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 (rhessan #9) bridge over time

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Message(#)(rhessan #9) bridge over time EmptyMar 11 Avr 2023 - 17:56

(l. ctiry → logements) A s’y méprendre, Rhett ressemble à un adolescent ayant trop peur d’inviter pour la première fois une fille à sortir. Il fait des va-et-vient devant la maison de son ami, tout en priant pour que le chien ne sente pas son odeur et ne le fasse pas repérer de si tôt, parce qu’il a encore envie et besoin de peser le pour omniprésent face à un contre inexistant. Dans la réalité concrète des choses, il n’est simplement pas habitué à être celui devant faire amende honorable, et il est encore moins habitué à une telle chose face à Hassan, sans doute encore vexé qu’il n’ait répondu à son dernier sms que par une simple réaction (un pouce en l’air, sérieusement ? vingt ans d’amitié et il reçoit un pouce en l’air ?). Et évidemment, même s’il accepte un peu mieux la chose aujourd’hui, il le tient toujours pour responsable de son idée à la con de cure de desintox, surtout alors qu’il manque cruellement d’en voir les résultats probants aujourd’hui. Tout ce que cela lui a amené, c’est une dispute avec deux des personnes qu’il estime le plus en ce monde, et un mois entier loin de tout, pour mieux l’avoir rendu imbuvable et en manque à son retour. Et après avoir trouvé les services de Mickey dès son retour sur le sol Australien, il est plus que jamais en manque à cet instant ; quelle ironie.

La raison principale pour laquelle il ne se défile pas, c’est parce qu’Evelyn le lui a demandé. Elle lui a demandé de parler à Hassan, et il la respecte bien trop pour faire semblant de ne pas avoir compris ce qu’elle sous-entendait par là. Il n’est pas simplement supposé lui parler, mais bien le faire à coeur ouvert, comme Rhett le fait rarement, pour ne pas dire jamais. Tout a toujours été simple avec Hassan et ils ont toujours eu le don de se comprendre au travers des blagues de l’un l’autre, ce qui a grandement facilité leur amitié et en a fait ce qu’elle est aujourd’hui, résistante même au travers des nombreuses épreuves de la vie. Jusqu’au passage de Garrett en cure, du moins, elle l’était. Aujourd’hui, bien qu’il ne passe pas l’éponge dessus, il doute cependant un peu plus de sa solidité. Et finalement, c’est au milieu de ses pensées qu’il se force à enfin appuyer sur la sonnette, pour ne plus avoir à faire des nœuds dans son esprit plus longtemps encore.

Hey,” il lui annonce avec la voix d’un homme et l’assurance d’un adolescent, encore une fois, son dos courbé et ses yeux pourtant posés sur le profil de son ami. Il contracte frénétiquement les muscles de sa mâchoire, ses joues se gonflant par intermittence. “laisse moi parler, je te laisserai le faire après.” Et il lui donnera tout le temps du monde pour démonter les arguments de Rhett si c’est ce dont il a envie, mais l’ancien rugbyman a trop besoin de parler sur le champ, de crainte de tout oublier ensuite. Il n’a pas beaucoup répété son discours, et il se rend aujourd’hui compte qu’il aurait peut-être dû. “Je suis désolé d’avoir mêlé Joanne à cette histoire. Mais toi, je t’en veux toujours.” Il compte les points sur les doigts de la main, son index appuyé contre son pouce signifiant un. “Et je t’en voudrai sans doute toute ma vie, donc cherche pas à aller contre, ça sert à rien. Je voulais juste te dire que c’était un centre de merde, là-bas, et c’est pas uniquement ma mauvaise foi qui en vient à cette conclusion.” Il est resté aussi longtemps que nécessaire et même bien plus que l’immense majorité des patients, et il a même fini par y mettre du sien, mais le résultat n’en a pas pour autant été autre que purement catastrophique. Il se souvient au moins des rendez-vous avec une psychologue qui, elle, n’était pas totalement à jeter. Deux. “J’aime pas l’idée qu’on soit en froid.” Aussi simplement que cela, c’est le point numéro trois qu’il noie dans la rapidité de ses mots, éternellement peu à l’aise à l’idée de parler à cœur ouvert. C’est un principe qu’il ne comprend pas, et qui ne lui ressemble pas non plus - sauf en cas de force majeure, apparemment. “J’ai déjà parlé à Ruben, on a mis cartes sur table.” Alors il n’a pas à le défendre une fois plus à son tour, le petit frère prodige est sauvé. A lui aussi, il lui en veut toujours, mais Rhett sait malgré tout passer outre, par amour fraternel. Quatre.

