| One's desire is another's fear [Kieran] |
| | (#)Dim 20 Nov - 1:10 | |
| « Monsieur Kwanteen, les résultats sont négatifs. Nous n’avons pas fait d’erreur, nous n’avons pas échangé votre dossier avec celui d’un autre patient et nous avons effectué les bons tests car nous savons faire notre métier comme vous savez faire le vôtre. »
D’un œil sceptique, Archie analyse le visage de son médecin. « Et vous en êtes sûrs ? À cent pourcent ? Aucune marge d’erreur ? Aucune surprise qui m’attend ? » Le professionnel de la santé soupire en secouant la tête. « Non. Tout est normal. Vous avez même un apport en fer et en vitamine A plus important que la moyenne. » Archie glousse. « Ouais, mais c’est pas ça que je veux savoir. » « Monsieur. » Le médecin dit d’une voix plus sérieuse. « Vous avez passé les radios, votre urine a été analysé, vos scelles, même. » « Oui, d’accord, et est-ce qu’il y a un autre moyen de détecter un cancer ? Une prise de sang ? On n’a pas fait de prises de sang. » « Oui, nous en avons fait une cet hiver. » Petit moment de silence. « Oh. Okay. Ça fait déjà trois mois de ça, on pourrait peut-être en faire une autre ? » Le médecin referme le dossier d’Archie et se redresse sur sa chaise. « Je comprends que vous soyez inquiet, monsieur Kwanteen, mais vous êtes en parfaite santé. Pour les patients dont la famille a déjà été touchée par le cancer, nous recommandons de revenir annuellement sauf si vous notez l’apparition de corps étrangers sur votre peau, comme des grains de beauté ou des plaques sèches, ou si vous vous sentez plus fatigué que d’habitude. Je peux vous fournir un dépliant qui explique tout ceci. » Archie sort de la paperasse de l’intérieur de son veston, le montre à l’homme : « J’ai déjà tout ça. » « Parfait, alors. Vous êtes bien informé, vous n’avez aucune raison de vous en faire. »
Dans le couloir, Archie s’arrête devant une chambre en particulier. Elle est vide mais pleine de souvenirs. Sa gorge se noue alors qu’il revoit le corps frêle et épuisé de Lola, branchée à une machine qui fait gonfler ses poumons à sa place. Il sort son téléphone et envoie instinctivement un message à ses deux sœurs, message dans lequel il leur demande si elles ont bien passé les tests de dépistage cette année. Il reçoit deux réponses positives qui le rassurent aussitôt. Il n’adresse plus un regard à la chambre qu’il délaisse, suivant la ligne du carrelage jusqu’à une machine distributrice de laquelle il extirpe une barre protéinée. Il en mord une bouchée plus grosse que peut contenir sa bouche et mâche avec embarras et difficulté, passant devant une dizaine de chambres, certaines ouvertes, certaines fermées. Quand il traverse les derniers mètres, il croit sentir un coup de vent au niveau de son cou, comme une caresse, un signe que lui envoie le ciel, celui de refaire un pas en arrière ; ce qu’il fait sans réellement savoir pourquoi puisqu’il ne croit pas en la magie.
La silhouette d’un garçon qu’il ne faut pas nommer repose, assoupie, du côté droit d’une chambre qui accueille deux lits. Le second est vide mais ses couvertures en papier s’empilent à son extrémité, attendant le retour de son occupant. Archie n’a besoin de l’autorisation de personne pour faire ce qu’il a envie de faire, alors il pénètre dans la chambre blanche sans demander son reste. Il s’arrête à la base du lit de Kieran, le surplombe de son ombre, penche la tête sur le côté en observant le fil connecté à son poignet. Il doit puiser dans toutes ses forces pour ne pas attraper son dossier et y enfoncer son nez curieux, conscient qu’il existe des limites à ne pas franchir – même si ça ne l’a jamais arrêté auparavant.
