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 (vittaïa #9) andante, andante

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Message(#)(vittaïa #9) andante, andante EmptyJeu 3 Nov 2022 - 18:15

Vittorio Giovinazzo & @Gaïa Salvatori
Take it easy with me, please, touch me gently like a summer evening breeze. Take your time, make it slow, andante, andante, just let the feeling grow. Make your fingers soft and light, let your body be the velvet of the night, touch my soul, you know how, andante, andante, go slowly with me now. ☆☆
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BAYSIDE – PINE STREET – APPARTEMENT DE VITTORIO

Si l'oisiveté n'avait jamais été un trait de caractère porté par Vittorio, l'exception résidait en ces quelques dimanches matin où ni Gaïa ni lui n'avaient rien à faire, et où les rayons du soleil venaient chatouiller leur peau à travers les persiennes de la fenêtre pour les tirer du sommeil en douceur. Machinalement, et avant même qu'il n'ait ouvert les yeux, la main de l'italien était partie en exploration de l'autre côté du lit, allant à la rencontre de Gaïa pour finalement enrouler son bras autour de sa taille, déposer un baiser contre son épaule encore chaude de sommeil, et s'assoupir à nouveau. Dix minutes, ou peut-être une heure, il ne savait pas trop, mais il avait fallu attendre ce second signal pour qu'enfin ses sens se mettent en éveil, le sommeil prenant congé auprès de la jeune femme en même temps qu’auprès de lui. « Buongiorno. » Il chuchotait, plissant les yeux pour leur laisser le temps de se faire au brin de pénombre dans laquelle était plongée la chambre, et après avoir retenu un bâillement son nez était venu frôler celui de l’italienne avec tendresse. « Reste ici, je vais nous faire du café. » D’ici un mois ou deux, déjeuner sur le toit-terrasse de l’immeuble redeviendrait une option ; Pour l’heure il faisait encore trop frais. Le soleil avait beau briller, le printemps jouait les timides. Quittant la chaleur du lit, Vitto avait récupéré et enfilé le short abandonné au pied la veille au soir, et rejoint l’étage du dessous où Brusco l’avait accueilli avec l’enthousiasme débordant qui le caractérisait. La cafetière d’abord, la brève balade au pied de l’immeuble ensuite, et après un rapide passage à la boîte aux lettres pour récupérer le journal du jour l’italien et son compagnon à quatre pattes étaient de retour dans l’appartement, accueillis par les familières effluves de café.

D’abord Vitto avait réapprovisionné les deux gamelles de Brusco, le chien se jetant sur sa nourriture comme si sa vie en dépendait et comme si l’italien ne le nourrissait pas plus que correctement. Après seulement il s’était occupé de la cafetière, remplissant deux tasses qu’il avait posées sur un plateau avec le journal du jour, et la boîte de cannoli rapportée par Gaïa la veille. Trop occupé à se remplir la panse pour penser à le suivre, Brusco l’avait à peine entendu quitter la cuisine, et de retour à l’étage Vitto avait déposé le plateau sur le lit avec précaution avant de retrouver sa place près de sa compatriote. « Debout, marmotta. » Elle ne dormait pas réellement, mais il y avait vu une excuse pour lui voler un baiser furtif, avant de tendre la main vers le journal en précisant « Je me dépêcherais d’engloutir mon cannolo si j’étais toi, si mes calculs sont exacts tu as exactement trois minutes et quarante-huit secondes avant que Brusco débarque pour mendier façon Commedia dell’arte. » Qui après cela pouvait encore douter que l’animal soit parfaitement assorti à son maître ? Avant même de commencer à le boire, l’italien avait porté la tasse de café à son nez et en avait respiré l’odeur avec délectation. Le sien ne serait probablement jamais aussi bon que celui que lui préparait Doris avant qu’il ne prenne son service à l’Alba Rossa durant ses études, mais à force de minutie il tentait de s’en rapprocher chaque fois un peu plus, probablement par orgueil.

À n’importe qui cela aurait semblé ridicule, mais si le Vittorio de trente ans de moins avait pu contempler la scène, il aurait été fier comme un paon. Pour le café pris au lit en lisant le journal tel un gentleman – ou au moins l’idée que s’en faisait l’enfant qu’il était à l’époque – pour la (très jolie) femme occupant l’autre place sur le matelas, pour les tatouages sur les bras et même pour la taille de la chambre, bien supérieure à tout ce dont le bambin qu’il était aurait pu rêver, entassé dans sa grande barre d’immeuble où l’on s’entassait comme du bétail entre des murs si fins que l’on entendait tout des voisins. « Les voisins du premier déménagent aujourd’hui. Je les ai croisés en sortant Brusco … ils ont trouvé un autre appartement plus proche de la mer. » Depuis quand au juste Vittorio s’intéressait-il à son voisinage ? Gaïa serait raisonnablement en droit de se poser la question, mais si l’italien se moquait en réalité bien d’où s’en allaient les voisins et de quelles étaient leurs motivations, peut-être essayait-il surtout l’air de rien de planter la graine de quelque chose, surveillant comme le lait sur le feu ce qu’aurait à en dire la journaliste, tout en se donnant l’air nonchalant en dépliant son journal.

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Dernière édition par Vittorio Giovinazzo le Mar 1 Aoû 2023 - 20:30, édité 2 fois
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Message(#)(vittaïa #9) andante, andante EmptySam 5 Nov 2022 - 0:51


Andante, andante
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Just let the feeling grow, make your fingers soft and light, let your body be the velvet of the night, touch my soul, you know how...

Elle n'avait aucune idée de l'heure qu'il pouvait bien être. Et elle s'en fichait bien. En vérité, elle n'avait que peu émergé la première fois que Vittorio avait bougé dans le lit, ne profitant que pendant un instant du délicieux frisson qu'avait déclenché le contact qu'il était venu chercher, son corps contre le sien, un baiser sur son épaule. Glissant une main sur le bras qui l'étreignait, elle n'avait stoppé le mouvement que lorsque ses doigts étaient venus s'entrelacer aux siens. Et la seconde d'après, elle avait sombré à nouveau. La deuxième fois avait été la bonne. Inconsciemment, elle avait senti l'italien bouger contre elle et le sommeil avait perdu du terrain. Clignant des yeux, plusieurs fois, la journaliste avait amadoué la douce pénombre et les rayons timides qui filtraient à travers les persiennes. « Buongiorno. » Avec un grand sourire pour répondre, ses sens reprenant peu à peu leur place, l'italienne avait avancé une main pour caresser sa joue, il avait frôlé son visage du sien dans un geste tendre, dans la promesse d'un baiser. « Reste ici, je vais nous faire du café. » Et puisque ça avait tout d'un plan parfait, la jeune femme n'avait pas objecté, préférant l'observer attentivement alors qu'il quittait la chaleur des draps pour partir à la recherche d'un vêtement, le suivant des yeux jusqu'à ce qu'il eu disparu dans l'escalier, sûrement attendu à l'étage du dessous par un certain animal. Et quand elle s'était retrouvée seule, l'italienne s'était laissée retomber sur le matelas avec un soupir satisfait, profitant un peu plus longuement de cette grasse matinée, si rare qu'elle était. Ces derniers temps, elle ne s'accordait que rarement ce genre de chose. Préoccupée par son boulot de freelance, par l'écriture de son roman, la seule présence de Vittorio suffisait à l'apaiser, et force était de constater qu'elle dormait bien mieux quand il se trouvait à ses côtés, peu importe le lieu. À tel point que Gaïa délaissait son appartement plus souvent que de raison, n'hésitant que rarement à venir passer la nuit entre ses draps, puisque l'inverse était plus rare, Brusco ne pouvant pas rester seul plus longtemps qu'un moment défini.

Elle aurait pu se lever, l'italienne. Descendre les quelques marches pour rejoindre le rez-de-chaussée, préparer la cafetière en attendant que son compatriote ne refasse surface. Et c'est sûrement ce qu'elle aurait fait, si les délicieuses effluves de café frais n'étaient pas parvenues à ses narines. S'accordant un ultime moment de somnolence, la jeune femme avait fermé les yeux, profitant au passage du silence très agréable d'un dimanche matin. Elle était à deux doigts de s'assoupir à nouveau quand elle avait entendu la porte de l'entrée claquer, des bruits de pattes sur le carrelage, des pas résonnants doucement. Quelques minutes plus tard, à peine, l'italien avait finalement réapparu, un plateau bien garni entre les mains, qu'il avait posé entre eux. Se penchant vers elle, il lui avait volé un baiser, si furtif qu'elle n'avait même pas eu le temps de le lui rendre. « Debout, marmotta. » Elle ne s'était pas fait prier, elle avait déjà bien assez dormi. Doucement, elle s'était redressée dans le lit, tandis que lui reprenait sa place à ses côtés. « Je me dépêcherais d’engloutir mon cannolo si j’étais toi, si mes calculs sont exacts tu as exactement trois minutes et quarante-huit secondes avant que Brusco débarque pour mendier façon Commedia dell’arte. » En riant, la journaliste avait avisé les deux pâtisseries restantes, leur préférant la tasse de café fumant qui se trouvait juste à côté. « Chaque chose en son temps. De toute façon, je ne me laisse pas si facilement amadouer. » Espiègle, Gaïa lui avait coulé un regard en coin. S'il devait débarquer, Brusco préfèrerait aller quémander chez son maître, bien moins dur en affaires que son amante. Après en avoir apprécié le parfum, la journaliste avait savouré une première gorgée de café. Il était brûlant. « Les voisins du premier déménagent aujourd’hui. Je les ai croisés en sortant Brusco … ils ont trouvé un autre appartement plus proche de la mer. » Intriguée, l'italienne avait délaissé sa tasse un instant pour reporter son attention sur son compatriote, qui feignait de lire le journal. « Je savais pas que tu t'entendais bien avec eux... Ou avec tes voisins en général.» Elle avait pris un instant pour réfléchir. « Si je me trompe pas, ils vont bientôt avoir un bébé. Ils devaient chercher plus grand, un cocon pour eux. » Et si en plus ils pouvaient avoir la mer, pourquoi s'en priver?


