we shall start a new adventure
@Finnley Coverdale & Jenna Caldwell

Le rêve aurait été de revenir à Brisbane et de pouvoir poser tes valises dans ta maison. Mais les choses s’étaient déroulées trop vite pour que cela puisse fonctionner ainsi. Ta maison étant en location, tu avais prévenu les locataires que tu allais revenir en Australie dès que ta tante est tombée malade. Une fois ta tante partie, il ne t’était pas envisageable de rester seule à New York. Le temps que tes locataires déménagent, il avait ensuite fallu entreprendre des travaux de rénovation. Tu avais eu le temps de réfléchir en deux ans et tu avais une vision bien précise de ce que tu voulais désormais faire de cette maison. C’était ta sœur qui avait été chargée de superviser l’opération et elle l’avait fait à merveille. Toutefois, ces travaux prenaient du temps et quand tu avais atterri sur les terres australiennes, ta maison était encore pleinement en travaux. C’est donc dans ta chambre d’adolescente que tu as passé ton premier mois à Brisbane. Tes parents ont eu l’amabilité de t’héberger pendant un mois et cela vous a suffi à tous. Comme quoi, même les parents s’habituent à ne plus avoir leurs enfants à la maison … Être à Brisbane t’avait permis de faire un point sur les travaux, de donner quelques dernières consignes avant de te concentrer sur un autre projet, celui de ta galerie d’art. Après tout, quoi de mieux que le travail pour éviter de penser aux différentes personnes à qui tu devais aller rendre visite et qui ne t’attendaient pas ? Il n’y a rien de mieux que de disparaître pendant quelques années pour se rendre compte que personne n’est réellement indispensable. Oh tu avais certainement marqué la vie de certaines personnes de ton entourage mais ta disparition ne les avait pas empêchés de continuer à avancer, sans toi. Cette réalisation était certainement la plus difficile que tu avais à accepter depuis ton retour en Australie. Malgré cela, tu ne regrettais pas ton retour, tu n’avais été pleinement heureuse qu’à Brisbane. Malheureuse aussi mais les deux vont souvent ensemble.

Cela faisait un peu plus d’un mois que tu étais de retour à Brisbane quand on t’avait annoncé que les travaux étaient terminés. Tu avais commencé à amener plusieurs cartons dans la maison car les quelques pièces de l’étage étaient terminées. Tu allais enfin pouvoir habiter dans cette maison que tu avais achetée pour vivre avec Louis et votre bébé mais que tu allais habiter seule. Du moins, c’était ce qui était prévu. La maison n’avait cependant rien à voir avec celle que tu avais achetée, tu avais veillé à lui donner un autre style, plus moderne tout en ne négligeant pas de la garder chaleureuse et tournée vers la réception de tes amis, si tu en avais encore quelques-uns dans cette ville. Le week-end qui suivit, tu décidais de le passer à finir ton emménagement. La maison était propre mais il y avait beaucoup d’objets à ranger, des éléments de décoration à placer et pleins de choses à faire. Alors quand la sonnette retentit en milieu d’après-midi, tu plissais les yeux. Ta sœur ou tes parents seraient rentrés et n’auraient pas attendu que tu te déplaces donc cela devait être quelqu’un d’autre. En te dirigeant vers la porte d’entrée, tu vérifiais ton reflet dans le miroir. Quitte à te prendre la foudre, autant le faire dignement. Quand tu ouvris la porte, ton regard se posa sur la dernière personne que tu attendais derrière ta porte. « Finnley ? » Ne pus-tu t’empêcher de lui demander incrédule. Cela faisait deux ans que tu n’avais pas vu ton ami mais il n’avait pas changé. Ou plutôt si, il avait changé car la vie lui avait roulé dessus ces deux dernières années tout comme toi. Mais il était toujours reconnaissable avec sa chevelure rousse, un point commun non négligeable entre vous. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Ne pus-tu t’empêcher de lui demander. Te rendant compte de ta maladresse, tu secouais la tête avant de rajouter : « Excuse-moi, je t’en prie, entre ! » Tu te décalais de la porte pour le laisser entrer dans cette maison qu’il avait déjà visitée mais qui n’avait plus du tout la même allure.

@JENNA CALDWELL & FINNLEY COVERDALE ⊹⊹⊹ I been feelin' low And I got to know, Can you pick me up? 'Cause it's oh, so hard.(c) miisamo&vivienvalentino.

(TOOWONG, LOGEMENTS). Le manque de feeling qu’il partageait avec Poppy aurait dû l’aiguiller sur l’issue de leur colocation : évidemment que la cohabitation n’allait pas perdurer compte tenu de leurs caractères trop différents, presque autant que leurs façons de vivre. Mais le désespoir de Finn à trouver un logement qui rentrait dans son budget (très serré) l’a rendu aveugle et en ce sens, il ne peut se surprendre de la fin de cet arrangement entre eux qui, pour être honnête, a duré plus longtemps qu’il ne l’aurait cru. Au-delà de leurs différences, il aurait dû prendre conscience qu’une voyageuse comme Poppy ne pouvait vraiment rester sédentaire et qu’elle allait inévitablement continuer à courir le monde dès que l’occasion se présenterait. Cette occasion s’était effectivement présentée et dans l’incapacité d’assumer la charge de sa maison seul, il lui avait signifié que cette entente s’arrêtait-là, sans avoir de solution de secours. Le seul avantage d’avoir perdu son propre appartement deux ans plus tôt est qu’il a appris à voyager léger, n’ayant eu d’autres choix que de vendre une bonne partie de ses affaires pour tenter d’éponger les dettes cumulées durant ce qu’il qualifie de mauvaise période, une euphémisme pour désigner les longs mois durant lesquels il a perdu le contrôle. Aujourd’hui qu’il essaie de se reprendre en mains, il ne peut que prendre conscience de tout ce qu’il a perdu et qu’il ne considérait pas comme suffisamment important pour avoir le déclic d’une introspection plus vite. Il persistait à croire que ce n’était que des objets, que n’ayant jamais été particulièrement sentimental il se remettrait de la perte de ses meubles et de ses affaires. Ce qui n’est en réalité pas faux, seulement Finn n’avait pas réalisé, à ce moment-là, que viendrait peut-être le jour où il devrait repartir de zéro et autant le dire tout de suite : ce n’est pas aussi facile qu’il le pensait. Parce qu’il n’imaginait tout simplement pas cette perspective, trop abruti par une addiction qui l’empêchait de considérer les conséquences. Maintenant qu’il erre de canapé en canapé, qu’on l’accepte pour quelques nuits tout en lui faisant comprendre qu’il n’a pas intérêt à s’éterniser, le rouquin prend la mesure de cette mauvaise période et d’à quel point il a été stupide – mais il est désormais trop tard pour s’en mordre les doigts, il ne peut que constater les dégâts.