Il se racle la gorge, se fait bruyant, fait claquer sa langue, pour réveiller son martyr endormi, et quand ses yeux vitreux rencontrent la réalité, il lui fait un signe de la main. « Tu devais faire un rêve merveilleux. » Il fredonne juste avant de croquer dans sa barre chocolatée. Il tend le reste à Kieran, comme pour le lui proposer, mais devant son air étourdi, il assume que ce n’est pas de chocolat dont il a envie. « Quel hasard. Te trouver ici. Ça me rappelle des souvenirs. » Il tend le cou vers la sortie de la chambre. « Mais je crois que la chambre d’Autumn était à un autre étage. » Il fait quelques pas dans celle de Kieran, laisse sa main traîner un peu partout comme s’il marquait son territoire comme le loup alpha qui veut préserver ce titre. « Alors la boucle est bouclée, Kieran. Rassure-moi, tu n’es pas ici pour les mêmes raisons qu’elle, ou je vais commencer à croire que vous faites exprès parce que vous aimez vous torturer. » Il s’empare de la chaise au coin du mur, qu’il porte au chevet de Kieran, et il s’y assoit, imposant sa présence plus que jamais, et jouant du bout du doigt avec le fil relié à son poignet comme s’il s’agissait d’une petite balançoire qui ne demandait qu’à se faire balancer.
@Kieran Halstead je te jure qu'il va se calmer |
| | | Kieran Halsteadles cicatrices de la mémoire ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200 TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
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ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.
(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
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| tw : tentative de suicide
(TOOWONG, ST VINCENT'S HOSPITAL). Plus les médecins l’aident à reconstituer les jours qui manquent à sa mémoire, plus Kieran souligne l’ironie de la situation – n’aidant pas celle-ci au passage. Ce sont les benzodiazépines qui l’ont amené ici ; c’est à l’aide de ceux-ci qu’ils le soignent. Forcément, les dosages sont différents, principalement parce que les professionnels respectent les prescriptions là où Kieran n’a pas fait cet effort-là. À vrai dire, la majorité des médicaments autant que le sachet de cocaïne retrouvés dans son appartement ne lui appartenait même pas, volés ci et là des diverses armoises à pharmacie de son entourage au fil des mois en guise d’automédication qui, évidemment, a été suffisamment mal gérée pour l’envoyer à l’hôpital. Ses excès illégaux ont été soignés par des doses réglementées ; même si en vue des divers effets sur son corps, plus d’une semaine après les faits, il a bien conscience que les quantités ne devaient pas été si différentes que celles qu’il a ingérées par lui-même. Alors il ne peut s’empêcher de se montrer sarcastique quant au fait qu’il a fait une « overdose » là où les médecins, eux, sont les héros du jour pour lui avoir fait subir une curarisation pour maîtriser ses convulsions et fait usage d’hypnotiques pour forcer une perte de conscience à laquelle il était pourtant parvenu à accéder par lui-même. La situation ne le fait pas rire ; mais elle ne l’impacte pas autant que les médecins le voudraient, et à la place d’un bon de sortie, Kieran a écopé d’un aller sans retour annoncé à l’étage du haut, là où il sera traité parce qu’il continue de représenter un danger pour lui-même.
Là où Autumn était traitée quand elle en était un pour elle-même.
Ça aussi, c’est ironique. Et insupportable. Il a cessé de compter le nombre de fois où il a espéré se retrouver à sa place pour lui ôter un peu de ses souffrances, pour mieux comprendre celles-ci, pour mieux les aider. Aujourd’hui qu’il est à la place de son ex-fiancée, Kieran donnerait tout pour revenir en arrière. Non pas pour arrêter son geste ; seulement pour mieux le maîtriser ou, à défaut, avoir une situation qui l’aiderait à berner encore un peu plus son monde. Mais son séjour en psychiatrie a tout d’une sentence irréversible alors qu’ils ont bien compris que la situation n’a pas été suffisamment prise au sérieux. Parce qu’ils ont manqué de discernement autant qu’il n’a réussi à fausser leur jugement ; et cette fois-ci, c’est une belle ironie qu’il ait réussi une seule chose dans sa vie, pour mieux rater la finalité qu’il désirait.
