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Message(#)On a very good day EmptyMar 27 Sep 2022 - 20:31



On a very good day 2bec61a93afd140118c31ec30d92aa51758fd29d On a very good day 55da20680f2959097d37c7b99310ffcf51a18e16

My very good day, Fit to be your monday
feat Carmine Sighbury
Connor était au volant de sa voiture, le regard fixé devant lui tandis qu’il démarra une accélération tant attendue depuis qu’il avait quitté le centre-ville de Brisbane. Il vit monté sans efforts son compteur de 100, à 150 puis 180 km/h son compteur de vitesse. Il avait sorti du garage sa Aston Martin Superleggera, de loin sa voiture préférée. Il pouvait sentir son dos se coller à son siège et l’adrénaline monter au fur et à mesure que le compteur continuait d’augmenter. Il lui semblait que dans ces moments-là le temps s’arrêtait. Son esprit n’était plus concentré que par la conduite et la route qui semblait se rétrécir dans un effet d’optique lié à la vitesse. Connor avait peu l’occasion de conduire ces derniers temps et se faisait bien souvent emmené par son chauffeur. C’était une vraie thérapie que de pouvoir continuer à appuyer sur l’accélérateur.

Il était ravi par l’idée de passer cette journée en off. Son jour de repos était enfin arrivé. Il ne se rappelait même plus la dernière fois qu’il avait mis son téléphone professionnel en mode avion. Cela lui convenait d’ordinaire plutôt bien. Sa vie personnelle n’était pas des plus palpitantes et se noyer dans le boulot avait au moins l’avantage de l’empêcher de trop y penser. Cependant, il sentait bien qu’il était en train de se fatiguer comme pourraient en attester ses yeux cernés, cachés derrière ses lunettes de soleil.  Soleil qui semblait d’ailleurs de la partie aujourd’hui, tout comme les températures particulièrement douces. Tous les signaux étaient au vert pour qu’il passe une très bonne journée en compagnie de son cousin. Cela faisait aussi très longtemps qu’il ne l’avait pas vu, beaucoup trop même. Repenser aux moments passés avec Carmine le mit d’encore meilleure humeur. A chaque-fois que l’anglais venait en Australie, c’était bien souvent l’occasion pour lui de s’amuser et de s’évader un peu de son quotidien.

Ils avaient convenu pour aujourd’hui de faire une sortie avec le yacht que le père de Connor lui avait gracieusement offert il y a de ça quelques mois. Il n’avait jamais vraiment eu le temps de passer du temps dessus et savait à peine à quoi celui-ci ressemblait. Il avait conscience de l’absurdité de la chose quand on pensait à un tel investissement. Cependant, il savait aussi très bien ce qu’il avait fait pour obtenir de telles largesses de son paternel. Quand on y pensait, ce n’était finalement pas très cher payé pour tous les services que Connor lui avait rendu ces derniers mois.  
Une fois arrivé à destination il se gara sur le parking du port de plaisance, dans une section destinée aux clients les plus fortunés. Il sorti de sa voiture, simplement affublé d’un jean et d’un t-shirt blanc, bien moins ostentatoires que la voiture qu’il conduisait. Il sorti son sac de voyage en cuir du coffre de sa voiture, et attendit devant celle-ci l’arrivée de son anglais de cousin. Il s’était chargé de louer les services d’un skipper auprès d’une connaissance, n’ayant pas poussé le vice jusqu’à se payer ce service à l’année. Le bateau était en train d’être mis en ordre et devait être prêt pour 11h, heure à laquelle ils avaient finalement fixé leur rendez-vous.

Il regarda sa montre un instant. Oui il allait passer une bonne journée, il en avait besoin.  


@Carmine Sighbury
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Message(#)On a very good day EmptySam 1 Oct 2022 - 19:12



On a very good day
@Connor Myers  

Carmine avait attendu que Connor lui communique l’heure et le lieu du rendez-vous. Sagement assis à l’arrière du taxi le conduisant à destination, l’anglais observait le paysage à travers la fenêtre. Un ciel bleu et sans nuages surplombait Brisbane, parfait pour la navigation. À l’occasion des retrouvailles avec son cousin, Sighbury avait consenti à porter autre chose que la marque familiale. Dans sa précipitation lorsqu’il avait quitté Londres, le mannequin n’avait emporté avec lui que d’élégants costumes, bien trop chics et définitivement pas assez confortables pour une journée en mer. Aussi se retrouvait-il vêtu d’une marque australienne à destination des hommes modernes et aventuriers, du moins c’est ce que disaient les publicités sur lesquelles il s’était basé lors de ses achats en ligne. Impossible pour lui de se rendre de maniéré anonyme dans un magasin de vêtement, qu’il s’agisse – quelle horreur ! – de prêt-à-porter ou de pièces de créateur. Le célèbre visage des Sighbury refusait de prendre le risque de se faire reconnaître par un(e) employé(e), surtout lorsqu’il s’agissait de l’achat d’autre marque que la sienne. Il avait des standards à honorer, une image à tenir et ce n’était décemment pas ce pantalon en lin, tout aussi flambant neuf qu’il fut, qui allait l’aider dans cette entreprise. Carmine n’était tout simplement pas à l’aise dans ces vêtements de taille standard, non retouchés, à mille lieux du sur-mesure dans lequel il avait pour habitude de se mouvoir. Il ferait toutefois avec, bien décidé à profiter de cette journée en compagnie de Connor.

A 11 heures pile, l’anglais s’extirpa du véhicule, remercia le chauffeur et lança sur son épaule le sac à dos contenant sa crème solaire, le sandwich végétarien qu’il s’était préparé la veille ainsi qu’un peu de cash, en cas de besoin. Il reconnut la silhouette de Connor et s’avança vers lui d’un pas enjoué, le pull dont les manches étaient nouées autour de son cou virevoltant dans son sillage tandis qu’il ouvrait grands les bras. « Connor ! » S’exclama-t-il dans une accolade sincère, arborant un sourire resplendissant de joie. Carmine considérait son cousin comme un ami en plus d'être un membre de sa famille proche. Ils avaient vécu bon nombre d’aventures ensemble et la confiance du mannequin envers l’autre homme était solide. Ils venaient du même monde, expérimentaient la même réalité et, dans une certaine mesure, étaient mieux placés que quiconque pour se comprendre l’un l’autre, quand bien même leurs vies différaient en plusieurs points. « Alors c’est le style CEO décontracté que tu as choisi. » Constata-t-il après avoir effectué un pas de recul et parcourut de son œil avisé la dégaine de l’australien. Un look simple, basic, mais qui lui allait plutôt bien et qui avait le mérite de ne pas rajouter une couche de richesse ostentatoire à la voiture devant laquelle ils se tenaient en plus du yacht dont l’imposante silhouette n’attendait plus qu’ils embarquent. Carmine jeta un œil au bateau et sortit de son sac la bouteille qu’il avait promis à Connor. « Voudras-tu la brisée contre la coque ? »  Les notions de gaspillages ne semblaient malheureusement pas lui avoir été enseignées. Dans leur monde ou tout n’était qu’une question de prix à payer, perdre un litre de grand cépage pour l’inauguration d’une possession matérielle ne pesait pas bien lourd.

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Dernière édition par Carmine Sighbury le Mar 11 Oct 2022 - 1:03, édité 1 fois
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Message(#)On a very good day EmptyLun 3 Oct 2022 - 21:52



Connor regarda sa montre en voyant la voiture avec chauffeur arriver. Eh bien, 11h pile, quelle ponctualité ! Il sourit en le voyant s’extirper de la voiture. Bien qu’il l’ait rarement vu attifé de cette manière, Carmine avait tout de même gardé son style très chic qui faisait sa petite touche personnelle. Il connaissait assez son cousin pour se douter qu’il ne devait certainement pas être très à l’aise dans ces vêtements pour autant, ce qui ne manquait pas de l’amuser. Il n’en sourit que de plus belle en le voyant arriver vers lui, ouvrant les bras pour l’accueillir dans une accolade chaleureuse.