L’autre conséquence est le fait d’avoir une idée derrière la tête quand vient le moment de renouer avec ses proches, d’avoir des intentions qui ne lui ressemblent pas. Ne lui ressemblent plus, du moins, pas depuis qu’il essaie de faire amende honorable et qu’il essaie de ne plus manipuler, volontairement ou non, ceux qui l’entourent. Pour les abrutir à leur tour quand ils posaient des questions dont il ne voulait donner les réponses, pour quémander un service, puis un autre, une nuit supplémentaire sur un canapé et peut-être un peu d’argent parce que la situation est compliquée et toutes ces choses qu’il a été amené à faire pour survivre à une situation dans laquelle il s’est lui-même mis. Il n’en est pas fier et il n’est pas plus fier de ce qu’il s’apprête à faire en retrouvant Jenna, mais si la fin justifie les moyens, il a au moins le mérite d’y avoir réfléchi en étant sobre, cette fois-ci et en ayant réellement de bonnes intentions derrière celles qu’on pourrait trouver discutables. L’annonce du retour de Jenna lui a fait plaisir, il ne peut pas le nier, et c’est ce qui l’aide à atténuer sa mauvaise conscience. Il  y a d’abord l’envie de renouer, évidemment, avec une amie proche qui, même si elle a déserté pendant plusieurs années sans demander son reste, demeure importante à ses yeux. Alors oui, en se présentant à sa porte aujourd’hui, c’est avant toute chose pour prendre des nouvelles, quoi que puissent être ses intentions secondaires. « Finnley ? » - « Salut, Jenna. » Un sourire timide aux lèvres, on ne peut pas dire qu’il soit particulièrement à l’aise – il faut dire que ça fait un long moment qu’ils ne se sont pas vus et que rien ne lui indique que les choses redeviendront comme avant, d’autant plus compte tenu de la manière dont elle est partie. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Alors qu’il s’apprête à lui répondre, elle reprend la parole. « Excuse-moi, je t’en prie, entre ! » Entrant dans la demeure, son regard se pose sur la décoration qui n’a plus grand-chose à voir avec celle qu’il a connue autrefois, tandis qu’il entreprend enfin de répondre à sa question. « Je suis passé dans le coin il y a quelques semaines, et ta sœur m’a dit que tu comptais revenir. » Il annonce, ayant été surpris de découvrir Elsa et non les locataires de Jenna et n’ayant pu s’empêcher de profiter pour demander des nouvelles d’une Jenna quelque peu silencieuse. « A priori, tu avais pas l’intention de l’annoncer, alors je suis venu à toi. » Qu’il se permet, tentant de rester cordial malgré la pointe de sarcasme dont il fait preuve, ajoutant, sur un ton plus doux : « T’es revenue quand ? Et pour combien de temps ? » Parce qu’on ne sait jamais, avec elle.  

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@Finnley Coverdale & Jenna Caldwell

La visite de Finnley était une véritable surprise. Déjà parce que tu n’avais pas prévenu le jeune homme de ton retour et ensuite parce que cette visite n’avait rien d’un hasard comme cela aurait pu être le cas si vous vous étiez croisés par hasard. Le dernier logement de Finnley dont tu te rappelais n’étant pas du tout situé à Toowong, tu te demandais s’il avait une raison de traîner dans ce quartier aujourd’hui autre que de te voir. Tu décidais de ne pas t’attarder sur ces détails et de te concentrer sur ton ami. Depuis ton retour à Brisbane, tu avais vu principalement ta famille et quelques anciens amis très proches mais ils pouvaient se compter sur les doigts d’une main. Tu avais été occupée à superviser les travaux de la maison, à t’occuper de tout un tas de paperasse administrative et de chercher un local pour une future galerie. Toutes ces tâches t’avaient permis de retarder le moment où il faudrait affronter ton ancien entourage dont Finnley faisait partie. Contrairement à Lex, ce dernier n’avait pas du tout le visage fermé et cela t’aurait étonné qu’il ait pris le temps de venir te voir pour te crier dessus. Ce n’était pas le souvenir que tu avais de ton ami, il aurait préféré ne pas te voir du tout dans ce cas probablement. Ta relation avec Lex n’était pas encore au beau fixe mais il y avait de l’espoir et tu ne voulais pas baisser les bras. « Salut, Jenna. » La surprise t’avait fait perdre tes moyens. Tu ne savais pas à qui tu t’attendais mais ce n’était pas à Finnley et ce n’était pas à Finnley un petit sourire presque gêné sur les lèvres. Tu n’avais plus l’habitude de voir des sourires sur le visage de tes amis quand ils s’adressaient à toi alors cela te réchauffa un peu le cœur. Mais cela te fit également perdre tes moyens et oublier tes bonnes manières pendant quelques secondes. Il n’était pas nécessaire de passer plus de temps dans l’entrée donc tu invitais ton ami à passer le pas de la porte ce qu’il fit immédiatement. Tu le vis jeter des coups d’œil intrigués alors qu’il avançait vers le salon. La maison était la même mais l’intérieur n’avait plus rien à voir avec la maison qu’il avait connue autrefois, quand tu habitais encore avec Louis. « Je suis passé dans le coin il y a quelques semaines, et ta sœur m’a dit que tu comptais revenir. » Finnley avait donc l’habitude de venir traîner dans Toowong s’il était passé il y avait quelques semaines dans le quartier. Elsa ne te l’avait pas mentionné mais ta sœur avait déjà dû oublier ce détail telle que tu la connaissais. Cela n’avait pas d’importance, tu n’avais jamais cherché à cacher ton retour comme tu n’avais jamais cherché à le crier sur tous les toits non plus. « A priori, tu avais pas l’intention de l’annoncer, alors je suis venu à toi. » Un petit sourire gêné apparut sur tes lèvres et tu baissais les yeux quelques secondes. Oui, tu n’avais pas annoncé ton retour à Finnley mais il était un peu dur. Tu avais bien eu l’intention de le faire, il fallait juste te laisser le temps nécessaire. Tu n’étais pas capable d’affronter tout ton entourage passé, tous leurs reproches en même temps alors tu égrenais les rencontres, cela te semblait plus raisonnable. « Je comptais le faire tu sais mais tu as été plus rapide que moi. » Dis-tu en haussant les épaules. La pique de Finnley est bien là et pourtant, son attitude n’est pas hostile. Au contraire, il semble vouloir recréer un lien. Alors que vous êtes arrivés dans le salon, tu lui fais signe de s’asseoir avant de lui demander : « Tu veux boire quelque chose ? » La cuisine n’est qu’à quelques pas et c’est la seule pièce bien équipée pour l’instant que ce soit en matériel de cuisine ou en provisions. « T’es revenue quand ? Et pour combien de temps ? » Tu pousses presque un soupir de soulagement face à cette question. Contrairement aux personnes que tu avais revues jusqu’ici, Finnley semblait se projeter vers l’avenir et ne pas chercher à fouiller dans le passé. Tu n’avais pas envie d’avoir encore une fois à donner les vraies raisons de ton départ. Pas parce que tu ne faisais pas confiance à Finnley mais plutôt parce que tu n’avais aucune envie de rouvrir ce chapitre de ta vie aujourd’hui. Tu l’avais bien assez fait à ton goût depuis ton retour. « Je suis revenue mi-juillet et je ne compte pas repartir. Brisbane est ma maison, toute autre destination ne pouvait être que temporaire. » Dis-tu en haussant les épaules. Peu importe si les gens trouvaient cela débile, c’était un fait. « J’ai trouvé un local à louer pour ouvrir ma galerie, les travaux viennent de commencer. » Ajoutas-tu pour prouver que ce n’était pas des paroles en l’air. Tu n’avais aucune intention de repartir. « Et toi ? Comment vas-tu ? Quoi de neuf dans ta vie ? » Demandas-tu curieuse à ton ami. Ne l’ayant pas vu depuis deux ans, vous alliez certainement avoir des choses à vous raconter. Enfin ça c’était s’il considérait que tu n’avais plus de comptes à lui rendre.