Si l’esprit de Kieran est loin d’être stabilisé, il en va de même pour son corps qui a subit bien plus qu’il ne l’aurait jamais imaginé en un temps si réduit que les conséquences sont déjà ancrées dans son quotidien. Entre deux séances de dialyse, c’est dans un sommeil réparateur qu’il est plongé – grâce aux mêmes substances qui l’ont menées ici. Kieran ne parvient plus réellement à distancer la réalité des moments où son esprit s’égare, et lorsqu’un bruit qui déroge à ceux, habituels, des appareils auxquels il est dépendant, il a déjà l’impression d’halluciner la silhouette d’Archie face à lui. « Tu devais faire un rêve merveilleux. » Et désormais, il vit un cauchemar éveillé quand il prend conscience que la chambre est bien trop détaillée pour qu’il ne s’agisse d’une représentation de son esprit. Kieran ne réagit même pas lorsqu’Archie lui tend sa friandise, n’essaie pas plus de se relever – seulement d’obliger ses capacités de réflexion qui n’ont pas été malmenées par son overdose de l’aider à réagir face à ce qu’il se produit. « Quel hasard. Te trouver ici. Ça me rappelle des souvenirs. » Il n’a pas besoin d’en dire plus que Kieran sait exactement à quoi il fait référence ; mais ce serait aussi mal connaître l’actionnaire que de croire qu’il s’arrêterait sans s’assurer d’enfoncer le couteau. « Mais je crois que la chambre d’Autumn était à un autre étage. » Il ferme les yeux un instant, ultime espoir d’halluciner, mais les pas d’Archie dans la chambre, qui résonnent jusqu’à ses oreilles, lui font comprendre qu’il est bien ancré dans la réalité – une première depuis des jours. « Alors la boucle est bouclée, Kieran. Rassure-moi, tu n’es pas ici pour les mêmes raisons qu’elle, ou je vais commencer à croire que vous faites exprès parce que vous aimez vous torturer. » Il ne lui offrira pas de réponse. Il ne lui fera pas ce plaisir, pas plus qu’il n’assumera être touché par les paroles d’Archie. Il voulait se débarrasser de ses souffrances, pas en recueillir d’autres. Il voulait oublier les figures d’un passé qui impactent trop son présent ; et non pas se retrouver confronter à l’une d’entre elle dès son réveil. Archie joue avec la perfusion sous-cutanée qui lui permet de rester hydraté alors qu’il n’est pas encore en mesure de se nourrir correctement et le réflexe de Kieran consiste à tirer son bras contre lui pour glisser celui-ci sous la couverture.
Il a supporté beaucoup de choses, Kieran. Il a supporté l’abandon de ses propres parents, puis le rejet de ses familles d’accueil. Il a supporté le départ de Sawyer, seule personne qui est toujours restée à ses côtés. Il a supporté des années d’intimidation et de dévalorisation constante qui ont construit l’homme qu’il est devenu ; et il a supporté de ne pas être celui que lui souhaitait devenir. Il a supporté les échecs qui se sont entassés les uns sur les autres au point où ils sont trop nombreux pour qu’il soit en mesure de se souvenir de chacun d’entre eux. Il a supporté de voir son cœur se briser en des milliers de morceaux à chaque fois qu’il s’est autorisé à le confier à quelqu’un. Il a supporté les tromperies et les tricheries autant que la violence et l’ignorance des autres à son égard. Il a supporté les coups d’un inconnu dont le seul désir était de lui donner la mort ; il a supporté des couteaux plantés dans sa chair par deux reprises. Il a supporté des années d’abus psychologiques et psychiques qui ont façonné sa manière de penser et de se comporter avec les autres. Il a supporté des humiliations continues et les conséquences à long terme de celles-ci. Il a supporté tous les blâmes qu’on faisait porter sur lui quand il ne rêvait que d’aller mieux. Il a supporté une overdose qui l’a tué pendant quelques minutes ; il a supporté les sondes enfoncées dans l’urgence de part et d’autres dans son corps et les médicaments qui l’ont privé de toute réflexion pour canaliser ses convulsions et ses hallucinations. Il a supporté beaucoup de choses, Kieran. Mais il n’est pas en mesure de supporter la danse victorieuse d’Archie sur le lit où il est mort quelques instants durant, quand, pour toute réponse, c’est un glacial « va te faire foutre » qui s’échappe d’entre ses lèvres. Le regard qui accompagne ses mots est aussi dur que ceux-ci, d’une assurance incomparable avec toutes les paroles qu’il a pu, par le passé, adresser à Archie – et à quiconque, en réalité. Il a frôlé la mort et il ne rêve que de la retrouver ; c’est dans cet extrême qu’il accepte enfin de réagir aux provocations qu’Archie lui offre depuis des années. Il n’a plus rien à perdre, après tout ; et cette fois-ci Kieran en a véritablement conscience.
@Archie Kwanteen
- :
Dernière édition par Kieran Halstead le Mar 17 Oct - 15:36, édité 1 fois |
| | | | (#)Mar 29 Nov - 22:10 | |
| Avec Kieran, Archie a l’habitude des couinements piteux, des gros yeux brillants de frousse, de la queue repliée entre les jambes, des lèvres closes et dociles. Leur relation ne s’est jamais déployée, s’est contentée de la retenue, certainement parce que l’un d’eux n’a aucun d’intérêt à se lier d’amitié avec l’autre, et sûrement parce que l’autre doit retenir sa vessie de se déverser à la moindre confrontation l’opposant à l’un. Sans Autumn, les deux garçons se croiseraient dans la rue comme se croisent les étrangers. Leurs bras se frôleraient, ils s’échangeraient un regard embêté, et leurs vies se poursuivraient sans que les traits de leurs visages ne s’imprègnent dans leurs souvenirs. Mais le passage de la jeune femme dans leurs deux vies a lié leurs destins par la force des choses, et il faut croire que le destin d’Archie a un sens de l’humour fort développé.
