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{I never made it to Graceland}
crédit/(ssoveia) ✰ w/@Nicholas Hurley

"Non." Ça, c’était une affirmation prononcée avec une certaine impulsion que les comptes fan dédiés au couple hypothétique qu’elle formait avec Midas prendraient pour une déclaration d’amour. Qu’ils aillent se faire foutre "Mais je referais le tien si tu t’obstines à lui proposer que du mauvais. Tu sais que j’en suis capable." Ils n’étaient pas logés à la même enseigne, Midas et Nicholas, et si ce n’était pas assez évident comme ça, elle venait en une phrase à peine de remettre les choses dans leur contexte, et d’affirmer sa préférence sans en avoir l’air ; avec un léger sourire sur le visage néanmoins, ce qui pouvait laisser penser qu’elle plaisantait, quand elle le faisait à peine en vérité.
"Il aime bien qu’on le bouscule, tu devrais essayer pour voir." qu’elle laissa filer en se recalant contre la portière de la voiture, refusant de parler trop pour faire savoir à Nicholas qu’un peu d’aide extérieure ne lui ferait pas de mal, à Midas. Il avait été assez honnête avec elle pour lui avouer qu’écrire ne lui venait pas naturellement depuis quelques temps déjà, et si elle savait qu’il aimait particulièrement travailler avec elle, et sans que ça ne soit un manque de modestie de sa part de le penser, elle savait aussi pourtant qu’apprendre des autres faisaient avancer les causes. Celle de Midas était noble, et la pression de son label était une épine dans son pied, elle pouvait se le figurer sans qu’il ne le lui dise ça, en revanche — celle qu’exercerait Nicholas s’il osait lui proposer quoi que ce soit, elle serait différente parce qu’elle partait d’une bonne intention et que franchement, Nicholas Hurley faire pression sur qui que ce soit ? Cette blague "Je suis sérieuse. Fais-lui écouter des démos qu’on a enregistrées. Je dis pas que ça collera à ses envies ni même que ça lui plaira, mais il suffit parfois de pas grand-chose pour avoir l’étincelle, et c’est une éponge." Il devait avoir les oreilles qui sifflent, le chanteur, à être le sujet d’une conversation tenue nonchalamment sur le bas-côté de la route "Il saura quoi faire de ce qu’on lui offre sur un plateau." conclut-elle en se rendant compte qu’elle parlait de Midas comme si elle le connaissait par coeur quand six ans s’étaient écoulés sans qu’elle ne réussisse à savoir ce qui s’était vraiment passé entre eux. La définition même du paradoxe.

Pour autant, elle ne pouvait pas ne pas admettre qu’elle disait vrai. A son contraire, Midas emmagasinait les conseils et savaient les mettre en oeuvre, il était aussi assez humble pour savoir revoir ses méthodes d’écriture et caresser un autre moyen de faire ce qu’il aimait faire le plus. Il était aussi reconnaissant de la chance qu’on lui avait donné ; sous ses airs de beau-parleur, il était vraiment le gendre idéale, ce petit enfoiré "Si je peux me permettre, t’es pas aussi important pour qu’on s’intéresse à toi de cette façon." fit-elle dans un léger rire "Il prend la lumière, Midas. Je suis même pas sûre qu’on te remarquera si tu traînes dans son sillage. Si t’as besoin qu’on te rassure sur ça, je viens de le faire." Ah, Josephine et son manque de diplomatie notoire. Elle essayait, mais sa façon de dégueuler la vérité à la tronche de ceux qu’elle avait en face d’elle, ça lui venait aussi naturellement que respirer.
Après ça, un nouveau rire lui échappa quand elle songea que, pour elle, Midas n’avait jamais été que Midas et que c’était quelque chose qu’elle ne pouvait pas avouer parce que ça partait d’une confession étrange qu’elle n’avait pas envie de faire, à Nicholas ni à qui que ce soit d’autre. Ça ne partait même pas de son statut de célébrité, ça partait de tout à fait autre chose : de l’idée qu’il savait comment lui parler, comment se comporter avec elle, et comment l’apaiser sans jamais la juger sur la façon dont elle gérait ses propres émotions en mettant des remparts autour d’elle et de ses blessures. Elle pourrait vanter sa patience et sa dévotion à la connexion qui les unissait sans qu’ils ne sachent vraiment ce que ça voulait dire, mais ça serait pencher de nouveau vers un côté trop personnelle de leur relation qu’elle ne voulait offrir à personne, pas même à quelqu’un qu’elle estimait assez pour partir en vadrouille sans connaître la destination finale.
Un silence passa durant lequel elle se laissa happer par son propre cheminement de pensée, et puis elle se redressa doucement, retenant un léger frisson quand une brise lui caressa la joue "Je t’ai déjà dit trop de fois ce que j’en pensais pour me répéter. J’ai pas ton âge, c’est pas mon truc de radoter — bon, il a terminé, l’autre ?" demanda-t-elle en refusant de fustiger davantage Nicholas de sa lenteur flagrante à prendre son Destin en mains. Elle ne pouvait pas faire plus que ce qu’elle avait déjà fait dans le passé, à le bousculer, lui aussi, pour lui faire entendre que ce n’était sûrement pas en restant enfermé entre quatre murs qu’il réussirait à faire quelque chose de sa musique. Il était assez grand, il savait ce qu’il avait à faire après tout.

