| (priadji) when I close my eyes, I'm going out of my head |
| | (#)Sam 5 Nov - 12:58 | |
| ≈ ≈ ≈ {when I close my eyes, I'm going out of my head} crédit/(ssoveia) ✰ w/@Yasmine Khadji 31 octobre/ Tu serais là ce soir, n'est-ce pas ? De l'autre côté du téléphone, Molly avait utilisé sa plus grosse voix, tu le sais, le genre de timbre qu'elle réserve aux patients les plus zélés et quand elle veut se montrer un minimum menaçante et tu la côtoies depuis suffisamment longtemps pour lire entre les lignes. Le sous-entendu est là : ton absence ne sera absolument pas tolérée, c'est un engagement que tu as pris. Et le fait que les choses soient bizarres entre Yasmine et toi ne changent absolument rien à ses yeux, rien du tout visiblement. Vu que ta présence est nécessaire et des plus cruciale. Et franchement ? Même en étant de bonne humeur, la perspective de tenir tête à Molly n'est pas ce que tu souhaites faire, alors quand ton moral est au plus bas, autant ne pas se lancer dans une telle aventure, donc tu as répondu oui, écourtant cet appel parce que techniquement tu es au travail et que t'as des factures à payer. Elle t'a trouvé hilarant Molly, sauf qu'au lieu de retourner travailler comme tu l'as prétendu, tu te retrouves à fixer le cliché de Yasmine que tu as disposé sur ton bureau il y a des mois de cela. Avec une fierté certaine, parce que de cette manière ta partenaire veille vraiment sur toi, c'est une jolie photo et le modèle qui se trouve dans le cadre encore plus. Sauf que Yasmine est souriante sur le cliché, à te regarder parce que tu l'embêtes encore pour quelques photos, se prêtant au jeu parce que tu le lui as demandé et que vous êtes partis faire autre chose après... Le contraste entre la Yasmine de la photo et celle qui évolue à tes côtés presque quotidiennement, il est plus que vif et te brûle un peu trop et tu te dis que son retour au St Vincent et ses horaires de folie sont arrivées au bon moment. Oui, moins de temps pour elle, pour toi, pour vous, mais qu'est-ce que tu pourrais dire que tu ne lui as pas déjà jeté au visage cette nuit-là ? Tu te rappelles encore de ses larmes, de son mouvement de recul alors qu'elle t'a dit, non, ordonné de ne pas la toucher. Les jours sont passés par là, la colère s'est effacée aussi, sauf que vous n'en avez pas parlé. Quelque chose d'important s'est brisé ce soir-là, tu n'es pas un idiot, tu le sais, tu sais que c'est totalement de ta faute mais pour le moment, à part échanger des simples banalités, vous n'avez rien fait d'autre. Tu n'as rien fait d'autre, parce que tu ne sais pas quoi dire et que tu crains qu'un mot de plus fasse vraiment pencher la balance du mauvais côté. Vous vivez en équilibre précaire, une sorte de purgatoire sans échappatoire et tu crains qu'une simple phrase de plus de ta part et ... Tu pousses un léger soupir, parce que tu ne peux rien y changer là tout de suite, que tu as vraiment du boulot et que tu devrais te concentrer. Tu le fais jusqu'à la fin de ta journée et comme tu l'avais promis, tu ne repars pas avec les mains vides, mais les bras chargés pour immortaliser tous les efforts des bénévoles et du personnel du St Vincent pour Halloween. Tu fais même un crochet pour aller chercher les enfants de Paul, troquant ta Mustang pour la voiture de ce dernier comme vous l'avez convenu, te faisant interrompre par tes neveux et nièce alors que tu parles avec leur père. Emma, dans une robe violette et beaucoup de maquillage vient déjà se perdre dans tes bras, grimaçant à ton absence évidente de costume. "Bah il est où ton costume tonton Edge ? Et ton maquillage ? Han, Papa il ne s'est pas déguisé." Elle te lance un regard désapprobateur avant qu'elle ne dise à ses frères de se lancer dans un défilé et que Paul t'explique que c'est leur film préféré du moment qui a gagné cette année, ils sont respectivement Isabella, Bruno et Mirabel, et cela ne dérange même pas le petit dernier, Denis, de porter une robe. C'est plus confortable et sa sœur lui a appris comment, leur bonne humeur est contagieuse dans tous les cas, assez pour te faire retrouver ton sourire et oublier que tu vas déranger Yasmine sur son lieu de travail alors que vous vous évitez avec une maitrise certaine même en partageant le même toit. Mais tu as promis, donc tu sers de chauffeur jusqu'à l'hôpital, il y a un arrêt pour acheter quelques sucreries histoire de ne pas venir les mains vides et plus tôt que tu ne le voulais, vous êtes à l'hôpital. Que tu connais comme ta poche, trouver le service pédiatrique est facile à faire, l'atmosphère est bien différente de d'habitude et les Price ne sont pas les seuls à s'être déguisés pour cette occasion spéciale. A dire vrai, c'est même toi qui dénotes dans le paysage. Tes neveux et nièces repèrent Yasmine avant toi, bien entendu, ils la connaissent bien et Emma gratifie la brune d'une étreinte avant de tournoyer sur elle-même. "Yasmine ! Wow t'es jolie, moi je suis Isabella, t'en penses quoi ?" Tu regardes la scène un peu en retrait, ce qui ne te ressemble guère, même toi tu en as conscience, mais autant ne pas te tourner les pouces. Tu t'actives tout seul, lâchant un : "Je vais aller m'installer, il y a des jolis costumes à immortaliser." un peu trop solennel à ton goût mais tu t'actives, te dirigeant vers le pan de la pièce où les photos doivent être prises. Tout ce matériel ne va pas s'installer tout seul que tu te dis, et si en chemin tu croises Molly qui te fait les gros yeux suivi d'un hochement de tête dans la direction de Yasmine, tu l'ignores pour installer ton trépied. Quelque chose que tu maitrises au moins. |
| | | | (#)Dim 6 Nov - 20:18 | |
| ≈ ≈ ≈ {when I close my eyes, I'm going out of my head} crédit/(ssoveia) ✰ w/@Edge Price Le lundi, ce n’était pas le jour habituel de bénévolat de Yasmine, mais faire exception à son emploi du temps ne la dérangeait plus tellement, surtout en ce moment. De là à dire qu’elle fuyait Edge et sa maison, ce serait partir dans des extrêmes, sauf que l’intention était plus ou moins la même, à la nuance près que s’il lui avait demandé de rester finalement, elle n’avait jamais eu autant envie de partir. Seulement, parce que c’était stupide, qu’elle n’était pas du genre à baisser les bras facilement en dépit de l’absence de dialogue entre eux, elle s’obstinait, tellement qu’elle évoluait avec un mal de ventre atroce depuis août dernier. D’un oeil extérieur, ça passait probablement pour une tentative désespérée d’éviter le naufrage ; du sien, d’oeil, c’était moins facile à démêler que ça, et la peine qu’elle ressentait, elle l’utilisait dans son travail qu’elle avait repris, qui se passait bien, et qu’elle était heureuse de retrouver. Ça lui permettait aussi de ne pas être souvent présente à la maison, et la lâcheté qui découlait de cette conclusion, elle ne lui faisait pas plaisir, mais c’était comme ça. Elle ne tournerait pas le dos à presque trois ans de relation sous le prétexte qu’ils s’étaient disputés assez fort pour qu’elle redoute gestes et paroles. C’était connu, Yasmine avait tendance à tendre l’autre joue, et dans cette sale histoire, ce n’était guère différent, visiblement "T’as vérifié si tous les bonbons sont sans gélatine de porc ?" qu’elle demanda à Molly en dépassant les portes doubles du service de pédiatrie, son costume de prédilection sur le dos, ses yeux soulignés d’un épais trait de liner faisant ressortir le vert soutenu de ses iris "Ils sont vegan. J’ai vérifié tous les emballages moi-même." lui répondit Molly en bombant sa poitrine moulée dans un pull à col roulé orange, puis remontant ses fausses lunettes de vue sur son nez, et qui rendait parfait son costume de Vera du Scooby-Gang. Dans un poing contre poing approbateur, Yasmine la remercia pour ça, et traîna ses talons dorés sur un tout petit pas quand la jeune femme l’arrêta pour la retenir par le creux du coude et lui chuchoter rapidement "C’est idiot, tu sais." Le roulement d’yeux que Yasmine lui offrit sans se retourner d’abord, s’y contraignant juste ensuite, il faisait honneur au personnage d’Aladdin qu’elle avait choisi d’être ce soir. Bien sûr que Molly était aux premières loges de la mauvaise entente entre Yasmine et Edge, elle avait même accueilli l’infirmière le temps de quelques heures pour la regarder pleurer toutes les larmes de son corps, et ça lui faisait tellement de peine que, naturellement, elle se positionnait en tant que médiatrice qui, manquant cruellement de subtilité, mettait son nez là où elle ne devrait pas le mettre. En l’occurence, dans leurs affaires, et c’était déjà suffisamment difficile comme ça pour que Yasmine se sente davantage coupable, tenant à éviter qu’on lui rappelle sans cesse combien c’était dommage, combien il fallait qu’ils discutent. C’était vrai, mais pas ce soir. Elle regarda Molly pour le lui dire d’ailleurs, et ce le plus doucement possible "Pas ce soir, d’accord ?" Et ce n’était pas ouvert à la négociation. Une fête les attendait, ainsi qu’un petit passage au service gériatrie de l’hôpital pour montrer aux papys et mamies du service les beaux costumes fabriqués par les petits résidents permanent de pédiatrie, et pour laquelle elle s’était portée volontaire, comme souvent, prête à appuyer les récits des petits qui expliqueraient en quoi ils étaient déguisés et ce que ça représentait pour eux. Molly lui adressa un léger mouvement de tête en même temps que les portes du service s’ouvrirent, et qu’une tempête en tenue violette se dressa devant elle.