Il était sincèrement heureux de le retrouver. Il est important de noter le « sincèrement », cet adjectif n’étant pas quelque chose qu’il avait l’habitude d’utiliser au quotidien et qu’il utilisait d’ailleurs de moins en moins. L’un des avantages d’avoir son cousin comme ami proche est, outre le fait de se connaître depuis toujours, qu’ils étaient dans le même bateau. Carmine était bien souvent le mieux placé pour le comprendre quand il s’agissait de se lamenter sur leurs problématiques familiales et sur la pression inhérente à celle-ci. C’est peut-être d’ailleurs la raison pour laquelle il lui avait autant manqué depuis la passation. Il lui frotta le dos pour finalement le laisser le détailler, amusé. Carmine était décidemment un éminent représentant de la police du fashion. Heureusement qu’il était resté plutôt simple dans son accoutrement et n’avait pas eu l’idée de sortir sa chemise à fleur, il se serait fait un plaisir de le charrier toute l’après-midi. « Alors c’est le style CEO décontracté que tu as choisi. »  Il ricana devant sa réflexion, se doutant bien que c’était une manière de lui confirmer qu’il connaissait bien son nouveau statut. Bien que ce ne soit malheureusement pas Connor qui le lui ai appris. « J’avais besoin d’exhiber un peu ces muscles, je suis fatigué du costume !» dit-il en tapotant un peu son épaule pour montrer de quels muscles il parlait en souriant. « Je vois que t’as fait l’effort d’adopter un style marin, j’apprécie que t’ai laissé ton trois pièces au placard pour moi ! ». Il le regarda sortir la bouteille de champagne de son sac, ne pouvant s’empêcher de pouffer à sa vue. Il ne pensait pas qu’il en ramènerait vraiment une pour la tradition. Mais ne disait-on pas « Navire qui n’a pas goûter au vin goûtera au sang » ? Il n’avait absolument aucune envie de se blesser aujourd’hui, autant mettre toutes les chances de leurs côtés. Il ramena son propre sac sur son épaule pour prendre la bouteille de champagne à deux mains, accompagnant son geste d’un hochement de tête solennel.

- Avec plaisir, c’est si gentiment proposé. On va découvrir la bête ?

Et pour une bête, le bateau en question en était une bien belle. Un yacht prestige de 21m de long, pouvant accueillir jusqu’à 10 couchages. Il osait supposer que l’intérieur était aussi luxueux que l’extérieur le laissait penser. Il l’intima de le suivre en passant son bras autour de ses épaules pour se diriger vers le ponton où le bateau était amarré, et lui avoua simplement « Je suis vraiment content de te voir ». Il est vrai qu’avec leurs plannings et leurs responsabilités d’adultes, il devenait de plus en plus difficile de dégager du temps. Connor s’estimait chanceux de pouvoir le croiser pour le peu de temps qu’il s’imaginait que Carmine resterait à Brisbane.
Une fois devant le bateau, Connor hésita quelques secondes, se demandant s’il n’allait pas plutôt se blesser… Puis après un regard vers son cousin, il se dit qu’il ne pouvait pas s’arrêter en si bon chemin. Il vérifia bien à gauche et à droite que personne ne pouvait le voir, dans le cas où il se ratait bien entendu, et cogna la bouteille contre l’arrière de la coque. Il ne vit même pas ce qu’il faisait, ayant fermé les yeux au dernier moment de peur et constata avec ravissement qu’il y était bien parvenu en les rouvrant. Il se tourna alors vers Carmine, aussi content qu’un enfant, et leva le bras qui détenait encore le tesson de bouteille. « Mazeltov ! ».
Le bruit rameuta le skipper qui était venu vérifier son origine et les toisa sévèrement. Connor grimaça pour toute réponse en tournant la tête vers lui, le saluant nonchalamment par la même occasion.  Il se tourna finalement vers son acolyte en embarquant enfin sur le bateau.

- Bon alors dis-moi, quoi de nouveau dans ta vie trépidante à Londres ?



@Carmine Sighbury
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Message(#)On a very good day EmptyDim 16 Oct 2022 - 5:51



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@Connor Myers  

Carmine emboîta le pas, parfaitement à l'aise d'avoir le bras de son cousin autour du cou. Un sentiment de fraternité différent et complémentaire à celui qu'il éprouvait en compagnie de Greta l'habitait lorsqu'il était en présence de Connor. « C'est réciproque. » La satisfaction de le voir et la perspective de passer un après-midi entier en sa compagnie l'enchantait. L'anglais s'imaginait laisser ses problèmes à terre et naviguer avec insouciance sur le yatch de Myers. Il laissa au propriétaire du bateau le soin de le baptiser et n'en mena pas beaucoup plus large que lui au moment de casser la bouteille contre la coque. Connor ne le vit pas derrière ses paupières fermées mais Carmine se protégea le visage d'une main craintive. On lui avait appris à ne jamais mettre en péril son facies d'ange. « Il faudrait lui donner un nom. » Souligna-t-il en réponse au '' Mazeltov ! '' de son cousin. Leur discussion fut alors interrompue par le regard accusateur du skipper auquel Carmine adressa une salutation polie. Être pris de haut n'avait jamais empêché Sighbury de faire bonne figure. A ce jeu-là, l'anglais gagnait pour ainsi dire à tous les coups. Ne manifester aucune irritation face aux critiques et à l'adversité lui garantissait l'honneur sauf en plus de lui conférer ce statut d'homme mature et inébranlable dont on le qualifiait dans les médias. Tel le canard au duvet imperméable, l'anglais flottait au-dessus des remous avec grâce et détachement.

Du moins jusqu'à cette conversation qu'il avait eu avec sa mère, porte-parole du couple parental, cause principale de son départ précipité. Londres, aussi grande et conquise qu'elle fût, royaume de sa gloire et de son accomplissement professionnel, lui avait donné l'impression d'étouffer. Tout ce qu'il avait construit avec la participation de sa famille - et plus particulièrement celle de ses parents envahissants et intrusifs, même s'il peinait à les voir comme tels - lui donnait la désagréable impression de n'être que l'objet d'une comédie dans laquelle Carmine avait malgré lui le premier rôle. Un rôle auquel il s’identifiait de moins en moins, ou plutôt qu’il dont il regrettait la rigidité des caractéristiques. Cet homme parfait que la marque familiale promouvait sur les podiums du monde entier, c’était lui sans vraiment l'être. Une chimère, un mythe, l’idéal d’une multitude d’exigences cumulées au fil des décennies tant et si bien qu’il n’y avait plus la place pour autre chose que le fantasme irréaliste. Et Carmine dans tout ça ? Quid de ses envies et de ses besoins d’humain ? Être une icône rendait peut-être immortel, mais le prix à payer lui semblait bien lourd, n’en déplaise à son compte en banque plein à craquer. Ce que le mannequin devait sacrifier pour rentrer dans la case de son existence devenue trop étroite n’avait malheureusement pas de prix … '' Bon alors dis-moi, quoi de nouveau dans ta vie trépidante à Londres ? '' Carmine s'assura que le skipper n'était plus dans les parages avant de répondre. « Des contrariétés familiales ... » Un soupire lourd de sens lui échappa. L'anglais n'était pas du genre à critiquer sa famille, encore moins ses géniteurs et Connor était bien placé pour le savoir. Des deux, Carmine avait toujours été considéré comme l'enfant sage et bien élevé là ou Myers assurait le rôle de rebelle au tempérament bien moins docile. « Changer d'air me fait le plus grand bien. » Il l'affirmait comme une vérité irréfutable alors qu'il n'en savait rien. Carmine tentait surtout de se convaincre et cela ne trompait personne. Après avoir déposé son sac dans un coin, il consentit à en dévoiler davantage. « Je ne t'apprends rien sur le faussé qui existe parfois entre ce que nous souhaitons et ce que nos proches souhaiteraient ... » Nos proches. Pas besoin de se regarder en chien de faïence pour saisir que l'anglais faisaient référence à leurs parents. D'une île à l'autre, hémisphère nord ou hémisphère sud, Sighbury ou Myers, le refrain était le même : on attendait d'eux qu'ils soient les fils que leurs géniteurs voulaient qu'ils soient. Des responsabilités bien lourdes, même pour les épaules musclées dont se targuait Connor.

