« les retrouvailles »    abby&amy castle & adèle shephard.

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Adèle n’était pas venue dans ses jardins depuis un bon moment déjà. Elle était pourtant une fervente admiratrice de la nature et de ce qu’elle pouvait offrir à chacun, ce n’était pas pour rien qu’elle s’entêtait à partir à l’aventure dans d’autres pays pour tenter de réparer ce qui avait été détruit par celle-ci. Comme si elle pouvait y faire quelque chose, elle savait pourtant que face à la nature, elle ne faisait pas le poids, tout comme quiconque ne le faisait. Mais c’était sa manière d’aider, et de vouloir apaiser mère nature, un semblant d’humanité dans ce monde éphémère. Installée sur l’herbe, depuis déjà un bon moment, ses yeux s’étaient perdus sur son téléphone une énième fois, un verre de jus de fruit avec une paille en bouche, avec qui elle s’amuse à torturer plus qu’autre chose. Le soleil de mise, une trêve rapide entre deux défilés, elle s’y voyait déjà. Mais ne prêtait pas attention aux gens qui l’entourent, Adèle. Parce qu’elle est là que pour une chose : revoir sa tendre nièce. Elle ne l’avait même pas vu depuis son retour, elle devait tellement avoir changé. Amy lui avait envoyé quelques photos et Adèle avait pu apercevoir une photo de sa fille et d’Amy en fond d’écran sur son téléphone, mais à vrai dire c’était le jour de l’enterrement d’Ash, et elle ne semble plus vraiment se souvenir de ses détails. Elle avait mis du temps avant d’envoyer un petit sms à son amie, qui est un peu une ex belle-sœur. Leur lien est désormais ancrée, si bien qu’à l’époque, Adèle avait été surprise et avait fait des remontrances à son plus jeune frère pour ne pas qu’il fasse n’importe quoi avec son amie de longue date. Ca la fait sourire, avec tendresse aujourd’hui. Et presque, elle y trouve des remords, se demandant encore si elle avait foiré un truc avec lui. Avec Cody. Elle chasse rapidement, pourtant ses questions de son esprit lorsqu’elle entend, « tata ! » Sûrement soufflé, au creux de l’oreille par sa maman qui se tient à ses côtés. Elle réceptionne la petite de bientôt deux ans, les yeux brillants. Elle était si belle, la petite Abby, si douce, elle regardait ce monde avec des yeux d’enfants. Comme si le monde était toujours merveilleux, comme si ce monde dans lequel, elle évoluait serait toujours à ses côtés, et un instant, la Shephard l’enviait. Elle l’a longtemps pensé, avec son innocence, mais la réalité a fini par la rattraper, désormais qu’ils sont plus que deux dans la famille, à être encore là. Adèle leur sourit un instant avant de se pousser un peu pour laisser un bout de sa serviette. Elle fait tourbillonner Abby sur elle-même, « laisse-moi t’admirer un peu… » Qu’elle ajoute, en rigolant, avant qu’Amy la rejoigne sur la serviette. Abby s’éloigne légèrement sans pour autant que les deux amis ne puissent la perdre de vue, « comment va la grande maman ? » Qu’elle s’ose, un sourire en coin en direction de la Castle, « tu veux boire quelque chose ? » Qu’elle demande, alors qu’Addie étale devant elle ses jambes.  