Pour quelqu’un d’aussi rationnel et terre à terre, on ne peut pas dire que le fait d’agir sans réfléchir lui ressemble réellement (du moins, pas lorsqu’il est sobre). Pour autant, on ne peut pas dire qu’aujourd’hui Finnley ait fait l’effort de songer à son geste avant de se présenter devant la porte de Jenna et maintenant que celle-ci lui est ouverte, il manque de contenance en songeant à la possibilité que, s’il n’a pas été explicitement averti de son retour, c’est peut-être parce qu’il fait partie de ceux qu’elle désire continuer de tenir à l’écart. Elle l’a déjà fait avec son départ et il n’était pas assez proche de l’entourage de la jeune femme pour savoir si ce traitement avait été général ou réservé à quelques « privilégiés », pour autant, si elle avait voulu renouer avec lui, elle aurait pu lui envoyer un message au préalable ou le contacter une fois son retour effectif. Il n’a pas souvenir qu’ils se soient quittés en mauvais termes, et s’il a été déçu du silence de la jeune femme, il n’a jamais cherché à la faire culpabiliser en poussant le vice jusqu’à la harceler de messages. Il a simplement accepté sa décision, d’autant plus conscient qu’un changement de continent peut vite mettre à mal les bonnes intentions. Et peut-être qu’il aurait dû se montrer tout autant clément suite à son retour, lui laissant le soin de revenir d’elle-même si elle était intéressée à renouer avec lui. Et s’il y a des multiples raisons qui peuvent expliquer ce silence même après son retour, comme le fait d’avoir probablement bien d’autres choses à penser, Finn ne peut s’empêcher de se demander si la surprise sur le visage de la jeune femme est due à leurs retrouvailles imprévues ou à un certain agacement.

Toujours silencieuse alors qu’il amorce la conversation, justifiant de sa présence suite au malaise qui est le sien, il n’est pas mécontent qu’elle l’invite à entrer pour qu’il puisse se permettre de détailler la maison – qui a bien changé – plutôt que d’avoir à croiser son regard. Et malgré sa réelle volonté de rattraper le temps perdu ou du moins de prendre de ses nouvelles, la pointe de sarcasme dont il fait preuve traduit de sa légère rancœur envers la jeune femme, qu’il décide néanmoins pas d’exprimer de manière trop virulente. Il ne doute pas qu’il ne doit pas être le seul à vouloir des explications, il sait aussi qu’elle n’a probablement pas la tête à ça et que si elle n’est pas venue aux autres, ce n’est pas pour recueillir ce genre de réflexions sur le pas de sa porte. Pour autant, Finn n’a pas vraiment réfléchi et l’automatisme est plus dû à son caractère pas toujours très conciliant. « Je comptais le faire tu sais mais tu as été plus rapide que moi. » Jenna hausse les épaules d’un air détaché tandis qu’il ne relève pas vraiment, n’ayant pas l’envie – ni l’énergie – de se lancer dans des règlements de compte. Au final, malgré sa déception, elle fait bien ce qu’elle veut et il n’est personne pour décider de la manière dont elle doit agir. « Tu veux boire quelque chose ? » - « Un verre d’eau, merci. » Calquant ses pas sur ceux de la jeune femme, il continue d’analyser la maison comme s’il était un inspecteur des travaux finis. « Je suis revenue mi-juillet et je ne compte pas repartir. Brisbane est ma maison, toute autre destination ne pouvait être que temporaire. » Un sourire s’affiche sur ses lèvres à cette réponse ; parce qu’elle est plaisante à entendre. Il ne peut pas nier que savoir Jenna de retour lui fait plaisir, d’autant qu’il compte actuellement ses amis sur les doigts d’une main et qu’il espère, égoïstement, que la jeune femme soit dans une situation similaire, de quoi leur permettre de compter l’un sur l’autre – parce qu’il ne sait pas vraiment sur qui se reposer, actuellement, Finnley. « J’ai trouvé un local à louer pour ouvrir ma galerie, les travaux viennent de commencer. » Son sourire s’agrandit quelque peu en prenant en compte qu’elle a de réels projets qui lui permettront de rester ici. « C’est vrai ? Si t’as besoin d’un coup de main, tu peux me faire signe. » Il débute, alors qu’elle reprend vite : « Et toi ? Comment vas-tu ? Quoi de neuf dans ta vie ? »  Il tente de ne pas montrer que la question le déstabilise, parce qu’il n’a pas grand-chose à lui raconter. Ou plutôt, si, il y a beaucoup de choses qui se sont passées depuis deux ans, mais aucune qui ne mérite qu’il s’attarde dessus aujourd’hui – parce qu’il ne le veut pas, parce qu’il ne l’assume pas. « Oh, tu sais, pas grand-chose. C’est toujours la même routine. » Plus de boulot, plus d’appartement, plus de copine et même plus cette addiction à laquelle se raccroche pour oublier les trois premiers. « Si ce n’est que je travaille plus à l’hôpital. C’est pour ça que je me propose si tu as besoin d’un homme à tout faire. » Il admet néanmoins, passant sous silence le fait qu’il a été licencié, sous-entendant que c’est sa décision. « Je suis content de te revoir. » Qu’il souligne, changeant de sujet avant d’ajouter : « Ça se passe pas trop mal, le retour ? » Il n’y a pas de pique, cette fois-ci, seulement une réelle volonté de savoir comment elle s’en sort compte tenu de la situation particulière.

