ÂGE : 27 ans (12 février 1997) SURNOM : On l'appelle souvent Leo. Sur scène, en drag, elle devient Supernova. STATUT : tout juste sortie d'une relation abusive avec son ex-copain, développe des crushs sur environ toutes les filles qui lui sourient. MÉTIER : Elle enchaîne les petits boulots qui lui permettent de continuer ses projets artistiques à côté : les performances drag, la couture, la musique, etc. Étonnamment, de formation, elle est infirmière - c'était pour faire plaisir à ses parents, ça. LOGEMENT : Une petite chambre ultra décorée de babioles et d'affiches, dans une colocation. POSTS : 1070 POINTS : 480
TW IN RP : homophobie internalisée et familiale, drogues, alcool, religion, viol conjugal, relation abusive. GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : infj › cleo la timide à la ville, supernova l'extravagante sur scène › touche-à-tout et ultra créative, son univers artistique est poétique, décalé, absurde et sombre › people-pleaser, angoissée, généreuse › un peu trop fêtarde, elle affirme rattraper des années de conformisme › maquillage coloré, strass et paillettes à gogo › ses tenues extravageantes font se retourner les mamies dans la rue › collectionne les boîtes d'allumettes › passion fait-main, dyi, vintage, kitsch & maximalismeDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible RPs EN COURS : (08)Phenix 01 › Ciel 01 › Jo 02 › Ollie 02 › Primrose 01 › Shiloh 02 › Albane 01 › Eve 01
PRIMROSE › you were my partner in crime, it was a welcome waste of time, eating cherries on the bridge, feet dangling, throwing the pits and stems into the racing current below, i get vertigo looking down and looking in
OLLIE › out in the park, we watch the sunset, talking on a rusty swing set, after a while you went quiet and i got mean, i'm always pushing you away from me but you come back with gravity, and when i call, you come home, a bird in your teeth
SHILOH › is it cool that I said all that? is it chill that you're in my head? cause I know that it's delicate
ALBANE › but if you get married, i'd object, throw my shoe at the altar and lose your respect, i'd rather lose my dignity than lose you to somebody who won't make you happy
❀ bridge over troubled water when you're down and out, when you're on the street, when evening falls so hard | i will comfort you, i'll take your part, oh when darkness comes, and pain is all around | like a bridge over troubled water, i will lay me down
C'est plus silencieux que Madison ne l'aurait cru. Pourtant, pendant la réception à la maison, la plupart des gens ont parlé à voix basse, comme si l'horreur de la situation formait un poids dans leurs gorges, les empêchant d'hausser la voix. Mais maintenant qu'ils sont partis, la maison est complètement éteinte et silencieuse, le vide seulement dérangé par le bruit de la vaisselle que Maman range dans les placards. Beaucoup de gens sont venus à l'enterrement, ont pris les Kwanteen dans leurs bras et ont tenté d'être réconfortant, mais à présent, ils sont tous rentrés chez eux, dans leurs petites vies bien à eux. Et les six Kwanteen désormais pour toujours cinq, sont seuls avec l'énorme vide dans notre poitrine. C'est un poids qu'ils seraient les seuls à porter. Personne d'autre ne pourrait sentir, comme ils le sentaient jusque dans leur chair, le manque profond de Lola, de sa présence.
Elle est au paradis, a expliqué Papa à Madison. C'est ce qu'a dit le prêtre, à l'église. Dieu rappelle ses anges préférés en premier, quelque chose du genre. Madison a regardé le ciel, par la fenêtre - le vitrail dessinait de jolis rayons colorés sur la pierre froide du sol - et elle s'est demandée si Lola était là-haut, aux côtés de Dieu, et qu'elle les regardait. Bien sûr que Madison croit en Dieu, mais aujourd'hui, elle se demande comment il meut être si méchant et leur ôter Lola si vite, si douloureusement. Elle n'est pas sûre de vraiment comprendre comment un Dieu plein d'amour peut être aussi cruel. Ou peut-être qu'il la punissait elle, parce qu'elle n'était pas une enfant modèle avec des pensées parfaites ?
« Madison, chérie, va chercher ce qui reste dans la salle à manger. »
Madison bondit sur ses pieds, ravie de pouvoir se rendre utile. Obéir à sa mère, ça elle sait faire : c'est simple, il suffit de suivre ce qu'elle demande, et impossible de la décevoir. Dans la salle à manger, il reste plusieurs plats auxquels peu de personnes ont touchés. La tristesse coupe l'appétit. Il reste aussi quelques bouteilles de vin, plus entamées. La tristesse ne coupe visiblement pas l'envie de boire.
Madison repense aux quelques gorgées qu'elle a volées dans la salle de bain, et le sentiment tiède qui l'a envahi ensuite. Ça a été agréable. Mille fois plus agréable que ce qu'elle ressent actuellement. Elle aurait préféré ressentir tout, sauf ce trou béant dans son cœur. Alors, discrètement, elle porte l'une des bouteilles à mes lèvres et boit ce qu'il, jusqu'à sentir un frisson de dégoût le long de sa colonne vertébrale. Eurk, pense-t-elle. Une gorgée, c'est pas si mal, mais autant, c'est écoeurant. Elle apporte les dernières affaires à la cuisine, et courr à la salle de bain pour se laver les dents, inquiète que quelqu'un remarque l'odeur piquante du vin qui collait à sa langue.
Quelques minutes plus tard, et elle est à nouveau plus légère - c'est vraiment incroyable, elle a froid et chaud en même temps - et elle descend dans le salon. Archie et Saddie sont assis sur le canapé en train de discuter à voix basse. Elle les observe, tout à coup mal à l'aise, avec la sensation désagréable de les interrompre. Archie la regarde d'un oeil curieux, lui donnant envie de pleurer pour une raison qu'elle n'arrive pas à expliquer : elle ne sait pas comment leur dire que Lola luu manque tellement qu'elle a envie de mourir, moi aussi, et qu'elle veut simplement qu'ils la prennent dans leur bras, qu'ils aspirent toute ma tristesse, mais qu'elle est incapable de demander, de parler. À la place, Madison fait demi-tour et retourne s'isoler dans ma chambre. Elle a eu une chaîne hi-fi pour Noël et elle glisse un CD dans le lecteur - celui de Simon & Garfunkel que lui a offert Lola - et s'allonge dans mon lit...
