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 (alfly #14) fuck it all, ignore the omens

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Message(#)(alfly #14) fuck it all, ignore the omens EmptyVen 7 Oct 2022 - 23:57

Faire semblant est devenu difficile. Le radeau sombre sous ses yeux impuissants, le ciel s’ouvre et les anges s’écrasent sur la terre. Toutes les images bibliques se réunissent dans son esprit, celles du monde moderne avec. Elle cauchemarde des souvenirs de l’altercation entre Alfie et Joseph, elle s’imagine les mains pleines d’un sang dont elle n’arrive pas à trouver la provenance, entre les deux hommes ou son bébé. Elle a peur des réponses des médecins depuis que l’échographie a révélé une anomie ; elle a peur de la réaction d’Ezra à qui elle devra inévitablement dire toute la vérité sous peu, parce qu’elle ne peut plus tout lui cacher indéfiniment, parce qu’il mérite aussi de savoir dans quoi il s’embarque. En attendant, elle priorise les problèmes à régler, elle ordonne dans son esprit les tâches qu’elle souhaite accomplir et, surtout, les personnes à qui elle veut parler en premier. Alfie, Joseph. Joseph, Alfie.

Logan City.
Alfie.

Le temps pour que son frère daigne répondre à ses messages, avant qu’elle ne décide de directement demander des comptes à leur cousine ou à Dieu sait qui encore. Elle aura ses réponses, qu’il le veuille ou non, et il vaudrait mieux pour lui qu’il décide finalement de le vouloir. Il est le prochain sur la liste, et elle ne rayera pas son nom de son esprit avant de lui avoir parlé, parce que cela va au-delà de ce dont elle a simplement envie. A Joseph, elle doit parler ; A Alfie, elle veut parler. Les circonstances sont différentes, les raisons le sont tout autant, et l’attitude de Lily est diamétralement opposée à celle qu’elle aura face à son aînée. Pour la énième fois en trop peu de temps, elle se retrouve sur le même perron d’une maison qu’elle a quelque temps considéré comme sienne et qui est devenu un refuge bienvenue, un sanctuaire où tout ne pouvait bien qu’aller, où elle a renoué avec les rêves d’une adolescente pour les faire devenir réalité un temps.

A nouveau, elle fait pression sur la sonnette d’entrée, incapable d’entrer chez lui en utilisant sa propre clé. Ce serait malvenu, maintenant. Elle ne saurait même pas quoi faire une fois rentrée, tout comme elle ne sait pas se comporter en cet instant, à nouveau véritable adolescente intimidée à l’idée de se retrouver seule avec lui. Les raisons sont différentes aujourd’hui, mais cela ne l’empêche pas de se mordre la lèvre inférieure et de jouer avec les peaux qu’elle défait, celles-là même qu’elle se détestera dès le lendemain d’avoir enlevé puisque son rouge à lèvre ne sera plus aussi parfait. Elle ne sait pas quoi faire d’autre, ses mains éternellement posées contre son ventre. Il a sûrement un peu grossi, ces derniers jours. Elle n’en sait rien, là non plus, ayant décidée de prendre un peu de recul sur sa grossesse pour le moment - oui, elle pense que c’est possible et que cela peut être réalisé simplement en le voulant.

D’impuissant, son regard passe à désolé alors qu’il s’attarde sur la silhouette d’Alfie, vérifiant au passage s’il ne souffre pas d’une plaie ou d’une autre qu’elle n’aurait pas su voir. Cela ne semble pas être le cas, et cela la rassure suffisamment pour qu’elle trouve le courage de prendre une maigre inspiration. Lily ne sait toujours pas quoi lui dire, elle ne sait toujours pas comment réagir, mais au moins elle se rassure en se disant qu’il est toujours en vie, même après que son frère ait appris sa pseudo-paternité dans un contexte difficile et qu’il lui ait pointé une arme dessus. Aujourd’hui, elle a mis du mascara pour se forcer à ne pas pleurer, pour rester forte quoi qu’ils se disent. “Il y a quelque chose dont je dois te parler.” Difficilement, elle remonte ses yeux dans les siens. “Et je voulais prendre de tes nouvelles, aussi.” Pour une fois, ce n’est là que la stricte vérité, sans omission, sans idée préconçue, sans sous-entendu. Elle veut lui parler, et s’assurer qu’il va bien, ou tout du moins autant que la situation le permet.
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Message(#)(alfly #14) fuck it all, ignore the omens EmptyDim 30 Oct 2022 - 18:34

Blessure par onde de choc. Brûlure au troisième degré. Greffe de peau nécessaire. Prescription d’anti-douleurs. L’urgentiste avait fait de son mieux pour rendre l’annonce moins brutale, sans se douter que l’homme face à lui s’en fichait bien des pincettes qu’il pouvait prendre et que la situation n’était pas aussi tragique qu’il pouvait l’imaginer. La nature de la blessure n’inquiétait pas Alfie, parce qu’il avait passé suffisamment d’années à repousser les limites de son corps pour savoir que celui-ci n’était pas prêt de lâcher même après un impact d’une telle violence. Il avait quitté l’hôpital en boitant ; et sa peau striée, rougie, manquante par endroit avait tout d’une vision d’horreur mais n’était pas suffisante pour le dégoûter ou l’obliger à ravaler sa fierté et reconnaître que la douleur était difficile à gérer. Elle ne l’était pas. Elle était même la bienvenue ; parce qu’il n’existe qu’à travers elle et qu’elle lui est extrêmement satisfaisante à subir. Parce qu’elle est le signe que les choses, contrairement à ce que l’on pourrait penser, se sont déroulées de la manière dont il le souhaitait. Que quelqu’un, ou quelque chose, a été suffisamment poussé dans ses retranchements pour laisser des marques indélébiles sur son corps qu’il ne perçoit pas comme des cicatrices, mais comme des trophées. Et si Joseph est le responsable de l’œuvre, Alfie ne le considère pas spécialement comme l’auteur. Non, il est bien celui à l’origine de cette blessure, même s’il prendra un malin plaisir à blâmer son ancien ami afin d’accentuer sa culpabilité, dans l’espoir qu’il s’en torture l’esprit ; par envie qu’il le fasse, surtout. Il n’a jamais voulu le tuer, qu’il paraît, et pourtant Alfie affiche désormais de nombreuses cicatrices dont il est le responsable ; de celles qu’il ne manquera pas d’afficher ouvertement pour les rendre toujours plus dérangeantes aux yeux des autres, alors qu’elles ont quelque chose de particulièrement réconfortantes aux siens.

