Don't be afraid of what's been in the past. Hold on to time 'cause it's moving so fast. I know it's hard not to be like you. There's no need to lie just be kind with the truth. It doesn't make a difference if I heard it before. Yesterday was different, can I hear it once more? Everything is casual, everything is cool. Everything is broken if I play by the rules
Ces derniers mois, Albane avait grapillé chaque once d’attention que Winston pouvait lui offrir, saisit chaque occasion d’avoir un peu de son temps. Elle avait cherché sa présence par tous les moyens quand il y a encore quelques mois, il n’était pas nécessaire de le demander. La française n’avait jamais tenté de cacher ses intentions à son égard ou sa détermination à sauver tout ce qui pouvait l’être entre eux. En revanche, elle avait sous-estimé à quel point cela lui avait manqué. Ce n’était pas tellement le sexe, mais surtout le fait de le sentir si proche, de voir son sourire au réveil, de sentir son bras autour de sa taille. Si ça allait ? « Comment est-ce que ça pourrait ne pas aller ? » Son ton était encore endormi, son esprit dans le brouillard. La réflexion était malgré tout la plus honnête qui soit. Elle voudrait que ce moment ne se termine pas. Qu’ils n’aient pas à bouger ou à se lever, qu’ils puissent traîner, s’épandre dans les draps. Elle voulait juste rester comme ça encore un peu, poser sa tête contre son torse et se laisser bercer par son rythme cardiaque pendant qu’il l’étreindrait. Tout comme avant. Une bulle de rêvasserie qui éclata tristement quand elle réalisa que ce ne serait pas pour ce matin-là. Une moue déçue barra son visage alors qu’elle se renfonça plus lourdement sur le matelas. « Si j’avais pas un reste de conscience professionnelle, je te laisserais pas sortir du lit. » Elle soupira, résignée, roulant sur le côté en tirant le drap jusqu’à sa poitrine, le regard planté dans celui de Win. Elle connaissait bien assez les enjeux de l’hôpital pour savoir que si jamais sa présence était demandée, alors chaque minute compterait. La vie des patients avait plus de valeur que leurs batifolages dans le lit. Ce ne serait que partie remise. Une pensée qui étrangement, eut le don d’adoucir un peu ce dur retour à la réalité. « On peut au moins partager le petit-déjeuner ensemble ? » Car si oui, elle finirait probablement par se lever elle aussi. Le baiser dans le creux de son cou la fit sourire, et la française préféra finalement profiter de sa chance. La porte de la salle de bain claqua et la brune referma les yeux, attrapant l’oreiller de Winnie pour l’étreindre et respirer son parfum. Un autre geste qui lui avait manqué, la réconforta bien plus qu’elle n’aurait su l’expliquer. C’était devenu extrêmement rare pour elle de se sentir si sereine sans avoir recours à ses cachetons. Une sensation de plénitude qu’elle savoura pleinement, se laissant bercer par le bruit de l’eau dans la pièce d’à côté. Si le confort du lit n’avait pas été tel, peut-être qu’elle se serait laissé tenter par le fait de rejoindre le brun sous la douche. A la place, ce fut Sony qui décida de la garder éveillée en sautant sur le lit. Elle n’était pas certaine qu’il soit vraiment autorisé à être ici mais se prit au jeu, câlinant l’animal en attendant que son maître ait fini. Une interruption qu’elle dût cependant au téléphone qui bipa sur la table de chevet. Albane s’étira à travers le lit pour l’attraper, le déverrouiller avec ce code qui n’avait pas changé. Si l’ancienne infirmière ne tiqua pas sur le prénom, ouvrir la discussion ruina définitivement cette bulle de bonheur dans laquelle elle se sentait. Lentement, la brune se redressa, remontant doucement la conversation. Une curiosité qu’elle n’aurait jamais, jamais dû avoir et un karma qui vint la frapper en pleine face. Le pire dans tout ça étant qu’elle n’avait aucunement son mot à dire. Ils