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Message(#)On a very good day EmptyMar 18 Oct 2022 - 18:36


Connor éprouvait également un sentiment d’amitié fraternel pour Carmine, comme pour un grand frère qu’il n’avait pas. De trois ans son ainé, l’anglais avait toujours été plus mature que lui. Quand ils étaient plus jeunes, l’écart lui semblait infranchissable et Connor le regardait bien souvent avec adoration. C’est depuis que Connor avait gagné en maturité que leur relation avait pu évoluer. Ils se trouvaient finalement avec beaucoup plus de points communs que ce qu’on aurait pu prévoir. Il n’en restait pas moins toujours aussi admiratif et donnait bien souvent une grande valeur à tout ce que son cousin pouvait lui dire ou lui conseiller.
Il hocha la tête avec enthousiasme à la suggestion de Carmine. Il n’avait absolument pas pensé qu’il devrait trouver un nom à ce bateau, c’est vrai. Il s’agissait de beaucoup de responsabilités qu’on lui donnait là. La tentation de donner un nom ridicule était grande… Il valait peut-être mieux qu’il y réfléchisse un peu plus sérieusement avant de le nommer « Godzilla » ou encore « Sea Ya ». Heureusement, le skipper les avait interrompus avant qu’il ne réponde sur un coup de tête.  

Tandis qu’ils montaient pour s’installer sur le yacht, il fronça les sourcils en l’entendant simplement évoquer « des contrariétés familiales ». Il n’osa pas montrer sa surprise, ne voulant pas le mettre mal à l’aise mais n’en restait pas moins étonné. Connor avait toujours pensé que Carmine était l’étendard parfait de leurs intérêts familiaux, d’autant qu’il s’épanchait très rarement sur les contraintes que cela impliquait. Ceci avait même quelque chose d’intimidant quand, parfois, lui-même avait eu du mal à correspondre aux attentes de ses propres géniteurs.
Il se dirigea vers les banquettes d’un blanc immaculé et s’assis pour l’écouter un peu plus attentivement, relevant ses lunettes de soleil sur son front pour le regarder directement.

- Je ne t'apprends rien sur le faussé qui existe parfois entre ce que nous souhaitons et ce que nos proches souhaiteraient ...
- En effet… mais je pensais que tu t’en accommodais plutôt bien jusqu’à maintenant. Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

Il y avait quelque chose de rassurant à savoir que Carmine ressentait parfois la même chose que lui. L’admiration que Connor éprouvait à son égard l’avait bien longtemps fait penser que son cousin, contrairement à lui, avait bien plus les épaules pour supporter ce que leur héritage leur imposait.
Si bien que parfois même il avait eu honte de lui parler de ses difficultés avec son père, notamment à l’époque où il s’était fiancé avec Claire, de peur de le décevoir lui-aussi. Mais son ainé avait toujours été de très bons conseils, même dans les moments les plus critiques. Alors il prit comme une marque de confiance qu’il lui parle de ça maintenant.  

- Est-ce que je peux t’aider ? Bon je sais que j’ai pas toujours une super image auprès de tes parents mais je peux peut-être intercéder en ta faveur.. ou te donner un alibi la prochaine fois que tu as besoin d’air !

Il lui sourit, lui signifiant par là qu’il ne devait pas hésiter à lui demander de l’aide à son tour. Connor serait certainement toujours de son côté après tout. Ils étaient là pour ça non ? Quelque part, ce serait simplement lui rendre l’ascenseur, Carmine l’ayant déjà aidé à plus d’une reprise.


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Message(#)On a very good day EmptyVen 28 Oct 2022 - 15:01



On a very good day
@Connor Myers  

'' En effet… mais je pensais que tu t’en accommodais plutôt bien jusqu’à maintenant. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? '' Connor pensait juste. En trente-huit années d'existence, dont trente-trois à incarner le visage de la marque familiale, Carmine avait rarement failli à ses obligations et ses responsabilités. Enfance, adolescence et âge adulte n'avaient été qu'une succession d'obéissance, de concessions et de compromis toujours à l'avantage des Sighbury. Il était né pour briller, avait grandi dans la lumière et rayonnait désormais d'une solide image d'homme parfait construite au fil des années par la volonté de la marque de ne s'adresser qu'à la crème de la crème, l'élite sociale à la fois britannique et mondiale. Beaucoup enviaient sa position sans savoir ce qu'elle impliquait de sacrifices personnels et c'était parce qu'il avait pleinement confiance en son cousin et qu'il le savait à même de saisir son mal-être que l'anglais accepta de se confier : « Je pense que nous sommes arrivés à un point de désaccord que les compromis ne suffiront pas à résoudre ... »

La bisexualité de Carmine n'était plus un secret pour ses parents depuis bien longtemps. S'ils avaient sciemment fait mine de ne pas en avoir connaissance, Alister et Catherine avaient pourtant bel et bien remarqué la façon dont leur fils câlinait certains de ses camarades d'université. Les parents Sighbury, plutôt que d'aller au conflit, s'étaient appliqués à valoriser chacune des relations féminines de Carmine et avaient souvent œuvré en coulisses afin d'éloigner de leur fils prodige tout homme un peu trop affectueux envers lui. L'anglais ne le savait pas et se portait probablement mieux de ne pas le savoir quand il avait suffi que Catherine lui demande simplement de ne plus amener d'amis aux brunchs familiaux pour qu'il décide de quitter le pays, blessé par ce rejet de ce qu'il considérait être une part importante de sa personnalité. Dieu seul savait quel aurait pu être la réaction du mannequin s'il avait su tout ce que sa famille avait mis en œuvre dans son dos pour retarder ce moment tant redouté et pourtant prévisible après des années passées à se conformer : la crise existentielle.

'' Est-ce que je peux t’aider ? Bon je sais que j’ai pas toujours une super image auprès de tes parents mais je peux peut-être intercéder en ta faveur ... ou te donner un alibi la prochaine fois que tu as besoin d’air ! '' Carmine répondit par un sourire reconnaissant. Il appréciait à sa juste valeur le dévouement de Connor et se laissa gagner par une forme de nostalgie à la pensée de toutes ces bêtises qu'il avait couvert pour éviter à son cousin de se faire tirer les oreilles. Imaginer que Myers puisse lui renvoyer l'ascenseur dans un contexte aussi délicat que celui de ses préférences sexuelles le fit détourner le regard. Carmine n'avait jamais parlé d'hommes avec Connor. Ils avaient beaucoup discuté de sa relation avec Clair et son cousin s'était extrêmement bien entendu avec Abi, l'ex petite amie de l'anglais, mais jamais il n'avait été question de Matthew ou des autres hommes avec lesquels le mannequin avait entretenu des liaisons toujours cachées à la face du monde - la réputation de la marque en dépendant directement. « Tu sais ... » Commença-t-il dans un soupire tout en prenant place sur la banquette, ses jambes se croisant avec élégance. « Je réalise que l'image de l'Homme by Sighbury prend beaucoup de place dans ma vie. » Symbole de réussite, d'éducation, de richesse et de raffinement mais aussi hétéronormé, patriarchal et résolument conservateur ... « Parfois, je souhaiterais simplement ne pas être un modèle. » Être lui-même, sans prétention et sans comptes à rendre ; juste Carmine tel qu'il était et qu'il essayait de se découvrir en prenant de la distance avec Londres, sa famille et cette image à laquelle il s'identifiait de moins en moins. Comme une mue devenue trop petite, trop étriquée.   « Si tu pouvais leur dire que tu ne m'as pas vu ... Je sais qu'ils chercheront à te convaincre de prêcher pour leur paroisse. » Et comme il ne souhaitait pas laisser l'occasion à ses parents de manipuler Myers, Carmine ajouta : « J'aime les femmes ... et aussi les hommes. » Quelles meilleures circonstances qu'une virée en bateau pour jeter un pavé dans la marre ?