La médication doublée sur conseil d’un expert en la matière (lui-même), Alfie avale deux pilules avant de traîner sa carcasse jusqu’à la porte d’entrée. Il prend son temps, non pas parce qu’il est inquiet à l’idée de la personne qu’il sera amené à retrouver sur le pas de cette maison, mais parce que la chaire à vif qui frotte contre le pansement de fortune qu’il change quand il y songe n’a rien d’agréable ni même de pratique pour rendre ses mouvements plus naturels. Et si un instant il souhaitait que Joseph soit le visiteur du jour, pour parfaite ce rôle de victime qu’il désire lui subtiliser, la surprise se lit probablement sur son visage quand il découvre une Lily à la silhouette plus arrondie que la dernière fois. C’est pourtant sa progéniture qui pousse au chaud ; de celle dont il devrait suivre l’évolution et de celle dont il se tient pourtant à distance. Non pas par volonté (un peu), mais par respect (beaucoup). Un respect à l’égard d’une Lily qui a été claire sur la question et sur le fait qu’elle ne veut plus rien à faire avec lui ; il l’entend et suit les ordres malgré une curiosité naturelle pour l’amas de cellules qui se forme peu-à-peu dans son ventre. Alfie n’est pas impatient de le rencontrer ; mais il n’est non plus démissionnaire de sa propre volonté. Il a été forcé d’accepter ce rôle et comme tous ceux qu’on décide pour lui, il ne l’apprécie pas. Il se persuade que c’est la seule raison pour qu’il pense de temps à autre à cet enfant sur lequel ses yeux se posent, déjà protégé par une Lily dont les mains viennent l’empêcher de pleinement examiner la vue. “Il y a quelque chose dont je dois te parler.” Il hoche la tête, l’air surpris faisant place à un regard hagard, déjà un peu ailleurs par l’effet des calmants, alors qu’il se décale pour la laisser entrer. “Et je voulais prendre de tes nouvelles, aussi.” La porte claquée derrière elle et, vêtu de son jogging, les quelques pas hasardeux qu’il fait difficilement à cause d’une fierté mal placée qui l’empêche d’assumer des béquilles répondent à sa question. Lui ne le fera pas, pas alors qu’il n’est certainement pas celui dont elle doit s’inquiéter, pas alors qu’il cherche encore comment se faire pardonner. « Comment va la grossesse ? » Il crève d’envie de lui demander comment elle va ; s’abstient en craignant la réponse, ce qui est suffisamment rare de sa part pour être souligné. « Fais comme chez toi. » Qu’il se moque légèrement alors qu’ils arrivent dans la pièce à vivre ; qu’elle se serve à boire, à manger, qu’elle bousille ses biens, elle est libre et il n s’y opposera pas. « Je dois te parler, moi-aussi. » Qu’il admet finalement, s’empêchant néanmoins de débuter ; parce qu’il n’a jamais été aussi docile à l’égard de Lily Keegan, lui laissant les pleins pouvoirs, que depuis qu’il a commis l’impardonnable.

@Lily Keegan (alfly #14) fuck it all, ignore the omens 1949770018
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Message(#)(alfly #14) fuck it all, ignore the omens EmptyMer 2 Nov 2022 - 0:51

Elle ne sait faire autre chose que sur s’attarder sur sa démarche, que de noter par la même occasion qu’elle n’a rien de naturelle et que Lily en ressort profondément désolée, parce qu’une part d’elle ne sait faire autre chose que se rendre coupable. Elle n’est pas celle qui lui a tiré dessus, certes, mais de près comme de loin elle a participé à la mise en place du contexte de leur rencontre, de l’énervement de Joseph, de la volonté d’Alfie de ne pas se contenter d’accepter de rester caché derrière elle. Elle sait, Lily, que jamais son frère n’aurait osé tirer sur elle, encore moins alors qu’elle porte un enfant et le lui a dit ; mais Alfie n’avait pas accepté de l’utiliser comme bouclier, et il y a une voix mal placée dans sa tête qui ne peut s’empêcher de le trouver encore plus attirant encore pour cette raison, pour simplement raisonner comme un être humain doté de principes, parfois. Ce sont des mots qu’elle aurait pu glisser à son oreille il y a quelques mois encore, dans un contexte d’intimité bien différent, dans un jeu entendu et compris des deux partis. Aujourd’hui, Lily se contente de le penser et de ne pas cacher un seul instant la mine désolée qui est la sienne. Désolée de ce qui lui est arrivé, désolée de la détérioration aussi rapide que dramatique de leur relation, alors qu’elle pensait sincèrement qu’ils avaient tout pour être heureux, selon des standings revus rapidement pour coller à la nouvelle réalité des choses du mari décédé, d’un Alfie ayant lui aussi besoin d’aide. Parfois, elle lui en veut encore qu’il ait voulu la tenir éloignée de cette seringue. D’autres, elle l’en remercie, parce qu’elle a peur de ressembler de près ou de loin à son frère, et c’est une idée qui la rend malade.

« Comment va la grossesse ? » La question la prend de court, parce que si Lily n’est pas étonnée qu’il soit encore sur la retenue et sur une politesse accrue qu’elle ne lui associe généralement pas, elle l’est en réalité de la spécificité de sa question: il pense à l’enfant. La future mère reste interdite pendant quelques secondes, ayant à nouveau pour réflexe de poser ses mains autour de son ventre ; non pour le protéger d’un danger qu’elle sait absent, mais bien pour se rassurer encore et toujours de sa présence. En réalité, elle ne sait pas comment réagir, puisque se contenter de lui répondre la vérité serait bien mal connaître Lily Keegan. Elle pense stratégie, elle pense plus loin, elle envisage déjà les conséquences de ses mots sur lui, sur eux. Elle veut son bien, elle le jure, mais parfois elle oublie comment y parvenir. “J’ai dû faire des examens parce qu’on redoutait un problème de croissance. Mais tout va bien, finalement.” Un problème de croissance, ce sont les termes que Lily choisit pour parler d’une possible trisomie, quand bien même il lui semble bien impossible d’avouer à voix haute que la chair de sa chair puisse souffrir d’une défaillance à un tel niveau. De toute façon, si tel avait été le cas, alors cet enfant n’aurait jamais vu le jour. Elle veut une famille, oui, mais pas comme ça. Pas ce genre de famille là. Finalement, elle précise la raison de cet examen parce qu’elle veut le tenir au courant, parce qu’elle se sent encore redevable à son égard, parce que l’homme face à elle pense encore être le père de l’enfant qu’elle porte. Après tout, rien ni personne n’aurait pu le pousser à penser le contraire. Elle se sent d’autant plus redevable d’une certaine vérité à son égard parce qu’elle ne veut pas qu’il pense que les examens complémentaires ont quoi que ce soit à voir avec leur altercation à trois, ou celle qu’ils ont eu tous les deux. Ce n’est pas le cas, et Lily mentirait si elle ne l’avait pas craint elle-même, consciente que ce genre de stress n’est en rien enviable au beau milieu d’une grossesse. « Fais comme chez toi. » Elle ne note pas la certaine ironie dans ces mots et ne veut pas le faire non plus: son nom est encore sur la boîte aux lettres, elle aime l’idée qu’il soit au moins associé à celui d’Alfie quelque part, même si cela se résume à recevoir des publicités ou des revues d’anthropologies auxquelles elle ne comprend rien et, il faut l’avouer, ne s’y intéresse pas vraiment non plus.

