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 (rhodlow) feels like there's oceans between you and me

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Message(#)(rhodlow) feels like there's oceans between you and me EmptyJeu 22 Sep 2022 - 15:28


@JULIET RHODES & ALFIE MASLOW ⊹⊹⊹ it feels like there's oceans between me and you once again, we hide our emotions under the surface and tryin' to pretend.(c) emmaofrph& pressure-machine.  
Il lui l’avait dit, ce n’était pas une bonne idée. Pour elle ou pour lui, il ne saurait dire, mais dans son habituel égoïsme, à cet instant il pense avant toute chose aux raisons pour lesquelles ce n’en est pas une pour lui. Et si pendant longtemps Alfie ne voulait plus admettre la vérité, aujourd’hui il semble enfin accepter de faire preuve de sincérité, bien qu’elle ne soit pas dirigée vers la bonne personne. Il accepte enfin l’idée que ses sentiments pour Jules n’ont jamais disparu, quoi qu’il ait puisse en dire – et surtout à la principale concernée. Le fait de ne plus l’aimer était leur principal motif de rupture, mais surtout son mensonge le plus éhonté : bien sûr qu’il l’aimait encore au moment où il a pris cette décision pour deux, bien sûr que son amour pour elle n’a jamais cessé d’exister malgré les mois, puis les années, qui ont passé. Partisan du déni, il était persuadé que le répéter finirait par l’aider à s’en convaincre, tout comme les stratégies mises en place pour tenter de passer à autre chose ; que de toucher d’autres corps, que d’embrasser d’autres lèvres l’aideraient à ne plus penser constamment à celles de Juliet. La méthode s’est avérée bien inefficace, mais surtout découverte par la brune – merci, Lily, pour ta précieuse aide. Ce n’est même pas qu’il voudrait reconquérir Jules, en réalité. Ou du moins, il a conscience qu’il n’a pas le droit d’élaborer un tel plan compte tenu de la nature de leurs relations actuelles et, surtout, du mal qu’il a pu lui faire depuis leur rupture – et même avant, s’il se montre parfaitement honnête. S’il y a un aspect sur lequel il n’a pas menti, c’est bien qu’elle mérite mieux que lui. Qu’elle mérite quelqu’un qui saura lui donner ce qu’il ne peut lui offrir, qu’elle mérite quelqu’un qui sache la traiter comme la personne la plus importante du monde, qu’elle mérite quelqu’un qui n’a jamais usé du mensonge plutôt que d’admettre sa véritable nature. Elle mérite tout ça, elle mérite le monde et tout ce qu’il a à lui offrir, et toutes ces choses qu’Alfie ne saurait jamais lui donner malgré tous ses efforts. Il ne sera jamais à la hauteur et si leur rupture lui a appris quelque chose, c’est bien cela.

Alors non, ce n’est pas une bonne idée. Ce n’est pas une bonne idée de se confronter aujourd’hui à elle, tout en sachant qu’ils ne sont plus rien l’un pour l’autre, qu’il a désiré que les choses soient ainsi et qu’il ne peut s’en plaindre, peu importe si elle est tout pour lui. Ce n’est pas une bonne idée d’avoir à croiser son regard et à lire toutes les choses qu’elle est en droit de lui reprocher, et tous les sentiments qu’il lui provoque malgré lui – alors qu’il voudrait être à l’origine de tant d’autres ressentis. Ce n’est pas une bonne idée de l’avoir si près de lui, si accessible alors qu’il n’a pas le droit de l’approcher, qu’il n’a plus le droit de sentir son parfum ou de toucher sa peau. Il sait que rien de bon ne ressortira de cette rencontre ; et ce n’est même pas le ton de la jeune femme à travers leurs échanges par message : c’est le constat qui fait suite aux tensions qui se sont accumulées depuis des mois. Ils sont désormais voués à vivre de reproches et de rancœurs, sans que les regrets, eux, ne soient assez forts pour atténuer les premiers. Alors Alfie aurait dû refuser. Il aurait dû refuser pour se préserver, la préserver aussi, mais il sait aussi que le choix n’est pas le sien et, surtout, qu’il lui doit bien cela suite à l’interruption dont il s’est rendu coupable quelques temps plus tôt. Quand bien même elle ne l’a pas cru à l’issue de leur échange, et qu’il devra s’abstenir de commenter sa nouvelle amitié avec Joseph, même si tout en lui hurle de la protéger comme il n’a pas su le faire auparavant. Qu’elle doit s’éloigner de celui qu’il qualifie désormais de monstre et non plus d’ami, qu’elle doit le croire, parmi tous les mensonges qu’il a pu lui servir. Et finalement, la colère ne prime pas sur la honte, celle de ne pas avoir su être honnête plus tôt pour qu’elle lui accorde le bénéfice du doute, le jour où celui-ci est absolument nécessaire.

À 14h, sur les marchés du musée qui a accueilli autrefois certains de leurs plus beaux moments, Alfie se raccroche à cette idée. Si cela ne voulait plus rien dire pour elle, elle ne l’aurait pas invité ici. Il y a peut-être une dernière chance, non pas d’être pardonné et repris, mais qu’elle accepte d’entendre sa vérité. C’est bien pour ça qu’il est ici, après tout, bientôt rejoint par une silhouette qu’il connaît par cœur et qui arrive à sa hauteur. « Salut. » C’est insupportable, d’avoir à la traiter comme si elle était une inconnu alors que, quoi qu’elle puisse penser, elle est celle qui le connait le mieux. Le connaissait. Il pourrait lui demander comme elle va, ce qu’elle fait ici, mais Alfie finit par se réduire au silence : le fait qu’elle ait encore à le côtoyer lui donne une idée de son état d’esprit, et c’est à elle d’avoir le contrôle et à amener le sujet. Des indices qui, de la part d’un Alfie toujours bavard et qui ne lâche jamais le pouvoir, traduisent d’un début de rédemption bien trop tardif.


Dernière édition par Alfie Maslow le Dim 2 Oct 2022 - 23:59, édité 1 fois
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Message(#)(rhodlow) feels like there's oceans between you and me EmptyJeu 22 Sep 2022 - 21:34

On dit que la nuit porte conseil. La nuit a surtout été… mouvementée. Et courte aussi, alors que tes pensées t'ont empêché de dormir pendant un long moment. Et quand le sommeil te gagna enfin, tes rêves étaient agités. Était-ce un mauvais présage pour la suite ? Oui, sans doute. C'est sûrement pour ça que le lendemain matin, tu n'étais plus aussi convaincu que c'était une bonne idée. À de nombreuses reprises tu as été tenté d'envoyer un nouveau message pour annuler cette rencontre. Trouver une défaite, n'importe laquelle pour ne pas y aller. Puis, la seconde d'après, tu te disais que tu voulais plutôt la devancé, pour que ce soit derrière vous le plus rapidement possible. C'était nécessaire, pour couper les ponts une bonne fois pour toute. C'est ce que tu te disais. C'est ce dont tu essayais de te convaincre. Tout le monde t'aurais dissuader d'aller à sa rencontre. C'est pour ça que tu as gardé cette information pour toi toute seule. Tu en assumeras les conséquences plus tard. Ton discours était déjà prêt. Tu te le répétais dans ta tête depuis la vielle, mais il te semblait soudainement idiot et inutile. Tu ne savais plus sur quel pied danser. Pourtant, à changer d'idée trois fois par heure, la journée passa et il était temps de faire réellement un choix : partir maintenant ou lui faire faux bond à la dernière minute. Comme si tu allais lui poser un lapin…

Alfie est déjà là lorsque tu arrives au musée comme convenu la veille. Il est là planté dans les marches. Juste à le voir, c'est de nouveau confirmé dans ta tête : c'était une bien mauvaise idée. C'est lui qui avait raison cette fois-ci. Sauf que, maintenant, il est trop tard pour rebrousser chemin. Tu souffles un coup avant de faire les quelques pas qui te séparent de lui. Tu t'arrêtes tout de même à une distance plus que raisonnable de lui - peut-être même un peu trop.