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Message(#)On a very good day EmptyVen 4 Nov 2022 - 17:37


Comment être soi-même quand les intérêts liés à notre image nous dépassent ? C’était bien une question que Connor pouvait comprendre. Il s’en était toujours accommodé, avec une certaine résilience, pensant sincèrement qu’en l’absence de choix il était inutile de lutter. C’était un exercice compliqué que de se résoudre à étouffer ses propres désirs pour le bien des gens qui nous entoure. A ce titre, Carmine avait fait figure de modèle pour le jeune homme tumultueux qu’avait pu être Connor. Il avait toujours représenté pour lui le modèle de raison. Il était l’adulte qui avait réussi à trouver un équilibre dans ce jeu perpétuel dans lequel le but était de supporter les exigences familiales tout en y trouvant son propre intérêt. C’était une figure sécurisante, qui lui avait permis d’envisager qu’une issue était possible à ce dilemme perpétuel. Leur relation avait évolué bien entendu. Connor n’était plus ce gamin en admiration devant son grand-cousin. Il était d’ailleurs toujours plutôt fier de pouvoir entretenir une relation d’égal à égal avec lui désormais. Et c’est sincèrement qu’il pensait être en capacités de l’aider à son tour.
En voyant le mannequin détourner le regard suite à sa proposition, Connor cru comprendre l’espace d’un instant qu’il ne l’envisageait pas en capacité de l’aider. Loin de s’en formaliser, il se redressa plutôt, sérieux. « Je réalise que l'image de l'Homme by Sighbury prend beaucoup de place dans ma vie. Parfois, je souhaiterais simplement ne pas être un modèle. » Connor fronça tout d’abord les sourcils, n’étant pas sûr de comprendre là où Carmine voulait en venir. Bien sûr qu’il comprenait. Il imaginait très bien l’extrême difficulté que devait représenter le fait d’entretenir une image parfaite et idéalisé en permanence. Cependant, contrairement à son cousin, Connor était beaucoup moins exposé publiquement. Les gens n’avaient pas non plus les mêmes attentes vis-à-vis de l’ainé des Myers. Il comprenait mais n’en restait pas moins surpris. Peut-être que lui aussi, quelque part, avait une image très idéalisée de son cousin.
Il hocha bien entendu la tête quand Carmine lui demanda de garder pour lui leur entrevue. Ça, c’était une requête parfaitement dans ses cordes. Sa loyauté irait du côté de son cousin en premier, c’était un fait établi depuis quelques années maintenant. Leur complicité n’avait fait que renforcer cela.
« J'aime les femmes ... et aussi les hommes. »

Connor en resta coit. Il le regarda quelques secondes avec insistance, n’aillant même pas imaginé un instant que Carmine puisse plaisanter à ce sujet. Il ne s’y était absolument pas attendu. Sa bouche se ferma et se rouvrit sans qu’il ne trouve réellement quoi répondre. Merde alors… Connor se sentait bien con face à cette confidence. Il n’avait jamais douté un instant de l’hétérosexualité de Carmine. Il avait connu plusieurs de ses petites-amies, et notamment Abi avec qui ils semblaient filer le parfait amour. Apprendre qu’ils n’étaient plus ensemble avait déjà été une surprise en soi. Il se rendit compte qu’il le connaissait bien peu tout compte fait, et cette constatation était un choc en soi. Bien que la sexualité de Carmine ne changeait rien à qui il était, et ça au moins Connor en avait conscience, ça restait tout de même une part importante de lui qu’il découvrait tout juste maintenant. Raison pour laquelle, sa première question fut : « Tu le sais depuis quand ? »
C’était peut-être maladroit et assez égocentré. Un « depuis quand le caches-tu » sous-entendu. Ou tout simplement, un « pourquoi ne pas m’en avoir parlé ». On ne choisit malheureusement pas toujours nos réflexes. Il se mordit d’ailleurs la joue en s’en rendant compte. En réalité il n’était pas habitué à parler de ce sujet. Il avait été élevé dans un environnement assez conservateur et machiste. Durant ses années en pensionnat ou à l’université, l’amitié virile ne cautionnait pas d’ambiguïté sur l’homosexualité. C’était bien souvent le sujet de préjugés, quand ce n'était pas des moqueries ou pire. Connor n’en avait pas conservé de peur ou de rejet, mais certainement une grande ignorance et beaucoup de stéréotypes.

Il pensa donc rapidement aux conséquences que cela avait pu avoir sur son cousin : le rejet, et peut-être la violence comme il avait déjà pu le constater. Un souvenir lui traversa rapidement l’esprit en pensant à cette donnée. Dans les vestiaires de l’équipe de rugby, après la douche, la nudité était la norme. C’était un lieu d’apprentissage de la virilité, anxiogène pour certains, mais impossible à éviter. Connor n’en avait pour son compte jamais gardé de mauvais souvenirs à part celui-ci. Un passage à tabac d’un garçon de leur âge, plutôt grand et baraqué, par des garçons plus vieux. Des rumeurs couraient depuis pas mal de temps sur son homosexualité et l’un des élève plus âgé l’avait soupçonné de le regarder un peu trop intensément. Ce simple soupçon avait engendré un déferlement de violence comme il en avait rarement vu. Ce n’était pas un combat avec des règles, ou à forces égales, c’était un tabassage pur et simple. La scène s’était passée devant ses yeux et il n’avait pas bougé. Celui qui avait été attaqué était pourtant un de ses camarade, un coéquipier. Mais il avait été incapable de bouger. Encore aujourd’hui il ne savait pas pourquoi il n’avait pas réagi.  
C’est de l’inquiétude qui le tarauda tout à coup en pensant à cette scène.

- Tes parents ont mal réagi ?

Il avait en effet du mal à imaginer les Sighbury accepter que leur fils se pavane avec un autre homme. L’image de la marque était mine de rien basée sur une idée assez classique et conservatrice du chic à l’anglaise. Impensable qu’un lord puisse être amoureux d’un autre n’est-ce pas ? Il comprenait un peu mieux le poids devenu trop lourd. Il était certainement bien placé pour savoir ce que coûtait de devoir retenir les élans de son cœur pour correspondre aux attentes familiales.


@Carmine Sighbury  :l:
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Message(#)On a very good day EmptyVen 11 Nov 2022 - 0:44



On a very good day
@Connor Myers  

« Tu le sais depuis quand ? » « Depuis Cambridge. » Après avoir vu Connor ramer pour se remettre du choc de cette révélation fracassante, Carmine ne lui tint pas rigueur de réagir ainsi. L'anglais, habitué à cacher ce détail - pour ne pas dire à ne pas y penser tellement il était devenu tabou au sein même de la famille - savait qu'en s'affirmant il aurait également à répondre aux questions tout à fait légitimes de ses proches qui, comme son cousin, tomberaient du haut de leurs certitudes en l'entendant parler de bisexualité. Sighbury ne comptait pas ébruiter l'information. Il n'avait en aucun cas pour but de faire dans le scandale et de mettre toute sa tribu en porte-à-faux. Ce qu'il espérait avant tout c'était un peu d'air respirable en dehors de sa coquille de Lord parfaitement conventionnel et aussi - mais c'était peut-être pousser un peu loin le rêve d'une vie paisible et harmonieuse - le soutien de ses proches dans ce malaise grandissant qu'il ressentait derrière ses apparences.

Des apparences qui lui avaient servi de gilet pare-balles lors de son passage à l'université, tant et si bien qu'il n'avait jamais eu à souffrir du rejet et de la violence qu'inspiraient malheureusement l'homosexualité dans leur milieu de riches héritiers conditionnés par la bêtise de leurs aïeux. Carmine avait joui de son image de mannequin célèbre et de sa renommée tout au long de ses études, personne n'avait jamais osé s'en prendre à lui et peu nombreux étaient ceux à nourrir des soupçons sur ses préférences en termes de partenaires. La superficialité du monde au sein duquel il avait grandi avait au moins eu cela de bon : personne ne cherchait à voir derrière les apparences et ça, Carmine l'avait parfaitement compris.

