Elle ferme le moteur, à peine désolée d’avoir dû inventer bon lot d’excuses bidon pour ne pas décevoir le petit groupe formé à la fermeture de la librairie, déjà prêt à aller boire quelques pintes pour célébrer le week-end à venir. Ophelia a d’autres plans d’envergure, et les sacs de courses qui s’accumulent sur le siège arrière de sa voiture le confirment beaucoup mieux qu’elle. Elle leur a déballé un mensonge blanc, rien de méchant, et elle aurait pu faire bien pire côté faussetés pour ne pas froisser qui que ce soit. C’est son talent du moment, d’arrondir les coins. De s’assurer que personne ne croit qu’elle n’aime pas la présence de l’un ou les idées de l’autre. Tout est dans la manière de le faire, et elle peaufine son art de fraudeuse avec la douce impression qu’on n’y verra pas de mal puisqu’elle le fait avec toutes les bonnes intentions du monde.
Ben lui a laissé les clés de la maison, au figuré du moins, et elle se fait la note mentale qu’il devrait apprendre à verrouiller sa porte un peu plus souvent au cas où ce ne soit pas sa soeur, les bras chargés comme une mule, qui ait décidé de s’incruster chez lui pour la soirée. Une pause silencieuse dans le hall d’entrée lui confirme que Reggie est au sous-sol et que Millie doit être à l’étage. Ophelia rattrape le coup de la porte qui se referme derrière elle en pinçant ses lèvres, cachant sa présence jusqu’à la dernière seconde, beaucoup trop amusée par ses manigances d’adolescente qui a passé l’âge mais qui s’y croit encore. Sur la pointe des pieds, elle se faufile jusqu’au salon, là où elle prend en otage la table basse pour y disposer son butin. Pendant que ses collègues la croient en train de lire Le Portrait de Dorian Gray à sa grand-mère malade, Ophelia s’assure que chaque item est bien en vue pour que ni l’un ni l’autre des enfants Butcher n’en manque un seul. La crème glacée préférée de Reggie, les bonbons favoris de Millie, elle y est allée fort et a sélectionné tout ce qui aurait le potentiel de séduire les deux gamins jusqu’à l’explosion de leurs petits estomacs pas si fragiles que ça.
Des pizzas, du popcorn, des sodas, elle peut facilement nourrir une armée mais ne partagerait pas avec qui que ce soit d’autre que le duo qu’elle part maintenant chercher dans la grande maison qu’elle connaît mieux que celle dans laquelle elle a grandi. Reggie est le plus simple à trouver et Ophelia l’implique dans son plan le sourire aux lèvres, en collant un index sur les siennes pour l’encourager à garder le silence le temps qu’ils se mettent à la recherche de sa grande soeur. Derrière une porte close, Millie donne l’impression de parler à quelqu’un, d’être occupée, et surtout de ne pas avoir l’intention de sortir de là. Toujours muets, Ophelia et Reggie complotent entre deux regards complices. Lorsque le plan leur semble solide c’est Ophelia qui se prête au jeu, gratte du bout des ongles le bois qui la sépare de Millie. Reggie étouffe un éclat de rire dans la manche de son pull, Ophelia fait mine de le gronder en fronçant les sourcils sans montrer aucune once de malice et Millie n’est toujours pas au courant qu’on l’attend pour entamer le buffet et le marathon de DVDs qui prennent sagement forme en bas. C’est là où on aurait du mal à croire qu’Ophelia, la vingtaine à peine avancée, préfère passer la soirée avec des enfants qui ne sont même pas les siens plutôt que de partager un pinte avec ses potes. L’un d’eux fait même dans le flirt, et n’a pas caché sa déception de la savoir occupée ailleurs un vendredi soir où il était plus que prêt à lui faire comprendre qu’il aimerait apprendre à mieux la connaître. Mais elle n’y songe absolument pas, ancrée au parquet sans la moindre intention d’en partir tant que sa nièce n’aura pas réalisé la ligne d’attente qui commence à se former devant sa chambre.
Dans un élan d’enthousiasme qu’Ophelia voit venir et ne lui censurerait jamais, Reggie s’élance vers la porte pour y pianoter de ses petits poings fermés. Une pluie de toc toc toc s’acharne tout autour de la poignée et sur les cadrages, à laquelle les rires d’Ophelia se mêlent maintenant qu’il sera impossible pour Millie d’ignorer leur présence. L’insistance finit par payer et lorsque la porte s’ouvre, c’est sur deux grands sourires plein de malice que la brunette tombera, pour le meilleur et pour le pire. « Oh, pardon, tu étais occupée? » Ophelia retient un rire de plus, battant des paupières, si fière de son plan.
Millie Butcher
les enfants du silence
ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd) RPs TERMINÉS :
AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022
« Vers quelle heure tu m’as dit ? » Millie avait à peine relevé le nez des croquis sur lesquels elle travaillait depuis le début de l’après midi déjà. Elle entendit son père soupirer dans son dos - mais de ce soupire empli de tendresse. « Pas avant demain soir, j’ai dit. » Relevant doucement son visage, les sourcils quelque peu froncés, la jeune fille regarda finalement son père - qui était toujours les bras croisés, appuyé contre l’encadrement de la porte de sa chambre. « J’avais cru comprendre plus tard ce soir. » Ce n’était pas la première fois que son père se voyait bouger une journée ou deux pour le travail, afin de peaufiner quelconque recherche auprès d’autres collègues que ceux travaillant avec lui à l’université du Queensland. Millie avait juste pensé que ce n’était que pour la soirée cette fois-ci - mais elle avait du attraper en route qu’une partie des informations. « Ophelia vient en fin de journée de toutes façons, t’as pas à t’en faire. » Oh, elle ne s’en faisait pas. La jeune fille avait l’habitude de ce type de situation - et son père le savait parfaitement. « Reggie est dans sa chambre, mais penses à garder un oeil sur lui le temps que ta tante arrive s’il te plait. » - « Oui oui, je connais le fonctionnement. » Elle avait l’habitude aussi de devoir garder un oeil sur son frère. Le petit Butcher avait neuf ans de moins que sa grande soeur, si bien que cette dernière avait rapidement pris le rôle de seconde mère auprès de lui; elle n’avait pas eu besoin de se forcer à agir d’une quelconque façon, cela s’était fait naturellement lorsque le petit était venu compléter leur famille. Benjamin avança de quelques pas pour déposer un baiser sur le front de sa fille. « Sois sage. » - « Toi aussi. Il sortit en tirant la porte derrière lui et en riant.
