| the secret is out, please stop pretending everything is ok › rhett |
| | (#)Mer 26 Oct 2022 - 10:49 | |
| the secret is out, please stop pretending everything is ok @Rhett Hartfield & Jenna CaldwellLe choc avait été à la hauteur de la nouvelle que Joanne t’avait annoncée. Tu sentais bien que ton amie cachait quelque chose depuis ton retour car elle s’était toujours débrouillée pour ne jamais te voir et ne communiquer avec toi que par téléphone ou messages. Et elle savait à quel point tu détestais ça … Mais étant partie sans donner de nouvelles, tu ne pouvais pas te permettre de faire la difficile et tu avais pris ce qu’elle avait accepté de te communiquer. Après ta rencontre avec Hassan toutefois, tu t’étais montrée plus insistante. Il t’avait clairement dit qu’il ne pouvait rien te dire et de voir directement avec Joanne. Le mauvais pressentiment que tu avais réussi à écarter était revenu au galop et tu t’étais montrée insistante. Joanne avait fini par te donner son adresse pour lui rendre visite. Tu ne savais clairement pas à quoi t’attendre et tu essayais de ne pas imaginer le pire. Quand tu avais frappé à sa porte, c’est sa mère qui t’avait ouvert. Tu fus surprise qu’elle te prenne dans ses bras immédiatement. Il fut un temps où tu avais fréquenté la famille Prescott mais cela faisait longtemps qu’elle ne t’avait pas vu. Elle t’indiqua que Joanne était dans le salon et qu’elle serait de retour dans une heure. C’est le cœur battant que tu avais avancé vers le salon où effectivement ton amie t’attendait. Quand tes yeux se posèrent sur son visage, c’était comme si l’on venait de te frapper d’un coup de poing assez fort pour te couper la respiration. Malgré le sourire qu’elle se forçait à afficher, la douleur se lisait sur ses traits. Et cette douleur-là, tu ne la connaissais que trop bien. Tu l’avais côtoyée pendant quatre mois alors que tu avais accompagné ta tante lors de ses derniers instants parmi vous. Ce que cette expérience t’avait appris c’était à te montrer forte face à cette maladie. Tu avais pris ton amie dans tes bras et tu avais essayé de ne pas montrer que ton cœur se brisait dans ta poitrine. Joanne t’avait alors tout raconté ou du moins les grandes lignes. Le diagnostic était sans appel, elle ne s’en sortirait pas. Tu avais lutté, tu avais mis toutes tes forces à ne pas craquer devant ton amie mais quand tu avais repris ton vélo en sortant, les larmes avaient envahies tes yeux. Tu n’étais pas certaine de comment tu étais arrivée à Bayside sur la plage qui se vidait en cette fin de journée mais toi tu avais juste besoin de te défouler et de crier. Combien de proches cette maladie maudite allait-elle t’enlever ? Est-ce que ce n’était pas toi le chat noir ? Est-ce que ce n’était pas toi qui condamnais tes proches ? C’était idiot et égocentrique de penser cela, au fond tu le savais mais tu n’arrivais pas à comprendre comment cette maladie continuait à infiltrer ton quotidien sans te laisser de répit.
Les deux jours suivants, tu les passais dans ta chambre. Incapable de mettre un pied dans ta galerie, tu répondais au téléphone aux ouvriers quand ils avaient une question mais tu avais besoin d’être seule. C’est Finn qui finit par ouvrir les volets de ta chambre et te poussa à la douche. Tu lui en voulus de ne pas te laisser encore ruminer tes mauvaises pensées mais tu savais qu’il avait raison. Toi, tu t’en voulais de ne pas avoir été là pour Joanne, tu t’en voulais que ce soit elle et pas toi. De vous deux, c’était elle qui méritait de continuer à vivre et à respirer, toi tu ne manqueras pas à grand monde finalement alors qu’elle a deux enfants qui ne doivent pas réaliser encore qu’ils vont la perdre. Une fois habillée, tu pris ton vélo pour te rendre à la galerie. Les travaux seraient terminés en fin de semaine, la semaine suivante il faudra installer les œuvres des artistes et préparer l’ouverture. Tu n’avais plus aucune envie de faire la fête, cette idée t’était même insupportable mais les cartons d’invitation avaient été envoyés, il allait falloir que tu surpasses tout cela. Pour l’instant cette idée t’était insupportable. C’est sur un coup de tête que tu repris ton vélo pour te rendre à l’université. Tu n’avais pas mis les pieds sur le campus depuis bien longtemps mais tes souvenirs sur sa disposition étaient intacts. Tu n’eus aucun mal à retrouver le terrain de rugby et comme tu l’avais espéré, l’entrainement de l’équipe se tenait toujours à la même heure. Tu t’installais dans les tribunes réalisant que c’était le première fois que tu voyais du rugby depuis ta rupture avec Rhett. Le rugby serait toujours associé à Rhett pour toi et c’était d’ailleurs lui que tu venais voir. Tu avais bien conscience de ne pas ressembler à grand-chose avec tes yeux rouges, ton jean, t-shirt et ta vieille veste mais tu n’avais pas pu faire mieux. Au moins tu étais propre. Quand les joueurs partirent vers les vestiaires, tu descendis doucement avant de te diriger vers Rhett et de lui dire : « Tu savais pas vrai ? » C’était une question rhétorique, bien entendu qu’il savait. Si Hassan savait alors lui aussi était au courant. « Pourquoi tu m’as rien dit ? » Tu ne t’attendais pas à ce que Rhett te contacte quand tu étais aux Etats-Unis mais il aurait pu dire quelque chose lors de votre repas au restaurant. Tu aurais pu faire plus depuis ton retour à Brisbane et ça, tu ne le leur pardonneras pas facilement. |
| | | | (#)Ven 28 Oct 2022 - 12:27 | |
| Il ne remarque Jenna qu’au moment où elle fonce sur lui, ayant depuis longtemps perdu toute habitude de poser son regard sur les tribunes, infiniment petites, infiniment vides aussi. Maintenant, il se concentre sur ces quelques heures par semaine qu’il passe à entraîner des adolescents aux profils différents, dont l’un d’eux peut-être finira par marcher dans ses pas. Pour l’heure, c’est une idée qui sort parfaitement de son esprit alors que ce dernier se veut accablé des mots de Jenna, de ses accusations qu’il ne comprend pas et entend de toute façon à peine alors qu’il se focalise sur ses yeux rouge et son allure presque maladive. « Tu savais pas vrai ? » Il ne comprend pas et ne cherche pas à le faire, sa main se posant déjà près de sa joue, son pouce à la commissure de ses yeux dont il n’arrive pas à comprendre l’allure anormalement rouge, anormalement triste. « Pourquoi tu m’as rien dit ? » - “Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Qu’est-ce qu’on t’a dit ?” Déjà, Rhett s’inquiète. Les indices sont trop maigres et trop peu nombreux pour qu’il comprenne la situation, alors il se concentre uniquement sur l’allure de Jenna et le fait qu’elle ait tout d’inquiétante.
