Laurie ♣ Ready for the challenge?

Ready for the challenge?

Le retour à Brisbane avait été beaucoup plus mouvementé et difficile que prévu aux yeux de Marley. La jeune femme avait débarqué de l'avion en plein milieu de la nuit il y avait environ deux mois de cela. Seulement munie d'un sac de sport dans lequel elle avait fourré le plus d'affaires possibles, elle avait passé sa première nuit dans les bras d'un inconnu, cherchant à faire taire cette voix qui lui répétait sans cesse : « Veux-tu m'épouser ? ». Le réveil avait été douloureux, tant au niveau de sa gueule de bois que de la prise de conscience de ce qu'elle avait fait. Elle n'avait pas tardé à chercher un appartement et instinctivement elle était retournée dans son ancien quartier. Cela lui avait permis de reprendre ses marques plus facilement et aussi d'avoir l'espoir de croiser Jackson dans les parages. Elle n'avait pas attendu bien longtemps avant de tomber sur lui mais si elle devait être honnête, elle ne s'était pas préparée pour ce genre de retrouvailles désastreuses. A cause de ces dernières, Lynch avait douté. Devait-elle réellement rester à Brisbane ? Ne ferait-elle pas mieux de repartir ? Elle avait longuement hésité, mais où serait-elle allée ? A Sydney ? Pas question, elle n'avait aucune envie de revoir sa famille qui l'avait reniée. A Melbourne ? Il n'en était pas question, c'était là-bas que Davies vivait. Non, Brisbane était la ville où elle se sentait le mieux, et tant pis si celui qu'elle aimait la haïssait et avait failli la violer.

« Alex Perry, connu dans le monde entier pour être l'un des créateurs de mode australiens les plus doués organise un casting presque sauvage pour recruter des mannequins et des maquilleuses. » Marley s'était stoppée dans son élan lorsqu'elle avait entendu cela à la radio. La demoiselle était dans son salon, tentant tant bien que mal d'aménager son nouvel appartement. Cela faisait environ deux mois qu'elle était de retour à Brisbane et presque rien n'avait bougé. Les cartons continuaient de s'entasser tandis que le style était plus qu'épuré... Il n'y avait presque aucun meuble. Bien consciente qu'elle ne pouvait pas vivre dans de telles conditions, la jeune femme avait décidé de s'investir davantage et de faire en sorte de se créer un véritable petit cocon. Elle savait qu'elle ne pouvait pas continuer à vivre de cette manière. Cela donnait l'impression qu'elle allait à nouveau se volatiliser. Elle avait donc passé la journée dans les boutiques, à la recherche d'étagères, de table basse, d'armoire, de dressing, de meubles en tout genre. Évidemment tout n'était pas disponible dans l'instant. Elle aurait besoin de quelques semaines encore pour tout recevoir mais c'était tout de même un début. Elle s'affairait donc à monter une commande lorsque cette annonce avait capté son attention. Alex Perry ? C'était un créateur incroyable et il était vraiment difficile de pouvoir travailler pour lui. Il avait en effet l'habitude de toujours travailler avec la même équipe. Elle prit son portable pour chercher les information sur internet et découvrit qu'en effet, il organisait un casting. Tout le monde pouvait se présenter. Elle avait deux jours devant elle pour se préparer.

Le jour J arriva et Marley se rendit dans le quartier des affaires. Au milieu des buildings, la demoiselle se demandait ce qu'elle faisait là. Elle était douée, même très douée, mais il était clair qu'elle n'était pas la meilleure. Elle finit par hausser les épaules en se disant qu'elle n'avait rien à perdre à essayer. Elle pénétra dans l'un des immeubles et on lui indiqua l'endroit où se diriger. Elle devait monter au dernier étage du bâtiment. Elle monta dans l'ascenseur et lorsque les portes finirent par s'ouvrir sur l'étage désiré, la demoiselle remarqua tout de suite l'effervescence. Tout le monde courait partout. Il y avait des mannequins hommes et femmes, des coiffeuses en herbe et des maquilleuses. Elle suivit la file des maquilleuses et une assistante du couturier lui indiqua sa place. Toutes les maquilleuses avaient leur propre poste, espacé d'à peine deux mètres. A vue d'oeil, elles étaient au moins une vingtaine à candidater. La métisse se retrouva assise entre un jeune homme qui semblait surexcité et une jeune blonde qui semblait plutôt impressionnée par la situation.

Les consignes furent données. Ils avaient une heure pour proposer un maquillage spectaculaire et inattendu. La jeune femme se fit la réflexion que les informations étaient trop vagues mais tenta de se concentrer sur la mannequin qui lui faisait face. Elle était blanche comme neige, mais sa chevelure rousse illuminait ses traits. « Bon, quand il faut y aller... » dit-elle en souriant à la demoiselle qui se tenait face à elle. Elle commença par prendre une lotion qui permettrait à sa peau de ne pas briller et aux autres produits de tenir. Elle appliqua la crème avec délicatesse. Son cerveau tournait à vive allure pour chercher une idée révolutionnaire. Pour le moment malheureusement, rien ne lui venait. Le garçon à côté d'elle s'agitait dans tous les sens en poussant des petits cris aigus ce qui avait tendance à la crisper. Elle observa la petite blonde à côté et fronça les sourcils : « Si je peux me permettre, tu ferais mieux de mettre une base neutre avant... ». Soudainement elle prit conscience qu'elle se mêlait de ce qui ne la regardait pas et qu'en plus elle lui donnait des conseils alors qu'elles étaient littéralement en compétition l'une contre l'autre. Elle lui fit un large sourire et ajouta : « Excuse-moi, je devrais me mêler de mes affaires. ». Elle reporta son attention sur sa mannequin et une idée lui vint : Elle allait maquiller la partie gauche de son visage et la partie droite de deux façons différentes. L'une se verrait à la lumière du jour, et l'autre à la lumière à UV. C'était risqué mais elle était là pour tout tenter. Elle inspira profondément et dit à l'attention de Bianca – la grande rousse qui attendait face à elle – et qui avait l'air de s'impatienter : « J'ai une idée un peu folle, mais tu verras, ça va être génial. » En réalité, elle n'en avait pas la moindre idée, elle tentait juste de rassurer la mannequin. A moins que ce soit elle qu'elle tente de rassurer...

