| (flowe #7) you can coax the cold right out of me |
| | (#)Mer 7 Sep 2022 - 16:45 | |
| A peine Carl a-t-il donné son accord pour le défilé que Murphy l'emmène loin du podium, large sourire aux lèvres. Elle n'a aucun regard pour Ambrose, cet idiot est complètement oublié à l'instant où la blonde s'éloigne. Le jeune politicien ne lui en voudra pas. Il a de toute façon beaucoup à faire et certainement beaucoup de mains à serrer. Cette fois-ci, Murphy ne traîne pas Carl par la main. Mine satisfaite accrochée sur son visage maquillé, Murphy soutient le pas de son ami. Elle est accrochée à son bras et qu'importe si au final, elle l'empêche de marcher correctement. Ils iront plus lentement, mais elle ne se détachera pas de lui.
De gestes émerveillés en regards admiratifs, Murphy décrit les décors dans lesquels Carl et elle passent. Tout a été imaginé par James et il faut dire que Murphy est tout à fait amoureuse de son esprit créatif. Elle n'a jamais tant aimé les fleurs que depuis qu'elles grimpent partout. Qui a dit que le jardinage était forcément ennuyeux ? Des jolies fleurs, il en fleurit partout. Bientôt, au bras de Murphy, il y aura un autre joli bouquet, sublimé par une tenue qui ne fera que souligner son charme naturel. Carl a besoin de lumière. C'est tout. « Ma robe est faite toute pour moi. James est vraiment quelqu'un de génial. » Elle n'en parle pas comme elle parlerait de Seth. Elle n'en parle pas comme elle parle habituellement des hommes et pour une fois, Murphy n'essaie d'attirer le regard de qui que ce soit. Du moins, pas de cette façon là. « Mais tu vas voir, il y a de superbes tenues réservées juste pour ravir les gens qui veulent s'amuser. » Et enfiler une peau qui n'est pas la leur, juste pour quelques minutes.
Devant les loges, il y a tout un tas de gens que l'excitation du moment rend beaux. Dans un bruissement de tulles, Murphy cesse de sillonner les locaux envahis de fleurs et se plante devant Carl. « On va faire un pacte. » D'un air très solennel, la blonde lève un index vers le ciel. « Si t'es stressé, tu le dis. Si t'aimes pas les couleurs ou quoi, tu le dis. » L'attention de la jeune femme dérive un instant vers un petit groupe de modèles amateures qui jettent de drôles de regards en direction de Carl. La partie risque d'être corsée si le monde s'en mêle. « Les calcule pas. Sauf si elles te demandent des autographes. » qu'elle marmonne, certaine que Carl aura de toute façon remarqué les regards braqués sur ses épaules. Pourvu qu'on les laisse bientôt entrer dans un endroit où ils seront plus tranquilles.
@carl flanagan |
| | | | (#)Sam 10 Sep 2022 - 15:14 | |
| ☾ you can coax the cold right out of me Sing me like a choir I can be the subject of your dreams, your sickening desire. Don't you wanna see a man up close, a phoenix in the fire. Drape me in your warmth, the rapture in the dark puts me at ease, the blind eye of the storm. Let's go for a walk down Easy Street, where you can be reborn. gif by (c) harley Le petit duo s'éloigne finalement des jardins en laissant l'ami de Murphy derrière eux, auquel Carl adresse tout de même un dernier sourire avant de suivre la blonde vers ce qui semble être des loges. C'est là, précisément là que son projet de défilé devrait se concrétiser, là que Carl est censé trouver puis revêtir ses habits de lumière afin d'être un peu plus tard à la hauteur de l'éclat de Murphy. Le garçon avait déjà la pression quand il partait avec l'idée de défiler seul mais ils seront finalement deux à fouler ce podium, une aubaine autant qu'une charge supplémentaire pour Carl qui hésite officiellement entre se sentir soulagé de pouvoir compter sur le soutien de Murphy et angoissé à l’idée de lui faire honte quand ils s'élanceront ensemble face au public. Il ne devrait peut-être pas le prendre autant à cœur mais ce défilé représente tellement pour celui qui évolue depuis toujours avec une confiance en lui proche de zéro. Ce qu'il serait fier, Carl, s'il parvenait aujourd'hui à passer outre le regard des autres pour capturer son petit moment de gloire et s'il pouvait en plus profiter de cette lumière au bras de Murphy. Tout n'est plus qu'une question de courage à ce stade, et Carl devra en réunir une sacrée dose pour se glisser dans la peau du mannequin qu'il ne pourra être qu'un seul et unique jour dans sa vie. L'occasion ne se représentera pas de sitôt et il le sait, autant qu'il peut être persuadé que Murphy lui volera la vedette comme elle le mérite. Carl ne brillera sans doute pas beaucoup à ses côtés mais il existera sans se cacher de rien ni personne, et c'est déjà tellement plus que ce qu'il s'autorise à faire en temps normal.
De ce que Murphy lui présente il retient avant tout le doux son de sa voix, apaisant sur le moment les craintes grignotant le ventre du garçon. « Ma robe est faite toute pour moi. James est vraiment quelqu'un de génial. » C'est un bon ami à elle alors Murphy pourrait se permettre de ne pas être objective, mais il ne fait aucun doute que James est l'homme talentueux qu'elle décrit dont même un non-initié comme Carl se doit de reconnaître les brillantes idées. Il reste pour sa part ébloui par l'aménagement des jardins, cadre féérique et relaxant auquel il s'efforcera de penser quand la pression se fera trop forte. « Mais tu vas voir, il y a de superbes tenues réservées juste pour ravir les gens qui veulent s'amuser. » Et pour les gens ne se considérant pas assez gâtés par la nature pour mériter de porter d'aussi jolies pièces, qu'y a-t-il de prévu ? Carl n'a qu'à observer la tenue de Murphy pour savoir que le reste lui en mettra plein les yeux et c'est un peu sa crainte, ça, de se rendre compte que les vêtements proposés sont bien trop beaux pour lui. « Tu crois qu'on va trouver quelque chose qui rendra bien sur moi ? » il questionne sincèrement, sans cacher une seule seconde ses doutes quant au fait de dénicher une tenue à l'intérieur de laquelle il ne fera pas tâche. Le problème avec Carl c'est qu'il paraît affreusement fade à côté des splendeurs de ce monde, lui à qui on a appris à s'écraser très jeune et à se faire le plus petit possible. « Parce que ça fait longtemps que j'ai pas porté de beaux habits. » Deux ans qu'il pourrait préciser, la dernière fois devait être en finale d'HOS et il ne s'est jamais senti plus illégitime que ce soir-là dans ces habits tellement trop précieux pour lui. Avec lui au moins les créations Weatherton ont toutes les chances de ressortir car ce n'est sûrement pas Carl qui risque d'être plus voyant que ce qu'il porte, à l'inverse de Murphy qui parvient totalement à exister malgré l'impressionnante robe qu'elle arbore. Comme dans la vie de tous les jours finalement, l'un rasant continuellement les murs pendant que l'autre cherche la lumière sous laquelle elle pourra briller.
