| (rhett #1) and now we're strangers |
| | (#)Mer 14 Sep - 22:04 | |
| Je n’ai rien à faire là. Je ne suis pas là pour mon travail. Je devrais être ailleurs, avec Joe et pas là à me rendre dans ce café, presque heureux d’avoir l’opportunité de travailler. Pourtant la simple idée de donner des conseils juridiques, d’utiliser mon cerveau que pour autre chose que m’inquiéter sur la santé de mon grand-père est sans doute l’une des choses qui me rend le plus heureux depuis que je suis arrivé à Brisbane. Accroc au travail, ces vacances forcées sont difficiles à vivre et j’ai un mal fou à résister à ouvrir mon téléphone pro tous les deux jours pour vérifier où en sont mes clients. Mais j’ai promis une pause à mes grands-parents qui ne me voient bien trop peu alors c’est ce que je vais faire. La pause pourtant est plus difficile à vivre que prévue, surtout quand travailler est bien la seule chose qui m’empêche de penser à tout ce qui ne va pas.
Aussi lorsqu’une de mes connaissances m’a demandé si je pouvais aider l’un de ses amis dont les photos ont fuité dans les magazines people, je n’ai pas hésité. J’ai ressorti le pantalon classe et la chemise parfaitement repassée pour l’occasion, laissant derrière moi short et t-shirt. Je n’ai même pas posé de questions en vérité, bien trop heureux d’avoir une excuse pour retrouver le monde qui est le mien. Peut-être que j’aurais dû.
J’entre dans le café qui est le point de rendez-vous avec confiance, remontant mes lunettes de soleil sur mon crane, m’avançant entre les tables et les chaises. Il n’y a quasiment personne. C’est à ce moment-là que je le vois, sa carrure immanquable, son visage qui malgré les années a gardé le même air et la même forme. Je le reconnais immédiatement, ramené des années en arrière aux vacances que je passais dans cette ville, à ses côtés, aux côtés de Jenna.
« Rhett? » je m’exclame en voyant l’ex rugby man assis dans le fauteuil du café, isolé. L’endroit est quasi vide, il a choisi sans doute l’endroit où il serait le moins repérable. Et soudain tout prend son sens. Il est la célébrité dont les photos ont fuité dans la presse, le golden boy de l’Australie, ou plutôt l’ancien. Car j’ai beau ne pas avoir adressé la parole à Rhett depuis des années, j’ai beau ne pas l’avoir croisé, de l’avoir évité autant que je pouvais toutes les fois où je rentrais, les milieux dans lesquels j’évolue et mes clients font que j’ai été au courant de son accident. « Laisse moi deviner, tu es la célébrité dont les photos ont fuité dans la presse. » Mon air est fermé, mon ton amer. Bien sûr il fallait que ce soit lui quand cela aurait pu être n’importe qui d’autre. Un acteur de seconde classe, un chanteur, n’importe qui en vérité. Sauf lui. Face à mon ancien ami je suis ramené des années en arrière. Une part de moi a envie de partir, mais je choisis de m’asseoir. Peut-être parce que je préfèrerais crever que de l’admettre, mais il y a aussi une partie de moi qui est heureux d’avoir une excuse pour lui parler. Le souvenir de notre amitié semble outrepasser l’amertume. J’observe son visage, tentant de déceler ses sentiments, les années sont passées et en réalité je suis face à un inconnu.
@Rhett Hartfield
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| | | | (#)Jeu 15 Sep - 13:21 | |
| C’est pas Dieu possible sont les premiers mots qui viennent à l’esprit de Rhett à la seconde même où il reconnaît la silhouette de Matthew, changée par les années mais toujours reconnaissable entre mille. Impossible d’oublier une personne avec qui on a passé autant de temps, avec qui on a construit autant de souvenirs aussi. Fut un temps, il était un des piliers de son existence, un de ceux qu’il pouvait aisément et sincèrement considérer comme l’un de ses meilleurs amis et tout lui confier sans la moindre retenue. Jusqu’au moment où tout a changé, parce que ce genre d’instant finit toujours par arriver, qu’on le veuille ou non. Et il jure, Rhett, qu’il ne l’a certainement pas souhaité. Jamais il n’aurait voulu que leur lien se brise, jamais il n’aurait voulu mettre Jenna au milieu de tout ceci non plus. Mais tout a été plus fort que lui, et sans doute aussi que Matthew tenait sa part de responsabilité dans les faits à cette époque. Pas autant que Rhett veut le penser, mais tout de même.
« Rhett? »
Et Garrett remonte enfin les lunettes de soleil qu’il avait gardées sur ses yeux pour leur faire une place sur le sommet de son crâne, ne voulant pas faire l’affront à son vieil ami de l’ignorer ou manquer de le saluer. Simplement, de toutes les personnes qui auraient pu se présenter face à lui, jamais il n’aurait osé émettre l’hypothèse que ce soit lui. « Laisse moi deviner, tu es la célébrité dont les photos ont fuité dans la presse. » Matthew a déjà un air grave, trop professionnel, trop réprobateur, trop jugeur aussi. Rhett se donne alors le temps de la réflexion, une seconde et une autre alors que son regard toujours aussi clair se promène sur la structure osseuse de l’avocat, tentant de se remémorer de l’endroit exact où il avait porté son poing. Toujours aussi silencieux, l’ancien sportif lui tend sa main en direction de la chaise face à lui, lui proposant ainsi de prendre place. Il ne peut pas se permettre de demander à un autre avocat miraculeusement spécialisé dans les droits du sport de refaire surface. Il n’a pas ce luxe là, même si la fondation aurait assurément les moyens de lui présenter d’autres personnes. “Depuis quand est-ce que tu es de retour au pays ?” La question de Matthew était rhétorique, il ne veut pas perdre son temps à lui répondre: lui aussi a de nombreuses interrogations à lui faire parvenir. Cette question, il l’a déjà posée à Jenna, quelques semaines plus tôt à peine. La saison se porte aux retours impromptus, apparemment, et il ne sait pas encore si c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle. Son cœur lui dit une chose, sa raison une autre, et l’un n’arrive pas à l’emporter sur l’autre, laissant Rhett dans le désarroi le plus total. “Je savais pas que c’est toi qu’on allait appeler. J’aurais pas accepté le service sinon.” Pour ce que ça vaut, il ressent le besoin de lui préciser l’état de la situation. S’il avait su, il aurait préféré crever dans sa fierté plutôt que de ressasser le passé, voilà tout. Pour l’heure, au moins, il se retient de déjà lui demander s’il est revenu dans le même avion que Jenna, bien conscient d’à quel point il mettrait ainsi de l’huile sur le feu. Il peut attendre un peu. “Et toi, tu peux toujours refuser aussi.” Maintenant qu’il sait, rien ne l’empêche de tourner les talons et après tout, Rhett ne pourrait pas lui en vouloir de toujours ressentir une certaine rancune à son sujet. Encore une fois, il en aurait tous les droits. |
| | | | (#)Mar 20 Sep - 6:01 | |
| L’impression d’être face à un fantôme est palpable. Pas que je n’ai pas suivi ses déboires depuis, que je n’ai pas eu écho de ce qu’il est devenu. Rhett n’a pas disparu du paysage, simplement de ma vie. Et la dernière fois qu’on s’est vu, son poing a terminé dans ma figure et mes mots ont fini par dépasser ma pensée, brisant en morceaux le reste de notre amitié. Je n’ai jamais cherché à la recroiser, il ne l’a jamais fait non plus. Quant à Jenna j’avais disparu de la vie de mon amie d’enfance à ce moment là aussi, conscient que c’était bien la seule solution. La seule solution pour ne pas avouer les sentiments qui m’habitaient, pour ne pas révéler les raisons de la fin de mon amitié avec Rhett, pour l’oublier aussi tout simplement aussi.