Emma était la plus énergique des petits Price "J’en pense que c’est pas le soir pour parler de Bruno, hm ?" Et elle était un peu fière d’elle, Yasmine, mais pas assez pour se sentir très à l’aise quand elle vit la silhouette d’Edge s’avancer. Elle tourna clairement la tête à ce moment-là, tout le monde aurait été capable de le remarquer si l’effervescence de la salle d’activité n’était pas déjà en train de se faire entendre, forçant les Price à rejoindre la fête pendant qu’Edge annonçait devoir immortaliser les plus beaux costumes de la soirée. Et ça lui coûtait, à Yasmine, ne pas lui faire de recommandations, ou même de lui accorder de l’attention, mais elle s’y contraignait parce qu’elle savait que si elle faisait le premier pas, elle le regretterait autant que tout ce qu’elle lui avait dit ce soir-là ; tendre l’autre joue, d’accord, mais à des conditions, et si son amour propre n’était pas des plus mirobolants, il n’était pas non plus sans avoir été salement piétiné par le jeune homme pour qu’elle veuille réitérer l’expérience en se plaçant comme celle qui avait besoin de faire rédemption : ils avaient chacun leur tort, de toute façon. Au moins, il était venu, il avait tenu sa promesse, c’était un fait qu’elle pouvait lui concéder sans mal, quand bien même elle ne le regarda pas non plus quand elle s’approcha du coin qu’il avait investi pour baisser les stores histoire de lui donner moins de reflet et une meilleure luminosité — et ça aussi, elle le savait, qu’il ne la remercierait pas pour ce petit geste auquel elle ne pensa même pas avant de le faire, souriant en coin sans vraiment le vouloir quand elle se retourna pour rejoindre la salle d’activité, pivotant sur ses talons un peu trop fins qui la déséquilibrèrent assez pour qu’elle bute le bout de son pied sur son trépied ; qu’elle voulut ramasser dans la foulée, dans des gestes trop désordonnés, une succession de mouvements la faisant agir, puis se cogner le front contre le menton du jeune homme qui avait sûrement dû vouloir faire la même chose qu’elle, au même moment "C’est… pas vrai." qu’elle s’entendit murmurer entre ses dents, retenant l’élancement de douleur qu’elle ressentit dans son front sur lequel elle avait posé la main pour atténuer le coup, ses yeux se plissant sous le mal qu’elle ressentit dans sa tête, et rencontrant ceux d’Edge pour la première fois depuis… longtemps. |
| | | | (#)Lun 7 Nov - 20:24 | |
| ≈ ≈ ≈ {when I close my eyes, I'm going out of my head} crédit/(ssoveia) ✰ w/@Yasmine Khadji Faire comme si de rien n'était et que tout va bien ? C'est un exercice que tu ne maitrises plus depuis longtemps. Trop longtemps et surtout quand Yasmine est dans les parages. Après tout, petit à petit, avec toute la délicatesse du monde, son charme naturel et en étant tout simplement elle, elle en a fait tomber des barrières Yasmine. Les tiennes, sans que tu ne t'en rendes véritablement compte au début, la laissant rentrer dans ta vie comme jamais personne avant elle, vraiment personne, et maintenant tu n'as plus aucune ligne de défense. Plus de sourires très bien travaillés à sortir quand on te pose des questions qui n'ont en réalité aucune profondeur, plus de blagues pour chasser les bons sentiments pour faire comprendre que tu n'es pas vraiment d'humeur à parler... oui, vraiment, il ne te reste plus rien, plus aucun rempart à franchir et c'est aussi déroutant que cela en est frustrant. Donc oui, c'est un exercice difficile, parce qu'en réalité, tu voudrais juste te tourner vers Yasmine et lui offrir un sourire, la complimenter pour son costume, passer un bras autour de sa taille et lui faire un premier bisou sur le front pour bonne mesure et un autre au coin des lèvres parce que vous n'êtes pas seuls. Celui-là aurait été un message, un secret partagé entre vous et un simple prélude de la soirée à venir une fois que vous seriez à l'abris de tous les regards. Tu ne fais rien de cela et cela te fait un coup supplémentaire au moral, cependant, tu tentes du mieux que tu peux de ne pas le montrer et de ne pas l'afficher. Tu n'es pas là pour t'apitoyer sur ton sort mais pour faire ton boulot, et pour tout ce petit monde, c'est une bonne soirée, une très bonne soirée que tu es là pour immortaliser et décidément pas ruiner l'atmosphère. Tu en es là dans tes pensées quand tu sors ton matériel et tu remarques avec un temps de retard que Yasmine t'a suivi, un automatisme par bien des aspects, un réflexe rassurant, une habitude dangereuse quand on connait l'état de ton cœur... Mais tu prends une profonde inspiration, tu fais semblant de ne pas remarquer qu'elle t'aide, Yasmine a décidemment passé assez de temps avec un photographe pour penser à ce genre de petit détail, ce qui t'aurait fait sourire en temps normal. Pas ce soir il semble, soudainement ton trépied est la chose la plus fascinante dans la pièce, du monde même et tu te tournes pour le rattraper quand ce dernier tombe... Une idée similaire à celle de Yasmine encore proche, trop proche pour le coup et sans le vouloir, sans aucune harmonie et sans finesse, vous vous rentrez un peu dedans. Et tu fronces les sourcils, lâchant un : "... Hmm." audible alors que ta main droite se porte instinctivement sur ton menton. D'où vient la douleur et qui vient de taper contre le front de Yasmine, tu grimaces un peu, seulement pour te rendre compte que ton autre main est presque sur le front de la brune : pour voir l'étendue des dégâts, pour offrir une source de réconfort, peu importe. Tu t'interromps à mi-chemin, mettant un point d'honneur à ne pas toucher la brune, ayant même un mouvement de recul. "Ça va ?" Tu peux au moins poser la question, tu peux suivre l'ordre que Yasmine t'a donné des semaines de cela et tout de même poser la question. Ton regard rencontre celui de la brune, ce n'est définitivement pas la même expression que ce soir-là, donc au moins tu n'as pas fait empirer les choses, pas vrai ? Une bien maigre victoire, que tu te dis avant de hausser les épaules et de reprendre la parole. "T'es pas obligée de m'aider, je peux me débrouiller avec les réglages et puis tu vas être très demandée alors." Alors qu'elle ne s'inflige pas ça, elle n'est pas obligée de t'aider ou même de te prêter la moindre attention ce soir, Yasmine est tout de même sur son lieu de travail et c'est ça sa priorité en ce moment, tu le sais. Comme pour appuyer ton propos, quelqu'un l'appelle la seconde suivante et tout, de ton regard à ta pose veut dire : vas-y et tu t'efforces de ne pas la suivre des yeux quand elle s'éloigne enfin, une main se perdant déjà dans ta barbe. Venir ici ce soir n'était décidément pas une bonne idée, du tout, tu te forces à prendre une profonde inspiration et n'ayant rien d'autre à faire, tu termines l'installation d'un petit coin photo avec un fond au couleur de la célébration et même une chaise pour tes futurs modèles. Quel enfant n'aime pas prendre des photos après tout ? "Tu seras sympa de pas abimer la Khadji, monsieur Price." La voix de Molly se fait entendre derrière toi, alors que tu viens de terminer les réglages de ton appareil photo et tu te tournes vers elle, roulant déjà des yeux. Elle est déguisée aussi, très bien en plus et tu n'as pas le temps de répliquer qu'elle reprend déjà : "Enfin plus que tu ne l'as déjà fait, hein." Un index accusateur est posé sur ta poitrine et tu supposes que ce n'est pas une surprise que Molly soit au courant, elle est la meilleure amie de Yasmine et tu n'as même pas envie d'imaginer le récit des événements que la brune a pu lui faire. "Moi je dis fais gaffe ou sinon je vais m'assurer que tous les clichés de toi ce soir seront horribles, attention." C'est ta seule réplique, la menace n'en est pas une, tu n’aurais pas le sourire aux lèvres sinon, et Molly le comprend bien, elle fait mine d'être déçue, une mine suivie d'un sourire avant qu'elle ne soit distraite par un des jeunes patients. La vérité c'est que ce n'est pas drôle, sauf que tu ne te vois pas dire à la jeune femme que tu as merdée et qu'il est peut-être trop tard, juste là. Tu ne l'as même pas fait sur le canapé de ta thérapeute alors ce n'est certainement pas pour l'admettre au St Vincent. Non, ça va être des heures difficiles, mais tu vas prendre des jolies photos, faire des heureux, et retrouver ton lit dans quelques heures et pouvoir enfin ne penser à rien. Un bon plan. "On commence par qui ?" Tu poses la question, retrouvant presque ton timbre de voix habituel, assez pour t'attirer quelques regards en tout cas.
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| | | | (#)Mer 9 Nov - 14:25 | |
| ≈ ≈ ≈ {when I close my eyes, I'm going out of my head} crédit/(ssoveia) ✰ w/@Edge Price Le mouvement de recul que fit Yasmine fût similaire à celui d’Edge, leur faisant ainsi marquer une synchronie parfaite avec un temps de retard, celui qui leur aurait évité de rentrer en collision avec si peu d’harmonie que ça devait faire peine à voir. Le front transi d’une pointe lancinante, Yasmine ignora la main qu’il avait commencé à approcher de son front qu’elle frotta une dernière fois, évitant également de répondre à son ça va ?, ne tenant pas tellement à lui mentir pour qu’il la taxe de ménager ses vraies émotions encore une fois. C’était comme ça qu’elle savait qu’elle lui en voulait, Yasmine, car dans son esprit, il tournait en boucle la somme tout ce qu’il lui avait dit ce soir-là, au point qu’au fur et à mesure des jours, elle se demandait sérieusement si elle avait ne serait-ce qu’eu un peu de crédit à ses yeux, avant de se rendre compte qu’il la traitait comme la dernière des hypocrites, qui en vérité, n’attendait que la bonne opportunité pour lui dire ce qu’elle avait sur le coeur. Elle le regarda un court instant, et elle détourna le regard l’instant d’après, répondant à ce qu’il ajouta sans faire plus de cérémonie, se redressant doucement sur ses talons en secouant la tête quand elle comprit quel genre de message caché il y avait derrière ce qu’il lui dit ; ne t’infliges pas ça, tu n’es pas obligée de m’aider "Je le ferais pour n’importe qui d’autre. J’ai pas l’habitude de choisir mes batailles." Point. Elle ne dit rien d’autre, et pas seulement parce qu’on l’appela à ce moment-là, et que ça la sauva de devoir lui montrer que son obstination à la tenir à distance lui faisait de la peine au point que ses yeux s’embuèrent sans qu’elle ne le contrôle véritablement.
Elle ne pleura pas parce que ce n’était ni le moment ni l’endroit, et elle se dirigea là où on lui demanda d’aller. Prenant le temps de reprendre sur elle en constatant, par une main leste sur son front, qu’elle aurait probablement une bosse durant plusieurs jours, elle râla doucement en sentant quelque chose se former sous ses doigts, et se promit d’appliquer un peu d’arnica quand elle en aurait le temps. Puis finalement, se concentrant sur autre chose la minute d’après, elle soupira dans la réserve de matériels médical qu’on lui demanda d’investir pour apporter davantage de gobelets, entreposés ici le temps de la fête. Rapidement, elle sentit une présence derrière elle, l’interstice de la porte se voyant ombragé par la silhouette de Molly qui entra sans s’annoncer "Pleure pas." lui fit-elle en s’approchant d’elle, revenue de son petit intermède avec Edge. L’énergie que sa meilleure amie déployait força la jeune femme à la regarder pour lui répondre avec le même aplomb parce qu’elle était elle, et que si elle était courageuse, elle n’était pas faite de pierre. Ses yeux humides en était la preuve "Je pleure pas." "Parfait. Je crois que c’est pas suffisant. Prends en un peu plus, je vais demander à quelqu’un de venir t’aider." que lui dit la jeune femme, la laissant derrière elle pendant qu’elle n’eut pas le temps de réfléchir à ce qu’elle lui disait, s’agitant juste pour faire ce qu’elle lui demandait de faire sans prévoir de faire autre chose que d’agir en automate tout au long de la soirée, confrontée à sa proximité avec Edge qu’elle n’avait, en vérité, pas envie de voir ici. C’était une corvée pour lui, comme ça l’était pour elle d’observer sa mine fermée à distance, sans pouvoir lui dire de se détendre parce qu’il n’y avait rien de grave, que ça s’arrangerait. Elle n’en était pas certaine, et ça disait quelque chose de critique quand on savait que Yasmine était faite d’optimisme et de bons sentiments. A l’extérieur, elle crut entendre Molly désigner la réserve à quelqu’un et tourna la tête au moment où Edge entra sans faire de détails, imposant sa carrure imposante au seuil de la porte qu’elle avait rouverte dans l’attente que quelqu’un vienne la décharger de ce qu’elle tenait dans les bras. Dans la foulée, elle passa le bout de sa langue sur sa rangée de dents du haut, prête à lui renvoyer la suggestion qu’il lui avait faite tout à l’heure, à savoir qu’elle n’avait pas besoin de son aide ; mais la porte se referma derrière lui, et elle sut en entendant le cliquetis de la serrure que Molly l’avait verrouillée. Sans y penser, ses yeux trouvant ceux d’Edgerton sans se figurer si c’était la bonne chose à faire ou pas, elle lui dit avec détermination "Ça m'amuse pas. Dis-lui d’ouvrir cette porte." lui demanda-t-elle, pas certaine qu’il y soit pour quelque chose dans le fond, mais puisqu'il était le dernier à être entré, elle l’incombait de la mission de régler le problème le plus vite possible, et ça non plus, ce n’était pas ouvert à la négociation.