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Message(#)(vittaïa #9) andante, andante EmptyDim 13 Nov 2022 - 20:58

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Impossible de passer à côté de l’évidence : l’humeur de l’italien s’était grandement améliorée depuis que de nouveaux défis professionnels s’offraient à lui. Cela n’avait l’air de rien, mais après quatre années de stagnation chez Hibiscus à jouer les exécutants en prenant sur lui chaque fois que Donnie ne manquait pas de rappeler qui était le patron, se voir offrir des responsabilités et une plus grande marge de manœuvre pour gérer ses histoires comme bon lui semblait ressemblait à un cadeau du ciel. Enfin il avait l’impression de gravir quelque chose, de ne pas se reposer paresseusement sur ses lauriers ; Ce n’était toujours pas le job de sa vie, mais il avait enfin la sensation qu’il pourrait, avec le temps, parvenir à y trouver son compte. Moins frustré par sa vie professionnelle, il semblait donc sans surprise plus détendu dans sa vie personnelle, et tout le monde même les voisins avec lesquels il échangeait d’ordinaire à peine un bonjour bénéficiaient de sa bonne humeur – et se demandaient probablement quelle mouche avait piqué l’étranger. Mais tout aussi disposé qu’il était (pour une fois) à faire un brin de causette, le café qui passait à l’étage et la langue pendante de Brusco étaient autant de raisons suffisantes pour lui de ne pas prendre racine, et s’éviter au passage le moment où Voisin-Du-Premier se sentirait suffisamment en veine pour lui proposer d’aider au déménagement … La bonne humeur de Vittorio avait ses limites, et entre déjeuner au lit avec Gaïa ou débarrasser le dressing ou la bibliothèque d’un type à qui il n’avait même jamais emprunté de sel ou de farine, son choix était limpide.

À l’étage, son amoureuse – oui – avait profité de sa disparition momentanée pour paresser encore un peu plus longuement sous la couette, émergeant à peine lorsque Vittorio était remonté en se laissant précéder par l’odeur de café se répandant dans tout l’appartement. Faire traîner le petit-déjeuner était une option alléchante, mais le quadrupède en train de récurer sa gamelle à l’étage du dessous ne serait peut-être pas du même avis, et se glissant de nouveau sous les draps lui aussi l’italien n’avait pas manqué de le faire remarquer. « Chaque chose en son temps. De toute façon, je ne me laisse pas si facilement amadouer. » Au regard qu’elle lui avait lancé, on devinait que Gaïa estimait qu’il n’en était pas de même pour lui, mais préférant feindre n’y voir que du feu Vitto s’était contenté d’un « Hmhm. » absent et avait fait mine de se plonger dans la rubrique sport de son journal, non sans avoir mentionné l’air de rien le déménagement imminent des voisins. Il n’avait initialement pas prévu de tâter le terrain de cette manière-là, mais puisque l’occasion était donnée. Se redressant pour de bon afin de boire son café, sa compatriote avait semblé surprise : « Je savais pas que tu t'entendais bien avec eux ... Ou avec tes voisins en général. » Arquant vaguement un sourcil, l’italien avait répondu « Tu dis ça comme si j’étais un voisin aigri. » et laissé passer à peine une seconde avant de rajouter « Ne réponds pas à ça. » avec une pointe d’amusement. Loin de ce qu’on pouvait attendre du latin jouant le cliché, Vittorio n’était en effet pas un grand adepte du copinage entre voisins de palier. Et la raison à cela était simple : à ses yeux le meilleur voisin était celui que l’on n’entendait pas. « C’est lui qui a entamé la discussion, je crois qu’il espérait une paire de bras supplémentaire pour charger leur camion. J’avais de meilleurs plans. » avait-il finalement ajouté, haussant vaguement les épaules et tendant aussitôt la main vers son cannolo pour illustrer son propos.

Là n’était de toute façon pas le sujet. Ou plutôt, ce n’était pas vraiment là où voulait en venir l’italien à la base, mais force était de constater qu’il ne s’y était pas pris de la bonne manière … Encore que, lui vous dirait qu’il était simplement trop subtil. « Si je me trompe pas, ils vont bientôt avoir un bébé. Ils devaient chercher plus grand, un cocon pour eux. » avait néanmoins fini par rebondir Gaïa, et réprimant à peine une grimace face à ce qui à ses yeux était plus une tuile qu’une situation enviable, le brun avait affiché une moue songeuse « Plus grand ou bien simplement mieux placé … Ici on a l’odeur de marée mais pas la vue sur mer, moi aussi je chercherais près de la plage si les loyers étaient pas si indécents pour un seul salaire. » Alors qu’à deux salaires, par contre, la chose pourrait un peu mieux se discuter … Mais faute de pouvoir chausser d’encore plus gros sabots que ceux qu’il venait d’enfiler pour tenter de faire passer son message, Vitto avait englouti une bouche de cannolo et plié le journal en deux pour ne pas risquer de le couvrir de crème ou de miettes.

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Dernière édition par Vittorio Giovinazzo le Dim 15 Jan 2023 - 2:25, édité 1 fois
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Le chien risquait de remonter à tout moment, puisque sa capacité à engloutir sa gamelle était tout aussi développée que celle qui consistait à baver partout. Un avis que Vittorio devait partager, puisque lorsqu'il était remonté de sa courte promenade matinale, il avait suggéré à la jeune femme de déguster son petit déjeuner avant que la boule de poils ne vienne quémander ce qu'elle estimerait être son dû. Tout en choisissant le café plutôt que le cannolo, et puisqu'il se fourvoyait quand au fait qu'elle céderait plus facilement sa pâtisserie au chien que lui, elle ne s'était pas privée de le lui faire remarquer. Ce à quoi il avait répondu par un grognement très éloquent. « Hmhm. » Préférant feindre la lecture du journal qu'il avait ramassé plutôt que d'admettre que face aux yeux doux de son animal, il n'avait le plus souvent que peu de volonté. Mentionnant dans la foulée le déménagement des voisins du dessus, dans un élan d'intérêt qui avait surpris l'italienne. Elle le connaissait suffisamment bien pour savoir qu'il n'était pas du genre à papoter sur le palier avec ceux qui pourraient s'y trouver, et elle doutait même qu'il connaissait les prénoms des gens, quand eux ne connaissaient très probablement pas le sien. Alors qu'il ait parlé avec des voisins? D'un déménagement? À cette heure? C'était étrange. « Tu dis ça comme si j’étais un voisin aigri. » Elle lui avait lancé un regard en coin qui voulait tout dire - essaye donc de me contredire là-dessus - et immédiatement, il s'était repris, avec une mimique amusée. « Ne réponds pas à ça. » Réprimant un sourire moqueur du mieux qu'elle avait pu, elle s'était contentée de boire une gorgée de café plutôt que de répliquer alors qu'il s'avouait vaincu. « C’est lui qui a entamé la discussion, je crois qu’il espérait une paire de bras supplémentaire pour charger leur camion. J’avais de meilleurs plans. » Des plans qui paraissait clairs, puisqu'il s'était de nouveau glissé sous les draps avec elle, plutôt que de fraterniser avec des voisins sur le point de partir. Le choix était vite fait, un choix que la brune appréciait, comprenait, approuvait. Elle-même aurait certainement agit de la sorte, puisqu'elle ne les connaissait pas suffisamment bien pour avoir envie de sortir du lit de bonne heure, tout ça pour aller démonter une armoire suédoise. Toujours pas de chien en vue, et Vittorio sur le point d'engloutir son cannolo, la journaliste avait posé un instant sa tasse pour pouvoir faire de même.

Il lui parlait des voisins, de leur envie de déménager plus loin mais plus proche de la mer, et Gaïa s'était rappelée que c'était certainement aussi pour avoir plus grand, puisque leur petite famille attendait un heureux évènement. Quand elle en avait fait part à son compatriote, sa grimace ne lui avait pas échappé, pourtant, il n'avait fait aucun commentaire là-dessus. « Plus grand ou bien simplement mieux placé … Ici on a l’odeur de marée mais pas la vue sur mer, moi aussi je chercherais près de la plage si les loyers étaient pas si indécents pour un seul salaire. » Là seulement, quelque chose avait fait tilt dans son esprit. De toute évidence, l'italien ne cherchait plus de colocataire depuis un moment, et si ça avait été le cas, elle l'aurait su à n'en pas douter. Pourtant, il venait d'évoquer l'envie qu'il aurait d'un appartement avec vue sur la mer, si ce n'était pas si cher pour un seul salaire? Est-ce qu'elle se faisait des idées? Jamais elle n'aurait pensé que ce serait lui qui ferait le premier pas concernant ce genre d'étape dans leur relation, ayant souvent imaginé que ce serait elle qui prendrait ce genre d'initiatives, et pourtant... Peut-être qu'il venait de la prendre de vitesse. « C'est sûr qu'un appartement avec vue sur mer, quand on est seul, c'est difficile à payer. » Joueuse à son tour, elle avait feint de s'intéresser grandement au fond de café qu'il restait dans sa tasse. Luttant pour ne pas le regarder tout de suite, elle s'était efforcée de conserver un visage neutre. « Alors qu'à deux... » À eux deux, ça devenait possible. Et c'était ce qu'il essayait de lui faire comprendre, pas vrai? Est-ce qu'il essayait d'être subtile - et qu'il y parvenait sans mal - ou est-ce qu'elle se fourvoyait complètement? Elle avait relevé les yeux vers lui, accrochant son regard, laissant enfin le sourire espiègle qu'elle avait tant retenu étirer ses lèvres. « T'es en train de me demander d'habiter avec toi? » Mutine, elle s'était rapprochée de lui. Tout ce qu'elle espérait maintenant, c'était qu'il ne la remballerait pas tout en prétendant qu'il n'y avait jamais pensé, qu'elle délirait.


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Message(#)(vittaïa #9) andante, andante EmptyLun 21 Nov 2022 - 17:34

Vittorio Giovinazzo & @Gaïa Salvatori
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Sur certains aspects le Vittorio de vingt ans de moins aurait sans nul doute été admiratif, c’est vrai. Mais sur d’autres il aurait probablement aussi été critique, comme sur cette façon qu’avait son lui de trente-six balais de dénigrer cet appartement qui, à la lueur de celui dans lequel il avait passé les dix-sept premières années de son existence, avait des airs de palace. On s’habituait plus facilement au confort qu’à l’inverse, et s’ils n’avaient pas visité l’endroit à deux, l’italien n’aurait même jamais imaginé un instant pouvoir vivre dans un duplex … Mais aujourd’hui le voilà qui faisait la fine bouche, las de vivre les inconvénients de la mer sans profiter des avantages, pourtant à mille lieues de l’air pollué des barres d’immeubles de Scampia dont l’architecte les avait pensées pour rappeler les voiles d’un navire, l’océan pourtant si loin de ce quartier dont la plupart des habitants ne sortaient (presque) jamais. La première fois que Vittorio avait vu la mer, il s’en rappelait encore : Gennaro les avait emmenés, Nino et lui, ils devaient avoir cinq ou six ans – suffisamment pour que leur mère refuse de les avoir dans les pattes toute la journée. Vitto ne se rappelait pas de tout, mais il se rappelait d’avoir mangé un gelato à la pistache et d’avoir demandé à Genny ce qu’il y avait là-bas, de l’autre côté de la mer. Il ne se rappelait pas non plus de la réponse de son aîné, mais il se souvenait très bien ne pas s’en être satisfait. Comme si déjà, à l’époque, son frère manquait d’une ambition que Vittorio s’était, lui, juré de cultiver.

