«  i need a light to take me home »    will cadburry & adèle shephard.

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Elle n’avait pas réussi à obtenir sa journée Adèle, et s’était donc rendu à l’agence immobilière, elle avait au moins la satisfaction de pouvoir avoir un job qui lui plait et lui permet d’oublier ses soucis quotidien depuis son retour. Qui plus est, ils sont assez cool avec elle, ses collègues et ne lui tire pas trop dans les pattes. Elle a même réussi à faire signer un contrat en début de semaine, signe que ça ne va pas si mal que ça. A condition de pas trop vouloir lui poser de questions, elle semble de plus en plus absente, préférant la solitude au bord de mer ou dans le parc que les lieux bondés ou ses magasins de fringues et accessoires fétiches. Et c’est là, qu’on peut réellement se douter que quelque chose se trame. Elle n’a que très peu de nouvelles de Cody, qui ne daigne pas toujours lui répondre à ses texto, pour quelqu’un, qui lui reprochait il y a quelques semaines de ne pas donner signer de vie, ça la ferait presque rire jaune. Et ne parlons même pas de Will, ils ne se sont même plus recroisés depuis l’enterrement et elle a bien senti pendant l’enterrement, qu’elle était de trop. A quoi bon l’avoir averti si c’était pour faire comme si elle n’existait plus. Elle avait beau vouloir prendre sur elle, Adèle, elle détestait la solitude et les personnes les plus importantes de sa vie, l’ignoraient complètement. C’est donc le cœur lourd qu’elle allait devoir rentrer dans sa chambre d’hôtel, pour une agente immobilière c’était assez drôle. Mais elle n’avait pas l’envie de rire. Pourtant. Il y avait déjà pas mal de monde, et presque toute les tables sont déjà prises, heureusement il en restait une, à l’extérieur, et Adèle s’était empressé de poser un bouquin qu’elle n’avait toujours pas prit le temps de lire depuis des mois, et une fine veste sur la chaise, comme pour dire que c’était déjà occupé, et d’ailleurs, elle les voyait les gens qui passent pas loin de là, lorgnant les affaires posés sur la table. Il faisait bien trop chaud pour s’enfermer à l’intérieur, et c’est surtout que dans sa chambre d’hôtel, elle avait déjà l’impression de suffoquer, elle avait besoin d’air, de pouvoir respirer, de liberté. Plus que jamais… Comme si sa vie en dépendait… Dans la file d’attente, il y avait encore une personne devant elle, lorsqu’un homme de dos – qu’elle n’avait pas reconnu – se retourna précipitamment, avant que tout son gobelet ne soit sur son tee shirt. C’était bien sa veine. « Excuse-moi, je t’avais pas vu… » Elle n’eut même pas le temps de réaliser à qui appartenait cette silhouette qui s’offrait devant elle, qu’elle reconnut cette voix. Comment l’oublier ? Comment passer à côté ? Et son cœur rata un battement, aussi surprise, de voir Will à cet endroit, que se recevoir du chocolat sur ses habits. « Et moi non plus, je t’avait pas reconnu… » Elle n’avait pas cherché d’ailleurs, à tenter de trouver quelqu’un qu’elle connaissait, elle s’était juste contenté de vouloir se retrouver un peu seule, comme elle était désormais un peu habitué. Elle récupère les serviettes qui lui tend pour venir essuyer ce qu’elle peut essuyer. « Je t’ai pas fait mal ? » Elle répond d’un non de la tête, « je vais t’en recommander un… » Et c’était d’ailleurs son tour, et il en faudrait plus à Adèle pour qu’elle se refuse devant un Starbucks coffee. Elle commande deux chocolats, et s’octroie un cookie au trois chocolats. « Je suis contente de tomber sur toi… » Qu’elle s’ose, attendant que sa boisson soit prête, alors que le silence règne entre eux. Elle se demandait quand ça irait mieux entre eux. Encore combien de temps, il allait lui faire la gueule, elle avait assez payé non ?! Mais elle se mordait la lèvre pour ne rien laisser paraître, parce que c’est pas son genre de se plaindre, pas sur lui en tout cas. « J’vais te le prendre ton chocolat, je crois qu’il sera plus en sécurité dans mes mains… » Qu’elle s’ose, en souriant légèrement, en lui laissant prendre son cookies, espérant qu’il arrive en un seul morceau, tout en lui montrant d’un signe de tête, la table qui les attend… Enfin si l'envie de partager quelques instants avec elle, été toujours d'actualité. 