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{I never made it to Graceland}
crédit/(sunlethrps/tumblr) ✰ w/@Jo Carter

“Oh, ça je le sais que tu en es capable, je n’en ai même jamais douté pour tout t’avouer.” Tu dis cela avec un vrai sourire sur le visage, et pas comme quelqu’un qui a véritablement peur de Jo Carter. Tu aurais toutes les raisons du monde de l'être, de la craindre et même de l’éviter de but en blanc et de faire en sorte qu’elle n’ait rien de ta personne, cependant, tu as su passer outre et tu connais une petite part de la vérité quand la brune est concernée. Oui, elle est corrosive, non, elle ne pardonne pas facilement, elle n’hésite pas à remettre les gens à leur place et à leur dire quand leur vision des choses et même du monde est complètement erronée... Selon toi, toutes ces choses font juste partie d’elle, cela fait partie de Jo et ce ne sont définitivement pas des raisons de la mettre sur la touche ou même la considérer comme de trop ou même caractérielle ou malpolie. On s’y fait ou alors on ne s’y fait pas, Jo ne force personne à rester, c’est même, et tu l’as déjà vu faire en réalité, tout le contraire et elle est la première personne à refermer la porte quand quelqu’un le suggère. Sans absolument aucun regret, tu ne sais malheureusement pas le faire, toi, tu questionnes chacune de tes décisions, chacun de tes souffles et tu n’es pas aussi libre que tu le voudrais. Il y a toujours un et si, toujours un moment où les conséquences sont trop lourdes à supporter, qu’elles soient négatives ou même positives, parfois c’est un peu trop pour toi et tu préfères rebrousser chemin plutôt que de faire savoir ton opinion. Ou ce que tu as vraiment dans le cœur, c’est donc assez déroutant à observer quand les autres ne partagent pas ce sentiment et qu’ils ont déjà un chemin tout tracé pour lui ou alors qu’ils le trouvent eux-même.
Et cela, Jo le fait, elle te pousse même à en faire de même pour toi aussi et elle te dit d’essayer, juste d’essayer et tu hoches la tête aux mots de la brune. Tu l’entends, de toute façon, tu n’as absolument rien à perdre et comme elle le dit si bien, avec le sourire sur le visage, c’est Midas la star, c’est sur lui que les enjeux et la pression sont. Tu ne trouves pas cela très juste pour lui, tu n’es même pas envieux de son succès, non vraiment, dans le cas du jeune homme, tu estimes que c’est totalement mérité et cela ne l’a pas rendu arrogant à souhait, dieu merci, sinon tu ne voudrais rien avoir à faire avec lui, c’est certain. Jo réussit à t’arracher un rire et tu te dis qu’un autre homme le prendrait mal, serait presque offensé qu’on balaie ses efforts sur le côté mais franchement ? Tu t’en fiches complètement, le but a toujours été de retranscrire ce qui te passait par la tête, ni plus, ni moins, le reste, ce ne sont que des heureux accidents et des jolies rencontres qui ont été faites ça et là. “Si j’avais oublié que tu étais toujours directe, tu es toujours là pour me le rappeler... et je te rassure hein, je n’en ai jamais douté, j’avais même déjà remarqué pour tout te dire.”
Tu ne l’aurais pas dit en ces termes là, tu supposes que oui, comme elle l’a dit, Jo le connaît mieux que toi, elle a eu le temps de l’apprivoiser et voir certains de ses secrets, certainement pas toi, pour toi, tout ça c’est nouveau. Le silence entre vous ne dure pas vraiment longtemps, non pas que cela te dérange et tu hausses les épaules à la remarque de Jo, elle devra te le répéter plusieurs fois, tu espères bien qu’elle s’en rend compte. “Et j’ai pris un an de plus alors, aucune excuse.” Oui, vraiment, mais ce n’est qu’un chiffre, pas vrai ? La brune fait référence à Vance et tu hausses les épaules, avant de te diriger dans la petite boutique qui surplombe la station service où tu soupçonnes le batteur d’être.
Tu as raison, il s’est perdu dans le rayon des chips et après l’avoir aidé, tu le guides dehors où on vous attend déjà. Si Vance roule un peu des yeux face à l’impatience de Jo, ce que tu peux comprendre dans une certaine mesure, toi tu te tournes vers la brune, alors que tu viens de songer au reste et à la fin de votre trajet. “La route est tranquille et c’est tout droit jusqu’à ce qu’on arrive, idée complètement folle mais ça pourrait être un bon entrainement: tu veux conduire?” Oui, tu le sais, vos leçons de conduite remontent à très loin, et cela ne s’est pas terminé si bien que cela, pourquoi laisser Jo une autre opportunité ? Tu n’en sais rien, c’est l’air un peu différent de celui de Brisbane qui doit te monter à la tête, sûrement.  “Et oui, je sais, t’as déjà ruiné une de mes voitures, et ouais, je suis maso, mais il n’y a pas de mur et personne à l’horizon alors...”

