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 (flowe #8) that'd be the end of the last man on earth

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Message(#)(flowe #8) that'd be the end of the last man on earth EmptyVen 07 Oct 2022, 12:08

Il s'est peut-être écoulé un temps fou depuis que la porte de cet appartement s'est refermée sur Seth. Il semble que les dernières nouvelles données par le trentenaire datent d'il y a une éternité. C'est peut-être le cas, au fond. Murphy a perdu la notion du temps. Étendue sur son lit, pieds contre le mur, elle tâte distraitement le bandage en travers de son arcade sourcilière. Malgré ses réticences, la jeune femme a finalement consenti à se faire ausculter par un type compétent dont elle ne se souvient plus de la fonction. Était-ce une femme médecin ? Un infirmier ? Tout est flou. La blonde ne se souvient même plus de ce qu'ils lui ont dit. Ils ont filé une crème pour l'infection que "les gens comme elle" attrapent, par manque flagrant de soin apporté à des blessures de si petite envergure. Le pansement sur son visage, Murphy voudrait l'arracher. Elle voudrait faire sauter les points. A quoi bon ? Seth est parti. Plus personne n'est là pour la regarder.

Il y a bien Carl, dont elle attend l'arrivée avec une pointe d'impatience. Ses blessures à lui sont bien plus graves que celles de Murphy, bien que les deux jeunes gens aient vécu la même scène. Tout résulte d'un grand quiproquo dont Murphy était le personnage principal. Si Seth n'était pas un garçon si emporté, peut-être sa petite amie aurait-elle pu lui expliquer. Si Seth n'était pas si prompt à se mettre en colère, Murphy aurait tout simplement pu lui dire que Carl et elle se retrouvaient après des mois sans s'être vus. Si Seth n'était pas une brute, Murphy aurait pu essayer de dire à son petit-ami que Carl n'est pas qu'un gars qu'il a clairement envie de passer à tabac; il est aussi le seul ami que Murphy ait. Mais cela, Seth ne le saura jamais. A vrai dire, il est certainement parti du principe que sa prostituée de petite-copine se tapait toute la ville dans son dos. L'histoire se compose de "et si" que personne ne verra jamais naître.

En revanche, lorsque la sonnette retentit dans l'appartement miteux qu'habite la blonde, cette dernière roule sur le dessus de son lit et s'approche silencieusement de l'entrée. Elle a pris l'habitude, depuis le triste événement de la dernière fois, de s'armer d'un couteau. La dernière fois, elle a réussi à planter une fourchette dans le torse de Seth. Qui sait ce qu'elle aurait fait avec le tranchant d'une lame - des bêtises, certainement. Il n'y a pas que Seth qui soit une menace. Son logeur aussi en est une et Murphy a simplement remis en place les mesures prises avant les débordements de Seth : un cale porte qu'elle utilise habituellement dans les hôtels, une sorte de bloque-poignée qu'elle mettra un temps fou à desserrer. Par mouvements légers, elle colle son oreille à la porte et serre le couteau entre ses doigts. Son ombre, sous la porte, la trahira sans doute. Tant pis. « Carl ? » qu'elle lance, timidement. Si cela avait été Seth, il y a longtemps qu'il tambourinerait à la porte.

Quand il a confirmé son identité, la jeune femme défait tous les verrous et les protections derrière lesquelles elle s'est murée. Couteau toujours en main, elle se jette dans les bras de Carl, avec peu d'égard pour ses béquilles. « Je suis... » Désolée ? Nulle ? Idiote ? Tout à la fois.

