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 (darker #6) you and me in an empty room

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Message(#)(darker #6) you and me in an empty room EmptyMer 14 Sep - 10:50

you and me in an empty room

ELEONORA PARKER & @ALBANE DUMAS

Il y a un étrange sentiment de calme qui t’envahit alors que tu fais le chemin inverse de la plage jusqu’au AirBnB qu’Albane a loué pour la nuit. La conversation avec ton cousin était nécessaire et trop longtemps repoussé. Tu n’étais pas certains que tu serais en mesure de rétablir le contact, tu avais vraiment poussé trop loin la dernière fois que vous vous étiez retrouvé l’un en face de l’autre, mais comme toujours, la famille avant tout. Surtout qu’il ne reste que vous, désormais, même si lui, il a su se reconstruire ailleurs. Tu ne laisses pas cette pensée d’abattre de colère comme c’est normalement le cas toutefois. Il y a trop longtemps que tu ne t’es pas sentie aussi légère, aussi sereine avec toi-même, qu’importe si tout ça n’est que passager et que le reste de tes problèmes risquent de te rattraper dès la première heure demain. Pire encore, tu ne sais pas vraiment à quoi t’attendre une fois que tu auras retrouvé Albane, mais ça, c’est loin d’être nouveau. Vous avez beau partager le même espace de vie depuis quelques semaines maintenant, on ne peut pas vraiment dire que vous soyez habituées ni même confortables l’une avec l’autre. Vous ne cherchez pas particulièrement à passer du temps l’une avec l’autre, Albane souvent à l’hôpital, toi qui sors ici et là, même si désormais, toi aussi tu as des responsabilités. Un job trouvé par Albane, pour des raisons qui comme toujours, t’échappent complètement. Tu ne fais pas la difficile toutefois. Tu sais que tu t’es mise dans une situation précaire des plus instables dernièrement et même si tu n’es pas la fille la plus bosseuse qui soit, tu n’apprécies pas particulièrement de ne pas pouvoir te procurer au moins l’essentiel. Pas que la française te laisserait crever de faim, de toute évidence. Parfois, tu te demandes quelle limite il te faudra franchir pour qu’elle cesse de te tendre la main. Un jour peut-être, tu la franchiras, même sans forcément le vouloir. Parce que c’est ce que tu fais de mieux, foutre en l’air les moindres choses qui t’apportent un semblant de stabilité.

Tu ne sais pas pourquoi Albane est venue avec toi. Enfin, oui tu sais en partie, elle ne voulait pas te laisser sa voiture, mais elle aurait pu tout simplement refuser, pas que ce soit vraiment dans la nature de la française, de toute évidence. Tu ne sais pas vraiment à quoi t’attendre une fois que tu auras retrouvé l’endroit choisi par la brune, alors tu prends ton temps. Tu t’arrêtes dans un resto du coin, prends le temps de commander assez pour deux, sans même savoir si elle a mangé. Il est tard, peut-être qu’elle n’a pas attendu après toi. Peut-être qu’elle est allée se promener, voir tout ce qu’elle a manqué en choisissant de ne pas prendre ce boulot ici qui lui a été offert il n’y a pas si longtemps. Tu pourrais lui envoyer un message pour demander, tu ne le fais pas. Tu passes plutôt à l’épicerie ensuite, ramasses un six pack de bières qui est bien plus raisonnable qu’une bouteille de fort, surtout lorsqu’il s’agit de vous laisser seule, Albane et toi. Tu finis par te retrouver devant l’AirBnB, passe la clé magnétique pour rentrer dans l’immeuble et ensuite pour rentrer dans la chambre au numéro qu’Albane t’a indiqué un peu plus tôt. Et à ta plus grande surprise, elle est là, à faire tu ne sais pas trop quoi. « J’ai ramené de quoi bouffer. Je savais pas si tu serais sortie. » Ouais, ça t’arrive d’être sympa parfois. Faudrait pas qu’elle s’y habitue toutefois ou qu’elle pense qu’elle a le droit à un traitement de faveur, même si c’est clairement le cas. Albane, elle a cette tendance à te faire agir bien différemment qu’à l’habitude, qu’elle le réalise ou pas. Tu poses le sac de take out sur la table, suivi par les bières. « Pas d’excès ce soir. » que tu souffles avec un rire, même si vraiment, vous n’avez pas du tout reparler de ce qui s’est passé, la première nuit que tu es restée chez elle. Cette nuit où elle est partie alors que tu voulais qu’elle reste avec toi. Celle que tu te remémores bien trop souvent, sachant pertinemment que si ça devait se savoir, ça foutrait beaucoup de merde, bien trop de merde. C’est loin d’aider que l’endroit qu’elle a choisi pour vous ce soir ressemble à une chambre dédiée à des amoureux transits. Elle se fait des idées ou quoi? « Tu me fais des avances? » que tu te moques en regardant partout autour de toi, la chambre bien loin des motels pitoyables que tu as l’habitude de te louer quand tu voyages, pas que ce soit arriver bien souvent, t’as généralement pas les moyens de toute façon.
@Albane Dumas :l:
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Message(#)(darker #6) you and me in an empty room EmptyLun 19 Sep - 20:32

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'Cos in the end everybody else become strangers. Why the hell should we be any different? Maybe we should rip out all the pages, forget everything ever happened. Lets just, strip it back (strip it back, yeah). You and me in an empty room, there's nothing we lack, just emotions which were misunderstood. Tell me that you never felt this before but you never wanted more than what we had

Pendant un bout de la soirée, Albane avait arpenté les rues, puis la côte de Byron Bay, silhouette silencieuse dans la fraîcheur du soir. C’était étrange de revenir dans cette ville. Cela ne faisait pas si longtemps qu’elle avait finalement rejeté la proposition de poste qui lui avait été faite, qu’elle avait choisi sa vie à Brisbane plutôt que la fuite. Mais à dire vrai, elle n’arrivait pas à déterminer si elle le regrettait ou non. Il y avait quelque chose de doux ici, de calme, bien loin de la tempête permanente qui semblait happer sa vie dans la grande ville. Ici, elle se sentait loin de ses problèmes. Elle n’était pas assez naïve pour croire qu’ils ne finiraient pas par la rattraper ; elle ne parviendrait jamais à laisser ses vices au placard. Juste que la perspective de pouvoir enfin souffler avait quelque chose de réconfortant. Elle aurait pu se plaire ici, c’était sa seule conviction. Sauf qu’elle avait décidé de rejeter l’option. Dans un soupir, elle avait finalement fait demi-tour pour revenir au Airbnb qu’elle avait loué, ne ressentant aucune forme de surprise quand elle découvrit l’appartement vide. Leo n’était pas encore arrivée. Peut-être n’était-ce pas une mauvaise chose. Car encore maintenant, la française était incapable de comprendre quelle mouche l’avait piquée, à quel moment elle avait pensé que c’était son rôle de venir en aide à la blonde. Elles vivaient tout le même toit, oui. Mais elles ne se devaient rien, devraient pertinemment savoir que la distance leur allait mieux que la promiscuité. Alors peut-être était-ce le fait que Albane ne savait pas dire non, ou que voir la Parker profondément s’intéresser à quelqu’un l’avait convaincue d’aider. Le fait est qu’elle avait posé son jour et qu’elles avaient pris la route. Une fois arrivées sur place, Leo avait juste disparu dans la nature pour aller faire ce qu’elle avait à faire, laissant l’infirmière avec sa douce solitude.

Ça n’avait pas été totalement insoutenable. Elle avait endormi ses pensées avec un cacheton et un bain brûlant, avait perdu le fil du temps avec l’une de ses playlists préférées. Elle était presque sereine, une chose relativement rare, quand elle sortit de là. Les cheveux encore mouillés, emmitouflée dans son pyjama, Bane profitait juste de cet état de semi-présence chimique. Le bruit de la porte la fit sursauter, la vision la fit cligner des yeux. Leo de retour, et avec une délicate attention qui plus est. Voilà qui était inhabituel. « Hey. C’est gentil. » C’est vrai qu’elle n’avait toujours pas mangé, la tête à des années lumières de la simple responsabilité qu’était se nourrir. Son regard se reporta sur le visage de la Parker, essayant d’y déceler le moindre indice. Elle n’avait l’air ni furax, ni complètement dépitée. Les deux émotions qui généralement se lisaient le mieux sur ses traits. C’était peut-être bon signe. « Je ne pensais pas que tu rentrerais ce soir. » Encore moins tôt. Connaissant la blonde, elle aurait pu partir dans ses éternelles frasques, créer des problèmes là où il n’y en avait pas. Si Bane devait être honnête, alors elle dirait même que rien ne lui garantissait que la blonde lui ai dit la vérité pour ce mystérieux cousin. L’appel des bières la fit se rapprocher plus que l’appel de la nourriture, même si sa pudeur fit un premier triple salto dans sa poitrine à la mention de ces excès. Cela avait l’air d’être un jeu chez Leo, toujours subtilement rappeler ce qui rendait leur relation si étrange. Là où la française, elle, détestait y repenser, sachant pertinemment que cela lui faisait perdre pied. « Je ne croyais pas t’entendre dire un truc pareil un jour. » Mais ça lui convenait parfaitement. Cédant à l’envie, la brune vint d’elle-même défaire une bière du pack, ratant la réaction de Leo découvrant la chambre. Une expression qui de toute façon devait être aux antipodes de celle d’Albane quand elle avait découvert où elle mettait les pieds. Elle avait pris l’un des Airbnb les moins chers qu’elle avait pu trouver et le lieu était parfait. C’était juste… parfait pour un couple. Une grande chambre, une ambiance tamisée, cosy, une atmosphère de cocon qui incitait à faire ou dire des choses qui ne devraient jamais sortir d’ici. « Le lit est seulement pour dormir Leo, bas les pattes. » Elle ne se battrait pas contre la Parker, ne gaspillerait pas son énergie à lui expliquer encore pourquoi elles ne pouvaient juste pas jouer à ce jeu de séduction qui leur faisait trop facilement perdre le contrôle. « Comment ça s’est passé avec ton cousin ? » Elle ouvrit sa bière, n’attendit pas vraiment pour la porter à ses lèvres, relevant les yeux sur la blonde.

@Eleonora Parker


 
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Message(#)(darker #6) you and me in an empty room EmptyVen 7 Oct - 14:49

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ELEONORA PARKER & @ALBANE DUMAS

Takeout et bières en main, tu te convaincs que ce soir, vous pouvez être raisonnables, Albane et toi. Qu’il n’y a pas d’excuse pour que les choses dérapent si vous vous contentez des quelques bières que tu ramènes, que tu es d’une humeur assez calme pour une fois, ce qui devrait aider à l’évitement d’une explosion.  Ce n’est pas que tu regrettes ce qui s’est passé, l’autre nuit. Tu en avais envie après tout. Mais il y a cette culpabilité que tu ressens, celle qui ne s’efface pas quand tu penses à elle et que tu penses à Wilson aussi. Le secret est gardé pour l’instant, mais pour combien de temps encore? Tu as l’impression qu’il y a une bombe au dessus de ta tête, du temps qui file sur l’horloge sans que tu ne saches quand tout va exploser. Parce que tout fini toujours par se savoir. Tu repenses à tout ce que vous vous êtes enfin dit, Wyatt et toi. Les secrets et les cachettes qui ont finalement été levé après plus d’une dizaine d’années écoulées. C’est complètement différent et pourtant, si similaire à la fois. L’abandon de ton cousin, ta trahison envers Win. Les deux portent des conséquences lourdes. Le premier t’empêche depuis longtemps de t’ouvrir à qui que ce soit, le deuxième risque de te faire perdre l’un des seuls noyau stable de ton existence. Albane avait raison: tu avais agi en connaissance de cause et maintenant, tu ne pouvais plus te défaire de ta culpabilité.

