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{I got addicted to a losing game}
crédit/(labyrinth/tumblr) ✰ w/ @Winston Ackerman

Ta section de commentaires a sûrement raison : tu es beaucoup trop bonne pour passer une autre soirée dans ta chambre d'hôtel. Tu devrais plutôt sortir explorer, mais pour l'heure, tu préfères lire les commentaires qui boostent ton si petit égo et continuer de te redessiner les sourcils. C'est tellement plus important que le reste et tu ne peux décemment pas faire face au monde si tu ne montres pas ton plus beau visage, tu t'en voudrais. Vraiment, tu serais incapable de pardonner la faute si on te montrait un cliché où tu n'étais pas certaine d'avoir fait de ton mieux, d'être la plus jolie et tout ce qui va avec. Cela t'empêche de penser au reste de te concentrer sur ton visage, à ta dernière vraie conversation avec Jo qui t'a laissé plus vidée qu'autre chose, à ton compte en banque qui se vide (lui aussi) plus qu'il ne se remplit (totalement de ta faute soit dit en passant, mais chut), et aux appels de ta mère que tu ne lui as pas rendu. Pour lui dire quoi ? Que tu as traversé une bonne partie du pays à cause d'une rumeur parce que tu es une idiote finie ? Tu ne sais peut-être pas de quoi ton futur sera fait, mais au moins, avec un crayon dans une main, un pinceau dans l'autre, tu sais exactement quoi faire.
Ce qui est rassurant et tu en es là, à penser que tu vas te faire jolie pour ton miroir et juste ce dernier quand la musique que diffusait ton téléphone est interrompue par ta sonnerie de téléphone portable. Ton expression concentrée change en une légère grimace, qui passe encore des coups de fil en 2022 (I mean really), mais la grimace se transforme en voyant le nom sur l'écran. Winston. Une occasion que tu ne peux pas laisser filer. Tu décroches sans trop tarder, oui tu es désespérée et alors, et entendre la voix du brun ne fait qu'agrandir ton sourire. "Honnêtement ? Non." Il ne te dérange pas, tu sais, tu devrais mieux jouer tes cartes et prétendre que tu as mieux à faire que de lui tenir compagnie. Que tu es demandée, désirée et la meilleure chose qui pourrait lui arriver. Mais déjà, jouer les femmes mystérieuses, tu ne sais pas le faire et ensuite, il pourrait te dire de le retrouver dans une ruelle pour le pire motif du monde que tu le ferais. Tu l'aimes bien, tu l'as déjà décidé, peut-être que c'est le sourire, les boucles ou que tu as juste un problème, mais tant pis. Tu n'as pas mieux à faire, et cela ne te vient même pas à l'esprit de prétendre. "Oh, laisse-moi une bonne demi-heure et j'arrive !" Une simple réponse avant que tu ne hoches la tête, idiote il ne le verra pas, et tu raccroches, te préparant avec plus de vigueur.
Les prochaines minutes sont un bordel sans fin, parce que qu'est que tu vas mettre bon sang et pourquoi lui avoir dit une demi-heure ? Tu y arrives, tu es prête, quittant ta chambre d'hôtel dans un ensemble en strass argenté qui attire la lumière, le maquillage accordé, tes mèches blondes redressées dans une queue de cheval et le téléphone à la main, à dépêcher un Uber pour rejoindre Winston. Peut-être que la tenue est de trop, cependant, dans ta tête, tout a des allures de films et c'est le moment où vous allez rire, boire et danser sur des fondus enchainées et la musique du moment. Donc oui autant être très bien habillée. Tu captes plusieurs regards en passant les portes du casino et si on tente de s'adresser à toi, tu ignores tout, perchée sur des talons un peu trop haut pour toi, tu es bonne actrice, tu fais semblant et avec toute la confiance du monde, tu plantes tes coudes sur le bar, accostant Winston qui est sur son téléphone. "Qu'est-ce que tu fabriques au bar ? Ce n'est pas comme ça que tu vas repartir millionnaire." Tu le taquines facilement et tu le gratifies même d'un clin d'œil, pour ensuite lui faire une moue quand il pose une question idiote. "Tu me poses encore la question ?" Tu n'es décidément pas là pour rester sobre, les meilleures soirées, de ton expérience, ne se passent pas sobre et vous êtes là pour passer une bonne soirée, pas vrai ?
