| (naomi #4) on this lovely bella notte |
| | (#)Mar 11 Oct 2022 - 18:08 | |
| ☾ on this lovely bella notte oh this is the night, its a beautiful night and we call it Bella Notte. look at the skies, they have stars in their eyes, on this lovely Bella Notte. you'll find enchantment here, the night will weave its magic spell. oh, this is the night, and the heavens are right, on this lovely Bella Notte. Rencard avec Naomi, 19h30.
Le rappel sur son téléphone le surprend au beau milieu de ses essayages car bien sûr Carl n'a pas oublié où il est attendu ce soir, pas plus qu'il ne compte négliger sa tenue pour sa première sortie au restaurant incluant une très belle femme et l'espoir de parvenir à séduire celle-ci. Ils n’entreprendront pas de rapprochement ultime à l'issue de la soirée mais l'étape n'en est pas moins symbolique, le choix du restaurant n'a d'ailleurs pas été laissé au hasard puisque la cuisine favorite de Naomi en était bien le critère principal. Des restaurants italiens en ville Carl n'en connait pas des masses mais il sait que l'un d'eux se trouve non loin de chez lui, un établissement qui a aussi le mérite d’être original d'après les avis laissés sur la toile et c'est étrangement ce qui finit de convaincre le garçon. Il n'a pas envie d'offrir à Naomi une soirée ressemblant à toutes les autres et un repas qu'elle pourrait prendre n'importe où ailleurs, Carl accorde même une grande importance au cadre de ce rendez-vous car la dernière fois l'escort n'avait pas manqué de lui en mettre plein les yeux. Ce n'est pas une compétition, il l'a bien enregistré mais ça ne l'empêche pas de vouloir placer la barre assez haut à son tour et pour surprendre Naomi le jeune irlandais entend bien aussi passer par une petite métamorphose. Elle ne l'a jamais vu apprêté comme il devrait l'être ce soir, c'est après tout l'occasion de montrer qu'il peut porter autre chose qu'un jean et un tee-shirt et c'est ainsi que Carl se retrouve à arborer une tenue lui donnant l'impression d'être une autre personne – pour ne pas dire une véritable imposture. Un blazer très éloigné des vestes qu'il peut habituellement revêtir et une chemise dont les boutons lui auront quelque peu résisté, le tout combiné à un pantalon en toile s'avérant bien plus confortable qu'il ne le pensait. Il n'y a qu'au niveau de ses chaussures que Carl reste sur ce qu’il connait, aussi bien parce qu'il n'a trouvé personne pour lui prêter quelque chose d'élégant que parce qu'il serait trop perdu sans une paire de Converse aux pieds. Il reste au moins lui-même à travers celles-ci, une touche personnelle l'empêchant de devenir une parfaite caricature comme à l'époque d'HOS, lorsqu'il était tiré à quatre épingles avant chaque prime. Ses cheveux n'échappent pas non plus à une petite transformation, gominés au point où Carl découvrirait presque qu'il possède un front alors qu'il ne prend presque jamais le soin de dompter un minimum ses boucles. Son reflet lui parait acceptable alors il s'accorde un dernier coup de peigne avant de filer chez le fleuriste le plus proche, désireux de cocher toutes les cases d'un bon diner aux chandelles car de quoi aurait-il l'air s'il se présentait à son rendez-vous les mains vides ? Naomi ne l'attend peut-être pas au tournant là-dessus mais ce n'est pas une raison pour faire les choses à moitié, le garçon n'est simplement pas décidé sur les fleurs qu'il souhaite offrir même si l'évidence lui saute bien vite aux yeux face au vaste choix s'ouvrant à lui : des roses, il ne peut raisonnablement pas opter pour autre chose car ce sont bien les fleurs romantiques par excellence, n'est-ce pas ?
Leur couleur est en revanche un autre dilemme que Carl n'attendait pas alors qu'il découvre auprès d'une vendeuse que leur symbolique diffère énormément d'une teinte à une autre. Où était-il ces vingt-deux dernières années pour ignorer une telle chose ? Offrir des fleurs permettrait donc de transmettre un message et d'exprimer des sentiments bien spécifiques, à la place de mots que l'on trouve parfois moins facilement. Le rouge symboliserait par exemple la passion et l'érotisme, une couleur retenant aussitôt l'attention de Carl pour des raisons que l'on imagine avant que le blanc, symbole de confiance et le rose, symbole de douceur et de séduction ne viennent s’en mêler pour mieux le perdre. Il doute officiellement du message qu'il désire faire passer à Naomi : rappeler subtilement la finalité de ce projet entrepris ensemble, souligner la confiance qu'il lui porte ou bien rester sur un entredeux moins risqué, autant de possibilités le faisant hésiter de longues minutes face aux étalages de roses. Une incertitude n'échappant pas à cette même vendeuse dont le précieux conseil permet à Carl de s'en tirer sans compromis, et sans sacrifier surtout une signification au profit d'une autre. Un bouquet de plusieurs couleurs s'avère être la solution à son problème et c'est donc avec un assortiment de rouge, de blanc et de rose que le garçon quitte finalement la boutique, son bouquet tenu fièrement en mains pour rejoindre le lieu de rencontre où il devrait avoir un peu d'avance.
Et il est bien le premier arrivé devant le Ras Le Bol, dix minutes avant l'heure convenue avec Naomi durant lesquelles le garçon tente de calmer le stress grouillant en lui. Ses rendez-vous avec l'escort ne sont plus censés l'angoisser comme au début mais ce n'est pas tous les jours que Carl invite une femme à diner, il n'est pour ainsi dire pas du tout rodé à l'exercice et craint déjà de commettre un impair, peu importe lequel. Le choix du restaurant ne lui conviendra peut-être pas, à moins que les fleurs ne soient de trop ou que sa tenue ne soit pas au goût de l'escort, autant de doutes que l'arrivée de Naomi chasse en un éclair alors que sa mâchoire pourrait à cet instant se décrocher pour tomber à ses pieds. « Wow. T’es vraiment magnifique. » Carl s’est à peine tourné vers elle que ces quelques mots lui échappent déjà. Il ne devrait plus être surpris par la splendeur de Naomi et pourtant chacune de ses apparitions a le don d'émerveiller un peu plus le garçon. Ses mains en sont même déjà moites tandis qu'il effectue un pas vers elle, animé d'une nervosité certaine. « Tiens c’est pour toi. » Il lui tend le fameux bouquet qui a fort heureusement bien mieux tenu que le bromélia offert à la sœur et au beau-frère de Wendy, et le secret réside visiblement dans le fait de les acheter le jour-même. « J’ai toujours rêvé d’offrir des fleurs à une femme, j’avoue. » Un autre rêve que Carl a l'occasion de concrétiser ce soir et une attention qui, il l'espère, ne laissera pas Naomi insensible. « Elles te plaisent ? J’ai demandé la signification des couleurs à la dame de la boutique mais finalement j’ai pas trop su choisir alors.. j'ai pris un peu de tout. » Un dégradé de couleurs apparemment très féminin, c'était en tout cas l'argument de la vendeuse quand Carl lui a timidement confié son projet pour ce soir. « Tu le savais, toi, que le symbole peut être très différent entre une rose rouge et une rose jaune, par exemple ? » il questionne en s'agitant, parvenant difficilement à rester en place maintenant que ce rencard devient beaucoup plus réel. « Enfin toi, je trouve que c’est le rouge qui te va le mieux. Si j’avais su ta couleur préférée peut-être que j’aurais pu faire en fonction de ça aussi. » Ce n'est pas vraiment un regret qu'il a, c'est surtout une information que Carl espère obtenir d'une façon ou d'une autre pour pouvoir l'exploiter une prochaine fois. Naomi connait après tout sa préférence pour le vert, là où il est de son côté capable de dire quelle cuisine elle affectionne comme ce restaurant derrière eux le reflète bien. « Hum, j'ai oublié quelque chose. » il annonce en se mordant la lèvre, juste avant de faire un pas supplémentaire pour fondre tendrement sur celles de l'escort. Cette envie le démange en fait depuis plusieurs jours et qui aurait cru que ces baisers qui le rendaient autrefois si timide auraient peu à peu ce côté addictif ? Ses mains restent encore un peu hésitantes lorsque Carl les passe autour de sa taille pour prolonger l'union de leurs lèvres mais il n'a plus peur d'entreprendre ce genre de rapprochement en pleine rue, ce qui aurait été beaucoup moins évident quelques semaines en arrière.
Il se perd un instant dans ses yeux une fois ce contact rompu et glisse finalement sa main dans la sienne, bien plus naturellement qu'il n'avait pu le faire avant ça. « Je nous ai réservé une table, tu viens ? » Il n'en faut pas plus à Carl pour lui emboiter le pas à l'intérieur du restaurant, ses doigts désormais mêlés aux siens tandis qu'ils donnent probablement l'illusion d'être un couple parmi tant d'autres. Le garçon ne craint pas ce genre d'étiquette, il serait même flatté qu'on l'imagine capable de séduire une femme comme Naomi même si la réalité est toute autre et qu'il n'en reste pas moins un jeune client désespéré monnayant les services d'une experte. Ils sont après ça conduits à leur table et avant que l'escort ne puisse entreprendre quoi que ce soit, Carl s'empresse de tirer sa chaise pour remplir toujours plus son rôle de parfait gentleman. Ce n'est qu'une fois celle-ci assise que le garçon prend place à son tour, remontant nerveusement les manches de sa veste et cherchant déjà un sujet de conversation derrière lequel se cacher. « C'est la première fois que je viens ici, les avis étaient bons sur internet même si les gens avaient l'air de dire que tout était servi dans des bols. Non mais une pizza dans un bol, t'imagines un peu ? » Lui pas vraiment mais il ne demande qu'à se prêter à l'expérience, Carl zieute même déjà les plats proposés sur la carte tout en convenant avec lui-même qu'il se laissera aussi tenter par un verre de vin au risque de le regretter dans quelques heures. « Qu'est-ce que tu veux boire ? » il interroge Naomi vers laquelle ses yeux ont bien du mal à ne pas aller entre deux examens minutieux du menu, son regard azuré et son joli décolleté n'y étant sans doute pas pour rien.
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| | | | (#)Lun 17 Oct 2022 - 12:14 | |
| Il y avait bien longtemps que Naomi n’avait pas été invitée au restaurant par l’un de ses clients. Les derniers temps, elle avait plutôt eu tendance à fréquenter les lieux de vie nocturnes, comme les boîtes de nuit et autres bars dont la fermeture se faisait lorsque le soleil se levait sur la ville. L’eau chaude ruisselait sur sa peau hâlée, tandis qu’elle chantonnait depuis une bonne dizaine de minutes. L’escort-girl était d’humeur légère ; pour elle, ce rendez-vous n’avait rien d’intimidant. Il s’agissait simplement d’un dîner en tête à tête, avec un homme à la timidité maladive. Il n’y avait donc que peu de chance pour que ce soir soit un tournant dans leur relation — jamais Carl n’oserait. Naomi savait déjà que ce serait compliqué en privé… Alors elle ne croyait pas un seul instant à une démonstration en public. Elle coupa l’eau de sa douche, tordit ses cheveux pour en faire sortir le maximum d’eau, et entrouvrit la porte de la cabine pour s’emparer de son peignoir. Aussitôt attrapé, elle l’enfila et s’enferma dedans, peu désireuse de sortir sans être sûre d’être correctement emmitouflée. Ses cheveux enroulés dans une serviette, elle se posta devant son dressing et croisa les bras sur sa poitrine. Comment s’habiller pour un rendez-vous galant, avec un homme dont les attentes n’étaient pas aussi pressées et marquées que celles de ses autres clients ? Que mettre pour être élégante, pour suggérer sans trop en montrer, pour susciter l’envie tout en restant secrète ? Elle soupira ; trop de possibilités s’offraient à elle. Naomi fit défiler machinalement les cintres de ses robes longues ; le contexte ne s’y prêtait pas. Il ne s’agissait pas d’un cocktail ou d’un gala, et les températures devant plus douces, elle avait plutôt envie d’une robe plus légère. Elle en sélectionna plusieurs, qu’elle déposa sur son lit défait. Elle élimina d’emblée la première ; trop prêt du corps, trop suggestive, trop sexy. La noire qu’elle avait sélectionné lui semblait parfaite ; à la fois habillée mais en restant discrète, elle avait aussi l’énorme avantage de mettre en avant son décolleté généreux et ses jambes interminables. Ce dernier détail avait d’ailleurs son importance ; l’escort-girl avait bien remarqué la fascination qu’elles avaient exercé sur Carl. Mais le fait qu’elle soit fendue et qu’elle découvre presque entièrement une de ses jambes la fit hésiter. Son client était un homme timide, incertain, rapidement mal à l’aise. Si elle dévoilait trop d’elle, ne serait-il pas déçu, voire même en colère ? Jusqu’à maintenant, elle l’avait soigné en lui donnant l’impression de n’être qu’à lui ; ce n’était pas ce soir qu’elle allait changer son fusil d’épaule. Alors, en fin de compte, elle opta pour une robe plus colorée. Un choix qui, elle en était persuadée, ne mettrait pas son client dans l’embarras. Un choix qui saurait éveiller sa curiosité, qui lui donnerait probablement envie de glisser son regard dans son décolleté, qui lui permettrait de loucher sur ses jambes si l’envie lui prenait, mais qui avait le mérite de ne pas faire ressortir le côté femme fatale de l’escort-girl. Elle espérait que son client apprécierait la vue — puis se souvint que, jusqu’à maintenant, Carl n’avait jamais émis la moindre remarque à son sujet. Il l’avait toujours trouvée belle, charmante, sublime. Quand il la complimentait, il n’était jamais avare en adjectifs mélioratifs, qui la faisaient se sentir unique et désirable. Et elle aimait ça, Naomi ; elle ne pouvait pas prétendre l’inverse. Elle ouvrit un tiroir qui contenait sa lingerie, récupéra une paire de collants noirs, et opta pour un ensemble en dentelle de la même couleur. Même si son client choisissait de ne pas profiter de la vue, il n’était pas question pour Naomi de laisser ce détail au hasard ; elle voulait se sentir bien, et cela passait notamment par la façon dont elle était vêtue.