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{ready for the challenge?}
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Je vais me faire une place.
Tu l'as dit et tu l'as soutenu face à Jo, tu n'es pas à Brisbane pour te tourner les pouces, faire quelques directs sur Instagram et à attendre que le temps passe. Non, tu veux plus, tu mérites plus, tu peux même avoir plus et il suffit juste que tu trouves où et comment pour grimper les échelons. Et te faire un nom dans le monde de la beauté et du maquillage. Peut-être pas pour qu'on s'arrache tes produits ou tes services mais pour au moins compter parmi les plus grands et toi aussi, avoir ta place au soleil. Alors tu épluches les annonces pour les appartements vides, te disant que tu vas devoir vraiment mettre de côté si tu veux quitter ta chambre d'hôtel et tu te tiens à l'affût de la moindre opportunité. Comme ce casting aujourd'hui, tu as eu la nouvelle la veille, une de tes collègues à la boutique t'a montreé le lien sur une page Facebook puis sur une story vues par beaucoup, pour une opportunité en or. Pourquoi pas ? Qu'est-ce que tu as à perdre après tout ? Non, tu n'aimes pas ce genre de pression et tu es certaine que Brisbane regorge de maquilleuses toutes plus douées les unes que les autres, mais c'est quelque chose et autant le tenter. Ton autre plan serait de prendre quelques classes de business à l'université de la ville et même ça, ça ne te parait pas être une mauvaise idée, il faut que tu gardes tes options ouvertes.
Le bâtiment où tu dois te rendre est imposant, tu n'as pas opté pour un sac mais une petite valise à roulettes qui contient tout ce dont tu as besoin, ainsi qu'une tenue de rechange, après tout, on pourrait te reprocher ta mini-jupe ou tes baskets. Qu'on te lâche la grappe, tu n'es pas confortable en talons de toute façon. Et tu avais raison, tu n'es pas la seule à avoir vu cette annonce, c'est chaotique et bruyant à l'intérieur, ça court partout, l'anxiété règne et rien que ça, ça te donne envie de faire demi-tour. Mais non, tu es là pour essayer et tu suis la place qu'on te donne ainsi qu'un numéro. On te refile une mannequin qui pourrait presque passer pour ta sœur : grande, blonde et encore plus filiforme que toi.
Elle s'assoit sur la chaise et te gratifie d'un bonjour, que tu lui renvoies, avant de te pencher vers ta valise. "Je ne suis pas venue les mains vides, j'ai de l'eau plate ou gazeuse, du café s'il le faut, froid bien entendu, des boissons énergétiques et ... des snacks. Ma mère dit toujours qu'il vaut mieux être sous pression avec un estomac rempli." Elle semble surprise, plus que surprise même, que tu aies pensé à cela et quand elle te demande une bouteille d'eau, tu la lui tends sans hésiter, avant de commencer. Ce qui veut dire t'attacher les cheveux dans un chignon grossier pour ne pas être dérangée par les mèches blondes, tu tends aussi un élastique à la mannequin, avant de t'activer. Tu la démaquilles dans un premier temps, observant les réactions de sa peau, avant de choisir plusieurs produits et plusieurs bases. Tu es concentrée, vraiment, tu ignores le bruit, les autres qui font la même chose que toi à seulement quelques mètres de toi en réalité. On s'adresse à toi la seconde suivante. "Hmm ?" Tu fronces les sourcils, regardes la demoiselle qui s'adresse à toi de la tête aux pieds, tu es sur le point de lui dire de se mêler de ses affaires, vraiment, c'est ton premier instinct, cependant, son sourire est sincère. Tu le sais, ce n'est pas hypocrite et pas une tentative de sabotage. Tant mieux, tu n'es pas d'humeur à être confrontée à ce genre d'énergie.
"Tu réalises que c'est une compétition, non ?" Tu poses la question reprenant ce que tu faisais, optant pour une autre base pour l'autre partie du visage de la mannequin. "Je faisais quelques tests avant de me lancer dans le look final, elle a presque la même peau que la mienne, presque est le mot important." Que tu expliques avec un léger sourire aux lèvres. "Laurie." Tu donnes ton prénom, pour éviter la confusion et pour rendre les choses plus simples. "Moi je n’ai pas d'idée folle, on va improviser avec du rose, parce que j'aime le rose et on va espérer que ça leur plait." Que tu avoues dans un léger rire. "En réalité je m'en fous, je crois que c'est juste pour faire circuler le nom Perry dans le milieu et faire miroiter un job qui n'existe pas." C'est ta théorie, tu sais ce genre de milieu fermé et tu ne vois pas où une compétition comme cela pourrait mener, tu n'as même pas vu de caméra alors... "Ou nous laisser entrevoir un semblant de collection... mais hey, si je peux repartir avec des produits gratuits, moi je ne me plains pas hein... On fait comme on peut." Petit hochement de tête avant de regarder la mannequin sous plusieurs angles. "Tu avais raison, ce sera plus neutre pour la base... ça ira mieux avec le rose."

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@Laurie Wright ft. Marley

Sa voisine la dévisagea de la tête aux pieds et Marley regretta presque de lui avoir adressé la parole. Ce n'était pas dans ses habitudes d'agir ainsi. Elle avait tendance à rester dans sa bulle et ne discutait que très rarement avec d'autres maquilleuses. Pour dire vrai, elle avait un léger problème relationnel avec les femmes. Elle n'aurait su dire pourquoi mais bien souvent les échanges qu'elle entretenait avec les personnes du même sexe qu'elle étaient tendus voire désastreux. Etait-ce le challenge de cette journée qui l’enthousiasmait et lui donnait envie d'échanger avec d'autres ? Elle n'aurait su le dire. La blonde finit par lui répondre : « Tu réalises que c'est une compétition, non ? ». Et elle se remit à son maquillage. Marley fronça les sourcils et se mordit la langue pour ne pas devenir acerbe et mauvaise. Grand mal lui avait pris de vouloir se montrer aimable et serviable. Elle allait retourner à ses occupations mais sa voisine continua de parler. « Je faisais quelques tests avant de me lancer dans le look final, elle a presque la même peau que la mienne, presque est le mot important. » La brune reporta son attention sur la fameuse mannequin et en effet, les deux femmes avaient presque la même peau. Intérieurement elle se fit la réflexion que c'était un avantage certain. Lorsque tourna le visage vers Bianca, elle faillit rire en notant la différence flagrante de teinte entre elles deux. L'une était blanche comme un cachet d'aspirine tandis que l'autre était métisse comme un chocolat chaud. « Laurie ». Sa voisine s'était finalement radoucie et lui avait fait un sourire. « Marley » répondit-elle. Peut-être était-ce le stress qui avait rendue Laurie plutôt désagréable dans un premier temps. A moins qu'elle n'ait eu des doutes sur Marley ? Après tout, c'était connu que dans le domaine de la mode tous les coups étaient permis. Il n'était pas rare d'entendre parler de sabotage ou autre.

Marley commença à s'occuper de la partie gauche du visage de la mannequin. C'était la partie qui serait visible à la lumière du jour. Elle choisit dans sa palette de couleur, du vert, plutôt foncé. Cela irait à la perfection avec la chevelure flamboyante de la mannequin. Elle déposa du fard à paupière à l'aide d'un pinceau tandis qu'elle entendait Laurie poursuivre : « Moi je n’ai pas d'idée folle, on va improviser avec du rose, parce que j'aime le rose et on va espérer que ça leur plait. » Un sourire délicat s'afficha sur les lèvres de Marley tandis qu'en haussant les épaules elle répondait : « Parfois la simplicité c'est ce qu'il y a de mieux. La folie, soit on l'aime, soit on la déteste. » Elle savait que le choix qu'elle faisait pour son maquillage était plutôt clivant. Soit on la prendrait pour un génie soit on la prendrait pour une incapable. A dire vrai, elle s'en fichait un peu. Lorsqu'elle avait une idée en tête, elle allait jusqu'au bout. Elle se recula pour observer le rendu, et satisfaite, elle appliqua un mascara brun légèrement pailleté sur les cils de la demoiselle qui se tenait en face d'elle. « En réalité je m'en fous, je crois que c'est juste pour faire circuler le nom Perry dans le milieu et faire miroiter un job qui n'existe pas. » Marley tourna le visage vers Laurie. Elle n'avait pas pensé à ça mais sa supposition n'était pas stupide. Peut-être que ce casting n'était qu'un immense coup de pub, un coup de projecteur sur le créateur et sur sa marque. Lynch ne répondit rien, tentant tant bien que mal de se concentrer à nouveau sur ce qu'elle devait faire. Il ne fallait pas qu'elle pense trop à l’hypothèse de Laurie sinon elle risquait de tout foirer. « Ou nous laisser entrevoir un semblant de collection... mais hey, si je peux repartir avec des produits gratuits, moi je ne me plains pas hein... On fait comme on peut. » Un rire franc échappa de la gorge de la brune tandis qu'elle regardait avec amusement l'une de ses adversaires du jour. Elle se pencha vers elle et chuchota : « Au pire si on ne nous donne aucun produit gratuit, on en trouvera bien par nous-mêmes. » et elle lui fit un petit clin d'oeil. Oui, elle venait clairement de dire à Laurie qu'elles pourraient piquer deux trois trucs en partant. Une plaisanterie lancée sans vraiment réfléchir. Si Laurie se montrait scandalisée face à cette remarque, Marley saurait qu'une nouvelle fois, elle n'était pas faite pour s'entendre avec les filles.