 «  i need a light to take me home »    will cadburry & adèle shephard.

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A quoi s’attendait-elle réellement, Adèle, de la part de son cousin ? Qui lui offre des fleurs en guise du bon vieux temps ? Qu’il fasse comme si de rien n’était, et surtout qu’il ne parle pas trop de son absence à voix haute ? Qu’il ne veuille pas trop en savoir, c’est mieux pour tout le monde (et pour elle surtout). Bien sûr que non, elle le connaissait suffisamment pour anticiper sa réaction et c’est bien la raison qui fait qu’elle est resté en retrait. Qu’elle n’a pas réellement osé revenir dans sa vie, aussi directement. Il lui en veut, et clairement, elle serait sourde et complètement aveugle de pas s’en rendre compte. Mais elle se dit que c’est opportun cette rencontre et que mine de rien, même si elle ne l’avouera pas, elle en est satisfaite. Elle ne cache même pas ce regard taquin et ce sourire au coin de ses lèvres. Elle ne cache pas ce besoin d’être auprès de lui, malgré ce qui s’est passé. Il ne peut pas vraiment comprendre Will, elle n'acceptera jamais de rentrer dans les détails de ce départ précipité, parce qu’elle veut passer à autre chose, parce qu’elle a autre chose à vivre à présent et qu’elle veut oublier ce qui a fait du mal à ce cousin, puis à ce frère. Elle veut oublier qui lui restera ce remord jusqu’à la fin désormais. Parce qu’elle aurait dû être là, pour lui, là pour lui épargner cette mort. Penserait-elle encore que si elle avait été sur Brisbane, elle aurait réellement pu sauver Ash ?! Elle a besoin d’y croire du moins, histoire de se faire davantage plus mal, histoire qu’il ne s’efface pas de sa mémoire. Parce que le temps arrive à tout effacer. Parce qu’aujourd’hui, les souvenirs avec sa maman lui paraissent si loin qu’elle a l’impression que ça n’a jamais existé. Et elle ne veut pas que ça se passe ainsi avec Ash. Face au vendeur, Adèle est absente, ne donnant même plus de signe de vie à ce cousin, ancien coloc. Alors qu’il la regarde, en coin, de loin comme si il avait peur de la déranger. Ou pire, qu’il lui en voulait encore. Ca doit être ça, sûrement. « Je suis pas sûr que tes vêtements soient aussi ravis que toi. » A présent, elle s’en fichait un peu de ses vêtements, ce n’était pas le plus important, mais il ne pouvait pas faire autrement que de le faire remarquer. Comme pour détendre l’atmosphère, il haussa pourtant les épaules, quand elle reposa son regard sur lui. « C’est pas un souci, j’ai toujours fait des miracles pour effacer les tâches sur les habits, tu l’sais bien… » Et si ça sortait tout naturellement, elle se mordit la lèvre inférieur, elle aurait sans doute mieux valu qu’elle se taise, et qu’elle réfléchisse deux secondes avant de parler. Mais Adèle n’a jamais été du genre à réfléchir avant d’agir. Ou de l’ouvrir. Quitte à blesser, parfois. Quitte à se faire disputer, parfois. [color:9b7b=#will]« Merci... » Qu’ajoute Will quand elle récupère le chocolat que le serveur pose sur le comptoir. Et d’ailleurs ils s’installent rapidement à la table, alors que son regard se perd autour d’elle, et finalement, même si elle avait espéré ce moment depuis longtemps, se retrouver devant lui, l’intimide. Elle sait combien elle a tout foiré, mais elle n’a pas envie de tout gâcher pour l’heure et qu’il lui montrer ce regard dur. Ce même regard qui l’avait possédé quelques minutes au cimetière avant de disparaître, pour une raison banale : son travail sans savoir si c’était réellement la meilleure