... Et elle remarque que mon lit tourne. Ou alors il flotte. Elle se redresse, essayant d'être alerte. Le sol bouge sous les pieds du meuble... Ou c'était elle ? Elle regarde les affiches et les photos des magazines qu'elle a découpées et collées aux murs ; les visages bougent et deviennent flous, puis elle a l'impression qu'ils la regardent tous avec dureté. Madison s'affale à nouveau dans son oreiller, fermant les yeux, perdant la notion du temps ; elle a un goût acide dans l'estomac et ses pensées noires reviennent bizarrement avec plus de force encore.
Un bruit sourd contre ma porte qui s'entrouve, et le visage d'Archie apparaît. Il rentre dans la chambre et Madison lui fit un vague sourire, un peu gênée, tentant d'avoir l'air normale. Elle ne sait pas quoi dire, elle ne sait jamais quoi dire, et l'air dans ses poumons est tout comprimé. Elle inspire.
« Tu veux écouter de la musique avec moi ? » Demande-t-elle timidement.
Elle sent la nausée monter en elle, plus vite que les larmes, et elle a un hoquet étrange, accompagné d'une sueur froide qui agite ses épaules. Elle est bête, se dit-elle, c'est bête, Archie est grand, c'est un adolescent, un vrai, il a mieux à faire que de rester dans la chambre de son idiote de petite sœur.
won't make my mama proud, it's gonna cause a scene, she sees her baby girl, I know she's gonna scream, god, what have you done? you're a pink pony girl and you dance at the club, oh mama, I'm just having fun, on the stage in my heels, it's where I belong down at the, Pink Pony Club, Im gonna keep on dancing at the Pink Pony Club
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Dernière édition par Madison Kwanteen le Ven 23 Sep 2022 - 3:57, édité 2 fois
Ils s’y attendaient tous, au fond. Le cancer les avait prévenus quelques mois avant d’emporter Lola pour de bon après avoir bouffé toute son énergie et sa joie de vivre. Archie avait toujours été son bras droit. Elle prenait les décisions pour son frère et ses sœurs, et lui notait tout dans le fond de sa tête par précaution. Quand ils allaient jouer ensemble dans les bois, elle menait la marche, et lui la fermait. Ensemble, ils formaient une bonne équipe. Ils protégeaient Saddie et Madison dans leur petit cocon et on aurait parfois dit qu’ils n’avaient pas de parents, ceux-là. Une société complète qui fonctionne à eux quatre. Imbattables, intouchables, jusqu’à ce que…
Les clochers de l’Église étaient restés silencieux, cette journée-là, comme si eux aussi avaient senti une brèche se former dans leur épaisse coquille. Archie avait été incapable d’écouter les mots du prêtre, trop occupé à guetter ses deux sœurs du coin de l’œil, parce que Lola lui avait demandé de prendre bien soin d’elles avant d’expirer son dernier souffle. La responsabilité ne tombait pas sur les bras de Charles ou d’Esmee : seulement sur les siens. Du moins, c’est ce que pensait Archie, alors qu’il tendait les doigts vers ceux de Saddie, posé contre le banc. Il les lui serra doucement, attrapa ses yeux bleu océan et s’échangèrent une sorte de regard entendu : elle savait qu’elle devait fermer la marche, dorénavant. La différence entre elle et lui, c’est qu’elle avait le droit de pleurer ; et ses joues, couvertes d’eau saline, reflétaient les lumières chaudes de l’Église. Le cœur d’Archie, lui, se refermait sur lui-même, au plus profond du bunker de ses émotions interdites. Il regarda ensuite Madison, mais ses yeux à elle voyageaient vers ailleurs. Elle ne devait pas totalement se trouver sur terre – Archie n’insista pas, pensant que cet ailleurs devait être plus confortable que ce présent dans lequel il se sentait couler.
Il avait détesté la réception à la maison parce que des dizaines d’yeux avaient été témoins de ce visage de marbre qu’il arborait. Plusieurs adultes s’étaient baissés à sa hauteur, lui qui était encore petit pour son âge (grandirait-il un jour ?), pour lui dire de rester fort. C’est ce qu’il avait fait. Quand tout le monde était disparu en fin d’après-midi, il s’était enfermé dans la salle de bains et s’était pincé jusqu’à en avoir mal à chaque fois qu’une larme roulait sur sa joue. Lola n’était plus là. Sa complice n’était plus là. C’était injuste. Il s’était douché pour effacer toute trace de faiblesse sur son visage et le souper. En sortant de la salle, il avait croisé Madison, qui l’avait à peine regardé, comme si elle n’avait pas le courage de lever les yeux en direction de celui qui tenait maintenant les rênes. Elle n’était pas prête à affronter la réalité : il le comprenait.
Il s’était donc dirigé vers Saddie, à la place, qui s’était recroquevillée dans le canapé, bras enlacés autour de ses genoux. Il s’était assis à côté d’elle et, aussitôt, sa tête avait basculé sur le côté pour se poser sur l’épaule de son frère. « Pourquoi ça fait si mal alors qu’on savait qu’elle partirait ? » Sa petite sœur demanda, la voix entrecoupée de hoquets incontrôlables. « Parce qu’on espérait au fond de nous que les médecins avaient tort. On pensait que Lola serait différente des autres, qu’elle réussirait à guérir. » Il répondit sans laisser la moindre émotion bousculer son ton. Il n’avait pas la science infuse, mais c’est ainsi qu’il percevait cette injustice : il pensait jadis que ça n’arrivait qu’aux autres familles, qu’eux étaient différents et plus forts. Mais ce n’était pas le cas.