Millie était toujours autant perdue dans son monde et dans ses pensées, bien des heures après le départ de son père, si bien qu’elle n’avait même pas vu que le soleil s’était déjà couché et que al soirée était entamée. Reggie n’avait pas bronché un seul instant, et même en tendant l’oreille le petit n’avait pas l’air de s’être plaint de la situation. Et elle serait restée encore quelques temps sans se rendre compte de l’heure avancée si ça n’avait pas été pour les coups frappés frénétiquement contre le bois de la porte de sa chambre. Avant de se lever de sa chaise, il était vrai qu’elle s’osa à un léger soupire; pas qu’elle n’était pas heureuse d’aller voir ce dont avait besoin son frère, mais elle serait bien restée encore quelques temps plongée dans son projet en cours - comme elle l’appelait. Sauf que ce n’était pas uniquement le rire de Reggie qu’elle entendait de l’autre côté du pan de bois, mais également celui de quelqu’un qu’elle connaissait on ne pouvait plutôt bien. Alors, ce fut avec le sourire aux lèvres, forçant une expression quelque peu renfrognée, qu’elle ouvrit la porte de sa chambre. « Oh, pardon, tu étais occupée? » L’adolescente du retenir à la fois le sourire et le rire qui menaçaient de la vendre auprès des deux personnes devant sa chambre. Son sourire alla un instant de Reggie à Ophelia, avant de faire l’inverse pour s’arrêter de façon plus définitive sur le visage de sa tante. « Etais est le bon mot oui, jusqu’à temps qu’on décide de démonter ma porte en la prenant pour un punching-ball ! » L’agacement dans sa voix autant que dans ses mots était bien sur complètement faussé, au fond bien heureuse de savoir qu’elle allait passer la soirée en compagnie des deux personnes qui se tenaient devant elle. « J’espère que vous avez une stratégie pour vous faire pardonner ? » Elle posa devant eux, ses poings sur les hanches comme si elle pouvait être menaçante à agir ainsi. Ce qui fit beaucoup rire Reggie - ce dernier étouffa son rire entre ses mains pour ne pas faire un trop gros affront à sa soeur. Cette dernière avait déjà anticipé sa réplique suivante, alors que l’odeur de pizza se faisait sentir depuis l’instant où elle avait ouvert la porte de sa chambre pour savoir qui se trouvait sur son pallier. « Par exemple avec des pizzas pour le diner ? » Mills savait que c’était là le genre de réaction que son petit frère attendait avec impatience - de celles lui permettant de redevenir un vrai moulin à paroles en une fraction de seconde, ce qu’il s’empressa de faire.
Ophelia n’a eu besoin de rien faire ou presque, Reggie se charge de jouer la cavalerie bruyante à merveille.
À peine occupée à tenter de reprendre son sérieux quand elle a de toute façon abandonné depuis le départ, la brunette se charge seulement de prendre son neveu par les hanches pour lui permettre de couvrir une plus grande portion de la porte avec ses poings. Lorsqu’elle le soulève en hauteur, il pouffe de plus belle et arrache quelques larmes à sa tante qui pourrait bien avoir le même âge que le garçonnet que personne n’en serait choqué. « Etais est le bon mot oui, jusqu’à temps qu’on décide de démonter ma porte en la prenant pour un punching-ball ! Qui a osé faire ça ?! » Millie finit enfin par daigner leur faire plaisir de sa présence ; et aussi vite, Ophelia repose son frère au sol, regarde ses orteils, l’encourage lui aussi à faire de même. C'est le moment qu'elle préfère le plus. Là où on joue à la victime, là où on s'invente un alibi en béton, où on met tous les arguments sans la moindre censure de son côté. Il n’y a aucun coupable, personne n’est à pointer du doigt, ils ne faisaient que se promener dans le couloir, ils étaient au mauvais endroit et ils y étaient au mauvais moment, ils n’ont pas vu le ou la fautif.ve, ils allaient partir en plus c’est vraiment juste une histoire de coïncidences, fichues coïncidences quand on y pense. Un peu plus et Ophelia siffloterait pour cacher le fait qu’elle est atrocement en faute, d’avoir mis dans la tête de Reggie ses pires plans de peste depuis qu’il est né rien que parce que ça l’amuse, le petit homme, au point où il sourit encore. Ses yeux brillent.
« J’espère que vous avez une stratégie pour vous faire pardonner ? » Millie pourrait facilement compétitionner pour le rôle d’actrice au théâtre du dimanche, tant elle est sur la même longueur d’ondes qu’Ophelia pour faire croire que rien ne va du tout. La tante censée être prise pour la figure d’autorité en puissance se tourne une mèche autour de l’index comme s’il s’agissait de sa nouvelle carrière, et Reggie se mord tant l’intérieur de la joue qu’on pourrait craindre pour sa peau. « Par exemple avec des pizzas pour le diner ? »
Le voilà qui explose le gamin, le moulin à paroles qu’il est depuis toujours s’enflamme en sautillant comme si c’était là et seulement là, son moment de briller. « On a des bonbons ! » pour peu il aurait facilement pu lister chaque emballage et chaque saveur, la couleur, le parfum, la forme, le nombre de calories et de grammes de sucre. « Et des boissons et de la crème glacée et Opha a acheté… » la liste se poursuit autant qu’il a de doigts pour compter et autant qu’il a de papilles gustatives pour goûter. Mais Opha elle, préfère garder le suspense à son comble en ramenant doucement Reggie vers elle. Il parle fort, il respire fort, il pense fort et mine de rien, Ophelia espère le calmer un peu en glissant ses doigts entre ses mèches le temps de quelques secondes à peine. « J'ai absolument rien acheté, tu as halluciné Réjean. » sa voix est sérieuse, un peu trop même, pour que qui que ce soit dans ce couloir puisse croire qu’elle l’est vraiment. C’est bien pour cela qu’Ophelia renchérit, un fin sourire qui grandit de plus en plus sur ses lèvres maintenant qu’elle se charge de dresser le portrait de ce qui n’existe vraiment pas, absolument pas, en bas. « Il n’y a rien de tout ça sur la petite table du salon ni sur la grande table du salon et encore moins sur le tapis du salon. » une petite seconde se faufile une fois qu’elle a donné bien trop d’indices pour que Reggie ne s’active pas à nouveau. « Elle ment, VIENS voir ! » et lui, il file à la course vers les escaliers, laissant presque un nuage de poussière derrière son envol. Ophelia, elle, murmure un 'Fais attention' inaudible, puis ne le lâche pas des yeux jusqu’à ce qu’elle l’entende arriver sain et sauf au rez-de-chaussée.
L’accalmie dure le temps, bref, avant qu'un sac de plastique craque en bas, sous les doigts d’un Reggie affamé. C’est suffisamment de temps pour laisser l'occasion à Ophelia de jeter un coup d’oeil par la porte entrouverte de la chambre de Millie et y voir son projet du moment étalé un peu partout, en chantier. « Ça avance comme tu veux ? » loin d’être intrusive, elle prend simplement des nouvelles, essayant de voir si quelque chose bloque pour Millie. Éternellement, Ophelia ne veut qu’aider, après tout.
Millie Butcher
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ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd) RPs TERMINÉS :
AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022
Elle avait visé juste, la gamine qui n’en était plus une au fil des jours qui s’écoulaient: à peine avait-elle parlé de pizza que son petit frère ne tint plus en place et cracha le morceau avant même que l’un d’eux n’ait eu le temps de dire ouf. « On a des bonbons ! » Le sourire que portait Millie était d’autant plus amusé, désormais. « Et des boissons et de la crème glacée et Opha a acheté… » Oh, elle avait du dévaliser le magasin avant de les rejoindre, il n’y avait aucun doute là-dessus - assez en tous cas pour laisser le petit garçon occupé pendant ce qui sembla être une longue minute à énumérer tout ce qui devait se trouver dans le salon et les attendre à l’heure actuelle. « J'ai absolument rien acheté, tu as halluciné Réjean. » Ce fut au tour de Millie d’étouffer un petit rire dans sa main, presque discrètement. « Il n’y a rien de tout ça sur la petite table du salon ni sur la grande table du salon et encore moins sur le tapis du salon. » Les deux éléments féminins de ce trio Butcher connaissaient parfaitement leur public, et savaient surtout le faire redémarrer au quart de tour rien que pour le plaisir de voir plonger tête la première dans un piège. Reggie n’était encore qu’un enfant, c’était là encore chose aisée pour Ophelia et Millie de se moquer gentiment de lui; souvent, cette dernière se rappelait que le karma les rattraperait et que lorsqu’il serait plus grand, il leur en ferait voir de toutes les couleurs. « Elle ment, VIENS voir ! » Dans tous les cas, elle n’aurait jamais eu le temps de le suivre puisqu’il partit comme une fusée dans les escaliers - il aurait mangé la moitié des bonbons avant qu’elles n’arrivent à leur tour dans le salon, elle y mettait sa main à couper.
