C'est enfin le grand jour, celui ou je quitte officiellement le loft de mon anglaise préféré pour enfin emménager dans mon nouveau chez-moi. Un déménagement que j'attends avec une légère appréhension. C'est une première pour moi, je n'ai jamais eu l'habitude de vivre toute seule. Avant j'avais Halston, même si elle n'était pas souvent à la maison et moi non plus, je ne me sentais jamais réellement seule. Puis, j'ai vécu quelques semaines avec Heather, là encore, je n'étais pas rongé par cette solitude et cette angoisse de me retrouver seule, mieux encore avec elle à mes côtés, je me sentais réellement en sécurité. Depuis le cambriolage et ma tentative ratée (heureusement) de suicide, j'ai énormément de mal à accepter la solitude, je sais que je ne risque rien désormais et que c'est une partie de ma vie que je souhaite oublier à jamais, mais une partie de moi ne peut pas s'empêcher d'être angoissée par l'idée que ça puisse m'arriver une nouvelle fois. Aujourd'hui, tous va bien dans ma vie. Ma carrière reprend un second souffle, je suis l'égérie d'une marque formidable, j'ai une "petite amie" pour qui je ressens des choses de plus en plus intense. Je ne vois pas ce qui pourrait m'arriver pour briser tout ça ?
Je chasse les idées sombres de mon esprit alors que je pose un nouveau carton de vêtement dans la pièce qui sera mon dressing. C'est pour cet endroit si spacieux que j'ai craqué pour le loft. Dans tous ceux que j'ai visités, il est le seul à avoir un dressing que je juge suffisamment spacieux, même si il ne sera jamais aussi grand que celui que j'avais à la maison.J'inspire légèrement, contente d'en avoir terminé avec les cartons, des professionnels s'étaient occupés du plus gros du déménagement. Tout ce qui concerne les meubles et l'assemblage, hors de question de saccager ma manucure pour monter le moindre meuble. Tous était encore en vrac dans la pièce principale, les cartons ont envahi les lieux et il ne me reste plus qu'à ranger. J'ai passé ma matinée à faire les aller-retour entre le loft d'Heather pour y récupérer mes affaires, puis le local ou le reste de mes cartons étaient stocké. Heureusement, j'ai pu compter sur l'aide précieuse de Lara pour me donner un coup de main. Et je dois dire que je lui suis vraiment reconnaissante d'avoir trouvé un moment pour m'aider. Je ne me voyais vraiment pas faire ça toute seule. Je dépose un nouveau carton dans le dressing puis revient dans la pièce principale pour y retrouver Lara, elle aussi submergée par les cartons. Il est possible que la moitié soit rempli de vêtements ou de chaussures, je n'ai pas énormément d'objet de valeur, mais toute ma vie se trouve pourtant dans les quelques cartons empilé dans un autre coin. - Bon, je crois qu'on a mérité une bonne pause ! Je nous commande à manger ? Qu'est-ce qui te ferait plaisir ? Je pars à la recherche de mon téléphone pour passer commande. Je sens déjà mon ventre crier famine. Il faut dire que depuis ce matin, nous n'avons pas arrêté et même si toutes mes affaires sont arrivées à bon port, il faut encore tous ranger, la journée est loin d'être terminée. Mais nous pouvons tous de même nous accorder une petite pause. Mon téléphone en main, je rejoins en enjambant quelques cartons le canapé pour m'y installer et nous faire une table basse de fortune pour pouvoir nous y installer. - Encore merci de me donner un coup de main, toute seule, je n'y serais jamais arrivée !
Certains diraient que tu devrais profiter de tes jours de repos pour rester chez toi et pour te reposer. Après tout, tu vis la nuit, littéralement et certaines de ces dernières sont plus que remplies et divisées entre la scène et la gestion plutôt triviale et ennuyeuse du club. Il faut dire que faire l'inventaire et tenter de trouver comment appâter plus de clients dans les salles privées ou même dans la salle principale ? Ce n'est pas tellement ta tasse de thé en réalité, il faut se creuser la tête et faire preuve d'une certaine créativité et en général, tu réserves cela à la scène. Car c'est avec ton corps que tu t'exprimes, c'est avec le son de basses que tu reprends vie et avec de préférence, une barre métallique non loin et un projecteur braqué sur toi. Mais être patronne, tu apprends cela au jour le jour, ça veut dire tout gérer et savoir enfiler plusieurs casquettes. Et aujourd'hui celle que tu enfiles, c'est celle de l'amie qui aide et qui n'a pas hésité à répondre à l'appel de Diana. Pour faire des cartons et pour s'installer. Les heures sont passées et tu es dans le salon, entourée d'une petite pile de cartons, à mettre des objets précieux dans du papier bulle et à t'assurer que les cartons ne sont pas trop lourds et que rien ne se brisera. Ce qui n'est pas une mince tâche et tu es bien là pour t'assurer que les affaires de Diana ne seront pas abimées. Tu es tellement absorbée dans ce que tu fais, tu ne saurais comment vraiment l'expliquer, mais mettre de l'ordre dans la vie de quelqu'un d'autre est assez thérapeutique, tellement que tu sursautes quand tu entends la voix de Diana. "Mon dieu je ne t'ai pas entendu arriver." Tu finis par lâcher un rire, assise en tailleurs sur le sol et tu reposes ton rouleau de papier bulle pour répondre à la question de la rouquine. "Et ne changeons pas les choses, le deal universel c'est : je t'aide avec des cartons et j'ai une pizza." Après tout, tu as été étudiante, Diana n'est pas la première personne que tu aides à t'installer. "Dans mon cas il va très certainement en falloir deux en réalité mais, hein, tu me connais quand il s'agit de nourriture." La pizza te va très bien et quand Diana te remercie, tu es en train de t'étirer, les bras au-dessus de ta tête, envisageant avec un sourire aux lèvres le repas qui a été promis. "Pas de soucis, normal que tu aies besoin d'un coup de main pour tout ça, tu as quand même engagé des déménageurs au moins, c'est intelligent." Oui, tu ne te voyais pas l'aider à déplacer quelque chose comme sa télé ou même son lit ou son matelas, tu veux aider, certainement pas te casser le dos, après tout, tu ne peux pas te le permettre, surtout pas quand ton corps te serre littéralement de gagne-pain. "Alors ? T'es vraiment prête pour le changement d'air ?" Tu poses la question à Diana par curiosité, ce déménagement est quelque chose d'important, tous les déménagements le sont, et si tu as tout bien saisi, la rouquine va vivre seule. Elle se rapproche, dans Spring Hill, tu ne vas décidément pas te plaindre. "Tu as déjà vécu toute seule au moins ou... ?" Tu poses la question par curiosité, toi tu as déjà vécu seule, du temps où tu étais encore à l'université, dans un sublime penthouse payé par tes parents, là où tu n'aimais ni l'ambiance ou même l'agencement. Tu n'étais pas vraiment aux commandes, tu supposes que ce n'est pas un bon exemple ou même une expérience que tu peux partager avec Diana.
C'est une étape importante pour moi, une façon de dire que c'est une nouvelle page qui se tourne pour aller vers quelque chose de meilleur. Je ne sais pas encore ce que ça va donner, mais j'essaie de ne pas trop y songer. Ça ne peut qu'être bénéfique pour moi. Et puis c'est évident que je ne pouvais pas rester dans cette situation éternellement. Vive avec Heather était très agréable, j'aurais même pu m'y faire de façon permanente, mais le stade de notre relation ne nous permet pas de rester ensemble, ce serait bien trop voyant alors que nous préférons rester discrète. Et je crois que j'ai également besoin de prendre une certaine indépendance, bien que je n'ai jamais réellement réussi à vivre seule. Je tente de me dire que mon travail me prendra beaucoup de temps et que je ne serais que très rarement à la maison.