Derrière eux, le pas curieux des étudiants ralentit alors qu’ils semblent repousser leur retour dans les vestiaires, ce qui leur vaut un regard noir de la part de l’entraîneur. “On avance, on avance. Y’a rien à voir.” Il leur annonce et leur demande par la même occasion, ne voulant pas exposer Jenna à leur jugement, et ayant tout aussi peu envie que cette rencontre marque le début de bruits de couloir qui n’auraient pas lieu d’être. Sans oser l’enjoindre en posant sa main contre son épaule, son dos, ou autour de son poignet, Rhett se contente de lui proposer d’aller un peu plus loin dans un simple signe de tête. Plus loin, où elle pourra lui parler sans qu’il n’y ait d’oreilles indiscrètes. Plus loin, où elle pourra enfin lui dire tout ce qu’elle a sur le coeur et peut-être permettre à Rhett de revoir à la baisse le souci qu’il ressent à l’égard de la jeune femme. “Dis moi ce qu’il se passe, Jen.” Il finit par souffler, ayant un mal fou à contenir son souci, lequel se traduit dans l’intonation de sa voix autant que dans le regard qu’il pose sur la rousse. Il est heureux d’avoir de ses nouvelles, dans un sens, mais nul doute qu’il aurait préféré que cela se fasse autrement. Plus que tout, il appréhende de savoir pourquoi c’est à ses côtés qu’elle décide d’exploser, alors qu’ils ne se sont pas échangés le moindre mot pendant des années et qu’il faut bien avouer qu’ils sont sortis de la vie l’un de l’autre, maintenant. C’est une situation qu’il déplore, mais c’est aussi une situation qu’il a provoquée, alors il n’a pas vraiment le droit de s’en plaindre. “Tu vas bien ?” C’est tout ce qu’il veut savoir, au fond. |
| | | | (#)Lun 31 Oct 2022 - 16:37 | |
| the secret is out, please stop pretending everything is ok @Rhett Hartfield & Jenna CaldwellRhett te regarde, inquiet. Et toi, tu as envie de crier. Tu n’as pas envie qu’il s’inquiète, pas pour toi. Toute son inquiétude devrait être tournée vers Joanne parce que c’est elle qui ne va pas bien, ce n’est pas toi. Tu n’es pas venue le voir pour qu’il s’inquiète, tu es venue le voir parce qu’au fond, il est la seule personne qui peut comprendre. Hassan et toi, vous vous étiez trop fait de mal ces dernières années pour que tu te tournes vers lui. Alors tu te tournais vers la dernière personne de votre quatuor, la plus improbable certainement car malgré le souhait de Rhett de te revoir après votre repas au restaurant, tu n’avais pas eu de ses nouvelles. Mais aujourd’hui, il était la seule personne qui pouvait comprendre le désarroi dans lequel cette nouvelle t’avait plongé. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Qu’est-ce qu’on t’a dit ? » Bien sûr qu’il ne sait pas, bien sûr qu’il ne comprend pas. Tu as appris cette nouvelle bien après tout le monde parce que personne, même Joanne, n’avait trouvé bon de te la communiquer. Ils avaient eu une excuse quand tu étais à New York mais Joanne avait fait partie des premières personnes que tu avais recontactées à ton retour. Tu avais perdu tellement de temps … « On avance, on avance. Y’a rien à voir. » Les paroles de Rhett te firent te rendre compte que vous n’étiez pas seuls, qu’il y avait ses élèves, ses joueurs qui te regardaient avec de grands yeux remplis de curiosité. Tu te fichais bien que l’on te prenne pour une folle, tu n’avais jamais été très sujette au regard des autres. Tu n’hésites pas à te mettre en marche quand Rhett te fait signe de t’éloigner. Tu sais qu’il ne te laissera pas affronter tout cela seule, pas vraiment. Une fois éloignés des oreilles indiscrètes, il insista de nouveau : « Dis moi ce qu’il se passe, Jen. » Tu sentis les larmes te monter aux yeux à l’idée de devoir formuler à haute voix la sentence qui attendait ton amie. Mais devant l’inquiétude grandissant de Rhett, tu n’allais pas avoir le choix. « Tu vas bien ? » Cette fois c’est la colère qui t’envahit. Parce que oui, tu allais bien mais tu ne devrais pas. Pourquoi c’était toi qui allais bien et Joanne qui était en train de mourir ? Qui est-ce qui décidait ce genre de choses ? Ton amie ne méritait pas cela, personne ne méritait cela. Tu pensais avoir mis le cancer derrière toi en quittant New York et en enterrant ta tante. Aujourd’hui, ses griffes se refermaient une nouvelle fois autour de toi de la pire des manières. Tu laisses échapper un rire remplit de ressentiment avant de dire : « Bien sûr que je vais bien, je vais toujours bien. » Rhett aura sans doute du mal à le croire mais comparé à ton amie, tu ne pouvais qu’aller très bien malgré ton état actuel. Levant les yeux, tu plongeais ton regard larmoyant dans celui de Rhett en lui disant : « Pourquoi tu m’as pas dit que Joanne était malade ? Tu pensais pas que j’avais le droit de savoir ? » Ou pire encore, la question qui te hantait était la suivante : « Tu pensais que je n’avais pas les épaules pour l’aider ? » C’était injuste d’accuser Rhett de tout cela, tu le savais mais tu te sentais trahie d’être la dernière au courant et tu avais l’impression d’avoir trahi ton amie en n’ayant pas été là pour elle. L’impuissance dans laquelle tu te trouvais aujourd’hui, tu ne la connaissais que trop bien et tu la détestais toujours autant. « Ca aurait dû tomber sur moi, Joanne mérite de voir ses enfants grandir, moi je n’aurai manqué à personne. » Le pire dans tout ça, c’était que tu le pensais vraiment. Tu n’étais indispensable à personne. Oui, ton entourage aura de la peine mais ce n’était pas comme arracher une mère à ses enfants en bas âge. |
| | | | (#)Mer 2 Nov 2022 - 17:13 | |
| A peine à l’écart de l’université et des étudiants, Rhett s’empresse de questionner Jenna pour enfin savoir ce qui semble autant la tracasser. Il n’aime pas la vue de son visage triste, bien sûr, et tolère encore moins celle de ses yeux se gorgeant d’eau alors qu’il devine que son cœur est serré, pour une raison qu’il ignore totalement. Ses mots sont une véritable supplique, celle de l’éclairer sur ce qu’il se passe pour qu’il puisse tenter de lui venir en aide et espérer qu’il le puisse donc bel et bien. Finalement, il se retrouve plus décontenancé que jamais lorsque la tristesse fait place à une colère qu’il n’avait pas vu venir et qu’il comprend tout aussi peu. « Bien sûr que je vais bien, je vais toujours bien. » Et bien sûr qu’elle ment comme elle respire, Jenna dont l’ironie se devine dans le moindre de ses pores. Il soutient son regard bien malgré lui, n’en ayant de toute façon pas le choix. Il ne la laissera pas repartir d’ici sans avoir eu le fin mot de l’histoire, et quand bien même cela signifiera sans doute l’observer s’énerver à son égard, pour des raisons qu’il trouve être encore largement obscures. Peut-être qu’il l’a mérité. “Jenna.” Il souffle, lui laissant sous-entendre qu’il n’a pas le moindre mal à voir clair dans son jeu et, surtout, qu’il est de son côté dans cette quête de vérité. Il veut qu’elle aille aussi bien que possible, parce qu’il a longtemps joué dans les deux rangs, et pas nécessairement pour le bien de la jeune femme, preuve en est de leur rupture qu’il a provoquée bien malgré lui.
