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 (damon #10) who's laughing now

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Message(#)(damon #10) who's laughing now EmptyMer 14 Sep 2022 - 7:02

C'est devenu une habitude. Saül ne compte plus les heures. Il signe, indifférent, des papiers qui ne seront bientôt plus sa préoccupation. Ambrose vient de sortir et Saül essuie encore l'amer sentiment de défaite que lui a laissé l'entrevue avec le jeune politique. Le vieil italien remet de l'ordre dans ses papiers, appose son nom en bas d'un énième feuillet, appuie avec violence son index sur le bouton du téléphone qui le met en lien avec son secrétaire. « Jack, faites monter Damon Williams. » Comme si préciser le nom de Damon était important. Comme si personne ne savait que c'était à son fils que Saül souhaitait s'adresser. S'il a toujours traité sa progéniture comme un être supérieur aux autres, le quarantenaire a aussi toujours tenu à maintenir, en apparence, un climat d'égalité.

Le quarantenaire réajuste sa cravate comme s'il s'agissait d'un meeting très officiel. D'habitude, Saül reçoit ses associés dans de brèves petites réunions dans lesquelles les sourires sont de convenances. Avec Damon, rien de tout cela n'a jamais lieu. Le jeune homme voit son père sous l'angle le plus brut - qui est étrangement le plus calculateur - et qui, depuis des années, n'a pas changé d'un iota. Saül est toujours l'arrogant type assit dans une chaise, qui hurle de temps à autres sur ses employés et se gausse hypocritement dans des repas qui lui donnent envie de vomir. Mais tôt ou tard, tout cela sera terminé.

Saül n'a en vérité qu'une envie : retourner dans son discret - et calme - foyer où rien n'est plus important que la santé d'Abel. Seul avec son fils, l'italien peut enfin s'autoriser à cesser de s'auto-observer. C'est derrière les vitres qui donnent sur le ciel - et non sur un vis-à-vis désagréable - que l'homme d'affaires peut abandonner ses cravates en toute tranquillité, n'ayant plus pour objectif que de s'occuper de son garçon et de Titus, la bête affreuse qui sert de garde du corps au bambin. Bien sûr, sans Ariane, plus rien de tout ça n'a la même saveur. Qu'importe : Saül se rassure en se disant que bientôt, il aura aussi ses filles à ses côtés. L'italien surestime certainement ses capacités mais qu'importe : il aura le dernier mot dans cette affaire. Et Abel sera auprès de ses sœurs.

Damon s'annonce déjà et Saül toussote, sortant l'air de rien un dossier qui est déjà bien rempli. A l'intérieur, l'avenir d'un jeune homme que l'homme d'affaires ne compte pas lâcher dans le monde. Si Damon aura les titres, Saül continuera de tirer les ficelles. Sa transition vers le monde politique n'est après tout qu'une évidence. Personne n'est jamais surpris de voir les hommes d'affaires tourner leurs yeux vers des océans plus poissonneux. « J'ai un cadeau pour toi. » Effacée, la discussion précédente dans laquelle Damon évoquait ce qu'il savait du passé de son père et de tout ce que Saül avait cadenassé derrière les grandes portes blindées de sa mémoire. « Il a des années que j'ai envie de te le faire. Veux-tu essayer de deviner ? » que Saül lance, légèrement penché en avant, comme sur le ton de la confidence. C'est toujours ainsi, avec Saül Williams. Pour Damon, Saül efface partiellement l'ardoise et préfère reprendre au point qui précédait la discorde. Peut-être qu'ainsi, l'italien s'imagine recommencer à réparer les choses... avant qu'elles ne tournent à la catastrophe.

@damon williams (damon #10) who's laughing now 3258319053
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Damon Williams
Damon Williams
l'héritier du vide
  
(damon #10) who's laughing now MTtf4TM Absent
ÂGE : "i don't know about you, but i'm feeling" + 2 ans (04.07).
SURNOM : le petit cappuccino frappé, a.k.a 'pleurnichard' (Saül, 2021).
STATUT : mais c'était sur en fait, qu'il n'allait pas résister au charme de megan bien longtemps. mariés depuis novembre 2021, ils ont pris leur temps pour s'apprivoiser mais ces derniers mois ont montré qu'il en pince plus que de raison pour sa propre femme.
MÉTIER : avoir un diplôme en poche, ça sert juste à faire joli apparemment - surtout quand vous n'avez pas du tout l'intention de vous en servir. abandonne complètement l'idée de suivre les traces que feu-son-père a tracé un jour pour lui, cherche sa voie pour se retrouver dans ses ambitions.
LOGEMENT : #61 st paul's terrace (spring hill), là où la vue devient imprenable sur la ville la nuit tombée. sa chambre est devenu avec les semaines une chambre d'amis dans laquelle il ne met un pied que pour piocher dans son dressing.
never be so polite, you forget your power (never wield such power, you forget to be polite)
POSTS : 7554 POINTS : 290

TW IN RP : abus émotionnel, difficultés de procréation/infertilité/procréation médicalement assistée, violences (physiques et verbales).
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : né cosimo, se faisant appeler damon depuis plus de cinq ans désormais › les liens du sang, c'est toujours compliqué, mais dans sa famille ça l'est d'autant plus. en effet, son père est son oncle et son oncle son père (bon courage pour suivre) › étudiant prêté de la colombia university à la queensland university depuis janvier 2020 › parle couramment l'anglais et l'italien.
CODE COULEUR : navy.
RPs EN COURS :
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sait compter deux par deux et lacer ses chaussures.