Un calme, apaisant mais pas trop, se déposa à l’étage de la maison alors que le regard de Millie resta perdu dans le vague encore un instant supplémentaire. Ce fut finalement la voix d’Ophelia qui rompit le silence, une poignée de secondes plus tard. « Ça avance comme tu veux ? » La jeune femme suivit le regard de sa tante, qui allait bien au delà d’elle et surtout dans sa chambre. Sur le sol de cette dernière s’étendaient là mille et un croquis, des idées que la jeune Butcher avait pu avoir ces derniers temps. Esquissant un petit sourire, elle se décala légèrement pour qu’Ophelia puisse avoir une vue dégagée à l’intérieur de son antre - elle n’avait rien à cacher à l’intérieur, et surtout pas à cette dernière. « Si on peut dire ça. » Mills fit quelques pas, s’assit à même le sol de nouveau, remuant les feuilles qu’elle connaissait déjà par coeur. « Ils proposent une option Mode et Design au lycée, et seuls ceux proposant une lettre de motivation digne de ce nom sont acceptés. » Elle haussa les épaules. C’était idiot: elle n’avait que peu de chance d’y être acceptée; mais comme il pouvait être dit, qui ne tentait rien n’avait rien, alors elle mettait sur papier ses idées et croisait fort les doigts tous les jours que cela puisse être suffisant. « Je me suis dit qu’au lieu d’écrire ma lettre de motivation, j’allais la dessiner. Comme ça, ils verront bien que j’ai de la vraie motivation, et que c’est pas juste pour occuper mes mercredis après-midi. » Parce-qu’il s’agissait là aussi d’une option qui pourrait compter pour son dossier scolaire plus tard, lorsque son entrée au sein de vraies écoles serait en jeu. Elle n’avait jamais fait partie des meilleurs élèves de sa classe, de son école, mais Millie avait toujours fait partie de ceux qui étaient motivés à faire en sorte de s’en sortir, et de bien s’en sortir. Peut-être était-ce là le résultat du fait que son père avait toujours le nez plongé dans un livre ou un autre, et qu’elle avait grandi avec l’idée que pour y arriver, il suffisait de garder en tête la motivation qui nous poussait à y mettre du notre et que tout finirait par bien aller.
« On a des bonbons ! » et c’est tout ce qui compte à voir la vitesse avec laquelle Reggie s’élance vers les bonbons, la pizza, les glaces, et tout l’arsenal qu’Ophelia s’est mis en tête d’apporter comme si elle cherchait de nouveau la confirmation qu’elle était leur tante préférée. Elle est la seule qui milite si fort pour maintenir le rôle ; qu’on lui laisse la médaille pour ce soir, au moins.
À peine rassurée que le plus jeune ait rejoint le salon en un morceau, Ophelia s’autorise une pointe de curiosité envers le projet de Millie qui a pris la place du tapis, sur le sol de sa chambre. Du haut de la pointe de ses pieds, la plus vieille des Butcher arrive à voir quelques coupures, des couleurs, un amalgame de formes et de dessins qu’elle meurt d’envie d’observer de plus près. Lorsque Millie se décale enfin, Ophelia fait un pas, puis un supplémentaire vers le dossier en cours. « Si on peut dire ça. » ça avance, et c’est tout ce que son aînée avait besoin d’entendre pour être rassurée. Un second coup d’oeil vers sa nièce lui confirme qu’elle peut non seulement entrer mais détailler le projet, et c’est ce qu’Ophelia s’empresse de faire le plus calmement dont elle soit capable. Elles se retrouvent bien vite toutes les deux installées par terre, jambes croisées et yeux qui se perdent sur les croquis et leurs inspirations variées. « Ils proposent une option Mode et Design au lycée, et seuls ceux proposant une lettre de motivation digne de ce nom sont acceptés. » « ... les designers de mode sont si bordéliques. » Ophelia complète, complice, le sourire aux lèvres, laissant ses doigts parcourir le papier et caresser les décalques. Elle imagine à quoi ressemblaient tout ce qu’elle a devant elle quand ce n’était encore qu’une vague idée dans la tête de Millie. Bordélique oui, ce qu’elle voit part dans tous les sens possible, mais avec un fil conducteur de ressemblances qui relie les éléments en un tout qui semble de plus en plus faire sens. Millie a des milliers d’idées et d’envies, elle est bourrée de talent comme d’inspiration, et son joli chaos déstabilise Ophelia autant qu’il la fascine.
« Je me suis dit qu’au lieu d’écrire ma lettre de motivation, j’allais la dessiner. Comme ça, ils verront bien que j’ai de la vraie motivation, et que c’est pas juste pour occuper mes mercredis après-midi. » c’est la voix de Millie qui ramène sa tante à l’ordre, et le sourire qu’elle entend dans ses mots. « Je peux aider tu sais. » elle a l’air distraite mais elle ne l’est absolument pas. Ophelia est déjà en train de rédiger dans sa tête des paragraphes et des paragraphes vantant avec des arguments infaillibles toutes les raisons qui feraient de Millie une candidate exemplaire pour entrer au cursus. « Pour la lettre. Pour le reste, tu n’as absolument pas besoin de moi. » c’est à son tour de laisser aller un rire. Ophelia sait où est sa place et n’oserait jamais s'imposer où on ne la veut pas. Mais elle est douée avec les mots : les lire, les dire, les écrire. Elle sait très bien, qu'elle n’a pas et n’aspire pas non plus à avoir le talent éclectique de Millie. « Ce sont des artistes. On va leur montrer à quel point tu l’es toi aussi. » elle a des tonnes de preuves à ses pieds, assez pour construire dans sa tête tous les piliers dont elle aura besoin pour écrire quelque chose qui englobera toute la passion et l’intérêt de celle qu’elle considère comme l’enfant qu’elle n’aura jamais mais qu’elle a le privilège de côtoyer tout de même.
« T’as de la chance, Millie. » en parlant de chance, Ophelia finit par redresser la tête vers la jeune fille, lui confiant une miette de sa jeunesse sans jamais craindre de trop en dévoiler. « À ton âge je savais rien de tout ça. » elle ne savait rien de rien, Ophelia. Elle avançait à tâtons, s’inspirait de ce que Ben aimait, de ce que ses parents disaient d’elle et ce dans quoi ils vantaient ses talents. Elle n’avait pas d’initiative et n’en a probablement pas beaucoup plus, aujourd’hui. Elle ignorait ce qu'elle ferait, quand elle serait grande. Sur le sol de la chambre d’une adolescente, Ophelia l’adulte réalise que son fil conducteur à elle n’a jamais été plus long que quelques jours, quelques millimètres. Ophelia soupire et glisse une mèche de cheveux derrière son oreille. « Il va nous laisser juste les mauvais choix, si on traîne trop. » ce n’est pas maintenant qu’elle laissera de grandes questions philosophiques se gratter une place dans sa tête embrumée. Reggie les attend en bas et c'est lui son fil conducteur, pour le moment.