« Salut. »
« Salut. »

Ambiance. C'est le silence plat qui s'installe entre vous deux. Alfie ne sait pas ce qu'il fait là, alors il attend. Il n'a rien à dire ou il ne veut pas dire de bêtises. Et toi ? Tu ne sais pas par où commencer. Ton discours, il est oublié à la seconde où ton regard croise celui de Alfie. Ce n'est que par pure angoisse que tu replaces machinalement la bandoulière de ton sac contre ton épaule. À quelle moment est-il devenu une source de stress alors qu'il a toujours été celui qui le canalisait ? « J'ai l'impression d'être face à un inconnu. » Ce qui est complètement idiot vu toutes ses années où vous avez partager la même intimité. Pourtant, quand tes yeux se posent sur l'homme devant toi, tu n'as plus l'impression que c'est cette personne que tu as tant aimé. Tu as devant toi une personne que tu ne connais pas, parce qu'elle a omis bien trop de choses pour que tu puisses vraiment la connaître, parce qu'elle a fait des gestes qui ne correspondent pas avec la version que tu as connu. Les paroles de Lily te reviennent à l'esprit : tu ne peux pas lui pardonner ça. « Ou alors c'est parce que je te vois vraiment pour la première fois. » Sans être démesurément aveuglé par l'amour. C'est ce que tu sous-entends. C'est trop facile de lui mettre la réponse en bouche. Tu sais déjà que c'est ce qu'il choisira. Que c'est ce qu'il est, que tu as simplement été incapable de voir sa vraie nature. « Nous deux, c'était… » Ta gorge se noue à ce simple début de phrase. Parce que tu n'as pas envie de poursuivre cette phrase et encore moins d'entendre la réponse. Tu marques une pause avant de reprendre. « C'était qu'un mensonge ? » Et elle est juste là, la porte de sortie. Il n'a qu'à dire oui et tout sera terminé. Il n'a qu'à ouvrir la porte et s'en aller si c'est ce qu'il désire. Tu ne le retiendrais pas. Tu le laisseras aller en comprenant que ta plus belle histoire d'amour n'est qu'un énorme mensonge. « Je veux juste la vérité Alfie. Même si elle n'est pas agréable à entendre. » Parce que tu n'en peux plus de la découvrir au travers des autres alors qu'il est le seul de qui tu aurais vraiment voulu l'entendre. Tu mérites au moins ça, la vérité.
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Message(#)(rhodlow) feels like there's oceans between you and me EmptyDim 2 Oct 2022 - 0:17

À pareille distance l’un de l’autre, il a, pendant un instant, envie de se demander comment ils en sont arrivés là, avant de se rétracter : il connaît déjà la réponse. Il sait que c’est sa faute, qu’il est celui ayant précipité cette relation, la plus belle chose qui lui soit arrivée, dans un mur et qu’il n’a rien fait pour l’arrêter alors que Juliet ne cessait de fournir les efforts pour empêcher cette finalité décidée par lui seul. Beaucoup de choses peuvent lui être reprochées, mais il a le mérite de prendre, le plus souvent, ses responsabilités. Il n’a seulement jamais su comment les reconnaître auprès de Jules, parce qu’il n’a jamais accepté qu’elle puisse avoir connaissance de cette personne qu’il a désespérément tenté de maintenir à distance. De cette personne qu’il était autrefois, qu’il est redevenue, à laquelle elle n’aurait jamais dû, dans aucune circonstance, être confrontée. Le Alfie qu’il était et celui qu’il aurait voulu devenir pour elle n’auraient jamais dû se côtoyer, et aujourd’hui pourtant ils doivent faire front commun et il ignore toujours lequel des deux il préfère, celui qu’il veut réellement être. La personne qu’il est et qu’elle ne pourra jamais aimer avec ses failles et ses blessures, ou celle qu’il a créée pour s’épanouir à ses côtés et qui l’empêche de mener l’existence qu’il désire. Dans tout ça, pourtant, il existe une constante variable qu’il est supposé ignorer : l’amour qu’il porte encore à Jules et contre lequel il espérait que le temps ferait son œuvre. « Salut. » Elle est venue et si dans un premier temps c’est tout ce qui pouvait lui importer, il réalise bien vite, à la manière dont elle n’est pas à l’aise, à la distance qu’elle met entre eux que le plaisir de pouvoir poser les yeux sur elle se doit être savouré : cette fois-ci, c’est probablement la dernière fois qu’il peut se le permettre. « J'ai l'impression d'être face à un inconnu. » Il ignore s’il s’agit d’un reproche ou d’un constat, il ignore aussi quelle option il préfère. Aucune d’entre elle, probablement, c’est pour cette raison qu’il se contente de baisser la tête nerveusement, pour canaliser les émotions qu’il ressent et contre lesquelles il n’arrive pas à lutter, pas naturellement du moins ; sauf qu’il ne peut pas se permettre de se montrer sous ce jour-là face à Jules et qu’il commence enfin à regretter d’être venu. C’était une mauvaise idée, il l’a dit et il le pense à son tour en prenant en compte d’à quel point son comportement peut se modifier sous les effets du manque qu’il ressent pas seulement quand son corps l’exige ; mais aussi quand son esprit lui échappe. Et quand cela concerne Jules, il lui échappe toujours.
 
« Ou alors c'est parce que je te vois vraiment pour la première fois. » Et elle ne l’aide pas, Jules, alors qu’elle a toutes les raisons du monde de ne pas le ménager : il n l’a pas fait, lui. Il n’a pas su le faire comme il l’aurait voulu, malgré toutes les promesses auxquelles il croit encore : il a sincèrement voulu la protéger. Cette rupture n’avait que ce but-là et aucun autre, que de la protéger de la personne qu’il redevenait et qu’elle n’aurait pas pu supporter. Ou plutôt, qu’elle aurait prétendu supporter par loyauté en s’oubliant, elle et ses limites, par la même occasion et il ne pouvait pas lui infliger ça après le revers essuyé par son rejet de la paternité. « Qu’est-ce que tu veux dire ? » Il se doute que son discours est modulé par ce qu’elle doit lui annoncer ou ce dont elle veut l’informer, il n’en sait rien. « Nous deux, c'était… » Oh, non, Jules. Il est pourtant bien assez tard pour raviver les cendres de leur relation, mais pour Alfie, c’est encore trop tôt, encore trop douloureux. « C'était qu'un mensonge ? » -  « Quoi ? » Par réflexe, il s’avance d’un pas, désireux de réduire cette distance entre eux pour confirmer par les gestes toute l’importance qu’elle a possédé, qu’elle possède encore et qu’elle possédera toujours, avant de se raviser et de s’interrompre dans son élan ; il n’a pas le droit. Alors ses sourcils se froncent, ses yeux se plissent et ses lèvres se pincent sous la surprise d’une telle question. Comment en est-elle venue à douter de cela ? De la chose pour laquelle il s’est montré le plus sincère ? « Je veux juste la vérité Alfie. Même si elle n'est pas agréable à entendre. » Mais elle est sincère, Juliet, et elle poursuit, alors quand bien même il est heurté de savoir qu’elle en vient à douter de cela, il concède à lui offrir la réponse qu’elle est venue chercher. « Non. Non, jamais. » Ça n’a jamais été un mensonge. Et son regard cherche à s’accrocher au sien, aussi douloureux que cela puisse être, pour qu’elle puisse y lire toute la sincérité de ces quelques mots. « Nous deux, ça n’a jamais été un mensonge. » Qu’il répète, sans la quitter des yeux, sans vouloir le faire, surtout. « S’il y a quelque chose qui n’a pas été un mensonge, c’est bien ça. » Parce qu’elle ne le croira probablement pas, mais elle était trop importante, trop nécessaire, trop aimée pour qu’il puisse mentir sur les sentiments qu’il ressentait à son égard, sur le bonheur qu’elle lui a procuré, sur la sentiment d’être enfin à sa place qu’elle lui a permis, même s’il n’a pas su maintenir celui-ci. Ça n’aurait pas été différent dans un autre contexte ; il aurait échoué, tôt ou tard et elle n’a pas su être l’exception qu’il aurait voulu qu’elle soit. « Pourquoi tu penses ça ? » Il aurait pu lui demander comment elle peut penser ça ; mais il connaît très bien la réponse. Pourquoi n’est pas une question bien différente, mais elle a le mérite de lui donner l’impression qu’il y a une autre raison que sa propre attitude et ses propres fautes.