Les loges sont loin d'être désertes et ce constat provoque un tremblement chez le garçon, que la présence de tout ce petit monde a aussitôt tendance à incommoder. Il n'est après tout pas le seul à s'être engagé à défiler et c'est rassurant dans un sens, pour James bien plus que pour lui. Le jeune couturier verra passer bon nombre de mannequins amateurs aujourd'hui mais Carl sera sans doute le plus terrifié d'entre eux, ce que Murphy doit bien sentir pour se placer de cette façon devant lui. « On va faire un pacte. » Elle paraît sérieuse en le disant alors il attend de connaître cet accord qu'ils vont passer, sans même envisager de ne pas l'accepter. « Si t'es stressé, tu le dis. Si t'aimes pas les couleurs ou quoi, tu le dis. » Carl acquiesce lentement de la tête tout en se fendant d’un léger sourire, l’intention de Murphy étant visiblement de s'assurer qu'il ne perdra pas la parole ainsi que toute sa contenance face à l'ampleur de l'évènement. « D'accord je te dirai. » il approuve d'une petite voix sans préciser que le stress grimpe d'ores et déjà en lui car il est encore un peu tôt, non, pour réellement paniquer ? Peut-être qu'à force d'y être préparé ce défilé lui fera un peu moins peur, c'est en tout cas ce qu'il faut lui souhaiter même si l'attention que le garçon récolte déjà autour d'eux n'aide pas franchement à le tranquilliser. Il pourrait prétendre ne pas remarquer ces filles qui le fixent à quelques pas de là mais leur regard pèse bien trop lourd pour que Carl parvienne à s'en défaire. « Les calcule pas. Sauf si elles te demandent des autographes. » Elles n'en feront rien, il peut déjà le prédire car ce n'est pas ce qui intéresse habituellement les gens comme elles. Carl n'a même jamais signé le moindre autographe de sa vie et ça veut bien tout dire, sa petite célébrité n'ayant jamais entrainé de bonnes retombées à part peut-être l'argent que sa place de finaliste lui a rapporté. Une bien maigre consolation à côté du reste. « Je.. je crois qu’elles m’ont pris en photo. » il déplore dans un soupir alors que l'une des filles semble discrètement ranger son téléphone. La scène n'est pas sans lui remémorer celle d’une fameuse soirée avec Murphy, durant laquelle le garçon s’était déjà retrouvé prisonnier des regards de curieux et des objectifs de ces derniers. « Si je rate mon défilé je vais encore être la risée des réseaux, su-per. » Tout ce dont Carl a besoin en ce moment, ça va de soi. Il imagine d'ici les tweets moquant sa patte folle et son allure de clown, oh, bien sûr que ses haters se feront un plaisir de lui rappeler qu'il n'avait rien à faire sur ce podium. Carl pourrait en faire une force et une raison de plus de défiler, pourtant. « J’ai intérêt à pas me rater sur la tenue, tu.. tu pourras m’aider à m’habiller ? » Réalisant que sa demande pourrait porter à confusion le bonhomme se reprend vite, espérant que Murphy ne le prendra pas pour un tordu. « Pour pas abîmer le travail de ton ami je veux dire, si jamais je m'en sors pas. Il me tuera, non, si j’endommage l’une de ses créations ? » Il a du mal à croire que Murphy soit facilement rentrée dans sa robe vu l'envergure de celle-ci alors il s'imagine que ses essayages seront eux aussi laborieux, à tort ou à raison. Carl finit par lui emboiter le pas à travers les loges et le moins que l'on puisse dire c'est que le choix côté tenues ne manque pas, tout autour d'eux. Ses yeux naviguent avec admiration d'un tissu à un autre pendant que ses doigts effleurent tout ce qu'ils trouvent, puis il se tourne à nouveau vers Murphy pour poser sur elle un regard pétillant. « Tu vas sûrement me trouver bête mais.. c’est du bleu ou du vert que tu portes ? » Il ne sait pas vraiment Carl, il est un peu confus sur la nuance de sa robe mais ce qu'il sait par contre c'est qu'il adore cette couleur. Alors, de quel côté doivent-ils se mettre à chercher ?