Je l’observe remonter ses lunettes de soleil, ses yeux clairs sont à l’identique, son visage a été marqué par les années. Il tend la main vers la chaise et je m’y assois. “Depuis quand est-ce que tu es de retour au pays ?” Depuis quand ça l’intéresse pourrais-je répondre si l’amertume parlait à ma place. Je suis revenu combien de fois depuis ce jour ? Combien de jours ais-je passé dans la même ville que lui depuis qu’il y est revenu quand à une autre époque nous aurions passé le plus clair de mon temps au pays ensemble ? Combien de fois suis-je passé en Angleterre par le passé quand il y était ? Il y avait une époque il m’avait juré qu’il serait un de mes meilleurs clients. Je n’avais même pas eu le temps de finir de passer le barreau, il ne l’avait jamais été. « Quelques semaines. » Je réponds simplement en haussant les épaules. « C’est censé être temporaire. » je m’empresse d’ajouter comme pour si je cherchais à le rassurer que ma présence n’était pas éternelle, qu’il n’aurait pas à voir ma gueule trop longtemps. Mais est-ce vraiment temporaire ? Je n’en sais rien, incapable de me décider, prisonnier entre mes deux vies et incapable de laisser ma famille derrière moi, cette fois. Je ne lui demande pas depuis combien de temps il est lui même de retour. J'ai suivi ses aventures de loin. De bien trop loin en vérité, quand j'aurais pu être aux côtés de mon ancien ami.
“Je savais pas que c’est toi qu’on allait appeler. J’aurais pas accepté le service sinon.” Mon air s’assombrit. Bien sûr qu’il n’aurait pas accepté, il aurait eu bien trop de fierté pour cela. Mais est ce que moi j’aurais accepté ? Est-ce que la culpabilité toujours présente, le souvenir de notre amitié aurait suffit ? Le souvenir de son poing en pleine figure revient et me rappelle que non. Notre amitié est enterrée et je ferais bien mieux de m’en souvenir. “Et toi, tu peux toujours refuser aussi.” Je pourrais me lever et partir, laisser cette rencontre au passé, là où elle appartient.
« Si ça peut te rassurer je ne serais pas venu si j’avais su non plus. » Les mots sont détachés, presque indifférents, un masque de plus pour prétendre que la guerre est toujours présente quand elle a depuis longtemps perdu de son feu. Je ne me suis pas levé, je suis toujours assis et je rêve presque d’un verre de vin pour rendre cette conversation plus supportable. Dommage qu’il soit trop tôt pour cela. J’hésite avant d’ajouter : « Mais maintenant que je suis là. » Autant lui rendre service. Peut-être qu’au fond j’essaye de gagner un peu de temps. « Le grand Rhett Hartfield est encore emmerdé par les paparazzis ? » Grand, l’est-il seulement encore à présent qu’il est loin des terrains, forcé à un retour à Brisbane bien malgré lui il y a quelques années de ça ? A-t-il seulement encore un intérêt pour les photographes, le sous-entendu est piquant, il est facile surtout. « Café ? » Il est loin le temps où nous nous retrouvions autour d’un verre ou de plusieurs, où nous nous racontions nos gloires et nos victoires, où chaque mot ne semblait pas déjà de trop.
@Rhett Hartfield
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| | | | (#)Jeu 22 Sep - 21:05 | |
| « Quelques semaines. » La réponse est différente de celle que Jenna lui a apportée et, dans un sens, ça le soulage. Parce que cela signifie au moins qu’ils ne sont pas rentrés ensemble, ni même l’un pour l’autre, ou c’est tout du moins la conclusion simpliste à laquelle Rhett en vient rapidement. C’est celle à laquelle il veut se fier, aussi, parce qu’elle permet de mettre de côté une certaine jalousie qui n’a absolument pas lieu d’être, Jenna n’étant plus sa petite amie depuis plus d’une décennie. « C’est censé être temporaire. » - “T’en doutes ?” Il ne pose pas cette question sur la défensive en priant pour qu’il déguerpisse le plus vite possible. Ce n’est pas ça. Il la pose en tant qu’ancien ami, peut-être nouveau aussi, simplement curieux alors qu’il tente de savoir comment les choses évoluent pour Matthew.