@amy castle

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Adèle a bien eu des soucis ses derniers mois. Elle qui pensait, que loin de son cancer, que la vie lui réservait désormais un peu de gaieté, et de tendresse. Elle s’était laissé prendre au jeu, et évidemment qu’elle n’en dira rien, elle ne se plaindra pas vraiment, mais elle aimerait un peu pouvoir souffler. Et quoi de mieux que de se retrouver avec une petite gamine dans un parc ? Entouré d’oiseaux et de verdure. Rien, et c’est avec plaisir qu’elle se retrouve dans ce coin, attendant la venue de la plus belle pour apaiser un peu son cœur. Elle ne rate d’ailleurs pas de regarder autour d’elle, jusqu’à ce qu’elle aperçoit la gamine lui fonçait dessus, et Amy un peu plus loin traînant sa poussette. Ca la fait rire la Shephard, elle l’envierait presque. Elle a toujours eu cet instinct maternelle Adèle, elle a toujours voulu des enfants jeunes, et plus les années passent, plus les gens disparaissent, et plus elle se demande si un jour elle aura l’droit à ce bonheur. Dès fois elle se demande si ses cures de chimio n’ont pas endommagés son corps et si un jour elle parviendra à réaliser ce rêve qui lui paraît si lointain. Enfin, ça lui paraît si loin, surtout parce qu’elle n’a pas encore trouvé le bon. Mais quand elle regarde Amy, ça semble pas si compliqué pour elle d’être une mère célibataire. Pourtant, cela n’a pas dû être si simple tous les jours, entre le post partum, les biberons tous les trois heures, les couches à changer, le nez à essuyer. Les pleures sûrement interminable, Adèle ne se rend pas bien compte sans aucun doute, tout ce boulot à faire. Mais la complicité entre la mère et la fille donne du baume au cœur à la Shephard, et elle finit par sourire alors qu’Abby a déjà filé un peu plus loin. « Grande maman va bien. Elle est un peu fatiguée à cause du bout de chou qui s'amuse à courir partout. Mais je préfère ça à avoir un enfant qui bouge pas. Qui parle pas et qui fait rien. » Addie sourit, sans aucun doute, qu’on préfère voir un enfant qui mange, qui bouge, qui crie. Qui aime la vie, et quand on regarde Ah ou Adèle, on voit bien qu’ils aiment la vie, ou l’ont aimés, pour Ash. « Qui parle pas ? Ca n’aurait pas été une Shephard ! » Qu’elle s’amuse à dire, parce que de toute évidence, Addie est du genre pipelette, très pipelette. Et même si Ash n’a jamais été de ce genre à se confier, il n’empêche qu’il a aimé vivre, à fond. Faire la fête, boire à outrance, ce qui a souvent engendré des disputes familiales. « Ca va aller pour le moment, merci. » Qu’elle répond avant de s’installer au côté de la jeune agente immobilière. « Et toi alors ? » C’est bien la question que redoute un peu Addie. Parce que en réalité, c’est pas folichon tout ça. « On tient l’coup. » Et c’est pas faux dans un sens. « Ca m’a fait du bien ses instants au Mexique, » ça lui aura permis d’oublier un peu ses soucis du quotidien et sa séparation avec l’Italien notamment. Mais elle ne s’attendait pas à connaître la mort de Ash, son jeune frère. « Et puis bon au boulot, ça va quand même, » elle multiplie un peu trop davantage les heures supplémentaire. « Mais bon on s’en fout de ça, moi j’veux savoir comment ça se passe avec Abby. Si tu t’y es fait… » Elle était admirative de voir l’évolution d’Amy. Elle ne démissionne pas de son job à temps plein, rien à côté des problèmes de la Shephard.

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Elle n’a jamais douté Adèle, que Amy aurait les épaules assez large pour devenir mère. L’Australienne se doutait bien qu’en devenant mère, elle serait différente et que mine de rien, ça permet de grandir. Ca ne laisse pas vraiment d’autre choix, surtout quand on veut être un modèle pour ses enfants, quelqu’un sur qui ils pourront quoi qu’il arrive compter. Et si Abby est venue au monde alors que Ash et Amy étés deux parents bien jeunes, et que peu de monde n’auraient misé sur eux, finalement Amy se révèle être une maman attentive, qui semble aujourd’hui savoir davantage ce qui est bon pour elle, et pour Abby. Inconsciemment peut-être, Adèle n’a pas voulu les déranger, elle a toujours eu cette place délicate Adèle. Parce que si elle osait regarder droit dans les yeux Ash et lui dire quand il dépassait les limites, Amy a toujours été une amie proche d’elle, sur qui l’Australienne a toujours pu compter, et cela même après les disputes entre Ash et elle, et leur séparation. Elle a été aussi celle qui a plaidé sa cause auprès de la jeune maman pour qu’elle lui laisse voir de temps à autre leur fille. Quand bien même, Amy n’avait pas l’intention que sa fille grandisse sans son père, aujourd’hui, elle est confrontée