Carmine arqua un sourcil face à la boîte aux lettres. Pour autant qu'il s'en souvenait, Greta n'avait pas mentionné ce détail. L'emprunt du nom de leur mère avait-il pour objectif d'avoir la paix ? Il aurait très bien pu le comprendre, particulièrement en cet instant, alors qu'il espérait entrer à l'intérieur de la résidence avant qu'un paparazzi ne se matérialise au coin de la rue ou qu'un passant ne le reconnaisse. Sighbury, patronyme paternel autour duquel leurs parents avaient construit la renommée de la marque familiale, était bien plus enclin à attirer l'attention que celui de Catherine et si Greta pouvait se targuer d'avoir un peu d'anonymat à Brisbane, contrairement à Londres, le mannequin, lui, ne se faisait pas d'illusions à ce propos. Plus après s'être fait mitrailler de la sorte lors du Fashion Show, en tout cas.
Suivi de près par sa valise de voyage - remplie à la hâte d'affaires de toilettes, de quelques vêtements et de nombreux sachets de thé - Carmine s'hasarda à pianoter sur le digicode de l'entrée plutôt que de presser la sonnette de l'interphone. Il fut ravi de constater, après deux échecs dont la date de naissance de Greta et celle de la mort de Shakespeare, que la saisit de sa date d'anniversaire déverrouillait l'accès. Quelle sœur en or. Il se promit de mettre une photo d'elle en fond d'écran de son téléphone portable.
Passé le hall d'entrée, Carmine se présenta face à la porte de Greta. Par réflexe, il lissa sa cravate et vérifia que sa chemise était parfaitement bien rentrée dans son pantalon. Comme à son habitude, l'anglais était tiré à quatre épingles dans un costume griffé par leur père. Seules ses chaussures faisaient défauts à la marque. Carmine aimait dire que pour marcher sur les tapis rouges rien ne valait les Louboutin, question de raccord couleur. Les extrémités de ses phalanges recourbées percutèrent le battant. Une petite rythmique de trois coups secs après lesquels il récupéra sa main qu'il se passa dans les cheveux. L'ainé espérait que sa cadette serait présente. Il avait fait le choix de ne pas l'avertir de son arrivée, convaincu qu'elle saurait l'excuser d'avoir manqué aux bonnes manières afin de mieux la surprendre. Bientôt quatre ans qu'ils ne s'étaient plus vu en chair et en os. Le miracle des appels en visio-conférence ne remplacerait jamais le confort d'une étreinte fraternel. Il lui tardait de la prendre dans ses bras.
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Greta Moore
le porte-plume
ÂGE : 35 (18.02) SURNOM : G. STATUT : and i know that it’s wrong that i can’t move on but there’s something about you MÉTIER : romancière wannabe, elle s'est essayée à la biographie et ça a plutôt bien fonctionné. LOGEMENT : Spring Hill #17 POSTS : 2740 POINTS : 280
TW IN RP : alcool, drogue, age gap TW IRL : n/aGENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : made in England • being rich doesn't make you happier • drama queen pouring wine after the smallest inconvenienceDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : lightseagreen RPs EN COURS : [09/08]
Mallen #7 • we just friends, just friends. when you say my name so casual, touch my hand, i stop and play it cool like i'm not into you
Moventry #15#16 • i've been holding on to hope that you'll come back when you can find some peace, 'cause every word that i've heard spoken since you left feels like an hollow street. i've been told, i've been told to get you off my mind but i hope i never lose the bruises that you left behind.
Emery #5 • Lost and insecure, you found me, you found me. Lyin' on the floor surrounded, surrounded, just a little late, you found me, you found me
L’auteure et son envie de liberté étaient parties sans réellement expliquer, avec l’avantage de pouvoir demander un loft comme on demanderait un magazine. Ses parents savaient qu’ils n’arriveraient jamais à en faire un animal docile comme cela avait été le cas avec Carmine, qui, lui, était bien évidemment au courant des projets de sa petite sœur. Les au revoir avaient été plus simples avec ses géniteurs qu’avec celui qui la comprenait le mieux et avec qui elle avait partagé absolument tout. Mais, comme toute personne réellement sincère, il ne l’avait pas retenue et avait préféré l’encourager dans ses aventures, persuadé qu’elle réussirait à faire vivre sa plume à l’autre bout du monde. Carmine comprenait tout et leur relation était fusionnelle mais l’aîné de la famille était également celui qui disait les choses qui fâchaient, qui faisaient mal tant elles étaient justes. Les liens familiaux étaient indéfectibles et il se permettait donc de parfois toucher là où cela faisait mal pour que sa sœur puisse sans cesse se remettre en question. Il était franc et sincère, il l’avait aidé à devenir qui elle était aujourd’hui. Seule Greta réalisait le réel impact de cette vie de strass et de paillettes sur Carmine Sighbury, l’apollon parfait dont le sourire ne se dérobait jamais. Elle le connaissait mieux que personne et ne plus l’avoir à ses côtés devenait de plus en plus difficile à supporter. Cette journée là, l’effervescence du défilé la replonger inévitablement dans son passé ou plutôt dans ses racines et il était donc difficile de ne pas songer à Londres et à Carmine. Alors qu’elle commençait tout juste à se préparer pour sortir et s’aérer l’esprit, trois coups avaient rententi à sa porte d’entrée.
En ouvrant la porte sur un Carmine évidemment tiré à quatre épingles, le menton de Greta était automatiquement tombé. « Mais qu’est ce que tu fais là ? T’as lu dans mes pensées et t’as réalisé que j’avais besoin de toi ? » avait-elle finalement réussi à prononcer en se jetant au cou de son frère. En s’écartant de lui, Greta avait pris le temps de l’observer comme pour s’assurer qu’il s’agissait bien de lui. Difficile de se tromper, Carmine était le plus bel homme du monde à ses yeux et aux yeux de beaucoup d’autres. « Oh. Non. Laisse moi deviner. Le défilé Weatherton ? » Déçue en réalisant que la venue de son frère n’était peut-être que due à l’événement dont tout le monde parlait à Brisbane, Greta s’était éloignée de la porte pour rejoindre la pièce principale du loft. Nul besoin d’inviter Carmine à y entrer, il était lui aussi chez lui ici. Le connaissant, la taille de sa valise n’indiquait qu’un très court séjour - le mannequin ne voyageait jamais léger - la règle était de ne jamais se montrer avec le même costumer deux jours de suite. Une catastrophe pour les designers. « T’es là pour combien de temps ? » avait-elle tout de même demandé, au cas où. « Oh, et si papa et maman te demandent, non, je n’irai pas au défilé. » Parce que Greta avait ignoré nombreux de leurs textos lui demandant d’assister au prestigieux défilé, un événement bien trop populaire où beaucoup trop de monde serait présent et risquerait de découvrir sa vraie identité. Les galas, les événements qui ne réunissaient que les personnes de la haute étaient déjà un fardeau assez lourd à porter. Carmine allait sûrement la questionner à ce sujet maintenant qu’il était dans les parages alors sa petite soeur avait machinalement mis l’eau à bouillir et placé son plus beau service à thé sur la table. Greta s’était habituée aux manières de son frère et il était probablement la seule célébrité qui ne l’exaspérait pas lorsqu’il se rapprochait un peu trop d’une diva.