Millie Butcher
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ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
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Peut-être que si cela avaient été ses parents sur le seuil de sa chambre, Millie n’aurait pas ouvert la porte aussi facilement, aurait peut-être hésité un instant supplémentaire pour dévoiler ce qu’elle préparait, n’aurait pas été autant encline à partager tout ce qui sortait de son imagination sur papiers et sur tissus. Mais il s’agissait à ses côtés d’Ophelia, et bien sur que les choses étaient complètement différentes lorsqu’il s’agissait d’elle. La future jeune femme avait confiance en ses parents, ce n’était pas la question à l’ordre du jour; simplement lorsqu’il s’agissait de sa tante, tout était différent - cela l’avait toujours été et cela le resterait, sous bien d’autres aspects par la suite bien sur. « ... les designers de mode sont si bordéliques. » Le sourire sur les lèvres de la plus âgée des deux Butcher présentes dans la pièce étira un similaire sur celles de sa nièce, qui se retint de secouer légèrement la tête en réaction de paire avec. Elle avait raison, c’était surement cette partie là la pire dans cette histoire. Ils étaient bordéliques, et Millie détonnerait de ce côté là dans ce monde: elle avait toujours eu l’habitude d’organiser sa vie et son quotidien, faisant toujours en sorte de ne pas trop tomber nez à nez face à trop de surprises qui n’étaient pas totalement à son goût. Disons simplement que pour tout remettre en ordre, cela pouvait prendre jusqu’à un certain temps - et qu’au moment où Ophelia entrait en scène, dans cette chambre qui ressemblait de moins en moins à celle d’une enfant, bien plus d’une adolescente entrant dans la vie adulte, les idées de Mills n’étaient pas toutes encore bien organisées, rangées, triées.
Mais cela ne semblait pas être tant un problème pour Ophelia, qui observait avec attention ce qui se trouvait autour d’elle. Ses parents portaient aussi une attention toute particulière au parcours scolaire de leur fille, cela n’avait pas réellement besoin d’être mentionné; mais encore une fois, ce n’était pas tout à fait similaire lorsqu’il s’agissait de sa tante dont le regard peinait à se retirer des croquis pour remonter vers le regard de sa nièce alors qu’elle continuait ses explications. « Je peux aider tu sais. » Millie fronça légèrement les sourcils. « Pour la lettre. Pour le reste, tu n’as absolument pas besoin de moi. » Alors, ces quelques mots suffirent pour redonner le sourire à la jeune fille, qui pendant un instant s’était demandée dans quelle direction les pensées et idées de sa tante se dirigeaient. « Ce sont des artistes. On va leur montrer à quel point tu l’es toi aussi. » Les noisettes de Millie passèrent du visage de Ophelia au sol, à ces croquis éparpillés sur le sol et à ses idées qui ne faisaient pas bien plus de sens tellement elles étaient peu visibles à travers les coups de crayon. Son sourire se fit plus timide, d’un coup, comme si les doutes qu’elle retenait à l’intérieur se glissaient jusqu’au ses traits de visage, se rendraient visibles. « Ce serait pas une mauvaise idée, en vrai. Pour la lettre. Le coup du main. » Elle attrapa une feuille qui trainait devant elle, glissa la pulpe de ses doigts sur le papier et sur les couleurs qui s’y imprimaient. « Je me dis que ça pourrait être un bon complément, tu vois ? En plus des croquis que je fais. Pour être sûre qu’ils aient compris ma motivation ? » Elle n’était pourtant pas du genre à douter de ses capacités, d’ordinaire. Mais de temps à autres, Millie s’était aperçue que verbaliser les choses qui pourraient la faire douter n’était pas une si mauvaise idée que ça. Surtout avec quelqu’un qui tendait une main, prêtait une oreille, dans sa direction.
« T’as de la chance, Millie. » Le regard de Millie croisa celui d’Ophelia alors que cette dernière relevait ses prunelles dans la direction de sa nièce. « À ton âge je savais rien de tout ça. » La plus jeune esquissa un petit sourire, presque gêné. « Papa et maman font en sorte que je sois bien au courant de mes options, tu sais. » Autant redonner à César ce qui appartenait à César; la demoiselle avait de la chance d’avoir des parents compréhensifs et ouverts d’esprit, qui mettaient en avant l’éducation de leurs enfants et les chances qui pourraient être à portée de main de ces derniers. Peut-être que ce n’était pas dans cette branche là qu’ils avaient imaginé leur fille partir, évoluer; mais qu’importe le domaine où elle s’épanouissait, ils avaient toujours fait en sorte d’être présents à ses côtés, de soutenir ses idées et ses choix. Elle haussa presque distraitement les épaules. « Je crois que j’ai même beaucoup de chance, pour le coup. Et puis, tu connais papa: il s’enthousiasme dès que je commence à parler d’un projet, d’une nouvelle idée. Il comprend pas tout, mais il est toujours derrière moi. Ca me donne de la confiance lorsque j’en manque. » Sans tout ça, si elle n’avait pas bénéficié de tout ce soutien autour d’elle, la jeune fille n’aurait jamais pu rien qu’arriver où elle en était aujourd’hui.
« Il va nous laisser juste les mauvais choix, si on traîne trop. » Un petit sourire amusé se glissa sur les lèvres de Millie. « Il va surtout se rend malade si on fait pas attention à lui. » Reggie devait surement être en train de se goinfrer de toutes les sortes de sucreries à sa disposition, et effectivement elles feraient mieux de ne pas trainer davantage à l’étage si elles ne voulaient pas terminer la soirée aux urgences. « Je commence à avoir faim de toutes façons. » Se relevant la première, elle tendit une main ensuite en direction de sa tante pour aider cette dernière à se relever également. Ses pas la menèrent rapidement dans les escaliers, qu’elle descendit deux par deux comme à son habitude - sa mère passait son temps à lui répéter qu’un jour, elle allait glisser et y rester mais elle ne pouvait s’empêcher de continuer d’agir de la sorte, comme une enfant qui voudrait tester toutes les limites que la vie pouvait lui offrir à la fois -, afin de finir par arriver dans le salon. Ses yeux s’écarquillèrent quelque peu en voyant la diversité et les quantités d’aliments présents sur la table du salon, puis en voyant les traces de chocolat sur les lèvres de son petit frère. « Reggie ! » Parce-que s’ils avaient de quoi manger pour tout un régiment, le petit garçon avait déjà bien entamé les provisions, un sourire coupable s’étirant d’un côté à l’autre de son visage. « Tu vas être malade comme la dernière fois, maman va pas être contente. » Le ton de Millie était bien plus inquiet que fournis de reproches, mais elle prit quand même le temps d’aller remplir un verre d’eau à la cuisine pour le donner à Reggie à la suite. Au moins, il resterait hydraté et aurait l’estomac rempli de quelque-chose de bon pour sa santé en plus dece qu’il comptait manger après ce verre là. « Mais maman elle est pas là pour voir. » Bien sur que le bout de son nez se plissait lorsqu’il prononçait ces paroles là. Un sourire tendre se fit voir sur les lèvres de Millie. « Peut-être, mais nous oui. » Et alors qu’elle le couvrait de ce regard maternel qu’elle avait toujours eu avec lui, dès son premier jour de vie, elle attrapa trois assiettes en carton sur la table basse, déposa une part de pizza dans chacun d’elles avant d’en tendre une à Ophelia et une autre à Reggie par la suite. « Commence au moins par la pizza avant le chocolat. » Puis, elle se tourna vers sa tante de nouveau. « Tu avais prévu un programme particulier pour ce soir ? »
