let's pave the path to our common success @Madison Kwanteen & Jenna Caldwell
Il n’y a rien qui te motive plus que de savoir que tu vas retrouver pour le déjeuner une artiste que tu allais fort probablement exposer lors de l’ouverture de ta galerie. Maintenant que les travaux avançaient bien et que vous en étiez aux finitions, tu t’étais plus que jamais concentrée sur la recherche de talents à mettre en avant. C’est comme cela que tu es tombée sur Madison. C’est son compte Instagram qui t’a convaincu de prendre contact avec elle alors que tu étais tombée sur ses magnifiques photographies. Elles avaient ce petit quelque chose qui t’avait fait t’arrêter et y regarder à deux fois. Retrouver sa trace n’avait ensuite pas été bien difficile et tu avais pris contact avec elle une première fois pour l’approcher avec ta proposition de l’exposer. Ce à quoi tu n’étais pas préparée avait été la timidité de la jeune femme qui avait encore du mal à croire que tu puisses être intéressée par ses photos. Tu ne pouvais pas lui promettre la gloire ou des revenus astronomiques mais tu lui promettais une plateforme pour son art et un carnet d’adresse important parmi les autres professionnels du secteur. Aujourd’hui, tu avais organisé ce déjeuner dans un restaurant près de la galerie pour finir de convaincre Madison de te confier ses photos. Tu lui avais demandé de d’amener celles qu’elle aimerait mettre en avant et il te tardait déjà de les voir sur papier plutôt que sur écran.
Le restaurant que tu avais choisi se trouvait près de la galerie. Tu ne savais pas si Madison connaissait bien Toowong ou pas mais le choix de cet emplacement était stratégique sur plusieurs points. Déjà, tu voulais que la jeune femme s’imprègne du quartier et comprenne pourquoi tu t’y étais installée. Ce n’était vraiment pas le quartier évident ou idéal pour une galerie d’art mais tu ne cherchais pas à faire dans l’évidence de toute façon. Ensuite, tu voulais te laisser la possibilité d’emmener Madison dans la galerie en travaux pour lui permettre de se projeter. Peut-être que ce ne serait pas nécessaire mais tu voulais avoir cette possibilité. Et enfin, en l’invitant dans un restaurant sans prétention, tu voulais qu’elle comprenne qu’elle s’engageait dans une entreprise sans prétention et que tu aurais à cœur son développement personnel comme artistique. Tu voyais ces partenariats comme un moyen de faire grandir ta galerie tout comme l’artiste, le côté humain de la chose était pour toi tout aussi important. Tu avais donc passé une partie de la fin de la matinée à peaufiner quelques arguments et aussi la manière dont tu voulais présenter ton établissement. Même si la rencontre serait, tu l’espérais, bon enfant, elle n’en restait pas moins une rencontre professionnelle et tu voulais convaincre Madison qu’elle faisait le bon choix avec toi.
Une vingtaine de minutes avant l’heure du rendez-vous, tu avais quitté la galerie pour te rendre au restaurant. Assurée d’arriver à l’avance, tu t’étais installée à une table un peu à l’écart, près de la fenêtre. Tu laissais la meilleure place pour Madison et t’installais sur la chaise avant d’ouvrir un livre. Tu évitais de trop utiliser ton téléphone dans la journée, en général tu ne t’en servais que pour répondre aux textos de ta sœur ou pour essayer de trouver de nouveaux artistes. Ayant une haine des réseaux sociaux, tu ne les utilisais que professionnellement. Entendant des pas derrière toi, tu levais la tête pour voir arriver la jeune femme. « Bonjour Madison. » Lui dis-tu tout sourire en te levant pour l’accueillir. « Je t’en prie, assieds-toi ! » Tu pris place en face d’elle toi aussi. « Tu as trouvé facilement ? » Décidas-tu de lui demander pour lancer la conversation et la mettre à l’aise.
Cleo Baker
la tête dans les étoiles
ÂGE : 27 ans (12 février 1997) SURNOM : On l'appelle souvent Leo. Sur scène, en drag, elle devient Supernova. STATUT : tout juste sortie d'une relation abusive avec son ex-copain, développe des crushs sur environ toutes les filles qui lui sourient. MÉTIER : Elle enchaîne les petits boulots qui lui permettent de continuer ses projets artistiques à côté : les performances drag, la couture, la musique, etc. Étonnamment, de formation, elle est infirmière - c'était pour faire plaisir à ses parents, ça. LOGEMENT : Une petite chambre ultra décorée de babioles et d'affiches, dans une colocation. POSTS : 1071 POINTS : 520
TW IN RP : homophobie internalisée et familiale, drogues, alcool, religion, viol conjugal, relation abusive. GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : infj › cleo la timide à la ville, supernova l'extravagante sur scène › touche-à-tout et ultra créative, son univers artistique est poétique, décalé, absurde et sombre › people-pleaser, angoissée, généreuse › un peu trop fêtarde, elle affirme rattraper des années de conformisme › maquillage coloré, strass et paillettes à gogo › ses tenues extravageantes font se retourner les mamies dans la rue › collectionne les boîtes d'allumettes › passion fait-main, dyi, vintage, kitsch & maximalismeDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible RPs EN COURS : (08)Phenix 01 › Ciel 01 › Jo 02 › Ollie 02 › Primrose 01 › Shiloh 02 › Albane 01 › Eve 01
PRIMROSE › you were my partner in crime, it was a welcome waste of time, eating cherries on the bridge, feet dangling, throwing the pits and stems into the racing current below, i get vertigo looking down and looking in
OLLIE › out in the park, we watch the sunset, talking on a rusty swing set, after a while you went quiet and i got mean, i'm always pushing you away from me but you come back with gravity, and when i call, you come home, a bird in your teeth
SHILOH › is it cool that I said all that? is it chill that you're in my head? cause I know that it's delicate
ALBANE › but if you get married, i'd object, throw my shoe at the altar and lose your respect, i'd rather lose my dignity than lose you to somebody who won't make you happy
❀ let's pave the way for our common success « it's my own design, it's my own remorse | help me to decide, help me make the most of freedom and of pleasure | nothing ever lasts forever, everybody wants to rule the world »
C’est la première fois qu’on la démarche. Habituellement, c’est elle qui contacte les galeries, qui essuient les refus, qui s’accrochent, appelle les magazines, se maudit d’avoir choisi un métier qui l’oblige à constamment se vendre et contacter des inconnus, elle qui est si timide. Mais cette fois-ci, c’est Jenna Caldwell qui l’a contactée, lui expliquant qu’elle ouvrait une galerie, qu’elle s’intéressait au travail de Madison. Au début, Madison a presque cru à une arnaque, ou elle s’est demandée si elle n’avait tout simplement pas rêvé. Mais en se réveillant le matin, sa tête cognant d’une énième gueule de bois, elle a constaté que le message était bien réel, et elle y a répondu. Et de fil en aiguille, elle se retrouve en chemin pour un restaurant, pédalant sur son vélo, ses mains un peu tremblantes sur le guidon. Dans son tote bag, elle a glissé un dossier de quelques photos imprimées, comme lui a demandé Jenna, pour pouvoir lui montrer, qu’elle constate si cela convenait à sa galerie. Dans un coin de sa tête, Madison est persuadée qu’en les voyant en vrai, Jenna hésitera, se ravisera, et elle se sent angoissée de vivre ce moment de gêne, de ressentir la déception de Jenna. Elle a hésité, en partant de chez elle, à boire un peu, simplement pour apaiser ses nerfs. Mais elle s’est rappelée sa règle : pas d’alcool au travail. Ou du moins, le moins possible. Peut-être qu’il y aurait à boire au restaurant ?