Lorsque le sujet en revient à la raison première de leur présence ici, Rhett n’hésite pas à préciser qu’il n’a jamais demandé de service de se part et, pire encore: s’il avait su qu’il était derrière tout ça, il n’aurait jamais accepté de s’en mêler. Les deux hommes ont de bons souvenirs ensemble, nombreux, mais tous entachés par la fin abrupte et violente de leur amitié, dont Rhett est très largement responsable. « Si ça peut te rassurer je ne serais pas venu si j’avais su non plus. » Cela ne le rassure pas, non, mais il sait au moins qu’ils se trouvent au même point. « Mais maintenant que je suis là. Le grand Rhett Hartfield est encore emmerdé par les paparazzis ? » Le grand Rhett esquisse un sourire, pris au jeu comme le serait un gamin à qui on vient d’offrir une sucrerie. Il a besoin de peu pour rejoindre le mouvement et se montrer conciliant. “Certaines choses ne changent pas.” Quand bien même aujourd’hui, les paparazzis s’intéressent bien plus à la renommée d’Evelyn qu’à la sienne. Cela n’entache pas moins son nom au milieu ; et s’il peut aider à résoudre le problème, autant le faire autant que possible, avec ses moyens. Avec Matthew qui plus est, il sait qu’il ne part pas de rien et n’a pas à lui résumer toute sa vie comme s’il était son psy (comme s’il avait besoin d’un psy, le grand Rhett). Il sait aussi qu’il peut lui faire confiance, s’il arrive à mettre de côté l’épisode Jenna, ce qui n’est pas assuré.
« Café ? » “Café.”
Soulagé qu’il ne propose pas une boisson alcoolisée, Rhett reprend peu à peu contenance. Le passé doit être oublié. Ils ont changé, tous les deux, et sans doute aussi que l’ami qu’il a toujours connu lui manque. “T’as été briefé ou on t’a envoyé au charbon, juste comme ça ?” Il demande avec un nouveau sourire, ayant hélé un serveur pour qu’on s’occupe de leur maigre commande. Peut-être qu’ils seront amenés à rester plus longtemps et à la répéter. “C’est juste des photos volées. Pas de scandale, personne à poil, et aucun adultère non plus. Ça doit être la routine pour toi, ça, j’imagine.” En somme, il promet de ne pas lui demander trop de son temps, et encore moins de le déranger plus que nécessaire. Ils voient ce qu’ils peuvent faire, ils parlent de qui peut-être ou non poursuivi en justice et ce qu’il risque à son tour, et voilà que leur discussion sera terminée, pour l’aspect professionnel du moins. Pour le reste, cela reste sans doute à voir: il est incapable de prédire s’ils sauront, ou non, passer outre le passé, bien qu’il l’espère sincèrement. |
| | | | (#)Dim 2 Oct - 8:09 | |
| « Certaines choses ne changent pas. » J’esquisse un sourire, peu importe les années il semble rester le favori des photographes, malgré la fin de sa carrière sur les terrains. Non, certaines choses ne changent pas et pourtant d’autres changent en quelques mois. Il n’aura fallu que de quelques mois pour défaire notre amitié, l’envoyer aux oubliettes au même instant où son poing s’était écrasé sur ma figure pour des sentiments que je n’avais pas contrôlés mais que j’avais pourtant tenté de refouler. Il était l’une des rares personnes à qui je l’avais admis à voix haute et aussi celle à qui j’avais juré qu’il ne se passerait rien, que je ne lui dirais jamais. Promesse qui n’avait pas semblé assez importante à ses yeux pour être crue alors que j’avais pourtant démontré être un ami loyal des années durant. L’amertume reste présente, bien que largement effacée par les années. Reste surtout les regrets.
« Café. » sonne comme une trêve, un drapeau blanc sur un champ de bataille oublié depuis des lustres. Rhett hèle le serveur et moi je me détends un peu sur mon fauteuil. « T’as été briefé ou on t’a envoyé au charbon, juste comme ça ? » La remarque m’arrache un sourire. « J’ai pas demandé de détails, j’suis officiellement en congés. » Vacances forcées, vacances tout sauf agréables, arrêt momentané d’une vie à cent à l’heure. Dire que j’avais sauté sur l’occasion d’un dossier à me mettre sous la dent était un euphémisme.
“C’est juste des photos volées. Pas de scandale, personne à poil, et aucun adultère non plus. Ça doit être la routine pour toi, ça, j’imagine.” Mon esprit est déjà en train de calculer les possibilités. Je prends mon téléphone, tape Rhett Hartfield et un nom connu de presse people et tombe sur les photos. « Celles là je suppose ? » Je lui montre pour confirmation avant de lire l’article en détail. « Evelyn Pearson. Tu ne fais pas les choses à moitié. » Il n’y a pas de jugement dans ma voix, un simple constat, un membre d’une famille aussi connue surtout aussi emblématique dans le rugby que les Pearson avec l’ancien chouchou des terrains, ça ne pouvait que gazer. « Elles ont été prises où ? » Endroit privé ou public, cercle fermé ou cercle élargi, que de données qui peuvent entrer en jeu. Je repense aux derniers mots employés par Rhett, pas de scandale, personne à poil, aucun adultère non plus. « C’est parfois plus simple d’avoir un scandale ou une personne à poil. » Plus facile de faire valoir l’atteinte à la vie privée. J’hausse les épaules. « Mais je préfère gérer les contrats que les scandales. » Négocier les contrats des stars pour des montants exorbitants était bien plus agréable que de devoir gérer leur crise de nerf alors que leurs petits secrets étaient exposés. « Moins de drame. » Je regarde les articles publiés en même temps que le serveur amène nos cafés. « Dit toi que cela sera toujours une balance. L’atteinte à ta vie privée d’un côté et le fait que tu es une personnalité publique de l’autre. Et il faut vraiment que l’atteinte soit grande pour l’emporter que l’apriori qu’en tant que personnalité publique tu as fait le choix de mettre ta vie sous le feu des projecteurs dès le moment où tu es entré sur le terrain. » Et peu importe qu’il en soit sorti en vérité. A nouveau, j’énonce des faits, avec un peu plus de douceur dans la voix, comme pour prévenir que pour une photo comme celle-ci le combat est plus compliqué. Bien sûr il n’est pas perdu d’avance. « C’est ta petite amie depuis longtemps ? » je demande en buvant une gorgée de mon café. La question n’est pas vraiment anodine. Bien sûr cela joue pour l’affaire en question, mais en réalité c’est surtout que j’ai envie d’en savoir plus sur sa vie actuelle. Que devient-il ? Est-il amoureux d’elle ? Plus qu’il ne l’a été de Jenna ?