Il devait parler à Madison, dorénavant. Il ne savait pas comme s’y prendre, avec elle. Il l’aimait autant que Saddie, c’était un fait, mais ils se ressemblaient moins. Il avait toujours parlé fort et la cadette pouvait passer des journées entières à ne rien dire et à voyager dans sa tête. Il déplaçait la poussière puis la poussière s’accumulait sur Madison. Il s’approcha de sa chambre en récitant le texte qu’il dirait, déjà appris par cœur, parce que même s’ils partageaient moins d’atomes crochus, il savait comment lui parler pour la rendre à l’aise. Cependant, c’est elle qui prit la parole la première lorsqu’il montra son visage dans l’embrasure de la porte. « Tu veux écouter de la musique avec moi ? » Il hocha aussitôt de la tête, pénétrant la chambre pour la rejoindre sur son lit. Le son de la musique n’était pas très fort mais il reconnut aussitôt les artistes. Lola les aimait beaucoup et toute la famille aussi à force de les entendre. Il s’assit sur le fond du matelas, posant son dos contre le mur. Il regarda sa petite sœur quand de sa gorge s’extirpa un hoquet qui ne ressemblait pas à ceux qui secouaient Saddie une quinzaine de minutes plus tôt. Il fronça les sourcils. « Est-ce que tu vas vomir ? » Pas la peine de lui demander si ça allait avant tout : il connaissait la réponse. Là, il voulait seulement éviter un désastre et cette gueule qu’elle tirait ne présageait rien de bon. Il était déjà prêt à bondir hors du lit pour récupérer un récipient. « Tu veux que je t’apporte quelque chose ? » Tant mieux s'ils pouvaient parler de nausées : ça lui évitera de plonger à nouveau dans ses émotions interdites.
@Madison Kwanteen (je sais pas pourquoi j'ai écrit au passé, je risque de repasser au présent sans raison )
Cleo Baker
la tête dans les étoiles
ÂGE : 27 ans (12 février 1997) SURNOM : On l'appelle souvent Leo. Sur scène, en drag, elle devient Supernova. STATUT : tout juste sortie d'une relation abusive avec son ex-copain, développe des crushs sur environ toutes les filles qui lui sourient. MÉTIER : Elle enchaîne les petits boulots qui lui permettent de continuer ses projets artistiques à côté : les performances drag, la couture, la musique, etc. Étonnamment, de formation, elle est infirmière - c'était pour faire plaisir à ses parents, ça. LOGEMENT : Une petite chambre ultra décorée de babioles et d'affiches, dans une colocation. POSTS : 1070 POINTS : 480
TW IN RP : homophobie internalisée et familiale, drogues, alcool, religion, viol conjugal, relation abusive. GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : infj › cleo la timide à la ville, supernova l'extravagante sur scène › touche-à-tout et ultra créative, son univers artistique est poétique, décalé, absurde et sombre › people-pleaser, angoissée, généreuse › un peu trop fêtarde, elle affirme rattraper des années de conformisme › maquillage coloré, strass et paillettes à gogo › ses tenues extravageantes font se retourner les mamies dans la rue › collectionne les boîtes d'allumettes › passion fait-main, dyi, vintage, kitsch & maximalismeDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible RPs EN COURS : (08)Phenix 01 › Ciel 01 › Jo 02 › Ollie 02 › Primrose 01 › Shiloh 02 › Albane 01 › Eve 01
PRIMROSE › you were my partner in crime, it was a welcome waste of time, eating cherries on the bridge, feet dangling, throwing the pits and stems into the racing current below, i get vertigo looking down and looking in
OLLIE › out in the park, we watch the sunset, talking on a rusty swing set, after a while you went quiet and i got mean, i'm always pushing you away from me but you come back with gravity, and when i call, you come home, a bird in your teeth
SHILOH › is it cool that I said all that? is it chill that you're in my head? cause I know that it's delicate
ALBANE › but if you get married, i'd object, throw my shoe at the altar and lose your respect, i'd rather lose my dignity than lose you to somebody who won't make you happy
❀ bridge over troubled water when you're down and out, when you're on the street, when evening falls so hard | i will comfort you, i'll take your part, oh when darkness comes, and pain is all around | like a bridge over troubled water, i will lay me down
Archie la regarde comme il regarde toujours, de cet amour teinté d'une étrange distance, comme si quelque chose les sépare. Madison, les pensées embrouillées par le vin, a envie de lui demander s'il aurait préféré qu'elle meurt elle, plutôt que Lola. Parce que Lola était forte et drôle, et que Madison est petite, silencieuse, apeurée. Mais elle retient les mots entre ses lèvres ; elle sait instinctivement qu'Archie lui dirait que non, bien sûr que non, mais elle a peur de ce qu'elle pourrait lire dans ses yeux et qui trahirait son sentiment profond. Il y a beaucoup de choses qu'elle aimerait demander à Archie sans jamais oser : est-ce qu'il a peur de Papa, lui aussi, est-ce qu'il pense que Madison est une bonne personne - parce qu'elle a l'affreux sentiment permanent que quelque chose cloche chez elle -, comment est-ce qu'il fait pour ne pas avoir peur des inconnus ? Mais elle se sent ridicule, de cette gêne de petite fille qui ne sait par quel bout prendre ses émotions qui la dépassent. Elle regarde Archie s'installer dans le lit et s'appuyer contre le mur, et surtout contre une affiche représentant une jolie Vierge Marie aux couleurs pastel que Madison a accroché là. Son frère cache la silhouette de la Vierge, mais on distingue encore la nimbe qui se dessine à présent au-dessus de la tête d'Archie, le transformant accidentellement en ange. Si Madison n'avait pas autant la nausée, elle aurait envie de rire.
« Est-ce que tu vas vomir ? » Madison secoue la tête, pour chasser ce qu'Archie vient de dire, mais ce simple mouvement lui donne un nouveau haut-le-coeur. Elle inspire, les lèvres tremblantes. « Tu veux que je t’apporte quelque chose ? »
Elle est terrifiée à l'idée que quelqu'un la voit ainsi, malade, qu'on devine qu'elle a bu. Elle a peur de vomir et que l'odeur de l'alcool se répande dans sa chambre, que ses parents arrivent et comprennent ce qu'elle a fait. Elle n'imagine même pas comment elle pourrait leur expliquer, et si elle ferme trop longtemps les yeux, elle peut deviner leurs visages déçus et fermés, la colère froide de son père. Il aurait tellement honte d'elle - et rien que de l'imaginer, Madison a honte, une honte tellement forte qu'elle envahit toute sa chambre et colle aux murs.