Madison reconnait les rues qu’elle a emprunté des dizaines de fois, elle a été à l’université dans le quartier, et elle s’amuse à repenser à ses études, aux soirées étudiantes, au nuit blanche pour terminer les dissertations en retard, trois cannettes de redbull sur son bureau dans lequel elle rajoutait toujours un peu de vodka. Cela lui semble si proche, et pourtant si loin ; elle a du mal à se dire qu’elle est une vraie adulte et non plus une étudiante, et qu’elle est en chemin pour un déjeuner professionnel. Elle a mis une chemise et une veste jaune, essayant d’avoir l’air à la fois professionnelle et détendue - Jenna lui semble assez informelle, mais elle n’est pas sûre de savoir sur quel pied elle va devoir danser. Elle a apprécié leurs premiers échanges, et elle s’est sentie en confiance, mais elle ne peut pas s’empêcher de se méfier, d’être angoissée. Elle arrive quelques minutes à l’avance au restaurant, et remarque la chevelure rousse de Jenna au loin, son visage éclairé par la lumière de la fenêtre près de laquelle elle est installée.
« Bonjour Madison. » Elle se lève pour l’accueillir avec un grand sourire. « Bonjour ! » S’exclame Madison - a-t-elle été trop enjouée, se demande-t-elle, est-ce qu’elle a l’air fausse ? « Je t’en prie, assieds-toi ! Tu as trouvé facilement ? » Madison s’installe, posant délicatement son tote bag et son casque de vélo sur le côté. « Oh, oui, sans problème, je suis venue en vélo et j’ai été à l’université ici, donc je connais bien le quartier. Tu habites dans le coin ? » Demande-t-elle poliment. Elle sait que la galerie se trouve près d’ici, mais elle n’ose pas encore en parler, de peur d’avoir l’air trop précipitée. Le serveur arrive, souriant, et leur tend les cartes du restaurant. Madison glisse son doigt sur la partie boisson, mais reporte son attention sur les plats. « En tout cas merci beaucoup pour l’invitation. » Elle hésite, et ose rajouter : « Je n’ai pas l’habitude des déjeuners professionnels, je ne connais pas bien les codes. »
won't make my mama proud, it's gonna cause a scene, she sees her baby girl, I know she's gonna scream, god, what have you done? you're a pink pony girl and you dance at the club, oh mama, I'm just having fun, on the stage in my heels, it's where I belong down at the, Pink Pony Club, Im gonna keep on dancing at the Pink Pony Club
let's pave the path to our common success @Madison Kwanteen & Jenna Caldwell
La perspective de la location de ton local ainsi que les travaux qui en avaient découlé ont d’abord absorbé tout ton temps. Mais plus le temps passait, plus apparaissait comme une évidence le fait que l’ouverture de ta galerie approchait et que tu n’avais pas d’artistes à exposer. Le matériel était passé avant l’artistique. Heureusement, tu restais toujours en veille de ce marché et tu avais repéré quelques artistes que tu pensais approcher. Tu l’avais fait avec Madison et tu étais ravie de la réponse enthousiasme, si ce n’est très retenue, que tu avais reçue. Tu n’avais aucun doute qu’elle avait le talent nécessaire pour être exposée et que ce rendez-vous se passerait très bien. Elle avait toutes les qualités que tu recherchais, elle n’était pas très connue, bourrée de talents et en plus, c’était une femme. Si tu pouvais aider des femmes à décoller dans ce milieu, ce ne serait qu’un plus. Le milieu de l’art n’était pas à part, il était tout aussi masculin que le reste de la société. Peut-être que Madison ne s’en rendait pas compte mais à tes yeux, tu devais toi aussi te vendre lors de cette rencontre. Après tout, elle pouvait décider de ne pas exposer dans ta galerie car cette dernière ne respectait pas ses valeurs ou n’était pas alignée avec ce qu’elle cherchait. Elle ne serait pas la première à dire non même si elle n’avait rien derrière. C’était un jeu de fuis moi je te suis comme il y en avait beaucoup dans la vie. « Bonjour ! » Très polie, c’était déjà un plus parce que tu avais rencontré un certain nombre d’artistes dont le monde devait tourner autour d’eux et qui ne prenaient même pas la peine de faire des efforts. Une fois installées, tu cherchais à savoir si elle connaissait le quartier, elle te rassura, sans le savoir, tout de suite : « Oh, oui, sans problème, je suis venue en vélo et j’ai été à l’université ici, donc je connais bien le quartier. Tu habites dans le coin ? » Cela te rassurait qu’elle connaisse le quartier car cela signifiait qu’elle n’était pas rebutée à l’idée que la galerie d’art ne se trouve pas à Spring Hill. Le marché était là-bas très encombré et surtout, tu n’avais pas envie de te lancer dans une entreprise guindée, cela ne te ressemblait pas du tout. Hochant la tête, tu lui répondis : « J’ai acheté une maison sur Sherwood Road il y a quelques années donc je ne suis pas très loin. Tout comme toi, j’y ai fait mes études. » Tu avais regardé son CV, la Queensland University était un incontournable en ville. « Qu’est-ce que tu penses de l’idée d’être exposée par ici ? » Il était important pour toi de vérifier que les ambitions de Madison n’étaient pas trop grandes par rapport à ton projet. Tu ne pouvais pas lui promettre des merveilles, il fallait qu’elle en ait conscience de suite. Mais tu avais quand même quelques cartes en main. « En tout cas merci beaucoup pour l’invitation. Je n’ai pas l’habitude des déjeuners professionnels, je ne connais pas bien les codes. » Un sourire amusé se dessina sur ton visage. Tu te souvenais de ton premier déjeuner avec des artistes qu’il fallait convaincre d’exposer au musée. C’était une autre époque et une autre Jenna, tu avais été tellement nulle à l’époque … Madison avait de la chance, avec toi, il n’y avait pas vraiment de code à respecter, tu cherchais à privilégier le naturel et l’humain. Ce qui, dans la haute société new-yorkaise n’était pas un atout … « Ne t’inquiète pas inutilement, c’est un plaisir pour moi de t’inviter et l’essentiel c’est que tu sois toi-même. » Tout comme tu l’étais à cet instant précis. Curieuse, tu lui demandais : « Tu as amené quelques photos ? » Découvrir de nouvelles oeuvres était toujours un moment que tu chérissais. Tu voyais, souvent pour la première fois, la vision très personnelle d’une personne sur le monde. C’était comme sacré pour toi, bien plus que n’importe quelle cérémonie religieuse.