Rattrapé par l’insatisfaction chronique à se contenter de ce qu’il avait pour toujours espérer plus (ou mieux), l’italien en était devenu pinailleur, et cet appartement dont il n’aurait jamais rêvé lorsqu’Ariane et lui en avaient signé le bail, il en voyait maintenant surtout les défauts, celui de coûter trop cher pour son unique portefeuille en étant aussi devenu un par la force des choses. En assurer seul le loyer était déjà une épine dans son pied, alors déménager pour aussi bien, à défaut de mieux ? Pour la première fois depuis longtemps, force était de constater qu’il n’avait pas les moyens de ses ambitions, et il s’en agaçait. Depuis l’une de ses discussions avec Lisbeth cependant, l’italien cogitait : l’idée venait de lui, et malgré tout il avait eu besoin de la décanter durant des semaines comme si elle lui avait été soufflée par autrui. Il n’avait pas besoin d’un nouveau colocataire, il n’avait même pas envie d’un nouveau colocataire … Pas quand la seule personne avec laquelle il envisageait de partager (encore un peu plus) son quotidien se trouvait déjà sous son nez. « C'est sûr qu'un appartement avec vue sur mer, quand on est seul, c'est difficile à payer. » avait en tout cas fait remarquer la principale intéressée d’un ton neutre, versant un peu de sel sur ses plaies tandis qu’il tâtait maladroitement le terrain. « Alors qu'à deux ... » Quittant la contemplation de sa tasse de café, Gaïa avait relevé les yeux vers lui en souriant d’un air espiègle. « T'es en train de me demander d'habiter avec toi ? » Pris au dépourvu, pas vraiment d’humeur à envisager (à tort) que l’on puisse tourner la chose en dérision, il avait marmonné « Si ça te fait marrer alors fais comme si j’avais rien dit. » d’un air renfrogné, terminant sa propre tasse en rentrant sa tête dans ses épaules comme un enfant qui boudait.

C’était probablement ridicule, sa réaction. Mais qu’elle le formule de façon si officielle et comme si cela prêtait à sourire lui donnait l’impression d’avoir soulevé une ineptie, et il n’y avait rien que Vittorio déteste plus que la sensation de passer pour un imbécile. Il le savait bien pourtant, que c’était entre autres sur ce genre de choses que Gaïa attendait de lui qu’il fasse des efforts, mais la pilule était à certains moments plus difficile à avaler qu’à d’autres, et à des moments comme celui-ci la peur de se ridiculiser passait encore au-dessus de la raison. « C’est pratiquement déjà le cas. » avait-il néanmoins fini par reprendre, toujours à marmonner, et sans trop savoir s’il avançait ses arguments pour se justifier ou pour tenter de la convaincre que l’idée n’était pas si ridicule. « T’es plus souvent ici que chez toi … Et ça serait encore plus le cas si y’avait pas ton chat. » Le fameux. « Et je déteste Spring Hill. » Par là, il coupait déjà court à toute argumentation visant à envisager de le faire déménager dans son quartier à elle … Non, il préférait encore vivre tout seul que d’aller vivre là-bas. « Y’a des buildings partout, c’est triste à mourir … Brusco aussi détesterait. » La balade du soir au milieu des klaxons et des pots d’échappement ? Il n’en était tout simplement pas question, et l’italien lui non plus n’avait pas envie d’aller courir en slalomant entre les passants qui attendaient le bus, au lieu de profiter de la promenade qui longeait la mer et menait jusqu’à la marina. À cela, l’italien ne voulait pas renoncer.

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Dernière édition par Vittorio Giovinazzo le Dim 15 Jan 2023 - 2:26, édité 1 fois
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Message(#)(vittaïa #9) andante, andante EmptyJeu 24 Nov 2022 - 14:19


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Bien sûr, il n'avait pas mis les mots sur ce qu'il était en train de faire. Il essayait d'être subtile, sûrement même un peu trop d'ailleurs puisqu'elle aurait pu passer à côté, s'il n'avait pas eu l'air aussi sérieux. Peut-être même qu'elle se faisait des idées, et qu'il n'était pas du tout en train d'essayer de lui faire comprendre qu'il voulait franchir une nouvelle étape. Alors, plutôt que de se faire des idées, en tournant à son tour autour du pot sans franchir la ligne, la journaliste y était allée franco. Et comme elle aurait pu s'en douter, il s'était vexé quand elle l'avait interrogé, espiègle. « Si ça te fait marrer alors fais comme si j’avais rien dit. » Elle avait vu juste, et maintenant, le susceptible qu'il était avait décidé de faire la tête. Parce qu'elle avait osé dire à voix haute, un brin trop enthousiaste par ce qu'elle venait de comprendre, ce qu'il avait tenté de lui faire comprendre. Roulant des yeux, un sourire aux lèvres, l'italienne s'était rapprochée pour glisser une main sur sa nuque. « Je me moque pas, enfin. C'est juste que... Je m'attendais pas à ça. » Pour autant, elle était ravie que l'idée soit venue de lui, alors qu'elle aurait parié que ce serait elle qui finirait par prendre les devants. Maintenant, restait à lui faire comprendre que contrairement à ce que sa réaction lui avait laissé penser, elle ne trouvait pas l'idée marrante, mais séduisante.

Il était resté silencieux un moment, renfrogné, vexé comme un pou par sa réaction, pourtant innocente. Sa précédente tentative pour le dérider ayant échouer, la journaliste avait abandonné sa tasse de café sur sa table de chevet pour se libérer les mains. « Amore... » Se rapprochant à nouveau, son sérieux retrouvé, elle avait cherché à capter son regard, sans y parvenir, faisant abstraction du surnom qu'elle venait de lui donner pour la première fois, et qui lui avait échappé. Un détail qui pourrait avoir l'effet inverse de ce qu'elle espérait maintenant, d'ailleurs. Finalement, il avait grommelé. « C’est pratiquement déjà le cas. » Il était de nouveau ouvert à la discussion. Et puisque le sujet paraissait un peu sensible pour lui, elle veillerait à mesurer ses réactions au minimum, pour ne pas qu'il recommence à bouder au moindre sourire... « T’es plus souvent ici que chez toi … Et ça serait encore plus le cas si y’avait pas ton chat. » « C'est juste une question de logique, alors. » En moins de deux minutes, elle avait déjà oublié sa résolution, et avait tenté de lui faire oublier sa remarque en embrassant la peau de son épaule. « Et je déteste Spring Hill. » Un avis qu'il n'avait jamais formulé à voix haute jusque là, mais qu'au fil du temps, la journaliste avait réussi à deviner sans mal. Dans un sens, c'était dommage, son loft était quand même bien plus spacieux que le duplex... Mais elle était prête à faire des efforts, puisque lui le faisait. « Y’a des buildings partout, c’est triste à mourir … Brusco aussi détesterait. » Il avait bon dos, l'animal. Un animal qui venait d'ailleurs de monter les escaliers et les fixait du seuil de la porte de leur chambre, avec un air triste. N'osant pas franchir le pas, peut-être à cause de la tête qu'affichait son maître, il s'était laissé tomber mollement sur le sol, exhalant un gros soupir de sa position couchée. « Je vois. » En soi, elle ne tenait pas à rester à Spring Hill, n'étant pas attachée à son quartier comme lui semblait l'être du sien. La banlieue côtière qu'était Bayside était agréable, très agréable même. L'idée de se rapprocher un peu de la mer lui plaisait bien, elle devait l'avouer. « C'est bon, je t'obligerais pas à t'installer à Spring Hill. Même si on aurait été moins à l'étroit là-bas. » Bien sûr, le duplex était loin d'être un clapier à lapins, mais son loft restait néanmoins plus spacieux. Cependant, comme il l'avait si bien fait remarquer, elle était plus souvent ici que là-bas, c'est donc que la taille de leur nid douillet n'importait pas tant que ça... De toute façon, il avait commencé toute cette discussion en évoquant son envie de changer pour se rapprocher de la mer. L'issue de tout ça consisterait sûrement à trouver quelque chose de nouveau, un nouvel endroit, pour eux. Mais en attendant... « Alors j'avais raison. Tu me demandes d'habiter avec toi...? » Cette fois-ci, aucune lueur espiègle dans les yeux de l'italienne. Elle ne pouvait pas risquer de le froisser, qu'il décide de remballer sa proposition à demi-mots simplement parce qu'elle l'avait vexé. Mais c'était encore un effort qu'elle lui demandait, d'aller jusqu'au bout de sa proposition. Elle ne demandait pas grand chose. Juste un oui... Ou un non.  « Tu connais déjà ma réponse. Y a pas de piège, t'as juste à articuler. » Elle n'attendait que ça, le coeur battant.