Les premiers silences de Kieran face à ses questions, Archie les interprète comme des encouragements à continuer. S’il en doutait plus tôt, maintenant il est sûr d’une chose : les pupilles de l’affaibli sont bien rivées vers lui, et, sa présence, il commence à la concevoir comme une réalité plutôt qu’une hallucination. L’actionnaire a l’impression d’être à la morgue et de faire face au premier spécimen mort-vivant qui déclenchera l’apocalypse, et la fin du monde tel qu’il est aujourd’hui. Ironique de la part du garçon le plus douillet qu’il n’a jamais connu. C’est dans sa mort qu’il portera ses couilles pour la première fois. C’est dans sa mort qu’il fera l’entête des journaux, à défaut de les avoir illustrés de ses caricatures oubliables.
Et, parlant de couilles, Kieran lui montre pour la première fois de sa vie qu’il en possède bien une paire sous cette couverture blanche et ce ridicule accoutrement en papier mâché. Le « va te faire foutre » qu’il pousse comme s’il s’agissait de son tout dernier souffle provoque l’hilarité chez Archie qui, tout sourire, redresse le dos, délaisse le tube en plastique auquel il n’avait de toute façon plus accès. Sa main s’écrase sur le matelas, l’enfonce de toute sa masse : « Wow ! » Il s’exclame avant de jeter un regard autour d’eux pour chercher un public invisible. Un comédien qui porte un spectacle à lui seul. « Vous avez entendu ? » Aucune réponse. Parce qu’ils sont seuls. Le tyran et le martyr, sans que jamais les rôles ne puissent s’interchanger. Il repose son regard de renard sur Kieran, examine avec plus d’attention son teint blafard et vidé de toute lumière, note l’absence de plâtres, bandages, ou qu’importe : les blessures ne sont pas extérieures, sauf si elles sont dissimulées sous les draps. Mais une simple vasectomie ne le mettrait pas dans un tel état.
« Il t’aura fallu d’être branché à une machine et drogué par je-ne-sais combien de médocs pour réussir à hausser le ton avec moi. » Il fronce les sourcils. « Que dis-je. C’était un soufflement, une petite bourrasque, un gémissement qui m’a fait beaucoup de peine, Kieran. » Il fait tapoter ses doigts sur le matelas, jette un regard intrusif sur le dossier qu’il ne touchera pas, qu’il ne lira pas, parce qu’il est encore convaincu d’arriver à tirer les vers du nez de l’alité. Il passe sa langue sur ses dents pour les débarrasser du goût de chocolat insistant, s’humecte ensuite les lèvres pour reprendre la parole, puisqu’il en a le droit, il a tous les droits ici, dans cette chambre, dans cet hôpital, dans cette ville, sur ce continent, sur cette planète, dans cette galaxie. « Alors ! Raconte. » Il insiste comme s’il parlait à un vieil ami qu’il n’a pas revu depuis l’éternité, serrant maintenant le poignet de Kieran pour le secouer un peu, mais sans ardeur, sans animosité, seulement une curiosité morbide qui l’empêche de quitter cette pièce sans connaître la vérité derrière cette sinistre scène. Ou, plutôt, un semblant de curiosité morbide qui camoufle en fait son besoin de s'assurer qu'Autumn n'est pas impliquée de près ou de loin à cette mystérieuse histoire. D'un geste discret, l'homme s'empare du bouton pour appeler l'infirmier ou l'infirmière, le garde bien en sécurité dans sa main, pour empêcher le patient d'en faire usage. « Je peux aller te chercher un papier et un crayon s’ils t’ont pété les cordes vocales. » Il a levé son bras pour le glisser sous sa couverture, après tout : il n’est pas paralysé. « Raconte. » Qu’il insiste une dernière fois du bout des lèvres, le marinant du regard comme s’il s’apprêtait à le gober tout rond.