« Tes parents ont mal réagi ? » Carmine dodelina du chef. Il était persuadé que ses parents l'aimaient et l'acceptaient tel qu'il était, voire même qu'ils se doutaient depuis plusieurs années que leur fils n'était pas du bord de la majorité, mais leur réaction lorsqu'il avait invité Samuel au brunch familial ne laissait aucun doute quant au fait que les Sighbury dissociaient la vie privée du monde des affaires. Une chose que Carmine comprenait après avoir passé d'aussi nombreuses années à naviguer dans les eaux infestées de requins de l'aristocratie. Toutefois, il n'en restait pas moins peiné de constater que leur image de marque passait avant son droit à avoir une vie sentimentale épanouie. Était-il égoïste de penser cela ? Faisait-il un caprice ? Était-ce bien raisonnable de tout quitter de la sorte par besoin de prendre l'air ? Rien n'était moins sûr et, pourtant, se trouver sur ce yatch en compagnie de Connor lui faisait le plus grand bien. Il avait enfin l'impression d'être écouté. « Ils ... Ont réagis en homme et femme d'affaires. » Le regard soutenu que l'anglais accorda à Myers en disait long sur le fond de sa pensée.

Comme lui, Connor avait souvent dû faire passer l'empire familial avant sa vie d'homme et ce constat donnait à Carmine des pensées fatalistes. En serait-il toujours ainsi ? Auraient-ils un jour le luxe de s'émanciper ? Et si oui, pour quoi faire ? Le mannequin brillait peut-être par sa capacité à se montrer délicieux et aimable en société, à être l'objet du désir et de la convoitise dans les milieux mondains, il fallait bien reconnaître qu'il ne savait rien faire d'autre. Il n'avait jamais rien eu d'autre à faire. Connor, lui, était un aventurier, un homme plein de fougue et d'audace. Carmine croyait en son cousin plus qu'en lui-même concernant une hypothétique liberté d'action, mais cela s'expliquait peut-être aussi par le fait qu'il connaissait les problèmes que l'aîné des Myers avait affronté alors que lui, petit prince londonien, n'avait jamais eu à s'inquiéter plus que du choix de sa cravate ou de celui de son sachet de thé. « Je ne voyais pas d'issue bénéfiques à ce conflit. J'ai préféré prendre du recul. Il faut que je réfléchisse à ma place dans cette histoire. » La grande histoire des Sighbury. « Allez, parle-moi de toi. » Chassa-t-il d'un revers de main, conscient que s'étaler sur une problématique sans solution immédiate ne les aiderait pas à rendre cette virée en mer agréable. « Il y a beaucoup de mouvement dans ta vie en ce moment, à ce que je vois ... » Le tact de Carmine se lisait jusque dans le sourire compréhensif qu'il accorda à Connor.

La plèbe s'y laissait peut-être prendre, mais un habitué des manœuvres en coulisses tel que Sighbury devinait qu'il y avait anguille sous roche. D'abord la rupture avec Clair, puis cette nomination qui n'avait même pas été communiquée par voix officielle au sein de la famille ... L'anglais n'en tenait pas son cousin pour responsable mais lisait entre les lignes de ces signes trop rapprochés et trop inhabituels pour supposer que tout se déroulait comme sur des roulettes. A l'image du bateau sur lequel les deux hommes se laissaient porter, Carmine visualisait son cousin tentant de garder une ligne de flottaison convenable à travers la tempête.

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Dernière édition par Carmine Sighbury le Lun 21 Nov 2022 - 14:10, édité 1 fois
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Message(#)On a very good day EmptyVen 18 Nov 2022 - 10:33


Le bateau se mit en route enfin dans un vrombissement et une secousse, laissant la terre ferme s’éloigner lentement. Connor pu sentir un vent frais le balayer en entendant son interlocuteur lui répondre.
«Depuis Cambridge » Il aurait certainement put émettre un nouveau « oh » s’il ne l’avait pas déjà fait tantôt en apprenant la nouvelle. Carmine était donc au courant depuis l’université. Cela faisait donc une dizaine d’années au moins qu’il vivait ses préférences en les dissimulant. En y réfléchissant un tant soit peu, ceci ne l’étonnait pas forcément mais lui donnait tout de même l’impression d’être passé à côté de quelque chose. Lui-même pourtant, à l’époque où il enchainait les amourettes sans conséquences, n’avait pas tenu non plus à le faire connaitre à ses propres parents. Ces derniers étaient certainement aussi regardant que ceux de Carmine s’agissant de l’image que leurs partenaires respectifs renverraient de leur famille. Ils n’en étaient pas moins souples et fermaient les yeux, tout du moins tant que ces relations restaient sans avenir. Connor n’avait donc pas eu à expérimenter la honte et la dissimulation qu’aurait pu impliquer ses préférences. Pire encore, enfant terrible, il n’en avait bien souvent fait qu’à sa tête plus jeune. C’était peut-être dans ceci que résidait toute la différence.
« Ils ... Ont réagis en homme et femme d'affaires. » Connor hocha la tête, attentif, comprenant parfaitement de quoi il s’agissait ici. C’était un écueil contre lequel ils ne pouvaient pas aller bien souvent, Carmine tout comme lui. Il s’agissait d’enjeux qui les dépassaient. Leurs besoins, leurs envies, leurs sentiments et par conséquent, leur bonheur, passerait toujours après les intérêts de l’entreprise familiale. Pour l’australien, ce n’était pas même une chose avec laquelle il pouvait être d’accord ou non. C’était un état de fait autour duquel il devait essayer de grandir et de se construire, ce qui était certainement le plus difficile. Sa mère elle-même avait été totalement aliénée par l’abnégation que cela pouvait demander.

Cette virée en bateau avait tout de même quelque chose de salvateur, comme une exception, comme si s’éloigner des côtes leur permettait de s’isoler également des interférences extérieures pour se laisser aller aux confidences. Bien qu’ils soient proches, ce n’était pas un exercice qu’ils avaient l’occasion de pratiquer souvent. Le contexte ne s’y prêtant bien souvent pas. Et il s’en rendit compte en l’entendant. « Je ne voyais pas d'issue bénéfiques à ce conflit. J'ai préféré prendre du recul. Il faut que je réfléchisse à ma place dans cette histoire. »  Il sourit légèrement et acquiesça de la tête, plutôt d’accord avec cette stratégie. Carmine était décidemment bien plus mature que lui. Connor était peut-être aventurier, mais le revers de la médaille était son manque de discernement et son impulsivité.  Lui aussi aurait certainement dû prendre du recul lorsqu’il s’était confronté au refus de sa famille face à ses fiançailles. Il n’aurait pas dû affronter son père frontalement, il aurait dû prévenir sa mère avant. Malheureusement, les regrets n’aidaient pas avancer et il préférait les enterrer bien profondément pour ne plus les voir.
Poussé par la curiosité, milles questions lui vinrent à l’esprit. Comment s’en était-il rendu compte ? Avait-il déjà entretenu une relation avec un homme ? Si oui, connaissait-il l’un de ses amants ? Était-il déjà tombé amoureux ? La pudeur le retint cependant, d’autant qu’il comprenait à présent que le moment n’était peut-être pas le mieux choisi pour les poser toutes.
« Eh beh… Je t’avoues que je sais pas si j’aurais réagis avec autant de sagesse à ta place. Mais t’as certainement raison… En tout cas, saches que quoi qu’il se passe par la suite, Brisbane t’accueillera toujours à bras ouverts. ‘fin moi oui en tout cas ». Il sourit d’autant plus et accompagna sa tirade d’une tape un peu brute sur sa cuisse. Il savait pertinemment que sa mère, la tante de Carmine, n’irait certainement jamais à l’encontre de sa famille en cas de conflit. L’avantage qu’avait Myers dans ce possible conflit d’intérêt était certainement son statut d’éternel paria. Sa mère avait été mise au ban par les Sighbury depuis quelques années maintenant, et même si elle n’avait pas perdu l’espoir de retrouver une certaine position au sein de sa famille, Connor lui n’avait aucune posture au sein de celle-ci.