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Vittorio Giovinazzo & @Gaïa Salvatori
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Il n’y avait bien que dans le sport que Vittorio parvenait à trouver une forme de philosophie dans l’échec. Encore que même à ce sujet, des années de pratique et d’apprentissage avaient été nécessaires pour lui faire rentrer dans le crâne que l’échec faisait aussi partie du jeu, et que la victoire ne pouvait pas exister sans lui. Cette sagesse sportive qu’il conservait et tentait d’enseigner désormais dans sa vie professionnelle, l’italien n’avait en revanche jamais été pleinement capable de l’appliquer au reste de son existence, s’enfermant ainsi dans une dissonance cognitive à laquelle il était le seul à trouver un semblant de sens. Dans n’importe laquelle de ses autres sphères, l’échec n’était tout bonnement pas une option : chaque risque était calculé, chaque décision prise avec suffisamment d’appui pour s’éviter le maximum de déconvenues, et se permettre un dérapage contrôlé le cas échéant. Tout ce qui était de nature à risquer d’enrayer la machine était généralement abandonné sur le bas-côté … tout, sauf son frère, qui faisait figure d’exception confirmant la règle autant que de justification au fait que Vittorio agisse ainsi pour tout le reste. Pour tout le reste et avec tout le monde, y compris avec Gaïa – surtout avec Gaïa – qui faisait également les frais du redoublement de méfiance général de l’italien depuis la fin abrupte de sa carrière juridique. A la lueur de tout cela, rassembler le courage nécessaire pour sous-entendre un emménagement commun représentait donc un nouveau risque, celui d’un refus catégorique de la jeune femme, et si tendre la perche avait déjà nécessité que l’italien prenne sur lui, l’impression que Gaïa ne l’avait pas pris au sérieux avait suffi à le renfrogner et lui faire regretter (un peu) d’avoir ouvert la bouche en premier lieu. « Je me moque pas, enfin. C'est juste que ... Je m'attendais pas à ça. » avait-elle pourtant tenté aussitôt de nuancer, confortant finalement Vitto dans l’idée qu’il avait probablement vu des signes là où il n'y en avait pas.

Elle passait déjà plus de temps chez lui que chez elle et il avait cru y voir un signe, alors que l’explication tenait peut-être simplement dans le fait qu’elle avait une voiture et lui non. Qu'elle était prête à fait cet effort-là, mais pas forcément plus. « Amore ... » Abandonnant son café sur sa table de chevet pour se rapprocher, la journaliste n’avait pas su obtenir de regard dans sa direction, mais le simple mot sorti de sa bouche était parvenu à fissurer le masque d’ours mal léché remis à la va-vite. Elle le frustrait, autant qu’elle parvenait à l’attendrir, et il ne savait plus vraiment sur quel pied danser tandis qu’il tentait de rassembler les arguments visant à prouver que sa suggestion ne venait pas de nul part. Il proposait parce qu’elle lui avait donné l’impression que cela pouvait être une possibilité, et parce qu’il n’avait de son côté jamais tenté de faire croire qu’il appréciait la vue, le quartier ou quoi que ce soit d’autre que le fait qu’elle soit là lorsque d’aventure leur journée terminait dans le loft de Spring Hill. « C'est juste une question de logique, alors. » De logique, exactement. Et même de bon sens, pensait-il, tout en préférant se montrer moins catégorique et pointer du doigt les raisons pour lesquelles lui et Brusco – qui avait décidément bon dos – étaient bien plus à leur place ici qu’en centre-ville. « Je vois. » Les lèvres déposant un baiser contre l'épaule de l'italien pour tenter de le dérider, Gaïa avait fini par concéder « C'est bon, je t'obligerais pas à t'installer à Spring Hill. Même si on aurait été moins à l'étroit là-bas. » Lui ne se sentait pas à l'étroit ici, même avec elle … Mais Gaïa et lui n'avaient assurément pas la même notion de ce que voulait dire "être à l'étroit". « Alors j'avais raison. Tu me demandes d'habiter avec toi … ? » Sur la pointe des pattes, Brusco s'était invité dans la pièce sans que Vittorio ne le remarque tout de suite et s'était allongé sur le parquet, là où le soleil dessinait un rayon de lumière. « Tu connais déjà ma réponse. Y'a pas de piège, t'as juste à articuler. » Malgré lui, la première réaction de Vittorio avait été de soupirer en levant légèrement les yeux au ciel. « Pourquoi faut toujours que vous compliquiez tout. » Il ne s'agissait même pas d'une question ; Plutôt d'une constatation, doublée d'une vérité générale que Gaïa serait en droit de trouver un brin machiste – elle finissait par avoir l'habitude. Repliant pour de bon son journal, il l'avait nonchalamment jeté au bout du lit en faisant signe à Brusco d'approcher. Sa compatriote avait raison, Vitto n'avait aucune volonté, et la seconde suivante la fin du cannolo terminait entre les crocs de l'animal. « Je te demande pas de venir habiter chez moi. » Laissant le chien après une caresse sur le crâne pour reporter son regard et son attention sur Gaïa, il avait repris aussitôt « Mais je me disais que quitte à vivre sous le même toit, on pourrait le faire dans un endroit qu'on aurait choisi. Tous les deux. » Un endroit qui ne serait donc ni chez lui, ni chez elle, mais chez eux. Chien et chat compris, quand bien même la cohabitation entre les deux animaux habitués à être la seule peluche du foyer ne serait peut-être pas une mince affaire.

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Dernière édition par Vittorio Giovinazzo le Dim 15 Jan 2023 - 2:26, édité 1 fois
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Le chien feignant la sieste à la porte de leur chambre, ronflottant joyeusement comme si la conversation des humains n'avaient pas le moindre intérêt à ses oreilles poilues. Surtout parce que pour le moment, ils semblaient trop pris l'un et l'autre par la discussion pour qu'il ait l'espoir de recevoir quoique ce soit de leur part. Et il avait bien raison, puisque l'attention de l'italienne était bien trop accaparée par son compatriote et sa proposition pour jeter autre chose qu'un bref coup d'oeil à l'animal. Il avait avancé une idée, cherchant à lui faire comprendre les mots de manière subtile. Mais la jeune femme avait besoin de plus que ça. Qu'il y mette les mots pour de bon, et pour une fois, il n'avait pas eu l'air tant contrarié, se contentant de rouler des yeux en exhalant un soupir. « Pourquoi faut toujours que vous compliquiez tout. » Elle ne s'était même pas offusquée de la remarque, n'essayant plus de réprimer le fin sourire qui lui brûlait les lèvres. Ne prenant pas le risque de dire quelque chose maintenant qui pourrait briser son élan, la jeune femme était restée silencieuse alors que Vittorio se débarrassait de son journal tout en appâtant le canidé avec un reste de cannolo. Ben tiens, voyez-vous ça. Et après, il prétendait pouvoir résister aux yeux tristes de Brusco... « Je te demande pas de venir habiter chez moi. » L'italienne avait plissé les yeux. Il n'était pas en train de faire machine arrière, pas vrai? Une dernière caresse sur le crâne du chien, et ce dernier était retourné à sa position initiale, son compatriote dardant la seconde d'après son regard sur elle. « Mais je me disais que quitte à vivre sous le même toit, on pourrait le faire dans un endroit qu'on aurait choisi. Tous les deux. » Après avoir raté un battement, son coeur avait commencé à battre plus fort dans sa poitrine, presque douloureux. On y était. Rayonnante, la journaliste avait abandonné pour de bon l'impassibilité forcée pour un sourire franc. « Tu vois, c'était pas si compliqué... » Elle se sentait bien, vraiment bien. Transportée, en réalité. Lui qui était si peu doué avec les mots, qui avait fui à Alice Springs quelques mois plus tôt quand elle avait voulu parler de leur relation, tentait de se montrer plus ouvert, lui qui habituellement préférait les actes aux paroles. Et mine de rien, elle lui en était reconnaissante. Mais si elle ne lui répondait pas rapidement, il risquait de se braquer à nouveau, surtout qu'elle l'avait convaincu en lui promettant qu'il ne risquait rien à se dévoiler... « Ce serait parfait. » Parfait, et tellement cohérent. Rien ne lui semblait plus logique que cette idée, en vérité, plus... Normal. Se mouvant, la journaliste avait écarté le plateau posé à côté d'eux, le déposant plus loin, histoire de ne pas renverser une quelconque tasse de café avec ce qu'elle s'apprêtait à faire. Accrochant son regard du sien et profitant de sa position assise, l'italienne avait enjambé son compatriote, s'asseyant sur ses cuisses pour pouvoir enlacer le bas de son dos de ses jambes. Leur offrant ce faisant un face à face des plus agréables, coupant par la même occasion la moindre possibilité de fuite à l'italien, si l'envie lui en prenait. Lentement, la jeune femme avait laissé ses mains glisser le long de ses bras, remonter jusqu'à ses épaules pour aller se nouer derrière sa nuque. « Tu as conscience que mon chat fait partie du lot? » Lui qui n'appréciait pas vraiment l'animal, une personnification du diable d'après ses dires, devrait composer avec la présence du félin dans l'avenir. Même la cohabitation entre la boule de poil noir et l'énorme chien serait probablement plus simple que la leur. Il finirait par s'y habituer, après tout, le sacrifice était moindre... « Bayside, alors. Ça me va. Je serais ravie d'avoir un bureau avec vue sur la mer... » Elle pouvait bosser de n'importe où... Encore plus maintenant qu'elle était freelance, qu'elle essayait d'écrire un bouquin en parallèle de tout ça. Ses articles lui permettaient toujours un confort salarial pour le moment, mais ça ne durerait peut-être pas éternellement... Tout dépendrait du succès de son roman, à vrai dire. Mais pour le moment, elle n'en était pas là et aurait encore quelques mois de répit avant que tout ne devienne compliqué. Pour le moment, elle était sur un petit nuage, et n'avait pas envie d'en redescendre. S'accordant un silence confortable, elle s'était perdue dans le vert de ses yeux, effleurant sa joue de ses doigts dans un geste tendre. « Ti amo. » Elle ne s'attendait pas à ce qu'il lui réponde, elle-même l'avait laissé échappé à cause du trop plein d'émotions qui l'avait prise à la gorge. Elle ne l'avait plus dit depuis qu'ils s'étaient retrouvés, des mois plus tôt, de peur qu'il prenne peur à nouveau. Mais c'était spontané, c'était sincère. Avant qu'il ait pu dire quoique ce soit, l'italienne s'était penchée pour presser ses lèvres sur les siennes, dans un baiser qui lui avait réchauffé l'épiderme. À l'autre bout de la pièce, Brusco avait émis un souffle à travers ses babines, qui ressemblait à s'y méprendre à un soupir.