@Jenna Caldwell

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@Finnley Coverdale & Jenna Caldwell

Les retrouvailles avec Finnley sont et seront probablement les moins dures que tu as affrontées ou que tu affronteras. Si la seule animosité qu’il t’envoie est ce petit ton sarcastique à la fin de première question, cela te semble plus que supportable. Depuis ton retour, tu affrontais les face à face difficiles et tu commençais à en avoir assez de devoir te justifier encore et encore. Tu reconnaissais sans mal avoir merdé en partant sans un mot mais pourquoi devais-tu expliquer les détails des raisons qui t’avaient poussées à t’enfuir ? Tu ne les donnais pas de toute manière, pas vraiment en tout cas. Ta version des faits était la suivante, tu avais eu l’opportunité de travailler au MET au moment où ton premier amour avait fait une overdose que l’on t’avait reprochée. Tu l’avais pris très à cœur et ayant besoin de changer d’air après ta rupture avec Louis, tu t’étais envolée vers New York. Tout le monde avait cru à cette histoire, elle était vraie mais elle cachait une partie de ton histoire que tu refusais de regarder en face. La seule personne qui avait compris que ta version officielle n’était qu’une partie de l’histoire c’était Lex parce qu’elle te connaissait par cœur depuis que tu étais gosse. Tu aurais dû le lui dire de suite, tu t’en rends compte aujourd’hui mais tu en étais tout simplement incapable à l’époque, tu n’arrivais pas à en parler. C’est sans doute une des raisons qui a fait que Louis est parti. Il avait besoin d’en parler et de faire son deuil et toi, tu l’en empêchais. Avec Finn, tu étais soulagée de voir que tu n’allais pas avoir besoin de te lancer dans de grandes explications. Installés dans ton salon, tu le vois intrigué de l’état de la maison mais tu ne commentes pas, à la place, tu lui proposes à boire. « Un verre d’eau, merci. » Hochant la tête, tu te diriges vers la cuisine ouverte pour vous remplir deux verres d’eau. Finn t’avait expliqué avoir appris ton retour par ta sœur, tu lui racontais donc depuis quand tu étais de retour et quels étaient tes plans. Tu aurais pu être de passage en ville mais tu avais besoin de retrouver le seul endroit où tu t’étais réellement sentie chez toi, Brisbane. New York avait été un échappatoire plus qu’agréable, une parenthèse parfaite mais ce n’était pas l’Australie, ce n’était pas Brisbane. Tu te retrouvais ainsi à parler de ton projet de galerie à Finn. C’était la seule chose dont tu étais réellement fière depuis ton retour et c’était aussi une manière de faire comprendre à ton entourage que tu ne comptais pas repartir. « C’est vrai ? Si t’as besoin d’un coup de main, tu peux me faire signe. » Finn savait qu’ouvrir ta galerie avait toujours été un rêve pour toi mais tu n'avais jamais pensé en avoir réellement l’occasion. C’était le dernier cadeau de ta tante, une somme que tu n’aurais que difficilement pu trouver par toi-même. « Tu es devenu bricoleur ces deux dernières années ? » Lui demandas-tu pour le taquiner. « J’aurai aussi besoin d’un pâtissier ou à minima d’un testeur. » Ce n’était pas évident ce que tu comptais faire avec des pâtisseries dans une galerie d’art donc tu t’expliquais : « J’ai envie de créer un lieu de partage avant tout alors il y aura un petit espace salon de thé. » Comme c’était toi qui allais t’occuper des pâtisseries, il n’y en aura jamais des tonnes dans un premier temps. Mais si un jour la galerie fonctionnait à plein régime, tu changeras peut-être ta manière de faire. La proposition de Finn laissait cependant entendre qu’il avait assez de temps libre pour t’aider. Tu pris donc des nouvelles de ton ami : « Oh, tu sais, pas grand-chose. C’est toujours la même routine. Si ce n’est que je travaille plus à l’hôpital. C’est pour ça que je me propose si tu as besoin d’un homme à tout faire. » Tu fus légèrement surprise d’apprendre qu’il ne travaillait plus à l’hôpital. Il s’y était toujours senti à sa place et tu ne pensais pas que cela avait pu changer mais la preuve était là, il n’y avait pas que toi qui avais évolué ces deux dernières années. La réponse vague de ton ami te laissait présager qu’il ne disait pas totalement la vérité mais tu étais mal placée pour le questionner. A la place, tu lui dis : « Je suis désolée de l’apprendre. Tu as trouvé un autre boulot ou tu cherches encore ta nouvelle voie ? » Il avait peut-être eu envie de faire une reconversion professionnelle, de changer complètement de projet. Finn avait toujours fait ce qu’il fallait, il avait peut-être eu besoin de liberté. « Je suis content de te revoir. » Qu’il souligne, changeant de sujet avant d’ajouter : « Ça se passe pas trop mal, le retour ? » C’était étrange de voir que ton ami ne semblait pas vouloir parler de lui et cela t’intriguait. Finn n’avait jamais été aussi loquace que toi, certes, mais en général il n’était pas non plus avare de paroles. « Moi aussi je suis contente de te voir. » Que s’était-il passé ces deux dernières années ? Tu auras sans doute l’occasion de l’apprendre un jour mais pour l’instant tu répondis à sa question avec un petit soupir. « Ce n’est pas facile tous les jours mais je fais avec. Ma famille est ravie que je sois de retour, les réactions ne sont pas toujours positives pour mon entourage. » Tu le savais que ce serait une épreuve de revenir, il allait falloir du temps désormais pour réparer ce que tu avais brisé. « Il n’y a que le temps qui pourra les convaincre, et toi aussi, que je ne compte pas repartir. » Tu aurais préféré ne jamais partir d’ailleurs mais ça c’était un autre sujet. « Tu te promènes souvent à Toowong ? Dans mes souvenirs ce n’était pas ton quartier préféré. » Il avait dû s’y promener pour croiser Ella et cela t’intriguait.