Son index posté contre son auriculaire, il observe la scène avec un regard distrait, ayant besoin d’une longue inspiration de plus pour énoncer son dernier point. “La nièce d’Evelyn a trouvé un des cachets, avant-hier. C’est ça qui a changé. C’est hors de question que d’autres paient pour mes erreurs.” Et dans cette phrase, il y a bien plus d’informations qu’il ne le semble, à commencer parce qu’elle explique qu’il a recommencé (jamais arrêté ?) à se fournir en Oxycodone, et c’est une chose dont il est évidemment trop peu fier pour oser le dire à son ami de vive voix. Cinq. Il range ses doigts et les referme en un poing, son dos à nouveau parfaitement droit alors qu’il essaie de retrouver un brin de fierté personnelle. “Ethel va vivre avec moi quelques temps. Je vais me soigner, mais je vais le faire à ma façon.” Ce n’est pas un chemin plus facile que celui de la cure, mais c’est au moins une idée dans laquelle il met tout son coeur, et il s’est assez renseigné sur le sujet pour savoir que c’est un prérequis pour arriver à soigner son addiction. Ce n’est pas tout ce qui importe, mais cela compte, et la présence de sa sœur au quotidien le poussera à rester clean. “J’ai essayé de pas dire d’insultes, je sais déjà plus si j’ai réussi.” Il avoue enfin dans un demi-sourire, conscient qu’il lui impose sa présence en période de ramadan et qu’il n’a jamais été doué pour épauler son ami au cours du processus et de ses exigences. Mais sur ce sujet aussi, il essaie de faire au mieux.
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Message(#)(rhessan #9) bridge over time EmptyVen 28 Avr 2023 - 14:44

Hassan Jaafari & @Rhett Hartfield
Where are we ? What the hell is going on ? The dust has only just begun to form, crop circles in the carpet, sinking, feeling. Spin me around again and rub my eyes, this can't be happening. ☆☆


« Laisse-moi parler, je te laisserai le faire après. »
Cela semblait presque trop beau pour être vrai, mais Hassan ne s’était pas méfié. Il avait eu l'esprit ailleurs toute la journée, incapable de se retirer de la tête le contenu des derniers messages de Rhett – ceux qu'il avait un peu cessé d'espérer, s'il fallait être honnête. Pour la première fois depuis plus de deux décennies qu'ils se connaissaient, l'optique de recevoir la visite du Hartfield n'était parvenue à lui provoquer que de l'appréhension, teintée peut-être de cette amertume développée à force de le voir se pavaner sur toutes les chaînes de télévision du pays, mais sans être capable de passer un coup de fil, d'envoyer un message. Rhett avait mieux à faire, et faute de l'accepter sans sourciller Hassan s'y était plus ou moins résigné, payant au prix fort des choix faits en désespoir de cause, et sans que quatre mois n'aient été suffisant à le convaincre qu'il aurait pu agir d'une autre manière. C’était un problème sans solution, un point sur lequel Rhett et lui ne seraient jamais en accord, et s’il existait le moindre espoir chez le brun que son ami ait utilisé ces quatre derniers mois pour revoir son jugement, le « Je suis désolé d’avoir mêlé Joanne à cette histoire. Mais toi, je t’en veux toujours. Et je t’en voudrai sans doute toute ma vie, donc cherche pas à aller contre, ça sert à rien. » par lequel il avait commencé était venu réduire en poussière la moindre idée de compromis. « Je voulais juste te dire que c’était un centre de merde, là-bas, et c’est pas uniquement ma mauvaise foi qui en vient à cette conclusion. » Il n’était pas là pour recoller les morceaux, Rhett. Il n’en avait jamais eu l’intention.

Le reste n’avait atteint les oreilles d’Hassan que comme un bruit de fond indistinct, un sifflement désagréable où chaque nouveau point soulevé par Rhett ne faisait que renforcer la sensation nouvelle d’avoir affaire à un inconnu. Un autre Hartfield, semblable à celui qu’Hassan considérait pratiquement comme un membre de sa famille, mais dont le ton et les aspirations étaient à mille lieues de la bonhomie et de la simplicité à laquelle il l’avait toujours associé, entraînant dans sa chute programmée les autres personnes qui composaient son entourage, et sans que l’enseignant ne soit plus capable ni de lui venir en aide, ni de croire en ces bonnes résolutions qui semblaient sonner creux. Le « J’ai essayé de pas dire d’insultes, je sais déjà plus si j’ai réussi. » finalement rajouté avec un demi-sourire, comme on tentait de tâter le terrain pour se rattraper après avoir dépassé les bornes, n’avait arraché à Hassan qu’un soupir teinté d’amertume, et secouant la tête d’un air défait il avait soufflé « Rentre chez toi, Rhett. » en abandonnant une partie qu’il voyait déjà perdue. Tant pis pour le pardon, tant pis pour la paix – tant pis pour les résolutions prises sur l’autel de préceptes auxquels il tentait de se tenir plus fermement encore à cette période de l’année. « T’es pas venu pour avoir une discussion, t’es venu pour dire ce que t’avais à dire. Mais si t’attendais pas de réponse sincère de ma part t’aurais aussi bien pu envoyer un email. » Il leur aurait fait gagner du temps à tous les deux, et du temps Rhett semblait en manquer ces temps-ci – voilà ce qu’Hassan aurait ajouté s’il avait eu envie de jeter de l’huile sur le feu, ne s’empêchant de le faire pas tant pour le Hartfield que pour lui-même.