« Pourquoi tu m’as pas dit que Joanne était malade ? Tu pensais pas que j’avais le droit de savoir ? » Et, enfin, il comprend. Il comprend la raison urgente de sa venue, il comprend l’ambivalence et les paradoxes de ses émotions autant que de ses réactions: elle vient seulement d’apprendre pour Joanne, et elle a été mise au courant bien plus tard que le reste de ses amis. Rhett comme Hassan, entre autres, ont au moins pu profiter de ces derniers mois avec une dimension bien différente auprès de Joanne. Jenna, chacun lui a retiré ce droit, sans même lui demander son avis, sans oser la juger au même niveau que les autres adultes qui se sont connus adolescents. Le regard de Rhett se mue aussitôt en quelque chose d’interdit, profondément désolé. « Tu pensais que je n’avais pas les épaules pour l’aider ? » Elle reprend et attaque avant même qu’il n’ait eu le temps de répondre une première fois, forçant sa bouche à s’entrouvrir avant de se refermer dans le même élan. En réalité, il n’a pas réfléchi à ce qu’il pourrait lui dire dans un tel moment, justement parce qu’il n’aurait jamais cru qu’un tel moment de vie pourrait exister. Comment cela se fait-il que Jenna n’ait jamais été mise au courant ? Elle était l’amie de Joanne bien avant d’être la sienne, bien avant encore de devenir sa petite-amie. Il a perdu beaucoup de liens, il en a coupé d’autres, et il est un poisson qui doit s’adapter à ce nouvel écosystème dont il ignore beaucoup de choses, à commencer par les liens entretenus par chaque personne. Dans son esprit, Jenna l’avait su bien avant lui-même, parce que c’est ainsi que les choses fonctionnent dans son monde enjolivé, où il évite le moindre problème et espère pouvoir les éviter dans la vraie vie ensuite. “Je pensais que Joanne t’en avait déjà parlé.” C’était le rôle de Joanne, de répandre la nouvelle. C’est égoïste de penser les choses ainsi, c’est horrible de laisser la faute reposer sur son amie mourante (littéralement) mais c’est bel et bien ce qu’il pense, parce qu’à ses yeux il n’existe pas des choses telles qu’une évidence alternative: Joanne est malade, Joanne doit prévenir les gens. C’est ainsi que vont les choses, après tout. “Tu penses vraiment que j’aurais voulu te punir en te cachant sa maladie ?” Il reprend finalement, ses sourcils froncés, bien plus blessé qu’il n’est en colère. Elle le prend pour un homme horrible, le genre d’homme qu’il espère être très loin d’être, parce que peu importe le lien qu’il entretient avec autrui, il aurait aidé à faire passer la nouvelle, si jamais il avait été tenu au courant, si jamais on lui avait dit de le faire, justement. “Je voulais pas parler de son cancer alors qu’on venait à peine de se retrouver. C’est pas vraiment le genre de sujet que j’aborde à tout va, de toute façon.” Il n’en parle pas à Evelyn, il en parle encore moins à Hassan. Les raisons sont différentes mais la finalité reste la même. Même à Ruben, il se garde bien de partager ses craintes et appréhensions face au cliquetis de l’horloge s’accélerant toujours un peu plus, prête à sonner la mort de Joanne à tout instant. “Personne ne doute que tu es là pour Joanne. C’est pas du tout la question.” Il reprend avec une douceur certaine, se remémorant de ces mots qu’il trouve particulièrement déchirants, l’aveu d’un doute qu’il ne savait pas habiter son amie. Pourquoi n’aurait-elle pas les épaules pour aider Joanne ? Elle n’est pas moins forte que qui que ce soit. “Je savais pas. J’en parle pas souvent, parce que j’ai juste pas envie de parler de la mort de Joanne. C’est tout, et ce n’est absolument pas lié à toi.” En d’autres termes, elle ne fait pas partie du problème. De près ou de loin, ce n’est absolument pas le cas, et il veut penser que cela ne le sera jamais, parce que Jenna n’est pas le genre à causer des problèmes, plutôt à devoir ramasser les pots cassés de ceux des autres, tel que lui.