losin' your mind in the mirror like you have to, screamin' in your car in the driveway, spinnin' out, think your life's going sideways. sleep is so thin outta habit, hard to tell the real from the dreams you imagine. nights when one broken glass turns to total collapse just know this too shall pass.-byendlesslove
Il l'accueillit entre ses bras avec la chaleur que l’on réserve aux êtres chers. Greta et sa chevelure blonde comme les blés, sa spontanéité, son affection débordante. « Ça m’enchante de te voir, petite sœur. » Répondit-il dans un sourire, pressant un peu plus son torse contre celui de la jeune femme. A l’évocation du défilé Weatherton, Carmine dodelina de la tête. Oui et non, pensa-t-il, peu disposé à aborder le point sensible des raisons de sa venue à Brisbane sur le paillasson de l’entrée. Aussi suivit-il Greta lorsqu’elle s’avança dans le salon. N’ayant vu le loft qu’à travers quelques photos et appels vidéo, Carmine s’accorda le temps d’en détailler la décoration. Rien de très british, mais l’ensemble lui parut cosy et témoignait d’un confort acceptable. L'ainé y reconnaissait la touche de sa cadette ainsi que ses préférences en termes de mobilier, de couleurs et de textures. Greta avait toujours été moins matérialiste que lui.
« T’es là pour combien de temps ? »« Quelques jours. » A minima. Carmine n'en savait en réalité pas grand chose. Aux prises avec ses remises en question existentielles, le mannequin peinait à se projeter dans l'avenir plus loin que le nombre de tenues pliées à l'intérieur de la valise qu'il laissa dans un coin avant de prendre place pour le thé. « J'en reviens. » Du défilé. « Te voilà dispensée d'y faire ton apparition, Miss Moore. » L'inflexion s'accompagna d'un ossement de sourcils délicat, interrogatif sans pour autant se montrer dédaigneux. Quoi de mieux qu'une introduction sur les petits secrets de Greta avant de lui avouer qu'il amenait avec lui la tempête et le tourment ? Car si leurs parents se montraient insistant avec leur fille, cela ne représentait pas plus qu'une attention mesurée en comparaison du harcèlement dont Carmine était victime depuis sa plus tendre enfance. Le fils prodigue avait simplement appris à vivre avec et à banaliser les intrusions constantes des Sighbury dans sa vie. Pour preuve, le " S " ornant ses boutons de manchette dont l'éclat brillait sous la lumière du salon tandis qu'il attrapait l'une des tasses du service à thé et se mettait à l'inspecter minutieusement. Carmine refusait de boire dans une tasse fêlée.
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Greta Moore
le porte-plume
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Greta avait souri à l’annonce de sa dispense d’assister au défilé Weatherton. Ce nom lui avait rappelé son ancienne amitié avec James, qui avait choisi d’autres horizons qui n’incluaient visiblement pas ses anciennes connaissances. Mais ce n’était pas lui qui constituait la plus grande menace mais plutôt les médias présents ce jour-là et tous les connaisseurs de mode qui n’auraient pas pu passer à côté de la présence de la progéniture des célèbres créateurs. « Te voilà dispensée d'y faire ton apparition, Miss Moore. » Son sourire s’était évanoui rapidement, bien trop rapidement à son goût. Évidemment, son aîné était bien trop attentif aux moindres détails pour passer à côté du nom de famille qui ornait dorénavant la boîte aux lettres. Moore, un nom de famille banal, passe-partout, bien en opposition avec celui qui apparaissait normalement sur ses papiers d’identité. Le nom des Sighbury était tout aussi clinquant que les chaussures de son grand frère mais la cadette anticipait la remontrance que Carmine lui aurait fait si elle avait osé l’humour à cet instant. « C’est le moment où je dois m’expliquer, c’est ça ? » S’il n’avait pas été son frère, difficile pour elle d’accueillir un tel personnage chez elle. Quiconque aurait porté un œil si insistant sur son intérieur ou inspecté la vaisselle avant de daigner y poser l’index n’aurait pas eu sa place à ses côtés mais lorsqu’il s’agissait de Carmine, l’attitude la faisait éclater de rire. Mais le moment était encore une fois mal choisi et l’air sérieux de son frère lui avait fait baisser le regard. Carmine était précieux mais son charisme était indéniable même pour celle qui avait grandi avec et le respect qu’elle lui accordait lui rappelait toujours très vite son statut de petite sœur. « Sois pas fâché. Quand je te disais avoir besoin de vivre ma propre vie, tu te doutes bien que ça n’aurait pas pu être le cas si tout le monde savait qui j’étais… » Greta parlait prudemment en tenant sa tasse entre ses mains, consciente qu’avoir changé de nom de famille représentait un réel outrage pour quelqu’un comme Carmine. Loin d’elle l’idée de le décevoir et c’était au travers du regard sincère qu’elle était venue planter dans le sien qu’elle tentait de l’en persuader. « Alors, le défilé ? Combien d’évanouissements quand t’es arrivé ? » Maintenant que la jeune femme avait amené quelques bribes d’explications, l’humour pouvait être toléré et Carmine n’avait pas pu dissimuler le mouvement de la commissures de ses lèvres. Greta avait tant de choses à lui raconter, sa présence la rendait tellement heureuse qu’il était difficile pour elle de commencer par des sujets aussi épineux. Pourtant, depuis qu’ils étaient petits, ils avaient toujours mis un point d’honneur sur l’honnêteté entre eux dans un milieu où l’hypocrisie régnait. « Je suis vraiment contente que tu sois là, C., même si ce sera court. Vous me manquez. » Subtilement, l’aîné et son regard déjà humide d’émotion tentaient de le faire culpabiliser assez pour qu’il reste le plus longtemps possible.