"Il va me falloir plus d'un verre pour répondre à cette question-là mon grand..." Tu n'as pas envie de penser à la réalité, au monde en dehors de ce casino et de lui, tu hèles un des barmans et tu commandes tout aussi rapidement un martini : c'est classe, accordé avec ta tenue alors pourquoi pas. "Moi je dis, choisis une table fais ce truc... mais si le truc où t'es mignon en essayant de m'expliquer les règles et que je passe vraiment pour la blonde de service."

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Tu n'es pas stupide non, et tu ne passes peut-être pas autant de temps que lui dans ce genre d'endroit, à parier, à tenter de défier toutes les lois de la logique, de la probabilité et il faut bien l'avouer, de la chance... mais même toi tu peux le voir, Winston fait décidemment partie de ces mauvaises décisions qu'on le regrette un peu plus tard. Alors oui, il a le sourire facile, il y a ce regard qui ne te quitte pas vraiment depuis que tu es arrivée au comptoir et tu réussis même à le faire rire, tu devrais vraiment arrêter de le fixer comme ça (tu vas finir par passer pour une stalkeuse née). Cependant, les faits sont les faits, lors de votre première escapade, tu as eu tellement mal aux cheveux après que la journée suivante s'est passée dans le brouillard. Tu n'es pas une menteuse et tout ça, toute l'incertitude et le chaos il faut bien l'avouer, qu'il procure, c'est cela que tu es venue chercher ce soir, ça et pas autre chose. Cela te donne bien l'impression d'être vivante et toutes les petites choses qui te tracassent et qui fourmillent dans ton estomac, elles passent soudainement au second plan, soudainement. "Patient ? C'est une de tes qualités c'est ça ? Il va-t’en falloir beaucoup de la patience ce soir, hmm, j'espère que tu t'en rends compte." Ta phrase est ponctuée par un clin d'œil un peu surjoué, il ne s'en rend pas compte, tu ne sais pas ce que tu fais, tu essayes d'être un peu plus grande et un peu plus aguicheuse que tu ne l'es en temps normal, ce n'est pas vraiment toi, que Winston te redemande de tes nouvelles quand tu seras seule, dans ton lit et à te demander pourquoi les nuits sont aussi longues. Là, on sera beaucoup plus proche de la vraie Laurie.
Tu supposes que tout le monde à son rôle à jouer, lui y compris, sinon, ça ne serait pas très drôle et tout serait d'un ennui triste. Winston rit vraiment à ta remarque et tu hoches la tête, tu l'écoutes, tu trinques même avec lui histoire de donner le change, et tu remarques son sourire innocent. Tu n'y crois pas une seule seconde, c'est trop surjoué et trop travaillé pour être sincère, tu ne vas pas le lui faire remarquer, c'est ça qui t'a attirée en premier lieu et ici ce soir n'est-ce pas ? Tu le sais, il sait, autant passer outre. "Oui, commençons en douceur, je ne suis pas une experte comparée à certains, hein. Est-ce que je veux savoir depuis combien de temps tu es là ?" Le ton se veut un peu sévère, il ne l'est pas vraiment, tu serais très mal placée pour le juger, tu ne lui demanderas même pas l'état de son portefeuille ou même de son compte en banque. Ce serait un peu et complètement déplacé, quelque chose te dit qu'il est là pour tout oublier et lui aussi, veut se sentir vivant sans le poids de tout ce qui vous attend dehors. Tu peux le comprendre, pire que cela, tu peux aider. Tu poses cependant un index accusateur sur son épaule, pour clarifier un léger point. "Et moi, j'ai le droit de faire des blagues sur les blondes, pas toi, je pensais que tu étais un peu plus charmant que ça." Toi et seulement toi, décidément pas lui, tu n'es pas si menaçante que cela, à dire vrai, tu n'as jamais été menaçante. Tu n'attends pas sa réponse et déjà, tu termines ton verre, d'une seule traite, cela n'a rien de glamour et tu sais que ce genre de cocktail est fait pour être savouré. Vu le prix surtout, mais tant pis.