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Dans un monde idéal, cette injonction à la communication verbale n’aurait pas lieu d’être et Vittorio ne se trouverait pas forcé de devoir poser des mots sur ce qu’il s’estimait déjà très capable de faire comprendre autrement. Et à la manière dont Gaïa tentait de le guider sur le chemin de la phrase magique, elle avait justement très bien compris où il voulait en venir – elle le mettait simplement à l’épreuve, et faisait s’affronter sa fierté de bonhomme refusant de se faire dicter sa conduite, et sa promesse de faire des efforts. Ce genre d’effort. Le genre qui avait des allures de montagnes à ses yeux mais qui ressemblait à peine à une colline pour Gaïa, se fendant d’un « Tu vois, c'était pas si compliqué ... » lorsqu’enfin il avait craché sa valda. Et c’est vrai, il ne s’était pas changé en pierre et n’avait pas fondu, le plafond de la chambre ne s’était pas écroulé sur leur tête, et même Brusco n’avait pas bougé d’une oreille – mais la réponse à sa proposition, en revanche, tardait à se faire entendre, dessinant sur le visage de l’italien une expression mêlant impatience et incrédulité. « Et … ? »« Ce serait parfait. » Un infime soupir de soulagement avait échappé au boxeur, soudainement délesté d’un poids qu’il n’avait jusqu’alors même remarqué avoir sur l’estomac. Quittant son côté du lit, Gaïa avait enjambé son compatriote pour venir s’installer sur lui à califourchon, ses bras venant se nouer autour de ses épaules, et ceux de Vitto suivant le mouvement en allant s’enrouler autour de sa taille. « , c’est parfait. » Là, tandis qu’il lui volait un furtif baiser au goût de cannolo, suffisamment amadoué désormais pour que le même le sujet du chat passe comme une lettre à la poste. Presque. « Tu as conscience que mon chat fait partie du lot ? » Il n’irait pas jusqu’à dire qu’il était emballé par l’idée, mais il avait au moins conscience que s’il voulait la maîtresse il était obligé de prendre l’animal … « Je m’inquiète pas … s’il moufte, Brusco n’en fera qu’une bouchée. » avait-il alors simplement répondu, d’un ton faussement sérieux, et entièrement conscient que compte tenu de leurs caractères respectifs il y avait fort peu de chances que le chat se laisse dicter quoi que ce soit par le chien.

La vérité, c’était qu’il était bien trop emballé par l’idée d’un emménagement avec la jeune femme pour déjà se soucier des potentiels problèmes qui en découleraient – ils auraient bien le temps de s’inquiéter de tout cela en temps voulu. Avant cela il fallait déménager, encore avant cela lui fallait trouver, et encore avant cela il fallait chercher. « Bayside, alors. Ça me va. Je serais ravie d'avoir un bureau avec vue sur la mer ... » Elle y passerait assurément plus de temps que lui, alors l'idée n'était pas pour lui déplaire, si cela signifiait l'assurance de toujours la trouver à la maison lorsqu'il rentrerai du dojo. « Ça peut se négocier. » avait-il alors répondu sourire aux lèvres, lesquelles étaient allées couvrir son cou de baiser avant d'ajouter « La dame a-t-elle d'autres revendications ? » en remontant à sa bouche. Lui rêvait d’un garage ou d’un sous-sol dont il pourrait faire une (petite) salle de sport – évidemment. Mais en réalité c’était à peu près tout ; Il n’avait encore jamais vécu dans un endroit qu’il avait choisi. Même l’appartement dans lequel ils se trouvaient actuellement avait été le choix d’Ariane plutôt que le sien, auquel il s’était greffé par opportunisme et par facilité. Il se lançait là dans quelque chose qu’il ne maîtrisait pas du tout, malgré qu’il se soit décidé à en être l’instigateur, et les trois secondes qu’il venait de perdre à y penser venaient de réinstaller sur son estomac le poids si récemment envolé. Ou bien était-ce ce que le « Ti amo. » de Gaïa réveillait chez lui d’insécurités et de crainte de l’engagement ? Comme si lui proposer d’habiter officiellement sous le même toit n’en était pas déjà un, et plus concret de surcroît. Mais deux miracles n’arrivaient pas dans la même journée, et semblant en avoir parfaitement conscience l’italienne n’avait pas désespérément attendu après une réponse et pressé ses lèvres contre celles de son amoureux, bien plus à l’aise avec ce type de déclarations silencieuses. Ti amo anch’io, disaient les bras qu’il avait resserrés autour de sa taille, ti amo anch’io, assurait son souffle contre ses lèvres lorsqu’il tentait de respirer sans pour autant mettre fin à leur baiser, ti amo anch’io promettait enfin le coeur qui battait dans sa cage thoracique et allait cogner contre la poitrine de la jeune femme. « Tu sais ce qu’il y a de bien avec le dimanche ? » avait-il finalement murmuré à son oreille, les mains occupées à se montrer baladeuses. « Y’a rien, absolument rien qui nous oblige à quitter ce lit. » Et le péché de paresse, des sept, n’était pas celui auquel l’italien entendait céder.
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Message(#)(vittaïa #9) andante, andante EmptyDim 29 Jan 2023 - 19:22


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Bien sûr, ça avait été discret, mais Gaïa n'avait pas raté pour autant le petit soupir de soulagement qu'avait eu Vittorio après qu'elle lui eu dit oui. De son côté, elle était assez satisfaite d'avoir réussi à lui faire dire les choses à voix haute, même si évidemment, ça n'avait pas été facile pour l'italien. Elle continuait d'espérer que ça deviendrait plus facile pour lui avec le temps, mais en attendant, elle était pleinement satisfaite de ce qu'elle avait réussi à obtenir, avec un petit effort de sa part. Sourire sur les lèvres, elle avait déplié son corps pour venir l'enjamber, enroulant ses jambes autour de sa taille, quand lui ne se faisait pas prier pour encercler sa taille de ses bras. « Là, c’est parfait. » Et ce n'était pas l'italienne qui allait dire le contraire. Il lui avait volé un baiser sucré, contact qu'elle aurait volontiers prolongé si un sujet ne restait pas problématique, suffisamment en tout cas pour être abordé sans plus tarder. Le chat, son chat, dont la noirceur du pelage faisait grincer des dents son compatriote, qui clamait pourtant ne pas être superstitieux. Il n'appréciait pas vraiment le félin, Vittorio, mais s'il voulait que son amoureuse rejoigne son quotidien - encore plus qu'elle n'en faisait déjà partie - il lui faudrait accepter que le chat faisait partie du package. « Je m’inquiète pas… s’il moufte, Brusco n’en fera qu’une bouchée. » Sans même chercher à se retenir, la jeune femme avait laissé échapper un rire moqueur. Si ça ce n'était pas de la mauvaise foi... L'un et l'autre savaient très bien que des deux animaux, c'était le chien qui était le plus susceptible de subir, mais si Vittorio préférait se voiler la face, c'était tant pis pour lui... Qu'il le veuille ou non, Brusco risquait de servir de paillasson au chat, qui avait des arguments plutôt acérés, il fallait l'admettre.

Mais ils n'en étaient pas là pour le moment. Qui sait combien de temps ça leur prendrait de trouver quelque chose qui leur plairait à tous les deux, qui serait dans leurs moyens. Ca pourrait être très rapide comme très long, mais même cette éventualité ne parvenait pas à doucher l'enthousiasme de la journaliste. Elle qui travaillait principalement depuis chez elle depuis ces derniers mois, l'idée de travailler avec une vue autre que des buildings, peut-être même en profitant d'une vue sur mer depuis un balcon, n'était pas pour lui déplaire. « Ça peut se négocier. » Tant mieux, et d'ailleurs, quelque chose lui disait qu'elle n'aurait pas besoin de parlementer mille ans avec lui sur certaines choses, sur certaines options d'un futur logement. Tant que ça restait dans leurs moyens, pourquoi se priver? D'autant que bientôt, les revenus de la brune connaîtraient peut-être une hausse d'ici quelques temps, ou en tout cas, ça en prenait la direction. Mais ça, son compatriote l'ignorait encore. Pour le moment... « La dame a-t-elle d'autres revendications ? » Et qu'en était-il de ses revendications à lui, d'abord? Certes elle y passerait assurément plus de temps que lui, mais ils ne rechercheraient pas un appartement pour elle, mais pour eux. « Qu'est-ce que tu voudrais, toi? » Elle ne l'imaginait pas avoir trop d'exigences, en réalité, ni être du genre à vouloir tout et n'importe quoi, juste parce qu'ils pouvaient se le permettre. Non. Gaïa en savait suffisamment sur son passé pour songer qu'il se satisferait de peu, quand bien même ils pourraient avoir plus. De son côté, elle n'était pas contre une belle vue, mais du moment qu'elle le retrouvait tous les soirs, elle pouvait bien faire des concessions. « Je me dis que pour le reste, on pourra voir en temps voulu. » Elle n'était pas pressée. Ce n'est pas comme s'ils risquaient de revenir sur leur décision... Installée confortablement sur lui, les yeux perdus dans les siens, lui effleurant le visage avec tendresse du bout des doigts, la jeune femme s'était laissée aller à murmurer deux petits mots à l'oreille de son compatriote, des mots qui elle le savait, feraient sûrement paniquer l'italien. Elle ne lui avait plus dit depuis leur discussion houleuse quelques mois plus tôt, chez elle, ce fameux soir où il avait débarqué après plusieurs semaines de silence de la part de la journaliste. Elle s'en souvenait encore parfaitement, de ce soir de tempête. A croire que pour eux, les nuits chargées d'orage étaient différentes des autres... Mais plutôt que d'attendre et de laisser s'installer un quelconque malaise entre eux, la jeune femme s'était penchée en avant pour plaquer ses lèvres sur les siennes. Elle n'attendait plus désespérément qu'il réponde à ses déclarations, et même si elle espérait toujours qu'un jour il y mettrait les mots, elle n'avait plus aucun doute sur les sentiments qui l'animaient, au moins. Leur baiser prenant rapidement un tournant plus passionné, les enflammant tous les deux, l'italienne avait souri contre la bouche de Vittorio quand elle avait senti ses mains se faire plus audacieuses, effleurant puis effaçant la soie de sa nuisette. « Tu sais ce qu’il y a de bien avec le dimanche ? » Elle en avait une idée assez claire, mais avait attendu qu'il lui donne la réponse qu'il avait en tête. « Y’a rien, absolument rien qui nous oblige à quitter ce lit. » En fait... Si. Il y aurait bien quelque chose pour laquelle la jeune femme devrait quitter les draps, mais ça pouvait bien attendre encore un peu. Pour le moment, elle était bien trop occupée à se montrer plus entreprenante, l'italien encore bien trop vêtu à son goût. « T'es beaucoup trop habillé. » Et pour la suite des activités qu'elle avait en tête, il était indispensable qu'il se débarrasse du pantalon qui couvrait encore ses hanches. Tiens d'ailleurs, elle allait même s'occuper de ce problème elle-même, ce serait plus rapide. Le vêtement entre les mains, elle l'avait jeté à l'autre bout de la pièce, le tissu venant s'échouer à la place que Brusco occupait quelques minutes auparavant, le canidé ayant détalé sans demander son reste un peu plus tôt, certainement pour aller retrouver sa gamelle. Soupirant sous ses caresses, lui rendant chacun de ses effleurements, elle avait lâché un gloussement quand il l'avait finalement fait basculer sur le dos, avant de fondre sur sa bouche à nouveau. Dieu, qu'elle aimait cet homme... En témoignait son coeur qui battait furieusement dans sa poitrine, entre autres. Qui aurait pu croire qu'ils en arriveraient là où ils étaient aujourd'hui, au vu de leur passé commun? Certainement pas eux, et pourtant. Chaque baiser plus appuyé que le précédent, l'italienne avait parcouru à son tour son cou puis le reste de son corps de ses lèvres ou du bout de la langue, se délectant des frissons qu'elle faisait naître sur sa peau. De son côté, Vittorio n'était pas en reste, et chacune de ses caresses la faisaient fondre un peu plus, échauffant son sang, accélérant son souffle, éveillant en elle des sensations qui lui faisaient tourner la tête. Plus rien n'existait autour des deux amants, absorbés par leur désir réciproque, perdus pour de bon dans une étreinte passionnée qui à terme les avaient consumés tous les deux.