Les déménageurs se sont occupés du plus gros. Tout ce qui concerne les meubles, il ne reste plus que quelques cartons ici et là et heureusement Lara a bien accepté de me donner un coup de main pour en finir une bonne foi pour toute avec tout ça. Alors que je termine avec mes vêtements, elle est encore dans la pièce principale avec le reste de mes affaires. Avec tout ce que nous avons fait ce matin, il est plus que temps de prendre une pause. - Désolé, je ne voulais pas te faire peur ! Il est temps de prendre une pause, tu ne penses pas ? Un sourire amusé étire mes lèvres alors que j'attrape mon téléphone. Lara n'est pas très exigeante, son aide contre une pizza… ou deux. Bref, de toute façon, avec l'aide précieuse qu'elle m'offre, je suis bien prête à lui offrir toutes les pizzas qu'elle souhaite, parce que sans elle, j'y serais encore. - Va une pour une pizza alors ! Ça me va. Je cherche sur mon téléphone la meilleur référence en ce qui concerne les pizzas. - Tout ce que tu veux, je t'offre autant de pizza que tu le souhaites parce que sans ton aide, j'en aurais encore pour des heures avec tous ces cartons ! Je ne pensais pas avoir autant de chose. Je lui donne mon téléphone pour qu'elle choisisse ce qu'elle préfère alors que je m'assoie en face d'elle. - Oui, évidement ! Je ne me voyais pas porter le canapé ou autres meubles hyper lourds et puis c'est beaucoup plus pratique d'avoir quelqu'un pour le faire. Et j'aurais pu faire de même avec les cartons seulement… je n'avais pas envie que des inconnus touchent à mes affaires. Je lui laisse le temps de choisir les pizzas qu'elle souhaite puis valide la commande. Une bonne chose de faite. J'attache mes cheveux en queue de cheval tout en hochant doucement la tête. - Prête est un bien grand mot, mais je ne peux pas rester dans cette situation éternellement. Sa question me met face une nouvelle fois à ce problème que je redoute tant. Vivre seule… je ne sais pas réellement ce que c'est et je ne sais pas encore si je vais réussir à m'y faire. - Non… dis-je légèrement mal à l'aise. - Enfin, j'ai toujours était en colocation, j'ai vécu longtemps avec mon agente et quand elle est partie de la maison, j'ai eu beaucoup mal à l'accepter. Mais ce nouvel appartement n'est pas la maison, il n'y a pas de mauvais souvenir là-bas. - Mais je suis une grande fille, je vais m'y faire et puis… j'ai Heather.
Diana s'excuse pour ton sursaut et tu lui renvoies un sourire, avant que la conversation ne dérive vers de la nourriture. Signe que tu as bien fait ton travail d'amie et que vous allez bientôt pouvoir vous détendre, en regardant la pile de cartons faits. Cela sera encore mieux quand tout sera déballé dans le nouvel appartement de la rouquine mais chaque chose en son temps. "Attention à ce que tu dis Sadler, vraiment, mon estomac est un puits sans fond donc hein..." Tu attrapes le téléphone que l'autre jeune femme te tend, pesant tes options et te disant qu'après toute cette journée passée avec du papier bulle, tu mérites bien du fromage et quelques calories. Et non, ton régime n'a pas vraiment changé et il ne changera certainement jamais, on dira merci à toutes ces heures passées en talons, à te déhancher au son des basses et à accomplir les fantasmes de certains, sans cela, tu ne pourrais pas du tout conserver ta taille de guêpe, tu le sais."Voilà, j'ai pris ce que je voulais." Tu rends son téléphone à Diana et tu la laisses jouer avec le smartphone pour valider votre commande, considérant ce qu'elle veut dire. Maintenant que tu y penses, tu as beaucoup trop d'expérience dans les déménagements, quand tu as dit adieu à la fac et à l'aide de tes parents, tu as également abandonné l'appartement qu'il te payait et pendant des mois, avant de te poser avec Evelyn, tu as vécu de canapés en canapés. Tu es bien contente que cette période de ta vie soit derrière toi et que tu puisses enfin appeler un seul endroit ta maison. "Je comprends ce que tu veux dire, j'ai déménagé tellement de fois avant d'habiter avec Evelyn que je peux faire tenir toute ma vie dans un sac à dos... C'est seulement quand on a pris notre appartement que je me suis dit qu'il était temps que j'arrête de jouer les nomades." Et que tu es allée récupérer des affaires qui étaient encore dans la maison de tes parents, pas grand chose comparé à Diana, assez pour enfin considérer ta nouvelle chambre et tout l'appartement partagé avec ta cousine comme ton chez-toi. Ce qui n'est pas une mince affaire quand on y pense, et est-ce une mauvaise chose que Diana n'ait jamais vécu seule ? Non, les nouvelles expériences sont censées être bonnes et qui sait, peut-être que l'actrice appréciera sa nouvelle liberté, ne pas devoir rendre de compte à qui que ce soit, laisser du bordel si elle le souhaite ou même faire autant de bruit qu'elle veut. "Oui, tu es une grande fille, plus que ça, tu es une femme indépendante, qui paye ses factures toute seule et c'est une bonne expérience, et tu peux toujours passer des coups de fil pour ne pas être seule." Ta main droite trouve l'épaule de Diana quand tu dis cela, tu tentes du mieux que tu peux de la rassurer et de lui rappeler qui elle est. Celle qui ne se laisse jamais marcher sur les pieds, jamais, ça a toujours été le cas, après tout, c'est bien comme cela que vous vous êtes rencontrées, non ? Et comme elle le dit, il y a toujours Heather, ce qui n'est pas négligeable pour le coup. "Ouh, est-ce qu'elle va avoir le droit à une clef du coup ?" Tu dis cela sur un ton joueur, pour détendre l'atmosphère, te comportant soudainement comme une gamine de douze ans qui aurait entendu la meilleure des rumeurs.
Il est plus que temps ne nous accorder une petite pause bien méritée après tous ces cartons. C'est loin d'être terminé, mais nous avons déjà bien avancé et il me tarde de pouvoir emménager dans mon nouveau petit chez moi et le décorer à mon gout. Je pourrais enfin souffler lorsque tous les cartons serons déballés, seulement avec mon emploi du temps chargé, je pense que ça risque de prendre un certain temps. Je retrouve Lara dans le salon, m'excusant pour lui avoir fait peur. Chose promise, chose due. Je ne suis pas spécialement fan des pizzas et encore moins de la nourriture de fastfood. Je tiens à ma ligne et à garder un physique parfais. La réponse de la jeune danseuse me fait sourire. - Je me demande toujours comment tu fais pour avaler autant de nourriture. Heureusement que son métier est physique, normal qu'elle ait une grande facilité à garder la ligne. Mais tout de même, Lara et la nourriture c'est une grande histoire d'amour. - Mais je suis prête à prendre le risque, j'ai besoin de toi en forme pour finir les cartons. Dis-je en récupérant le téléphone pour finaliser la commande.
C'est mon premier gros déménagement, avant ça je n'ai jamais règlement vécu toute seule et cette idée me fait peur. Je ne suis pas du genre à me dégonfler ou reconsidérer mes choix. Mais ce cambriolage à laisser une certaine marque sur moi tout comme ma tentative de suicide. J'en ai longtemps parlé à un psy pour essayer de débloquer la situation, mais discuter avec un inconnu ne fait pas tout. Les séquelles sont toujours là et je ne peux pas m'empêcher d'y penser. Il y a peu de chance que les cambrioleurs reviennent s'en prendre à moi. - Et… tu as réussi à t'y faire ? Je veux dire, une vie de nomade, ce n'est jamais tranquille. Maintenant que tu as trouvé une stabilité, tu as réussi à t'y faire facilement ? Je ne connais pas la vie de Lara en détail, c'est une amie pour qui j'ai énormément d'estime, mais elle ne m'a jamais réellement parlé de son passé. Je m'installe au sol auprès d'elle parmi les cartons. - Moi, ma vie ne passerait pas dans un sac à dos, quand tu comptes déjà tous les cartons de vêtement que j'ai ... Et quand je pars en voyage, il me faut bien trop de valises.
Quand elle vient poser sa main sur mon épaule, je tourne la tête vers elle avec un petit sourire. - Je sais, mais… depuis le cambriolage, j'ai toujours évité de me retrouver seule. J'ai peur que ça puisse m'arriver à nouveau, je sais c'est ridicule. Dis-je un peu honteuse. Je sais que je ne vais pas être seule tout le temps. Je peux toujours compter sur mes proches, mon travail et Heather. D'ailleurs, Lara en profite pour rebondir sur le sujet. Je souris amusé à sa question. - Évidement qu'elle va en avoir une, c'est… ma petite amie. Ça sonne encore bizarrement à mon oreille, petite amie… je ne pensais pas qualifier quelqu'un ainsi un jour. - Je ne pensais pas dire ça un jour. Ni m'attacher à quelqu'un de cette façon, alors que j'ai toujours fuis les sentiments ce tout ce qu'ils entrainent avec eux. - Et si on parlait de toi plutôt !