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Message(#)(flowe #8) that'd be the end of the last man on earth EmptyJeu 13 Oct 2022, 14:00


☾ that'd be the end of the last man on earth
A moment, a love. A dream, aloud. So stay there 'cause I'll be coming over and while our blood's still young, it's so young, it runs and won't stop 'til it's over. Won't stop to surrender songs of desperation, I played them for you.
@MURPHY ROWE ☆ CARL FLANAGAN
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Si Carl devait établir la liste de ce que son séjour en Australie lui a apporté jusqu'à présent, il ne fait aucun doute que les mauvaises péripéties y seraient bien plus nombreuses que les bonnes. C'est ce qui arrive quand on s'attire des problèmes partout où on va et qu'on collectionne les détracteurs comme les cartes pokémon, à l'image de ce récent passage à tabac découlant d'un énorme malentendu qui n'aurait assurément pas pu tomber sur quelqu'un d’autre. Il n'y a que lui pour se fourrer dans ce genre de pétrin et pour récolter les foudres d'un petit copain sorti de nulle part dont il avait enfilé le caleçon en toute innocence la veille. Le résultat ne s'est pas fait attendre : fracture de la rotule, c'est le diagnostic que les médecins ont fini par poser quand Carl a enfin daigné trainer sa carcasse jusqu'à l'hôpital le plus proche, grandement poussé par Maisie qui ne pouvait pas le laisser se décomposer sur son canapé. Elle n'a pas eu besoin de beaucoup insister en vérité, si elle ne l'avait pas convaincu de se faire examiner c'est la douleur en elle-même qui s'en serait chargée et dans tout ça Carl ne s'en sort presque pas si mal, ces huit semaines d'attelle n’étant pas cher payées à côté des dommages bien plus conséquents que Seth aurait pu lui infliger. Il remarchera normalement, les médecins le lui ont promis et si le garçon compte depuis les jours le séparant de sa délivrance, il est en revanche bien moins capable de dire combien se sont précisément écoulés depuis que son regard a croisé pour la dernière fois celui de Murphy. Pour ça Carl ne veut pas tenir les comptes, pas plus qu'il ne souhaite revivre en continu cette matinée d'horreur alors qu'il cherche toujours le bouton à enclencher pour mettre ses pensées sur pause. La fureur de Seth reste la première chose que Carl voit en fermant les yeux le soir, comme s'il se tenait prêt à bondir dans ses cauchemars pour terminer ce qu'il a commencé à défaut de pouvoir le faire en vrai. Son agresseur est en prison, c'est Maisie qui lui a appris la nouvelle et le plus ironique est bien qu'il se soit fait attraper pour autre chose que sa tendance à frapper sur tout ce qui bouge. Le petit ami de Murphy est un voleur en plus d'être une brute, pas de quoi redorer le tableau déjà peu glorieux et pas de quoi non plus rassurer Carl sur les limites que ce type ne semble décidément pas avoir. Mais dans l'immédiat, quand même, le bonhomme est bien content que Seth ne puisse plus faire de mal à personne même si ne pas savoir quand il sera relâché dans la nature l'angoisse. Et s'il décidait de finir le travail, qui les protègera Murphy et lui ? La blonde n'a jamais cessé d'animer ses pensées elle aussi, son jeune frère lui a demandé de ne plus revoir cette « fille à problèmes » pour laquelle il s'est déjà esquinté le cœur une fois mais Carl écoute bien quand ça l'arrange, comme en témoigne sa venue aujourd'hui dans le quartier de Murphy. Il va remettre les pieds chez elle pour la première fois depuis le drame et jusqu'à la toute dernière seconde Carl doutera d'en être capable, pour tous les mauvais souvenirs le guettant déjà alors qu'il ne fait encore que longer sa rue.