n’étaient plus rien avec Win après tout. Ils étaient séparés, ou du moins avaient cessé de faire valoir cette exclusivité qui n’était pas un couple. Il était libre de faire ce qu’il voulait, d’aller voir ailleurs comme elle l’avait fait. Mais son cœur serré et les larmes qui montèrent suffisaient à prouver que la française était loin d’être à l’aise avec cette idée. Elle ne répondit pas immédiatement, reposa le téléphone comme si elle venait de se brûler et s’efforça de prendre une grande respiration et de sécher ses yeux. Hors de questions qu’elle paraisse aussi pathétique. « C’est Adriana. Pas une urgence médicale. » Et subitement, se trouver dans ce lit devenait détestable. Albane se leva, se mettant à la recherche de ses vêtements. Elle trouva sa culotte au pied du lit, son soutien-gorge un peu plus loin. Le reste était dans le salon et inévitablement, elle dut passer devant la porte de la salle de bain et croiser Winston. « Tu devrais peut-être changer les draps pour ce soir. » Sa voix était plate, dénuée de toute émotion. Paradoxalement, extrêmement facile à interpréter. Elle n’était après tout pas réputée pour être une personne qui se fichait de tout. Dans le salon, elle retrouva son pantalon, mais impossible de trouver son haut. Une frustration naissante qui pourrait finir par la faire exploser. Après avoir tourné trois fois dans la pièce, elle réprima un juron et se dirigea à nouveau dans la chambre pour ouvrir l’armoire de Win et en tirer un de ses tee-shirts. Elle préférait encore avoir son odeur sur la peau que de rester une minute de plus ici. Et puis finalement, ça la frappa. Leur soirée décalée, la date des messages. Ils étaient ensemble encore l’avant-veille. Peut-être même dans ce même lit. Subitement, l’ironie des draps prit une nouvelle tournure. La spontanéité du message qu’il lui avait envoyé aussi. « Je faisais pas partie de tes plans. » réalisa-t-elle, sa voix se brisant au moins autant que son cœur. S’il voulait se venger d’elle, alors il venait de réussir avec brio.
-L- C’était doux, comme réveil. Ce moment avec Albane aussi. Ça faisait de longs mois que votre complicité n’avait pas dépassé le stade de brimades, si elle n’était pas nulle. Et il fallait dire que ça te faisait du bien de la retrouver. Elle était à l’origine de bien trop d’émotions néfastes lorsque tu ne t’entendais plus avec elle, que ce retour en arrière, il te fait un bien fou. « On peut au moins partager le petit-déjeuner ensemble ? » Tu souris, amusé par cette requête si anodine. « Tant qu’ils m’appellent pas, je ne bouge pas, t’inquiète. » Que tu lui garantis de ta gueule charmante, venant dépose tes lèvre dans son cou. « J’irai lancer la machine de café juste après la douche. » Et tu trouves enfin le courage de te lever pour rejoindre la salle de bain.
Tu ne te doutais pas que le message que tu avais reçu proviendrait d’Adriana. Tu n’avais pas encore répondu au précédent, et elle insistait rarement. Alors tu avais tout misé sur un interne désespéré sur un cas. Mais lorsque tu demandes à Albane de vérifier qu’il ne s’agissait bien d’un de tes collègues, histoire de savoir si tu avais encore un peu de temps devant toi ou si tu devais te précipiter à l’hôpital, tu ne t’attendais pas à ce qu’elle se mette à fouiller dans tes conversations. Tu n’entends rien. Simplement le son de ta brosse à dent frictionner ton émail. Elle reste silencieuse, et ça t’interpelle. Assez pour que tu viennes cracher le dentifrice dans l’évier et te diriger vers la chambre. « Albane? » Elle t’interrompt d’une simple phrase, un simple prénom, te stoppant net dans ton élan. « C’est Adriana. Pas une urgence médicale. » Tu restes à ton tour silencieux, ne sachant pas adopter une attitude correcte. Tu ne sais pas choisir la bonne approche, les bons mots, pour la rassurer. Parce que c’est dont elle a besoin, là tout de suite. Tu