"Tu sais quoi ? Un jour tu me suivras pendant vingt-quatre heures entières et tu comprendras très rapidement... tu comprendras pourquoi il ne faut pas juste réduire mon job à celui d'une fille avec des morales plus que légères." Tu fais la proposition avec un léger sourire sur le visage, car il faut bien l'admettre, parfois, okay souvent même tu as des journées plus que longues. En réalité, elles commencent souvent à 23 heures passées, après une bonne sieste sous ta couette, tu te prépares pour le club et tu quittes ton appartement pour Paradise City. Pour superviser, pour chorégraphier, pour monter sur scène toi aussi, et ce pendant toutes les heures de la nuit. Tu n'es même pas dérangée quand le petit matin arrive et bien souvent, tu aides la maintenance, tu fais les comptes avec Itziar et tu te sers ensuite des vestiaires que vous avez et des douches. Après tout ça, tu jettes ton dévolu sur un café ou un restaurant pour te remplir l'estomac, tu vas parfois à la gym ou alors tu t'empares de la scène pour des étirements et élaborer tes propres chorégraphies, avant les cours que tu ne donnes et tu rentres généralement chez toi vers 18 heures, pour quelques heures de sommeil et tout recommencer. Tu ne l'expliques pas et tu ne sais vraiment pas comment tu tiens, c'est ta vie, ton quotidien et tu ne l'échangerais pour absolument rien au monde. Tu es contente d'en être là, tu reviens de loin, c'est certain, maintenant que tu y penses. "Oui et non, okay, ce n'était pas une vie tranquille, mais cela m'a permis de rencontrer plein de gens et de savoir que je pouvais vivre sans l'aide de mes parents. Tout le monde se cherche, donc une personne de plus, qu'est-ce que ça change, hmm ?" Cela t'a fait grandir d'une certaine façon, de côtoyer autant de monde, de réaliser que tout n'est pas noir ou blanc comme te l'ont toujours décrit tes parents. Pouvoir te faire ton propre argent aussi a grandement joué, ce n'est pas un détail négligeable à tes yeux. "Mais je ne vais pas jouer les ingrates, je suis bien contente de vivre au même endroit maintenant, j'ai une coloc qui me fait confiance et l'inverse est vrai. On est entre adultes quoi." Et vous êtes de la même famille, ce qui par le passé aurait pu être un gros désavantage, mais il faut bien le dire, Evie et toi, vous êtes sur la même longueur d'ondes quand les Pearson sont concernés. Elle a sa propre vie et n'intervient que très rarement dans la tienne, son avis est important mais ce n'est pas son rôle de faire la police et elle le sait. Et Diana te dit qu'elle se sent un peu hésitante depuis le cambriolage dont elle a été victime, elle t'en avait déjà parlé lors de votre premier cours d'auto-défense, tu ne peux qu'hocher la tête. C'est normal d'être appréhensive à la perspective d'être seule, de nouveau, dans un appartement. "Je comprends, tu peux toujours faire installer de la sécurité un peu plus musclée si ça te tracasse toujours, ce qui serait tout à fait normal." Tu peux même l'aider à se renseigner si elle en a besoin et être avec elle le jour où on viendra faire installer tout ça dans son appartement, c'est quelque chose qu'elle peut considérer. Le sujet dérive sur Heather et tu lèves tes mains devant toi en signe clair de défense. "Okay je demande, c'est toi qui avais l'air à côté de tes pompes la première fois que tu en parlé." Diana semble un peu plus sereine maintenant, à parler d'Heather en tant que sa petite-amie, c'est que c'est du sérieux, non ? Non, que tu penses quand elle veut que vous parliez de toi et tu fais une grimace, avant de faire rouler le rouleau de papier bulles dans sa direction, signe plus que clair que tu n'as pas envie d'en parler. "Non, je n'ai pas envie. Ma vie professionnelle se passe bien donc à l'inverse, c'est le néant dans ma vie amoureuse." Il parait qu'on ne peut pas tout avoir et tu en es bien une preuve vivante de cette maxime-là. "Mais parlons du plus important : quand est-ce que je rencontre Heather ?" Et oui, toi aussi tu fais dériver le sujet de conversation vers un autre.
Il m'est déjà arrivé de mal "juger" son travail. Avant que je ne la connaisse vraiment, avant de me rendre compte que ce n'est pas juste un travail dégradant au possible pour l'image de la femme. C'est une véritable vocation qu'elle exerce avec beaucoup de talent. Un talent qui a un prix, mais il me semble que c'est le prix à payer pour toutes personnes compétentes dans un domaine. J'imagine très bien les journées, ou plutôt les nuits. Gérer un club, des danseuses, un show ainsi que des cours de danse… un planning presque bien plus rempli que le mien. Mais j'ai toujours eu une certaine admiration pour les femmes active. Je lui lance un regard amusé alors qu'elle me propose de la suivre sur une journée, juste pour que je puisse me rendre compte et comprendre pourquoi elle a autant besoin de calories. - J'adorais ! Vraiment ! Et je suis plutôt curieuse de savoir comment se déroule une journée dans la vie de Lara Pearson mais… je ne suis pas certaine de pouvoir tenir ton rythme. Contrairement à elle, je ne vis pas la nuit et même si mes journées sont plus que chargée, je suis bien trop heureuse de retrouver mon lit le soir pour m'y écrouler et ne refaire surface que le lendemain. Même si j'ai un travail qui prend également beaucoup de temps et d'énergie. - Quoi qu'il en soit, ma proposition est valable tout le long de cette journée alors… si jamais tu veux plus de pizza, surtout n'hésite pas ! Je conclus un sourire amusé aux lèvres.
Je n'ai jamais eu cette vie de nomade. Quand j'ai quitté la maison familiale, j'ai toujours vécu avec quelqu'un. Je n'ai jamais eu l'envie de me retrouver seule, surement parce que j'ai toujours eu besoin de l'attention des gens et d'avoir quelqu'un proche de moi au cas où. Je n'ai jamais vécu dans une situation précaire et après, j'ai rencontré Halston. Pour moi, c'est une grande première et je ne suis pas tout à fait sereine face à cette idée, mais ma fierté m'empêche de trop en dévoiler. D'un côté, j'envie un peu la vie que Lara a eue. - Oui, je crois que je t'envie un peu… je n'ai jamais eu ce genre de vie et mes parents m'ont toujours tout donné. Parfois, je me dis que vivre à la dure ne m'aurais pas fait de mal… Et rien que d'y penser, j'ai envie d'éclater de rire parce que même moi je ne me sens pas crédible. - Je crois que je n'y aurais pas survécu.
Pour ce qui est du reste, le cambriolage me trotte toujours dans l'esprit et l'idée que ça puisse m'arriver à nouveau m'effraie un peu. - L'immeuble ou j'emménage est sécurisé, mais je crois que ça ne va pas être suffisant pour me rassurer. Après… je sais que c'est surement de la parano. Sérieusement, il y a combien de chance que ça puisse m'arriver une nouvelle fois ? Les chances sont minces oui, mais pas impossible. Le sujet dévie rapidement à mon plus grand plaisir sur Heather. Ma relation avec elle n'est pas forcément plus clair que la dernière fois, mais disons que j'ai eu le temps de ruminer et de commencer à me faire l'idée qu'elle et moi nous sommes ensemble. - Oui, d'ailleurs je n'arrive toujours pas à croire ce qui se passe entre elle et moi. Mais j'ai décidé d'arrêter de me poser des questions et de simplement en profiter. Et pendant notre courte période de colocation, je me suis rendu compte que j'étais bien avec elle et ne plus l'avoir à proximité risque de me manquer énormément. - Je crois que… ça va me manquer de ne plus être avec elle tous les jours. Dis-je le regard dans le vague avec ce petit sourire tendre aux lèvres. À chaque fois que je tente de parler d'elle et de sa vie sentimentale, Lara se fermer automatiquement. Elle semble se contenter de sa carrière et c'est une bonne chose, tant mieux pour elle si elle n'a pas besoin de plus. - Un jour, j'arriverai à te faire parler un peu plus ! Mais il n'y a jamais de mal à mettre son travail de côté quelques heures pour se faire du bien… sans avoir besoin de parler d'amour. Je lui fais un clin d'œil avant de rire quand elle change de nouveau de sujet. - C'est… assez délicat, elle et moi, c'est encore tout nouveau. J'ai déjà du mal à réaliser et à en parler alors la présenter en tant que ma petite amie à mes amis, c'est un tout autre niveau que je ne suis pas prête à franchir. Une prochaine étape que je n'ai pas encore envisagée puisque j'en suis au début, ce fameux moment où j'apprends encore à réaliser moi-même que je suis en couple. - Mais tu seras la première à la rencontrer en personne quand je serai prête à te la présenter. Je suis certaine que tu vas l'apprécier. Contrairement à Heather mes amies sont beaucoup plus social que la folle qui lui sert de meilleure amie.