à cette réalité qui aurait pu l’effrayer. Et d’ailleurs, peut-être l’a-t-elle déjà effrayée. Adèle l’ignore. «  Elle parle pas trop tu sais. Elle est encore un peu petite. » Au fond d’elle, Adèle l’envie. Elle aussi, aurait voulu tomber enceinte et devenir mère. Elle pense réellement en avoir la capacité, et la patience même si elle ne se représente pas le job à temps plein que ça demande. Et secrètement, elle l’envie plus que de raison, souriant alors face à cette gamine haute comme trois pommes, qui ne désire qu’une chose : quitter ce monde d’adulte pour retrouver son insouciante, et ses jouets. « Le jour où elle parlera trop, j'suis sûre que j'serais la première à lui demander de se taire. » Qu’elle avoue, détendue, rigolant. Pourtant, Addie n’ignore pas, que son amie ne rigole pas sur ça. Tout comme elle ne s’imagine pas le choc que peut provoquer la naissance d’un petit bout de chou, encore moins des hormones. « Je lui donnerai tout un tas d’idées sur des questions qu’elle pourrait te poser… » Qu’elle avoue, un sourire taquin sur ses lèvres. Adèle a toujours été cette pipelette ambulante, qui préfère ne jamais laisser de blanc, et cela même si elle voit que son interlocuteur se fiche de ses questions. « Faudra que tu me parles du Mexique d'ailleurs. » Surenchérit Amy, un sourire en coin et bien décidé à savoir toute les nouvelles croustillantes de son amie. « Quand tu veux ! » Dit la jeune Australienne, sans doute un peu trop enthousiaste à l’idée. Elle garde que de bons souvenirs du Mexique, même si parfois venir en aide aux autres n’est pas de tout repos. Connaissant Adèle, elle déteste ne pas arriver à faire quelque chose, elle ne supporte pas devoir laisser des gens de côté. « Tu veux que je commence depuis le début ? » Et ça voulait surtout sous-entendre, que ça risquait de prendre du temps. Beaucoup de temps. « Ca se passe. Ce qui est cool, c'est d'avoir une crèche à mon boulot. Et quand elle est malade, c'est soit ma mère qui la prend ... ou alors Quinn au ranch. » Elle fait un signe positif de la tête, « elle le réclame ... parfois. » Mais Adèle perdit son sourire à cette phrase. Elle le savait pourtant, que Amy avait autant besoin qu’elle, de parler de Ash. « Même si je lui ai déjà dit ... que ça sera pas possible. » Elle détourne instinctivement son regard sur Abby, un instant. « Il ne la verra pas grandir… » Et elle ne savait pas ce qui la rendait plus triste que de s’en rendre compte à haute voix. « Mais je sais qu’il veille sur vous. » Qu’elle accorde à Amy avant de serrer sa main, par habitude avant de reprendre, « tu sais que je suis là, si un jour tu as personne pour la garder… » Ca lui paraissait tellement normale, mais elle préférait le lui rappeler.

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La famille ce n’est jamais simple et Adèle sait de quoi elle parle. Elle a toujours été la seule fille de la famille, la seule à qui on offre mont et merveille sans se poser de questions, qu’on protège de l’extérieur, qu’on convoite doucement. Elle a grandi entourée d’hommes et ne s’en est jamais plaint. Si elle a le contact facile et qu’elle parle beaucoup, presque tout le temps, elle est différente de ses frères sur ce point, qui se confie que peu. Et même Ash, elle a toujours eu du mal à savoir ce qu’il ressentait vraiment. Par pudeur, ou pour éviter de se montrer plus faible, il intériorisait toujours ses sentiments mais Addie sait combien cet enfant l’a changé. Combien il aurait voulu être à ses côtés, la voir grandir et elle se souvient encore quand au début, Amy ne souhaitait pas trop que son ex petit copain voit sa fille, que Ash ne comprenait pas, et c’était pas rare qu’il reste calme sans rien dire. Il n’avait qu’une envie : en savoir toujours plus sur ce bébé Abby, lui parler, et sentir son odeur. L’avoir contre lui, mais la vie en a décidé autrement, et Adèle n’a pas d’autre choix que d’accepter. « Ah non s'te plaît. Sinon, j'ferais en sorte que ça soit toi qui t'y colles. » Elle la sort de ses rêveries, et ça fait sourire Adèle, qui répond, « moi je lance les idées, et t’assumes derrière ! » Qu’elle se vante, sérieuse, avant de lâcher son rire qu’elle ne peut retenir plus longtemps. Quant au sujet du Mexique, elle aurait tant à dire. « Et bien ... Hmmm ... N'importe quand. On pourrait s'faire un resto un de ces soirs. » Elle obtempère positivement de la tête, « à moins que tu sois trop trop pressée et que tu aies envie de commencer à m'en parler maintenant, » ça fait rire la Shephard, « je crois que j’vais pouvoir encore attendre un peu… » L’inverse n’aurait certainement pas autant fonctionner, tant Adèle a toujours été très, trop curieuse et