Dernière édition par Yasmine Khadji le Sam 12 Nov - 8:48, édité 1 fois |
| | | | (#)Jeu 10 Nov - 22:53 | |
| ≈ ≈ ≈ {when I close my eyes, I'm going out of my head} crédit/(ssoveia) ✰ w/@Yasmine Khadji Au moins, tu auras réussi à capter l'attention de tes neveux et nièces, Denis revient te gratifier d'un léger câlin avant de vérifier que oui, il peut bien manger des bonbons, tu as l'autorisation de son père qui ne lui en voudra pas du tout. Cela semble satisfaire le petit garçon qui repart avec un sourire et un signe de la main pour toi, c'est simple, avec quelques mots tu as refait sa soirée et tu sais qu'il va garder le sourire aux lèvres pendant des heures. Pourquoi ça n'est pas aussi simple avec ta partenaire ? Oh parce que tu as menacé de la mettre à la porte, en plein milieu de la nuit, sous l'effet de la colère et que tu lui as fait tellement peur qu'elle a préféré prendre du recul ? Tu n'aimes pas y penser, à dire vrai, tu grimaces un peu et toi aussi tu jettes ton dévolu sur des bonbons, attendant et priant un peu pour que quelqu'un te prête attention et veuille une photo. Tu es là pour cela, alors qu'on te donne quelque chose à faire, sinon tu vas finir par exploser sous tout le poids de tes propres pensées négatives. Ou est-ce imploser ? Tu n'en sais rien, tu ne sais plus, Yasmine disparait de ton champ de vision et si un bénévole commence à te poser une question, visiblement curieux de savoir quel genre d'appareil tu utilises, il est vite interrompu par Molly qui se plante devant toi avec un grand sourire. Ne se gênant pas du tout pour montrer son dos à son collègue, visiblement. "Il n’est pas un peu trop tôt pour les photos ? On n’a pas encore fini de tout installer tu sais..." Elle te regarde de la tête aux pieds et tu la côtoies depuis suffisamment de temps pour savoir qu'elle veut quelque chose, bien entendu. "Pourquoi je sens que tu vas me demander quelque chose ?" Tu le fais remarquer et tu as à peine le temps d'ajouter cela que Molly te fait signe de la suivre, tu sais que ce n'est pas ouvert à la discussion et tu préfères rester dans ses bonnes grâces qu'autre chose. Oui elle a des opinions sur tout, oui, elle les fait entendre et accepte rarement qu'on la contredise, mais c'est une amie fidèle, loyale et une précieuse alliée donc... tu peux excuser le reste. "Ouais, beaucoup, utilise donc tes gros muscles pour aider le commun des mortels, allez jte montre où est la réserve..." La fameuse réserve n'est pas loin et tu peux comprendre que les infirmiers et médecins présents aient envie de s'amuser et de décompresser un peu plutôt que de faire des allers-retours, toi, tu viens juste d'arriver. Tu es sur le point de demander à Molly ce que tu dois chercher au juste dans la réserve, quand tu remarques deux choses. La première ? Yasmine s'y trouve déjà, les bras chargés en plus et la seconde, c'est que l'on referme déjà la porte derrière toi et même qu'on la verrouille. Et que tu te retrouves dans un espace clos, fermé et réduit avec Yasmine. Définitivement pas ce qui était prévu ce soir. Le ton de Yasmine est sans appel et tellement vif que tu réponds automatiquement un : "Est-ce que tu me vois sourire ?" pour ne pas qu'elle s'imagine que tu es derrière tout ça. Vous marchez sur des œufs depuis des semaines, tu es peut-être un idiot fini mais vous n'allez pas avoir une conversation profonde, juste là, sur son lieu de travail. Mais tu n'as pas envie d'argumenter ou d'en imposer plus à la brune, aussi, tu te tournes vers la porte et tu essayes de l'ouvrir. Tu connais déjà le résultat, mais tu as besoin de t'en assurer et tu as beau tirer sur la poignée de porte, il ne se passe rien du tout et vous êtes toujours là, Yasmine et toi. Tu laisses filtrer un soupir exaspéré entre tes dents, avant de trouver ta voix, assez fort pour que la responsable t'entende. "Molly, je sais que t'es pas loin, ouvre cette porte et oui c'est vraiment une de ces instances où ce n'est pas drôle, on a déjà eu une conversation à ce propos." La conversation en l'occurrence était quand la jeune femme s'est sentie obligée de te tirer de ton sommeil, et ce malgré les avertissements de Yasmine, pas une bonne chose à faire, c'est bien différent là, tu ne vas pas juste rire et laisser retomber ton menton sur l'épaule de Yasmine en fermant les yeux. Molly n'est pas loin, pas loin du tout vu que vous l'entendez la seconde suivante. "Non. Edge, Yasmine, je vous adore, mais vous êtes ridicules, et j'ai les clefs et tout ce qu'il faut. Donc je vais m'occuper des patients et oui Monsieur jte vois venir, je garde un œil sur les enfants de Paul." Elle semble sérieuse en plus, elle a l'air sérieuse de ce que tu peux voir d'elle à travers la seule ouverture dans la porte, qui laisse entrevoir le haut de sa perruque et les fausses en place sur ton visage. Et tu es certain qu'elle peut te voir froncer les sourcils. "Et vous allez vous regarder dans le blanc des yeux et vous parlez... Ou peu importe, mais il va se passer quelque chose et vraiment, vous ne seriez pas les premiers à vous faire plaisir dans la réserve. Quoi qu'il en soit, je reviendrais vérifier quand j'en aurais envie, ciao !" Un petit signe de la main plus tard et tu la vois et l'entends s'éloigner, le clac-clac de sa pair de talons plus que retentissant. "Le message est clair au moins." Tu marmonnes les mots suivants en passant ta main droite dans ta barbe, il n'y a aucune échappatoire et Molly ne risque pas de changer d'avis avant d'estimer que les choses vont mieux entre Yasmine et toi. C'est sa façon tordue à elle de veiller sur vous, ce qui est à la fois adorable et terriblement énervant. Tu ne lui en veux pas, non, même pas, tu adorerais pouvoir défaire le nœud que tu as créé mais... par où tu commences déjà ? Déjà, tu te retournes et tu fais un mouvement de recul pour que tes épaules se retrouvent pressées contre la porte, tes yeux d'un marron sombres trouvant ceux de Yasmine. "... Hey." Tu murmures plus que tu ne parles, l'onomatopée est là pour cacher l'hésitation et la question que tu n'oses pas poser : comment est-ce que vous êtes censés réparer tout ça ? Elle ? Toi ? Vous deux, comment au juste ?
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| | | | (#)Sam 12 Nov - 9:41 | |
| ≈ ≈ ≈ {when I close my eyes, I'm going out of my head} crédit/(ssoveia) ✰ w/@Edge Price Yasmine répéta "Ça m’amuse vraiment pas." Et pour te voir sourire, faudrait déjà que je te regarde, Edge. Bien heureusement, Yasmine n’avait pas assez de caractère pour lui rétorquer ce genre de répliques, à Edgerton. Elle ne pouvait que le penser timidement, les bras chargés des gobelets qu’elle reposa quasiment immédiatement sur l’étagère derrière elle en se rendant compte dans quelle situation elle se trouvait désormais, et qui faisait naître chez elle quelque chose très proche de la colère. Elle n’était dirigée vers personne en particulier, c’était un sentiment global qu’elle sentait grouiller en elle depuis ce soir-là et qui la faisait camper sur des positions bien délimitées, et ce probablement pour la première fois de sa vie. C’était peut-être la thérapie, ce travail qu’elle avait fait sur elle-même au cours de l’année écoulée qui, lui ayant fait réaliser qu’elle avait tendance à s’annihiler elle-même pour laisser de la place aux autres, quoi qu’il lui en coûtait, lui avait fait tellement de bien que désormais, quand elle se savait pas totalement en tort, elle restait fière sur ses appuis et qu’elle ne flanchait pas pour dire pardon. Elle ne dirait pas pardon à Edge. Pas ce soir en tout cas. Elle en avait eu plusieurs fois envie, c’était un fait qu’elle ne nierait pas. En réalité, ça aurait été facile, de le prendre par les sentiments et de s’approcher de lui sans même chercher à discuter, juste à l’embrasser comme elle savait si bien le faire, pour qu’il réalise qu’il n’y avait qu’elle, et que tout le reste comptait à peine. Mais non, elle avait assez donné en matière d’excuses prononcées, et de tentatives viles de le rendre maître d'une bonne partie de qui elle était, le rendait tributaire d’une évidence comme il était le seul à savoir comment faire avec elle. Là, elle n’avait pas envie de faire amende honorable et de se placer dans la peau de celle qui était assez construite pour ne pas attiser le conflit et tourner la page pour en écrire une nouvelle. Si elle avait indéniablement ses torts, si elle avait poussé une porte qu’elle n’aurait pas dû pousser par orgueil et par jalousie, elle ne tenait pas à ce qu’il pense de son côté qu’en une conversation, ils pouvaient de nouveau prétendre à leur vie et à leur complicité d’avant. Ce n’était pas le cas, ce ne serait pas le cas parce qu’en choisissant de lui suggérer la porte de sortie sans faire dans le détail, balayant tout le respect qu’elle avait toujours cru qu’il avait pour elle, il lui avait fait perdre le sentiment de sécurité qu’elle ressentait chaque fois qu’elle posait ses yeux sur lui. Et ce n’était même pas le fait qu’il lui avait fait peur qui la taraudait autant, quand bien même elle y songeait parfois comme la seule bonne excuse valable pour prendre la porte sans lui donner voix au chapitre, c’était la façon brutale qu'il avait eu de considérer ça comme une solution à un problème de la mettre dehors sans même songer à ce que ça voulait vraiment dire pour elle, pour lui, pour eux. Il était impulsif, c’était sûrement à prendre en compte, mais ce n’était pas une raison pour faire dans l’intransigeance quand ils n’étaient plus des inconnus, et qu’ils avaient passé les trois dernières années ensemble, à construire quelque chose qu’elle croyait solide pour se rendre compte qu’en une grosse dispute, il n’avait aucune difficulté à souffler sur tout ça pour tout anéantir.
Elle écouta à peine l’échange qu’il y eut entre lui et Molly, se détournant du tableau offert par le dos d’Edge qui avait pris des allures de négociateur pour faire entendre à la jeune femme que c’était critique, qu’il fallait qu’ils sortent. Il manquait de conviction. Elle ne pouvait pas penser autre chose que ça, Yasmine, qui décida de fermer ses oreilles le temps d’un instant juste pour s’apercevoir que son coeur martelait ses tympans à une cadence trop effrénée pour que ce ne soit normal. Tant pis. Il faudrait qu’elle fasse avec ça aussi, et elle s’en martela la tête quand elle reprit sens de ce qu’il se passait autour d’elle, et qu’elle entendit les talons de Molly claquer sur le sol de l’extérieur "Je la déteste." qu’elle s’entendit murmurer en secouant la tête, ses deux mains baguées se passant d’elle-même dans l’amas de cheveux tressés qu’elle avait sur la tête et qu’elle sentait peser lourd sur tous son corps ; encore une fois, elle aurait l’air d’une abrutie de première pour affronter une situation dans laquelle elle n’avait aucune prise, et ça fit naître une boule d’humiliation compacte au creux de son estomac qui fit un sauf de cabri quand elle entendit Edge s’adresser à elle avec rien d’autre qu’un hey qui eut l’effet d’une cuillère de miel sur le mal qu’elle couvait ; mais qu’elle contra en se détournant de ses yeux qu'il avait posé sur elle à distance. Elle ferma les siens, Yasmine, réalignant les flacons et les bouteilles qu'elle avait devant elle dans une quinconce déséquilibrée puisqu’elle ne voyait rien, ses paupières toujours baissées, les sentant trembler sous la force qu’elle mettait à obstruer jusqu’à ses pensées. Elle laissa un silence pesant s’installer jusqu’à ce qu’elle se sente assez forte et sûre pour lui dire, sans se retourner, rouvrant les yeux pour se rendre compte que rien n’était aligné. Elle se chargea de corriger le tir, le cliquetis des bouteilles accompagnant sa voix qui résonna fort dans ce petit espace sombre et menaçant "T’es pas obligé de faire ça. T’es pas obligé de me parler pour lui faire plaisir. Elle est pas avec nous, elle saura jamais rien de ce qui s’est passé ou pas. Ça la regarde pas." Vraiment, il n’était obligé de rien, pas même si ça ruinait les bonnes intentions de Molly. Sur l’instant, Yasmine s’en fichait pas mal des bonnes intentions de Molly "On lui doit rien à Molly." ajouta-t-elle alors, chopant avec ses dents du fond l’intérieur de sa joue qu’elle tritura pendant une dix bonnes secondes en se disant que ce moment qu’ils passeraient dans cette réserve, il allait être très long et très difficile. Dans une autre vie, elle aurait tout fait pour qu’il ne le soit pas, mais il avait violemment claqué la porte de cette autre vie-là pour l’enfermer dans un univers qu’elle ne reconnaissait pas comme étant le sien, simplement parce qu’il ne faisait qu’y graviter, étant devenu le relief d’une histoire à laquelle elle avait cru trop fort pour se rendre compte qu’elle était mal écrite en vérité. |
| | | | (#)Dim 13 Nov - 16:01 | |
| ≈ ≈ ≈ {when I close my eyes, I'm going out of my head} crédit/(ssoveia) ✰ w/@Yasmine Khadji Il est drôle dans un sens de se dire qu'il y a des semaines de cela, tu expliquais à Jackson comment et pourquoi tu savais que Yasmine était la bonne femme pour toi, ou que tu étais en train d'acheter une bague avec le frère de cette dernière... et maintenant ? Il te semble qu'il n'y a aucune issue de secours, vous êtes coincés, vraiment, et pas juste dans cette réserve à cause des dernières frasques de Molly, mais bien parce que tu ne sais pas comment lui parler ou quoi faire pour que toute cette tension entre vous deux disparaisse. En temps normal ? Les silences entre Yasmine et toi ? Tu les adores, ils sont peuplés de regards, d'étreintes et de caresses, et vous n'avez rien besoin d'ajouter d'autre, vous n'avez besoin de rien d'autre en réalité, ce n'est pas ce qui prend forme dans cette réserve et tu en as parfaitement conscience. La brune te le rappelle même, en te disant que tu ne dois rendre des comptes à personne et tu hoches la tête avant de déclarer : "Okay. Par-fait." accentuant chaque syllabe pour donner le change et laisser les mots de Yasmine te rebondir dessus. Tout en prétendant que cela ne t'atteint pas. Mais bien sûr, que tu te dis amèrement. "Je vais juste m'asseoir là et me parler à moi-même alors." Tu hausses les épaules et tu joins le geste à la parole, t'installant sur le sol, ton dos pressé contre la porte, tu croises tes jambes pour ne pas prendre trop de place et tes bras empruntent la même position, juste là, au-dessus d'un de tes genoux. Et c'est tout, les prochaines minutes sont toujours aussi silencieuses, et fixer la semelle de tes baskets n'est vraiment pas si intéressant que cela. Yasmine est la seule chose que tu peux véritablement regarder dans la pièce et bien entendu, ton regard retombe sur la brune de temps à autre. Tu ne sais pas combien de temps il s'écoule avant qu'un soupir exaspéré ne s'échappe de tes lèvres, elle le sait très bien que tu n'as jamais été patient, alors même elle ne peut pas être étonnée. "C'est ridicule, je sais qu'on ne lui doit rien mais... on ne va vraiment pas se parler ?" La question est purement rhétorique, tu connais déjà la réponse, vous le faites déjà depuis des semaines et des semaines, à vous éviter et à vous contenter des formules de politesse les plus bateaux. Personne n'est là de toute façon, que tu te dis, ton regard toujours posé sur Yasmine. "Okay, t'es pas obligée de répondre ou de m'écouter mais moi je vais parler, pour ce que ça vaut, je ne pense pas que la situation puisse empirer." Tu es amer quand tu dis cela, sachant très bien que c'est un mensonge. Les choses pourraient empirer, Yasmine pourrait vraiment prendre ses cartons et disparaitre de ta vie pour toujours. Plus de partenaire alors, plus de jolis plans, plus de famille à construire. Elle pourrait le faire, et si c'est ce qu'elle veut alors... Alors il faudra que tu apprennes à l'accepter, cependant, la brune est toujours là, ça compte bien pour quelque chose, n'est-ce pas ?