"Tu sais que je plaisantais, hein ? Mais si tu es partante, pourquoi pas ! Qui sait, peut-être que tu pourrais être amenée à jouer une danseuse dans un film un de ces jours..." Tu dis cela sur un ton joueur, continuant de taquiner Diana, cependant, ce n'est pas la pire idée que tu aies eue maintenant que tu y songes bien... si l'actrice est partante et qu'elle veut en savoir un peu plus sur ton monde et le monde de la nuit, pourquoi pas ? Cela ne fera que lever un peu plus le voile sur ce que tu fais vraiment, et les aspects les moins glamour de ton métier, car après tous, les gens ne voient que le résultat final : la danseuse apprêtée sur scène, qui réalise des mouvements sans vraiment y penser et qui fait passer cela pour quelque chose de naturel. Tu n'es pas aussi habile ou élégante dans la vie de tous les jours, vraiment pas, la scène c'est l'exception qui confirme la règle, pas l'inverse quand tu y penses bien... Mais il y a les répétitions, les accrocs de costume qui arrivent souvent, les paires de talons perdues, les mouvements oubliés parfois, le fait que tu dois toujours trouver le moyen d'exciter et de pousser à la dépense... Ce n'est pas rien. Et le montrer serait définitivement plus parlant que de juste tenter de partager cela avec un petit discours. Diana t'écoute au moins, plus réceptive que jamais, on est bien loin du moment où elle pensait que quelqu'un te forçait à faire cela, et qu'on se le dise, personne ne peut forcer Lara Pearson à faire quoi que ce soit, personne. Et en l'occurrence, tu sais également que tu ne vas pas réussir à convaincre Diana d'engager de la sécurité pointilleuse et compliquée pour son appartement, vivre dans la peur constante n'est pas une solution non plus. Tu le sais, quand ce client zélé a tenté quelque chose il y a presque un an de cela maintenant que tu y penses, tu as pris une profonde inspiration et tu es tout de même retournée sur scène. Parce qu'il était hors de question qu'un connard fini ruine ton expérience, ton rapport avec ton corps ou même avec ton métier. "Si l'immeuble est sécurisé et que ça te va alors, c'est tout bon." Pas d’inquiétude supplémentaire à avoir et tu réalises que Diana a mal interprété ce que tu disais à propos d'Heather, ce n'était pas un reproche. Ce n'est pas ton genre de pousser les gens à parler, du tout, tu es une personne très privée toi-même, un truc de famille malheureusement, alors tu ne vas pas jouer les hypocrites dans ce domaine, loin de là. "Hey je plaisantais, tu n'es pas obligée de le faire hein, tu n'as besoin de l'aval de personne pour vivre cette relation, je sais juste que... plus tu essayes de garder les choses privées, plus les gens en parlent." Tu vis avec Evelyn et ta cousine en est un parfait exemple, peu importe comme elle vit sa vie, elle a toujours la presse et les murmures sur son dos, et même sa relation avec Rhett a été annoncé au monde d'une façon plus qu'irrespectueuse. Autant pour elle que pour Rhett, et tu sais que Diana peut avoir ce type de désagrément aussi, si elle décide elle-même de parler d'Heather, elle pourra un minimum contrôler ce qui se dit, un minimum. Tu as un petit rire nerveux la seconde suivante, car elle veut te faire parler, la rouquine va être déçue, tu ne parles pas de ta vie sentimentale parce qu'il n'y a rien à dire sur le sujet. Ce que tu ne vois pas comme une chose négative au final. "Il n'y a rien à dire mon sujet vraiment, je suis célibataire avec un c majuscule et vu que je n'ai plus le temps ni l'envie de courir à droite ou à gauche, il n'y a personne sous mes draps non plus." Oui, tu as réalisé que tu ne pouvais plus avoir des aventures d'une nuit sans te sentir franchement vidée et pas très bien le lendemain, alors autant le faire et ne pas s'infliger cela. Ton ego n'a pas besoin qu'on le descende en flèches. "Et franchement, je ne suis pas malheureuse, à chaque fois que je prends du temps pour moi et que je pense aux prochains choses que je veux accomplir... le club est toujours ma priorité." Tu ne sais pas si cela veut dire que tu tentes de combler un vide ou pas, tu t'en fiches, Paradise City, c'est ton bébé et cela sera toujours ta priorité, si tu étais en couple là tout de suite, ça serait bien secondaire. "Passer le cap des un an est en haut de ma liste, ensuite éventuellement dire à mes parents ce que je fais vraiment de mes nuits, ça serait bien tu vois." Parce que tu n'as pas honte de ta profession ni du club, mais l'admettre à Trevante et Cassandra ? Le contact est rompu avec Cassandra depuis longtemps, le seul qui fait des efforts et que tu vois régulièrement désormais, c'est ton père. Vous avez enfin quelque chose de stable, lui dire ce que tu fais pourrait rompre cet équilibre. "J'y pense de plus en plus, mon père au moins, il mérite de savoir, ce n'est vraiment pas facile de lui mentir, surtout qu'il essaye vraiment d'améliorer notre relation..." Tu repenses au déjeuner que tu as eu avec ce dernier avec Marvin présent, un autre de tes cousins, qui lui connait tes activités. Marvin aurait pu essayer de te faire chanter, tu le sais, tu n'aimes pas ce pouvoir qu'il a dans cette dynamique ton cousin, autant le faire toi-même non. "Ouais je sais, une strip-teaseuse avec des daddy issues, je suis un vrai cliché." Tu pousses un soupir en disant cela, te laissant retomber sur le sol confortable, fixant le plafond pendant quelques secondes.
Je dois avouer qu'elle titille un peu ma curiosité. Je ne sais absolument rien du monde de la nuit, son monde. C'est mon amie et je ne sais rien de sa vie ou du moins uniquement le peu qu'elle veut bien partager avec moi. Je sais que techniquement parlant, ce n'est pas vraiment possible pour moi de la suivre H24 pour découvrir son monde, mais je ne suis pas fermée à l'idée de l'accompagner une nuit pour me rendre compte de tout ce qu'elle doit gérer. Danser sur scène pour exciter le public est une chose, mais ce ne serait clairement pas possible sans toute la préparation derrière. Dans le fond, ce n'est pas aussi différant qu'un plateau de tournage. Le résultat final est toujours super, mais l'envers du décor reste toujours plus difficile. Les longues heures de tournage, la préparation, le stress ... - Je sais… mais je serai assez curieuse de voir l'envers du décor. Et qui sait… peut-être ! En tout cas, si jamais ça m'arrive un jour, je tiens à ce que tu sois ma coach ! Dis-je sur un ton tout aussi joueur qu'elle. Ce jour n'est pas encore arrivé, mais si jamais l'occasion se présente un jour, je sais que je pourrais évidement compter sur les conseils expert de la jeune femme. J'ai toujours su m'entourer des bonnes personnes et ça ne risque pas de changer.