@Kieran Halstead oups lol |
| | | Kieran Halsteadles cicatrices de la mémoire ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200 TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
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| Allongé sur ce lit d’hôpital, prisonnier d’un corps devenu récalcitrant par sa propre faute et d’un esprit trop défaillant pour son propre bien, Kieran ne s’est pourtant jamais autant senti en position de force face à Archie. Il n’est pas en mesure de dominer l’actionnaire, c’est un fait. Il ne le souhaite pas, c’en est un autre. Archie aura toujours le dessus autant de par la force de ses coups que la maîtrise de ses mots. Pour autant, Kieran est aujourd’hui dépossédé de ce qui entachait la plupart de ses rencontres avec l’homme face à lui : la peur. Et c’est parce que celle-ci ne l’accompagne plus depuis son réveil qu’il se permet ces quelques mots qui forment une insulte parmi toutes celles qu’il a adressées silencieusement à Archie par le passé et dont il ne s’inquiète pas des conséquences. Parce qu’il n’y en aura pas, compte tenu de son état et du lieu dans lequel il se trouve. Et quand bien même il y en aurait, quelles pourraient-elles être ? Kieran est affaibli, dépité, instable, entre autres adjectifs qui peuvent tenter de poser des mots sur son état sans jamais s’approcher de la vérité. Les provocations d’Archie sont désagréables et insupportables, mais elles ne l’atteignent pas comme elles auraient pu le faire par le passé. Dans un sens, peut-être qu’il attend de les rencontrer, ces fameuses conséquences, dans une volonté de continuer à jouer avec des limites qu’il n’a jamais osé tourmenter auparavant et qu’aujourd’hui, il ne peut s’empêcher de vouloir franchir. Archie ne gagnera pas ; il se refuse à lui donner l’avantage alors que ce dernier semble l’avoir de par leurs seules positions qui en disent long sur qui pourrait avoir l’avantage. Pour la première fois, Kieran refuse de céder aussi facilement, d’offrir à autrui – et surtout pas à Archie – ce qu’il désire. Sa posture inerte fait peut-être de lui la victime toute désignée de ce nouvel affrontement, mais le dessinateur, bien que n’ayant jamais autant été affaibli par les démons contre lesquels il a lutté durant des années, ne permettra pas à Archie d’en immiscer un nouveau dans son esprit. Ils sont déjà trop nombreux qu’ils ont explosé ; et c’est justement parce que Kieran en est arrivé à un tel extrême qu’aucune peur n’est dictée par la présence d’Archie dans sa chambre. Parce qu’il a compris de qui il doit réellement craindre les réactions ; et il ne s’agit que de lui-même.
« Wow ! (...) Vous avez entendu ? » Alors qu’Archie est sur scène sans qu’aucun spectateur ne s’intéresse à sa prestation, Kieran prend conscience d’une chose : il lui fait pitié. Pour la première fois, ce n’est pas de l’admiration, du dégoût, de la colère ni de la crainte que lui inspire Archie. C’est de la pitié et même de la moquerie qu’il ressent à son égard alors que celui-ci se sent obligé de se satisfaire du malheur des autres pour exister. Même les signaux les plus évidents, celui d’un homme fatigué coincé sur un lit d’hôpital, ne semblent pas trouver valeur à ses yeux ; et ça en dit long sur le genre d’homme qu’il est. Ça en dit aussi long sur le peu de respect qu’il doit lui porter, surtout, après des années à espérer obtenir le sien. Archie n’en a jamais fait preuve ; pourquoi est-ce que Kieran s’obstine à lui en montrer ? Et si le regard d’Archie qui glisse sur son corps le met mal à l’aise, Kieran ne lui fera pas le plaisir de détourner les yeux, ni de fuir cette confrontation à laquelle, aujourd’hui, il se sent prêt à participer. « Il t’aura fallu d’être branché à une machine et drogué par je-ne-sais combien de médocs pour réussir à hausser le ton avec moi. » Bien que silencieux, son regard ose à l’affronter. « Que dis-je. C’était un soufflement, une petite bourrasque, un gémissement qui m’a fait beaucoup de peine, Kieran. » Et si son attitude l’a souvent dérangé de par l’arrogance qu’il offre au reste du monde, Kieran comprend enfin qu’il s’agit de compenser quelque chose, de se donner un rôle, alors qu’à cet instant, dans l’attitude d’Archie, c’est bien la pitié qu’elle lui provoque qui prédomine. « Et il t’aura fallu chercher quelqu’un à emmerder dans les couloirs d’un hôpital pour te donner l’impression que tu vaux quelque chose. » Si Kieran a l’excuse des sédatifs pour justifier son manque de retenue, Archie n’en a aucune pour expliquer les cibles qu’il choisit. Peu importe les circonstances qui ont motivées son déplacement, le fait est qu’il prend plaisir à frapper un homme déjà à terre, et pour quelqu’un qui se pense au-dessus des autres, cette facilité est ridicule.