« Ça aurait dû tomber sur moi, Joanne mérite de voir ses enfants grandir, moi je n’aurai manqué à personne. » Il entendrait presque son cœur se briser dans sa cage thoracique, en cet instant. “Arrête. Dis pas ça.” Elle lui manquerait, à lui. Elle manquerait à une infinité de personnes, sans le moindre doute, et elle ne devrait pas dire de telles choses avec autant d’insouciance, comme s’il ne s’agissait de rien, comme si elle avait effectivement raison de dire de telles choses à la volée. “Ça sera difficile pour ses enfants mais la connaissant, elle a dû commencer à les préparer.” Pour ce qu’il en est de leur père, Rhett bouillonne à l’idée qu’il en ait la garde exclusive, comme s’il était justement un bon père: ce n’est pas le cas. Joanne a toujours été la meilleure et surtout la seule à véritablement s’occuper d’eux, elle est une perte irremplaçable pour la famille et surtout dans le cœur de ses trop jeunes enfants. “C’est pas parce que t’as pas d’enfants que t’es remplaçable, Jenna.” Il est fatigué d’entendre ses proches lui annoncer leur cancer un à un, alors il espère pouvoir tenir Jenna loin de ces problèmes aussi longtemps que possible. Parce que c’est Jenna. Parce qu’elle doit être immortelle et qu’il n’accepte aucune autre possibilité. |
| | | | (#)Lun 7 Nov 2022 - 9:41 | |
| the secret is out, please stop pretending everything is ok @Rhett Hartfield & Jenna CaldwellLe cancer, la maladie, tu avais laissé ça derrière toi. Tu avais déjà tout donné à ce niveau-là, tu n’étais pas certaine d’avoir encore la force d’affronter tout ce que cette fichue maladie implique. Et pourtant, tu sais déjà que tu ne te défileras pas, tu en seras incapable. Tout comme ta tante, Joanne mérite de recevoir toutes les attentions possibles, elle mérite que vous preniez tous soin d’elle et que vous l’entouriez pour l’accompagner dans ce dernier voyage. C’était encore irréaliste pour toi, tu n’arrivais pas à imaginer que Joanne allait vous quitter. C’était une information que ton cerveau devait arriver à assimiler mais pour l’instant, il n’en était pas capable. Non, Joanne ne pouvait pas s’en aller alors que tu venais de revenir, la vie était vraiment trop injuste. Ton chagrin et ton désarroi étaient au maximum mais tu n’en avais que faire. Rhett t’avait déjà vu dans tous les états possibles, tu savais déjà qu’il ne te jugerait pas. « Jenna. » Ton regard se fit plus dur à son égard. Tu comprenais pourquoi ton prénom était rempli de ce ton condescendant mais tu disais vrai. Tu allais très bien, tu allais toujours très bien. Oui tu avais du chagrin et tu n'étais pas au meilleur de ta forme mais tu allais bien. Tu avais fait tous les tests possibles avec ta mère et ta sœur pour vous assurer que le mal qui avait rongé ta tante ne se répandait pas en vous. Il y aurait d’autres checkups plus tard mais pour l’instant tu étais en parfaite santé. Mais tout ça Rhett ne pouvait pas le savoir. Tu ne répondis pas et préférais enchainer avec ce qui te tenait vraiment à cœur, avec la nouvelle qui avait eu l’effet d’une bombe dans ta vie. Tu avais imaginé ton retour à Brisbane comme une expérience difficile mais majoritairement heureuse. L’idée que tu aies à accompagner la fin de vie de ton amie la plus proche ne t’avait même pas effleuré l’esprit. Joanne était trop jeune pour mourir, elle était surtout trop bonne pour mourir d’une pourriture pareille. Enfin, Rhett comprend de quoi tu parles et son comportement change radicalement. Il comprend que tu n’es pas en train de faire une scène pour n’importe quelle raison, cela n’a jamais été ton genre de toute façon mais cela faisait des années que vous ne vous étiez pas réellement côtoyés. « Je pensais que Joanne t’en avait déjà parlé. Tu penses vraiment que j’aurais voulu te punir en te cachant sa maladie ? » Il est blessé, c’est écrit sur son visage. Tu n’as pas voulu le blesser, ce n’était pas le but. Tu étais venu chercher du soutien, tu voulais comprendre aussi même si au fond, il n’y avait rien à comprendre. La vie vous jouait un mauvais tour, un de plus … « Non, bien sûr que non. » Dis-tu presque dans un murmure. Tu ne voyais pas vraiment de quoi Rhett voudrait te punir. Dans votre relation, tu avais donné, encore et encore jusqu’à l’épuisement, tu ne voyais pas vraiment ce qu’il pouvait te reprocher. D’avoir baissé les bras ? Et puis ces dernières années, vu qu’il n’avait pas cherché à reprendre contact tu supposais qu’il était satisfait de cet éloignement que vous entreteniez soigneusement. « Je voulais pas parler de son cancer alors qu’on venait à peine de se retrouver. C’est pas vraiment le genre de sujet que j’aborde à tout va, de toute façon. » Le fait que vous étiez en train d’en parler ne faisait que rendre la chose un peu plus réelle. En te levant hier matin, tu avais d’abord pensé que tout cela n’avait été qu’un horrible cauchemar et puis tu avais attrapé ton téléphone et vu un message de Joanne et là tout était revenu dans sa triste réalité. Cela ne te surprenait pas que Rhett n’en parle pas, il avait toujours eu tendance à ne pas parler de ce qui lui faisait mal, c’était un moyen comme un autre de nier une réalité à laquelle on ne peut pourtant pas échapper. « Personne ne doute que tu es là pour Joanne. C’est pas du tout la question. Je savais pas. J’en parle pas souvent, parce que j’ai juste pas envie de parler de la mort de Joanne. C’est tout, et ce n’est absolument pas lié à toi. » Tu soupires et d’un coup, c’est comme si toute la force qui te restait s’échappait de ton corps. Bien sûr que Rhett ne fait plus ses choix par rapport à toi, cela fait longtemps que la donne a changé. Il doit se douter que ce n’est que la colère et le désarroi qui parlent, tu ne lui reproches rien mais c’est plus simple de l’attaquer ainsi. Tu t’appuis contre la barrière du terrain, tes yeux fuient le siens alors que tu lui dis : « J’ai passé six mois à accompagner ma tante dans ses derniers instants à cause de cette maudite maladie, je l’ai enterrée en juin, je ne suis pas sûre d’avoir la force de recommencer. » Ils sont rares les moments où tu avoues une si grande faiblesse. Et pourtant, tu es en train de le faire parce que tu es lassée. Lassée que la vie semble s’acharner ainsi ne te laissant aucun répit. En même temps, tu te dégoutes de te plaindre. Comment peux-tu te plaindre alors que toi, tu as la vie devant toi et pas seulement quelques mois ? Il faut que tu arrêtes, il faut que tu te ressaisisses. Tu y arriveras sans doute, mais pas tout de suite.