« Non, non, ça va. Ça va aller. » Elle murmure avec courage. « Je veux bien de l'eau, s'il-te-plaît. Ne dis rien à Papa et Maman, » ajoute-t-elle précipitamment alors qu'Archie s'est déjà levé du lit.
Il revient quelques minutes plus tard avec un grand verre d'eau, et Madison le boit lentement, continuant à respirer doucement pour calmer l'agitation dans son estomac. Elle va pour poser le verre sur la table de chevet, mais Archie l'arrête et lui prend le verre des mains, se chargeant lui-même de le reposer. Elle lui sourit. Elle attrape Nounours, son ours en peluche d'un rose foncé délavé, et le serre contre elle, faute d'oser s'approcher d'Archie, de le prendre dans ses bras.
Madison le regarde, essayant de lire dans son regard ce qu'il ressent, mais son visage est fermé. On dirait qu'il lutte contre lui-même, se dit-elle.
« Est-ce que tu crois ce qu'a dit le prêtre ? Que Dieu rappelle ses anges préférés en premier, que Lola est au Paradis ? » Demande-t-elle à son grand-frère. Il s'apprête à répondre, et elle a la sensation étrange qu'il s'est préparé, comme si lui aussi avait un discours de prêt, comme le prêtre à l'église. Elle l'interrompt : « Dis moi ce que tu penses vraiment, toi. Pas ce que tu penses que j'ai envie d'entendre... » Dit-elle d'une petite voix qui se veut courageuse et plus grande qu'elle ne se sent en cet instant, seulement une enfant de dix ans face à un deuil plus vaste qu'un océan.
@Archie Kwanteen (j'aime bien quand les deux personnages écrivent à la même personne/temps du coup je switch à la troisième personne/présent, alignons-nous mon cher frère hihi)
every night's another reason why I left it all
won't make my mama proud, it's gonna cause a scene, she sees her baby girl, I know she's gonna scream, god, what have you done? you're a pink pony girl and you dance at the club, oh mama, I'm just having fun, on the stage in my heels, it's where I belong down at the, Pink Pony Club, Im gonna keep on dancing at the Pink Pony Club
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Dernière édition par Madison Kwanteen le Jeu 13 Oct 2022 - 2:07, édité 1 fois
Il ne sait pas comment agir. Il était prêt à affronter toutes les éventualités sauf celle-là. Il n’était pas l’ainé et il n’aurait jamais dû le devenir. Lola connaissait son rôle puisqu’il l’avait suivie jusqu’à son lit de mort et, aujourd’hui, Archie se retrouve maître d’une situation inconnue. Il n’a pas le temps de faire son propre deuil qu’il doit s’occuper de celui des autres et, surtout, montrer le bon exemple en ne laissait pas les émotions le submerger.
Mais c’est difficile, et quand il entre dans la chambre de sa petite sœur, il doit puiser dans tout son courage pour ne pas laisser les larmes noyer ses joues. Il doit se montrer droit et fier parce que Madison aura besoin de s’accrocher à lui et, s’ils tombent tous les deux, ils ne se relèveront pas. Quelqu’un doit rester en haut pour tendre la main à ceux qui ont le droit de descendre trop bas. Ses deux sœurs ont le droit de pleurer. Esmée aussi. Charles et Archie sont ensemble deux murs inébranlables. Tel père tel fils. Il fera sa fierté et, à la fin, c’est tout ce qui compte.
Madison n’est pas dans son assiette, mais pourrait-il réellement la blâmer ? Il ne connait pas les symptômes du deuil puisqu’il s’agissait d’un concept inconnu jusqu’à maintenant. La nausée lui chatouille la gorge, ça se remarque facilement, parce que ses yeux ne sont pas droits dans leur orbite. Inquiet, il se montre présent en lui proposant d’aller chercher quelque chose pour elle, que ce soit un simple verre d’eau ou des cachets au gingembre. « Non, non, ça va. Ça va aller. » Il n’est pas certain de pouvoir faire confiance à ses promesses. Elle est verte. Littéralement. « Je veux bien de l'eau, s'il-te-plaît. Ne dis rien à Papa et Maman, » Il opine du chef, dos droit, sort de la chambre pour aller récupérer un peu d’eau dans la cuisine. Il y ajoute quelques glaçons, les mêmes glaçons carrés que Charles a mis dans son verre d’alcool fort et, quand il passe à côté de lui, il lui jette un regard contenu. De cette manière silencieuse, il lui dit qu’il s’occupe de Madison et Saddie et que, Charles, de son côté, peut se permettre de prendre une pause. Il ne croise pas sa mère puisqu’elle s’est enfermée dans la chambre des maîtres.
De retour dans la grotte de Madison, il s’installe sur le lit à ses côtés, faisant attention de ne pas trop bouger le matelas. Un seul mouvement brusque pourrait lui valoir du vomi sur les jambes et il n’a pas particulièrement envie de s’occuper de ce genre de dégât. « Tiens. » Il dit doucement en lui tendant le verre d’eau qu’elle avale avec précaution. Il détourne les yeux pour ne pas trop entrer dans sa bulle mais, aussi, pour fermer ses paupières brulantes le temps qu’elle s’abreuve. C’est difficile, de la regarder. Elle lui rappelle la tristesse qu’il n’a pas le droit de ressentir.