Pour ce qui est de ma sécurité, j'ai déjà réfléchi à quelques moyens pour me rassurer. L'immeuble est déjà sécurisé, un service de gardien reste sur le site jour et nuit et l'entrée est également surveillée. C'est déjà un bon moyen de protection. Je n'ai plus de raison d'avoir peur et je n'ai pas non plus envie de rester bloquée avec cette peur au ventre à chaque fois que je dois me retrouver seule. - Oui, du moins c'est suffisant pour me rassurer. Quand elle aborde le sujet d'une possible rencontre avec Heather, je détourne le regarde, un peu mal à l'aise. Je ne devrais pas, puisque après tout Lara est au courant et avec Heather notre histoire devient de plus en plus sérieuse. Mais la présenter de façon officielle me met un peu la pression. Je sais qu'elle a raison, si l'annonce vient de nous, les médias n'auront pas la chance de pouvoir modifier la réalité comme bon leur semble. Ni de la balancer comme une bombe. - Et je sais que tu as raison, mais pour le moment, on a réussi à rester discrète. Personne ne ce doute de quoi que ce soit et… je crois que ça me convient. Seulement, j'ai parfaitement conscience qu'un moment ou un autre, nous allons devoir l'annoncer publiquement.
Je la contemple avec un petit sourire amusé. Bon, très bien… même si c'est aussi le discours que je tenais avant que la blonde ne débarque pour tout chambouler dans ma vie. Seul mon travail, ma carrière, mon bien-être, mon image. Je n'avais que ça comme préoccupation et le reste du monde ne m'importait peu. Aujourd'hui c'est toujours le cas ! Mon monde tourne toujours autour de ma petite personne, mais Heather commence doucement à en faire partie et même si j'ai un peu de mal à l'accepter, je dois faire avec. Je n'insiste pas, je me contente de hocher doucement la tête. Après tout, Lara est une femme indépendante, elle a le droit de choisir comment mener à bien sa vie et qui suis-je pour lui dire de faire autrement. Moi-même, j'aspirais à ce genre de vie, mon travail, mes amis, ma carrière et surtout pas de sentiment ou d'amour. - Tant que ça te convient et que tu es heureuse et bien… tant mieux. Promis, j'arrête d'insister.
Une première fois, Lara m'en dévoile un peu plus. Je suis toujours aussi attentive. Ses parents ne sont pas au courant de sa profession. En réalité ça m'étonne un peu, Lara n'est pas ce genre de femme qui a honte de ce qu'elle fait et je sais qu'elle assume parfaitement. - Oh… ils ne sont pas au courant ? Je murmure presque parce que de toute évidence, non, ils ne le sont pas. - Leur dire que tu adore ce que tu fais, que tu gères ta propre affaire, que ton club attire de plus en plus de monde et que c'est une affaire qui marche. Muh oui, je pense qu'ils devraient être fiers de toi. Dis-je avec un beau sourire confiant. - Tu as une relation tendue avec tes parents ? Chose que je peux comprendre et malheureusement, je ne pourrais pas être de bon conseil pour elle sur ce point. Ma relation avec mes propres parents est tellement chaotique que je ne suis pas certaine d'être la mieux placée pour l'aider, mais je peux tout de même lui prêter une oreille attentive et la soutenir en cas de besoin. Quand elle se laisse tomber sur le sol, je fais de même. Je m'allonge à côté d'elle, fixant le plafond. - Non, ce n'est pas vrais ! Mais les parents espèrent toujours ce qu'ils pensent être le meilleur pour leurs enfants, mais ce n'est pas à eux de décider. C'est ta vie ! Je fixe toujours le plafond. - Mais oui, tu devrais leur annoncer. Même s'ils le prennent mal, au moins, tu auras le mérite d'être honnête avec eux et tu auras ce poids en moins. Je me redresse quand j'entends quelqu'un sonner. - Ah, pile au bon moment ! Je me relève pour aller chercher les pizzas.
Diana n'est pas la première à s'enquérir sur ta vie de couple, même Evie l'a fait, et même récemment, se demandant si une autre femme partageait ta vie. Tu supposes que les gens autour de toi savent que tu n'es pas du genre à tout raconter dans tous les détails, tu apprends encore à le faire à dire vrai et à moins de considérer la personne en face comme véritablement importante ou comme un ami, tu te contentes bien souvent de simples haussements d'épaules, avant d'aller faire ce qui te plait. Parce que c'est ta vie et malheureusement, tu souffres encore des séquelles de ton enfance, où tes parents faisaient tout pour te contrôler, te façonner, te dire comment vivre, penser et même respirer. Il t'a fallu des années et beaucoup de volonté pour réaliser que c'était plus que toxique comme environnement et que tu méritais mieux que ça. Oui, même toi qui es grande gueule, qui ne laisse personne te marcher sur les pieds et qui fonce avant de réfléchir... tout ça, ça ne s'est pas fait d'un simple claquement de doigts, les gens qui te côtoient maintenant ne voient que le résultat final. "Si tu promets." Que tu dis en battant des cils alors que Diana t'assure qu'elle ne va pas insister. Tu es un brin cynique, mais tu la crois sur paroles. C'est bien pour cela que tu lui dis que tes parents ne sont pas au courant de ta profession, là encore, ça ne doit pas faire de sens pour quelqu'un qui fait partie de ton entourage. Tu es la première à souligner que tu ne te contentes pas de te déhancher dénudée, que c'est un art, un jeu de séduction, un sport plus que dynamique si on prend en compte toutes les figures et pirouettes effectuées à quelques mètres du sol... tout ça pour garder ce pan de ta vie secret dans un sens. Trevante et Cassandra ne savent rien et la véritable question est : est-ce que tu leur dois quelque chose ? Non, pas après la façon dont ils ont agi pendant toutes ces années, certainement pas en sachant que ta mère t'évite encore comme la peste. "Ouais, il va me falloir de la nourriture bien grasse pour faire ce genre de confessions." Les pizzas qui arrivent, c'est une bonne distraction, tu laisses Diana se charger de récupérer tout ceci et tu en profites pour t'étirer, sur le sol, avant de rejoindre le canapé, un peu plus confortable pour le coup. Tu adresses un sourire à la rouquine quand elle revient dans la pièce et tu fais de la place au milieu des cartons pour votre nourriture. Tu ne tardes pas vraiment à t'emparer d'une part, quitte à te brûler un peu l'intérieur de la bouche, ce n'est pas si grave. Tu mâches un peu avant de reprendre le fil de tes pensées et de répondre à la question de Diana. "Ils ne sont pas du tout au courant... avant de me lancer dans tout ça, je faisais des études biochimie, pour bosser dans une entreprise pharmaceutique et rejoindre la Fondation Pearson... l'entreprise familiale quoi." Tout ça, c'était le plan avant, si tu avais suivi ce simple chemin, aucun doute, Paradise City n'existerait pas et tu ne serais même pas là aujourd'hui, en train de parler à Diana. "Mais j'ai toujours eu la danse dans un coin de la tête et depuis que je vole de mes propres ailes et que je ne suis plus chemin qu'ils ont tout tracé pour moi... c'est houleux." Une simple passion un peu enfantine aux yeux de tes parents, toi, tu as toujours été persuadée que tu pouvais en faire quelque chose. Ce que tu as fait maintenant que tu y penses et tu n'as aucun regret. Tu aurais été plus que misérable si tu t'étais retrouvée à bosser dans un laboratoire, ça ne fait pas de doute à tes yeux, vraiment pas. "Mon père a consenti à faire des efforts et à m'écouter et on recolle les morceaux depuis des mois, il sait que je bosse dans un bar et que j'ai beaucoup de responsabilités." C'est tout ce que tu as révélé à Trevante, qui a soutenu vouloir simplement s'assurer que tu gagnais bien ta vie et que ton métier te plaisait. Ce qui est le cas, ton père semble avoir compris que tu ne voulais pas t'attarder sur le sujet et que tu n'accepterais pas les critiques à ce sujet. "Ma mère..." Tu pousses un léger soupir, mordant dans ta part pour te distraire quelques secondes, avant de reprendre. "Ma mère fait comme si je n'existais pas, je suis certaine que si je la croisais dans la rue, elle changerait de trottoir." Tu ne dis même pas cela pour gagner des points de sympathie ou pour te faire bien voir, tu le sais que Cassandra préférait prétendre ne pas avoir de fille que de te faire face en réalité. "Et je sais, je devrais leur dire, je veux leur dire, je m'en fiche de leur opinion ou de tomber encore plus bas dans leur estime, c'est déjà arrivé quand j'ai dû faire plusieurs coming-outs." Et franchement ? Le timbre de ta voix doit sûrement l'indiquer, tu n'as pas envie de repasser par cette case-là, vraiment pas. Tu ne veux pas douter ou remettre en cause tes choix ou l'affaire que vous avez lancé avec Itziar, pas quand vous avez accompli tant de choses. "Je veux juste enlever ce poids de mes épaules." Que tu conclus simplement. "Il y a bien l'un des derniers galas de la Fondation qui arrive bientôt, ils y seront tous les deux, peut-être que ce sera une bonne occasion." Tu y as songé, enfin le faire, leur dire et juste passer à autre chose, pour une fois, pour de bon.