Comme bien souvent, l’escort-girl s’était laissée rattraper par le temps. Si elle avait d’abord été en avance, elle était désormais en retard. Habituellement, elle s’en serait fichue comme de sa première dent ; mais elle savait que ce client-là n’était pas à l’aise, et qu’il était probablement en train de s’imaginer les pires des scénarios pour expliquer son absence. Nul doute qu’il supposerait forcément le pire — elle avait oublié, elle avait eu un accident ou pire, elle l’avait planté. Mais il n’en était rien. Quand elle sortit du taxi, elle remarqua aussitôt la silhouette élégante de Carl, qu’elle s’empressa de rejoindre. Il dut l’entendre arriver, puisqu’il se retourna alors qu’elle n’était plus qu’à quelques mètres de lui. « Merci. » Murmura-t-elle en baissant les yeux, flattée par les propos de son client. « Il semblerait que ton rêve soit devenu une réalité. » Fit-elle remarquer, alors que son regard s’attardait sur le bouquet qu’elle avait désormais entre les mains. Elle esquissa un sourire léger, et s’estima franchement heureuse d’être tombée sur un tel client. Depuis quand n’avait-elle pas été traitée avec autant de douceur et d’égard ? Elle posa ses lèvres sur sa joue, et s’y attarda pendant une seconde. « Il est vraiment magnifique. Merci, Carl. » Et elle le pensait, sincèrement. Elle trouvait adorable qu’il soit si prévenant, si délicat. Et elle trouvait touchant le fait qu’il se perde dans des mots et des explications incomplètes, plutôt que de profiter des charmes de l’escort-girl. Ce dont il sembla prendre conscience quelques secondes plus tard, lorsque ses lèvres couvrirent finalement celles de Naomi. Elle ferma les yeux, se laissant happer par l’éternelle tendresse dont il faisait preuve. Carl était-il un incorrigible romantique ? Plus le temps passait, et moins le doute subsistait. Ses manières, qui pouvaient paraître datées, plaisaient à la brune. Elle posa son front contre celui de Carl, et murmura : « Wahou. C’est ma tenue qui te chamboule, ou je t’ai manqué ces derniers jours ? » Un peu des deux, elle espérait. Les lèvres de l’escort-girl s’étirèrent en un sourire malicieux. Elle ne se moquait pas de lui, elle ne cherchait pas à le rendre mal à l’aise. Simplement, en une fraction de seconde, il venait de faire preuve de plus d’audace que d’ordinaire. En fin de compte, peut-être commençait-il à se sentir plus légitime, plus courageux. Tout n’était pas perdu. La main droite de Naomi quitta la nuque de son client, et glissa lentement sur les coutures de son blazer. « Ça te va très bien. Tu es très élégant. » Déclara-t-elle, sincère. Il n’avait sans doute pas l’habitude d’être habillé ainsi, et Naomi souhaitait le rassurer sur ce point. La main de l’Irlandais trouva finalement la sienne, tandis qu’il l’entrainait à sa suite pour l’amener jusqu’à la table qu’il avait réservé. Gentleman jusqu’au bout, il prit soin de tirer sa chaise pour qu’elle puisse plus aisément prendre place — et, une fois n’est pas coutume, elle se sentit unique. Décidément… Si elle n’avait pas été la plus entreprenante des deux, Carl aurait déjà marqué de nombreux points. « À vrai dire, non. » Avoua-t-elle en souriant. Des pâtes dans un bol, elle pouvait facilement le concevoir. Mais une pizza ? Ça la laissait franchement perplexe. Cela dit, elle aimait beaucoup le concept ; ça sortait de l’ordinaire, et ça faisait forcément parler les clients. « Ça me rend vraiment curieuse. Du coup, je pense que je vais me laisser tenter. » Dit-elle, alors que ses yeux s’attardaient sur la carte qui avait été disposée devant elle. Comme à chaque fois qu’elle venait dans un restaurant italien, elle était confrontée au choix de son plat. Un dilemme de chaque instant, pour elle qui adorait cette cuisine. « Et toi ? Tu sais déjà ce que tu vas manger ? » Demanda-t-elle, en relevant la tête vers son interlocuteur. Ce dernier n’avait pas l’air d’être plus avancé qu’elle sur son choix. « Je prendrai un verre de vin blanc. Sec et fruité. » Voilà qui devrait éveiller son appétit, et qui lui permettrait de trinquer avec son client sans faire croitre énormément son taux d’alcoolémie. Ce n’était de toute façon pas le projet de la soirée ; Carl avait tellement tenu à l’inviter au restaurant qu’elle souhaitait que cette soirée reste gravée dans sa mémoire. « Et toi ? » Lorsqu’elle releva la tête, elle constata qu’il semblait plus absorbé par son décolleté que par la carte. Elle fit comme si de rien était, mais se félicita intérieurement pour son choix de robe, qui avait eu l’effet escompté. Le serveur s’approcha, et chacun commanda ; quand il s’éloigna, Naomi contempla son bouquet et déclara : « Tu m’as dit que les couleurs avaient une signification. Tu veux bien m’expliquer ? »
@Carl Flanagan |
| | | | (#)Dim 23 Oct 2022 - 19:45 | |
| ☾ on this lovely bella notte oh this is the night, its a beautiful night and we call it Bella Notte. look at the skies, they have stars in their eyes, on this lovely Bella Notte. you'll find enchantment here, the night will weave its magic spell. oh, this is the night, and the heavens are right, on this lovely Bella Notte. Le Carl d’il y a quelques mois n'en reviendrait pas de se trouver face à ce restaurant en si charmante compagnie, lui qui osait autrefois à peine regarder Naomi dans les yeux et qui s'autorisait encore moins à laisser courir les siens le long de sa silhouette élancée. Aujourd'hui le garçon est un peu moins farouche sur la question, il faut dire que leur dernière entrevue à la plage a fait voler certaines barrières et que Carl a eu ce jour-là l'occasion d'admirer de très près la peau dénudée de l'escort, même s'il prétendra l'avoir observée respectueusement, sans vraie arrière-pensée. Lui seul sait vraiment ce qui lui passe par la tête lorsque son regard s'attarde sur sa jolie plastique et ce soir encore le bonhomme se retrouve hypnotisé par celle-ci, sublimée par une robe dévoilant juste ce qu'il faut pour que ses pensées – et le reste – ne s'enflamment pas trop non plus. Mais Carl a quand même du mal à garder ses yeux dans sa poche et ce n'est pas derrière le bouquet entre ses mains qu'il pourra se cacher, alors que ce tête-à-tête se concrétise enfin après plusieurs semaines à l'avoir fantasmé. « Il semblerait que ton rêve soit devenu une réalité. » Une réalité rendue possible avec le temps et la confiance peu à peu instaurée, car il aura fallu attendre leur quatrième rendez-vous pour que le garçon se jette à l'eau et soumette enfin l'idée d'une invitation à dîner. Il s'agit ni plus ni moins du premier rencard de sa vie et Carl ose espérer que ce ne sera pas aussi le dernier, même s'il compte bien en profiter dans l'hypothèse où l'occasion ne se représenterait pas de sitôt. Toujours si optimiste, le jeune irlandais. « J’en ai plein d’autres encore mais je crois que tu pourras pas tous les exaucer. » Des rêves, il ne fait aucun doute que Carl en a plein la tête et que la plupart ne sont pas du ressort de Naomi. Ils ne sont même bien souvent du ressort de personne et convoiter l'impossible lui ressemble finalement bien. Son bouquet de roses remis à Naomi lui vaut de récolter un baiser sur la joue, une récompense dont se délecte le garçon tout en s'étendant maladroitement sur le choix de ses fleurs ainsi que leur couleur. Son passage par le fleuriste a quelque peu tourné au parcours du combattant mais il ne regrette pas de s'y être éternisé si à l'arrivée, sa petite attention récolte très largement l'effet espéré. « Il est vraiment magnifique. Merci, Carl. » Magnifique, c'est l'adjectif qu'il a lui-même employé pour qualifier Naomi à son arrivée alors il en mesure bien le sens. Carl est assez fier de ne pas avoir commis d'erreur sur son tout premier bouquet car en offrir à une femme relève apparemment d'un art que le garçon était au départ très loin de maitriser. C'est sans vraiment réfléchir qu'il vient après ça lui dérober un baiser, estimant que le fait de l’initier lui revient puisque cette invitation est la sienne et parce que, soyons clair, Carl en a aussi très envie. Il ne fait qu'écouter son désir du moment en capturant ces lèvres qui l'attirent, une initiative qui a tout l'air de plaire à Naomi alors qu'enfin, son jeune client se montre capable d'agir sans chercher à obtenir une permission lui étant déjà acquise. « Wahou. C’est ma tenue qui te chamboule, ou je t’ai manqué ces derniers jours ? » La question le mettrait presque dans l'embarras car chamboulé, Carl pourrait difficilement prétendre ne pas l'être tout comme il mentirait en affirmant que Naomi n'a pas du tout occupé ses pensées depuis qu'ils se sont quittés la dernière fois. « Les deux, j’avoue. » il souffle et détourne brièvement le regard tandis qu'un timide sourire trouve naissance au coin de ses lèvres. « J’avais super hâte d’être à ce soir. J’ai pas arrêté de penser à la tenue que j’allais mettre et à comment j’allais arranger mes cheveux pour toi. » Pour lui plaire, son objectif était bien celui-là même s’il l’avouera moins facilement. Et il se demande encore pourquoi il a mis un rappel sur son téléphone alors que cette date était inscrite comme un événement immanquable dans sa tête. Un rendez-vous si important que Carl se devait de soigner son allure et pour une fois Naomi ne l'entendra pas se déprécier, le soin apporté à sa tenue lui donnant enfin l'impression de ressembler à quelque chose. « Ça te va très bien. Tu es très élégant. » Elle ne se contente pas de le dire sans en penser un mot, si c'était le cas son regard et sa voix ne pourraient que la trahir et ce n'est pas ce que Carl ressent. Le voilà donc rassuré sur son apparence en plus d'être conforté dans le choix de son bouquet, deux premiers points que le garçon a le sentiment de marquer et pas les derniers ce soir, il l'espère bien. « Je crois que c’est la première fois qu’on me dit ça, alors.. merci. » Ce n'est effectivement pas tous les jours qu'on s'accorde à le trouver élégant, en raison de trop peu d'efforts entrepris dans ce sens et d'occasions venant aussi à manquer. Carl n'avait pas revêtu la moindre chemise depuis son entretien d'embauche au café et il n'est pas exagéré de dire que celle-ci commençait à prendre la poussière dans le fond de son armoire, où le garçon se limite le plus souvent à attraper les premiers vêtements lui tombant sous la main. Ce soir pourtant la magie a opéré, et s'il n'était finalement pas dépourvu de potentiel comme il l'a toujours pensé ?
Du potentiel ce restaurant semble lui aussi en avoir alors que le concept d’une cuisine italienne servie exclusivement dans des bols est une grande première pour Carl comme pour son invitée. « À vrai dire, non. » Ils ne savent donc pas vraiment à quoi s’attendre l’un comme l’autre mais l’expérience promet au moins d’être unique, car il s’agit bien du seul endroit dans cette ville – et sûrement même dans ce pays – où le duo pourra déguster une pizza de cette façon. « Ça me rend vraiment curieuse. Du coup, je pense que je vais me laisser tenter. » Carl aussi est curieux, il doit bien admettre que le choix du restaurant s’est aussi joué là-dessus parce qu’il espérait marquer le coup auprès de Naomi en lui proposant une expérience qu’elle aurait peu de chance de connaître avec un autre. Le risque était évidemment qu’un client lui ait déjà fait découvrit cet endroit mais non, il se réjouit d’en être le pionnier et de bousculer les habitudes qu’elle a jusqu’ici pu avoir. « Et toi ? Tu sais déjà ce que tu vas manger ? » Le garçon hoche lentement la tête, il n’a pas encore analysé le menu dans son intégralité mais il peut déjà dire ce qui le tente, sans que ce ne soit trop une surprise. « Une pizza je pense, j’ai trop envie de voir comment ils arrivent à la faire tenir dans un bol ! » Il y a bien longtemps que Carl n’avait pas été aussi enthousiaste avant un repas alors que déjà, celui de ce soir promet d’être amusant. Cette nouveauté est bienvenue dans la petite routine de sa vie où le bonhomme ne prend pas de plaisir à grand-chose, le seul véritable choix lui revenant maintenant étant celui de la garniture pour laquelle Carl hésite encore. Prendre une Calzone serait opter pour la facilité, il est donc plus probable qu’il se décide pour une Regina dont l’aperçu sur la carte le fait saliver. Il laisse Naomi choisir de son côté alors que déjà, la question des boissons vient aussi se poser. « Je prendrai un verre de vin blanc. Sec et fruité. Et toi ? » Aussitôt la mention du vin blanc rappelle à Carl qu’il s’agit du déclencheur de ses crises par excellence, autrement dit de la dernière chose qu’il conviendrait de commander pour s’éviter une migraine. Oui, il serait effectivement risqué de suivre l’escort mais ce soir le garçon n’a pas envie de se prendre la tête. Il peut aussi se faire plaisir et regretter ensuite, ce n’est pas comme si Naomi et lui s’étaient promis de finir la nuit ensemble. Ils n’en sont pas encore là, disons. « La même chose. » il l’informe alors, bien décidé à tenter le diable et à mettre sa sensibilité à l’épreuve. Peut-être bien qu’une crise lui tombera dessus d’ici quelques heures mais si cette soirée tient toutes ses promesses, Carl n’aura qu’à se dire que ça en valait la peine. Leur commande passée, c’est avec peine que les yeux du garçon cherchent où se poser maintenant que plus aucune carte ne lui permet de se cacher. La vue plongeante face à lui ne l’aide pas à ancrer son regard dans celui de Naomi et heureusement, celle-ci le sauve en attirant son attention sur le bouquet. « Tu m’as dit que les couleurs avaient une signification. Tu veux bien m’expliquer ? » Il veut, bien sûr, mais encore faut-il qu’il se souvienne de tout. Carl se sentirait presque soumis à une interrogation surprise alors que l’escort n’entend aucunement le piéger là-dessus, il le sait bien. « Oh euh, oui alors.. » Il se redresse et parcourt déjà sa mémoire lui faisant parfois cruellement défaut, sa venue chez le fleuriste restant toutefois assez récente pour que Carl ne s’y perde pas trop. « J’avais d’abord pensé à un bouquet de roses rouges parce que j’en vois souvent de cette couleur, et c’est celles que je trouvais aussi les plus romantiques. C’est là que la vendeuse m’a expliqué qu’elles symbolisaient la passion et.. l’érotisme. » Et sans grande surprise, ses joues se teintent de la même couleur que ces fleurs en énonçant ce dernier mot. Carl ne verra plus le rouge de la même manière à compter d’aujourd’hui, c’est certain. « Je trouvais que ça correspondait bien à nos rendez-vous mais j’avais aussi un peu peur que ce soit trop.. direct, tu vois ? » Peut-être l’aurait-il été en optant seulement pour un bouquet de roses rouges, ou peut-être qu’à l’inverse Naomi ne l’aurait pas du tout perçu comme quelque chose de trop osé. Dans le doute, Carl a quand même préféré jouer la carte de la sécurité. « Elle m’a aussi dit que le blanc était le symbole de la confiance et de la fidélité. Je l’ai vu comme un joli message à te faire passer même si je pensais que c’était réservé aux mariages, moi, à l’origine. » Mais quand il y pense ça s’accorde plutôt bien, la confiance et la fidélité s’imposant comme base évidente d’une union réussie. À travers ces fleurs Carl revendique à Naomi son souhait d’entreprendre le reste du chemin avec elle, il ne sera certes pas question de se dire oui par la vie mais c’est malgré tout un engagement qu’il considère avoir pris : celui de ne pas vivre cette grande initiation avec une autre. « Je crois aussi qu’elle a parlé de pureté et de virginité.. et là forcément, c’est à moi que j’ai pensé. » Il est un peu plus gêné de le dire même si une nouvelle fois, les choses font sens et lui permettent de s’y retrouver. « Et on offre apparemment des fleurs roses à une femme qu’on veut séduire, c’est mignon non ? Pour ça aussi j’ai bien aimé la symbolique. » Naomi reste après tout une femme que le garçon se devra de conquérir car s’ils connaissent la finalité de ce projet tous les deux, Carl ne le perçoit pas seulement comme le fait de partager le même lit le temps d’une nuit. Le processus en amont a aussi toute son importance compte tenu du nombre de premières fois qu’il doit encore connaître à ses côtés. « Je trouve ça trop intéressant la signification des couleurs, j’imagine d’ailleurs que ça se limite pas seulement aux fleurs ? Oh, ça me donne envie de faire plein de recherches sur le sujet ! » Nouvelle lubie ou vrai question sur laquelle Carl entreprendra réellement de se pencher ? Il se demande en tout cas ce que son choix de tenue aujourd’hui peut bien dire de lui, que ce soit la couleur de sa chemise ou celle de sa veste. « Est-ce que maintenant j’ai le droit de connaître ta couleur préférée ou tu préfères que je la devine ? » Il n’a pas la certitude d’y parvenir mais il peut toujours tenter sa chance, en se fiant notamment à ce que Naomi a pu dévoiler d’elle jusqu’ici car un indice s’est peut-être déjà trouvé sous son nez lors d’une entrevue passée. Carl est officiellement détendu, mis en confiance par le cadre de ce dîner et par leur présente discussion sa jambe vient même frôler la sienne sous la table sans que ce contact ne l’amène à se repositionner. À la place c’est son regard qui remonte vers Naomi alors qu’il la gratifie d’un sourire, juste avant que le serveur ne se présente à leur table avec leurs plats et leurs verres de vin. « C’est trop marrant, je l’imaginais pas du tout comme ça. » il commente joyeusement en découvrant sa pizza et réfléchit déjà à la première bouchée qu’il prendra. « Bon appétit du coup ? » Ses yeux naviguent entre son verre et son assiette tout en se demandant auquel il touchera en premier, un dilemme parmi tant d’autres pour l’éternel incertain qu’il est. « Oh.. on pourrait peut-être trinquer d’abord ? » il finit par proposer, ne sachant simplement pas encore à quoi. C’est qu’il n’a bien souvent rien à célébrer Carl, ce soir pourtant il y aurait de quoi entre cette première sortie au restaurant pour le moins symbolique et son projet évoluant positivement à côté.
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| | | | (#)Dim 6 Nov 2022 - 16:05 | |
| Elle savait qu’en ayant accepté d’accompagner Carl sur le chemin sinueux qu’il avait choisi de suivre, elle constituerait pour lui un repère à bien des égards. Elle serait aussi, probablement, la réponse à plusieurs questions qu’on pourrait lui poser dans le futur. Son premier restaurant en tête-à-tête ? Naomi. Son premier baiser enflammé ? Naomi. Ses premiers émois sexuels ? Naomi. Sa première fois ? Naomi. Si elle devait être une référence dans bien des domaines, alors elle voulait lui laisser un souvenir mémorable, impérissable. Elle voulait que, dans quelques années, il se souvienne d’elle avec douceur et nostalgie. Elle voulait qu’il n’ait rien à regretter, jamais. L’escort-girl était-elle en train de devenir sentimentale ? À vrai dire, elle l’avait toujours été. Au plus profond d’elle-même, elle avait toujours espéré rencontrer un jour son prince charmant. Un homme, qui ne serait pas forcément une quelconque tête couronnée, qui l’aimerait pour ce qu’elle était. Alors, à défaut d’avoir trouvé son propre bonheur, elle n’était pas contre être une actrice de celui des autres. « Carl, Carl, Carl… » Chantonna-t-elle en souriant, amusée. Elle se sentait légère, d’humeur frivole. S’ils n’avaient pas été en pleine ville, entourés par tout un tas d’inconnus, nul doute qu’elle se serait montrée un peu plus joueuse et démonstrative qu’en cet instant. « Ne sais-tu pas que j’ai un goût tout particulier pour les défis ? » Demanda-t-elle en croisant son regard. Oserait-il prétendre le contraire, alors qu’il était venu à sa rencontre pour lui demander une prestation particulière ? Elle n’avait jamais eu l’occasion, avant lui, d’être sollicitée pour le dépucelage d’un innocent. Mais ça, bien sûr, il ne pouvait pas le savoir. Et elle n’allait certainement pas le lui révéler. « Si je peux t’aider d’une façon ou d’une autre à les accomplir, n’hésite pas à me le faire savoir. » Confia-t-elle, avec un clin d’oeil complice. Elle ne savait pas quels étaient les rêves de l’Irlandais, et elle doutait qu’il les lui liste dans la minute. Chacun avait droit à son jardin secret, de toute façon. « Tant que tu ne me demandes pas de sauter en parachute… » Ajouta-t-elle en haussant les épaules. Naomi aurait donné cher pour pouvoir pratiquer ce genre d’activités qui impliquait forcément de la hauteur, mais elle avait jusqu’à maintenant été retenue par son vertige. Adieu donc, le parachute, parapente, et autre saut à l’élastique. Alors qu’elle pensait qu’ils allaient se diriger vers le restaurant, son client fit preuve d’une attention toute particulière à son égard. Elle sentit son coeur fondre en voyant apparaître le bouquet de fleurs sous ses yeux. Même s’il n’était pas le premier à lui en offrir, elle sentait qu’il l’avait fait avec sincérité, avec envie. Il avait voulu la surprendre, lui faire plaisir. Il avait, jusqu’à maintenant, coché toutes les cases d’un parfait rendez-vous galant. Sans faute, pour le moment. Et si on en croyait le baiser qu’il consentait à lui offrir, le reste de la soirée allait se dérouler sans encombre. Soufflée par sa toute nouvelle audace, l’escort-girl ne put s’empêcher de lui faire remarquer cette attitude. « Je suis flattée. » Concéda la brune en souriant, alors qu’elle croisait le regard malicieux de son interlocuteur. Elle savait que son client n’était pas sûr de lui, et que la timide le grignotait avec une facilité déconcertante. Elle savait qu’il n’avait pas l’habitude de s’habiller, de s’apprêter, et que la tâche n’avait pas dû être aisée pour lui. Elle savait aussi qu’il ne devait pas se sentir franchement à l’aise, puisqu’il était complètement hors de sa zone de confort. Mais Naomi appréciait les efforts fournis, et louait son envie d’essayer autre chose pour lui plaire. Elle trouvait cela touchant, mais aussi charmant. L’Australienne trouvait la joie débordante de Carl communicative ; ça lui faisait du bien, d’avoir affaire à une personnalité lumineuse. Elle constata, non sans un certain plaisir, qu’il avait choisi de laisser au placard son éternelle dépréciation de lui-même. À moins qu’il ne commence à être plus confiant ? Elle l’espérait, en tout cas. « Mais de rien. » Répondit-elle en inclinant la tête. L’admettre à voix haute ne lui coûtait rien, et permettait aussi à son interlocuteur de prendre confiance en lui. Elle pourrait tout à fait lui proposer une séance shopping le temps d’un après-midi, mais elle craignait que Carl ne prenne mal cette idée. À moins que ce ne soit lui, qui soit le juge de ses différents défilés ? Elle ne serait pas contre, et pourrait ainsi parfaitement cibler les goûts du brun. « On pourrait faire un peu de shopping ensemble, à l’occasion. » Suggéra-t-elle en souriant. Cette séance pourrait aussi être l’occasion de sélectionner quelques pièces, qu’elle enfilerait, lors de la séance photo qu’elle lui avait promise. « J’adore faire les boutiques. » Avoua-t-elle, malicieuse. Elle se pencha vers son client, déposa ses lèvres sur sa joue, et tous deux partirent finalement main dans la main pour aller dîner.