des raisons. Ou si finalement, elle n’était pas simplement l’une des causes de ce départ précipité. « Comment ça se passe du travail ? » Elle repose alors son regard sur ce cousin, ses mains entourant sa boisson, avant d’hocher la tête, « ça se passe pas trop mal, enfin, ça aurait pu être pire… » Ils auraient pu aussi lui en vouloir, et ne plus vouloir lui adresser la parole. Ou bien encore, elle aurait pu se faire virer même si c’était d’un commun accord avec Soren, il est tellement énigmatique et imprévisible, qu’il aurait pu changer d’avis à la dernière minute. « Mais je sais pas, il me manque un truc… » Un truc pour que ce soit explosif dans son travail. Elle a peut-être fait le tour des ventes de maisons, elle n’en sait rien encore. Elle se cherche, ne supportant simplement pas la routine. Elle fuit la monotonie. « Ta chaîne a l’air de cartonner… » Pas qu’elle regarde son cousin sur sa chaîne, mais oui, c’était une façon bien à Adèle Shephard d’avouer à demi-mot qu’elle le suit. De loin, mais elle tient à garder le contact avec lui, même si à l’heure actuelle c’est l’inverse pour lui. 

 «  i need a light to take me home »    will cadburry & adèle shephard.

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Elle le connaissait mieux que personne, Adèle, pour savoir qu’il n’allait pas pardonner aussi rapidement. Malgré sa peine, malgré qu’elle doit autant lui manquer, qu’inversement, il ne voudrait jamais admettre combien il s’est inquiété pour elle. Combien il a pu penser sans aucun doute au pire, et qu’elle ramène sa fraise quelques semaines plus tard, sans même réaliser que son acte pouvait impacter leur relation lui est insupportable. Will lui en veut, mais il est resté devant elle, silencieux et immobile, dans ce bar, quand elle l’interpella et qu’elle lui fit face. Et c’était déjà un bon point, qu’elle devrait se notifier. C’était déjà beaucoup trop pour ce cousin, qui n’a jamais fait dans la demi-mesure. Si Adèle pouvait remonter dans le temps, peut-être prendrait-elle quelques secondes pour l’en informer, pour lui certifié que ce n’est pas lui le fautif dans l’histoire mais qu’il en payera autant les conséquences que les autres : et qu’elle quitte tout son univers dans l’unique but de se sentir un peu mieux. De fuir ce monde qui l’entoure parce qu’elle n’est pas à place, elle n’est plus à sa place. De pouvoir de nouveau respirer dans ce monde où on ne l’épargne pas. Le monde semble avoir continué de tourner sans elle, et de retour dans sa ville natale, elle perd pied, elle ne sait plus où donner de la tête. Encore aujourd’hui. Elle ne sait même pas si elle devrait rester ici, perdue, et chamboulée par tous ses changements alors qu’au final, il n’y a rien d’alarmant. Mais elle réalise qu’elle est encore à des années lumières de tous ses changements et la mort d’Ash ne simplifie rien. La question qu’elle se pose encore et dont elle ne possède pas encore la réponse, si Ash n’avait pas perdu la vie, serait-elle rentrée ? Non, sans doute que non. Elle aurait continué encore longtemps de fuir ses réelles problèmes, sans jamais l’avouer, parce qu’il est plus facile de ne pas assumer. Il est plus simple de ne pas voir ses propres problèmes, et de se mêler ceux des autres. Quelque part, en voyant de si près le malheur des autres, elle a réussi à mettre sa vie sur pause. Elle a réussi à repousser l’échéance toujours plus loin, mais ça arrive à date d’expiration, et aujourd’hui, elle n’est pas prête à devoir faire face à tout ça. Pas prête à assumer.