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Carmine espérait en effet quelques explications. Son rôle de grand frère, qu’il avait toujours pris très à cœur, l’incitait à s’interroger sur le choix de Greta concernant ce changement de patronyme. La famille faisait partie des piliers porteurs de la vie du mannequin. Carmine y accordait une importance capitale en plus de la considérer avec respect. Protecteur envers les siens, il s’oubliait souvent en se confondant avec tout ce qu’être un Sighbury signifiait mais savait également se montrer reconnaissant et humble vis-à-vis du privilège que cela représentait. S’ils s’apprêtaient à prendre le thé sous le toit de ce loft hors de prix, c’était, après tout, à leur nom qu’ils le devaient. « Sois pas fâché. » Carmine écoutait attentivement. Son regard bleu glacé détaillait le visage de sa sœur avec une empathie qu’il avait appris à ne réserver qu’aux êtres proches. Ces mêmes proches auxquels il ne savait pas dire non mais dont Greta se distinguait par le point d’honneur qu’elle mettait à ne pas trop en abuser. Il ne pouvait en effet que la comprendre lorsqu’elle évoquait le renom de leur patronyme, en témoignait l’émoi qu’avait suscité sa présence pourtant furtive au défilé Weatherton. « Alors, le défilé ? Combien d’évanouissements quand t’es arrivé ? »« Tu exagères. » Répondit-il, contenant son sourire derrière un pincement de lèvres empreint d’humilité. Les réactions parfois disproportionnées des fashionistas et autres aficionados de la mode le mettaient mal à l'aise. Il avait beau les voir se rouler à ses pieds depuis son plus jeune âge, le mannequin ne savait toujours pas comment réagir à ce genre de comportement. Le plus souvent, il optait pour la gentillesse et le sourire de convenance sociale. « Je pense que James aura de belles critiques, ce show était original. » Carmine acceptait de changer de sujet et de laisser passer le choix de Moore comme il avait accepté que sa sœur quitte l’Angleterre, quelques années auparavant.
La séparation avait été douloureuse, Greta étant probablement la personne qu’il chérissait le plus au monde et avec laquelle ses liens de complicités étaient les plus solides, les plus sécurisant. Mais aussi certainement qu’on ne coupe pas les fleurs de son jardin si l’on souhaite les voir grandir, le grand frère qu’il était avait encouragé sa cadette à prendre son envol pour son propre bien. Avouer à cette dernière que son départ lui avait brisé le coeur n'était en aucun cas nécessaire. Jamais il n'avait souhaité la culpabiliser. « Je suis vraiment contente que tu sois là, C., même si ce sera court. Vous me manquez. » Un sourire tendre pris place sur les traits de Carmine tandis qu'il touillait son thé avec élégance. « Nous pensons souvent à toi. » Affirma-t-il, incluant dans ce '' nous '' leurs parents car, s'il était celui qui amenait le plus souvent le prénom de Greta dans les conversations, Catherine et Alister n'en restaient pas moins attentifs et soucieux de savoir leur fille à l'abris du besoin. Que ce soit en remplissant grassement le compte en banque de la jeune femme sans qu'elle ne leur ait rien demandé ou en continuant d'assurer la promotion de ses écris chaque fois que l'occasion leur était donnée de valoriser la réussite de leur fille, les Sighbury restaient présents dans la vie de Greta. À leur manière. « Tu sembles avoir fait ton nid et trouvé tes repères. » Son affirmation s'accompagna d'un coup d'œil à leur environnement. Carmine appréciait tellement le fait de voir Greta en chair et en os et de discuter avec elle comme lorsqu'ils vivaient tous deux à Londres que le changement de décor ne lui paraissait pas si terrible que cela, en fin de compte. Le thé était aussi savoureux qu'en Angleterre et la compagnie la meilleure qui soit ; le mannequin pouvait se contenter de ce plaisir simple et d'une valeur pourtant inestimable. « Tu as bon teint en tout cas. Le soleil te réussit mieux qu'à moi. » Carmine et sa peau de vampire carbonisée au moindre rayon de soleil. Dans sa valise, il avait pris avec lui un tube de crème solaire en plus de sa crème hydratante et de celle pour ses cheveux. Toute une expédition.
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Greta Moore
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Malgré le nom de famille qu’ils portaient et la célébrité de Carmine, les deux avaient une relation frère-soeur tout à fait normale, ou presque. Ils étaient présents l’un pour l’autre et se taquinaient à outrance mais une chose était certaine, leur relation était fusionnelle et Greta le regardait toujours comme la plus belle des choses. « Tu exagères. » Sa sœur l’avait gratifié d’une moue provocatrice et ils avaient ri ensemble ce qui lui avait instantanément procuré un sentiment de plénitude - Dieu qu’il lui avait manqué. « Je pense que James aura de belles critiques, ce show était original. » Cela ne l’étonnait pas, James avait débuté avec les meilleurs et s’était toujours efforcé de s’inspirer sans copier et il était de cette nouvelle génération avant-gardiste qui menaçait maintenant presque les grandes maisons comme la maison Sighbury. « James a toujours été très doué. » Son ton était contenu tout comme son commentaire car Greta n’avait pas envie d’évoquer son amitié compliquée avec le créateur, ayant déjà plusieurs choses à évoquer avec Carmine. « Nous pensons souvent à toi. » avait-il dit et l’affirmation avait fait apparaître un sourire sur le visage de la jeune femme bien qu’elle se doutait qu’ils ne l’avaient pas oubliée. C’était la sœur cadette, lui le fils prodige, mais malgré les différents qu’elle avait eu avec eux, Greta savait que ses parents restaient des gens biens, légèrement trop animés par le succès et l’argent. « Tu sembles avoir fait ton nid et trouvé tes repères. » Il regardait le loft et pouvait effectivement y voir que l’anglaise avait tout ajusté à son goût dans le but d’en faire son cocon. « Tu as bon teint en tout cas. Le soleil te réussit mieux qu'à moi. » « C’est vrai, c’est cette impression que je donne ? » Greta était flattée et heureuse de réussir à avoir donné le change face à Carmine. En temps normal, il aurait pu la trouver en jogging de coton et sweat avec un verre de Chardonnay à la main, peu importe l’heure et elle remerciait tous les saints d’avoir fait en sorte qu’il frappe à sa porte ce jour là alors qu’elle avait décidé de se préparer. Cependant, même si la césure était venue s’interposer dans une relation normalement limpide, Greta, en le voyant la fixer avec ce sourire rassurant qu’il ne savait offrir qu’à elle, avait besoin de se confier. Le soupir qui avait suivi avait été pesant. « Tu sais, je vais pas si bien. Et je suis désolée de te lancer ça mais tu sais que t’es celui à qui je me confie le mieux non ? » Greta avait commencé, sans trop rentrer dans les détails parce qu’elle le respectait trop pour lui raconter en détails tout ce qu’elle avait vécu depuis son arrivée, certaines choses ne se partageaient pas avec un grand frère. Carmine aurait sans doute voulu être accueilli comme la célébrité qu’il était, avec effusion et la certitude de sortir dîner dans un restaurant chic, mais il venait trouver une Greta encore un peu fragile. Il connaissait son histoire passée mais depuis son départ, il avait arrêté de suivre la façon dont cela impactait sa vie. Alors, d’un simple mouvement de tête, sa soeur lui avait indiqué qu’il était temps pour eux d’aller se réfugier dans le salon pour se confier, même si cela signifiait pour Carmine de risquer de froisser son costume. J’ai pas avancé du tout sur mon second livre, comme je le souhaitais. « Heureusement, on m’a proposé d’écrire une biographie, et je suis très contente, mais c’est pas pour ça que j’étais venue à la base. » avait-elle annoncé, le visage penché vers sa tasse de thé. « Enfin, ça va aller, maintenant que t’es là, hin ? Comment ça va à Londres ? La collection d’été va ressembler à quoi ? » Parce que les Sighbury avaient toujours de l’avance et que tout devait déjà être prêt pour la fin de l’année. Il était là, en chair et en os, assis dans un canapé qui avait connu bien des aventures depuis 2017 et Greta l’avait regardé avec beaucoup d’émotion.