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{I never made it to Graceland}
crédit/(ssoveia) ✰ w/@Nicholas Hurley

Le volet Midas, il fallait le refermer sec et bien, et ce pour tout un tas de raisons aussi vastes et nébuleuses que les écrits de Nostradamus. Tout à coup, c’est ce que Jo décida de faire en haussant simplement les épaules pour le laisser de côté un temps et se concentrer sur autre chose que sa capacité à faire de tout ce qui tournait autour de lui une affaire personnelle, et ce sans en avoir vraiment l’air. Dans un sens, c’était heureux que Nicholas ne fût pas du genre à voir plus loin que le bout de son nez, sinon il aurait pu se poser des questions sur la manière dont Jo avait de défendre les interêts du jeune homme alors que d’ordinaire, l’intérêt des autres, c’était peu ou prou le cadet de ses soucis. Au moins, il savait qu’elle ne plaisantait qu’à moitié quand elle lui disait qu’elle lui ferait mordre la poussière s’il proposait de mauvais projets à Midas, et c’était une satisfaction assez réelle à ses yeux de l’entendre dire qu’il savait qu’elle en était capable pour la faire se redresser fièrement de toute sa petite taille, sans pour autant ajouter quoi que ce soit d’autre, tout simplement heureuse d’inspirer assez de crainte chez les autres pour ne pas être forcée de prouver qu’elle avait un petit souci de gestion de la colère. Même si ce n'était que pour rouler des mécaniques, elle n’avait jamais hésité à malmener un peu Nicholas, et curieusement — ou pas, d’ailleurs, chacun ses délires en la matière —, elle soupçonnait de plus en plus d’adorer ça.
D’autres auraient mal géré le fait qu’elle piétine leur amour-propre sans vergogne en se servant de la notoriété de Midas pour appuyer le fait que c’était lui, le centre de l’attention, mais pas Nicholas. Nicholas, il en riait, et si ça avait été déroutant autrefois, ça ne l’était plus maintenant, laissant Jo froide à ce sujet, déjà prête à aller chercher Vance par la peau des fesses pour le faire revenir sur ses pas histoire qu’ils déguerpissent enfin d’ici. Elle n’avait pas accepté de venir pour faire le pied de crue près de la voiture de Nicholas comme une vulgaire tapineuse. Jo, elle commençait à s’impatienter, alors quand le conducteur proposa d’aller voir ce que faisait le jeune homme, elle le laissa aller sans le suivre, s’adossant seulement à la carrosserie en fourrageant dans la poche de son manteau pour vérifier l’écran de son téléphone portable.

Peu de temps après, son regard se leva de nouveau quand elle les entendit revenir, et que sous la mine désagréable de Vance, elle fit un pas brusque en avant pour le faire sursauter, et éclata de rire en le voyant se recroqueviller comme une petite-fille face au grand méchant loup. Elle ne commenta pas, elle le laissa simplement monter dans la voiture pour mieux se tourner vers Nicholas qui lui faisait une proposition cryptique.
"Je te soupçonne quand même de flirter avec les pensées suicidaires. Tu veux en parler, ou... ?" Non pas que ça l’intéressait vraiment, ça devenait inquiétant néanmoins, ce talent qu'il avait de lui tendre le bâton pour qu’elle lui défonce la gueule avec. En l’occurence, à ce moment précis, il voulait lui laisser le volant de sa voiture flambant neuve entre les mains alors qu’elle était la responsable de la fin de vie de son van pourri. Si ce n’était pas un signe de santé mentale défaillante, elle ne s’appelait pas Josephine Carter.
Elle le regarda cependant, le toisant de bas en haut comme elle savait si bien le faire, et statua après un instant de profonde réflexion qui finit par la faire planter un doigt dans sa direction et lui dire sur le même ton menaçant qui faisant sa réputation "Si je me fais choper à conduire sans permis, c’est toi qui paieras mon avocat et ma caution, et c’est pas négociable." Comme si elle avait besoin de préciser que ça ne l’était pas. Rien ne l’était avec elle "Et crois pas, c’est toujours moi en charge de l’autoradio." précisa-t-elle en faisant le tour du véhicule sans demander son reste, assez enthousiaste à l’idée de risquer la vie des occupants de la voiture pour en tirer une joie immense. Encore plus lorsque Vance se rendit compte de l’échange de place entre Nicholas et Jo et qu’il s’écria en s’inclinant dans l’espace séparant les deux sièges avant "Elle est pas censée ne pas savoir conduire ?" "T’as peur, Vancy ?" lui demanda-t-elle en se tournant vers lui, ses sourcils bien dessinés menant une danse provocatrice quand ses yeux rencontrèrent les siens, et que d’un rire de sorcière de dessin-animé, elle mit le moteur en route pour filer vers de nouvelles aventures.

rp terminé.