"Verre terminé, allons-y pour la roulette !" Tu déclares cela sur un ton enjoué, étant un peu plus bruyante, non vraiment, tout ce qui manque à ce tableau c'est que tu lâches un wouh audible avec un bras en l'air. Tu ne le fais pas, non, à la place, tu laisses un généreux pourboire au barman et pour le verre que tu as déjà payé et te tournes vers le reste de la salle. La roulette que tu viens de dire, tu aperçois déjà de l'animation là où se trouve le jeu en question et tu t'y diriges sur ta paire de talons. Avant de te tourner vers Winston qui devrait suivre le mouvement en réalité. "... Allez, tu peux jouer et te rincer l'œil tu sais." Tu fais remarquer cela en battant des cils, il devait bien regarder tes jambes non (c'est ce que tu ferais toi si tu étais à sa place genre vraiment) et tu lui attrapes le bras l'instant suivant, l'entrainant avec toi.

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Peut-être que faire des généralités n'est pas très juste dans le fond et que tous les hommes ne fonctionnent pas de la même façon, peut-être. Après tout, tu es bien prête à lancer des regards noirs à toute personne qui considère que tu n'es pas complète parce que tu as dû subir une lourde opération pour asseoir ton statut de femme alors tu supposes que tu ne devrais pas vraiment comparer Winston au reste de ses pairs. Mais tout de même, il joue bien le jeu, (ah, il faudrait que tu la lui sortes celle-là un de ces jours, histoire de le faire rire), il reste tout de même un homme. Et de ton expérience, quand on offre des jolis sourires comme le brun est en train de le faire et qu'on t'invite à sortir une fois la nuit tombée, c'est bien pour une seule chose. Tu n'es vraiment pas en train de te plaindre, après tout, qui a envie de rester tout seul sous ses draps, ou de tous les accuser de pervers finis, mais avec Winston, ça n'a jamais été jusqu'à là.
Pas encore ? Ou pas du tout ? Tu n'as pas la réponse à cette question, tout ce que tu sais c'est que tu attires beaucoup de regards dans le casino, le sien en particulier et ça ne te déplait pas et quand il te répond, et souligne ton manque flagrant de tact, ce qui n'est pas toujours le cas, tu fais une légèrement moue, continuant de le tirer dans la bonne direction. "Oh je suis désolée, je te rappelle que c'est toi qui m’as appelé, mon grand !" Et il ne suffit que d'une seule rencontre pour te rendre compte du rôle que tu joues devant les autres. Celui de la fille bruyante, celui de la fêtarde, celle qui a toujours le sourire, qui est prête à suivre le mouvement jusqu'à un autre club et qui n'hésite pas à laisser des pourboires au barman et autres employés histoire de. Cela fait naitre des sourires sur le visage des gens, et ça assure toujours des belles rencontres, en plus d'avoir un service plus qu'incroyable pour le coup. Et c'est tout ce que tu lui as montré à Winston, tout ce que tu montres aux gens la plupart du temps, c'est léger à souhait et une image pas si difficile que cela à conjurer, la fille cool, c'est l'épithète de cette Laurie là et parfois, comme ce soir, tu n'as pas vraiment envie d'être quelqu'un d'autre.