Elle saisit un nouveau pinceau et décida d'appliquer un rouge à lèvres clair sur la partie gauche de la bouche de Bianca. Il ne fallait pas qu'elle charge trop ses lèvres, son regard étant déjà bien assez prononcé par le maquillage qu'elle venait d'appliquer. « Tu avais raison, ce sera plus neutre pour la base... ça ira mieux avec le rose. » Elle fit un petit sourire, contente de voir qu'elle ne s'était pas trompée. Soudain un cri retentit de l'autre côté d'elle : « Tu vas arrêter de bouger espèce de greluche ! » Marley écarquilla les yeux et observa la scène. Le maquilleur qui se trouvait à quelques mètres d'elle, était en pleine crise d'hystérie et la pauvre mannequin qu'il devait maquiller était au bord des larmes. Lynch sentit ses doigts se crisper au niveau du pinceau qu'elle tenait. Elle serra ses dents, hésita puis finalement vociféra à l'attention de l'autre : « Si tu étais plus délicat elle n'aurait sans doute pas de soubresauts. » Il la regarda, choqué par son intervention mais Marley ne lui laissa pas le temps de répliquer : « Traite-la correctement et avec respect, tu verras, ce sera tout de suite plus simple. » Décidément, elle qui venait juste pour passer un casting, là voilà qui se mêlait désormais de tout et de rien. Elle reporta son attention sur Bianca et fronça les sourcils. Quelque chose clochait mais elle n'aurait su dire de quoi il s'agissait. Elle se leva, recula un peu et finalement tenta le coup : « Laurie, tu peux regarder quelques secondes ? » Une fois qu'elle avait capté l'attention de la blonde elle lui demanda : « Il ne manque pas quelque chose ? Je ne parle pas de la partie droite de son visage, ça c'est normal, mais pour le reste... » La partie gauche manquait sans doute d'éclat. Quelque chose la chiffonnait même elle était incapable de poser le doigt dessus. Elle espérait que sa camarade, avec son œil neuf, saurait l'aiguiller. A moins qu'elle ne l'envoie sur une fausse piste pour la piéger...

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Le monde de la beauté et des cosmétiques ? C'est un monde cruel et brutal, où il n'y a que l'image qui compte. Où il faut avoir le sac à main à la mode, se déplacer sur des talons hauts et ne surtout jamais sortir de chez soi avec des cernes visibles ou pire encore un bouton... Tu le sais, ça, tu l'as toujours su et tu ne l'as pas découvert à l'adolescence comme certaines, ou en feuilletant des magazines et en te rendant compte des standards de beauté plus que hauts. La perfection, voilà ce qu'il faut attendre. Non, tu l'as réalisé assez tôt, avant même l'aube de tes dix ans, quand Catherine te paradait de compétitions en compétitions, dans des robes reprisées par ses soins, à faire des courbettes devant un jury d'anciennes stars et autres célébrités oubliées, pour avoir un petit trophée. Mais pas que, un trophée représentant ton maintien impeccable et le triomphe de ton physique sur celui des autres. Et tu en as remporté des trophées et on t'a souvent répétée que tu étais jolie, la plus jolie : grande, blonde, mince, tu as beaucoup d'atouts pour toi et si parfois tu crois en tous ces mensonges et tu fais mine de te tenir droite, la vérité, elle est très loin.
Et ce n'est même pour cela que tu aimes ce monde, ou que tu t'es lancée dans une carrière de maquilleuse, ou que tu veux te faire une place. Ironiquement, ici, tu te sens en sécurité, avec l'anxiété, avec l'heure qui tourne, avec juste ta fondation et tes fards à paupière pour te défendre. Ce n'est qu’un jeu et tu as quelqu'un à déguiser pour l'heure. Cela ne va pas plus loin que cela en fait et face à l'argument de Marley, tu hausses les épaules. "De mon expérience, c'est mieux de ne pas se prendre la tête niveau maquillage, surtout que je ne la connais pas ni sa peau, si je devais m'occuper de ma propre personne, je dis pas mais..." Mais là c'est différent, parce que oui, la personne que tu aimes le plus déguiser et apprêter, c'est toi bien entendu. Tu es narcissique à souhait en plus de tous les autres défauts que tu as, vraiment Laurie, mais tant pis, tu t'en fous. Tu as déjà décidé que l'opinion de ces gens-là n'étaient pas importante, tu ne veux pas vraiment évoluer dans l'ombre de qui que ce soit, et ce n'est pas comme cela que tu vas ouvrir des portes, tu le sais. Tu lâches un rire quand Marley t'assure que vous pouvez aller vous servir et tu en rajoutes après : "Il y a toujours moyen de payer quelqu'un pour aller voir ce qui se passe dans les coulisses, je suis sûre que tous ces gens-là sont très mal payés." Quoi ? Ce n'est même pas ton idée d'abord, à croire que tu trouves toujours des gens qui ont une mauvaise influence sur toi et qui sont plus que déterminés à t'entrainer sur le mauvais chemin, si si.
Tu continues ton travail sur ta mannequin et après la première couche de fond de teint, tu t'actives un peu plus pour lui donner un teint naturel. Avec plus de crayons et de bronzer, tu fais jouer les couleurs et les angles de son visage et au moins, tu es tombée sur une belle fille qui coopère, pas comme ce qui se passe de l'autre côté du studio. Ce qui ne t'étonne pas vraiment, encore une fois, tu as un peu trop l'habitude de ce genre d'éclats pour véritablement réagir, Marley essaye, tu te dis qu'elle perd son temps, toi, tu préfères redessiner les sourcils de ta mannequin. Et choisir des crayons dans des teintes de violet, rose et fuchsia pour lui maquiller les yeux. Avant d'être interrompue par Marley et de regarder sa mannequin à elle. Elle t'a demandé ton avis, alors tu lui donnes sans détour. "Elle a l'air de manquer de couleur, il va te falloir soit plus de primer, ou alors une fondation dans différentes teintes... sinon j'ai aussi un brumisateur avec des paillettes dedans, ça aide parfois." Tu lui tends le flacon en question sans absolument aucune hésitation, avant de continuer de piocher dans ta valise, dénichant une perruque rose bonbon et la tendant à ta mannequin.
"Je suis même venue avec une perruque au cas, ça ira avec le reste du look." Que tu conclus avant de te tourner vers Marley. "On n'est pas censées s'aider, mais ça fait plaisir de ne pas tomber sur quelqu'un qui va accidentellement casser mes tubes de rouge à lèvres et se barrer, vraiment..." Et pour le coup, tu es sincère.

Ready for the challenge?