Naomi adorait la cuisine italienne. À peine les deux futurs amants s’étaient-ils installés que, déjà, leurs yeux se perdaient sur le menu. Antipastis, pâtes, pizzas… C’était bien simple, tout lui faisait envie. Mais, comme Carl, elle devait bien reconnaître que la spécificité de ce restaurant — à savoir servir tous les plats dans des bols — la laissait perplexe, et curieuse. Comment s’arrangeaient les cuisiniers pour faire tenir une pizza dans un tel contenant ? « Laquelle te fait le plus envie ? » Demanda la brune après quelques secondes de silence. Le choix était large, mais le sien allait probablement se porter sur une pizza avec des légumes. Une façon comme une autre de se donner bonne conscience… Surtout quand on louchait déjà sur les desserts. Le serveur vint les interrompre pour prendre leur commande, et leur proposa dans un premier temps un apéritif. La brune se laissa tenter, et fut surprise de constater que Carl avait choisi de la suivre sur ce chemin. « Tu n’es pas obligé de boire de l’alcool si tu n’en as pas envie. » Murmura la brune à voix basse, après que le serveur se soit éloigné. Lors de leur dernière entrevue, il lui avait avoué que l’alcool avait tendance à lui déclencher des migraines. Et s’il souhaitait expérimenter une façon naturelle d’atténuer ses douleurs, et que foncièrement, Naomi n’avait rien contre, elle n’était pas certaine qu’il soit encore prêt. Il y avait un fossé, sinon un gouffre, entre le fait de partager quelques baisers plus ou moins enflammés et le fait d’avoir un rapport sexuel — surtout quand il s’agit du premier. Elle ne le blâmait pas pour cela, au contraire : elle acceptait volontiers d’attendre, de faire preuve de patience.
La brune interrogea son client sur la signification des couleurs des fleurs. Surprise, elle constata que ce sujet le mit momentanément mal à l’aise — existait-il quelques éléments troublants ? Quelques significations qu’il aurait du mal à énoncer à voix haute, pour une raison ou une autre ? « C’est vrai qu’elles sont magnifiques. » Concéda l’escort-girl en jetant un coup d’oeil sur le bouquet de fleurs. Elle n’était pas surprise d’apprendre la signification de la couleur rouge. Pour sa part, elle l’associait aussi à la tentation, au danger, à la luxure. Des impressions corroborées par la vendeuse avec laquelle Carl s’était entretenu. « Je ne m’en serai pas offusquée. » Admit Naomi en haussant les épaules. Elle adorait voir les joues rosies de son interlocuteur devenir carrément rouges, alors qu’elle admettait ne pas être gênée par des insinuations plus ou moins directes, plus ou moins cachées. Contrairement à lui, il y avait bien longtemps que les dernières onces de naïveté s’étaient estompées. Il y avait bien longtemps qu’elle savait ce qui se tramait entre un homme et une femme, quand l’envie devenait trop forte. Et elle savait bien que les choses, avec Carl, se dérouleraient de la même manière. Ça prendrait peut-être du temps, mais l’issue resterait la même : quand il serait prêt, il la ferait sienne. Elle gloussa lorsqu’il lui parla de la signification du blanc. « Excuse-moi, ce n’est pas contre toi. » Dit-elle en secouant la tête. « Ça me paraît simplement… ironique, me concernant. » Contrairement à ce qu’elle pouvait laisser paraître, l’Australienne n’avait pas forcément une haute opinion d’elle-même. Pas en tant que femme, mais plutôt en tant que personne pouvant être engagée dans une relation. Elle était persuadée que le calme plat de sa vie privée résultait de ses activités peu catholiques. Comment un homme pourrait-il s’intéresser à elle, accepter de construire quelque chose avec elle ? « Ça fonctionne plutôt pas mal, pour le moment. Continue sur cette voie. » Déclara Naomi, avec un sourire malicieux. À demi-mot, elle venait d’avouer que les tentatives de Carl pour la séduire n’étaient pas vaines. Il allait probablement piquer un fard, mais quelle importance ? L’escort-girl n’était pas connue pour avoir sa langue dans sa poche, et puisque son client avait la mauvaise habitude de se déprécier dès que l’occasion se présentait… Autant le pousser à continuer, lorsqu’il était sur le bon chemin. « Je n’ai pas forcément une couleur préférée… » Commença Naomi, avant de réfléchir quelques instants. « Mais je reconnais apprécier beaucoup le bleu, et le fuchsia. » S’ils continuaient à se fréquenter et à enchaîner les rendez-vous, Carl finirait peut-être par s’en rendre compte par lui-même, puisqu’elle possédait de nombreuses tenues dans ces coloris. « Et je trouve que le noir en impose, et rend classe. » Ajouta-t-elle, avant que le serveur ne vienne déposer leur plat face à eux. Elle sentit la jambe de Carl frôler la sienne, et fut surprise de constater qu’il ne s’en excuse pas. L’avait-il fait volontairement, ou était-ce un mouvement qu’il n’avait pas calculé ? Elle aurait aimé croiser le regard de son interlocuteur à cet instant précis, mais ce dernier était focalisé sur son plat. Qu’importe ; elle aurait l’occasion d’y revenir plus tard. « J’ai hâte de voir si c’est aussi bon que beau. » Dit-elle en dépliant sa serviette, qu’elle déposa soigneusement sur ses genoux. Elle s’apprêtait à goûter son plat, lorsque Carl suggéra qu’ils trinquent. Elle hocha vivement la tête, s’empara de son verre, et proposa : « A ce premier rendez-vous galant ? » Carl pourrait compléter, si le coeur lui en disait. Naomi fit tinter leurs deux verres, avant de le porter à ses lèvres. « Il est délicieux, tu ne trouves pas ? » Elle ne savait pas si Carl était un fin connaisseur des vins — elle en doutait, puisqu’il n’avait pas l’habitude de boire d’alcool. Les deux futurs amants piochèrent dans leur bol, et goutèrent à leur pizza. « Alors ? Qu’en penses-tu ? » Demanda la brune après quelques bouchées. Elle plongea à nouveau sa fourchette dans son bol, et proposa le plus naturellement du monde à son client : « Tu veux goûter ? »
@Carl Flanagan |
| | | | (#)Sam 12 Nov 2022 - 20:26 | |
| ☾ on this lovely bella notte oh this is the night, its a beautiful night and we call it Bella Notte. look at the skies, they have stars in their eyes, on this lovely Bella Notte. you'll find enchantment here, the night will weave its magic spell. oh, this is the night, and the heavens are right, on this lovely Bella Notte. La liste de ses rêves se voit ainsi amputée de deux cases puisqu'il fantasmait aussi bien le fait d'offrir un jour des fleurs à une femme que d'inviter celle-ci à diner dans un charmant restaurant – et lorsque cette femme répond au doux nom de Naomi, le garçon ne peut qu'en être doublement comblé. Ces rêves n'étaient certes pas les plus fous mais Carl les croyait bel et bien hors d'atteinte il y a encore quelques mois, lui qui ne voyait tout simplement pas qui accepterait une telle invitation de sa part et qui n'osait pas non plus passer les portes du moindre fleuriste. L'occasion et le courage qui lui manquaient autrefois laissent aujourd'hui présager une agréable soirée sur laquelle Carl fonde beaucoup d'espoirs, car à défaut de concrétiser d'autres rêves le garçon se console avec l'idée qu'au moins, il n'est pas voué à convoiter des choses foncièrement inaccessibles toute sa vie. « Carl, Carl, Carl… » Le ton guilleret de Naomi se heurte à son éternel pessimisme, et sans doute s'apprête-t-elle déjà à le reprendre sur le fait qu'elle ne pourra probablement pas l'aider à exaucer le reste. « Ne sais-tu pas que j’ai un goût tout particulier pour les défis ? » Oh, Carl n'en doute pas et il sait d'ailleurs qu'il représente lui-même un sacré défi pour l'escort compte tenu du très long chemin sur lequel elle s'est engagée avec lui. Ses clients habituels n'ont sûrement pas besoin d'être guidés comme lui et ne partent pas non plus de zéro, prendre en mains un cas comme le sien revient donc inévitablement à se challenger et Carl se rassure parfois en se disant qu'avec lui Naomi ne risque au moins pas de s'ennuyer. Mais ça n'en fait pas pour autant un garçon aux rêves très communs, à l'image de ceux désirant gagner beaucoup d'argent ou entreprendre un tour du monde. « Si je peux t’aider d’une façon ou d’une autre à les accomplir, n’hésite pas à me le faire savoir. » Il apprécie le fait que Naomi s'intéresse et lui offre son aide mais il ne peut pas prétendre qu'à deux, tout sera plus simple. Il l'aimerait, sincèrement, seulement certaines choses ne dépendent que du bon vouloir de l'univers à ses yeux. Carl se sent impuissant et ça ne date vraiment pas d'hier, comme le petit soupir passant ses lèvres le fait peut-être sentir. « Ça dépend.. t'es pas aussi magicienne par hasard ? » Sa question a tout pour surprendre et il en a conscience, mais elle n'est pas posée là sans raison. Son regard se raccroche à celui de Naomi sans parvenir toutefois à lui sourire, car le cœur n'y est à cet instant pas vraiment. « Parce que si j'avais un rêve, là, ce serait de pouvoir soigner ma maman. » Et c'est peut-être bien son rêve ultime quand il y pense, celui que Carl a nourri toute sa vie ou du moins depuis qu'il est en âge de voir certaines choses, en l'occurrence les plus tristes. « Elle est malade depuis très longtemps. » il précise sans ajouter que c'est en fait le cas depuis sa naissance alors que cet événement n'est pas sans importance, car sa gorge est déjà bien assez douloureuse pour le dissuader de poursuivre. C'est toute une partie de sa vie qu'il enferme généralement à triple tour en lui mais comment parler de ses rêves sans faire mention de celui-ci ? « Désolé si j'ai cassé l'ambiance. » il souffle en ayant un peu trop l'impression que ça devient sa spécialité, à force. Carl tient à offrir à Naomi la soirée qu'elle mérite et la morosité de sa vie n'est pas censée déteindre sur celle-ci, alors ses excuses ne sont sans doute pas de trop ici. Un léger sourire trouve malgré tout naissance au coin de ses lèvres alors que le garçon relève timidement la tête. « J'en ai d'autres des rêves, je t'en parlerai un autre jour si tu veux et toi tu pourras me confier les tiens, enfin si t'es d'accord. » Naomi n'aura qu'à lui dire elle-même si elle pense être en mesure de l’aider à en réaliser certains, et qui sait si le garçon ne pourra pas aussi jouer un rôle dans ceux de l'escort ? Bon, Carl a quand même un sérieux doute là-dessus mais il évitera de tirer cette conclusion avant d'avoir entendu les rêves en question. « Tant que tu ne me demandes pas de sauter en parachute… » Il devine que Naomi pointe ici du doigt l'une de ses peurs et pour cette raison, bien sûr, Carl ne lui demandera jamais ça. Ce n'est pas comme s'il en faisait personnellement un but dans sa vie, de toute façon. « Peut-être qu'on pourra aussi partager nos phobies du coup. » il souligne dans un sourire léger car quitte à apprendre toujours plus à se connaître, pourquoi ne pas un jour comparer leurs peurs. Carl en collectionne là aussi un certain nombre et certaines ne devraient pas étonner Naomi, mais il est en revanche beaucoup plus curieux de découvrir ce qui peut effrayer celle-ci. Le vide et la hauteur, déjà, s'il se fie à l'information glissée ici. Une sacrée pression s'envole après ça de ses épaules lorsque son bouquet paraît taper dans l'œil de Naomi, de quoi le rassurer sur cette initiative qu'il craignait de prendre au départ mais qu'il n'a pour autant pas manqué de soigner. Carl comptait sur ces fleurs comme sur sa tenue et son allure pour faire la différence ce soir, car il n'était pas question que l'escort puisse penser qu'il prenait leur rendez-vous à la légère. Le garçon n'a même jamais dépensé un tel temps à imaginer la façon dont il pourrait se faire beau pour quelqu'un. « Je suis flattée. » Lui aussi, par extension, car il n'oublie pas que son bouquet est magnifique et que sa tenue est très élégante. Ce sont les mots de l'escort et comme on le devine, Carl n'aura pas tardé à les enregistrer de son côté. « Mais de rien. » De tels compliments sont si rares le concernant qu'il pourrait l'en remercier une deuxième fois, mais Carl ne veut pas tomber dans le pathétique en rappelant à quel point il peut physiquement douter de lui. « On pourrait faire un peu de shopping ensemble, à l’occasion. » L'idée est posée là et parvient à le surprendre, mais plutôt dans un bon sens à en juger le sourire élargi du garçon. « Oh ? D'accord, oui, je crois que ça me plairait bien. » Un certain enthousiasme se devine à sa voix, signe que Carl n'a déjà aucun mal à étudier la question et que cette perspective n'est vraiment pas déplaisante. Ce serait l'occasion de renouveler sa garde-robe qui ne l'a pas été depuis des années ou bien encore de gâter Naomi, il n'en sait rien mais il ne fera pas le difficile, pour une fois qu'on daigne le trainer quelque part et le faire sortir de chez lui. « J’adore faire les boutiques. » C'est une raison de plus pour planifier ça, Carl n'a à partir de là plus besoin d'être convaincu. « J'ai hâte qu'on les fasse ensemble alors ! La prochaine fois même, si tu veux. » Ou une autre fois, il ne forcera rien et laissera volontiers Naomi décider pour deux. Le baiser sur sa joue atteste quant à lui de la belle soirée qui les attend, juste avant qu'ils s'aventurent par-delà les portes du restaurant.
« Laquelle te fait le plus envie ? » Il quitte le menu des yeux pour les poser sur l'australienne dont la question ne fait que relancer le petit dilemme se jouant en lui, même si Carl aurait facilement tendance à suivre son premier choix et à se faire confiance quant à sa capacité à faire le bon, pour une fois. « La Regina je pense, j'ai bien envie de champignons ce soir. » Il faut savoir écouter sa faim et la sienne lui dicte d'opter pour cette pizza traditionnellement issue de Naples, comme la petite indication sur la carte se charge de le préciser. « Et toi laquelle te tente le plus ? » Ce n'est pas le choix qui manque et ce restaurant ne peut que convenir à une grande amatrice de cuisine italienne comme Naomi, il n'en doute pas. « T'es pas forcée de prendre une pizza tu sais, ils doivent aussi faire de très bonnes pâtes. » Mais tout le challenge du jour repose dans l'énigme des pizzas tenant dans un bol, alors il suppose que l'escort est aussi curieuse que lui de voir ça de ses propres yeux. Carl est pour sa part sûr de son choix, il retourne d'ailleurs son menu pour ne pas être tenté d'y replonger. Et côté boissons, le garçon n'hésite pas à suivre Naomi sur le vin blanc quand bien même il n'a pas l'habitude d'en boire, et ne l'aurait certainement pas fait s'il avait été seul. « Tu n’es pas obligé de boire de l’alcool si tu n’en as pas envie. » Il le sait Carl, il n'est obligé à rien quand ils sont tous les deux mais il aurait eu l'impression de ne pas vivre pleinement ce diner s'il s'était contenté d'un banal soda. C'est le genre de choses qu'il peut typiquement boire tous les jours alors que cette soirée n'est pas sans enjeu ni symbolique, tout pour lui donner envie de se surpasser et de mettre de côté ses petites appréhensions au sujet de l'alcool. « Non t'en fais pas, j'en ai envie. » il lui assure dans un sourire et ce n'est d'ailleurs pas la seule chose qui lui fait envie ce soir, mais il gardera le reste de ses pensées pour lui. « Je te promets que je me force pas. » Carl peut être très influençable par moment mais il ne ressent pas le besoin d'imiter Naomi, pas alors qu'un simple verre risque dans tous les cas de lui déclencher une crise. C'est simplement qu'il ne veut pas s'en soucier ce soir, préférant au lieu de ça bousculer ses petites habitudes et prendre ce diner comme il vient. Mais il est malgré tout touché qu'elle puisse s'en inquiéter, car Naomi prouve une fois de plus que son intention n'est pas de profiter de lui ni de brusquer quoi que ce soit.