adore les potins. Mais Amy est peut-être différente et arrivera peut-être à attendre le moment opportun. « Un restau dans la semaine, ça me va très bien… » Et elle avait déjà hâte comme chacune de leurs soirées entre filles ! « Mouais ... la vie est pas toujours géniale, malheureusement. » Adèle ne se représente pas vraiment le chamboulement et ce que peut ressentir un enfant de cet âge. Ils ne comprennent pas toujours et mettre des mots c’est pas évident. « Tu sais, avec Cody on est là… » Sa voix est rassurante, avant de reprendre, « on a plein de photos, d’objets qu’elle peut venir voir, et dont elle pourra repartir avec, si elle veut. » Ca semblait légitime, et Cody n’y verrait aucun inconvénient, pas pour sa fille du moins. « Si t'as pas peur qu'une mini tornade ... balaie tout sur son passage ... » Qu’elle avoue, en rigolant, manquant de tomber en arrière. « Hey, doucement ! » Ca fait sourire Adèle. Cette complicité, elle l’envie au fond d’elle. Un enfant ça change tellement tout et on a plus besoin de rien à côté. « Ok. Mais un seul. » Assure Amy, ça fait rire Adèle. « On est gourmande, demoiselle ? » Quel enfant ne l’est pas ?

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Adèle reste encore qu’une enfant, quand bien même, on la trouve mature, et qu’elle garde la tête sur les épaules. Elle est taquine, et aime jouer de son regard brillant, souriante à toute épreuve, la vie n’a pourtant pas été si clémente que ce qu’elle peut l’être aujourd’hui avec elle. Une trêve dont elle profite, insouciante, sans doute trop vous dira son cousin, Will. Leur relation s’est entachée depuis son départ précipité et encore aujourd’hui, ils ne se parlent presque plus, ne se voient que pour de grande – et de courte – occasion. Elle ne niera pas que cela lui fait mal au cœur, elle a toujours été cette gamine qui déteste la séparation, l’éloignement et plus encore quand ça concerne un être aussi important que le Cadburry. Mais Adèle est fière ! Bien trop fière pour le lui avouer, elle reste alors, patiente dans son coin, attendant que monsieur digère la nouvelle, elle qui ne supporte pas la solitude. Elle qui déteste qu’on lui fasse la tête. Qui ne gère jamais bien ses émotions, souvent impulsive, tête en l’air, rêveuse, elle s’imagine un monde un peu meilleur, quand à ses relations catastrophiques. Elle perd le fil, un peu plus chaque jour. « Non, non, non. J'assume rien. Si Tatie Addie propose de faire des conneries, c'est Tatie Addie qui s'y collera. » Addie tire la langue à Amy, avant de répondre, bien trop sûre d’elle, un peu trop faut croire, elle ignore ce qu’est de garder un enfant tout le temps ! « Avec un bouchon pareil, j’assume même ce qui ne serait pas de mon ressort ! » Si sa vie amoureuse n’était pas si catastrophique, elle aurait sans aucun doute cherché, pousser davantage le vice, mais parce qu’elle est célibataire : elle se résigne, elle ne sera jamais mère. Elle ne veut jamais attendre Adèle, elle ne collectionne pas les hommes mais son désir est au-dessus de tout. Ca lui ferait du bien d’avoir davantage Abby dans les parages, elle a l’air si mignonne, si espiègle, un peu comme elle, a son âge. « Tu me dis quel jour. Quelle heure. Et quel resto. Et j'y serais. » Adèle repose son regard sur sa nièce un instant, qui joue bien confortablement sur le sable. Qui se relève, court de gauche à droite en criant avant de se laisser de nouveau tomber sur le sol. C’est agréable ses moments, et elle en oubliait presque sa solitude. « Vers dix-neuf heures à l’Interlude, si ça te tente ? » Amy venait de la sortir de ses pensées, d’ailleurs elle n’avait pas vu la jeune Abby qui s’apprêtait à courir vers elle. « Le pickpocket pourrait entrer en action, faut faire gaffe. Surtout que si on lui présente comme un cadeau, elle, elle prend. » Amy qui ricane, sa petite dans ses pattes, en train de lui réclamer un peu de douceur. « Chez Tatie Addie, il y a plein de gâteaux… » Elle annonce à la jeune demoiselle en bas âge avec un clin d’œil quand cette dernière la regarde furtivement – bien trop obnubilée par le sac de sa maman. « Très gourmande la demoiselle. Mais comme elle se dépense beaucoup, ça me dérange pas. » Et surtout quand à cet âge, ils picorent plus qu’ils ne mangent. « Elle tient de la famille Shephard cette petite… » Qu’elle annonce, fièrement sans oublier que sa mère est pas la dernière en terme de gourmandise non plus, et Adèle le sait parfaitement. « Les chiens ne font pas des chats ! » Fort heureusement. « Et puis, le goûter, c'est sacré ! T'en veux ? » Amy qui tend le paquet à Adèle, qui lui en pique un, devant le regard étonné de la petite dernière, qui a presque finit le sien.