@Juliet Rhodes  (rhodlow) feels like there's oceans between you and me 893420793
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Message(#)(rhodlow) feels like there's oceans between you and me EmptyDim 2 Oct 2022 - 15:52

« Qu’est-ce que tu veux dire ? » Tu hausses légèrement les épaules. Difficile de vraiment répondre à cette question. Un surplus d'information que tu n'aurais jamais dû avoir en est la cause première. Mais ce n'est pas la raison que tu choisis de lui donner. Il comprendra bien assez rapidement que tu sais certaines choses qu'il ne voudrait sans doute pas que tu saches. Parce que ça ne te concerne plus. Il te l'a fait bien comprendre quelques semaines plus tôt. « Je t'aimais…trop. » que tu lui réponds tout simplement. Trop pour voir tous les red flags qui se sont affichés l'un après l'autre. Trop pour ne voir que le bon qu'il voulait bien te montrer et ne pas voir les secrets et les mensonges. Mais aussi trop au point de s'oublier au passage. Il y aura eu au moins ça de bon dans cette rupture. Tu auras compris certaines choses. Tu n'aurais jamais dû rester alors que le chemin de la vie que vous aviez envie de prendre devenait de plus en plus différent. Il a fait des erreurs, mais tu en as également fait. Ce serait bête de mettre l'entièreté de l'échec de cette relation sur son dos à lui. À moins que tout ceci ne soit qu'un mensonge ? « Quoi ? » La question semble le surprendre. Il fait même un pas vers toi avant de se couper dans son élan. Ton coeur fait un tour sur lui-même alors que tu figes, tout simplement. « Non. Non, jamais. » Son regard se plonge dans le tien qui s'attriste légèrement. Pas parce que la réponse ne te convient pas. Simplement parce que ce sont des émotions difficiles à ressasser. « Nous deux, ça n’a jamais été un mensonge. » qu'il répète à nouveau. Ton regard scrute le sien et tu as vraiment l'impression qu'il est honnête dans ses paroles. Mais combien de fois as-tu cru y voir la vérité alors que c'était un mensonge ? Sûrement bien plus de fois que tu ne peux le penser. Sauf qu'aujourd'hui, ça ne lui sert à rien de mentir. « S’il y a quelque chose qui n’a pas été un mensonge, c’est bien ça. » À force de le répéter, le message fait bien son chemin jusqu'à ton cerveau. Vous deux, ce n'était pas que dans ta tête, c'était bien réel. Tu souffle un coup. De soulagement. Tu as enfin l'impression de pouvoir respirer de nouveau correctement.

« Pourquoi tu penses ça ? » Ton regard s'abaisse doucement pendant quelques secondes avant de remonter, légèrement fuyant. « Tu n'as jamais été toi-même avec moi. Pas entièrement du moins. » que tu débutes. À quel point il ne l'étais pas ? Tu ne saurais le dire. Mais l'impression qu'il n'était qu'un acteur de votre vie est bien là. Et qui dit acteur, dit forcément mensonge. « Ça me blesse que tu n'aies pas eu assez confiance en moi pour l'être. » Vous êtes là pour dire les vraies choses pour une fois, non ? Voilà comment tu te sens. Était-ce vraiment une histoire de confiance ? Peut-être pas, mais qu'importe la raison, il ne se sentait pas à l'aise pour te montrer chaque facette de sa personnalité. Tu l'aurais aimé quand même. Avec tous ses défauts et son passé tumultueux. Facile à dire quand on ne sait pas vraiment en quoi ça consiste. Ça te semble tout simplement impossible que quelque chose t'aurait empêché de l'aimer. « Tu te souviens quand je- » Tu marques une pause. Ce n'est sûrement pas une bonne idée d'aller sur ce terrain là. Pas de cette manière, mais tu ne sais tout simplement pas comment le dire. Au fond, il n'y a aucune bonne manière d'avoir cette conversation. « -quand j'ai crû que j'étais enceinte ? » Comment l'oublier hm ? Est-ce qu'il voit où tu veux en venir ou il est encore plus perdu qu'avant ? Peut-être qu'il a des doutes, mais la suite risque vraiment de le choquer. Et c'est tant mieux, toi aussi, ça t'a choquée de l'apprendre la première fois. « Tu m'aurais frappé si je l'avais été ? » Frappé n'est pas tout-à-fait le bon mot, mais il semble bien moins violent que de prétendre à la fracture d'un os. Tu te souviens que la nouvelle ne lui avait pas fait très plaisir, mais à aucun moment tu ne t'étais senti en danger. Ni là, ni à aucun autre moment d'ailleurs. Mais la question ne peut pas s'empêcher de te traverser l'esprit. Parce que tu l'aurais aussi gardé sans son approbation si tu l'avais été.
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Message(#)(rhodlow) feels like there's oceans between you and me EmptyVen 14 Oct 2022 - 22:47

« Je t'aimais…trop. » -  « Et j’ai jamais été à la hauteur. » Il ne dira pas que, de son côté, il ne l’aimait pas assez ; alors qu’on pourrait le croire. On pourrait le croire, parce qu’il est bien celui à l’origine de cette rupture, il est bien celui qui a tenté de la convaincre qu’il ne l’aimait plus pour rendre cette distance plus supportable, il est bien celui qui n’a cessé d’enchaîner les fautes dans l’ensemble de leur relation. Mais il l’a toujours aimée. Pas comme il faut, et sûrement qu’il n’a pas été à la hauteur, mais c’est quelque chose dont elle ne peut pas douter. Quelque chose dont il refuse qu’elle doute, alors que d’ordinaire plutôt muet lors de leurs précédentes rencontres, aujourd’hui il se refuse de lui laisser la parole sans avoir tenté de plaider sa cause. Alfie sait qu’il n’y a pas grand-chose à plaider, pour autant il se doit d’essayer parce que c’est la dernière chose qu’il lui reste ; la dernière bribe qui l’unit à Jules. Il n’a pas le droit d’utiliser leur amour perdu comme motif pour la maintenir dans sa vie, et s’il n s’est auparavant pas autorisé à le faire, cette fois-ci il se le permet puisqu’il n’est pas l’initiateur de la question. Il s’accroche au fait qu’elle désire des réponses, de celles qu’il tente maladroitement de lui offrir. Ce n’est probablement pas suffisant, mais c’est mieux que son attitude des derniers mois – des dernières années, en réalité. Leur amour n’a jamais été un mensonge. C’est lui, la fraude, dans tout ça, ou du moins une partie de lui puisque s’il n’a jamais été totalement honnête, il n’a jamais été pleinement malhonnête non plus. « Tu n'as jamais été toi-même avec moi. Pas entièrement du moins. » Alfie voudrait l’interrompre. Il voudrait lui dire à quel point elle se trompe, il voudrait continuer de donner des explications qui, en réalité, n’ont pas lieu d’être. Parce qu’elle a raison. Parce qu’il n’a jamais été entièrement lui-même avec elle, et que ce n’est pas qu’il ne le voulait pas ; seulement qu’il ne le pouvait pas. Ou du moins, il n’était déjà pas honnête avec lui-même, alors il était difficile de l’être avec quelqu’un d’autre, même si ce quelqu’un était la personne la plus essentielle à sa vie. « Ça me blesse que tu n'aies pas eu assez confiance en moi pour l'être. » Il fronce les sourcils, non pas parce qu’il s’offusque de tels propos, mais parce qu’il est déstabilisé. Ce n’est pas ce qu’il voulait induire et il ne veut pas qu’elle puisse penser des choses pareilles. « C’est pas une question de confiance. » Et si pendant trop longtemps il n’a pas su être sincère, cette fois-ci il s’y essaie. « Je voulais pas être cette personne. » Qu’il confesse, et là où d’ordinaire il fait toujours le fier, Alfie perd contenance. « Ni à tes yeux, ni à ceux des autres, et encore moins aux miens. » Elle comprend maintenant, que tout ceci ne la concerne pas ? Ou plutôt, qu’il n’arrivait déjà pas à assumer cette part de lui. Il l’a eu fait, quand il était jeune, quand il utilisait ses fautes comme synonymes de forces ; mais par la suite Alfie s’est rendu compte de sa fragilité et puisqu’il allait bien, ce n’était pas un sujet qui avait sa place dans son couple, jusqu’à ce qu’il cède à nouveau. Et désormais, il comprend pourquoi il ne pouvait pas l’assumer : parce qu’il aime cette personne autant qu’il la déteste. « Regarde-moi et dis-moi que ça aurait rien changé. » Il voudrait bien lui demander si elle aurait continué à l’aimer, mais il craint la réponse. Celle-ci, il n’a pas besoin de le faire : il la connait déjà. Le regard qu’elle a porté sur lui à l’hôpital, celui qu’elle lui offre aujourd’hui ; oui, ça aurait changé les choses.