@Rhett Hartfield
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| | | | (#)Mer 5 Oct - 12:09 | |
| « J’ai pas demandé de détails, j’suis officiellement en congés. » “T’es une bonne patte, Danes.”
Il l’est pour avoir accepté de rendre service même en étant en congés, voilà la façon dont Rhett voit les choses, sans chercher plus loin, certainement pas en cherchant la petite bête. S’il lui dit qu’il est en congés, alors les choses sont aussi simples que cela. Ainsi, il explique la situation, en commençant justement par expliquer ce qu’elle n’est pas: un scandale aussi retentissant qu’un tremblement de terre. Il n’y a rien de tel, ils intéressent seulement les curieux. « Celles là je suppose ? » Rhett hoche la tête, son regard ne se posant qu’une seconde sur les photos qui le mettent terriblement mal à l’aise, parce que cet instant appartient à sa vie privée et intime et aurait dû rester ainsi. « Evelyn Pearson. Tu ne fais pas les choses à moitié. » - “C’est ce qu’on me dit, quand on ne précise pas que je suis quelqu’un de chanceux.” Deux genres de commentaire qu’il commence à connaître, maintenant, et qu’il ne peut pas véritablement nier. Evelyn Pearson est un nom connu de tous dans le pays, il l’est d’autant plus dans le monde du sport et tout autant dans les magazines people, maintenant, grâce à ce moment volé. Mais non, il ne fait pas les choses à moitié, pour une infinité de raisons différentes: il connaît sa chance. L’ami en lui a envie de demander si Matthew a quelqu’un dans sa vie, lui aussi, mais aujourd’hui il semble bien plus être son client qu’autre chose, bien malgré lui.
« Elles ont été prises où ? » L’ancien sportif laisse échapper un rire amer, coupable ô possible. “La salle des trophées de son père.” Le genre d’endroit qui fait encore plus parler et couler de l’encre, qui laisse les internautes supposer des autres endroits où ils s’embrassent et plus encore. Les Australiens adorent ; Rhett déteste ce genre de marque d’attention malsaine et déplacée. “On sait pas comment ça a pu fuiter.” La caméra était là avant eux, elle sera toujours là après eux, mais la question reste encore de savoir comment les photos se sont retrouvées dans les journaux, et pas seulement oubliées parmi des milliers d’heures d’enregistrements. Celie Pearson a juré de trouver le coupable, et il la croit ; pas uniquement parce qu’il cherche la vengeance. « C’est parfois plus simple d’avoir un scandale ou une personne à poil. Mais je préfère gérer les contrats que les scandales. Moins de drame. » Rhett a beau ne rien y connaître dans le domaine, il hoche la tête, croyant sur parole son ami. Il sait au moins que cette affaire ne manque pas de drame et qu’ils auraient été beaucoup à vouloir s’en passer.
Matthew se la joue pédagogue lorsqu’il tente de lui faire comprendre la situation et, surtout, toute sa difficulté. Il énonce des faits dont il se doutait déjà, à vrai dire, et il continue d’hocher la tête alors que leurs boissons sont amenées en silence. “Rien ne fera oublier ces photos dans l’esprit des gens. Mais trouver le coupable et le punir, ne serait-ce un minimum, pourrait dissuader les moins téméraires de recommencer.” Pour plus meilleurs vautours, rien ne les arrêtera jamais, éternellement à la recherche du dernier scoop ou de la meilleure photo. Le nom des Pearson est une raison suffisante pour eux de continuer, là où celui de Hartfield ne signifie plus grand chose, maintenant. C’est au travers d’Evelyn qu’il existe. « C’est ta petite amie depuis longtemps ? » Son regard clair se pose sur celui de son ami un instant, tentant de définir la raison exacte de cette question, et surtout son domaine: privé ou personnel ? L’un comme l’autre, Rhett ne tient pas à lui cacher la vérité. “Pas vraiment. Disons qu’on a eu besoin de temps avant d’officialiser les choses, surtout, et que ce sont les photos qui s’en sont chargées.” Ils se sont tournés autour pendant des mois, et la vérité c’est que si la presse ne leur avait pas forcé la main, peut-être qu’ils en seraient encore au point de s’embrasser en secret tels des adolescents. “Tu sais, j’étais avec une fille à Londres, pendant quelques années, avec qui ça s’est mal terminé aussi. Et avant ça, c’était Jenna. Alors autant dire que j’étais pas pressé à l’idée de m’engager un nouveau.” Quand bien même ses histoires difficiles ne se comptent qu’au nombre de deux en presque quarante années de vie, cela lui suffisait pour être refroidi par l’idée de donner encore un peu trop de sa personne dans une relation à sens unique. Avec Evie, il veut croire que les choses sont et seront différentes. “Tu vois ce dont je parle ? Ou t’as des histoires un peu plus réjouissantes à raconter ?” Et à son tour, il fait preuve d’efforts, non pas que s’intéresser à lui et à sa vie en soit un, mais bien parce qu’il tente de garder le drapeau blanc intact. Ils auront tout le temps du monde d’évoquer les détails de cette affaire, de toute façon. Les photos ne disparaîtront pas, les faits non plus. |
| | | | (#)Ven 4 Nov - 9:04 | |
| « T’es une bonne patte, Danes. » Ca j’en suis loin d’être sûr, je me serais plutôt défini comme un accroc au travail mais c’est sans doute une autre histoire.
J’observe les photos, évidemment ce n’était pas n’importe qui. “C’est ce qu’on me dit, quand on ne précise pas que je suis quelqu’un de chanceux.” J’espère qu’il est aussi heureux qu’il est chanceux, me demandant ce qui se cache derrière son regard. Est-ce qu’il a changé depuis toutes ces années ? Je m’oblige à me concentrer sur le sujet au cœur de notre rencontre, ces photos qu'il aurait voulu garder privées.