« Arrête. Dis pas ça. » Le ton de Rhett te surprend. Tu ne t’attendais pas à une réaction aussi vive de sa part. Qu’est-ce que cela changerait pour lui ? Vous ne vous étiez pas vu pendant presque dix ans, à part un pincement au cœur qu’est-ce que ça aurait changé ? Mais tu te gardes bien de poser la question car cela te fait plaisir au fond. « Ça sera difficile pour ses enfants mais la connaissant, elle a dû commencer à les préparer. » Cela n’était pas du tout rassurant pour toi. Qu’est-ce que cela changeait qu’elle les ait préparés ? Ils allaient perdre leur maman et en plus ils allaient se retrouver avec leur abominable père. S’il y avait une personne que tu n’aimais pas sur terre, c’était bien Jamie Keynes. Tu avais réellement peur de ce que cela voulait dire pour ces enfants mais ce n’était pas comme si tu pouvais y faire quelque chose. Quoique … Elle était peut-être là ta bataille à mener. « Ils la perdront quand même. Mais je m’assurerais qu’ils ne la perdent pas totalement. » Même si cela veut dire passer des moments désagréables avec monsieur Keynes, même si cela veut dire faire des pieds et des mains pour voir ces enfants et leur faire savoir qu’il leur reste des personnes autre que leur père pour leur parler de Joanne et les faire découvrir l’art, cette passion qui l’habitait. « C’est pas parce que t’as pas d’enfants que t’es remplaçable, Jenna. » Tu hausses les épaules parce qu’au fond il a raison mais tu restes persuadée qu’il aurait mieux valu que ce soit toi. Seuls des adultes auraient été touchés par ta disparition et les adultes gèrent mieux tout cela que les enfants. « Peut-être pas mais si on fait le bilan, Joanne méritait plus de vivre que moi. Pourtant, encore une fois, la vie en a décidé autrement. » Non, la vie préférait que toi tu vives pour que tu perdes un à un les êtres qui te sont chers. Ta tante, Joanne et ce bébé qui n’a jamais pu prendre une seule respiration. « Tu vas la voir de temps en temps ? » Demandas-tu à Rhett. Malgré tes réticences, tu savais que tu serais à son chevet plusieurs fois par semaine. Pour rattraper le temps perdu, pour créer de nouveaux souvenirs et pour lui changer les idées aussi. |
| | | | (#)Jeu 17 Nov 2022 - 0:13 | |
| « J’ai passé six mois à accompagner ma tante dans ses derniers instants à cause de cette maudite maladie, je l’ai enterrée en juin, je ne suis pas sûre d’avoir la force de recommencer. » La discussion n’est pas de celles que Rhett a l’habitude d’avoir, et encore moins en compagnie de Jenna. Elle parle tout aussi peu de ses sentiments et de ses faiblesses qu’il peut le faire et, surtout, ils ne le font plus en compagnie de l’un l’autre depuis de nombreuses années maintenant. Ils sont redevenus des inconnus bien plus vite qu’ils sont devenus un couple, constat qui a longtemps laissé le cœur de l’australien se serrer dans qu’il ne puisse rien faire contre. Aujourd’hui, pour des raisons infiniment différentes, le même constat s’impose: il se sent terriblement malade. Ses yeux glissent sur le profil de la femme qu’il a longtemps aimé, plus désolé que jamais à l’idée qu’elle ait pu traverser une telle épreuve et surtout qu’elle l’ai fait seule, comme il l’anticiper déjà. Elle a déjà du mal à lui en parler des mois plus tard, alors il ne peut qu’anticiper le fait qu’elle en parlait encore moins au moment où le problème était omniprésent et encore plus déchirant. « T’es pas seule. On est tous là, ici. » Ils sont là pour Joanne, ils sont là pour elle. Tout le monde s’épaule parce qu’ils n’ont de toute façon pas le choix, aucun d’eux n’ayant le pouvoir de soigner la moindre maladie d’un claquement de doigts. Hassan en sait quelque chose et, par extension, tous ses proches le savent eux aussi. Il doute maintenant qu’elle sache ce par quoi leur ami commun est passé et se garde bien de vendre la mèche, ne souhaitant certainement pas l’accabler un peu plus encore. Il est profondément désolé qu’elle ait déjà enterré sa tante, mais à défaut de pouvoir lui promettre que l’issue ne sera pas là même pour Joanne, il peut au moins lui assurer qu’ils traverseront cette période difficile tous ensemble. Les amis sont faits pour ça, même au travers des silences et des milliers de kilomètres de distance. Si elle n’en a pas la force alors il lui donnera tout simplement la sienne ; comme s’il n’y avait rien de plus logique et facile à faire.
Lorsqu’elle se montre plus dure que jamais envers elle-même, le ton de Rhett se durcit à son tour, lui qui ne tolère pas qu’elle tienne de tels propos envers sa personne. Elle n’est plus sa petite-amie depuis longtemps mais cela ne l’empêche en rien de tenir à elle. « Ils la perdront quand même. Mais je m’assurerais qu’ils ne la perdent pas totalement. » Ses yeux cherchent les siens un instant alors qu’il cherche à savoir ce qu’elle sous-entend pleinement avec ces mots-là. Il ne doute pas un seul instant qu’elle veuille effectivement le meilleur pour les enfants de Joanne, mais il ne comprend simplement pas comment elle souhaite s’y prendre. « Ils se souviendront toujours d’elle. » Et le reste de sa famille et les amis de Joanne feront tout pour perpétuer sa mémoire et continuer à leur raconter des histoires à propos de leur mère. Rhett lui-même n’en manque pas, bien qu’il doute de sa capacité à rester de marbre face à ses deux enfants qui continueront toujours de lui rappeler son amie. Il ne sait même pas s’il devrait aider ou plutôt se faire petit, dans toute cette histoire.