Si Carl paraît aussi gêné en dévoilant la signification des couleurs choisies pour son bouquet, c'est bien parce qu'il n'avait pas songé au fait que Naomi pourrait chercher à en savoir plus. Il n'était même pas certain que la symbolique donnée à celles-ci pouvait l'intéresser mais à présent il en est sûr, alors il espère que les mots posés dessus ne seront pas trop brouillons. « C’est vrai qu’elles sont magnifiques. » L'entendre une nouvelle fois lui fait chaud au cœur, car jamais Carl n'a eu l'impression de prendre une aussi bonne décision de sa vie. Il n'a juste pas osé composer exclusivement son bouquet de roses rouges car associées à la passion et l'érotisme, le bonhomme craignait que l'allusion soit un peu trop lourde. « Je ne m’en serai pas offusquée. » Pas de gêne entre eux alors, ou seulement celle de Carl réalisant que le sujet le met encore facilement dans tous ses états. C'est plus fort que lui, ces choses-là l'intimident de la même façon qu'il a encore beaucoup de mal à nommer l'acte qu'ils entreprendront un jour tous les deux. Il sait en tout cas qu'il ne devra pas avoir peur de prendre des risques la prochaine fois même si pour un futur cadeau, le garçon entend bien se renouveler et éviter de tomber dans la facilité. Son regard confus rencontre celui de l'escort alors que celle-ci laisse échapper un petit rire, étrangement à l'instant où Carl précise la signification accordée au blanc. « Excuse-moi, ce n’est pas contre toi. » Il veut bien le croire mais il se demande quand même ce qui peut être si drôle, sa façon de raconter peut-être ? « Ça me paraît simplement… ironique, me concernant. » Carl refait aussitôt le fil de ses paroles pour y déceler ce qui peut être si ironique aux yeux de Naomi : le symbole de confiance, de fidélité ou bien... de mariage, et c'est sur ce troisième point que le garçon choisit de s'arrêter. « Est-ce que.. tu aimerais te marier un jour ? » Il se risque à poser la question, ne connaissant pas le rapport que l'australienne peut entretenir avec le mariage alors qu'il sait par contre que celle-ci se pense trop égoïste pour avoir un jour des enfants. Cette discussion donnerait presque suite à celle engagée dans le parc lors de leur second rendez-vous, même s'ils semblent avoir fait pas mal de chemin depuis cette balade. Carl laisse finalement entendre que le rose est la couleur de la séduction par excellence, insinuant discrètement au passage que ses intentions allaient aussi dans ce sens en choisissant de quoi garnir son bouquet. « Ça fonctionne plutôt pas mal, pour le moment. Continue sur cette voie. » Naomi paraît sincère mais elle sait aussi que de tels mots ont de grandes chances de le faire rougir à nouveau, et ça ne rate pas puisque Carl cherche bientôt à dissimuler ses joues colorées derrière ses mains. Le voilà gêné d'apprendre qu'il est sur la bonne voie pour la séduire alors qu'il pensait hier encore n'avoir aucun atout de son côté pour y parvenir. « Je.. d'accord. » Ce serait le bon moment pour apporter leurs plats mais hélas pour le garçon, le serveur n'est pas encore parvenu à leur table pour le sauver. Sa prochaine question lui permet heureusement de changer de sujet avant que la couleur de son visage ne se confonde avec celle de la nappe, d'un très beau rouge carmin. « Je n’ai pas forcément une couleur préférée… » Est-ce une obligation d'en avoir une ? Il ne pense pas alors elle ne le décevra pas si sa réponse doit être aucune. « Mais je reconnais apprécier beaucoup le bleu, et le fuchsia. » C'est drôle, Carl aurait eu tendance à lui associer des couleurs chaudes plutôt que froides comme le bleu mais Naomi se révèle être une femme surprenante, et ça n'est vraiment pas pour lui déplaire. L'information est d'ailleurs notée dans un coin de sa tête avant qu'une seconde ne vienne s'y ajouter. « Et je trouve que le noir en impose, et rend classe. » Comment lui donner tort alors que tout paraît plus élégant en noir, que ce soit une robe ou même une voiture. « J'arrive pas à imaginer qu'une couleur puisse ne pas t'aller, c'est impossible ça je suis sûr. » Une petite flatterie glissée là et arrangeant bien Carl il faut l'avouer, car elle lui évite ainsi de devoir s'excuser pour cette jambe frôlant la sienne. Il n'en est personnellement pas gêné et le contact s'avère même agréable mais de là à recommencer, il n'osera tout de même pas. « J’ai hâte de voir si c’est aussi bon que beau. » Lui aussi pour le coup, et ces plats qui leur sont apportés arrivent à point nommé. C'est d'une voix hésitante que Carl propose à l'escort de trinquer, n'en ayant pourtant pas l'habitude mais supposant que ces choses-là se font dans le cadre d'un diner comme le leur. « A ce premier rendez-vous galant ? » Le garçon saisit son verre et le lève à son tour, les lèvres animées d'un petit sourire. « A notre premier rendez-vous galant. » il repète et se permet une légère reformulation, comme pour sous-entendre qu'il pourrait y en avoir d'autres si Naomi n'a rien contre. En attendant Carl s'emploie tout comme elle à faire tinter leurs verres puis trempe ensuite ses lèvres dans le sien. « Il est délicieux, tu ne trouves pas ? » Il ne lui faut que quelques secondes pour hocher la tête et accorder ce point non négligeable à Naomi. « Si, c'est même la première fois qu'un vin me plait autant je crois. » Est-ce parce que l'escort l'a expressément demandé sec et fruité il n'en sait rien, mais il ne regrette pas de s'être laissé tenter et de faire en prime courir quelques risques à sa tête. « J'ai jamais trop aimé le vin mais celui-là passe hyper bien. » Carl découvre d’ailleurs au même instant qu'il préfère le vin blanc au vin rouge mais il n'est jamais trop tard pour s’en rendre compte, n'est-ce pas ? Il manquerait presque un petit rosé pour entreprendre la comparaison jusqu'au bout mais il se contentera très bien d'un verre, surtout qu'il lui reste encore une pizza à déguster. « Alors ? Qu’en penses-tu ? » La première bouchée ne déçoit pas, Carl est toujours aussi surpris par l'aspect de son plat mais le goût est au rendez-vous et c'est bien l'essentiel à ses yeux. « Excellente, et la tienne ? Elle fait envie en tout cas. » Une remarque qui ne tombe manifestement pas dans l'oreille d'une sourde comme le prouve bien l'offre qui lui est faite après ça. « Tu veux goûter ? » Carl quitte son bol des yeux pour les reporter sur l'australienne alors que sa fourchette n'attend déjà plus que lui. Il hésite un instant ou deux sans trop savoir pourquoi, avant de livrer une réponse manquant comme toujours d'assurance. « Oh hum.. oui. » Et c'est tout aussi timidement qu'il se penche en avant pour récolter la bouchée proposée par l'escort, sans quitter un seul instant celle-ci des yeux. Ce n'est qu'un échange de nourriture mais il trouve ça malgré tout très intime, ne pouvant s'empêcher de penser que ce couvert a touché les lèvres de Naomi avant de franchir les siennes. Un parallèle qui ne manque pas de le troubler comme la confusion de ses mots tend à le montrer. « Elle est tr.. très bonne aussi. » Peut-être que la pizza n'est pas la seule à l'être et que ses joues rougissent encore pour cette raison. Il sème une nouvelle fois ses yeux du côté de Naomi et les relève de justesse avant qu'ils ne plongent un peu trop, voyant alors une bonne occasion de lui rendre la pareille. « T'es obligée de goûter la mienne maintenant, sinon c'est pas du jeu. » Carl tient à ce qu'elle puisse aussi juger la saveur de son plat alors il tend vers elle sa fourchette garnie d'un généreux morceau de pizza, veillant bien à ce qu'il contienne autant de champignon que de jambon pour faire dignement honneur à sa Regina.
Le diner suit tranquillement son cours pendant que leurs bols se vident peu à peu, le succès rencontré par leurs deux plats ne faisant pas mentir les avis positifs laissés sur ce restaurant. Carl ne regrette vraiment pas d'avoir porté son choix sur le Ras le Bol et d'après ce qu'il peut voir, son invitée est tout autant conquise par ce repas atypique. « Au fait Naomi.. je voulais te parler de quelque chose mais je sais pas si c'est le bon lieu pour ça, avec tous ces gens autour. » Ni une ni deux, son regard balaie déjà la salle à la recherche d'éventuels indiscrets alors que les autres clients ont probablement mieux à faire que de laisser trainer leurs oreilles du côté de leur table. Mais dans le doute Carl se redresse et murmure ces prochains mots, désireux qu'ils ne restent qu'entre elle et lui. « C'est par rapport à.. tu sais, ce qu'on fera bientôt tous les deux. » Naomi ne rêve pas, il a encore du mal à le dire même s'il serait sans doute moins gêné s'ils pouvaient profiter d'un minimum d'intimité. Avec elle Carl fait progressivement tomber ses barrières mais c'est moins évident entouré de monde, le regard des autres ne cessant pas de peser très lourdement sur lui. « Je sais qu'on a encore du chemin à faire ensemble mais.. je crois que ça me fait moins peur, non en fait j'en suis même sûr. » Et il est assez fier de le faire entendre, fier de ne plus voir cette grande initiation comme un parcours du combattant et de ne plus angoisser à l'idée de s'offrir tout entier à elle, car il se sent aujourd'hui suffisamment en confiance pour laisser quelques craintes de côté – mais pas toutes, Naomi s'en doute très certainement. « Au début j'avais l'impression d'être face à un pont interminable à traverser et maintenant j'arrive presque à en voir le bout, comme si je pouvais déjà te voir de l'autre côté, c'est bon signe pas vrai ? » Carl cherche déjà une réponse dans le regard de l'escort tandis qu'il n'est pas difficile de deviner à quoi s'apparente le bout de ce fameux pont. Bien sûr, il est question de sa première relation sexuelle et des obstacles se dressant encore entre eux avant que leurs êtres ne puissent se rencontrer de la plus intime des façons. « Ça veut dire que je serai bientôt prêt tu crois ? » Peut-être que le garçon est un poil trop optimiste pour une fois mais il a très envie d'y croire pour sa part, ou ne serait-ce que d'entendre qu'il avance et que Naomi s'en rend tout aussi bien compte.
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| | | | (#)Dim 20 Nov 2022 - 22:02 | |
| « Si tu me demandes de faire sortir un lapin de mon sac à main, ça s’annonce compliqué. » Avoua la brune en souriant, amusée. Mais les paroles de son interlocuteur douchèrent immédiatement sa bonne humeur et sa légèreté. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’il prenne le sujet au premier degré… Ou plutôt, qu’il en arrive à cette confession particulièrement intime. « Oh. » Murmura Naomi, se sentant soudainement bien idiote. Qu’est-ce qui lui avait pris, d’insister sur ce point ? Elle avait contraint son client à lui faire des confidences qu’il n’avait peut-être pas envie de lui faire, sur un aspect très personnel de sa vie privée. Elle espérait simplement ne pas avoir dépassé les bornes — au risque de le braquer. « Est-ce qu’elle vit en Irlande ? » Demanda l’escort-girl, en cherchant à s’extirper de ce mauvais pas. Tout, plutôt que de rappeler à Carl que sa mère était souffrante. Il s’excusa platement, vraisemblablement navré d’avoir mis un frein à la légèreté de leur conversation. « Non non, ne t’en fais pas. » Répliqua la brune, avant de poursuivre : « Je vais tâcher de te faire oublier tes tracas, ce soir. » Promit-elle avec un sourire timide, espérant rattraper sa bourde. « Ça me va bien. » Répondit Naomi, alors que Carl suggérait d’évoquer ses autres rêves ultérieurement avec elle. Ça leur donnerait matière à discuter, à se découvrir, et ça permettrait de continuer de casser la glace entre eux — afin que son client se sente le mieux possible en sa compagnie. Plus il serait en confiance, plus il s’abandonnerait, et plus, naturellement, il profiterait et tirerait des bénéfices de l’expérience de l’escort-girl. Flattée par le bouquet que son client venait de lui tendre, Naomi ne put que constater qu’il avait tout fait pour la mettre dans les meilleurs dispositions possibles. Ce rendez-vous, il l’avait attendu impatiemment, il avait dû le préparer avec application, et ça se sentait. Il n’avait rien dû laisser au hasard, elle en était persuadée. « Tu ne sais pas dans quoi tu te lances. » Gloussa la brune, alors que Carl acceptait de faire du shopping en sa compagnie. « Je peux être une vraie tornade, quand je commence. » Le shopping, c’était une activité sérieuse : elle entrait dans toutes les boutiques, et essayait toutes les pièces qui attiraient son regard. Des chaussures, des pantalons, des robes, des sous-vêtements, des shorts et autres hauts bariolés ; Carl plongeait dans une aventure dont il ne connaissait rien. Mais elle était sûre qu’il apprécierait, et que ces heures passées ensemble seraient une autre occasion de partager du temps, des souvenirs, et quelques rires.
Ils s’installèrent quelques minutes plus tard, et leurs yeux parcoururent la carte avec attention et dans un silence quasi-religieux. L’escort-girl avait d’emblée zieuté la liste des pizzas, peu intéressée par le reste des plats — elle avait trop envie de voir comment une pizza pouvait tenir dans un bol. Elle interrogea Carl sur son choix, et ne manqua pas de lui indiquer le sien lorsqu’il le lui demanda : « La végétarienne. » Répondit-elle sans la moindre hésitation. Elle avait hésité avec celle à la burrata et à la mortadelle, mais s’était raisonnée — des légumes, ça ne pouvait pas faire de mal… Surtout si elle se laissait tenter par un dessert. « Pour les pâtes, il faudra revenir une prochaine fois afin qu’on se fasse notre propos avis. » Dit-elle en souriant, certaine que cette remarque allait plaire à son client. Puisqu’avoir confiance en lui semblait être une épreuve, elle comptait bien poursuivre ses efforts pour lui prouver qu’il n’avait rien à envier aux autres. Quoiqu’il en dise, quoiqu’il en pense. Ils optèrent ensuite pour un verre de vin blanc, sec et fruité, comme l’aimait Naomi. Cette dernière, consciente des difficultés auxquelles s’exposait Carl, prit soin de le mettre en garde. Il la rassura aussitôt, confirmant sa volonté de boire un verre en sa compagnie. « C’est notre deal, n’est-ce pas ? » Demanda l’escort-girl avec malice. « Ne jamais te forcer lorsque tu es avec moi. » Ça avait toujours été leur leitmotiv : être naturels, lorsqu’ils étaient ensemble. Ne pas se contraindre, ne pas dépasser leurs limites. Leur conversation se poursuivit, le plus naturellement du monde. Comme s’ils étaient un couple lambda, comme s’ils se fréquentaient depuis de longs mois. Elle fit la moue lorsqu’il l’interrogea sur sa volonté d’engagement, et répondit, hésitante : « Je crois, oui. » Avoua-t-elle. Bien sûr, qu’elle en avait envie ; elle ne différait pas de la majorité des femmes, qui espéraient un jour croiser le chemin e leur prince charmant. Mais le conte de fée avait été largement égratigné, au cours des dernières années. Elle n’était plus tout à fait sûre d’y croire, en fin de compte. Elle soupira, et ajouta : « Mais je ne suis pas naïve. Je sais que ma situation n’est pas très enviable. Et j’ai perdu mes illusions quant au prince charmant, qui viendrait m’emmener sur son cheval blanc. » Elle sourit, amusée. Cependant, elle concédait que Carl ne ménageait pas ses efforts pour lui plaire, et la faire se sentir aussi unique qu’exceptionnelle. Elle n’avait pas l’habitude d’être traitée aussi bien, et reconnaissait être délicieusement surprise. Surtout, elle en profitait : elle savait que ce contrat ne durerait pas éternellement. Quand Carl aurait atteint son but, il reprendrait sa vie — et elle n’était pas sûre qu’il veuille continuer à solliciter ses services. À quoi bon ? Le temps serait venu pour lui de faire ses propres expériences. « Je pourrai jouer les mannequins pour toi, lors de notre séance shopping. Tu pourras me faire essayer toutes les couleurs que tu veux. » Proposa-t-elle, malicieuse. Elle était persuadée que son client apprécierait son offre, et qu’il l’utiliserait à bon escient. Les deux futurs amants trinquèrent à leur premier rendez-vous galant, et goûtèrent ensuite le précieux breuvage. « Il est doux. C’est pas mal, pour s’initier quand on n’a pas l’habitude. » Commenta Naomi, alors qu’elle reposait son verre sur la table. Les plats commandés suivirent, et tous deux contemplèrent l’agencement de leur pizza. Curieux, et aussi affamés, les deux bruns goûtèrent finalement à leur plat. Naomi, convaincue, hocha la tête avec un sourire entendu. Elle allait se régaler, le doute n’était désormais plus permis. Suite à un commentaire anodin de Carl, l’escort-girl lui proposa de goûter sa pizza — une démarche naturelle, mais qui sembla surprendre son client. Pourtant, il accepta, alors qu’une légère teinte rosée glissait sur ses joues. « Ça me va. » Dit-elle en se penchant à son tour, pour déguster le morceau que Carl avait spécialement préparé pour elle. Les yeux fermés, elle leva son pouce en l’air, et commenta : « Tu as vraiment bien fait de choisir ce restaurant. C’est succulent. »
Naomi jeta un rapide coup d’oeil aux alentours, et constata qu’aucun regard insistant restait bloqué sur eux. Cependant, puisque son client avait envie de se confier et de le faire dans une situation peut-être moins… éloignée physiquement, Naomi entreprit de rapprocher sa chaise de la table. Elle se pencha légèrement vers Carl, prête à recueillir religieusement ses propos secrets. Et ce qu’il lui confia lui procura une sensation indescriptible. Elle redressa la tête vers lui, alors qu’un sourire radieux étirait ses lèvres maquillées. C’était peut-être idiot de sa part, mais elle considérait ceci comme étant une première grande victoire. Et pour cause : quand elle avait rencontré le jeune homme pour la première fois, il ne lui avait pas dissimulé ses inquiétudes, aussi diverses que variées, quant à ce projet qui n’avait rien de commun. Alors forcément, en l’entendant dire aujourd’hui qu’il se sentait plus à l’aise, c’était une avancée majeure. Le temps n’était pas encore au corps à corps endiablé, mais ils s’en approchaient tout doucement. « Je ne sais pas. » Confessa la brune. Consciente que ce n’était probablement pas la réponse qu’il attendait d’elle, elle se permit de préciser son propos : « Je suppose que tu laisseras traîner quelques indices sur ton… état et ton ressenti, mais tu seras vraiment le seul et l’unique à savoir si tu es réellement prêt ou pas. » Elle s’était toujours montrée claire avec lui : elle ne lui forcerait pas la main, s’il n’avait pas envie. Cela ne signifiait pas qu’elle ne ferait pas quelques tentatives de rapprochement plus ou moins subtiles ; Naomi aimait susciter l’envie, elle aimait éveiller l’imagination, elle aimait titiller le désir de ses partenaires. Séductrice en puissance, elle savait qu’en acceptant la demande de Carl, elle se confrontait à un véritable challenge. Et à chacune de leurs entrevues, elle repoussait toujours plus loin les limites. Elle extirpa son pied droit de son escarpin, qu’elle approcha ensuite du mollet de son interlocuteur. D’abord, elle l’effleura du bout de ses orteils ; le toucher était invisible aux yeux des autres clients du restaurant. À la fois aérien, presque irréel… Et pourtant. Elle accentua légèrement la pression sur cette jambe couverte, et releva les yeux vers l’Irlandais. La rougeur de ses joues et ses yeux écarquillés indiquaient clairement que lui, contrairement au reste des convives du Ras-le-Bol, était pleinement conscient de ce qui était en train de se jouer sous la nappe de leur table. « Tu veux que j’arrête ? » Demanda la brune à voix basse, alors que son pied atteignait le haut de son mollet. Elle avança sa main droite vers la main gauche de Carl, qui reposait sur la table. Elle tapota légèrement dessus et, profitant d’une seconde d’inattention, noua ses doigts aux siens. « Regarde-moi. » Ordonna-t-elle avec douceur, en penchant légèrement la tête, comme pour mieux attraper ses prunelles. « Il ne faudrait pas que ce manque de réaction soudain mette la puce à l’oreille des autres clients du restaurant. » Elle doutait que ce soit le cas, mais elle préférait rester vigilante. Si elle encaisserait sans problème d’être prise en flagrant délit de flirt, Carl n’en était certainement pas à ce stade. « Et puis c’est supposé être un dîner romantique. Je tiens à rester ton centre de l’attention, pas celui des autres. » Plaisanta-t-elle pour détendre l’atmosphère. Le serveur, qui s’était fait discret jusqu’à lors, s’avança vers eux pour les débarrasser de leurs assiettes vides. Après avoir confirmé que tout s’était effectivement bien passé, les deux futurs amants acceptèrent qu’on leur apporte la carte des desserts. L’escort-girl jouait avec la main de Carl, qu’elle retenait prisonnière de ses doigts, variant de temps à autres la pression qu’elle exerçait. « Pour en revenir à ce que tu disais… » Commença la brune, se penchant à nouveau vers lui pour leur créer une sorte de bulle d’intimité. « Je ne ferai rien contre ton gré. » Elle pourrait tester, suggérer, tenter, mais si Carl trouvait quelque chose à y redire, elle suivrait sa volonté. Elle attendrait qu’il soit prêt, pour que sa première expérience demeure aussi positive qu’inoubliable. « Je t’attendrai au bout du pont. » Déclara-t-elle, reprenant la même image que celle que le brun avait utilisé. « Et je te tendrai la main, quand tu n’auras plus que les derniers mètres à parcourir. » Subtile manière de lui faire comprendre qu’elle se montrerait entreprenante, s’il le souhaitait. Ce qu’elle ne précisa pas, c’est que sur son chemin jusqu’à elle, elle sèmerait quelques détails d’elle, et de l’ultime étape qui l’attendrait au bout du pont. « Est-ce que tu as quelque chose de prévu pour le soir de ton anniversaire ? » Demanda la brune, qui savait que la date se rapprochait. Encore une année qui s’éteindrait, pour s’ouvrir sur une autre. Elle ne savait pas comment le brun appréhendait les choses — pour elle, vieillir devenait de plus en plus compliqué ; chaque année qui passait lui renvoyait en plein visage le néant de sa vie. « Parce que si ce n’est pas le cas, j’aimerais bien que nous passions la soirée ensemble. » Réclama l’escort-girl avec un léger sourire. Elle avait prévu un cadeau hors du commun pour lui, dont elle tairait tout. Et s’il n’était pas disponible ce soir précisément, elle ne ferait que reporter son projet, dont elle avait discuté avec son amie Lara. « Tu y réfléchiras, et tu me rediras ? Il n’y a pas d’urgence. » Précisa-t-elle, certaine que Carl aurait été capable de se mettre une pression de dingue pour lui donner une réponse dans les meilleurs délais. « Tu veux prendre un dessert ? » Demanda finalement Naomi, alors qu’elle lisait les différentes propositions du restaurant. Ce n’était pas franchement raisonnable après une pizza… Mais en même temps, on ne vit qu’une fois.