“La salle des trophées de son père.” Bien sûr. Un endroit privé qui fait l’écho du passé, un endroit surtout qui a le don de faire jaser, ajoutant un côté un brin scandaleux à toute cette affaire. Je vois à l’air de l’ancien athlète qu’il déteste cette attention qu’on lui porte pour un sujet qu’il aurait sûrement préféré garder pour lui. « On ne sait pas comment ça a pu fuiter. » J’hausse les épaules, mon métier m’a appris à douter de tout le monde et je peux sans mal imaginer que n’importe qui travaillant dans cette maison ait un intérêt à laisser fuiter ces photos pour un peu d’argent. Je n’exclus même pas la piste d’un membre de la famille, tout simplement parce que je reste persuadé que la plupart des gens agissent dans leur propre intérêt et qu’ici les photos avaient peut-être servi l’ambition des gens. « L’appas du gain laisse peu de gens indifférents. » Un brin cynique sans doute. Je lui explique que faire payer la fuite ne sera pas si évidente que ça, que le couple est composé de deux personnalités publiques qui par définition ont fait le choix de mettre une grande partie de leur vie sur la place publique.
« Rien ne fera oublier ces photos dans l’esprit des gens. Mais trouver le coupable et le punir, ne serait-ce un minimum, pourrait dissuader les moins téméraires de recommencer. » J’hoche la tête, comprenant le besoin de trouver le coupable, de le faire payer. « Je peux faire jouer mes contacts, essayer de savoir d’où venait la fuite au sein du magazine qui a eu le scoop. » Je ne pouvais pas être certain d’obtenir quoique ce soit, mais j’avais encore quelques contacts hauts placés avec qui je m’assurais de garder contact pour des dossiers comme ceux-ci. Et peut-être que pour lui, je suis prêt à aller un peu plus loin, à l’aider au mieux dans cette affaire en souvenir de notre amitié passée.
Je ne sais plus grand-chose de sa vie et c’est plus pour moi que pour le dossier que je lui demande si Evelyn est sa petite amie depuis longtemps. “Pas vraiment. Disons qu’on a eu besoin de temps avant d’officialiser les choses, surtout, et que ce sont les photos qui s’en sont chargées.” Je grimace, comprenant le désagrément d’avoir été forcé hors de leur zone de confiance, pressé à prendre des décisions, à poser des mots sur une situation qui n’avait peut-être pas besoin d’être définie.
“Tu sais, j’étais avec une fille à Londres, pendant quelques années, avec qui ça s’est mal terminé aussi. Et avant ça, c’était Jenna. Alors autant dire que j’étais pas pressé à l’idée de m’engager un nouveau.” Je cache ma surprise. Peut être que je ne m’attendais pas à ce qu’il me confie des bribes de l’histoire que j’aurais dû savoir si nous étions restés amis. Le nom de Jenna me rappelle douloureusement que ce sont mes sentiments qui ont mis fin à notre amitié. Je comprends que sa vie sentimentale n’a pas été des plus heureuses ni une grande réussite. “Tu vois ce dont je parle ? Ou t’as des histoires un peu plus réjouissantes à raconter ? » Un demi sourire un peu amer étire mes lèvres. Je pense à ma relation actuelle. Mon couple avec Noah semblait parfait jusqu’à ce que j’hésite à passer cette bague à mon doigt. A défaut elle pend autour de mon cou comme une chaîne à un prisonnier, chaîne bien cachée sous ma chemise à défaut d’être autour de mon doigt.
« Ca t’intéresse vraiment ? » la pique est un peu amère, peut être parce que je n’ai pas complètement digéré la fin de notre amitié. C’est un léger coup au drapeau blanc je le sais pertinemment et pourtant je n’ai pas pu m’en empêcher. Je regrette pourtant de ne pas avoir tourné trois fois ma langue dans ma bouche avant de parler. Je soupire, mon regard emprunt d’un léger regret. Je me décide pour contrebalancer les choses à m’ouvrir offrant des bribes de ma vie. « Tu m’aurais revu il y a quelques mois, je t’aurais dit que je menais une vie parfaite à LA avec mon petit ami. Aujourd’hui, je suis ici, il est là bas et j’ai une alliance que je n’ai pas vraiment acceptée. Ni refusée. » Je grimace, passant une main dans mes cheveux, cette relation commence à ressembler à un échec et je déteste les échecs.
Je n’assumais pas ma sexualité du temps où on se connaissait et ne réalise pas que mes mots paraitront peut être surprenant, car je suis malgré tout sorti de mon placard depuis des années maintenant. J’oublie que le temps a passé. « Alors réjouissante je ne sais pas, revenir ici… ce n’était pas vraiment un choix. » Je laisse un temps s’écouler, le silence s’étirant un instant alors que j’hésite à me confier. « Mon grand-père est malade. » je finis par avouer un peu difficilement. Il me semble loin le temps où nous pouvions parler de n’importe quoi lui et moi.
@Rhett Hartfield désolée du retard
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| | | | (#)Mar 8 Nov - 9:54 | |
| Rhett ne cherche pas à expliquer à son ami tous les tenants et aboutissants de sa relation avec Evelyn autant que les dessous du scandale mais il est bien conscient d’être forcé à laisser sa langue se délier pour que les choses puissent avancer un tant soi peu. Matthew a besoin d’avoir les informations nécessaires pour ensuite comprendre comment agir et réagir face à cette nouvelle affaire, soudainement mise entre ses mains. « L’appas du gain laisse peu de gens indifférents. » L’ancien sportif se contente d’hocher la tête, pensif, son esprit toujours occupé à chercher qui aurait bien pu vendre ce secret alors que les suspects sont sans doute bien trop nombreux pour qu’il puisse sérieusement jouer à un tel jeu. N’importe qui aurait pu le faire, pour une infinité de raisons différentes, et ce n’est pas en tant qu’inspecteur du dimanche qu’il saura retrouver le coupable, quand bien même il le voudrait infiniment. Une part de lui a l’impression de ne pas avoir su protéger Evelyn, et c’est cette même part de lui qui se trouve être incapable de se pardonner. « Je peux faire jouer mes contacts, essayer de savoir d’où venait la fuite au sein du magazine qui a eu le scoop. » Le regard clair de l’ancien sportif remonte lentement dans celui de son ami, le temps de réfléchir à cette proposition, quand bien même il en connaît déjà la réponse. “Je veux bien, ouais. Merci.” C’est à un “s’il te plaît” que se subsitite son merci, mais la politesse est au moins présente, ce qui prouve une fois de plus à quel point l’affaire tient au coeur de Rhett, sans que ce ne soit parce qu’il y est lui-même lié. Elle lui tient au cœur surtout parce que Evelyn l’est.
