« Oh non, tu ne le déranges pas. » que tu débutes alors que tu avances à contre courant dans le couloir de l'hôtel. Ta main se pose contre le torse de Ambrose pour le couper dans son élan et l'obliger à faire demi-tour. Peu importe ce dont il est venu parler avec James, tu es persuadé que ce n'est pas important et que cela peut attendre, contrairement à ce qui est en train de se discuter de l'autre côté de la porte de la suite. « Mais tu peux me tenir compagnie le temps qu'il termine. » que tu ajoutes en franchissant les derniers pas qui te sépare de l'ascenseur qu'il vient tout juste de quitter. Oh non, il n'a sûrement pas envie de supporter ta présence le temps de pouvoir venir faire et/ou dire ce qu'il est venu faire. Mais lorsqu'on fait le chemin jusqu'à Bayside sans atteindre notre but, oui, parfois on est bien enclin à s'occuper le temps d'y arriver plutôt que d'avoir fait toute cette route pour rien. « J'insiste. » Ça veut aussi dire que tu ne lui laisses pas vraiment le choix de décliner ton offre. Premièrement, parce qu'il est absolument hors de question qu'il dérange James pour une futilité et deuxièmement parce qu'il serait sûrement le temps de revenir sur votre dernière discussion, celle où il t'invitait presque à aller déterrer ses mauvais choix de vie. Il a dû avoir vraiment peur que tu n'y arrives pas puisqu'il est allé les déterrer tout seul comme un grand - ce n'est pas faux, tu ne l'aurais jamais fait. L'hôtel a des yeux et des oreilles. Est-il vraiment assez idiot pour ne pas l'avoir compris ? On dirait presque qu'il l'a fait exprès, mais tu ne comprends pas trop le but de laisser couler une telle information jusqu'à tes oreilles. Après tout, c'est lui qui prônait la discrétion.

Tu le laisses entrer d'abord et tu entres à sa suite - histoire d'être certaine qu'il ne te file pas entre les doigts. « Dis-moi, je me questionnais à propos de la famille… » que tu débutes en toute innocence - on sait tous que tu es le moins innocente quand tu feins le contraire.  Les portes de l'ascenseur se referment alors que ton doigt vient appuyer contre le bouton du rez-de-chaussée. « C'est dans vos gènes d'être attiré par les italiens ? » Une question comme une autre. Pour bien comprendre la famille, évidemment. « Et est-ce que l'italien doit absolument être marié ? » Voilà une très bonne question que tu ornes de ton plus magnifique sourire hypocrite. Tu m'as absolument rien à faire de qui est l'amant ou le petit-ami de ton beau-frère. Ça t'est même complètement également qu'il pige curieusement dans la même famille que son aîné. D'ailleurs, quel est le lien de parenté qui unis Auden et ce dénommé Damon ? Frère, neveu, cousin ? Tiens voilà une bonne raison d'harceler l'amant de ton époux. Qu'importe, ce que toi tu as surtout retenue c'est que son chéri d'une nuit est marié. Donc, les couples ouverts, ça, c'est une connerie. Rendre une femme cocu ça par contre, aucun problème. Tu n'as pas fait de recherches, mais tu doutes que la chère femme de ce jeune Williams soit au courant de ce qui se trame entre son époux et l'homme à tes côtés. « Oh attend ! Tu pourras m'expliquer ça autour d'une bouteille. Un italien peut-être ? » que tu ajoutes en sortant la première de l'ascenseur. Avec un verre d'italien en main, tu pourras peut-être comprendre le fantasme qu'ils portent pour cette nationalité en particulier. L'accent sans doute. C'est toujours le sexy accent.

@ambrose constantine

Bien sûr qu’il voulait parler à James, Ambrose. Il voulait lui raconter une histoire ou une autre, il voulait lui demander s’il n’avait pas un modèle à lui faire essayer maintenant que la deadline de la prochaine Fashion Week peut se compter en semaines. Il en aurait eu des tas, de choses à lui dire, si Cristina n’en avait pas décidé autrement, sans qu’il ne puisse d’abord en comprendre la raison. « Oh non, tu ne le déranges pas. » Son regard véritablement interloqué se pose sur la cheffe d’entreprise alors qu’elle pose sa main contre le torse du jeune politicien, pour l’arrêter dans son élan. Pris de court, il ne cherche même pas à redire quoi que ce soit. « Mais tu peux me tenir compagnie le temps qu'il termine. J’insiste. » - “Qu’est-ce que tu veux ?” Cristina ne jouerait pas la baby-sitteuse sans raison, alors il préfère déjà en venir au but pour leur éviter de longues discussions et une errance inutile. Déjà, il anticipe qu’elle ne l’arrête pas parce que James est véritablement occupé à quelque chose de sérieux, mais bien parce que c’est elle qui veut s’entretenir avec lui et que le seul moyen pour y parvenir sans éveiller les soupçons, c’est de lui en faire la demande au dernier moment. Et il est bien connu qu’en dehors de son travail, où elle n’irait jamais, c’est ici qu’il passe le plus clair de son temps.