@Laurie Wright ft. Marley

« De mon expérience, c'est mieux de ne pas se prendre la tête niveau maquillage, surtout que je ne la connais pas ni sa peau, si je devais m'occuper de ma propre personne, je dis pas mais... » Marley confirme en hochant la tête. C'était toujours délicat et compliqué de maquiller une peau qui n'était pas la nôtre. Aujourd'hui l'exercice était particulièrement difficile puisqu'elles avaient un temps restreint pour donner le meilleur d'elles-mêmes. Marley ne doutait pas de ses capacités mais elle sentait tout de même une pointe d'appréhension grandir en elle. Le stress qu'elle pouvait éprouver était suffisant pour lui donner l'adrénaline nécessaire. Elle avait appris à travailler dans ce genre de conditions, cela ne devait pas la perturber davantage. Elle rit lorsque la jeune femme à ses côtés lui propose de payer des inconnus pour dérober des produits. L'idée n'était pas bête, à elles désormais de repérer les maillons faibles de toute cette organisation.

La maquilleuse observait avec attention son mannequin, et un délicat sourire vint s'ancrer sur son visage. Rien ne prédestinait Marley à finir dans la mode et les cosmétiques. Jamais durant son enfance elle s'était dit qu'elle travaillerait dans ce domaine. A dire vrai, lorsqu'elle était plus jeune, elle ne savait absolument pas ce qu'elle avait envie de faire. L'école l'intéressait peu, et malgré ses facilités, elle abandonna ses études dès qu'elle en eut l'occasion. Rien ne la passionnait réellement. Elle aimait certes la musique mais était une piètre musicienne. Quant au chant, il ne fallait même pas l'envisager. Même si elle adorait chanter à tue-tête, elle chantait terriblement mal. Elle avait bien tenté de progresser en prenant quelques cours de chant mais cela n'avait servi à rien. La discipline imposée pour pouvoir progresser l'exaspérait. Ce dont elle rêvait, c'était de liberté. Elle était devenue maquilleuse par le plus grand des hasards. Cela s'était présenté à elle comme une évidence. Durant des années la jeune femme avait exprimer sa liberté et sa sensualité sur scène en se dévêtant. Elle avait dansé, pour les autres, mais surtout pour elle. Nombreux étaient ceux qui dévalorisaient le métier de strip-teaseuse. Ils pensaient tous que c'était vulgaire, que du strip-tease à la rue il n'y avait qu'un pas. Dans l'esprit général, une fille qui se déshabillait sur scène était prête à tout pour avoir de l'argent, par conséquent, elle était prête à se prostituer. Marley avait toujours balayé d'un revers de main ces commentaires et ces clichés. Elle savait pourquoi elle dansait, elle savait pourquoi elle se mettait nue, et elle savait que jamais elle ne coucherait pour de l'argent. Une chose en entraînant une autre, elle s'était retrouvée à maquiller ses collègues. Plus le temps passait et plus elle appréciait ces moments. Certaines danseuses l'avaient poussée dans cette direction. C'est Jackson qui avait fini par la convaincre définitivement. Il l'avait encouragée, l'avait soutenue, l'avait motivée. Il l'avait aidée aussi. Plus que quiconque. La brune jeta un coup d'oeil à sa mallette, observant avec nostalgie et regrets les mots qui étaient inscrits à l'intérieur : « With love, from your first fan ». Une boule commença à grossir au creux de son estomac mais elle fut tirée de ses pensées lorsque Laurie répondit à sa demande d'aide : « Elle a l'air de manquer de couleur, il va te falloir soit plus de primer, ou alors une fondation dans différentes teintes... sinon j'ai aussi un brumisateur avec des paillettes dedans, ça aide parfois. » La brune pencha le visage sur le côté pour avoir un autre angle de vue et constata que la jeune femme n'avait pas tort. Marley vit alors la main tendue de Laurie, elle hésita quelques instants et finit par prendre le brumisateur qu'elle lui tendait. « Merci » souffla-t-elle dans un murmure. Elle était véritablement reconnaissante envers la jeune femme qu'elle ne connaissait que depuis quelques minutes. A aucun moment Marley n'envisagea le fait que cela puisse être un piège. Après tout, c'était une compétition. Laurie pourrait très bien saboter son travail. Elle appliqua délicatement et en petite quantité les paillettes sous l'oeil qu'elle avait déjà maquillé. Elle se recula et satisfaite du résultat conclut : « C'est parfait. » Elle se retourna ensuite vers Laurie qui venait de donner une perruque rose à sa mannequin. Les yeux de Lynch s'écarquillèrent tandis qu'elle observait le résultat. « Alors ça... C'est surprenant... Mais vraiment génial ! » La sincérité s'entendait dans le ton de sa voix et se lisait dans son regard. L'idée d'amener une perruque ne lui serait pas venue à l'esprit mais cela fonctionnait vraiment bien avec le maquillage choisi. Marley déposa le brumisateur dans les affaires de Laurie tandis que cette dernière lui disait : « On n'est pas censées s'aider, mais ça fait plaisir de ne pas tomber sur quelqu'un qui va accidentellement casser mes tubes de rouge à lèvres et se barrer, vraiment... » La brune roula les yeux au ciel et répondit sur un ton blasé : « Tu m'étonnes. Une fois j'ai dû m'absenter pour aller aux toilettes, quand je suis revenue, toutes mes palettes de fard à paupières avaient été cassées. Evidemment personne n'avait rien vu, ne savait rien. » A ce souvenir le regard de la maquilleuse s'assombrit. Les gens étaient cinglés.

Elle reporta son attention sur sa mannequin. Il lui restait désormais toute la partie droite à maquiller. Elle sortit ses produits magiques, ceux qui ne se voyaient qu'à la lampe à UV et commença à déposer du maquillage sur sa paupière. Elle n'hésita pas sur la couche qu'elle appliquait même si elle ne voyait pas le rendu. Elle savait qu'elle devait en mettre beaucoup et n'hésita pas à agrandir le regard de la jeune femme. Elle prit ensuite du rouge à lèvres et maquilla la moitié droite de la bouche de la jeune femme. Un coup de mascara plus tard et elle avait terminé. A l'oeil nu, rien n'était détectable, cela donnait l'impression que Marley n'avait maquillé que la moitié du visage de la jeune femme. Elle inspira profondément, sortit de sa mallette sa lampe à UV et tout en tendant un miroir à sa mannequin elle lui demanda : « Prête ? » Cette dernière acquiesça et la maquilleuse appuya sur le bouton. Lorsque la lumière éclaira le visage de la demoiselle, un sourire satisfait illumina celui de Marley. Le résultat était encore mieux que ce qu'elle espérait. Le rose sur les lèvres explosait tandis que son regard ténébreux brillait de mille feux. Peut-être que cela serait trop original et qu'elle ne serait pas choisie mais la métisse s'en fichait. Elle était satisfaite du résultat. Sa mannequin le semblait aussi puisqu'elle n'arrêtait pas de se regarder. Elle finit par dire à Marley : « C'est incroyable » ce à quoi la jeune femme répondit par un petit rire.

Au loin, elle entendit l'un des organisateurs du concours hurler qu'il ne restait que dix minutes. Marley éteignit la lampe torche et reprit le miroir des mains de la mannequin. Elle remit ses mèches de cheveux en place et lorsqu'elle fut satisfaite du résultat, elle se tourna vers Laurie : « Tu as besoin d'aide pour terminer ? » demanda-t-elle. Elle lui adressa un franc sourire, leva les mains en l'air en signe de paix et ajouta : « Promis, je ne massacrerai pas tout ! ».