Il était en colère, pourtant. Cela ne datait pas d’aujourd’hui, quand bien même les “je suis désolé, mais” et autres “je voulais juste te dire que” derrière lesquels venait de se cacher son ami n’arrangeaient pas les choses. Il était en colère parce qu’il était déçu, et que la déception piquait d’autant plus lorsqu’elle émanait de quelqu’un dont on n’avait jusque-là jamais eu de raison de douter. « J’ai toujours été de ton côté. Toujours, autant dans les bonnes périodes que dans les mauvaises, et tout ça pour quoi ? Pour qu’à la première occasion tu m’accuses d’avoir agi pour me débarrasser de toi, plutôt que de te poser deux minutes pour te demander à quel point il fallait que je sois désespéré pour être allé chercher l’aide de ton frère, en sachant très bien que tu me le pardonnerais pas. » Il aurait aimé se tromper sur ce dernier point, et même en cherchant à se montrer rationnel une partie de lui n’avait pas su s’empêcher de croire que Rhett le connaissait mieux que ça – mais les espoirs étaient vains, et Hassan ne pouvait probablement s’en prendre qu’à lui-même. « Et je suis pas naïf, je m’attendais pas à ce que le problème soit miraculeusement réglé juste parce que t’aurais passé un mois à la montagne. Mais ça aurait pu être le début d’un truc, ça aurait pu te mettre un pied dans le fait de vouloir chercher une solution … Au lieu de ça t’es beaucoup trop fier de venir me balancer à la figure que ça n’a servi à rien, parce que tu préfères avoir le dernier mot qu’admettre que quelque chose ne va pas, alors qu’est-ce que tu veux que je te dise ?  » Qu’il était désolé, peut-être. Mais Hassan ne l’était pas, désolé, et ne prétendrait pas l’être simplement parce que Rhett avait choisi le Ramadan pour donner signe de vie, dans l’espoir peut-être d’obtenir de sa part un excès d’indulgence. Une partie de lui refusait de croire son ami capable d’une telle bassesse ; L’autre ne savait plus trop ce qu’elle devait croire. « T’as décidé de te soigner ? Tant mieux, et tu sais que je le pense. Mais ça aurait pu se faire sans faire prendre de risque à une gosse, si t’avais juste accepté de nous faire confiance à ton frère et à moi. C’est de ça dont tu devrais être désolé, pas d’avoir utilisé Joanne pour me faire du mal, même si ça aussi c’est moi qui ne suis pas sûr de te le pardonner un jour. » Alors ils en étaient au même point, en fin de compte. Et sans doute qu’Hassan en avait déjà trop dit, pour une discussion pensée pour n’être qu’à sens unique.
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Message(#)(rhessan #9) bridge over time EmptyDim 30 Avr 2023 - 11:32

Rhett s’attendait à devoir faire face à l’esprit rancunier de son meilleur ami, mais il ne pensait pas que ce trait de caractère le frappe de plein fouet. « Rentre chez toi, Rhett. » D’incompréhension, et sans doute de déception aussi, il fronce les sourcils face à Hassan, incapable de comprendre comment les mots qu’ils a longuement répétés dans son esprit peuvent connaître une réponse aussi abrupte et peu encline à la discussion. Il avait idéalisé leur réunion, sans nul doute, mais il n’aurait certainement pas pu anticiper la froideur dans le regard de son ami: si tel avait été le cas, il aurait encore préféré observer leur amitié se noyer en silence plutôt que d’avoir à y faire face. « T’es pas venu pour avoir une discussion, t’es venu pour dire ce que t’avais à dire. Mais si t’attendais pas de réponse sincère de ma part t’aurais aussi bien pu envoyer un email. » Les mouvements de sa tête marquent la négation. Il l’a dit à la seconde où il est arrivé: il veut parler le premier pour s’enlever toutes ses pensées de la tête, oui, mais il est tout à fait enclin à accepter d’entendre les mots d’Hassan en retour. Il sait ne pas être aussi parfait qu’il l’aurait voulu dans toute cette histoire, et même loin de là, mais il sait surtout que leur amitié mérite qu’ils prennent sur eux chacun de leur côté, malgré leurs égos mal placés et tout ce qui s’ensuit. Hassan a tenté d’agir au mieux en l’envoyant dans ce centre, mais Rhett continue de penser que de meilleurs choix auraient pu être faits. “Pour que tu me laisses en vu ? Non merci.” Il n’est pas le genre de personne qui s’exprime mieux à l’écrit plutôt qu’à l’oral. Il n’est pas le genre de personne qui s’exprime tout court en temps normal, encore moins à propos de ses sentiments, et certainement pas au sujet de ses failles. Mais pour Hassan, il fait des efforts aux allures de remontrances.