« Ce serait pas une mauvaise idée, en vrai. Pour la lettre. Le coup du main. » c’est tout ce qu’Ophelia voulait entendre. Complètement désabusée, disponible pour aider, elle n’attendait de Millie qu’elle lui fasse une petite place, minime espace dans sa vie. Elle veut bien faire, Ophelia. Ne pense qu’à comment elle pourra le transposer sur la lettre de sa nièce, qu’elle compose déjà mentalement sans perdre une miette des réponses de Millie pour autant. « Je me dis que ça pourrait être un bon complément, tu vois ? En plus des croquis que je fais. Pour être sûre qu’ils aient compris ma motivation ? » « Oui chef. » Ophelia a compris le double-sens sans même penser qu’il était volontaire. Mais elle écrira quelque chose qui agira bien à titre de soutien. Une lettre qui ne sera qu’un levier, rien de trop pompeux, juste une belle assise pour présenter le travail qui risque de voler la vedette des paroles d’Ophelia. Elle fait une excellente cheerleader, quand on la laisse. « Papa et maman font en sorte que je sois bien au courant de mes options, tu sais. » mais des cheerleaders, elle en a eu bien peu quand elle était jeune. Ophelia sait que son frère était au premier rang du rôle pour elle, mais elle aurait aimé être plus dynamique, plus autonome par elle-même. Plus en confiance, plus tôt dans sa vie. Elle devra attendre encore quelques années avant de pouvoir dire qu’elle est solide dans ses bottes. Le chemin est long et sinueux. « Je crois que j’ai même beaucoup de chance, pour le coup. Et puis, tu connais papa: il s’enthousiasme dès que je commence à parler d’un projet, d’une nouvelle idée. Il comprend pas tout, mais il est toujours derrière moi. Ca me donne de la confiance lorsque j’en manque. » un sourire on ne peut plus sincère vient se gratter une place sur les lèvres d’Ophelia. Ça, elle comprend. « Ben était toujours occupé à me tirer vers l’avant quand j'étais adolescente. » est-ce que ce serait de la jalousie, qui commence à se faufiler dans la gorge d’Ophelia ? Certainement. « J’avais peur de tout, je crois. Lui il n’avait peur de rien. » ce serait pourtant difficile d’adresser vers qui elle pointe. Ophelia est jalouse du support et de la latitude de mouvement auxquels Millie a droit. Elle est jalouse du courage et des convictions de Ben. Jalouse de sa femme aussi, qui aujourd’hui est celle qui en bénéficie le plus et le mieux. « Il m’équilibrait. Il le fait toujours, d’ailleurs. » Ophelia se reprend sur la fin, la voix douce et le regard qui l’est tout autant. Personne ne se doutera qu’elle traîne sur ses épaules un reste de ressentiment qui ne partira pas de sitôt. Elle-même n’en est pas tout à fait consciente. Les séquelles de grandir.
Reggie de son côté, a encore la vie devant lui. Et pour le moment, elle goûte sucré. « Il va surtout se rend malade si on fait pas attention à lui. » Ophelia s’étonne encore de la maturité de Millie. Autant au jour le jour que dans n’importe quelle situation précise, l’adolescente joue parfois le rôle de mère bien plus que de grande sœur. Ça aussi, ça la fascine. « Je commence à avoir faim de toute façon. » et elle ravale ses dizaines de questions sur le dossier en préparation de sa nièce pour la suivre en bas sans opposer la moindre résistence. C’est sa faute, si les deux gamins Butcher se retrouvent gâvés à chaque semaine lorsqu’elle vient pour leur traditionnelle soirée de babysitting. « Reggie ! » Ophelia ne prend pas le blâme par contre, se disant que quelques sucreries ne leur feront pas autant de mal que ça. Leurs parents ont la santé des héritiers bien à coeur, Ophelia avec ses offrandes se sécurise un peu plus dans la posture de la tante cool qui autorise les excès et les secrets. Chacun y trouve son compte. « Tu vas être malade comme la dernière fois, maman va pas être contente. » « Mais maman elle est pas là pour voir. » « Peut-être, mais nous oui. Commence au moins par la pizza avant le chocolat. » la joute entre frère et soeur arrache un petit rire discret à Ophelia, qui se retrouve bien vite à genoux au sol, à essuyer doucement la joue chocolatée de Reggie. « La plus raisonnable de la famille a parlé. On obéit, maintenant. » qu’elle ajoutera, pour conclure la petite crise de Reggie et montrer à Millie qu’elle est de son côté à elle, si côté il y a.
« Tu avais prévu un programme particulier pour ce soir ? » le salon redevient un peu plus calme lorsque tout le monde a une pointe de pizza entre les mains, prête à être avalée. Ophelia s’est trouvée une place au sol contre les pattes du canapé, pour laisser le sofa aux enfants qui en font leur domaine entre les coussins et les couvertures. « Survivre à la crise de foie ou à l’indigestion, déjà, ça serait pas mal. » profitant d’un coup d'œil ailleurs de Reggie, elle cache sous un meuble quelques barres de chocolat, pressant son index sur ses lèvres lorsqu’elle sent le regard de Millie sur elle, l’incluant dans son crime. Revenons au plan de la soirée. « Tu vas me détester. Puis m’adorer. Et il va m’adorer tout court. » Ophelia est mystérieuse deux secondes, puis pouffe de rire la suivante avant de s’expliquer à Millie et Reggie qui n’ont rien de plus pour savoir de quoi elle peut bien parler. « J’ai trouvé des vieilles vidéos de toi, enfant. Et de Ben, et de moi. Mais surtout de toi. » rien de Reggie pourtant, parce que les vidéos sont toujours d’actualité. Le premier Noël de Millie où elle était effrayée par le grand barbu habillé en rouge qui voulait à tout prix lui donner un cadeau par contre, et la première fois où Ophelia s’est servi du pot ça, c’est cadeau. « T’es prête à avoir honte ? » Ophelia, elle, a sacrifié son ego à la porte il y a quelques heures déjà.
Millie Butcher
les enfants du silence
ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd) RPs TERMINÉS :
AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022
« Oui chef. » Oh, ce fut un sourire tout autant empli de joie, que de fierté, que de malice qui étira les lèvres de la gamine. Il était si simple de tomber d’accord avec Ophelia, parfois elle se demandait pourquoi elle ne lui accordait pas davantage sa confiance. Certes, ses parents étaient d’un soutien sans faille et sans ce dernier, les choses n’auraient jamais pu devenir ce qu’elles étaient aujourd’hui; mais les conseils de sa tante et sa présence avait un goût différent, pas pour le moins rassurant pourtant. Elle avait l’impression que discuter de certains sujets avec elle permettait d’avoir ce regard presque maternel rassurant sans les reproches que pouvait avoir sa mère parfois à son encontre. Malgré tout, même si elle râlait en silence sur le comportement adopté par ses parents envers elle, ce n’était que pour mieux les aimer sur toutes les autres points en à côté. « Ben était toujours occupé à me tirer vers l’avant quand j'étais adolescente. J’avais peur de tout, je crois. Lui il n’avait peur de rien. » Un petit rire s’échappa d’entre les lèvres de Millie au commentaire de la brune face à elle. L’image s’imprimait parfaitement dans son esprit, bien qu’elle n’ait jamais été témoin des scènes qu’elle mentionne. « Je suis même pas étonné. Il n’a jamais peur de rien. » Peut-être était-ce conjugué au passé pour Ophelia, mais pour sa nièce cela se voyait encore au présent. Son père était le premier à les embarquer dans des aventures folles, à tester de nouvelles activités et à encourager le reste de sa petite famille à en faire de même. Ce jour là, Millie ne savait pas que les choses étaient bien trop proches de changer, de basculer dans une réalité qui n’aurait plus rien en commun avec leur quotidien actuel; dans peu de temps, son père serait celui qui n’ose plus la moindre aventure de peur de perdre une fois de plus quelque-chose de précieux. « Il m’équilibrait. Il le fait toujours, d’ailleurs. » - « Il est notre pilier à tous. » Si jeune et pourtant déjà à parler comme les grandes personnes; à croire que Millie était déjà prête à affronter la pire tragédie d’une vie.