Une certaine ambivalence assombrit ses retrouvailles avec Jenna. Partagé entre le fait de lui en vouloir malgré ses belles paroles et celle de se réjouir de la retrouver malgré la blessure de son absence. Il aurait bien eu besoin d’elle, ces derniers mois ; et en ce sens il serait tentant de lui reprocher les conditions de son départ (et non celui-ci). Finnley sait néanmoins qu’il n’est pas en position d’émettre la moindre critique, s’étant tout autant écarté de la vie de son entourage – et il ne possède pas l’excuse d’avoir changé de continent, lui. Il pourrait se saisir du fait que Jenna n’a pas conscience de ce point pour mieux faire valoir le sien quant à ce qu’il ressent réellement à son égard, mais il sait aussi que c’est prendre le risque que la contradiction lui revienne en plein visage de façon violente et difficile à assumer. À défaut, il se contente de lui offrir le traitement qu’il souhaiterait recevoir de la part de ses proches maintenant qu’il effectue lui-aussi les mêmes démarches de réconciliation. Maintenant qu’il a surtout compris qu’il ne peut pas continuer à se mettre les gens à dos et chercher des solutions seul ; le fait est que dans sa situation bien précise, il n’a plus vraiment d’options qui se présentent à lui. Jenna en est une bien qu’elle n’en ait pas encore conscience, bien qu’il soit toujours hésitant quant à ses intentions et qu’il ne sache pas réellement comment les formuler sans passer pour le pire des opportunistes. Ce qu’il aimerait croire qu’il n’est pas et qui est pourtant terriblement représentatif de sa visite aujourd’hui. S’imprégnant des lieux qui ont connu quelques changements depuis sa dernière visite, le rouquin ne manque pas de réjouir du projet de son amie – et de doubler son opportunisme par la même occasion, excusez-le. « Tu es devenu bricoleur ces deux dernières années ? » - « Il y a beaucoup de choses que tu ignores sur moi, visiblement. » Ce n’est pas une attaque. Pas tout à fait. Il ne le sait pas. Chassez le naturel, il revient au galop. La rancœur est probablement son principal défaut ; et même s’il essaie réellement de faire des efforts sur celle-ci, il constate qu’il a encore du travail. De la même manière, sa tendance à être cassant se doit d’être mieux maîtrisée maintenant qu’il essaie de réparer ses impairs. « J’aurai aussi besoin d’un pâtissier ou à minima d’un testeur. » Il fronce les sourcils et sa surprise doit être perceptible alors qu’elle ajoute, très rapidement : « J’ai envie de créer un lieu de partage avant tout alors il y aura un petit espace salon de thé. » Il visualise mieux, en effet. Et un sourire apparaît sur ses lèvres, alors que cette fois-ci, il se veut sincère quand il dit : « C’est un projet intéressant, je suis sûr que ça pourrait fonctionner. » Même s’il ne connait pas grand-chose en matière de commerce et d’art, le fait est que le concept saurait séduire dans une ville qui cherche constamment à se renouveler et, si possible, de façon originale (ce qui le dépasse parfois, mais pas cette fois-ci). « Et c’est vraiment chouette pour toi. Tu pourras compter sur moi pour venir prétendre que je connais quelque chose à ce qui est exposé. » Il n’a jamais été très créatif, alors on lui pardonnera de ne pas toujours saisir les nuances des métiers artistiques et de ranger chaque chose incompréhensible à ses yeux dans la catégorie « abstrait ». « Et pour t’honorer de ma grande expertise en matière de pâtisseries, évidemment. » À vrai dire, il pourrait même se proposer dans le premier rôle plutôt que le second ; Finn ayant acquis un intérêt pour la cuisine qu’il ne met jamais assez à l’œuvre. Pour autant, testeur est bien plus agréable, il ne peut pas le nier. « L’idée, ce serait d’exposer des artistes du coin ? » Il reprend, plus sérieux, s’intéressant véritablement au projet.

Il faut bien ça pour maintenir une conversation qu’il a initiée et à laquelle, pourtant, il n’a qu’une maigre contribution à apporter. Le constat est sans appel : il est très loin d’une évolution professionnelle comme la sienne, il est très loin d’une vie comme la sienne, tout simplement. Son travail de coursier à l’hôpital, qui lui tenait tant à cœur, n’est plus qu’un souvenir amer. « Je suis désolée de l’apprendre. Tu as trouvé un autre boulot ou tu cherches encore ta nouvelle voie ? » Avant de retrouver du boulot, il cherche surtout à se retrouver, mais on ne peut pas dire que ce soit le genre de chose qu’il souhaite partager dès leurs retrouvailles. Il y aurait bien une voie qui s’est immiscée dans son esprit avant qu’il ne soit licencié et à laquelle il ne croit plus vraiment : celle des études. Il est trop vieux, pas assez responsable et bien trop dépassé pour l’envisager sérieusement. « Je travaille comme homme à tout faire dans une boîte. » Concierge dans une boîte de strip-tease serait plus approprié, mais ce n’est pas bien glorieux, non. Ça a néanmoins le mérite de payer quelques factures – mais pas un loyer. La paye est raisonnable, c’est lui qui ne l’a pas été et a accumulé les dettes. « C’est temporaire, j’ai envie de réfléchir à ce que je veux vraiment faire, oui. Jusqu’ici j’ai toujours pris des boulots par obligation et je me dis qu’il serait peut-être temps d’en trouver un par envie. » Quelque chose qui le motive réellement, quelque chose dans lequel il s’épanouira. Mais il a pris chaque boulot qu’il trouvait pour subvenir aux besoins de sa sœur et on ne peut pas dire que ça lui ait laissé le temps de réfléchir à sa voie. Il pensait l’avoir trouvé à l’hôpital, mais son licenciement amer l’empêche d’y songer à nouveau. C’est pourtant à lui qu’il pense pour justifier de changer de sujet et ne pas rester sur celui-ci, trop difficile. « Moi aussi je suis contente de te voir. » La réflexion a le mérite de lui étirer un sourire avant qu’elle ne poursuive : « Ce n’est pas facile tous les jours mais je fais avec. Ma famille est ravie que je sois de retour, les réactions ne sont pas toujours positives pour mon entourage. » Il peut l’imaginer, oui. Les circonstances de son départ ont sûrement provoquées quelques rancœurs. « Il n’y a que le temps qui pourra les convaincre, et toi aussi, que je ne compte pas repartir. » À ces mots, il se permet de préciser : « dans le fond, tu fais bien ce que tu veux. » Qu’elle reste ou qu’elle reparte, personne ne peut lui dicter une telle décision. « Mais si ta famille est heureuse de ton retour, c’est le plus important. » Il la sait proche de ses siens et il peut imaginer que cela aurait été bien plus compliqué s’ils lui en voulaient également. « Bon courage. Tu vas en avoir besoin, je crois. » Il se permet, avec une pointe d’humour. « Tu te promènes souvent à Toowong ? Dans mes souvenirs ce n’était pas ton quartier préféré. » Non en effet. Mais il ne sait pas comment amener la chose. « C’est vrai. Mais c’est pas le plus cher et j’ai besoin d’un appartement. » Il débute, préférant présenter les choses sous un autre angle qu’une supplication. « J’ai encore rien trouvé alors je me retrouve à squatter ci et là. » Un peu trop à son goût, d’ailleurs. « Donc par tout hasard si tu entends parler d’une bonne affaire... » À tout hasard, oui. « Ou que t’as une chambre en trop, fais-moi signe. » Il conclut, avec un rire nerveux qu’il n’a même pas besoin d’accentuer. Car gêné, il l’est ; et même si la demande est déguisée, elle n’en a pas moins été formulée.