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(huit) - present: lilymegan #37norah #2olivia | past: gideonisabel | alternative: diego (jd)megan #36 (jd)

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chronologie des sujets à jour (lolz) dans ma fiche de liens.

evermore:


what did the buffalo say to his son when he left for college ?:


AVATAR : rudy pankow.
CRÉDITS : cheekeyfire (avatar) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (userbars).
DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith).
PSEUDO : luleaby.
INSCRIT LE : 02/11/2020
https://www.30yearsstillyoung.com/t34617-take-me-to-the-lakes-where-all-the-poets-went-to-die-damon
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Message(#)(damon #10) who's laughing now EmptyVen 16 Sep 2022 - 23:38

Lorsque le téléphone du bureau auquel il était assis sonna, et que les yeux de Damon accrochèrent le numéro correspondant à l’appel, ce dernier leva les yeux au ciel. Il n’avait pas eu besoin d’enregistrer le numéro dans la machine qu’il savait parfaitement qui le sollicitait. Presque, il aurait pu ne pas décrocher le combiné et savoir ce qui allait se passer - mais il était poli, Damon, et ne laisserait pas couler l’appel de la sorte. Il ne pouvait pas faire le mort de toutes façons, tout le monde était bien au courant de quand il était présent ou non entre ces murs. « Oui, Jack. » L’autre homme au bout du fil ne fit même plus l’affront de prétendre être surpris d’être si rapidement démasqué. « Il t’attend dans son bureau. » - « Maintenant ? » - « J’ai vraiment besoin de le préciser ? » Ce fut qu’une fois que son soupire réussit à passer de l’autre côté du fil que le blond raccrocha. Oh, être convoqué dans le bureau de Saül n’était jamais une étape dans la journée qui ravissait grand monde. Mais être attendu dans le bureau de son père n’était plus quelque-chose qui enchantait Damon, comme cela avait pu être le cas pendant pourtant de longues années.

« Tu veux me voir ? » Le bonjour n’était pas nécessaire, puisqu’il était de toutes manières pas souhaité du côté de Damon. Depuis leur dernière discussion, au sein de ce même bureau, il n’avait même plus envie de faire semblant ou de faire des efforts, l’italien junior. A quoi bon ? Il savait vers quelle finalité cela tendrait dans tous les cas, et ce n’était en rien quelque-chose de souhaitée de son côté. Alors, autant balayer d’un revers de la main tous les faux semblants. Saül toussota, ne prit pas de suite la peine de relever son regard vers l’ainé de se progénitures. A la place, il déposa un lourd dossier sur son bureau.

Et pour une raison étrange, il avait un mauvais pressentiment, Cosimo. « J'ai un cadeau pour toi. » Au dernier moment, il réussit à retenir un petit Super très sarcastique qui avait menacé de s’échapper. Non seulement ce type de réaction ne lui allait pas, mais surtout s’il pouvait partir d’ici le plus rapidement possible sans avoir à se battre de nouveau, c’était très bien aussi. « Il a des années que j'ai envie de te le faire. Veux-tu essayer de deviner ? » Fronçant quelque peu les sourcils, alors que son père se penchait un brin en avant, posté de l’autre côté du bureau, Damon croisa ses bras sur son torse. « Pas vraiment. » Il n’en avait que faire du cadeau dont Saül semblait pourtant être déjà tant fier - il n’y avait qu’à voir l’éclat contenu dans son regard pour savoir qu’il avait réellement attendu ce moment avec impatience. « J’ai plein de choses à faire, alors si tu peux aller plus vite que ça. » Il ne mentait en rien: il avait littéralement tout laissé tomber sur son bureau pour monter jusqu’en haut de la tour. Il n’avait besoin d’aucune distraction pour rendre sa journée occupée; et si ce n’était pas le cas pour Saül, ce n’était pas son problème. Cependant, s’il pouvait le libérer au plus vite afin qu’il puisse y retourner, ce serait presque aimable de sa part. Pour marquer encore un peu plus son point, Damon ne bougea pas d’un iota de là où il se trouvait - cela lui permettait également d’être à distance de Saül, loin de sa main et de ce que cette dernière était capable de faire.






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Message(#)(damon #10) who's laughing now EmptyLun 19 Sep 2022 - 5:22

Damon a cela de drôle qu'il passe toujours la porte du bureau de son père avec les épaules voûtées. Saül l'a déjà repris à ce sujet, bien sûr, non sans une pique méchante ou un commentaire désobligeant. La tenue de son dos fait négligée, peu investie et en bref, si le jeune homme a l'habitude de porter une montagne d'angoisse sur ses épaules, ce n'est pas l'homme d'affaires qui lèvera le petit doigt pour l'alléger. Non, c'est ainsi que Saül a appris de son père. C'est à force de remontrances et de coups d'œil aiguisés sur son maintien que Saül - Massimo, alors - a appris à ses tenir de cette façon qui hurle toujours au nez des gens "je vous suis supérieur et je le sais".

