Lorsqu'Eliot avait embarqué sur cette croisière clandestinement, il n'avait pas pensé une seconde qu'il finirait par chercher un trésor pour sauver les passagers légitimes de la Narelle, fuyant des espèces de bêtes mythologies pour s'assurer de rester en vie jusqu'à ce que les choses s'arrangent. Bien loin de se trouver courageux au quotidien, il s'était découvert ce soir l'âme d'un héro et refusait de ne pas être celui qui mettrait la main sur l'objet de tous les désirs. Il s'était facilement dit que les objets les plus étranges et les plus précieux se trouveraient cachés au fond de la cale, après avoir compris qu'ils ne l'étaient pas dans les appartements du capitaine. Et si trouver une clé n'avait pas été une mince affaire, il avait été presque déçu en se rendant compte que la porte qu'il avait essayé de forcer plusieurs fois était à présent ouverte, et laissait un libre accès au seul espace qu'il n'avait pas encore exploré du navire. C'est en entrant qu'il fut surpris de voir un homme tenir dans ses mains un objet qu'il eut, au départ, du mal à identifier. Il se rendait bien vite compte de ce que c'était. Qu’est ce que tu fous là? Lui lançait l'inconnu qu'il avait déjà croisé à plusieurs reprises ces derniers jours, et ce soir particulièrement. S'ils étaient parvenus tous les deux à trouver l'emplacement du coffre, ils avaient dû passer plus ou moins par les mêmes étapes pour y arriver. La même chose que toi je suppose, vu ce que tu as en mains. Il s'avançait vers celui qui l'avait devancé, à la fois dégouté et fasciné du crâne. Eliot aurait presque pu croire qu'il était faux, si toutes ces choses mystérieuses et inexplicables et tous ces meurtres n'avaient pas eu lieu ce soir. Là, il avait surtout envie de se débarrasser de cette chose pour enfin pouvoir se sortir de là, et avec les honneurs en prime. Viens avec moi, on va rendre cette saleté à ces monstres et enfin régler cette histoire.

Eloigne toi. Je ne te fais pas confiance. Eliot pouvait comprendre, puisque certains passagers avaient un comportement très étrange, ce qu'il avait associé à l'influence des monstres qui contrôlaient dorénavant le navire. Il se demandait alors si celui qui lui faisait face n'était pas précisément sous leur contrôle, et cela l'inquiétait. Il reculait d'un pas. Wow, wow, qu'est-ce qu'il se passe ? Je vais rien te faire, je veux juste qu'on survivre tous à cette nuit. Et au fond, n'était ce pas le souhait de tous ? La tension était palpable dans la pièce, et le tonnerre qui grondait et le bruit des vagues qui faisaient rage sur la coque du navire n'arrangeait en rien cette ambiance effrayante. Je vais remonter. Mais toi tu restes à distance. Il reculait encore d'un pas, pour prouver qu'il ne voulait rien faire d'autre qu'aider. Pas de problème, on veut la même chose de toute façon. Il pouvait aussi bien le surveiller d'un mètre plus loin, s'assurer qu'il ne ferait pas l'idiot sans l'accabler de sa présence. Et soudain, tout s'accélérait sans qu'Eliot n'ait le temps de comprendre pourquoi ou comment. Un violent mouvement de balancier vint le faire tomber, laissant l'opportunité à Winston de sortir de la cale pour essayer de le semer. Son comportement avait paru étrange dès leurs premiers échanges, mais cette réaction inquiétait fortement Eliot, qui s'empressait de poursuivre le taré et son crâne. Une course poursuite se lançait dans les tréfonds du navire, et un coup violent vint frapper son épaule sans qu'il n'arrive à voir ce qu'on a bien pu lui jeter dessus. La douleur ne l'empêchait pour autant pas de poursuivre Winston sans relâche.

Win : Winston choisit un mauvais chemin et fait face à une porte close, ce qui permet à Eliot de le confronter. Qu'est-ce qu'il te prends ? T'es complètement fou ?
So close : Les cris d'un monstre proviennent de la salle des machines, stoppant la course des deux hommes qui doivent se cacher pour éviter de devoir faire face à la bête. (Ou pour essayer d'attirer le bunyip vers l'autre dans le but de le tuer, au choix.)
Fail : Eliot trébuche et chute, ce qui laisse le temps à Winston de reprendre de l'avance sur lui.