@Jenna Caldwell

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@Finnley Coverdale & Jenna Caldwell

Pas facile de faire face aux personnes qui ont un jour fait partie de votre quotidien. Installée dans ton salon, tu te rends compte à quel point le temps a passé et à quel point tu n’es plus la même. Ta maison non plus d’ailleurs mais cela est fait exprès. Vous avez tous les deux changé et il est évident que vous marchiez tous les deux sur des œufs. Pour toi, c’était une attitude normale car tu ne savais pas comment tu allais être accueillie mais par contre pour Finnley, c’était un peu étonnant. Tu ne commentais pas toutefois, te contentant d’encaisser la remarque de ton ami : « Il y a beaucoup de choses que tu ignores sur moi, visiblement. » Tu l’avais peut-être cherché ou pas d’ailleurs car l’inverse était tout aussi vrai. Les piques de ce genre tu les attendais et tu préférais les tuer dans l’œuf et ne pas relever. A la place, tu préfères répondre aux questions de ton ami sur ton projet de galerie. Tu en es très fière, l’idée avait germé dans ton esprit depuis longtemps alors tu te considérais bien chanceuse de pouvoir le mettre en œuvre. A ton plus grand soulagement, Finn ne semblait plus sur la défensive et semblait s’intéresser à ton projet. « C’est un projet intéressant, je suis sûr que ça pourrait fonctionner. Et c’est vraiment chouette pour toi. Tu pourras compter sur moi pour venir prétendre que je connais quelque chose à ce qui est exposé. Et pour t’honorer de ma grande expertise en matière de pâtisseries, évidemment. » Un sourire amusé se dessina sur ton visage quand il te fit ce compliment. Les retours avaient été plutôt positifs dans ton entourage jusqu’à présent et tu étais heureuse que cela continue. Tu savais que cela ne présageait en rien d’une quelconque réussite mais déjà si la présentation de l’idée n’était pas reçue avec des moues dubitatives, c’était déjà ça ! « Merci, je n’en attends pas moins de toi ! Il va y avoir quelques recettes à tester. » Dis-tu avec un clin d’œil. Tu ne t’étais jamais attendue à ce que tes amis se mettent à aimer l’art en te côtoyant, tu n’avais jamais cherché à les convaincre, tu aimais simplement qu’ils te soutiennent. « L’idée, ce serait d’exposer des artistes du coin ? » Tu hoches la tête avant de prendre une gorgée de ton verre. C’est bien l’idée en effet. Tu ne cherches pas la gloire ou des artistes qui vendent des tableaux à plusieurs milliers de dollars, cela ne t’intéresse pas. « J’ai envie d’exposer des artistes locaux mais surtout de dénicher des pépites, des artistes qui se cachent et que la plupart des galeristes ne regardent pas. Je veux leur donner une chance si je pense qu’ils en ont une. Mon rêve serait de devenir un tremplin pour ces artistes mais pour l’instant je me contenterais d’être une première chance pour eux. » Tu avais toujours été modeste, tu trouvais que cela permettait de garder les pieds sur terre, la preuve en était que tu n’avais jamais pris la grosse tête lors de tes différents postes et avec Rhett. Il avait eu la meilleure manière de te faire garder les pieds sur terre en refusant d’apparaître à tes côtés. Quelle meilleure manière que de faire comprendre à votre compagne qu’elle n’était pas  à la hauteur ?

C’était à ton tour de t’intéresser à ce que Finn faisait comme boulot vu qu’il venait de t’annoncer qu’il ne travaillait plus à l’hôpital. Tu n’avais pu t’empêcher de montrer ta surprise alors tu lui demandais ce qu’il faisait aujourd’hui. « Je travaille comme homme à tout faire dans une boîte. C’est temporaire, j’ai envie de réfléchir à ce que je veux vraiment faire, oui. Jusqu’ici j’ai toujours pris des boulots par obligation et je me dis qu’il serait peut-être temps d’en trouver un par envie. » Tu ne t’attendais pas à ce qu’il te dise qu’il travaillait dans une boîte de nuit mais pourquoi pas ? C’était tellement loin de ce qu’il faisait précédemment. Tu ne savais pas ce qui était arrivé à Finn depuis ton départ mais quelque chose te disait qu’il n’était plus vraiment l’homme que tu avais laissé en partant. A quel point s’était-il éloigné de la personne que tu connaissais ? Seul le fait d’apprendre à le connaître aujourd’hui pourra te donner les réponses à tes questions. « Tu as déjà des pistes ou tu es en début de réflexion ? » Tu espérais qu’il ne se contenterait pas de ce travail qui ne devait pas être très intéressant ou du moins, il ne l’était pas pour toi. Mais tu ne voulais pas non plus te montrer désobligeante, tu voulais simplement savoir où il en était dans sa réflexion. Tu savais que tu avais de la chance d’avoir su rapidement ce que tu voulais faire de ta vie. Quand Finn te demanda comment se passait ton retour, tu ne lui cachais pas que ce n’était pas toujours rose. « Dans le fond, tu fais bien ce que tu veux. Mais si ta famille est heureuse de ton retour, c’est le plus important. Bon courage. Tu vas en avoir besoin, je crois. » Jamais tu ne t’étais considérée comme très courageuse mais tu affrontais les différentes épreuves que la vie ou toi-même te mettait sur ta route. Tu souris en guise de remerciement à ton ami avant de lui faire remarquer que Toowong n’était pas son quartier de prédilection. La posture de Finn changea un petit peu avant de te dire : « C’est vrai. Mais c’est pas le plus cher et j’ai besoin d’un appartement. Donc par tout hasard si tu entends parler d’une bonne affaire... Ou que t’as une chambre en trop, fais-moi signe. » Tu ne t’attendais pas à ce que ton ami te fasse cette révélation. Son aveu de son métier actuel puis cette demande te laissait penser qu’il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond dans cette histoire. Son rire nerveux te laissait penser que ce n’était peut-être pas la première fois qu’il formulait ce genre de requête. Il en serait mort à l’époque … Que s’était-il passé dans la vie de Finn ces deux dernières années ? Posant ton verre sur la table, tu lui répondis : « J’ai une chambre d’amis si tu veux aménager pour quelques temps. » Tu n’avais pas prévu de faire une quelconque colocation dans cette maison mais si elle te permettait de dépanner un ami, ce serait bête de ne pas le lui proposer. « Je n’ai pas eu le temps de la décorer mais il y a un lit et un placard si cela te suffit. » Elle avait été une nurserie à un moment ou du moins elle avait commencé à l’être avant que le drame ne se passe. Tu évitais de t’y rendre mais tu y avais mis le strict nécessaire. « Tu peux aller la voir si tu veux c’est la première porte à gauche. Si tu ne m’en veux pas, je te laisse monter. » Tu n’avais aucune envie de mettre les pieds dans cette chambre.