"J'aimerais te dire que c'était juste un accident quand je t'ai dit de partir et que mes mots ont dépassé ma pensée, mais ce se serait lâche et faux dans un sens... Oui, j'étais en colère, contre moi, contre toi, contre Laila dans un sens, ça n’excuse en rien ce que j'ai dit et ce que j'ai fait, je le sais, et je suis pas en train de me dédouaner de tout ce que j'ai dit à ce moment." Tu ajoutes la dernière partie de ta phrase à la va-vite, parce que tu ne veux pas que Yasmine t'accuse encore d'être un idiot immature qui se cache derrière des railleries et un beau sourire. Okay, la jeune femme en face de toi ne l'a sans doute pas dit en ces termes-là, mais c'était bien le fond de son discours cette nuit-là, et tu n'es pas que ça, non ? Tu n'en sais rien, tu étais persuadé d'être plus, tu n'es pas un type parfait et tu n'es certainement pas innocent, mais tu pensais avoir suffisamment changé. Ou du moins, tu as commencé à emprunter cette route, tu ne peux pas et tu ne veux pas t'arrêter en chemin. "Je ne sais vraiment pas pourquoi je me sens obligé de répliquer quand tout va mal, mais c'est vrai que je n’ai pas aimé le portrait de moi que tu dressais... Et je ne sais pas non plus pourquoi on est revenus à des années en arrière alors qu'on s'était jurés d'arrêter de faire ça." Il n'y aucune accusation dans ta voix, véritablement aucune, juste un simple constat. Et le constat ? C'est que tu es trop doué quand il s'agit de blesser les gens autour de toi, oui, tu le sais, ta réaction à de simples mots durs a été trop vive et beaucoup trop disproportionnée. Parce le but était bien de la blesser et peut-être de la faire se sentir aussi misérable que toi. Si ta thérapeute était là, elle te dirait sûrement que tu fais en sorte de repousser tout le monde sciemment. De bien les marquer pour te placer en seul responsable et porter cette culpabilité sur tes épaules, parce que ça te pousse à avancer et que tu penses le mériter. C'est tordu à souhait, tu le lui as déjà dit quand elle tenté de t'expliquer tout cela sur un ton calme, certes, mais ça ne fait pas plus de sens. Et c'est quelque chose que tu peux changer, tu es responsable de tes actions, les tiennes, pas celles de Yasmine, Yasmine a le droit d'avoir sa propre opinion de toi et de l'exprimer comme elle le souhaite, toi, tout ce que tu peux faire c'est contrôler ta propre réaction. Tu ne l'as pas fait ce soir-là, tu le sais, avec le recul, c'est plus que clair en réalité. Tu hoches la tête à tes propres mots, et tu continues sur ta lancée, bien décidé à parler de toute évidence. "Je suis désolé, vraiment." Trop peu, trop tard ? Sûrement, là encore, de même que votre première rupture, ça appartient au passé, tu ne peux pas tout effacer et changer ce que tu as fait et dit. Tu peux juste agir maintenant. "Et ce sont des vraies excuses, ce n'est pas à cause de Molly ou pour que tu me pardonnes et que tout redevienne comme avant... il y a clairement des choses dont on doit parler et qu’on n’arrive pas oublier." Autant qu'elle que toi d'ailleurs, et cela est ressorti de la pire façon qui soit, passer outre et en parler calmement, ça demanderait un peu plus travail... seulement une chose à considérer s'il y a un vous et si Yasmine estime que tu mérites encore qu'elle fasse des efforts. Tu ne peux pas parler pour elle et, pour la première fois depuis trop longtemps, tu n'as aucune idée de ce qui se passe sous les mèches brunes.
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| | | | (#)Mar 15 Nov - 11:33 | |
| ≈ ≈ ≈ {when I close my eyes, I'm going out of my head} crédit/(ssoveia) ✰ w/@Edge Price Le traitement fait de silence que Yasmine alloua à Edge, il ne changea pas lorsque ce dernier choisit de s’asseoir et de le briser pour de bon, ce silence. Elle pouvait ne pas lui parler, elle pouvait ne pas s’arrêter sur l’idée que ça faisait d’elle une tête de mule de vouloir rester murée derrière ses pensées les plus chagrines pour supporter l’idée qu’elle se sentait trahie par Edgerton. Il lui avait appris à être têtue, elle ne l’avait jamais été avant de s’engager avec lui, et maintenant ça se retournait contre lui dans une situation où il aurait sûrement eu besoin qu’elle démontre une faiblesse certaine à l’entendre ainsi prendre les commandes et contrer son propre ressenti pour venir cueillir le sien. Ça ne la touchait pas sur le moment, ou alors elle aurait aimé que ça ne la touche pas ; et elle continua à lui faire dos le temps de se dire que ça ne résoudrait rien d’être aussi butée, et que si elle était blessée par tout ce qui s’était dit ce soir-là, ne pas l’exprimer ne ferait qu’alimenter une rancoeur qu’elle n’avait jamais ressenti à son égard, pas même quand il lui avait avoué l’avoir trompée. Non, quand il lui avait avoué l’avoir trompée, il avait brisé le peu de confiance qu’elle avait encore en elle à cette époque-là, et la retrouver était encore une lutte qu’elle ne gagnerait probablement jamais. Mais elle ne lui avait jamais dit, il ne fallait surtout pas rendre Edge coupable des erreurs qu’il avait commise, elle l’avait appris à ses dépens. Elle se sentit carrer les mâchoires Yasmine, et puis doucement froncer les sourcils quand il commença son petit laïus, le vrai, celui qu’il avait certainement mûrit tout au long des soirées qu'il avait passé seul à ruminer sur leur dispute, chacun retiré dans leur bulle faite d'amertume et de lamentations "C’est exactement ce que t’es en train de faire, d’essayer de te dédouaner." lui fit-elle avec une intransigeance qui lui faisait mal au coeur tant ça ne lui ressemblait pas d’être aussi dure et froide. Seulement, elle en avait assez, que son caractère soit la raison de tous ses faux-pas, et si jusque-là, elle l’avait pris avec absolument tous ses défauts, elle comprenait que sa limite avait été atteinte et que passer au-dessus lui demanderait trop d’effort qu’elle n’était pas prête à faire tant elle avait réalisé qu’il pouvait balayer leur histoire d’un revers de main sans même songer à l’effet que ça aurait sur elle, elle qui n’avait jamais été parfaite non plus, qui avait ses torts et qui les regrettaient probablement plus qu’il ne les regrettait encore. Mais ce n’était pas une compétition après tout, qu’est-ce que ça pouvait bien faire.