Il garde difficilement sa fierté lorsqu’il écoute son ami de toujours démonter un à un les maigres arguments qu’il avait mis du temps à accumuler, entre la discussion déjà passée avec Ruben, le manque de professionnalisme du centre mais surtout, surtout, son envie plus que jamais immense que de s’en sortir. “Va te faire foutre.” Il avait préparé son premier discours pour qu’il soit plus ou moins posé, plus ou moins réfléchi, mais la suite n’a pas eu cette chance. Il a laissé Hassan parler, comme il le lui avait promis, mais c’est justement de l’avoir entendu parler pendant autant de temps qui a permis à Rhett de se retrouver blessé à un si haut niveau. “Tu crois que ça me fait plaisir de venir te raconter que j’ai pas été foutu de faire ce séjour et de revenir soigné, comme tout le monde ? C’est pas le genre de truc dont je me vante, non.” Il a beau sourire lorsqu’il aborde le sujet, Hassan sait plus que quiconque que ce n’est qu’un façade pour cacher les dégâts. Il n’est pas fier, et bien au contraire: il est honteux et terrorisé comme un gamin le serait des monstres sous son lit. Les siens ont des allures de cachets, et ils l’appellent à chaque instant, le laissant dorénavant gratter tout ce qui se trouve sous ses ongles comme un foutu toqué. “J’viens te voir parce que je sais qu’on est du même camp même si ça paraît pas. Sinon t’aurais même pas reçu un mail, Hassan.” Et Dieu sait à quel point Rhett est doué pour jouer au jeu de l’absence de messages, appels, réponses, signes de vie en tous genres. Il l’a déjà fait, après tout, et il pourrait recommencer - quand bien même l’envie est tout à fait absente de sa personne.

De son poing fermé, il tape la paume de sa main contre le mur près de lui, à plusieurs secondes d’intervalles. Sa langue passe nerveusement entre ses dents, comme si cela allait l’aider à trouver les mots justes, et à défaut d’un miracle il préfère encore souffler longuement en s’octroyant une seconde de réflexion supplémentaire. “T’es un bon ami, ok ?” Bien meilleur qu’il n’était numéro neuf sur le terrain, mais le moment n’est pas venu pour faire des blagues, encore moins à ce sujet. “Mais comprends que je suis allé trop loin pour être capable de me poser et d’avoir les idées claires pour prendre une bonne décision.” Hassan a ses propres problèmes, il ne remet pas ça en question. Ce qu’il remet en question, cependant, c’est sa capacité à comprendre ce que Rhett peut ressentir après avoir consommé autant d’Oyxcodone, et qui plus est sur une aussi longue période. Le problème se pose de nouveau aujourd’hui, dans le sens inverse, alors qu’il a le sang aussi pure que celui d’un gamin. “C’était pas une bonne chose, de prendre toute cette merde, mais sur le moment c’est tout ce que j’avais. Et t’as cherché à me l’enlever, toi et Ruben, en plus de m’envoyer au loin.” Ce n’est pas la réaction saine et posée d’un adulte qui n’est justement ni sain ni posé, mais c’est tout ce qu’il pouvait faire à l’époque, et c’est la réaction à laquelle Hassan a dû faire face. Elle était injuste et difficile, Rhett le sait lui-même, mais même avec le recul il sait qu’il n’aurait pas été capable de lui offrir autre chose. “J’te dis que ça a été le début d’un truc, bordel.” Il reprend ses mots, aussi amer qu’attristé. Ses dents maltraitent ses lèvres quand elles ne le font pas avec ses joues puisqu’il se montre incapable de rester calme et posé. Il a détesté chaque seconde de ce séjour, mais il a mis dans son esprit une graine malgré tout, et il sait qu’il le doit à son meilleur ami autant qu’à son frère.
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Message(#)(rhessan #9) bridge over time EmptyMer 31 Mai 2023 - 5:01

Hassan Jaafari & @Rhett Hartfield
Where are we ? What the hell is going on ? The dust has only just begun to form, crop circles in the carpet, sinking, feeling. Spin me around again and rub my eyes, this can't be happening. ☆☆


« Pour que tu me laisses en vu ? Non merci. »
« Ça semblait pas être un problème ces trois derniers mois. »