« Tu te souviens quand je- » Il ne bouge plus, il ne parle plus alors qu’il attend la sentence. Car lorsque les souvenirs sont évoqués, ce n’est jamais bon signe. « -quand j'ai crû que j'étais enceinte ? » Il hoche la tête par l’affirmative. Alors, c’est ça, elle l’est ? C’est sa manière de lui annoncer que les rendez-vous, dont Lily l’a tenu au courant, ont fonctionné et qu’elle accédera bientôt à son rêve. Et qu’est-ce qu’elle attend de lui ? Qu’il se réjouisse alors qu’elle lui met sous le nez la preuve qu’elle continue sa vie sans lui ? « Tu m'aurais frappé si je l'avais été ? » - « Pardon ? » Qu’il réplique aussitôt alors que les traits de son visage se durcissent sous l’incompréhension. Qu’est-ce qu’elle veut dire ? Qu’il va la frapper parce qu’elle l’est ? Et ses traits se détendent, non pas parce qu’il est plus serein, mais parce qu’Alfie comprend enfin. De la même manière que Lily a fait la messagère concernant les rendez-vous de Juliet, elle l’a fait concernant leur dernière rencontre qui a été mouvementée et pour laquelle il continue de se flageller un peu plus chaque jour. « Je sais pas ce que Lily t’a dit, mais c’est pas aussi simple. » Vraiment ? Il ne lui a pas cassé le bras ? « Je veux dire, c’était pas volontaire. Et ça n’excusera jamais rien, je le sais, mais je le regretterai toute ma vie. » De belles paroles, le genre de discours qu’un homme comme lui peut tenir pour mieux réviser ses paroles par la suite ; mais il le pense, Alfie et il sait que l’événement n’est pas amené à se reproduire, parce qu’il a, pour la première fois, eu peur de lui-même ce jour-là. « Je voulais la retenir pour qu’elle s’explique et je n’ai pas mesuré ma force. » Ça n’excuse rien, encore une fois, mais à défaut de pouvoir l’être, il ne prétend pas ne pas savoir de quoi elle parle ou que ça n’est pas arrivé. « Tu comprends maintenant pourquoi je pouvais pas être honnête ? » Il ne veut pas lui faire croire que ce type de comportement est récurrent, seulement qu’il s’agit d’un visage qu’elle n’aurait jamais pu aimer. « Je suis pas ce genre de personnes. Je t’aurais jamais frappé, jamais. Mais je suis le genre qui perd le contrôle. » Et il ne parle même pas de violence, non. Il parle de ces extrêmes avec lesquels il joue perpétuellement, de ce feu auprès duquel il continue de se brûler volontairement les doigts. « Tu l’es ? » Qu’il finit par l’interroger, et le ton de sa voix n’est pas aussi innocent qu’on pourrait le croire ; après tout, il est désormais évident qu’ils ont une messagère commune.

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Message(#)(rhodlow) feels like there's oceans between you and me EmptyLun 17 Oct 2022 - 1:48

« Et j’ai jamais été à la hauteur. » C'est bien ça le problème avec Alfie. C'est lui qui décide pour tout le monde. Il a l'air de croire que tout le monde pense comme lui, que son opinion universelle. À aucun moment tu n'as pensé que Alfie n'était pas à la hauteur. Jamais. C'est lui qui se met bien trop de pression - pour une fois que ce n'est pas l'inverse. « Dis pas ça.Ce n'est pas une question d'être ou non à la hauteur. C'est une question de compatibilité. On l'a pas. » On l'a jamais eue. Oui, c'est encore plus horrible dit à voix haute, mais il faut voir la vérité en face. Vous n'êtes pas compatible. Quand bien même le courant a toujours bien passé entre vous deux. Quand bien même la complicité et les sentiments étaient au rendez-vous. Vos chemins de vie ont toujours été deux lignes parallèles condamné à ne jamais se toucher. Il ne voulait pas rester ici. Tu ne voulais plus qu'il parte. Tu voulais des enfants. Il n'en voulait pas. Ça ne pouvait simplement pas fonctionner. « C’est pas une question de confiance. » Qu'est-ce que s'est alors ? Quel autre raison pourrait l'avoir poussé à ne pas être assez à l'aise pour être complètement lui-même devant toi ? à ne pas te confier les souvenirs les moins beaux de son passé ? « Je voulais pas être cette personne. Ni à tes yeux, ni à ceux des autres, et encore moins aux miens. » Tes lèvres se pincent. Tes sourcils se froncent doucement à défaut de franchir les derniers centimètres qui vous séparent. Le prendre dans tes bras, voilà ce qui te traverse l'esprit. Pourtant, tu ne bouges pas d'un poil sans réellement savoir ce qui t'empêche de le faire. « C'est à toi que tu mentais. » Ce n'est pas une question, mais bien une constatation. Est-ce que ça prenait vraiment tout ça pour que Alfie te parle enfin à coeur ouvert ? Tu le sens honnête et vrai aujourd'hui. Mais peut-être que tu te laisses juste berner une fois de plus. Reste que, si vous aviez eu une discussion pareille deux ans plus tôt, les choses seraient sûrement différentes aujourd'hui. Une communication honnête est la clé de bien des problèmes. « Regarde-moi et dis-moi que ça aurait rien changé. » Alors que ton regard est partout sauf sur lui, tes yeux viennent finalement retrouver les siens. Personne ne pourra jamais connaître la véritable réponse à cette question. Est-ce que ça aurait changé les choses s'il avait été à cent pourcent honnête depuis le tout début ? Aurais-tu tomber amoureuse de lui dans son entièreté ? Tu ne saurais dire. Mais un coup tombé dans les mailles de l'amour, ça te semble tout simplement impossible que ça aurait changé les choses. Tu ne peux pas parler d'un passé qui n'existe pas, mais tu peux répondre comment tu te sens là, aujourd'hui. « Ça ne change rien. » que tu avoues, dans un souffle qui enlève sûrement de la crédibilité à tes paroles qui sont pourtant complètement honnêtes. Ça ne change rien, mais tu aurais aimé que ce soit le cas. Parce que ce serait tellement plus facile de ne plus l'aimer d'un claquement de doigt. Ça ne pardonne pas pour autant. La rancune est toujours présente. C'est bien pour ça que c'est si compliqué de continuer d'avoir cet attachement envers lui. Un attachement que tu ne devrais plus avoir depuis longtemps. Il n'a fait que te donner des raisons de ne plus l'avoir au courant des (presque) deux dernières années.