Ce n’est pas sur ça que tu te concentres toutefois, alors que tu rejoins la française dans cet Air BnB qui vous sert d’habitation pour la nuit. Tu te demandes ce qui aurait pu se passer, si ta famille t’avait jamais caché la vérité, autant sur l’identité de ton père que sur les raisons qui ont mené ton cousin en prison. Serais-tu devenue celle que tu es, si ce n’était pas de ces deux secrets? Serais-tu quand même aussi méfiante, aussi sur tes gardes, a constamment pousser les autres à leurs limites pour ne jamais avoir à faire face à tes vrais sentiments, à tes vraies envies? Tu te poses beaucoup de questions, trop sans doute alors que tu ouvres la porte pour découvrir une Albane qui semble prête pour la nuit, emmitouflée dans son pyjama. « Hey. C’est gentil. » Un léger sourire vient habiller tes lèvres, le genre de sourire qu’on a pas l’habitude de voir sur ton visage. Le genre sincère, loin de toute moquerie, mesquinerie et provocation qui te définit normalement. « Je ne pensais pas que tu rentrerais ce soir. » « Je voulais pas que tu t’ennuies trop de moi. » que tu réponds du tac-o-tac, oubliant bien trop rapidement cette bonne résolution que tu venais pourtant tout juste de prendre quelques instants plus tôt. Tu inspires légèrement et décides de te reprendre, pour ce que ça vaut. « Je savais pas si t’avais besoin de rentrer à Brisbane tôt demain matin. » Et tu te connais, si tu ne rentrais pas ce soir, il y avait des grandes chances pour que tu disparaisses dans la nature au moins douze heures, sans doute plus. Tu n’étais pas non plus d’une humeur particulièrement festive, le cœur à la fois lourd et léger de tout ce qui avait été dit plus tôt. Tu n’avais pas envie de te prendre la tête ce soir, pas envie de retrouver ce sentiment de pure folie et d’envie que seule Albane savait influer en toi. Tes paroles semblèrent la choquer d’ailleurs, ce qui ne manqua pas de te faire rire. « Je ne croyais pas t’entendre dire un truc pareil un jour. » « Y’a plein de choses sur moi que tu ignores encore. » que tu te contentes de répondre en haussant les épaules, un brin de malice dans la voix sans toutefois pousser à un jeu qui terminerait d’une très mauvaise façon, surtout si l’on se fiait à votre historique. Voulait-elle seulement les savoir, toutes ces choses, ou se contentait-elle d’être charitable en t’offrant un toit, le temps que tu te replaces, le temps que tu te remettes sur tes pieds? Tu n’avais pas de mal à t’imposer et abuser de la bonté d’autrui, mais avec elle, tu n’étais jamais certaine d’en comprendre le but, ce qu’elle espérait de toi en retour.

Et a voir l’endroit choisis par la française, tu espérais simplement qu’elle n’était pas en train de se faire des idées, qui n’auraient peut-être pas été si fausses que ça, si seulement tu savais l’admettre. « Le lit est seulement pour dormir Leo, bas les pattes. » « C’est toi qui as choisis de venir avec moi et de louer une chambre avec un seul lit je te signale. » que tu lui rappelles, comme si tu étais vraiment incapable de t’allonger à côté d’elle sans que tes mains ne déraillent. Tu prends place sur l’une des chaises de la cuisine, attrape l’une des bières à ton tour avant de sortir les différents plats que tu as commandé. « Comment ça s’est passé avec ton cousin? » Tu ouvres l’un des couvercles, découvres un plat de pâtes dans lequel tu plonges une fourchette en plastique. Tu ne sais pas quoi lui répondre. Une partie de toi voudrait se contenter du minimum, l’autre ressent le besoin d’extérioriser ce que tu aurais refoulé dans d’autres circonstances, avec n’importe qui d’autre qu’Albane Dumas. « Bien. On s’était pas parlés depuis plusieurs mois. » Par ta faute évidemment. Tu n’as certainement pas besoin de le spécifier pour que la brune le devine, elle commence à connaître ton sale caractère après tout. « On avait beaucoup de choses à se dire, des trucs rester secrets depuis trop longtemps. » Ça n’efface pas tout, de savoir désormais, mais tu veux croire que ça offre une meilleure chance pour la suite. « Il paraît que dire la vérité, ça aide à se soulager d’un poids. » Pique complètement gratuite, mais que tu espérais ferait son chemin dans l’esprit de la française, elle qui restait si privée et mystérieuse, elle que tu mourrais pourtant d’envie de comprendre et d’élucider.
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Message(#)(darker #6) you and me in an empty room EmptyJeu 27 Oct - 23:05

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'Cos in the end everybody else become strangers. Why the hell should we be any different? Maybe we should rip out all the pages, forget everything ever happened. Lets just, strip it back (strip it back, yeah). You and me in an empty room, there's nothing we lack, just emotions which were misunderstood. Tell me that you never felt this before but you never wanted more than what we had

Quand il s’agissait de Leo, la culpabilité ne la quittait plus vraiment depuis quelques mois. Même quand c’était innocent, même quand elle ne faisait que rendre service. Parce qu’après tout, l’envie d’aider était ce qui justifiait sa présence ici, n’est-ce pas ? Juste un service rendu et sans conséquence. Tellement minime qu’elle avait pris une journée, conduit, trouvé cette chambre parfaitement inadaptée à qui elles étaient. La française maintiendrait cette excuse autant de temps qu’il le faudrait, se sachant capable d’arborer ce masque parfaitement innocent. Mais elle ne pouvait pas se mentir à elle-même, pas à ce point. Elle avait accompagné Leo parce qu’au fond, elle se rendait service à elle aussi. C’était plus facile d’accepter que de dire non, de tracer les limites dans leur relation déjà bien trop bancale. Tristement, Albane était habituée à ne pas avoir droit à la réciproque, à donner sans recevoir. C’était probablement ce qui justifiait sa surprise à voir la blonde revenir à l’appartement ce soir, les mains chargées qui plus est. Les petites intentions chez Leo n’était pas quelque chose qui se prenait à la légère, surtout pas quand cela paraissait sincère de surcroit. « J’aurais trouvé de quoi occuper ma soirée. » Elle ne voulait pas être ce fameux chiot piteux que l’on se refuse à abandonner trop longtemps par culpabilité. Quoique si elle devait être honnête, elle aurait probablement passé la soirée devant la télé avec des biscuits achetés à l’épicerie du coin plutôt qu’à profiter de la ville côtière. C’était dommage, elle aurait sans doute dû en profiter. « Non, je travaille pas demain. J’avais anticipé. » Que Leo serait sans doute aux abonnés absents durant une partie de la matinée au moins. C’était cette drôle de dynamique entre elles. Mais pour une fois, Bane s’était plantée sur toute la ligne. Ce serait une soirée parfaitement normale, selon la définition du commun des mortels. Pas encore un terrain glissant qui lui échapperait totalement. La Parker était pleine de surprises, et ce n’était pas la française qui prétendrait pouvoir les anticiper. « Si on est réalistes Leo, je ne sais rien sur toi. » Un rappel à la réalité qui ne sonnait en rien comme un reproche. Plus comme un constat bienveillant. La réciproque était vraie, après tout. Cela faisait partie des règles du jeu ; elles n’étaient pas prêtes à s’ouvrir. Pas équitablement, du moins.
C’était pourtant ce que feraient des amies. Mais tristement, tout laissait à croire qu’elles ne faisaient pas partie de cette catégorie. Tout comme elles ne pouvaient pas être des amantes, vu l’énergie que mettait la française à repousser toute forme de tentation. « T’es sur le point d’être ingrate, Leo. Je faisais pas l’aller-retour dans la journée, et je suis pas Crésus. L’endroit était pas cher, j’avais pas réalisé que c’était plutôt adapté aux couples. » Elle grimaça légèrement, son regard glissant inexorablement vers la chambre. C’était un énorme détail à rater sur le site, certes. Mais nulle part sur la fiche de présentation elle n’avait compris que la destination se voulait romantique. La brune faisait son possible pour ne pas appréhender et se convaincre que tout irait bien, qu’il n’y aurait pas d’incident à recenser. C’était plus facile quand Leo avait toute cette escapade mystère à justifier. Une question qu’elle sembla laisser volontiers en suspens, prenant tout son temps pour sortir les bières et les plats. Une stratégie qui faillit fonctionner vu l’odeur qui titilla le nez de la brune. Mais les questions revinrent instantanément ; Albane ne voulait pas paraître intrusive, elle était juste alertée par le côté vague de cette réponse. Surtout quand le sujet si sensible de la vérité était abordé. Un commentaire qui laissa l’infirmière silencieuse alors qu’elle attrapa l’une des bières, jaugeant Leo du regard pour voir si elle devrait se sentir concernée. C’était trop spécifique pour que ce ne soit pas le cas et son cœur se serra, bien consciente de l’épée de Damoclès qui lui planait sur la tête à cause des mensonges qu’elle se traînait. « Je suis contente si ça vous a été bénéfique. » Car la concernant, elle préférait mille fois porter un poids que de prendre le risque de blesser qui que ce soit d’autre. « Pourquoi vous vous parliez plus ? » Ca ne la regardait pas, très certainement. Mais Bane avait cette sensation que Leo était celle qui sabordait les relations en temps normal, alors pour qu’elle revienne d’elle-même, c’était qu’il s’agissait de quelque chose d’important. « T’es pas obligée de répondre. C’est juste que c’est la première fois que je te vois aussi concernée par quelqu’un. » Et elle avait bien assez analysé la blonde pour savoir que l’attachement sous toutes ses formes était quelque chose qu’elle considérerait comme une faiblesse en temps normal. Cela ne le rendait que plus intriguant.