Il haussa un sourcil en l’entendant lui demander de faire sa mise à jour et répondit d’une simple moue crispée, souriant à moitié. En y réfléchissant rapidement, il se rendit bien compte qu’il n’y avait pas de nouvelle particulièrement agréable à partager s’il voulait être tout à fait honnête. « Il y a beaucoup de mouvement dans ta vie en ce moment, à ce que je vois ... ». Il hocha la tête, pensant bien entendu à la fameuse annonce de sa nomination qui n’était parvenu jusqu’aux oreilles de son cousin que très récemment. Il n’était pas idiot et connaissait assez bien Carmine pour savoir qu’il apprendrait de toute manière les récents évènements, même si ce n’était pas lui qui les lui communiquait.

- Certainement un peu trop pour que je suive moi-même...

Il baissa finalement la tête, perdant lentement son sourire tandis qu’il cherchait dans quel ordre faire ce balayage. Après tout, ils n’avaient pas eu l’occasion de beaucoup se voir depuis deux ans… Depuis sa rupture avec Claire en somme. Il l’a lui avait annoncé bien sûr, Carmine était même peut-être la première personne à avoir été mise au courant. Mais il ne s’était jamais vraiment épanché sur les évènements ayant mené à cette décision. Par la suite, ils n’avaient pas tellement eu beaucoup d’autres occasions d’en reparler et Connor s’était peu à peu renfermé dans les faux-semblants et le travail. Tellement qu’il avait du mal à se reconnaitre certain matin quand il se regardait dans le miroir.
Il reprit ainsi tout sa contenance et se redressa avec assurance, lui récitant la version plus ou moins officielle des évènements.

- Tout est aller un peu vite. Je me suis mis à beaucoup plus collaborer avec mon père et le board s’est mis à me donner de plus en plus de responsabilités. Et puis.. on va dire que la position de mon père n’était plus tenable avec toutes ses casseroles, donc ils ont dû se dépêcher de me nommer en mars.  

Son but n’était même pas de lui dissimuler quoi que ce soit. C’était plus comme un vieux réflexe, un système de défense inconscient. Il le regarda finalement du coin de l’œil, retrouvant doucement son sourire, en se voulant rassurant.

- C’est pas de tout repos de devoir rattraper ses conneries.

Le ton était à la plaisanterie mais ce constat n’en restait pas moins ce qui définissait désormais son quotidien.
Il détourna le regard rapidement, gêné, et le posa sur le paysage que leur offrait les côtes de Brisbane s’éloignant doucement. Une question lui brulait de plus en plus les lèvres.

- Vous… enfin tu.. as eu des nouvelles de ma mère quand tu étais encore à Londres ?

Il n’avait jamais osé lui parler de sa tentative ratée et des longs mois d’hospitalisation qui en avaient suivi. Il ne savait même pas si la famille de sa mère avait été informée. Il s’était finalement persuadé que ce devait être le cas en voyant sa mère plus isolée que jamais. Après tout, beaucoup d’entre eux avaient bien souvent fait semblant de ne pas voir sa maladie tandis que des rumeurs circulaient sur ses différentes rechutes. Il n’en retenait étonnement aucune rancune vis-à-vis de sa famile. Il comprenait même que, parfois, il était plus simple de faire comme si les choses allaient bien plutôt que de se confronter à une vérité contre laquelle on est impuissant. Il aurait d’ailleurs très certainement fait ce choix s’il l’avait seulement eu.


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Message(#)On a very good day EmptySam 26 Nov 2022 - 14:36



On a very good day
@Connor Myers  

La promesse de toujours l'accueillir à bras ouverts dessina sur le visage de Carmine une expression de reconnaissance profonde. Le mannequin posa son regard brillant d'affection sur ce cousin qu'il remerciait le ciel de lui avoir donné. Sa situation personnelle n'était peut-être pas des plus confortables mais l'anglais savait reconnaître la chance qu'il avait d'être si bien entouré. Entre Greta et Connor, il n'aurait pu trouver support plus solide pour son exile. Aussi se fit-il plus attentif lorsque vint le moment pour Myers de parler de lui. « Certainement un peu trop pour que je suive moi-même ... » Cette introduction mis la puce à l'oreille de l'anglais qui garda pourtant le silence, soucieux de ne pas interrompre son interlocuteur. Ses sourcils alternaient micro-froncement et arrondis au fur et à mesure que l'australien déroulait la frise chronologique de son arrivée à la tête de la compagnie. Pour lui aussi, les enjeux et les responsabilités étaient présents au rendez-vous, en témoignait ce sourire fluctuant que Carmine pouvait voir se fâner sur le visage de Connor avant que ce dernier ne fasse un effort de prestance afin de se remettre d'aplomb.

Il n'avait pas besoin d'en dire d'avantage, Sighbury comprenait parfaitement ce que ressentait son cousin. Carmine était conscient des différences de contexte qui les séparaient autant que les milliers de kilomètres distanciant Londres de Brisbane mais quelque chose les unissait par-delà le reste : leur envie de bien faire. Aucun d'entre eux n'était du genre à baisser les bras ou à se rouler en boule dans un coin en blâmant le sort d'être parfois si vilain. On ne les avait pas élevés comme ça. Chacun à leur manière - Carmine en calmant ses incertitudes à grand renfort de litres de thé - trouvait le moyen de garder la tête haute et d'avancer car c'était là leur destinée. Ils devaient maintenir le cap. Ils étaient les capitaines de bateaux ancestraux aux étendards chargés d'histoire et à bord desquels plusieurs personnes comptaient sur eux pour assurer la continuité du voyage.

« Je pense que tu feras un leader formidable pour cette compagnie. » Affirma-t-il avec conviction, hochant la tête tout en accompagnant le regard de Connor à l'horizon. « Et je serai ravi de te présenter les bonnes personnes à Londres si d'aventure tu souhaites consolider votre présence en Europe. » Carmine et son carnet d'adresses de ministre. L'anglais connaissait tellement de monde qu'il n'y avait rien d'étonnant au fait que les vautours le suivaient partout où il allait. Faire partie de son réseau revenait à s'assurer de trouver une réponse à chaque question et une solution à chaque problème par le biais de ses multiples connaissances souvent prêtes à lui rendre service tant il savait se faire apprécier de tout le monde. Avec le temps, cependant, le mannequin avait appris à ne faire bénéficier de ce confort qu'à de rares élus. Ceux qu'il estimait digne de confiance.

« Vous … enfin tu ... as eu des nouvelles de ma mère quand tu étais encore à Londres ? » Carmine se caressa le menton, preuve qu'il réfléchissait à la question de Connor afin de lui donner la réponse la plus précise possible. « À vrai dire non, pas vraiment. » Catherine, la mère de Carmine et Greta, était leur interlocuteur privilégié concernant les actualités australiennes de la famille. « Maman nous a dit que tante Eli était fatiguée en ce moment, qu'elle avait besoin de repos et de tranquillité. » Délicat, Carmine avait fait envoyer des fleurs à la demeure familiale sans jamais savoir si elles étaient bien arrivées à destination. Il était à mille lieues de se douter qu'il aurait mieux fait d'envoyer ce bouquet dans l'établissement au sein duquel sa tante avait été prise en charge pour la troisième fois en seulement quelques années ...  « Tout va bien ? » Inquiet, Sighbury dévisagea Myers.