Est-ce qu'on peut te le reprocher ? Quelque chose te dit que Winston, qui vient se perdre ici et qui creuse un trou dans ses finances peut te comprendre. Aussi, tu n'as absolument aucun mal à t'installer sur la chaise à ses côtés, tournée complètement vers lui. Il t'explique les règles et tu regardes les quelques jetons que tu as eu en tendant quelques dollars avant de venir le retrouver. Pas une pile énorme, mais assez pour participer et ne pas complètement être sur la touche, tu es là pour l'encourager lui après tout, pas pour te demander comment tu vas continuer de payer la chambre d'hôtel dans laquelle tu résides pour le moment. Tu chasses la pensée bien loin, ton regard azur tombant sur Winston, son sourire et ses explications. "Okay, okay, donc tu mises sur un chiffre et ensuite tu croises les doigts ? Ouais, cela ne me parait pas si compliqué que cela." Tu hoches la tête et plutôt que de continuer de fixer Winston, non vraiment, il va finir par se poser des questions, tu regardes l'employé qui anime tout ça et qui annonce les résultats. Le regard qu'il te lance en retour indique que c'est clairement le moment de faire ton pari et de déposer des jetons sur les cases. "Mon anniversaire est le 3 mars, on va commencer par ça." Un mensonge, techniquement, mais tu préfères ne pas rentrer dans les détails, tu n'es pas là pour ça et à la place tu poses deux jetons sur le 3 rouge parce que la couleur t'inspire et ensuite tu te tournes vers Winston. "C'est quand ton anniversaire, hmm ?" D'un signe de tête, tu lui indiques qu'il doit répondre, tu places d'autres jetons en conséquence, tout en marmonnant. "Oui, je suis là pour apprendre tous tes secrets, t'as même pas le choix."
Il y a pire comme punition, voilà ce que tu te dis avant de reporter sur la roue et la petite boule qui va décider de ton... non de votre sort. Et oui, ça te rend anxieuse, oui tu as envie de gagner, pas forcément de perdre, et soudainement, tu comprends pourquoi il est là depuis une heure : il n'est en charge de rien, c'est le hasard qui décide, pas lui, les pires bêtises peuvent être excusées, mais si.

en parlant du hasard:

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Winston te dit ne pas porter chance et il accompagne même sa phrase avec une petite moue et tu résistes à l’envie de te pencher vers lui et de le faire sourire. Pas avec une blague foireuse, pas en trouvant ce qu’il faut dire, mais en posant tes mains sur tes joues et en le forçant à avoir une autre expression. Tu ne le fais pas, si vous étiez dans un environnement un peu moins glamour et que tu ne portais pas des talons aussi hauts, tu l’aurais fait. Mais le casino invite la classe et le glamour, vous êtes presque dans une scène de film, et c’est le moment où tu dois être charmante et adorable sans vraiment essayer. Et pas le pot de colle qui s’est jeté sur son téléphone portable en voyant le sms du jeune homme un peu plus tôt dans la soirée. Tu fais bien semblant que tu décides, et tu lui envoies juste un clin d'œil avant de répliquer. “Oui, on va voir, attention si je perds à cause de toi, je ne te pardonnerais pas si facilement que cela hein.” La question est : est-ce que tu serais capable de lui en vouloir ?
Malheureusement, tu connais déjà la réponse, tu es incapable d’hausser le ton face à un mec que tu trouves mignon ou charmant et vu que Winston entre dans les deux catégories, tant que tu n’es pas passée à autre chose, il pourrait faire les pires crasses que tu te dirais que tu l’as mérité. Ouais, cela ne fait pas vraiment sens, cependant, tu fonctionnes de cette façon, c’est tout ou rien, ton cœur semble tout neuf à chaque fois que l’occasion se présente et au lieu de fixer ta compagnie du soir, toi aussi, tu reportes ton attention sur le jeu. Tu viens de parier après tout, il faudrait sans doute que tu te concentres sur cela et cela avant tout, mais soudainement la bille tourne, s’arrête sur le trois. Aussitôt, tu laisses échapper un ah assez fier, suivi d’un autre sourire, tes deux bras en l’air pendant quelques instants, pour signifier ta victoire.  “Oh ma petite pile de jetons s’agrandit, je crois que j’aime vraiment ce jeu.” Que tu dis à Winston en guise de réponse, parce que non, tu ne sais pas comment tu fais.
