse de Rhett ne t’avait pas blessée autant qu’elle aurait dû, elle avait été une blessure en plus à rajouter aux autres et elle n’avait fait qu’entretenir un malêtre qui ne disparaissait pas depuis que tu avais perdu ton bébé. Alors entendre Rhett te dire : « Quoi ? Non, bien sûr que non. », cela te faisait mal. Il n’était pas le seul qui avait souffert à cette période mais ça, il n’était pas capable de l’entendre très certainement. Tu étais habituée à ce que tout ce qui le touche passe en premier, ce n’était donc pas une surprise. Tu ne rajoutais rien à ce sujet car il n’y avait rien à rajouter, tu avais eu ta réponse. Par contre, il y avait un sujet qui te préoccupait beaucoup depuis plusieurs années et tu finis, maladroitement, par poser la question à ton ex petit ami. La surprise était totale sur son visage alors que les mots quittaient ta bouche. Il ne semblait réellement pas avoir envisagé que tu lui poserais cette question. « Ce n’était qu’un accident. Et certainement pas ta faute, de près ou de loin. » Tu avais du mal à le croire mais la surprise qu’il venait de te laisser percevoir était pourtant la meilleure preuve que tu pouvais attendre. Tu t’étais tellement répété que c’était de ta faute, les paroles d’Hassan tournant en boucle dans ton esprit que tu allais avoir besoin de temps pour imaginer une autre alternative. « Le timing était simplement très mauvais. Je t’aurais répondu, sinon. » Un accident ? Une overdose est rarement un accident, il ne fallait pas te prendre pour une idiote. Que Rhett s’y réfère ainsi voulait certainement dire beaucoup mais tu n’avais pas envie de te lancer sur ce terrain glissant aujourd’hui. Un jour peut-être, tu pourras aborder ce sujet et l’interroger mais pas aujourd’hui. Entendre de sa bouche que ce n’était pas de ta faute, c’était comme avoir un poids qui s’enlevait de tes épaules. Rhett avait l’air sincère, il avait l’air grave et détermine, comme s’il avait absolument besoin que tu le crois. Pour toute réponse, tu te contentais d’hocher la tête. T’aurait-il réellement contactée ? Non, sans doute pas malgré les circonstances mais cela importait peu. Si tu n’étais pas responsable de son overdose, c’était déjà beaucoup.
La discussion fut compliquée, les sujets abordés vous ramenaient tous les deux dans un passé qu’il était difficile de revivre. Ce qui te rassurait cependant c’était que vous étiez capables d’en discuter malgré les tensions et malgré la mauvaise foi de Rhett. Tu ne cherchais pas à te dédouaner et à lui jeter toutes les fautes, elles avaient été partagées mais vous pouviez en discuter avec le recul que vos années d’éloignement vous avaient donné. La discussion dériva ensuite vers ton départ pour New York et si cela avait été le bon choix. Oui, très certainement mais tu ne considérais pas ce départ comme un choix, pas réellement. « Je suis désolé que tout n’ait pas été aussi simple. » Tu hausses les épaules parce que pour le coup, Rhett n’avait pas à être désolé, ce n’était pas de sa faute. Il ne pouvait pas savoir que tu ferais une fausse couche, il ne pouvait pas savoir que votre séparation te mènerait à relation après relation catastrophique. Non, tout cela ne dépendait que de toi. « Tu n’y peux rien, c’est la vie. » Est-ce que tu aurais eu une vie plus calme à ses côtés ? Tu n’en savais rien et tu ne le sauras jamais donc il ne sert à rien de continuer à y penser. Mais des fois, tu ne peux t’empêcher de te dire que tu avais eu tout ce que tu voulais avec Rhett et qu’en le laissant partir, tu avais laissé partir ta chance d’être heureuse un jour dans une relation amoureuse. « J’aimerais bien qu’on se revoit. Maintenant qu’on est dans la même ville à nouveau, je veux dire. Je m’en voudrais de pas en profiter. » La surprise est de ton côté cette fois. Tu ne t’attendais pas à cette proposition de la part de Rhett. Tu pensais même qu’il voudrait certainement couper les ponts pour se consacrer à Evelyn mais cela ne semblait pas être le cas. « Ce serait idiot de ne pas en profiter en effet. » Lui dis-tu avec un sourire sincère sur le visage. Tu ne diras jamais non au fait de renouer avec Rhett. Il va simplement falloir que vous arriviez à trouver un nouvel équilibre, une relation qui vous ressemble sans ressembler à celle que vous aviez eue auparavant. « On peut commencer par finir ce repas. » Tu attrapes la carte qui est posée devant toi avant de lui dire : « Tu as raison, c’est un bon début. Je suis affamée ! » Vous allez pouvoir profiter de ce repas et de la soirée dans une ambiance plus détendue. Vous aviez passé l’étape la plus dure sans crier, le reste ne pouvait être qu’une soirée agréable entre deux vieux amis ... |
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