Cleo Baker
la tête dans les étoiles
ÂGE : 27 ans (12 février 1997) SURNOM : On l'appelle souvent Leo. Sur scène, en drag, elle devient Supernova. STATUT : tout juste sortie d'une relation abusive avec son ex-copain, développe des crushs sur environ toutes les filles qui lui sourient. MÉTIER : Elle enchaîne les petits boulots qui lui permettent de continuer ses projets artistiques à côté : les performances drag, la couture, la musique, etc. Étonnamment, de formation, elle est infirmière - c'était pour faire plaisir à ses parents, ça. LOGEMENT : Une petite chambre ultra décorée de babioles et d'affiches, dans une colocation. POSTS : 1071 POINTS : 520
TW IN RP : homophobie internalisée et familiale, drogues, alcool, religion, viol conjugal, relation abusive. GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : infj › cleo la timide à la ville, supernova l'extravagante sur scène › touche-à-tout et ultra créative, son univers artistique est poétique, décalé, absurde et sombre › people-pleaser, angoissée, généreuse › un peu trop fêtarde, elle affirme rattraper des années de conformisme › maquillage coloré, strass et paillettes à gogo › ses tenues extravageantes font se retourner les mamies dans la rue › collectionne les boîtes d'allumettes › passion fait-main, dyi, vintage, kitsch & maximalismeDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible RPs EN COURS : (08)Phenix 01 › Ciel 01 › Jo 02 › Ollie 02 › Primrose 01 › Shiloh 02 › Albane 01 › Eve 01
PRIMROSE › you were my partner in crime, it was a welcome waste of time, eating cherries on the bridge, feet dangling, throwing the pits and stems into the racing current below, i get vertigo looking down and looking in
OLLIE › out in the park, we watch the sunset, talking on a rusty swing set, after a while you went quiet and i got mean, i'm always pushing you away from me but you come back with gravity, and when i call, you come home, a bird in your teeth
SHILOH › is it cool that I said all that? is it chill that you're in my head? cause I know that it's delicate
ALBANE › but if you get married, i'd object, throw my shoe at the altar and lose your respect, i'd rather lose my dignity than lose you to somebody who won't make you happy
❀ let's pave the way for our common success « it's my own design, it's my own remorse | help me to decide, help me make the most of freedom and of pleasure | nothing ever lasts forever, everybody wants to rule the world »
Jenna a un aura particulièrement chaleureux, ses traits expressifs et ses cheveux fait de flammes, et son sourire met Madison à l’aise. Elle a toujours été envieuse de ces gens qui ont un charisme calme, qui semble être des ancres pour les autres - le calme de Madison est nerveux, bourré d’angoisses, elle sait qu’elle donne une impression de malaise aux autres par ses mimiques gênées et son regard fuyant. Mais elle s’est promis, en venant ici, qu’elle ferait de son mieux pour être sérieuse et avenante, à défaut de pouvoir être relaxée.
« J’ai acheté une maison sur Sherwood Road il y a quelques années donc je ne suis pas très loin. Tout comme toi, j’y ai fait mes études. » Madison sourit, contente de voir qu’elles ont un point commun, et elle garde cette information pour la suite de la discussion si jamais elle ne sait pas de quoi parler. Elle est inquiète des blancs, de ne pas être assez intéressante pour maintenir la conversation. « Qu’est-ce que tu penses de l’idée d’être exposée par ici ? » Jenna rentre dans le vif du sujet et Madison réfléchit un instant, essayant d’organiser ses pensées le plus rapidement possible. « Je pense que l’étudiante que j’ai été n’en croirait pas ses oreilles si je lui disais que dans quelques années, elle pourrait être exposée ici. » C’est sincère, et Madison se garde bien d’ajouter que ses parents seraient les premiers surpris. Personne n’a pris au sérieux son désir d’aller en faculté d’arts plastiques : elle a fait un double diplôme de littérature en même temps, pour rassurer sa famille et montrer qu’elle aurait une porte de sortie dans un domaine un peu plus convenable à leurs yeux, bien qu’ils le trouvaient tout aussi lunaire. Ils auraient sûrement voulu qu’elle soit avocate, médecin, directrice du marketing, des métiers concrets et ancrés dans le monde réel. Mais Madison n’avait jamais été très intéressé par le réel, justement, à leur grand désespoir. « C’est un quartier vivant avec beaucoup de gens jeunes et j’adore l’idée que l’art puisse être accessible à un plus grand nombre, pas juste aux gens fortunés de Spring Hill. » Des gens comme ses parents, qui adorent afficher des oeuvres d’art dans leur salon, mais ne soutiennent même pas les rêves de leur fille de percer dans ce milieu. Heureusement que Madison est sobre, se dit-elle, sinon elle aurait déjà craché la moitié de son amertume sur le manque de soutien familial qu’elle recevait. « Tu voulais t’installer dans ce quartier en particulier ou tu as juste eu une opportunité particulière ? » Demande Madison, curieuse de comprendre aussi qu’est-ce qui a motivé Jenna à venir ici et de mieux comprendre quel genre de personnes elle est.
Elle sait que c’est un déjeuner professionnel et que Jenna a sûrement une persona professionnelle, mais Madison a toujours essayé de cerner la personnalité les autres derrière les masques sociaux et elle aime à croire qu’elle est perspicace. Quelque chose la pousse aussi à vouloir savoir, pour se rassurer, car elle ne peut pas s’empêcher de se dire que ce qui lui arrive est un peu trop beau pour être vrai et qu’elle va se rendre compte qu’il y a un piège dans la gentillesse de Jenna.
« Ne t’inquiète pas inutilement, c’est un plaisir pour moi de t’inviter et l’essentiel c’est que tu sois toi-même. » Ah, se dit Madison avec amertume, si seulement elle savait qui était cette personne… « Tu as amené quelques photos ? » Elle sent une vague d’angoisse monter en elle, mais elle s’est préparé à ce moment, ce n’est pas la première fois qu’elle le vit. A l’université, elle a appris à se blinder avant de tendre un cliché à son professeur et de lire dans ses traits la déception ou l’appréciation. Elle a toujours été une bonne élève, mais l’art peut-être terriblement subjectif. Elle inspire et sort de son sac à dos une pochette cartonnée dans lequel les clichés sont imprimés. Elle a révisé ce qu’elle voulait dire, préparé ses mots avec précaution. « Je travaille principalement sur deux séries en ce moment. La première sur les banlieues résidentielles de Brisbane, » je tends mes clichés ( 1 2 3 4 ) à Jenna pour qu’elle les regarde elle-même. « En particulier les adolescents qui y vivent, et comment ils construisent leur individualité dans un milieu si normé où chaque jardin se ressemble et où les codes sociaux sont très forts. » Elle espère de tout son coeur que les photos racontent la bonne histoire, que Jenna comprend son projet, mais elle a prévu le coup en présent son autre projet. « Mon autre projet porte sur les espaces liminaux, » elle donne d’autres photos à Jenna ( 1 2 3 ) « Ce sont des lieux de transition, souvent vides, comme une salle d’attente, un quai de métro, un parking souterrain. Ce sont des endroits du quotidien où on ne reste jamais longtemps mais qui sont très familiers. Ils ont souvent une aura un peu nostalgique, mais presque malaisante aussi. Il y a beaucoup beaucoup de formes et de symétries, ce qui est intéressant à photographier. » Elle sent que ses joues rougissent un peu, parce qu’elle essaie d’avoir l’air détendue. Elle ne confie pas à Jenna qu’elle a l’impression que sa vie entière est un espace liminal, et se contente de sourire. « Je prends souvent mes photos à l’argentique et je les développe moi-même, mais j’utilise aussi parfois un appareil photo numérique, » précise-t-elle avec pour que Jenna comprenne au mieux son projet et ses méthodes.