« Alors ! Raconte. » Archie s’empare de son poignet et il achève de franchir les limites de la bienséance sous le regard noir d’un Kieran qui ne peut guère se défendre autrement qu’en tirant son bras vers l’arrière. Et s’il dérobe le bouton d’appel qui serait susceptible de le sauver de ce mauvais pas, Kieran ne s’en offusque même pas alors qu’il n’avait aucune intention d’en faire usage. Demain, il ne se souviendra probablement pas de cet élan de courage, autant qu’il en profite aujourd’hui que sa retenue semble avoir disparu aux mêmes titres que certaines fonctions vitales. « Je peux aller te chercher un papier et un crayon s’ils t’ont pété les cordes vocales. » Elles fonctionnent très bien, il a pu le découvrir et si Kieran limite ses mots, c’est parce qu’il estime qu’Archie n’est pas digne de les recevoir. « Raconte. » Archie insiste et si son regard vise à l’en convaincre, le dessinateur ne répond que par un sourire qui s’agrandit à mesure que le silence s’installe entre eux. Il est hors de question de lui donner la satisfaction de lui offrir des réponses à des interrogations qui ne le regardent même pas. « T’aimerais bien le savoir, hein ? » Il le questionne, son sourire qui ne quitte pas ses lèvres alors qu’il n’a pourtant aucune raison d’être aussi satisfait. Sauf que répondre aux provocations d’Archie en jouant avec ses nerfs a quelque chose d’agréable, alors qu’il sait pertinemment que si, la plupart du temps, l’actionnaire ne parle que pour s’écouter, le reste est consacré à poser des questions dont il veut obtenir les réponses, que Kieran refuse pourtant de lui offrir aujourd’hui.
@Archie Kwanteen
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| | | | (#)Mer 28 Déc - 2:07 | |
| Le vagabond.
Il vadrouille dans le dédale des imperfections des autres, déniche entre deux coins cachés les délicieux complexes desquels il se rassasie pour oublier les siens. Archie s’accroche à la chair sale, la puise de toute sa vitalité, l’arrache en retirant ses crocs, laisse saigner sa victime et se contente du spectacle navrant pour faire taire les musiciens qui jouent faux dans son cœur mutilé par l’antipathie. Il est une toile, celle que le peintre n’a pas enduit de vernis parce qu’il la trouvait imparfaite, et parce qu’il « aura le temps de la terminer plus tard ». Mais il ne revient jamais à lui ; le temps a fait son œuvre à sa place. Il a vieilli, le peintre, et il n’a plus le courage de corriger l’imperfection d’Archie qui se trouve au beau milieu de son visage et tache ses yeux pourtant bleus comme les bonnes âmes souhaitant bien faire.
Bien faire ?
Bien faire…
Archie savait bien faire. Archie n’est pas né monstre, Archie l’est devenu volontairement, pensant que ce sont les monstres qui réussissent à mourir de la bonne façon, les rêves réalisés empilés dans leur album photo et les clichés de famille habillant les murs de la chambre où repose leur lit de mort ainsi que leur corps presque mort.
Il mourra seul, Archie. Kieran aussi, peut-être ; mais ce sera différent. Ils ont des points en commun qui éloignent l’un de l’autre. Leurs astres ne seront jamais alignés et leur soleil ne brillera jamais le même jour. Il ne pleut pas, à la fenêtre, mais c’est tout comme.
L’orage ne tardera pas à faire trembler le ciel dans les yeux d’Archie. « Et il t’aura fallu chercher quelqu’un à emmerder dans les couloirs d’un hôpital pour te donner l’impression que tu vaux quelque chose. » Qu’est-ce que la valeur d’un être humain dans un monde où les intempéries ne préviennent pas avant de frapper ? L’être humain, il nait, il survit puis il crève en espérant avoir laissé sa marque intemporelle quelque part dans le mur ou dans le cœur d’un autre. S’il se sentait poète, et Archie ne se sent jamais poète, il enjoliverait ses propos, les transformerait en devise, mais Archie n’est pas artiste, encore moins philosophe. Il se contente de dire ce qu’il a appris et de faire ce qu’il déjà fait encore et encore pour ne jamais sortir de la zone de confort de laquelle il est roi. Il bâtit aisément son royaume parce qu’il a est né avec des semelles en or aux pieds, oublie que certains peinent à ériger les fondations du leur. « Figure-toi donc que ce n'était qu'un heureux hasard. » Qu’il répond donc, détaché, ne niant pas l’attaque de Kieran puisque ça lui servirait à rien d’essayer de lui faire croire qu’il en a quelque chose à faire de ceux qui ne lui ressemblent pas. Il ne sait plus se servir de son humanité depuis longtemps. Il l’a perdue quelques part entre deux cauchemars et au pied de sa lâcheté. Archie est comme son père, il est sa fierté, a réussi pour lui, et seulement pour lui, laissant de côté les rêveries qui reviennent pourtant le hanter au milieu de la journée pour lui rappeler que la trentaine l’a attrapé et que jamais il n’a vécu sa jeunesse comme il l’aurait souhaité.