Bras croisés, Hassan se sentait pris entre son agacement et sa volonté de ne pas hausser le ton, trop las qu’il était pour donner volontairement à Rhett de nouvelles raisons de le traiter comme un pestiféré. Mais le rugbyman ne regrettait rien ; Il n’était même pas désolé, à l’entendre, si ce n’était d’avoir traité Joanne comme un vulgaire levier, comme s’il n’avait rien d’autre à se reprocher. Comme s’il ne venait pas de cracher sur vingt ans de confiance et d’amitié en décidant unilatéralement qu’Hassan avait l’obligation d’accepter ses excuses, mais que lui était en droit de lui en vouloir “jusqu’à la fin de sa vie” comme deux poids deux mesures. Même sa bonne volonté n’était que de façade, tandis qu’il abandonnait le langage châtié pour se fendre d’un « Va te faire foutre. » qui semblait le démanger depuis bien plus longtemps que le début de la conversation. « Tu crois que ça me fait plaisir de venir te raconter que j’ai pas été foutu de faire ce séjour et de revenir soigné, comme tout le monde ? C’est pas le genre de truc dont je me vante, non. J’viens te voir parce que je sais qu’on est du même camp même si ça paraît pas. Sinon t’aurais même pas reçu un mail, Hassan. » La remarque lui arrachant un rire teinté d’amertume, l’enseignant avait secoué la tête et questionné d’un ton qui n’appelait pas réellement de réponse « T’es bien sûr de ça ? » Est-ce que tu ne serais pas plutôt en train de me prendre pour un imbécile, Rhett ? « C’est pas plutôt parce que t’as grillé toutes tes autres cartouches et qu’il te restait plus que moi sous la main ? » Il avait “parlé à Ruben”, il allait “vivre avec Ethel”, que la nièce d’Evelyn soit devenu l’un de ses dommages collatéraux sous-entendait que la tante n’avait jamais cessé de faire partie du paysage, et même les studios d’ABC avaient eu l’occasion d’accueillir l’ancien sportif sur ses plateaux après l’en avoir pourtant délogé comme un malpropre. Tous sauf cette bonne pâte d’Hassan, en somme, parce qu’une bonne pâte on pouvait la traiter comme bon nous semblait sans craindre qu’elle ne rapplique pas à la seconde où l’on aurait besoin d’elle. « Tu sais ce que je crois ? Si t’avais pas merdé avant-hier, tu serais pas là. Et moi je continuerais d’avoir une preuve de vie de ta part par la télévision ou par Instagram, comme si j’étais une de tes groupies. » Mais pour sûr, que l’amitié de Rhett soit finalement soumise à conditions n’apparaissait nulle part dans son satané bouquin.

Le poing se serrant en silence, signe d’une frustration qu’Hassan lui était néanmoins reconnaissant de tenter de maîtriser, Rhett avait conservé le silence quelques instants et les deux hommes s’étaient regardés en chiens de faïence, comme accablés par le poids de choses qu’ils se refusaient à dire sous peine de les regretter lorsque la colère ou la frustration ne seraient plus les sentiments qui prédominaient chez eux. « T’es un bon ami, ok ? Mais comprends que je suis allé trop loin pour être capable de me poser et d’avoir les idées claires pour prendre une bonne décision. » Machinalement, le brun était allé fermer la porte qui menait à la cuisine, atténuant ainsi les aboiements de Spike et Bandit qui, depuis la terrasse du jardin, s’époumonaient d’avoir entendu un visiteur sans être en mesure de venir à sa rencontre. « C’était pas une bonne chose, de prendre toute cette merde, mais sur le moment c’est tout ce que j’avais. Et t’as cherché à me l’enlever, toi et Ruben, en plus de m’envoyer au loin. J’te dis que ça a été le début d’un truc, bordel. » Et malgré tout, malgré ça, il continuait d’agir comme si Ruben et lui avaient agi par malveillance, plutôt que par désespoir. « Et il nous restait quoi d’autre comme option, Rhett ? Qu’est-ce qu’on était censés faire de plus que ce qu’on faisait déjà ? On n’est pas en train de parler d’un jouet qu’on a décidé de te confisquer pour te contrarier, on parle d’un truc qui est en train de te tuer à petit feu. » La pause marquée ensuite ne l’était que parce qu’Hassan sentait sa gorge se serrer, et s’était forcé à déglutir pour tenter de retrouver une contenance. « T’aurais préféré qu’on ferme les yeux ? Qu’on attende après l’accident, le suicide ? Parce que c’est le chemin que t’étais en train de prendre, et j’ai pas l’intention de m’excuser pour avoir tenté d’empêcher ça, même si t’as décidé que ça méritait de m’en vouloir “jusqu’à la fin de ta vie”. » C’était aussi ça, à ses yeux, être un bon ami. « Je préfère ça que de faire partie de ceux qui t’auraient regardé couler sans rien dire, et qui se seraient contentés de trouver que c’est un vrai gâchis en écoutant ton éloge funèbre. » Et si d’avoir cette image en tête dérangeait soudainement Rhett, ce n’était probablement rien à côté de celles qui emplissaient la tête d’Hassan depuis des semaines et se substituaient à celles encore (trop) fraîches de Joanne. « Le bon ami c’est celui qui sait te rattraper quand tu perds les pédales, pas celui qui se contente de te dire ce que t’as envie d’entendre. » Il aurait le droit de lui reprocher de n’avoir pas réussi, Dieu sait qu’Hassan lui-même se le reprochait déjà suffisamment, mais il ne pourrait pas lui reprocher de ne pas avoir essayé.
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Message(#)(rhessan #9) bridge over time EmptyMar 6 Juin 2023 - 17:02