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let's pave the path to our common success @Madison Kwanteen & Jenna Caldwell
Madison est timide mais tes manœuvres pour qu’elle se détende finissent par porter leurs fruits. Tu sens la jeune femme laisser derrière elle sa timidité maladive pour s’affirmer un peu. Tu ne le feras pas remarquer à Madison mais tu as aussi beaucoup à jouer dans ce déjeuner. D’habitude, tu arrivais à ce genre de rendez-vous comme ambassadeur d’un musée ou d’une galerie qui avaient pignon sur rue. Tu n’avais pas à essayer de convaincre les artistes, c’étaient eux qui se battaient pour que tu les choisissent. Aujourd’hui, c’était ta galerie que tu devais défendre et c’était Madison que tu devais convaincre. Tu te sentais confiante, elle avait accepté ce déjeuner et semblait intéressée mais tu étais toi aussi légèrement stressée car elle était la première artiste que tu essayais de convaincre de te suivre dans ta folle aventure. « Je pense que l’étudiante que j’ai été n’en croirait pas ses oreilles si je lui disais que dans quelques années, elle pourrait être exposée ici. » C’était ça aussi qui te plaisait chez Madison, sa modestie. Tu avais eu à supporter assez d’artistes qui pensaient que la terre ne tournait que parce qu’ils créaient des œuvres d’art, ce n’était pas le genre d’artistes que tu voulais exposer. « C’est un quartier vivant avec beaucoup de gens jeunes et j’adore l’idée que l’art puisse être accessible à un plus grand nombre, pas juste aux gens fortunés de Spring Hill. Tu voulais t’installer dans ce quartier en particulier ou tu as juste eu une opportunité particulière ? » Un grand sourire se dessina sur tes lèvres alors que tu l’entendis prononcer ces mots. Tu n’aurais pas mieux dit toi-même, c’était exactement pour cela que tu t’étais installée ici et tu étais heureuse de voir que tu n’étais pas la seule à penser que les artistes ne devaient pas se cantonner à Spring Hill. C’était un très bon signe qui présageait de belles choses pour votre future collaboration. « Je voulais m’installer dans ce quartier et nulle part ailleurs. J’y ai vécu pendant de longues années et j’avais envie de sortir l’art de Spring Hill pour en faire profiter le plus grand nombre. » C’était le plus important pour toi mais il ne fallait pas être naïf non plus, ne pas se mettre au cœur artistique de Brisbane signifiait que les œuvres exposées et vendues ne le seraient jamais au même prix. « Mon ambition est de permettre à de jeunes artistes d’exposer et de percer. Si certains finissent dans les meilleures galeries de Spring Hill j’en serai ravie du moment que c’est ce qu’ils veulent. A Toowong on peut toucher plus de monde mais ce sera toujours à un prix moindre. » Tu préférais le mentionner de suite à Madison. Certains artistes ne recherchent qu’à être exposés peu importe où et le prix de revente de leurs œuvres alors que d’autres veulent de la rentabilité au plus vite. Madison te semblait appartenir à la première catégorie mais au cas où ce ne serait pas le cas, tu préférais être franche.
Les œuvres de Madison, tu en avais déjà eu un aperçu mais désormais tu lui avais demandé de te faire une sélection de ce qu’elle aimerait exposer. Il te tardait de la découvrir alors tu ne tardais pas à lui demander ce qu’elle avait apporté. « Je travaille principalement sur deux séries en ce moment. La première sur les banlieues résidentielles de Brisbane. En particulier les adolescents qui y vivent, et comment ils construisent leur individualité dans un milieu si normé où chaque jardin se ressemble et où les codes sociaux sont très forts. » Tu admires les photographies amenées par la jeune femme tout en l’écoutant te présenter ses projets. Voilà une nouvelle preuve que tu n’aurais jamais pu être artiste … Tu ne voyais pas le monde de la bonne manière pour cela mais tu te consolais en te disant que ton talent à toi, c’était de reconnaître les pépites. Les photos sont magnifiques, tu imagines déjà la manière dont tu les exposerais dans la galerie, quel mur serait parfait pour accueillir le portrait de cette jeunesse méconnue et oubliée. Madison ne te laisse pas le temps de commenter qu’elle te présente son deuxième projet : « Mon autre projet porte sur les espaces liminaux. Ce sont des lieux de transition, souvent vides, comme une salle d’attente, un quai de métro, un parking souterrain. Ce sont des endroits du quotidien où on ne reste jamais longtemps mais qui sont très familiers. Ils ont souvent une aura un peu nostalgique, mais presque malaisante aussi. Il y a beaucoup beaucoup de formes et de symétries, ce qui est intéressant à photographier. » C’est un autre univers, plus mélancolique et plus froid mais tout aussi saisissant. Photographie le quotidien avec un prisme différent, il n’y a pas mieux pour que les gens s’identifient. Tu prends le temps d’observer chaque photo, c’est important pour toi d’accorder à chaque image le temps qu’il faut pour y déceler les détails qui à première vue vous ont échappé. Tu relèves la tête quand Madison te dit : « Je prends souvent mes photos à l’argentique et je les développe moi-même, mais j’utilise aussi parfois un appareil photo numérique, » Tu hoches la tête avant de lui rendre les photos un sourire sur les lèvres. Tu n’as pas envie de lui faire croire que tu n'es pas intéressée, au contraire, tu l’es un peu plus. « Ce sont deux magnifiques projets, différents mais tous les deux très bien exécutés. Pour des premiers extraits, je suis gâtée. » Dis-tu à Madison le plus sincèrement du monde. Tu avais du mal à croire qu’un artiste allait te choisir toi avec ta petite galerie pour les représenter, c’était encore un peu fou. « J’aimerais beaucoup exposer ton projet sur les banlieues de Brisbane pour l’ouverture de la galerie si tu es d’accord. Je pense que cette thématique serait parfaite pour le message que je cherche à véhiculer. » Le message, elle le connaissait, vous l’aviez abordé juste avant. « Avec tes deux projets tu apportes exactement ce que je cherche c’est-à-dire un œil jeune et neuf sur de vieilles thématiques intemporelles. Je ne peux pas te promettre des merveilles à part de faire tout mon possible pour faire découvrir ton art à un maximum de personnes et réaliser quelques ventes si tu acceptes de travailler avec moi. » Et parce que tu voulais bien faire les choses, tu rajoutais : « Nous pourrons rediscuter des différentes conditions, il y aura un contrat de telle manière à ce que tu sois protégée et qu’il n’y ait pas de surprises. » Les histoires de galeristes peu scrupuleux étaient bien nombreuses mais tu refusais d’être l’un d’eux. Matt t’avait promis de t’aider avec tout ce qui était légal alors tu comptais bien te servir de la présence de ton ami à Brisbane.
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ÂGE : 27 ans (12 février 1997) SURNOM : On l'appelle souvent Leo. Sur scène, en drag, elle devient Supernova. STATUT : tout juste sortie d'une relation abusive avec son ex-copain, développe des crushs sur environ toutes les filles qui lui sourient. MÉTIER : Elle enchaîne les petits boulots qui lui permettent de continuer ses projets artistiques à côté : les performances drag, la couture, la musique, etc. Étonnamment, de formation, elle est infirmière - c'était pour faire plaisir à ses parents, ça. LOGEMENT : Une petite chambre ultra décorée de babioles et d'affiches, dans une colocation. POSTS : 1071 POINTS : 520
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❀ let's pave the way for our common success « it's my own design, it's my own remorse | help me to decide, help me make the most of freedom and of pleasure | nothing ever lasts forever, everybody wants to rule the world »
Madison est presque surprise que Jenna lui demande son point de vue. Dans le monde de l’art, les égos sont toujours immenses, et chacun pense détenir le savoir ultime, le goût avant-gardiste que tout le monde cherche ; elle se souvient de ses professeurs de fac qui ne demandaient pas leur avis à leurs étudiants et imposaient seulement leur savoir. Il y avait quelques exceptions, bien sûr, mais Madison avait plutôt appris à se taire, à écouter, à ce qu’on ne lui demande pas souvent de s’exprimer autrement que par son art. Quelque chose qui l’arrange bien, au fond, et colle parfaitement à sa personnalité.