Si, il y a quelques années, on avait dit à Adèle que la seule conversation qui arriverait à faire sortir quelques mots de la bouche de son cousin c’est quand elle lui confie des choses sur sa chaîne, elle n’aurait sans doute pas cru la personne. Tant ils étaient si proches, par le passé. Pas si lointain que ça, quand on sait qu’elle a passé ses dernières années en sa compagnie, à la colocation ou lors de n’importe quel évènement de la ville, ou d’ordre privé. Mais elle devait bien admettre, qu’elle avait cherché à s’épanouir différemment ses dernières semaines, et si elle avait su le lui dire tout simplement, peut-être que les choses seraient différentes entre eux, aujourd’hui. Peut-être que si elle se laissait un peu aux confidences, si elle le laissait un peu davantage entré dans son propre univers, les choses seraient plus facile entre les autres, et elle. Mais si Adèle est un être jovial, souriant, apaisé, elle n’en reste pas moins humaine, avec parfois des doutes, des peurs, des craintes et des envies. Qui ne sont pas toujours comprises, surtout quand elle tente de les dissimuler, pensant qu’elle n’a besoin de personne pour s’épanouir. Qu’elle se refuse à aimer, à se donner réellement une chance. « Je vais bientôt passer le cap des deux millions d’abonnés. C’est complètement dingue. » Ses mains qui se sentent bien seules, alors que son regard fixe inlassablement cette tasse, parce qu’elle refuse de les relever sur ce cousin. Elle refuse d’admettre qu’elle se sent bien seule et qu’elle a bien besoin de ses bras pour s’y blottir, juste pendant quelques secondes, avant de repartir dans sa propre guerre. Qu’elle a juste besoin d’un répit aussi minime soit-il. Il a cette voix enjouée, tout semble aller pour le mieux pour lui, professionnellement parlant, parce qu’elle sait mieux que personne, que tout comme elle, le reste ne lui convient pas à cent pour cent. Elle devine que comme elle, il lui manque quelque chose, et que cette relation y joue pour beaucoup. Mais jamais il ne voudra l’admettre. Elle n’a pas besoin de les entendre pour le deviner, et le savoir. Son regard et ce malaise parle pour lui. Cette façon qu’il a de lui en vouloir alors qu’il meurt d’envie de se rapprocher d’elle, aussi. Parce qu’ils ont toujours été connectés, il n’y avait jamais eu de dispute entre eux, les séparant autant de temps. Et elle lui en voulait, elle aussi. « T’aurais dû m’expliquer pourquoi tu partais. » Elle baisse son regard, encore plus profond comme si c’était possible, comme si elle ne voulait pas entendre de reproches. Pour finalement, relever son regard tandis qu’il se perd dans la rue, sur les bâtiments comme si ils avaient plus de valeur qu’elle, aux yeux du Dunham-Cadburry à présent. « Et ça aurait changé quoi ? » Elle le pique, et si ça n’avait pas pour but d’envenimer les choses, ou qu’il se lève pour s’éloigner d’elle, c’était ce à quoi elle s’attendait de sa part, à présent. Il n’allait pas vouloir l’affronter aussi directement, tout comme elle, elle ne savait pas réellement si c’est sa première envie à l’instant présent. « T’aurais pas dû partir comme ça, tu savais très bien que ça me ferait du mal. » Il reportait toute son attention sur elle, et elle se sentit à présent vraiment mal à l’aise, parce que si elle refusait de voir le mal qu’elle lui avait fait, il restait l’une des personnes essentielles à son existence. « Je n’ai pas réfléchie à ça, Will… » Et c’était vrai, elle avait juste eu un besoin fondamentale de quitter Brisbane, sa ville natale. Puis de quitter l’Australie, mais rien n’avait été prémédité. « Si j’avais su que ça te ferait autant de mal, bien sûr que je serai resté, ou que je t’aurai emmené avec moi. » Ou qu’elle aurait donné des nouvelles, puisqu’il est question de ça. « Tout ce que je demandais c’était un message ou un appel pour me dire où tu étais et que tu allais bien. » Elle n’avait pas vu ça comme ça. Elle avait été prise entre les feux, et ne voyait plus le temps passé au Mexique. Bien sûr qu’elle allait bien, là-bas. Mieux que ses dernières semaines du moins avant qu’elle ne décide de partir. « Tu me manques, mais tu m’as fait replonger dans le pire souvenir dans ma vie, » et elle comprend où il veut en venir. Un soupire s’empare de ses lèvres, alors qu’elle ne sait plus bien s’exprimer, Adèle. Pas ainsi, dans ce genre de contexte. Pas quand elle touche quelqu’un comme Will. « Je ne voulais pas ça Will, je ne voulais pas te replonger là-dedans… » Ca avait été si douloureux, et si le temps finit par panser ses blessures, elle ne les efface qu’en partie, mais jamais totalement. « Tu prendras le temps qu’il te faut… » Si, elle est elle aussi, un peu rancunière sur les bords, la famille est plus importante que le reste à ses yeux. Elle ne saurait pas lui en vouloir bien longtemps, plus encore si elle est la fautive de l’histoire. Elle y voyait déjà là, une petite victoire, qu'il est accepté de s'installer face à elle, et d'avoir pu échanger quelques mots, même si ils sont parfois, douloureux.