Ainsi, c’est justement parce qu’elle a eu l’autorisation express de faire comme chez elle qu’elle se permet de leur servir deux verres d’eau, les retrouvant à leur place habituelle dans les placards. Elle ne veut pas ouvrir le frigo dans la crainte de le retrouver rempli de plats préparés ; de l’eau, c’est très bien. Elle ne veut pas chercher autre chose, elle ne veut pas lui proposer du vin ou n’importe quel alcool, peu importe son niveau, parce qu’elle ne veut pas avoir à savoir à quel point sa blessure est grave et quels antidouleurs ont été prescrits avec. Elle ne veut pas, tout simplement, parce qu’elle craint plus que jamais les conséquences que peuvent avoir le moindre de ses actes. Pour des raisons différentes, Lily continue d’avoir peur, et elle se contente de faire de son mieux en ne le montrant absolument jamais, parce que c’est ainsi que doivent se passer les choses. « Je dois te parler, moi-aussi. » Assise face à lui sur le fauteuil, elle refuse de porter le moindre regard sur l’entrée, où tout s’est déroulé. Elle l’interroge un instant du regard, attendant sans doute qu’il commence à lui parler de peu importe ce dont il veut parler. Puisqu’il reste muet, elle décide donc de se lancer la première, après plusieurs secondes. “Comment tu vas ?” Elle est lâche, parfois, mais cette fois-ci cela n’a rien avoir avec un tel trait de caractère: Lily veut sincèrement savoir comment il se porte, et elle veut le savoir avant de lui dire qu’il n’est pas le moins du monde le père de l’enfant qu’elle porte. Elle préfère présenter les choses ainsi, puisque ce n’est finalement qu’un maigre raccourci de la réalité des choses: peu importe à quel point il arrivera toujours à garder une haute estime dans son coeur, et ce malgré ses actions parfois hasardeuses, Lily ne peut pas se permettre d’élever un enfant avec une personnalité aussi instable que la sienne. Elle n’a aucune idée de la réelle paternité de son enfant, elle ne veut pas le savoir non plus et préfère très largement se contenter de la version finale qu’elle veut donner aux choses: il portera le nom de Beauregard. Parce qu’elle est avec lui, parce qu’elle deviendra un jour sa femme, parce que le récit est immensément plus simple à partager de cette façon. “J’ai pas pardonné à Joseph. Je sais que tu le penses, mais c’est pas le cas.” L’éléphant dans la pièce prend bien trop de place pour que même Lily Keegan arrive à l’ignorer, alors elle saute à pieds joints dans le sujet bouillonnant. Ils doivent en parler, à défaut de peut-être le vouloir. Elle se souvient encore de son ultime regard, ce soir-là, et ne veut pas le revivre. Pire que ça: puisqu’il s’agit d’Alfie, elle ressent le besoin de se justifier. “Et j’ai aucune intention de la faire, pour ce que ça vaut.” Tout comme elle n’avait aucune intention de le faire après qu’Alfie lui ait cassé le bras, mais c’est une autre histoire. “Je veux pas qu’il s’approche de mon enfant.Pas sans sa surveillance, du moins. Parce qu’elle veut qu’il puisse connaître sa famille ; mais cette nuance, Alfie n’a pas besoin de la connaître. "Contrairement à toi." Elle aura besoin de temps avant de le laisser sans surveillance avec son enfant, voilà tout.
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Message(#)(alfly #14) fuck it all, ignore the omens EmptyDim 25 Déc 2022 - 0:19

Ce n’est pas dans les habitudes d’Alfie de se montrer aussi docile et il en est le premier à s’en agacer. Cette situation n’a rien d’un jeu et pourtant l’anthropologue ne peut s’empêcher de considérer que la victoire lui a échappé au profit de Lily. Parce qu’elle a su le réduire au silence, le rendre obéissant, le dompter. Ce sont autant de raisons qui ne sont pourtant pas la cause principale de son exaspération quant à son propre comportement. C’est parce qu’il sait qu’il n’est pas en droit de réagir qu’Alfie s’irrite contre lui-même ; alors même qu’il s’est toujours démarqué par sa façon de toujours riposter à tout ce qu’on lui fait, ou dit. Mais cette fois-ci il a bien conscience d’être sur un terrain où il n’a pas l’avantage, parce qu’il l’a pris lors d’un soir qu’il voudrait effacer de sa mémoire. Il n’a pas vécu le bras cassé de Lily comme une victoire, bien au contraire, et les conséquences qui font suite à cet acte déraisonné et impardonnable sont des défaites qu’il peine à accepter alors qu’il est, paradoxalement, le premier à considérer qu’elles sont méritées. C’est une forme de punition qui est, à vrai dire, à la hauteur de son acte quand on connait le brun : l’empêcher de s’exprimer, le déposséder de ses opinions et le réduire au silence font de lui un être parfaitement effacé, quelconque, banal et tous ces mots qu’il a toujours considéré comme les pires des insultes s’appliquent désormais à lui. Et il en est le seul responsable. Lily n’a aucun raison d’être là alors qu’il est bien celui qui devrait camper devant sa porte dans l’attente qu’elle accepte des excuses qu’il n’a pas même encore formulées une seule fois – ou du moins pas sans formuler autre chose que des regrets automatiques faisant suite à un état de choc qu’il pensait inaccessible pour un homme comme lui. Il s’est excusé, oui, mais pas autant qu’il le devrait compte tenu de la teneur de la situation. Il est celui qui devrait venir à elle, celui qui devrait s’enquérir de son état, raison pour laquelle il s’abstient de considérer sa question.

J’ai dû faire des examens parce qu’on redoutait un problème de croissance. Mais tout va bien, finalement..” - « Tant mieux, je suis content pour toi. » Ça sonne faux, elle comme lui en a conscience. Ça l’insupporte d’être cet homme aux bons mots, ceux qui réconfortent mais qui ne sont pas sincères, ceux que l’on dit à défaut de savoir dire autre chose. Il ne sait plus communiquer avec elle, là où d’ordinaire il ne se serait pas gêné de l’attaquer frontalement sur les membres de sa famille pour accentuer le fait que ce gamin, à défaut d’un problème de croissance, en aura forcément un psychique. Ce n’est pas qu’il lui souhaite du malheur, pas alors que la jeune femme a couru après ce but des années durant, c’est surtout qu’Alfie s’en fiche. Que ce gamin, que son gamin, n’est pour l’heure pas en tête de ses priorités – et probablement qu’il ne le sera jamais, en réalité. Il connaîtra une meilleure place, oui, quand les choses seront réglées – si tant qu’elles puissent l’être – mais il ne sera probablement jamais en tête de liste. C’est parce qu’il en avait conscience qu’il a coupé court aux rêves de famille de Juliet et, par extension, à leur relation, mais avec Lily l’opportunité de la préparer à cette vérité, que beaucoup réfutent à sa place tant elle peut choquer, ne s’est pas présentée. Si cet enfant est condamné à ne pas être suffisamment intéressant pour susciter l’intérêt d’Alfie aujourd’hui, c’est aussi parce qu’il ne sait lui-même pas comment se positionner face à son existence. À vrai dire, à ses yeux, tout ceci est encore abstrait et pas uniquement parce qu’ils ne sont pas encore trois pour qu’il réalise – mais bien parce que c’est ce que cet embryon est, à ses yeux. Un amas de cellules qui ne lui permet pas encore de prétendre au titre d’être humain. S’il a toujours mis un point d’honneur à s’occuper d’Anabel et qu’il aime cette gosse, il n’a jamais été de ceux qui s’attendrissent devant le moindre enfant ou qui font de la reproduction un objectif qui dicte sa vie, bien au contraire. Il ne s’est jamais imaginé père de famille, n’a jamais voulu l’être, alors Alfie a, pour l’instant, encore envie de profiter d’une vie où ce statut n’existe pas encore, peu importe son implication quant à celui-ci. Il s’impliquera, c’est la seule certitude – et c’est surtout une condamnation.