Conciliant, justement parce qu’elle ne lui laisse pas le choix, il entre le premier dans l’ascenseur et se tient dans le fond de la cage, son regard toujours intrigué posé sur la dernière Weatherton en date. « Dis-moi, je me questionnais à propos de la famille… » Il n’a aucune idée d’où est-ce qu’elle veut en venir mais la laisse tout de même faire et parler sans plus d’interrogations de sa part, son index demandant l’accès au rez-de-chaussée. « C'est dans vos gènes d'être attiré par les italiens ? » Et finalement, il comprend assez vite la raison de tout ce cirque. Après tout, il n’a pas besoin de davantage d’exemples: celui-ci est déjà bien assez clair alors qu’il associe déjà un visage et un prénom à cette nationalité. S’il ne la regarde plus dans les yeux, temporairement du moins, ce n’est que parce qu’il esquisse un sourire amusé lorsque son regard se pose sur ses chaussures. « Et est-ce que l'italien doit absolument être marié ? » - “Je vois que tu as mené tes recherches.” Il reprend, avec l’éternel même sourire qui ne dénote pas la moindre once de culpabilité. Il aurait pu proposer à Damon de se rendre dans n’importe quel autre hôtel de la ville, mais il a choisi de suivre l’italien dans son idée première et d’évoluer en terrain conquis, tout en sachant que son secret n’en serait justement pas un. Sans doute parce que, justement, il n’a jamais cherché à ce que ce soit le cas.

« Oh attend ! Tu pourras m'expliquer ça autour d'une bouteille. Un italien peut-être ? » Parfois, il regrette sincèrement qu’ils ne s’entendent pas davantage. Il apprécie son humour, même s’il va à son encontre, même si elle cherche à le coincer et lui faire regretter ses propos, et peut-être même son geste. Il la connaît depuis l’adolescence, ce qui correspond à une vie toute entière à l’échelle de sa propre vie, et il n’arrive même plus à se souvenir du moment où les choses ont commencé à lentement se détériorer, pour aujourd’hui atteindre un plateau bas. “Je me doute que t’as pas envie de connaître les détails, alors ça sera rapide. Pas besoin d’ouvrir une bouteille pour l’occasion.” Il n’est pas timide, il ne cherche pas à cacher cette aventure, mais il a toujours ses limites, Constantine, et sans doute que parler de ses histoires d’un soir avec sa belle-soeur en est une. “Je ne me suis pas rapproché de lui parce qu’il est marié. C’est pas un truc qui m’excite, pour parler franchement.” Ces propos, il les tient uniquement parce qu’il sait qu’ils resteront dans le cercle familial et qu’elle pourra tout au plus aller les murmurer à l’oreille de James. Jamais il n’aurait osé aborder un tel thème en public, mais pour l’heure le contexte est différent et il se permet de replacer son regard dans celui de Cristina, n’ayant de toute façon rien à lui cacher. Il aurait largement préféré qu’il ne soit pas marié ; pour ce que ça veut, et ce même si elle se moque sûrement pertinemment de l’entendre. “Et je doute qu’il soit adepte de la théorie du mariage ouvert, si jamais tu pensais que vous alliez avoir des tas de choses à vous dire.” Pour des raisons évidentes, il préférerait encore que Cristina ne tienne jamais le moindre mot à l’italien, parce que cela ne la regarde pas, parce qu’il ne veut pas que le blond se retrouve mêlé à une histoire qui ne le regarde pas non plus. “Je suis un grand garçon maintenant, tu ne peux pas sincèrement croire que tu peux m’épingler parce que j’ai loué une chambre à l’Emerald.” Et ce n’était même pas en son nom, qui plus est. Tout ce que le registre dit, c’est que Damon Williams a réservé un nuit. Tout ce que les caméras montrent, c’est que les deux hommes sont entrés ensemble dans la chambre, bien évidemment pour y dormir. Fin de l’histoire.