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crédit/(stefansalvatored/tumblr) ✰ w/ @Marley Lynch

De ce que tu sais, appris et vécue, être une femme, c'est garder la tête haute dans les moments les plus difficiles. Oui, c'est une existence remplie de moments marquants et douloureux et toutes, vous êtes des survivantes au final, et on vous demande de faire face à tout ça avec beaucoup d'humilité et d'élégance. Si l'élégance n'a jamais été un problème pour toi, tu n'as jamais été de celles qui restent sur la touche et qui se contentent des miettes. Non, ta mère, une très grande dame, avait des projets pour toi et elle te voyait déjà au-devant de la scène. A récolter des applaudissements et les compliments des autres, ce qui ne te déplait pas, bien sûr que non, ça ne fait que redorer ton ego et te donner l'impression d'être importante, alors pourquoi est-ce que tu dirais non ? La seule différence entre ta vision et celle de Catherine, c'est que tu ne te vois pas au-devant de la scène toi-même. Tu préfères maquiller plutôt qu'être la mannequin, tu préfères être en charge du look plutôt que d'être celle qui va exposer le résultat final. Tu as été vaccinée contre les scènes depuis toutes les compétitions que tu as dû subir dans ton existence et franchement, tu ne veux plus te prêter à ce jeu-là, si quelqu'un te connait et a eu un aperçu de ton enfance, il peut rapidement comprendre pourquoi sans aucun problème. Dans tous les cas, tu es ravie de pouvoir aider Marley et cela te fait sourire toi aussi et tu ajoutes, en étant tout de même un peu sarcastique parce que c'est plus fort que toi : "Génial, juste pour 90 dollars hein." et parce que le monde de la beauté n'est pas vraiment accessible à tous.
Si tu as ta propre marque un jour, tu feras en sorte d'avoir une gamme de produit basique et de qualité, pour les petites poches et des produits exorbitants pour celles et ceux qui aiment dépenser beaucoup. Parce qu'il faut bien de tout et hors de question qu'on se ruine en achetant tes produits. Enfin, tu mets littéralement la charrue avant les bœufs, pour le moment, autant te concentrer sur la compétition. Tu es même distraite un moment par les coups de pinceaux de Marley, il faut avouer qu'elle est douée et elle sait ce qu'elle fait, bien évidemment que oui. Tu continues tes gestes sur le visage de ta mannequin du jour tout en partageant ta petite expérience. "Je ne fais pas ce genre de compétition, mais j'ai déjà dû maquiller des gens pour des pops up très mal organisés ou des lancements de marques sauvage et ouais... il y a toujours quelqu'un qui se croit plus doué ou plus drôle que les autres et qui a besoin de le montrer à quelqu'un." Et cela se finit toujours par des larmes, du rouge à lèvres gâché et une paire de talons qui se perd, si tu adores observer le chaos de très loin, tu ne participes pas à moins d'avoir une bonne cause ou une excuse. Oui, tu sortiras ta caméra pour filmer, mais ça n'ira franchement jamais plus loin que cela avant qu'on ne s'en prenne à toi. Et alors là, tu peux montrer les crocs, rapidement, et rappeler que tu fais 1m78 et que tu sais très bien te servir de tes points et que tu n'as peur ni de rien ni de personne. Donc malheureusement, tu vois parfaitement ce dont Marley parle. "Ce que je ne comprends pas vraiment personnellement mais qu'est-ce que j'en sais, pas vrai ?" Rien du tout, vous êtes juste là pour faire parler de vous et faire ce que vous savez de mieux, rien de plus et rien de moins, tu le sais.
Marley a fini avant toi, cela ne t'étonne pas, tu ne t'es pas encore décidé pour les lèvres et tu hésites pendant quelques secondes et tu en profites pour observer l'interaction entre Marley et son modèle. "Han j'adore !" Non, personne ne te l'a demandé, mais tu donnes tout de même ton avis, histoire de, et tu es bien d'accord c'est incroyable et... tu devrais te dépêcher. Marley t'offre même son aide et tu sais que ce n'est pas de la pitié, cela est audible à son ton et la façon dont elle te le propose et tu fais un signe négatif de la tête. "Non, je me débrouille... enfin merci, mais je bosse beaucoup mieux sous pression... tu n’as même pas idée." Tes abonnés le savent, tu le sais, tu fonctionnes beaucoup mieux sous pression et les dix minutes prochaines seront plus que cruciales. "Okay tu peux te lever, on fait presque la même taille alors." Tu aides ton modèle sur ses deux pieds et tu continues tes coups de crayons, tu t'es décidée pour les lèvres et tu surlignes même ses yeux d'orange histoire de réhausser le ton. Tu l'aides à mettre la perruque en place sur sa tête pour cacher ses propres mèches blondes, du violet au rose, elle ressemble à un personnage animé plus qu'une vraie personne et tu es contente du résultat. "Okay, okay et.... Voilà !" Que tu annonces avec un petit sourire aux lèvres et tu n'as même pas le temps de t'envoyer des fleurs que déjà tu entends un : "Et posez vos pinceaux ! J'espère que vous avez fini vos looks, c'est le moment où vos mannequins vont être escortées au loin avant qu'on ne présente ça devant le jury, ça vous laisse dix minutes de pause."
Ton timing était le bon et tu murmures un bonne chance à ton modèle, avant de laisser échapper un long soupir quand elle s'éloigne. "Ou dix minutes pour tout ranger pfff..." Que tu décrètes en jetant un coup d'œil à ton maquillage éparpillé un peu partout et qu'il ne faudrait surtout pas que tu perdes. C'est même exclu, tu te penches pour tout ranger. "Alors, tu penses que tu as des chances ?"

Spoiler:

Ready for the challenge?

@Laurie Wright ft. Marley

« Han j'adore ! » La réaction spontanée et enchantée de Laurie rassura quelque peu Marley quant à ce qu'elle avait fait. La métisse savait qu'elle avait fait du bon travail, elle s'était montrée précise et appliquée, mais elle doutait toujours sur l'effet que cela pouvait rendre et sur les réactions que cela pouvait provoquer. Savoir que l'une de ses concurrentes trouvait le résultats sympa était positif, le fait que la mannequin ne se soit pas mise à pleurer en voyant le résultat l'était encore plus !

« Non, je me débrouille... enfin merci, mais je bosse beaucoup mieux sous pression... tu n’as même pas idée. » Marley hocha la tête en souriant. Elle comprenait parfaitement que Laurie ait refusé sa proposition. Pour une maquilleuse c'était difficile de travailler en binôme et encore plus avec quelqu'un qu'on ne connaissait pas. Chaque maquilleur avait sa propre technique, sa propre façon de faire les choses. Lorsque Laurie lui avait dit qu'elle travaillait mieux sous pression, la jeune Lynch s'était retrouvée en elle. Elle avait longtemps travaillé de la même manière, tout faire à la dernière minute lorsqu'il n'y a d'autres choix que de foncer. C'était sa manière de fonctionner. Avec le temps, elle avait appris à se poser un peu et à anticiper les choses. Travailler dans l'urgence et sous pression pouvait être une bonne chose, mais à tout moment un imprévu pouvait venir tout bouleverser. Marley se contenta donc de s'asseoir et de boire de l'eau tout en observant Laurie travailler. La brune se tenait un peu à l'écart pour ne pas que la blonde sente une quelconque pression sur ses épaules. Lynch ne savait en effet pas si le fait d'être observée pouvait stresser ou non Laurie. Dans tous les cas, ce n'était pas le moment de le faire paniquer. Rapidement Marley comprit que les regards ne lui posaient aucun problème. Ses gestes étaient assurés et elle savait parfaitement ce qu'elle faisait. Lorsqu'elle enfila la perruque à sa mannequin, Marley ne put retenir un : « Oh ! » admiratif. Son look était vraiment canon ! Tout allait bien ensemble. Elle explosait littéralement sous les projecteurs. La jeune Lynch nota dans un coin de sa tête qu'apporter des perruques pour compléter un maquillage pouvait toujours aider.