Lily suit ses ordres, sert deux verres d’eau, s’installe sur le fauteuil et les gestes d’Alfie sont le miroir de ceux de la jeune femme. “Comment tu vas ?” Elle persiste ; lui-aussi. Sa docilité a ses limites et s’il l’on pourrait croire à une mauvaise foi de sa part, il n’en est rien alors qu’il continue de considérer que son état n’a pas à être mis en avant en comparaison de celui qu’il lui a infligé. Il s’agit d’elle, uniquement d’elle, et il ne lui fera pas l’affront de retourner cette situation pour qu’elle le concerne alors que ce n’est pas le cas. S’il y a un moment dans sa vie où Alfie doit s’effacer, c’est bien celui-ci. Il aimerait lui répondre qu’il a des antidouleurs à profusion et qu’il peut aisément en obtenir d’autres avec les grimaces nécessaires, ce qui relève d’un vrai cadeau de Noël pour un type comme lui. Il n’a jamais eu de grandes difficultés à se fournir, mais il en a encore moins depuis que l’hôpital contribue à son addiction. “J’ai pas pardonné à Joseph. Je sais que tu le penses, mais c’est pas le cas.” Et qu’il est difficile d’être obéissant, quand elle aborde un tel sujet ; quand elle prononce le prénom de l’homme qu’il déteste le plus sur ce monde – et Dieu sait qu’Alfie a l’habitude d’haïr le monde entier. « C’est ton frère. » On pourrait y voir une forme de réconfort qu’il lui offre par de telles paroles, mettant en avant que la famille prime sur le reste et que jamais il ne pourra lui en vouloir de prendre le parti de son aîné. Il s’agit surtout d’un constat qui a tout d’une accusation : parce que c’est son frère, Lily lui pardonnera toujours. Parce que c’est ainsi que les choses doivent se passer, parce que ce sont autant de choses qu’Alfie ne comprend pas, surtout. “Et j’ai aucune intention de la faire, pour ce que ça vaut.” Il hausse les épaules ; elle fait bien ce qu’elle veut – quand bien même son regard lui donne une idée de son opinion sur la question. « Tu sais que ça va pas s’arrêter-là ? » Que je ne vais pas m’arrêter-là. Elle sait que l’amitié devenue haine qui unit les deux hommes n’est pas vouée à se terminer, peu importe les dommages que cela cause. « Et c’est pas parce que c’est ton frère que ça changera quoi que ce soit. » Il poursuit, s’assurant qu’elle comprenne que ses liens n’ont pas la même valeur à ses yeux. « Je vais pas le tuer. » Il précise dans un premier temps, conscient que c’est la possibilité qui paraît le plus évidente, conscient que c’est une crainte qu’il ne veut pas imposer à Lily dans son état. «  Je veux juste le détruire. » Ce qui, dans le langage du Maslow, revient à écoper d’un sort encore pire que la mort. Il ne veut pas seulement le détruire. Il va le faire. Et Lily le connait assez pour savoir quelle valeur accorder à de telles paroles. “Je veux pas qu’il s’approche de mon enfant.” - « La seule chose dont il devrait s’approcher, c’est d’un cercueil. » Dans un monde idéal. Mais ils en sont loin. "Contrairement à toi." - « C’est le moment où je te rappelle que je suis son père ? » Bon sang qu’il déteste ce mot. Et le sujet Joseph rouvert, le calme d’Alfie est mis à mal alors qu’il sort de son rôle et qu’il tente de nuancer ses propos. « T’as pas à le faire, alors... merci. » Ce n’est pas un mot dont il a l’habitude, encore moins face à Lily, mais il est sincère. « Je sais que ma place dans sa vie dépend de toi et j’accepterai ce que tu décides. Et je l’assumerai. » Le jour où il sera là, le jour où ce sera concret. Il ne donne seulement pas son niveau d’investissement, d’autant plus qu’il n’a jamais su tenir ses promesses.

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Message(#)(alfly #14) fuck it all, ignore the omens EmptyLun 26 Déc 2022 - 20:24

« Tant mieux, je suis content pour toi. » Elle aurait pu entendre de tels mots de la part de n’importe qui, mais venant d’Alfie ils lui font plus de mal que de bien, parce qu’elle est incapable de penser qu’il les lui partage par affection pour elle, ou pour le bébé. Il est plat, poli, lisse, et c’est tout sauf la description qu’elle pourrait faire du Alfie qu’elle a toujours connu. Et c’est justement ce même Alfie qu’elle a toujours connu qui ne lui aurait jamais fait de mal ; alors elle n’a plus aucune idée de ce qu’elle pense à tort ou à raison. Sans un mot de plus, elle est déjà trop occupée à faire comme si de rien n’était pour revenir dessus. Lily fait à nouveau son chemin dans la maison, elle leur sert de l’eau et s’installer dans un fauteuil tout en espérant que ces gestes simples peuvent suffire à leur faire croire à tous les deux qu’ils sont normaux et que tout va parfaitement bien. « C’est ton frère. » - “Ca ne change rien.” Elle a nié avoir un frère pendant des années. Elle pourrait recommencer.

Face à elle, Alfie ne lui offre pas les réactions qu’elle voudrait voir de sa part. Il est détaché, et c’est justement à peine s’il réagit, comme s’il était sous calmants ou Dieu sait quoi encore - et pendant un instant, Lily étudie réellement cette possibilité, occupée à vérifier la dilatation de ses pupilles avec autant de précision qu’elle le peut. « Tu sais que ça va pas s’arrêter-là ? » Elle s’en doutait, et elle n’a aucune envie d’en savoir plus à ce sujet. Il fera de mauvaises choses, il aura de mauvaises idées, et elle ne veut rien savoir, parce que ça la ferait aussitôt s’inquiéter pour lui et il ne mérite pas que ce soit le cas alors qu’il agit uniquement par haine et par envie de vengeance. Il pourrait se contenter de porter plainte, mais il estime sûrement que cela ne ferait pas assez souffrir Joseph, et sans doute qu’il n’a pas tort. « Et c’est pas parce que c’est ton frère que ça changera quoi que ce soit. » La jeune femme marque la négation de la tête, elle lève même une main pour lui demander de ne pas aller plus loin. “Je veux pas savoir. Je veux rien savoir.” Elle a déjà bien assez à gérer seule, alors elle ne mettra pas son nez dans leur histoire, peu importe ce dont cela peut être synonyme. « Je vais pas le tuer. Je veux juste le détruire. » Juste. Oui. Elle a un rire faible et nerveux, sans doute fatiguée de leur éternelle histoire qui ne semble pas connaître de fin. Maintenant, elle mentirait si elle disait ne pas être intriguée par la façon dont il pourrait s’y prendre, mais elle est trop entêtée pour revenir sur les mots qu’elle a eu quelques secondes plus tôt: elle ne veut rien entendre. « La seule chose dont il devrait s’approcher, c’est d’un cercueil. » Tant qu’il ne s’approche pas de son enfant, comme elle avait commencé à le dire à Alfie, alors Lily se moque pertinemment de où Joseph passe ou trépasse. “Mais mis à part ça tu veux pas le tuer, hm ?” Elle ose émettre un rire suite à sa remarque, pourtant bien consciente qu’ils parlent de faits.