C’est stupide, Seth ne peut plus s’en prendre à lui et il est pourtant un peu plus terrorisé à chaque pas effectué près de l’appartement où tout s'est joué. Plus il s’en rapproche et plus son cœur paraît proche de bondir hors de sa poitrine, ces murs qui ont abrité son calvaire ne sont officiellement plus les plus accueillants que Carl connaisse mais il tient à leur laisser une deuxième chance, sans quoi sa route n'est pas près de recroiser celle de Murphy. Et il en a assez, Carl, de passer à côté de bons moments à deux parce que l'univers semble décidé à mettre toutes sortes d’obstacles en travers de leur chemin. Il ne demande pourtant pas grand-chose, ou seulement de pouvoir profiter de sa présence sans qu'un nouveau cataclysme ne leur tombe dessus car la prochaine fois, il se demande bien ce que ça sera. C'est d'une main toquant fébrilement à la porte qu'il annonce sa venue, première confrontation que Carl redoute puisqu'une fois celle-ci ouverte, c’est au reste qu’il devra faire face. Au regard de Murphy dont il ne sait pas encore ce qu’il pourra y lire, aux souvenirs qui lui sauteront à la gorge et à tout ce qu’il sera tenté de dire, sans peut-être y parvenir. Il espère trouver en lui ce courage qui lui a tant manqué la dernière fois, quand Seth était prêt à le réduire en charpie et qu’il n’osait même pas regarder son bourreau dans les yeux, ni faire autre chose que le supplier lamentablement. Carl se sent lâche et c’est aussi pour en finir avec cette culpabilité qu’il est ici aujourd’hui. Pour prouver à Murphy qu’il en faudra bien plus pour le faire fuir cette fois et qu’il chérit aussi bien trop ce qui les lie pour y renoncer à la moindre tempête. Ce n'est apparemment pas sans risque de s’attacher à une fille comme elle mais Carl ne choisit pas pour qui son cœur s’enflamme. « Carl ? » Il peut déjà entendre à sa voix que Murphy est aussi peu rassurée que lui et la dernière chose à faire, il le sait bien, est de laisser planer le moindre doute sur son identité à cet instant. « Oui c’est moi. » il confirme avant de heurter mollement le sol avec l'une de ses béquilles, comme un code secret qu'il viendrait tout juste d'inventer. La porte s'ouvre sur la frêle silhouette de Murphy alors que celle-ci se précipite dans ses bras, manquant de lui faire perdre un équilibre que Carl maitrise encore assez mal avec ses nouveaux appuis. Il reste alors plusieurs longues secondes contre elle à soupirer sur son épaule et à apprécier cette proximité retrouvée, si vite avortée la dernière fois. « Je suis… » Il devine ce qu’elle va dire et il n’a pas envie d’entendre qu’elle est désolée, tout simplement parce qu’elle n’y est pour rien à ses yeux. Lui aussi pourrait l’être d’avoir été si faible ce jour-là, Carl ne se pardonne pas d’être resté une pauvre marionnette entre les mains de Seth même si le vrai responsable n’est plus là pour répondre de ses actes et qu'avec la meilleure volonté du monde, il n'aurait pas pu se défendre contre un tel déchainement. « Non dis rien. » il souffle et recule légèrement pour capter son regard, le sien reflétant un mélange d’affliction et d’espoir. « Tout.. tout va bien. » Carl ne sait pas vraiment qui il cherche à rassurer ici mais il peut presque y croire maintenant qu'ils se sont retrouvés, en un seul morceau et bien vivants l'un comme l'autre. « Tu peux lâcher ça. » il reprend doucement car ce couteau que Murphy tient dans sa main ne peut pas lui échapper. Sans un mot de plus Carl se saisit délicatement de la lame pour la lui dérober avant qu'un accident n'advienne, dont personne ici n'a besoin.