@Eleonora Parker


 
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Message(#)(darker #6) you and me in an empty room EmptySam 26 Nov - 2:56

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ELEONORA PARKER & @ALBANE DUMAS

La soirée ne s’était pas éternisée auprès de ton cousin. Ça n’avait jamais vraiment été le plan. Il était ici parce qu’il avait besoin d’être seul et si Byron Bay vous avait enfin permis de mettre beaucoup de choses à plat, tu n’avais tout de même pas l’intention d’empiéter sur son temps, sur ce besoin d’air frais qui l’avait emmené ici pour commencer. Tu n’avais pas la moindre idée des intentions d’Albane, tu ne savais même pas quoi faire du fait qu’elle avait accepté de t’accompagner jusqu’ici pour commencer. Un simple service, peut-être. Mais une nuit loin de Brisbane et de tout ce qui vous représente normalement – qu’importe ce que c’est vraiment – et voilà une fois de plus que tu ne sais pas du tout à quoi t’attendre avec la française. « J’aurais trouvé de quoi occuper ma soirée. » Tu la regardes, l’air suspicieuse face à son look bien trop décontractée pour une activité impliquant de quitter cette chambre. « Netflix sans le chill? » que tu commentes, toujours incapable de retenir une remarque narquoise qui contredit constamment ce que tu essayes pourtant de mettre en place. C’est plus fort que toi, cette envie d’avoir le dernier mot, ce besoin incessant de créer des malaises, de laisser planer des sous-entendus ne serait-ce que pour la voir réagir. « Non, je travaille pas demain. J’avais anticipé. » Tu ne lui en demandais pas tant, mais l’intention te fait sourire. C’est qu’elle ne faillait jamais à rendre ta vie plus simple dans un sens, quand tu n’avais de cesse de rendre la sienne bien plus compliquée depuis que tu en faisais partie. C’est que tu te demandais presque parfois si elle ne regrettait pas cette colocation avec Reese. Tu doutes que ton chemin aurait été emmené à croiser le sien, si ce n’était pas du Grigson qui lui était toujours aux abonnés absents depuis quelques mois. « Si on est réalistes Leo, je ne sais rien de toi. » « Et pourtant, t’en sais bien plus que beaucoup. » Qu’est-ce que ça dit sur toi, tout ça? Rien de bien positif, tu t’en doutes. « Qu’est-ce que tu voudrais savoir? » Ta couleur préférée ou tes secrets les mieux gardés Ça t’intrigue, de savoir si elle va oser te poser une question quelconque, sachant que tu risques de lui rendre la pareille, même si elle semble encore meilleure que toi à garder le silence sur tout ce qui la concerne.

« T’es sur le point d’être ingrate, Leo. Je faisais pas l’aller-retour dans la journée, et je suis pas Crésus. L’endroit était pas cher, j’avais pas réalisé que c’était plutôt adapté pour les couples. » Elle te fait rire, à tenter de se justifier de toutes les façons possibles, et puis ça te rassure tout de même qu’elle n’était pas réellement en train de se faire des attentes sur votre situation, aussi indescriptible cette dernière pouvait être. Tu hausses les épaules. La chambre t’importe peu, l’endroit aussi. Tu es simplement contente d’avoir été en mesure de venir jusqu’ici, d’avoir pu jouer cartes sur table avec ton cousin avec une discussion qui aurait sûrement dû prendre place il y a de cela bien longtemps. Mieux vaut tard que jamais, comme on dit. Albane se fait curieuse sur le sujet et si tu restes vague à la base, tu te laisses tenter par une discussion presque saine et normale, une première entre vous. « Je suis contente si ça vous a été bénéfique. » Tu hoches la tête, prends une nouvelle gorgée de ta bière, remarquant néanmoins que la française avait volontairement fat fit de ta dernière remarque sur la vérité. Elle pouvait se cacher derrière le déni encore un peu si cela lui plaisait, mais tu espérais un jour être en mesure de percer cette carapace qu’elle avait construite autour d’elle, t’empêchant un réel accès à ce qu’elle désirait, même à qui elle était réellement derrière ses bonnes manières et sa volonté de toujours vouloir bien faire qui la mettait pourtant bien souvent dans des situations indésirables. « Pourquoi vous vous parliez plus? » La question t’arrache un nouveau rire. La liste est longue, bien qu’il y ait un point qui ressort bien plus que le reste et tu le sais. « T’es pas obligée de répondre. C’est juste que c’est la première fois que je te vois aussi concernée par quelqu’un. » Sans doute parce que Wyatt est l’une des personnes, si ce n’est pas la personne la plus importante dans ton univers, population que tu gardes bien trop restreinte par choix, mais surtout par besoin de survie. « Ça te surprend d’apprendre que je suis pas sans cœur? » C’est l’image que tu projettes au quotidien, tu ne peux pas vraiment lui en vouloir si c’est ce qu’elle pense de toi après tout. Mais non, quand tu t’attaches à quelqu’un, tu t’attaches fort, tu es loyale jusqu’à l’os, tu n’offres pas ce statut à beaucoup toutefois, par peur de perdre encore plus que tu ne pourrais le tolérer.

« Je t’ai dit que ma mère était malade avant de mourir. » que tu te rappelles vaguement, les souvenirs embrumés par vos différentes consommations et les finalités de vos échanges trop souvent entre les draps. « J’étais gamine quand ça a commencé et elle pouvait pas s’occuper de moi. J’ai fini chez ma tante et elle voulait bien faire, mais elle était pas la plus présente. » Ta tante Sara avait toujours eu de bonnes intentions, mais elle n’avait jamais été la meilleure pour les mettre en place. Toujours trop occupée avec ses différents jobs pour réellement prendre le temps de te rassurer, en plus de s’occuper de sa sœur malade et de cette gamine qui était soudainement tombée sous sa responsabilité. « C’est Wyatt qui s’est occupé de moi. » Qui t’a élevé, en quelque sorte, quand à peine âgée de dix ans, lui en avait déjà plus que le double et se chargeait de mettre la nourriture sur la table en plus de s’assurer de s’occuper de tout ceux qui pourraient te vouloir du mal, chose qui était sans doute bien trop courante pour une simple gamine vu ta tendance à chercher les conflits. Faut dire qu’avec Reese, vous aviez l’habitude dès l’enfance de vous mettre dans des situations impromptues, vous attirant la foudre autant des autres élèves que des enseignants. « Quand j’ai appris pour Caitriona, je l’ai accusé de m’avoir caché l’identité de mon père, mais il savait rien. » Encore une fois, tu as attaqué avant d’avoir tous les faits en main, comme tu fais souvent. Tu ramènes l’une de tes jambes contre toi, le pied appuyé contre le siège de ta chaise, réalisant que tu lui en as sûrement plus dit ce soir que jamais auparavant et ça t’étonne presque autant que ça t’étourdit. Pour prétendre que ce n’est rien, tu piques une fois de plus ta fourchette dans ton plat, feins une indifférence qui n’est pas si crédible que ça et tu évites le regard de la française. « Détruire le peu de relations significatives que je possède me vient avec une facilité déconcertante. » que tu marmonnes avec sarcasme, malgré la nature complètement véridique de tes propos.
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Message(#)(darker #6) you and me in an empty room EmptyDim 4 Déc - 23:35

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'Cos in the end everybody else become strangers. Why the hell should we be any different? Maybe we should rip out all the pages, forget everything ever happened. Lets just, strip it back (strip it back, yeah). You and me in an empty room, there's nothing we lack, just emotions which were misunderstood. Tell me that you never felt this before but you never wanted more than what we had

Albane aurait été naïve de penser que la blonde ne profiterait pas du contexte pour la charrier. Elles deux sur la route, dans une chambre destinée aux couples. Mais même si elle ne le prenait pas personnellement, la française ne pouvait s’empêcher de penser que Leo aurait pu s’abstenir. Probablement parce que ce soir, il était hors de question qu’elles repartent sur un terrain glissant. Cela demandait bien trop d’énergie pour réparer les dégâts derrière, une énergie que Bane n’avait pas. Le cadre extérieur avait beau être particulièrement agréable, au risque de paraître rabat-joie, l’infirmière se serait en effet volontiers contentée de Netflix sans le chill. « J’aime bien les soirées reposantes aussi. » souffla-t-elle en guise de réponse, en haussant les épaules. Sans être une personne pantouflarde, Albane appréciait de passer ses journées de repos à ne rien faire parfois, à juste recharger les batteries. Qu’elle soit à Byron Bay ne changeait rien. Après tout, elles n’avaient jamais signé pour une virée d’excès et de fêtes. Bane n’avait jamais signé pour finir dans un bar jusqu’à ne plus se rappeler son nom. Tout comme ce n’était pas une invitation à rentabiliser la chambre en faisant grincer le matelas. C’était aussi épuisant qu’inutile de monter ces barrières invisibles entre elles. Plus par prévention qu’en connaissance de cause car si la présence de Leo confirmait une chose ce soir, c’était que la française ne la connaissait pas comme elle voudrait le prétendre. Elle avait des pièces du puzzle, des bribes d’histoire qui n’avaient pas de sens entre elles. Et la brune trouvait cela irrémédiablement triste qu’elle fasse partie des privilégiés en ayant si peu en main. En étant sobres, avoir une ouverture pour creuser encore sous cette carapace était pour le moins… inattendu. Une opportunité à ne pas rater qui la garda silencieuse pendant quelques longues secondes. Jusqu’à ce que la curiosité l’emporte pour un sujet tabou, vulnérable. « Tu as déjà été amoureuse ? » Est-ce qu’elle savait aimer si profondément, au point de créer une réelle intimité avec une autre personne ?

Mais la question ne les concernait pas, tout comme elle n’influencerait pas la soirée qui s’annonçait. Surtout pas la nuit. Albane avait juste voulu rendre service, ce qu’elle savait faire de mieux finalement. Souvent incapable de dire non, de tourner le dos. Même quand il le faudrait. L’essentiel était que ce trip n’ait pas été pour rien, que la blonde ait vraiment pu régler ce qui devait l’être avec son cousin. C’était tout à son honneur d’au moins essayer. C’était inhabituel aussi, au vu de l’image que la Parker tentait de renvoyer. Le soulagement sur son visage était très différent de cette indépendance maladive et de cet opportunisme qu’elle exhibait au quotidien. Forcément, la française se demandait. Elle voulait savoir ce qui avait pu se passer pour que la distance entre eux devienne une urgence. « Je n’ai jamais pensé que tu étais sans cœur. Tu n’es juste pas le genre de personne disposée à laisser qui que ce soit y accéder. » Un choix plus qu’une incapacité. L’illustration même de sa carapace. Au point que la brune n’attendait pas vraiment de réponse ici, persuadée qu’elle se heurterait encore à un mur. Sauf que non, ce fut tout le contraire qui se passa. Les mots finirent par sortir, forçant le silence chez l’infirmière. Et pour la première fois, Bane se trouva enfin capable de relier les pièces du puzzle entre elles. C’était ça alors, cette hyper indépendance ; le fait d’avoir dû prendre soin de sa personne et des autres beaucoup trop tôt. D’avoir eu un substitut en guise de figure parentale. Elle avait eu de la chance dans son malheur, bien que la situation soit loin d’être idéale. Mais si la compassion et l’empathie allaient dans sa direction, la française dut se retenir de secouer la tête en entendant le fin mot de l’histoire. Évidemment qu’il avait fallu que Leo s’auto-saborde.