“Qu’est-ce que tu veux ?” - « T'aider à patienter. » Jusqu'à ce que James soit disponible pour le recevoir. Aussi bien patienter en charmante compagnie (la tienne) plutôt que tout seul, n'est-ce pas ? Ah Ambrose aurait sans doute milles fois mieux préféré patienter devant la porte comme un idiot plutôt que de t'imposer ta compagnie. S'il peut supporter ta présence, ça ne veut pas dire pour autant qu'il cherche les occasions pour te côtoyer. Ce qui le pousse en ce moment même à être docile et à te suivre jusque dans l'ascenseur ? C'est la curiosité et rien d'autre. Ah la charmante petite curiosité malsaine. C'est peut-être un peu ça qui te pousse à l'inviter toi aussi. Les portes de l'ascenseur se referment, prête à garder cette discussion secrète des oreilles extérieures. Tu n'as pas besoin de t'aventurer bien loin dans tes paroles pour qu'il finisse par très bien comprendre où tu voulais en venir. Aucune idée s'il connait un ou des prénoms qui ont composé la liste des amants de son cousin, mais il n'a aucun mal à comprendre de qui tu veux parler. L'étincelle de malice s'allume dans ton regard à la seconde où tu crois apercevoir un sourire sur ses lèvres. Il s'amuse ? Ça tombe bien, parce que toi aussi. “Je vois que tu as mené tes recherches.” - « Tu m'as laissé la tâche facile. » Presque trop. À croire qu'il l'a fait exprès. Il aurait été déçu que tu ne lui en fasses pas la remarque.

“Je me doute que t’as pas envie de connaître les détails, alors ça sera rapide. Pas besoin d’ouvrir une bouteille pour l’occasion.” qu'il débute alors que tu entames quelques pas dans les couloirs du rez-de-chaussée. Il faut croire qu'il veut se débarrasser le plus rapidement possible de cette conversation. James ne sera pas plus libre de le recevoir s'il coupe court à cette agréable moment. Mais il se trompe. Évidemment que tu veux savoir tous les détails. C'est mieux de parler des problèmes des autres que des tiens. C'est mieux de se faire croire que la vie des autres est plus misérable que la tienne. “Je ne me suis pas rapproché de lui parce qu’il est marié. C’est pas un truc qui m’excite, pour parler franchement.” - « Ah non ? » que tu demandes, jouant l'innocence que plus personne ne croit depuis bel lurette. Nombreux sont ceux qui sont justement excités par le concept de l'interdit. Par l'adrénaline qui nous envahit à la peur de se faire surprendre. Quand il n'y a pas de ça, c'est que l'infidélité va à l'encontre de la valeur des gens. Il reste encore la possibilité des sentiments amoureux qui se mêlent à tout le reste. C'est quoi sa raison à Ambrose ? “Et je doute qu’il soit adepte de la théorie du mariage ouvert, si jamais tu pensais que vous alliez avoir des tas de choses à vous dire.” Le commentaire a au moins l'effet de te faire sourire. Évidemment, même dans les péchés, il critique encore ton mode de vie. Quel idiot. Mieux vaut un mariage ouvert qu'une femme cocu. « Parce que tu comptais me le présenter ? Avec ou sans sa femme ? » Qu'il invite son amant et sa cocu de femme à la prochaine soirée bénéfice organisé à l'hôtel. Il n'y a jamais assez de portefeuille à ces soirées là. Ajoutez à ça, l'autre Williams jaloux, ton époux, ton beau-frère, et un plat de pop corn. Voilà une soirée bien réussie. Tu choisiras une place au premier rang sans l'ombre d'un doute “Je suis un grand garçon maintenant, tu ne peux pas sincèrement croire que tu peux m’épingler parce que j’ai loué une chambre à l’Emerald.” - « Damon Williams a loué une chambre. Je doute que tu en aies les moyens. » que tu rectifies immédiatement. Enfin, non, tu n'as aucun doute que Ambrose serait incapable de payer une chambre dans cet hôtel. Surtout pas celle choisie par ce Damon Williams. Mais tu ne chargerais jamais le prix d'une chambre à un membre de la famille de James - des plans que monsieur te reproche (encore) tes valeurs bien peu familiales. Toutes les raisons sont bonnes pour les reproches. « Il va avoir besoin du rabais fidélité ton ami ? » Parce qu'il n'y en a pas, dommage pour lui (eux).

« T'aider à patienter. » Ambrose ne se retient pas de rouler les yeux en direction du ciel, bien trop conscient qu’elle se moque de lui et l’infantilise à outrance. Il aurait des dizaines de dossiers sur lesquels travailler pour patienter, et encore un bon millier d’autres occupations qui seraient sans nul doute plus utiles que de parler sans but avec Cristina. Il n’a rien contre l’idée de parler avec cette dernière, loin de là, mais il la connaît assez pour savoir lorsqu’elle a une idée derrière la tête, ce qui est le cas en cet instant ; et il n’aime pas du tout son idée, justement. Ambrose est de ceux qui pensent que la vie privée doit le rester, même si sa belle-sœur se tient face à lui. Il ne se confie pas déjà pleinement à sa propre fratrie, alors le faire avec les membres ajoutés est encore moins envisageable, surtout lorsque cela touche à son intimité. Il aime encore moins l’idée de la discussion à venir lorsque le prénom de Damon est sous-entendu, chose qu’il aurait voulu épargner au blond puisque les tensions au sein de sa propre famille n’ont pas à l’éclabousser, lui. Surtout alors que Cristina ne connait qu’une infime partie du tableau, là où James pourrait en avoir une vision d’ensemble, si jamais Rose avait accepté de dévoiler le nom de Saül lors de leur dernière discussion. « Tu m'as laissé la tâche facile. » Parce qu’il n’y a qu’elle pour s’intéresser aux caméras des chambres doubles. Ambrose ne s’est pas caché de rien, parce que cela aurait été inutile, mais jamais il n’aurait aboyé sur tous les toits cette nuit passée avec l’italien. « Ah non ? » Elle doute avec ironie qu’il ne soit pas attiré par les hommes mariés et Ambrose enfonce son dos dans la barre de l’ascenseur, bras croisés, n’ayant aucune envie d’entrer de trop dans son jeu. Il le fera encore moins alors que cela signifierait nuire à Damon, qui ne se doute sans doute même pas que son prénom est sur toutes les lèvres.