Si les gens sont aussi curieux ainsi que moi-même, c'est peut-être parce qu'elle reste bien trop mystérieuse. Mais je peux la comprendre, tout le monde ne souhaite pas forcément s'étendre sa vie privée et comme elle le dit si bien, il n'y a rien à dire là-dessus. Je suis un brin déçu, mais lui fait la promesse de ne pas insister davantage. Contrairement à elle, je pourrais parler de ma vie pendant des heures, c'est surement mon côté vaniteux qui prend le dessus. Parler de ma carrière, de ce que j'ai réussi ou pas… le seul point ou nous nous rejoignons toutes les deux, c'est lorsqu'il faut parler de vie sentimentale. Je ne suis pas encore tout à fait à l'aise pour parler ouvertement de ma relation avec Heather, j'ai surtout du mal à réaliser ce qui est en train de m'arriver alors avant d'en parler, je dois réussir à accepter moi-même. Mais à mon tour, je ne compte pas m'éterniser sur le sujet puisque la danseuse ose finalement me parler vaguement de sa relation avec ses deux parents. D'après ce que je comprends, ils ne sont pas au courant de l'activité qu'exerce leur fille. Je me doute qu'ils ne sauteront pas je joie en l'apprenant. Lara semble avoir des rapports très tendus avec sa famille, une situation que je connais également puisque mes propres parents n'ont jamais réellement acceptée que je devienne actrice, mais c'est surtout mon homosexualité qu'ils ne cautionnent pas. Avant qu'elle n'aille plus loin, je me dirige vers l'entrée pour récupérer nos pizzas et l'a rejoint au salon, je dépose le tous là où je trouve de la place et repars dans la cuisine, chercher de quoi boire et quelques serviettes. Je constate qu'il était plus de temps que la nourriture arrive, Lara a déjà attaqué, ce qui me fait rire alors que je m'installe auprès d'elle pour reprendre notre conversation.
Je suis beaucoup moins vorace qu'elle, mais je dois avouer que la pizza n'est vraiment pas mauvaise. Mais au delà de la nourriture, c'est surtout notre conversation qui captive mon attention. Tout en dégustant ma part de pizza, je l'écoute avec attention me parler de ses parents, de son passé, ce chemin qui était tout tracé pour elle, rejoindre l'emprise familiale. Tiens, bizarrement ça me rappelle vaguement quelque chose. - Oui, j'imagine… dis-je en posant ma part sur la table basse pour me servir à boire et la servir par la même occasion. Je trouve ça totalement dingue que les parents ne puissent pas accepter que leurs enfants puissent choisir un autre chemin que celui prédestiné. - Attend… tu as carrément une fondation à ton nom ? Ce n'est pas rien ! Surtout dans le pharmaceutique, remarque le mien est également celui d'un presbytère à l'hôpital ou mon père travail. De toute façon, je ne me suis jamais réellement penché sur la chose, ma vie est déjà bien trop mouvementé pour que je me préoccupe de celle des autres. Je secoue doucement la tête. - Pardon, continue ! Je reprends ma part de pizza et continue de manger tout en l'écoutant. Papa Pearson est au courant, du moins il connait les grandes lignes sans avoir conscience des petits détails, quant à sa mère, c'est une tout autre histoire. Je hausse lentement les sourcils, navré que sa relation avec sa figure maternelle soit aussi… conflictuelle. - Tout ça parce que tu as décidé de voler de tes propres ailes ? Je trouve ça lamentable. Et je me sens vraiment mal pour elle, c'est assez rare que je ressente de l'empathie pour quelqu'un mais ça me fait bien trop penser à ma relation avec mes propres parents. Ce n'est pas une compétition, de savoir laquelle de nous deux a les pires parents de l'année, mais je ne peux que comprendre, même si pour ma part ça fait bien longtemps que je n'ai plus la moindre estime pour eux. - Très adulte comme comportement… je sais que mes petits commentaires n'ont rien de constructif, mais je ne peux pas m'en empêcher. - Moi, je dis qu'elle devrait plutôt être fière de toi. Tu es partie de rien, une simple passion que tu as su développer pour te construire ton propre empire. Ce n'est pas donné à tous le monde de réussir. Je baisse la tête en haussant doucement les épaules. - Mais bon, ce n'est que mon point de vue. Je lui souris avec un air désolé. - Je comprends et tu as raison, tu devrais leur en parler. Ne serait-ce que pour t'enlever ce poids. Je relève les yeux vers elle. - Muh oui, c'est une idée. J'imagine que pour eux, il n'y aura jamais de bon moment pour en parler alors autant les forcer à entendre la vérité. Je termine ma part de pizza et bois une gorgée de mon verre. - D'ailleurs, si jamais tu compte passer à l'acte, que tu as besoin de soutien, je peux t'accompagner si tu le souhaites. Et puis je n'ai jamais assisté à ce genre de soirée même si mes propres parents organisaient souvent ce genre de soirée. Des souvenirs que je ne préfère pas remuer. - Si tu décides de leur parler, il faut aussi que tu prennes en compte que ce ne sera pas possible de faire machine arrière. Je me doute que cette situation doit être difficile, mais quand tu leur annonceras tu ne pourras plus changer votre relation. Est-ce que tu es vraiment prête à prendre ce risque ?