Albane n’était juste personne en droit de la juger. Parce que ce n’était pas son genre d’une part, et parce qu’elle savait ce que la colère mal dirigée pouvait faire. « T’avais besoin d’être en colère contre quelqu’un. Ce n’était pas forcément juste de ta part, ou même dirigé vers la bonne personne. Mais le fait que tu sois venue jusqu’ici pour faire amende honorable prouve que tu n’as jamais voulu détruire votre relation. » Bane piocha dans le plat à son tour, contemplant silencieusement l’ironie de la situation. Comment pouvaient-elles être à la fois si différentes et si similaires ? « Je sais que les excuses ne te viennent pas facilement. » C’était ce qui leur donnait autant de valeur. « Ma mère m’a toujours dit de tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler. Je trouvais ça stupide à l’époque, mais ça a beaucoup plus de sens maintenant. Il n’y a rien de pire que de dire des choses qu’on finit par regretter. » Ou pire encore, de faire. Parce que venait un moment où il n’y avait plus de retour en arrière possible, où les dommages étaient présents. « Tu me parlais de vérité. Mais si j’ai appris une chose ces derniers temps, c’est que parfois, c’est mieux de se contenter de mensonges. Autrement, c’est un coup à avoir des réponses qu’on aurait voulu ne jamais entendre. Ça aussi, c’est irrattrapable. » Finalement, Albane se trouvait à regretter qu’elles n’aient pas d’alcool plus fort, sa première bière étant presque vide. « Pourquoi est-ce qu’on est incapable de trouver un entre-deux ? » souffla-t-elle, dépitée. « C’est soit on se met dans un sale état qui nous rend incapable de parler, soit on opte pour des conversations beaucoup trop profondes. » De quoi les faire s’attacher, inexorablement, quand elles savaient qu’elles pourraient devenir toxiques envers l’autre.

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Message(#)(darker #6) you and me in an empty room EmptyLun 9 Jan - 11:43

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« J’aime bien les soirées reposantes aussi. » La réponse de la française t’arrache un simple rire. Ça n’a rien de surprenant, ni de bien divertissant. Peut-être même que c’est le genre de choses que tu aurais déjà dû remarquer puisque vous cohabitez depuis quelques semaines maintenant, mais étonnamment, vous n’êtes pas emmenées à passer tant de temps que cela ensemble. Vos horaires varient, vos vies sociales aussi, même si ces dernières se rejoignent plus que tu ne le voudrais. La réalisation se veut que même les choses les plus triviales te sont inconnues, et l’inverse est tout aussi vrai. Si tu t’es souvent faite vocale sur ton désir de comprendre pourquoi elle était comme elle était, comprendre ce qui se passait réellement derrière son regard souvent triste, derrière des actions qui laissait comprendre qu’elle avait besoin de tout taire, de tout tasser, la réalité est qu’en dehors de confidences faites sous le coup de la colère, de l’alcool ou des deux, il restait encore beaucoup d’ombres et de mystères entre vous deux. Tu ne sais pas pourquoi tu lui demandes de te poser une question, pourquoi tu lui ouvres la porte comme ça toi qui la tiens généralement fermer à double-tour. Peut-être que si tu lui donnes assez d’accès à toi, elle aura envie de te redonner la pareille. « Tu as déjà été amoureuse? » Tu échappes un léger soupir. De toutes les questions qu’elle aurait pu te poser, elle en choisit une qui entoure ton cœur de pierre. Ce cœur que tu n’ouvres pas, que tu n’offres pas et elle, elle veut savoir si ça a toujours été comme ça ou si peut-être, il y a eu exception à la règle. Peut-être qu’elle pense que quelqu’un t’a brisé le cœur par le passé et que c’est pour cette raison que tu es si fermée, si froide et sarcastique en permanence. Peut-être que tout serait plus à expliquer si c’était le cas, mais non. Tu es juste un cas, tu l’as toujours été. Et puis ça n’a certainement pas aider de voir les relations chaotiques de ta tante, de tes cousins. Tu penses quelques secondes et puis secoues légèrement la tête à la négative. « Je pense pas. » Il n’y a qu’un nom qui te vient en tête, une seule personne qui aurait peut-être pu te faire sentir comme ça, une fois, mais ça date et il y a trop de mensonges qui entourent cette semi-relation pour que tu y attribues le qualificatif d’amour. « Je cherche pas à l’être non plus. » que tu clarifies, comme si c’était nécessaire, d’imposer une autre barrière. Vous faites des conneries, Albane et toi, mais vous ne faites pas dans le sentimental. Jamais. « Toi? » Mais toi aussi, tu es curieuse. Curieuse de savoir, curieuse de comprendre si c’est peut-être ça aussi, le mal qui la gruge constamment. Tu ne penses pas. Elle ose, Albane. Et si elle te dit qu’elle était, ou est encore amoureuse de Winston? Non. Elle n’aurait pas été avec toi si elle était amoureuse de lui, pas vrai? Tu ne sais pas.

T’y connais foutrement rien à l’amour.

C’est presque plus facile de parler de ton cousin et des raisons qui t’ont mené jusqu’à Byron Bay. Elle découvre que tu es loyale, la grande majorité du temps. Ça doit faire contraste avec le peu que tu lui as montré jusqu’à maintenant, à cause de tout ce qui s’est passé avec Winston justement, dans le dos de Winston. « Je n’ai jamais pensé que tu étais sans cœur. Tu n’es juste pas le genre de personne disposée à laisser qui que ce soit y accéder. » C’est vrai. Tu ne sais pas si tu serais vraiment capable de laisser quelqu’un y accéder aujourd’hui, mais Wyatt fait partie de ta vie depuis toujours. Wyatt est l’une des seules constantes de ton univers. Wyatt ne méritait pas que tu lui tombes dessus comme tu l’as fait, de porter les blâmes d’une colère qui ne lui était pas adressé. Toi, tu ne méritais pas qu’il te pardonne aussi facilement, mais il le faisait toujours. Il l’avait toujours fait, particulièrement quand tu ne le méritais pas. Albane reste silencieuse alors que tu lui racontes quelques morceaux de ce qui s’est passé et tu combles le tout de bouchées de ton repas et de gorgées de ta bière, étirant le temps sans trop savoir pourquoi. « T’avais besoin d’être en colère contre quelqu’un. Ce n’était pas forcément juste de ta part, ou même dirigé vers la bonne personne. Mais le fait que tu sois venue jusqu’ici pour faire amende honorable prouve que tu n’as jamais voulu détruire votre relation. » Tu hausses légèrement les épaules. Est-ce que c’est réellement suffisant toutefois? Est-ce que ça excuse des mois de silence et la manière horrible dont tu t’es comportée avec lui? « Tu devrais plutôt me dire d’arrêter d’utiliser les gens comme des punching bags. » Ce serait la chose décente à faire, la chose normale à dire plutôt que d’excuser que le strict minimum ne fait pas de toi une fille complètement ingrate.

« Je sais que les excuses ne te viennent pas facilement. Ma mère m’a toujours dit de toujours tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler. Je trouvais ça stupide à l’époque, mais ça a beaucoup plus de sens maintenant. Il n’y a rien de pire que de dire des choses qu’on finit par regretter. » « Tu vois, chez moi on m’a toujours dit de frapper en premier et de jamais rien regretter. » Tu rigoles, mais pas vraiment. Vous n’avez clairement pas grandi avec le même genre de modèle et ça n’a rien de choquant, vu la façon dont vous êtes complètement l’opposées l’une de l’autre en apparence, bien qu’il y ait ces satanées ressemblances qui vous rapprochent, qui vous retiennent près, trop près. « Tu me parlais de vérité. Mais si j’ai appris une chose ces derniers temps, c’est que parfois, c’est mieux de se contenter de mensonges. Autrement, c’est un coup à avoir des réponses qu’on aurait voulu ne jamais entendre. Ça aussi, c’est irrattrapable. » « T’en connais beaucoup, des vérités qui ne finissent jamais par se savoir? Des mensonges qui ne finissent jamais par exploser? » Parce que toi, si tu avais appris une chose dans les trente dernières années, c’est que les mensonges finissent toujours par te rattraper, alors plus souvent qu’autrement, tu te contentes d’une radicale vérité. Les choses que personne ne veut entendre, tout ce qui te passe par la tête, la moindre de tes conneries. Tu fonces et tu assumes, même quand c’est la pire des idées, même quand ça fait mal. Sauf lorsqu’il est question d’Albane, pas que la décision ait réellement été la tienne. « Pourquoi est-ce qu’on est incapable de trouver un entre-deux? » Tu fronces légèrement les sourcils, finissant de quelques gorgées ta première bière. « C’est soit on se met dans un sale état qui nous rend incapable de parler, soit on opte pour des conversations beaucoup trop profondes. » Un nouveau rire file de tes lèvres. C’est vrai, vous ne savez pas faire dans la demi-mesure. Tu n’es pas certaine que vous saurez réellement faire un jour. Tout a commencé dans l’intense, et vous sembliez condamné à y rester. « Je nous vois mal papoter de tout et de rien autour d’un verre de vin. » Ce n’est pas vous, ce ne sera jamais vous. Tu n’es pas certaine de ce qui vous attend, de ce qui vous définit, mais une chose est certaine, c’est que c’est quelque part dans les extrêmes. « Mais si c’est ce que tu veux, j’peux faire semblant de m’intéresser à… » Tu réalises que tu ne sais même pas à quoi elle s’intéresse vraiment, c’est un peu problématique et ça aussi, ça te fait rire. « Faut que tu me donnes un sujet, j’ai pas la moindre idée de ce qui te plaît. » Et normalement, tu ne chercherais pas à savoir. Albane serait n’importe quelle autre fille devant toi et ça ferait longtemps que la conversation serait terminée. Mais Albane est Albane et comme toujours, rien ne fait de sens.
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Message(#)(darker #6) you and me in an empty room EmptySam 28 Jan - 22:59

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Leo était un peu comme un avis de tempête, à bien y réfléchir. Albane n’avait jamais aucune idée de ce qu’il se passerait quand elles entreraient en collision, si ce serait une fausse alerte ou si les dégâts seraient considérables. Ce qui était certain, c’était que même après en avoir fait les frais, la française n'avait toujours aucun instinct de survie quand il s’agissait de la blonde, ne prenant même plus la précaution de se tenir loin. C’était probablement la curiosité maladive de se demander ce qui allait venir ensuite, surtout dans un cadre pareil. Il y avait quelque chose d’assez inédit à toute cette situation ; Leo qui sortait des rails pour réparer ses erreurs, Bane qui la suivait. Les deux qui se retrouvaient sur un terrain totalement neutre avec pour occupation ce soir qu’une discussion autour d’un take-out et une bière ou deux. C’était tout ce qu’il y avait de plus normal et pourtant, c’était loin d’être dans leurs habitudes. La brune ne savait pas réellement quoi en penser, s’attendant presque à ce que tout déraille d’une minute à l’autre. Pas forcément de manière explosive comme elles savaient si bien le faire, mais plutôt comme une huître qui se fermerait d’un coup. La Parker était une énigme à part entière si bien que sans alcool ou drogue, Bane n’avait aucune idée de comment l’amener à parler ou encore plus complexe, se confier. La chambre avait beau transpirer l’ambiance romantique, ce n’était pas suffisant pour leur faire vraiment oublier qu’elles deux ensemble ici semblait parfaitement ironique. Peut-être était-ce toutefois de là que l’infirmière avait puisé son inspiration pour la question avancée. Ça, ou la volonté de creuser un sujet particulièrement intime. Ce n’était même pas comme s’il y avait eu quoique ce soit à y gagner, au final. Les quelques secondes de réflexion prouvaient que la réponse n’était pas tombée au hasard. Leo ne semblait pas sur la défensive non plus, prouvant son honnêteté. La Dumas ne savait pas dire si elle était déçue ou non. Pendant un temps, elle avait supposé que Leo avait pu avoir le cœur brisé, bien assez pour le faire se durcir. Une hypothèse qui tombait à l’eau. Albane ne commenta pas, se contentant de reporter son attention sur son plat. Le bout de sa fourchette joua avec la nourriture pendant quelques secondes, songeant à combien elles étaient radicalement opposées. « Je sais pas trop. J’ai tendance à souvent aimer trop fort, trop vite. J’ai l’habitude d’avoir le cœur brisé. » Elle ne faisait plus vraiment la distinction entre le fait d’être amoureuse et le fait d’être trop attachée. L’un comme l’autre, c’était prendre le risque de souffrir, et Bane n’apprenait jamais de ses leçons. Elle apprenait juste à compenser avec des cachets.