« Je voulais m’installer dans ce quartier et nulle part ailleurs. J’y ai vécu pendant de longues années et j’avais envie de sortir l’art de Spring Hill pour en faire profiter le plus grand nombre. » Madison se sent sourire, sincèrement, heureuse de voir que Jenna et elle partagent cette même approche non-élitiste de l’art. « Mon ambition est de permettre à de jeunes artistes d’exposer et de percer. Si certains finissent dans les meilleures galeries de Spring Hill j’en serai ravie du moment que c’est ce qu’ils veulent. A Toowong on peut toucher plus de monde mais ce sera toujours à un prix moindre. » Madison hoche la tête, approuvant complètement. Elle n’ose pas dire à Jenna que l’argent n’est pas très important pour elle - un extrême privilège qu’elle sait pouvoir avoir parce qu’Archie, son frère, est déjà millionnaire et lui donne plus qu’elle n’a besoin. Evidemment, elle aimerait être riche, pas pour l’argent en lui-même, mais pour pouvoir montrer à ses parents que sa carrière est réelle, sérieuse, et pas une lubie qui lui passera. Mais elle est réaliste : jamais être photographe ne lui rapportera autant que la carrière d’avocate ou de consultante que son père s’imagine pour elle.
Madison tend les photos à Jenna et chasse son angoisse en parlant sans s’arrêter de ses projets, de son approche et de ses techniques. Elle a l’impression d’être tout en haut d’une montagne et d’observer autour d’elle, de réaliser qu’il n’y a aucune barrière qui la protège. A tout intense elle pourrait tomber, elle le sait. C’est ainsi qu’elle voit son angoisse, qu’elle attend la réaction de Jenna qui pourra être négative. Un froncement de sourcils suffirait à la faire basculer. C’est le jeu, elle le sait. Mais elle déteste le voir en face, préférant envoyer ses photos par email pour ne lire que le rejet sur quelques lignes d’un écran d’ordinateur.
Mais Jenna ne fronce pas les sourcils. Au contraire, elle sourit.
« Ce sont deux magnifiques projets, différents mais tous les deux très bien exécutés. Pour des premiers extraits, je suis gâtée. » Madison expire, réalisant qu’elle retenait sa respiration depuis de longue minute. Son visage entier irradie. « J’aimerais beaucoup exposer ton projet sur les banlieues de Brisbane pour l’ouverture de la galerie si tu es d’accord. Je pense que cette thématique serait parfaite pour le message que je cherche à véhiculer. » Oui, cela faisait sens pour une galerie à Brisbane, surtout dans un quartier jeune où les gens qui viendront dans la galerie pourraient peut-être apprécier se reconnaître sur les murs. « Oui ça me parait faire sens avec la galerie. En tout cas, je suis vraiment contente que ça te plaise, » murmure Madison, sentant qu’elle rougit. Elle essaie d’avoir l’air confiante, détendue, mais c’est impossible. Elle a chaud aux joues, au coeur. « Avec tes deux projets tu apportes exactement ce que je cherche c’est-à-dire un œil jeune et neuf sur de vieilles thématiques intemporelles. Je ne peux pas te promettre des merveilles à part de faire tout mon possible pour faire découvrir ton art à un maximum de personnes et réaliser quelques ventes si tu acceptes de travailler avec moi. »
Madison avait déjà vendu des photos pour des magazines, et réalisé deux ou trois ventes pour des particuliers, un exploit à chaque fois dont elle ne se remettait jamais. C’est une sensation incroyable de savoir que les gens répondent à ce que l’on produit, à sa vision. Madison sent que ses mains tremblent légèrement, sous l’émotion, ou peut-être surtout le manque d’alcool, et elle glisse les deux sur genoux, jouant avec ses doigts pour se détendre. « Nous pourrons rediscuter des différentes conditions, il y aura un contrat de telle manière à ce que tu sois protégée et qu’il n’y ait pas de surprises. » Et en plus Jenna est honnête et transparente, se dit Madison. C’est un véritable miracle. C’est décidé, la bonne impression que Jenna lui a fait était la bonne, elle semble digne de confiance - Madison aime à croire qu’elle est bonne juge de caractère, ignorant le fait que l’alcool la trompe bien souvent. Heureusement, ce midi, elle est sobre. Elle ne craint rien. « C’est déjà super de pouvoir être exposée et vraiment j’adore l’approche de ta galerie, je serais vraiment ravie d’en faire partie. Je sais que ce n’est pas évident de faire des ventes, mais bon… » Madison hausse les épaules et ajoute avec un petit rire : « Si je faisais ça pour l’argent, je pense que j’aurais écouté mes parents et je serais devenue avocate. » Elle baisse les yeux un instant, de peur que son visage trahisse la pointe de tristesse qui la prend quand elle pense à ses parents. Le serveur revient prendre leur commande avec un grand sourire, changeant le sujet de conversation quelques secondes. Lorsqu’il s’éloigne, Madison se relève sur sa chaise, inspire, hésitant, avant de se lancer : « Je peux te demander pourquoi tu as voulu ouvrir une galerie ? Tu évolues dans le milieu de l’art toi aussi ou ?... » Elle se reprend et ajoute : « Désolée, je suis curieuse, mais je n’ai pas beaucoup de gens sincèrement intéressés par l’art autour de moi. Je suis contente de pouvoir juste discuter avec quelqu’un qui apprécie ça autant que moi, » dit-elle avec un petit sourire.
won't make my mama proud, it's gonna cause a scene, she sees her baby girl, I know she's gonna scream, god, what have you done? you're a pink pony girl and you dance at the club, oh mama, I'm just having fun, on the stage in my heels, it's where I belong down at the, Pink Pony Club, Im gonna keep on dancing at the Pink Pony Club
let's pave the path to our common success @Madison Kwanteen & Jenna Caldwell
Où se trouvait la limite entre trop en dire, être transparente et en même temps donner envie ? Tu ne la connaissais pas mais il était important pour toi que les futures artistes que tu allais exposer soient en ligne avec la vision que tu avais du monde de l’art et avec ta galerie. Cela semblait être le cas de Madison en tout cas vu qu’elle ne sembla pas rebutée par l’idée que tu ne lui promettais pas des sommes importantes suite à l’exposition de ses photos. Tu feras bien entendu ton maximum pour bien vendre ses clichés mais ta galerie cherchait avant tout à démocratiser l’art donc tu ne comptais pas vendre les oeuvres à des prix exhortants non plus. Madison te présenta ensuite son travail, deux projets qu’elle te proposait pour l’ouverture de la galerie et qui te plurent instantanément. Rien ne sert de la faire attendre pendant des heures et des jours pour lui confirmer que tu allais exposer ses clichés. Quand tu avais un coup de coeur, tu préférais être honnête dès le départ et te positionner de suite. Après tout, peut-être que Madison avait reçu d’autres offres depuis votre dernière conversation. Le premier projet qu’elle te présenta semblait plus adapté à ce que tu avais en tête pour l’ouverture de la galerie mais tu ne jetais pas l’autre à la poubelle, loin de là ! « Oui ça me parait faire sens avec la galerie. En tout cas, je suis vraiment contente que ça te plaise, » Tu lui réponds avec un doux sourire. Madison n’est pas habituée aux compliments, cela te semble évident. Pourtant, tu avais trouvé certaines de ses photos sur des sites de magazines, cela ne devait pas être la première fois que l’on complimentait son travail. Tu ne savais pas si exposer ses photos serait suffisant pour la rassurer mais cela pouvait être un début en tout cas. « Contrairement à toi, je ne doutais pas que cela allait me plaire. Il faut que tu aies confiance en ton talent. » Il devait y avoir de multiples raisons qui faisaient qu’elle avait du mal à se faire confiance et il était bien trop tôt pour que tu essaies de les comprendre. Tu ne connaissais pas assez la jeune femme et tu ne pouvais pas te permettre de lui poser des questions trop personnelles, pas quand tu essayais de la convaincre de te confier ses photos à exposer. La galerie passera toujours bien avant ta curiosité personnelle.