Tu es chanceuse aux jeux d’argent, définitivement pas dans la vie de tous les jours. Tu es certaine que si tu lui racontais ton parcours, il comprendrait que franchement, tu n’as pas été gâtée, tu as perdu des années et des années dans la plastique d’un autre, à devoir gérer des émotions trop lourdes et trop fortes pour une gamine... Alors ouais vraiment, l’univers peut bien t’accorder quelques cela et de gagner ce soir, ça ne compte pas vraiment alors... Alors tu le regardes placer ses mises lui aussi, tu hoches négativement la tête quand les chiffres qu’il choisit ne t’inspirent pas vraiment et tu t’empares de ses jetons à lui pour les replacer. Comme si c’était la chose la plus naturelle du monde et que tu mises toi aussi, encore une fois. Parce que cela est facile, parce qu’une petite victoire éphémère pour une simple nuit, c’est exactement ce que tu es venue chercher: une très bonne distraction pour le reste de la soirée. Tu es obligée de le regarder à ses prochains mots, putain tu es vraiment aussi transparente que cela? Et tu as un léger rire, tentant de trouver quoi répondre.
“Tu vas me faire passer pour la pire fille du monde dis-donc.” Hors de question de jouer les timides maintenant, pas dans cette tenue, pas en venant de gagner et tu feins l’assurance, sûrement mieux que lui, ton regard bleuté retombant sur lui et ses boucles brunes la seconde suivante.  “Et je n’en sais rien, je n’ai pas encore décidé si j’étais en train de te draguer ou pas.” Ce qui est la vérité, tant pis si cela est aussi la ligne la plus clichée du monde, il a toujours été question de jouer et de boire lors de vos petites virées ici. Et tu as tout de suite compris que la vraie maîtresse de Winston, c’était le hasard, c’était l’adrénaline des hauts et des bas, de chaque victoire et chaque défaite. Et qui a envie de se battre contre ça? Pas toi, mais tu peux être une distraction pour quelques instants, quelques heures, s’il en a envie, bien entendu.  Tu t’empares d’un de tes jetons, ne quittant pas le jeune homme du regard du regard, faisant bouger le jeton entre tes doigts fins, c’est un pari à faire que de proposer cela, mais vous pourriez vraiment arrêter de faire genre et trouver un coin sombre, histoire de.  “Ouais, si je sortais le grand jeu, tu n’en douterais même pas et on aurait arrêté de parler depuis longtemps.” Un autre clin d’oeil est envoyé dans sa direction, et tu murmures de nouveau un :“Très longtemps.” parce que là encore, tu as toujours été arrangeante. Tu n’as pas de règles, pas de quota de rendez-vous à remplir et tu n’es pas à la recherche d’un prince charmant même si c’est de cette façon-là que bat ton cœur à chaque fois que tu es intéressée.
La solitude est l’ennui, ton principal ennemi, s’il a envie de t’accompagner et de se perdre avec toi ce soir, alors tant mieux, sinon, tu iras voir ailleurs. “Mais le plus important c’est : est-ce que tu veux que je te drague, Winston ?”

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Il ne le sait pas, non vraiment, Winston ne s’en doute pas du tout, mais tu as commencé à jouer au moment où tu as répondu à son message. À la seconde où tu as trouvé ta tenue, ta paire de talons, dès que tu as passé les portes du casino pour le rejoindre, le jeu avait déjà commencé. Parce que tu n’es pas cette femme-là, tu n’es pas aussi confiante qu’il n’y parait et le bluff est tellement gros qu’un joueur expert comme lui devrait pouvoir le détecter, mais... La donne a changé. Maintenant qu’il est tourné vers toi, tu sais que tu as toute l’attention du brun et ça te donne encore plus envie de te redresser. Et de pousser un peu plus, parce que oui, tu ne le lui diras jamais à voix haute, mais tu aimes ce qui se dessine dans ses prunelles à lui quand il te fixe, c’est assez pour continuer de faire semblant et de lui répondre avec la même intensité, les jetons oubliés. C’est toi qu’il regarde comme ça, toi qu’il considère presque comme une égale et oui, c’est déstabilisant, et plutôt que de détourner le regard, ou le traiter d’idiot, tu le regardes de la tête aux pieds - tu as fait des erreurs avec des types beaucoup moins attirant - lui offrant un autre sourire. “Oh Winston, tu ne sais pas ce que je suis capable de faire. Et je pourrais te ruiner pour toutes les autres tu sais...” Un autre coup de poker, dit avec un sourire un peu espiègle sur ton visage, et que tu tentes.
