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 (albane #2) i apologize for making you feel special

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Message(#)(albane #2) i apologize for making you feel special EmptyDim 2 Oct 2022 - 19:46

mise en bouche:

Une soirée est organisée au DBD, et puisque l’aide de Lily se veut très largement limitée depuis quelques semaines, elle a promis d’au moins aider à déposer les affiches publicitaires dans quelques commerces de la ville, ce qui lui permet par la même occasion de retrouver certaines têtes familières, tenir la discussion, et leur annoncer par la même occasion son départ à venir du bar, autant pour cause de bébé que d’un autre travail à gérer. L’association ne peut pas se permettre qu’elle ne soit qu’à moitié présente, surtout alors qu’elle se sent toujours un peu plus fatiguée à chaque nouvelle semaine de grossesse, toujours un peu moins utile aux autres et omniprésente telle qu’elle le voudrait. Alors, elle a pris la décision qui lui semblait être la plus juste, c'est-à-dire se retirer lorsqu’elle est encore en forme, pour pouvoir faire une passation de pouvoir respectable, pour pouvoir laisser derrière elle le fantôme de son mari, maintenant qu’elle construit sa vie avec un autre.

Comment s’appelle le gérant du bowling, déjà ? Max ? Matthew ? Matteo ? Oh, Marley. Oui, prénom impossible qui, une fois revenu à l’esprit de Lily, amène dans son sillage toutes les autres indications sur la vie du quarantenaire: famille, historique médical, le nom de son premier animal de compagnie (un lapin, hérité de sa tante décédée), ses aspirations de carrière revues à la baisse. Ainsi, la discussion se fait aisément, son sourire aidant, quand ce n’est pas la main qu’elle porte autour de son ventre qui s’en charge, ou l’éternelle même mèche rebelle qu’elle n’a de cesse de replacer derrière son oreille. Alors, les minutes s’égrainent aisément, Lily se voulant autant habituée que passionnée par l’exercice. Et quand bien même elle n’a pas à jouer le moindre jeu, la discussion se veut altérée par la vue d’une silhouette familière, laquelle suffit à laisser la future mère se perdre dans ses pensées, le tout pour avancer des excuses maladroites et annoncer un je reviens à la volée, sans réellement savoir si c’est bien la vérité cette fois. Après tout, elle a déposé les flyers pour la soirée au bar, et a donc rempli sa part du contrat. Peu importe.

Albane ?” Son sourire est sincère, cette fois, autant que la surprise dans sa voix. Après tout, elle ne l’a pas croisé depuis longtemps, bien longtemps, et elle n’aurait jamais imaginé que cela se ferait au détour de quilles tombées et d’enfants qui risquent la commotion cérébrale de tout humain à moins de dix mètres d’eux. “Je ne pensais pas te voir ici… surtout en pleine journée.” Parce que les amis se retrouvent au bowling uniquement le soir venu, pas vrai ? Lily n’émet aucun sous-entendu, se contentant de souligner l’évidence avec le pragmatisme qui est le sien. Après tout, elle ne pourrait pas se douter de l’immensité de l’envers du décor. “Ça me fait plaisir de te voir. J’ai entendu que tu avais raccroché, à l’hôpital.” Pour courir après d’autres rêves encore, mais ça elle laisse Albane le lui expliquer plus précisément, se contentant pour sa part de nouer ses doigts sous son ventre, lequel s’arrondit peu à peu.

@albane dumas :l:
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Message(#)(albane #2) i apologize for making you feel special EmptyLun 17 Oct 2022 - 22:40

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'Cause I'm so fuckin' paranoid, lose myself between the noise. How did I forget to lock the door? I'm so fuckin' paranoid, maybe it's too soon to fall. Why do I deserve to eat my thoughts?

Avec le temps, Albane s’était mise à haïr ce bowling. Elle détestait la normalité de l’endroit, les groupes d’amis, les familles qui se regroupaient pour venir éclater des quilles. Elle détestait la bonne humeur ambiante de ces gens à la naïveté flagrante, qui n’avaient pas conscience de financer une devanture trop bien rôdée. Parfois, la française reconnaissait des visages, certains qu’elle n’aimait guère et qui n’étaient pas là pour le plaisir du jeu. Même l’odeur des lieux lui retournait l’estomac, à force. Pourtant, elle y revenait encore et encore, ces derniers temps plus souvent qu’elle ne l’aurait voulu. Jamais pour les bonnes raisons. Aujourd’hui, ce n’était pas des bobos à réparer ou des comptes à régler. Elle n’était pas l’alliée pour une fois, mais bien la cliente, comme le lui rappelaient les deux flacons de cachetons dans sa poche. En ne travaillant plus à l’hôpital, la brune avait eu le stupide espoir qu’elle utiliserait ce prétexte pour décrocher, qu’elle deviendrait raisonnable sur sa consommation. Elle s’était dit que ce serait l’occasion de reprendre sa vie en main dans tous les sens du terme. Mais la réalité était différente, plus cruelle. Plus que jamais, Albane n’avait juste plus envie de ressentir quoique ce soit, d’avoir l’esprit clair. Elle éteignait la douleur de son cœur à la morphine, négociait les prix des dealers avec des services médicaux. C’était un échange de bons procédés qui la dégoûtait, mais pas autant que l’idée d’être sobre. On ne pouvait pas non plus dire que l’ajustement se passe franchement bien. La morphine de la Ruche était différente, plus fortement dosée, plus addictive aussi. Elle était efficace pour les maux que la française se traînait, même si elle ne parvenait pas à la doser comme elle le voudrait. Elle aurait dû s’alarmer, se secouer. A la place, c’était juste une forme de résignation qui prenait le dessus. C’était plus facile que de lutter.