Maladroitement, Lily fait le lien entre son frère et son enfant, uniquement parce que seul le second sujet de conversation l’intéresse réellement. Elle est surtout intéressée par l’idée d’en parler à Alfie, qui s’est retrouvé en plein cœur de la discussion sans jamais l’avoir demandé. « C’est le moment où je te rappelle que je suis son père ? » C’est le moment où il lui rappelle son mensonge de plein fouet, en effet. Elle redresse la tête et garde ses yeux plongés dans les siens, muette. « T’as pas à le faire, alors... merci. » Elle est terriblement touchée par les mots du brun, mais elle aurait surtout payé cher pour qu’ils aient été prononcés dans d’autres circonstances. Qu’il soit son père ou non (et de toute évidence, non), elle ne reviendra pas sur ses mots. Elle veut que son enfant le connaisse en grandissant, quand bien même ce ne sera pas en l’appelant papa. « Je sais que ma place dans sa vie dépend de toi et j’accepterai ce que tu décides. Et je l’assumerai. » Lily prend une plus large inspiration, maintenant, enfoncée au fond de son fauteuil. “T’as pas à être conciliant pour tout ce que je dis.” Et surtout, elle ne veut pas qu’il le fasse, parce que cela ne lui ressemble pas, surtout alors qu’elle se doute pertinemment qu’il le fait uniquement à cause de leur dernière altercation et tout ce qui en a découlé, notamment son bras cassé. Surtout son bras cassé. “Mais je suis venue à ce sujet, justement.” Elle commence, maladroitement, trouvant difficilement ses mots. Poser ses mains contre son ventre ne l’aide à rien, mais elle le fait quand même. “T’es pas… T’es pas vraiment le père du bébé. Tu l’es pas, je veux dire.” Elle serre les dents et retrouve son regard, après avoir momentanément trouvé refuge auprès des verres d’eau qu’elle observait avec soin. “Je t’ai juste dit ça pour que tu arrêtes.” Elle reprend rapidement, pour s’expliquer, pour excuser son mensonge aussi. Celui-ci est différent, parce qu’elle n’a jamais nourri l’envie d’élever un enfant à ses côtés (si, bien sûr qu’elle y a un jour pensé, mais elle ne peut pas le dire ainsi) et surtout parce qu’elle n’a jamais voulu lui faire de faux-espoirs, ou de fausses craintes, peu importe ce qu’il en pense réellement. Elle n’avait jamais prévu de lui mentir, mais elle n’avait jamais non plus prévu qu’il s’en prenne physiquement à elle. Tout lui a échappé, les mots avec, et entre temps tout s’est accéléré sans qu’elle n’ait rien su faire pour stopper l’engrenage. “Je venais de l’apprendre, ce jour là.” Elle ne sait pas pourquoi elle ressent le besoin de le lui dire, mais ses mots s’ancrent tout de même dans la réalité, qu’ils soient une bonne idée ou non. “J’ai parlé sans réfléchir.” Par instinct de survie, c’est tout ce qu’elle a trouvé à lui dire. “Mais je sais que tu veux pas d’enfants. Je voulais pas que tu gardes ce poids sur la conscience.” Elle veut toujours que son enfant grandisse avec Alfie non loin de lui, mais pas de la façon dont l’anthropologue pourrait le craindre. Cela a tout d’une bonne nouvelle, cela devrait même être un soulagement, et pourtant Lily craint encore la réaction qu’il pourrait avoir, bien incapable de l’anticiper.
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Message(#)(alfly #14) fuck it all, ignore the omens EmptyMer 25 Jan 2023 - 20:59

Il est content pour elle ; d’une œillade, il sait qu’elle n’y croit pas un seul instant – il ne peut pas s’en étonner, il n’a pas tenté de mettre les formes pour se rendre plus crédible. Il s’est contenté d’une phrase toute faite à défaut de chercher un moyen de communiquer avec elle alors qu’il paraît évident qu’ils n’ont plus grand-chose à se dire ; ou du moins, rien qui concerne les réelles choses qu’il voudrait lui dire. Lily aurait pu lui annoncer l’acquisition d’une nouvelle plante vers que sa réaction aurait été la même. Elle parle pourtant bien d’un bébé, de son bébé à lui aussi, même si dans la situation actuelle il n’a pas vraiment sa place dans l’équation et il ne cherche pas vraiment à la retrouver. Ni à la trouver tout court, alors que là où Lily vit un rêve après lequel elle court depuis des années, cela s’apparente plus à un cauchemar pour un Alfie qui a toujours été clair sur son désir de paternité. Il est inexistant ; et d’être devant le fait accompli ne le rend pas plus réel, ne l’active pas. À la rigueur, il commence à s’interroger en prenant conscience qu’il est face à des responsabilités qu’il serait de bon sens d’accepter, mais l’anthropologue n’en est pas encore à cette étape. Aucune promesse qu’il ne saurait tenir, c’est son mot d’ordre. Il ne niera pas qu’il est son père parce qu’il s’agit d’un fait concret, pour le reste, tout est encore suffisamment flou pour qu’il ne décide pas du rôle qu’il désire tenir, d’autant plus qu’il n’a pas l’intention de se forcer à quoi que ce soit – ce serait, à ses yeux, le signe qu’il est un terrible père. “Ça ne change rien.” - « Ça change tout. » Il souligne en haussant les épaules d’un air dédaigneux qui ne vise pas tant Lily que la simple existence d’un Joseph qu’il désire renier, à commencer par son prénom. Un Joseph que, pourtant, il ne concèdera à oublier que lorsqu’il aura obtenu une vengeance qu’il jugera à son goût. Il n’a simplement pas encore décidé de celui-ci, ce qui laisse en suspens le sort de l’aîné Keegan, autant que des éventuelles réactions du Maslow – et c’est à se demander ce qu’il faut craindre en priorité. “Je veux pas savoir. Je veux rien savoir.” Et il se permet de réagir, cette fois-ci, Alfie, alors que ses lèvres s’étirent en un sourire franc. « C’est donc une autorisation. » Il pointe du doigt ce qu’il interprète, ce qu’il veut interpréter. Lily n’essaie pas de lui faire changer d’avis, par conséquent elle lui donne son accord. Elle sait très bien ce qu’elle fait quand elle s’empêche de s’y opposer – même pour la forme, alors qu’elle sait pertinemment qu’il n’aurait pas respecté ses réprimandes. Elle le veut autant qu’elle ; elle a nié l’existence de Joseph pendant des années et même si elle possède l’obligation du sang, Alfie n’en a plus aucune à l’égard de son meilleur ami et peut-être est-ce là la solution pour Lily. Déléguer le sale boulot à quelqu’un qui le ferait sans hésiter, qui la soulagerait – quoi qu’elle en dise. “Mais mis à part ça tu veux pas le tuer, hm ?” - « Les causes et les conséquences sont deux choses très différentes. » Il s’occupera des premières en souhaitant les secondes, c’est tout.