Eliot n'aurait jamais pu songer à vivre la soirée qui venait de se dérouler, et pourtant, il en était là, à poursuivre un homme qui venait de partir avec la seule chose qui pouvait tous les sauver du naufrage. Ce crâne avait été l'objet de tous les désirs, pour une raison qu'il ignorait. Et s'il était si précieux qu'il en avait l'air ou que ce que les murmures racontaient, Eliot devait s'assurer qu'il ne tombe pas en de mauvaises mains ; quoi que pour ça, il était visiblement arrivé trop tard. La course poursuite qu'ils avaient entrepris Winston et lui paraissait déjà irréelle dans ce navire branlant, pris dans une tempête indescriptible et qui rendait difficiles chacun des pas qu'ils faisaient pour avancer tant les mouvements causés par les vagues agitées étaient violents. Malheureusement pour eux, elle le devenait encore plus alors qu'un de ces monstres rejoignait la partie. Pendant un instant, le temps s'était comme arrêté. Les deux hommes s'étaient stoppés dans leur course à cause des bruits de l'horreur qui se trouvait tout près d'eux. Et soudain, alors que la bête étrange semblait avancer, Winston vint rompre le silence glaçant. Oh bordel. COURS. Sans attendre Eliot fit volte face, se mit à courir dans la direction opposée. Il savait qu'à un moment ou à un autre, le bunyip finirait par les rattraper. Il savait aussi que dans cette direction, il finirait forcément coincé quelque part dans un cul de sac. Ce a quoi il ne s'était pas attendu était la scène étrange à laquelle il assistait alors que les bruits de la course s'étaient stoppés derrière lui. La créature, posée sur ses pattes arrières, ne bougeait plus et fixait clairement l'objet que Winston tenait dans ses mains. Donne lui. Qu'il lançait, presque en chuchotant. C'était là que tout s'arrêterait, c'était comme ça qu'ils allaient sauver tous les passagers. Eliot s'avançait d'un pas, doucement, se méfiant de la bête autant que de l'homme qui se trouvait face à elle. Fais pas l'idiot, donne lui ce putain de crâne. Il perdait patience, ne comprenant pas bien ce que Winston essayait de faire en restant immobile. Il s'approchait de lui un peu plus, bien décidé à lui faire lâcher l'artefact pour que les bunyip puissent le récupérer.

Dès l'instant où Eliot avait mis la main sur ce crâne, la suite des évènements s'était logiquement déroulée dans son esprit, et il avait du mal à concevoir qu'il aurait pu en être autrement pour l'homme avec qui il avait partagé sa trouvaille. il ne leur manquait plus qu'à ramener l'artefact au capitaine, à rentrer chez eux et à guérir les traumatismes que cette soirée aurait créé en chacun d'entre eux - comme si toutes ces étapes étaient des choses faciles à faire. Le fait qu'il ait fui rapidement prouvait pourtant le contraire : leurs objectifs n'étaient pas alignés et il le comprenait maintenant. Et s'ils auraient pu régler ça entre eux, deux humains conscients de leurs actes et assez adultes pour gérer la situation - Eliot l'espérait - c'était sans compter sur le fait qu'un bunyip s'était trouvé sur leur chemin, changeant la donne et le sens de la course poursuite au passage. Il savait qu'à un moment ou à un autre, la bête finirait par les rattraper. Il savait aussi que dans cette direction, il finirait forcément coincé quelque part dans un cul de sac. Il avait eu du mal, cependant, à assimiler ce qu'il avait vu alors que le monstre s'était stoppé face à Winston en voyant le crâne. L'espace d'un instant, Eliot craignait que la possession de ce crâne venait de lui donner le pouvoir de diriger les monstres ; qu'il venait de signer son arrêt de mort en ayant osé confronter le jeune homme. Mais alors qu'il s'approchait pour essayer de lui arracher l'objet des mains, la créature fonça d'un coup sur eux sans prévenir, les faisant tomber grâce à ses pattes pleines de griffes, s'acharnant sur eux pour les écorcher vifs.