Plongée dans ses pensées alors qu’elle traversait le bowling, elle sursauta légèrement en entendant une voix l’appeler. Elle releva les yeux, cherchant l’origine de cette voix, jusqu’à croiser le sourire bienveillant de Lily. Qu’est-ce que Lily faisait là ? Non. Non, non, non. Ce n’était pas deux mondes supposés entrer en collision. « Salut Lily. » Elle s’efforça de sourire, ravaler le juron qui lui titillait les lèvres. Ce n’était pas un endroit où il était logique de se croiser en plein milieu de journée. Ce n’était pas suspect pour autant et Bane préféra ne pas faire preuve de paranoïa, quand bien même la présence de la future maman ici ne lui plaisait pas du tout. « Je ne m’attendais pas à te croiser ici non plus. Je devais juste passer voir un ami. » Elle ne savait pas mentir, mais ironiquement, l’excuse aurait passé un détecteur à mensonges vu l’importance qu’elle accordait à son dealer et à ses cachetons. « Oui, j’ai décidé de reprendre les études. On verra bien où ça mène. » Une manière de dire qu’elle regrettait de ne plus avoir son univers hospitalier pour se noyer l’esprit en complément de la morphine. Même si dans un sens, cela voulait dire garder ses distances avec Winston, et c’était de loin un bonus pour ne pas définitivement péter les plombs. « Ca pousse. » remarqua la française en baissant les yeux sur le ventre de Lily, qui était désormais difficile à rater. « Tu ne devrais pas te reposer chez toi plutôt ? Je suis pas sûre que le bowling soit recommandé. » Et plus vite elle disparaîtrait de cet endroit maudit, mieux ce serait.

@Lily Keegan


 
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Message(#)(albane #2) i apologize for making you feel special EmptyDim 23 Oct 2022 - 20:44

Le léger sursaut d’Albane, elle l’associe à la surprise. Après tout, elle se retrouve appeler depuis nulle part, par une personne dont elle ignorait sans nul doute la présence dans les parages - comme l’inverse est tout aussi vrai. Elle n’y voit rien d’étrange, rien de suspect, et cela ne ternit en rien le sourire habituel qu’elle affiche, avenant et tendre ; tout ce dont elle a besoin pour toujours avoir le bon rôle auprès de tout le monde. « Salut Lily. » L’accueil d’Albane est plus réservé mais, encore une fois, elle n’y prête pas attention. Les excuses pourraient être nombreuses, Lily n’a aucun mal à les citer une à une dans son esprit, pourtant déjà occupée à formuler des salutations à son tour. « Je ne m’attendais pas à te croiser ici non plus. Je devais juste passer voir un ami. » - “Tu connais du monde ici ?” Et ironiquement, n’importe quelle question peut avoir des sous-entendus lorsqu’il y a véritablement anguille sous roche dans cet endroit. Aux yeux de Lily, pourtant, ce ne sont que quelques questions pour être polie, pour rattraper maladroitement le temps écoulé sans qu’elles se soient parlées. Personne n’a rien à se reprocher, elles étaient collègues bien avant d’être amies et le départ de la Keegan a donc sous-entendu une prise de distance naturelle. Elle ne s’en veut pas d’avoir continué sa vie ; elle n’en veut pas à Albane d’en avoir fait de même, finalement heureuse de voir aujourd’hui qu’elle n’a pas changé, la jolie et douce française.

« Oui, j’ai décidé de reprendre les études. On verra bien où ça mène. » La brune hoche la tête avec enthousiasme, tout en gardant le geste lent, même au moment de replacer une mèche derrière son oreille. “Ça se passe bien ? C’est le retour en étude qui te stresse ?” Pour peu, elle voudrait sans nul doute la materner, s’avancer d’un pas vers elle et poser une main contre son dos pour le caresser doucement. Elle ne juge pas son choix de carrière, au contraire. Elle est plutôt impressionnée par cette décision qu’elle trouve osée, mais loin d’être mauvaise. “T’as beaucoup de courage, en tout cas.” Elle avait une vie stable, elle avait un travail qu’elle aime, et la voilà qui prend le risque de tout perdre. Pour Albane, elle associe cette idée à du courage. Si son frère en avait fait de même, elle aurait dit que c’est purement stupide. “Avec le recul, je me dis parfois que j’aurais aimé faire des études plus poussées.” Pour devenir véritablement médecin et se spécialiser. Voilà ce dont elle rêvait. Mais les parents d’Alfie étaient pharmaciens, alors c’est ce que son cœur lui a dicté de suivre comme voie simple et toute tracée.

« Ca pousse. » Ca pousse, enfin, oui. Maintenant, sa grossesse n’est plus un secret pour personne: même le premier venu peut s’en rendre compte en un simple coup d’oeil, sans que ce ne soit bien sûr pour déranger Lily, à qui l’idée même d’être enceinte plait énormément, malgré tous les à-côtés. « Tu ne devrais pas te reposer chez toi plutôt ? Je suis pas sûre que le bowling soit recommandé. » Elle esquisse un rire bref mais simple. “Je suis enceinte, pas en sucre.” C’est pourtant ce que semble penser tous ses proches, à la protéger de tout mais surtout de rien. “J’avais des affaires à régler ici, je suis pas vraiment venue jouer au bowling, si ça peut te rassurer.” Quelques annonces à déposer, rien de bien important, mais une parfaite excuse pour sortir un peu et se dégourdir les jambes tout en parlant à d’autres connaissances perdues de vue. “C’est ton point de chute de nouvelle étudiante, ici ? Particulier, mais sympa. Je peux comprendre.” Elle lui a dit qu’elle venait voir un ami, certes, mais Lily est déjà occupé à inventer une autre réalité, comme elle sait si bien le faire.
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Message(#)(albane #2) i apologize for making you feel special EmptyDim 6 Nov 2022 - 0:07

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'Cause I'm so fuckin' paranoid, lose myself between the noise. How did I forget to lock the door? I'm so fuckin' paranoid, maybe it's too soon to fall. Why do I deserve to eat my thoughts?