Le dialogue est fait de sourds et d’aveugles qui clâment avoir les meilleures intentions, tout en arrivant au final seulement à blesser l’autre davantage. Et ils s’obstinent, au nom d’une vieille amitié qu’aucun n’est prêt à enterrer ou même conjuguer au passé. Ils en ont vu d’autres, et ils en verront d’autres encore - c’est ce qu’il se dit et répète au fur et à mesure de la dégringolade de leur discussion. Rhett n’avait pas de grands espoirs mais il en avait un minimum. Maintenant, il rencontre la Terre avec une force et une douleur rarement ressenties. « C’est pas plutôt parce que t’as grillé toutes tes autres cartouches et qu’il te restait plus que moi sous la main ? » Il se retrouve un peu plus vexé à chacune de ses réponses, lui qui avait noté le prénom des personnes à qui parler et certes relégué Hassan à la dernière ligne, non par dépit mais bien par manque de force et de courage. Il aurait besoin des deux pour lui parler, il le savait déjà, et l’instant présent le confirme douloureusement. Il confirme aussi et surtout qu’il ne s’est suffisamment pas préparé à l’impact et surtout au caractère parfois bien difficile de son ami. « Tu sais ce que je crois ? Si t’avais pas merdé avant-hier, tu serais pas là. Et moi je continuerais d’avoir une preuve de vie de ta part par la télévision ou par Instagram, comme si j’étais une de tes groupies. » Il a toujours été l’un des rares à ne pas faire de la pseudo popularité de Rhett un reproche ; jusqu’à aujourd’hui. Et ça aussi, ça fait mal, même chez un garçon devenu adulte et toujours aussi peu capable d’avouer lorsqu’il est blessé et que cela n’a rien à voir avec une altération physique. “Je vais pas me réjouir qu’une gamine ait failli y passer juste parce que ça m’a remis les pendules à l’heure.” Il était soulagé que cela l’ait surtout poussé à prendre contact avec Hassan et tenter de formuler des excuses à sa façon, mais la situation est vue sous un angle parfaitement du côté de son ami. Et au fond, il n’arrive même pas à lui en vouloir, parce qu’il sait que si les rôles avaient été échangés alors il aurait tout aussi mal pris l’absence de tout contact. Il avait besoin de temps, pourtant, et cette explication perdurera aussi longtemps que sa vie. “C’est justement parce que t’es pas une simple connaissance que je voulais faire les choses bien.” Même s’ils ont une vision différente de la notion de bien, apparemment. Il voulait poser ses mots, il voulait articuler ses sentiments et il voulait surtout expliquer son point de vue. Cela n’a été qu’un cocktail détonnant pour tout faire exploser.

Il nage à contre courant mais il n’abandonne pas, Rhett, quand il s’obstine à tenter d’expliquer pourquoi il continue de ressentir un sentiment de trahison de la part de deux des plus chères personnes de sa vie, alors qu’ils ont simplement tenté de le sauver de lui-même. « Et il nous restait quoi d’autre comme option, Rhett ? Qu’est-ce qu’on était censés faire de plus que ce qu’on faisait déjà ? On n’est pas en train de parler d’un jouet qu’on a décidé de te confisquer pour te contrarier, on parle d’un truc qui est en train de te tuer à petit feu. » - “Mais merde, tu crois que je le sais pas ? Qui c’est qui prenait ces putains de cachets, Hassan ?” Qui a failli y passer à cause de l’Oxycodone, surtout ? Qui a été admis aux urgences pour overdose ? Il sait, il sait même très bien. Il savait qu’il arrivait au point de non retour, mais il ne savait pas s’il avait envie de réduire l’allure pour autant, parce qu’après tout l’adage de jamais deux sans trois ne lui semblait pas si terrible que ça. Et peut-être que la troisième fois aurait été la bonne, qu’elle n’aurait pas été si pire. Il sait à quoi ce genre de pensées peut ressembler, lui aussi. Elles prenaient une forme différente, mais il le sait tout de même. « T’aurais préféré qu’on ferme les yeux ? Qu’on attende après l’accident, le suicide ? Parce que c’est le chemin que t’étais en train de prendre, et j’ai pas l’intention de m’excuser pour avoir tenté d’empêcher ça, même si t’as décidé que ça méritait de m’en vouloir “jusqu’à la fin de ta vie”. » Il reste muet sous le coup de la surprise, incapable d’avoir moindrement anticipé qu’Hassan irait jusqu’à parler de suicide, qui plus est en employant le terme. Il ne sait pas s’il l’emploie par crainte d’un futur qui n’adviendra pas, ou par peur que le passé se répète - bien que Rhett n’ait jamais rien dévoilé de ses intentions, à qui que ce soit sauf aux milliers de personnes ayant acheté un exemplaire de son bouquin.