La seule tragédie qui serait au programme ce soir heureusement serait une indigestion de la part de Reggie si les deux jeunes femmes n’intervenaient pas auprès de lui assez rapidement - raison pour laquelle Millie suggéra à sa tante de descendre rapidement, avant d’être témoins d’une telle scène. A peine rejoint-elle le salon que la grande soeur doit déjà intervenir, la plupart du chocolat qui devait être à l’origine posé sur la table du salon ayant disparu. Elle tentait de ne pas être trop autoritaire et de ne pas trop faire les gros yeux, promis - mais elle ne savait s’empêcher de s’inquiéter pour son petit frère, qu’importe les circonstances et la situation. Heureusement pour la demoiselle, assez rapidement, Ophelia prit part à la conversation et ce en sa faveur à elle - elle voyait déjà l’air boudeur arriver sur la bouille de Reggie. « La plus raisonnable de la famille a parlé. On obéit, maintenant. » Puisque c’était elle qui avançait également cette idée, bien sur que le gamin obéit sans rechigner cette fois-ci. Le regard que lança Millie en direction de sa tante lui criait merci aussi fort que possible pour le soutien dont elle venait de faire preuve.
De toutes façons, la situation précédente fut vite oubliée de tous les côtés lorsque la pizza en fut à remplir autant les assiettes que les estomacs - assiettes pour Ophelia et Millie, estomac pour Reggie bien sur qui avait englouti sa part sans attendre un instant supplémentaire. Alors seulement à ce moment là, l’aîné des enfants de Benjamin laissa sa curiosité s’exprimer quant au programme de la soirée. Leur tante avait toujours des idées aussi farfelues et amusantes les unes que les autres. « Survivre à la crise de foie ou à l’indigestion, déjà, ça serait pas mal. » Le regard de Millie bascula de sa propre assiette à celle de son petit frère, vide, à sa tante et de nouveau vers Reggie parce-qu’elle avait l’impression d’être menée en bateau par les deux à la fois mais sans réussir à mettre le doigt sur le crime - elle fronça les sourcils un instant, plissa les yeux autant de temps avant de laisser tomber et de passer à autre chose. « Tu vas me détester. Puis m’adorer. Et il va m’adorer tout court. » - « C’est déjà le cas, j’aime pas quand t’es mystérieuse comme ça. » Même si la jeune fille ne savait faire autrement que d’esquisser une petite moue amusée d’avance alors que sa tante laissait un rire s’échapper de son côté. « Tu mijotes quoi ? » Ca ne pouvait être bon pour le monde, cette affaire. « J’ai trouvé des vieilles vidéos de toi, enfant. Et de Ben, et de moi. Mais surtout de toi. » Bien sur que la bouche de Millie était venue s’ouvrir pour former un O parfait, les yeux écarquillés en prime, alors qu’elle aimait autant qu’elle détestait ce qui s’en venait sous son nez. « T’es prête à avoir honte ? » - « Non ! » Elle était faussement offensée, en réalité. Bien sur qu’elle avait hâte de voir ce que les vidéos que Ophelia avait retrouvé pouvaient contenir. Et puis, le rire de Reggie et ses réclamations pour se mettre à visionner plus rapidement les dites-images retirait un peu du côté dramatique de la situation. Mais Millie était une jeune fille sortant à peine de l’adolescence, alors forcément qu’elle était comme beaucoup de son âge dans cette étape de la vie où revoir des images elle enfant n’était pas qu’une partie de plaisir; mais qu’un sentiment surement engendré par une certaine honte se ferait ressentir. « J’espère que y’a surtout beaucoup d’images de toi. » Ses bras étaient croisés sur sa poitrine alors qu’elle s’enfonçait un peu plus dans le canapé. Le pire dans tout ça ? C’était que tout son visage démontrait une expression de hâte et de joie à l’idée de passer un tel moment avec deux personnes qui comptaient le plus à ses yeux dans cette réalité. « Et de papa aussi. » Parce-que même si elle adorait son père plus que personne, si elle pouvait avoir quelques éléments de moquerie à se mettre sous la dent pour plus tard, elle ne refusait pas cette opportunité là en revanche.
Dernière édition par Millie Butcher le Sam 17 Déc 2022 - 3:52, édité 1 fois
Ophelia passerait ses journées à ressasser son adolescence, son enfance, à repenser avec nostalgie aux moments où Ben et elle étaient une équipe. Ils le sont toujours, même si des joueurs se sont ajoutés et que le match n’est plus du tout le même. Mais ce serait faux de croire qu’elle ne regrette pas ces instants où elle avait la solidité, le courage, la curiosité de son frère rien que pour elle. « Je suis même pas étonné. Il n’a jamais peur de rien. » Ophelia aurait suivi Ben jusqu’au bout du monde s’il avait décidé d’en faire le tour avec un sac au dos. Elle aurait dit oui à ses plans foireux, elle dirait oui encore s’il le lui proposait. « Il est notre pilier à tous. » mais elle sait très bien qu’il ne peut plus partir à l’aventure comme il l’aurait fait, avant. Il était père, et il jouait son rôle à merveille. Millie était définitivement la plus chanceuse d’entre tous, de le vivre et de le réaliser. Et pour cela, Ophelia lui en était reconnaissante.
L’accalmie de la discussion au sommet tout au creux de la chambre de l’adolescente devient un capharnaüm de sucre et de rires, lorsqu’elles filent au rez-de-chaussée rejoindre Reggie. Il a les joues aussi collées que ses doigts, et du haut de ses cinq ans serait prêt à dévaliser la table rien que pour prouver à sa soeur qu’elle a tort et qu’il ne sera pas malade. Ophelia a déjà compris que le mieux serait de se rallier. Docile, Reggie finit par se contenter d’une pointe de pizza sur laquelle il lance distraitement une poignée de M&M’s. « C’est déjà le cas, j’aime pas quand t’es mystérieuse comme ça. » Ophelia change la donne et joue avec le feu, elle qui a fait des trouvailles et qui est absolument incapable de les garder pour elle. Ses yeux brillent, mais elle feint encore un peu l’innocente, faisant semblant d’avoir complètement oublié ce qu’elle vient de dire et niant être capable de répondre convenablement aux questions de sa nièce. « Comme quoi ? » « Tu mijotes quoi ? » elles parlent en même temps, Reggie éclate de rire, et Ophelia ne tiendra qu’une toute petite minute avant d’éclater de rire elle aussi.