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| | | | (#)Sam 10 Sep 2022 - 17:05 | |
| Les loges sont comme une fourmilière. Partout, on lance des "pardon, pardon!" à la volée. Des artistes de tous genres et de tous horizons filent d'une pièce à l'autre. Certains ont avec eux des pinceaux à maquillage sales. D'autres portent des vêtements et son suivis d'une myriade de petites fées amateures, ravies par l'idée d'essayer une pièce ou une autre. Au milieu du tumulte, Carl et Murphy s'escriment à rester debout. La blonde est déjà convaincue par les capacités de Carl mais son camarade a plus de mal à se laisser porter. A ce léger obstacle, il faut dire que Murphy était préparée. Elle fait déjà la sourde oreille à tous les commentaires auto-dénigrants dont le brun pourrait se parer. Aujourd'hui, à défaut de se couvrir de méchancetés, Murphy entend l'enrouler dans de la soie et des paillettes. Sous la couche de défauts qu'il a à trouver, Murphy à au moins dix compliments dans sa manche, qui n'attendent que leur tour pour être lâchés en pluie sur le jeune homme. « Tu crois qu'on va trouver quelque chose qui rendra bien sur moi ? » Et le voilà qui commence, attaquant doucement. « Parce que ça fait longtemps que j'ai pas porté de beaux habits. » Murphy esquisse un sourire alors qu'elle contemple son ami de pied en cap. « Non, je pense qu'on ne trouvera pas "quelque chose". Je pense qu'on aura tellement de choix qu'on va en avoir mal à la tête. » Carl a un visage anguleux. Il semble taillé dans la pierre. Ses traits ne bénissent pas souvent le monde d'un sourire mais Murphy est certaine que cette particularité ravira le public. On habitue de toute façon les spectateurs du monde de la mode à des visages fermés. Si Carl veut jouer la lune, Murphy sera le soleil. L'un ne peut exister sans l'autre, le monde est ainsi fait. « Porter de beaux habits, c'est comme le vélo. C'est pas quelque chose qu'on oublie. » De cette formule là, la jeune femme n'est pas certaine. Qu'importe.
Au moins, la blonde parvient à faire jurer au brun qu'il dira dès que les choses ne lui conviennent pas. C'est un pari de gagné, un pas de géant fait juste sous ses yeux. Alors qu'en loges, tout le monde s'active, une petite nuée peu discrète s'amasse dans les coins d'ombre. « D'accord je te dirai. » Ils ne sont pas nécessairement malveillants, mais Murphy les repère contre les murs. C'est simplement que ces gens là n'ont pas la mesure de ce qu'ils peuvent déclencher chez ceux qu'ils voient de loin, à la télé. Elle a été l'un des leurs, Murphy. Elle a fait pareil avec tout un tas de type et le fera encore, damnant son âme pour une photo volée d'une starlette mondaine ou d'un milliardaire en costume. Aujourd'hui, si Murphy n'a pas encore la mesure de ces gestes qu'elle est capable de reproduire, elle refuse qu'on les applique à son ami. Peut-être se rendra-t-elle compte de tout cela une fois le temps passé. Une fois que tout cela sera derrière eux. Peut-être. « Je.. je crois qu’elles m’ont pris en photo. » « Ah oui ? » qu'elle marmonne, repérant déjà l'appareil qui se range dans la poche d'une indiscrète. Si Carl détourne les yeux, Murphy soutient et le bras de son ami et les regards des pintades qui attendent devant la salle de maquillage.
Elle prévoit déjà de se rendre auprès d'elles pour leur arracher les cheveux - et surtout les téléphones qu'elles cachent d'une façon bien pitoyable. Voler à Carl une image de lui, c'est un peu plus briser sa dignité. Alors Murphy refuse de voir le travail qu'elle fait pour rebooster l'ego de Carl saccagé par quatre blondes peroxydées en manque de lumière. A la différence de ces quatre idiotes, Murphy a toujours été du genre à aller au culot demander des photos, quitte à se ridiculiser. Sans s'en rendre compte, elle a raffermi sa prise sur le bras de Carl. « Si je rate mon défilé je vais encore être la risée des réseaux, su-per. » Concentrée sur les trouble-fêtes, Murphy oublie de dire à Carl qu'il ne ratera pas son défilé. Les pintades ne gâcheront pas ce moment qui n'appartient qu'à lui, qu'à eux. « J’ai intérêt à pas me rater sur la tenue, tu.. tu pourras m’aider à m’habiller ? » Les yeux de Murphy retrouvent ceux du brun alors qu'elle opine doucement du chef. « Pour pas abîmer le travail de ton ami je veux dire, si jamais je m'en sors pas. Il me tuera, non, si j’endommage l’une de ses créations ? » « Il te tuera avec les yeux. Il ne risque pas de s'abimer les mains dans une bagarre. » Mais tuer avec les yeux, c'est déjà bien assez pour James Weatherton. Si l'idée fait peur à Carl, au moins le jeune homme peut-il se rassurer en sachant Murphy à ses côtés pour affronter le terrible regard du créateur. « Mais tu ruineras rien. Tu peux rien ruiner. » Le moment est déjà créé. Le souvenir, déjà en route. Le moment est déjà génial, quoi qu'en dise Carl. S'il ne défile pas, ce n'est pas très grave. Murphy aura au moins eu le plaisir de le savoir tout coquet à ses côtés.
« Tu vas sûrement me trouver bête mais.. c’est du bleu ou du vert que tu portes ? » La jeune femme porte un regard à sa robe fleurie, dont elle attrape un pan pour l'agiter doucement dans l'air ambiant. « Hm, je crois que c'est du vert et- » Un gloussement parvient aux oreilles de Murphy, qui braque immédiatement son regard sur l'attroupement d'idiotes. « Bouge pas, je reviens. » D'un pas décidé, laissant Carl dans la file qui mène aux essayages, Murphy s'avance vers le quatuor. « Donne ton téléphone. » La plus grande des blondes se confond déjà en excuses, bafouillées sous la pression du stress mais sans aucune sincérité. C'est à Murphy qu'elle s'excuse, lorsque c'est devant Carl qu'elle devrait fondre de honte. Alors, plutôt que de lui arracher ses cheveux, plutôt que de jeter à son visage parfaitement poudré un café brûlant, plutôt que de renverser le verre de son amie sur sa stupide robe rose, Murphy se saisit du téléphone de la pimbêche et l'envoie au sol. « Allez-y, appelez la sécurité. Dites leur que Murphy Rowe refuse qu'on prenne des photos d'elle sans qu'elle soit consultée. » Plutôt passer pour une pimbêche dont personne ne connaît de toute façon le nom que de mêler Carl au scandale. Le petit drame ne fait pas beaucoup de bruit, tout le monde est bien trop occupé. Et bientôt, les trois idiotes attrapent leur amie par le bras et filent vers la sortie. Le temps qu'elles trouvent quelqu'un de la sécurité, Murphy s'en sera allée.