désolé du retard

La pique est involontaire, mais aussitôt regrettée alors qu’il prend conscience que sa rancœur est peut-être plus tenace qu’il ne l’a cru jusqu’ici. Pour autant, il remercie silencieusement Jenna de ne pas entrer dans son jeu, d’abord pour ne pas lui donner raison de lui en vouloir plus qu’il ne le devrait et ensuite pour ne pas se sentir plus mal à l’aise que ce n’est déjà le cas. Si Finnley a malheureusement tendance à s’ancrer dans le passé, il est pourtant plus pertinent de s’intéresser au projet professionnel de Jenna, là où le sujet – il l’espère – ne pourra pas dériver vers les reproches de l’un ou l’autre. Et il est sincère, Finn, quand il souligne que le projet a toutes les raisons de fonctionner. Il ne doute pas que se mettre à son compte est toujours risqué dans une grande ville comme Brisbane où plus grand-chose n’est unique, mais la détermination et la passion de Jenna sauront faire la différence, il n’en doute pas. Le concept est de ceux qui peuvent attirer une multitude de profils tout en se renouvelant sans cesse, de quoi fidéliser une clientèle et s’assurer une longévité bienvenue dans un milieu ultra-compétitif. Alors, oui, il est convaincu de ce qu’il avance et sera sans doute parmi les premiers clients. « Merci, je n’en attends pas moins de toi ! Il va y avoir quelques recettes à tester. » Son sourire atteste de l’enthousiasme avec lequel il compte prendre son rôle, évidemment, avant qu’il ne se montre plus sérieux en continuant de la questionner. « J’ai envie d’exposer des artistes locaux mais surtout de dénicher des pépites, des artistes qui se cachent et que la plupart des galeristes ne regardent pas. Je veux leur donner une chance si je pense qu’ils en ont une. Mon rêve serait de devenir un tremplin pour ces artistes mais pour l’instant je me contenterais d’être une première chance pour eux. » Néanmoins, ses lèvres s’étirent à nouveau quand il constate la passion avec laquelle elle décrit ce projet. Il paraît de plus en plus évident que l’idée de Jenna en est une merveilleuse, et pas uniquement parce qu’il est son ami et qu’il se doit de la soutenir. Il est admiratif de l’engouement avec lequel elle évoque son projet et ne peut que lui souhaiter qu’il se réalise et, mieux encore, soit couronné de succès. « Vu comme tu en parles, je doute pas que tu seras vite un tremplin pour tout plein d’artistes. » Si Jenna se décide d’être modeste, il ne possède pas les mêmes obligations.

Et si son amie semble mettre en place un projet très concret, de son côté, on ne peut pas dire que ses aspirations professionnelles soient du même acabit. Après la perte de son emploi, il n’a pas vraiment cherché à se relancer et lorsqu’il a enfin retrouvé un job pouvant l’aider à payer ses factures, c’est plus par hasard que par réelle volonté. Si Lara ne lui avait pas tendu la main, Finnley serait probablement toujours à zieuter les annonces sans se donner la peine de postuler. Peut-être qu’il aurait dû, car sans dénigrer le club de Lara puisqu’il s’agit là aussi d’un projet concret et d’un long travail qui mérite son succès, ce n’est pas exactement ainsi que Finn pensait occuper ses journées.  Mais il n’est pas vraiment en mesure de s’en plaindre, puisqu’il n’a pas essayé de changer les choses. « Tu as déjà des pistes ou tu es en début de réflexion ? » Et la vérité, c’est que malgré ce constat, Finn ne se donne pas plus les moyens de changer sa situation, alors que ses réflexions actuelles visent surtout à maintenir la tête hors de l’eau et conserver un semblant de sobriété difficilement acquis plus que de réellement songer à son avenir. « Quelques pistes, ouais, mais rien de trop concret alors bon. » Il admet, alors qu’il serait plus juste de souligner qu’il n’a absolument aucune piste. Ou plutôt, qu’il y en a bien une à laquelle il songe sans s’autoriser à y croire ; il est bien trop vieux pour reprendre des études. « Mais je manquerai pas de venir te demander ton avis quand un plan se sera un peu plus dessiné. » Il s’ose, et même s’il est peu probable qu’un plan se dessine, il est sincère dans sa motivation : s’il venait à chercher du soutien, celui de Jenna serait essentiel. Et à sa manière, il tente de lui en offrir en retour en se doutant bien que la situation ne doit pas être facile pour elle, après des années d’absence. C’est l’une des raisons pour lesquelles il n’est pas trop virulent – entre autres. La seconde est annoncée avec maladresse et gêne, dissimulée sous couvert d’un humour qui ne fait rire personne. « J’ai une chambre d’amis si tu veux aménager pour quelques temps. » Ce serait mentir que de prétendre qu’il n’avait pas une idée derrière la tête, mais ça l’est aussi d’assumer que la proposition ne le surprend pas. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle soit formulée aussi vite, aussi naturellement, quand bien même il a légèrement forcé la main malgré tout. « Je n’ai pas eu le temps de la décorer mais il y a un lit et un placard si cela te suffit. » - « J’ai dormi sur un canapé deux places ces dernières semaines, alors tu sais... » Ou à même le sol, parfois dans sa voiture quand il l’avait encore, alors autant dire qu’il saura se contenter d’un lit et d’un placard. « Tu peux aller la voir si tu veux c’est la première porte à gauche. Si tu ne m’en veux pas, je te laisse monter. » Et il suffit d’une phrase pour que Finn remette enfin en question ses intentions, alors qu’il paraît évident qu’il dérange la jeune femme. « Je suis désolé, Jenna, t’as le droit de me dire non. » Il débute, tout aussi gêné, mais quelque peu soulagé de se décider à se montrer transparent. « Je sais que je dois te donner l’impression d’être le plus gros opportuniste du coin. » Probablement qu’il l’est. « J’ai l’impression de pas vraiment avoir d’autre choix que de demander la charité, mais c’est juste l’histoire de quelques semaines alors, merci. » C’est temporaire, oui. Heureusement qu’il ne fait pas de promesse qu’il ne pourrait pas tenir. « Mais je te rassure, je suis sincère quand je te dis que je suis content de ton retour. » Il ajoute, avec un sourire amusé, non pas pour faire passer la pilule, mais simplement pour alléger une atmosphère qui s’est soudainement alourdie, quand bien même il a obtenu ce qu’il voulait.