 «  i need a light to take me home »    will cadburry & adèle shephard.

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Elle n’avait pas vu le mal dans un monde qui l’avait elle-même déçue, dont elle osait à peine respirer, ayant l’impression de faire plus d’apnée que de vivre pleinement. A peine était-elle sortie de ses traitements, elle aurait voulu que les choses soient différentes et qu’elle puisse enfin profiter de la vie et de la joie de pouvoir enfin un peu souffler, mais les choses se sont si vites enchaînés, qu’elle a vu ses dernières semaines se volatiliser. Sans qu’elle ne puisse rien faire, sans qu’elle ne puisse changer les choses : et elle ne supporte quand les choses lui échappent, quand elle n’a plus main mise dessus. Partir n’aurait dû avoir aucune incidence sur ses relations avec sa famille, elle n’y voyait là, aucun jugement mauvais, aucun problème. C’était pour elle, simplement une finalité ont elle n’y échapperait pas. Mais comme elle déteste les adieux, et surtout elle ne comptait pas partir bien longtemps, elle avait saisi l’opportunité de dernières minutes. Comme un nouveau souffle dans sa vie, comme un besoin urgent de renaître. Comme pour fermer une parenthèse qui dure depuis bien longtemps. Parce qu’elle est droite et entière, parce qu’elle est passionnée, et qu’elle ne lâche jamais, même quand on l’y oblige. Mais maintenant qu’elle fait face à Will, elle comprend peu à peu ce qu’il a ressenti, et surtout qu’il a dû ruminer pendant des semaines. Elle n’a pas daigné répondre à ses appels mais c’était pour mieux se prémunir. Elle savait combien il allait lui faire la morale, combien il se rangerait du côté de Cody. Comme toujours. Mais cette fois, ce ne serait pas uniquement pour la taquiner, mais sûrement pour lui faire prendre conscience de son acte. Elle n’ose pas vraiment relever ses yeux sur son cousin, préférant porter une quelconque attention sur ce qui se passe autour d’eux, alors qu’elle meurt d’envie de le faire. Elle meurt d’envie de retrouver leur complicité. Elle meurt d’envie qu’il passe l’éponge, encore cette fois. « C’est pas ce que je demande. » Elle est perdue Adèle, il demande quoi au juste ? Si il ne voulait pas qu’elle lui fasse de la place dans sa valise ? Mais qu’il ne voulait pas non plus rester ici, sans nouvelle ? Elle n’sait plus quoi penser, mais elle ne veut surtout penser à rien. Elle allait sans doute vouloir trouver un truc à redire, mais son silence persistant permit à Will d’en rajouter une nouvelle, de couche. Et le cœur d’Adèle qui se resserra. « À quoi bon s’attacher aux gens ? » Elle aurait voulu protester Adèle, et si elle se sentait pas aussi coupable de voir Will dans cet état, elle n’aurait pas manqué de se lever de cette chaise pour se retrouver assise sur les genoux du youtubeur pour lui redonner foi en l’homme. Foi en l’être humain, comme elle sait si bien le faire du haut de son mètre soixante. Mais le fait est, que cette fois-ci, elle fait partie de la cause de son mal être, elle s’abstient, préférant plonger son regard dans le liquide, « chaque personne à qui j’ai donné toute ma confiance, chaque personne importante pour moi a fini par me trahir et me faire du mal. C’est pas si étonnant que j’ai décidé de ne plus m’attacher à personne. » Sous la table, elle serre ses poings, tout en se laissant tomber contre le dossier de la chaise. Son regard devient moins limpide, alors qu’elle fronce les sourcils devant cet aveu qu’elle