Damon a clairement à apprendre de son paternel, qui l'accueille avec le visage des bons jours. Bon, chez Saül Williams, cela se traduit par un visage un peu moins fermé que d'habitude et un ton qui ne se plafonne pas en décibels. Surtout, surtout, Saül a l'anglais plus facile dans ses bons jours. Le jeune homme saura certainement mieux que personne jauger les attitudes du patriarche, lequel est fort à l'aise dans son immense bureau. Bientôt - et cela, le blondinet ne le sait pas encore - tout cela sera à petit Damon. Oh, qu'il a grandi vite. Quelque part, Saül regrette sans doute de n'avoir rien vu de ses années ingrates. Quelque part, le quarantenaire est bien conscient qu'il connaît à peine le jeune homme qui se trouve devant lui. Mais a-t-on vraiment besoin de véritablement avoir noué un lien avec son héritier, quand ce dernier a appris à obéir au doigt et à l'œil ? (oui.)

« Tu veux me voir ? » Immédiatement, Saül passe au vif du sujet. L'aîné de ses fils a beaucoup de travail et passer du temps au bureau de Saül ne l'aidera pas à décoller. Dans son dos, on dit certainement qu'il n'a la place belle que grâce à son paternel, peu importe le travail qu'il parvient à fournir. Au fond, c'est peut-être un peu vrai. Saül s'est efforcé de traiter Damon avec autant de justesse - et de dureté - que tous les autres. A force de vouloir en faire un cheval de course, le quarantenaire a certainement été beaucoup plus dur avec lui qu'avec tous les autres. Passons. « Pas vraiment. » Saül balaie le refus de son fils d'un revers de la main. Peu lui importe que Damon ne souhaite pas obtempérer. Cela ne lui fera pas changer ses plans. Penché au dessus d'un tiroir cadenassé dans dans bureau de ministre, Saül se laisse aller au sourire de contentement qu'il arbore si peu souvent. « J’ai plein de choses à faire, alors si tu peux aller plus vite que ça. » « Tu deviens comme ton père. Impatient. » Un autre jour, cela aurait pu être dit sur le ton du reproche. Pas aujourd'hui. Aujourd'hui, Saül fait la remarque sans lever les yeux de la jolie boîte bordeaux qu'il pose sur le bureau, devant lui.

« Ouvre la boîte. » que Saül lance en poussant la boîte couverte de velours plus avant sur son bureau. A l'intérieur, un stylo Mont-Blanc gravé au nom de Damon. Un cadeau symbolique, parce qu'il porte aussi le titre que Saül souhaite lui léguer. En dessous de son nom se trouve la fonction royale, celle de CEO qui ferait tourner les têtes de dizaines de requins assoiffés rien que dans ce bâtiment. Tous les locaux seront à lui. Plutôt que de lui offrir une jolie enveloppe, l'italien a choisi un cadeau plus sophistiqué. Un cadeau au prix à quatre chiffres, marquant l'aboutissement d'années de travail et l'espoir d'une réconciliation à la sauce de Saül Williams.
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Damon Williams
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Message(#)(damon #10) who's laughing now EmptyJeu 22 Sep 2022 - 9:23

Bien sur que la première réaction de Saül face à lui fut de balayer d’un revers de la main sa première réponse. Après tout, pourquoi prendre en compte l’avis et les désirs de son fils, lorsqu’il pouvait faire passer les siens en profiter ? C’était bien plus facile d’agir de cette sorte là plutôt que de la première - et ce fut exactement l’attitude qu’il adopta. Damon n’en avait que faire de ce fameux cadeaux qu’il souhaitait lui faire, et préférait davantage qu’il se dépêche d’en finir pour le laisser retourner à ses occupassions. Pour une fois, il avait des plans établis pour la soirée et ne souhaitait pas les manquer parce-qu’il n’avait su terminer sa journée de travail à l’heure. « Tu deviens comme ton père. Impatient. » Le blond se permit de lever les au ciel - autant parce-que son père ne lui prêtait pas le moindre coup d’oeil pour le moment, que parce-qu’il ne prenait plus autant soin de son attitude face à ce dernier. Après tout, qu’il agisse correctement ou qu’il n’en fasse qu’à sa tête, c’état son portait à lui qui risquait d’être refait en fin de course et l’inverse ne serait jamais possible.

Finalement, une boite bordeaux, presque couleur sang, fut glissée sur le bureau. Damon devait admettre que pour certaines choses, Saül avait bon goût - si seulement c’était lui qui s’était chargé d’acheter ce cadeau, bien sur; après tout venant de lui plus rien n’étonnerait le jeune italien. Après un instant d’hésitation, Cosimo parcourut de quelques enjambées la distance le séparant du bureau, s’emparant de la boite d’un mouvement un peu trop brusque comparé à ses habitudes. Un dernier regard dirigé vers son père avant de porter son attention sur la dite-boite. Et il eut du mal à croire ce qu’il avait sous ses yeux, à ce moment là, alors qu’il ouvrait l’écrin bordeaux. Sur le stylo Mont-Blanc, de ceux de la belle gamme - il avait appris à les reconnaître avec le temps -, les quelques lettres Damon Williams - CEO étaient gravées. Oh, un frisson autant plaisant que tout son contraire fila le long de son échine, alors que ses yeux léchait du regard l’objet dans ses mains. Cependant, la réaction publique qu’il eut par la suite, Saül n’allait en rien l’aimer, elle; il tairait qu’il s’était passé une fraction de seconde où l’idée d’accéder à un tel titre puisse lui plaire.