Si tu étais franche, tu dirais que tout ça te pèse sur les épaules et sur le cœur, depuis longtemps. Depuis l'ouverture de Paradise City en réalité, oui, février dernier, ça a été l'une des meilleures nuits de ta vie et si l'absence d'Evelyn s'est faite ressentir ce soir-là... en allant te coucher et même en te démaquillant dans la matinée, tu t'es dit que vraiment, tu ne pouvais t'en prendre qu'à toi-même si aucun autre Pearson n'avait été présent ce soir-là, après tout, c'est toi qui tiens les gens loin et tout le temps. Cela explique ton célibat, ton nombre restreint d'amis et le fait que tu fasses si peu de confessions. Tu mets toujours de la distance entre toi et le reste du monde, la distance est moins notable pour les gens que tu considères tout de même proches mais elle est tout de même là, pour conserver cette image de femme forte, pour ne pas laisser les gens t'atteindre, te blesser ou même apercevoir un soupçon de ce qui fait que tu es Lara et pas quelqu'un d'autre. Tu ne le fais même pas exprès, c'est une habitude que tu as prise pour protéger ton cœur et maintenant, tu ne sais plus comment faire autrement. C'est la seule façon de vivre que tu connaisses dans le fond. Diana semble être surprise d'entendre qu'il y a une fondation qui a ton nom de famille, c'est vrai, tu n'es pas n'importe qui techniquement. Tu n'as jamais manqué de rien et comparé à certains, ouais, on peut dire que tu es une petite fille pourrie gâtée maintenant que tu y penses. "Tu veux la version longue ou ... ?" C'est vrai que tu n'as jamais raconté tout ceci à Diana, il faut s'y connaitre un peu en rugby et suivre également la presse à scandale pour pouvoir te replacer. Ce que beaucoup ne font pas, tu n'es que la cousine éloignée et distance, pas forcément intéressante. "C'est un organisme fondé par ma tante, la mère d'Evie, ma coloc, tante Celie, ça a été créé après la mort du père d'Evie. C'était lui le rugbyman célèbre, je ne sais pas si tu t'y connais en sport mais Kai Pearson ? Mon nom de famille vient de là." Le nom de famille, la petite notoriété, le trustfund dont tu as hérité également... tout vient de là, et de ce que tu sais, ton père avait une relation tendue avec Kai, son frère, avant le décès de ce dernier, tout ça a été balayé quand il a fallu tout partager tu supposes et vous avez tout quitté pour vous installer à Brisbane. Tu hoches la tête, avant de t'emparer d'une des cannettes de soda que tu as commandée, le liquide sucré et frais est le bienvenu et une fois que tu as bu une longue gorgée, tu te sens plus d'attaque à reprendre. Pas pour détailler ton arbre généalogique mais pour expliquer la complexité de la situation à Diana. "Bref, les règles dans la famille ont toujours été les mêmes : sourire devant les caméras, avoir une carrière et des mœurs absolument irréprochables et continuer de défendre la cause qui est si important aux yeux de ma tante." Et ça n'a pas été facile de grandir en tentant d'être parfaite. Tout a toujours été calibré, millimétré, avant que tu ne tentes un soupçon de rébellion à l'adolescence : en commençant à te teindre les cheveux, en abandonnant les talons haut et respectables pour des bottes ou des paires plus vertigineuses, que tu écoutes de la musique jugée non convenable et surtout, que tu fréquentes des créatures du même sexe que toi. "Les conflits avec mes parents et ma mère, ça ne date pas d'hier, quand je lui ai dit que j'aimais les filles, j'ai eu le droit à tous les clichés." Oh comme tu peux encore te souvenir de la fois où tu as annoncé cela lors d'un diner, décrétant que tu n'avais pas passé la journée avec une amie non, mais avec quelqu'un de beaucoup plus important. Ton père est resté silencieux et c'est Cassandra qui s'est chargée de te remettre à ta place et de t'expliquer comment fonctionnait le monde.... la blessure est profonde et ce même si tout cela s'est refermé, ce n'est pas plus facile d'en parler ou de l'expliquer. Tu sais que c'est cet incident-là qui a marqué la fin de ton entente cordiale avec ta mère, elle n'a plus tenté de te comprendre à ce moment-là, elle a tout simplement arrêté d'essayer. Diana a raison, ce n'est pas un comportement mature, du tout et elle se propose déjà de venir t'aider pour cette grande déclaration. "Merci." Que tu murmures, un simple mot, mais il veut en dire beaucoup et tu apprécies le geste de Diana, véritablement. "Je suppose que tu as raison, il n'y aura jamais de bon moment, il faut juste que je me lance." Cela tu le sais et il faudrait peut-être que tu regardes la vérité en face, autant le faire et regarder la situation se faire et se défaire sous tes yeux, tu n'y peux rien. "Et merci, j'apprécie l'offre, c'est bête à dire, mais j'ai besoin de faire ça toute seule, sinon je vais me défiler et me trouver une excuse et ne pas le faire. Je veux le dire, je ne veux plus de secrets entre nous... comment est-ce que je peux leur demander de m'accepter vraiment si je ne leur montre pas toutes les parts de moi-même ?" Vraiment, tu peux laisser tes parents jouer les hypocrites, tu ne feras pas partie de l'équation toi-même. Ils font tout ceci très bien sans toi. "Et toi ? Comment sont les réunions de famille chez les Sadler ?" Tu dis cela avec un petit rire, bien décidée à de ne pas être la seule à partager un pan de ta vie ce soir.
Je ne tiens pas vraiment à ce qu'elle me donne des précisions sur sa famille ou qu'elle m'explique tous de A à Z dans les moindres détails. Je veux simplement comprendre un minimum son problème et l'aider si jamais j'en ai le pouvoir. Je suis assez bien placée pour savoir ce que c'est d'être en conflits avec ces parents, puisque je suis moi-même en froid avec les miens. Cependant, il n'est pas question de moi ce soir alors, je garde le silence et me contente que l'écouter avec la plus grande attention. - Je vais me contenter des grandes lignes… dis-je pour ne pas entrer dans une histoire interminable. Elle ne vient pas de m'importe quelle famille, Pearson semble être un nom connu et reconnu, mais malheureusement je n'en ai jamais entendu parler où je n'en ai simplement aucun souvenir. Même si son nom à fait les gros titres, il n'a pas retenu mon attention puisqu'il est assez rare que je m'intéresse à autre chose que mes propres scandales. Je ne lis que très rarement ce genre de torchons. - Non, désolé, ça ne me parle absolument pas. Je n'ai jamais eu le moindre intérêt pour le sport. Tel qu'il soit… Mais il ce peu que mes propres parents soient plus calés sur le sujet, ils ont toujours su s'entourer des bonnes personnes et s'ils avaient la possibilité d'avoir une relation purement amicale avec une famille aussi puissante que les Pearson, ils l'auraient surement fait. Je termine ma première part de pizza, toujours aussi attentive à son histoire. Mon regard dévie légèrement lorsqu'elle aborde les règles qu'il faut savoir parfaitement appliquer dans "les grandes familles". Je me retrouve un peu dans tout ce qu'elle m'explique et je me rends compte qu'elle la presque aussi bien vécu que moi. - Oui, je sais ce que c'est ! Ne pas avoir de défauts et être toujours irréprochable. Ma famille n'est pas aussi célèbre que la sienne, mais mes parents tenaient aussi à ce que je sois la parfaite petite fille modèle. Plus elle m'explique plus, je me rends compte que nous ne sommes pas si différentes que ça elle et moi. Ma relation difficile avec mes parents, la tension plus que palpable avec ma mère, cette sensation de les décevoir quoi que je puisse faire alors que je me sens plus qu'épanouie dans ce que je fais aujourd'hui. - Oui, là encore, j'imagine très bien. Ils espèrent tous nous conduire à l'autel et nous confier à un homme de bonne famille afin de respecter les traditions. J'inspire légèrement puis boit une gorgée de mon soda. - Je suis… sincèrement désolé que ce se soit passé aussi mal pour toi. J'ai toujours eu du mal à comprendre ces gens bornés, incapable de se remettre en question. Les temps changent et je ne comprends pas pourquoi voir deux femmes ou deux hommes ensembles peut encore choquer autant ! Ce genre de chose me révolte et je pourrais en débattre pendant des heures, mais ce n'est clairement pas le moment.
Mais pour en revenir à Lara, je suis prête à l'accompagner si jamais elle ressent le besoin d'avoir quelqu'un auprès d'elle à ce moment, je ne suis surement pas son premier choix, mais je tiens à ce qu'elle sache que si jamais elle a besoin de quelqu'un pour la soutenir, je serais là. - Je t'en pris, c'est normal ! Dis-je avec un doux sourire qui se veut rassurant. Mais je peux comprendre qu'elle veuille faire ça toute seule, de façon à faire comprendre qu'elle n'a pas besoin de quelqu'un pour s'assumer pleinement, et je ne peux qu'être admirative devant son comportement. - Je pense que ça va te libérer d'un certain poids aussi, leur avouer la vérité, il n'y aura plus de secret. Et elle ne s'en portera que mieux. - Mais je serais là si jamais tu as besoin de soutien ou de compagnie. Et je me ferais un plaisir d'être là pour elle en cas de besoin. Je bois une nouvelle gorgée de mon soda et attrape un autre morceau de pizza. - Oh, tu sais, ça fait bien longtemps qu'il n'y a plus de réunion de famille chez les Sadler. Je croque un morceau de pizza. - Du moins, je n'y suis plus conviée. Mais j'imagine qu'elle ne va pas se contenter de si peu, après tout Lara vient de me dévoiler un pan de sa vie privée et elle s'attend surement à ce que j'en fasse autant. - En réalité, je suis un peu dans la même situation que toi ! Une famille réputée, moins que la tienne évidement, mais les Sadler ont tous de même une certaine réputation à tenir. Réputation que j'ai terni d'après ma mère. - Avoir une fille qui devient actrice et lesbienne ne faisait vraiment pas partie de leur plan d'avenir.