Peut-être que dans un sens, cela la rendait un peu envieuse de Leo. Cela devait être tellement plus simple de savoir contrôler l’accès à son cœur, de pouvoir décider qui laisser entrer. La française était honnête ; elle ne doutait pas du fait que la Parker puisse être une amie, un membre de la famille ou une amante parfaitement loyale et dévouée. Mais c’était tout aussi humain de souffrir parfois, et de se défouler par tous les moyens possibles. Il pouvait y avoir des dommages collatéraux. Ce qu’elle avait traversé n’était de toute façon pas juste, personne n’aurait dû s’attendre à avoir des réactions raisonnables ou raisonnées de sa part. Et malgré le tragique de la situation, Albane se surprit à avoir un léger rictus. « Je suis pas très douée en donneuse de leçon. Et je sais que tu n’en feras qu’à ta tête alors à quoi bon te demander de ne pas te servir des gens comme punching bags ? » Parfois, Bane aussi voudrait être capable de se défouler allègrement sans être bouffée par la culpabilité ensuite. Là où Leo cédait à l’impulsivité et à la colère, la française était plutôt le genre à s’excuser pour un rien, à prendre le blâme et à se flageller pendant des mois pour le moindre mot de travers. C’était ce qui arrivait quand on grandissait dans un milieu où il fallait bien se tenir, ne jamais faire de vagues, respecter l’autorité des plus grands. On finissait par y laisser du sens commun et à tolérer le fait de se faire piétiner. L’infirmière jaugea la blonde pendant une seconde, comme cherchant à déterminer si cette dernière plaisantait. Mais non, visiblement, elles étaient deux clichés parfaitement opposés. « C’est sans doute le pire conseil d’éducation que j’ai jamais entendu. Mais ça explique bien des choses. » Sur comment Leo réussissait à se choper des ennuis à la pelle, par exemple. Attaquer en premier n’amenait que les représailles derrière, démarrait des hostilités là où elle aurait pu plutôt opter pour laisser tomber et s’acheter de la tranquillité.
Et dieu sait que la stratégie de l’évitement, Albane la connaissait par cœur. Sa vie était un zigzag sans fin, un savant labyrinthe pour ne pas s’embarrasser de problèmes qui s’ajouteraient au sac à dos déjà trop lourd qu’elle portait sur ses épaules. C’était faire l’autruche et espérer se préserver ainsi. Même si ce n’était pas durable, si cela n’avait tenu qu’à elle, alors il y avait bien des choses rien que cette dernière année qu’elle aurait préféré ne jamais savoir. Cependant, la Parker marquait un point. La vérité détestait rester enterrée dans un coin, avait cette capacité à ressortir quand on ne s’y attendait pas. Le simple fait que la française énumère silencieusement tous les mensonges qui risquaient de lui exploser au visage à tout moment suffit à lui faire baisser les yeux et retourner jouer avec la nourriture du bout de sa fourchette. « J’ai pas vraiment envie d’y penser. Si j’ai pas été capable d’avouer la vérité dès le début, je sais que je le ferai jamais. Donc il me reste plus qu’à espérer que ça ira. » Elle jeta un bref coup d’œil au visage de la jeune femme, se demandant brièvement quels secrets elle pouvait bien traîner. Quels étaient ses mensonges qui ne devraient jamais ressortir à la lumière du jour. Albane n’était pas certaine de vouloir s’engager dans ce genre de confidences, trop consciente que les aveux pourraient se transformer en punition. Et c’était étrange de se sentir si proches quand de toute évidence, elles admettaient juste ne vraiment pas se connaître. Les codes sociaux habituels leur étaient purement inconnus, rendant la moindre discussion compliquée. C’était gentil d’essayer, mais ça sonnait vraiment faux. « Tu nous vous vraiment parler bouquins, cinéma, sorties culturelles, ce genre de trucs ? » Elle porta le goulot à ses lèvres, quelque peu amusée. « Je saurais même pas de quoi te parler. Je fais littéralement que bosser, ça laisse pas énormément de temps pour le reste. Mon échappatoire à choisir, c’est la plongée. C’est silencieux sous l’eau, ça donne l’impression de ne plus appartenir au même monde. Mais c’est quelque chose qui se vit, pas qui se raconte. » Cela faisait un petit moment qu’elle n’y était pas allée, prise par ses obligations. Il faudrait qu’elle y remédie. « Et toi Leo ? Qu’est-ce qui te plaît ? » Qu’est-ce qui la faisait vibrer, autre que les situations brûlantes ?

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Message(#)(darker #6) you and me in an empty room EmptySam 11 Fév - 13:18

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Tu ne t’attendais pas à une discussion potentiellement calme avec Albane, surtout pas après lui avoir offert l’occasion de te poser n’importe quelle question et pourtant, tu devais te rendre à l’évidence que c’était bel et bien possible. Les réponses qui mettent quelques secondes à venir, les tons qui demeurent calmes et posés, qui témoignent d’une honnêteté qui n’a jamais été votre plus grand fort depuis que vous vous connaissez. C’est étrange, de parler de la possibilité d’amour avec Albane, étrange d’admettre que tu ne penses jamais t’être attachée à quelqu’un de cette façon à trente ans. « Je sais pas trop. J’ai tendance à souvent aimer trop fort, trop vite. J’ai l’habitude d’avoir le cœur brisé. » Tu fronces légèrement les sourcils. « C’est quoi la différence, entre aimer trop vite et être réellement amoureuse? » Est-ce qu’il y en a une? C’est l’impression que ça te donnait, vu la manière dont elle avait répondu. Elle ne sait pas si elle a déjà été amoureuse, mais elle sait qu’elle a souvent le cœur brisé. Une chose se confirme pour toi toutefois, tu préfères encore ne pas prendre ce risque et préserver ton cœur déjà bien trop abîmé par les circonstances de ton existence. Peut-être que tu passais à côté de quelque chose. Peut-être que tu te faisais plus de mal que de bien à rester garder de la sorte constamment, mais c’est tout ce que tu connaissais. Tu ne pouvais pas réellement t’ennuyer de ce que tu ne connaissais pas après tout. Valait mieux que ça reste ainsi, même si tu savais que tu prenais des risques avec Albane. Que plus tu essayais d’apprendre à la connaître, que plus tu essayais de la saisir, plus tu risquais gros, plus tu risquais que tout dérape d’une manière que tu ne saurais pas comment gérer.

« Je suis pas très douée en donneuse de leçon. Et je sais que tu n’en feras qu’à ta tête, alors à quoi bon te demander de ne pas te servir des gens comme punching bags? » Tu hausses les épaules. Elle n’a pas tort après tout. Tu n’as pas l’habitude de faire ce que l’on te demande de faire, et pourtant, quelque chose te dit que les mots venant d’Albane pourraient avoir un impact plus fort qu’elle ne se l’imagine, plus fort que tu ne veux te l’avouer. « J’t’imaginais plus goody two shoes que ça, la première fois que je t’ai rencontré. » que tu avoues avec moquerie dans la vie. Tu te souviens les premières fois que ton chemin avait été emmené à croiser celui de la Dumas, tu l’avais automatiquement placé dans la catégorie des gens qui faisaient toujours tout ce que l’on attendait d’eux, qui ne sortaient jamais des normes, ceux de qui tu aurais pu t’attendre à recevoir toutes sortes de leçons pour ton comportement loin d’être parfait. Mais à tous les tours, Albane avait su te surprendre, même s’il y avait chez elle un besoin constant d’être dans les bonnes grâces de tout le monde. Quelque chose probablement dû à son éducation vastement différente de la tienne, tant les conseils reçus par vos proches n’auraient pas pu être plus éloignés l’un de l’autre. « C’est sans doute le pire conseil d’éducation que j’ai jamais entendu. Mais ça explique bien des choses. » On ne pouvait pas dire que tu avais eu droit à l’éducation la plus adéquate qui soit, ni que ton environnement avait été le plus sain qui soit pour une petite fille, mais tu sais que ta famille - ta mère, ta tante et ton cousin surtout - avait fait ce qu’il pouvait avec le peu de ressources qu’ils avaient et malgré la colère qui rageait encore en toi pour tous les mensonges et tous les manques, tu ne pouvais pas leur en vouloir pour tes années formatives, qu’importe les jugements que les autres pouvaient en avoir.  « On peut pas tous avoir grandi dans le modèle de la famille parfaite. » que tu commentes, imaginant bien Albane grandir avec deux parents qui l’aiment et qui se soucient d’elle, qui pensent qu’elle marche sur l’eau ou que tout ce qu’elle fait est absolument parfait.

Le concept de vérité et de mensonge en est un qui revient constamment entre vous, probablement parce que l’entièreté de ce qui vous relie l’une à l’autre est basée sur des mensonges. Des mensonges qui ne pourront pas durer éternellement, même si Albane semble déterminée à croire le contraire. « J’ai pas vraiment envie d’y penser. Si j’ai pas été capable d’avouer la vérité dès le début, je sais que je le ferai jamais. Donc il me reste plus qu’à espérer que ça ira. » « Et ça t’est arrivé souvent, des situations comme ça? » que tu lui demandes, complètement sérieuse. De combien de vérités est-ce qu’elle a su se tirer sans jamais avoir à faire face aux conséquences? Combien de mensonges est-ce qu’elle porte sur ses épaules à tous les jours qui passent? Est-ce que c’est ça, qu’elle cherche à geler constamment? Cette question, elle roule dans ta tête tout le temps, et tant que tu ne possèderas pas la réponse, tu n’es pas certaine d’être en mesure de te défaire de ton obsession pour la française. Et peut-être bien que c’est trop sérieux, trop profond comme discussion, surtout quand on compare au manque de discussion qui existe normalement entre vous, mais faire dans les conversations superficielles n’a jamais été ta plus grande force. « Tu nous vois vraiment parler bouquins, cinéma, sorties culturelles, ce genre de trucs? » Tu secoues la tête. Non, pas le moins du monde et elle le sait, elle aussi. Tu t’en fous complètement, des livres qu’Albane peut aimer lire, ou des films qui l’intéressent. Il y a tellement d’autres choses plus fascinantes chez elle qui t’occupent constamment l’esprit, pas qu’elle ait besoin de le savoir. « Je saurais même pas de quoi te parler. Je fais littéralement que bosser, ça laisse pas énormément de temps pour le reste. Mon échappatoire, à choisir, c’est la plongée. C’est silencieux sous l’eau, ça donne l’impression de ne plus appartenir au même monde. Mais c’est quelque chose qui se vit, pas qui se raconte. » « J’ai jamais fait de plongée. » que tu lui avoues, toutefois intriguée par cette expérience qu’elle avait commencé à te raconter, se fermant toutefois avant de réellement te laisser entrevoir la moindre parcelle de vérité sur ce qui se passe dans ta tête. « Je suis jamais allée sur un bateau, jamais fait de sports marin non plus. Le mieux que j’ai fait, c’est de mettre les pieds sur la plage. » Comme ce soir, et plusieurs autres sur cette même plage ici à Byron Bay. Mais rien de plus. Tu ne dirais pas que tu as peur de l’eau, mais il y a quelque chose d’intimidant, à l’idée de te retrouver prisonnière des vagues, à la merci d’une entité qui puisse être si cruellement dangereuse et sans merci. « Et toi Leo? Qu’est-ce qui te plait? » Si Albane est l’eau, toi tu es le feu, tu rencontres le danger différemment, mais ça, elle le sait déjà. Et qui tu es en dehors de ça? Même toi, tu as du mal à le déterminé. « J’sais pas, j’aime l’art, la littérature. Mon cousin est écrivain et j’ai grandi entourer des classiques de la littérature française. » Mais est-ce que c’est vraiment toi, ou l’intérêt d’un autre que t’as copié, à défaut de savoir ce qui te fait réellement vibrer toi? « J’me pose pas vraiment la question. J’suis souvent trop occupée à survivre pour penser à un passe-temps. » que tu avoues toujours avec cette touche de sincérité déconcertante, disparaissant temporairement jusqu’au frigo où tu sors deux nouvelles bières. Tu te perds dans le goût du goulot que tu emmènes à tes lèvres, osant à peine relever le regard vers Albane alors que tu fais glisser la deuxième bouteille dans sa direction.
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Message(#)(darker #6) you and me in an empty room EmptyDim 12 Fév - 17:46