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Apprendre que Greta n'allait pas si bien qu'elle en avait l'air fit se faner le sourire de Carmine dont le pas hésitant accompagna celui de sa cadette dans le salon. Sa tasse de thé à la maison, l'anglais prit soin de lever l'arrière de sa veste avant de s'installer sur le sofa. Rien ne l'exaspérait plus que d'avoir des plis sur ses vêtements, il s'en préservait donc soigneusement et de manière rendue systématique par la force de l'habitude. Malgré cela, son attention pleine et entière était tournée vers sa petite sœur qu'il observait en silence tandis qu'elle lui avouait ne pas avoir avancée dans son projet littéraire.« La vie est pleine d'opportunités, Greta. » Répondit-il sagement, pour l'encourager autant que pour calmer les incertitudes qu'il sentait naître en elle derrière ses tentatives d'auto-persuasion. « Cette biographie t'apportera peut-être les connaissances et l'inspiration nécessaires à l'accomplissement de ton œuvre. »Son œuvre. Carmine n'y allait pas avec le dos de la cuillère car il était le premier fan de sa frangine. Il allait pour lui de soi que tout ce qu'écrivait Greta était de qualité indiscutable et qu'une grande artiste digne de marquer l'histoire de son nom sommeillait en elle. Greta n'était qu'au début de son succès. Elle avait convaincu l'Angleterre, elle pouvait convaincre l'Australie. Dans l'esprit monarchiste du mannequin, le Commonwealth gardait tout son sens, n'en déplaise aux républicains ayant plus d'une fois tenté de s'en défaire (les insolents !). L'autrice, sans être la reine mère, restait indubitablement la princesse de son grand frère.
« Comment ça va à Londres ? La collection d’été va ressembler à quoi ? » L'anglais, qui n'avait pas prévu d'aborder le thème de leur ville natale d'aussi tôt se perdit dans la contemplation du fond de sa tasse. Il était étonnant de remarquer à quel point les enfants Sighbury partageaient cette manie réflexive, comme s'il avait été possible de lire l'avenir à travers les feuilles de thé. « Pas si bien non plus. » Avoua-t-il finalement, incapable de mentir ou de cacher à sa confidente de toujours son mal-être vis à vis de la dispute familiale qui l'avait amené jusqu'à ce canapé. Carmine échappa un soupire contrarié avant de reprendre : « La collection d'été sera superbe, évidemment. Il y aura du rose pâle et de l'aquamarine. » Deux couleurs choisies aussi bien pour la touche rétro-chic que pour l'accord parfait qu'elles avaient avec les yeux du mannequin. Rien n'était laissé au hasard chez les Sighbury. Les créations, en plus d'inspirer la concurrence et les nouvelles générations de créateurs, étaient systématiquement accordées à celui qui jusqu'alors avait pour rôle de les présenter au public. « Greta, je ne sais plus si continuer sur cette voie me convient. » Silence. Carmine redressa le regard en direction de sa sœur dont les yeux écarquillés témoignaient de son étonnement. « Maman et moi nous sommes disputés ... » Ce qui, bien sûr, n'arrivait jamais. Catherine vénérait son fils autant qu'elle l'accessoirisait.
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Greta Moore
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Son grand frère était devant elle et Greta tentait d’assimiler cette information tant cet événement si banal semblait aujourd’hui hors de commun. Le frère et la soeur se retrouvaient en tête à tête plusieurs fois par jour à Londres et s’ils étaient parfois séparés, cela ne durait jamais plus longtemps que la promotion d’une collection et de quelques clichés. Il lui avait manqué et elle le fixait comme le faisait une grande partie des femmes anglaises dont la petite soeur savait tant se moquer. « La vie est pleine d'opportunités, Greta. » Soufflant doucement sur sa tasse de thé avant d’en prendre une gorgée, la jeune femme écoutait son frère la soutenir et ses mots avaient plus de poids parce que c’était lui qui les prononçait. « Cette biographie t'apportera peut-être les connaissances et l'inspiration nécessaires à l'accomplissement de ton œuvre. » Sa voix était douce, mélodieuse et avait le pouvoir de la calmer instantanément. Il avait d’ailleurs probablement raison, écrire un récit qu’on lui avait raconté était un exercice nouveau qui la replongeait dans cette envie d’imaginer et de coucher sur papier tout un monde qui lui appartenait. Retrouvant un mince sourire grâce à son frère, l’auteure avait reporté son attention sur ce qui se tramait à Londres. « Pas si bien non plus. » avait-il dit tout en enchaînant directement sur la collection, ne lui laissant pas le temps de s’interroger sur ce que signifiait cette affirmation. « La collection d'été sera superbe, évidemment. Il y aura du rose pâle et de l'aquamarine. » Son menton s’était levé vers le ciel alors qu’elle tentait de visualiser les deux couleurs ensemble pour tenter de savoir s’il valait la peine d’écrire à ses parents pour qu’ils lui gardent quelques pièces de la collection. Mais cette affirmation n’était finalement qu’une tentative de Carmine pour gagner du temps, pour combler une conversation de surface qui cachait autre chose. « Greta, je ne sais plus si continuer sur cette voie me convient. » Si la porcelaine n’avait pas été l’une des plus chères de la capitale anglaise, Greta n’aurait probablement pas resserré ses mains sur la tasse par réflexe et l’aurait lâché sur le sol. Carmine venait de lâcher une bombe et la main libre de la jeune femme était venue se poser sur sa poitrine sans que l’éffet dramatique n’ait été feint. « Maman et moi nous sommes disputés ... » Les annonces se suivaient et la décontenançaient de plus en plus. « Comment ça vous vous êtes disputés ? C’est possible, ça ? » Carmine avait levé les yeux au ciel et cela avait suffi pour que Greta vienne corriger ses paroles. « Excuse-moi. Qu’est-ce-qu’il s’est passé ? Vous vous êtes disputés parce que tu lui as annoncé ça, j’imagine ? » Difficile d’imaginer Carmine et Catherine se disputer alors c’était probablement sa soudaine incertitude face à un métier qu’il exerçait depuis toujours qui avait eu raison d’une relation normalement extrêmement solide. « Tu es venu pour le défilé alors que vous étiez encore en froid ? » Les questions se bousculaient dans sa tête car la cadette de la famille ne pouvait que chercher de trouver le juste milieu dans cette situation. Bien sûr, Carmine était son tout et toujours le côté duquel elle se rangerait mais malgré certaines rancoeurs ici et là, ses parents avaient toujours une place importante et les savoir seuls à digérer l’absence d’une fille et le probable départ d’un fils qui avait toujours été à leurs côtés la contrariait sans qu’elle ne puisse contrôler ce sentiment.