Car à cet instant, ce fut un rire franchement amusé qui sortit d’entre les lèvres du blond, alors qu’il relevait son regard vers son père, le CEO actuel. « Sérieusement ? » Il tourna la boite pour montrer le présent qu’il tenait toujours entre ses mains, comme si Saül ne le connaissait pas déjà. Que lui était-il passé par la tête pour se dire qu’une bonne idée se cachait forcément dans le tableau qui se dessinait sous leur nez ? « Qu’on soit d’accord: le cadeau, c’est le stylo ou le message que tu m’adresses gravé dessus ? Parce-que je sais qu’il vaut très cher, et que ça pourrait constituer un présent tout seul. Que je sache aussi si je dois rire encore plus fort. » Quelques semaines plus tôt, Damon n’aurait jamais réagi de cette sorte face à son paternel. Il aurait dégluti, aurait surement eu le rouge aux joues d’imaginer la confrontation - surement perdante de son côté - qui s’en suivrait. Aujourd’hui, il n’avait rien à perdre et puisque la seule chose à convoiter dans cette affaire, il était en train de lui rire au nez, autant aller jusqu’au bout de ses idées. « Dis moi que c’est la seconde option et pas la première. » Damon Williams, CEO - qu’avait-il à la place du cerveau pour se dire que cette affirmation pourrait un jour être une bonne idée pour n’importe qui, sérieusement ? Quelle mouche avait pu le piquer ce matin lorsqu’il s’était levé pour venir au bureau ? Il délirait, il se devait de devenir sénile il n’y avait pas d’autre option possible. « Dis moi que t’s pas en plein délire, s’il te plait. » Le ton n’était pas suppliant, et ne le serait surement plus jamais.






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Message(#)(damon #10) who's laughing now EmptyDim 25 Sep 2022 - 7:48

De toutes les réactions du monde, c'était le rire que Saül attendait le moins. Damon a ouvert la précieuse boîte, a sorti le cadeau de son écrin avant de rire. Voilà qui désarçonne l'italien, mais ce dernier reste stoïque. Il a l'habitude de se confronter à des réactions qu'il n'avait pas anticipées, bien que cela arrive peu pour la simple et bonne raison que Saül déteste l'imprévu. Alors, lorsque son fils rit, Saül se tend - rien qu'un peu. La situation ne l'amuse pas du tout. Le sourire sur son visage ne flétrit qu'un peu. C'est toujours mieux que les pleurs habituellement servis par le jeune homme - quoi que, cela fait bien longtemps que le blondinet ne s'est pas présenté dans le bureau de son père pour y geindre. Cela, Saül ne l'oublie pas. Il est fier de ce gamin même s'il ne lui dit pas. Voilà des années qu'il le prépare de la plus terrible des façons à être un successeur digne de ce nom. En un instant, en un rire, Damon balaye tout ce que Saül avait pu imaginer. Qu'avait-il imaginé, au juste ?

Dans son esprit, Damon accepte le cadeau avec beaucoup de dignité. Il s'assoit au bureau de son père pour prendre la mesure de tout ce que ce titre implique. Il relève de timides yeux vers ceux, assurés, de Saül. Sa voix est sûre quand il demande "vraiment?". L'homme d'affaires, bien sûr, acquiesce. La fierté se lit dans ses yeux alors qu'il opine du chef et rejoint son fils de l'autre côté de ce qui sera bientôt son bureau. Saül prend place sur la chaise à ses côtés pour regarder le stylo avec Damon, pour prendre la mesure de toute la félicité qui se lit désormais sur ses traits. Les épaules de Saül s'abaissent enfin et quittent la posture caricaturale qu'elles avaient adopté il y a de ça des décennies.

Bien sûr, rien de toute cela n'a lieu, sinon dans l'esprit fécond de l'homme d'affaires. « Sérieusement ? » Damon présente le cadeau à Saül comme si ce dernier ne le connaissait pas par cœur. Il a mis des heures à choisir ce cadeau et il y a des années qu'il prévoit de lui présenter son héritage de cette manière. « Qu’on soit d’accord: le cadeau, c’est le stylo ou le message que tu m’adresses gravé dessus ? Parce-que je sais qu’il vaut très cher, et que ça pourrait constituer un présent tout seul. Que je sache aussi si je dois rire encore plus fort. » La tirade achève Saül, qui a fini de sourire. Ses yeux glacés cherchent ce qui ne tourne pas rond chez ce garçon qu'il a pourtant élevé. Il doit lui manquer une case. Ou alors Elise l'a bercé trop près du mur. Evidemment, Saül ne reconnaîtra aucune de ses fautes. Rien, dans le comportement du jeune homme, ne le pousse à s'interroger sur ses propres failles. « Dis moi que c’est la seconde option et pas la première. » Saül s'apprête à répondre, mais il a la dérangeante sensation que Damon n'en a pas fini. « Dis moi que t’es pas en plein délire, s’il te plait. » Avec beaucoup de calme, Saül s'adosse à sa chaise et s'appuie sur l'accoudoir, l'index droit planté devant la bouche. Les paupières plissées, il prend le temps de savourer les dernières secondes de calme avant que sa colère n'explose.