Alanguie aux côtés de son amant, l'italienne tentait vainement de reprendre son souffle, les yeux rivés au plafond, un sourire satisfait sur les lèvres. Tendant le bras, elle était allée chercher sa main, avait entrelacé ses doigts aux siens. « Je pense pas qu'on puisse faire mieux, comme début de journée. » Dimanche ou pas dimanche, ébats matinaux ou pas, le simple fait de savoir que très bientôt elle se réveillerait tous les jours en sentant sa peau chaude contre la sienne avait de quoi ravir la journaliste. Sans lâcher sa main, la jeune femme avait roulé sur elle-même pour venir prendre appui sur ses coudes, cherchant le regard de son compatriote qu'elle avait rapidement accroché. « Faut que je te parle de quelque chose. » Le genre de phrase qui avait généralement pour effet de tendre la personne en face, la jeune femme s'en rendant compte dès que la phrase avait franchi ses lèvres, et pour en limiter l'effet, la brune avait rapidement continué. Hésitante, tout de même. « Pendant les mois où on a été... Séparés... J'ai écrit un bouquin. » Elle avait baissé les yeux, un instant, presque anxieuse à l'idée de ce qu'elle pourrait lire dans ses yeux. C'était bien la première fois que Gaïa le disait à voix haute, et en dehors de son éditrice, personne n'était au courant de cet aspect là de sa vie. Jusqu'à maintenant en tout cas, le secret étant désormais ébruité aux oreilles de Vittorio, dont elle attendait la réaction avec appréhension.


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Message(#)(vittaïa #9) andante, andante EmptyMer 8 Fév 2023 - 4:50

Vittorio Giovinazzo & @Gaïa Salvatori
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La légèreté de ton tranchait avec les eaux troubles dans lesquelles Vittorio avait la sensation de s’aventurer ; Troubles parce qu’il ne les maîtrisait pas, et qu’il n’y avait rien que l’italien déteste plus que la sensation de ne pas être en contrôle de tout ce qui l’entourait. Depuis le jour où il avait posé sa démission (forcée) sur le bureau du procureur de Rome, il avait eu la sensation de se contenter de se raccrocher aux branches. De faire les choses dans l’urgence, à tâtons, voire par dépit. S’échouer en Australie dans l’espoir ridicule de nouer une quelconque relation avec une femme qui n’avait rien d’autre en commun avec lui que son ADN, pour commencer. Aller de chambres d’hôtel douteuses en colocations conclues à la va-vite, aussi, sans parler du fait d’accepter n’importe quel boulot susceptible de lui permettre l’obtention de son visa, peu importe qu’il s’estime valoir mieux que cela. Il s’était laissé porter par le courant durant six ans – six ans. Bien assez, en somme, pour que la question « Qu'est-ce que tu voudrais, toi ? » d’apparence simple comme bonjour, lui donne l’impression de se tenir au bord d’un précipice. Que voulait-il, lui ? De quoi avait-il envie ? Il avait quelques brides d’idées mais elles lui semblaient toutes trop bêtes pour être évoquées à voix haute : pour qui se prenait-il, au juste ? Il pouvait presque entendre sa mère lui poser la question de sa voix traînante et (souvent) alcoolisée. « J’y ai pas vraiment réfléchi … » avait-il alors menti, enfouissant son visage dans la nuque de la jeune femme pour ne pas avoir à croiser son regard, et déposant un baiser sur son épaule avant d’ajouter « Toi, moi, les animaux et un toit au-dessus de nos têtes … J’ai besoin de rien d’autre. » à voix basse. Là-dessus, au moins, il ne mentait pas, et l’écoutant proposer « Je me dis que pour le reste, on pourra voir en temps voulu. » il avait scellé la chose d’un nouveau baiser et décidé que cette conversation pouvait bien être remise à plus tard.

Les mots étaient toujours le problème avec Vitto. Ils restaient coincés au milieu de sa gorge et ne parvenaient pas à remonter plus loin, soit parce qu’ils lui semblaient vains soit parce qu’ils pesaient trop lourd pour qu’il se sente de les assumer. Est-ce qu’il aimait Gaïa ? Bien sûr, et probablement depuis plus longtemps qu’il n’était prêt à l’admettre. Le dire non plus, il n’était pas prêt, même si cela semblait n’avoir aucun sens, même s’il n’était pas capable de l’expliquer – alors il tâchait de le montrer. Chaque fois que ses lèvres se posaient sur la moindre parcelle de peau de la jeune femme, chaque fois que ses bras l’enserraient pour lui montrer qu’elle était à lui, rien qu’à lui, chaque fois que ses mains carressaient son corps à la recherche d’un frisson, d’un soupir. « T'es beaucoup trop habillé. » Elle aussi, et plutôt que de le faire remarquer il avait passé ses mains sous le satin de sa nuisette et l’en avait débarrassée à la seconde où l’occasion s’était présentée, avant de la faire basculer sur le matelas pour inverser les rôles. Elle était si belle, Gaïa, dans la lumière feutrée que diffusait les persiennes, des bouts de soleil se reflétant sur la peau nue que Vitto couvrait de baisers tantôt empressés, tantôt appliqués. « Sei solo mia. » Il s’était interrompu un instant, avait caressé sa joue du bout des doigts et remis en place une mèche de cheveux qui lui tombait sur les yeux, et finalement ses lèvres avaient retrouvé celles de la jeune femme et leurs corps s’étaient serrés l’un contre l’autre, pour jouer une partition déjà cent fois jouées, mais dont chaque nouvelle interprétation revêtait ses propres subtilités.

***

Le souffle court, Vitto s’était laissé retomber sur le matelas aux côtés de Gaïa, un sourire d’allégresse sur le visage. La main de la jeune femme allant chercher la sienne, leurs doigts s’étaient entrelacés et il l’avait amenée jusqu’à ses lèvres pour y déposer un baiser. « Je pense pas qu'on puisse faire mieux, comme début de journée. » Laissant échapper un rire, il avait calé son bras libre sous sa nuque et rétorqué d’un ton malicieux « Tu sais que je tiens pas en place si on me met au défi ? » comme s’il n’avait pas déjà besoin de retrouver son souffle du premier round avant de commencer à songer à un potentiel deuxième. Roulant sur le côté pour lui faire face, l’italienne s’était redressée et avait pris appui sur l’un de ses coudes « Faut que je te parle de quelque chose. » Fronçant les sourcils par principe, le timing lui semblant un peu douteux pour subitement aborder un sujet qui fâchait, il n’avait pas eu le temps de répondre que Gaïa avait aussitôt repris d’un ton prudent – hésitant, même. « Pendant les mois où on a été ... Séparés ... J'ai écrit un bouquin. » Se redressant à son tour, il était passé de la suspicion à la surprise et avait d’abord ouvert la bouche sans qu’aucun son n’en sorte, puis s’était fendu d’un « C’est … wow. » déconcerté. « J’ai frappé quelques sacs et pris quelques cuites, c’était pas aussi … productif. » Et pas vraiment glorieux, mais maintenant (ni jamais) n’était pas le meilleur moment pour épiloguer à ce sujet, surtout après le savon qu’il avait passé à Nino pour avoir fait … plus ou moins la même chose. « Je savais pas que c’était dans tes projets. » Ce n’était pas un reproche ; Il était simplement surpris. Il s’était toujours figuré qu’elle finirait par reprendre le journalisme d’investigation. « Tu l’as déjà fait lire à quelqu’un ? C’est quel genre de bouquin ? » Il avait trop de questions pour revenir en arrière, désormais.
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Message(#)(vittaïa #9) andante, andante EmptyDim 5 Mar 2023 - 19:27