Elle ne veut pas que Joseph s’approche de cet enfant, contrairement à lui. Et Alfie ne se gêne pas pour une précision qui a tout son intérêt, avant d’adoucir un peu ses mots en prenant conscience qu’il n’est certainement pas celui qui est en droit d’être en position de force. “T’as pas à être conciliant pour tout ce que je dis.” Il n’a pas vraiment l’impression d’avoir le choix, en réalité. “Mais je suis venue à ce sujet, justement.” Il semblerait donc que son sort soit statué plus vite que prévu, alors qu’il reste muet dans l’attente d’un verdict concernant cet enfant. “T’es pas… T’es pas vraiment le père du bébé. Tu l’es pas, je veux dire.” Cet enfant qui n’est donc pas le sien, contrairement à ce qu’il croyait et il lui faut de longs instants pour réellement prendre conscience de l’annonce. “Je t’ai juste dit ça pour que tu arrêtes.” Et alors qu’il s’interrogeait quant à savoir ce que cela lui inspirait comme nouvelle, le fait est qu’il est désormais à nouveau enseveli sous la honte qui ne le quitte pas dès lors qu’il pense à ce jour-là. “Je venais de l’apprendre, ce jour là.” Il s’en fiche bien de la temporalité des faits, tout ce qu’il retient est son mensonge. Non pas parce que celui-ci lui déplaît, mais parce qu’il a fini par y croire. “J’ai parlé sans réfléchir.” Et lui a agi sans réfléchir, est-ce qu’ils sont enfin parfaitement à égalité ? “Mais je sais que tu veux pas d’enfants. Je voulais pas que tu gardes ce poids sur la conscience.” - « Ça aurait été une bonne punition, pourtant. » De lui imposer ce qu’il ne veut pas par vengeance – hautement méritée. Il reste silencieux un instant, le regard, vide, qui ne se détache pas de celui de Lily, alors qu’il songe à sa punition à elle, désormais. Mais aussi à sa propre réaction, sur laquelle il n’arrive lui-même pas à se décider. Son regard ne traduit pas du mélange des émotions qui s’activent en lui, passant d’une évidente colère, à un certain soulagement jusqu’à une surprenante déception. « J’imagine que c’est une bonne chose, qu’il soit pas de moi. » Qu’il n’ait pas donné ses gênes à ce gosse qui n’a rien demandé et qui serait assurément mal parti dans la vie en ayant un père comme Alfie. « T’as bien fait. » Il finit par mettre en évidence en réalisant qu’elle semble attendre son verdict. « T’as fait ce qu’il fallait dans la situation où je t’ai mise. » Ce qu’elle pouvait, surtout, et Alfie ne peut s’empêcher de baisser les yeux en songeant à nouveau à cette journée. « J’en suis encore désolé et je cesserai jamais de te le dire. » Il aimerait aussi lui promettre qu’il sera une meilleure personne, mais là-aussi il s’agit d’une promesse qu’il ne peut pas tenir. Il pourrait aussi lui demander qui est le père, mais il n’est pas curieux sur cet aspect-là, Alfie, parce qu’il se connait suffisamment pour décider de prendre en grippe cet homme qui n’a probablement rien demandé. Autant s’épargner la découverte de son identité et de rester dans l’ignorance de celui qui élèvera son enfant à sa place. Sauf que ça ne l’est plus, son enfant. « Pourquoi tu veux que je fasse partie de sa vie, dans ce cas ? » Il la questionne ensuite, incapable de trouver une raison cohérente qui justifierait de cette demande, pas alors que celle qu’il croyait être la principale n’est désormais plus qu’un mensonge.

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Message(#)(alfly #14) fuck it all, ignore the omens EmptyJeu 2 Fév 2023 - 16:47

« Ça change tout. » - “Peu importe.” Que ça ne change rien ou que ça change tout, ce n’est même pas ce qui importe. Ce n’est pas ce dont Lily veut parler, surtout. Elle veut être sourde et aveugle, parce qu’elle préfère l’ignorance plutôt que de porter le poids du dessein d’Alfie. Elle ne défendra pas son frère, pas après ce qu’il a fait, mais elle sait déjà qu’elle souffrirait de connaître son plan en détails, chose qu’elle souhaite donc éviter. « C’est donc une autorisation. » Il sourit mais elle n’en fait pas de même, loin de là. L’idée qu’il assimile ces mots à une autorisation lui donne des sueurs froides, mais pas assez pour qu’elle lui demande d’oublier son plan de vengeance. Il ne le ferait pas, de toute façon. “Ce n’en est pas une, non.” Ce n’est pas une autorisation, parce qu’elle campe sur ses potions: elle ne sait rien, absolument rien. Lily ne peut pas avoir son avis à donner sur ce qu’elle ignore, tout simplement. Cela laisse Alfie libre de ses mouvements ; mouvements dont elle ignore tout, encore une fois.

Pour autant, Lily ne souhaite pas laisser son frère prendre toute la place dans leur conversation. Elle a des choses à dires à Alfie, des choses terriblement importantes, et ces dernières n’incluent en rien son aîné, raison pour laquelle elle bannit rapidement son prénom de sa bouche. Au lieu de ça, c’est une histoire bien différente qu’elle se met à conter. Une histoire qui explique qu’Alfie n’a pas à se préparer à devenir père, finalement, et ce malgré tout ce qu’elle a pu lui dire. Les mots sont difficiles à articuler, parce qu’elle n’est pas fière de son mensonge, parce qu’elle n’est pas habituée à l’avouer, parce qu’elle ne sait pas quelle sera la réaction d’Alfie et qu’elle mentirait si elle disait ne pas craindre qu’il s’en prenne à nouveau à elle. Il l’a déjà fait une première fois, et c’est comme si elle remettait des pièces dans la machine pour gagner un tour supplémentaire. « J’imagine que c’est une bonne chose, qu’il soit pas de moi. » Elle hausse les épaules. Sur ce sujet, elle ne dira rien. C’est avec Ezra qu’elle a toujours voulu élever cet enfant, mais ce n’est pas pour autant qu’elle souhaitait qu’il soit le sien. Lily a toujours voulu un enfant, et elle ne se soucie plus de la paternité de ce dernier. Tout ce qui importe, c’est qu’il soit élevé avec amour. « T’as bien fait. T’as fait ce qu’il fallait dans la situation où je t’ai mise. » Elle a fait ce qu’elle a pu dans une situation d’urgence, oui. A ce propos, elle ne cherche même pas à nier les faits. S’il n’avait pas agit de cette façon avec lui, elle lui aurait annoncé sa grossesse autrement et, surtout, elle n’aurait jamais laissé planer l’idée qu’il puisse en être le père. « J’en suis encore désolé et je cesserai jamais de te le dire. » - “Et je t’en voudrai toujours.” Elle ne lui fera pas payer, du moins elle n’y pense plus, mais de toute évidence ce n’est pas une frasque sur laquelle elle saura passer l’éponge. Elle jure qu’elle l’aurait réduit à néant si elle avait perdu le bébé, mais puisque ce n’est pas le cas, Lily essaie au moins d’agir comme une personne normale, de ceux qui ont des réactions tempérées et mesurées. Les faits lui accordent le droit d’être rancunière, tout comme son coeur lui dicte, au fond, être incapable de prendre définitivement ses distances avec le Maslow. “Mais je sais que tu le penses, quand tu t‘excuses.” Elle ajoute pourtant, conciliante, sachant aussi ce qui lui en coûte que de prononcer des excuses qu’il pense vraiment, pour une fois.