Une grande respiration plus tard, Saül Williams parvient à juguler ses envies de meurtre et à garder un ton froid. « Tu n'as pas écouté quand j'ai dit qu'il y a des années que je souhaite te faire ce cadeau. » Le choix de mot est affreux, si bien qu'on pourrait croire que toutes ces années de maltraitance psychologique sont un don et que Damon n'a rien eu à faire - sinon se montre irréprochable aux yeux de son père - pour tenir ce stylo entre ses doigts. « Quand j'ai pris ce poste, c'était à toi que je pensais. J'ai bâti ce monde pour toi, Cosimo. » Dans un monde parfait, Saül l'aurait appelé par le prénom que le jeune homme a choisi. Dans un monde parfait, Saül ne nierait pas constamment l'identité propre de ce gamin qu'il croit avoir construit tout seul... sans jamais avoir été présent pour le rencontrer véritablement. « Les papiers sont prêts depuis des jours. » Là-dessus, la froideur dans le regard de Saül se mue en fierté. C'est plein d'illusions qu'il tente d'amadouer Damon, la main gauche posée sur le dossier qui se trouve devant lui. « Tu m'as rendu fier. Toutes ces années, je n'ai fait que le constater et aujourd'hui, je le sais. » Et aujourd'hui, il le dit.
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PETIT PLUS : né cosimo, se faisant appeler damon depuis plus de cinq ans désormais › les liens du sang, c'est toujours compliqué, mais dans sa famille ça l'est d'autant plus. en effet, son père est son oncle et son oncle son père (bon courage pour suivre) › étudiant prêté de la colombia university à la queensland university depuis janvier 2020 › parle couramment l'anglais et l'italien.
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sait compter deux par deux et lacer ses chaussures.

NaNoWriMo 2021
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chronologie des sujets à jour (lolz) dans ma fiche de liens.

evermore:


what did the buffalo say to his son when he left for college ?:


AVATAR : rudy pankow.
CRÉDITS : cheekeyfire (avatar) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (userbars).
DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith).
PSEUDO : luleaby.
INSCRIT LE : 02/11/2020
https://www.30yearsstillyoung.com/t34617-take-me-to-the-lakes-where-all-the-poets-went-to-die-damon
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Message(#)(damon #10) who's laughing now EmptySam 1 Oct 2022 - 1:35

La réaction primaire, première, du jeune garçon devant Saül devait le surprendre un minimum. Jamais, ô grand jamais ce dernier n’avait osé avancer le quart de cette attitude avant son père, trop peur de la moindre réaction qu’il pourrait avoir. Damon avait passé des années terré dans un état d’esprit qui lui avait fait bien plus de mal que de bien, et n’en avait trouvé la porte de sortie que quelques mois plus tôt. Il lui fallait encore tracer le chemin complet jusqu’à s’évader de l’emprise que son paternel avait pu exercer sur lui pendant tout ce temps, de celle qu’il exerçait encore sur lui bien trop de fois même aujourd’hui. Mais au moins, il savait désormais vers quoi se diriger - et cela commençait par rire au nez de l’annonce que le vieil italien était en train de lui faire. Damon Williams, CEO n’était pas un monde qui existait dans cette réalité - et c’était une chose avec laquelle le principal concerné était en paix. Il ne serait jamais l’homme que son père avait été et c’était parfait ainsi.

« Tu n'as pas écouté quand j'ai dit qu'il y a des années que je souhaite te faire ce cadeau. » Le visage de Saül s’était refermé, et tout dans son attitude désormais montrait que la colère bouillait en lui - il connaissait les signes par coeur, Damon, avec les années. Ce n’était pas pour autant que le jeune homme changerait d’attitude, et que cela surprenne de mal en pis l’autre face à lui, ça ne lui importait plus. Des années qu’il souhaitait lui faire ce cadeau, qu’il osait dire; un cadeau était supposé apporter quelque-chose de positif, pas attacher un boulet au pied. « Quand j'ai pris ce poste, c'était à toi que je pensais. J'ai bâti ce monde pour toi, Cosimo. » - « Non. » Il n’avait même pas retenu sa voix, n’avait pas baissé le regard en se prononçant de cette sorte. « C’était à toi que tu pensais quand tu as pris ce poste. C’est à toi que tu as toujours pensé, n’essaie pas de me faire croire autre chose. » N’y avait-il jamais eu autre chose de plus important que sa propre personne, pour Saül ? Abel n’était qu’un enfant pour le moment, mais malheureusement les choses pouvaient prendre une tournure très proche de l’enfance de Cosimo pour ce garçon là aussi, malgré tout ce que l’aîné des deux garçons pouvait déclarer. « Les papiers sont prêts depuis des jours. » Oh, que ça lui faisait une belle jambe. « Tu m'as rendu fier. Toutes ces années, je n'ai fait que le constater et aujourd'hui, je le sais. » A entendre ces mots là en revanche, Damon perdit son petit sourire triomphant et se trouva cloué du bec.