Dans un souci de transparence et également pour rassurer Madison, tu lui expliquais que tu comptais bien faire les choses et lui faire signer un contrat qui vous protègerait tous les deux. Matthew t’avait mise en relation avec un bon cabinet d’avocats avant de s’envoler de nouveau vers les Etats-Unis ce dont tu l’avais remercié. Il ne restait donc pas grand chose à régler pour que le contrat soit prêt et puisse être signé avec Madison. « C’est déjà super de pouvoir être exposée et vraiment j’adore l’approche de ta galerie, je serais vraiment ravie d’en faire partie. Je sais que ce n’est pas évident de faire des ventes, mais bon… Si je faisais ça pour l’argent, je pense que j’aurais écouté mes parents et je serais devenue avocate. » Tu sentais la sincérité de la jeune femme d’avoir été choisie pour son talent. Cela te touchait profondément parce que tu ne lui proposais pas monts et merveilles, bien loin de là … Au contraire même, tu lui proposais bien peu pour le talent dont elle faisait preuve. Et une chose était sûre, dans ce milieu en particulier, il ne fallait jamais s’avouer vaincu. Tu avais vu tellement de retournement de situations que tu considérais que tout était toujours possible. « Cela aurait été un grand gâchis alors vu ton talent. Ne désespère pas, tu es encore jeune, dans ce milieu tout peut arriver. » Lui dis-tu avec un sourire qui se voulait rassurant. « J’ai vu tellement de choses que j’ai appris à ne jamais dire jamais. » Il suffisait des fois d’une personne, une seule pour changer le destin d’un artiste lambda. Ce ne sera peut-être pas le cas de Madison mais elle avait toutes ses chances si c’était ce qu’elle désirait. Le serveur vint ensuite prendre votre commande et une fois parti, Madison te demanda : « Je peux te demander pourquoi tu as voulu ouvrir une galerie ? Tu évolues dans le milieu de l’art toi aussi ou ?... Désolée, je suis curieuse, mais je n’ai pas beaucoup de gens sincèrement intéressés par l’art autour de moi. Je suis contente de pouvoir juste discuter avec quelqu’un qui apprécie ça autant que moi, » Ce n’est qu’une fois qu’elle eut formulé la question que tu te rendis compte que tu ne lui avais jamais parlé de toi et de ce qui t’avait amenée sur cette voie. « Ce n’est pas un secret, je n’ai rien à cacher. » Enfin si, tout le monde a des choses à cacher mais pas sur ta vie professionnelle. Tu pris une gorgée d’eau avant de continuer. « J’ai fait des études d’histoire de l’art à l’University of Queensland car je ne me voyais pas travailler dans un autre milieu. Ma mère était peintre, pas énormément connue mais elle avait son réseau. Je suis d’abord devenue conservatrice de musée, j’en ai fait plusieurs en ville avant de travailler dans des galeries puis je suis repartie dans les musées en devenant conservatrice au MET pendant deux ans. » Tu avais un CV assez remarquable que l’on était loin de deviner quand on te voyait car tu mettais un point d’honneur à rester simple et accessible. « J’ai toujours rêvé d’avoir ma propre galerie et quand je suis revenue à Brisbane, j’ai senti que c’était le moment de me lancer. » Dis-tu en haussant les épaules. C’était aussi simple que cela finalement même si le projet avait été tout sauf simple. Mais tu ne le regrettais pas, tu croyais en ton projet et en sa réussite. « Et toi ? Qu’est-ce qui t’a amené vers l’art ? » Ce n’était pas ses parents à ce que tu avais compris.
Cleo Baker
la tête dans les étoiles
ÂGE : 27 ans (12 février 1997) SURNOM : On l'appelle souvent Leo. Sur scène, en drag, elle devient Supernova. STATUT : tout juste sortie d'une relation abusive avec son ex-copain, développe des crushs sur environ toutes les filles qui lui sourient. MÉTIER : Elle enchaîne les petits boulots qui lui permettent de continuer ses projets artistiques à côté : les performances drag, la couture, la musique, etc. Étonnamment, de formation, elle est infirmière - c'était pour faire plaisir à ses parents, ça. LOGEMENT : Une petite chambre ultra décorée de babioles et d'affiches, dans une colocation. POSTS : 1071 POINTS : 520
TW IN RP : homophobie internalisée et familiale, drogues, alcool, religion, viol conjugal, relation abusive. GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : infj › cleo la timide à la ville, supernova l'extravagante sur scène › touche-à-tout et ultra créative, son univers artistique est poétique, décalé, absurde et sombre › people-pleaser, angoissée, généreuse › un peu trop fêtarde, elle affirme rattraper des années de conformisme › maquillage coloré, strass et paillettes à gogo › ses tenues extravageantes font se retourner les mamies dans la rue › collectionne les boîtes d'allumettes › passion fait-main, dyi, vintage, kitsch & maximalismeDISPONIBILITÉ RP : Je ne suis pas disponible RPs EN COURS : (08)Phenix 01 › Ciel 01 › Jo 02 › Ollie 02 › Primrose 01 › Shiloh 02 › Albane 01 › Eve 01
PRIMROSE › you were my partner in crime, it was a welcome waste of time, eating cherries on the bridge, feet dangling, throwing the pits and stems into the racing current below, i get vertigo looking down and looking in
OLLIE › out in the park, we watch the sunset, talking on a rusty swing set, after a while you went quiet and i got mean, i'm always pushing you away from me but you come back with gravity, and when i call, you come home, a bird in your teeth
SHILOH › is it cool that I said all that? is it chill that you're in my head? cause I know that it's delicate
ALBANE › but if you get married, i'd object, throw my shoe at the altar and lose your respect, i'd rather lose my dignity than lose you to somebody who won't make you happy
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Madison se demande souvent pourquoi elle a fait le choix d’être photographe, d’entrer dans ce milieu où sa valeur sera sans cesse liée à son travail et remise en cause. Elle est trop sensible, elle le sait, le moindre froncement de sourcils devant l’une de ses photos est toujours une immense plaie dans sa poitrine. Elle s’imagine que ses amis qui font des erreurs au travail doivent se sentir bêtes aussi, que ça arrive, mais leur travail n’est pas une expression de leurs sentiments, de leurs personnalités. C’est juste un travail. Pour Madison, c’est différent. « Contrairement à toi, je ne doutais pas que cela allait me plaire. Il faut que tu aies confiance en ton talent. » Les joues de Madison rougissent légèrement. Il y a quelque chose de tellement doux en Jenna, qui met en confiance, et Madison se demande effectivement ce qu’elle a fait pour mériter une telle gentillesse de la part de quelqu’un qui pourrait choisir d’exposer n’importe qui dans sa galerie. Elle essaie de se dire que son travail vaut les compliments qu’on lui fait, elle sait qu’Archie ou Oliver ne supporteraient pas de l’entendre se dévaloriser ainsi. Alors elle mord l’intérieur de ses lèvres et essaie de ne pas refuser la main qu’on lui tend. Il faut apprendre à accepter la douceur des autres, se dit-elle souvent. Elle n’a pas été élevée ainsi, elle n’est pas habituée. Dans sa famille, les critiques sont plus faciles que les compliments, surtout lorsqu’il s’agit d’être artiste. Elle en fait une petite blague à l’attention de Jenna qui la regarde avec compassion : « Cela aurait été un grand gâchis alors vu ton talent. Ne désespère pas, tu es encore jeune, dans ce milieu tout peut arriver. J’ai vu tellement de choses que j’ai appris à ne jamais dire jamais. » Quelque chose pétille dans le creux du ventre de Madison. Elle ne s’autorise jamais à imaginer qu’elle réussira vraiment à être photographe, à en vivre. Elle dépend encore beaucoup de son frère pour être vraiment stable, même si les mois sont de plus en plus faciles, elle s’imagine que cela va changer d’un instant à l’autre, qu’elle devra avoir un travail, “un vrai”, comme dirait ses parents, un jour ou l’autre. Alors elle se contente d’hausser les épaules et de répondre : « J’espère juste pouvoir être photographe professionnelle le plus longtemps possible. » C’est tout ce qu’elle espère. Elle ne se dirait jamais artiste, ne se dirait jamais que cela va durer. Elle pousse le rêve jusqu’au bout, jusqu’à qu’elle ne puisse plus.