« Peut-être pas mais si on fait le bilan, Joanne méritait plus de vivre que moi. Pourtant, encore une fois, la vie en a décidé autrement. » « Les maladies ne sont pas choisies selon le mérite. Arrête. »
Il ne veut pas l’entendre dire qu’elle mérite moins de vivre. Il ne veut pas qu’elle le pense non plus, à commencer parce qu’il ne veut pas qu’elle meure. Tout comme il n’a aucune envie que ce soit le cas de Joanne, mais personne ne lui a de toute façon demandé son avis. Il aime les deux femmes, il chérit plus que tout leur amitié présente et passée, et il aurait voulu pouvoir vivre dans un monde où personne ne part jamais. Pas même Jackson ; surtout pas Jackson. « Tu vas la voir de temps en temps ? » Il remonte rapidement son regard dans le sien, avant de fixer aussitôt le sol. « Je ... » Non. « De temps en temps. On s’envoie des messages, surtout, en fait. » Non, il ne va pas la voir. Parce qu’il ne veut pas la voir dépérir, parce qu’il ne veut pas avoir à la regarder avec des yeux remplis d’une pitié dont elle n’a pas besoin. Joanne a toujours eu beaucoup d’amis, elle peut sûrement compter sur de bien meilleures personnes que lui. « Elle a beaucoup maigri. » Il finit par ajouter tout bas, comme si sa perte de poids était une excuse pour ne pas lui rendre visite alors que chaque jour la rapproche un peu plus de la mort. Il veut être un bon ami, il le jure, mais il est aussi et surtout terriblement lâche. « Je sais pas mieux gérer le deuil depuis la mort de Jackson. Et c’est pire avec la maladie. » Rhett finit par avouer ces mots bien malgré lui, plus conscient que jamais qu’il peut au moins les partager avec Jenna, elle qui a déjà tout entendu de lui. Il n’oserait pas ennuyer Evelyn avec des problèmes de la sorte, tout comme il n’oserait pas remuer le couteau dans la plaie en en parlant avec Hassan ; alors, elle est tout ce qui lui reste, et cela ne fait que prouver une fois de plus à quel point la vie de Jenna est à son tour précieuse. « Je suis désolé, au fait. Pour ta tante. » Les mots sont prononcés sur le tard, mais il est bien placé pour savoir qu’ils compteront toujours. |
| | | | (#)Jeu 1 Déc 2022 - 10:17 | |
| the secret is out, please stop pretending everything is ok @Rhett Hartfield & Jenna CaldwellCancer … Voilà un mot que tu redoutais désormais. Pourquoi fallait-il qu’il touche autant de personnes de ta connaissance à quelques mois d’intervalle ? D’abord ta tante et puis le grand-père de Matt et maintenant Joanne. Tu ne pouvais t’empêcher de penser que le point commun de toutes ces personnes, c’était toi. Etais-tu condamnée à être ce chat noir dans la vie des autres ? Tu n’avais jamais vu les choses ainsi mais tu commençais à sérieusement te questionner. Les derniers mois que tu avais passés à New York avaient été compliqués. Voir ta tante diminuer chaque jour, voir la vie s’échapper de ses yeux habituellement si vifs avait été un crève-cœur. Désormais, c’était Joanne que tu allais voir s’éteindre mais ça, tu n’arrivais pas encore à l’imaginer, tu n’arrivais pas encore à te rendre à l’évidence. Pourtant tu l’avais vue, si diminuée par rapport à la Joanne de tes souvenirs mais tu n’arrivais pas encore à accepter ce qui t’attendait. « T’es pas seule. On est tous là, ici. » Tu parvins à retenir ton rictus de justesse, il était au bout de tes lèvres. C’était gentil de la part de Rhett d’essayer de te rassurer, de te faire comprendre qu’il était là pour toi certainement mais au fond tu savais que ce n’était que chimères. Rhett, Hassan, toi, vous n’étiez plus que l’ombre d’un groupe qui avait un jour existé. Les deux garçons étaient toujours proches mais toi, tu étais toute seule. Le vilain petit canard parce que tu avais voulu protéger tes amis, le vilain petit canard parce que tu avais toujours fait le mauvais choix. Alors non, tu allais devoir gérer cette situation seule comme tu avais l’habitude de le faire. Par souci de diplomatie, tu ne répondis rien à Rhett, tu n’avais pas envie d’envenimer la conversation, tu n’en avais pas la force. Dans cette histoire, tu penses en premier aux enfants de Joanne et tu te promets d’être toujours là pour eux, pour leur offrir une vision de leur mère qui sera forcément différente de celle que leur connard de père leur véhiculera. Tu essaieras de t’assurer qu’ils sachent qu’ils trouveront toujours chez toi un allier même si cela veut dire t’engueuler régulièrement avec monsieur Keynes. Mais ça ce sera pour plus tard. « Ils se souviendront toujours d’elle. » Cette fois, tu hoches la tête sans en dire plus. Vu leur âge, ils se souviendront vaguement d’elle mais ce sera à vous tous de perpétrer le souvenir de Joanne et ça, vous pouviez le faire sans difficulté car les moments partagés et les bons souvenirs avaient été nombreux. Tu ne pus t’empêcher de mentionner que Joanne méritait plus de vivre que toi mais cette remarque sembla agacer Rhett qui te répondit au tac au tac : « Les maladies ne sont pas choisies selon le mérite. Arrête. » Ce n’était pas ce que tu voulais dire. Peut-être que mérite n’était pas le bon mot mais il faisait exprès de ne pas comprendre. Combien de personnes allais-tu voir mourir dans ton entourage exactement ? C’était encore pire quand elles avaient ton âge …
Pour ne pas rajouter de l’huile sur le feu, tu passes à autre chose préférant demander à Rhett s’il voit Joanne de temps en temps. Enfin s’il passe la voir parce qu’elle ne semble plus être en mesure de beaucoup se déplacer. Tu l’as vu avec ta tante, tu sais à quel point cela les épuise. Rien que les visites sont compliquées, personne n’aime se montrer vulnérable … « Je ... De temps en temps. On s’envoie des messages, surtout, en fait. » Tu connais assez Rhett pour savoir que ce oui est un non déguisé. Loin de toi l’idée de le juger, chacun réagit comme il le peut face à la maladie. Tu n’avais pas peur de regarder le cancer droit dans les yeux mais ce n’était pas facile non plus. Tu savais exactement ce qui était attendu de toi voilà pourquoi tu avais essayé de faire comme si de rien n’était, du moins de ne pas traiter Joanne différemment de la manière dont tu l’aurais fait si elle n’avait pas été malade. Bien sûr, ce ne sera jamais pareil mais tu avais essayé. « Elle a beaucoup maigri. » Tu vois sur son visage à quel point il est affecté. Malgré le fait qu’il a dû vivre des moments très difficiles avec sa blessure, malgré le deuil de son frère, il y a des choses que l’on ne peut pas voir. « Je sais pas mieux gérer le deuil depuis la mort de Jackson. Et c’est pire avec la maladie. » Tu hoches la tête parce que tu comprends. Le deuil n’est jamais un exercice facile, chacun y répond comme il le peut. Le deuil de ta tante était encore frais pour toi mais tu avais l’impression de le vivre mieux que quand tu avais dû faire le deuil de ton enfant. Un deuil que tu n’avais d’ailleurs pas fait même si tu refusais de l’admettre. « Je comprends que ce ne soit pas facile à gérer. Voir cette personne que l’on aime jour après jour faire un pas de plus vers la mort c’est terrifiant. » Tu essuies une larme qui a coulé sur ta joue avant de poser ton regard dans celui de Rhett. « Va la voir le plus que tu peux. Crois-moi, ces souvenirs là c’est ce qui te permet de ne pas te laisser bouffer par le chagrin ensuite. » Tu ne voulais pas que Rhett regrette de n’avoir pas passé plus de temps avec Joanne en face à face avant qu’elle ne vous quitte parce qu’il avait eu peur. Malgré toutes les barrières, ces moments se devaient d’être précieux. Toi en tout cas, tu comptais profiter de ta meilleure amie le plus possible et l’accompagner dans sa dernière ligne droite même si cela va te couter énormément et que tu n’es pas sûre à cent pourcent d’en être capable. « Je suis désolé, au fait. Pour ta tante. » Tu hoches la tête en guise de merci. C’est toujours un moment un peu gênant mais tu es touchée que Rhett le mentionne. Ce n'était pas pour cela que tu avais parlé de ta tante mais cela te réchauffe le cœur. Regardant autour de toi, tu lui dis : « Je ne suis pas revenue ici depuis des années … » La dernière fois, tu étais venue supporter Rhett dans ces mêmes tribunes. « Ca te plaît de les entraîner ? » Ta question est sincère. Rhett n’avait voulu qu’une chose, jouer alors tu te demandais si c’était suffisant. |