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'Cos in the end everybody else become strangers. Why the hell should we be any different? Maybe we should rip out all the pages, forget everything ever happened. Lets just, strip it back (strip it back, yeah). You and me in an empty room, there's nothing we lack, just emotions which were misunderstood. Tell me that you never felt this before but you never wanted more than what we had

Parfois, Albane se disait qu’elle aimerait être profondément égoïste. Elle aimerait être capable de se désintéresser, de laisser tomber, de faire ce qui était bon pour elle plutôt que de s’accrocher éternellement aux mêmes relations. Même quand ça faisait mal, quand ça lui retournait l’estomac, quand ça lui faisait garder les yeux grands ouverts durant la nuit. Leo était un parfait exemple. La raison pour laquelle elles avaient fini par s’accrocher l’une à l’autre relevait du mystère et pourtant, aucune des deux ne semblait résolue à tourner le dos. Il n’y avait probablement pas de mots adéquats pour les décrire. C’était la complexité des émotions et des sentiments en règle générale. Alors la française ne pouvait pas prétendre savoir si elle était tout le temps amoureuse, ou tout le temps amante. « J’imagine que quand on est amoureux, c’est une évidence. C’est comme ça que les gens le décrivent en tout cas. Mais chez moi… » Elle secoua négativement la tête, l’image de Win s’imposant à son esprit. Elle aimait Winston, cela allait sans dire. Assez pour aller contre ses propres principes par moment. De là à en être amoureuse, elle n’en avait aucune idée. C’était juste bizarre, la faisait parfois se demander si elle n’était pas juste prête à offrir son amour à qui que ce soit qui pourrait lui offrir la réciproque. Et tout comme elle n’était pas douée pour ces questions, Albane n’était pas la plus qualifiée pour donner des leçons. D’une part parce que ce serait hypocrite, d’une autre parce qu’elle était bien trop tolérante. Travailler dans le médical surtout lui avait permis de gagner en résilience, de comprendre que les actions pouvaient souvent être justifiées par les antécédents et les expériences de vie. Elle pouvait -presque- tout excuser, faire preuve d’empathie plutôt que de poser des barrières. C’était ce qui la rendait aussi facile à piétiner, mais elle préférait dire qu’elle était juste humaine. « Toi, juger les gens sans les connaître ? Wow, quelle surprise. » Son ton se fit moqueur aussi, quand bien même son sourire en coin trahissait le fait qu’elle ne le prenait pas personnellement. Probablement car la blonde n’avait pas tout à fait tort ; il aurait été difficile de faire plus opposé qu’elles deux. Il n’y avait que dans les vices qu’elles avaient fini par se retrouver, dans les choix qui ne collaient juste pas à la personne qu’était la française. Ce ne serait pas un secret honteusement dissimulé, autrement. Mais une fois sorties de leurs mauvais pas, elles ne savaient pas tellement comment trouver un terrain commun. Il suffisait de voir cette discussion trop sobre, trop calme pour être habituelle. C’était reposant dans un sens, et l’infirmière éprouvait cette réelle curiosité à comprendre ce qui avait mené Leo à devenir ce genre de personne trop fière, trop indépendante, trop insolente, trop méfiante, trop extrême sur tous les points. Maintenant que le schéma familial de la Parker était plus clair, cela prenait tout son sens. Ce n’était qu’un constat, mais le commentaire de la blonde eut le don de la crisper, ternir un peu son sourire. La famille parfaite, les parents amants, la mentalité bienpensante. Un tissu de mensonge complètement éclaté aujourd’hui. Blanche était morte, son père qui n’était finalement pas son père qui s’était retiré du tableau, sa mère qu’elle haïssait plus qu’elle ne pouvait le supporter. « Il reste rien de cette famille parfaite. » Juste des souvenirs qui donnaient la nausée.

C’était un parfait exemple du genre de vérité que la française aurait préféré ne jamais entendre. Ironiquement, elle n’en avait pas tiré de leçons, reproduisant le schéma avec ses propres secrets. Elle but une gorgée de sa bière en dardant son regard dans les prunelles claires, pesant précautionneusement sa réponse. C’était presque drôle de se dire que la vérité pourrait être sauve, compte-tenu du fait qu’on ne la croirait sûrement pas. Leo en tout cas rigolerait certainement si l’infirmière lui lâchait de but en blanc qu’elle était impliquée auprès d’un gang depuis plusieurs années, qu’elle maîtrisait comme personne le trafic d’ordonnances, et que quand elle disparaissait certains soirs, c’était souvent pour aller traîner autour de rings de combats illégaux. L’ironie de sa vie serait vraiment drôle, si elle n’était pas aussi dangereuse. « Tu serais surprise. » Mais elle espérait de tout son être que le secret demeurerait. Leo savait déjà pour sa consommation d’opiacés, ce qui était bien plus que suffisant pour le faire se sentir vulnérable. Même si ses actions laissaient penser le contraire, Albane ne voulait juste pas s’attirer de problèmes, et la blonde n’était pas exactement connue pour sa discrétion. Alors cela lui convenait de changer de sujet, de repartir sur ce qui débordait d’une banalité affligeante. Partager les aspects de leur vie qui méritaient d’être dévoilés au grand jour, paraissait normal. Qui sait, peut-être qu’elles se trouveraient d’autres points communs. La plongée n’en était juste pas un, pour l’instant. La concernant, la brune était fascinée par l’eau, par les fonds marins, par les sensations que prodiguaient le fait de disparaître sous l’eau. Cela en effrayait d’autres, ce qu’elle pouvait concevoir. Peut-être était-elle juste habituée à ne pas réellement être en contrôle. « Je pourrais peut-être t’initier un jour. J’avais proposé à Winston, mais je crois qu’il est vraiment flippé. » Et elle n’avait pas insisté. Elle ne serait juste pas contre faire découvrir cet univers. Ce n’était pas le genre d’activité durant laquelle on pouvait parler qui plus est, quelque chose qui devrait leur correspondre. En contrepartie, et sur tout ce que Albane aurait pu imaginer, il fallait bien admettre que la littérature et l’art auraient été en dernière position chez Leo. Cela paraissait trop posé, trop réfléchi pour un tempérament si enflammé. La surprise n’en était que plus agréable. « Je ne t’ai jamais vue avec un livre. C’est quoi alors, ton œuvre préférée ? » Les cours de littérature et d’histoire de l’art dans son éducation pourraient peut-être l’aider sur ce point. Ceci dit, l’infirmière n’aurait jamais imaginé qu’une question aussi simple que celle des loisirs puisse être si compliquée, et la fit garder quelques secondes le silence. Elle ne pouvait pas dire comprendre ce qui était si difficile dans le fait de survivre au quotidien -comprendre, avoir un boulot, s’y pointer, avoir son salaire, payer un loyer et ses factures-. Juste faire le strict minimum pour s’en sortir. Elle partait peut-être en vrille mais semblait paradoxalement maîtriser une part de stabilité dans son existence. « Qu’est-ce qui rend ta survie difficile ? » La curiosité naïve.

@Eleonora Parker


 
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Message(#)(darker #6) you and me in an empty room EmptyLun 27 Fév - 12:14

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« J’imagine que quand on est amoureux, c’est une évidence. C’est comme ça que les gens le décrivent en tout cas. Mais chez moi… » Albane l’avait dit juste avant : elle aimait trop fort, trop vite, l’aspect d’évidence manquant sûrement dans l’équation. Elle était ton contraire à ce niveau-là. Elle donnait trop, tu n’offrais rien et au final, ni elle ni toi n’étiez réellement des références lorsqu’il était question de sentiment. Saurait-elle apprendre à ne pas aller trop vite, saurais-tu apprendre à t’ouvrir un peu à quelqu’un, assez pour t’attacher, pour vouloir réellement tenter quelque chose? Tu voulais dire non, jurer que tu ne t’exposerais jamais au genre de douleurs qui pourrait subvenir suite à un énième abandon – seule fin logique de toute possible relation à tes yeux – et pourtant, alors que ton regard étudie en profondeur le portrait de la française assise devant toi, tu sais déjà que même sans essayer, même sans le vouloir, elle a joué avec tes défenses. Elle les a amoindris, elle les a changés et tu ne sais pas quoi faire avec cette réalisation, si ce n’est la repousser encore un peu dans un recoin de ton esprit. « Toi, juger les gens sans les connaître? Wow, quelle surprise. » Le sarcasme et la moquerie dans les paroles de la Dumas sont difficile à manquer, mais le sourire sur ses lèvres t’empêche de mal prendre le commentaire. Ouais, tu juges au premier regard et tu t’en fiches bien, la plupart du temps, de savoir ce qui cache derrière la couverture. Mais Albane te surprenait à chaque tournant, une énigme que tu peinais à comprendre malgré tout le temps que tu étais prête à lui consacrer, ce qui rendait son attrait à tes yeux doublement délicieux et terriblement frustrant. « Et moi, est-ce que je suis exactement ce que tu t’imaginais la première fois que tu as mis les yeux sur moi? » La question était venue comme ça. Elle avait franchie la barrière de tes lèvres avant même que tu ne réalises ce que tu cherchais réellement à savoir. Te voyait-elle encore comme le paquet de troubles que tu étais, ou bien est-ce que son regard sur toi avait changé dans les derniers mois, comme le tien l’avait fait à son égard? Tu soupires légèrement, ton regard fuyant soudainement celui de la brune avant que la conversation ne change, pourtant toujours aussi chargée du peu de vérités que vous étiez en mesure de vous offrir mutuellement. « Il reste rien de cette famille parfaite. » Est-ce mieux de n’avoir jamais connu la stabilité, ou de savoir comment c’est et de la voir être arrachée? Tu voudrais le lui demander à Albane, mais le sujet est sensible, constamment éviter par la française, alors ce soir, tu ne pousseras pas parce que la dernière chose que tu souhaites, là tout de suite, c’est la voir s’éclipser alors que vous arrivez enfin à parler sans que tout ne dérape.