Madison profite d’un moment d’entre-deux pour questionner Jenna, dont elle sent l’intérêt sincère pour l’art. Elle adore discuter avec des gens passionnés qui arrivent à le transmettre. « Ce n’est pas un secret, je n’ai rien à cacher. » Madison tique légèrement en entendant cette phrase, comme à chaque fois que quelqu’un mentionne les secrets, les apparences, comme si elle s’inquiétait tout à coup qu’on puisse le sentir sur elle, le percevoir. « J’ai fait des études d’histoire de l’art à l’University of Queensland car je ne me voyais pas travailler dans un autre milieu. Ma mère était peintre, pas énormément connue mais elle avait son réseau. Je suis d’abord devenue conservatrice de musée, j’en ai fait plusieurs en ville avant de travailler dans des galeries puis je suis repartie dans les musées en devenant conservatrice au MET pendant deux ans. » Madison ne retint pas l’admiration qui peignit ses traits. Jenna est impressionnante se dit-elle, et elle doit être brillante dans son domaine pour avoir travaillé jusqu’au MET. Madison repense aux compliments que Jenna lui a fait et elle sent qu’elle rougit encore plus. Jenna a dû en voir, de l’art incroyable. Et pourtant elle apprécie visiblement le travail de Madison. « J’ai toujours rêvé d’avoir ma propre galerie et quand je suis revenue à Brisbane, j’ai senti que c’était le moment de me lancer. » Madison hoche la tête d’un air entendu : « C’était à ton tour d’avoir ton propre projet après avoir travaillé pour les autres, » dit-elle, s’imaginant que c’est sûrement ce que Jenna a ressenti. « On doit te le dire souvent, mais ton parcours est impressionnant. Je suis encore plus flattée que tu t’intéresses à mon travail en voyant où tu as travaillé, » avoue-t-elle en baissant les yeux quelques secondes, gênée. « Le MET, ça devait être incroyable. J’y suis allée quand j’avais 16 ans, ça m’avait bluffé, » raconte-t-elle. « Ça n'a pas été trop difficile de quitter New-York ? La ville est tellement riche artistiquement, j’ai l’impression que c’est un peu le rêve quand on s’intéresse à l’art. » Parfois, elle s’imagine quitter l’Australie, s’affranchir de sa famille et aller vivre en Europe, à New-York, cette vie d’artiste qu’elle se raconte et se rêve. Mais elle ne le fait jamais et une part d’elle sait qu’elle ne le fera probablement jamais, parce qu’elle a trop peur, parce que toute son identité est construite ici.
« Et toi ? Qu’est-ce qui t’a amené vers l’art ? » Madison aimerait raconter que sa mère est peintre, que l’art est une histoire de famille. Pas vraiment. Elle hésite à être complètement honnête. Ce qui l’a amené vers l’art est tellement personnel, ce trop-plein d’émotions, la mort de sa soeur Lola, la peur de ses propres sentiments - elle se sent presque honteuse de simplement y penser. Mais Jenna lui sourit, la met en confiance, s’intéresse à elle. « J’ai toujours été, hm, assez timide. Quand j’étais petite, je préférais dessiner plutôt que parler, ça me permettait de… De partager ce que j’observais, ce que je ressentais. » Elle essaie de soutenir le regard de Jenna, de ne pas être gênée d’être vulnérable. « Parfois je me dis que je ne sais communiquer que comme ça, » plaisante-t-elle, essayant d’être légère. Mais c’est la vérité. Elle se souvient encore de ce que lui avait dit un professeur à l’université qui complimentait son travail : “Vous avez un univers déjà marqué, Madison, c’est une bonne chose. Vos photos ont l’air de contenir un secret, un mystère.” Un secret, bien sûr, toujours. « Puis quand j’avais onze ans, mes parents m’ont amené au musée. D’habitude, c’était toujours de la peinture, de la sculpture, mais cette fois-ci, c’était une exposition de photographie. » Madison sourit à l’évocation de ce souvenir. Elle s’en souvient encore parfaitement. « Sally Mann, » ajoute-t-elle à l’attention de Jenna, qui connaîtra évidemment l’artiste et ses photos à l’aura si sombre, mystérieux et pourtant vivant. « Ça a été un véritable choc pour moi, je n’avais jamais ressenti ça. Ça m'a complétement sorti de mon quotidien. A l’époque, c’était difficile dans ma famille, » un euphémisme pour cacher la mort de Lola, tragique, à seulement 16 ans. « Cette exposition m’a montré que l’art pouvait nous faire rentrer dans la vie d’autres personnes, nous sortir de la notre. C’était incroyable, » confie-t-elle avec un grand sourire. Elle n’est jamais autant à l’aise que quand elle parle d’art. « Cette façon de capturer le réel par la photo, sur le vif. J’ai appris plus tard que Sally Mann était en fait très minutieuse, que ses photos avaient l’air d’être dans l’instant mais qu’elles étaient très posées, très travaillées. J’ai trouvé ça encore plus incroyable. Réussir à raconter les moments comme ça, de fausser l'immédiateté, de… » Le serveur arrive avec leurs plats, interrompant Madison qui rougit. Elle se rend compte qu’elle était en train de s'emballer. Mais Jenna l’écoute, lui sourit. « Désolée, je m’emballe un peu. Tu as des artistes favoris, toi ? » Demande-t-elle, curieuse, essayant de laisser à nouveau la parole à Jenna, pour qui une certaine admiration commence déjà à grandir dans la poitrine de Madison.