Lily avait le chic pour surgir quand Albane avait l’impression d’avoir la culpabilité collée au visage. A l’hôpital pendant un temps, la française en était même arrivée à se demander si son amie ne la traquait pas, comme pour la prendre la main dans le sac. Mais cela faisait plusieurs mois maintenant qu’elles ne travaillaient plus ensemble, si bien que se croiser au bowling confirmait le fait que le destin se foutait juste d’elle. C’était au moins un terrain neutre qui avait ses issues, même si l’ironie continuait de la tirailler. Dire qu’elle connaissait du monde ici serait un euphémisme. Elle connaissait la plupart du personnel et des responsables du bowling au sous-sol. Elle faisait partie intégrale de ce spectacle de dissimulation dont Lily ne faisait pas partie, elle en avait la conviction. « Vite fait. A y passer du temps, j’ai fini par faire connaissance avec pas mal de monde. » Elle ne voulait pas se risquer à mentir, sachant pertinemment combien elle n’était pas douée à l’exercice. Et quand bien même Bane ne comprenait pas que cette façade qu’était le bowling tienne encore debout pour la Ruche, elle ne pouvait pas nier que le lieu paraissait parfaitement inoffensif. Rien qui ne laisserait imaginer qu’elle avait de la marchandise dans les poches, par exemple. « J’ai l’air stressée ? » Elle s’efforça de lâcher un sourire. Évidemment qu’elle était stressée à savoir la brune dans le coin, mais elle ne pensait pas que ce serait aussi transparent. « Ca va, ça se passe bien. On verra après les premiers exams. » Elle était certainement plus confiante quand Winston était là pour l’aider. Maintenant, elle était seule à devoir gérer et espérer s’en sortir. Son sourire se mua en une légère moue. Ce n’était pas du courage, c’était de l’ego mal placé et de l’inconscience. Une envie de fuir qui ne s’était pas exprimée de la meilleure manière possible. Sans parler du gouffre financier que cela engendrait. Si Bane avait tout planifié, le pari n’en restait pas moins risqué. « Il paraît que ce n’est jamais trop tard pour reprendre ses études, mais… avoir une situation stable me manque. » Les urgences également, cette effervescence qui lui donnait la possibilité d’oublier ses tracas de l’extérieur.

Mais reprendre ses études devait être encore plus compliqué avec un enfant. D’ici peu, Lily aurait bien d’autres choses à faire qu’ouvrir des bouquins de cours. La française se sentait heureuse pour elle ; la brune arborait cette allure rayonnant des femmes enceintes. « J’espère pour toi que le bébé n’aura pas ton caractère. » commenta-t-elle simplement avec un léger rictus amusé. La future mère risquait de s’amuser avec l’éducation si elle donnait la vie à un gamin aussi borné qu’elle ne l’était. Soit, Bane ne lui ferait pas l’affront de lui expliquer pourquoi le bowling n’était pas une super idée. Un amusement qui fut de bien courte durée alors qu’elle obtenait sa réponse. Qui avait des affaires à régler au bowling ? Elle haussa un sourcil, ses bras se croisant nerveusement sur sa poitrine. Il y avait énormément d’affaires à gérer ici, la plupart qui restaient bien loin des yeux du public. « Des affaires ? » Drogue, strip-club, combat ? Non, ça ne pouvait pas être ça. Pas avec Lily. Elle n’était pas comme son frère. Une pensée qui signa définitivement la panique intérieure de l’étudiante. Elle aurait dû y penser plus tôt. Ce n’était probablement pas un hasard finalement, et si elle était juste à la recherche de Joseph ? Bane était sûre de l’avoir croisé ici quelques jours plus tôt. « Non, je… je suis pas fan du bowling, à vrai dire. Mais certaines personnes ont des horaires contraignants donc il faut venir à elles. » Son regard se balada dans la pièce, à la recherche d’un type qui pourrait lui servir d’alibi. Avant de réaliser qu’elle n’en avait pas besoin du tout. « Hey… j’ai encore du temps devant moi, tu voudrais peut-être aller boire un café ? » Sortir d’ici et éloigner le danger ?

@Lily Keegan


 
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Message(#)(albane #2) i apologize for making you feel special EmptyVen 11 Nov 2022 - 11:02

« Vite fait. A y passer du temps, j’ai fini par faire connaissance avec pas mal de monde. » Et l’explication coule de source. Elle est claire et naturelle, il n’y a rien à y redire derrière. Albane a toujours cet air que Lily ne saurait décrire, mais elle ne s’interroge pas davantage sur le sujet, sûrement parce qu’elle se rassure en se disant que seul son esprit crée des scénarios impossibles puisqu’elle est fatiguée et stressée à cause de sa grossesse. Elle retombe sur ses pattes en souriant, là où Albane devra lire “je suis heureuse que tu te fasses de nouveaux amis”, comme si l’avis de Lily pouvait importer, comme si cet avis pouvait justement être lu entre les lignes aussi aisément. « J’ai l’air stressée ? » - “Je t’ai connue plus en forme. Après le quatrième café du matin, je veux dire.” Lily explique ses mots, n’ayant aucune envie de paraître impolie face à la plus jeune. Elle ne la trouve pas autant dans son assiette qu’elle aurait pu l’être, mais puisqu’elles ne se sont pas croisées depuis longtemps alors elle pourrait tout aussi bien faire fausse route. Un sourire se mêle à ses explications, qui prennent par la même occasion la forme d’une douce ironie. « Ça va, ça se passe bien. On verra après les premiers exams. » - “Je sais que tout ira bien pour toi, tu es consciencieuse.” Elle est douée. Peu importe le domaine dont il est question, Lily le pense. Albane est douée pour avoir l’air toujours gracieuse, toujours juste assez perdue pour susciter l’aide d’autrui mais pas leur pitié. Elle pourrait obtenir un diplôme en cillant doucement, parce que la mer s’écarte sur son passage. Et c’est une faculté, à ses yeux, rien qui ne nécessite la moindre jalousie, si ce n’est une certaine curiosité quant à ses capacités et, surtout, la façon dont elle peut bien s’en servir. « Il paraît que ce n’est jamais trop tard pour reprendre ses études, mais… avoir une situation stable me manque. » Avec un peu plus de sérieux cette fois, Lily hoche la tête. Elle a cherché une situation stable toute sa vie durant tout en refusant que ladite situation se fasse sans mari ou enfants à ses côtés, alors elle peut comprendre les mots d’Albane. Elle les comprend à sa façon, du moins. “Tu seras bien plus heureuse de ce que tu as ensuite. Ça en vaut la peine.” Les mois et années suivantes risquent d’être difficiles pour elle, à n’en pas douter, mais elle sera ensuite plus heureuse que jamais, nouvelle diplômée, et sûrement tout aussi vite employée.