Elle rejoint Carl, l'air de rien, le cœur battant néanmoins la chamade. « Elle aurait pas supprimé les photos. » Et bientôt, le nom de Murphy apparaîtra dans des tweet incendiaires. Après tout, la mauvaise publicité, ça n'existe pas. Tout sourire, la blonde conduit Carl dans les loges qui proposent des essayages. « Allons te trouver une tenue. » Un ensemble digne de lui. |
| | | | (#)Mer 14 Sep 2022 - 15:03 | |
| ☾ you can coax the cold right out of me Sing me like a choir I can be the subject of your dreams, your sickening desire. Don't you wanna see a man up close, a phoenix in the fire. Drape me in your warmth, the rapture in the dark puts me at ease, the blind eye of the storm. Let's go for a walk down Easy Street, where you can be reborn. gif by (c) harley Chassez le naturel, il revient au galop. Il est tristement prévisible Carl quand il doute de trouver une tenue au rendu acceptable sur lui et il régresse peut-être un peu, aussi, dans sa progression du jour alors qu'il acceptait un peu plus tôt d'entreprendre ce défilé. Il n'a pas changé d'avis mais il reste un garçon bourré de complexes qui ne seront pas simples à dissimuler derrière de beaux tissus, ce que Murphy ne doit pas ignorer. La voilà prête à relever ce challenge à ses côtés, bien consciente des obstacles qui se présenteront sur leur route comme du manque de confiance de Carl susceptible de ressortir à tout instant. Personne n'a dit que ce passage par les loges devait être simple, avec le bonhomme les choses ne le restent de toute façon jamais longtemps mais il s'en voudrait de lui faire perdre son temps si à l'arrivée aucune tenue ne devait finalement lui aller. Il est dur avec lui-même Carl, sa silhouette lui permettrait de porter beaucoup de choses s'il consentait à prendre un peu plus de risques mais ce corps reste à ses yeux une abomination à cacher, une carcasse qui pourrait bien se perdre dans l'une de ces tenues étincelantes bien trop belles pour lui. Un peu comme Murphy dont il n'est pas certain de savoir ce qui la maintient auprès de lui, encore aujourd’hui. Carl n'a jamais été doué pour garder qui que ce soit dans sa vie et les personnes qui lui sont chères sont bien connues pour s'évaporer les unes après les autres. La blonde lui a pourtant fait une promesse : celle de s'assurer qu'il ne finira pas seul tout comme elle s'assure, déjà, qu'il ne sera pas livré à lui-même sur ce grand podium. « Non, je pense qu'on ne trouvera pas "quelque chose". Je pense qu'on aura tellement de choix qu'on va en avoir mal à la tête. » Oh, Carl a déjà mal à la tête de toute façon. Le stress et les émotions fortes sont un parfait déclencheur pour ses crises même si l'actuelle ne devrait pas le terrasser de douleur, et qu'aucune excuse ne sera dans tous les cas recevable pour l'exempter de défilé. « Porter de beaux habits, c'est comme le vélo. C'est pas quelque chose qu'on oublie. » Lui ne s'en rappelle justement plus très bien mais il faut dire que le garçon n'a jamais pris le moindre plaisir à être tiré à quatre épingles lors des primes d'HOS. C'était bon pour ceux qui désiraient se montrer mais lui n'avait pas besoin, ni envie de tout ça. On l'a plus habitué à se déguiser qu'autre chose pendant ces mois d’aventure, Carl imagine donc mal se sentir à son aise dans des habits de créateurs mais l'expérience du jour le fera peut-être changer d'avis. Il est entre les mains d'une connaisseuse en qui il a pleinement confiance, après tout.
L'univers choisit pourtant de mettre une difficulté supplémentaire en travers de sa route, comme en témoigne le petit groupe agglutiné non loin d'eux dont l'attention lui est automatiquement acquise. Il ne connait que trop bien ce genre de situation Carl, ce qu'il ne sait simplement pas c'est comment les choses vont évoluer car ces curieux de la vraie vie n'interagissent jamais avec lui de la même façon. Certains se contentent de le dévisager à distance pendant un long moment, d'autres n'hésitent pas à aller à sa rencontre et à se montrer sacrément intrusifs tandis que les derniers, catégorie que Carl redoute à chaque fois plus que tout, peuvent aller jusqu'aux insultes et aux intimidations physiques. Ces filles un peu plus loin ont tout l'air d'appartenir à la première catégorie mais il n'en est pas soulagé pour autant car cette attention qu'il récolte est encore de trop, et lui rappelle qu'il n'est jamais à l'abri d'être rattrapé par son vilain passé partout où il va. Ce n'est pas seulement fatigant, c'est aussi désespérant et à force Carl n'est même plus surpris des regards en biais et des photos volées que ses yeux peuvent intercepter. L'une de ces filles voulait vraisemblablement son petit cliché du monstre, elle n'est de toute façon pas la première. « Ah oui ? » Il connait cette intonation chez Murphy, celle qui indique qu'elle range l'information dans un coin pour y revenir un peu plus tard. Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde et ça ne l'arrange pas forcément, Carl ne tenant pas à créer des problèmes à qui que ce soit dans son éternel besoin de ne pas faire de vagues. « C'est.. c'est pas grave. » il bafouille dans un haussement d'épaules car ce n'est qu'une photo de plus prise sans son consentement qui sera vouée à circuler quelques temps sur les réseaux. Il n'a aucun contrôle là-dessus et n'a visiblement pas non plus le droit de vivre sans que ses frasques ne lui reviennent tôt ou tard en pleine figure. Qui peut dire quelle légende elles ajouteront à cette photo et l'interprétation qu’elles se plairont à tirer de ses béquilles ? La version officielle n'est déjà pas glorieuse, il ne manquerait plus qu'on lui invente une vie plus pathétique encore. « Il te tuera avec les yeux. Il ne risque pas de s'abimer les mains dans une bagarre. » Contrairement à Seth, ce qu'il se contente de garder à l'état de pensée. « Tant mieux parce que je sais pas me battre, hein, je crois que ça s’est vu. » Cette remarque malheureuse lui échappe malgré tout alors que d’amers souvenirs défilent déjà devant ses yeux. « Et puis je serais désavantagé avec les béquilles, ce serait pas très équitable. » Comme si le fait d’être lui n’était pas déjà un désavantage en soi. James Weatherton est sûrement plus du genre à déléguer le sale boulot aux autres mais ce n'est pas parce qu'il ne risque physiquement rien que Carl ne redoublera pas de vigilance avec ses créations. Avec lui, on le sait, un accident est vite arrivé. « Mais tu ruineras rien. Tu peux rien ruiner. » Si seulement Murphy ne minimisait pas la catastrophe ambulante qu'il peut trop souvent être. Sa remarque lui arrache un petit soupir tandis que sa volonté de le protéger le touche autant qu'elle l'attriste. « Tu sais bien que si. » Il ne lui fera pas de dessin Carl mais il évolue depuis longtemps avec l'idée qu'il brise facilement tout ce (et ceux) qu'il touche. Un moment important dans la carrière d'un ami, une nuit apaisée dans les bras de Murphy, l'estime de son père... pour ne pas citer bien avant ça sa mère et son frère, brisés par ses soins chacun à leur façon. Il fallait un coupable pour tout ça et il était le mieux placé pour endosser ce rôle, qui semble aujourd'hui lui coller cruellement à la peau.