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Dernière édition par Carmine Sighbury le Mar 13 Déc 2022 - 5:30, édité 1 fois
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Message(#)On a very good day EmptyDim 4 Déc 2022 - 18:09


« Je pense que tu feras un leader formidable pour cette compagnie. » Connor releva le regard, presque étonné mais surtout très sérieux devant ce que son cousin venait de lui dire. Merde, Carmine ne pouvait pas toucher plus juste qu’à cet instant. Bien qu’il ne se l’avouerait pas, Connor en fut presque ému. C’était au fond tout ce qu’il avait besoin d’entendre. Il ne travaillait pas comme un dingue pour la gloire, il ne faisait pas tous ces sacrifices pour le statut social. La seule chose que recherchait désespérément le chef d’entreprise, c’était la reconnaissance par ses proches. Il souhaitait plus que tout qu’on lui fasse confiance. Qu’un jour, au détour d’un dîner ou d’une conversation, ils reconnaissent qu’ils s’étaient trompés et qu’il était en faite capable. Qu’il n’était pas une déception, qu’il n’était pas trop faible ou trop irréfléchi, qu’on pouvait compter sur lui. Savoir que Carmine le voyait comme un bon dirigeant potentiel ne pouvait le rendre plus fier. Il baissa le regard, presque gêné par son trouble et n’osa rien ajouter.
« Et je serai ravi de te présenter les bonnes personnes à Londres si d'aventure tu souhaites consolider votre présence en Europe. » L’australien tourna la tête vers son cousin pour lui sourire sincèrement, hochant la tête d’approbation. « Je note. Je tenterai d’être à la hauteur de ta réputation. » Certainement que le style bien plus brut de son cousin détonnerait avec le raffinement dont faisait preuve son cousin. Il reconnaissait cependant là une marque de confiance importante. La réputation et le réseau de l’anglais était certainement ce qu’il avait construit de plus solide. Prendre le risque que Connor puisse ternir cette image n’était pas anodin. Il se fit d’ailleurs la réflexion qu’aux vus des différents scandales qu’il venait tout juste d’essuyer, il n’impliquerait certainement pas Carmine dans l’équation. Il savait désormais qu’il avait encore beaucoup de choses à découvrir et qui pourraient lui sauter à la figure sans qu’il n’ait aucun contrôle dessus. Aussi, il se promis de ne jamais utiliser ce réseau tant qu’il n’aurait pas fait jour sur toutes les histoires sordides qu’on lui cachait encore.

Ce n’était d’ailleurs pas sans rapports qu’il lui posa cette question sur les nouvelles que les Sighbury avaient de sa mère. C’est face à la manière dont ils avaient étouffé le scandale de sa maladie, alors qu’il était encore enfant, que Connor avait compris l’importance des apparences. Il savait désormais qu’il suffisait d’une seule brebis galleuse pour infecter tout le troupeau. Tout du moins, c’est la manière dont ils avaient toujours géré les choses. « Maman nous a dit que tante Eli était fatiguée en ce moment, qu'elle avait besoin de repos et de tranquillité. » Ceci ne l’étonnait pas vraiment. Il ne put s’empêcher sourire légèrement, ironique. Ce n’était pas contre Carmine, bien sûr. Il trouvait simplement que l’euphémisme de la fatigue était plutôt bien trouvé. Ce n’était pas totalement faux finalement. Sa mère ne cessait de répéter qu’elle était fatiguée, comme une rengaine. Il avait fini par comprendre, au fil des années, que ce n’était pas de repos dont elle avait besoin face à cette fatigue, ou plutôt cet épuisement. Rien ne semblait d’ailleurs pouvoir lui rendre son énergie depuis bien longtemps.
Et au fond, lui aussi était fatigué. Il était fatigué par tous ces mensonges. « Tout va bien ? »
Il sentit dans l’intonation de Carmine qu’il ne s’agissait pas d’une simple question en l’air, comme on peut la poser cent fois par jour. Au fond, et s’il voulait rester sincère, il ne savait pas lui-même si les choses allaient réellement bien. Il ne se posait jamais la question. D’ailleurs on ne l’a lui posait pas plus souvent. Les gens venaient vers lui avec un problème, et lui devait y trouver une solution. Est-ce que rétrospectivement les choses allaient mieux pour autant ? Il n’avait certainement pas assez de recul. Pour sa mère d’autant moins.
Il tourna la tête vers son cousin, faisant ainsi face à son regard inquiet. N’étaient-ils pas dans un contexte de confidence ? Carmine venait de lui avouer quelque chose d’important, n’était-ce pas à son tour d’enfin vider son sac ? Pourtant, il hésitait. Il n’avait jamais parlé de ce qu’il s’était passé à quelqu’un d’autre que son frère. Il s’agissait d’un des secrets les mieux caché qu’il ait jamais gardé. On lui avait si souvent répété depuis tout jeune qu’il ne devait parler de ça à personne, qu’il eut l’impression que tout allait s’effondrer s’il le faisait enfin.
Et c’était bien ça le problème. En repensant au courage que Carmine venait de démontrer en lui annonçant sa bisexualité, il se décida finalement à arracher le sceau de la tourmente.

- Pas vraiment. Ma mère a voulu mettre fin à ses jours il y a deux ans. C’est en partie de ma faute. Je ne sais pas si tu t’en es déjà douté mais elle est.. hum malade depuis quelques années maintenant.  
C’était finalement sorti. Il s’était presque attendu à ce que le ciel lui tombe sur la tête en le faisant. Pourtant non, rien ne changeait. A part peut-être ce poids sur ses épaules qui semblait tout à coup bien plus léger. Tout à coup, comme une vanne qu’il venait d’ouvrir, Connor sentit qu’il pouvait enfin raconter toute son histoire.

- On s’était disputés, mon père et moi. C’était au sujet de mes fiançailles avec Claire. Il était particulièrement contre comme tu le sais, alors il a fini par me menacer de me déshériter en voyant que je flanchais pas. Et moi j’ai accepté comme un con. Je pensais vraiment que rien pouvait m’empêcher de faire ma vie avec elle.  
Il marqua un temps de pause avant de finalement en arriver à ce qui avait tout fait basculer.

- Le problème c’est que ma mère l’a appris. Je ne sais pas ce qu’il lui a dit mais elle a cru qu’elle ne pourrait plus jamais me revoir, je sais pas.. Mon frère m’a dit plus tard qu’elle avait fait cette tentative à cause de cette dispute.  

Finalement il y avait bien eu quelque chose qui pouvait briser le couple qu’il formait avec Claire. Certainement une issue particulièrement inattendue pour la plupart de leurs proches. Lui-même n’aurait jamais put envisager que les choses tournent de cette manière quelques années auparavant. Cependant c’était ainsi et il se pensait désormais résigné.
Il remonta son regard vers son cousin, finalement inquiet de la manière dont cette information pourrait le toucher. Il lui tapota la cuisse une nouvelle fois, se voulant rassurant.

- Elle va bien mieux maintenant. Elle a été soignée dans un hôpital et se remet doucement à la maison. Elle est bien plus forte que ce qu’on pense.  

Il tenta un léger sourire, désolé. Il n’avait absolument aucune envie de le tourmenter sur le sujet. Il n’en pouvait simplement plu de faire comme si tout allait bien. Carmine avait le droit de savoir, lui aussi, ce qu’il se passait au sein de leur famille.