Alors, à défaut de nier ou cacher ce qu’il s’est passé entre eux, Ambrose tente de le protéger et surtout de le tenir éloigné de Cristina, qui aurait sans doute à cœur d’ajouter un palmarès un homme tel que lui dans le seul but de s’imposer. « Parce que tu comptais me le présenter ? Avec ou sans sa femme ? » L’australien lui assène un regard plus noir que prévu, désormais. “Certainement pas, non. Ni avec, ni sans.” Mais la connaissant, elle serait même capable de toquer à la porte de la chambre s’ils en venait à revenir à l’hôtel. Parce que Cristina n’a ni barrières ni limites et parce qu’elle pense qu’il devrait en être de même pour le reste du monde et qu’ainsi tout serait plus amusant. Parfois, il se demande qui a quel âge, entre eux. « Damon Williams a loué une chambre. Je doute que tu en aies les moyens. » Elle sait très bien que ce n’est pas le cas, tout comme n’importe quelle autre personne dont Ambrose serait un tant soi peu proche. Cela n’a rien d’un secret et il aimerait dire que cela n’a rien d’une honte non plus, mais sur ce dernier point ce serait un mensonge. “Pourquoi est-ce que tu fais autant une fixette sur lui ?” Il n’est même pas de son âge, elle n’a pas à être jalouse de quoi que ce soit, encore moins à convoiter ce qui ne lui appartiendra jamais, et qui n’appartient déjà pas à Ambrose.

« Il va avoir besoin du rabais fidélité ton ami ? »
“Non.”

Il ne risque pas de revenir avec Damon à l’Emporium. Il ne dit pas qu’il ne le reverra pas, encore moins à l’occasion d’une nuit toute entière, mais cela ne sera certainement pas ici. La ville est grande et les hôtels nombreux, puisqu’aucun des deux ne peut inviter l’autre chez lui. Ils iront ailleurs, à n’en pas douter, et encore une fois cela ne regarde pas Cristina qui, avec un peu de chance, pourrait penser que ce non catégorique signifie que les deux garçons se tiendront loin l’un de l’autre. “Sérieux, c’est quoi le fond de ta pensée ? Tu veux son numéro, tu me fais payer ta jalousie, tu cherches du sang frais ?” Peut-être qu’elle en veut au plus jeune Constantine de lui aussi toucher à un mariage alors qu’il doute que, de son côté, Cristina puisse avoir le même nombre d’aventures que son mari. Il ne veut pas vraiment savoir et il veut encore moins connaître les détails sordides de cette histoire, mais il est aussi et surtout incapable de rester muet et impassible face à une Cristina qui cherche à l’attaquer par tous les moyens. “Laisse le en dehors de tout ça.” Qu’elle continue de s’en prendre à Ambrose si cela l’amuse autant, il a les épaules assez large pour gérer la situation, mais il ne veut pas que Damon s’y retrouve mêlé malgré lui, tout comme il aurait voulu protéger n’importe quel autre proche.

“Certainement pas, non. Ni avec, ni sans.” « Quel dommage. » que tu annonces comme si cela avait vraiment de l'importance. Le contraire aurait été plus que surprenant. Tu te serais tout de même prêté au jeu s'il avait insisté pour faire des présentations officielles. Avec ou sans sa femme cocue. “Pourquoi est-ce que tu fais autant une fixette sur lui ?” Tu ne fais pas particulièrement une fixette sur lui en particulier - même si la coïncidence des deux italiens dans la vie des deux cousins est tellement improbable qu'on jurerait que ce n'est pas une coïncidence du tout. En même temps, est-ce que James dessine vraiment un portrait de ses amants à ses proches ? Sans doute pas. Votre vie privée ne regarde personne d'autre que vous. « J'essaie juste de comprendre. » que tu lui réponds alors qu'un sourire orne tes lèvres. Oui, bien sûr, juste ça. Tu essaies de comprendre son raisonnement de te reprocher les clauses de ton mariage. Il faut croire que c'est plus amusant quand le deuxième partenaire du couple se fait jouer dans le dos.