Bien sûr qu'il se sent bête d'hésiter sur la couleur de sa robe, ça ne devrait pas le laisser dans une telle confusion mais Carl risque de se torturer longuement l'esprit s'il n'élucide pas très vite ce mystère. Alors, vert ou bleu ? « Hm, je crois que c'est du vert et- » C'est aussi ce qu'il s'était dit au départ et c'est bien pour cette raison que cette robe lui a tapé dans l'œil au premier regard posé dessus, le vert n'étant pas la couleur préférée du bonhomme pour rien. Problème : Murphy est bien vite distraite par les rires émanant du petit groupe de curieuses et la suite se devine sans mal quand on connait la blonde, dont les pas s'alignent d'ores et déjà dans leur direction. « Bouge pas, je reviens. » Carl la regarde s'éloigner et en attrape aussitôt mal au bide, en admettant que la pression du défilé n'était pas déjà en train de dévorer ce dernier. « Donne ton téléphone. » C'est le moment où Murphy apparaît à ses yeux comme une super-héroïne, elle qui lui a déjà sauvé la mise l'autre jour lorsque son petit copain menaçait sérieusement de le réduire en charpie. Il ne distingue pas toutes les paroles échangées mais il lui semble bien que l'une de ces filles tente de s'excuser, celle qui n'avait pas hésité à le prendre en photo à son insu et à rire ensuite de lui. Carl trouve ça facile de se dire désolé une fois que le mal est fait et Murphy est visiblement du même avis, à en juger l'absence de pitié dont elle fait preuve en pulvérisant le téléphone au sol. Le choc fait sursauter le garçon mais il ne se sent pas coupable pour cette fille, celle-ci s'est bien payé sa tête et était sûrement prête à l’afficher sur les réseaux alors pourquoi devrait-il se sentir mal ? Carl se répète qu'il n'a rien provoqué et peut-être bien que la scène le fait aussi sourire, même s'il n'en est pas fier. « Allez-y, appelez la sécurité. Dites leur que Murphy Rowe refuse qu'on prenne des photos d'elle sans qu'elle soit consultée. » Ces filles n'en feront probablement rien et quand bien même ce serait le cas, Carl n'a pas tellement peur que la sécurité s'en mêle. Ce n'est pas son problème sur le moment et c'est impressionné par ce qu'il vient de voir et d'entendre qu'il accueille le retour de Murphy à ses côtés. « Elle aurait pas supprimé les photos. » Ils ne le sauront jamais mais elle s'en est personnellement assurée, et c'est un peu tout ce que Carl retient. « Merci tu.. t'es vraiment la meilleure. » Il ne lui en faut alors pas plus pour déposer un baiser sur sa joue en guise de remerciement, Murphy n'en étant pas à son premier sauvetage avec le garçon. Elle lui évite cette fois de ruminer inutilement pendant ses essayages et d'être aussi épinglé sur la toile même si c’est elle, du coup, qui risque de prendre sa place. « J’espère que t’auras pas de problèmes à cause de moi, t’aurais peut-être pas dû leur donner ton vrai nom. » Il est un peu moins serein en y pensant mais il reste quand même fier d'avoir été sauvé par l'incroyable Murphy Rowe, cette fille qui n'hésite pas à détruire des téléphones pour préserver la tranquillité de petits gars dans son genre. Rien ne l'obligeait à le faire et maintenant Carl cherche un moyen de lui renvoyer l'ascenseur. « Mais je les laisserai pas te faire du tort. Si je les vois raconter des horreurs sur toi je pirate tous leurs comptes. » il annonce d’une voix ferme, bien décidé à empêcher que Murphy ne soit salie au détour d'un tweet qui ne restera pas en ligne plus de deux minutes, il s'en fait la promesse. « Je te jure que je le ferai. » Et il en est parfaitement capable Carl, les réseaux sociaux n'ont plus aucun secret pour lui depuis qu'il y passe les trois quarts de son temps et mettre un compte hors d'état de nuire sera aussi un jeu d'enfant. Il ne peut pas le faire quand ça le concerne car c'est bien moins simple de cibler des centaines de haters à la fois mais ici, deux ou trois détractrices ne pourront pas lui résister. Il ne laissera pas Murphy devenir un phénomène de foire comme lui même durant quelques heures, hors de question que les réseaux s’enflamment contre la meilleure moitié de leur duo.