« Est-ce que tu crois ce qu'a dit le prêtre ? Que Dieu rappelle ses anges préférés en premier, que Lola est au Paradis ? » Il entrouvre les lèvres, les referme quand elle lui coupe la parole. « Dis moi ce que tu penses vraiment, toi. Pas ce que tu penses que j'ai envie d'entendre... » C’est d’un sourire triste qu’il la couvre avant de s’étirer pour attraper la peluche en forme de girafe de l’autre côté du lit. Il la serre contre lui, tout comme le fait Madison avec son compagnon à poils préféré. C’est une manière inconsciente pour lui de miroiter les gestes de sa petite sœur afin qu’elle lui fasse confiance – quoiqu’elle n’a certainement pas besoin de ça pour faire confiance à celui qui s’est toujours occupé d’elle. « Je ne sais pas ce que je pense. » Il la regarde, l’arrière du crâne posé contre le mur. « Dieu n’est pas censé être égoïste, alors je ne comprends pas pourquoi il nous a volé notre sœur de cette façon. Même si elle est son ange préféré. » Il lâche un soupir douloureux puis prend une grande inspiration en appuyant sur ses yeux clos avec ses pouces. C’est une vraie torture, de ne pas avoir le droit de pleurer. « Je pense que le prêtre dit ça à tout le monde. C’est une manière de rassurer ceux qui ont perdu un être cher. Mais comment pourrait-il savoir ce qu’Il pense ? Personne ne peut comprendre toutes le intentions de Dieu, c’est pour ça qu’il est tout puissant. Je crois qu’on fait nos théories parce qu’on déteste ne pas savoir. » Il regarde sa petite sœur, les yeux bleus de tristesse. « Lola souffrait beaucoup, petite souris. On ne saura jamais comment c’était, d’être aussi malade, mais je crois qu’elle est mieux au Paradis. » Ses paupières se gorgent de larmes, il referme les yeux, honteux et fautif. « Je serai là pour vous, et tu le sais, pas vrai ? Je peux m’occuper de vous aussi bien qu’elle. »
ÂGE : 27 ans (12 février 1997) SURNOM : On l'appelle souvent Leo. Sur scène, en drag, elle devient Supernova. STATUT : tout juste sortie d'une relation abusive avec son ex-copain, développe des crushs sur environ toutes les filles qui lui sourient. MÉTIER : Elle enchaîne les petits boulots qui lui permettent de continuer ses projets artistiques à côté : les performances drag, la couture, la musique, etc. Étonnamment, de formation, elle est infirmière - c'était pour faire plaisir à ses parents, ça. LOGEMENT : Une petite chambre ultra décorée de babioles et d'affiches, dans une colocation. POSTS : 1070 POINTS : 480
TW IN RP : homophobie internalisée et familiale, drogues, alcool, religion, viol conjugal, relation abusive. GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : infj › cleo la timide à la ville, supernova l'extravagante sur scène › touche-à-tout et ultra créative, son univers artistique est poétique, décalé, absurde et sombre › people-pleaser, angoissée, généreuse › un peu trop fêtarde, elle affirme rattraper des années de conformisme › maquillage coloré, strass et paillettes à gogo › ses tenues extravageantes font se retourner les mamies dans la rue › collectionne les boîtes d'allumettes › passion fait-main, dyi, vintage, kitsch & maximalismeDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible RPs EN COURS : (08)Phenix 01 › Ciel 01 › Jo 02 › Ollie 02 › Primrose 01 › Shiloh 02 › Albane 01 › Eve 01
PRIMROSE › you were my partner in crime, it was a welcome waste of time, eating cherries on the bridge, feet dangling, throwing the pits and stems into the racing current below, i get vertigo looking down and looking in
OLLIE › out in the park, we watch the sunset, talking on a rusty swing set, after a while you went quiet and i got mean, i'm always pushing you away from me but you come back with gravity, and when i call, you come home, a bird in your teeth
SHILOH › is it cool that I said all that? is it chill that you're in my head? cause I know that it's delicate
ALBANE › but if you get married, i'd object, throw my shoe at the altar and lose your respect, i'd rather lose my dignity than lose you to somebody who won't make you happy
❀ bridge over troubled water when you're down and out, when you're on the street, when evening falls so hard | i will comfort you, i'll take your part, oh when darkness comes, and pain is all around | like a bridge over troubled water, i will lay me down
« Je ne sais pas ce que je pense. Dieu n’est pas censé être égoïste, alors je ne comprends pas pourquoi il nous a volé notre sœur de cette façon. Même si elle est son ange préféré. »
Madison est surprise - elle n'a pas l'habitude de voir Archie admettre qu'il ne sait pas quelque chose. Elle le place malgré elle sur ce piédestal, comme elle le fait pour le reste de sa famille d'ailleurs. Ils l'impressionnent par leur aisance, leur présence, elle qui préfère les suivre comme une ombre. Elle donnerait tout pour se réveiller un matin et leur ressembler, avoir un peu de leur courage. Elle se demande si en mourant, l'énergie de Lola va rester entre les murs, est-ce qu'elle va l'absorber, devenir comme elle ? Mais au fond, elle sait bien que c'est trop tard, elle a essayé de changer et elle n'y arrive pas ; cette constatation lui donne les larmes aux yeux. Avec Lola, au moins, elle avait l'impression d'être... Suffisante, d'être une bonne petite sœur, d'être à sa place, et elle a peur de ne plus jamais pouvoir retrouver ce sentiment. Elle observe Archie qui serre la peluche contre lui, et elle a mal au cœur. Elle n'est comme Saddie, elle se doute qu'il la préfère, même s'il ne l'avouerait pas à voix haute. Elle a du mal à comprendre comment elle a pu se sentir si légère il y a quelques minutes, quand le vin lui chauffait les joues et rendait ses jambes de coton, et se sentir si mal désormais, mais elle comprend sans réussir à l'articuler qu'elle ferait tout pour retrouver cette légèreté, ce soulagement.
« Je pense que le prêtre dit ça à tout le monde. C’est une manière de rassurer ceux qui ont perdu un être cher. Mais comment pourrait-il savoir ce qu’Il pense ? Personne ne peut comprendre toutes le intentions de Dieu, c’est pour ça qu’il est tout puissant. Je crois qu’on fait nos théories parce qu’on déteste ne pas savoir. »
Madison pince ses lèvres. Elle ne sait pas si elle trouve cette pensée vraiment réconfortante, que Dieu est tout puissant, et que dans sa puissance, il a choisi cette voie incompréhensible de leur prendre Lola.
« Maman dit toujours que la religion a toutes les réponses, mais en fait, il y a encore pleins de questions... »
Elle se mordille la lèvre intérieure : elle a honte de douter, elle sent la culpabilité qui la ronge et qui la suit depuis qu'elle est petite. Elle a toujours aimé les règles que lui donnent la religion, ce guide qui lui suffit de suivre pour être une bonne personne, pour mériter l'amour, le pardon, le paradis même. Mais plus elle écoute le prête durant les messes, et plus elle se sent angoissée de ne pas être parfaite, de cette pression qui pèse si lourd. Elle ne sait pas à qui en parler, ne sait même pas comment mettre des mots dessus ; elle n'a que dix ans, et déjà le marasme en elle l'avale complètement.