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« Excuse-moi. Qu’est-ce-qu’il s’est passé ? Vous vous êtes disputés parce que tu lui as annoncé ça, j’imagine ? » Lèvres pincées, le mannequin se donna le temps de la réflexion. Il désirait choisir ses mots avec pertinence et délicatesse afin de ne mettre personne en porte-à-faux. D'une part il y avait leur mère que Carmine aimait beaucoup et qu'il aurait été injuste d'accuser de tous les maux car il était évident qu'elle parlait aussi bien en son nom qu'en celui de leur père et, plus globalement, de la marque familiale grâce à laquelle chacun d'entre eux, Greta comprise, jouissait du luxe de boire leur thé dans des tasses dont la revente aurait suffi à payer le loyer d'une famille entière en banlieue londonienne. D'autre part il y avait lui, Carmine, homme adulte dont l'existence et les droits de la vivre comme bon lui semblait étaient aussi légitimes que le besoin des Sighbury de maintenir un statu-quo profitable à tous et surtout à leur image de marque. Il se sentait tiraillé et perdu. Un peu honteux également, comme si le fait de vouloir s'affirmer était une mauvaise chose, une chose qui ne se faisait pas dans le monde sans accrocs de leur famille à première vue parfaite. Mais Greta savait bien que la perfection Sighbury n'était qu'un leurre. C'était la raison pour laquelle Carmine la soupçonnait d'avoir quitté le nid et l'une de celles justifiant l'admiration qu'il vouait à sa sœur, indépendamment de son caractère parfois si différent du sien et des divergences d'appréciations qu'ils pouvaient avoir. « Tu es venu pour le défilé alors que vous étiez encore en froid ? » La relance de Greta l'aida à sortir de son silence. Carmine posa sa tasse sur la table de salon, témoignant ainsi du sérieux de la conversation. Il passa une main dans ses cheveux pour s'assurer d'être très présentable car ce qu'il s'apprêtait à dire n'était pas si facile à verbaliser, quand bien même il savait que son interlocutrice était déjà au courant du fond de l'affaire. « C'est la dispute qui m'amène à douter. » L'anglais se mit à jouer avec l'extrémité de sa cravate. Jambes croisées et dos bien droit, il aurait pu sauver les apparences pour quiconque ne le connaissait pas personnellement, ce qui n'était pas le cas de Greta dont le regard était capable d'identifier le stress derrière ces manières de plateau télé. Elle avait la patience de le laisser trouver ses mots et d'assumer ses convictions autrement que dans le monde imaginaire de doux rêveur au sein duquel Carmine avait appris à vivre depuis sa plus tendre enfance. Un monde parfait pour s'évader des réalités déplaisantes mais qui ne suffisait plus à bientôt quarante ans. « Je suis venu sans leur accord. » Rebel ! « Et je ne compte pas rentrer tant que ... » Tant que quoi ? « Tant que ... » Tant qu'on lui demanderait de se cacher ? C'était pourtant ce qu'il avait laissé faire tout au long de sa vie, même s'il s'était accommodé de sa condition en se disant qu'il ne feintait rien des évidences. Carmine était riche, il était sophistiqué, il était bien élevé et cultivé ... tout ce que l'Homme by Sighbury représentait de désirable pour les acheteurs de la marque. Qu'on grossisse un peu les traits à travers son image publique ne lui avait jamais posé problème ; le mannequin s'était laissé convaincre que cela faisait partie du jeu et des uses et coutumes de cet univers superficiel dans lequel il avait appris à marcher au point de ne même plus sentir sous ses pieds les nids de poules prêts à faire trébucher les moins expérimentés que lui dans l'art des entrechats. Ce que Carmine n'était pas, en revanche, posait désormais problème car cela impliquait de laisser voir au monde une facette de sa personnalité qu'aucun lord anglais ne souhaitait connaître : sa bisexualité. « Est-ce si important d'être hétérosexuel dans ce bas monde ? » S'exaspéra-t-il finalement, assailli par la migraine que le mélange de ses pensées faisait naître derrière ses tempes.
Carmine croisa les bras, frustré. La dispute familiale avait mis fin à sa courte mais prometteuse relation avec Samuel auquel le mannequin avait préféré épargner les complications qu'il sentait poindre à l'horizon. Triste, il avait remercié le jeune homme de lui avoir redonné le sourire et foi en l'amour après sa période de dépression post-Abi et se retrouvait seul, une fois de plus, avec la désagréable impression de se voir amputé d'une partie de sa vie pour la seule raison que cette dernière ne rentrait pas dans les cases. On ne lui avait pas laissé le choix de devenir une icône traditionnelle. On ne lui demandait son avis que pour les détails futiles. Mais sa vie, dans tout ça, que devenait-elle ? Il repensa à Matthew et à la scène ayant précédé leur rupture en 2017. Carmine comprenait désormais l'avocat et son refus d'être un secret. Les secrets, ça dure le temps que ça dure puis ça commence à devenir sérieusement lourd à garder ...
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Dernière édition par Carmine Sighbury le Mer 7 Déc - 8:27, édité 3 fois
Greta Moore
le porte-plume
ÂGE : 35 (18.02) SURNOM : G. STATUT : and i know that it’s wrong that i can’t move on but there’s something about you MÉTIER : romancière wannabe, elle s'est essayée à la biographie et ça a plutôt bien fonctionné. LOGEMENT : Spring Hill #17 POSTS : 2740 POINTS : 280
TW IN RP : alcool, drogue, age gap TW IRL : n/aGENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : made in England • being rich doesn't make you happier • drama queen pouring wine after the smallest inconvenienceDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : lightseagreen RPs EN COURS : [09/08]
Mallen #7 • we just friends, just friends. when you say my name so casual, touch my hand, i stop and play it cool like i'm not into you
Moventry #15#16 • i've been holding on to hope that you'll come back when you can find some peace, 'cause every word that i've heard spoken since you left feels like an hollow street. i've been told, i've been told to get you off my mind but i hope i never lose the bruises that you left behind.