« Je préfère ça que de faire partie de ceux qui t’auraient regardé couler sans rien dire, et qui se seraient contentés de trouver que c’est un vrai gâchis en écoutant ton éloge funèbre. » Les nerfs lâchent une fois de plus en même temps que Garrett échappe un long, immense soupir. Ses empreintes trouvent l’arête de son nez et la pince en attendant un miracle, ses yeux se ferment pour qu’il ne les voit pas rouler au ciel à la Ruben. « Le bon ami c’est celui qui sait te rattraper quand tu perds les pédales, pas celui qui se contente de te dire ce que t’as envie d’entendre. » Il rouvre enfin les yeux et profite de cette visibilité soudaine sur le monde pour longuement faire glisser ses dents les unes contre les autres, produisant un son autant qu’une sensation qu’il n’apprécie pourtant guère. “J’aurais dû choisir Chad comme meilleur ami, bon sang qu’il est moins têtu que toi.” Et il a beau être un très bon ami, il n’aurait jamais pu être son meilleur ami, comme le démontre simplement l’histoire. Chad est bien moins têtu, et c’est peut-être aussi ce qui joue finalement contre lui, là où Rhett a toujours eu besoin d’une personne assez forte pour lui rentrer dedans le moment venu. “Je veux juste que tu me dises que tu acceptes mes excuses, et je me fiche même de savoir si tu le penses.” Qu’importe si Hassan en vient à lui mentir, ce serait aujourd’hui le cadet de ses soucis. Il veut simplement croire qu’ils avancent dans la bonne direction, et bon sang qu’il insiste sur l’idée de le croire. “Je sais que tu m’as sûrement sauvé la vie, mais je peux pas tout gérer à la fois et être un bon ami, un gars en sevrage, une personnalité publique qu’on affiche dans les magazines à la con.” Il a retiré un bon petit ami de la liste puisque ça, au moins, c’est déjà en stand by.  “Tu m’en veux pour avoir pris du temps et je compte en prendre encore, autant que je te le dise maintenant.” Non par défi ou par propension à l’éternelle négation des arguments et envies de son ami, mais bien parce qu’il ne saurait pas faire autrement. “M’envoyer là-bas c’était une chose, mais à mes yeux c’était un parcours de santé en comparaison de ce qu’il se passe maintenant.” En comparaison de sa discussion avec Hassan, pour commencer, mais aussi de tout ce qu’il doit désormais gérer depuis son retour à Brisbane, entre sa vie privée et professionnelle (ou ce qu’il en reste, du moins). “Je vais sûrement pas te dire ce que tu veux entendre. Je venais pas pour empirer les choses, à la base.” Et pour ça aussi, il est sincèrement désolé, ce qui monte le total d’excuses à beaucoup, surtout pour un homme telle que Rhett dont la capacité à se remettre en question frôle le néant. Peut-être que s'ils n'ont rien de mieux à se dire, il ferait mieux de déjà retourner chez lui, incapable de voir s'effilocher leur amitié sous ses yeux.
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Message(#)(rhessan #9) bridge over time EmptySam 5 Aoû 2023 - 7:06

Hassan Jaafari & @Rhett Hartfield
Where are we ? What the hell is going on ? The dust has only just begun to form, crop circles in the carpet, sinking, feeling. Spin me around again and rub my eyes, this can't be happening. ☆☆


La volonté de Rhett de lui faire dire ce qu’il n’avait pas dit avait arraché à Hassan un roulement d’yeux agacé, son « Je vais pas me réjouir qu’une gamine ait failli y passer juste parce que ça m’a remis les pendules à l’heure. » accueilli par un silence qui valait probablement mieux que toutes les choses qu’Hassan aurait eu à en dire. S’il n’entendait pas demander une telle chose à Rhett, il trouvait en effet un toupet incroyable à son ami d’attendre en échange de sa part qu’il se satisfasse sans broncher que de telles extrémités aient été nécessaires pour le décider à faire ce qui aurait pu ne lui coûter qu’un coup de fil ou un peu de fierté. Mais non, Rhett décidait et Hassan disposait, une position dans laquelle les deux hommes ne s’étaient encore jamais retrouvés, et qui froissait le brun plus encore que lui-même ne l’aurait imaginé, le « C’est justement parce que t’es pas une simple connaissance que je voulais faire les choses bien. » finalement ajouté lui arrachant un claquement de langue agacé et un geste de la main pour dissuader le rugbyman de continuer à lui servir ses salades. « Arrête, ça va. T’avais pas envie de me voir, c'est une chose, mais ne me prends pas pour un imbécile. » Ce n’était juste ni pour lui, ni pour le reste de l’entourage de Rhett à n’avoir pas subi le même traitement de défaveur, relégué au rang de “simples connaissances” quand tous les deux savaient bien qu’il n’en était rien. Et si le silence radio de son ami touchait à la peine d’Hassan, de l’entendre énumérer toutes les personnes avec qui il avait pris le temps (et la peine) de s’expliquer depuis son retour d’Europe touchait à son orgueil, piqué de voir que même Ruben avait eu droit à plus de considération, quand l’un et l’autre s’étaient pourtant rendus coupable des mêmes faits.

L’injustice semblait même d’autant plus évidente aux yeux du brun que chaque tentative de faire expliquer à Rhett ce que son frère et lui auraient dû faire différemment se retrouvait aussitôt éludée, comme l’aveu silencieux d’une absence d’alternative à leur proposer, et d’une pierre qui leur était jetée pour avoir voulu tenter autre chose que l’inertie dans laquelle s’enfermait le principal intéressé. Quant à Hassan, il s'était laissé prendre à son propre jeu : il avait eu beau prétendre à Ruben être prêt à sacrifier l'amitié qu'il partageait avec Rhett s'il s'agissait du prix à payer pour que celui-ci accepte de se soigner, une partie de lui avait continué de croire que leur relation était trop précieuse au sportif pour qu’il ne la jette au feu sans retour possible. Avait-il sous-estimé l’addiction, surestimé l’amitié, ou simplement porté trop longtemps les œillères l’empêchant de voir son ami par le prisme de ses défauts plutôt que par celui de ses qualités ? Au moins savait-il encore sur quels boutons appuyer pour obtenir un semblant de réaction de sa part, peu fier malgré tout d’avoir dû verbaliser les voies sans issues qu’il imaginait être celles de Rhett si Ruben et lui n’avaient pas décidé de se mettre au travers.