Enfin, elle se retourna pour poser son regard ailleurs que sur lui, précisément juste au-dessus de sa tête, sur un point fixe qu’elle ne voyait pas vraiment à cause de l’obscurité des lieux qui rendait la scène aussi critique qu’elle l’était vraiment "Pourquoi c’est plus valide à tes yeux que tes mots dépassent ta pensée quand t’es en colère, que ça l’est quand c’est moi qui perd le contrôle de mes mots ?" lui demanda-t-elle, réellement intéressée par la justification qu’il apporterait à ce sentiment de deux poids deux mesures qu’il faisait peser sur leurs désaccords. Elle secoua très brièvement la tête, ses sourcils marquant un nouveau froncement quand elle ajouta dans la foulée "J’étais aussi en colère que toi, voilà pourquoi je suis revenue à des années en arrière. J’ai pas la prétention de penser que je suis capable de tourner sept fois ma langue dans ma bouche quand t’es en train de tourner en dérision une situation qui compte pour moi." Mais elle avait saisi, à quel point Edge n’accordait pas d’importance à son tableau de chasse, et que ça représentait pour lui une source inépuisable de farces et de blagues plus ou moins de mauvais goût. Avec Molly, peut-être, mais pas avec elle. Quand elle le confrontait sur des faits, elle aurait aimé qu’il ne la couvre pas de détails en prétendant que ça ne comptait pas tout à la fois ; ça comptait pour elle, et il ne l’avait jamais compris. "J’arrive même plus à te regarder." fit-elle finalement, sentant brusquement une boule gonfler au fond de sa gorge, ses mains trouvant son visage pour le dissimuler derrière juste un instant ; l’instant d’après, elle les retira, ses mains, les levant devant elle, ses yeux fermés tandis que sa voix se chargeait d’une émotion qu’elle ne réussirait pas à contrer longtemps, elle le savait d’autant plus que ce qu’elle ajouta fit définitivement se remplir ses yeux de larmes "J’arrive même plus à te regarder parce que j’arrête pas de penser à l’idée que si on avait eu un bébé, t’aurais même pas hésité à me demander de partir au beau milieu de la nuit sans même me laisser le temps de rassembler mes affaires, ou de trouver un endroit pour dormir quand la fille avec qui t’as couché récupérait de sa beuverie dans la chambre d’à côté." Ça aurait été sur le coup de la colère aussi, dans ces circonstances, qu’il lui aurait demandé de partir ? Elle ne lui posa pas la question, pinçant fort les lèvres pour se donner la force de rouvrir les yeux sans pour autant ajouter quoi que ce soit, laissant un instant le silence la transir comme elle se rendit compte qu’elle pleurait, et que ses larmes partaient du creux béant qu’elle avait dans la poitrine ; et quand il lui présenta des excuses, elle déglutit avant de lui rétorquer dans un tremblement de voix qui la fit se détester un peu plus "Je sais, que t’es désolé. Je le suis aussi, mais ça suffira pas cette fois." Elle sentait son visage se figer sous l’amas de maquillage léger qu’elle avait appliqué pour que son costume soit parfait, ses larmes ayant à peine le temps de sécher ; ce qu’elle fit finalement par elle-même en passant une main sur chacune de ses joues, gardant les yeux levés au plafond quand elle lui avoua "Je sais pas si je vais réussir à surmonter ça." Et ça la fit pleurer de nouveau de le lui dire, son dos finissant par se relâcher pour se poser contre l’étagère derrière elle "J’étais prête à le faire, à prendre sur moi quand je t’ai dit que je voulais plus être à la maison avant que tu me suggères de partir pour de bon. Mais là, j’ai l’impression d’avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête." Il pouvait lui demander de partir à tout moment en définitive : c’était sa maison "Et je le supporte pas." |
| | | | (#)Mar 15 Nov - 23:58 | |
| ≈ ≈ ≈ {when I close my eyes, I'm going out of my head} crédit/(ssoveia) ✰ w/@Yasmine Khadji Elle ne te regarde pas Yasmine, elle ne peut plus le faire visiblement et ça si ce n'est pas un des signes de la fin, qu'est-ce que ça peut être d'autre ? Tu décides d'ignorer cette pensée, parce que ça ne sert à rien là tout de suite et parce qu'elle ne t'a pas encore dit explicitement de partir et que ce n'est pas encore fini. Il reste quelque chose, peut-être juste des miettes, peut-être juste le cœur de la brune que tu as piétiné sans grand ménagement, étant beaucoup plus brusque avec qu'elle que n'importe quelle autre personne dans sa vie, cependant il reste encore quelque chose. C'est assez pour toujours la regarder, et ne pas fuir, ne pas enfoncer la porte avec une de tes épaules et mettre de la distance entre vous. Ce n'est pas encore fini, voilà ce que semble tambouriner ton cœur alors que tu entends les réponses de Yasmine. Elle est beaucoup plus froide que d'ordinaire la brune, à croire qu'il n'y a pas des rires et de la chaleur qui se dégage à quelques mètres de la réserve, juste là dans le St Vincent. Décidément pas ici et non, vraiment, tu ne t'attendais pas à un accueil à bras ouvert, que Yasmine hoche la tête et que tout soit comme avant. Tu n'es pas un idiot et quand elle te demande pourquoi, tu n'as pas de réponses pour Yasmine, c'est aussi simple que cela. Ça n'a jamais été plus valide, pas à tes yeux en tout cas, elle est juste plus douée pour exprimer ce qu'elle ressent et les mots semblent lui venir un peu plus facilement, enfin, tu l'as toujours pensé, en grande partie. Yasmine ne peut plus te regarder, l'aveu est fait, la phrase est lourde de sens et pour le coup, oui, tu es bien content d'être assis, tes genoux auraient pu flancher face au contraste saisissant qu'elle offre. Tu supposes que tu ne fais que récolter ce que tu as semé, n'est-ce pas ? C'est de ta faute et tu sens quelque chose de trop vif te passer sur le cœur quand Yasmine évoque la vie que vous auriez pu avoir, cet enfant qui aurait dû, qui aurait pu se retrouver là, qui se serait retrouvé au milieu de tout ça. Mais cela aurait été différent, n'est-ce pas... N'est-ce pas ? Là encore, tu demeures étrangement silencieux, tu n'as non seulement plus les mots, mais pour la première fois depuis longtemps, tu n'as pas envie de te battre. Tu n'as pas envie d'argumenter, pas envie de répondre, Yasmine ne peut même pas prendre cette victoire au final, parce que tu le sais aussi bien qu'elle vous est tous les deux perdants. Autant qu'elle que toi, tu as été trop fort sur ce coup-là et les dégâts sont trop importants. Tu enregistres avec un temps de retard que Yasmine pleure vraiment, ce n'est pas aussi vif et bruyant que lors de cette nuit-là, cependant, les larmes sont bien là, tu étais trop concentré à garder les tiennes le plus loin possible et même la seule que tu sens rouler sur ta joue, tu la fais disparaitre d'un rapidement mouvement de ton pouce. Non, toi aussi, tu ne le supportes pas. Mais qu'est-ce qu'il te reste ? Qu'est-ce qu'il vous reste ? Tu te lèves avant même de le réaliser, tu sais quoi faire en réalité, si quelque chose se casse, il faut le réparer, encore plus quand Yasmine est concernée, encore plus quand c'est toi le responsable. "Okay, je sais, je l'entends et je suis d'accord avec toi sur certains points mais ..." Mais il s'agit de Yasmine, tu es censé la connaitre mieux que personne, c'est la femme avec qui tu veux passer le reste de tes jours, c'est la mère du seul enfant que tu as presque failli à voir, tu ne vas pas juste l'observer se briser en mille morceaux et ne rien faire, tu ne peux pas. Tu fais un pas dans sa direction, lent et plus qu'appuyé, tes yeux sombres toujours posés sur la brune, lui laissant le temps de voir et surtout comprendre ce que tu vas faire. Ce que tu veux faire. "Tu pleures, et je ne vais pas te laisser pleurer sans rien faire, pas encore une fois, si tu ne veux pas que je te prenne dans mes bras, c'est le moment de me le dire." Yasmine est appuyée contre une des étagères qui sont plus à leur place là que vous, c'est certain et tu penches la tête sur le côté, attendant qu'elle daigne enfin rencontrer ton regard avant de bouger. Attendant beaucoup plus que tu ne le ferais d'ordinaire, tu ne veux pas la brusquer ou même lui faire peur. Elle finit bien par trouver le creux de tes bras la brune, c'est court, trop court et ça manque de tout, tu le sais et même tes mains qui essuient légèrement ses larmes, elles ne s'attardent pas trop.
Juste quelques secondes, pour bien t'assurer que Yasmine est là et qu'elle ne pas craquer d'une seconde à l'autre et tu recules, ton propre dos trouvant une étagère tandis que tu lui fais face. "Je ne peux pas te dire que les choses auraient été différentes si les circonstances étaient différentes, je ne vais pas prétendre avoir plus de jugeotte que j'en ai et non, vraiment, je n'essaye pas de me dédouaner." Tu hoches négativement la tête à ces mots-là, la brune t'a déjà accusé de le faire, Yasmine n'a aucune raison de te croire pas vrai, ça te fait soupirer et toi aussi tu fixes le plafond pendant une seconde puis deux, avant de reprendre. "Si c'est ce que tu penses alors okay, mais sache que ce n'est pas ce que j'essaye de faire." Que tu concèdes tentant de garder le timbre de ta voix le plus neutre au possible. "Et tu as raison quand tu dis qu’on n’est pas égaux dans tout ça, c'est vrai, c'était encore plus flagrant ce soir-là..." La brune a raison, tu ne vas pas lui enlever cela ou continuer d'être têtu et prétendre le contraire. "Et c'est bête à dire, je n’ai pas envie de laisser tomber, je ne sais pas quoi faire non plus, je ne dis pas que c'est à toi de trouver une solution mais..." Mais ce n'est pas comme la première fois quand la conclusion est arrivée naturellement après ta faute. Que tu es parti, pire que ça, tu as laissé Yasmine le faire, t'écarter de tout, sans broncher alors que tu pensais, non, que tu savais qu'elle méritait plus que cela. Pas aujourd'hui, pas ce soir, si tu ne vas pas te battre avec tes mots ou tes poings, il doit bien te rester autre chose. Oui, tout ce que vous avez partagé, tout ce que tu ressens pour elle, si c'est fini, il n'y aura personne d'autre après elle, tu le sais, c'est de savoir cela qui t'a permis de garder un semblant de raison ces dernières semaines. "T'es pas n'importe qui à mes yeux Yasmine, je veux que tu le saches, je ne m'amuse pas à dire je t'aime à tout le monde, c'est le collier que tu m'as donné que je n'enlève pas depuis que tu l'as offert, et je t'ai même acheté une..." Ce n'est pas une déclaration mais la vérité, qu'elle comprenne que cela est tordu, cependant, si tu sais autant lui faire du mal, c'est parce que l'inverse est vrai également et qu'elle est la seule personne qui occupe cette place-là à tes yeux, dans ton cœur. Tu es sur le point d'en dire trop encore une fois, pas le bon moment pour parler de cette bague de fiançailles qui est très bien cachée dans un de tes tiroirs, un acte qui n'arrivera pas de sitôt, c'est certain. "Peu importe." Tu conclus simplement ta phrase précédente et tu reprends tout aussi rapidement, tu crains de perdre tes mots sinon. "J'ai merdé c'est un fait, je ne te demande pas de me pardonner ou même de me trouver des excuses supplémentaires." Il lui faudrait sûrement de la place, que tu réalises, et peut-être que vivre ensemble n'est pas une bonne idée et qu'il vous faudrait des bases plus saines, un endroit neutre. "Pour ce que ça vaut ma thérapeute veut te rencontrer depuis longtemps, ça ne serait pas la pire idée du siècle."
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| | | | (#)Ven 18 Nov - 10:03 | |
| ≈ ≈ ≈ {when I close my eyes, I'm going out of my head} crédit/(ssoveia) ✰ w/@Edge Price C’était parce qu’elle ne réussissait pas à prendre sur elle, alors qu’elle était toujours très en colère dans le fond de son coeur, qui éclairait plus précisément Yasmine sur l’état de la situation. Elle ne s’était jamais senti aussi flouée de ses certitudes, l’attitude d’Edge débarrassant tout sur son passage quand elle avait cru pendant près de trois ans qu’ils avaient fait des progrès et que toutes les rancoeurs du passé avaient été remises sur une page de leur histoire, une page déchirée pour ne plus jamais être consultée par l’un comme par l’autre. Elle n’essayerait jamais de se dédouaner de quoi que ce soit de son côté, de prétendre qu’elle n’avait pas eu tort de remettre sur le tapis les débuts d’une aventure qui s’était terminée aussi vite qu’elle n’avait commencé, seulement ça avait toujours été son seul vrai moyen d’attirer l’attention d’Edgerton pour qu’il comprenne quand elle était en colère, qu’elle en avait assez, lui ouvrant les yeux sur l’idée qu’elle était humaine, tout comme lui, et que malgré sa grande patience, elle avait des limites avec lesquelles il avait quelques fois joué, et c’était peut-être là son unique tort au jeune homme en vérité. A tester sa tolérance, cette façon qu’elle avait d’encaisser absolument tout pour ne pas déranger, il avait rendu perméable sa plus grande qualité, et si elle ne lui en voudrait plus à terme, sur le moment, elle était prête à l’en rendre responsable et à le lui faire payer puisqu’il l’avait dépouillée d’une partie de son individualité, celle qui la rendait facile à vivre aux yeux des autres et qui avait toujours représenté la seule qualité qu’elle était prête à se trouver sans se sentir mal de l’accepter. Elle n’était pas assez bien pour se rendre compte de ce qui se passait vraiment sur l’instant, ses larmes redoublant lorsqu’elle lui avoua ce qu’elle ressentait sans faire de détour, son coeur se brisant un peu plus fort à chaque seconde s’écoulant lourdement dans cette réserve étriquée. Elle ne se rendit compte qu'il était à proximité que lorsqu’elle releva la tête pour prendre une profonde inspiration, ses poumons contractés si fort dans sa poitrine qu’elle savait quel genre de minutes l’attendait, son angoisse se matérialisant en même temps qu’elle prenait conscience que des décisions devaient être prises, qu’ils ne pourraient sans doute pas continuer comme ça quatre mois de plus. De fait, elle n’eut aucune vraie réaction quand elle sentit sa tête se poser sur sa poitrine et les paumes du jeune homme effacer les larmes qui mouillaient ses joues, ses yeux se fermant pour ne pas laisser sa vision accrocher quelque chose chez lui qui la ferait chavirer assez pour qu’elle passe l’éponge et cesse de s’enfermer dans l’idée qu’il lui avait fait trop de mal cette fois pour qu’elle réussisse à le voir autrement que comme lors de cette soirée-là ; à lui présenter la porte de sortie avec le genre de désinvolture qui avait fait des miracles sur elle à une époque, trop impressionnée par son charisme pour qu’il ne l’atteigne pas et la fasse définitivement réaliser qu’il lui plaisait tellement qu’elle avait su que ça provoquerait sa perte.