Emery #5 • Lost and insecure, you found me, you found me. Lyin' on the floor surrounded, surrounded, just a little late, you found me, you found me
Entendre Carmine parler de la collection mais surtout de leur famille n’avait de cesse de lui faire ravaler sa salive, venant la forcer à accuser le manque de ce qu’ils étaient avant. Une pointe de nostalgie, un soupçon de tristesse, les émotions de la jeune femme étaient les mêmes que celles qu’elle avait eu au moment de son départ à la différence qu’à l’époque, ces sentiments étaient bien plus vifs. La décision était la bonne, l’écrivaine n’était pas faite pour vivre dans l’ombre des Sighbury toute sa vie durant et pour suivre des règles qui ne lui correspondaient pas. Mais retrouver Carmine et l’entendre parler de Londres la replongeait forcément dans ce qu’elle avait quitté. Greta était l’enfant rebelle, celle qui remettait en cause tout le prestige des Sighbury en ne participant pas aux activités familiales et en fuyant ce nom. Quelques événements où elle était obligée d’aller, rien de plus qui montrait une réelle implication dans l’entreprise. Il lui était donc difficile et presque impossible d’accepter que Carmine la rejoigne de ce côté, laissant leurs parents à leur triste sort mais la cadette fonctionnait à l’empathie et ce encore plus avec lui. Greta s’était redressée sur son siège pour mieux écouter son frère alors que ce qu’il venait de dire la tenait en haleine. D’abord, des mots qu’elle n’aurait jamais pensé entendre de la bouche d’un Carmine bien trop investi dans l’empire Sighbury pour que quiconque puisse imaginer qu’il doute d’être sur le bon chemin. « C'est la dispute qui m'amène à douter. » Elle s’était imaginée que la décision était sienne et que la dispute en découlait, un récit qui semblait logique. Mais apprendre que sa mère ait pu entamer une altercation condamnant la collaboration avec son fils venait la déstabiliser pour de bon. La façon dont son grand frère essayait de sauver les apparences était évidente pour elle, le voir jouer avec sa cravate et tenter de dompter sa crinière blonde pour donner le change était une tactique qui ne fonctionnait pas avec sa cadette. « Je suis venu sans leur accord. » Le sourcil de Greta était venu s’arquer machinalement alors que les annonces du mannequin phare de la marque ne cessaient de la prendre de court. Peut-être aurait-elle dû prendre ces appels, ou tenter de rappeler ses parents, mais avant l’arrivée de son frère, elle ne s’était rien imaginée d’urgent. Il était ici, devant elle, et ne lui avait pas laissé le temps de redécouvrir les joies de l’avoir près d’elle avant d’entamer une discussion qui s’avérait bien plus compliquée que de banales retrouvailles. « Et je ne compte pas rentrer tant que ... tant que ... » Greta savait que Carmine ne finirait pas sa phrase, elle le voyait fragile et à fleur de peau et cet état d’esprit ne lui correspondait pas. La jeune femme comptait sur les doigts de la main les moments où son frère avait laissé place à l’humain avant le mannequin et même devant sa soeur Carmine s’assurait de toujours incarner la perfection. La tenue était impeccable et l’attitude était contenue mais le regard envoyait des appels au secours. « Est-ce si important d'être hétérosexuel dans ce bas monde ? » Et en quelques mots, Carmine avait laissé peser le poids d’une trentaine d’années à se plier aux exigences de ses parents pour rentrer dans un moule dont il n’était plus jamais sorti. La détresse de son frère se lisait dans le regard qu’il était venu planter dans celui de sa soeur, les deux paires d’yeux bleus azurs prononçant des mots que leurs lèvres n’auraient su laisser passer. « Ils sont pas possibles, ils en ont vraiment que pour leur foutue marque ! » La colère prenait le dessus mais Greta ne pouvait avoir la même attitude qu’avec n’importe qui d’autre avec un Carmine qui la toisait déjà du regard alors qu’elle menaçait de devenir désagréable. « Je suis désolée, vraiment. Tu leur as tout donné et ils ne t’accordent même pas le droit d’être avec qui tu veux… » Sa déception était grande et la nostalgie qu’elle ressentait juste avant s’était évaporée, des personnes qui mettaient leurs intérêts avant le bonheur de leur propre fils ne méritaient pas de tels sentiments. « Qu’est ce qu’il s’est passé exactement ? » avait-elle demandé après avoir laissé Carmine prendre le temps de formuler les phrases dans sa tête avant de les prononcer. Il lui était difficile d’imaginer que la sexualité d’un mannequin puisse nuire à l’image d’une marque aussi ancrée que celle des Sighbury, encore plus difficile d’imaginer que ses parents osent s’immiscer dans sa vie privée qui représentant l’unique chose pouvant encore lui appartenir. La cadette savait ce qui avait pu se passer mais l’éloignement ne lui avait pas permis de suivre la vie de son frère aussi bien qu’avant et des explications étaient nécessaires tout comme, elle en était sûre, le besoin de se confier. Comme avant.
just know this too shall pass
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Capter le regard de Greta aida Carmine à sortir la tête hors de l'eau de ses ruminations mentales. L'amour et le soutien qu'il pouvait lire dans les yeux de sa sœur étaient en définitive tout ce dont il avait besoin, tout ce qu'il était venu cherché en migrant pour Brisbane du jour au lendemain sans demander son reste et sans se soucier des fluctuations cardiaques de leurs parents au moment de constater sa désertion. En cette période de crise existentielle, l'anglais avait tout simplement besoin de son pilier le plus solide auprès de lui et Greta, fidèle au poste, sut trouver les mots justes, les mots qu'il ne se serait pas permis d'articuler car on l'avait trop bien dressé à ne jamais - ô grand jamais - avoir une remarque déplaisante à l'encontre de la maison Sighbury : « Ils sont pas possibles, ils en ont vraiment que pour leur foutue marque ! » C'était ce que l'ainé avait besoin d'entendre. Comme une confirmation que ses sentiments d'oppression et d'être négligé dans cette affaire n'avaient rien d'imaginaire, qu'ils étaient légitimes, quand bien même être l'objet de la marque venait avec tout un tas de privilèges dont chacun d'eux avaient conscience. Lui parce qu'il n'aurait jamais pu s'en passer, addict à son confort de vie. Elle parce qu'elle ne s'y retrouvait pas et avait préféré une autre existence que celle proposée par leur nom de famille. « Je suis désolée, vraiment. Tu leur as tout donné et ils ne t’accordent même pas le droit d’être avec qui tu veux… »« Merci G. » Carmine baissa les yeux et renifla avec grâce, ses épaules se haussant puis s'abaissant dans un mouvement de lassitude à fendre le cœur. Pas de larmes pour le mannequin, pas de nez gonflé non plus mais une attitude triste qui, si elle était parfaitement étudiée et modelée par des dizaines d'année d'expérience face aux objectifs des appareils photos, ne traduisait pas moins la nature de ses émotions. Même beau dans sa peine, Carmine restait empreint d'une tristesse difficilement consolable.