Finalement, comme s’il en avait oublié la raison même de leur dernière discussion et dispute intrinsèque à cette dernière, Rhett aborde le sujet des femmes de sa vie, le peu avec lesquelles il a connu une histoire plus ou moins longue, plus ou moins tumultueuse, plus ou moins heureuse. Jenna, Mabel, et maintenant Evelyn. Il en parle parce qu’il se dit que cela pourrait peut-être aider Matthew à mieux le comprendre, le problème même de cette affaire étant loin derrière eux: s’il avait été son avocat uniquement professionnel, c’est une partie de l’histoire qu’il ne lui aurait pas contée, parce que cela ne l’aurait pas regardé. Ici, maintenant, les choses sont bien différentes. C’est justement parce qu’ils ont été amis que Rhett se permet de lui partager la question à son tour, pourtant capable d’accepter une absence de réponse de sa part s’il juge la curiosité mal placée. « Ça t’intéresse vraiment ? » Il est cynique et amer, attitude que Rhett comprend bien malgré lui, raison pour laquelle il ne laisse aucune place à son côté sanguin alors qu’il reprend la parole. “Oui, ça m’intéresse.” Il reprend, au premier degré absolu, ne voulant pas voir l’ambiance entre eux changer pour le pire. Ils sont déjà passés par là, et Rhett ne veut pas le revivre. Il pourrait être heureux avec Jenna s’il le voulait, maintenant, et le sportif serait le premier (ou presque) à leur souhaiter tout le bonheur du monde. « Tu m’aurais revu il y a quelques mois, je t’aurais dit que je menais une vie parfaite à LA avec mon petit ami. Aujourd’hui, je suis ici, il est là-bas et j’ai une alliance que je n’ai pas vraiment acceptée. Ni refusée. » Ce n’est pas le genre d’histoire à laquelle Rhett aurait pu s’attendre, en témoigne son visage interdit et le bref silence qui s’ensuit. Il ne sait pas s’il est plus étonné de le savoir en couple avec un homme, ou même le simple fait qu’il soit en couple, et possiblement fiancé. Il n’a pas suivi la vie sentimentale de Matthew, c’est un fait, mais une part de lui continuait encore d’espérer que l’information aurait pu lui parvenir. “Je savais pas.” Il se contente d’avancer, sans le moindre jugement. “Que tu aimais les hommes. Et que tu étais fiancé.” La question de savoir s’il aime uniquement les hommes lui brûle les lèvres mais Rhett reste muet, conscient que la question est d’autant plus malvenue qu’elle est intéressée - non pas pour lui-même, mais bien encore une fois au sujet de Jenna. “Je te propose de te féliciter ou d’être désolé, selon ce dont t’as envie.” Rhett esquisse un sourire triste, ayant bien compris que la situation était difficile pour lui, quand bien même il ne sait pas dans quelle mesure. Il n’est peut-être pas un expert en relations, mais il sait au moins qu’être séparés par des continents et de ne pas porter une alliance autour de son doigt prouve bien que tout n’est pas aussi rose que Matthew le voudrait. “C’est temporaire ? La distance.” Il souhaite savoir si son ami compte rester, il souhaite savoir si son fiancé compte venir. « Alors réjouissante je ne sais pas, revenir ici… ce n’était pas vraiment un choix. » Les hypothèses de Rhett se portent donc sur son couple, sur un besoin de distance entre eux, sur le besoin de Matthew de retrouver au moins temporairement ses racines. Les mots qu’ajoutent ce dernier lui prouvent tort sur toute la ligne. « Mon grand-père est malade. » L’étonnement se lit sur le visage du sportif, qui cette fois-ci n’hésite pas sur la réponse à donner. “Je suis désolé.” Parce que ça aussi, il l’ignorait totalement. “Qu’est-ce qu’il a ?” Une part de lui espère entendre une nouvelle qui laisserait l’espoir planer, le genre de diagnostic dont la fin n’est pas immuable. Une part de lui espère qu’il dira tout sauf “cancer”, parce que Rhett n’est pas préparé à voir ses proches souffrir de cette maladie tour à tour, et ce bien avant l’âge normalement associé à la mort. |
| | | | (#)Dim 20 Nov - 8:46 | |
| “Je veux bien, ouais. Merci.” Matthew hocha la tête. Il le ferait, prendrait même à coeur le dossier, parce qu’il voulait réellement l’aider. Une part de lui, aussi, se disait que cela lui permettrait peut être de reprendre contact avec le sportif.
“Oui, ça m’intéresse.” L’homme répondit avec sérieux et Matthew s’en voulut immédiatement. Il avait beau avoir une certaine rancune sur la façon dont leur amitié s’était terminée, son ami lui avait toujours manqué et pour la première fois depuis des années il avait l’occasion de lui parler. Aussi, se força-t-il à lui dévoiler des morceaux de sa vie, à s’ouvrir pour garder le fragile équilibre de cette conversation et peut être aussi pour retrouver un semblant du lien qui existait entre eux des années auparavant.
“Je savais pas.Que tu aimais les hommes. Et que tu étais fiancé.” Il n’y avait pas de jugement dans la voix du sportif. C’était un simple constat. Non il ne savait pas, comment il aurait pu savoir en réalité, quand lui même ne l’avait vraiment su que plus tard. Matthew avait mis du temps à assumer sa sexualité, à faire de celle-ci une des choses les plus normales qui soient sans se cacher, sans en faire le centre de sa personnalité non plus. Non aujourd’hui il prononçait les mots avec simplicité mais ce n’avait pas toujours été le cas. Il était heureux de ne pas entendre de jugement dans la voix de l’homme, ce qui aurait sans doute creusé un peu plus le fossé qui les avaient longtemps séparés. De nouveau les regrets se firent présents. Car si Rhett ne savait pas, Matthew lui aurait aimé qu’il le sache. Il aurait aimé que Rhett soit au courant des détails actuels de sa vie, il aurait aimé ne pas avoir perdu toutes ces années tout comme il aurait aimé être là pour lui dans les moments difficiles de sa vie. « Si ça peut te rassurer, je savais pas non plus à l’époque, ou je l’assumais pas. Tu me diras j’avais fait la moitié du chemin je savais que j’aimais les femmes. » Il précisa sur le ton de la plaisanterie, parce que les gens avaient bien trop tendance à le réduire à son couple actuel comme si parce que sa plus longue relation était avec un homme, elle définissait ses préférences. Non, l’amour qu’il avait éprouvé pour Jenna, lui en était bien la preuve.