« Pourquoi tu veux que je fasse partie de sa vie, dans ce cas ? »
Parce que tu as toujours fait partie de la mienne.

Et parce qu’elle refuse que cela change, peu importe à quel point elle lui en veut. Il a toujours fait partie de sa vie et, de fait, il fera aussi partie de celle de son enfant, parce qu’elle refuse de séparer les deux. Elle ne lui demandera pas de jouer au parfait tonton, jamais. Elle ne lui demandera rien en ce qui concerne cet enfant, en réalité, mais elle espère qu’il restera toujours dans les environs, à sa façon. “Ecoute, je voulais juste te dire la vérité, mais je cherche pas à te forcer la main. J’aimerais qu’il grandisse en te connaissant, mais tu seras le seul à le décider.” Et même si elle n’aimera peut-être pas son avis final, elle le respectera, parce qu’elle refuse d’imposer à son enfant la présence d’un homme qui ne l’apprécie pas. Ce serait injuste de tous les côtés, et elle s’est jurée d’être une bonne mère, ce qu’elle sera quoiqu’il en coûte.
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Message(#)(alfly #14) fuck it all, ignore the omens EmptyLun 6 Mar 2023 - 1:50

Peu importe.” Un haussement de sourcil lui fait comprendre que ça importe ; mais Alfie a la décence de ne pas se laisser aller à une joute verbale qui ne connaîtra pas de vainqueur, conscient que s’il y a un moment où il doit apprendre à se taire, c’est bien maintenant. Ça ne concerne même pas ce sujet qui n’aura jamais de fin entre eux, mais tout ce qui touche à Lily de manière générale alors qu’il doit prendre sur lui pour apprendre à se faire discret. C’est loin d’être sa spécialité, c’est tout aussi loin d’être aisé alors qu’il crève d’envie de pointer du doigt à quel point ça change effectivement tout que Joseph soit son frère. Il pourrait se lancer dans un long monologue pour lui faire comprendre que son aîné est peut-être le pire des fardeaux, mais il est le sien et pour rien au monde elle ne voudrait le transmettre à qui que ce soit d’autre. Pourtant, Alfie en fait le sien alors que son désir de vengeance est plus puissant que jamais ; et que la seule raison pour laquelle il n’a pas encore accouru pour retrouver Joseph et lui faire payer ses fautes est l’état dans lequel ce dernier l’a laissé. Il déteste être diminué, Alfie, et il déteste encore plus le montrer. Joseph se réjouirait bien trop d’avoir réussi à prendre le dessus sur lui une deuxième fois, là où le vagabond est pourtant le premier à inverser les rôles dès lors qu’il faut s’attirer la sympathie. “Ce n’en est pas une, non.” Là aussi il voudrait avoir le dernier mot, mais s’abstient. Il paraît évident qu’il a acté le sort qu’allait subir Joseph dès lors qu’il serait en état de lui nuire, il est aussi évident que la jeune femme est en désaccord quand bien même elle ne l’exprime pas avec vigueur. Par respect, par culpabilité aussi, il s’abstient de poursuivre sur ce chemin, et s’il doit renoncer à faire le malin, qu’il en soit ainsi ; de toute évidence ça ne changera pas grand-chose à ses ambitions actuelles.

Ce qui change, en revanche, est l’annonce de cette paternité avortée, alors même que sans être une grande ambition, elle pesait sur le quotidien du Maslow. Il n’irait pas jusqu’à dire qu’elle façonnait celui-ci parce que s’il y a un aspect sur lequel il est intransigeant, semble-t-il, c’est bien son rejet de ce désir d’être père, mais il ne peut prétendre que ses pensées ne se tournaient pas vers ce nouveau rôle. Rôle qu’on lui retire avant même qu’il ait pu faire ses preuves et si une part de lui en est soulagée, l’autre s’interroge. Piqué d’une insatiable curiosité, il aurait voulu satisfaire celle-ci quant à savoir quel genre de père il aurait été. Il se contentera de continuer à croire qu’il en aurait été un mauvais. C’est mieux pour tout le monde, à commencer par lui. À défaut de s’excuser, Lily semble mal à l’aise de cette révélation et ce n’est pas tant le mensonge qui lui pose problème – lui-même en ayant fait une spécialité – que tout ce que cette annonce implique à un niveau de préoccupation qu’il ne pensait pas être le sien. Il ne s’offusque pas, au contraire, bien conscient de la nécessité qui l’a poussée à pareille imposture. “Et je t’en voudrai toujours.” Il s’en doutait, ne s’estime pas surpris par cette précision. Au fond, il ne souhaite même pas être pardonné. Parce que ça ne se mérite pas, malgré tous les efforts qu’il pourrait être amené à fournir. Poser les yeux sur Lily lui rappelle à chaque instant ce dont il est capable sous emprise, quel genre d’homme il est devenu ; une piqûre de rappel autant qu’une confrontation dont il refuse encore de prendre la pleine ampleur. “Mais je sais que tu le penses, quand tu t‘excuses.” Et c’est vrai. Même s’il ne désire pas être pardonné, il a le mérite d’être sincère dans ses propos. Tout autant qu’il est perdu à l’idée qu’elle veuille néanmoins de lui dans la vie de cet enfant, d’une façon différente que celle qu’il s’était imaginée. Et il ne comprend pas, Alfie. Pour une rare fois, il ne comprend pas pourquoi Lily voudrait s’infliger ça et, surtout, infliger ça à son enfant. S’il n’a pas d’enfant à lui, Alfie a démontré qu’entouré de ceux des autres, il n’était pas particulièrement doué ; à commencer par sa filleule, Anabel, qu’il a lâchement abandonnée alors même qu’il s’était battu pour avoir sa garde temporaire. “Parce que tu as toujours fait partie de la mienne.” Il n’arrive pas à déterminer si elle parle au passé ou si elle lui laisse une chance pour le futur, toujours est-il que ce n’est, à ses yeux, pas une raison suffisante. Pour la sécurité de cet enfant, pour sa santé mentale surtout, il serait préférable qu’il se tienne éloigné d’un homme comme lui. Ce n’est même pas se flageller que de le reconnaître, c’est être conscient de sa personnalité qui n’est pas adaptée à un innocent gamin. “Ecoute, je voulais juste te dire la vérité, mais je cherche pas à te forcer la main. J’aimerais qu’il grandisse en te connaissant, mais tu seras le seul à le décider.” - « C’est pas une bonne idée. » Qu’il soit dans la vie de cet enfant, qu’il continue à s’imposer dans celle de Lily de cette façon. « Que je fasse partie de la vie de cet enfant, et que je continue à faire partie de la tienne. » Il reconnaît et si une pointe de déception se lit dans sa voix, de tels mots ne sont pas aussi difficiles à dire qu’il ne l’aurait pensé. C’est une décision qui aurait dû être la sienne il y a déjà longtemps, au lieu de persister à croire que Lily était plus qu’un dommage collatéral. « Regarde le résultat, Lily, je t’ai jamais apporté rien de bon et je doute de changer les choses avec ton gamin. » À part du souci, de la colère, peut-être un peu d’amour de temps à autre qui n’était pas forcément pure. « Je sais pas si c’est de l’égoïsme ou de la stupidité, mais j’ai jamais voulu te laisser tranquille et... je crois que c’est le moment de le faire. » Plus que jamais, s’il y a un moment où elle doit mettre sa loyauté de côté et qu’il doit s’abstenir d’être aussi calculateur, c’est maintenant. Elle est enceinte, un nouveau chapitre s’ouvre à elle où il n’a pas sa place. « Il y a plus ce gosse pour nous obliger à garder contact, il y a plus ton frère, il y a même pas d’amour, d’amitié, ni même de colère, alors, je crois que ça en dit long sur ce qu’on est devenus, toi et moi. » Ils ne sont pas des inconnus, mais ils ne sont plus des amis, pas des amants, pas des ennemis. Un statut incertain qui leur a toujours convenu, mais qui, aujourd’hui, est l’excuse parfaite pour mieux se détacher. « Tu fermeras la porte derrière toi. » Qu’il conclut pour empêcher toute forme de négociation, sans un dernier mot, sans un adieu. Ce n’est pas qu’il est persuadé que leurs chemins se recroiseront, c’est que sa démarche vaut tout ce qu’il pourrait lui dire alors qu’après tant d’années, il concède enfin à lui rendre une liberté avec laquelle il a bien trop souvent joué.