Leur conversation dérive finalement vers la grossesse de Lily, sans que ce ne soit une surprise. La future mère commence à être habituée aux questions à ce sujet et elle ne s’en formalise pas, bien au contraire. « J’espère pour toi que le bébé n’aura pas ton caractère. » Et si la nouvelle directrice esquisse un sourire poli, elle n’en pense pas moins. Une part d’elle voudrait que son enfant ait son caractère, pour savoir comment survivre en ce monde ; l’autre souhaiterait qu’elle n’en ait tout simplement pas besoin et que sa mère réussisse assez à la protéger pour que cela ne soit jamais à l’ordre du jour. “Je saurais y faire face, mais c’est pour son père que ça risque d’être difficile.” Cette fois-ci, son sourire est bien plus franc, bien plus ému aussi. Sans nul doute, Ezra serait totalement perdu s’il avait aussi à faire à une mini-Lily. Il serait heureux, certes, mais farouchement perdu et désemparé.

« Des affaires ? » Elle l’observe croiser ses bras et froncer les sourcils en même temps que la question fuse rapidement, laissant Lily interdite pendant quelques secondes ; le temps pour elle de trouver une explication à tout ceci, en vain. “Oh non, rien de bien important tu sais.” Alors elle rétablit la vérité, elle lui annonce rapidement qu’il n’y a définitivement pas de quoi s’en faire. Juste quelques petites affaires. « Hey… j’ai encore du temps devant moi, tu voudrais peut-être aller boire un café ? » - “Et après tu oses me demander si tu as l’air stressée ?” Lily rigole à nouveau tout en remplaçant derrière son oreille une mèche brune et rebelle. “Allons-y, bien sûr.” Concède-t-elle pourtant rapidement, sans que ce soit justement une concession. Elle est bien sûr heureuse à l’idée de prendre le temps de discuter un peu avec elle, surtout si cela ne se fait pas dans un bowling où le bruit des balles tombant à tout va a tout pour la rendre folle. "Je dois retourner travailler à l'association, alors le café sera bref." La jeune femme la prévient en amont, ne voulant pas paraître abrupte ou encline à fuir leur discussion le moment venu. "Fais attention à toi avec tes études, tu m'as l'air encore plus fatiguée qu'avant." Elle se retient de poser une main contre sa joue comme elle l'aurait fait pour un enfant, mais l'idée reste la même et le souci sincère. Albane lui paraît plus blanche que jamais, elle jurerait qu'elle a perdu du poids, et son regard n'a jamais été aussi soucieux ; et tout ceci, Lily le met évidemment sur le compte de son retour sur les bancs de l'école.
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Message(#)(albane #2) i apologize for making you feel special EmptyMar 22 Nov 2022 - 0:20

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'Cause I'm so fuckin' paranoid, lose myself between the noise. How did I forget to lock the door? I'm so fuckin' paranoid, maybe it's too soon to fall. Why do I deserve to eat my thoughts?