“Je te propose de te féliciter ou d’être désolé, selon ce dont t’as envie.” Cela lui arracha un sourire. Parce qu’en effet, il n’était pas sûr d’avoir envie d’être félicité. Devait-il l’être d’ailleurs quand il n’avait pas réellement dit oui à son petit ami ? Qu’il fuyait juste une conversation qu’il ne voulait pas avoir ? Qu’il aurait aimé ne jamais avoir parce qu’il n’imaginait pas réellement un futur avec lui ? « Je te propose les deux, parce que je ne sais pas trop ce dont j’ai envie. » dit-il avec humour qui cache pourtant un certain mal être. Il avait toujours été de ceux qui étaient déterminés avec des objectifs en tête, des ambitions, une voie toute tracée. Il n’hésitait pas ou rarement, il avait toujours fait preuve d’une grande volonté. Et pourtant aujourd’hui il n’avait jamais été aussi perdu dans sa vie personnelle et semblait à un tournant.
Il annonça les réelles raison de son retour, tout sauf joyeuses et l’étonnement se lit sur le visage sur le visage de Rhett. Matthew, lui baissa le regard sur sa tasse de café, son regard se perdant dans le fond de sa tasse. “Je suis désolé.” Il n’aimait pas avoir les projecteurs sur ses émotions, sur la tristesse et la détresse palpables dans son coeur. Si bien qu’il ne voulait pas lui montrer son regard qui dévoilerait sans doute toutes les émotions qu’il essayait d’enfouir au fond de son coeur pour ne pas se laisser submerger. “Qu’est-ce qu’il a ?” Matthew aurait aimé pouvoir dire que ce n’était rien de grave, que son grand-père se remettrait bien vite. « Cancer. Il lui reste six mois à vivre. » Il annonça ça sans la moindre émotion, d’un ton d’homme d’affaire, comme si ce n’était pas une donnée importante. Mais il n’avait toujours pas relevé son regard avec Rhett et en réalité utiliser ce ton était la seule manière de ne pas complètement réaliser l’ampleur des choses. « Et moi je suis à l’autre à bout du monde depuis des années. » Quand j’aurais pu être ici. Sont des mots qu’il ne prononça pas mais qui furent palpable tant son ton était amer. Il releva enfin les yeux, se força à remettre un semblant de sourire sur son visage. Il ne voulait pas l’importuner avec ce genre de choses. « Désolé, ce n’est pas un sujet très joyeux de conversation. Il prit une gorgée de café. « Je t’ai vu une ou deux fois sur ABC. » Il s’était pris plusieurs fois à écouter ses passages sur l’antenne mais finissait inévitablement par changer de chaine, se rappellent qu’il avait perdu son ami depuis longtemps. « Ca te plait ? » Demanda-t-il. Leur premier sujet de conversation semblait oublié alors qu’à présent il s’agissait pendant ce court instant de rattraper le temps perdu.
@Rhett Hartfield
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| | | | (#)Mer 23 Nov - 16:03 | |
| « Si ça peut te rassurer, je savais pas non plus à l’époque, ou je l’assumais pas. Tu me diras j’avais fait la moitié du chemin je savais que j’aimais les femmes. » Rhett esquisse un sourire simple, non parce qu’il se moque de son absence de conscience quant à sa sexualité, mais bien parce qu’il trouve les mots de son ami revigorant. Il n’en fait pas des tonnes, il ne tombe pas dans les stéréotypes, et au milieu de tout ça il permet aussi à Garrett d’en apprendre un peu plus. “Toutes choses considérées, la moitié du chemin c’est déjà pas si mal.” Il ne comprend pas ce que c’est que de se rendre compte au milieu de sa vie qu’on peut aussi finalement aimer les hommes, mais il peut au moins se douter que cela a quelque chose de déroutant. L’homme qu’il a face à lui semble avoir traversé toutes les épreuves allant avec, lui qui parle de sa sexualité sans crainte et sans peur d’être écouté par un autre que Rhett. Tant mieux pour lui. “Je suis heureux pour toi à l’idée que les choses soient plus claires, maintenant.” Il dit qu’il y avait peut-être une part de lui qui n’assumait pas à l’époque, et celle-ci semble aujourd’hui envolée, ce qui ne peut être autre chose qu’une très bonne chose, justement. Son petit frère ne semble jamais avoir connu cette phase où il se demandait s’il devait assumer ou non et c’est une chose dont Rhett est soulagé, peu certain qu’il aurait été la bonne personne à qui Ruben aurait pu se confier, le cas échéant.
Et si sa sexualité semble être un problème réglé, son couple n’est pas au beau fixe pour autant. De ça, Rhett ne peut bien sûr pas s’en réjouir, pas alors qu’il souhaite sincèrement le meilleur à son vieil ami. « Je te propose les deux, parce que je ne sais pas trop ce dont j’ai envie. » L’ancien sportif sourit à son tour par pure politesse et pour ne pas laisser Matthew seul, bien conscient qu’il n’a en réalité aucune envie de rire de la situation. “J’espère que vous trouverez un compromis.” Il espère que son ami sera heureux, quelle que soit la finalité de sa décision quant à son couple, ou justement à la possible absence de couple. Certaines personnes ne sont pas faites pour rester ensemble toute une vie durant, mais cela ne les empêche pas pour autant de rester proches. Il en est convaincu ou, tout du moins, il veut le croire. Surtout maintenant que Jenna est de retour au pays, il veut croire qu’une amitié est possible avec cette femme qu’il a longtemps profondément aimé.