Et la suite de la conversation prend une tournure à laquelle il ne s'attendait absolument pas. « Pardon ? » - « Tu as très bien compris. » que tu réponds immédiatement la gorge nouée. Il l'a parfaitement entendue. Aucune chance que tu répètes une seconde fois ces horribles mots. Il ne semble pas en connaître le sens, parce qu'il ne se doute pas une seule seconde que tu puisses avoir cette information entre les mains. Mais au fil des secondes qui passent, les traits de son visage changent. Il a très bien compris. Et c'est complètement déchirant que tes mots soient vraies, qu'il a bel et bien été violent envers son amie/maîtresse/copine. Son statut n'est pas très très clair. « Je sais pas ce que Lily t’a dit, mais c’est pas aussi simple. » Ce n'est pas aussi simple ?? Sérieusement ? Il ne va quand même pas sortir un truc idiot comme quoi son geste était mérité ? Tu n'es pas trop certaine d'apprécier la tournure de cette conversation. « Je veux dire, c’était pas volontaire. Et ça n’excusera jamais rien, je le sais, mais je le regretterai toute ma vie. » - « Non, en effet, ça n'excuse rien. » que tu lui réponds en repensant surtout à la crise de larme et à l'air terrifié dont les traits de Lily étaient imprégnés le soir où elle est arrivée chez toi. Tu as un peu de mal à croire qu'un tel geste puisse être involontaire. On ne fracture par un bras involontairement. « Je voulais la retenir pour qu’elle s’explique et je n’ai pas mesuré ma force. » - « Qu'elle explique quoi ? Comment elle est tombée enceinte ? » Loin de toi l'envie de perdre patience ou de ne pas écouter ce qu'il avait à dire en venant à sa rencontre. Mais là Juliet blessée, elle a un peu de mal à garder son sang froid devant cette situation. « Tu es aux premières loges pour le savoir. » Acteur principal de cette affreuse pièce de théâtre. Tu sais et comprend que cette grossesse n'est pas désiré ni de lui, ni d'elle. Pourtant, c'est plus fort que toi. Tu es blessée. Tu te sens trahi qu'il offre à une autre ce qu'il t'a toujours refusé.  

« Tu comprends maintenant pourquoi je pouvais pas être honnête ? » Non, tu ne comprends toujours pas. Tu ne seras sûrement jamais capable de comprendre toute la complexité de cette histoire, parce que tu t'en sens incapable. C'est trop. Et c'est justement la raison pour laquelle il ne pouvait pas être honnête. Parce que c'est trop pour toi. « Je suis pas ce genre de personnes. Je t’aurais jamais frappé, jamais. Mais je suis le genre qui perd le contrôle. » Difficile de savoir s'il dit vrai. Il est sûrement bien honnête en cet instant, mais ça ne veut pas dire pour autant que c'est vrai. Il se disait sûrement la même chose de son amie Lily. Pourtant, il l'a bien frappé. Il a mal mesuré sa force. En quoi ce serait différent avec toi ? « Tu l’es ? » C'est à ton tour cette fois de ne pas comprendre du premier coup le sens de sa question. Mais il ne suffit que d'un simple regard vers lui pour comprendre. Tu te serais bien passé que Lily communique ce détail avec Alfie. Comme lui se serait bien passé qu'elle te parle de leur altercation. « Non. » Il tombe dans un sujet bien plus sensible qu'il ne pourrait le penser. Ta mine déboussolée lui montre sûrement sur quel terrain miné il vient d'embarquer. « L'horloge biologique m'a joué au mauvais tour. » que tu ajoutes en guise d'explication - même si ça ne le regarde strictement pas. « Mais ça va… ça fait rien. » Bonjour le charmant mensonge. Un mensonge qui t'es strictement dirigé. À force de te le répéter, tu vas bien finir par y croire… peut-être oui. « C'est pas vraiment le sujet de toute façon... » que tu ajoutes pour clôturer le sujet avant même qu'il ne commence réellement. C'est à toi de poser les questions et certainement pas l'inverse.
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Message(#)(rhodlow) feels like there's oceans between you and me EmptyMer 16 Nov 2022 - 23:26

« Dis pas ça. Ce n'est pas une question d'être ou non à la hauteur. C'est une question de compatibilité. On l'a pas. » -  « On l’a plus. » Il corrige aussitôt, refusant de considérer que cette comptabilité est effectivement inexistante ; qu’entre eux, ce n’était qu’un heureux hasard. Parce que si c’est le cas, ça implique une inévitable échéance et malgré la fin de leur relation, Alfie continue de croire que ce n’est pas la fin de leur histoire. Qu’elle ne soit plus soulage quelque peu son cœur, lui laissant entrevoir l’espoir qu’ils puissent la retrouver – même s’ils ne devraient pas avoir à la chercher. Et Dieu sait qu’Alfie n’a jamais cru en ces histoires de coup de foudre, d’âme sœur, et toutes ces conneries qui ne sont bonnes qu’à servir une soupe indigeste à une masse pathétique pour leur faire croire qu’ils ont un but sur ce terre. Mais s’il devait accepter de résumer le sien à l’existence d’une autre personne, celle-là même pour laquelle il accepte de perdre son individualité, c’est bien Juliet. Ça a toujours été Juliet et ça ne sera toujours qu’elle. Cette comptabilité ne sera peut-être jamais retrouvée de par de trop nombreuses erreurs de sa part ; mais il s’accroche au fait qu’elle a existé, un temps, et que c’était probablement le plus beau qu’il ait jamais connu. Et c’est parce que c’était le plus beau qu’il a dû le détruire ; parce que là le reste du monde trouve du réconfort dans la réussite, c’est dans l’échec qu’Alfie se retrouve le mieux. Et même si sa fierté l’empêche bien trop souvent de reconnaître ses torts, cette fois-ci il ne peut pas les nier tandis qu’il est celui qui a conduit leur couple à la rupture, et que Jules n’a jamais eu son mot à dire là-dedans. Ce n’était pas une histoire de confiance, oh non, s’il y a bien quelqu’un en qui il plaçait la sienne aveuglément, c’est entre les mains de Jules. C’est ce dont il veut se persuader. Que c’est en lui qu’il n’avait pas confiance, mais le fait est qu’il n’aurait pas eu confiance dans le jugement de Juliet, probablement trop aveuglée par l’amour pour être raisonnable. Elle n’aurait pas voulu comprendre à quel point il est difficile de partager sa vie avec un ancien addict, à quel point la rechute est proche, à quel point le combat est constant et les proches des dommages collatéraux de celui-ci. Jules l’a été par la suite ; elle est en devenue un alors qu’il tentait de l’épargner. « C'est à toi que tu mentais. » Il hoche la tête, acceptant cette fatalité qu’il a mise beaucoup trop de temps à reconnaître et dont il se dédouane encore une fois sur deux. « Et par extension, à toi aussi. » Il se contente de souligner. C’est parce qu’il a refusé de lui offrir sa vraie version qu’ils en sont là. C’est parce qu’il ne voulait pas accepter celle-ci, qu’il continuait de prétendre qu’elle n’était qu’une version passée que Juliet n’avait pas à rencontrer alors qu’elle était plus actuelle que jamais. Une version qu’elle n’aurait pas su aimer ; quand bien même elle prétend le contraire. « Ça ne change rien. » - « Ça change absolument tout. » Qu’elle parle au présent. Qu’elle invoque cette rupture qu’elle maintient comme définitive. C’est presque ironique, d’ailleurs, la manière dont les rôles se sont inversés. Elle qui ne voulait pas de ce celle-ci deux ans plus tôt, lui qui n’en veut plus aujourd’hui. Toujours est-il que s’il est parvenu à soutenir à son tour son regard pendant quelques instants, ses yeux se sont baissés pour ne pas qu’elle y lise la déception en réalisant qu’elle ne peut pas lui promettre que ça n’aurait rien changé avant ; et qu’elle se contente de mentionner que ça ne change rien maintenant. Il le sait. Mais il aurait quand même voulu l’entendre le dire, le lui assurer alors qu’ils n’ont aucun moyen de le savoir. Lui mentir, peut-être même, lui qui a toujours prôné la vérité.