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Ca lui faisait du bien de discuter avec Amy parce qu’en quelque sorte et bien malgré elles, Amy était son lien avec son petit frère mort. Elle avait bien du mal encore, à le comprendre. Et parfois, elle se voyait le retrouver, ou lui parler comme si il pouvait encore l’entendre. Elle ne sait pas vraiment si un jour, elle sera capable d’accepter sa mort, mais elle sait que le temps efface la douleur, l’estompe. C’est en tout cas ce qu’elle a ressenti après la mort de ses parents. Si au début, elle avait été peinée, et en colère, elle a finalement pu s’accommoder de cette tristesse et vivre avec. « Très bien. Ca me va. Jeudi soir, c'est bon pour toi ? » Elle approuve les paroles de son amie. « C’est très bien pour moi, » qu’elle prononce avant de reprendre la parole, un sourire aux lèvres, « il me tarde… » C’était sans compter sur son amitié avec Amy pour la retrouver un peu. Elle avait déjà hâte même si elle savait qu’Abby ne serait pas présente. Elle ne savait pas trop ce que ça donnait un enfant en bas âge dans un restaurant. Mais Adèle n’imaginait rien de bon, déjà que parfois c’était gonflant pour des adolescents de devoir rester assis plusieurs heures sur une chaise lors des réunions familiales. Alors un enfant si petit, elle ne voulait pas lui faire endurer cette horreur ! « Je suis sûre que Abby adorerait aller chez Tatie Addie. Et fouiner un peu partout. » Ca la fait sourire, « je peux pas te promettre, par contre, qu'elle sera sage. Et que ... que tu retrouveras toutes tes affaires dans le bordel qu'elle te mettra. Faut bien qu'elle fasse honneur à son surnom. » Elle hausse les épaules. Parmi tous les cadres et les photos elle trouvera bien son bonheur la petite. Adèle fait la collection des peluches, elle est à sa façon restée qu’une gamine ! « Ca m’effraie même pas ! » Elle voulait bien jouer avec le feu, Adèle, ça la dérangeait pas. Puis elle a de qui tenir, Ash n’a jamais été un enfant sage qui savait rester en place. « Elle a un peu des deux. Enfin, si j'en crois ma mère. » Ca la fait sourire, « j’espère que niveau caractère, elle te ressemble un peu plus quand même… » Même de la haut, elle ne pouvait s’empêchait de vanner son frère. Puis Amy lui offre des gâteaux. Visiblement Adèle n’est pas la seule gourmande de la famille. « Tant qu'elle devient pas énorme, moi, ça me va de toute façon. » Elle a de la marge la petite Abby. « Oh, j'ai l'impression qu'elle a pas envie que tu lui piques son goûter. C'est rien ma chérie. On en a plein. » Abby finit de manger, tandis que Adèle se sert d’un gâteau qu’elle croque assez rapidement dedans, et se relève pour aller jouer, « elle a l’air heureuse. » Et épanouie. Ca doit pas être si simple d’élever une petite seule. « T’arrives à gérer avec le boulot ? » Quand bien même il y a une crèche, parfois c’est jamais facile de concilier son ancienne vie à celle qui nous attend.