Parce-que ces mots là, précisément ces mots là, il les avait attendu toute sa vie. Lorsqu’il avait réussi pour la première fois à faire du vélo sans les petites roues à l’arrière, lorsqu’il avait gagné sa première compétition d’escrime et bien plus récemment lorsqu’il avait reçu son dernier diplôme en date. A toutes les étapes de sa vie, il s’était dit que cela serait enfin assez pour que son père soit fier de lui et le lui dise. Ou même qu’il soit fier simplement et que cette fierté puisse se voir dans son regard: jamais le moment n’était arrivé. Damon avait compris qu’il aurait beau faire tout ce qui était en son pouvoir, Saül n’en aurait jamais rien à faire des efforts qu’il pouvait donner. Cela se montrait encore aujourd’hui. Le sourire qui étira les lèvres du jeune italien était bien plus fané que celui avec lequel il s’était trouvé triomphant, l’instant d’avant. « C’est donc maintenant que tu te sers de cette carte là, alors ? » Bien sur que son coeur se serrait alors qu’il devait faire en sorte de se montrer fort, pour de vrai, devant cet homme qui lui ruinait la santé depuis qu’il avait poussé son premier cri. « Toutes ces années, tous ces efforts pour que tu dises finalement être fier de moi quand ça t’arrange toi ? » Il secoua la tête, plongea son visage dans ses mains un instant. Le barrage ne pouvait pas céder maintenant. « Je plains Abel, tu sais. » Ses azur se reposant sur son père. « Parce-qu’il va passer par les mêmes moments que moi, et que tu vas autant le détruire que moi. Il mérite pas ça. » Avec tout le courage dont il était capable, il fit un pas en avant afin d’appuyer ses mains contre l’autre côté du bureau de Saül. « Je mérite mieux que ça. » L’homme face à lui allait s’énerver et peu lui importait: il ne courberait pas l’échine cette fois-ci. « Ton poste, tu peux le garder. J’en ai jamais voulu, j’en veux toujours pas aujourd’hui. C’est le monde que tu as bâti pour toi, tout ça. Ca a jamais été pour moi. » La larme qui coulait le long de sa joue ne lui fit pas lâcher prise pour autant. « Je voudrais te croire, si tu savais combien j’ai envie que tu me dises la vérité. Mais même à toi, tu te mens. Qu’on soit pas deux à croire à ces mensonges. »






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Message(#)(damon #10) who's laughing now EmptyMer 19 Oct 2022 - 7:24

« Non. » Non, il a raison. Saül n'a pensé qu'à lui, au travers de Damon. Il a caché, tout au fond de son esprit, les raisons qui l'ont poussé à mettre sur pieds cette prison dorée. Est-ce parce qu'il a toujours considéré Damon comme une extension de lui-même ? Est-ce parce qu'il a toujours admis que le jeune homme n'était qu'un esprit à formater ? Remplacer Auden, faire de cet enfant quelque chose de complet, c'était une affaire de tous les jours. Oh, Saül a été ce qu'on peut appeler un bon père... jusqu'à ce que le jeune homme atteigne l'âge de quatre ans, environ. Ensuite, quand son petit caractère a commencé à pointer le bout de son nez, quand il a fallu admettre qu'il ne serait pas le fils tant attendu et tant idéalisé, Saül s'est fait une raison. Il a fallu abandonner les rêve des parties de chasse, des discussions tant espérées, celles que Saül n'a pas eues avec son propre père. Il a fallu abandonner la grande idée qu'il s'était faite de la paternité en lisant en cachette des livres et des revues, en écoutant avec attention les jeunes pères autour de lui. Il a fallu se détacher des souvenirs crées par les films. Il a fallu renoncer à tout et vivre avec la déception. Mais la déception de quoi, au juste ? Pas apportée par Damon, non. Pas du tout. Si Saül a toujours transmis à son fils qu'il n'était qu'une sorte d'erreur ce n'était que pour cacher la sienne.