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Message(#)(alfly #14) fuck it all, ignore the omens EmptyMar 7 Mar 2023 - 12:16

Il n’y a pas de chemin simple et tout tracé pour expliquer la raison pour laquelle elle souhaite qu’Alfie fasse partie de la vie de sa fille. Dans l’ordre naturel des choses, en réalité, il n’y a jamais d’explication à donner: les proches des parents gravitent autour des enfants grandissant, ce n’est qu’un fait. Lily, de son côté, se gardera simplement d’expliquer à Ezra tout ce que représente Alfie, dans les bons comme dans les mauvais aspects de sa personne. Simplement, elle refuse que l’arrivée au monde de son enfant change quoi que ce soit entre eux, et elle veillera à ce qu’Alice n’hérite que des meilleurs aspects du caractère d’Alfie, sans jamais subir ses sautes d’humeur ou ses penchants pour l’auto-destruction. « C’est pas une bonne idée. » Elle ne lui demande pas son avis et garde de ce fait la tête haute. Il a toujours fait partie de sa vie, et cela ne changera pas maintenant. Il n’y a pas la moindre discussion à avoir à ce sujet. « Que je fasse partie de la vie de cet enfant, et que je continue à faire partie de la tienne. » Il l’avance comme s’il faisait une liste de course, d’une voix sans émotion et d’un regard qui n’en traduit pas davantage non plus. Lily se pince ses lèvres agrémentées d’un rouge artificiel, incapable d’accepter la conclusion qu’il donne. “Je juge seule de ce qui est bon ou non pour mon enfant.” Et pour sa propre personne aussi, de toute évidence, bien que sur ce point elle soit bien plus apte à prendre des décisions hasardeuses puisqu’elle en vivra seule les conséquences. Sa fille, elle, sera toujours protégée de toutes choses, quoi qu’il en coûte.

« Regarde le résultat, Lily, je t’ai jamais apporté rien de bon et je doute de changer les choses avec ton gamin. » C’est ce qu’il dit, alors que de son côté Lily ne le pense pas. Il lui a apporté beaucoup de problèmes, bien sûr, mais jamais elle n’oserait dire qu’il ne lui a rien apporté de bon. Parfois, il la rend heureuse, et ce sont ces parfois qui poussent Lily à toujours garder le contact avec lui, malgré tout ce qu’ils peuvent se dire, et tout ce qui peut se passer. “Je te demande rien en ce qui le concerne.” Il n’est pas son père et, de ce fait, elle n’exige rien. Il n’aura pas à demander de ses nouvelles ou même à lui offrir des cadeaux à chaque anniversaire. Il n’aura même pas à complimenter ses joues arrondies ou son sourire sans dents. « Je sais pas si c’est de l’égoïsme ou de la stupidité, mais j’ai jamais voulu te laisser tranquille et... je crois que c’est le moment de le faire. » Vexée, et sans nulle doute blessée, la brune croise les bras contre sa poitrine, ne trouvant pas de quoi parer son argument qui ne fait aucun sens. Il est stupide simplement parce qu’il en vient à cette conclusion. “Tu penses à ce dont j’ai envie, moi ?” Un enfant, d’abord, et maintenant l’attention d’Alfie. En lui assurant qu’il la laissera tranquille, il lui promet aussi de ne plus lui en porter, et c’est ce qui déstabilise le plus Lily, qui n’aurait jamais pensé l’entendre dire de telles choses.

Pourtant, il continue. Il explique, il tisse le fil rouge d’une argumentation que Lily ne veut pas entendre. « Il y a plus ce gosse pour nous obliger à garder contact, il y a plus ton frère, il y a même pas d’amour, d’amitié, ni même de colère, alors, je crois que ça en dit long sur ce qu’on est devenus, toi et moi. » Il résume trois décennies à un gosse, il tire le trait sur tout ce qui a pu se passer et a pu être dit entre eux comme s’il n’y avait rien de plus simple ou de plus logique à faire. Elle ne cherche pas à cacher son désarroi face à ses mots. “Parle pour toi.” Joseph reviendra comme il le fait toujours, cet enfant entendra les histoires d’enfance parlant d’Alfie, et pour les sentiments il n’y a sans doute rien de plus instable en ce monde. Ils reviendront, et ils repartiront. Elle ouvre la bouche pour continuer à argumenter et la referme à la seconde même où Alfie reprend la parole. « Tu fermeras la porte derrière toi. » Sa tête se dégage à droite et à gauche, marquant la négation autant que son agacement, sans pour autant qu’elle ne chercher à négocier davantage. Il est évident que leur discussion vient de connaître un terme. “T’as pas intérêt de me regarder à nouveau dans les yeux et d’oser me dire que y’a plus de colère.” Tout le reste était tout aussi faux, mais en cet instant elle ne retient que le seul sentiment qui l’emporte sur les autres. Elle pensait sincèrement faire un pas en avant pour arranger les choses entre eux, mais Alfie reste toujours égal à lui-même, et elle sait qu’elle n’en tirera rien de plus, raison pour laquelle elle finit bel et bien par claquer la porte d’entrée derrière elle.
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