sais qu’elle est blessée. Pourtant tu ne fais rien. Tu restes froidement sur le pas de la porte, le regard dans le vague. T’es figé. Tu devrais rétorquer quelque chose. Pourtant rien ne sort. Jusqu’à ce qu’elle passe devant toi. Tes pupilles accrochent sa silhouette, et tu entrouvres tes lèvres. « Tu devrais peut-être changer les draps pour ce soir. » Tu bouges enfin. Tu la suis jusque dans le salon, alors qu’elle cherche ses vêtements. Tu as eu un temps de réflexion suffisant et pourtant tu ne sais toujours pas quel axe de défense tu allais adopter. « Arrête tes conneries. » Elle n’a pas le droit de tenter de te faire culpabiliser pour ça. Tu n’avais pas à te sentir mal d’avoir fréquenté une autre personne ces derniers mois. Parce que tu pensais que c’était terminé avec Albane, ça aurait du s’arrêter là où vous en étiez depuis mars. T’y avais cru, naïvement, à la fin de cette histoire. Mais il restait visiblement encore quelques braises, étouffées dans la cendre, qui se ravivaient ardemment et trop rapidement. Si bien que tu pourrais te bruler. « Tu crois franchement que c’est le genre de choses que je fais, moi? » Changer de partenaire du jour au lendemain. Mais tu lui fais bien ressentir que c’était plus son genre à elle. Elle te l’avait déjà prouvé, il n’y a pas si longtemps. Et vous étiez différents. T’étais d’une étrange fidélité aux personnes que tu fréquentais, peut être parce que tu avais déjà bien du mal à gérer une relation. Alors plusieurs à la fois, c’était simplement impossible. La suite logique aurait été pour toi d’ignorer lentement les messages d’Adriana, pour espérer ne plus jamais la croiser. Tu ne lui devais rien, non? Un peu comme à Albane. Elle était belle cette pseudo fidélité, lorsqu'il s'agissait d'Adriana. Elle fait brusquement demi tour, et retourne dans ta chambre. Tu fronces tes sourcils, l’air interrogateur. Qu’est ce qui lui prend encore. Alors, une nouvelle fois tu la suis, et t’aimes pas ça. T’as l’impression de lui courir après. Et sincèrement. Tu détestes ça. « Albane... » Que tu soupires, exaspéré. Elle s’active dans ta penderie, attrape un t-shirt et l’enfile rapidement, presque sèchement. Sony, lui, lui tourne autour, dans l’espoir naïf qu’elle s’habille dans le but de le promener. Et puis soudainement, elle se fige, un mélange d’émotions marquant ses traits froncés. Tu penches légèrement la tête, cherchant son regard. Quoi encore? « Je faisais pas partie de tes plans. » Tu serres tes mâchoires, pour ne par répondre trop vite. Elle n’a jamais fait parti de tes plans, Albane. T’as jamais rien anticipé avec elle. Alors, non, elle ne faisait pas parti de tes plans. Cette nuit non plus. Tu pensais sincèrement il y a encore deux jours, que ça n’irait pas plus loin. « Pourquoi, t’avais prévu tout ça toi? » Ce n’était sans doute pas là le fond de sa question. Mais tu ne peux pas ignorer ce fait et ne pas lui faire remarquer. « Quoi, qu’est ce que tu me reproches exactement? D’avoir essayé de passer à autre chose? » Et ce sont tes propres mots qui viennent t’irriter. Ça donne l’impression que tu gères mal votre séparation. Tu regrettes cette phrase, à peine prononcée. Tu n’essayes pas de passer à autre chose. T’as juste mal choisi tes mots. Parce que t’es capable de l’oublier. T’en es sûr. Et tu t’agaces seul, de cette maladresse, faisant de trois fois rien, une montagne. Tes propres pensées te font vriller, alors que tes phalanges irritaient le creux de ton coude depuis plusieurs dizaines de secondes maintenant. Tu ne supportes pas qu’elle puisse avoir encore de l’emprise sur toi après t’avoir autant amoché ces derniers mois. « Je ne te devais et je ne te dois rien. » Si tu cherchais à apaiser l'étudiante jusque là, tu te braques soudainement sans raison apparente. T’as clairement un problème, pour savoir te vexer tout seul, sans qu’elle n’ait besoin d’intervenir.