Andante, andante
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Leur étreinte matinale pleinement satisfaisante, l'italienne s'était permise de le faire remarquer à voix haute, alors qu'elle était lovée contre lui, alanguie du plaisir qui avait parcouru sa peau peu de temps auparavant. Les muscles délicieusement courbatus, un sourire avait éclairé son visage quand elle avait entendu - senti contre son corps nu - le rire de Vittorio. « Tu sais que je tiens pas en place si on me met au défi ? » Bien sûr qu'elle le savait, ils étaient faits du même bois, chacun ne pouvant habituellement résister à une quelconque provocation lancée. Avant qu'il ait pu bouger - s'il en avait seulement l'intention, lui qui comme elle cherchait toujours à retrouver un rythme cardiaque plus lent -, Gaïa avait entrelacé ses doigts aux siens, répondant à sa malice par la sienne, pas le moins du monde dissimulée. « On a toute la journée pour battre des records, tu ne perds rien pour attendre. Mais avant... » Ils auraient tout le temps de batifoler entre les draps, ou n'importe où ailleurs dans l'appartement d'ailleurs, un peu plus tard dans la journée, quand l'un et l'autre auraient regagné leur souffle. Avant cela, Gaïa voyait l'occasion de lui parler enfin de ce sujet particulier, de cette chose qu'elle lui cachait depuis des mois maintenant. Bien sûr, à contre coeur... Mais maintenant qu'elle avait enfin le droit et l'opportunité de tout lui dire... Elle hésitait. Mais avait-elle seulement le choix, que de cacher encore et toujours un détail aussi important à celui qui partageait sa vie. Non. La tournure de phrase lui avait fait froncer les sourcils, à l'Italien. Il était à deux doigts de se renfrogner, l'italienne avait vu arriver le drame à des kilomètres, et c'était précisément pour cette raison qu'elle s'était obligée à poursuivre rapidement, pour ne pas laisser le doute s'installer - chez l'un comme chez l'autre. Parce que oui, pendant le temps qu'il avait passé séparés, elle avait écrit un roman. Du moins, elle avait commencé, continué et persévéré, et finalement ajusté certaines grandes lignes et peaufiné les détails avec son éditrice. Elle-même n'aurait jamais pensé attirer l'oeil d'une maison d'édition au premier essai, et pourtant, son orgueil habituel l'y aurait poussé. Mais le fait était que la première ébauche avait plu, et qu'avant même qu'elle ait pu l'anticiper, elle avait été plongée dans le grain bain. Et quelle aventure... De surprise, son compatriote avait adopté à son tour une position un peu plus verticale, et avait bafouillé. « C’est … wow. » Presque mal à l'aise, Gaïa s'était fendue d'un sourire un poil crispé, attendant la suite avec un peu d'appréhension. Il cherchait ses mots presque autant qu'elle un peu plus tôt. « J’ai frappé quelques sacs et pris quelques cuites, c’était pas aussi … productif. » « Ne vas pas croire que j'ai pas souffert de notre séparation de l'époque. Les grandes lignes, je les aies écrites sous l'influence de beaucoup d'émotions pas vraiment agréables. » Tristesse, colère, honte et douleur. Elle avait eu mal, et avait expérimenté tout un panel de sentiments déplaisants, à la suite et parfois simultanément, dont le seul point positif qu'elle en avait retiré avait été cette fameuse trame de roman. Son personnage principal était torturé par tout un tas de choses déplaisantes et de sentiments complexes, et c'était bien ça qui donnait toute sa profondeur au roman, qui s'approchait bien plus d'un thriller psychologique redoutable que d'un simple polar à peine inquiétant. « Moi aussi j'en ai bavé, Vitto. Et si ça peut te rassurer, j'ai  subi pas mal de gueules de bois sur cette période. » Tantôt accompagnée de Maze, tantôt de Gabrielle. Jamais seule, toujours bien accompagné. Dieu qu'elle avait eu besoin d'épaules sur lesquelles pleurer à l'époque. L'italienne ne voulait surtout pas qu'il puisse croire qu'elle avait mieux vécu tout ça que lui, parce que loin de là, elle avait eu du mal à ne pas broyer constamment du noir. « Je savais pas que c’était dans tes projets. » La journaliste s'était laissée retomber sur le matelas, lui laissant ainsi l'opportunité de la surplomber de sa hauteur. Elle avait lâché un soupir, presque résignée. « Je savais pas non plus. Ca m'est tombé dessus comme ça. » Est-ce qu'on pouvait vraiment tomber dans ce genre d'épreuve hasardeuse simplement par coup du sort? Nope. « Enfin, je me suis toujours dit qu'un jour peut-être... Mais quand j'ai commencé à écrire ça, dans l'état où j'étais... J'imaginais pas un seul instant que ça irait aussi loin. » Et pourtant. De très longs mois de travail plus tard, à réviser la moindre petite ligne du manuscrit en compagnie de Rosalie, elle se retrouvait à quelques mois de la sortie nationale de son premier roman. Si on le lui avait dit quelques années plus tôt, elle ne l'aurait certainement pas cru. « Tu l’as déjà fait lire à quelqu’un ? C’est quel genre de bouquin ? » Le voir rebondir aussi facilement lui avait fait le plus grand bien. Soulagée, elle avait senti un lourd poids se retirer de sa poitrine, et s'était tout de suite sentie plus légère, et plus enthousiaste à l'idée de lui en apprendre plus sur cette nouvelle facette de sa vie. « Eh bien, mon éditrice l'a lu. C'est un peu un passage obligatoire pour espérer publier. Quelques autres personnes de la maison d'édition aussi, histoire de pas risquer un mauvais pari en acceptant le travail d'une journaliste... » Ce qu'elle était toujours, assurément. Elle ne comptait pas mettre au placard son métier d'investigation au placard de sitôt, mais... Elle l'était quand même un peu moins qu'avant. Maintenant, elle portait une double casquette qui parfois était lourde sur sa tête. « Mais personne de mon entourage ne l'a lu, si c'est bien ta question. Tu es le premier à qui j'en parle. » Bien sûr. Parce qu'elle ne s'imaginait pas un seul instant l'annoncer en priorité à quelqu'un d'autre que Vittorio. Maintenant qu'elle lui avait annoncé, elle se sentirait libre de l'annoncer à d'autres, en temps voulu. Aux autres personnes importantes de sa vie. Qui viendraient ou ne viendraient pas au lancement du fameux roman, selon l'endroit où ils se trouvaient sur le globe. « C'est un roman, du genre assez conséquent - » Elle se rappelait précisément du nombre de pages annoncé, mais avait retenu l'information, la jugeant un peu trop précise pour un moment comme celui-là. Oui, elle avait été obsédé pendant longtemps par ce foutu écrit, oui, elle en connaissait presque toutes les lignes par coeur. « Un thriller, quelque chose d'assez sombre. Macabre. Inspiré pour certains détails de procès que j'ai suivi à Rome. » Et auxquels il avait assisté, lui aussi, à une bien meilleure place qu'elle, même. Si Vittorio s'attendait à quelque chose de plus léger, style roman à l'eau de rose sur fond d'une enquête policière à peine développée, il risquait d'être déçu. Quand la psychologie flirtait avec le sinistre, on arrivait rarement à quelque chose de désinvolte. « Et... J'en garde un exemplaire sous clé chez moi. Si ça t'intéresse. » La jeune femme ne le voyait pas lire régulièrement, pour autant peut-être que l'oeuvre de sa compagne parviendrait à titiller suffisamment sa curiosité... S'il ne la prenait pas pour une névrosée avant cela.


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Message(#)(vittaïa #9) andante, andante EmptyLun 24 Avr 2023 - 5:24

Vittorio Giovinazzo & @Gaïa Salvatori
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Le ton de la conversation était subitement redevenu sérieux, et sans que Vitto n’en soit (pour une fois) le responsable. Il n’avait jamais poussé le vice jusqu’à questionner Gaïa sur la façon dont elle avait occupé son temps durant les mois où ils avaient été séparés, même pas certain que le mot “séparation” soit le plus adapté sans pourtant qu’un autre ne lui vienne, mais en revanche acquis à la certitude de n’avoir pas envie de risquer que la question lui soit retournée. Il se l’était déjà demandé, pourtant (bien sûr) mais sans jamais élaborer d’autres théories que celles déplaisantes distillées par le mauvais génie juché sur son épaule et toujours prêt à envenimer la situation sans l’aide de personne. Reste que le temps passé loin de l’autre avait été pour elle aussi productif qu’il avait été stérile pour lui. « Ne vas pas croire que j'ai pas souffert de notre séparation de l'époque. Les grandes lignes, je les aies écrites sous l'influence de beaucoup d'émotions pas vraiment agréables. » s’en était pourtant aussitôt défendue la jeune femme, y décelant un bout de reproche que Vitto n’aurait pas suffisamment su réprimer, ou simplement désireuse de ne pas se donner l’air d’avoir été moins affectée que lui par la situation. « Moi aussi j'en ai bavé, Vitto. Et si ça peut te rassurer, j'ai  subi pas mal de gueules de bois sur cette période. » Se sentait-il rassuré pour autant ? Pas tant, et le regard fuyant un instant celui de Gaïa il avait marmonné un « Je disais pas ça pour ça. » aussitôt chassé d’un signe de tête, désireux de ne pas s'appesantir plus longtemps sur la question.

Elle le prenait simplement au dépourvu, en réalité : elle ne lui avait jamais fait part de velléités d’écriture autres que celles qu’il lui connaissait déjà – purement journalistiques, donc. « Je savais pas non plus. Ca m'est tombé dessus comme ça. » Comme ça ? « Enfin, je me suis toujours dit qu'un jour peut-être ... Mais quand j'ai commencé à écrire ça, dans l'état où j'étais ... J'imaginais pas un seul instant que ça irait aussi loin. » Il n’y avait donc que deux possibilités : soit elle se sous-estimait, soit elle minimisait la vérité pour Dieu savait quelle raison échappant à logique de Vittorio. Dans les deux cas, sa curiosité à lui l’avait pour une fois emportée sur son besoin de pinailler, et basculant sur le matelas pour se mettre à plat ventre, il s’était appuyé sur ses coudes et avait questionné sa moitié pour plus de détails. « Eh bien, mon éditrice l'a lu. C'est un peu un passage obligatoire pour espérer publier. Quelques autres personnes de la maison d'édition aussi, histoire de pas risquer un mauvais pari en acceptant le travail d'une journaliste ... » Autrement dit-elle ne s’était pas contentée d’écrire un livre – elle envisageait de publier un livre. « Mais personne de mon entourage ne l'a lu, si c'est bien ta question. Tu es le premier à qui j'en parle. » Et bien qu’encore un peu dérouté par la révélation, un sourire complice s’était étiré sur ses lèvres tandis qu’il commentait « Je suis un privilégié si je comprends bien. » la moindre occasion de brosser dans le sens du poil lui faisant toujours son petit effet. « Ça me convient. » Et cela méritait un baiser … A moins que tout cela ne soit qu’une excuse, auquel cas l’italien ne s’en était bien évidemment pas privé.