Il retombe dans ses bras une fois l'arme écartée pour s'assurer qu'il ne rêve pas un tel moment car à force de tout fantasmer Carl en perdrait presque parfois le sens des réalités. « J’ai eu peur de jamais te revoir quand je suis parti l'autre fois. » Cet aveu glisse entre deux étreintes avant que le garçon ne se décide quand même à la laisser respirer. Inévitablement la scène de son départ lui a laissé une impression de déjà-vu, il n'a pas pris la fuite comme un voleur cette fois et pourtant Carl ne savait pas vraiment ce qu’il laissait derrière lui, en dehors d’une Murphy blessée elle aussi. Il avait surtout peur que Seth parvienne à les éloigner l’un de l’autre et détruise ce qu’ils étaient à peine parvenus à reconstruire, car ce sont bien les bases fragiles de leur relation qui ont aussi tremblé ce fameux matin. « C’est un peu compliqué de revenir ici mais il.. il peut plus rien nous arriver maintenant. » Et c'est bien à cette idée que le garçon se raccroche, supposant que Murphy ne peut qu'être informée de l'incarcération de son petit ami. Seth ne peut plus leur faire de mal dans l'immédiat, oui, mais allez dire ça à ses cauchemars qui continuent de le hanter et dans lesquels l'ainé Moriarty a encore tout le loisir de se défouler sur lui. Les quelques pas qu'il effectue après ça sont instables et les béquilles entre ses mains plus que jamais utiles, quand bien même Carl a la sensation qu'il ne s'y habituera jamais vraiment. « Parfois j’oublie que j’ai besoin de ces trucs pour tenir debout. » Encore quelques semaines à clopiner et à prier tous les jours pour qu'il ne pleuve pas, le temps risque de paraître long mais Carl évitera de trop s'en plaindre sachant qu'il aurait pu finir dans un plus piteux état. « J’avais demandé un plâtre pour pouvoir dessiner dessus mais on m’a mis une attelle à la place, c’est carrément moins stylé. » Il s'amuse à le souligner afin de dédramatiser la situation et le malaise du moment, et s'il avait eu des tas d'amis Carl aurait aussi pu leur demander de dessiner sur son plâtre les uns après les autres. C'est une chose qu'il avait beaucoup envié à son frère après son accident et il se demande ce que Murphy y aurait dessiné elle aussi car amie est sûrement l'étiquette à laquelle elle s'identifie le plus, peu importe qu’elle suffise ou non à Carl. « Il va mieux ton œil ? » Est-ce que tu vas mieux, toi, Murphy ? C'est bien l'autre question que ces mots soulèvent car ce pansement a sûrement le même effet que l'attelle du garçon sur leurs blessures respectives. Celles que l’on voit iront mieux avec le temps mais les autres, celles de l'intérieur, en nécessiteront certainement beaucoup plus. La dernière fois qu'il a vu Murphy elle était en sang alors bien sûr ce pansement le rassure, même si rien ne pourrait plus l'apaiser que la garantie qu'il ne la retrouve pas encore pour mieux la perdre, ensuite.

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Message(#)(flowe #8) that'd be the end of the last man on earth EmptySam 15 Oct 2022, 16:22

Elle est bien, contre Carl. Rien ne peut vraiment lui arriver, sinon la soudaine apparition, dans sa tête, de Seth. C'est pour cela qu'elle n'ose pas fermer les yeux. C'est pour cela qu'elle guette le couloir, derrière son ami, dans l'angoisse secrète que ses craintes ne se réalisent. Et si Carl avait été suivi ? Et si Seth débarquait armé d'une batte ou pire, d'une arme à feu ? Murphy serre son ami contre elle, rassurée par sa présence et effrayée par ce qu'elle a aperçu avant de lui sauter dans les bras : des béquilles. Alors, elle n'a pas rêvé. Ils ont vécu cette affreuse matinée. Lui comme elle en gardent des séquelles visibles, qui disparaîtront plus vite que celles qu'on ne peut pas voir. Murphy dormira avec un couteau à côté de son oreiller pour les prochaines années à venir. Elle se munira certainement bientôt d'une arme de poing dont elle ne saura jamais se servir. Il y a des lustres que cette idée lui trotte dans la tête, idée sans doute renforcée par sa consommation de stupéfiant. En attendant, elle serre son poing autour du couteau dont elle a presque oublié la présence tant il est devenu une extension de sa main. « Non dis rien. » La blonde serre les dents et Carl s'éloigne déjà. Elle n'ose pas le regarder dans les yeux, se contente de jeter des regards derrière le brun. « Tout.. tout va bien. » Tout ne va pas bien et ils le savent tous les deux. Ils feront semblant, si c'est ce qui importe. Murphy lâche un sourire en coin, qui n'est pas suivi par ses yeux. « Tu peux lâcher ça. » Avec toute la délicatesse du monde, Carl attrape l'arme dont Murphy s'était équipée. Soudain, elle se sent nue, vulnérable, désarmée - dans tous les sens du terme. La jeune femme, qui ne sait plus quoi faire de ses bras, les croise sur sa poitrine en opinant du chef. Elle n'a pas résisté. Personne ne les attaquera, pas ici. Il faut se faire une raison. « 'Te fais pas mal avec. Je l'ai affûté. » Inlassablement, avec énergie, le sang toujours étalé sur le front. Murphy a mis un temps fou à se rendre à l'hôpital et sa priorité allait à sa propre protection. Mieux qu'une fourchette, la prochaine fois elle plantera un couteau. Elle a vu faire dans les films, ce ne doit pas être si difficile. On dit qu'une fois passé les os, si on s'y prend correctement, on atteint très facilement les organes vitaux. Le corps humain est une étrange machine d'une fragilité déconcertante.