De nouveau, elle chercha sa respiration, balayant les traces des doigts d’Edge sur ses joues avec ses propres doigts, le laissant prendre du recul sans le retenir, même si une partie d’elle aurait aimé en être capable. Elle n’était pas capable de grand-chose à ce moment-ci à dire vrai, juste de l’écouter contrarier sa perception du discours qu’il lui faisait tandis qu’à nouveau, il prétendait ne pas vouloir se dédouaner de ce qu’il lui avait dit, de ce qu’il lui avait fait. Elle non plus, elle n’avait pas envie de se battre, alors elle laissa couler sans que ça ne lui demande trop d’effort de le faire, ses yeux se posant sur le sol qu’elle ne voyait pas vraiment parce qu’il faisait sombre, et que ses larmes ne semblaient pas décidées à ne pas flouter les contours de tout ce sur quoi elle les posait. Sur tout et n’importe quoi, sauf sur Edgerton. "Mais quoi ? Mais je devrais faire comme toutes les fois avant ça, et te dire que c’est rien, que tu m’as pas fait assez de mal pour que je parte ? Je crois que j’aurais pas cette force cette fois. Je suis fatiguée." Elle l’était, ses jauges étaient vides, et ce n’était pas qu’une question de mauvais sommeil. Elle secoua la tête, l’interrompant calmement, mais la voix gorgée de larmes, quand il continua et qu’elle souhaita qu’il comprenne quelque chose "Je doute pas que je sois spéciale à tes yeux, et j’ai pas besoin que tu me dises que tu m’aimes et que je suis ton trésor pour savoir que je compte vraiment." Elle n’était pas du genre à vouloir s’attirer les compliments et les déclarations, Yasmine "C’est pas le fond du problème, et que tu t’en rendes même pas compte, ça en dit plus que tout ce qu’on a pu se dire ce soir-là." Et ce peu importe qu’il laissa filer sans qu’elle ne comprenne véritablement où il voulait en venir, ne cherchant pas à le comprendre non plus, déterminée à ne pas pleurer davantage, ça la fit détourner de nouveau les yeux pour les faire suivre une ligne invisible le long des angles étriqués du plafond "Sans parler de la façon dont tu m’as demandé de partir, je veux que tu te mettes à ma place. Juste ça. Rien de plus." C’était ce qu’elle lui avait déjà demandé une fois, quand ils avaient croisé une jeune femme qui s’était amusée de l’aventure qu’elle avait vécue avec lui à une époque, et qui encore une fois, lui avait été lancée au visage sans qu’elle ne puisse vraiment se prémunir de ce point de vue qu'il avait adopté durant des années, la rendant témoin de l’évidence, à savoir qu’ils avaient eu des chemins tellement, tellement différents qu’elle se demandait parfois comment ils avaient fini par se croiser pour ne plus jamais se quitter "Je veux que tu sois plus respectueux quand je me rends compte que tu côtoies toujours des anciennes conquêtes, que je te demanderais jamais de laisser de côté si elles sont tes amies, et ça non plus c’est pas le sujet. Je sais que j’ai pas le droit de t’interdire de voir qui tu veux, et je le ferai jamais, même si ça me coûte." Vraiment, ce n’était même pas une idée qui lui traversait l’esprit, il le savait, et tandis qu'elle reprennait sa liste de je veux, elle ajouta "Et je veux aussi que t’arrêtes de me balancer au visage qu’elles représentent que des distractions à tes yeux, c’est si compliqué à comprendre ? C’est pas qu’un effet de style, t’imagines même pas le genre d’images que j’ai en tête quand tu me dis ce genre de choses." admit-elle en secouant la tête pour les chasser, ces images, la bosse de son index venant écraser une larme coincée au creux de l’ourlet de sa lèvre qu’elle se mordilla au passage pour laisser un sourire sans joie fendre son expression lorsqu’il parla de sa thérapeute et de l’éventualité de quoi, suivre une thérapie de couple ? Yasmine se décolla enfin de l’étagère sur laquelle elle était appuyée, déglutissant fort et bruyamment lorsqu’elle lui dit "Sauf que c’est ta thérapeute et que t’es son patient. J’ai pas envie qu’on me rende responsable de ton état quand j’ai fait que souligner des faits, pas de la façon la plus maline, et j’ignore pas que je te dois des excuses à ce sujet, mais j’estime que je souffre déjà assez pour qu’on veuille encore une fois me faire culpabiliser d'un truc qui est pas de mon fait." Elle avait assez donné en la matière ; son agression, la déroute de leur première tentative, les changements relatifs dans les relations qu’elle entretenait avec certaines de ses proches, sa fausse-couche, et maintenant ça ? Ça commençait à faire beaucoup trop, et si elle avait toujours eu les épaules pour en supporter beaucoup, elle sentait que son équilibre commençait à vaciller et qu’elle avait besoin de prendre du recul, de faire le point. C’est ce qui lui fit lui dire, ses yeux humides trouvant les siens pendant une longue minute, et ce pour la première fois depuis très longtemps "Je t’aime. C’est même pas quelque chose dont je doute et qui changera, aujourd'hui ou demain. Mais j’ai plus de force." |
| | | | (#)Dim 20 Nov - 14:18 | |
| ≈ ≈ ≈ {when I close my eyes, I'm going out of my head} crédit/(ssoveia) ✰ w/@Yasmine Khadji Tu comprends que Yasmine t'en veut toujours et qu'elle est en colère, malgré les larmes qui roulent sur ses joues et que tu viens d'essuyer. Enfin, tu as essayé, elle a balayé ton propre geste presque immédiatement, presque instantanément et tu n'as rien d'autre à faire que de regarder la brune, un peu dépité. Dépité et triste de voir que tout le chemin que vous avez parcouru ensemble a mené jusqu'ici, juste à cause d'une soirée stupide et de tes mots que tu n’as pas su stopper et à cause de la colère qui bouillonnait en toi ce soir-là. Cela ne date pas d'hier, cela, Yasmine le sait en partie, elle a déjà eu un aperçu de ce problème-là, elle en a déjà fait les frais et visiblement, cela ne semble pas terminé. D'aussi loin que tu t'en souviennes, tu as toujours été très mal réglé et très mal ajusté, prenant personnellement des choses que certains pourraient laisser glisser sur eux, toujours en réalité. Tu ne sais pas vraiment faire cela, lâcher le morceau quand tu devrais le faire, ne pas hausser le ton quand la conversation demande un peu plus de mots, ne pas juste serrer les poings quand tu devrais te montrer un peu plus diplomate. Cela implique de faire face au genre de démons intérieurs que tu pensais avoir abandonné derrière toi, qui étaient principalement nourris par ton déni et l'alcool. Pas que visiblement, il serait grand temps de l'accepter, de constater que malgré tes meilleurs efforts, vraiment, tu as encore beaucoup, oui beaucoup, de chemin à parcourir. Et parce que si tu ne le fais pas, tu vas continuer de faire souffrir les gens autour de toi, et en particulier ceux qui comptent et qui te tendent la main. La brune interprète très mal ce que tu voulais dire, ce que tu as failli dire en réalité et avec une expression un peu peinée sur tes traits, tu marmonnes rapidement : "Ce n'est pas ce que je suis en train de te demander de faire Yasmine." Parce que c'est vrai, il n'a jamais été question qu'elle tende l'autre joue et qu'elle vienne en redemander plus. Si c'était le cas, vous auriez fait comme si rien ne s'était passé après la disparition soudaine et matinale de Laila, pas vrai ? Tu le sais, tu n'as rien d'autre à faire à part écouter Yasmine, qui t'explique le fond du problème et qui met en lumière tout le tact dont tu as manqué ce soir-là. Je sais, que tu as presque envie de répliquer, clairement pas, que Yasmine pourrait te reprocher, alors tu ne le fais tout simplement pas. La brune a des demandes plus que valides et justes, tu les entends, tu accuses le coup et la vérité c'est que tu n'as pas vraiment de répliques pour elle. Tu n'as quelque chose de particulièrement cynique ou drôle à répondre là tout de suite, Yasmine t'a déjà dit qu'elle était jalouse, elle t'a déjà dit que vous n'avez pas le même parcours en réalité et que si toi tu as un passé plus que long, le sien peut être résumé très rapidement. Tu n'as jamais pris en compte tout cela, vraiment pas, tu aurais dû le faire quand cela la blesse et la ronge de l'intérieur et tu aurais dû savoir en réalité. "Okay." Le mot est un peu faible, mais rempli d’une résolution certaine, parce que oui, tu as un passé, tu as eu une vie avant Yasmine, avec d'autres femmes. Cela n'a jamais été glorieux ou même particulièrement mémorable, il n'a jamais été question de se faire des souvenirs ou juste de se chercher une partenaire, juste de faire passer le temps, juste de faire des conneries, de la façon la plus facile du monde en fait, et de tout recommencer. Pourquoi ? Parce que tu pouvais le faire, parce que cela n'a fait qu'alimenter ton ego et que tu ne t'es pas vraiment attaché, cependant la brune a raison, ça a compté, cela a été ta vie à un moment donné. Pendant longtemps même, si on compare les années, votre relation à vous n'a presque pas de poids. Tu n'aimes pas faire ce raccourci, vraiment pas, parce que tu es plus impliqué avec qu'elle que tu ne l'as jamais été, cependant, ce n'est pas parce que cela ne te plait pas que ce n'est pas la vérité.