« Et posez vos pinceaux ! J'espère que vous avez fini vos looks, c'est le moment où vos mannequins vont être escortées au loin avant qu'on ne présente ça devant le jury, ça vous laisse dix minutes de pause. » Marley leva les yeux au ciel et marmonna : « ça... Ce ne sont pas des objets ! » Le monde de la mode était impitoyable et les mannequins étaient par moments considérées comme des morceaux de chair fraîche qui défilaient sur les podiums. Cela avait le don d'agacer la jeune femme. Elle tendit la lampe à sa mannequin et avec douceur et gentillesse lui expliqua les consignes qu'elle devait donner au jury. Il fallait qu'elle soit parfaitement claire. Si personne n'allumait la foutue lampe alors ils penseraient tous que seulement une partie du visage avait été maquillée. Après s'être assurée que sa mannequin avait tout enregistré, elle reporta son attention sur Laurie qui transformait leurs dix minutes de pause en dix minutes de rangement. Cela lui arracha un sourire tellement elle n'avait pas tort.

Alors que les mannequins s'éloignaient toutes une par une, les deux jeunes femmes commencèrent à ranger leur matériel. « Alors, tu penses que tu as des chances ? » Marley éclata de rire et lui répondit toujours en riant : « Absolument pas ! Mon idée est trop pénible à mettre en place sur un vrai défilé. » Elle n'était pas dupe, le coup du maquillage qui n'apparaît que sous une certaine lumière demandait une organisation bien particulière. Elle haussa les épaules et ajouta : « En fait mon but c'est pas de gagner. C'est de me faire remarquer. Peut-être qu'un jour s'ils cherchent un maquilleur pour un événement un peu dingue, ils penseront à l'autre folle et sa lampe à UV. » Tandis qu'elle parlait, elle s'assurait que tout son matériel était bien rangé. Elle recomptait les pinceaux, les fars à paupières, les rouges-à-lèvres. Tout semblait à sa place. Elle ramassa les différents cotons et mouchoirs qu'elle avait utilisés et dit à son tour : « Toi par contre, tu as toutes tes chances. Ta mannequin sort clairement du lot dès le premier coup d'oeil. » C'était évident, lorsque toutes les mannequins étaient parties, celle de Laurie se voyait au loin. La perruque aidait évidemment, mais le maquillage était tout aussi incroyable.

Ne trouvant pas de poubelle à proximité, Marley s'éloigna quelques instants. Elle finit par en trouver une plus loin. Elle jeta le tout dans le sac et repéra sur une table un plateau de muffins. Le plateau était destiné aux membres de l'organisation mais Lynch se rendit compte que personne n'y faisait vraiment attention. Elle parvint à en piquer deux et retourna satisfaite à son emplacement. Elle se pointa devant Laurie et tendit un gâteau : « Tiens, à défaut d'avoir pu piquer des produits de beauté, j'ai chopé à manger. » Et elle croqua dans son muffin. Elle jeta un coup d'oeil à sa montre et soupira de lassitude : « Quand j'y pense, on a passé des heures sur notre maquillage et ils vont juger notre travail en à peine quelques secondes. » Elle secoua la tête d'un air désapprobateur. Ils avaient parlé de dix minutes d'attente... Vu le nombre de candidats et de mannequins à observer, il était évident qu'ils n'allaient pas s'éterniser sur le travail effectué. « Vivement que ce soit fini, qu'on aille boire un verre ! » L'invitation était lancée au vol comme ça. C'était désormais à Laurie de décider de la suite des événements. Dans tous les cas, qu'elle l'accompagne ou non, Marley irait boire un verre. Elle en avait bien besoin.

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Laurie ♣ Ready for the challenge? 4WB732a

Invité Invité

≈ ≈ ≈
{ready for the challenge?}
crédit/(stefansalvatored/tumblr) ✰ w/ @Marley Lynch

Tu as posé une question à Marley, un brin curieuse de voir comment l'autre femme avance dans ce genre d'environnement. Si elle laisse tout cela l'abattre et la briser, ou si elle passe à autre chose, quelque chose te dit qu'elle est plus âgée que toi, alors peut-être qu'elle a plus l'habitude de ce genre d'événements et de castings et qu'elle sait qu'ils ne sont pas vraiment une perte de temps. Tu ne sais pas encore, tu n'as pas autant d'expérience que cela dans le métier, tu t'es contentée de rester devant les portes pendant beaucoup d'années et si tu as déjà participé à quelques fashion weeks ça et là, tu n'as pas été de celle que l'on rappelle ou qu'on remarque véritablement. On te l'a dit, avoir une présence en ligne, c'est une partie du boulot, l'autre c'est d'être charmante et de savoir reconnaître ceux qui sont en charge et ... simplement leur baiser les pieds, quelque chose que tu détestes faire, vraiment, tu n'as pas envie de te battre et de réclamer les miettes, il y a de la place pour tout le monde au soleil, tu en es bien persuadée.
Tu acceptes le compliment de Marley avec un léger sourire, continuant de ranger ton bordel dans tes sacs pour ensuite tout mettre dans ta petite valise. "Merci, merci, je fais de mon mieux, je ne suis même pas là pour gagner pour tout te dire, juste me faire bien voir..." Et avoir un peu plus de publicité gratuite, plus d'abonnés sur ta page Instagram et ainsi, continuer de gagner en influence. Ouais, ce n'est qu'un tout petit chiffre sur un profil bien établi, mais pour toi, ce n'est pas juste cela. C'est ton boulot qui devient un peu plus sérieux, c'est ta famille qui s'agrandit et cela prouve bien que tu peux te débrouiller et que tu n'es pas toute seule. Tu ne sais pas quelles sont tes chances aujourd'hui, vraiment pas, tu pourrais le dire à Marley, ce n'est pas ton genre de rêver ou de faire des plans bien établis qui finissent toujours par aboutir sur quelque chose, vraiment pas. Tu la remercies du regard quand elle te tend de la nourriture et tu engloutis le muffin comme si tu n'avais rien mangé de la journée, ce n'est pas vraiment le cas, c'est juste que ce genre de petits jeux est fatiguant et prend toute ton énergie et bien évidemment, tu es vidée après.
Assise sur le sol devant ta valise, tu hoches la tête et tu temps une bouteille d'eau à Marley pour faire passer le sucre et tu te passes une main dans les cheveux avant de répondre. "Je suis pas d'ici, Brisbane c'est tout nouveau pour moi, il me fallait un moyen de dire que je suis là, et je suis là pour rester quoi..." C'est bien ce que tu as dit à Jo, non ? Que cette fois-ci, tu étais là pour rester, que tu n'allais pas fuir, que tu avais un plan si elle ne voulait pas de ton aide pour le Revival. C'était il y a deux semaines et pourtant, c'est encore frais dans ta mémoire, trop frais maintenant que tu y songes et tu pousses un léger soupir à la prochaine remarque de Marley, et pour chasser la Carter de ton esprit. "Jte jure, c'est aussi ingrat qu'un premier rendez-vous avec le premier venu. Tu passes des heures à te préparer, tout ça pour qu'il décide en un seul clin d'oeil s'il a envie de te passer dessus ou pas." Et là, tu parles d'expérience, les hommes hétéros, blancs, avec plein de problèmes ne se rendent même pas compte des heures de travail investi dans tel ou tel look, et tu en as pas mal sur ton tableau de chasse, malheureusement.
Il suffit juste d'un sourire pour attirer ton attention et franchement, tu n'en es pas fière. Tu attires un type particulier de personne, comme Marley qui te propose déjà d'aller boire, c'est assez pour te faire véritablement rire, alors que tu croises tes jambes devant toi. "Tu proposes cela alors qu'il n'est pas encore midi passé, je crois qu'on va bien s'entendre." Et oui, vraiment, tu attires toujours ce genre de personne-là. Tes affaires sont rangées la seconde suivante et tu fermes ta petite valise, te redressant lentement et tu remarques le nouveau bruit qu'il y a autour de vous, c'est l'heure de présenter son look visible. "Oh ça bouge, c'est le moment de se faire présentable je crois, pour parler et présenter son look." Le noeud qu'il y avait déjà dans ta poitrine ne fait que se resserrer, beaucoup plus fort pour le coup et peut-être que le muffin n'était pas une si bonne idée que cela, tu prends une profonde inspiration, tout simplement pour constater que ton coeur s'est joint à la danse et qu'il bat trop fort. Ouais, c'est de la panique pure qui passe dans ton système et tu fais de ton mieux pour afficher un énorme sourire, te tournant vers Marley. "On peut aussi dire merde et partir maintenant, je n'ai même pas envie de savoir que j'ai déjà perdu en fait." Tu as juste envie de partir en réalité, non plus que cela, il faut que tu partes. "Ouais, vas-y si tu veux, moi je me barre." Tu déclares cela en t'emparant de ta valise, sans vraiment attendre de réponse de Marley, tournant déjà les talons.