La menace écartée, Carl reprend Murphy entre ses bras et la jeune femme s'y laisse glisser sans hésiter. « J’ai eu peur de jamais te revoir quand je suis parti l'autre fois. » Elle aussi. Mais pas pour les mêmes raisons. Elle a pensé dix fois au moins que Carl allait être retrouvé sur la route par un Seth vengeur armé jusqu'aux dents. Elle a imaginé soixante autre fois qu'il se ferait écraser sur la route à cause de sa claudication. Et puis, elle l'a aussi imaginé une bonne centaine de fois enfermé chez lui, n'osant plus sortir et se laissant mourir de faim. Mais tout va bien, comme le dit le jeune homme. « Je suis là. » qu'elle murmure, attrapant une mèche qui dépasse dans la nuque de Carl. S'il avait disparu, elle serait venu le chercher, qu'importe où. Murphy a déjà retrouvé sa sœur à partir d'une vieille photo en exemplaire unique, elle peut recommencer avec le jeune homme. Elle s'est solidement attachée à lui ces derniers mois et ce malgré le silence radio. Il est probablement son seul véritable ami, bien qu'elle ne soit absolument pas capable de lui attribuer un titre officiel. Carl s'est à nouveau éloigné d'un pas et Murphy ose enfin le regarder dans les yeux. « C’est un peu compliqué de revenir ici mais il.. il peut plus rien nous arriver maintenant. » C'est qu'il est optimiste. D'habitude, les rôles sont inversés. Murphy tord entre ses doigts le pull dans lequel elle est enroulée malgré la température.

La porte est entrebâillée, juste assez pour que Carl puisse se glisser dans l'appartement en bazar dans lequel vit la blonde. « Parfois j’oublie que j’ai besoin de ces trucs pour tenir debout. » Un rire discret secoue la cage thoracique de l'hôte, qui ferme solidement l'appartement, agitée de nervosité. Accueillir Carl ici signifie inévitablement revivre l'angoisse. La jeune femme s'attend à voir bondir Seth hors des murs à tout instant. Fermer les portes ne sera assurément pas suffisant. Du menton, elle indique à Carl qu'il peut s'installer où il le souhaite. Il connaît les lieux, désormais. « J’avais demandé un plâtre pour pouvoir dessiner dessus mais on m’a mis une attelle à la place, c’est carrément moins stylé. » « Oh je suis sûre que je peux dessiner quand même sur une attelle. » Elle gribouillera un truc hideux à la seconde où Carl lui placera un feutre entre les mains. Quelques secondes plus tard, elle a disparu dans la cuisine et ne revient que lorsqu'elle avec de l'eau chaude et une vieille boîte d'infusion qui ne correspond pas à son contenant divers et varié. « Il va mieux ton œil ? » En s'asseyant sur le canapé abîmé, Murphy tâte le pansement sur son arcade sourcilière. « C'est qu'une égratignure, en comparaison à ta jambe. » Elle se souvient de l'affreux bruit qui a fait vibrer l'air de la pièce, l'autre matin. « C'est... Tu veux du sucre ? » En parler, c'est faire exister. Et Murphy ne fera pas exister les traumatismes, pas alors que sa voix s'est presque remise à trembler.