« Allons te trouver une tenue. » C'est encore le mieux qu'ils puissent faire après ça et ça tombe bien, le duo accède justement aux loges où les essayages vont enfin pouvoir commencer. Ils ne sont pas encore pressés par le temps mais ils finiront par l'être s'ils n'en viennent pas rapidement à l'essentiel, voilà pourquoi tous deux s'activent à rechercher la tenue qui se mariera à merveille avec celle de Murphy parmi le large choix proposé. Carl parcourt les portants à la recherche du fameux vert désormais identifié et c'est lorsque son regard se met à briller après quelques pas que le garçon comprend qu'il se trouve possiblement au bon endroit. « Oh ! Regarde un peu ça. Et ça. » Il se tourne vers Murphy face à laquelle il agite ses deux trouvailles du moment, une veste particulièrement fleurie et une chemise un peu plus sobre, mais restant malgré tout dans le thème. Les deux sont bien évidemment signées James Weatherton mais leur rendu ne pourra qu’être différent sur lui, la chemise s'annonçant inévitablement près du corps et récoltant peut-être un peu moins les faveurs du garçon à mesure qu'il s'attarde sur l'une, puis sur l'autre. « T'en penses quoi ? » il interroge Murphy dont l'avis importe plus qu'aucun autre à cet instant. « C’est plus ou moins la bonne couleur, non ? » Carl envisage d'essayer ces deux modèles aussi différents soient-ils mais seulement si elle estime que ça en vaut la peine, étant donné que lui n'y connait rien et n'a pas non plus l'œil pour déceler ce qui le met ou non en valeur – sa tendance naturelle pour se déprécier le rendant même plus susceptible de rejeter une tenue un peu trop audacieuse dès qu'elle a le malheur d'être portée par lui. Murphy sera objective elle au moins, si ça doit être épouvantable sur lui il espère bien qu'elle n'hésitera pas à le dire histoire qu'ils puissent rapidement poursuivre leurs recherches à travers ces loges.
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| | | | (#)Lun 26 Sep 2022 - 16:07 | |
| Les idiotes parlent fort et c'est probablement exprès qu'elles miment, sans discrétion aucune, un simulacre de chuchotement. C'est forcément pour attirer l'attention de la proie de leur conciliabule, et Murphy n'aime pas beaucoup leurs manières. Elle a un jour été des leurs, à la différence qu'elle a toujours été celle qui se détachait de l'attroupement pour aller chercher son dû. « Tant mieux parce que je sais pas me battre, hein, je crois que ça s’est vu. » La blonde a un sourire triste et préfère regarder ailleurs. Affronter les conséquences de tout cet événement est encore trop compliqué. Elle en parlera peut-être un jour de façon plus détaillée - et plus apaisée - avec Carl, mais ce jour n'est pas encore venu. « Et puis je serais désavantagé avec les béquilles, ce serait pas très équitable. » Là-dessus, la jeune femme se fend d'un rire léger qui fait fondre la glace qui prenait lentement sur leurs pieds. La blonde essaie de rassurer son ami au sujet du défilé. Non, il ne gâchera rien. Elle sait très bien que Carl a l'habitude de croire ça de lui-même, mais il n'a en fait gâché aucun moment entre eux. Il n'a jamais fait sentir à Murphy qu'elle valait moins que rien. Ils n'ont jamais eu de disputes animées. Tout est paisible, tranquille. Si Murphy n'a pas les mots pour le dire, elle n'en reste pas moins touchée par cette paix qui règne entre eux - enfin, sauf quand Seth s'invite tôt le matin. « Tu sais bien que si. » « Aujourd'hui, c'est impossible. » qu'elle statue, sûre d'elle.
Ce sont les autres qui ruinent le moment. Murphy se dépêche de couper court à cette montée d'angoisse. Elle prend les devants, s'armant de tout son agacement pour aller confronter les emmerdeuses. Un téléphone éclaté au sol plus tard, la blonde retrouve Carl, sourire aux lèvres et menton haut. « Merci tu.. t'es vraiment la meilleure. » Le baiser sur la joue de Murphy crépite et lui donne presque à rougir, mais la jeune femme se focalise sur le départ éclair de la petite troupe de malpolies. Comme c'est pratique, de faire comme si ce contact ne lui avait pas fait chaud au cœur. « J’espère que t’auras pas de problèmes à cause de moi, t’aurais peut-être pas dû leur donner ton vrai nom. » « Tu sais ce qu'on dit : y'a pas de mauvaise publicité. » Elle sent bien que la phrase est bancale, mais elle ne se rend pas compte dans la seconde combien elle pourrait blesser Carl. Il existe vraiment de la mauvaise publicité et son ami en a vraiment fait les frais. Il n'était pas entouré de bonnes personnes et la blonde est certaine qu'un bon agent aurait protégé le jeune homme de toute cette tempête de merde. « Mais je les laisserai pas te faire du tort. Si je les vois raconter des horreurs sur toi je pirate tous leurs comptes. » La jeune femme ne peut retenir un rire, non pas parce qu'elle trouve la situation stupide mais parce que c'est franchement absurde. Personne n'a jamais rien fait de tel pour elle. En fait, c'est plutôt elle qui a récupéré des images de Megan pour les envoyer à ses embaucheurs et aux financiers qui travaillent avec son mari. Se retrouver de l'autre côté de la vitrine semble irréel et franchement, elle ne réalise pas tout à fait que Carl pense sincèrement ce qu'il est en train de dire. Un chevalier, Murphy n'en a jamais eu. Elle ne l'a jamais attendu, en fait. « Je te jure que je le ferai. » « Tu m'apprendrais ? J'adorerais savoir faire. » Fouiller le web comme une petite chercheuse, créer des faux comptes, cacher ses données... Murphy sait faire, comme tout le monde.