Des mensonges, c’est ce qu’il est tenté de lui servir quand elle l’interroge sur sa confrontation avec Lily, quand des déclarations déguisés ils passent aux reproches acérés. « Tu as très bien compris. » Et il aurait préféré que ce ne soit pas le cas. Il aurait préféré ne pas avoir cette conversation avec elle, car il s’agit là-aussi d’un visage qu’il n’aurait jamais voulu dévoiler, d’un de ceux dont lui-même ne connaissait pas l’existence. Il aimerait tant lui mentir, rejeter la faute sur Lily ; prétexter qu’elle ne sait pas quoi inventer, mais il ne le peut pas. Il a toujours assumé ses fautes, même tardivement, et celle-ci fait assurément partie de celles qu’il ne peut repousser. « Non, en effet, ça n'excuse rien. » - « Je le sais. Et je sais aussi que ça ne changera rien, mais je m’en veux tous les jours. » Il aurait préféré s’en ficher, comme il l’a si bien fait pendant des années quand il s’agissait des mauvais traitements infligés aux autres. Mais la violence physique est une limite qu’il ne s’était jamais cru capable de dépasser ; une de celle qui a été induite par l’abus de substances, celui-là même pour lequel Juliet n’aurait jamais pu l’aimer – et à raison. « Qu'elle explique quoi ? Comment elle est tombée enceinte ? (...) Tu es aux premières loges pour le savoir. » Elle sait. Bien sûr qu’elle sait. Bien sûr que Lily lui en a parlé, bien sûr qu’elle ne s’est pas gênée d’accentuer les détails pour mettre toujours plus de distance entre Juliet et lui. « Pourquoi elle me l’a caché. » Pas un jour. Pas une semaine. Des semaines entières, des mois, durant lesquels il était ignorant, durant lesquels elle a considéré que tout ceci n’importait pas, durant lesquels elle l’a privé d’un avis qu’il se plait à donner sans qu’on l’invite à le faire. Qu’elle le prive de sa capacité de réflexion, tout simplement, mais surtout de son droit à savoir. « Pourquoi elle me l’a annoncé parce qu’elle a été forcée de le faire et pourquoi elle pensait que je méritais pas d’être tenu au courant. » En vue de sa réaction, on peut comprendre, oui. Il ne dira pas le contraire, il ne le dira pas non plus à voix haute.

Et s’il ne désire pas revenir sur l’événement, il peut néanmoins l’utiliser pour accentuer ses propos ; et la raison pour laquelle il ne pouvait pas se montrer honnête avec elle. Parce qu’il est ce genre de personne, parce qu’il est celui qui perd le contrôle, qui veut le perdre volontairement et qui se retrouve à devoir assumer d’imprévisibles conséquences. Et les siennes sont lourdes, c’est la raison pour laquelle il aimerait s’intéresser à celle que subit Jules avec le traitement qu’elle a l’air de suivre. Ça, et une curiosité qu’il ne peut contenir plus longtemps. « Non. » Et il ne s’en réjouit pas. Qu’à moitié, du moins. L’idée qu’elle puisse enfanter avec un autre lui est insupportable, alors même qu’il sait qu’il lui a refusé ce rêve. Le fait qu’elle n’y arrive pas, seule, lui brise néanmoins le cœur. « L'horloge biologique m'a joué au mauvais tour. » Elle lui en joue de trop nombreux, et depuis trop longtemps. « Mais ça va… ça fait rien. » Il se retient d’esquisser un rire nerveux, mais il n’est pas dupe face à son mensonge. Jules vit et respire pour avoir un enfant, ce n’est assurément pas pour s’entendre dire que ce n’est toujours pas sa chance. « C'est pas vraiment le sujet de toute façon... » Non, en effet. Il aurait néanmoins préféré que ça le devienne. « Je suis désolé. » C’est tout ce qu’il peut lui dire. Ça et... « J’ai jamais prévu d’avoir un enfant avec Lily. » Non, quand il a emménagé avec elle, ce n’était pas dans l’optique de créer la famille qu’il refusait d’offrir à Juliet. « J’ai jamais prévu d’en avoir un. » Mais il ne lui apprend rien. « Mais j’ai jamais cessé de penser que si ça devait arriver, ça ne serait qu’avec toi. » Il sait que ça ne la réconfortera pas. Il sait aussi qu’il devrait s’en abstenir, mais il ne veut pas qu’elle pense qu’il l’a fait exprès, qu’il l’a quittée pour mieux la poignarder dans son dos. Jamais. « Je crois pas qu’elle veut que je fasse partie de sa vie, pour ce que ça vaut. » Pas après ce qu’il a fait. Qui peut la blâmer ? Certainement pas lui. Et si le choix lui était donné, il n’est même pas sûr de le vouloir. « Et j’espère que tu y arriveras. » Cette fois-ci, c’est bien lui qui fixe ses prunelles dans les siennes. « Peu importe avec qui tu es en ce moment, j’espère que vous y arriverez. » Non, il ne l’espère pas. À moitié. Juste pour elle, jamais pour celui qui le remplacera – mais pas tout à fait. Finalement, ils sont bien les deux à compliquer les choses.

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Message(#)(rhodlow) feels like there's oceans between you and me EmptyLun 21 Nov 2022 - 3:06