Le silence est pesant. Il ne dure que le temps que Murphy verse l'eau dans les tasses et tapote la place à côté d'elle pour inviter Carl à la rejoindre. Machinalement, elle oublie que l'infusion doit prendre et se brûle la langue avec sa boisson au goût d'eau sucrée. D'un regard contrit, elle désigne les multiples protections qui ceignent sa porte d'entrée. « J'ai toujours peur qu'il entre. » Autour de la tasse fumante, Murphy resserre ses doigts sans prendre conscience de la morsure du chaud. « Mais ça le retiendra pas. Je le connais. » Elle est bien sûr loin d'imaginer qu'autre chose retient Seth : les barreaux d'une prison. « Je vais chercher un autre appartement. » Il y a longtemps qu'elle aurait dû le faire.
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Message(#)(flowe #8) that'd be the end of the last man on earth EmptyVen 21 Oct 2022, 14:08


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Bien sûr que tout ne va pas bien. Carl se ment à lui-même tout comme il ment à Murphy, c'est simplement plus simple que d'admettre qu'il ne ferme plus l'œil de la nuit depuis son dernier passage dans cet appartement où il avait d'abord cru ne plus jamais revenir. Il a hésité Carl, il a beaucoup cogité sur la question parce qu'il n'était pas certain de tenir le coup entre les images qui lui reviendraient à l'esprit et la vision de Murphy, dont il avait gardé un bien triste souvenir la dernière fois. Les larmes sur ses joues, le sang sur son visage et ce geste contre Seth qui aura permis leur double délivrance, mais qui aurait aussi pu signer leur arrêt de mort si son petit ami ne s'était pas résigné à partir après ça. Elle avait menacé d'appeler la police puis de le tuer dans son sommeil, ces mots n'ont jamais quitté l'esprit de Carl et cette scène paraît toujours aussi surréaliste quand il se prend à y repenser. C'est le genre d'histoire que le garçon n'arriverait sûrement pas à faire croire autour de lui s'il essayait, voilà pourquoi si peu de gens savent comment il s'est broyé le genou, uniquement ceux le connaissant assez bien pour savoir qu'il ne mentirait pas sur une chose aussi folle. C'est bien à lui que tout ça est arrivé même s'il se demande encore comment le doux rêve qu'il vivait avec Murphy a pu si brusquement basculer. Ils n'auraient rien pu prédire l'un et l'autre, Carl ne connaissait même pas l'existence de ce petit copain avant de le voir surgir au petit matin et c'est décidé, il ne dormira plus jamais sur ses deux oreilles puisque cette histoire lui a prouvé qu’il n'avait pas besoin de provoquer quoi que ce soit pour s'attirer des ennuis plus gros que lui. Même quand il ne fait que dormir Carl s'expose déjà à la fureur des autres, il doit avoir une sacrée tête à claques ou ressembler à s'y méprendre à un punching-ball pour que tant de gens aient envie de lui cogner dessus. C'est ce qu'il préfère se dire plutôt que de regarder la réalité en face : il s'est surtout glissé dans les mauvais draps ce jour-là et Murphy ne l'a pas attendu pour continuer sa vie avec ce type qu'elle aime sûrement encore malgré tout ça et qui à coup sûr, ne la mérite pas.

Ils sont pourtant deux à vivre dans la peur s'il en juge ce couteau qu'elle tient et dont il s'emploie très vite à la défaire, avec toute la douceur dont il peut faire preuve pour que son rempart ne tombe pas trop brutalement. « Te fais pas mal avec. Je l'ai affûté. » La précision le fait grimacer alors qu'il n'a pas envie d'imaginer que ce couteau ne la quitte plus depuis ce fameux jour, même s'il devine bien que c'est le cas. Ce n'est pas un accessoire qu'il aime lui associer et pas non plus l'accueil le plus rassurant qui soit mais il comprend Carl, qu'on puisse se murer derrière ce genre de protection quand on n'a pas d'autre choix. « J'espère que tu sais que t'auras jamais besoin de ça avec moi. » Il étire un sourire se voulant rassurant en le disant même si la tristesse de son regard le trahit. Murphy n'a rien à craindre quand ils ne sont que tous les deux, Carl a beaucoup de défauts et des déviances bien connues mais la violence ne passera jamais par lui. Pas envers les autres du moins, car c'est contre lui-même que le garçon se retournerait s'il ne pouvait pas faire autrement. Il a pensé lui aussi à s'armer pour se défendre mais il a bien trop peur de se trimballer avec quelque chose de pointu ou de coupant, sa maladresse n'étant plus à prouver et ses réflexes laissant à désirer, Carl deviendrait sûrement son propre ennemi avec une arme entre les mains. « Je suis là. » Et finalement la chaleur de Murphy lui revient, sans plus aucune lame pour faire obstacle entre eux. C'est dans ses bras que le garçon se sent le mieux et tout contre elle qu'il resterait des heures durant s'il le pouvait, à juste calquer sa respiration sur la sienne tout en écoutant les battements de son cœur. Mais ces moments sont toujours bien trop courts, et la réalité jamais très loin de les rattraper.