Albane appréciait Lily, sincèrement. Et c’était bien pour cette raison qu’elle préférait garder ses distances. Parce que la brune avait été bien trop proche de percer ses secrets par le passé et que c’était un luxe qu’elle ne pouvait plus s’offrir. La culpabilité lui collait à la peau au point qu’elle lui donnait l’impression de suinter par toutes les pores, par moment. Sa simple présence dans le bowling faisait naître un mauvais pressentiment dans ses tripes, qu’elle s’efforçait de réfréner. Ce n’était qu’un bowling après tout. « L’adrénaline de l’hôpital garde en forme il faut croire. » Elle lui offrit un sourire partagé entre la nostalgie et l’absence de conviction. L’hôpital avait été son refuge pendant plusieurs années, un lieu où les problèmes ne l’atteignaient généralement pas et où la réponse à ses problèmes était accessible en quantité dans les réserves de la pharmacie. Elle avait été assez maligne pour se fournir dans les stocks sans ne jamais être prise sur le fait -ou presque-. Maintenant, c’était différent. Plus chaotique. Plus illégal. Et la pression des cours était une excuse tout à fait valide pour cette nervosité et cette agitation. Ce n’était pas rien, l’école de médecine. Surtout au début, surtout en mesurant les enjeux. Et son cœur se serra un peu en réalisant combien elle ne méritait pas la bonté de Lily. C’était le problème avec les mensonges. Peut-être bien que la française était consciencieuse, mais elle ne l’était pas pour les bonnes raisons et voyait un million de raisons pour lesquelles elle pourrait se planter. « J’espère que tu as raison. » Parce qu’elle ne pouvait pas vraiment se permettre un échec, après avoir pris un tel tournant dans sa vie. Elle était en train de se donner les moyens de réussir mais aussi de survivre ; des méthodes qui ne lui plaisaient clairement pas. Il fallait au moins que ce soit pour quelque chose. « Je te redirai ça dans quelques années. » Elle avait le temps avant qu’on ne l’appelle docteur.
Mais dans les faits, Albane n’avait pas grand-chose à raconter. Ou du moins, pas grand-chose qu’elle souhaitait partager. Détourner le sujet était bien plus simple et la première chose qui lui vint à l’esprit fut le bébé, qui ne traînerait plus à faire son arrivée dans ce monde. La responsabilité d’une vie. Cela paraissait tellement curieux comme la française, tellement absurde d’avoir assez confiance en ce monde pour y créer la vie. « Ou alors il… ou elle, réussira à faire équipe avec son père contre toi. Tu n’es pas à l’abri. » Au moins, ils seraient une famille. Bane ne pouvait que leur souhaiter d’être soudés, de ne pas se détruire comme cela avait été le cas chez elle. Dans tous les cas, Lily aurait été bien mieux chez elle dans son cocon plutôt qu’à piétiner dans l’antre des vilains. Un endroit dont la plus jeune aurait aimé la faire sortir le plus vite possible pour éviter les problèmes. Et le fait que la future maman ne lui réponde pas vraiment quant à se présence ici faisait naître les doutes. Surtout quand, en observant les visages dans le bowling, Bane trouva enfin une raison qui aurait pu faire venir la Keegan jusqu’ici. Son frère, évidemment. Une collision à éviter à tout prix ici. Elle n’avait pas de preuves, mais si Lily se mettait à fouiner, cela pourrait vite devenir un énorme problème.
D’où l’invitation à aller prendre un café, une proposition banale mais qui lui donna envie de se frapper le front de la main. Du café, à une femme enceinte. « J’en suis qu’à trois aujourd’hui. Mais je peux te suivre et prendre un jus de fruit. » Mais Lily ne s’en formalisait apparemment pas, acceptant l’invitation sans apparemment y voir quoique ce soit de suspicieux. L’association, oui… « Non bien sûr, je ne vais pas te retenir inutilement si tu as autre chose à faire. C’est juste que… J’aime pas beaucoup cet endroit. Le bruit. » Elle grimaça. Ce n’était qu’une part du mensonge. Elle haïssait chaque aspect de cet endroit ; son allure, son bruit, son odeur, jusqu’à son ambiance. D’où sa fébrilité à s’éloigner. Sa culpabilité grandit encore un peu plus en sentant le regard concerné de la brune sur elle. Elle avait bien conscience de ne pas être au top de sa forme, ces derniers temps. « Promis, je ferai attention. J’ai juste eu beaucoup de choses à gérer. » Plus que ce que ses épaules acceptaient encore. Finalement, elles finirent enfin par se retrouver dans la rue, et la française se remit à respirer un peu mieux alors que chaque pas l’éloignait de cet endroit maudit. Elle aurait voulu sortir une cigarette mais préférait ne pas attirer le regard moralisateur de Lily. « Des problèmes de famille notamment. Mais tu connais ça, non ? » Elle tourna la tête vers la Keegan. Il fallait qu’elle en ait le cœur net quant aux raisons de sa présence au bowling.

@Lily Keegan


 
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Message(#)(albane #2) i apologize for making you feel special EmptySam 26 Nov 2022 - 11:19

« L’adrénaline de l’hôpital garde en forme il faut croire. » La brune sourit poliment, moyen simple et efficace de faire taire ses quelques doutes quant à la véritable santé d’Albane, ou tout du moins face à sa capacité à se reposer et prendre du temps pour elle. Mais elle veut croire que son ancienne collègue est une jeune femme raisonnée et raisonnable qui connaît ses limites, raison pour laquelle elle n’en dit pas plus. « J’espère que tu as raison. » Bien sûr ; Lily a toujours raison. Elle hoche la tête pour le lui signaler, la discussion autour du nouveau métier (ou occupation, à défaut qu’apprendre soit un métier) d’Albane semblant ainsi close. « Je te redirai ça dans quelques années. » Lily aurait pu aider bien plus de personnes en ayant poussé ses études de quelques précieuses années et bien qu’elle ne le formulerait pas ainsi, c’est au moins une des très rares faiblesses de sa vie qu’elle accepte de partager sans la moindre retenue. Elle aurait pu sauver des vies, elle aurait pu ne pas avoir à appeler les secours ; et c’est précieux. Ça l'aurait été. Albane n’utilisera pas ses nouvelles connaissances de la sorte, bien sûr, mais elle en viendra pourtant au même point: sauver des gens, aider.

Et si pour Lily, il est naturel de parler de la nouvelle vocation d’Albane, en retour il l’est pour cette dernière de parler de son bébé, dont l’existence n’est plus un secret à en juger par la taille du ventre de la directrice. « Ou alors il… ou elle, réussira à faire équipe avec son père contre toi. Tu n’es pas à l’abri. » L’idée l’amuse et l’attendrit, bien sûr, mais elle serait prête à répéter les mêmes mots: face à Ezra, elle n’a rien à craindre. Il serait prêt à se plier en quatre pour la rendre heureuse et, surtout, il n’aurait pas l’audace de tenter quoi que ce soit d’autre. “Je serais heureuse rien qu’à l’idée de voir mon enfant, je crois. Même s’il décide de s’allier avec le seul de nous deux à ne pas l’avoir porté pendant neuf mois.” Elle rétorque dans un sourire entendu, l’humour prenant le pas sur tout le reste, même si le fond de ses pensées est une vérité comme une autre.