Et c'est très certainement cela, la pilule qui est difficile à avaler. Tu le fais pourtant, tu ne peux pas vraiment fuir dans cette réserve ou chercher à faire autre chose. Tu es celui qui s'est mis à parler après tout. Et celui qui a suggéré la thérapie pour vous deux, tu pousses un léger soupir quand Yasmine a un ton accusateur encore une fois, là aussi, elle a mal interprété ce que tu voulais dire et tu fermes les yeux pendant une seconde ou deux, parce que vous tournez en rond. "Je ne suggérais rien de tel non plus, c'était juste une idée comme ça, on n'est pas obligés de juste aller voir ma thérapeute, c'était une idée..." Et tu ne vois pas vraiment comment ta thérapeute pourrait se considérer comme une professionnelle si elle demandait à voir Yasmine seulement pour l'acculer et pour que la brune se retrouve au pied du mur, c'est un peu ridicule comme notion. Cependant, tu sais que tu ne mérites plus le bénéfice du doute ou de faire des suggestions. Vous êtes littéralement revenus en arrière et de nouveau, tu es sur le pas d'une porte fictive, à te demander si c'est le bon moment pour rentrer ou pas. Certainement pas et les derniers mots de Yasmine ne sont qu'un maigre réconfort. Elle t'aime mais, c'est trop, elle n'a plus la force. Elle ne met fin à rien et ne te demande pas de partir et franchement, dans la présente, l'alternative n'est pas mieux et ne t'offre pas de réconfort. "Okay." Tu ouvres de nouveau les yeux, tu n'avais même pas réalisé qu'ils étaient toujours fermés et tu les poses sur la porte de la réserve. "J'entends tout ce que tu me dis, tu as surtout besoin de temps et de place." Pour se remettre, pour être confrontée à tout ce que tu as dit et qui venait bien de toi et pas d'un autre. Laila a beau avoir été là ce soir-là, personne ne t'a forcé la main et c'est toi qui as menacé de mettre ta partenaire dehors, personne d'autre. "Ouais, je sais, je ne devrais pas dire ça quand Molly nous a enfermé ici mais... je l'entends." Que Yasmine ne sera pas celle qui fera des efforts, qu'elle ne fera même plus d'effort et que tu as fauté sur toute la ligne. Assez pour épuiser sa patience qui semble si bien illimitée d'ordinaire, tu as dépassé et même piétiné les limites de Yasmine et ça, c'est impardonnable. Tu l'entends, vraiment. "Ce que je ressens pour toi ne va pas changer comme ça non plus. Mais il faut que je change." Tu sais très bien que le dire à voix haute ne va pas tout rayer d'un simple claquement de doigt ou arranger les choses, non, il n'y a que tes futures actions qui vont pouvoir le prouver et changer la donne, rien de plus, rien de moins. Tu pousses un autre soupir et tu vas de nouveau trouver la porte, créant un peu plus d'espace entre vous dans la réserve, tu espères surtout apercevoir Molly, pour la convaincre de vous laisser sortir. Elle aura eu ce qu'elle voulait après tout, vous vous êtes parlés, et vous n'allez pas sortir de la réserve en vous tenant la main, mais au moins vous avez parlé et la situation n'a pas empiré. "Si c'est plus facile à gérer..." Pour toi, pour nous deux que tu penses fortement, ton regard retombe sur la poignée de la porte alors que tu articules les mots suivants. "Je peux toujours aller chez ma mère quelques temps, elle a plein de chambres et ça nous laisserait le temps de réfléchir. Et non, je ne mets personne à la porte, j'essaye juste de trouver une solution." Vous vous croisez à peine depuis que la brune a repris ses horaires au St Vincent, mais peut-être qu'il faudrait véritablement de la distance pour tourner la page et vous rappelez respectivement pourquoi vous êtes ensemble et pourquoi vous essayez autant. Et pourquoi dans cette instance, il faut que tu essayes plus qu'elle. "Ce serait juste temporaire." Que tu précises de nouveau à voix haute, et ça serait plus juste, vu que tu lui as demandé de partir, que ce soit toi qui t’éloignes pour un temps ou deux. |
| | | | (#)Mer 23 Nov - 10:50 | |
| ≈ ≈ ≈ {when I close my eyes, I'm going out of my head} crédit/(ssoveia) ✰ w/@Edge Price Edge suggérait des choses, des conduites à tenir, des efforts à faire, mais sitôt qu’elle essayait de démêler les tenants et les aboutissants de ses propositions, il lui faisait entendre qu’elle n’allait pas dans la bonne direction. Il aurait fallu qu’il soit plus clair, et grâce à ça aussi, elle réalisa que quelque chose avait été brisé entre eux parce que d’ordinaire, il n’avait pas besoin d’être clair pour qu’elle le comprenne. Il n’avait besoin que de la regarder pour qu’elle sache quoi dire, pour qu’elle sache quoi faire. Ce qui n’était pas le cas là. Yasmine n’arrivait pas à saisir toutes les subtilités de son raisonnement, et plus que le reste encore, c’est ce qui termina de lui briser le coeur. Elle ne releva pas quand il souligna l’idée qu’il fallait qu’il change puisque ce n’était pas ce qu’elle lui demandait de faire, et là encore, qu’il pense le contraire, ça voulait en dire tellement qu’elle se tut tout simplement, secouant la tête en rompant le seul contact visuel auquel elle l’avait soumis. Elle venait de le lui dire, elle n’avait plus de force, Yasmine, et se confronter au caractère buté d’Edge, celui qui le rendait tributaire de l’envie d’avoir toujours le dernier mot, alors qu’elle se sentait vide, une partie d’elle complètement anéantie par les prémices de la décision qu’ils devraient prendre, ça lui fit baisser les bras. Elle ne lui expliqua pas qu’elle ne voulait pas qu’il change, elle ne lui expliqua pas qu’elle voulait simplement qu’il comprenne que ce n’était pas juste de sa part de prétendre accorder peu de crédit à des femmes avec qui ils avaient eu des aventures en restant à leur proximité quand il savait parfaitement comment les choses avaient tournées entre eux, et qui partait d’un schéma presque similaire s’ils s’arrêtaient vraiment sur les faits ; ils n’avaient pas couché ensemble à l’époque, et il lui dirait qu’il avait déjà des sentiments pour elle la première fois, pas comme à l’égard de toutes celles avant elle, mais ils étaient redevenus proches avant de se lancer vraiment dans leur histoire tandis qu’Edge la considérait comme une amie assez bonne pour la définir comme étant la meilleure. Elle ne lui ferait pas remarquer, qu’il lui donnait l’impression de toujours suivre les mêmes schémas sans même s’en rendre compte ; elle avait la sensation de tourner en rond dans ses propres réflexions, et celle de faire toute une histoire de quelque chose sans importance dans le fond, elle lui laissa un goût définitif d’humiliation en arrière-gorge.
"Si c’est plus facile à gérer." répéta-t-elle dans un sourire sans joie, sa tête se secouant à nouveau en se disant que, s'il était doué pour brasser du vent en faisant valoir son humour ravageur, Edgerton Samuel Price avait définitivement un problème pour faire dans le subtil. Et c’était peut-être bien une partie du problème qui les forçait à prendre la décision la plus difficile de la vie de Yasmine jusqu’à maintenant. Elle entendit ce qu’il lui proposa, et si ses pleurs redoublèrent le temps qu’elle se figure ce que ça voulait vraiment dire, de prendre de la distance, ses mains trouvant ses propres joues pour en chasser les larmes qui s’y déversaient en continue sans qu’elle ne s’en rende véritablement compte au final, trop amorphe pour être consciente des réactions de son corps qu’elle sentait déserté d’une partie de son âme qu’il lui avait dérobé sans même qu’elle ne s’en aperçoive "Non, dis pas n’importe quoi. C’est ta maison, c’est à moi de partir." finit-elle par lui dire après un instant, et le constat qu’elle faisait ici, ce n’était pas un écho mesquin au fait qu’il lui avait demander de s’en aller qu’elle faisait : c’était une vérité sur laquelle elle se basait pour continuer sa phrase, celle qui lui fit relever la tête même si elle continuait de pleurer, sa voix gorgée d’une émotion qu’elle n’essayait pas de refouler tant ça lui faisait du mal et tant elle ne savait pas comment elle réussirait à gérer la suite sans qu’il ne soit à ses côtés "Je vais rassembler l’essentiel de mes affaires le plus rapidement possible, et je crois que Molly ne rechignera pas à me rendre la pareille en me faisant une place chez elle le temps…" Le temps que quoi ? Elle-même ne le savait pas, et ce n’était pas pour y réfléchir qu’elle marqua une longue pause tout de suite après lui avoir dit ça. C’était pour se calmer, tout simplement ; pour reprendre ses esprits avec suffisamment d’hardiesse pour que personne ne lui reproche de ne pas être dans son assiette en ce soir de fête, pour qu’on ne lui pose pas de questions, et qu’on ne fasse pas de sa peine un débat à démêler en la caressant dans le sens du poil — elle avait ses torts, elle ne s’en dédouanait pas. Elle détestait l’attention, Yasmine, et cette histoire, aussi pénible était-elle à vivre sur l’instant, elle ne regardait qu’elle et le jeune homme en face d’elle, qu’elle n’osait même plus regarder sans avoir l’impression d’avoir été trahie. Très fort, elle ferma les yeux, passant pour la énième fois ses mains sur son visage pour en chasser ses larmes, se disant qu’elle devrait repasser par la case maquillage pour faire illusion, et termina par lui dire après s’être assurée qu’elle avait recouvré assez de sérénité pour agir en adulte responsable "On doit faire quelque chose pour la maison aussi. On a déjà assez fait mariner Tom pour que ça devienne malhonnête de notre part de ne pas le prévenir qu’on fait une pause." Et voilà, le terme était lâché. |
| | | | (#)Sam 26 Nov - 0:51 | |
| ≈ ≈ ≈ {when I close my eyes, I'm going out of my head} crédit/(ssoveia) ✰ w/@Yasmine Khadji Tu ne sais même pas ce que tu es en train de suggérer en réalité. Tu veux juste que les larmes cessent de rouler sur les joues de Yasmine et qu'elle puisse envisager la suite un peu plus sereinement. La suite de quoi ? Tu n'en sais rien du tout, la suite de sa vie sans toi, les prochains jours, peut-être. Tu suggères de la distance réelle et physique, le genre de distance que vous n'avez plus eu depuis longtemps, pas depuis que tu lui as proposé d'emménager chez toi le temps que vous trouviez votre propre nid. Pour continuer de construire tout un pan de votre histoire et, dans un sens de votre famille. Tout ça parait tellement loin désormais, tu avais les meilleures intentions du monde en lui proposant et mine de rien, cela aurait fait un an en décembre que vous habitez vraiment ensemble. Cela ne sert plus à rien de compter maintenant et tout ça semble être un peu faux, comme si vous étiez en train de prétendre et qu'il était temps de retourner à la réalité. Tu n'aimes vraiment pas ce sentiment, tout comme tu détestes déjà le nouveau sourire sur le visage de Yasmine alors qu'elle reprend tes mots. Qu'est-ce que tu es censé proposer d'autre ? Quand la brune vient de te dire elle-même et très explicitement, qu'elle n'avait plus la force pour tout ça, pour vous deux, que cela lui fait mal, physiquement et littéralement d'être en ta présence, au point d'en pleurer et se tenir le plus loin possible de toi dans cette espace réduit... Ton but n'a jamais été de la blesser, oui, tu le sais, c'est risible de le penser et tes actions de cette nuit-là et surtout, tes mots, ne l'ont pas montré et tu l'as traitée de la pire façon possible Yasmine, tu en as parfaitement conscience et tout est clairement trop frais. Autant pour toi que pour elle en fait, il te suffit juste de rester silencieux pour rappeler à toi tout ce que tu as ressenti sur le moment, la déception et la rage qui se sont emparés de toi et qui ont pris le contrôle. Cela ne peut pas être bien, ni pour elle ni pour toi. "Je ne te mets pas à la porte..." Que tu marmonnes alors que Yasmine soutient que c'est à elle de partir, normal, tu l'as déjà bien souligné, c'est ta maison après tout. L'argument est bon, plus que vrai, irréfutable même après la façon dont tu t'es comporté ce soir-là... L'endroit va sembler bien vide sans la brune et tu n'as pas hâte qu'elle rassemble ses affaires comme elle vient si bien de le dire. "Okay." Tu articules le simple mot pour donner le change, pour ne pas juste tenir là comme un idiot, alors que vous retournez encore en arrière, que vous vous séparez encore. C'est temporaire que tu as soutenu, temporaire jusqu'à quand en fait, hein ? Elle va rassembler ses affaires, aller chez son amie de confiance, et avoir le cœur un peu plus léger, jour après jour et sûrement réaliser qu'elle vit mieux ainsi. Pas vrai ? Tu n'en sais rien, ce n'est pas la conclusion que tu avais en tête pour Yasmine et toi, bien sûr que non, tu voyais quelque chose de beaucoup plus doux et de beaucoup plus permanent. Une pause, Yasmine met le mot dessus, donne du sens à tout ce que tu ressens et le froid qui vient de passer sur ton cœur, une pause sous-entend que les choses reprennent à un moment donné. Dans l'immédiat, tu es bien incapable de voir comment et elle également. Et c'est bien ça le problème. Tu prends une profonde inspiration le moment suivant, hochant la tête. "Je peux m'en occuper et lui dire... qu'on n'est pas prêts, ou qu'on a besoin de plus de temps, peu importe, tu as raison, il faut lui répondre il attend depuis longtemps." Tu trouveras bien quelque chose à dire à votre agent immobilier, de quoi faire cesser les appels incessants et les messages sur vos répondeurs respectifs. Vous aviez fait des grands projets et... c'est peut-être une bonne chose que vous n'ayez rien signé au final.