Ready for the challenge?

@Laurie Wright ft. Marley

« Merci, merci, je fais de mon mieux, je ne suis même pas là pour gagner pour tout te dire, juste me faire bien voir... » Marley avait acquiescé d'un signe de tête comprenant parfaitement la démarche de Laurie. Elle aussi était venue pour ça. Dire qu'elle n'avait pas l'infime espoir de gagner serait mentir mais Marley n'était pas assez stupide, optimiste et idéaliste pour véritablement croire que cela pourrait arriver. Si elle était venue, c'était pour qu'on la remarque un peu plus. Son nom circulait déjà pas mal sur les plateaux télévisés et certaines séries mais la jeune femme rêvait de plus, toujours plus. Elle savait que si elle voulait continuer à gravir les échelons il fallait qu'elle se donne les moyens de réussir. Faire ce genre de castings faisait malheureusement partie du jeu. Elle s'y pliait à contre-coeur mais elle s'y pliait tout de même.

La métisse prit la bouteille que Laurie lui tendait tout en la remerciant d'un sourire. Elle s'installa sur le sol à ses côtés et tandis qu'elle buvait une longue gorgée d'eau, elle l'écoutait parler : « Je suis pas d'ici, Brisbane c'est tout nouveau pour moi, il me fallait un moyen de dire que je suis là, et je suis là pour rester quoi... ». Elle lui fit un large sourire et répondit : « Tu verras, Brisbane c'est sympa. Et y a plus d'opportunités de jobs qu'on pourrait le croire. » Si Marley était partie quelques années et avait donc perdu une partie de ses contrats, elle gardait quand même quelques contacts dans le milieu. Cela lui avait permis de retrouver du boulot facilement. Elle n'avait pas vraiment eu besoin de batailler pour être engagée sur différents projets. La pensée d'aider Laurie lui effleura l'esprit mais elle la garda pour elle pour le moment. Après tout, la blonde n'avait peut-être pas besoin d'aide. Peut-être désirait-elle se débrouiller seule par ses propres moyens. Lynch se promit de prendre son numéro de téléphone. Si un jour elle se retrouvait sur un tournage et qu'il fallait une autre maquilleuse, elle n'hésiterait sans doute pas à contacter la blonde.

« Jte jure, c'est aussi ingrat qu'un premier rendez-vous avec le premier venu. Tu passes des heures à te préparer, tout ça pour qu'il décide en un seul clin d'oeil s'il a envie de te passer dessus ou pas. » Marley s'étouffa à moitié avec la gorgée d'eau qu'elle venait de boire. Riant à moitié elle haussa un sourcil et répondit : « Je sens que c'est l'expérience qui parle. » La comparaison de Laurie était plus que vraie et cela faisait rire Marley de comparer leur travail à un premier rendez-vous merdique. Pour sa part, elle n'avait jamais vraiment eu ce genre de soucis. Séductrice et entreprenante, c'était souvent elle qui décidait si elle voulait ou non aller plus loin. Ils étaient rares les hommes qui lui avaient un jour dit non. « Tu proposes cela alors qu'il n'est pas encore midi passé, je crois qu'on va bien s'entendre. » Elle haussa les épaules en riant aussi et ajouta comme si tout était parfaitement normal : « Il n'y a pas d'heure pour boire un coup dans le monde du showbiz. » Comme si elles appartenaient à ce milieu là. L'ironie dont faisait preuve la jeune femme n'était pas étrangère au cinéma qui se jouait devant leurs yeux. Les gens tout autour d'elles s'agitaient, couraient comme si ce qu'ils faisaient était de la plus haute importance. Parfois ce monde de superficialité fatiguait Marley qui se demandait bien ce qu'elle faisait là-dedans.

« Oh ça bouge, c'est le moment de se faire présentable je crois, pour parler et présenter son look. » Marley tendit l'oreille et constata que la blonde disait vrai. Elle se redressa et lissa ses vêtements pour paraître un minimum agréable à regarder. Elle était jolie et n'avait pas vraiment besoin de faire des efforts ce qui l'arrangeait grandement. Elle tourna la tête et observa les différents mannequins faire leur entrée. Elle adressa un petit sourire à la sienne qui n'était qu'à quelques mètres lorsqu'elle entendit Laurie lui dire : « On peut aussi dire merde et partir maintenant, je n'ai même pas envie de savoir que j'ai déjà perdu en fait. » La métisse fronce les sourcils tout en lâchant un « Quoi ? » d'incompréhension. Elle resta ébahie quelques secondes lorsque la blonde acheva : « Ouais, vas-y si tu veux, moi je me barre. » Stupéfaite de voir la maquilleuse s'enfuir de la sorte, Marley mit quelques secondes avant de réagir. Elle se redressa et se précipita vers la jeune femme qui s'apprêtait à sortir. Elle lui attrapa le poignet et la força à s'arrêter : « Non, on ne va pas faire ça. Tu ne vas pas faire ça. » Son ton était ferme, sans appel. Il n'était pas question qu'elle la laisse fuir de la sorte sans rien faire. Elle comprenait à cet instant que Laurie était terrifiée et qu'elle angoissait face à ce qui allait arriver. « On ne gagnera pas. Mais on va leur expliquer à ces trous du cul tout le mal qu'on s'est donné. Et après on ira boire un verre. » Elle glissa ses doigts dans ceux de Laurie et la traîna sur son passage : « Je serai à tes côtés tout du long. » Elle ne savait pas si cela l'aiderait véritablement ou non mais elle sentait au fond d'elle qu'il ne fallait pas qu'elle l'abandonne ainsi. C'était un moment difficile à passer et elles y survivraient toutes les deux. Elle se replaça dans la file sans lâcher la main de Laurie. Ce n'est que lorsqu'on l'appela qu'elle lâcha les doigts de la blonde. Elle lui lança un regard plein d'encouragements et se dirigea vers les jurys. Elle se présenta et avant même qu'elle n'eut pu expliquer son idée, l'un des juges lui dit : « Vous n'avez pas eu le temps de maquiller le visage en entier ? » Son ton supérieur et dédaigneux crispa la jeune femme qui prit sur elle pour ne pas lui sauter à la gorge. Elle afficha son plus jolie sourire et finit par expliquer ce qu'elle avait fait. Elle vit une femme plutôt intéressée par cette surprise tandis que les autres restaient sceptiques. Elle tendit la lampe à l'un des juges et lui dit : « Je vous en prie. » Lorsque l'homme éclaira le visage de sa mannequin, Marley entendit avec satisfaction des « oh » de surprise parcourir la salle. Elle avait réussi son coup. Après quelques instants d'analyse, le premier homme qui s'était adressé à elle lui dit d'une voix quelque peu pédante : « Hum, intéressant. Merci à vous. » Rien de plus. Elle venait de perdre et elle le savait. Elle savait aussi qu'elle avait attiré l'attention d'autres personnes et cela lui convenait parfaitement. Elle retourna à sa place et chuchota à l'oreille de Laurie : « Tout va bien se passer. » C'était désormais à son tour. Lynch ne bougea pas, attendant que la jeune femme ait terminé son passage.