Pourquoi pas ? La nuit est courte, trop courte parfois, et le réveil est définitivement trop brutal, si tu peux repartir avec le souvenir d’une nuit passée avec lui, c’est mieux que rien, non ? Oui, ta décision est prise, plus que prise quand Winston se penche vers toi, presque trop proche et en même temps beaucoup trop loin. Tu es trop tentée pour dire non, il aura gagné cela au moins ce soir. Tu hoches la tête et tu finis par le suivre parce que tu ne pourrais rien ajouter de plus et tu es douée quand il s’agit de suivre le mouvement. Tu ne réponds pas tout de suite à son autre question, il te faut bien ton effet et tu échanges toi aussi tes jetons contre des billets un peu trop lisses pour être réels. Ils disparaissent dans ton sac à main, que tu as toujours sur l’épaule et quand tu relèves le regard, tes yeux tombent de nouveau sur Winston. “Je pense que tu devrais définitivement m’offrir un autre verre, mais pas ici, certainement pas ici. Sans doute chez toi.” Ou vous pouvez définitivement oublier la perspective de boire plus d’alcool et faire quelque chose de beaucoup plus intéressant et plaisant, à deux. “Et ce sera mon excuse pour rester toute la nuit.” Tu as un léger rire en disant cela et sans attendre de vraies réponses de sa part, c’est l’idée de Winston après tout, il est plus que partant, tu le sais déjà, tu t’empares de sa main et tu l’entraînes hors de l’endroit bruyant et des autres joueurs.
Ce n’est pas la première fois que tu prends les devants, parfois ça plaît, parfois cela se solde par un échec, mais au moins, tu laisses une impression. Tu libères sa main dehors, une fois que l’air de la nuit te fouette le visage et la température a beau être élevée, tu es décidément habillée un peu trop légèrement pour faire face à l’air de la nuit. “Ne m'offre pas ta veste hein, je n'en ai pas besoin.” Et t’es pas un gentleman, que tu te retiens de rappeler à Winston, sinon ça sonnerait comme une accusation et ça ruinerait un peu l’ambiance, et la tension entre vous deux. Un autre soir, il y aura un dîner comme préliminaire et peut-être pas une partie de roulette et de l’alcool trop fort, ou pas, tu t’en fiches, ce n’est pas comme si tu cherchais un prince charmant. Cette pensée en tête, tu tournes sur toi-même, distraite par un des lampadaires et l’alcool te montant enfin à la tête, avec un peu de retard, certes, tu te sens plus que légère. Et c’est assez pour que tu te rapproches de Winston et tu passes tes bras autour de son cou.
“On devrait prendre un taxi, on a toutes les deux bu et...” Tes yeux sont déjà perdus dans les siens, encore, tu es soudainement contente d’être aussi grande et d’avoir des talons aux pieds, parce que vous pouvez vous regarder dans les yeux. Cela paraît important, pour ce moment-là, dans votre petit film à vous, les voitures passant, les gens vous contournant pour continuer leur vie. “Je crois que c’est le moment où tu m’embrasses.” Tu le murmures plus que tu ne le dis, et c’est seulement parce que c’est un jeu et pas vraiment toi, que tu finis par le faire toi-même, te rapprochant pour poser tes lèvres contre celles de Winston.