“Non.” Non il ne metteras plus jamais les pieds à l'Emerald à cause de cette petit confrontation de rien du tout ou alors ce charmant Damon regrette déjà cette terrible trahison envers sa femme et il a déjà mis fin à leur relation ? Peu importe la raison, Ambrose et Damon ne seront plus jamais ensemble sous tes yeux de vipères. Étonnant, n'est-ce pas ? “Sérieux, c’est quoi le fond de ta pensée ? Tu veux son numéro, tu me fais payer ta jalousie, tu cherches du sang frais ?” Voilà qu'un rire moqueur traverse tes lèvres. En fait, son numéro tu y as déjà accès depuis qu'il s'est enregistré à la réception il y a quelques nuits déjà. Tu as bien des informations sur ce Damon Williams, aucune dont tu comptes te servir pour x raisons. Pour le reste… quelle jalousie ? Tu as bien des jalousies, mais aucune qui ne concerne Ambrose ou son amant. La jalousie est dirigée vers un tout autre Williams, mais bon, ça, c'est un tout autre dossier n'ayant aucun lien avec celui-ci. « J'oserais jamais jouer dans les plate-bandes de la famille. » que tu réponds de ton air innocent qui te donne tout sauf l'air innocente justement. C'est parfaitement le but, oui. “Laisse le en dehors de tout ça.” - « Oh ne t'en fais pas pour ça. La discrétion est la politique numéro un de l'hôtel. » La discrétion envers les clients seulement vu à quelle point tu es tout sauf discrète concernant la vie privée de ton beau-frère. L'hôtel regorge d'hommes d'affaires qui amènent leur maîtresse beaucoup trop jeune pour eux. La moindre des choses est de protéger leur secret. Dans un but parfaitement lucratif pour toi, bien sûr. Tu n'as que faire des mensonges des autres et des conséquences qu'ils auraient si leur secret était dévoilé. « Votre petit secret est entre bonne main. » Tu l'annonces sur le ton de la malhonnêteté. Tu veux qu'il croit que c'est un mensonge alors que c'en est pas un du tout. Même James n'en saura rien. Du moins, ça ne viendra pas de toi. Ça ne veut pas dire que tu ne peux pas te jouer de la situation.

Il n’a jamais été particulièrement proche de Cristina, surtout parce que les deux semblent manquer de points communs, mais ils se contentent depuis des années d’évoluer dans la vie l’un de l’autre sans jamais faire de vagues. Et c’est justement parce qu’il avait prévu que rien ne change qu’Ambrose ne comprend pas le soudain intérêt de sa belle-sœur pour l’italien, qui n’est pas même un petit-ami pour lui. Il n’y a rien à dire, rien qu’il ne veuille dévoiler non plus, et surtout rien dont elle devrait s’intéresser. Tout est d’autant plus douloureux alors que le voyage des deux jeunes hommes au Canada n’a pas tourné de la façon dont Ambrose avait pu l’imaginer et qu’il ne sait même pas s’ils pourront se revoir. « J'oserais jamais jouer dans les plate-bandes de la famille. » Une part de lui en est rassurée, sans doute, parce que les choses sont déjà bien assez compliquées sans que Cristina ne s’en mêle, alors autant l’éviter, quand bien même il doute fortement qu’elle puisse être son genre: au fond, il sait qu’il n’a aucune idée de ce qu’est son genre ou non. “Je doute sincèrement que tu aies la moindre once de morale.” Ce n’est pas un reproche, simplement un fait. Elle convoite ce qu’elle ne peut pas avoir, elle veut tout ce qui brille et surtout tout ce qu’elle n’a pas en claquant simplement des doigts. S’il avait quelques années de plus, elle l’aurait aussi voulu, lui.