D’une confession vers une autre, Matthew dévoile un aspect bien plus sombre de la vie qui est la sienne aujourd’hui, entre des fiançailles qui n’en sont pas vraiment et un grand-père dont les jours sont plus comptés que jamais. « Cancer. Il lui reste six mois à vivre. » Il voudrait s’excuser à nouveau, mais les mots se ressemblent tous, à force. Il ne les pense pas moins pour autant mais craint que Matthew ne finisse par plus les voir de la même façon. Hassan a eu un cancer, Joanne en a un. Finalement, son grand-père est au moins chanceux d’avoir vécu une belle vie avant ce moment ; contrairement à ses amis. « Et moi je suis à l’autre à bout du monde depuis des années. » - “Tu ne pourrais pas soigner son cancer même en le voulant de tout ton cœur. J’en sais quelque chose.” Il ne joue pas au jeu de celui qui a le plus le droit de se plaindre de sa vie, pas ce soir. Tout ce qu’il se contente de faire, c’est de lui dire qu’il le comprend, lui et sa détresse. De tenter de lui dire, aussi, qu’il est présent aujourd’hui et que c’est tout ce dont son grand père se souviendra. « Je t’ai vu une ou deux fois sur ABC. Ça te plait ? » Il saute d’un sujet à un autre, sans doute pour noyer son propre chagrin, et Rhett ne lui en veut même pas. “C’est pas ce que je voulais pour ma vie, mais je reste toujours dans le monde du sport, au moins.” En somme: c’est pas si pire. Rhett s’était rêvé sportif jusqu’à sa mort et bien sûr, cela n’a pas pu être la réalité. Hassan l’a aidé à obtenir ce travail alors qu’il n’avait plus aucun objectif de vie et pour ça comme pour tant d’autres choses, il est reconnaissant envers son ami. “T’auras le temps pour boire un verre, un de ces jours ? Pas pour parler avocat et dossier. Ou pas seulement, en tout cas.” Il ne serait pas contre entendre des nouvelles de sa part s’il venait à en avoir, mais il ne veut pas que Matthew pense qu’il lui propose de se revoir uniquement dans cet objectif. Ils ont en réalité de nombreuses années à rattraper et des excuses à avancer, et cela ne saurait se faire en dehors qu’autour d’un verre, maintenant qu’ils sont des adultes. |
| | | | (#)Dim 11 Déc - 7:32 | |
| “Toutes choses considérées, la moitié du chemin c’est déjà pas si mal.” « C’est ça. » Il sourit à son ancien ami, heureux de pouvoir avoir cette discussion avec lui. Il n’aurait pas été capable de l’avoir à l’époque, mais s’il avait pu, sans doute Rhett aurait été une des premières personnes à qui il l’aurait avoué. Sûrement à l’époque aurait-il avoué les mots avec bien plus de honte, bien plus de peur de connaître sa réaction, de peur d’être rejeté pour quelque chose d’aussi simple que ça. Aujourd’hui, des années plus tard, il n’avait plus honte. Si ce n’était pas quelque chose qu’il montrait ouvertement dans sa sphère professionnelle, c’était quelque chose de parfaitement assumé dans sa vie privée. Et si les deux venaient à s’entrelacer, ce n’était pas quelque chose qu’il souhaitait cacher. Plus maintenant du moins. Cette pensée le fit inévitablement penser à Carmine dont il aura été le secret un peu trop longtemps. Depuis leur rupture il s’était juré que ce n’était plus quelque chose qu’il accepterait.
“Je suis heureux pour toi à l’idée que les choses soient plus claires, maintenant.” Matthew vit la sincérité dans les yeux de l’ancien athlète et cela lui réchauffa le cœur. « Je suis content de te le dire. Si je l’avais su à l’époque, tu aurais sûrement été une des premières personnes à qui je l’aurais dit. » Il avoua avec une pointe de nostalgie. Il y avait beaucoup de si entrelacés dans cette phrase. S’il l’avait su. S’il n’avait pas eu honte. S’il l’avait assumé. S’il avait été encore ami avec Rhett. Si Rhett avait toujours été une personne aussi importante dans sa vie quand il l’avait enfin accepté. Matthew sentait le fossé que le temps avait créé, le nombre incalculable de choses qu’ils ne connaissaient pas l’un sur l’autre. Et pourtant, en cet instant, il ressentait toujours la proximité qu’ils avaient pu avoir, l’amitié pas complètement oubliée.
S’il était à l’aise avec le sujet de sa sexualité, il l’était beaucoup moins avec celui de Noah. « J’espère que vous trouverez un compromis. » Matthew se contenta d’hausser les épaules. Il n’était pas sûr qu’il y ait de compromis possible ici. C’était un oui ou un non, le peut être ne fonctionnerait qu’un temps. Et sa décision mettrait fin ou continuerait quatre ans de vie commune.
Il ne s’attendait pas en venant à ce rendez-vous à en dévoiler autant sur sa vie et pourtant d’une discussion à l’autre, il finit par aborder les raisons de son retour.
“Tu ne pourrais pas soigner son cancer même en le voulant de tout ton cœur. J’en sais quelque chose.” La remarque le lit relever les yeux vers Garret. Son ton lui laissait penser qu’il avait vécu une expérience similaire. « Tu as des proches… ? » il ne finit pas sa phrase. Ce n’était pas un sujet sur lequel il était à l’aise, préférant enfermer toutes ces angoisses au fond de son cœur, relever la tête avec l’écho d’un sourire et prétendre que tout allait bien. Aussi il lui fut plus facile de changer le sujet peu de temps après en posant une question sur le travail de Rhett. “C’est pas ce que je voulais pour ma vie, mais je reste toujours dans le monde du sport, au moins.” Une certaine douceur passa sur le visage de Matthew, il avait toujours su à quel point les rêves de Rhett étaient grands et pouvait imaginait la douleur de les voir s’écraser bien trop tôt. « Je comprends. » Non ce n’était pas si pire, mais ce n’était pas ce que l’homme aurait voulu . “T’auras le temps pour boire un verre, un de ces jours ? Pas pour parler avocat et dossier. Ou pas seulement, en tout cas.” Il fut un peu surpris par la proposition, peut-être parce qu’il s’attendait à ce que leur réunion s’arrêta là et qu’après ce café, leurs retrouvailles appartiennent au passé. Si Rhett ne l’avait pas fait, peut être aurait-il osé malgré tout à proposer une nouvelle rencontre pour tenter de rattraper un peu le passé qu’ils avaient manqué. « Avec plaisir. Quand tu veux. » Lui ne travaillait pas en ce moment, et avait en réalité terriblement besoin de se changer les idées.
@Rhett Hartfield
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| | | | | | | | (rhett #1) and now we're strangers |
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