Mais c’est tant pis pour son cœur qui ne sait pas aimer, ou qui se met à saigner abondamment dès l’instant où il bat pour quelqu’un. Hémorragie interne. Mort d’amour. Autumn ? Où est-elle ?
Reprend tes esprits, Archie, tu as une quête à mener.
C’est facile de frapper un corps déjà meurtri. Sous sa couverture fine comme un mouchoir, Kieran est immobile. Momifié, à deux doigts de sa tombe, son regard soutient celui d’Archie sans ciller, et c’est bien la première fois qu’il peut en observer le motif. Il ne se gêne pas pour le faire car il n’a jamais craint les regards prolongés. Il n’est jamais celui qui bat des paupières en premier mais il a l’impression que la bataille s’éternisera plus longtemps qu’espéré. « T’aimerais bien le savoir, hein ? » Si le sourire étirant les lèvres du patient souhaite le déstabiliser, alors c’est loupé. Archie en raffole, de la confrontation, parce que les guerres les plus longues récompensent abondamment les gagnants. Perdre ? Jamais face à Kieran et sa carapace molle, ses mains vides et ses dents bien limées. « Joli… » Il chantonne, déjà excité à la simple idée de sortir son arme de sa poche pour la planter. Il n’en perd pas son assurance, redresse son tronc, se pose contre le dossier, soulève son pied pour poser son talon droit sur son genou gauche afin de prendre plus de place dans le petit espace que concède la chambre. Le perdant est déjà alité : c’est une étape de moins à réaliser. « C’est beau de te voir sourire. Tu restes positif malgré ta position délicate. Il en faudrait plus, des mecs comme toi, pour donner l’exemple. » Il éclaire sa gorge d’un raclement, fait pianoter ses doigts joueurs sur son propre genou en insistant du regard. Il n’a pas l’intention de bouger (Kieran non plus, par défaut). Deux statues qui pourront se fixer pendant bien longtemps si l’un des deux ne reprend pas la parole. « Tu sais bien que ça ne te sert à rien de me faire mariner comme ça. Je peux ouvrir le dossier juste au-dessus de ta tête, interroger la réception en me faisant passer pour ton frère qui t’aime tant… » Petite pause qui n’implique rien de plus qu’une hésitation dissimulée derrière un soufflement du nez. « Demander à Autumn. Elle doit bien savoir ce qui t’amène ici. Aux dernières nouvelles, tu n’as jamais eu beaucoup de gens à qui te confier. » Comme des parents, ses premiers liens de sang. Mais ce n’est qu’un exemple choisi au hasard. « Oh, au fait, si j’étais toi, je me préviendrais tout de suite si le deuxième lit était occupé par elle. » Il précise en désignant du menton le fameux lit dont les couvertures ont fraichement abrité un autre corps.