Son genou en attelle, par exemple. Carl était parvenu à l'oublier l'espace de quelques secondes avant d'être rappelé par la rigidité de sa jambe et ces béquilles aujourd’hui greffées à ses mains, dont il rêve déjà d'être débarrassé pour ne plus défier son propre équilibre à longueur de journée. Un plâtre aurait été plus impressionnant mais aussi plus encombrant, et qui d'autre qu'un grand enfant penserait aussitôt à la façon dont il aurait pu le personnaliser. « Oh je suis sûre que je peux dessiner quand même sur une attelle. » Il n'en faudra pas beaucoup plus pour le convaincre car si elle le dit, c’est forcément que c'est possible. Carl aurait l'impression d'emmener Murphy partout avec lui avec un peu d'elle sur son attelle et l'idée a évidemment tout pour lui plaire, peu importe d’ailleurs ce qu'elle choisirait d'y dessiner. Son regard suit après ça le déplacement de la blonde jusqu'à sa cuisine où celle-ci part s'adonner à un rituel désormais bien ancré entre eux : une infusion, devenue la deuxième meilleure façon d'accueillir le garçon après l’étreinte qu’on ne présente plus. Carl ne fait encore que tourner autour du canapé quand une question lui échappe parmi celles qu'il vaudrait sans doute mieux ne pas poser. Il s'est bien trop inquiété pour elle ces derniers jours pour ne pas prendre des nouvelles de son œil même si toutes les précautions du monde s'imposent en s'aventurant sur ce terrain douloureux. « C'est qu'une égratignure, en comparaison à ta jambe. » Ce n'est pas le souvenir qu'il en a gardé, revoyant bien trop souvent Murphy chuter et disparaître sous ses yeux dans ses cauchemars, où elle ne se relève jamais. Leurs blessures sont certes différentes mais Carl refuse d'être vu comme le plus à plaindre, sous prétexte que son genou n'a pas tenu le choc des assauts répétés de l'ainé Moriarty. « J'ai dit au médecin que j'avais fait une chute en skate mais je suis pas certain qu'il m'ait cru. » Disons que le regard sceptique qu'il lui a lancé permettrait d'en douter, Carl n'étant pas connu pour être un très bon menteur et l'étendue de ses blessures ne coincidant pas non plus avec l'histoire présentée. « Je pouvais pas dire la vérité, j'avais trop peur et.. » et Maisie se trouvait dans la pièce d'à côté, il n'a tout simplement pas pu la trahir vis-à-vis de son frère. C'est pour elle que Carl a menti, sans trop savoir ce qu'il craignait exactement en disant toute la vérité aux médecins. Sans doute est-il trop habitué à ne pas dire aux grandes personnes ce qu'on lui fait subir comme s'il était encore un enfant prisonnier des secrets de sa maison, le temps écoulé n’altérant en rien les vieilles habitudes du passé. « C'est... Tu veux du sucre ? » La voix de Murphy le ramène dans ce présent où, au moins, leurs blessures sont pansées à défaut que leurs esprits soient apaisés. Carl hoche lentement la tête, approuvant son offre en silence pendant que son regard fuit déjà du côté de leurs tasses.