L’adulte qui n’en a jamais vraiment eu l’étoffe finit par annoncer le programme vidéo de la soirée, auquel Millie répond d’un « Non ! » engagé. « J’ai pas entendu, tu as entendu quelque chose toi ? » la carte de la naïveté blanche revient au galop, et Ophelia se détourne tout de suite vers Reggie, ignorant les cris de Millie pour s’adresser au gamin avec sa voix la plus incrédule. « Nonnn ? » « T’es sûr ? » « OUI !! » bien sûr que Reggie y met du coeur, tellement content de pouvoir faire le grand qui comprend les conversations des grands seulement. « J’espère que y’a surtout beaucoup d’images de toi. » Millie semble maintenant s'être résolue, et Ophelia est presque déçue de ne pas avoir pu sortir la carte de la figure d’autorité pour gagner le débat. Elle la garde dans sa manche pour plus tard, évidemment. « J’ai été bonne joueuse, promis. » la paume en l’air, elle jure et elle ne ment pas. Il y a dans le lot des horreurs qui ne la mettent vraiment pas sous son meilleur jour. Advienne que pourra. « Et de papa aussi. » la main descend lentement, et Ophelia se lève pour aller enfin vers le lecteur vidéo où elle a déjà empilé les pistes vidéos, prêtes à être jouées sur grand écran dès qu’elle le décidera. « Jamais, j’insiste ja-mais je n’oserais mettre une vidéo de Benjamin qui mange ses crottes de nez à son anniversaire de 8 ans je jure que si la vidéo est dans le tas c’est un étrange concours de circonstances et je n'y ai vraiment mais vraiment rien à voir. » Ophelia leur fait dos, mais n’arrive pas à se retenir de rire lorsqu’elle finira par regarder par-dessus son épaule Millie déjà prête pour le visionnement. Oups.
Le dé:
Win : la première vidéo qu'Ophelia fait jouer en est une de Millie toute jeune, qui hurle derrière la porte de sa chambre pour ne pas qu’on l’aide à faire tomber une de ses dents de lait
Maybe : la première vidéo qu'Ophelia fait jouer en est une d'Ophelia prise à son insue, en train de voler les enveloppes adressées à sa mère parce qu'elle est jalouse de ne pas avoir reçu de lettres, elle
Lose : la première vidéo qu'Ophelia fait jouer en est une de Ben, à son anniversaire de 8 ans. #mium
LE DESTIN
l'omniscient
ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31457 POINTS : 350
TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris.AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 15/12/2014
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Millie Butcher
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Bien sur que Millie était offusquée que sa tante ait eu cette idée - de génie, apparemment selon sa réaction, mais qui ressemblait plus à un moment de torture pour la demoiselle. Elle était à cet âge où la fierté de soi-même, surtout à un âge plus jeune et à travers la lentille d’une caméra, n’était pas encore acquise. Pour marquer encore davantage son mécontentement, elle osa même aller jusqu’à croiser les bras sur sa poitrine un instant ou deux - juste pour souligner qu’elle n’était pas réellement partante avec ce qui allait se passer. « J’ai pas entendu, tu as entendu quelque chose toi ? » - « Nonnn ? » - « T’es sûr ? » - « OUI !! » Bien sur que Reggie allait du côté d’Ophelia; tant que cela s’apparentait à faire une bêtise, il était forcément partant. Le regard de la demoiselle allait alors de sa tante à son frère, de l’autre à l’un l’instant d’après - avant qu’elle ne lance un coussin en direction de son frère qui riait aux éclats, réaction bien sur la plus mature à avoir dans cette situation. Après tout, s’il y avait de maigres chances que cela tombe sur des vidéos de la brune plutôt que d’elle, le jeu en valait peut-être la chandelle. C’était maigre, mais c’était toujours à ça qu’elle pouvait se raccrocher. En réalité, il y avait un certain sourire sur les lèvres de Millie dont elle n’arrivait pas à se débarrasser malgré la pseudo-colère qui était supposée se manifester en elle en cet instant. « J’ai été bonne joueuse, promis. » Ophelia en faisait des caisses, à lever la main comme si elle se tenait en cet instant devant tout un tribunal; Mills ne sut retenir un petit rire, alors qu’elle levait les yeux au ciel. Si elle avait été bonne joueuse, alors avait-elle également réellement mis des images d’elle et de Ben, en quantité ? « Jamais, j’insiste ja-mais je n’oserais mettre une vidéo de Benjamin qui mange ses crottes de nez à son anniversaire de 8 ans je jure que si la vidéo est dans le tas c’est un étrange concours de circonstances et je n'y ai vraiment mais vraiment rien à voir. » La jeune demoiselle dut attraper un coussin pour cacher son visage qui se fendait d’un rire, parce-que cela aurait été donné raison et la victoire d’avance à sa tante et ce n’était pas là quelque chose qu’elle désirait faire.
Et elle avait bien fait d’attraper le tissu rembourré, puisqu’une poignée d’instants plus tard en grandes images sur l’écran de la télévision, c’était une jeune Millie dont la voix résonnait dans tout le salon alors qu’elle présentait son mécontentement à qui voulait l’entendre. « Oh non… » Se cachant désormais derrière le coussin, couverte d’une honte toute relative puisque sa tante avait déjà vu ces images et que son frère était trop jeune pour en tirer quoi que ce soit, elle secouait quelque peu sa tête. Heureusement qu’Ophelia lui avait dit avoir fourni beaucoup de films d’elle et de son ainé, là où c’était finalement un documentaire sur la jeune femme qui se faisait voir en premier. « C’est pas juste ! » Ses paroles avaient beau être à moitié étouffées par le coussin, elles étaient pourtant parfaitement perceptibles si l’oreille était attentive. « C’est de la triche ! » Et puis Reggie qui ne cessait de rire à ses côtés, à s’en tordre d’amusement sur le canapé, alors que la voix de Benjamin se faisait entendre - quelques instants avant que la dent de lait en question ne soit plus qu’un lointain souvenir. « Arrête de rire toi ! » Une nouvelle fois, elle se servit de son coussin comme d’une arme à l’encontre de son frère, pour gentiment lui assener un coup dessus; avant de se tourner vers sa tante. « C’est ta faute ça ! » Ce fut donc vers elle qu’elle jeta sa nouvelle arme, en attrapant déjà une pour parer aux représailles qui s’en venaient des deux côtés - elle avait vu Reggie se mettre à réunir la moitié des polochons présents sur le canapé et dans le salon. Si Millie réagissait comme l’adolescente qu’elle était face à une telle vidéo, son comportement pour parer à ce moment quelque peu gênant de son point de vue était cependant d’agir comme une enfant. Parce-qu’avec son frère à ses côtés, c’était si facile de ne pas avoir envie d’agir en personne bien plus âgée parfois, de simplement profiter un instant supplémentaire de l’innocence de l’enfance.
Le salon est un champ de bataille de cris, de bonbons, de coussins et de menaces, le tout orchestré par une Ophelia ravie qui est incapable de chasser l’immense sourire qui a pris possession de ses lèvres. Dans des moments comme ceux-ci, elle s’imagine être leur mère et avoir accès à ces élans de complicité à tous les jours depuis plus d’une décennie. Elle s’approprie les souvenirs qui traînent sur les vidéos qu’elle aligne les unes à côté des autres, elle se rappelle de chacun des extraits que sa mémoire a savamment enregistrés, et elle se réjouit d’avoir de la place dédiée rien que pour cela dans ses neurones, où emmagasiner d'avance les d’années à venir bien prête à enregistrer sur une caméra ou dans sa tête tous les futurs moments qu’elle vivra avec Reggie et Millie. Certains la trouveraient trop intense, trop impliquée, trop possessive : Ben a accepté ses excès et bien d’autres encore à la seconde où un diagnostic lui confirmait qu’elle resterait toujours vide d’enfants à elle. Ophelia fait de la projection, comble l’impression d’être inutile avec son corps déficient en s’impliquant partout où elle peut le faire, et son grand frère l’y a toujours encouragée. Aujourd’hui n’est pas une exception à la règle : pendant une fraction de seconde supplémentaire, elle s’imagine à quoi ressemblerait sa vie si Millie et Reggie étaient ses enfants. Sa vie serait probablement plus parfaite encore qu’elle ne le serait jamais.