N’ayant aucune envie de parlementer davantage sur le sujet de l’italien, surtout alors qu’il n’existe justement plus rien avec ce dernier, déjà, Ambrose se contente donc de lui demander de le garder en dehors de toutes leurs histoires de querelles familiales. Il en a déjà bien assez à gérer naturellement, pas besoin d’en rajouter. « Oh ne t'en fais pas pour ça. La discrétion est la politique numéro un de l'hôtel. » - “Ca a pas vraiment l’air, à vue d’oeil.” Il marmonne, amer. Il a passé l’âge de se faire sermonner au sujet de sa vie privée, et quand bien même cela aurait pu être le cas, il trouve terriblement injuste que les reproches viennent d’elle. Il aurait été plus à même de les accueillir s’ils avaient émané de James, par exemple. « Votre petit secret est entre bonne main. » Les bras croisés, il pose son regard froid et amer sur celui de la femme d’affaire, de quelques centimètres plus petite. “C’est pas un jeu, tu sais ?” Elle n’a pas le droit de tout tourner ainsi en dérision, tout comme elle n’a pas le droit de s’immiscer dans sa vie sous couvert qu’ils aient passé une nuit dans son hôtel ou qu’Ambrose soit de sa famille. “Ne donne pas son identité à James. Tu peux lui raconter tout ce que tu veux, mais ne lui dis pas qui il est.” Il reprend son sérieux et ne cherche même pas à négocier les termes de la négociation. Il pourrait se plier en quatre pour lui plaire en retour, mais il insiste sur sa demande: son cousin ne doit pas savoir qu’il passe du temps avec Damon, parce que cela rappellerait invariablement le nom de son père et, avec, l’histoire qu’Ambrose lui a racontée, celle dans laquelle James veut défendre son honneur coûte que coûte et rendre au centuple les coups qui ont été portés sur son cousin. Ce ne sont pas même des coups, en réalité, juste une altercation un peu animée, mais allez faire accepter les choses aussi simplement au styliste, vous. “Fais moi juste confiance là-dessus, s’il te plaît. Il se mettrait dans une situation difficile pour rien.” Ce n’est pas lui-même qu’il cherche à protéger, Ambrose, mais bien son cousin avant toutes choses et, par extension, l’italien avec qui il n’entretiendra sûrement plus aucune sorte de relation à l’avenir.

“Je doute sincèrement que tu aies la moindre once de morale.” - « Tu es trop aimable. » Ah non ? Ce n'était pas un compliment ? Pourtant, ça en avait tout l'air. Comme si tu allais piger dans les amants de Ambrose. Tu n'es absolument pas intéressé. Même s'il a l'air d'avoir les poches bien remplies. Même si avoir un Williams dans nos contacts est bon pour les affaires. Tu baises personne pour les affaires. Tu n'es pas assez désespérée pour ça. Et tu n'en as pas besoin non plus. Tu mérites le succès qui cogne à ta porte. Ce n'est certainement pas gagné en te dévêtissant. “Ca a pas vraiment l’air, à vue d’oeil.” Un sourire amusé se glisse sur tes lèvres alors que tu clames ton innocence d'un léger haussement d'épaule. Peu importe de ce que ça a l'air, tant que la discrétion soit vraiment au rendez-vous, c'est ça l'important, non ?

“C’est pas un jeu, tu sais ?” Ce n'est pas parce qu'il ne trouve pas le jeu amusant que c'en est pas un. Ce n'est qu'un jeu. Ce n'est que des paroles en l'air qui n'aboutiront jamais à rien. Tu perdras ton intérêt dans cette histoire aussi rapidement que tu l'as découvert. Qu'il respire un peu Ambrose, tu lâcheras son amant marié - et tous les autres qu'il aura - quand il arrêtera de critiquer ton mariage comme s'il avait la réponse au bonheur. Clairement, il ne l'a pas. “Ne donne pas son identité à James. Tu peux lui raconter tout ce que tu veux, mais ne lui dis pas qui il est.” Son air devient soudainement bien plus sérieux et ça ne fait qu'attiser un peu plus ta curiosité. Pourquoi est-ce qu'il insiste autant pour que James soit tenu à l'écart de ce secret qui unit Ambrose, Damon ainsi que toi, à leur plus grand bonheur. Ton regard voudrait pouvoir lui percer la cervelle pour avoir plus de détails sur ce qu'il insinue. “Fais moi juste confiance là-dessus, s’il te plaît. Il se mettrait dans une situation difficile pour rien.” Confiance en lui ? Oui, tu lui fais totalement confiance même si tout ton comportement prétend le contraire. Est-ce que cette confiance est partagée ? Probablement pas. Est-ce qu'elle sera partagée lorsque James devient un dommage collatéral de son petit secret ? Elle devrait. Peut-être qu'il avait raison tout à l'heure quand il a dit que tout ceci n'avait rien d'un jeu. Le sérieux que prend la conversation ne t'amuse plus du tout. « Je crois que je vais avoir besoin d'un peu plus de détails si tu veux que je cache quelque chose à James. » Parce que des secrets entre vous deux, il n'y en a pas. Jamais. Tu l'attrapes par le bras pour le traîner de force jusque dans la salle la plus proche. Un peu de discrétion est de mise on dirait bien. « Qu'est-ce que tu as fait estúpido ? » C'est ce qu'il est, stupide si ses mauvais choix viennent attirer des problèmes à ton époux. Il a tout intérêt à parler et à cesser les petits secrets. Il a trop parlé pour ne pas te donner envie de creuser plus loin s'il ne te donne pas les réponses que tu souhaites. Il devrait apprendre à se taire Ambrose. Il s'est tiré lui-même dans le pied.