« Et par extension, à toi aussi. » C'est sans doute la phrase la plus honnête qu'il n'a pas eu envers toi au courant des dernières années. Tu n'étais qu'un dommage collatéral de ses propres blessures finalement. Blessure que tu aurais pensé une par une s'il te les avait confiées. Tu les aurais portés, tu les aurais ressentis à sa place et c'est exactement pour la même raison qu'il a choisi la voie du mensonge plutôt que celle de l'honnêteté. Il ne voulait pas que tu portes son fardeau. « Ça change absolument tout. » qu'il te corrige pratiquement dans la même seconde. Son regard fixé dans le tien finit par dévier vers le sol. Ce n'est pas parce qu'il évite la confrontation visuel que la déception ne se dégage pas de lui. Ce n'est pas son but, mais tu te sens presque coupable de faire ressortir une telle émotion en lui. Pourtant, tu ne comptes rien ajouter de plus pour réajuster le tire, pour contredire ce qu'il te contredit, pour qu'il comprenne de la bonne manière tes pensées et tes ressentis. Rien de bon ne pourrait en ressortir. Tout comme rien de bon ne pourrait sortir d'une discussion autour de Lily, leur bébé et la violence qu'elle a subi de sa part. « Je le sais. Et je sais aussi que ça ne changera rien, mais je m’en veux tous les jours. » Elle a dit que tu ne pouvais pas lui pardonner, mais tu ne peux quand même pas t'empêcher d'éprouver un certain soulagement aux paroles de Alfie. Est-ce le genre de parole que dirait un récidiviste ? Oui, sans l'ombre d'un doute. Tout comme tu as le parfait profil pour croire tout ce qu'un homme pourrait te faire croire. Tu as envie de croire que Alfie est vraiment désolé, que ce n'était qu'un épisode isolé qui ne se reproduira plus jamais. « Tu avais consommé ? » Tu consommes encore ? Tu as tristement envie qu'il réponde que oui. Ainsi, tu pourras rejeter la faute sur l'héroïne et (presque) blanchir Alfie de ses péchés. Il n'était pas lui-même. Alfie n'est pas comme ça. Ce n'est pas son genre d'agir de la sorte. C'est l'héroïne qui lui a brouillé le cerveau. « Pourquoi elle me l’a caché. » qu'il débute, alors que tu réalises soudainement que tu n'avais pas vraiment envie de savoir quel était la discussion qui tournait entre eux. Tu avais juste envie de lire la surprise sur ses traits. Tu voulais qu'il dise que c'était impossible que ce soit le sien. Mais non, c'est vrai. Et il ne s'en cache pas du tout. La boule te remonte aussitôt dans la gorge. « Pourquoi elle me l’a annoncé parce qu’elle a été forcée de le faire et pourquoi elle pensait que je méritais pas d’être tenu au courant. » Des questions auxquelles tu ne peux pas répondre. Les a-t-il eu ? Tu ne veux pas les savoir. Parce que les questions que tu te poses et celle que Alfie s'est posé suite aux mêmes révélations ne sont pas du tout les mêmes. « Vous deux, c'est… » Pas de tes affaires serait la bonne réponse. Tu n'arrives même pas à formuler une question complète, mais il n'aura pas besoin que tu le demandes pour la terminer. Qui a-t-il entre Lily et lui ? Partage t-il des sentiments pour elle ? Est-il parti d'avec toi pour être avec elle ? Les questions tournent en boucles dans ta tête depuis des jours.

« Je suis désolé. » qu'il débute lorsque tu lui confies à moitié tes problèmes de concevoir un enfant. Tu n'es pas si certaine de croire qu'il puisse réellement être désolé. Il doit surtout être désolé de ne pas avoir accepté ta demande à l'époque parce que ce serait terminé comme il le souhaitait tout de même : sans enfant. Et il aurait eu la paix d'esprit que tu ne lui casses pas les oreilles avec ça. « J’ai jamais prévu d’avoir un enfant avec Lily. » Tu le sais. Lily l'a dit la première. Alfie le confirme de nouveau devant toi, pourtant, tu es incapable d'assimiler l'information. Tu le sais. Tu le comprends. Tu sais aussi que cette grossesse n'a aucun but de te blesser, mais la blessure est là quand même. Elle est encore plus douloureuse qu'elle ne devrait l'être. « J’ai jamais prévu d’en avoir un. » Oh ça aussi, tu le sais. Il n'a certainement pas besoin de te le rappeler. « Mais j’ai jamais cessé de penser que si ça devait arriver, ça ne serait qu’avec toi. » Ça pique. « Si ça devait arriver par accident, c'est ça ? » Il a toujours été bien catégorique sur le sujet. Même avec toi, il n'en voulait pas. Pourquoi est-ce qu'il vient te dire une pareille chose aujourd'hui ? « Comment tu peux me dire ça ? » que tu lui demandes presque dans un murmure qui se casse à la toute fin par le chagrin. Quand tu détournes le regard, ce n'est que pour éviter que tes yeux humides ne sachent plus se contenir. Comment pouvais-tu penser que ça se terminerait autrement que par un débordement d'émotions qui finirait par devenir incontrôlable ? Quand Alfie partira, tu te sentiras aussi mal que lorsque Lily est partie de chez toi la dernière fois. « Je crois pas qu’elle veut que je fasse partie de sa vie, pour ce que ça vaut. » Comme si ça changeait vraiment quoi que ce soit à la douleur que tu ressens. Même si, oui, de l'imaginer avoir une petite famille remplis de bonheur sans toi, ce n'est pas quelque chose à laquelle tu as nécessairement envie de penser. Mais ça ne change rien. Alfie qui ne veut pas d'enfant en aura un (qu'il s'en occupe ou pas) et tu n'en auras jamais (biologiquement parlant) parce que tu as perdu tes dernières années de fertilité avec lui. « Et j’espère que tu y arriveras. » Tes sourcils se froncent, légèrement indigné par ce souhait que tu ne crois pas autant que son premier désolé. « Peu importe avec qui tu es en ce moment, j’espère que vous y arriverez. » C'est ce qu'il pense ? Que c'est un projet où tu as quelqu'un d'autre ? Lily n'a pas donné tous les détails ? Ou alors est-ce simplement une manière à lui d'aller vérifier l'information ? Malheureusement pour lui, tu ne comptes pas répondre. S'il peut en conclure que tu as vraiment quelqu'un dans ta vie, ce serait sûrement plus simple pour tout le monde. « Arrête… » Honnêtement, tu ne t'es toujours pas remis du moment où il fait semblant de n'avoir voulu un bébé qu'avec toi. « Tu as réfléchi à ce que j'ai traversé quand tu es parti ? » Alors que lui engourtissais tout son chagrin dans le sexe et la drogue, tu as vécu chaque insupportable minute de la détresse causé par son départ. Tu as mis des mois à simplement avoir envie de sortir de chez toi. Non, il n'y a pas réfléchi. Et il n'a sûrement pas envie de l'entendre, mais, tu lui demandes pas son avis. « J'ai tellement espéré que tu reviennes. Ça m'a pourrit la vie pendant des mois. J'étais là comme une idiote à t'attendre. Et, comme je commence enfin à tourner la page, à envisager une vie sans toi, tu reviens ? » Il revient, des mois trop tard. Il te repousse dans des mois de détresse que tu n'as plus envie de vivre. « Tu peux pas me dire que tu m'aimes plus et revenir quand bon te semble. » Comment lui faire confiance ? Comment ne pas avoir peur qu'il décide de nouveau que c'est le temps pour lui de refaire un bout de chemin tout seul. « On peut plus se voir. Jamais. J'veux plus savoir ce qui se passe dans ta vie. J'peux plus passer mes journées à m'inquiéter pour toi. Ça me bouffe de l'intérieur. Je suis en train de devenir cinglé. » À décortiquer la situation dans tous les sens possibles - les pires. « Je t'aime Alfie, mais… » Et les voilà, les larmes qui arrivent le long de tes joues. « J'ai besoin de t'oublier. » Un besoin et non une possibilité. Pour ton bien et le sien aussi.
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Message(#)(rhodlow) feels like there's oceans between you and me EmptyLun 5 Déc 2022 - 21:57