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Elle ne sait pas Adèle, comment elle serait si elle était mère. Est-ce qu’elle serait du genre à tout vouloir savoir sur son enfant ? Une maman poule qui prend soin du bébé, puis de l’enfant. Ou au contraire, une maman présente mais qui sait garder ses distances, sans trop étouffer son enfant ? Y a-t-il une règle, des limites à ne jamais dépasser ? Elle était très proche de sa propre mère avant son décès, et ça ne l’inquiéterait pas de savoir qu’au contraire, elle serait du genre à veiller sur son propre enfant, voulant atomiser tout ce qui pourrait détruire son enfant avant même que ça ne le heurte. Elle supporterait mal qu’on veuille lui faire de mal, et en quelque sorte, ce serait un peu elle et son enfant contre le monde entier. Adèle a ses instants distantes, pensives, presque rêveuses, parce que le rôle de la maternité l’empêche de vivre les instants présents. Elle en a envie plus que jamais, et regarde souvent tristement les enfants dans le parc. Qui joue, qui crie, qui court, qui pleure parfois. Mais au-delà de trouver un partenaire, elle ne sait pas bien si ça suffirait, parce que son cancer a bien abîmer des choses en elle, et les médecins de l’époque lui avait déjà signifié que le risque de tomber enceinte serait largement amoindri. Pour autant, elle refuse de penser que jamais, elle ne vivra ce bonheur. « J'aurais une longue conversation entre adultes sans qu'un mini moi vienne me déranger. » Ca fait rire Adèle qui sort de ses songes pour un court instant les poser sur Amy puis sur cette gamine haute comme trois pommes qui court partout. « Ca te manque à ce point ? » Elle pas vraiment. Bien sûr la présence d’Amy un peu, mais de façon générale, son départ précipité pour le Mexique lui aura au moins montré à quel point d’être entouré ne sert pas à grand-chose, car quand tout s’écroule, plus personne ne reste réellement. Pas même ses proches. « Oh, et bien, je pense que tu devrais. Elle a un haussement d’épaule, parce que j'veux dire que ... qu'elle sait très bien comment s'y prendre. » Et est-ce que Adèle en doute ? Pas vraiment non. Elle-même, gamine connaissait son petit monde, et savait avec aisance amadouer ses proches. C’est ça d’être la seule nana dans une famille de mecs ! « Elle a d’qui tenir aussi ! » Qu’elle ajoute par pure fierté, fallait le dire. Mais ça la fait rire Adèle. « Je sais pas. On verra ... en grandissant. Si elle a plus de moi que de Ash. Mais c'est déjà une petite gourmande. Et une sacrée coquine quand même. » Le regard de l’agente immobilière se perd sur Abby un instant, son nouveau rayon de soleil. « T’en rajoute, avoue tout ! » Elle se relève à peine, pour lancer la première chose qu’elle trouve à sa portée sur Amy en rigolant bien davantage. « Ca va avec le boulot. C'est pratique d'avoir une crèche sur le lieu de travail. » Ses fesses qui se laissent de nouveau tomber sur l’herbe, « chanceuse quand même ! » Qu’elle ajoute, avant de réfléchir un instant, « ou alors c’est calculé par le patron. » Bon elle imagine que pour les urgences, il n’y avait pas le choix que d’avoir des opérateurs pour répondre aux téléphones. Fallait bien trouver le truc pour limiter les absences au maximum. « Une sacrée invention du patron mais c'est utile à pas mal de parents. Au moins, j'l'amène avec moi et j'repars avec elle. » Ce que tous les parents rêvent, sans doute. « Et quand elle est malade, ma mère s'arrange toujours pour pouvoir la garder. Ou David d'ailleurs. » Ca l’a fait sourire, « donc, j'ai pas trop à me plaindre. J'suis plutôt bien aidée quand j'ai besoin. » Adèle sort son téléphone, « il va pas en revenir Cody quand je vais lui montrer les photos ! » Et elle prend Abby en photos, quelques pauses suffiront. Son regard qui glisse sur l’horloge de son téléphone, « j’vais devoir filer, merci pour ce petit moment, mais on se voit jeudi soir, hein ? » Qu’elle dit, avant de se lever, d’aller embrasser sa nièce en la prenant par la taille pour la soulever un peu, c’est que ça pèse son poids, et Adèle ne dépasse guère les 55kg. Elle passe sa main sur l’épaule de Amy en repassant devant elle avant de s’éclipser rapidement, elle voulait pas être en retard pour son prochain rendez-vous.