Ambrose n’a jamais aimé cette conversation dès le tout début, mais il l’aime encore moins maintenant alors qu’il doit place Cristina devant le fait accompli: tenir au courant James de cette histoire, même à titre anecdotique en fin de repas, serait une terriblement mauvaise idée. Il est bien trop intelligent pour ne pas faire le lien avec la dernière véritable discussion qu’il a eu avec Ambrose, et il est bien trop buté pour écouter son jeune cousin qui pourrait tenter de le raisonner et, surtout, de lui demander de ne pas agir. Il décrocherait la lune pour Ambrose, et c’est justement pour cette raison qu’il serait incapable de retenir sa colère face à ce qu’il considère être comme une pure injustice. Tout ça, James le lui a dit à grands coups d’insultes et de remords, mais Ambrose l’a traduit. « Je crois que je vais avoir besoin d'un peu plus de détails si tu veux que je cache quelque chose à James. » Et sa réponse prend la forme d’un hochement de tête de la négative: de droite à gauche, sa tête balance pour marquer son désaccord. Elle a peut-être besoin de plus de détails mais il ne lui en donnera aucun. Parler à James a déjà été bien assez difficile pour lui, il ne recommencera pas. Tout en se laissant traîner dans une pièce voisine, son bras malmené par les mains manucurées de Cristina, il visualise déjà la porte se fermer derrière lui pour anticiper le moment prochain où il partira.

« Qu'est-ce que tu as fait estúpido ? » - “Rien qui ne te concerne, Cristina.” Il la toise de ses quelques centimètres de haut, toujours présents malgré la taille des talons de la femme d’affaire. Ses yeux passent dans l’un et l’autre des siens, intransigeants. “Je te demande pas de le faire pour moi, mais pour James.” Il n’a rien à gagner à ce que ce secret en reste un, tout comme il n’a pas particulièrement à perdre quoi que ce soit à ce qu’elle en parle à James, à titre purement personnel. Du moins, cela aurait été le cas si Damon était n’importe quel autre homme marié (et riche à en crever) de la ville. Ce n’est pas le cas, évidemment. “Je te demande pas de le lui cacher, tu peux glisser entre deux confessions sur l’oreiller que je me suis tapé un homme marié à l’Emerald. Oublie simplement de préciser son prénom et son nom, parce qu’après tout c’est pas vraiment ce qui t’a intéressé.” Le plan est parfait, parce qu’il correspond à la personnalité de Cristina. Elle adore tout savoir sur tout le monde, elle adore quand les petites informations croustillantes pour égayer ses journées viennent jusqu’à elle, elle adore être le centre de l’attention, même des hommes en quêtes de portes à refermer derrière eux. Elle adore tout ça, Cristina, et il le sait, tout comme James le sait aussi, et il ne trouvera pas cela étrange qu’elle n’ait pas retenu le nom du protagoniste. Personne n’accorde d’intérêt aux noms de ses amants, de toute façon ; même Ambrose qui ne joue généralement pas à ce jeu-là, il pourrait feigner avoir oublié, lui aussi. L’amnésie collective, voilà l’omission (et non le mensonge) qui pourrait être simple et ô combien salvateur. “Tu comprendras sans doute un jour.” En attendant, il ne peut que lui demander de lui faire confiance, et ne pas avoir l’assurance que cela lui suffise est la raison pour laquelle il est le premier à qui l’idée déplaît fortement.