Ce n’est pas à lui qu’il mentait. Du moins, pas entièrement. C’est à elle, aussi, par extension. Et si Alfie a toujours mis un point d’honneur à être considéré comme un être unique et non comme un tout avec la personne qui partage sa vie, il ne peut nier que ses actions ont eu des conséquences sur Jules. D’un point de vue pessimiste – ce qu’il est indéniablement à l’heure actuelle – cela ne fait que renforcer la décision qu’il a prise, il y a déjà trop longtemps, d’obliger leurs chemins à se séparer. Il savait que les blessures qu’il infligerait tôt ou tard à Jules seraient trop brutales pour qu’il puisse se pardonner ; et bien qu’elle ait été tenue dans l’ignorance dans le but de la préserver, ça n’atténue pas pour autant sa culpabilité. Il comprend d’autant mieux la raison pour laquelle il n’a voulu céder à pareil sentiment que l’amour avant elle ; c’est peut-être cliché, mais le fait est que les dégâts sont trop nombreux pour en valoir la peine. Il se déteste d’être devenu le miroir de tout ce qu’il méprisait, de ces gens épris d’amour qui n’arrivent pas à laisser s’en aller la personne qui compte le plus pour eux. Il s’en veut même d’avoir trouvé cette personne alors qu’il jurait à qui veut l’entendre que jamais ça ne lui arriverait parce qu’il n’est pas de ces gens-là, de ces faibles qui finissent par ne se conjuguer qu’au pluriel, à ne vivre que pour autrui. Il est pourtant le plus grand des clichés quand vient le moment d’avouer ses fautes et d’accepter les douloureuses émotions que ça éveille en lui. Les émotions que Jules continue de raviver par sa seule présence, cette même présence dont il voulait s’éloigner et qu’il est désormais le premier à supplier. Pourtant, il ne devrait pas. Alfie ne devrait pas s’imposer de la sorte, d’autant plus en considérant le fait qu’il fait plus de mal que de bien à Jules, en considérant le fait qu’elle admet à demi-mot qu’apprendre la vérité sur lui n’aurait rien changé, lui donnant ainsi la réponse qui lui brise tant le cœur. Parce que ça aurait tout changé ; parce que la manière dont elle détourne la question pour la rendre moins frontale en dit long sur ce qu’aurait réellement été son attitude envers lui. Elle aurait fui. Et il aurait compris. D’autant qu’il ne cesse de lui donner des raisons supplémentaires d’enfin le rayer de sa vie, alors qu’elle le confronte à son attitude envers Lily. « Tu avais consommé ? » - « Oui. » Inutile de mentir ; elle pose la question en sachant pertinemment la réponse. « Ce n’est pas une excuse. » Il précise toutefois, non pas par anticipation de ce qu’elle pourrait dire et par nécessité de rendre son jugement plus agréable, mais parce qu’il le pense sincèrement, Alfie. Ce n’est pas une excuse. Ses consommations ne sont pas une justification, seulement un facteur supplémentaire, mais qui ne sait excuser l’inexcusable. « C’est de ça que je voulais te protéger. » De moi. « J’aurais jamais pu être violent envers toi, en général je le suis envers moi-même, mais il n’y a pas que ça. » Il n’y a pas que la violence, non. Elle est plus souvent auto-adressée, mais il y a les mensonges, la tricherie, l’égoïsme, les mauvaises décisions et tant d’autres choses qui font qu’il fait partie de cette catégorie d’addict qui ne savent pas s’insérer socialement et qui perdent pied dès qu’ils replongent. Car sans être de mauvaises personnes (bien que le doute soit permis le concernant), ils prennent de mauvaises décisions.

« Vous deux, c'est… » - « Inexistant. » Il aurait été tenté de dire qu’il s’agit d’une erreur. Mais ça ne l’est pas ; d’abord pour des raisons factuelles puisque ladite erreur se conjugue au pluriel, puis pour des raisons plus évidentes : ça n’était pas une erreur. S’il n’a jamais aimé Lily comme il aime Jules et que ça ne sera jamais le cas, que les deux femmes ne seront jamais comparées ou mises en compétition, il ne peut pas nier qu’il le voulait. En ce sens, l’erreur perd tout son sens et dans un élan d’honnêteté, il ne prétendra pas que c’en est une seulement pour épargner Juliet. Ce serait un mensonge supplémentaire et il ne peut plus se permettre ceux-ci. Et il ne prendra pas le risque d’affirmer devant Jules que cet enfant est une erreur, en ayant connaissance de son désir de famille. Ayant connaissance, désormais, que ce désir a échoué. Et qu’il aurait pu l’aider à accéder celui-ci, s’il l’avait voulu. « Si ça devait arriver par accident, c'est ça ? » Oui. S’il changeait d’avis, aussi. Peu probable, mais une possibilité quand même. « Comment tu peux me dire ça ? » - « Si je devais changer d’avis. » Qu’il corrige, à moitié, alors qu’elle détourne déjà la tête et qu’il prend la pleine mesure de ses paroles. « Je pouvais pas te laisser le moindre espoir, regarde pourquoi. » Il ne juge pas, non, il met en évidence un fait ; et celui-ci veut que la jeune femme est atteinte par ses mots, par la possibilité qu’il y en ait eu une, à un moment ou à un autre. Sauf que Lily a pris la décision que Juliet n’aurait jamais pu prendre ; elle ne veut pas qu’il fasse partie de la vie de son enfant. Il serait un mauvais père et aussi douloureux que ça soit, il espère que celui que Jules aura, par moyen naturel ou non, saura avoir une figure paternelle qui remplit ce rôle comme il se doit. « Arrête… » Il s’exécute, restant muet, alors qu’il ne comprend pas ses fautes – ou n’en peut plus de les enchaîner. « Tu as réfléchi à ce que j'ai traversé quand tu es parti ? » Non. Parce qu’il ne pensait qu’à lui. Qu’à ses désirs qu’il devait satisfaire immédiatement. Le reste n’avait aucune importance. Juliet n’avait aucune importance. « J'ai tellement espéré que tu reviennes. Ça m'a pourrit la vie pendant des mois. J'étais là comme une idiote à t'attendre. Et, comme je commence enfin à tourner la page, à envisager une vie sans toi, tu reviens ? » Parce qu’ils ne sont pas coordonnés. Parce que le moment où lui réalise qu’il ne peut pas tourner la page, Jules s’apprête à le faire. « Tu peux pas me dire que tu m'aimes plus et revenir quand bon te semble. » Il le sait. Il le sait, pour autant il ne sait pas ce qu’il espérait en agissant de la sorte. Certainement pas un pardon, encore moins une réconciliation. C’était égoïste ; c’était sa satisfaction avant celle des autres, encore une fois. « On peut plus se voir. Jamais. J'veux plus savoir ce qui se passe dans ta vie. J'peux plus passer mes journées à m'inquiéter pour toi. Ça me bouffe de l'intérieur. Je suis en train de devenir cinglé. » Jamais. Le mot résonne dans son esprit alors qu’Alfie n’a jamais apprécié les interdits, et que celui-ci semble être le seul qu’il peut concevoir à respecter. Le plus insupportable, surtout. « Je t'aime Alfie, mais… » Il y a ce mais. Il y a ce terrible mais qui l’empêche d’apprécier ces mots, qui l’empêche de les prononcer en retour. « J'ai besoin de t'oublier. » Et il y a cette sentence à perpétuité dont il vient d’écoper. Ce cœur qui se brise en une métaphore qu’il n’avait jamais comprise jusqu’à aujourd’hui. Des morceaux qui s’éparpillent autour de lui et s’il se sent suffisamment solide pour les reconstituer, il sert que certains sont perdus à tout jamais ; la part réservée à Jules, qu’elle s’apprête à emporter avec elle alors qu’il ne tente même pas de négocier sa décision comme il l’aurait fait en temps normal. Comme celui qu’elle a connu l’aurait fait, peu enclin à accepter la défaite. « Je suis désolé. » Il aurait voulu la retenir. Il aurait voulu lui hurler toutes ces choses qu’il n’a jamais pris le temps de dire et qu’il regrette d’avoir tue. Il voudrait s’y opposer, négocier les termes d’un contrat dont les petits caractères lus à voix haute par Jules ne lui conviennent pas. Il aurait voulu trouver les mots pour s’excuser en sachant pertinemment qu’il n’y aura jamais assez d’un dictionnaire pour parvenir à trouver les bons. Il aurait voulu lui faire des milliers de promesse qu’une vie ne suffira pas à tenir – ça tombe bien, ils s’étaient promis d’en vivre cent ensemble. Mais ils n’arrivent même pas à être côte-à-côte dans celle-ci, alors face à cette évidence, conscient qu’il s’agit des derniers mots qu’il lui adresse, des derniers qu’elle conçoit à recevoir, Alfie lui fait cadeau de ce qu’il lui a trop souvent refusé : sa sincérité la plus pure.

@Juliet Rhodes  (rhodlow) feels like there's oceans between you and me 893420793
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