L’invitation à aller boire un café est entendue avec une certaine suspicion mais Lily ne peut pas le dire aussi frontalement ; et de toute évidence, elle n’a aucune raison de s’attarder davantage dans ce bowling, ce qui serait apparemment une source de soulagement pour la jeune femme face à elle. Lily ne comprend pas pourquoi - elle ne comprend pas grand chose, tout simplement - mais elle se contente de jouer le jeu avec toute la naïveté feinte du monde, se contentant de noter mentalement d’y réfléchir plus tard. Il lui manque sûrement une pièce du puzzle pour éclairer tout le reste, et elle finira par l’obtenir. « J’en suis qu’à trois aujourd’hui. Mais je peux te suivre et prendre un jus de fruit. » Pour l’heure, elle se contente de rester sur ses positions: elle apprécie sincèrement Albane et n’a rien à lui reprocher ; sans doute qu’elle se fait des idées pour rien, puisque cela n’a rien d’hors du commun que de proposer à une vieille amie d’aller boire un verre, même s’il s’agira sûrement que de jus de fruit de part et d’autre de la table. “Mon programme risque d’être identique, ne t’en fais pas.” Au mieux, elle oserait peut-être un thé. En petite quantité, cela ne craint absolument rien - et cela sera d’autant plus en petite quantité que Lily souligne son emploi du temps quelque peu chargé et le peu de temps qu’elle peut malheureusement accorder à son amie. « Non bien sûr, je ne vais pas te retenir inutilement si tu as autre chose à faire. C’est juste que… J’aime pas beaucoup cet endroit. Le bruit. » La raison derrière leur fuite est quelque peu étrange, une fois de plus, mais Lily la laisse reposer sur la sensibilité d’Albane sans faire le moindre commentaire supplémentaire, se contentant largement de tenir sur son profil un regard soucieux. “J’ai au moins un peu de temps avant de devoir partir, ne t’en fais pas.” Elles n’y passeront pas tout l’après-midi, mais elles ont au moins le droit d’en profiter.

Les pas d’Albane guident les siens à une cadence soutenue, dont Lily ne se formalise pas, ses talons habitués à courir à droite et à gauche en tous temps. « Promis, je ferai attention. J’ai juste eu beaucoup de choses à gérer. Des problèmes de famille notamment. Mais tu connais ça, non ? » Le regard d’Albane sur son profil est brûlant, maintenant. Bien sûr qu’elle sait ce à quoi ressemblent les problèmes de famille, et justement sa collègue est une des rares à en avoir une petite idée, bien que cette dernière soit loin de traduire la réalité. “C’est un peu devenu habituel, oui. Joseph a recommencé à faire des siennes, dernièrement.” Il a tiré sur Alfie, mais elle se contente de dire “faire des siennes”, pour que cela reste un minimum politiquement correct. Pour que personne ne finisse en prison, aussi, même si elle aimerait y envoyer son frère pour au moins lui éviter de faire toujours plus de problèmes. “Mais je veux pas t’embêter avec ça. Surtout parce qu’une part de moi a espoir qu’il s’assagisse seul.” Ce qui n’arrivera qu’une fois qu’il sera mort, sûrement. Mais cela reste une idée comme une autre. “Tu me le dirais, si je pouvais aider d’une façon ou d’une autre ? Tu sais que je serais prête à tout, pour toi.” Non, pas totalement à tout en réalité, mais cela reste sans conséquence si elle le pense. Tout ce qu’elle veut savoir, c’est être capable de gauger la gravité de la situation.
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Message(#)(albane #2) i apologize for making you feel special EmptyDim 4 Déc 2022 - 23:37

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'Cause I'm so fuckin' paranoid, lose myself between the noise. How did I forget to lock the door? I'm so fuckin' paranoid, maybe it's too soon to fall. Why do I deserve to eat my thoughts?

Parfois, Albane se demandait comment c’était humainement possible de réussir à avoir une vie à peu près en ordre, à être capable de se caler dans les projets de vie classiques comme si c’était la chose la plus naturelle qui soit. La française n’avait aucune idée d’où elle allait, son existence ressemblant à un beau désastre. Puis, il y avait des femmes comme Lily, qui resplendissaient, qui souriaient, qui donnait l’impression d’avoir tout sous contrôle. Peut-être que Albane se retrouvait à envier cette stabilité et cette sérénité. Ou alors, peut-être qu’elle jalousait un autre jeu des apparences dont elle ne connaissait juste pas les règles. Un sentiment qu’elle préféra laisser dans un coin de son esprit, se contentant de sourire, de juste se montrer heureuse pour la brune. L’arrivée d’un enfant était une étape importante et évidemment qu’à partir du moment où il allait bien, peu importe ses futures positions entre ses deux parents. « Les enfants sont connus pour être ingrats. » Et pas conscients pour un sou de tout ce qu’une mère devait subir avant de réussir à les mettre au monde. Cela faisait partie du jeu. De la chance aussi, si le bébé pouvait grandir avec ses deux parents à ses côtés. Bane aurait pu bavasser sur la grossesse de la brune pendant des heures s’il l’avait fallu, mais certainement pas ici. Sa conscience n’était pas tranquille, son attitude se faisait plus agitée qu’elle ne pouvait bien le contrôler. En temps normal, elle ne se serait jamais attardée ici, comme de peur d’être associée à ce qui s’y passait. Mais avec Lily, la situation était encore pire. Elle faisait partie des étrangers qui, avec les bons renseignements, pourraient se mettre à fouiner de trop près. Ce n’était que de la paranoïa, et Albane essayait de se le rentrer dans le crâne. Néanmoins, elle préférait être prudente, juste au cas où. Tant pis si ses explications étaient étranges.