| | | | (#)Lun 12 Déc 2022 - 22:33 | |
| Ce n’est pas le genre de discussion qu’il s’était attendu à avoir, certainement pas ici, certainement pas maintenant, et certainement pas avec Jenna. Tout semble lui exploser à la figure et il n’a aucune idée de ce qu’il doit dire ou de la façon doit il doit parler, encore un peu trop habitué à recevoir les scripts des attachés de presse au moment des interviews, ou à se faire dicter le moindre post sur Instagram, jusqu’au choix des smiley. Et ça lui allait très bien, tout ça, toute cette stratégie visant à ne jamais le laisser réfléchir par lui-même et surtout prendre le risque d’offenser qui que ce soit ou de dire un mot de travers. Face à Jenna, c’est ce qu’il a toujours l’impression de faire ou même de risquer, et ce alors qu’ils a passé de nombreuses années à ses côtés et qu’il la connaît parfaitement, elle et ses peurs, elle et ses faiblesses. « Je comprends que ce ne soit pas facile à gérer. Voir cette personne que l’on aime jour après jour faire un pas de plus vers la mort c’est terrifiant. » Il hoche la tête sans rien ajouter. Il n’a jamais connu ça, contrairement à Jenna. Il ne sait pas ce que ça fait que de voir ses proches mourir un peu plus à chacune de ses visites et de ne pas être capable d’enrayer le processus. Il voudrait avoir continué ses études et être capable de trouver un remède mais même avec ça, il reste terre à terre: il n’y a rien à faire contre le cycle de la vie, quand bien même il se montre parfois particulièrement injuste. Rhett est encore moins maître de la situation alors qu’en plus du rappel de la maladie de son amie de toujours, il fait surtout face à la tristesse infinie de la femme qu’il a longtemps aimé du plus profond de son coeur. Et là encore, il n’y a rien qu’il puisse faire pour y mettre un terme. « Va la voir le plus que tu peux. Crois-moi, ces souvenirs là c’est ce qui te permet de ne pas te laisser bouffer par le chagrin ensuite. » Il sait qu’elle a raison, tout comme il sait qu’il est lui-même bien trop buté pour vouloir l’écouter et qu’il finira par terriblement s’en vouloir, le moment venu, quand elle ne sera plus jamais là et qu’il devra porter seul le poids des regrets. “Je vais faire des efforts.” Mais pas assez, comme à son habitude.
« Je ne suis pas revenue ici depuis des années … » Ils savent tous deux très bien à quand remonte la dernière venue de Jenna sur ce terrain. A l’époque, tout était différent et lui était au milieu du terrain, applaudi, galvanisé par la foule et par l’adrénaline du match autant que l’envie de gagner avant de (déjà) se faire exclure du terrain parce qu’il aura, encore une fois, dépassé les limites envers un autre joueur ou l’arbitre lui-même. « Ça te plaît de les entraîner ? » Son regard se dépose sur le chemin qu’ont pris les jeunes joueurs au moment de sortir, comme s’il allait les y retrouver. Rhett se contente d’hocher les épaules en premier lieu. “Ça remplacera jamais les matchs que je faisais moi-même, mais ce sont de bons gamins.” Dans tous les sens du terme. Ils ont un bon fond et un bon potentiel, ils le rendent fier, à défaut de pouvoir lui ramener sa gloire d’antan. "Ça me permet de garder une certaine connexion, tu sais.” Il passe de titulaire dans une équipe championne du monde à un entraîneur d’universitaires, mais ce n’est sans doute pas le moment de le préciser. “J’imagine que c’est pareil pour toi. Une galerie à New York ou une galerie à Brisbane, ça veut pas dire la même chose.” Ils ont frôlé les sommets, chacun à leur façon, chacun dans leur domaine, mais ils se retrouvent finalement tous au même endroit et quasiment au même point, quoi qu’il se soit passé entre temps. Il chasse la dernière larme de son visage sans le commenter, soucieux que personne ne la voit dans un tel moment. “J’espérais que ton retour ici serait plus calme.” S’il l’avait pu, il lui aurait tout épargné, surtout la mort de Joanne dont ils sont tous deux restés proches ou, à défaut, de très bons amis. Elle a toujours su les unir, d’une façon unique et bien à elle. Le genre de secret qu’elle emportera bientôt dans sa tombe mais dont ils sauront garder les effets, il l’espère. |
| | | | (#)Jeu 29 Déc 2022 - 10:19 | |
| the secret is out, please stop pretending everything is ok @Rhett Hartfield & Jenna CaldwellAssister impuissante à la descente aux enfers de Joanne, voilà ce qui vous attendait. Contrairement à Rhett, tu savais exactement ce dans quoi tu mettais les pieds. Ces jours, ces semaines, ces mois qui la séparent d’une mort certaine où elle s’éteint à petit feu, tu avais quitté New York pour essayer de les laisser derrière toi. Mais la vie avait décidé qu’elle n’allait pas t’épargner. Que perdre ta tante en 2022 n’était pas suffisant, qu’en plus il fallait que tu perdes Joanne. Elle était la première personne que tu avais recontactée quand tu étais rentrée, cela avait été comme une évidence pour toi. Tu comprenais aujourd’hui pourquoi elle avait toujours tout fait pour ne pas te voir physiquement. Ce n’était pas à cause d’une rancœur quelconque mais pour mieux garder ce secret dont tout le monde connaissait l’existence, sauf toi. Alors que tu devrais être en train de te réjouir de ce nouveau chapitre que tu commençais à Brisbane, tout venait de t’exploser au visage. Paradoxalement, tu savais que Joanne s’abreuverait de toutes les bonnes nouvelles que tu pourrais lui apporter, des photos de ta galerie qui ouvrira bientôt mais chaque souvenir sera désormais teinté de nostalgie parce que chaque moment passé ensemble pourrait être le dernier. C’est peut-être ça finalement le plus dur avec cette maladie, savoir qu’il n’y a pas d’issue mais ne pas savoir quand sera votre dernier souffle. « Je vais faire des efforts. » Tu l’espères, pour lui surtout mais tu n’es pas convaincue. Tout ce que tu peux faire c’est lui donner ce conseil, tu ne peux pas lui forcer la main. Toi, tu sais très bien ce que tu vas faire. Peu importe si cela te coûte, peu importe le nombre de soirées où tu rentreras pour pleurer dans ta chambre. Tu ne laisseras rien paraître devant celle qui mérite toutes les attentions du monde.