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Don't be afraid of what's been in the past. Hold on to time 'cause it's moving so fast. I know it's hard not to be like you. There's no need to lie just be kind with the truth. It doesn't make a difference if I heard it before. Yesterday was different, can I hear it once more? Everything is casual, everything is cool. Everything is broken if I play by the rules
Le roller-coaster était brutal. Parce qu’elle ne se souvenait pas d’à quand remontait la dernière fois où elle s’était sentie aussi bien. La présence de Win, son sourire, son attention, les lèvres dans son cou. Cette matinée condamnée et pourtant tellement pleine de promesses. Elle s’était sentie étrangement heureuse à s’épandre dans les bras, à respirer le parfum masculin à plein poumons. Il n’avait vraiment suffi que d’un message pour que tout s’écroule et que la réalité la rattrape. Une réalité où leur relation était brisée, où la confiance qu’ils avaient en l’autre n’étaient plus qu’un lointain souvenir. C’était sans doute un juste retour de bâton envers la française, et il n’était sans doute pas aussi brutal que ce à quoi le Ackerman avait eu droit le jour où elle avait admis sa tromperie. Elle l’avait blessé, était la seule responsable de leur séparation. Et il aurait été sans doute extrêmement naïf de sa part de penser que cette nuit ensemble signifiait qu’il lui pardonnerait, qu’ils pourraient revenir comme ils étaient avant. Qu’ils avaient encore une chance. L’unique différence étant probablement qu’il y a quelques mois, elle n’avait aucun doute sur le fait qu’elle était la seule dans la vie de Winston. Ce n’était plus quelque chose d’actualité. Le sentiment était horrible, assez pour que la française soit incapable de rester dans ce lit, ou même dans cet appartement. Les gestes étaient nerveux. Elle avait besoin de réfléchir, de reprendre ses esprits. Son pantalon en main, elle se figea en entendant ses paroles, se tournant lentement vers lui, le choc marquant ses traits. D’une part parce que oui, c’était littéralement ce qu’il faisait, ce que ses messages venaient d’admettre. Elle n’était pas fière d’avoir jeté un œil, mais c’était bien suffisant pour savoir que ce n’était pas la première fois qu’il voyait cette Adriana. Une femme à qui elle avait substitué la veille. « Tu viens de le faire. C’était peut-être une erreur de parcours pour toi aussi. » Elle ne peut pas ignorer l’accusation, et ça lui serre la gorge, la fait se détourner pour pouvoir mieux se préparer à partir. Albane refusait d’avoir cette discussion, d’encore encaisser les reproches. Parce qu’elle ne se voilait pas la face ; elle était incapable de passer à autre chose. Elle n’avait même pas commencé à essayer. Alors la perspective d’être remplacée, d’être la compagnie d’un soir, c’était bien au-dessus de ses forces. Sauf qu’il y avait pire que d’apprendre qu’il y en avait une autre ; il y avait le fait de réaliser qu’elle était ici par simple erreur de destinataire. Ce serait logique, collerait aux messages. Elle n’avait aucune idée de ce à quoi elle s’attendait en exposant cette conclusion, alors qu’elle ne voulait ni de la confrontation, ni de la vérité. C’était presque une chance, qu’il fasse l’autruche et détourne savamment le sujet. S’envoyer en l’air la veille n’était pas prévu, non. La française ne pouvait pas prétendre que c’était innocent non plus. Elle n’avait jamais caché le fait qu’elle essayait de le reconquérir, avait fait tout son possible pour avoir du temps en sa présence. Un effort vain, s’il tentait effectivement de passer à autre chose. Ces paroles retournèrent franchement le couteau dans la plaie, incitèrent la jeune femme à ne se rhabiller que plus vite. Il ne lui devait rien. C’était la vérité, l’une qui lui faisait l’effet d’une claque en pleine figure malgré tout. « T’as rendu ça très clair. Tu ne me dois rien. On a jamais eu ce genre de relation. Et je n’ai pas le droit de te faire des reproches quand tout est de ma faute. » Et c’était ce qui la rendait le plus amère. Quoique qu’elle dise, fasse, ce n’était jamais assez. Il se servirait toujours de sa faute pour lui faire payer sa trahison, même quand cela les faisait avancer à coup d’un pas en avant pour trois en arrière. « Je n’avais pas prévu de finir dans ton lit cette nuit, non. Mais tu sais pertinemment que j’essaye de te récupérer. Que je suis celle qui continue de m’accrocher obstinément parce que tu me manques bien trop. » Et c’était un peu pathétique, à bien y réfléchir. Elle récupéra son téléphone sur la table de chevet, prête à partir. Mais plutôt que de tourner le dos au brun et partir sans un mot, elle s’approcha pour l’embrasser. C’était doux, agréable. Assez pour lui serrer le cœur. « Je t’en veux parce que j’ai vraiment cru que cette nuit était spéciale. » finit-elle par admettre dans un souffle, son visage toujours proche du sien. « Ne me rappelle pas si tu es passé à autre chose. » Elle n’attendit aucune réponse, tournant plutôt les talons pour rejoindre le salon, se chausser et quitter l’appartement avec pour seule envie celle de geler ses sentiments.