Le meilleur scénario aurait été que Lily ait trop de choses à faire, qu’elles se promettent de se revoir pour ledit café, jus de fruit, n’importe. Que la française n’ait pas à traîner ses interrogations jusqu’à un café deux blocs plus loin. Malheureusement, cela lui semblait nécessaire maintenant que son cerveau avait établi une connexion logique qui justifierait la présence de Lily au bowling. Le problème restait que la jeune femme était une aussi mauvaise menteuse que manipulatrice, et orienter la conversation droit vers les sujets sensibles risquait de sévèrement lui revenir dans les dents. Elle voulait des réponses sans être prête à accepter les questions en retour. Ce n’était pas une discussion qu’elle aurait aimé dans l’idéal, mais littéralement un interrogatoire. Un cas de figure littéralement impossible ici. L’inquiétude coupable de l’étudiante grimpa encore d’un cran en entendant le nom de Joseph arriver dans la discussion. Elle savait donc qu’il ne jouait pas l’enfant de chœur, avait opté pour les mauvais choix qui l’avaient amené à croiser la française, quelques fois. « Non, tu m’embêtes pas. Ceci dit, on dirait que tu parles d’un adolescent et pas d’un homme adulte. Quel genre de frasques il a bien pu faire pour que ça t’inquiète ? Ca peut pas être si grave, si ? » C’était sans doute pire que ce qu’elles savaient toutes les deux, en réalité. Et comme Bane s’y attendait, la question revint vers elle. Avec une bienveillance et une générosité qui n’étaient absolument pas méritées. Ça la fit sourire, un sourire un peu triste. Ça aurait été chouette s’il y avait quelque chose à faire pour aider, mais au vu du merdier dans lequel la française s’était enfoncée, ce serait peine perdue. « Je te dirais, promis. Mais pour l’instant, il n’y a pas grand-chose à faire. J’ai… je me bats avec mon demi-frère pour des questions d’héritage. Donc à moins que tu veuilles passer les appels pour le notaire à ma place… » Elle haussa les épaules, sauvant ses mensonges dans une dose de vérité. Elle devait bien ça à Lily. Finalement, les deux femmes arrivèrent devant le café dont Albane poussa la porte. « La seule différence, c’est qu’il est flic. Donc j’imagine que ses… frasques à lui doivent être légales et sans risques. » Instaurer la confiance et la confidence pour mieux agir dans son dos. Encore un comportement que Albane ne reconnaissait plus.

@Lily Keegan


 
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Message(#)(albane #2) i apologize for making you feel special EmptyLun 12 Déc 2022 - 23:59

« Les enfants sont connus pour être ingrats. » Elle voudrait répondre quelque chose qui prouverait qu’elle s’y connaît en la matière, mais la vérité c’est qu’elle ne trouve rien à redire, n’ayant aucune expérience en tant que mère et ne se sentant pour une fois pas capable de parler comme si elle avait la science infuse. Le sujet est différent, elle ne sait pas autant y faire qu’à son habitude lorsqu’il s’agit de petits êtres et surtout du sien, du futur sien, de celui qu’elle aimera quand même plus que tout même s’il en vient à plus aimer Ezra qu’elle. Après tout, elle sait ce que c’est que d’aimer le Beauregard, alors elle ne peut que comprendre ce sentiment. « Non, tu m’embêtes pas. Ceci dit, on dirait que tu parles d’un adolescent et pas d’un homme adulte. Quel genre de frasques il a bien pu faire pour que ça t’inquiète ? Ca peut pas être si grave, si ? » Oh bien sûr que c’est grave quand il s’agit de Joseph. Il ne sait pas jauger les choses, il sait encore moins être raisonnable, et il ne sait surtout pas se tenir du bon côté lorsque deux forces s’opposent. Il choisit toujours le camp des perdants ou alors ce sont eux qui le choisissent lui, peu importe. Tout ça pour dire qu’il n’y a jamais de demie-mesure quand il s’agit de son frère mais elle ne peut pas se permettre de statuer les faits tels qu’ils sont réellement ; personne ne serait prêt à les entendre et, surtout, elle n’a aucune envie d’exposer sa vie de famille de la sorte. “Il a toujours eu un don pour trouver les problèmes, depuis toujours. Au moins quand il était ado, nos parents étaient là pour le canaliser.” A grands coups de ceintures contre son dos, il est vrai, mais au moins cela fonctionnait. Pendant un temps, Joseph n’a jamais rien fait de trop grave si ce n’est lancer des grenouilles au visage de sa petite soeur - rien qui ne méritait la prison, même si ce n’est pas ce qu’aurait dit la Lily de cet âge là qui n’avait d’yeux que pour son meilleur ami. "Ça lui passera. Ça finit toujours par lui passer.” Parce qu’il finit en prison, parce qu’il fait des overdose, parce qu’il approche assez de la mort pour prendre peur et au moins repousser à plus tard ses mauvaises idées, avant de toujours faire pire ensuite. C’est qu’il rivalise d’ingéniosité son frère, tout de même.