Du champ de bataille, le duo se retrouve dans la tornade des essayages. Murphy marche derrière Carl, assez proche parce qu'elle ne veut pas le lâcher et assez loin pour ne pas l'étouffer. D'un œil ravi, elle l'observe se laisser séduire par deux tenues magnifiques. « Oh ! Regarde un peu ça. Et ça. » La blonde approuve et s'assoit sur une chaise dans laquelle elle peine à rentrer toute la tulle qui constitue sa robe. « T'en penses quoi ? » « Je préfère la veste, j'adore aussi la chemise. » Les couleurs se marient bien entre elles. Avec aplomb, la jeune femme se lève pour aller se placer à côté du brun. « C’est plus ou moins la bonne couleur, non ? » « C'est parfait ! Tu devrais essayer les deux. » La dernière fois qu'ils se sont retrouvés dans une situation pareille, les choses ne se sont pas bien terminées. C'est pourtant un sourire très bienveillant qu'elle oppose au reflet du jeune homme. « Tu veux que je reste ? Si t'as pas envie que je te vois essayer, tu peux le dire. » Bien sûr, quoi qu'il en soit, Carl peut se cacher derrière les rideaux. Mais c'est encore autre chose que de l'attendre à côté. Dans cette petite pièce, le jeune homme aura le choix de prendre son temps et de mettre de côté les mauvais souvenirs qu'ils ont ensemble. « Et si les deux te vont, tu peux prendre les deux. » Elle, elle est sûre que tout lui ira comme un gant. |
| | | | (#)Sam 1 Oct 2022 - 13:55 | |
| ☾ you can coax the cold right out of me Sing me like a choir I can be the subject of your dreams, your sickening desire. Don't you wanna see a man up close, a phoenix in the fire. Drape me in your warmth, the rapture in the dark puts me at ease, the blind eye of the storm. Let's go for a walk down Easy Street, where you can be reborn. gif by (c) harley Ce qu’il peut être empoté, Carl, quand il s’y met. Il y a un épisode à ne surtout pas ressasser, une matinée à ne surtout pas évoquer et c’est pourtant là qu’il met les pieds. Ces souvenirs sont aussi pénibles pour Murphy que pour lui car ils en gardent tous les deux la trace, visible comme invisible. Ces béquilles ne sont en fait pas grand-chose à côté des lésions internes qu’en garde le garçon et qui, contrairement à son genou, ne guériront jamais vraiment. Murphy n’a pas été tellement plus chanceuse et il n’a jamais cessé de s’inquiéter pour elle depuis ce jour où tout a basculé. De se demander comment elle pouvait aller, de s’interroger sur ce qu’il aurait pu dire ou faire pour que la colère de Seth ne se déverse jamais sur elle. Carl referait beaucoup de choses différemment s’il le pouvait afin que l’horreur ne s’abatte jamais sur eux dans cette chambre mais il n’effacerait pas pour autant cette nuit passée avec Murphy, pas plus qu’il n’irait voir quelqu’un d’autre pour le consoler après le rejet de son ami. C’est le grand méchant de l’histoire qu’il gommerait sans l’ombre d’une hésitation, pas la douceur de ces moments avec elle alors qu’aujourd’hui encore, tout paraît plus doux et plus léger parce que Murphy se trouve à ses côtés. Ce défilé n’aurait aucun sens si elle n’en faisait pas partie et il ne s’imagine déjà plus fouler le moindre podium autrement qu’avec elle, comme s’il ne lui manquait finalement que cette motivation pour se jeter à l’eau. Mais encore faut-il qu’il ne ruine pas ce grand moment par sa simple présence, ce pour quoi Carl se sait particulièrement doué et ce que beaucoup de gens, à commencer par son père, ne pourraient qu’attester. « Aujourd'hui, c'est impossible. » Aujourd’hui le chaos ne passera donc pas par lui, puisque Murphy le dit. Personne ici ne croit plus en lui qu’elle, à l’entendre le garçon a même déjà tout pour briller mais il n’osera pas lui dire que c’est à travers elle, son soleil, qu’il ne pourra en fait que rayonner. Elle est une fois de plus sa lumière au bout du tunnel et ces derniers temps, Carl n’a jamais eu autant besoin d’y voir clair dans toute cette obscurité.
Tout aurait pu être parfait si ces petites commères ne s’en étaient pas mêlées, gratifiant le garçon d’une attention dont il se serait bien passé et récoltant tout aussi vite les foudres de son accompagnatrice. Les choses s’enchaînent à une vitesse folle pour Carl qui demeure spectateur du petit accrochage mais dont la reconnaissance est après ça infinie envers Murphy, car sans intervention de sa part ces filles auraient sûrement fait courir photos et ragots sur son compte. La moindre occasion est toujours bonne pour lui tomber dessus y compris quand il tente de mener l’existence la plus effacée possible alors il ne sait pas Carl, peut-être que les événements du genre ne sont simplement pas faits pour lui. Peut-être qu’il ferait mieux de se cacher dans une grotte et de ne plus en sortir, puisque les gens ne sont pas fichus de l’oublier et de passer à autre chose. Il pourrait se rendre plus transparent encore, diminuer ses apparitions publiques et se cacher du reste du monde mais ces filles méritent-elles qu’il ne sorte quasiment plus de chez lui ? Ce serait comme laisser ses détracteurs gagner et il ne veut pas ça Carl, sinon autant changer directement de nom et de pays. Ce qu’il ne veut pas non plus c’est éclabousser Murphy de ses vilaines frasques, en attirant à celle-ci des ennuis dans le genre de ceux qu’il traine encore et toujours derrière lui. Ces filles en avaient après lui, pas après elle et il préférerait ne pas voir la tendance s’inverser. « Tu sais ce qu'on dit : y'a pas de mauvaise publicité. » Sauf dans son cas, alors. La remarque le fait doucement grimacer, il sait que Murphy ne minimise pas ce qu’il a pu vivre mais il ne se retrouve pas dans ce qu’elle dit. Son scandale à lui était bien réel, le monstre et le wacko inscrits en lettres rouges sur son front également. Il ne peut même pas dire qu’il revient de loin Carl puisque tout ça est encore tristement d’actualité pour lui, son passé menaçant de le rattraper à chaque coin de rue et son nom suscitant encore méfiance et moqueries.