@Jenna Caldwell

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@Finnley Coverdale & Jenna Caldwell

Parler de ton projet de galerie n’est jamais une contrainte. Tu es enthousiasmée par le concept que tu veux mettre en place donc cela se ressent forcément quand tu en parles. C’est un atout car cela permet aux gens de te faire confiance plus facilement. Tu comptais sur ça pour les artistes surtout, ceux que tu allais devoir convaincre de te confier leurs oeuvres. Il y aurait forcément des artistes désespérés qui répondront à l’appel mais toi, tu voulais les perles rares et ces dernières il allait falloir aller les dénicher. Tu avais commencé mais tu n’en étais qu’aux balbutiements. « Vu comme tu en parles, je doute pas que tu seras vite un tremplin pour tout plein d’artistes. » C’était ton désir le plus cher en tout cas et cela faisait plaisir d’entendre de la voix de quelqu’un d’autre que ce serait possible. Tu n’ajoutais rien, remerciant silencieusement Finnley du regard. C’est de sa carrière professionnelle à lui dont il fut question ensuite. Quelle ne fut pas ta surprise d’apprendre qu’il ne travaillait plus à l’hôpital mais pour une boîte de nuit … Décidément, il pouvait s’en passer des choses en deux ans … Il te paraissait évident que ce n’était qu’un travail temporaire dans lequel Finn ne pouvait trouver aucun intérêt donc c’est tout naturellement que tu lui demandais quelles étaient ses pistes pour la suite. Qu’il n’ait plus envie de travailler à l’hôpital, d’accord mais il devait bien y avoir autre chose qui lui conviendrait et qui lui apporterait plus que son activité actuelle, financièrement comme intellectuellement. « Quelques pistes, ouais, mais rien de trop concret alors bon. Mais je manquerai pas de venir te demander ton avis quand un plan se sera un peu plus dessiné. » Pour une raison que tu ignores et qu’il te faudra creuser plus tard, Finn semble gêné de parler de sa profession et de ce vers quoi il aimerait se tourner. Tu aurais bien continué à fouiller, curieuse d’en savoir plus mais tu avais conscience que ce n’était pas le bon moment. Vous veniez de vous retrouver après deux ans de silence total qui était de ton fait, Finn avait le droit à son jardin secret. Mais tu gardais tout cela dans un coin de ta tête pour le questionner plus tard à ce sujet. « Tu pourras compter sur moi pour être la plus honnête des conseillères. » Et c’était ça qu’il devait retenir. Désormais tu n’allais plus t’enfuir, il pouvait compter sur toi quand il en aurait besoin que ce soit là de suite ou alors dans plusieurs mois, ta porte était toujours ouverte.

Apparemment, avant tes conseils d’orientation, c’était d’un toit dont Finnley avait besoin. Cela te surpris mais en même temps, ouvrir ta chambre d’amis à Finn pour quelques temps te semblait un très bon moyen de te racheter finalement. « J’ai dormi sur un canapé deux places ces dernières semaines, alors tu sais... » La question revenait encore et toujours dans ton esprit. Qu’est-ce qui s’était passé ces deux dernières années pour que Finn en soit arrivé là ? Avant que tu partes à New York, il avait une vie stable et bien rangée mais tout semblait avoir explosé depuis et tu sentis ton coeur se serrer à cette idée. Tu lui proposais donc la chambre que tu avais de libre mais tu n’étais pas encore prête à y remettre les pieds donc tu l’encourageais à aller la visiter seul. « Je suis désolé, Jenna, t’as le droit de me dire non. » Cette invitation que tu lui avais faite, tu la faisais de bon coeur et le fait que tu ne veuilles pas lui montrer la chambre n’avait rien à voir avec lui et cette invitation. « Finn je … » Mais il ne te laissa pas finir et enchaina : « Je sais que je dois te donner l’impression d’être le plus gros opportuniste du coin. J’ai l’impression de pas vraiment avoir d’autre choix que de demander la charité, mais c’est juste l’histoire de quelques semaines alors, merci. Mais je te rassure, je suis sincère quand je te dis que je suis content de ton retour. » Tu le lèves et tu viens le prendre dans tes bras. Ce n’est pas tout le monde qui a le courage de demander de l’aide quand il en a besoin et l’héberger quelques temps ne te semblait pas être une grosse contrainte. C’était même une bonne idée, cela vous permettrait de renouer vos liens amicaux. « C’est bon à savoir. » Lui dis-tu avec un sourire amusé. « Je suis heureuse de pouvoir te dépanner quelques temps, le fait que je ne te montre pas la chambre n’a rien à voir avec toi. » Dis-tu calmement. Tu te surpris à passer ta main dans tes cheveux avant d’ajouter : « Cette chambre aurait dû avoir un autre usage que chambre d’amis et il est difficile pour moi d’y mettre les pieds. » Tu ne voulais pas t’étaler sur ce sujet alors tu en changeais complètement. « Je te laisse aller voir, je nous prépare quelque chose à manger en attendant et puis je te donnerai une clé. » Lui dis-tu avec un sourire. Alors que tu te dirigeais vers la cuisine tu ajoutais : « Bienvenue à la maison ! » Tu ne savais pas comment allait se passer la colocation mais Finn et toi vous étiez toujours bien entendus donc il n’y avait pas de raison que cela change aujourd’hui.