« J’aurais dû choisir Chad comme meilleur ami, bon sang qu’il est moins têtu que toi. »
« Il habite au bout de la rue, be my guest. »

Ils en étaient là désormais, l’un attendant les excuses de l’autre pour quelque chose pour lequel il ne se sentait pas désolé – ou était-ce l’inverse ? La patience commençant à lui manquer, le visiteur avait repris dans un soupir de frustration « Je veux juste que tu me dises que tu acceptes mes excuses, et je me fiche même de savoir si tu le penses. » et dans l’éventualité où Hassan aurait encore douté de l’égoïsme de la démarche de Rhett, au moins avait-il désormais acquis cette certitude : il n’était là pour aucune autre raison que lui-même, et certainement pas dans une volonté d’apaisement. « Je sais que tu m’as sûrement sauvé la vie, mais je peux pas tout gérer à la fois et être un bon ami, un gars en sevrage, une personnalité publique qu’on affiche dans les magazines à la con. Tu m’en veux pour avoir pris du temps et je compte en prendre encore, autant que je te le dise maintenant. » Cela ne changeait même rien au fond, la situation ne serait pas différente demain de ce qu’elle était hier, et de ce qu’elle était depuis les quatre derniers mois, et malgré tout Hassan avait senti sa gorge se serrer et fait de même avoir sa mâchoire pour tenter de garder la face. « C’est toi qui a décidé de venir. Arrête de parler comme si c’était une faveur que tu me faisais, je t’ai rien demandé. » Il aurait mérité mieux que ça, mieux que d’être traité comme le chewing-gum que l’on se décidait enfin à retirer de sous sa chaussure en comprenant que marcher ne suffirait pas à le faire partir. C’était sans doute présomptueux, mais Hassan refusait de croire qu’il ne s’était pas montré digne de mériter un peu mieux que des excuses formulées à reculons, et que l’on acceptait par simple politesse. « M’envoyer là-bas c’était une chose, mais à mes yeux c’était un parcours de santé en comparaison de ce qu’il se passe maintenant. Je vais sûrement pas te dire ce que tu veux entendre. Je venais pas pour empirer les choses, à la base. » Pas plus que lui n’avait attendu Rhett dans l’optique de le renvoyer dans les cordes, c’était certain – et voilà où ils en étaient, néanmoins. « Et du coup ? J’suis censé me contenter de ça, et ne pas faire comme si tu débarquais pas après quatre mois de silence avec un os à ronger et une tape sur la tête en guise d’excuses, comme si j’étais ton putain de clébard ? » Rhett imposait et Hassan disposait, on en revenait encore au même.

Il venait de le faire jurer. Il venait de lui faire perdre la patience que le brun s’était pourtant promis de conserver, eu égard à la période de dévotion au milieu de laquelle il se trouvait, et si à ce sujet Hassan n’avait que lui-même à blâmer une partie de lui en voulait aussi à son ami, malgré tout. Cette discussion ne menait à rien, elle faisait plus de mal que de bien et apportait plus d’incompréhensions que de solutions, tant d’un côté que de l’autre, et estimant en avoir suffisamment entendu le brun avait secoué la tête et adopté la posture de celui qui battait en retraite. « Rentre chez toi, Rhett. » avait-il répété une seconde fois, sa lassitude n’ayant d’égale que sa tristesse. « J’dois être à la mosquée dans moins d’une heure, alors … » Alors mieux valait qu’ils en restent là, et reprennent cette discussion le jour elle ne les emmènerait pas inévitablement vers une impasse. « Je me fous de tes excuses, elles valent que dalle si tu te moques que je les accepte ou non. » avait-il pourtant ajouté, la déception pesant sur chacun de ses mots, autant que la sincérité lorsqu’il avait ajouté « Mais ça ne veut pas dire que je me fous de ce que tu traverses. Et je sais que tu fais de ton mieux … Moi aussi je fais de mon mieux. Faut croire que cette fois-ci c’est pas suffisant. » et détourné le regard pour tenter de cacher les larmes qui le faisaient briller. Il était en colère, oui, mais pas suffisamment pour souhaiter au Hartfield autre chose que d’aller mieux ; Il restait son ami, peu importe que ça n’en ait à cet instant plus trop le goût. Et tandis que le rugbyman, enfin, acceptait de tourner les talons pour battre lui aussi en retraite, Hassan avait ajouté comme dans un dernier sursaut « Prends soin de toi, d’accord ? » y préférant cette phrase à la précédente, si elle devait être la dernière qu’il adresserait à Rhett avant un moment.
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