« Lola souffrait beaucoup, petite souris. On ne saura jamais comment c’était, d’être aussi malade, mais je crois qu’elle est mieux au Paradis. »
Madison voudrait répondre que Lola aurait mieux en bonne santé et sur terre, mais elle voit les yeux d'Archie qui brillent, et elle se tait, inquiète, la nausée toujours au bord des lèvres.
« Je serai là pour vous, et tu le sais, pas vrai ? Je peux m’occuper de vous aussi bien qu’elle. »
Le lit tangue toujours, mais Madison s'installe à côté de son frère, le dos au mur, et glisse son bras dans le sien et pose sa tête sur son épaule. Elle voudrait le prendre dans ses bras, dire quelque chose de réconfortant, ou peut-être lui dire qu'il a le droit de pleurer. Mais elle n'y arrive pas.
« Je sais. J'ai de la chance. » Murmure-t-elle. Etrangement, elle se dit que quand elle voit Archie, il est plus simple de croire en Dieu : il lui a au moins donné un frère qui s'occupe d'elle, parfois bien plus que son propre père. « J'aimerais être contente que Lola soit en paix au Paradis, mais elle me manque trop. J'ai l'impression d'être égoïste de vouloir qu'elle revienne. » Madison inspire, mais elle sent déjà qu'elle s'est remise à pleurer, qu'elle n'arrive pas à contrôler ses émotions. Elle a envie de dire à Archie qu'elle a peur d'être une affreuse personne. « Je... Je crois que je préférerais que ça soit moi qui soit partie plutôt qu'elle. » Avoue Madison entre deux sanglots. « Je veux tellement qu'elle revienne... » Et elle sent sa voix se briser, à l'image de son coeur en miettes dans sa poitrine.
won't make my mama proud, it's gonna cause a scene, she sees her baby girl, I know she's gonna scream, god, what have you done? you're a pink pony girl and you dance at the club, oh mama, I'm just having fun, on the stage in my heels, it's where I belong down at the, Pink Pony Club, Im gonna keep on dancing at the Pink Pony Club
C’est beaucoup trop. Archie est sur le point d’imploser. L’extrémité de ses doigts bouillonne, ses yeux contiennent plus d’océans qu’abrite la Terre, ses jambes ne veulent plus supporter son poids. Sa silhouette s’écrase comme une perdrix abattue en plein vol, proie du chasseur, proie de l’impuissance. S’il peut choisir ses alliés et ses ennemis, Archie a seulement pu regarder la maladie et Dieu lui voler sa sœur, lui qui avait besoin d’elle parce qu’elle était tellement meilleure que lui. Lola savait ceci, savait cela, elle répondait à leurs questions, substituait leur mère quand cette dernière était trop occupée. Il ne pourra jamais la remplacer.
Mais il essayera, même si ses doigts bouillonnent et ses yeux pleurent ses émotions sans mouiller ses joues rouges. « Maman dit toujours que la religion a toutes les réponses, mais en fait, il y a encore pleins de questions... » Elle possède les réponses que l’Homme n’obtiendra jamais, pas même en aimant, pas même en travaillant, pas même en donnant sa chair, son temps, sa générosité. « Des questions, il y en aura autant que tu peux en penser, Madi. » Il bredouille à voix basse, craintif de laisser couler une larme et, ainsi, perdre la face devant celle qui compte désormais sur lui pour lui donner les réponses que la religion ne peut pas apporter. « Il paraît qu’en grandissant, on comprend plus de choses. Lola en comprenait plus que nous, et ce sera à moi d’en comprendre plus que Saddie et toi. » Il dit, son cœur portant une charge bien trop lourde pour son moindre poids. Il veut que le ciel cesse de le fixer lui, de rire de sa maladresse, de le défier, de l’envoyer à dos d’un cheval qu’il n’a pas eu le temps de dresser. Le trot fait tanguer son estomac dans son ventre, et l’appréhension du galop fait tourner son œil dans son orbite. Il ne tiendra pas le coup. Archie est roi de bien des choses, mais pas de ses émotions.
« Je sais. J'ai de la chance. » Que sa petite sœur lui admet quand il lui promet d’être toujours là pour elle. Il lui adresse un sourire aussi triste qu’un amour à sens unique. Il ne peut pas le contrôler ; pas complètement, et ses lèvres se détendent trop rapidement pour laisser place à cette moue vulnérable qui peindra son visage jusqu’à ce qu’il comprenne pourquoi Lola est partie. « J'aimerais être contente que Lola soit en paix au Paradis, mais elle me manque trop. J'ai l'impression d'être égoïste de vouloir qu'elle revienne. » Il se pince les lèvres, pose son menton sur le dessus du crâne de Madison tandis qu’elle enlace son bras comme l’unique bouée qui la sortira de sa noyade émotive. « Alors nous sommes tous un peu égoïste. » Il lui répond afin de ne pas l’esseuler dans son ressenti. Lola manquera à tout le monde. À papa et à maman aussi. La différence, c’est qu’ils vivront leur deuil comme des grandes personnes qui comprennent mieux le monde qui les entoure. « Je... Je crois que je préférerais que ça soit moi qui soit partie plutôt qu'elle. » Un aveu qui lui fronce les sourcils. « Je veux tellement qu'elle revienne... »« Ne dis pas ça. Tu ne peux pas dire ça. » Les mots d’Archie sont plus durs qu’il ne l’aurait pensé. Il se reprend aussitôt en détendant ses muscles endoloris par la retenue dont il fait preuve : « Tu te souviens quand tu t’es cassé le poignet en tombant du rocher au chalet ? » Il l’interroge, redresse sa tête pour qu’elle le regarde dans les yeux. « Ton bras a été dans le plâtre pendant des mois, et au début c’était difficile, tu te souviens ? » Il répète, insistant. « Tous les soirs tu boudais parce que tu ne pouvais pas jouer avec nous. Maman te gardait près d’elle pour pas que tu te fasses encore mal. » Il déloge l’une des mèches rousses de sa sœur, collée à sa joue trempée, et la place derrière son oreille. « Puis le temps est passé, et peu à peu tu t’es remis à jouer avec nous, et quand ils t’ont enlevé le plâtre, tu allais à nouveau bien, mais tu n’as jamais oublié que ton poignet est fragile et que tu dois faire attention désormais. Mais qu’est-ce que tu étais contente de pouvoir jouer avec nous à nouveau, pas vrai ? » Il regarde ses yeux, un à un afin d’y lire la compréhension ou son contraire. « C’est ce que maman m’a dit avant que Lola ne meurt. Elle m’a dit que le deuil fait mal, que la douleur part lentement, pas complètement, mais qu’on apprend à vivre à elle. Elle devient une sorte de piqûre de rappel qui… réconforte, je crois. » Il en a pas la certitude. Il vit, comme Madison, son tout premier deuil. Il ne fait que raconter ce qu’Esmée lui a dit, parce qu’il ne veut pas la laisser sans réponses comme le fait déjà Dieu.