« Oh non… » « Oh si. »
Et l’écran renvoie la première honte de la soirée, à laquelle Millie s’oppose d’un « C’est pas juste ! » et d’un « C’est de la triche ! » auxquels Reggie éclate de rire. Ses dents sont tartinées de bonbons et ses joues de chocolat, et la pizza qu’il tient entre ses doigts collants et luisants de gras risque de faire une belle grosse tache sur ses vêtements, mais Millie semble investie d’une autre mission que de surveiller l’alimentation de son petit frère lorsqu’elle lui renvoie un coussin de plus au visage. Ophelia attrape les verres de soda pour les dégager de la ligne de mire de l’adolescente, les yeux qui glissent entre le souvenir à la télé et celui qui est en train de se créer devant elle. « Arrête de rire toi ! » Reggie, incapable d’obéir, finit par se tenir les côtes tellement il rit de bon coeur. Les larmes qui font briller le coin de ses yeux rendent Ophelia très émotive. « C’est ta faute ça ! » elle assume totalement le blâme, s’excuse en silence, articulant simplement les lettres du petit Je suis désolée qu'elle pense honnêtement. Ophelia monte ensuite le volume, au moment où la jeune Millie, à l’écran, supplie son père d’arrêter la caméra qu’elle vient de voir entre ses mains. Les vidéos ensuite se succèdent, montrant, comme Ophelia l’avait promis, autant si ce n’est plus de moments gênants mettant en vedette le père et la tante. Ben qui pleure à chaudes larmes parce qu’il n’y a plus de sa confiture préférée dans les armoires chez sa grand-mère, Ophelia qui revient de sa première journée d’école avec le look le plus abominablement fluo que le monde ait pu inventer. Ben, dans la même veine, hyper fier d’une coupe de cheveux atroce et débordante de gel. Ophelia se préparant à un rendez-vous avec un gamin du club de calculs au lycée, désespérée de ne pas savoir comment mettre de rouge à lèvres. Ben d’à peine cinq ans qui s’est honteusement improvisé magicien à la soirée du nouvel an…
« J’aurais jamais pensé qu’on en viendrait à bout. » Reggie a fini par s’endormir, les jambes allongées lâchement sur les cuisses de Millie et la tête posée sur celles d’Ophelia. Ophelia lui caresse doucement les cheveux, alors qu’elle chuchote à nouveau, les yeux sur le téléviseur mais la voix vers Millie. « Ça, c’est pas gênant. » devant elles se jouent l’une des vidéos les plus précieuses de la collection d’Ophelia : la toute première fois où elle a rencontré Millie, bébé naissant, dans les bras de sa mère à l’hôpital. Elle pourrait passer la nuit à faire jouer en boucle ces dix minutes de pur bonheur. « J’ai toujours trouvé que ce canapé était bien plus confortable que beaucoup de lits… » à la place, elle propose une petite sieste au salon, qui aura tout pour finir en nuit complète au rythme où ils sont. L’accalmie fait du bien.
Millie Butcher
les enfants du silence
ÂGE : vingt-cinq ans; les années s'ajoutant au compteur ne font qu'éloigner les souvenirs restés, eux, bloqués dix ans en arrière. SURNOM : millie en est déjà un, son prénom n'étant plus utilisé depuis des années désormais. mills, de temps en temps, quand l'humeur y est propice. STATUT : célibataire, incapable de se projeter dans la moindre relation sur le long terme, sabotant sa vie privée avec une aisance à faire peur. MÉTIER : mettre des oeillères n'aura pas permis d'éviter tout ce qu'elle tentait de mettre de côté depuis des années: son nom sera bientôt sur tous les écrans, alors elle a préféré démissionner sans donner d'explications pour éviter que les retombées se fassent sur les mauvaises personnes. LOGEMENT : #03 james street (vous saisissez l'ironie ?) dans fortitude valley, en colocation avec flora et un million de rouleaux de tissus entassés dans un coin de sa chambre. POSTS : 1491 POINTS : 40
TW IN RP : deuil, kidnapping, disparition. ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. CODE COULEUR : slateblue. RPs EN COURS : (six) - present: cecilia #2 › emery › ottie #2 › riley › sloane | alternative: olive (sd) RPs TERMINÉS :
AVATAR : zendaya coleman. CRÉDITS : ultra-violences (avatar) › goobergifd (profil+signature gifs) › loonywaltz (ub). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 22/07/2022
Si au début de la session de visionnage, Millie avait fait des siennes car très peu encline à regarder les déboires qu’elle avait pu avoir lorsqu’elle n’était encore qu’une enfant sur grand écran; mais finalement, à force de voir défiler des vidéos de son père et de sa tante aussi, elle finit par s’apaiser et par se concentrer sur l’écran à son tour. Elle avait mis de côté l’oreiller qui servait pour attaquer Reggie quand il riait trop fort à la présence de sa soeur sur l’écran, et s’était laissée aller à quelques rires ici et là qui venaient du coeur. Peut-être effectivement qu’Ophelia n’avait pas eu tant tort que ça, d’organiser ce visionnage improvisé. Peut-être finalement que c’était une bonne idée, qu’ils avaient passé un joli moment tous les trois ensemble. Peut-être qu’elle avait apprécié, oui - mais elle n’était pas sure de le formuler de cette façon ça face à sa tante car sinon ce serait admettre qu’elle avait raison, et la Millie adolescente n’arrivait pas à envisager une finalité de situation de cette sorte. Elle se contenta de ne pas ronchonner lorsque Reggie étendit ses jambes sur ses cuisses pour s’allonger, s’endormir en une fraction de seconde une fois qu’il eut posé la tête sur les cuisses de sa tante.
« J’aurais jamais pensé qu’on en viendrait à bout. » Les images avaient défilé pendant presque deux heures sur l’écran face à eux, et la nuit était entamée sans aucun doute désormais. Reggie dormait à poings fermés, et il fallait avouer que les paupières de la jeune fille se faisaient lourdes de son côté aussi. « Ça, c’est pas gênant. » Elle fit alors un effort pour rester concentrée un instant encore sur le film qui défilait, alors que se jouait sous leurs yeux la première rencontre entre Ophelia et Millie. Instinctivement, un sourcil attendri s’étira sur les lèvres de l’adolescente, alors qu’elle laissa sa tête glisser le long du canapé pour que sa joue puisse rejoindre et se poser sur l’épaule de sa tante. « C’est pas gênant non. » En réalité, aucune des vidéos présentées ce soir n’était vraiment gênante, mais déjà à cette époque là Mills n’aimait pas montrer une image d’elle ou de sa famille qui n’était pas ce qui représentait la réalité; qui plus était, elle n’avait jamais aimé attirer l’attention sur elle - ce rôle était bien mieux rempli par Reggie la totalité du temps. « Merci. Pour la soirée. » Même pour les vidéos étaient les sous-titres de sa phrase. « J’ai toujours trouvé que ce canapé était bien plus confortable que beaucoup de lits… » - « Hm, hm. » De toutes façons, à son tour, Millie avait déjà commencé à fermer les yeux et à se laisser porter par Morphée. Son père n’aurait qu’à les réveiller lorsqu’ils rentreraient de leur soirée et qu’ils en voudraient plus les laisser dormir dans le salon; pour le moment, là tout les trois allongés et apaisés, ils ne trouveraient meilleure place pour terminer la soirée que dans le canapé. La dernière soirée de tranquillité avant que leurs vies ne changent à jamais - ils n’en avaient tout simplement aucune idée à ce moment là. Peut-être que Millie aurait alors moins râlé de se voir sur l’écran de télévision et aurait même demandé à Ophelia de rejouer encore et encore les souvenirs en pixels des moments qu’ils avaient pu partager tous les trois jusque maintenant.