« Je te dirais, promis. Mais pour l’instant, il n’y a pas grand-chose à faire. J’ai… je me bats avec mon demi-frère pour des questions d’héritage. Donc à moins que tu veuilles passer les appels pour le notaire à ma place… » Albane hausse les épaules et Lily grimace. C’est au moins un sujet sur lequel Joseph et elle n’ont pas à se battre et un problème qu’elle ne connaît fort heureusement pas, ce qui ne l’empêche pas sincèrement d’espérer que tout se règlera rapidement pour Albane. “Peut-être que finalement, je vais te laisser cette partie-là du problème, en effet.” Elle lui aurait porposé de faire jouer ses relations mais force est de constater qu’elle n’en a tout simplement pas la moindre, pas aucune qui puisse lui venir en aide sur un sujet aussi précis et difficile. « La seule différence, c’est qu’il est flic. Donc j’imagine que ses… frasques à lui doivent être légales et sans risques. » A l’énoncé de cette nouvelle information, Lily redresse aussitôt ses grands yeux bleus dans ceux de son amie. “Il est policier, vraiment ? Qu’est-ce qu’il fait, au juste ? Je l’ignorais.” Elle tente de savoir s’il pourrait savoir qu’elle est à nouveau interrogée pour l’accident de Callum, information précieuse qu’elle n’a aucune envie de voir remonter jusqu’aux oreilles d’Albane, ni même de qui que ce soit d’autre. A bien y repenser, pourtant, elle reprend ses esprits et son assurance rapidement: ils ne sont de toute évidence pas en contact et les potins du commissariat seraient bien le cadet de leurs soucis. “Non, oublie. Je ne veux pas t’embêter avec ça. Tu veux que je te laisse, peut-être ? Pour vraiment appeler le notaire, je veux dire.” Et c’est à son tour de vouloir s’éclipser et ne plus faire entendre parler d’elle, le sujet du métier de son demi-frère étant bien trop glissant et sensible.
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Message(#)(albane #2) i apologize for making you feel special EmptyJeu 26 Jan 2023 - 0:22

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'Cause I'm so fuckin' paranoid, lose myself between the noise. How did I forget to lock the door? I'm so fuckin' paranoid, maybe it's too soon to fall. Why do I deserve to eat my thoughts?

Elle n’avait que les pièces d’un puzzle bien trop complexe pour elle, et Albane n’arrivait pas à saisir comment les connecter entre elles. La famille Keegan lui faisait un peu cet effet. Joseph était un nom et un visage familier avec qui elle préférait tenir ses distances, sachant pertinemment qu’il ne lui apporterait que des ennuis. Lily en revanche était devenue une amie au fil du temps, ce genre de personne toujours présente, toujours attentive, toujours inquiète. Le genre qui attirait la confiance et les confessions de telle manière que Albane s’en sentait menacée. Elle avait bien trop de mensonges à protéger, à commencer par la raison de sa présence ici. Le hasard lui semblait bien trop gros pour être la principale raison, et la française ne voyait que l’éventuelle présence de Joseph pour justifier ce passage. Elle avait la sensation de marcher sur des œufs, incapable de trouver la limite entre la curiosité spontanée et la curiosité bien trop spécifique pour être innocente. Elle essayait de chercher dans les mots de Lily le moindre mot, la moindre intonation qui pourrait laisser croire que les ennuis étaient sur le point de commencer. Pourtant, il n’y avait rien. Quand bien même le sujet de son frère avait l’air de la concerner, elle n’avait pas l’air de le chercher activement, ou d’être sur son dos. C’était même assez tragique à entendre, en fait. Il y avait une forme de résignation, comme si elle avait laissé tomber. Ce qui aurait dû être du soulagement chez l’étudiante se mua en un sentiment de profonde compassion. Il n’y avait rien que l’on puisse vraiment faire pour aider quelqu’un qui ne voulait pas l’être et qui semblait déterminé à enchaîner les mauvais choix. « On dit souvent que les garçons mûrissent plus tard. Peut-être qu’il prend juste vraiment son temps. » Ou peut-être qu’il ne se raisonnerait vraiment jamais. Du peu qu’elle savait, il n’était effectivement pas en train de prendre les bons choix. Elle ne pouvait pas le juger sur ce sujet quand elle filait vers la même pente.

L’unique issue qu’elle trouva pour sauver sa peau fut de ramener le sujet à elle, d’essayer d’établir une comparaison en parlant de sa propre histoire. Il n’y avait que peu de proches à qui Albane avait parlé de cette histoire de paternité, de demi-frère. Elle avait essayé d’enterrer l’information et si Thomas Chapman n’avait pas passé l’arme à gauche, il était fort probable qu’elle n’aurait jamais eu le courage de revenir vers Eliot. Elle n’était pas fière de la manière dont se déroulait cet héritage chaotique, ou de l’énergie qu’elle mettait à obtenir sa part. Elle ne méritait pas de récupérer ce qui était supposé revenir de droit à son demi-frère. Mais elle ne pouvait juste pas cracher sur cet argent vu la situation dans laquelle elle se trouvait. Cela lui fit avoir un sourire contrit en direction de Lily. Evidemment que cette corvée n’avait rien d’enviable. « Parfois je me demande à quel moment je suis devenue une adulte supposément capable de gérer ça. » admit-elle dans un demi soupire. Il n’y avait personne pour l’aider, elle devait s’y coller comme une grande. Mais elle préférait encore ce combat à savoir un de ses proches dans les ennuis et potentiellement susceptible de finir derrière les barreaux à tout moment. « Il est détective à la criminelle. » C’était tellement ironique compte tenu des activités annexes de Bane. C’était aussi suffisant pour faire naître sa paranoïa parfois, à se dire que s’il trouvait le dossier de Blanche, remontait les pistes, peut-être qu’il pourrait découvrir l’implication de la française. Il n’y aurait aucun lien du sang pour l’aider, à ce moment-là. La distraction dut se lire sur son regard car quand Lily la ramener à la réalité, Albane s’immobilisa dans la rue, son regard hésitant oscillant entre le café qui était tout propre et l’autre bout de la rue vers où elle s’était garée. L’opportunité de fuite était parfaite, mettrait fin à cette mauvaise comédie tout simplement insupportable. « Oui. Je suis vraiment désolée, j’ai l’impression de devoir être à mille endroits à la fois. » Elle soupira, fit un pas en avant pour venir étreindre la brune tant bien que mal à cause du gros ventre qui leur faisait obstacle. « Mais on doit vraiment prendre le temps de se voir un de ces jours. Laisse-moi savoir quand tu seras disponible. » Elle déposa une bise sur sa joue et lui lança un dernier sourire avant de tourner les talons.
Quelle foutue galère.

Spoiler:
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