@Carl Flanagan
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| | | | (#)Sam 26 Nov 2022 - 18:44 | |
| ☾ on this lovely bella notte oh this is the night, its a beautiful night and we call it Bella Notte. look at the skies, they have stars in their eyes, on this lovely Bella Notte. you'll find enchantment here, the night will weave its magic spell. oh, this is the night, and the heavens are right, on this lovely Bella Notte. Carl n'est pas contre un petit tour de magie tout comme il sait très bien quel vœu il choisirait d'exaucer si un génie sortant d'une lampe se présentait juste devant lui, mais la vie n’est pas un dessin animé. « Oh. » Naomi était loin de s'attendre à cette confession sur la mère du garçon et il n'est de son côté pas certain qu'elle ait sa place dans la présente discussion. Il n'a pourtant pas retenu ces mots quand ils se sont présentés, lui qui s'interdit habituellement de les faire entendre à d'autres qu'à lui-même car le mal dont souffre Patsy est source d'affliction et de culpabilité chez lui, ainsi qu'un sujet face auquel Carl peut facilement craquer. C'est même étonnant que sa voix ne tremble pas à cet instant alors qu'il craint autant de refroidir Naomi que de donner un mauvais départ à cette soirée dont le maitre mot n'est pas censé être la morosité. « Est-ce qu’elle vit en Irlande ? » Parmi toutes les questions que l'escort aurait pu lui poser celle-ci ne fait pas appel à une réflexion trop douloureuse chez lui, Carl se sent donc un peu plus léger en comprenant qu'elle ne lui demandera pas de précisions sur la maladie rongeant sa mère. Elle est triste depuis très longtemps, c'est ce qu'il a encore tendance à répondre quand il le faut vraiment en conservant ses mots d'enfant, et l’innocence allant avec. « Oui elle y vit toujours, ça fait longtemps que je suis pas retourné la voir. » Et elle lui manque beaucoup, ce que son regard triste pourrait facilement traduire à lui seul. Carl est à peine capable de dire à quand remonte sa dernière venue en Irlande, il sait simplement qu'il a décliné l'invitation au précédent Noël et qu'il le fera probablement encore cette année. Par crainte de se retrouver à la même table que son beau-père, bien plus que par indisponibilité car rien ne l'empêche réellement d'y retourner de temps à autres, ses barrières Carl se le met tout seul. « Non non, ne t’en fais pas. » Il s'excuse pourtant, conscient que cette révélation pèse à présent lourdement sur cet échange même si Naomi prétendra sûrement le contraire pour ne pas le faire sentir encore plus mal. Carl n'a jamais voulu obscurcir l'atmosphère, il a tout sauf envie que cette soirée s'engage sur un ton aussi cafardeux et il promet déjà d'enterrer le sujet aussi vite qu'il est apparu. « Je vais tâcher de te faire oublier tes tracas, ce soir. » Ce qu'elle devrait parvenir à faire sans trop de mal, sa simple présence rappelant à Carl que ses lamentations sont à remettre à plus tard car il se doit avant tout de profiter d'une soirée comme la leur. Le cadre pourrait l'y aider car ce n'est pas tous les jours que le garçon peut goûter au romantisme auquel il ne fait d'ordinaire qu'aspirer, et tout porte à croire que leur prochain rendez-vous sera lui aussi appréciable sous bien des aspects. « Tu ne sais pas dans quoi tu te lances. » Non, c'est vrai, et pourtant cette future virée shopping a déjà tout pour lui plaire alors que le faire sortir de sa grotte ne sera vraiment pas du luxe. Carl a besoin de s'aérer l'esprit et de renverser un bon coup ses petites habitudes, il n'a certes pas une grande expérience en matière de lèche-vitrine mais il peut malgré tout se rendre utile, en prêtant par exemple ses bras à Naomi pour porter tous les sacs qu'elle voudra. « Je peux être une vraie tornade, quand je commence. » Et lui peut être une carte bleue ambulante quand il peut faire plaisir aux autres, qui plus est à une femme qu'il espère bien séduire. Une sortie qui devrait de toute façon s'inscrire dans les extras convenus avec l'escort, pas de quoi le faire autant vibrer que si on le lâchait dans une boutique de jeux vidéo mais Carl se laissera trainer d'un magasin à un autre avec bonne volonté. « Ça me fait pas peur, et faudra pas que t'hésites à me dire si quelque chose te fait envie. » il glisse dans un sourire, prêt à aligner les billets en conséquence et avant tout content de partager des expériences toujours plus nouvelles avec elles et de pouvoir aussi se dire qu'aucun de leur rendez-vous ne ressemble pour le moment à un autre. Chacun est unique en son genre, à l'image des souvenirs que le garçon en garde. « La végétarienne. » Naomi se montre un peu plus raisonnable que lui sur le choix de sa pizza, considérant par ailleurs que ce n'est que partie remise pour les pâtes et qu'ils pourront toujours revenir les goûter une prochaine fois. Le sourire du garçon s'élargit aussitôt face à cette porte ouverte que l'escort laisse devant lui car cela revient à lui dire que ce diner n'est peut-être que le premier d'une longue liste, et il n'en faut pas plus pour éveiller en lui une flamme d'optimisme. Carl ne voit même pas encore le bout de ce premier diner qu'il pourrait déjà signer pour réitérer l'expérience, c'est dire à quel point la compagnie de Naomi est plaisante et le cadre de ce restaurant engageant. Il serait alors stupide de laisser l’occasion à une migraine de venir tout gâcher mais Carl se connait assez bien pour savoir que sa crise n'arrivera pas tout de suite, et qu'il aura probablement le temps de rentrer chez lui avant que celle-ci ne se manifeste. Il ne se privera donc d'aucun verre ce soir, pas plus qu'il ne se limitera en fromage sur sa pizza ou en chocolat dans son dessert car il ne veut définitivement pas se parasiter l'esprit avec tout ça, les occasions de cèder à un verre de vin étant bien trop rares pour qu'il ne saisisse pas au moins celle-là. Sans y être contraint par qui que ce soit, pas même par lui-même, car il ne cherche pour une fois pas à se conformer à ce qu'il voit. Il en a envie et ne se pose à partir de là pas plus de questions, si seulement les choses pouvaient toujours être aussi simples. « C’est notre deal, n’est-ce pas ? » Il hoche la tête et étire au même instant un petit sourire, saisissant bien le sens des paroles de Naomi avant même que celle-ci ne poursuive. « Ne jamais te forcer lorsque tu es avec moi. » C'est effectivement acté depuis le départ entre elle et lui, elle n'invente rien. Naomi a toujours respecté son rythme et le temps dont il pouvait avoir besoin pour franchir certains caps, et la confiance que Carl fonde aujourd'hui en elle résulte directement de cette patience dont l'escort sait faire preuve. Elle ne le brusque jamais en rien, ne cherche pas à précipiter les choses ou à le pousser sans qu'il ne soit prêt, une chance dont le garçon est bien conscient même s'il évite de la remercier systématiquement pour ça. « Oui, c'est vrai. » il lui accorde tout en croisant son regard, le sien laissant déjà paraître toute sa reconnaissance. Il s'étonne parfois qu'une femme comme Naomi n'ait pas déjà jeté l'éponge avec lui malgré l'importante somme d'argent que Carl s'est engagé à lui verser, car il doute que s'occuper d'un cas comme le sien soit toujours très épanouissant. C'est surtout qu'il ne croit pas en lui et s'imagine facilement être un fardeau pour les autres, alors pourquoi pas aussi pour elle ? Une chose est sûre sa prochaine question ne laisse pas l'australienne indifférente, à en juger son changement d'expression et l'hésitation teintant sa voix. « Je crois, oui. » Soudainement Carl en vient à espérer que le mariage n'est pas un sujet sensible pour elle, car il s'en voudrait de s'y aventurer sans la moindre précaution. Il est bien trop curieux, on le lui a dit un million de fois et ça ne l'empêche pourtant pas de s'y reprendre à chaque fois. « Mais je ne suis pas naïve. Je sais que ma situation n’est pas très enviable. Et j’ai perdu mes illusions quant au prince charmant, qui viendrait m’emmener sur son cheval blanc. » Si Naomi laisse cette fois un sourire animer ses lèvres, celles du garçon se tordent en une légère grimace car quelque chose dans sa réponse l'attriste, sans qu'il ne sache vraiment quoi. « Ta situation.. ton métier, tu veux dire ? » il questionne avec innocence, intégrant bien qu'une activité comme la sienne n'est pas forcément compatible avec la plus grande stabilité amoureuse même s'il ne veut pas pour autant le voir comme un problème. Il ne sait pas, lui, si ça le dérangerait tant que ça mais ce n'est pas comme s'il était concerné, de toute façon. « Peut-être que ton prince charmant s'est juste perdu en route, ça veut pas dire qu'il arrivera jamais. » Il se fend d'un sourire, au risque que ce dernier combiné à ces paroles ne lui donnent un air simplet. « Ce serait dommage d'arrêter d'y croire, surtout qu'il paraît que ces choses-là arrivent quand on s'y attend le moins. » Carl ne sait pas vraiment d'où il sort ça, il lui semble juste l'avoir déjà entendu quelque part et comme on s'en doute, ça l'arrange aussi d'y croire vis-à-vis de sa propre situation. Car dans le genre incasable le garçon se pose aussi là, l'amour n'ayant encore jamais frappé à sa porte autrement qu'à sens unique et la perspective d'être un jour aimé pour ce qu'il est lui semblant plus que jamais hors d'atteinte. Si Naomi estime pouvoir ranger ses illusions, il ne sait vraiment pas ce qu'il peut faire des siennes. « Je suis sûr que tu serais très belle en robe de mariée. » il conclut sans préciser qu'elle l'est en fait tout le temps, car certaines choses sont bien trop évidentes pour nécessiter d'être soulignées. Il imagine déjà le blanc faire ressortir à merveille son teint hâlé parmi d'autres couleurs susceptibles de lui aller, dont il pourra peut-être se faire une idée bien plus tôt qu'il ne le pense. « Je pourrai jouer les mannequins pour toi, lors de notre séance shopping. Tu pourras me faire essayer toutes les couleurs que tu veux. » En voilà une bonne idée, comme l'enthousiasme apparent du garçon le laisse vite deviner. « Avec plaisir ! Tu seras ma muse, enfin si ça te dit. » Il n'est même pas certain que le terme soit le bon mais il ne doute pas d'être inspiré le moment venu, autant qu'il peut l'être par ce vin présentement. « Il est doux. C’est pas mal, pour s’initier quand on n’a pas l’habitude. » De là à ce qu'il y prenne goût peut-être pas, mais Carl cessera de croire que l'alcool n'est pas fait pour lui à compter de ce soir puisqu'un verre de temps en temps n'est finalement pas désagréable. Il s'en est longtemps tenu éloigné pour l'éternelle raison que l'on connait, ses migraines devenant facilement une excuse quand il n'ose surtout rien entreprendre. Mais ce soir, des excuses, Carl ne s'en trouvera aucune alors qu'il imite déjà Naomi en tendant à celle-ci un bout de sa pizza. « Ça me va. » Ses yeux restent sagement posés sur sa fourchette pendant que l'escort se penche en avant, cet échange de nourriture n'étant pas un prétexte pour se rincer l'œil même si ses pensées s'égarent peut-être un peu lorsque les lèvres de Naomi se referment sur son morceau de Regina. « Tu as vraiment bien fait de choisir ce restaurant. C’est succulent. » En guise de réponse Carl lui offre un timide sourire, décidément conforté dans ses différents choix ce qui lui ferait presque gagner des points de confiance en lui – presque, seulement. Les prochaines confessions du bonhomme valent à l'escort d'afficher un grand sourire, sans doute aussi fier que flatté car entendre que leurs entrevues défont peu à peu tous les nœuds qu'il peut avoir en lui doit avoir un côté gratifiant que Carl ne soupçonne même pas sur le moment. C'est parce qu'il ressent sincèrement les choses de cette façon que le garçon s'emploie à les partager et parce qu'il cherche autant à convaincre Naomi que lui-même que son initiation est sur la bonne voie, en espérant que celle-ci l'a aussi remarqué de son côté. Est-il réaliste de croire qu'il sera bientôt prêt à faire tomber ses dernières barrières ? Ce ne sera sans doute pas le cas demain, ni d'ici leur prochain rendez-vous ou avant la fin de l'année, mais c'est la première fois que Carl se sent réellement avancer lui qui a le sentiment d'avoir fait du surplace presque toute sa vie. « Je ne sais pas. » Naomi a semble-t-il certaines réserves, à moins qu'elle ne puisse simplement pas évaluer ces choses-là à sa place. « Je suppose que tu laisseras traîner quelques indices sur ton… état et ton ressenti, mais tu seras vraiment le seul et l’unique à savoir si tu es réellement prêt ou pas. » En d'autres termes Carl ne pourra se fier qu'à lui-même pour ça, il devra en toute logique le savoir lorsque le moment sera venu et que tous les signaux seront au vert de son côté. Ce sera à lui d'estimer quand la préparation pourra laisser place à la pratique et que tout son être sera prêt à recevoir celui de Naomi, mais il peut déjà sentir que ses blocages s'en vont les uns après les autres pour laisser place à une envie de plus en plus marquée, que Carl est tenté de voir comme un bon signe. Certaines questions subsistent pourtant, il entend bien que les choses ne pourront que provenir de lui mais c'est presque une trop grande pression pour ses épaules, quand il se met à y penser. « Comment je peux en être sûr ? Je veux dire.. ça paraîtra évident le jour où je serai prêt, tu penses ? » Car ce n'est pas qu'une question de manifestations physiques, Carl le sait bien pour avoir déjà vu le bas de son corps s'animer à deux reprises en présence de l'escort alors que celle-ci n'a manifestement aucun mal à lui faire de l'effet. En avoir envie ne signifie pas en être capable, il reste au garçon un certain nombre de verrous à faire tomber avant d'atteindre cet ultime niveau d'intimité mais cette finalité qui lui paraissait autrefois si lointaine semble doucement se rapprocher. Ce qu'il distingue surtout, à cet instant, c'est ce pied effleurant son mollet pendant que la brune face à lui le couve d'un regard intense. Carl sent à nouveau le rouge lui monter aux joues, ce contact soudain le fige sur place tandis que ses doigts agrippent la nappe sans même qu'il s'en rende compte. Un léger soupir passe la barrière de ses lèvres, d'embarras ou de délectation il ne saurait pas vraiment dire. « Tu veux que j’arrête ? » Il ne lui faut pas longtemps avant de remuer doucement la tête, comme s'il craignait déjà qu'elle ne mette fin à ce moment. « N- non. » il articule péniblement, avant de souffler de sa voix la plus timide « N'arrête pas. » car ce pied glissant le long de sa jambe lui procure des sentiments contraires. C'est plaisant et perturbant à la fois, Carl craint sans doute qu'il ne puisse remonter un peu trop haut mais en même temps, il n'est pas sûr qu'il pourrait s'en plaindre. Il ne met habituellement pas longtemps avant de chavirer face à un contact physique initié par Naomi, et celui de ce soir ne fait pas exception à la règle. « Regarde-moi. » Carl se laisse surprendre par ces mots ordonnés et par sa main saisissant la sienne, alors que son regard s'efforce à présent de soutenir celui de l'escort. « Il ne faudrait pas que ce manque de réaction soudain mette la puce à l’oreille des autres clients du restaurant. » Des clients que Carl était parvenu à oublier le temps d'un instant et dont l'existence lui revient brusquement à l'esprit, alors qu'il trouverait presque excitant que personne ne puisse se douter de ce qu'il se passe sous la table. « Et puis c’est supposé être un dîner romantique. Je tiens à rester ton centre de l’attention, pas celui des autres. » Oh, là-dessus Naomi n'a rien à craindre car l'attention du bonhomme lui est entièrement acquise. Carl se perd d'ailleurs dans la clarté de ses yeux, n'opposant aucune résistance à sa main que la brune détient toujours avant que l'intervention du serveur ne le ramène sur terre avec elle. Le repas était un délice et la carte des desserts sera la bienvenue après ça. « Pour en revenir à ce que tu disais… Je ne ferai rien contre ton gré. » Et ça Carl le sait bien, il n'a même pas le moindre droit d'en douter car ces mots font écho au deal préalablement rappelé par Naomi. « Je t’attendrai au bout du pont. Et