Parler de la situation avec tes parents ne rend pas les choses plus faciles à vivre. Tu l'avais déjà constaté en faisant le point avec Evelyn et encore plus maintenant avec Diana, tu sais que ce n'est que ton point de vue. Tu n'as absolument aucune idée de ce qui se trame dans la tête de tes géniteurs, Cassandra ou Trevante, dans le fond, tout ce que cette dernière année loin d'eux t'aura appris, c'est que tu ne les connais pas vraiment. Ce n'est que maintenant que tu sais que ton père s'est lancé dans la finance parce qu'il aime résoudre des problèmes, que ta mère aime autant l'art parce qu'elle aurait rêvé être née en France et vivre de ses peintures justement... ce sont des êtres humains aussi, et c'est normal que les idées vont et viennent entre vous, tu aimerais juste que ce ne soit pas vraiment une affaire d'état. Tu as un maigre sourire en entendant Diana qui est désolée pour toi, pourquoi s'excuse-t-elle ? Tu n'en sais rien du tout, ce n'est pas comme si elle était responsable ou qu'elle avait pu faire en sorte que tu échappes à ce genre de traitements. Tu supposes que c'est de cette façon-là que fonctionne la brune et que si elle est vocale, directe et peut même paraitre cassante de prime abord, c'est pour des bonnes raisons et parce qu'elle aussi, elle est loyale et est prête à soulever des montages pour ceux qu'elle considère comme ses proches. "C'est un peu ça, et vu que je ne suis ni partisante des relations avec les hommes ou même avec l'idée du mariage, ça partait mal dès le début, et ce n'est pas qu'une différence d'âge tu vois ?" Cela, tu en as persuadée, tu as vu des gens de l'âge de tes parents avec des esprits bien plus ouverts et des opinions bien moins arrêtés. Il n'y a pas que l'âge, c'est le milieu aisé dans lequel tu as grandi aussi, en fait, depuis que tu as quitté la fac et que tu as refusé l'argent de tes parents ou même le chemin tout tracé devant toi, tu as été confrontée à bien plus que tu ne l'as jamais été dans ta petite bulle. Tu ne regrettes en rien cela, et oui, c'est la danse et le strip-tease qui t'ont permis de payer tes factures. Est-ce si condamnable que cela ? Ce genre de métier n'existerait pas vraiment s'il n'y avait pas de demande pour, pas vrai ? Si, tu en es persuadée. "Je t'enverrai des messages après la tempête pour le débriefing." Que tu lances enfin à Diana avec un léger rire, mais en étant tout de même très, très sérieuse pour le coup. Elle te confirme que les choses sont plus ou moins pareilles dans sa famille à elle, tu grimaces un peu en prenant une autre part de pizza (après tout, tu l'as prévenu que ton estomac était un puit sans fond) tout en écoutant toujours Diana. La réputation avant les liens de famille ? Oh, tu ne connais que trop bien ce milieu et c'est un discours que tu as déjà entendu, de la part de ta mère, de certaines de tes cousines et tante et... c'est tellement fatiguant, personne n'est parfait en permanence et personne ne peut tendre à atteindre un idéal. Ce n'est pas sain et tu es bien contente de l'avoir réalisé assez tôt, tu as bien de la chance de ne pas être finie bourrée de complexes. C'est tout l'inverse qui s'est passé, plus on a essayé de te faire rentrer dans un moule, plus tu as compris que tu ne rentrais pas dedans et plus tu étais fière de toi et de tout ce qui te rendait unique, vraiment. "Comme quoi ! Les gens devraient réfléchir un peu plus avant d'avoir des enfants et réaliser qu'ils vont avoir une personne avec ses propres envies et désirs mais..." Mais, c'est un débat pour un autre moment. Tu étais juste venue l'aider à faire ses cartons, et pas avoir une conversation à cœur ouvert, comme quoi, impossible de prévoir. "On s'en fiche, tu te débrouilles très bien, je me débrouille très bien, ta nouvelle demeure va être parfaite, tu pourras y inviter qui tu veux et construire la famille que tu veux. Avec ou sans des enfants d'ailleurs." Que tu ajoutes avant de finir ta part, toi, tu as déjà prévu de ne pas en avoir, tu ne connais pas l'avis de Diana sur la question, mais pour toi c'est plus que négatif. "On ne devrait pas culpabiliser, on est toutes les deux des adultes responsables et ... si jamais tu veux effrayer tes parents mais que tu ne veux pas leur présenter Heather, je joue bien la comédie." Tu dis ça sur le ton de la plaisanterie, parce qu'il s'agit bien d'une blague.
À croire que dans les familles riches ou influentes, c'est toujours la même rengaine. Des parents exigeants qui refusent de laisser faire leurs enfants, qui refusent de les laisser vivre comme ils en ont envie et de réaliser leurs rêves. Dans un sens, cette histoire ne m'est pas si inconnue, puisque je vis un peu la même relation avec mes propres parents. Mon père me voyait déjà marcher dans ses pas en tant que médecin, ma mère aurait aimé me voir dans le droit ou devenir une avocate prestigieuse. Contrairement à certains parents, ils ne m'ont jamais forcé la main pour trouver un époux ou fonder une famille, pour eux… ce n'est clairement pas le but de la vie. Seule la réussite et le pouvoir comptent. Je suis sincèrement désolé pour elle, je n'y suis pour rien, c'est sûr et je n'ai pas de raisons de l'être, mais je sais ce que c'est d'être obligée de se plier aux règles pour le bon plaisir de sa propre famille et je suis navrée qu'elle ait dû subir ça. Je n'ai jamais était malheureuse, puisque dans mon malheur, je n'ai jamais manqué de rien. Mes parents étaient peu présents, mais ils savaient plutôt bien combler ce vide avec de nombreux cadeaux, ma mère n'a jamais eu la fibre maternelle. Je hoche légèrement la tête à sa remarque. J'imagine sans mal la déception des parents Pearson en apprenant que leur fille à décider de devenir strip-teaseuse. La pilule risque de très mal passer, mais elle devrait surement se sentir beaucoup mieux après leur avoir avoué la vérité. - Évidement ! Je veux savoir, n'hésite pas à m'appeler, on peut même se retrouver autour d'un verre si tu le souhaites. Même si je ne peux pas grand-chose pour t'aider. Tu peux quand même compter sur mon soutien.
Quand elle me retourne la question, je bois une longue gorgée de ma boisson avant de lui donner réponse. Pour ma part, ma relation avec ma famille n'est pas vraiment glorieuse. Il y a bien longtemps que j'ai coupé les ponts avec mes parents et ils ont réussi à faire leur deuil tout aussi rapidement que moi. - Pour ce qui est de mes parents et de notre relation… et bien, je crois qu'ils m'ont déjà rayé de leur testament et je suis probablement morte à leurs yeux. Dis-je avec un faible sourire. Je l'ai accepté et je fais avec, après tout, ils n'ont jamais été présents pour moi lorsque j'étais enfant alors, je ne comptais pas vraiment sur eux en devenant adulte. Aujourd'hui, j'ai ma propre vie, j'ai suivi mes envies et je suis devenue actrice. Je fais le métier de mes rêves et l'absence de mes deux géniteurs ne change en rien mon bonheur. - Mais il faut croire qu'ils se comportent toujours comme des égoïstes. Je souffle pour terminer sa phrase. Parce que c'est réellement ce que je pense. Ils sont égoïstes ... Enfin, c'est ainsi et Lara et moi nous ne pouvons pas refaire le monde. Je n'ai pas demandé son aide pour lui balancer tous mes problèmes de famille ou encore moins de parler de sujet déprimant. Je chasse rapidement mes souvenirs d'enfance ainsi que la relation avec mes parents pour revenir sur quelque chose de plus positif. - Tu as parfaitement raison ! On a plus besoin de l'approbation de qui que ce soit ! Quand elle aborde les enfants, je ne peux m'empêcher d'éclater de rire. - Sans enfants évidement ! Tu me vois maman ? Sérieusement ? Ce serait une catastrophe. Je suis bien trop égoïste pour en avoir et je ne les supporte pas ! Ça bave, ça crie, ça pleure, non… et puis je n'ai pas besoin d'avoir un boulet h24 accrochée à moi. Je n'ai jamais rêvé de devenir mère de famille ou de devenir maman tout simplement. Je termine ma part de pizza puis attrape une serviette. - Je n'en doute pas… maman papa je vous présente Lara mon amie la strip teaseuse ! Ma mère risque de faire une attaque ! J'en rigole rien que d'imaginer la scène. - Bref, on a assez parlé d'eux et je te rappelle qu'on a encore beaucoup de travail alors mange ta pizza, tu as encore beaucoup de carton à emballer ! Puisque après tout, elle est ici pour ça non ?
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