Il n’a pas réalisé qu’en couvrant sa petite sœur de conseils, il a cessé de concentrer tous ses efforts sur un visage impassible ; il pleure, désormais, et il essuie vivement ses larmes comme s’il les détestait. « Je n’ai pas pleuré, d’accord ? C’est notre petit secret. »
ÂGE : 27 ans (12 février 1997) SURNOM : On l'appelle souvent Leo. Sur scène, en drag, elle devient Supernova. STATUT : tout juste sortie d'une relation abusive avec son ex-copain, développe des crushs sur environ toutes les filles qui lui sourient. MÉTIER : Elle enchaîne les petits boulots qui lui permettent de continuer ses projets artistiques à côté : les performances drag, la couture, la musique, etc. Étonnamment, de formation, elle est infirmière - c'était pour faire plaisir à ses parents, ça. LOGEMENT : Une petite chambre ultra décorée de babioles et d'affiches, dans une colocation. POSTS : 1070 POINTS : 480
TW IN RP : homophobie internalisée et familiale, drogues, alcool, religion, viol conjugal, relation abusive. GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : infj › cleo la timide à la ville, supernova l'extravagante sur scène › touche-à-tout et ultra créative, son univers artistique est poétique, décalé, absurde et sombre › people-pleaser, angoissée, généreuse › un peu trop fêtarde, elle affirme rattraper des années de conformisme › maquillage coloré, strass et paillettes à gogo › ses tenues extravageantes font se retourner les mamies dans la rue › collectionne les boîtes d'allumettes › passion fait-main, dyi, vintage, kitsch & maximalismeDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible RPs EN COURS : (08)Phenix 01 › Ciel 01 › Jo 02 › Ollie 02 › Primrose 01 › Shiloh 02 › Albane 01 › Eve 01
PRIMROSE › you were my partner in crime, it was a welcome waste of time, eating cherries on the bridge, feet dangling, throwing the pits and stems into the racing current below, i get vertigo looking down and looking in
OLLIE › out in the park, we watch the sunset, talking on a rusty swing set, after a while you went quiet and i got mean, i'm always pushing you away from me but you come back with gravity, and when i call, you come home, a bird in your teeth
SHILOH › is it cool that I said all that? is it chill that you're in my head? cause I know that it's delicate
ALBANE › but if you get married, i'd object, throw my shoe at the altar and lose your respect, i'd rather lose my dignity than lose you to somebody who won't make you happy
❀ bridge over troubled water when you're down and out, when you're on the street, when evening falls so hard | i will comfort you, i'll take your part, oh when darkness comes, and pain is all around | like a bridge over troubled water, i will lay me down
« Il paraît qu’en grandissant, on comprend plus de choses. Lola en comprenait plus que nous, et ce sera à moi d’en comprendre plus que Saddie et toi. » Madison hoche la tête, cherchant à se convaincre. Elle ne peut pas s'empêcher de se dire que ce savoir qu'amène l'âge et qu'il faut transmettre semble être un poids lourd à porter ; un poids qu'étant la petite dernière de la fratrie, elle ne connaîtra jamais. Lorsqu'elle aura grandi et qu'elle comprendra enfin ces choses, Archie et Saddie n'auront plus besoin d'elle... Cette pensée la fait se sentir étrangement seule. Elle confie à Archie son envie de revoir Lola, inquiète de souhaiter qu’elle revienne alors qu’elle souffrait sur terre, inquiète d’être égoïste, mais Archie lui répond calmement : « Alors nous sommes tous un peu égoïste. »
Madison se sent presque rassurée, l'espace d'un instant, de savoir qu'elle n'est pas la seule à ressentir cette émotion dont elle a si honte. Depuis toute petite, elle ne peut pas s'empêcher d'avoir l'impression que chaque chose qu'elle ressent est inadéquat, qu'elle devrait en avoir honte. Elle regarde Archie qui semble lutter contre lui-même et à nouveau elle a l'impression qu'il la comprendrait si elle lui expliquait, parce qu'il sait lui aussi, qu'il connaît cette sensation. Mais elle n'ose pas lui poser la question, elle ne sait pas comment choisir ses mots sans se tromper.