Tu n'arrives pas à voir quelque chose de positif dans toute cette situation et tu as envie de lui demander de combien de temps elle aura besoin, oui, c'est égoïste tu le sais, ton cœur et le peu de raison que tu possèdes encore en ont cependant besoin, c'est crucial à ce point. Tu avales lourdement ta salive, la gorge soudainement trop sèche, parce que tu réalises que tu ne peux pas le lui demander. Ou ce que tu veux vraiment lui poser comme question, c'est si elle a utilisé le mot pause, parce qu'elle a peur de vraiment te dire les choses. Peur de ta réaction, peur de ce que cela voudrait dire pour vous deux, peur d'être libre dans le fond. Ce que tu ne veux vraiment pas, ce que tu ne souhaites pas. Tu préfères les complications en sa compagnie, plutôt que d'être seul avec tout le temps du monde. "Yasmine, je..." Je ne veux pas que tu partes, voilà ce que tu veux dire, il y a une pause, là, toi qui t'arrêtes, parce que tu ne sais pas si c'est la bonne chose à dire. En temps normal, tu sais exactement quoi dire à la brune, comment sourire, comment l'enlacer, comment la rassurer, l'embrasser, lui parler. Plus maintenant, tu le réalises pendant les secondes qui s'écoulent, ton regard marron posé sur la brune. C'est assez pour ne pas te faire remarquer la porte qui s'ouvre enfin, tu sursautes presque à l'arrivée d'autant de lumière entre vous deux, la voix et la présence Molly te ramenant à la réalité. "Non, ça ne fait pas trente minutes mais il y en a qui cherchent leur tonton Edge et on a demandé le photographe... donc bon." Elle semble un peu dépitée, le sourire bien dans sa voix et c'est assez pour que tu saches que tu ne vas pas terminer ta phrase, tu croises simplement les bras sur ta poitrine. Tu sens le regard de Molly passer sur toi et s'attarder, surtout rester, sur Yasmine. "Je vous laisse sortir mais j'espère que... ça va ?" Une bonne question que tu te dis, regardant toi aussi le plafond, n'ayant pas réalisé à quel point il était intéressant. |
| | | | (#)Lun 28 Nov - 15:01 | |
| ≈ ≈ ≈ {when I close my eyes, I'm going out of my head} crédit/(ssoveia) ✰ w/@Edge Price "C’est pas ce que j’ai dit." lui fit-elle en secouant la tête quand il amorça une défense à propos du fait qu’il ne la mettait pas dehors. Quelqu’un d’autre lui aurait sûrement dit que ce n’était pas ce qu’il faisait maintenant, mais que c’était bien parce qu’il le lui avait suggéré l’autre fois qu’ils en étaient là, non ? Yasmine n’était pas aussi mesquine que ça, ça causait sans doute sa perte bien plus souvent à son tour, seulement l’épuisement était réel à cet instant précis, et l’envie de se battre n’était pas à sa portée. Edge avait toujours été plus fort qu’elle pour tout ça. Ça avait été soulevé à de maintes reprises entre eux, ce côté combattant qu’il avait, que ce soit pour s’en amuser ou plus sérieusement, quand il s’agissait de revenir sur tous les efforts qu’il avait fait pour se sortir de son alcoolisme. Il n’était pas seulement buté, il était aussi résilient, ce qui n’était pas son cas puisqu’à la moindre contrariété, elle faisait un pas de côté pour ne pas avoir à prendre les armes. Ça n’avait jamais coincé jusqu’alors, mais ça ne pouvait pas durer, la preuve en était. Et encore une fois, elle serait celle qui cessait de lutter, en larmes, parce qu’elle n’en avait pas la force ni les capacités. Reprenant sur elle tant bien que mal, elle savait où tout ça les mènerait, et injustement peut-être, elle en voulut atrocement à Molly de les avoir forcé à discuter de tout ça dans ces conditions-là, dans une zone trop neutre pour qu’elle ne garde pas l’impression qu’ils avaient pris des décisions à la va-vite, sans vraiment statuer sur ce qu’ils ressentaient à propos de tout ça, acculés face à la volonté d’un tiers de les voir quoi, se rabibocher ? Ce n’était pas le cas, quand bien même ce n’était pas pire que ça l’avait été, ce n’était pas mieux non plus, en témoignait l’idée que leur plus gros projet était tué dans l’oeuf quand la jeune femme pensa à leur argent immobilier qui avait passé les derniers mois à chercher à les faire admettre qu’il y avait un problème, et que la manière qu’ils avaient de l’éconduire depuis quelques temps ne lui disait rien qui vaille. Et sans le vouloir véritablement, essayant de fermer sa tête à la moindre bribe de souvenirs qu’elle avait avec Edge, elle repensa à la maison qu’ils avaient visité, à l’effet que ça lui avait fait de se dire que ce serait là que sa vie commencerait pour de bon, enthousiaste à l’idée de suivre le modèle de ses parents et de devenir une maman comblée qui ferait de l’endroit qu’ils avaient choisi tous les deux un nid où elle prendrait soin de ses petits. Pour la énième fois, elle secoua la tête, chassant de nouveau ses larmes de ses joues en ayant un sourire mécanique sur le visage comme elle acceptait qu’Edge s’occupe de contacter Tom et de lui apporter une mauvaise nouvelle — une mauvaise nouvelle qui ferait le tour de leur famille respective, et qu’elle ne se sentait pas apte à assumer pour l’instant.
Elle ne voulait pas répondre aux questions, elle n’avait pas envie de partager les difficultés de son couple avec qui que ce soit, et les prochains temps seraient assez difficiles pour elle pour qu’elle se sente se recroqueviller dans la coquille qu’elle avait quittée à la seconde où elle avait posé ses lèvres sur celles d’Edge — dont la voix résonna à nouveau dans la réserve, et ce pour commencer une phrase qu’elle ne voulait pas entendre, alors peut-être que c’est pour ça que, pour la première fois depuis qu’ils étaient là, elle remua pour s’approcher de lui et le prendre dans ses bras sans juger nécessaire de lui demander si elle avait le droit de le faire ou pas. Elle le fit juste, le bout de son nez s’enfonçant dans le creux de sa clavicule, et ses mains se posant sur ses flancs avant de se tendre pour entourer sa taille, sa bouche frôlant sa peau quand elle lui dit, près de son oreille "C’est temporaire, ça va aller." Elle avait beau lui en vouloir, elle avait beau ne pas réussir à le regarder, c’était plus fort qu’elle : elle devait tenir ce rôle, Yasmine, celui de la personne assez construite de la pièce pour insuffler un peu d’optimisme à une situation qui paraissait sans issue, et qui lui vrillait tellement tant de choses à la fois, qu’elle aurait juré qu’à cet instant-là, elle était en train de mourir. Elle se décala juste assez pour pouvoir affronter ses yeux, ses bras se décroisant autour de la taille d’Edge pour que ses mains viennent entourer brièvement son visage qui fût éclairé par l’ouverture soudaine de la porte de la réserve, et vers laquelle Yasmine tourna la tête en même temps que lui. C’était surement parce qu’elle lui en voulait qu’elle trouva Molly agaçante, et que sans attendre qu’elle fasse ce qu’elle faisait tout le temps, à savoir tourner en dérision des situations dans lesquelles elle se sentait mal à l’aise, qu’elle lui dit en frottant le bas de son visage avec son épaule, sentant l’agglomérat de maquillage peser une tonne et lui donner l’impression d’être qu’une sombre idiote, à ainsi briser une histoire solide sous des prétextes tout aussi idiots qu’elle l’était ; elle lâcha Edge "À quoi tu t’attendais en voulant nous coincer comme ça, qu’on allait ressortir de là en se tenant par la main et en chantant la mélodie du bonheur ?" Mêle-toi de tes affaires, Molly, lui renvoya le regard qu’elle posa sur elle quand enfin, elle contourna Edge pour sortir de la réserve, les mâchoires carrées si fort qu’elle s’entendit grincer des dents en remontant le couloir du service pédiatrique sans regarder derrière elle, déterminée à prendre un peu de temps pour lécher ses blessures seule, sans que personne ne vienne lui expliquer comment faire. |
| | | | (#)Sam 3 Déc - 15:16 | |
| ≈ ≈ ≈ {when I close my eyes, I'm going out of my head} crédit/(ssoveia) ✰ w/@Yasmine Khadji Les mots resteront coincés dans ta gorge, tu le sais. Ils resteront enfermés, là, lourds et léthaux dans un sens, et tu ne lui demanderas pas de rester. Tu ne lui demanderas pas de te pardonner, encore une fois, et que tout redevienne comme avant. Non, tu ne le feras pas, si tu étais plus lâche, tu le ferais encore une fois. Et encore une fois, tu piquerais de sa force à Yasmine et tu la regarderais tout mettre de côté et passer à autre chose. Pour ton bien et celui de votre couple, encore une fois, tu ne le fais pas, les mots ne sortent pas, ils ne peuvent vraiment pas quand c'est la brune elle-même qui finit par t'interrompre. En se rapprochant volontairement de toi, pour passer ses bras à elle autour de toi, dans une étreinte un peu bancale mais définitivement et à cent pour cent réelle. Tu prends une profonde inspiration parce que cela t'a manqué, parce que cela fait trop longtemps, tu oses à peine bouger cependant, tu ne lui retournes pas la pareille sous peine que Yasmine trouve véritablement le moyen de fuir et de disparaitre. Tu ne bouges pas d’un seul millimètre tandis que tu t'efforces de trouver du confort en sentant le visage de la brune dans ton cou, ses mains posés sur toi et ses lèvres proches de ton oreille. La phrase que te donne Yasmine n'a même pas des allures de promesse, ça sonne prémâché et tout préparé, juste là pour en donner assez à ton cœur, assez pour qu'il tienne et ne se brise pas davantage. Mais certainement pas assez pour fonctionner correctement ou envisager cela avec un peu plus de sérénité. Cela sonne faux, voilà, comme une parodie d'elle-même, comme si elle savait que c'était ce qu'elle devait dire ou faire pour que les choses rentrent dans l'ordre. "Okay ?" Tu murmures le mot comme simple réponse, pas du tout certain que cela fonctionne ou que Yasmine soit sincère. Tu ne bouges toujours pas quand elle se décale un peu et qu'il semble qu'elle va te repousser. Non, les mains de Yasmine trouvent ta mâchoire et tes joues, comme elle le fait si bien d'habitude, un geste tellement familier que ton cœur s'accélère de lui-même, que c'est un geste qui parle de lui-même... Que Yasmine ne finira pas, malheureusement pas, car de nouveau vous n'êtes pas tous seuls et il est ironique de se dire que c'est Molly qui veut à tout prix vous réparer et qui ruine le moment. Yasmine réagit avant toi, à juste te titre, elle n'hausse pas le ton, ses mots sont suffisants, son départ dans la seconde suivante est encore plus parlant. Si bien que tu soupires et tu es celui qui doit faire face à Molly qui fronce les sourcils. Elle a l'air un peu dépassée par la situation, tu sais qu'elle n'a jamais vu Yasmine ainsi et pour être franc ? Toi non plus. Okay, ce n'est pas totalement vrai, il y a bien eu l'instance où vous avez rompu, quand tu es venu lui annoncer ton infidélité mais, ce n'était pas pareil, à l'époque, tu ne la connaissais pas, et elle n'avait pas autant d'importance dans ta vie. Maintenant ? Si. Tu finis par sortir de la réserve, refermant lentement la porte derrière toi, tu sens toujours le regard de Molly posé sur toi et elle prend le temps de passer une main dans sa perruque avant de s'éclaircir la gorge. Comme pour retrouver un peu de sa légèreté habituelle. "Est-ce que tout va ... ?" Vraiment ? C'est ça la question qu'elle veut te poser ? Après son petit tour de passe-passe ? Tu l'interromps, un peu brutalement et sur un ton plus que las. "Bien ? Honnêtement je n'en sais rien, mais nous enfermer dans une réserve ne va clairement pas arranger les choses et oui je sais, tu voulais bien faire." La dernière partie de ta phrase est ajoutée à la va vite, tu ne doutes absolument pas de ses intentions, c'est bien pour cela qu'elle a le droit à une légère pression sur son épaule et l'ombre d'un sourire. Tu comprends ce qu'elle voulait faire, tu n'approuves pas du tout, tu sais que c'est sa façon un peu détourner de veiller sur son entourage proche. "On ne va pas régler tout ça avec une simple conversation ou un bisou, désolé de te le dire…" Comment est-ce que vous allez régler ça ? C'est ce que le regard qu'elle t'adresse la seconde suivante veut dire, ça, tu le sais, elle n'a pas besoin de le dire, le message est reçu cinq sur cinq. Tu n'en sais rien, une pause que Yasmine t'a assuré, c'est temporaire qu'elle a dit, si oui, qui de vous deux doit y mettre fin et qui doit en décider ? Là encore, tu n'as pas de réponses à toutes ces interrogations, y songer n'est pas particulièrement plaisant et ce n'est pas ce que tu voulais faire ce soir, décidément pas. Tu prends une profonde inspiration et tu fais un signe de la tête à Molly, tes neveux et nièces vous attendent, les patients aussi et il s'agit tout de même d'un événement joyeux. "Allez viens, et avec un sourire s'il te plait." Comme celui que tu as sur le visage quand vous retournez dans la salle principale et qui est faux à souhait. Totalement faux quand tu vois que certains attendaient le photographe et qu'ils veulent te montrer leur plus beau costume et c'est la même expression sur tes traits quand tu aperçois Yasmine, au loin, à faire son boulot. C'est temporaire, qu'elle t'a assuré, tout ce que tu peux faire c'est la croire, tu l'as toujours fait, il n'y a aucune raison que cela change, pas vrai ? |
| | | | | | | | (priadji) when I close my eyes, I'm going out of my head |
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