je te tendrai la main, quand tu n’auras plus que les derniers mètres à parcourir. » Il est rassuré d'entendre qu'elle ne le lâchera pas même s'il ne pouvait que s'y attendre après quatre rendez-vous et une complicité de plus en plus évidente entre eux. Ce n'est pas seulement Carl qui se sent de plus en plus à l'aise, c'est aussi leur relation qui évolue à côté et qui lui permet de se sentir bien accompagné. « D'accord. » il souffle dans un sourire tout en resserrant à son tour l'emprise de ses doigts sur les siens, un contact rassurant dont le garçon n'est pas près de vouloir se défaire. « Est-ce que tu as quelque chose de prévu pour le soir de ton anniversaire ? » Cette question le prend de court et le fait même intérieurement paniquer, comme si l'australienne était susceptible de lui tendre un piège. C'est surtout qu'en temps normal personne ne s'intéresse à son anniversaire, ni à ce qu'il peut bien faire ce jour-là. « Je.. je crois pas, non ? » Il n'a pas l'air d'en être sûr alors que Carl est pourtant bien placé pour savoir qu'il n'a rien de prévu pour le quatre janvier, ce qui le rend d'autant plus curieux de savoir où Naomi veut en venir. « Parce que si ce n’est pas le cas, j’aimerais bien que nous passions la soirée ensemble. » A-t-elle quelque chose de bien particulier en tête, ou simplement le souhait d'être à ses côtés en cette date symbolique ? Carl réalise que ça n'a pas la moindre importance car l'idée lui plait dans un sens comme dans l'autre. « Tu y réfléchiras, et tu me rediras ? Il n’y a pas d’urgence. » Il y réfléchit déjà à vrai dire, quand bien même il a effectivement encore un peu de temps devant lui pour étudier la question. « Je te dirai oui mais en principe je suis libre, c'est pas un truc que je fête en général. » Autant l'avouer, son anniversaire n'est pas un rendez-vous incontournable à ses yeux car il n'a pas spécialement hâte de vieillir, ni de voir son existence s'allonger d'une année. « Et ça me plairait de passer du temps avec toi, enfin.. pardon, t'as dit que tu voulais pas ma réponse tout de suite. » C'est pourtant comme si c'était fait, Carl ne trompe personne et il en vient déjà à noter mentalement qu'il est officiellement pris à cette date. « Tu veux prendre un dessert ? » Avec tout ça il ne pensait déjà plus à ce repas et à la place qu'il a justement gardé pour finir celui-ci en beauté. « Pourquoi pas, oui. » il approuve avant de plonger le nez dans la carte qui leur a été remise, d'ores et déjà prêt à opter pour ce qui lui fera le plus envie. Simplement pas un tiramisu en ce qui le concerne, car il déteste cette chose d’adulte que l’on nomme café. « La Torta Caprese a l'air vraiment bonne, je crois que le monsieur d'à côté en a commandé une. » C'est en tout cas ce qu'il peut dire en se fiant à la photo sur la carte et au bol de son voisin de table, dont l'aspect chocolaté lui met déjà l'eau à la bouche. C'est une fois le repas réglé par ses soins que Carl emboite le pas à Naomi vers la sortie du restaurant, retrouvant sa main qu'il ne consent désormais plus à quitter tout en s'accordant un instant pour admirer le somptueux ciel étoilé s'étendant au-dessus d'eux. « J'ai passé une super soirée, et pas seulement parce que le repas était très bon. » Cette deuxième partie Carl aurait préféré la garder à l'état de pensée mais trop tard, ces mots lui échappent et ne font que trahir le plaisir qu'il a eu de partager ce moment avec elle. Elle n'est pas sans savoir que ce diner romantique était pour lui une grande première et qu'il comptait beaucoup dessus, à l'arrivée c'est donc un excellent souvenir que Carl peut en garder et dans ce registre justement, le garçon peut encore espérer s'en créer un dernier. « Naomi ? » Sa voix vient troubler le calme de la rue pendant que son regard cherche à rencontrer le sien. « On doit faire notre photo souvenir, tu te rappelles ? » Le garçon n'a évidemment pas oublié leur petit rituel, celui auquel le duo s'adonne à chacun de leurs rendez-vous et revêtant à ses yeux une importance certaine. Carl plonge d'ailleurs une main dans sa poche pour en sortir son téléphone, à défaut d'avoir amené avec lui son appareil photo comme l'autre fois sur la plage. « Peut-être devant le restaurant ? Tu pourras tenir ton bouquet pendant que moi je tiendrai le téléphone. » Si Naomi a d'autres préférences elle reste libre de lui en faire part, son seul souhait étant de concrétiser cette photo sur laquelle il ne ferait une croix pour rien au monde. La symbolique est bien trop grande pour que Carl y renonce alors qu'il a l'assurance que Naomi ne partage ça avec aucun autre, lui donnant l'impression d'être un tant soit peu spécial. Et une fois les détails de la photo réglés, c'est un pas timide que le garçon entreprend dans sa direction suivi d'un second, alors qu'il relève doucement la tête. « Et tu.. tu te souviens de ma demande de la dernière fois ? » Il aimerait entendre que oui pour ne pas avoir à la redire, mais il comprendrait que Naomi ne comprenne pas l'allusion soudaine. Carl se racle alors la gorge avant de prendre son courage à deux mains pour lui rafraichir la mémoire, et s'exposer à une gêne immense par la même occasion. « J'avais envie que tu m'apprennes à embrasser avec la langue et.. j'en ai toujours envie, en fait. » Carl voudrait en prendre lui-même l'initiative mais il n'a jamais embrassé quiconque de cette façon, pas plus qu'il ne sait d'ailleurs si Naomi est disposée à le lui apprendre ce soir pour clôturer ce rendez-vous. Ce n'est peut-être pas le bon moment ni le bon lieu, il n'en sait rien et c'est bien le doute qui le parcourt alors qu'il plonge dans son regard tout en se mordant la lèvre.
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| | | | (#)Ven 16 Déc 2022 - 21:20 | |
| Si elle avait été en compagnie d’un client plus expérimenté et plus fortuné, elle n’aurait pas hésité une seule seconde à lui faire cracher ses liasses de billets. Elle l’aurait amené dans les boutiques les plus chères, les plus prestigieuses, et aurait joué les mannequins privés. Elle aurait pris des poses lascives en sous-vêtements, aurait moulé ses formes dans des robes de haute couture, et aurait enfilé des talons aiguilles vertigineux pour donner l’illusion de jambes interminables. Elle savait y faire, Naomi ; elle ne manquait pas d’expérience. Mais l’idée de faire de Carl son pigeon — ou plutôt, son banquier — ne lui plaisait que moyennement. Il était trop naïf, trop gentil pour être roulé dans la farine de la sorte. Alors, au mieux, elle le laisserait choisir une ou deux pièces de lingerie dans lesquelles il voudrait la voir. Pour le reste, elle se débrouillerait comme une grande. « On verra en temps et en heure. D’ici là, profitons de ce soir. » Et voilà qui donnait le tempo de leur premier rendez-vous en tête-à-tête. Leurs mains nouées, ils entrèrent dans le restaurant italien et s’installèrent derrière la table que le serveur leur avait indiqué.
Naomi n’avait pas l’habitude de parler de sa vie privée et de ses aspirations avec ses clients. Mais Carl n’avait rien en commun avec les hommes qui faisaient appel à ses services. Il était différent, à bien des égards. Et si elle aurait pu l’éconduire poliment et gentiment, elle consentit malgré tout à lui lâcher quelques informations à son sujet. « Oui, mon métier. » Confirma-t-elle, sans s’étendre davantage. L’Irlandais avait beau être naïf, elle était persuadée qu’il comprendrait là où elle voulait en venir. Difficile, pour ne pas dire impossible, pour un homme, tel qu’il soit, d’accepter que sa compagne se retrouve dans les bras d’un autre pour gagner quelques milliers de dollars. Mais les choses seraient-elles différentes, si Naomi venait à rencontrer son prince charmant ? Pendant une fraction de seconde, elle pensa aux hommes qu’elle avait pu fréquenter — et qu’elle fréquentait encore, pour certains. Asher, Alec, Dan, Mason… Aurait-elle pu tout plaquer, pour l’un d’entre eux ? Elle ne s’était jamais jamais posé la question ; elle ne s’était jamais autorisée à le faire. Parce que cela aurait signifié se projeter avec eux… Sans avoir la moindre certitude que cela fonctionne. Trop dangereux, trop risqué, trop engageant sur bien des points. « Peut-être. » Concéda-t-elle en haussant les épaules. « J’espère que je saurai le reconnaître, si jamais il se présente. » Elle souriait, amusée. Elle n’était pas sûre de croire au grand amour, en fait ; cette image appartenait à un passé révolu. Elle avait grandi, et ses illusions de petite fille s’étaient progressivement estompées, pour finalement disparaître. « Je veux bien en enfiler une pour toi, si tu souhaites un jour immortaliser le moment. » Plaisanta l’escort-girl, alors que Carl semblait l’imaginer dans une jolie robe blanche, prête à être amenée à l’autel. Comme si elle était une femme bonne à marier, comme si elle était respectable. « Ta muse, carrément ? » S’étonna Naomi en arquant un sourcil. Elle ne savait pas si elle serait apte à endosser ce rôle, qu’elle n’avait jamais joué pour quiconque. « Tu vas me figer dans l’éternité avec mon meilleur profil ? » Demanda-t-elle, presque impatiente de voir le résultat de leur future collaboration. Elle était persuadée que le brun saurait la rendre désirable, et la sublimer. Et il n’y avait rien que Naomi appréciait davantage, à vrai dire.
« Le fait que tu aies fait appel à mes services en dit beaucoup, je trouve, sur ton état de préparation. » Fit remarquer l’escort-girl avec douceur. Cela pouvait paraître surprenant : payer les services d’une prostituée, pour faire sa première fois… Ça n’était pas commun — ou, plus exactement, ça n’était pas ouvertement dit et admis. Et puis, elle connaissait Carl, maintenant : elle devinait qu’il avait dû tergiverser pendant des heures, avant de prendre sa décision. Peser le pour et le contre, faire une liste des aspects positifs et négatifs. Se triturer l’esprit, encore et toujours. « Je pense que oui. » Confia la brune après quelques secondes d’hésitation. Après tout, elle n’était pas à sa place, pas dans sa tête. Mais son expérience lui avait appris que les hommes étaient plus mécaniques et factuels que les femmes ; alors, au moment où l’ultime déclic interviendrait, Carl le sentirait. « A mon avis, ce sera beaucoup lié au contexte. » Ajouta Naomi. Elle le savait doux et romantique, timide et discret. Il n’y avait donc que peu de suspense sur le lieu où se déroulerait leur première fois — une chambre, forcément. « Je suis sûre que tu as déjà beaucoup pensé au moment où ça se passera. Tu l’imagines comment ? » Demanda-t-elle, désireuse d’entendre son point de vue à ce sujet. Oserait-il dévoiler le fond de sa pensée à l’escort-girl ? Jusqu’à maintenant, il avait toujours fait fi de sa gêne pour se montrer honnête et entier. Et, pour ne l’aider en rien, elle choisit de repousser davantage le curseur en retirant son escarpin, libérant son pied qui ne tarda pas à venir chatouiller le mollet de son client. Loin d’être mal à l’aise, le prunelles brûlantes et tentatrices de Naomi captèrent le regard égaré de Carl, qui semblait s’accrocher à la table comme pour mieux rester ancré dans la réalité. S’agripper à la nappe, c’était réel et concret ; fermer les yeux et basculer légèrement la tête en arrière aurait été un signe d’abandon qui aurait pu le faire chavirer pour de bon. Elle l’interrogea sur ses volontés, déjà convaincue qu’il ne souhaiterait pas qu’elle mette fin à son insidieuse manipulation. Elle sourit en entendant la voix presque suppliante de Carl lui demander de ne pas arrêter. Victoire ; tel un vautour, elle le tenait entre ses serres. Il avait de la chance d’être aussi innocent qu’expérimenté ; à se montrer trop entreprenante, elle pouvait le braquer. Alors que son pied nu atteignait son genou, elle réclama : « Dis-moi ce qui se passe dans ta tête en ce moment. Qu’est-ce qui te traverse l’esprit ? » Son touché était aérien, presque inexistant. Pourtant, si elle en croyait les joues rosées de son interlocuteur, celui-ci percevait toute l’intensité du moment. Elle appuya légèrement, accentuant la pression, et confessa : « Tu vois, ça… » Elle prit quelques secondes pour réfléchir, et poser des mots justes sur ce qui était en train de se passer. Son pied effleura sa cuisse, avant qu’elle ne reprenne : « Ça, ça me fait dire que tu seras bientôt prêt. » Elle ne doutait pas une seule seconde de son état d’excitation ; à vrai dire, elle avait compris dès leur second rendez-vous qu’il avait une forme de fascination pour elle. Qu’il suffisait qu’elle se montre espiègle et séductrice pour allumer la flamme de désir qui brûlait en lui. À chacune de leur rencontre, elle avait l’occasion de constater qu’il était de moins en moins stressé, de moins en moins distant et gauche et, à l’inverse, de plus en plus détendu et entreprenant. Il la laissait, à chaque fois, aller plus loin. Reculer ses limites, susciter plus de sensations. « Et plus nos rendez-vous s’enchaîneront, plus les barrières tomberont, plus tu auras envie et du coup, plus tu seras prêt et impatient. » Déclara la brune, alors que son pied avait stoppé sa progression au milieu des cuisses de son client. Elle aurait pu poser le vice et aller vérifier que son corps réagissait physiquement et favorablement à cette intrusion ; cependant, elle n’était pas certaine que le brun puisse encaisser discrètement cette provocation. « Ce qui n’est clairement pas pour me déplaire. » Avoua l’escort-girl en souriant, malicieuse. Elle savait que les prochaines étapes qu’ils franchiraient seraient cruciales, et déterminantes pour la suite de leur relation. Elle se promit mentalement qu’au cours de leurs prochains rendez-vous, lentement mais sûrement, elle sèmerait des graines sur son chemin pour qu’il parvienne à arriver jusqu’à elle sans encombre. Elle s’arrangerait pour qu’il découvre progressivement son corps, lors de la séance photo dont ils avaient parlé. Elle veillerait à ce qu’il caresse sa peau hâlée, pour s’habituer à son contact. Elle s’assurerait qu’il soit réceptif et s’accoutume à son audace, lorsqu’ils partageraient un moment plus privilégié. Et elle oserait effleurer dans un premier temps, toucher dans un second temps, embrasser dans un troisième temps la peau de son Irlandais pour le préparer au mieux aux émotions qui le traverseraient pendant l’acte. Elle superposa sa main à la sienne et, au fur et à mesure de son discours, fit lentement redescendre son pied jusqu’au bas de son mollet. Elle l’avait suffisamment torturé pour ce soir. Leur conversation reprit, et Naomi interrogea le brun sur ses intentions le soir de son anniversaire. Il sembla surpris, mais balaya rapidement les doutes et autres suppositions qu’elle avait pu faire. « C’est okay, si tu peux me donner la réponse tout de suite. » Dit-elle en riant, amusée. « Je ne voulais simplement pas que tu te prives d’une célébration ou d’une fête quelconque pour moi. » Précisa Naomi en haussant les épaules. Il n’avait pas l’air d’être le genre d’homme à avoir une vie sociale débordante, mais… Sait-on jamais. « Mais si tu n’as rien de prévu, et si tu n’es pas contre l’idée d’être en ma compagnie, je peux nous organiser quelque chose. » Quoi ? Elle avait déjà une petite idée en tête, mais jamais elle ne l’avouerait à Carl. Sinon, elle était convaincue qu’il ferait tout pour décliner — ou pire, lui poser un lapin. Naomi termina son verre de vin, et ouvrit finalement la carte des desserts, que le serveur avait déposé sur leur table quelques minutes auparavant. « Oh mon dieu. » Commenta-t-elle en louchant avec une discrétion très relative sur le dessert de son voisin. Du chocolat, voilà qui allait la faire fondre sans la moindre hésitation. « Tiens, s’il y a bien quelque chose que tu dois savoir à mon sujet, c’est que j’adore le chocolat. » Liquide, en tablette, en parfum de glace, dans des gâteaux, en pâte à tartiner… Pour Naomi, tout valait la peine dès l’instant où ce qu’elle mangeait était parfumé au chocolat. « Je vais donc opter pour la même chose que toi. » Dit-elle en refermant la carte des desserts, déjà convaincue par cette fin de repas — délicieux, mais aux antipodes du diététique. Qu’importe ; après tout, on ne vivait qu’une fois.