« Qu’est ce qu’il s’est passé exactement ? » L'anglais reporta son attention sur sa cadette. Depuis combien de temps ne lui avait-on pas demandé sa version des faits concernant quoique ce soit si ce n'était la qualité d'un plat au restaurant ou la coupe d'un vêtement se voulant sur mesure ? Une éternité. Il retrouvait avec joie la possibilité de vider son sac et de se savoir écouté, tant et si bien qu'il plongea sans hésiter dans le cercle des confidences : « J'ai rencontré quelqu'un. » Dit-il en reprenant sa tasse de thé. Évoquer Samuel à qui il savait avoir brisé le cœur méritait bien une gorgée de thé. Carmine n'était pas fier de son comportement vis à vis du jeune homme. « Je n'ai pas souhaité te distraire avec mes états d'âme après la fin de ma relation avec Abigail, » Aux yeux du grand frère, Greta avait besoin de calme et de distance afin de réussir dans l'écriture de ce nouveau roman pour lequel elle avait quitté Londres. De plus, Abi et lui avaient convenu de faire le moins de bruit possible sur leur séparation dans le but d'éviter à chaque partie de se retrouver en tête d'affiche des tabloïds de mauvais goûts des mois durant « mais je reconnais que ce fut une période difficile pour moi. » Carmine et ses euphémismes. Personne, pas même les paparazzis, ne l'avait vu pleurer comme un bébé seul dans son lit king size en reniflant les chouchous de son ex. « Quand j'ai rencontré Samuel, l'été dernier, j'ai eu l'impression de tourner la page, d'être plus serein. Tu connais maman, elle l'a tout de suite remarqué et s'est mise à poser des questions. Alors j'ai invité Sam au brunch dominical. » Il y eut un silence lourd de non-dits. Le mannequin aurait presque pu entendre le bruit de verre brisé dans l'esprit de son interlocutrice. Greta connaissait leurs parents aussi bien que Carmine, il n'était pas difficile pour elle se deviner la suite de l'histoire : « Entre l'entrée et le plat, elle est venue me trouver dans la cuisine pour me dire qu'ils ne souhaitaient pas l'avoir à leur table la semaine suivante et qu'ils ne souhaitaient pas non plus que je m'affiche en Sighbury à son bras. » Carmine eut un petit rire ironique. Tous les vêtements qu'il portait étaient signés Sighbury. Son acte de naissance aussi. C'était à la fois délicat et particulièrement hypocrite de lui formuler les choses de la sorte, comme s'il avait eu le choix de contourner leurs conditions. « Alors je doute. » Conclut-il sa main libre caressant une fois de plus la cravate autour de son cou. Ces tissus et toute l'histoire qu'ils portaient étaient-ils devenus une cage ? Qu'allait-il faire désormais, lui dont le visage était associé au nom des Sighbury sur les 5 continents que contenait ce monde ? Carmine avait l'impression de réaliser certains aspects de sa vie avec plusieurs dizaines de trains de retard. Toute sa carrière, toute sa renommée et tout ce qu'il aimait appartenait à la marque.
« Tu crois que c'est la crise de la quarantaine ? » La question se voulait légère, humoristique, mais avait toutefois un fond de vérité qui le fit déglutir. Si Carmine ne savait absolument pas ce qu'il allait faire au cours des prochains mois ni comment il allait trouver une issue positive à toute cette histoire, le mannequin savait pourtant une chose : il n'était pas prêt à avoir quarante ans ! Pas du tout !
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Dernière édition par Carmine Sighbury le Mer 4 Jan - 3:37, édité 4 fois
Greta Moore
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ÂGE : 35 (18.02) SURNOM : G. STATUT : and i know that it’s wrong that i can’t move on but there’s something about you MÉTIER : romancière wannabe, elle s'est essayée à la biographie et ça a plutôt bien fonctionné. LOGEMENT : Spring Hill #17 POSTS : 2740 POINTS : 280
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Leur monde semblait rose. Dans l’enceinte de leur splendide villa londonienne, enfermés et protégés par un système de surveillance de haut niveau ainsi qu’un garde à la grille de l’entrée, la famille Sighbury faisait rêver. Que pouvaient ils faire à l’intérieur de l’immense demeure lorsque le citoyen moyen regardait la télé ? Ils étaient le sujet de nombreux fantasmes mais Carmine et Greta n’étaient en rien différents du reste du monde et la cadette s’était même enfuie pour pouvoir vivre comme tout le monde et elle aussi apprécier son thé devant une émission idiote sans avoir à ne rendre de compte à personne. Nombreux étaient ceux qui désiraient prendre leur place ne serait-ce que pour une journée pour découvrir ce que signifiait être riche et célèbre mais elle en était sûre : ils auraient tous très vite déchanté.
« Merci G. » avait-il dit pour venir faire secouer la tête à sa cadette qui ne méritait aucun remerciement, elle ne jouait que son rôle. C’était d’ailleurs bien l’un des seuls rôles au sein de la maison Sighbury qu’elle avait toujours su jouer à la perfection, jusqu’à son départ. Rattrapant le temps perdu, Greta lui avait demandé de lui raconter les raisons de sa venue à Brisbane et de son état actuel. « J'ai rencontré quelqu'un. » Le regard triste du mannequin qui faisait tourner toutes les têtes venait confirmer que l’argent ne faisait pas le bonheur et que celui-ci ne se trouvait peut-être finalement que dans les livres comme celui écrit par sa petite sœur. Elle, elle n’y croyait plus bien évidemment. « Je n'ai pas souhaité te distraire avec mes états d'âme après la fin de ma relation avec Abigail, mais je reconnais que ce fut une période difficile pour moi. » La constatation était venue la frapper avec une violence qui lui avait valu de se lever pour gagner les côtés de son frère. Simplement mais timidement, elle était venue poser sa tête sur son épaule et l’entourer de son bras. Greta avait été absente au moment où son frère avait le plus besoin d’elle. Il avait évoqué sa rupture avec Abigail bien sûr, mais lui avait assuré que c’était sa décision, qu’il l’avait bien pris, alors elle avait continué à tenter de se faire sa place ici en se mettant au premier plan, pour une fois. « Je suis désolée. Je voulais pas te donner l’impression de ne plus être présente pour toi, ça me fait beaucoup de peine de savoir que tu as dû surmonter ça tout seul. » Le charisme qui définissait Carmine n’était qu’une apparence et elle savait bien combien son frère était sensible dans l’intimité de son foyer alors elle s’en voulait. « Quand j'ai rencontré Samuel, l'été dernier, j'ai eu l'impression de tourner la page, d'être plus serein. Tu connais maman, elle l'a tout de suite remarqué et s'est mise à poser des questions. Alors j'ai invité Sam au brunch dominical. » Si Greta était au courant pour Abigail, elle ne se souvenait pas avoir entendu le prénom de Samuel alors elle avait laissé son aîné terminer son histoire avant d’intervenir. « Entre l'entrée et le plat, elle est venue me trouver dans la cuisine pour me dire qu'ils ne souhaitaient pas l'avoir à leur table la semaine suivante et qu'ils ne souhaitaient pas non plus que je m'affiche en Sighbury à son bras. Alors je doute. » Sa sœur le regardait avec un air contrarié alors qu’il tapotait nerveusement sa tasse de thé. Tournée vers lui à ses côtés sur le divan, Greta avait bien du mal à entendre le récit de parents encore bien plus toxiques que ce qu’elle pensait. « Tu crois que c'est la crise de la quarantaine ? » avait-il repris après ces révélations dans une tentative de détendre l’atmosphère. « T’as pas quarante ans t’en as trente huit, laisse moi le temps de préparer ta fête surprise correctement. » avait-elle répondu avec un maigre sourire pour finalement se lever et venir planter ses poings contre ses hanches. « C’est quand même incroyable ce que t’es en train de me dire. Ne pas t’afficher en Sighbury à son bras… Ils savent que l’homophobie ça nuirait plus à leur marque que la vie sentimentale de leur mannequin ? » Ils étaient stupides, en plus d’être sournois, arrogants et carriéristes. Finalement, ce que venait de lui confirmer Carmine confirmait que sa décision avait été la bonne. « J’imagine que tu ne veux pas que j’intervienne ? » avait-elle demandé rhétoriquement. « Tu peux rester autant que tu veux, C. Évidemment. » Parce que sa venue arrivait à point nommé pour une Greta elle-même dans une passe difficile mais qui refuserait d’y impliquer son frère pour qui elle n’avait pas été assez présente. « Et Samuel alors ? Où vous en êtes ? » Naïvement, Greta s’imaginait que Carmine ait réussi à défier ses parents et aller à l’encontre de leurs exigences.