Non, il n'a jamais rien partagé avec Damon, trop déçu par l'idée qu'il se faisait de la paternité. Oui, il a toujours cassé ce que le jeune homme essayait de construire dans son coin, dans une vaine tentative de lui coller le schéma appris et répété. A coups de poings, s'il le fallait. Oui, Saül est coupable, fautif. Coupable d'être égoïste. Fautif de n'avoir pas su dépasser ses propres attentes. Aujourd'hui, face à Damon, il ne comprend pas. Il ne comprendra que bien plus tard, un jour peut-être. C'est encore la haine qui gagne, là tout de suite. La même colère bouillonne depuis des années, cette tristesse déguisée en haine, mal identifiée et remise sur les épaules du blondinet. Voilà, Damon. Tout est de ta faute. « C’était à toi que tu pensais quand tu as pris ce poste. C’est à toi que tu as toujours pensé, n’essaie pas de me faire croire autre chose. » Mais ça n'a aucune importance, alors Saül s'enferme dans son mensonge. Il a fini par y croire lui-même. Si lui veut très fort, comment Damon ne peut-il pas finir par adhérer ? « C’est donc maintenant que tu te sers de cette carte là, alors ? » Des cartes, Saül a l'habitude d'en manipuler. Elles sont comme Saül imagine les gens : flexibles, pliables à souhait. Jetables. Déchirable. « Toutes ces années, tous ces efforts pour que tu dises finalement être fier de moi quand ça t’arrange toi ? » « Tu racontes n'importe quoi, Cosimo. C'est un cadeau. Un cadeau que tu mérites. » Un cadeau empoisonné qui n'a soudain plus de sens, mais que Saül s'acharne à emballer de jolis mots.

Quand Damon relève les yeux, il a autre chose dans le regard. « Je plains Abel, tu sais. » « Ne parle pas d'Abel. Tu ne le connais pas. » Il est en tous points différents de son grand frère, dira Saül. Abel est un garçon silencieux, effacé. Un garçon qui a déjà peur de dérangé, mais qui, à la différence de Damon, ne se plaint jamais de rien. Un garçon qui a cessé de cherché sa mère des yeux et qui vit déjà l'absence comme une habitude. Damon a raison de le plaindre. « Parce-qu’il va passer par les mêmes moments que moi, et que tu vas autant le détruire que moi. Il mérite pas ça. » Le regard de Saül a changé du tout au tout. Personne, personne n'a le droit de parler d'Abel. « Tu n'as pas le droit de me faire la leçon alors que tu ne t'es jamais occupé de personne. » Saül apprend. Il est bien terrible de se dire qu'il aurait dû apprendre avant. « Je mérite mieux que ça. » Jamais Damon ne parle pour lui-même. C'est bien la première fois que Saül l'entend tenir tête de cette façon. Oui, aujourd'hui, il est certainement fier pour de vrai, mais pas pour les bonnes raisons. Cette soudaine confiance, c'est avec Damon que Saül aurait dû la construire. Elle n'aurait pas dû se faire sur le tard, pas en réponse aux lacunes laissées par l'absence de son père. « Ton poste, tu peux le garder. J’en ai jamais voulu, j’en veux toujours pas aujourd’hui. C’est le monde que tu as bâti pour toi, tout ça. Ca a jamais été pour moi. » Une affreuse boule d'angoisse se forme au fond de la gorge de l'homme d'affaires, qui reste pourtant absolument impassible. La larme qui coule sur la joue de Damon, Saül n'est pas capable de lui faire face, pas capable de la regarder. « Je voudrais te croire, si tu savais combien j’ai envie que tu me dises la vérité. Mais même à toi, tu te mens. Qu’on soit pas deux à croire à ces mensonges. »

« Dehors. » A lui de pleurer. Le grand Saül Williams écrase ses deux mains contre ses yeux avant que Damon ne puisse se rendre compte que son père tremble, s'écroule. D'une voix contenue, pour une fois, Saül continue de donner ses ordres. « Sors. » qu'il répète d'une voix étouffée, les mains toujours sur les yeux. La bouteille de champagne qu'il avait prévu pour acter la fin du piège, Saül la boira tout seul. « Tu peux partir, Damon. Je m'occupe du reste. » qu'il marmonne, se levant pour aller classer des dossiers qui sont déjà parfaitement rangés dans un coin de son bureau. Il ne fera pas face à son fils. Pas alors que son visage reprend lentement la forme du masque qu'il oppose généralement au monde.
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Damon Williams
Damon Williams
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ÂGE : "i don't know about you, but i'm feeling" + 2 ans (04.07).
SURNOM : le petit cappuccino frappé, a.k.a 'pleurnichard' (Saül, 2021).
STATUT : mais c'était sur en fait, qu'il n'allait pas résister au charme de megan bien longtemps. mariés depuis novembre 2021, ils ont pris leur temps pour s'apprivoiser mais ces derniers mois ont montré qu'il en pince plus que de raison pour sa propre femme.
MÉTIER : avoir un diplôme en poche, ça sert juste à faire joli apparemment - surtout quand vous n'avez pas du tout l'intention de vous en servir. abandonne complètement l'idée de suivre les traces que feu-son-père a tracé un jour pour lui, cherche sa voie pour se retrouver dans ses ambitions.
LOGEMENT : #61 st paul's terrace (spring hill), là où la vue devient imprenable sur la ville la nuit tombée. sa chambre est devenu avec les semaines une chambre d'amis dans laquelle il ne met un pied que pour piocher dans son dressing.
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Message(#)(damon #10) who's laughing now EmptyMer 26 Oct 2022 - 7:04