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Il y avait quelque chose dans le travail de Madison qui attirait votre attention et qui faisait que vous n’oubliez pas ce que vous aviez vu. Quand on trouve ce genre de choses, on ne les laisse pas passer. C’est ce que t’avait appris ton expérience. Tu trouvais cela fascinant de voir tant de talent dans un petit bout de femme qui n’avait aucune confiance en elle. La plupart des artistes que tu avais rencontrés étaient de grand orgueilleux, des gens qui pensaient que le monde n’attendait qu’eux pour tourner correctement et que tout le monde devrait voir à quel point ils étaient doués. Bien entendu ce n’était pas ainsi que les choses se passaient ou fonctionnaient mais il fallait être prête à tout voir dans ce métier. Madison était l’opposé de ces gens, elle essaierait presque de te convaincre qu’elle n’avait aucun talent. « J’espère juste pouvoir être photographe professionnelle le plus longtemps possible. » Tu hoches la tête. Tout le monde espère pouvoir vivre de son art et c’était tout ce que tu souhaitais à Madison. Pour cela cependant, même si ce n’était pas tout de suite, il allait falloir qu’elle sorte de sa coquille pour jouer les règles d’un monde de l’art impitoyable. L’art ce n’est qu’un réseau et des connaissances qui vous donnent le bon contact au bon moment. « Vu ce que tu m’as montré je ne vois pas comment ce ne serait pas possible. Tu as le talent pour, il te manque simplement une entrée pour ce milieu et moi, je peux te le donner. » Il faudra certainement que tu lui donner plus qu’une simple entrée. Certaines personnes sont nées pour se construire un réseau, pour évaluer les situations. Madison aura sans doute besoin de ton aide mais cela ne te dérangerait nullement de la lui procurer. Ou alors elle te surprendrait et se révèlerait totalement dans son élément …
Madison t’interrogea ensuite sur ton parcours notamment et tu te retrouvais à lui décrire les différentes étapes de ta vie professionnelle. Tu avais eu de la chance, tu avais pu vivre des expériences très variées qui t’avaient permises de grandir en temps que conservatrice de musée mais aussi galeriste. « C’était à ton tour d’avoir ton propre projet après avoir travaillé pour les autres. On doit te le dire souvent, mais ton parcours est impressionnant. Je suis encore plus flattée que tu t’intéresses à mon travail en voyant où tu as travaillé. » Les yeux de Madison étaient teintés d’une admiration nouvelle et tu voyais bien qu’elle commençait à se dire qu’elle ne pouvait certainement pas jouer dans ta cours. C’était absolument ce que tu voulais éviter. Ton parcours n’était pas là pour impressionner qui que ce soit. Elle avait raison, c’était à ton tour maintenant de faire quelque chose pour toi et toi uniquement. « Tu ne devrais pas, je suis toujours la même personne qu’il y a quelques minutes. » C’était une des premières choses que tu avais apprises, c’était ta mère qui s’était chargée de faire entrer cette graine dans ton esprit. Tous ces gens dits importants dans ce milieu n’étaient rien d’autre que des êtres humains. Oui, tu pouvais les admirer, oui, il fallait les respecter mais ils ne sont pas mieux que toi donc il ne faut pas les aborder différemment. « Le MET, ça devait être incroyable. J’y suis allée quand j’avais 16 ans, ça m’avait bluffé. Ça n'a pas été trop difficile de quitter New-York ? La ville est tellement riche artistiquement, j’ai l’impression que c’est un peu le rêve quand on s’intéresse à l’art. » Il n’y avait rien de comparable au MET en Australie. C’était un fait, une évidence mais cela ne voulait pas dire qu’il n’y avait rien dans ce pays. Ton coeur se serra alors que tu pensais à la raison qui t’avait fait quitter New York. Cela n’avait rien à voir avec le MET, tu avais adoré les années passées là-bas. Mais tu ne pouvais plus rester dans cette ville sans ta tante. « Ce fut une magnifique expérience et j’espère que tu auras la chance de voyager partout dans le monde avec ton art. J’ai quitté New York avant tout pour des rasions personnelles. J’étais triste de laisser une si belle expérience derrière moi mais excitée à la fois de ce qui m’attendait. » Car New York avait toujours été pour toi une expérience de passage, un transit avant de revenir à Brisbane, une fois que tu as eu remis de l’ordre dans ta vie.
Intriguée, tu demandais alors à Madison ce qui l’avait poussée à se tourner vers ce métier de photographe. « J’ai toujours été, hm, assez timide. Quand j’étais petite, je préférais dessiner plutôt que parler, ça me permettait de… De partager ce que j’observais, ce que je ressentais. Parfois je me dis que je ne sais communiquer que comme ça, » Cela ne t’étonnait pas vraiment. Les photographies de Madison avaient un message direct, qui ne passait pas par quatre chemins. Ce contracte avec sa personnalité était frappant mais cela ne rendait les choses que plus intéressantes à tes yeux. « Puis quand j’avais onze ans, mes parents m’ont amené au musée. D’habitude, c’était toujours de la peinture, de la sculpture, mais cette fois-ci, c’était une exposition de photographie. Sally Mann. » Ahh … Tu avais eu quelque fois la chance de pouvoir voir les oeuvres de cette artiste et tu n’avais aucun mal à imaginer une Madison bien plus jeune tomber amoureuse de la photo à ce moment-là. « Ça a été un véritable choc pour moi, je n’avais jamais ressenti ça. Ça m'a complétement sorti de mon quotidien. A l’époque, c’était difficile dans ma famille, » un euphémisme pour cacher la mort de Lola, tragique, à seulement 16 ans. « Cette exposition m’a montré que l’art pouvait nous faire rentrer dans la vie d’autres personnes, nous sortir de la notre. C’était incroyable. Cette façon de capturer le réel par la photo, sur le vif. J’ai appris plus tard que Sally Mann était en fait très minutieuse, que ses photos avaient l’air d’être dans l’instant mais qu’elles étaient très posées, très travaillées. J’ai trouvé ça encore plus incroyable. Réussir à raconter les moments comme ça, de fausser l'immédiateté, de… » Le serveur vous amena vos plats ce qui fit prendre une respiration à la jeune femme qui devint immédiatement timide à nouveau. « Désolée, je m’emballe un peu. Tu as des artistes favoris, toi ? » Tu en avais pleins es artistes favoris mais comme Madison, tu en avais certains qui t’avaient touchés pendant l’enfance et dont il est difficile de te séparer. « Je suis tombée amoureuse de l’art devant un Monet. Le bassin des Nymphéas qui est au MET d’ailleurs. » Tu omis de dire qu’à cette époque, tu vivais toi aussi aux Etats-Unis. « Alors il restera parmi mes artistes favoris. J’aime beaucoup l’impressionnisme mais ça je l’ai découvert plus tard. » Dis-tu car la peinture t’avait toujours passionnée. « Mais Sally Mann est une artiste merveilleuse et une femme ce qui ne gâche rien. » Elles ne sont pas aussi nombreuses qu’elles le devraient à avoir reçu la reconnaissance qu’elles méritent.
La discussion continua ainsi pendant une bonne heure vous laissant la possibilité d’échanger sur divers sujets. C’était toujours un plaisir pour toi de discuter avec un ou une artiste, d’avoir son point de vue sur des oeuvres diverses. Mais l’heure tournait et il fallait que tu files à un autre rendez-vous. « Je suis désolée Madison mais je dois te laisser. Ce sera un plaisir pour moi d’exposer tes photos pour l’ouverture de la galerie en novembre si cela t’intéresse. Je te laisse mon numéro, je te rappelle dans quelques jours pour discuter des détails et de l’organisation si tu es toujours intéressée. » Car il faudrait parler de tirages, d’encadrement et de quelles photos exactement vous alliez exposer. Tu lui tendis une carte avec ton nom et numéro de téléphone avant de lui dire : « J’ai passé un excellent moment, merci beaucoup. » Tu te levais pour aller régler la note avant de quitter le restaurant. Oui, les photos de Madison seront parfaites pour embellir les murs de la galerie lors de son ouverture et clôturer quelques ventes …