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Laurie ♣ Ready for the challenge? 4WB732a

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crédit/(stefansalvatored/tumblr) ✰ w/ @Marley Lynch

Ton esprit l'a décidé avant toi et ton cœur battant n'a fait que le confirmer, tu n'as tout simplement pas envie d'être ici. Pas envie qu'on t'annonce que tu as perdu et que tu dois simplement rentrer chez toi sans demander ton reste. La sensation n'a rien de plaisante et tu n'as pas besoin que des étrangers épient ton travail et te disent si tu as ce qu'il faut pour faire partie des grands. Tu connais déjà la réponse à cette question, tu sais déjà que tu n'es pas faite pour cela, c'est le genre de vie qui convient à ceux qui sont taillés dans le marbre et qui ont les épaules bien droites. Et surtout, qui sont assez forts pour essuyer bien des tempêtes et qui savent se relever, et franchement ? Tu n'appartiens pas du tout à cette catégorie, absolument pas, tu es perdue dans un monde de grands, avec des ambitions toutes aussi grandes, tu vas flancher, tu sens la panique remonter le long de ta colonne vertébrale et presque te paralyser les sens. Tous les sens, aussi, la main de Marley qui vient trouver ton poignet, ça te fait l'effet d'une décharge électrique. Cela est désagréable, tu perds ton sourire automatiquement et tu es sur le point de dire à l'autre maquilleuse de te lâcher et tu articules un début de phrase : "Ne me..." Qui ne trouve pas de fin.
Le ton de Marley est plus que catégorique, trop ferme pour que tu dises quoi que ce soit, et un peu trop familier pour que tu te disputes avec elle et que tu dises non. Par bien des points, Marley te ramène des années en arrière sans même le réaliser, elle te fait penser à Catherine et à ses ordres impérieux. Combien de fois ta mère a utilisé exactement ce ton-là pour que tu retrouves un sourire avant de grimper sur scène ? Pour que tu exécutes à la perfection la chorographie qu'elle avait préparée pour toi et que tu répètes les mots qu'elle a écrits pour toi ? Tu es un animal bien dressé, une bête de foire et c'est tout ce que tu es, ça te lacère le cœur de nouveau penser de la sorte et tu es paralysée, par les souvenirs, la peur et tout ce que tu ne pouvais pas dire avant alors que Marley prend les devants et te traîne à l'intérieur. Elle sera là, c'est censé te rassurer et faire disparaître ton passé et le lourd vécu que tu as sur les épaules ? Connasse, que tu penses presque aussitôt, mais tu gardes ton sérieux et tu réussis à enfin lâcher un : "Lâche-moi la main Marley, je suis sérieuse..." Quand vous arrivez dans la file.
Tu essayes de ne pas trop faire de vagues alors que les regards sont posés sur vous et tu peux enfin respirer quand c'est au tour de Marley. Tu es prisonnière ici, tu le vois, aucun moyen de retourner en arrière sans attirer l'attention plus que cela. Marley présente son look et quand elle chuchote à ton oreille ensuite, tu lui adresses un regard noir lui indiquant qu'elle vient de commettre une grossière erreur. Tu es peut-être celle qui maquille avec légèreté, qui fait des sourires et proposes des snacks à tout le monde, mais tu n'es pas sa cause du moment et tu n'es certainement pas là pour faire ce qu'on te dit. Tu l'as déjà fait, plus jamais tu ne retomberas dans ce schéma-là. Sauf que voilà, le sourire arrive de nouveau, quand c'est à ton tour et même la personne que tu as maquillée semble te lancer une expression encourageante. L'inspiration que tu prends est profonde et tu retrouves ce faux ton enjoué que tu maîtrises tellement bien et ce même si ça t'écorche les lèvres de parler de la sorte. "Je suis Laurie, the rightlau sur Instagram...Le look c'est pour une soirée dans Brisbane et attirer tous les regards, beaucoup n'aime pas le rose et considère que c'est enfantin, moi je dis qu'il faut toujours se démarquer ... La perruque est à moi mais vous pouvez la garder." Que tu dis et tu hausses les épaules comme si cela ne t'atteignait pas vraiment, vraiment, tu t'en fiches qu'on approuve, tu es contente de ton look et c'est le plus important. "Les traits d'eye-liner sont précis." Que tu entends et tu hoches la tête, parce que c'est bien un compliment et tu croises les bras quand on te congédie, te replaçant à côté de Marley, pas pour le soutien qu'elle peut apporter, mais parce que tu as des choses à lui dire quand tout sera terminé.
Tout ce cirque dure quelques minutes de plus et enfin, la délivrance arrive. "Numéro 15, 18 et....23 sont retenus pour la suite." Ce n'est pas ton numéro et pas celui de Marley, dès que c'est annoncé, tu en profites pour quitter la pièce, avec le reste des perdantes. Les conversations reprennent enfin et les bras toujours croisés sur ta poitrine, tu te tournes vers Marley. "Pour qui tu te prends, hein ? Mère Teresa ? Le non tu l'as entendu ou pas ?" Peut-être que tu parles un peu trop fort, mais tu t'en fiches, l'instant suivant, c'est bien un fuck you que tu murmures pour elle et ses grands airs et son pseudo-soutien. Tu te retournes pour attraper tes affaires et ta valise, quoi, elle pensait avoir gagné une amie et que vous alliez réussir ensemble ? Quand tu te tournes de nouveau vers Marley, ce n'est pas juste la colère qui te secoue l'estomac, c'est aussi la panique qui retombe et le fait d'avoir perdu une après-midi, tu as des larmes dans tes yeux bleus quand tu reprends la parole, te sachant sur le point de craquer. "Ne refais plus jamais ça, tu m'entends ? J'ai pas besoin de coach de vie et j'ai déjà une mère, me forcer à faire quelque chose que je n'ai pas envie de faire ? C'est dégeu, vraiment." Tu appuies bien sur les deux syllabes de ton dernier mot, pas prête à dire plus, rêvant de t'énerver un peu plus, mais un peu trop brisée pour le faire, elle n'aura le droit qu'à une expression déçue, avant que tu ne tournes les talons et quittes les lieux. Aussi rapidement que tes longues jambes te le permettent.

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