Elle s’était volontiers prêtée au jeu de leur photo souvenir, comme ils avaient coutume de le faire. À chaque fois, Carl prenait soin de lui envoyer le cliché, qui immortalisait le moment vécu. Et plus les rendez-vous s’enchaînaient, plus les deux personnes sur la photographie affichaient des mines réjouies et détendues. « Est-ce une forme de courage ou de témérité ? » Demanda la brune avec un sourire malicieux. À vrai dire, elle se fichait royalement de la réponse. Elle se fichait de savoir pourquoi il se lançait ce soir. Avait-il envie de rendre ce premier rendez-vous encore plus inoubliable qu’il ne l’avait été jusqu’à maintenant ? Avait-il envie de titiller ses hormones, pour voir à quel moment il serait trahi par ses réactions ? Avait-il envie de repousser ses limites, ses peurs, ses interdits ? Avait-il envie de se rapprocher concrètement de l’escort-girl, de stimuler sa libido ? « Viens. » Dit-elle en faisant un pas vers lui, l’encourageant inconsciemment à en faire de même. Pour que cette initiation soit réussie, pour que le charme puisse opérer, ils devaient être proches — pour ne pas dire étroitement enlacés. Si elle avait clairement noté des améliorations du côté de Carl, elle devinait malgré tout qu’il n’était pas particulièrement à l’aise avec leur proximité forcée. Non pas qu’il n’en ait pas envie (son attitude au restaurant lui avait définitivement prouvé le contraire), mais certaines barrières devaient encore agir sur son mental. Elle posa sa main manucurée sur son torse, et glissa lentement vers son coeur. Et le moins que l’on puisse dire, c’était qu’il tambourinait dans sa poitrine avec fracas et virulence. Elle sourit, satisfaite de pouvoir sentir les émotions qu’elle faisait naître en lui. Carl, habituellement si timide, mais dont elle pouvait désormais sentir la main descendre le long de son dos, jusqu’à se stabiliser dans le creux de ses reins. Pour un peu, elle en aurait presque ronronné de plaisir et de fierté. « Tu as peur, ou tu as hâte ? » Demanda l’escort-girl à voix basse, alors que ses yeux contemplaient sa main possessive, qui recouvrait toujours le coeur de l’Irlandais. Elle lui laissait encore une seconde de répit, une ultime chance de s’extirper de ce mauvais pas s’il le souhaitait. Mais sa main, qu’elle sentait devenir moite dans le creux de son dos, ne faiblissait pas. Au contraire. Elle choisit de le mettre en condition, de ne pas y aller frontalement. Elle déposa avec légèreté ses lèvres dans son cou. La main qui tenait toujours son bouquet passa derrière sa nuque, et elle accola son front au sien. Leurs yeux se confrontèrent, et l’escort-girl murmura : « Tu peux fermer les yeux, si tu veux. » Pour sa part, elle n’hésiterait pas. Selon elle, un baiser était toujours plus intense quand on ne prenait pas le risque de se noyer dans les prunelles de l’autre. Elle combla la maigre distance qui séparait encore leurs visages, et déposa sa bouche sur celle de Carl. Jusque là, il n’y avait rien de nouveau, rien qu’ils n’avaient pas encore expérimenté tous les deux. Joueuse, la brune piégea la lèvre inférieure de son client entre ses dents, et tira légèrement dessus. Elle la relâcha, avant d’aller aussitôt la couvrir de ses lèvres pour ne pas laisser le temps à Carl de se poser tout un tas de question. Elle entrouvrit ses lippes, et sa langue vint caresser la lèvre martyrisée de son client, l’encourageant à lui laisser l’espace nécessaire pour aller plus franchement à sa rencontre. Un message qui passa instantanément, puisqu’elle s’infiltra dans son antre chaleureuse. Elle sentit la main du brun se crisper dans le bas de son dos, puis exercer une légère pression possessive alors que sa langue venait chatouiller celle de l’Irlandais. Persuadée que son client était capable d’encaisser et de goûter à davantage, Naomi choisit d’y mettre un nouveau degré d’intensité. En bonne experte qu’elle était, elle menait la danse ; elle titillait, goûtait, chatouillait, stimulait, caressait et marquait son client de son empreinte. Elle voulait lui laisser un souvenir impérissable, comme dans toutes les premières fois qu’il accepterait de partager avec elle. Elle voulait se persuader que, dans ses songes, c’était son visage qui venait le hanter. Elle se détacha doucement de Carl, presque à regret ; elle avait beau se montrer précise et chirurgicale dans ses actes, elle ne restait pas pour autant indifférente. Et le pire était à venir, elle en avait parfaitement conscience. « C’était doux. » Commenta-t-elle en rouvrant les yeux, alors qu’elle collait à nouveau son front contre le sien, sous-entendant clairement que cette expérience pourrait être renouvelée et ne pas avoir la même saveur. Son pouce caressa la nuque de son client, et elle demanda : « Qu’en as-tu pensé ? Tu as aimé ? » Elle savait que ce n’était pas au goût de tous, bien qu’il s’agissait presque d’un rite de passage. Une nouvelle forme d’intimité, qui ouvrait d’autres possibilités pour le futur. Mais en avait-il seulement conscience ? Ou son esprit flottait-il sur un délicieux nuage ? @Carl Flanagan |
| | | | (#)Mer 28 Déc 2022 - 19:44 | |
| ☾ on this lovely bella notte oh this is the night, its a beautiful night and we call it Bella Notte. look at the skies, they have stars in their eyes, on this lovely Bella Notte. you'll find enchantment here, the night will weave its magic spell. oh, this is the night, and the heavens are right, on this lovely Bella Notte. La tristesse se lit sans mal dans le regard du garçon lorsque Naomi lui confirme que c'est bien son métier qui rend sa situation si peu enviable d'après elle. Un métier qui l'handicaperait dans sa vie amoureuse pour une raison que Carl peut aisément deviner, même s'il n'aime pas entendre que Naomi doute sincèrement de pouvoir être aimée car peu d'hommes s’accommoderaient du fait qu'elle monnaye ses charmes pour gagner sa vie. Cette pensée lui fait même mal au cœur, tout comme de se dire qu'il n'est finalement pas le seul à avoir perdu ses illusions sur la question et sur le fait de trouver un jour quelqu'un pour l'aimer comme il est. Carl ne considère pourtant pas que leurs deux situations se valent parce qu’ils ne partent pas avec les mêmes boulets à leur cheville, et dans le fond il veut aussi croire que l'escort peut encore faire une rencontre qui bouleversera sa vie. Il y croit beaucoup moins en ce qui le concerne, il ne serait après tout un cadeau pour personne et il ne voit pas non plus qui pourrait être assez désespéré(e) pour s'encombrer d'un cas comme le sien, mais Naomi a beaucoup de qualités que le garçon serait ravi de vanter si on le lui demandait. « Peut-être. J’espère que je saurai le reconnaître, si jamais il se présente. » Ce ne sera sans doute pas inscrit sur le front du prince charmant en question mais l'univers lui enverra forcément un signe quand ce dernier entrera dans sa vie, c'est ce que Carl aime s'imaginer lui qui a autant de romantisme que d'imagination à revendre pour ces choses-là. Une belle histoire, c'est bien évidemment ce qu'il désirerait aussi connaître de son côté mais sa princesse à lui n'est sûrement pas près d'arriver, peut-être même qu'il n'est pas né à la bonne époque pour la rencontrer. L'allusion à la robe de mariée inspire visiblement Naomi, qui ne perd pas de vue leur séance shopping officiellement actée depuis aujourd'hui. « Je veux bien en enfiler une pour toi, si tu souhaites un jour immortaliser le moment. » Il y a des chances que ça puisse lui plaire, d'autant plus parce qu'il s'agirait de sa seule occasion de voir une femme porter ce genre de tenue devant lui. Le mariage Carl n'y croit là encore que pour les autres, son moment à lui n'arrivera jamais alors il n'essaie même pas d’en rêver, car ce serait se faire du mal pour rien. « Je comprendrais que tu veuilles garder ça pour ton vrai mariage, si tu finis par le rencontrer ton prince charmant. » Il ne sait même pas si sa proposition était sérieuse au départ mais il s'en voudrait de voler en quelque sorte l'exclusivité à un autre. Naomi serait forcément très belle dans une robe comme celle-ci, pourquoi gagnerait-il le droit d'en profiter le premier ? « Ce sera un jour important. » il ajoute dans un léger sourire car c'est bien le propre d'un mariage, et du fait de s'unir pour toujours à quelqu'un. Carl n'a pourtant pas grandi avec le modèle d'un mariage réussi mais il sait bien que tous les couples ne sont pas voués à finir comme ses parents, et que tous les pères n'en viennent pas non plus à abandonner lâchement leurs enfants. Il ignore où ses pensées s'égarent après ça mais sa dernière référence ne manque pas de faire réagir Naomi. « Ta muse, carrément ? Tu vas me figer dans l’éternité avec mon meilleur profil ? » Le garçon fera en tout cas de son mieux quand viendra le moment de la photographier sous tous les angles, c'est un peu la seule chose qu’il puisse promettre dans l'immédiat et c'est à travers un timide hochement de tête qu'il s'y emploie.
Comment savoir quand il sera réellement prêt à franchir le cap de sa première fois ? Comment s'assurer que son corps ne le trompera pas et que sa tête suivra bien, elle aussi ? Carl nourrit la crainte d'être gagné par la panique au tout dernier moment et de rebrousser chemin parce qu'il aura pensé à tort être assez préparé pour ça, quand bien même ces entrevues qui s'enchainent le mettent de plus en plus à l'aise et laissent même présager que le plus gros du travail est sûrement déjà accompli. C'est surtout qu'il ne veut pas décevoir Naomi en prétendant être prêt pour finalement se rendre compte que certains blocages subsistent encore, une situation qui devrait toutefois pouvoir être évitée si l'escort et son client continuent d'entreprendre les choses dans l'ordre et sans précipitation. Ce n'est pas comme si Carl avait le couteau sous la gorge ou une date limite à respecter, il n'a lui-même pas osé se fixer d'objectif de temps car ce serait s'imposer une pression supplémentaire dont le garçon n'est assurément pas besoin. « Le fait que tu aies fait appel à mes services en dit beaucoup, je trouve, sur ton état de préparation. » Dans un sens oui, Carl a beaucoup mûri cette décision prise il y a quelques mois et s'est aussi longuement demandé si c'était vraiment ce qu'il souhaitait, s'il se voyait tout simplement confier sa virginité à une professionnelle et si ce projet méritait aussi qu'il débourse une somme aussi importante d'argent. Comme il a pu le confier à Naomi lors de leur rencontre il ne possédait pas beaucoup d'autres options et pourtant, Carl avait le choix de s'accorder encore du temps avant de faire cette démarche que beaucoup d'autres n'auraient pas osé entreprendre, leurs rencontres successives ayant depuis achevé de le convaincre d'avoir pris la bonne décision. « A mon avis, ce sera beaucoup lié au contexte. » Il le pense aussi en vérité car il ne pourrait pas se dévoiler entièrement à elle n’importe comment ni n'importe où, leurs rendez-vous ont même jusqu'ici prouvé son besoin de calme et de discrétion. « Je suis sûre que tu as déjà beaucoup pensé au moment où ça se passera. Tu l’imagines comment ? » Sa première fois, Carl a bien sûr déjà tenté de se la figurer et de dessiner en pensées la façon dont les choses pourraient se dérouler. Il ne peut donc pas mentir à Naomi, pas plus qu'il ne peut se mentir à lui-même là-dessus. « Hum oui.. un peu. » il admet alors, tout en sentant au même instant le pied de l'escort revenir à la rencontre de son mollet. Il devine que son escarpin a été entre temps retiré et ce contact le fait aussitôt doucement frémir, le laissant malgré tout capable de formuler un semblant de réponse. « Je m'imagine qu’on se retrouvera dans une chambre aux lumières et aux couleurs rassurantes, mais sans musique parce que je pense que ça me stresserait. » Les rideaux seraient inévitablement tirés si cette initiation devait avoir lieu en pleine journée car il ne pourrait jamais retirer ses vêtements à la lumière du jour, cette dernière menaçant bien trop de raviver ses complexes. « Tu me parleras un peu pour m’aider à me détendre, je te dirai que je me sens prêt et à quel point j'en ai envie, et on.. » Oh, Carl a une idée assez précise de comment les choses s'enchaineraient ensuite mais il ne parvient pas à le dire, seulement à le penser. Ils s'embrasseraient tout d'abord, l'initiative viendrait même idéalement de lui et la suite, le bonhomme l'imagine à travers Naomi le déshabillant tout en douceur. Elle lui montrerait aussi sa jolie lingerie, peut-être même qu'ils l'auraient achetée ensemble et que Carl aurait l'honneur de la lui enlever, pour mieux gagner ensuite l'autorisation d'explorer son corps en entier. Avec ses mains, avec ses lèvres, il aime à vrai dire l'idée d'allier les deux mais son courage est aux abonnés absents quand il s'agit de le faire entendre. « J’arriverai pas à le dire, pas ici. » il déplore d’un air désolé tout en sentant le rouge lui monter une fois de plus aux joues, un embarras certain que le contact initié par l'escort s'assure d'amplifier. Sa respiration s'accélère au même titre que les battements de son cœur, il aimerait qu'ils ne soient que tous les deux pour ne pas craindre le regard de ceux qui l'entourent car ce petit jeu ne lui déplait pas, Carl a juste bien trop peur de montrer ce qu'il ressent et de mettre des mots sur l'agitation que Naomi parvient à déclencher en lui. « Dis-moi ce qui se passe dans ta tête en ce moment. Qu’est-ce qui te traverse l’esprit ? » Il déglutit alors, sentant le pied de Naomi atteindre son genou et entreprendre une remontée qu'il se prend à apprécier et à redouter en même temps. « Je crois que ce serait plus simple si on était que tous les deux, pour.. tu sais. » Son regard abaissé un instant se charge de désigner ce dont il parle car il n'est pas simple pour lui de contenir l'excitation qui le gagne peu à peu, Carl se fait même violence pour étouffer celle-ci parce qu'il n'oublie pas où il se trouve. Ce n'est pas le moment d'en montrer ou d'en faire entendre un peu trop, quand bien même les gestes combinés au regard de l'escort menacent de le faire défaillir. Elle sait comment le titiller pour avoir raison de lui, et semble même aimer en jouer. « Tu vois, ça… » Un tremblement le parcourt tandis que son pied frôle à présent sa cuisse, se rapprochant toujours plus de sa zone la plus sensible déjà sacrément en alerte. « Ça, ça me fait dire que tu seras bientôt prêt. » Et encore, le garçon est bien content qu'elle ne puisse pas voir dans quel état il se trouve sous la table, car l'effervescence entre ses jambes parle déjà d'elle-même. Naomi pourrait d'ailleurs vérifier celle-ci mais son pied stoppe sa dangereuse ascension au lieu de se risquer à titiller sa faiblesse. « Et plus nos rendez-vous s’enchaîneront, plus les barrières tomberont, plus tu auras envie et du coup, plus tu seras prêt et impatient. » Carl ne demande qu'à être définitivement prêt car pour le reste, les dernières minutes n'ont vraiment pas manqué de lui donner envie. « Ce qui n’est clairement pas pour me déplaire. » Et lui non plus, bien sûr, car les choses semblent vouées à prendre une tournure de plus en plus encourageante tandis que ses barrières restantes promettent bel et bien de tomber une à une. Les réactions du garçon sont suffisamment parlantes, à l'image de l'effet que Naomi lui fait en ne faisant pourtant que l'effleurer. Carl a d'ailleurs très chaud sous cette table et ce n'est qu'à l'évocation de son anniversaire que ses pensées reviennent en ordre et que le reste se met doucement à suivre, maintenant que le seul contact subsistant entre eux se trouve être la main de Naomi sur la sienne. « C’est okay, si tu peux me donner la réponse tout de suite. » Il n'a même pas besoin d'y réfléchir, simplement parce qu'il ne prévoit jamais rien pour son anniversaire et que personne n'a émis le souhait avant elle de le passer avec lui. « Je ne voulais simplement pas que tu te prives d’une célébration ou d’une fête quelconque pour moi. » Elle s'imagine à tort qu'il peut avoir quelqu'un auprès de qui le célébrer et il ne lui en veut pas de lui rappeler à quel point sa vie sociale peut laisser à désirer. Ce n'est pas le problème d'avoir ou non des amis, c'est surtout qu'il n'ose embêter personne et qu'ils ont sûrement tous bien mieux à faire que de bloquer leur journée pour lui. « Oh non t'en fais pas, habituellement je le fête pas vraiment. » Il remue lentement la tête pendant que ses lèvres se fendent en un léger sourire, pas mécontent de se dire que cette année au moins les choses seront différentes. « Mais si tu n’as rien de prévu, et si tu n’es pas contre l’idée d’être en ma compagnie, je peux nous organiser quelque chose. » Comment peut-elle penser ne serait-ce qu'un instant que sa compagnie peut lui déplaire ? C'est évidemment tout l'inverse, avec Naomi il n'a même aucun doute quant au fait de passer un bon moment puisque tous leurs moments ensemble lui ont plu, jusqu'à présent. « J'aimerais beaucoup alors, oui ! Tout ce que tu voudras, ce sera forcément bien si ça vient de toi. » il déclare sincèrement, sans même se demander ce qu'il peut bien risquer à lui laisser ainsi carte blanche. Carl lui fait confiance, elle ne l'a jamais déçu jusqu'ici et le fait de ne pas savoir à quoi s'attendre lui donnerait presque hâte d'être au quatre janvier. Il a en revanche un peu moins hâte de vieillir d'une année mais il s'en lamentera plus tard, quand il aura par exemple dévoré son dessert en chocolat tout comme Naomi risque de ne faire qu'une bouchée du sien. Grande adepte du chocolat donc, voilà une chose dont il ferait sans doute bien de prendre note.