Et tu aimais ça, tu aimais beaucoup trop ça.

« Tu serais surprise. » Un léger rire t’échappa devant la réponse toujours aussi vague d’Albane face à tout ce qu’elle n’osait toujours pas te dire, des secrets qu’elle gardait près d’elle plus tu tentais de la forcer à partager avec toi. « J’en doute pas. » Non, elle était loin d’être la goody two-shoes que tu t’étais imaginée à la base, même si tu n’avais pas la moindre idée jusqu’où ses secrets allaient, dans quel genre de monde l’infirmière évoluait réellement en dehors de son look de petit ange parfait, trop sage, bien trop sage. Tu savais toutefois que dans d’autres circonstances, Albane n’avait plus rien de sage, et la pensée ne manqua pas de faire naître un sourire narquois sur tes lèvres aux souvenirs de nuits autrefois partagées. Tu n’aurais jamais cru toutefois avoir une conversation dite normale avec elle, à parler passions et intérêts autour d’un repas et de quelques bières, comme si vous étiez des amies, comme si c’était quelque chose que vous faisiez régulièrement. Peut-être que ça pourrait être plus simple, si ce n’était pas de tes envies qui te rappelaient encore et encore que tu ne voulais pas qu’Albane soit ton amie. « Je pourrais peut-être t’initier un jour. J’avais proposé à Winston, mais je crois qu’il est vraiment flippé. » L’entendre mentionner le prénom du Ackerman comme si de rien était te faisait flipper bien plus que l’idée de faire de la plongée un jour, mais tu n’en dis rien, préférant ne pas faire de l’homme le sujet de la conversation, craignant que ta culpabilité ne prenne le dessus et t’empêche de profiter d’un moment que tu savais rare et exceptionnel. « C’est une idée. » Est-ce que tu aimerais ça, découvrir l’univers des fonds marins, le faire avec Albane à tes côtés? L’augmentation de ton rythme cardiaque disait oui, ta tête elle criait que c’était qu’une idée que la brune lançait comme ça et qu’elle n’aurait jamais l’intention de réellement t’inviter. Tu n'étais qu’un inconvénient dans sa vie aussi longtemps que tu partageais la chambre d’à côté dans son appartement, mais un jour tu partirais et elle, comme tant d’autres, ne serait rien de plus qu’un minuscule point dans ton champ de vision, l’abandonnant avant qu’elle ne puisse le faire. Elle n’était pas ton amie, elle n’était même plus ton amante. Elle était quoi, exactement? Putain. « Je ne t’ai jamais vue avec un livre. C’est quoi alors ton oeuvre préférée? » « Et me priver de ta compagnie le nez dans un livre? Jamais. » que tu commentes, mi-sarcastique, mi-amusée, ton sourire trahissant ta réelle pensée. Tu te penches légèrement, une main s’enfonçant dans ton sac à l’allure délabrée, la même allure que la grande majorité de tes possessions. Le livre que tu en sors est une vieille édition, le dos du livre complètement craqué et les pages jaunies et amochées par le temps et le nombre de lectures. Les liaisons dangereuses repose désormais sur la table. « Je passe pas mon temps à lire, mais l’option est toujours disponible, si j’ai envie. » que tu te contentes de dire. Ta collection n’en mène pas large, tu n’as pas les moyens de te payer des livres à n’en plus finir et entre tes dizaines de déménagements à la va vite entre deux conneries, on ne peut pas dire que tu t’encombres énormément malgré ton amour pour la littérature. « Qu’est-ce qui rend ta survie difficile? » La question t’arrache un rire. Ironique l’interrogation venant d’une fille qui avait constamment besoin de tout geler pour passer au travers de ses journées. « Pourquoi est-ce que tu veux savoir ça? » que tu lui demandes, la voix soudainement bien trop joueuse pour le sérieux de la conversation. C’était tout toi ça, de détourner vers autre chose quand ça devenait trop personnel. De tourner le tout en un jeu dangereux simplement parce que tu le pouvais et que tu en avais envie. « Pour savoir quoi faire pour me rendre la vie difficile? » Plutôt que de te rassoir devant elle après avoir déposé vos bières sur la table, tu travers cette dernière pour te retrouver derrière la chaise sur laquelle Albane est assise. « T’as pas besoin de formule magique pour ça, ta simple présence suffit à me faire dérailler la plupart du temps. » Comme maintenant, alors que tes doigts traversent la peau nue de sa nuque alors que tu marches lentement derrière elle. Tu devrais retirer ta main, mais le contact est électrisant et tu en veux plus. Toujours plus.
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Message(#)(darker #6) you and me in an empty room EmptyMer 1 Mar - 0:35

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Ni l’une ni l’autre ne savait dans quoi elles s’étaient embarquées le jour où elles avaient été présentées. Ce n’était pourtant qu’une simple soirée à l’appartement, le genre de moment plutôt chill, où les verres s’étaient succédé dans une ambiance légère. Bane n’avait pas beaucoup parlé, son tempérament timide ayant pris le dessus, quand Leo se faisait bien trop remarquer. Il y avait eu des sourcils froncés, des yeux levés au ciel et des jugements silencieux. Des mois plus tard et elles se retrouvaient dans cette chambre à Byron Bay, à offrir toute leur attention à l’autre alors même qu’elles peinaient à exprimer leur affection pour l’autre. Car il devait y en avoir, n’est-ce pas ? Cela faisait trop longtemps qu’elles s’étaient éloignées de cette sphère d’indifférence qui avait éclaté le soir où Leo avait poussé le jeu trop loin. Elles portaient les séquelles de leurs ébats sous forme de souvenirs indélébiles. La française aurait aimé prétendre qu’elle était capable de les ignorer, que cela ne signifiait rien, que cela n’avait absolument rien changé à la manière qu’elle avait de voir la Parker. A la place, elle avait mis les pieds dans le plat, obligée de réfléchir à une question qu’elle refusait de se poser. Si on le lui demandait, Eleonora était une source d’ennuis, une opinion qui n’avait pas évoluée. En revanche, elle n’était pas si égoïste qu’elle pouvait en avoir l’air. Elle n’était pas indifférente à ce qui se passait autour. Elle n’était pas hypocrite, ou bien même superficielle. Elle n’était pas indémontable non plus comme elle le laissait paraître. Albane dut prendre une gorgée de bière, son regard planté sur la jeune femme. « Tu es plus que ce que j’imaginais. La plupart du temps dans le bon sens du terme. » La fascination silencieuse qu’elle avait pour la blonde ne la rendait pas aveugle pour autant. Son jugement initial de source à problèmes se maintenait, continuait de la pousser dans ses retranchements dès qu’elles se voyaient. Le plus terrible étant probablement qu’à force, Bane avait perdu du terrain, cédé dans sa résistance. Elle laissait l’australienne empiéter sur sa vie comme si elles avaient quelque chose à faire ensemble, et détestait quand cela s’avérait. Car elles avaient des vices en commun, quelques histoires similaires à raconter, comme celle d’une famille brisée. Same, but different. Juste ce qu’il fallait pour qu’elles parviennent à se comprendre dans leurs différences -du moins, selon les maigres informations qu’elles acceptaient de partager-. C’était presque ironique au final de voir que l’infirmière était celle qui partageait le moins. Elle mettait un point d’honneur à être un livre ouvert sur sa vie de tous les jours, sur la jolie version de l’histoire, tout ceci pour mieux laisser de l’ombre sur ce qui ne devrait jamais se savoir. Ça aiguisait sa curiosité, parfois. Qu’est-ce qu’elle dirait Leo, si elle savait tout ? Comment est-ce qu’elle la percevrait en sachant pour le gang, le trafic, les activités illégales, toutes ces raisons de mieux s’endormir à la morphine ? Elles ne sauraient sans doute jamais.

Peut-être était-ce bien mieux de rester sur ce qu’elles pouvaient s’autoriser à partager, toutes ces choses normales comme les loisirs. Ce serait débordant de normalité de l’emmener sur la plage pour l’initier à la plongée, lui montrer quelques récifs du coin, chercher ensemble les espèces les plus convoitées par les plongeurs. Ça la fit hocher la tête, comme pour dire que la proposition était actée. « Ce sera bientôt la bonne saison. » Il faudrait juste que leur relation survive jusque-là. Que le retour à Brisbane ne les fasse pas se regarder comme deux totales inconnues, aussi. Là encore, ce n’était pas aussi personnel que de chercher à connaître les goûts de la blonde. Le sarcasme lui fit penser pendant une seconde qu’elle n’obtiendrait pas de réponse, la fit hausser les épaules. « Si tu voulais des péripéties, tu opterais pour le livre. » Car les pages ne cacheraient rien elles, accepteraient de se dévoiler au fur et à mesure de la lecture jusqu’à dévoiler l’histoire entière. La curiosité de la française fut définitivement happée en réalisant que Leo ne mentait pas. Elle avait bien un livre sous la main, et l’infirmière ne résista pas à tendre le bras pour s’en saisir, ouvrir à une page au hasard pour en lire quelques mots. « Je n’arrive pas à savoir si je suis agréablement surprise par ce choix, ou si ça tombe sous le sens. » Albane n’avait plus que quelques vagues souvenirs de ses cours de littérature, assez pour se souvenir de points abordés tels que le libertinage, la perversion de la société, la conception bancale de l’amour, et par-dessus tout l’orgueil. Les valeurs qui émergeaient de la morale n’étaient pas exactement celles qui conviendraient, ce qui était plus que fidèle à la Parker. Ça ne faisait que renforcer tout le mystère qui tournait autour de Leo et de cette instabilité permanente qu’elle semblait traîner sur ses épaules. La française n’avait pas encore les pièces du puzzle pour cette question. Qu’est-ce qui la traînait vers le bas aujourd’hui, l’empêchait de s’épanouir ? A ce stade, elle aurait espéré une réponse, pas un autre mur. « J’essaye juste de te comprendre. » La tâche n’était franchement pas facile et elle voulut s’offusquer que la jeune femme puisse douter de ses bonnes intentions. Mais la protestation mourut net sur ses lèvres en la voyant se lever, quitter la table de leur conversation pour disparaître dans son dos. La brune n’avait pas besoin de la suivre des yeux pour savoir exactement où elle était. Le contact léger des doigts sur sa nuque le lui fit savoir instantanément, lui arrachant un long frisson. Il y eut un court-circuit, quelque chose dans son cerveau qui vrilla. Probablement le fait de réaliser qu’elle n’aurait qu’à attraper cette main pour mettre le feu aux poudres. Elle pourrait se lever elle aussi, poser ses doigts sur le visage de l’australienne et ses lèvres sur les siennes. Elle pourrait partir en direction de son lit, retirer ses vêtements, inviter le contact charnel. L’envie lui brûlait le bas-ventre, son cœur s’accélérait à l’instar de sa respiration. C’était un jeu cruel auquel elle répondait bien trop facilement. « Tu te rends la vie difficile toute seule. » souffla-t-elle avec le peu de volonté qui agitait encore son corps. « Je demande pas à ce que tu dérailles. » Mais une part de son être adorait ça, en réclamait toujours davantage alors qu’il s’agissait d’un fruit défendu. « Arrête de jouer avec moi comme ça, Leo. Sérieusement. » Il lui fallut un effort surhumain pour se lever, feinter un certain flegme en se rendant à la cuisine pour se servir un verre d’eau et se donner une raison de ne pas la regarder.
La normalité ne serait jamais pour elles, n’est-ce pas ?