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« T’as pas quarante ans t’en as trente huit, laisse moi le temps de préparer ta fête surprise correctement. » Des étoiles d'amour fraternel brillaient dans le regard que Carmine posa sur Greta à cet instant précis. Retrouver sa cadette ne faisait que mettre en lumière le point auquel elle lui avait manqué. Intérieurement, l'anglais se félicita de son choix. Les ondes positives de Greta confirmaient qu'il avait bien fait de prendre cet avion sans trop y réfléchir, lui qui d'ordinaire préparait soigneusement ses voyages et bon nombre de ses prises de décisions en règle générale. « C’est quand même incroyable ce que t’es en train de me dire. Ne pas t’afficher en Sighbury à son bras… Ils savent que l’homophobie ça nuirait plus à leur marque que la vie sentimentale de leur mannequin ? » Elle était si douée pour dire tout haut ce qu'il pensait tout bas. Bien sûr que Carmine s'était fait la réflexion, mais il avait préféré ne pas la verbaliser face à leurs parents. À quoi bon, s'était-il intimé ? Jeter de l'huile sur le feu ? Les braquer d'avantage ? Certainement qu'une part de lui s'en serait trouvée soulagée, mais son besoin de savoir la famille unie et solidaire était plus grand que celui de leur tenir tête. Carmine n'en était définitivement plus à cette étape de sa vie durant laquelle tout était prétexte à contredire l'autorité. À vrai dire, il n'avait pas vraiment eu de crise d'adolescence. Mature, le mannequin voyait plus loin que la seule satisfaction de leur clouer le bec car il savait d'expérience que jamais ni Greta ni lui n'auraient le dernier mot. Catherine et Alister les avaient élevés. Ils avaient grandis dans l'opulence et la sophistication mais s'étaient malgré tout vu amputés d'armes essentielles pour s'épanouir et vivre une vie d'adultes loin de l'influence familiale. Même à l'autre bout du monde, même avec un nom de jeune fille emprunté à leur mère, Greta restait une princesse. Quant à Carmine, il ne serait jamais roi tant que son père continuerait à régner en maître sur leur clan. L'ordre des choses, encrée dans ses gênes, le forçait à courber l'échine. D'aucun y voyaient de la soumission, Carmine, lui, y voyait du respect et de la reconnaissance. Évidemment qu'il préférait que sa sœur ne s'en mêle pas. Non pas qu'il ne lui faisait pas confiance - sa présence au milieu de son salon en était la preuve - mais plutôt qu'il espérait la préserver d'une éventuelle tempête si d'aventure il ne parvenait pas à trouver de solution acceptable à ce désaccord. Personne n'aimait avoir à choisir un camp, encore moins quand les deux parties se continuaient de membres de la famille en froid. Il secoua donc la tête, reconnaissant qu'elle comprenne à quel point il était important pour lui de limiter la casse et d'aplatir la courbe de cette montée en pression. « J'aimerais profiter de ce temps passé ici pour rattraper ce que nous avons manqué ces dernières années. » L'anglais était sincère. De sa main libre, il attrapa celle de Greta afin de la ramener à ses côtés. Sentir sa présence et son bras autour de ses épaules le réconfortait plus que toute autre chose. À cela s'ajoutait le thé. Il n'avait pour le moment rien besoin de plus.
« Et Samuel alors ? Où vous en êtes ? » « C'est du passé. » Répondit-il, s'appliquant à moduler son timbre de voix pour ne pas paraître trop étranglé par ses propres sentiments. Carmine savait qu'il avait pris la bonne décision en mettant fin à cette histoire. Il ne souhaitait embarquer quiconque dans des affaires de famille aussi compliquées que dangereuses pour toute autre personne que ceux capables de manœuvrer dans les eaux sournoises du paraître et des faux semblant. Samuel et son caractère naturel, étourdi et sincère n'auraient pas survécus une seule seconde dans le monde des Sighbury sans y avoir préalablement été accepté par la grande porte. De toutes ses relations, seule Abi avait su se faire une place au sein des Sighbury. Même Catherine - qui répétait sans cesse que personne ne méritait l'amour de son fils - avait fini par adorer la jeune femme. « Je m'en remettrai. » Affirma-t-il, voyant l'air dépité de Greta. Le mannequin avait l'habitude des déceptions. Il était passé maître dans l'art de croire que la vie était ainsi faite et se remettait effectivement plus rapidement que la moyenne des ruptures et autres trahisons en tout genre. Ce que le monde ne savait pas, c'est qu'il y laissait à chaque fois une petite part de son âme et de son innocence pourtant si belle et si pure. « Parle-moi un peu de toi. »Reprit-il après quelques secondes de travail sur lui afin de retrouver sa superbe. « Il faut que tu me racontes tous les détails croustillants que je n'ai pas eu par visio ! » Les potins de Greta, son casse-croute préféré !
Leur discussion s'éternisa jusqu'à tard dans la nuit, l'un comme l'autre revenant sur des événements ayant marqué leur vie au cours de ces années d'éloignement. De l'anecdote rigolote aux aveux un peu plus lourds, Carmine eut l'impression de se gorgé tel une éponge. Aux côtés de Greta, il en était certain, il finirait par reprendre le dessus et sortir de cette impasse, d'une manière ou d'une autre.