Il s'assoit finalement à son tour, gagnant chaque centimètre possible pour se tenir au plus près de Murphy sur ce canapé qu'il ne fait que retrouver. La dernière fois Carl y avait longuement pleuré et aujourd'hui il est un boiteux qui aura certainement besoin d'aide pour se relever, la seule chose n’ayant pas changé reste cette infusion qu’il s'empressera de siroter quand il ne risquera plus de s'y brûler. « J'ai toujours peur qu'il entre. » Son regard se reporte machinalement sur la porte vers laquelle Murphy attire son attention, parée de protections en tous genres avec lesquelles elle semble avoir appris à vivre. « Mais ça le retiendra pas. Je le connais. » Mieux que lui c'est certain, du moins s'ils parlent bien du petit ami de la blonde qui croupit actuellement en prison. Carl ne peut pas se douter que la nouvelle n'est pas encore parvenue aux oreilles de Murphy, il s'imagine simplement qu'elle redoute déjà sa sortie comme c'est aussi son cas, et peut-être ont-ils justement de bonnes raisons de s'inquiéter du jour où la brute retrouvera sa liberté. « Je vais chercher un autre appartement. » Il conçoit que Murphy veuille prendre un peu d'avance mais ce n'est pas comme si Seth risquait de débarquer demain, or son inquiétude semble étrangement portée sur le présent bien plus que sur le futur. « Je crois pas qu’ils laissent sortir les gens de prison comme ça, enfin.. sauf s’il s’évade. » Et voilà que Carl débloque une nouvelle peur, lui qui n'avait pas envisagé les choses sous cet angle avant ça et qui redoute soudainement que les murs de la prison ne soient pas assez robustes face à la détermination de son bourreau. « Il pourrait tu crois ? » Encore une fois c'est elle qui le connait le mieux, Carl n'a quant à lui échangé que quelques mots avec son petit ami et ces mots, comme on s’en doute, le garçon n'est pas près de les oublier. « J’ai peur aussi quand je pense à lui mais je me dis qu’il peut pas nous atteindre là où il est. » Ça l'aide à dormir certains soirs avant que Seth ne lui donne rendez-vous dans ses rêves, où il l’attend bien souvent avec la ferme intention de finir ce qu'il a commencé. Étonnamment Carl se réveille toujours avant de connaître la fin de l'histoire, qu'il n'a pourtant aucun mal à imaginer lui être fatale. « J’espère juste qu’il y restera longtemps et qu’il prendra le temps de réfléchir à ce qu’il a fait. » il reprend d'une voix empreinte d'amertume, sans même réaliser la confusion dans laquelle se trouve Murphy. Ce qu'il espère aussi c'est que la nourriture y est infecte, qu'il dort très mal et que ses codétenus ne sont pas tendres avec lui, même si son plus grand souhait serait bien sûr que Seth n'en sorte jamais plus. « Mais tu sais.. en attendant que tu trouves un autre appart’ tu peux venir dormir dans ma chambre, si tu veux pas rester ici toute seule. » L'idée lui vient à l'instant, Carl n'a aucun recul sur ce qu'il propose mais il aimerait l'aider à son tour si toutefois Murphy ne craint pas de trouver refuge dans l'antre d'un véritable geek. « Bon faudra juste escalader le mur jusqu'à ma fenêtre et pas faire trop de bruit, mais mon lit est assez grand pour deux si jamais. » Il s'imagine même déjà lui construire une corde à l'aide de ses tee-shirts et ce n'est finalement qu'un détail si Xavier risque de sérieusement désapprouver la venue d'une fille dans sa chambre. Mieux vaut partir du principe qu'il n'en saura rien, et veiller accessoirement à se faire tout petits. « Parce que c'est pas seulement lui le problème, hein ? » il questionne cette fois d'une voix préoccupée, en référence à ce logeur dont elle n'a pas non plus l'air d'être débarrassée. Il le sent Carl, il le devine dans l'air qui l'entoure et dans cette méfiance qui continue d'habiter Murphy.

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