Son petit souvenir soigneusement capturé, Carl se risque à remémorer à l'escort la requête qu'il avait émise lors de leur dernier rendez-vous. Il aimerait qu'elle lui apprenne à embrasser comme il ne l'a encore jamais fait, c'est peut-être un peu ambitieux pour un jeune homme qui n'a pas échangé beaucoup de baisers jusqu'à présent mais ça lui fait envie, et il n'imagine pas être initié par une autre alors que c'est auprès de Naomi qu'il compte bien expérimenter toutes ses premières fois. « Est-ce une forme de courage ou de témérité ? » La réponse à cette question Carl ne la possède pas et à défaut de trancher, c'est un léger haussement d'épaules accompagné d'un timide sourire que le garçon adresse à Naomi. Il ne pense pas avoir une once de courage en lui, pas plus qu'il ne se considère téméraire alors il n'en sait trop rien, peut-être qu'il est surtout très curieux d'approfondir ses découvertes avec elle et d'autant plus après cette soirée. « Viens. » Carl l'imite en effectuant un pas devant lui pour se rapprocher d'elle et le voilà déjà troublé par cette proximité retrouvée, dont il a encore peu l'habitude. Il lui tardait pourtant de renouer de cette façon avec l'escort, de la sentir tout contre lui et de pouvoir l'admirer de près, même si son pauvre palpitant s'en voit à nouveau bouleversé. La main de Naomi sur son torse ne peut que sentir son cœur battre à tout rompre, une évidence que le garçon ne peut aucunement cacher mais qui ne l'empêche pas d'initier un contact à son tour, en positionnant ses mains dans le bas de son dos avec bien moins d'hésitation qu'on aurait pu le penser. « Tu as peur, ou tu as hâte ? » Peur ? Carl n'a pas l'impression que ce sentiment menace de s’emparer de lui et l'affolement de son cœur n'en résulte en principe pas non plus, il a été bien assez de fois terrorisé dans sa vie pour pouvoir faire la différence. « Hâte. » il souffle en se perdant un instant dans son regard clair, ses mains renforçant leur emprise dans son dos comme s'il désirait encore la rapprocher de lui. Cette hâte qu'il confirme, Carl peut aussi la sentir s'animer dans le creux de son ventre et ce petit incendie d'ores et déjà déclaré pourrait bien s'embraser pour de bon dans les prochaines secondes. « Tu peux fermer les yeux, si tu veux. » C'est ce qu'il comptait faire pour s'assurer de vivre pleinement l'instant alors ses paupières se ferment presque aussitôt, le garçon s'en remettant entièrement à elle tout en pouvant déjà prédire que tous ses sens seront bientôt grandement perturbés. Et c'est le cas lorsqu'il reçoit les lèvres de Naomi sur les siennes avant que celle-ci ne les rende prisonnières de ses dents, pour mieux partir à l'assaut de sa bouche ensuite. C'est la première fois que le garçon goûte à un baiser qui ne consiste pas simplement à s'embrasser, ces nouvelles sensations le surprennent et lui donnent envie d'aller plus loin mais c'est sans compter cette langue s'insinuant entre ses lèvres pour aller rencontrer la sienne. Carl se laisse déconcerter par ce contact inédit, il lui faut plusieurs secondes pour accepter cette intrusion et pour prendre véritablement goût aux douces offensives de cette langue experte. Ses mains restées dans le dos de Naomi se cramponnent encore plus à elle et alors que le garçon prend maintenant plaisir à se laisser envahir, c'est un soupir qui lui échappe en voyant ce moment prendre fin. « C’était doux. » C'était aussi trop court, et Carl n’était pas pressé de revenir sur terre après ce délicieux voyage. Ses lèvres portent encore le goût de celles de Naomi et sa langue s'était presque habituée à la cohabitation, autant dire qu'il recommencerait sans hésiter s'il le pouvait. « Qu’en as-tu pensé ? Tu as aimé ? » Il ne sait pas si cela s'est vu ou même entendu mais oui, le garçon peut affirmer que ce moment partagé avec elle lui a beaucoup plu. « C'était surprenant mais agréable. » il confirme sans détacher son front du sien et sans retirer non plus ses mains, pressant toujours son dos pour la garder au plus près de lui. « Et.. un peu excitant, aussi. » Ce qu'il avoue bien sûr un peu moins facilement, la rencontre de leurs langues n'ayant pas manqué d'enflammer tout ce qui menaçait de l'être. Ses pensées bien sûr, mais aussi son corps dont la température est montée d'un cran durant cet échange d'effluves que Carl aurait grandement aimé prolonger. Il ne l'a pas fait sur le moment mais il s'y risque à présent en choisissant de reproduire l'exercice comme pour montrer à Naomi que la leçon est bien apprise, saisissant ainsi sa chance pour plonger sur ses lèvres sans tellement réfléchir avec un entrain assez rare chez lui. Plusieurs secondes passent sans que Carl n'entreprenne davantage qu'un long et fervent baiser mais finalement, il ose infiltrer à son tour sa langue aventureuse entre les lèvres pulpeuses de l'escort. Il explore et effleure ce qui peut l'être, mêlant sa langue à la sienne timidement d'abord, puis un peu moins ensuite. Ce n'est pas aussi fluide qu'il l'aimerait mais il désirait prendre le contrôle pour être en mesure de la surprendre, en espérant que ce soit en bien. « Je crois que je pourrais t’embrasser pendant des heures. » il confie contre ses lèvres une fois celles-ci détachées des siennes, avant de réaliser qu'il surestime très largement sa résistance dans une telle situation. « Enfin pendant une heure, au moins. » Carl ne quitte plus son sourire béat, il savoure cette proximité qu'il n'a pas hâte de rompre mais la soirée touche à sa fin, il sait qu'il ne pourra pas retenir Naomi auprès de lui éternellement. « Tu veux que je t’appelle un taxi ? » La proposition coule de source, tout comme cette main retirée de son dos que Carl vient glisser dans la sienne. Il ne sait pas comment Naomi est venue ce soir mais il voudrait s'assurer qu'elle puisse rentrer en toute sécurité, bien conscient que leurs chemins devront sous peu se séparer. « Moi j’habite tout près alors je peux rentrer à pieds. » Ce n'est pas un problème en ce qui le concerne, il n'estime pas risquer grand-chose sur les quelques rues séparant ce restaurant de la maison de Talia même si avec sa chance, Carl serait bien capable de faire une mauvaise rencontre de plus dans le genre de celles qu'il a déjà un peu trop tendance à collectionner.
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| | | | (#)Dim 8 Jan 2023 - 20:02 | |
| Tandis que son pied remontait avec une lenteur le long du mollet de Carl, Naomi l’écoutait religieusement, et enregistrait studieusement les différents indices sur ses envies qu’il consentait à donner, sans réellement s’en apercevoir. Sa première fois, il l’imaginait tous les deux, dans une chambre : sur ce point, Naomi n’avait jamais eu de doute et n’avait pas imaginé les choses autrement. C’était sans surprise et sans fioriture, mais ça correspondait parfaitement à cette expérience unique, à ce moment hors du temps. Elle nota que la musique ne serait pas la bienvenue, représentant sûrement un élément de distraction aux yeux du novice. Elle n’y voyait pas d’inconvénient, bien au contraire : elle avait pour projet de le faire se sentir unique, lors de cette soirée spéciale. Elle souhaitait créer un univers sain, apaisant, où il n’aurait pas peur de s’épanouir. Alors que son pied atteignait le genou de l’Irlandais, et que ses confessions se faisaient de plus en plus précises, il s’arrêta et s’excusa de ne pas pouvoir lui en dire davantage. Comprenant que le reste appartenait à son jardin secret et à son imaginaire, elle le rassura sur ce point. « Ce n’est pas grave, n’en dis pas plus. » Souffla-t-elle à voix basse. Il s’était déjà beaucoup livré, notamment sur l’univers qu’il voulait créer pour cette occasion spéciale. Il aspirait au calme, à la sérénité, à la douceur. Il restait fidèle à son image de grand romantique, et ça ne déplaisait pas à l’escort-girl ; celle-ci n’avait que trop rarement l’occasion d’être aussi bien considérée. Avec Carl, elle en était persuadée, elle ne serait pas qu’un vulgaire produit de consommation. Elle le devinait dans ses gestes, dans ses hésitations, dans son approche de l’acte : il la chérirait, et prendrait soin d’elle. « Gardons un peu d’inconnu pour ce moment unique. » Murmura-t-elle, à s’assurant qu’il serait le seul à pouvoir l’entendre. Elle savait qu’elle l’avait mis à l’épreuve, verbalement. Et elle devinait que, physiquement, la pression était aussi grande. Son pied venait désormais d’atteindre son genou, et commençait une dangereuse remontée le long de sa cuisse. Sentant qu’elle avait encore de la marge pour titiller son client, elle se montra plus audacieuse encore. À l’entente de la réponse de son client, elle baissa les yeux pour qu’il ne puisse rien voir de son sourire satisfait — la séductrice avait encore frappé. « Les moments de tension. » Termina-t-elle, non sans faire preuve d’un brin de subtilité. Elle essaya de transposer cette situation dans un cadre où ils n’auraient été qu’à deux ; l’aurait-il laissée aller plus loin ? En toute franchise, elle n’en avait pas la moindre idée. Elle supposait que oui — la tension qu’elle avait instauré aurait peut-être eu raison de ses doutes et de ses complexes. Consciente que rien ne se passerait entre eux ce soir, elle suspendit son petit-jeu. Son pied s’arrêta au milieu de la cuisse de l’irlandais, et elle se montra rassurante sur l’avenir. Il pouvait respirer plus normalement ; elle se refusait à le frustrer davantage. Il était jeune et naïf, loin des hommes qu’elle avait l’habitude de fréquenter. Les règles de leur jeu étaient différentes, et Naomi le gardait à l’esprit. Elle le libéra complètement de son emprise, laissant son pied redescendre longtemps le long de la jambe de Carl, tandis qu’elle évoquait l’arrivée prochaine de son anniversaire. « Vraiment ? » Elle s’en étonnait mais, à la réflexion, ça ne la surprenait pas tant que cela ; son client était un homme discret, qui manquait cruellement de confiance en lui. Être le centre de l’attention pendant une soirée ? C’était probablement inenvisageable. Mais elle sourit devant l’enthousiasme de son client, et s’abstint d’émettre le moindre doute concernant son plan. À vrai dire, elle n’avait jamais été aussi peu sûre d’elle. L’amener au Paradise City, c’était déjà une étape. La brune était persuadée qu’il n’avait jamais expérimenté un tel lieu — il n’avait peut-être même jamais osé ne serait-ce qu’y songer. Elle l’accompagnerait dans cette découverte, dans ce monde nocturne qu’elle fréquentait depuis des années et qu’elle avait appris à si bien connaître. Les codes, les attitudes, les interdits : c’était un autre monde, une autre mentalité. Mais pour célébrer dignement l’anniversaire du garçon, elle lui avait réservé une autre surprise. Une danse privée, en compagnie d’une strip-teaseuse professionnelle. Elle ne savait pas du tout si cela lui plairait ; c’était comme le faire sauter dans le vide, sans préambule et sans savoir s’il avait le vertige. À la différence près que, si le spectacle n’était pas à son goût, il pourrait choisir d’y mettre fin. Naomi n’en serait pas vexée ; elle comprendrait. « J’espère. » Confia-t-elle en inclinant légèrement la tête. « Vingt-trois ans, c’est ça ? » Demanda-t-elle, un brin hésitante. Elle n’était même pas sûre qu’ils aient déjà évoqué le sujet ensemble, mais il lui semblait avoir lu cette information sur le profil qu’il s’était créé pour entrer en contact avec elle. Et ça lui allait bien, s’il ne posait pas de question sur son année de naissance ; elle n’était pas spécialement à l’aise avec leur différence d’âge. Persuadée que, s’il apprenait qu’elle avait une bonne dizaine d’années de plus qu’elle, il s’en irait en courant — à raison, d’ailleurs. Il était jeune, et avait la vie devant lui ; pourquoi irait-il sacrifier ses belles années et son expérience unique de première fois avec une femme qui s’éloignait dangereusement de la trentaine pour s’approcher de la quarantaine ?
« Je ne t’ai pas assez torturé à ton goût ce soir ? » Plaisanta l’escort-girl, alors qu’il lui confiait avoir hâte. Si on en croyait ses mains qui raffermissaient leur prise dans le bas de son dos, la réponse était non. La brune gloussa, à la fois amusée et un brin… Inquiète, en fait. Si l’acte en lui-même lui paraissait anodin et sans difficulté aucune, elle ressentait une forme de pression vis-à-vis de son client, qui l’expérimentait pour la première fois. Qu’allait-il en penser ? Les choses se feraient-elles naturellement ? Allait-il être suffisamment détendu pour apprécier ? Naomi fit le vide dans son esprit et, après un dernier conseil pour Carl, partit à l’assaut de cette bouche dont elle ne connaissait, pour le moment, que les lèvres. Réceptif, le brun l’accueillit volontiers dans son antre, acceptant cette intrusion délicate. Elle se fit douce et tendre, patiente et disciplinée. A d’autres occasions, elle lui prouverait qu’un baiser tel que celui-là pouvait devenir bien plus torride. Il apprendrait ; elle s’en assurerait, et était embauchée pour cela. Elle se détacha finalement de lui, et le faible soupir qu’elle crut entendre la rassura. Elle déposa son front contre le sien, et entreprit de s’enquérir de ses ressentis. Surprenant, agréable et excitant. Elle arqua un sourcil, fit un léger mouvement de bassin, et constata qu’il ne mentait pas. « Je ne voulais pas t’offusquer, simplement vérifier. » Dit-elle à voix basse, alors qu’un sourire malicieux glissait sur ses lèvres. « Ça a un côté très grisant pour moi. » Confessa-t-elle, sans en dire davantage. Probablement échaudé par ce premier échange réussi, Carl se fit entreprenant. Conquise, Naomi se laissa complètement aller dans ce second baiser, laissant l’Irlandais mener la danse comme il l’entendait. Qu’il aille à son rythme ; c’était ainsi qu’il deviendrait de plus en plus confiant et, sans doute, de plus en plus entreprenant. Lorsque le baiser prit fin, Naomi eut tout le loisir de constater que son client affichait un air délicieusement béat. « Je suis sûre que tu es ailleurs. » Plaisanta-t-elle, avant de poser sa tête contre l’épaule de Carl. Elle rit légèrement en l’entendant confier sa nouvelle passion, découverte pas plus tard que ce soir. Son innocence et sa pureté étaient douces à découvrir, presque réconfortantes dans un monde de brutes. « Avec plaisir. » Répondit l’escort-girl. Elle s’abstint de lui dire qu’elle adorait ça, être embrassée ; il aurait l’occasion de le découvrir ultérieurement. Leur parenthèse enchantée touchant à sa fin, Carl proposa à Naomi de lui appeler un taxi. Elle accepta, mais s’autorisa une dernière folie : « Est-ce que tu m’autorises à te raccompagner ? » Demanda l’escort-girl, sa main délicatement nouée à celle de Carl. L’autre tenait fermement son sac à main, et son joli bouquet de fleurs. Elle lui jeta un regard en biais, pas certaine qu’il réponde positivement à son offre. Ils avaient toujours veillé à être discrets, à sortir dans des lieux où ils n’avaient pas leurs habitudes, à maintenir une certaines distance de ce qui était leur quotidien. Il n’y avait rien de surprenant à cela ; si Naomi était coutumière du fait, elle supposait que l’Irlandais l’avait fait pour se préserver. N’était-elle donc pas en train de dépasser les limites ? En tout cas, elle avait allègrement posé le pied sur la ligne blanche. « Le taxi n’aura qu’à venir me récupérer à l’angle de ta rue. » Suggéra-t-elle à voix basse, alors qu’elle sentait l’hésitation venir parasiter les pensées de son interlocuteur. À l’angle de la rue, c’était toujours mieux que sur son perron ; ça leur assurait un brin d’intimité. Elle sut qu’elle avait gagné quand, une seconde plus tard, Carl pianotait sur son téléphone avant de s’entretenir avec la compagnie de taxis de Brisbane. Satisfaite d’avoir obtenu gain de cause, elle n’attendit même pas qu’il ait terminé sa conversation pour délier leurs doigts et se rapprocher de lui. Elle s’empara à nouveau de sa main, qu’elle fit passer autour de sa taille, tandis qu’ils avançaient dans les rues faiblement éclairées du centre de la ville. S’il voulait se fondre dans la masse, c’était la meilleure des choses à faire ; ils passaient pour un couple lambda, heureux de leur soirée au restaurant. Ils déambulèrent pendant quelques minutes, et Carl s’arrêta finalement à l’angle d’une rue plus calme, plus résidentielle. « Tu vis où ? » Curieuse, Naomi aurait aimé visiter l’endroit où son client avait posé ses valises. Voir sa chambre lui permettrait de s’imprégner davantage, de mieux le comprendre, de le cerner avec justesse. Mais elle savait que le temps n’était pas venu, et que Carl refuserait catégoriquement de la faire entrer en douce — même si c’était en tout bien tout honneur. « Est-ce que ta chambre donne sur cette rue ? » Demanda l’escort-girl en regardant les diverses fenêtres de la maison de Carl. Par chance, toutes les pièces étaient plongées dans la pénombre ; la famille devait déjà dormir à poings fermés, pendant qu’eux se délectaient d’une dernière étreinte avant de devoir se séparer, le chauffeur de taxi ayant indiqué à Carl qu’il arriverait dans quelques minutes. Naomi passa ses bras autour du cou de son futur amant, et recula d’un pas pour éviter d’être sous le lampadaire qui éclairait la rue. Leur offrant ainsi le peu d’intimité qu’ils pouvaient espérer avoir, au beau milieu d’un endroit résidentiel où seules les bonnes familles habitaient. « Je ne voudrais pas que quelqu’un aille raconter à ta famille que l’au-pair en qui ils ont placé toute leur confiance est un dépravé. » Plaisanta Naomi contre les lèvres de Carl, avant de fondre sur sa proie. Plus elle passait de temps en compagnie du brun, plus les choses devenaient faciles, pour ne pas dire naturelles. Et elle était satisfaite de constater que la réciproque était sans doute vraie ; quelques semaines plus tôt, l’Irlandais n’aurait jamais osé glisser les mains le long de ses hanches pour la maintenir contre lui. Il n’aurait jamais osé réclamer quoique ce soit — et certainement pas un baiser, ou une étreinte. Et elle savait que, prochainement, il lui réclamerait bien plus. En attendant, elle se laissait volontiers cajoler avec douceur — jusqu’à ce qu’un véhicule ne fasse irruption dans son champ de vision. Le taxi s’arrêta à leur hauteur, signifiant indirectement la fin de leur soirée. « Attendez une seconde. » Réclama la brune après avoir déposé son sac à main et son bouquet de fleurs sur la banquette arrière. Elle se positionna face au brun, et réalisa qu’elle n’était pas spécialement douée pour les adieux. Elle encadra le visage de l’Irlandais de ses mains, et déclara : « Je ne suis pas sûre qu’on aura l’occasion de se revoir avant la fin de l’année. » Elle en était même quasi certaine. Son emploi du temps n’était pas spécialement chargé, mais tous deux avaient convenu de laisser passer un peu de temps entre chacun de leur rendez-vous. La brune se hissa sur la pointe des pieds, et accrocha le regard de Carl. « Je t’appellerai pour ton anniversaire. » Une promesse était une promesse, et Naomi l’honorerait. « D’ici là, pas de bêtise. » Recommanda-t-elle en se rapprochant de celui qui deviendrait tôt ou tard son amant. Elle déposa chastement ses lèvres sur les siennes pour un baiser qui aurait pu s’intensifier, si le chauffeur de taxi n’avait pas manifesté son agacement. « Promis ? » Elle attendit que son interlocuteur acquiesce, pour finalement consentir à libérer ses joues. Elle lui fit un dernier sourire sincère, et s’engouffra finalement dans le taxi. Ce soir, elle avait la sensation qu’ils avaient franchi une étape importante. Et elle était curieuse de voir ce que l’avenir leur réservait. @Carl Flanagan |
| | | | | | | | (naomi #4) on this lovely bella notte |
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