Il promet en tout cas de contrer toute vengeance que ces filles pourraient entreprendre en ligne, l’espérance de vie de leurs comptes dépendant officiellement du temps qu’elles mettront avant de mentionner le nom de Murphy. Personne n’a le droit de la traîner dans la boue, on ne touche pas à la blonde sans en payer le prix car dans ce domaine, au moins, Carl est en mesure de la défendre et d’agir – pas comme face à Seth, où ses supplications n’avaient absolument servi à rien. S’il y a la moindre chance qu’une idiote répande son venin sur elle Carl la trouvera et s’emploiera à le lui faire regretter car elle n’est tout simplement pas née, celle qui se permettra de salir Murphy Rowe sous ses yeux. « Tu m'apprendrais ? J'adorerais savoir faire. » Pour une fois qu’il peut apprendre quelque chose à quelqu’un, le garçon ne risque pas de refuser. Carl manie aujourd’hui les ordinateurs comme personne et connait la moindre faille que ces réseaux peuvent renfermer alors à ce stade, il conviendrait presque de se demander pourquoi ils ne l’ont pas déjà embauché. « Je te montrerai tout ce que tu veux savoir. » Il n’aura pour elle aucun secret car du peu que Murphy doit connaître de ses pratiques, elle n’en semble pas le moins du monde révoltée. À ses yeux Carl n’est peut-être qu’un petit hacker du dimanche mais c’est bien auprès de lui qu’elle souhaite apprendre, et non auprès d’un autre. « C’est pas très compliqué, tu verras. » il précise dans un sourire et n’a, dans le pire des cas, pas peur de passer du temps à tout expliquer à Murphy. Le sujet le passionne et il en va de même pour l’élève, alors pour elle Carl ne comptera jamais les heures.
Il part après ça en quête d'une tenue et en déniche finalement deux, collant si bien au thème du défilé et à la robe de Murphy que le garçon se demande si elles n'ont pas été disposées là spécialement pour lui. Un coup de pouce de l'univers peut-être, à moins qu'il ne soit juste meilleur explorateur qu'il ne le pense. « Je préfère la veste, j'adore aussi la chemise. » Sa préférence était aussi pour cette veste au départ, c'est la première à avoir attiré son regard parmi ces longues allées de portants et le fait qu'elle plaise également à Murphy ne peut que déséquilibrer un peu plus la balance en sa faveur. « Les détails sont dingues. » il confirme en examinant le tissu du bout de ses doigts, parvenant presque déjà à s'imaginer à l'intérieur. « Si jamais tu croises ton ami le couturier n’hésite pas à lui dire que le garçon qui t’accompagne adore son travail. » Ce n'est pas comme si l'avis d’un inculte en la matière était d'une quelconque importance mais c'est au moins la preuve que James n'a aucun mal à mettre tout le monde d’accord avec ses créations ; férus de mode comme parfaits non-initiés. Et puis cette veste comme cette chemise sont dans les tons recherchés, Carl serait fou de les laisser à la portée de n'importe qui. « C'est parfait ! Tu devrais essayer les deux. » Il peut faire ça ? Sans doute puisque Murphy le dit ; et Murphy a toujours raison, si on l'écoute. « Okay mais d’abord, la veste ! » C'est là que les choses se compliquent, les essayages n'ont jamais mis le garçon très à l'aise et la présence de la blonde le rassure autant qu'elle le perturbe. « Tu veux que je reste ? Si t'as pas envie que je te vois essayer, tu peux le dire. » Il est un peu perdu, Carl. Il ne veut pas qu'elle parte mais il ne veut pas non plus trop en montrer, convaincu comme toujours que ce corps ne pourrait que la dégoûter. « Et si les deux te vont, tu peux prendre les deux. » Il n'y croit évidemment pas au fait que deux si belles pièces puissent lui aller et puis, un vêtement peut aller à quelqu'un de plusieurs façons. Rentrer dedans est une chose mais être beau avec est tout un art que le garçon n'a pas la prétention de maîtriser. Il repense alors à la question de Murphy et sourit timidement à celle-ci. « Tu peux rester mais hum.. ne me regarde pas trop d’accord ? » Il entreprend aussitôt de lui tourner le dos, sans même songer à se faufiler derrière les premiers rideaux venus car il croit tout simplement ne pas en avoir le temps. Il faut faire vite après tout, le défilé n’attend pas.
« Euh.. Murphy ? Tu veux bien m’aider, j’ai un problème. » Et le voilà qui se débat déjà avec le tissu de ladite veste, cette dernière lui résistant au niveau d'un bras. « J’arrive pas à passer cette manche. » il l'informe alors, acceptant de se tourner vers elle pour éviter une catastrophe que James Weatherton n'approuverait assurément pas. Son regard troublé se pose absolument partout sauf sur Murphy et les gestes pourtant délicats de celle-ci ne laissent pas longtemps le bonhomme sans réaction. « Ouch. T’as les mains froides. » il commente dans un petit rire tandis qu’un frisson le parcourt. Cette veste est peut-être un peu grande mais il ne nage pas non plus dedans, en jetant un coup d'œil au miroir derrière lui Carl est en tout cas satisfait du rendu. Il ne se trouve pas beau mais tout de même joliment présentable, et ce sera amplement suffisant aujourd’hui. « Merci. Elle est confortable cette veste, je me sens trop bien dedans. » Et il suffit de voir son sourire s’élargir pour comprendre que Carl a déjà fait son choix, comme ses prochains mots le font bientôt savoir : « C’est avec elle que je veux défiler ! » La chemise est jolie mais Carl peut déjà dire qu’elle lui collera un peu trop au corps, et combiner les deux lui semble un poil trop ambitieux. Il n’a pas non plus envie que tous les regards soient braqués sur lui, c’est Murphy la star de leur duo et non l’inverse car avec cette robe, nul doute que la blonde saura conquérir le cœur de leur public. « Est-ce qu’avant d’y aller je.. je pourrais avoir un câlin d’encouragement ? » Sa voix est hésitante tout comme son regard, il se remémore le dernier câlin partagé chez elle et ne peut s'empêcher de trouver qu'il remonte à trop loin. Sa tendresse lui manque, dans ses bras Carl ne pourra que se sentir bien. « Il parait que ça aide à marcher un peu plus droit et euh.. comme je vais donner l’une de mes béquilles à Ambrose.. » La bonne excuse, ah, on peut lui faire confiance pour en avoir toujours une dans le fond de sa poche. C’est tellement plus commode que d’avouer qu’il a simplement besoin de sentir la chaleur de Murphy pour se donner du courage avant d’entreprendre ce grand saut en avant.
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| | | | | | | | (flowe #7) you can coax the cold right out of me |
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