@Eleonora Parker


 
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Message(#)(darker #6) you and me in an empty room EmptyMer 5 Avr - 15:10

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« Tu es plus que ce que j’imaginais. La plupart du temps dans le bon sens du terme. » Sa réponse te surprend. Pas parce que tu ne te savais pas capable de bon, tu savais au fond de toi que tu n’étais pas seulement la langue de vipère et l’amas d’ennuis que tu prétendais souvent être devant autrui. Albane t’avait vu plus vulnérable que beaucoup et ce que tu considérais comme une faiblesse, elle le qualifiait de bon. Tu ne savais pas quoi faire de cette information, tout comme tu ne savais pas comment poursuivre cette conversation sans risquer de dire quelque chose que tu finirais éventuellement par regretter. Alors tu laisses la conversation dévier sur autre chose parce que c’est plus sage et plus prudent ainsi, des choses qui ne te ressemblent normalement pas auprès de la française. « Ce sera bientôt la bonne saison. » Tu hoches la tête. Faire des plans avec Albane n’est pas une bonne idée, mais pour ce soir, tu as bien envie de croire que ce n’est pas complètement ridicule, que l’idée même d’aller faire de la plongée avec elle n’est pas tout ce qu’il y a de carrément impossible. « Si tu voulais des péripéties, tu opterais pour le livre. » « Tu restes quand même moins prévisible qu’un roman que j’ai déjà lu cent fois. » Et bien honnêtement, comme tu ne sais jamais à quoi t’attendre avec Albane, on peut dire que sa compagnie t’intéresse plus que celle de mots que tu connais déjà par cœur. Elle s’empare de ton livre, le feuillette au hasard avant de relever le regard vers toi. « J’arrive pas à savoir si je suis agréablement surprise ou si ça tombe sous le sens. » Tu ricanes doucement. Pour un autre, peut-être que ça ne ferait pas beaucoup de sens, mais Albane te connaît mieux que beaucoup et ça, ça te fait peur autant que ça te fait du bien, que tu sois prête à l’admettre ou non. « Ma collection s’est amincie avec chaque déménagement, mais je traîne toujours au moins un livre avec moi. » Tu ne sais pas trop pourquoi tu ressens le besoin de lui partager ce détail supplémentaire, mais tu le fais naturellement alors que tes doigts reprennent le livre à l’allure complètement défraîchi.

« J’essaye juste de te comprendre. » « Je pourrais te dire la même chose et on peut pas dire que tu me rends la tâche facile. » Au contraire, plus tu insistes et plus elle se rétracte la française et ça tourne en ce jeu du chat et de la souris où tu en oublies quel rôle tu tiens dans cette production. Mais là, tout de suite, alors que tu te lèves pour passer derrière la brune, tu as envie de croire que tu es le chat et qu’elle est une petite souris que tu pourrais si facilement capturer et dévorer. « Tu te rends la vie difficile toute seule. » Elle n’a probablement pas tort. Si tu avais le moindre jugement, tu éviterais Albane plutôt que chercher à multiplier les moments avec elle, mais encore, elle ne cherchait pas non plus à éviter ta compagnie et tu n’étais pas certaine de comprendre ce que cela voulait dire. Ou plutôt, tu refusais de comprendre que sa gentillesse n’était peut-être que ça : de la gentillesse. Qu’elle ait fait de toi son cas de charité, même quand tu ne le mérites pas. Cette simple pensée te dérange toutefois et tu la chasses plutôt que de t’y attarder comme tu le devrais. Et puis il y a tes doigts qui caressent sa peau, les frissons qui se créent sur cette dernière à ton passage, tu sais que tu lui fais de l’effet autant qu’elle t’en fait, mais elle n’est pas aussi rapide à s’y abandonner, à ton plus grand désespoir. « Je demande pas à ce que tu dérailles. » « T’es sûre de ça? » Tout laisse croire au contraire. Sa présence ici. La chambre et l’ambiance bien trop romantique autour de vous. Peut-être que c’était un hasard. Peut-être qu’elle jouait avec tes nerfs.  Peut-être que tu te faisais des scénarios. Peut-être bien que tu avais envie de les acter, tous les scénarios dans lesquels la française tenait un rôle principal. « Arrête de jouer avec moi comme ça, Leo. Sérieusement. » Elle s’éclipse, elle t’échappe et tu la suis du regard alors qu’elle s’accorde quelques secondes dans l’armoire à la recherche d’un verre, qu’elle le remplit d’eau a même l’évier. Tu restes à ta place, quelques mètres vous séparant désormais, distance que tu voudrais briser mais tu t’en empêches. « Je pensais pas qu’on jouait encore. » que tu lâches simplement en haussant les épaules, curieuse de savoir si cela allait faire tourner la française. Tu ne sais pas réellement ce que tu fais, ni ce que tu veux et peut-être que c’est un jeu, ou peut-être que c’est autre chose. Tu fais un pas et un autre vers Albane, la distance rapidement inhalée entre vous deux mais tu ne la touches pas cette fois, pas contre son gré du moins. Tu attends qu’elle se tourne, qu’elle te regarde enfin. « Je voulais juste te dire merci. D’être venue avec moi jusqu’ici. » Pour le lift, pour l’endroit où dormir, même pour cette conversation, qu’importe si elle n’a pas exactement pris un tournant complètement anodin et loin de vos tendances habituelles. Et ils sont maladroits tes remerciements. Avec la bouffe, avec la bière, avec l’éternelle envie de la toucher et de sentir sa peau sous tes doigts. Et si tu ne résistes pas à l’envie de lever la main et de glisser tes doigts contre sa joue, si tu ne résistes pas au besoin de poser délicatement tes lèvres sur les siennes, le moment ne dure que quelques secondes à peine avant que tu ne recules, comme si de rien était.
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Message(#)(darker #6) you and me in an empty room EmptyMar 11 Avr - 23:01

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Elles n’étaient pas comme ces gens qui étaient capable d’apprendre à se connaître en échangeant des questions et des réponses. C’était plus complexe que cela chez elles, car même répondre à la plus innocente des questions donnait l’impression de baisser la garde. Elles avaient trop d’ambition pour rester sur du basique, pour demander la couleur, le plat, la saison préférées. Elles voulaient toujours l’inatteignable, ce qui était bien trop protégé chez elles. Autrement, comment expliquer qu’il avait fallu plus d’un an pour juste apprendre que Leo aimait lire ? Le regard de la française restait dardé sur la blonde, ses lèvres sur le point sur le point d’exprimer son désaccord. « Pourtant, c’est une histoire qui se répète. » Parfois, de nouveaux détails entraient en jeu. Mais Albane était prête à parier que cette journée finirait comme les autres ; la distance s’installerait naturellement pour contre-balancer leur rapprochement. Elles prétendraient que rien ne s’était jamais passé, comme c’était déjà arrivé une centaine de fois. Tout comme dans un livre, l’histoire semblait toujours reprendre à zéro pour arriver à la même finalité. Elles apprenaient à se connaître, à se comprendre, puis c’était retour à la case départ. A force, c’était un comportement qui était devenu presque rassurant. Alors qu’elle feuilletait les pages, l’infirmière se laissait juste consumer par la curiosité de ces lectures, par les messages cachés qui pourraient s’y trouver. Est-ce que la Parker était tout simplement une adepte des romans compliqués, torturés, et à la morale parfois douteuse ? Elle reposa le livre sans trop savoir quoi en penser, la hâte dans le ventre d’ouvrir l’œil sur les futurs bouquins qui pourraient traîner dans l’appartement. Ce serait sans doute plus facile d’interpréter que de continuer à poser des questions sans réponse. Car à ce jeu, Albane était affreusement douée. Elle se montrait égoïste, appréciant le sens unique des confessions. « Je n’ai juste pas envie de te laisser totalement t’immiscer dans ma vie. » Un aveu qu’elle noya d’une gorgée de bière comme s’il n'était pas déjà évident. Leo n’aurait jamais droit à tous ses secrets. Par souci de confiance, par honte, par pudeur. Le problème venait principalement de la française, ce qui soulignait une bonne part d’hypocrisie tout compte fait. Le fait est que Albane n’était qu’une image et des valeurs prétendues, celles qui sonnaient creuses. La professionnelle du ‘fais ce que je dis, pas ce que je fais’. Il n’était pas difficile de la pousser dans ses retranchements et de trouver ses failles.
C’était sans doute ce qui la dérangeait le plus chez Leo, cette capacité qu’avait la blonde à briser sa retenue et ses principes. Elle avait ce don pour lui faire perdre tous ses moyens et dévoiler une faiblesse dont il était facile d’abuser. Albane ne le comprenait pas ce trouble permanent, ou bien encore cet attrait pour les mauvais choix. Céder à la Parker était comme céder à sa première cigarette en se doutait que ce ne serait que le début d’une longue lignée. Et elle était fatiguée de lutter, d’être sans arrêt que le qui-vive pour ne pas encore commettre des impairs qu’elle aurait à justifier un jour. La culpabilité n’était pas un sentiment qu’elle gérait facilement. Alors sa réponse était d’être sur la défensive, de mettre le blâme sur Leo comme si cette relation étrange qu’elles avaient ne se créait pas à deux. L’australienne avait raison, au fond. Ce n’était plus un jeu. C’était devenu bien plus insidieux que cela. « Quoique ce soit, je peux pas faire ça. » Elle se retourna lentement, soudainement fatiguée de ce combat permanent. Encore une fois, elle était tiraillée à voir la blonde s’approcher de la sorte, hésitant entre tenir ses distances ou juste abandonner. Il y avait quelque chose de craintif dans son regard, qui s’illustrait aussi par ses bras croisés sur sa poitrine. Malgré tout, Albane n’esquissa aucun mouvement en voyant cette main se lever en direction de sa joue, ou ces lèvres s’approcher des siennes. Elle cueillit le baiser en ignorant son cœur qui s’agita fort dans sa poitrine, ou l’envie de son corps d’empêcher Leo de s’éloigner d’elle. « Je vais aller me coucher. » murmura-t-elle en retour. « Merci pour le repas. » Elle quitta la pièce pour aller s’enfermer dans la salle de bain, fuir volontairement la compagnie de la blonde plutôt que de lui laisser une chance de la perturber davantage. Le lit était encore vide quand elle s’y glissa et contre toute attente, le sommeil lui vint facilement.
Probablement car quand elle se réveilla au petit matin, les bras de Leo l’étreignaient dans cette douceur incroyablement réconfortante.

@Eleonora Parker


 
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