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Message(#)On a very good day EmptyJeu 15 Déc 2022 - 6:19



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@Connor Myers  

« Pas vraiment. Ma mère a voulu mettre fin à ses jours il y a deux ans ... » Carmine porta inconsciemment une main à sa bouche en signe de surprise. Ses yeux d'un bleu si pur s'écarquillèrent tandis que s'assombrissaient dans ses iris les nuages d'inquiétude de plus en plus nombreux. Le mannequin était sous le choc. Il avait bien compris que sa tante avait la santé fragile, qu'elle avait plusieurs fois séjourné en maison de repos, mais à aucun moment il n'avait été question d'idées suicidaires et encore moins de passage à l'acte. Ce que lui apprenait Myers le choquait profondément. Quant aux prétendues raisons de cet acte désespéré, elles lui retournèrent l'estomac. En bon cousin qui se respecte et en fervent défenseur des valeurs familiales, Carmine s'était rangé du côté de Connor sans poser de questions lorsque ce dernier avait acté la séparation avec Claire. Sighbury appréciait l'avocate et s'était bien gardé de la déprécier malgré ses origines sociales différentes des leurs, mais toute cette sympathie n'avait fait que pale figure au moment de se positionner. La famille avant tout. Connor avant Claire. Quand bien même cette séparation lui avait paru louche, là n'était pas la question. La question était de savoir s'il allait blâmer Connor comme le faisait Greta ou s'il allait l'épauler dans cette période difficile. Les peines de cœurs, Carmine connaissait bien ... Apprendre que cette dualité n'était en définitive rien d'autre qu'un choix contraint par une dispute entre Myers et son paternel laissait à l'anglais un goût amer en bouche. Il ne pouvait en effet s'empêcher de voir dans ce chantage le même genre de pression que celle dont il était victime et se mettait dans les chaussures de son cousin avec d'autant plus de facilité qu'ils étaient tous deux responsables d'avoir cédé. Lui en laissant Matthew le quitter en 2017 puis en quittant Samuel ; Connor en sacrifiant ses projets de mariage pour ... pour quoi ? «  Elle va bien mieux maintenant. Elle a été soignée dans un hôpital et se remet doucement à la maison. Elle est bien plus forte que ce qu’on pense. » Un soupire à la fois soulagé et résigné s'échappa d'entre les lèvres du mannequin dont les mains s'attardèrent sur les manches de son pull qu'il dénoua pensivement. Alors que la côte s'éloignait, le vent se faisait quasi inexistant et le soleil tapait fort.

« Je suis consterné, Connor. » Répondit Carmine tout en libérant ses épaules. Précieux, il déposa délicatement le vêtement sur la banquette avant de se tourner en direction de son cousin. Son regard chercha celui de Connor afin d'appuyer son affirmation : « Au vue de tout ce que tu m'apprends et que je ne savais pas, je ne vais pas te paraître le mieux placé pour formuler ces mots, mais j'ose quand même : je ne pense pas que tu doives te sentir coupable. » Coupable de vivre ? De grandir ? D'avoir des projets ? Quels parents iraient reprocher cela à leur enfant ? Carmine avait le vague à l'âme et la houle qui portait le navire sur les flots n'avait rien à voir là-dedans. Il se sentait cerné par les interdictions et constater que son cousin au caractère si différent, vivant à l'autre bout du monde dans un tout autre contexte que lui, était soumis aux mêmes carcans lui donnait le cafard. « Tu es là. Tu tiens le cap. Tu fais de ton mieux. » Il lui semblait important de le souligner car Connor et lui avaient eu la même éducation selon laquelle rien n'était jamais assez bien et ou tout pouvait toujours être mieux. En définitive, Myers et lui se ressemblaient bien plus que leur physique et leurs tempéraments ne le laissaient croire.

L'arrivée du skiper fit sursauter l'anglais. Ce dernier vint cherchait auprès de Connor des directives de navigation. D'un commun accord, les cousins décidèrent de mettre le cap sur l'une de ces criques isolées que seuls les propriétaires de yatch étaient en capacité de rejoindre. En chemin, Carmine prit soin de se tartiner de crème solaire, ce qui lui valut les taquinerie de Connor. Bien qu'un peu fraîche, la température de l'eau leur permis de se baigner et de profiter de cette après-midi sur une note plus joyeuse à même de diluer l'intensité des confidences faites à la sortie du port. Quand vint l'heure de rentrer, Carmine réalisa qu'il n'avait pas vu passer le temps et le fit remarquer à son cousin. « Appelle-moi quand bon te semble. » Sighbury décrocherait toujours pour Myers. « J'ai repéré une nouvelle adresse en centre-ville, ils servent du mimosa ET de la sauce à la menthe. » Une combinaison gagnante pour attirer tous les british du coin et leur cousin gracieusement invité, cela va sans dire ... Maintenant qu'il était là, et parce qu'il ne savait pas pour combien de temps, Carmine comptait bien profiter dés que possible de la présence de son cousin.

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Message(#)On a very good day EmptyJeu 12 Jan 2023 - 21:11


Connor détailla son cousin se déconfire. Il ne put s’empêcher d’être prit de remords malgré sa résolution. Une telle honte était attachée à cette situation depuis si longtemps qu’elle s’était encrée profondément dans l’esprit de l’australien. Il aurait voulu que cette confession à Carmine le libère simplement d’un poids, mais elle était malheureusement accompagnée d’une impression de vulnérabilité avec laquelle il n’était pas à l’aise.
Il baissa le regard en l’entendant réagir à cette annonce avant de relever la tête, presque étonné, devant ses dires : « je ne pense pas que tu doives te sentir coupable ». A dire vrai, il n’attendait pas ces mots. De toute évidence, son cousin avait réussi à comprendre ce qui le tourmentait depuis tout ce temps et qu’il n’arrivait pas à verbaliser. « Tu es là. Tu tiens le cap. Tu fais de ton mieux. » Malgré lui, Connor fut ému par sa sollicitude. Au fond, c’était peut-être tout ce qu’il avait eu besoin d’entendre. Qu’on remarque ses efforts et qu’on lui dise que tout irait bien. Carmine visait parfaitement juste et c’est ce qui le toucha autant. Embarrassé par son émotion soudaine, Connor baissa le visage vers le sol, pour se cacher, dans un sourire reconnaissant et un hochement de tête.  

Il accueillit l’intervention du skipper avec soulagement, craignant de se laisser submerger si leur conversation s’éternisait. Heureusement pour lui la suite de leur escapade se fit dans un tout autre registre. Ils retrouvèrent l’espace d’une après-midi, en dehors du temps, un semblant de simplicité et de légèreté. Délestés des difficultés et fardeaux qu’ils avaient pu évoquer au début de leur croisière, Connor se surpris lui-même à oublier toutes les responsabilités qui l’attendaient sur le continent.
C’est ainsi résolument bien plus détendu que le bateau le ramena sur la terre ferme quelques heures plus tard. Il ramena son sac sur son épaule, prêt à dire au revoir avec regret. Après tout, ils ne s’étaient pas revus pendant plusieurs mois la dernière fois qu’ils s’étaient quittés. Il prit cependant la résolution que ça ne se reproduise pas.
- Appelle-moi quand bon te semble.
- J’y manquerai pas, répondit-il avec assurance.
En réalité, Connor oublierait certainement cet engagement dès que sa vie tumultueuse reprendrait son cours. C’était malheureusement indépendant de sa volonté mais Carmine comprendrait certainement, il le savait. Une chose était sûre cependant, l’anglais lui avait rappelé aujourd’hui qu’il pouvait compter sur lui. Il ne s’était jamais autant rendu compte qu’après toutes ces épreuves, qu’il serait toujours à ses côtés. Cette certitude seule avait quelque chose de rassurant, d’autant plus à présent que Connor devait se méfier de tout et de tout le monde.  « J'ai repéré une nouvelle adresse en centre-ville, ils servent du mimosa ET de la sauce à la menthe. » L’australien rit légèrement devant les goûts si britishs de son cousin.  « Wow.. Je voudrais pas manquer ça, compte sur moi » Après un dernier hochement de tête et un signe de la main, Connor s’apprêta à rejoindre à son tour sa voiture. Il s’arrêta cependant à mis chemin et se tourna vers la silhouette à plusieurs mètres de lui. Il haussa la voix, de sorte à se faire entendre :  

- Tu m’avais manqué Sighbury.

Il lui sourit à nouveau, marchant à reculons quelques secondes avant de lui tourner définitivement le dos. Cette après-midi eu le mérite de lui redonner du baume au cœur, se sentant déjà bien plus léger pour affronter les responsabilités qui rappelaient déjà à lui par l’intermédiaire des nombreuses notifications qui s’affichèrent sur son téléphone.


@Carmine Sighbury On a very good day 1949770018
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