refuse. « Dit pas ça, Will ! » Elle se refuse à cette constatation. Elle se refuse à cet échec. « Tu mérites pas ça, et tu le sais ! » Bien sûr qu’il le sait, au fond de lui. Bien sûr que si ce doute persiste dans l’esprit du youtubeur, Adèle voudrait qu’il l’envoie valser bien loin. « Okay, j’ai mes torts, j’aurai dû te le dire, mais maintenant je suis là, hein. » Qu’elle se confie en relevant ses yeux sur lui, en se relevant à peine, de façon à ce que sa main qui heurte le dessus de la table, vient s’immiscer dans celle qu’elle considère presque comme un grand frère, et qu’elle écoute (parfois). « Je veux te montrer que tu peux avoir confiance en moi. » Est-ce qu’une petite erreur pourrait balayer leurs nombreuses années de bonheur ? Leur complicité à toute épreuve ? Adèle n’y croit pas une seconde, mais elle a toujours ce brin énergique, souvent trop confiante. Un brin remplie de naïveté, faut croire. « On s’est séparés… » Qu’elle lâche, soudain, en lâchant la main de son cousin. Il saura Will de qui elle parle. Il saura qu’elle parle de l’Italien. Il saura Will, que sa cousine qui se jette toujours tête baissée dans des relations qui n’ont ni queue ni tête, qu’elle a eu bien du mal à s’en remettre. Au point d’avoir eu besoin de faire un reset sur tout ce qu’elle a vécue ici. Mais au moins, pour la première fois depuis cette séparation, elle l’avoue – qu’à demi-mot, qu’elle a été blessée, plus qu’elle ne le voudrait. Et que si aujourd’hui, elle aimerait repartir au combat, cette relation lui aura coûté bien davantage que les autres.

 «  i need a light to take me home »    will cadburry & adèle shephard.

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Assise sur cette chaise, elle ne se sent pas à sa place. Elle a voulu forcer le destin, elle ne supporte pas cette tension, plus encore quand ça touche son cousin et leur relation. Mais même si elle a des torts, elle n’est pas prête à encaisser, à faire croire que tout va bien, et à avancer comme elle devrait le faire. Son retour n’a été qu’une succession de malheur, et elle a l’impression de s’engouffrer toujours plus bas, et de ne jamais toucher le fond pour rebondir. Elle aurait voulu faire croire que désormais, tout ça est loin derrière elle, mais elle se heurte à une glace en affrontant aussi directement le Cadburry. Et il semble ne pas vouloir mettre du sien – chose dont laquelle, elle n’a jamais été habitué, et elle se rend compte plus que jamais, de la position de son jeune frère face aux deux aînés. Avec la mort d’Ash, elle devient la plus jeune, celle qu’on n’écoute pas, et à qui on pourrait tout reprocher. Elle le regarde à peine, préférant alors que son regard se détourne sur cette tasse devant elle, n’importe quoi d’autre à plus d’importance que la présence de Will à ses yeux, et c’est du moins ce qu’elle tente de faire paraître. Elle sait, qu’elle a perdu sa confiance. Elle sait, que désormais leur lien a été rompu et que quelque chose s’est cassé. Mais n’est-elle pas connue pour réparer même ce qui est irréparable ? Est-elle réellement prête à abandonner, aussi facilement ? Non, évidemment que non, elle ne s’appellerait plus Adèle Shephard si elle est le cas. Elle compte bien se relever les manches et repartir au combat. Elle compte bien lui faire comprendre qu’elle est là, pour lui, désormais. Quoi qu’il en pense, quoi qu’il en dise. « T’as raison je mérite pas ça. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de ne plus m’attacher à personne. Au moins plus de risque d’être déçu. » Elle relève son regard sur lui, un soupire à peine audible sort de ses lèvres. Elle scrute chacune de ses formes, chaque geste, chaque mimique. « Tu pourras rien empêcher, Will… » Qu’elle s’efforce de lui faire comprendre, avant de rétorquer, avec calme, « tu pourras bien me repousser, je serai toujours là… » Toujours présente dans son cœur, et dans sa tête. Pour l’enrager, le soutenir, l’embêter, le faire rire. Soupirer qu’il reste autant devant sa console, soupirer qu’il ne vienne pas faire les magasins avec elle, soupirer qu’il ne sorte pas davantage à l’extérieur de son appartement. « Les mauvaises herbes pour s’en débarrasser, c’est la merde à c’qui paraît… » Elle se croit même drôle, Addie. Mais c’est la vérité, ils ont grandis ensembles, il l’a toujours soutenu, alors c’est pas demain que ça va s’arrêter. « Ouais hm…pour combien de temps ? » Sa main qui est venue embêter celle de son cousin, mais qu’elle retire aussi rapidement devant la question de Will. Elle demeure toutefois silencieuse, parce qu’elle ne sait pas combien de temps, elle pourra supporter cette tension entre eux. Et quand les confidences se détournent sur l’Italien, Addie se mord la lèvre intérieure, elle aurait mieux fait de tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler. « C’est pour ça que t’es partie ? Parce que vous avez rompu ? » Elle soupire, Adèle, ne sachant pas vraiment si elle doit juste approuver et se taire, ou si elle doit se confier davantage. Parce que si la rupture a probablement été la goutte de trop, il y a eu tout le reste avec, à prendre en compte. Mais se confier, ce n’est pas la chose la plus simple, et elle ne le fait pas devant n’importe qui. Seulement, quand elle tient réellement à la personne, et quand bien même sa relation compliquée actuellement avec son cousin, elle ne doute pas une seconde qu’il fait partie de ses rares personnes, quand bien même ce qu’il en pensera. Mais il allait vouloir en savoir davantage, et est-elle prête à répondre à toutes les questions ? Non… « On va dire, que ça a grandement contribué, peut-être… » Sûrement, même mais sa fierté l’empêchera d’être aussi formelle, sur la chose. « Je me relevais à peine de mon cancer, et je retrouvai à peine l’envie et le besoin de tout découvrir. » La mort de ses parents, le cancer, ses frères et leurs disputes incessantes, Soren qui lui mettait la pression, alors le mariage entre Kath et Nino, a sûrement été de trop. Davantage quand Nino n’a jamais rien voulu dire sur son passé, ou qu’il restait bien trop évasif, quand elle, elle pouvait bien lui parler des heures. « Je suis désolé pour toi. » Il la sort de ses pensées, elle finit par sourire timidement en haussant les épaules. « Tu vois, c’est pour ça qu’il ne faut pas s’attacher. » Elle le regarde, fronce les sourcils, elle pourrait même taper du poing sur la table pour le contredire, « non Will ! Tu te trompes. » Et lourdement même, « je regrette rien, » pas même de s’être enticher de Nino. Il l’a aidé quand elle avait le plus besoin d’aide. Si elle refusait de se laisser aller avec ses proches, avec Nino qui fût à l’époque un étranger, c’était bien plus simple. Et demeurait ce besoin de le revoir, si bien qu’elle a commencé à prendre conscience qu’elle devait se soigner, qu’elle devait se confier. « Je ne voulais pas te faire souffrir. » Elle plonge son regard dans son chocolat avant de boire quelques gorgés.