“Rien qui ne te concerne, Cristina.” De son point de vue, non, sans doute que rien de tout ceci ne te concerne, mais à la seconde où James est possiblement devenue un dommage collatéral de sa bêtise, quelle qu'elle soit, alors, oui, ça te concerne. “Je te demande pas de le faire pour moi, mais pour James.” qu'il renchérit. Ça te fait plus grincer des dents qu'autre chose. Tu n'aimes pas ce paysage bien trop flou qui est en train de se dessiner sous tes yeux. Tu veux chaque petit détail. Tu veux pouvoir visualiser la pièce en entier pour trouver une solution à ce petit problème. Tu as beau tourner la situation de tous les côtés, tu ne vois pas en quoi l'identité de ce Damon pourrait causer un problème à James. Le seul lien que tu arrives à faire, c'est qu'il est sans doute du même sang que l'amant de ton époux. En quoi est-ce vraiment un problème ? Plus tu réfléchis, plus les questions se font nombreuses et elles sont toutes sans réponse. Voilà le véritable problème. “Je te demande pas de le lui cacher, tu peux glisser entre deux confessions sur l’oreiller que je me suis tapé un homme marié à l’Emerald. Oublie simplement de préciser son prénom et son nom, parce qu’après tout c’est pas vraiment ce qui t’a intéressé.” Non, en effet, ce n'est pas ce qui t'a intéressé en premier lieu, bien que ça t'a tout de même bien amusé le nom Williams. L'arroseur arrosé, c'est sans doute ça n'est-ce pas ? Alors que tu te croyais reine de la situation, alors que tu t'amusais d'une liaison qui serait bel et bien rester secrète simplement parce que tu la considérais pas plus spécial qu'une autre, parce que Damon le client méritait la même discrétion que tous les autres idiots qui ramènent leur amant à l'hôtel à l'abri du regard de leur partenaire de vie, mais du moment où tu dois mentir à James, ce n'est plus pareil. “Tu comprendras sans doute un jour.” Un jour. Et ce jour-là, ce ne sera qu'une raison supplémentaire pour que James t'en fasse des reproches. « Tu es conscient que moins tu en dis, plus j'ai envie de savoir ? » La curiosité est un bien vilain défaut à ce qu'il paraît. Tout le monde sauverait un temps inconsidérable si Ambrose allait directement au but, mais non, il est muet comme une tombe et ne semble pas vouloir revenir sur son choix, à ton plus grand. Tant pis pour lui, tu trouveras le moyen de découvrir autrement que par sa bouche à lui, ni par celle de James apparemment. Et non, tu ne comptes pas attendre un jour. Peut-être bien que d'aller questionner l'autre personne qui partage son nom pourra éclairer un peu ta lanterne. « Je ne dirais rien à James. » que tu ajoutes au cas où il en doutait encore - même si, bon, est-ce qu'il croit vraiment à ta parole ? Peut-être pas, mais il le devrait. « J'aimerais pouvoir faire autre chose que de me taire pour aider. » Aider surtout James à ne pas avoir d'ennui, mais également sortir Ambrose de ce pétrin dans lequel il semble avoir sauté à pied joint.

« Tu es conscient que moins tu en dis, plus j'ai envie de savoir ? » Il en est autant conscient qu’il déteste cette position, parce qu’il ne peut pas se permettre de la laisser prendre du terrain, tout comme il ne peut pas se permettre qu’elle fouille d’elle-même davantage cette histoire. Il lui manque bien trop d’éléments du puzzle pour qu’elle puisse la comprendre en l’état, mais Ambrose sait qu’elle ne manque pas de ressources, tout comme il sait qu’elle pourrait finir par arriver à tout découvrir, si elle le voulait vraiment, et ce ne serait pas souhaitable pour qui que ce soit. “Je me doute.” Il se contente de souffler, pas franchement heureux de la situation. Il ne cherche pas à nier les faits, et s’il sait ne toujours pas cerner les contours exacts du caractère de Cristina, il sait au moins qu’elle a une certaine propension à refuser que des choses puissent lui être cachées, volontairement ou non.

Ses yeux restent ancrés dans ceux de l’héritière, sans doute pour lui prouver qu’il ne compte pas revenir sur ses mots et lui révéler quoi que ce soit, même si elle serait prête à payer cher pour cela. « Je ne dirais rien à James. » Il balance sa tête d’avant en arrière et souffle même doucement, soulagé qu’elle se montre un minimum conciliante. Il n’aurait pas pu se battre contre les deux époux Weatherton à la fois, autant qu’il n’en aurait eu aucune sorte d’envie. De ce geste, il la remercie simplement, sans ajouter de mots et rendre cette discussion possiblement un peu plus difficile encore. « J'aimerais pouvoir faire autre chose que de me taire pour aider. » Cristina fait parfois preuve d’humanité, d’autres fois elle montre qu’elle peut elle aussi ressentir quelque chose. Et dans ces moments-là, Ambrose s’en retrouve toujours étonné, comme en cet instant. Il est d’autant plus etonné qu’il se retrouve surtout désolé de ne pas pouvoir accéder à sa demande: elle ne pourra pas aider, et elle ne pourra pas faire autre chose non plus. Le plan repose sur son silence, et elle représente déjà un maillon assez important de cette manière. “Y’a rien à faire, de toute façon.” La colère de James à l’égard de Saül est omniprésente et il est le seul à savoir jusqu’où il serait prêt à aller dans le but de défendre l’honneur de celui qu’il considère comme un véritable petit frère. “Mais merci. De proposer.” Il est certain que son pas en avant n’avait rien de désintéressé, mais sans doute a-t-il au moins le mérite d’exister, et c’est ce qu’il préfère continuer de se dire plutôt que tout autre chose. Au moins, il existe. “Je vais te laisser.” Il n’a plus envie de passer un peu de temps avec James pour discuter avec lui et, dans la mesure où ce dernier n’avait jamais été tenu au courant de sa vie, alors il ne se posera aucune question. Tout est bien plus simple de cette façon, et cela permettra aussi à Ambrose de prendre le temps de digérer ce pseudo interrogatoire, tout en tentant de trouver une stratégie à son plan de vengeance-dissimulation qui en manque cruellement.