« Tu racontes n'importe quoi, Cosimo. C'est un cadeau. Un cadeau que tu mérites. » Lentement, il hocha lentement la tête. Peut-être qu’il le méritait, en réalité; il ne reniait pas véritablement cette partie là du raisonnement de son aîné. Il avait toujours travaillé dur, s’était appliqué à l’école autant qu’au travail; surtout alors que son nom de famille lui donnait une voix royale dans le regard des autres là où il aurait simplement voulu être perçu comme lui, et pas l’ombre de son paternel. Il méritait peut-être les clefs du royaume que Saül lui cédait, mais ce n’était pas pour autant qu’il les désirait. Parce-que si c’était là un moyen détourné que de retenir enfin l’attention de cet homme qu’il avait tant admiré pendant toutes ces années, il n'y plongerait pas tête baissée. Et d’avance, il savait que son frère aurait malheureusement le même chemin doré pavé pour lui, sous de faux prétextes de la part de l’homme à qui il faisait face malheureusement. « Ne parle pas d'Abel. Tu ne le connais pas. » - « Non, mais je te connais toi. » Ce n’était pas d’Abel qu’il parlait, en réalité, mais de Saül. Et c’était ce dernier qui ruinerait la vie de son second fils, de sa première progéniture légitime, lorsqu’il se rendrait compte qu’instaurer une relation basée sur la peur n’était pas suffisant pour assouvir son ascendant sur son fils. « Tu n'as pas le droit de me faire la leçon alors que tu ne t'es jamais occupé de personne. » Il était vrai: Damon ne s’était jamais occupé de personne, ou pas avec les responsabilités d’un père envers son enfant. Mais Saül non plus, s’il fallait partir de ce postulat là, ne s’était jamais occupé de personne puisqu’il n’avait pas été présent pour son fils, aveuglé par sa propre réussite, par son égo et ses envies.

Ce n’était pas de cette façon que devait être traité un fils. Ce n’était pas en l’imaginant comme votre copie conforme et en vous rendant compte au bout de quelques années finalement que la copie était bien pâle qu’il fallait prétendre s’être occupé et avoir traité l’homme en face de vous de manière correcte. Damon méritait mieux que ça, il s’en rendait malheureusement compte maintenant. Cosimo méritait mieux que ça. Et peut-être était-ce là d’étranges paroles à entendre pour Saül, peut-être s’était-il dit que son garçon ne s’apercevrait jamais de la supercherie qu’il avait érigé à son égard; sauf que ces derniers temps, remettre en question tout ce que son père avait pu lui inculquer au cours de sa vie était plus facile qu’auparavant, pour le jeune italien. Ouvrir les yeux était d’ailleurs la meilleure chose qui avait pu lui tomber dessus, ces dernières années, toute sa vie. Parce-qu’il s’était rendu compte qu’il avait bien plus à gagner que seulement la pitié d’un homme qui ne méritait en rien son admiration. Il n’y était pas arrivé seul, certes, mais le résultat en valait la peine - et s’il n’en était pas pour le moment convaincu, le temps ferait son affaire et son effet, une partie silencieuse de lui en était persuadée.

« Dehors. » Damon secoua la tête, ayant déjà anticiper la scène qui allait se passer dans son esprit. C’était toujours la même chose, de toutes façons: lorsque le garçon se mettait à tenter de se dresser face à son paternel, ce dernier le congédiait. Car si le problème était hors de sa vue, il n’avait pas à le gérer. Damon était le problème dans cette histoire. « Sors. » D’un revers de la main rageur, le blondinet essuya la larme rebelle qui avait glissé le long de sa joue. Toujours une traitresse pour montrer le bout de son nez, mais aujourd’hui il s’en fichait bien plus que les autres fois. Car, pour une fois, ce ne fut pas lui qui détourna ni baissa le regard. Pour une fois, il n’était pas celui qui échappait à la droiture de son dos. Pour une fois, il n’était pas celui rendant les armes: c’était Saül qui avait détourné son attention de l’autre en premier. Le regard de Cosimo ne lâchait la silhouette de son père, alors qu’il s’apprêtait à lui tourner le dos. « Tu peux partir, Damon. Je m'occupe du reste. » Déjà, il s’échappait à la conversation et tentait d’en faire de même au regard de celui qu’il ne prenait même plus soin d’appeler Cosimo. Contrairement à son habitude, à leur habitude, Damon ne bougea pas de suite. Là où il se serait précipité vers la sortie d’ordinaire, il continuait d’observer l’homme qui avait constituer l’idéal à reproduire, qui n’était en réalité qu’un écran de fumée. « Si t’avais une seule fois écouté ce que j’avais à te dire, tu serais pas déçu comme tu peux l’être aujourd’hui. » Parce-qu’il n’était pas dupe, Damon, et savait pertinemment que Saül était déçu de faire face à la réaction qu’il avait eu aujourd’hui. « Une conversation. Une seule. Et t’aurais compris depuis longtemps que c’était pas les clefs de ton empire que je voulais. » Non, ce que Cosimo avait toujours voulu, c’était simplement de grandir avec son père présent à ses côtés. Il aurait juste voulu se sentir aimé, choyé, désiré. « Bon courage pour trouver quelqu’un qui voudra… Qui voudra de ta place. Ou qui saura plutôt répondre à tes attentes impossibles. » Il eut un petit rire, avant de tourner les talons et d’essuyer tout aussi rageusement la seconde larme qui s’était échappée.






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