« Ne dis pas ça. Tu ne peux pas dire ça. » Voilà, elle se trompe souvent dans ses mots, elle le sait, elle le sent au ton sec d’Archie - elle regrette instantanément de lui avoir révélé le fond de sa pensée. « Pardon, » murmure-t-elle honteuse. Pourtant, son grand frère semble se reprendre et continue d’un ton plus doux : « Tu te souviens quand tu t’es cassé le poignet en tombant du rocher au chalet ? » Madison hoche la tête, attentive. Elle a encore une cicatrice le long du poignet, vestige de sa chute. « Ton bras a été dans le plâtre pendant des mois, et au début c’était difficile, tu te souviens ? Tous les soirs tu boudais parce que tu ne pouvais pas jouer avec nous. Maman te gardait près d’elle pour pas que tu te fasses encore mal. » Madison se souvient s’être sentie terriblement isolée à cette période, coupée des jeux de sa fratrie. Elle renifle tandis qu’Archie ôte délicatement une mèche collée à sa joue trempée de larmes et elle se sent particulièrement proche de lui, tout à coup, dans la tendresse et l’intimité de ce geste. « Puis le temps est passé, et peu à peu tu t’es remis à jouer avec nous, et quand ils t’ont enlevé le plâtre, tu allais à nouveau bien, mais tu n’as jamais oublié que ton poignet est fragile et que tu dois faire attention désormais. Mais qu’est-ce que tu étais contente de pouvoir jouer avec nous à nouveau, pas vrai ? » Elle commence à comprendre où il veut en venir : la douleur de la perte de Lola sera toujours là, une sorte de fragilité qui rend son coeur plus friable, mais elle peut toujours toujours vivre. Elle fait un petit signe de la tête à son frère, pour dire qu’elle comprend - elle a remarqué que ses yeux brillent aussi, à présent, en miroir aux siens. « C’est ce que maman m’a dit avant que Lola ne meurt. Elle m’a dit que le deuil fait mal, que la douleur part lentement, pas complètement, mais qu’on apprend à vivre à elle. Elle devient une sorte de piqûre de rappel qui… réconforte, je crois. » Madison a du mal à se concentrer sur cette dernière phrase ; quelques larmes ont roulé sur les joues d’Archie et cela la déstabilise tant elle n’a presque jamais vraiment vu son frère pleurer. Elle se sent prise de court, comme si elle avait eu accès à quelque chose d’interdit, un secret qu’il faut garder, sans savoir exactement pourquoi : après tout, elle peut bien pleurer, elle ? Mais elle a appris malgré elle qu’il existe une différente fondamentale entre les filles et les garçons, surtout les “grands” garçons comme Archie, comme dit souvent leur père. Il y a des codes à respecter que Madison ne sait pas vraiment expliquer non plus mais qui lui font peur. Archie semble lui aussi paniqué d’avoir manqué à ces règles implicites. « Je n’ai pas pleuré, d’accord ? C’est notre petit secret. » Madison hésite - elle ne peut pas le contredire mais elle se sent affreusement mal de le voir si replié sur lui-même. Elle a mal au coeur de pleurer sans cesse, ses yeux bouffis depuis des jours, mais elle épprouve un certain réconfort dans la fatigue et le laisser-aller. Elle se demande comment Archie fait, lui, pour faire sortir ses émotions. « Je ne dirais rien, promis. » Elle s’arrête, réfléchit, et continue : « Mais ce n’est pas grave de pleurer si tu es triste, non ? Moi, en tout cas, ça ne me gêne pas que tu pleures. » Elle ajoute, hésitante. Elle baisse les yeux et regarde la cicatrice sur son poignet et passe son doigt dessus. Elle comprend mieux, en cet instant, ce qui l’attend : un long processus de guérison qui se fera perpétuellement. « Comme un poignet fragile, » répète-t-elle pour elle-même. « Une fracture invisible. »
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« Je ne dirais rien, promis. » Il sait très bien qu’il peut lui faire confiance. Elle tiendra cette promesse, comme lui a tenu toutes les siennes dans le passé. Archie peut parfois paraître malhonnête, mais il pense ce qu’il dit, quand il dit ces choses aux gens qu’il aime. Madison fera toujours partie de sa petite liste. Il s’occupera d’elle jusqu’à ce que mort s’en suive, même si la maladie touche leur famille à nouveau, même si elle tombe dans le trou le plus profond, même si son appel à l’aide provient de l’espace : il changera de carrière pour devenir astronaute et ira la chercher dans les étoiles. « Mais ce n’est pas grave de pleurer si tu es triste, non ? Moi, en tout cas, ça ne me gêne pas que tu pleures. » Elle ne peut pas comprendre. Elle a le droit de pleurer parce que leurs parents ne lui ont pas intimé des ordres. Pour Archie, le seul frère de la fratrie, c’est différent. C’est ainsi que le monde fonctionne, il y doit s’y faire, que ça lui plaise ou pas. S’il a confiance en Madison, il a aussi confiance en Charles, qui a vécu trois vies de plus que lui et qui sait de quoi il parle. Les hommes ne pleurent pas, et Archie veut en devenir un vrai. C’est de cette façon qu’il arrivera à prendre les rênes et à devenir le meilleur de ce qu’il peut devenir. « Je sais bien que ça ne te dérange pas. » Le garçon commence en essuyant les dernières traces d’humidité sous sa paupière. « À moi, ça me dérange, alors n’en parlons plus petit souris. » Il précise, laissant ses yeux se porter sur le poignet de sa petite sœur tandis qu’elle caresse la cicatrice qui s’y dessine. Un souvenir douloureux qui l’aidera à ne plus commettre la même erreur, à faire attention la prochaine fois. Archie aussi, en a quelques-unes, mais elles ont toutes été provoquées volontairement. Lui, il peut se battre contre les autres et marquer des points, arracher des dents et des cheveux, si ça lui chante. C’est comme ça qu’il prouve qu’il est meilleur que les autres et qu’il ne se laissera jamais abattre. Il sera fort pour tous les Kwanteen réunis. « Comme un poignet fragile, » Lèvres pincées, il opine de la tête en redressant ses yeux pour regarder le visage de Madison, tapissé de tristesse, mais apaisé. « Une fracture invisible. »« C’est ça. » Il murmure à son tour avant de lentement s’extirper du lit, sans faire trop de mouvements brusques, pour ne pas réenclencher la nausée de sa petite sœur. « Tu crois pouvoir dormir maintenant ? Je reste toujours juste à côté. Je ne bouge pas. » La chambre en face de la sienne. La chambre contigüe à celle qui n’accueillera plus jamais Lola entre ses quatre murs et ses draps violets dépourvus de plis. « Je vais aller jeter un coup d’œil à Saddie. Je vais laisser la lumière du couloir allumée cette nuit. Tu ne te prendras aucun mur si tu as besoin de courir à la toilette. » Une phrase qu’il prononce avec un léger sourire amusé pour apporter un peu plus de réconfort à celle qui en a grandement besoin. « Bonne nuit petite souris. » Il termine, dans l’embrasure de la porte, avant de la fermer. Il ne laisse pas la sœur ainée voir la moindre larme dans son visage qui reste de marbre, il lui souhaite une bonne nuit à elle aussi, puis c’est seulement une fois esseulé dans sa propre chambre qu’il se cache sous les couvertures et qu’il perd le contrôle de ses émotions pour la dernière fois.