Brusquement, sans prévenir, tu changes de sujet. Enfin pas vraiment mais tu reprends conscience du monde qui t’entoure et surtout de l’endroit sur lequel tu te trouves. Ce stade, ces gradins, cette pelouse, c’était un peu comme ta deuxième maison finalement à une époque. Tu y passais énormément de temps parce que Rhett était là. Le nombre de devoirs que tu avais écris dans ces gradins était impressionnant. Tes professeurs n’en avaient jamais rien su mais ils auraient été horrifiés. « Ça remplacera jamais les matchs que je faisais moi-même, mais ce sont de bons gamins. Ça me permet de garder une certaine connexion, tu sais. » Tu comprenais en effet qu’il ait besoin de garder une connexion avec le rugby plus qu’avec l’université. C’était évident qu’il en aurait besoin mais en même temps, il n’en était pas satisfait. C’était écrit sur son visage qu’il n’avait pas encore accepté sa retraite forcée des terrains. « Tu joues encore ? » Devant son regard perplexe, tu rajoutais : « Pour le plaisir avec tes amis je veux dire. » Parce que pour toi, si on est passionné on ne s’arrête pas de jouer même si on ne peut pas le faire au plus haut niveau possible. Tu l’imagines bien dans un parc de Brisbane avec Hassan, Owen et d’autres certainement en train de faire une partie bonne enfant. « J’imagine que c’est pareil pour toi. Une galerie à New York ou une galerie à Brisbane, ça veut pas dire la même chose. » Elle a toujours été là, la différence entre Rhett et toi. Ouvrir une galerie à Brisbane n’était pas pour toi un échec, un second choix. Tu n’as jamais eu pour ambition d’en ouvrir une à New York parce que tu n’as jamais cherché à devenir connue dans ton milieu ou à faire des merveilles. « J’ai toujours su que si j’ouvrais une galerie, ce serait à Brisbane. J’ai guéri à New York mais je n’ai jamais voulu y rester et y construire grand-chose. Je sais que beaucoup dans ma profession me prennent pour une folle mais je m’en fiche. » Dis-tu en haussant les épaules. Tu ne vivais que pour toi et tu ne cherchais pas à entrer dans des cases. « Si je cherchais leur reconnaissance j’ouvrirais ma galerie à Spring Hill mais moi ce que je cherche c’est de la nouveauté autant chez les artistes que chez les acheteurs. » Peut-être que Rhett considèreras cela comme un échec ou comme pas assez bien. Mais vous n’aviez jamais défini le succès de la même manière. « J’espérais que ton retour ici serait plus calme. » Un sourire attendri se dessina sur tes lèvres malgré le fait que tu doutais qu’il s’attendait à ce que tu rentres. Il n’y pouvait rien, personne n’y pouvait rien dans cette situation. « J’ai toujours su que mon retour serait tout sauf calme. Mais plus à cause des blessures que j’ai pu infliger plutôt que d’une maladie incurable. » Tu hausses les épaules. Rien ne sert de se plaindre, il faut faire face, c’est tout.
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| | | | (#)Mar 3 Jan 2023 - 22:35 | |
| « Tu joues encore ? Pour le plaisir avec tes amis je veux dire. » La question est blessante, quand bien même il sait très bien que Jenna ne cherchait pas à lui faire du mal. Il ne lui en veut pas, il ne lui reproche rien, mais il esquisse un nouveau sourire triste, bien incapable de cacher ce qu’il en pense réellement. “Non, pas vraiment.” Il veut tout, Rhett, et il ne sait pas se contenter d’autre chose. S’il ne peut pas avoir une équipe capable de gagner des coupes du monde, alors il ne veut pas jouer. La médiocrité ne l’intéresse pas, la banalité encore moins. Embrasser des coupes sur le terrain lui manque, et il n’y a rien que des petits tournois universitaire ne puisse combler, peu importe à quel point ils sont de bons gamins.
Fait rare, Rhett préfère ne pas parler davantage de sa personne, déjà occupé à ramener un bout de lumière sur Jenna et sur ses propres aspirations professionnelles. « J’ai toujours su que si j’ouvrais une galerie, ce serait à Brisbane. J’ai guéri à New York mais je n’ai jamais voulu y rester et y construire grand-chose. Je sais que beaucoup dans ma profession me prennent pour une folle mais je m’en fiche. » Et maintenant qu’elle lui explique son point de vue, il ne peut que la comprendre. Construire une carrière à Londres était bien plus gratifiant que dans n’importe quelle équipe australienne, mais là-bas il n’a jamais eu vocation à faire autre chose que taper dans un ballon. Il y a eu son couple avec Mabel, oui, mais puisque ce dernier est synonyme de fiasco, alors cela ne signifie sûrement pas grand chose. New York est bien plus resplendissant sur le CV d’une conservatrice comme Jenna, mais il comprend pourquoi elle a plutôt décidé de s’implanter à Brisbane, où est toute son histoire. “Même en ayant autant grandi, Brisbane reste à taille humaine.” C’est sa façon à lui de lui dire qu’il comprend et que de son côté aussi, ses proches lui ont manqués, et elle avec. New York et Londres étaient merveilleux pour un temps, mais leurs chez eux est ici, il l’a toujours été. « Si je cherchais leur reconnaissance j’ouvrirais ma galerie à Spring Hill mais moi ce que je cherche c’est de la nouveauté autant chez les artistes que chez les acheteurs. » C’est un monde qu’il ne connaît pas, ne comprend pas, et pour lequel il n’a aucune sorte d’attirance, mais il sourit tout de même en entendant les mots de la jeune femme, dont la passion le passionne toujours.
« J’ai toujours su que mon retour serait tout sauf calme. Mais plus à cause des blessures que j’ai pu infliger plutôt que d’une maladie incurable. » Elle hausse les épaules et agit comme si de rien n’était alors que de son côté, Rhett voudrait être capable de la rassurer ou tout du moins de lui assurer son soutien. “Le temps fera les choses.” Et de son côté, il jure qu’il fera de son mieux pour ne pas rendre les choses plus compliquées encore, même s’il est évident que les rancunes et rancœurs ont la peau dure. Il veut le meilleur pour Jenna, plus que jamais, surtout maintenant qu’il se rend compte de l’aspect volatile de la vie. |
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