Désormais lancée dans ses révélations, Gaïa n’en était pas restée là et avait enchainé aussitôt, et sans que son compatriote n’ait besoin de réclamer ; « C'est un roman, du genre assez conséquent – Un thriller, quelque chose d'assez sombre. Macabre. Inspiré pour certains détails de procès que j'ai suivi à Rome. » Cette nouvelle révélation, néanmoins, avait arraché à Vitto un froncement de sourcils ; Gardant néanmoins ses doutes et ses réflexions pour lui (ou pour plus tard) il s’était contenté d’un silence, donnant le champ libre à la jeune femme d’ajouter enfin « Et ... J'en garde un exemplaire sous clé chez moi. Si ça t'intéresse. » avec ce qui ressemblait à un brin d’appréhension. « T’as pas peur que ça te porte la poisse ? » Pourquoi était-ce la première chose à lui venir à l’esprit ? Il ne saurait le dire. « J’veux dire … Que quelqu’un le lise avant qu’il soit édité. Ou vendu, ou je sais pas trop où vous en êtes exactement. » Elle et la maison d’édition mentionnée juste avant comme un gage du sérieux de ce dans quoi la journaliste avait décidé de se lancer. Une ride soucieuse se creusant finalement entre ses sourcils, il avait fini par reprendre la parole d’un ton que l’on sentait hésitant « Est-ce qu’il y a des choses dedans susceptibles de ne pas me plaire ? » En ses capacités d’écriture il avait toute foi ; Il était même mieux placé que n’importe qui pour savoir sa plume acérée. Mais les sources qu’elle venait de citer comme ses inspirations le laissaient soucieux – ou disons perplexe. Au jeu du crime et de la justice, tous les deux n’avaient pas œuvré dans les mêmes intérêts … et pas toujours dans le même camp non plus. Les journalistes adoraient romancer le portrait de ceux qui, aux yeux de gens comme Vitto, n’étaient que des criminels sans foi ni loi. Et aussi amer était-il envers la profession qui n’avait plus voulu de lui, Vittorio se savait en position de ne pas apprécier qu’on la maltraite plus que de raison, même entre les lignes d’un roman de fiction.
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Message(#)(vittaïa #9) andante, andante EmptyLun 1 Mai 2023 - 21:01


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Gaïa était on ne peut plus sincère quand elle avait raconté toute l'histoire qui entourait le fameux roman à son compatriote. Quand elle l'avait envoyé à la maison d'édition qui employait Rosalie, elle n'avait pas de grandes attentes. Elle était douée en temps que journaliste, excellente même, et c'était pour cette raison que la plupart du temps, elle démontrait un orgueil certain pour tout ce qui touchait au professionnel. Mais en postant un exemplaire de son manuscrit, elle avait été humble, bien consciente qu'elle n'aurait peut-être jamais de nouvelles à la suite. Quelle avait été sa surprise quand elle avait été rappelée peu de temps après ça. Elle n'en avait parlé à personne, pas particulièrement superstitieuse, mais suffisamment pour ne pas souhaiter le crier sur tous les toits avant que tout soit acté pour de bon. Seuls quelques membres de la maison d'édition l'avaient lu, et de son entourage proche, Vittorio était le seul qui était, désormais, au courant. « Je suis un privilégié si je comprends bien. » La satisfaction sur ses traits était évidente, et ça avait franchement amusé l'italienne de le voir réagir de cette façon. « Exact. » Elle avait beau avoir encore des liens avec sa famille en Italie, bien que de plus en plus fragiles, il restait celui qui partageait sa vie, et elle avait lutté des semaines pour garder le secret, avant d'avoir l'autorisation de l'annoncer. « Ça me convient. » Se penchant en avant, il avait embrassé le sourire de l'italienne, pour le plus grand bonheur de cette dernière. Et puisqu'il avait l'air plutôt de bonne humeur face à ces révélations un peu sorties de nulle part, la jeune femme avait continué sur sa lancée, profitant de l'occasion pour lui présenter son roman dans les grandes lignes... Certains détails le faisant froncer les sourcils. Mais puisqu'il était finalement resté silencieux, Gaïa en avait profité pour lui avouer qu'elle en gardait un exemplaire chez elle, au cas où ça l'intéresserait. « T’as pas peur que ça te porte la poisse ? » Retrouvant le regard de son compatriote, l'italienne avait haussé un sourcil. « J’veux dire … Que quelqu’un le lise avant qu’il soit édité. Ou vendu, ou je sais pas trop où vous en êtes exactement. » « La publication est prévue pour début d'année prochaine. » Et le dire à voix haute, ça rendait tout ça plus réel. Mais pour en revenir au questionnement de Vittorio, non, elle n'aurait aucun problème moral à lui faire lire la version finale s'il en manifestait l'envie. « J'ai jamais été très superstitieuse. » D'autant plus que maintenant, tout était signé, et il n'y avait plus la moindre raison d'être inquiète d'une mauvaise chance. A ses côtés, l'italien semblait soucieux, et s'il avait hésité dans un premier temps, finalement, sa langue s'était déliée. « Est-ce qu’il y a des choses dedans susceptibles de ne pas me plaire ? » C'était donc ça qui le tracassait. C'était légitime, et finalement, la journaliste pouvait facilement le comprendre. Pour cette raison, elle ne s'était pas braquée, mais de là où il était, l'italien n'avait probablement pas raté le fait que sa compagne s'était raidie. « C'est de la fiction, Vitto. Rien que de la fiction. » Mais elle pouvait concevoir qu'il puisse être inquiet, simplement parce qu'elle avait évoqué certains procès qu'elle avait suivi sur son temps passé à Rome, ces procès qu'ils avaient suivi à deux, pour la plupart. C'était par ce biais qu'ils s'étaient rencontrés, après tout. Mais puisque l'italien ne semblait pas franchement convaincu, Gaïa lui avait adressé un sourire tendre. Du bout des doigts, la jeune femme était venue effleurer sa joue. « Je te promets qu'il n'y a rien là dedans qui pourrait te froisser. J'ai appris de mes erreurs... » Et elle n'était pas encline à refaire deux fois les même choix quand ceux-ci menaient à une catastrophe. Elle avait perdu la confiance et le respect de Vittorio une première fois dans le passé, loin d'elle l'envie de vouloir retenter l'expérience. L'italienne n'aurait pas osé piétiner leur relation, quand bien même lorsqu'elle avait commencé à écrire, elle n'était pas au beau fixe. Son roman n'était qu'une oeuvre de fiction, très librement inspirée de certains procès datant d'une bonne dizaine d'année. En temps que jeune auteure d'un polar, elle n'avait eu à balancer personne aux loups pour espérer un succès. La journaliste qu'elle était, elle, aurait sûrement moins de scrupules à le refaire un jour, si le besoin s'en faisait sentir. Mais pour le moment... Pour le moment, elle était toujours sur son nuage, et s'était rapprochée de son compagnon avec l'envie de sentir à nouveau sa peau nue contre la sienne. « Mais si tu préfères, je peux te ramener le manuscrit pour que tu te fasses ta propre idée. » Elle était certaine qu'il ne trouverait rien à redire, mais si cela pouvait apaiser son inquiétude légitime, elle n'y voyait pas d'inconvénient. Au contraire. Se rapprochant encore, elle était allée effleurer son épaule de ses lèvres, ravie du frisson qu'elle y avait vu naître. « D'ailleurs, ça me ferait même plaisir d'avoir ton avis.. » Sa bouche avait continué son exploration, venant embrasser sa clavicule, le creux de sa gorge, la ligne de sa mâchoire. L'italienne se délectait de la sensation étourdissante de ce coeur qui battait sous ses doigts, lui avait volé un baiser, titillant ses sens, le désir lui réchauffant l'âme. D'un autre côté, ses mains s'étaient faites aventureuses, chatouillant ses côtes, glissant le long de son dos musclé, avant de descendre plus bas, avec audace.


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Message(#)(vittaïa #9) andante, andante EmptySam 5 Aoû 2023 - 3:43

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Plus que le sujet de son occupation, Vitto se sentait un peu pris au dépourvu de découvrir les façons diamétralement opposées dont sa moitié et lui avaient géré leurs mois de séparation – “mis à profit” aurait été un terme plus adapté, dans le cas de la journaliste. Aussi injuste et égocentrique que cela paraisse, l’italien ne pouvait s’empêcher d’y voir une preuve, peut-être, que Gaïa n’était jamais aussi productive que lorsqu’elle faisait le choix de ne pas (plus) l’avoir dans les pattes … Et s’il avait pris sur lui de ne pas commenter plus loin à ce sujet, déjà le petit démon juché sur son épaule se faisait un plaisir de lui sussurer à l’oreille tout ce pourquoi il aurait tout intérêt à relever un peu sa garde, bougre d’idiot qu’il était. « La publication est prévue pour début d'année prochaine. J'ai jamais été très superstitieuse. » l’avait-elle finalement informé lorsqu’il s’était montré incertain quant à la temporalité de toute cette nouvelle affaire, cherchant le piège dans la proposition qu’elle lui faisait de lire l’ouvrage en avant-première quand bien même elle le fréquentait depuis suffisamment longtemps pour savoir qu’il était tout sauf un grand lecteur. Et s’il n’aimait pas ce qu’il y lirait ? Pas dans la capacité indéniable de Gaïa à manier les mots, mais dans la ressemblance potentiellement fortuite entre sa fiction et les histoires bien réelles qu’ils s’échangeaient sur l’oreiller fut un temps comme un échange de bons procédés ? « C'est de la fiction, Vitto. Rien que de la fiction. » Mais inspirée de quoi, inspirée de qui ? « Je te promets qu'il n'y a rien là dedans qui pourrait te froisser. J'ai appris de mes erreurs ... » Sans reproche et avec tendresse, la jeune femme était venue effleurer la joue de l’italien du bout des doigts, et partagé entre la raison et le doute qui ne le quittait jamais, Vitto avait néanmoins décidé de se rendre service en se contentant de cela et murmuré « Va bene. Ti credo. » en posant sa main par-dessus celle de sa belle.

Le sentait-elle toujours dubitatif ? Ou le connaissait-elle trop bien, désormais, pour croire un seul instant qu’il puisse se laisser convaincre avec si peu d’effort ? Réduisant à peau de chagrin l’espace qui subsistait entre eux sur le matelas, ses mains s’étaient posées sur son torse et sa bouche avait murmuré « Mais si tu préfères, je peux te ramener le manuscrit pour que tu te fasses ta propre idée. » avant de venir embrasser sa peau avec application. Parcouru par un frisson, l’italien avait passé un bras autour de la taille de Gaïa tandis qu’elle ajoutait « D'ailleurs, ça me ferait même plaisir d'avoir ton avis. » et s’était laissé envahir tout entier par le sentiment d’aise que réveillait chacun des baisers que la journaliste déposait contre les motifs emmêlés de ses tatouages. « Et un gentleman doit savoir faire plaisir à sa belle. Hm ? » Alors il lirait ; Il y mettrait la même application que pour tous ces bouquins lus durant le début de sa vie d’adulte pour “se donner un genre” et tenter de rattraper une vie entière de lacunes, mais avec pour une fois l’impression de le faire pour de bonnes raisons. « Mais pour l’instant … Pour l’instant j’ai d’autres projets pour toi et moi. » Des projets qu’elle semblait partager, les mains s’aventurant déjà sous son nombril et celles de l’italien enveloppant ses hanches avec effervescence.
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