@Kieran Halstead oups xptdr |
| | | Kieran Halsteadles cicatrices de la mémoire ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200 TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
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(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
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| À de nombreuses reprises, Kieran a envié Archie. Il s’est imaginé à sa place, avec sa personnalité, son pouvoir, son aisance ; toutes ces choses auxquelles il n’aurait jamais accédé par lui-même. Pendant longtemps, Archie a représenté un modèle sur lequel il a gardé l’espoir de pouvoir se calquer un jour, pour rendre sa vie un peu plus douce, ce qui a constitué une part importante de sa jalousie à l’égard de l’homme d’affaires. Autumn n’a jamais été la seule raison pour laquelle son opinion sur Archie n’était pas des plus favorables, son biais de comparaison a joué un rôle essentiel dans ce ressentiment pour lequel il s’en est souvent voulu, le considérant comme injustifié. Mais au fil des années, à mesure que l’attitude d’Archie se voulait de plus en plus insoutenable, Kieran a pris conscience qu’il n’enviait pas tant le jeune homme que sa position dans la société. Aujourd’hui, alors qu’il se tient à son chevet et l’humilie sans la moindre hésitation, Kieran comprend qu’il n’y a rien à envier chez cet homme. Peut-être qu’il peut se vanter d’être important, d’être considéré par ses pairs et d’être vu, tout simplement et si ce sont des choses que Kieran rêve toujours de découvrir un jour, l’aigreur d’Archie ne l’intéresse pas, bien au contraire. S’il doit être cet homme insensible au sort des autres, hargneux au point de se satisfaire du malheur des autres, alors Kieran préfère encore rester l’être insignifiant qu’il a toujours été. Ce n’est pas en se réconfortant de l’échec des autres qu’il envisage son succès et loin d’être aussi déplaisante qu’il aurait pu le croire, cette visite commence à lui inspirer un certain soulagement. Il a passé des années à tenter de rivaliser avec Archie en se persuadant que jamais il ne serait à la hauteur ; et aujourd’hui, il réalise que sa valeur surpasse celle de l’actionnaire. « Figure-toi donc que ce n'était qu'un heureux hasard. » — « Tu ne nies pas, donc. » Qu’il se permet de constater alors qu’Archie met l’accent sur un hasard plus que sur ses intentions, ce qui conforte Kieran dans son idée. Car le premier ne change rien aux secondes, alors qu’il prend plaisir à appuyer où ça fait mal, que son pouvoir de domination ne semble être en mesure de s’exercer que lorsque le combat est de toute évidence inégal ; comment la victoire peut-elle être belle, dans ce cas ?
Et quand bien même elle serait misérable que Kieran se refuse de l’offrir à Archie, tandis que celui-ci fait preuve d’insistance pour connaître les raisons l’ayant envoyé ici. Il est hors de question qu’il se dévoile de cette façon auprès du trentenaire. Tout d’abord parce qu’elle ne le concerne absolument pas et qu’il s’agit de quelque chose de très personnel. Ensuite, parce que celui-ci n’hésitera pas à moquer une situation qui est suffisamment difficile à vivre pour le principal concerné sans qu’il ajoute des éléments pour précipiter une seconde chute. Enfin, parce qu’à travers son obstination, Kieran réalise qu’il s’agit-là d’un moyen de satisfaction et qu’il ne veut guère contribuer au plaisir d’Archie. « Joli… » Il se redresse, fait le beau comme le bâtard qu’il est, chaque geste est théâtral et loin d’être impressionné, Kieran se doute qu’il s’agit d’une façon de gagner du temps pour formuler des arguments tangibles, qui n’auront pour autant aucun poids aux yeux du dessinateur. « C’est beau de te voir sourire. Tu restes positif malgré ta position délicate. Il en faudrait plus, des mecs comme toi, pour donner l’exemple. » — « N’hésite pas à t’en inspirer. » Il estime, avec un sourire toujours radieux, faussement innocent. S’il dit donner l’exemple, alors qu’Archie soit son premier élève, lui dont le dernier sourire sans intentions derrière doit remonter à des années. Le regard qu’il porte sur lui aurait pu le dissuader de se lancer dans un tel jeu, mais il ne l’impressionne plus. Il ne l’impressionnera plus, surtout. « Tu sais bien que ça ne te sert à rien de me faire mariner comme ça. Je peux ouvrir le dossier juste au-dessus de ta tête, interroger la réception en me faisant passer pour ton frère qui t’aime tant… » — « Mais t’as envie que je te le dise. » Et qu’Archie n’essaie même pas de nier tant c’est évident. Il veut lui arracher les mots de la bouche, comme il veut toujours tout obtenir ; faire des efforts par lui-même va à l’encontre de sa manière d’être. Il n’est pas difficile de voir le monde à travers les yeux d’Archie : celui-ci est son terrain et les gens sont ses larbins. Son plaisir réside dans le fait d’obliger les autres à céder, alors Kieran met un point d’honneur à ne pas craquer. Ce n’est pas difficile, tant il ne veut pas entendre les commentaires d’Archie. « Demander à Autumn. Elle doit bien savoir ce qui t’amène ici. Aux dernières nouvelles, tu n’as jamais eu beaucoup de gens à qui te confier. » — « Je te laisse être porteur de mauvaises nouvelles, ça te va bien comme rôle. » Car il ne doute pas qu’il s’agira d’une mauvaise nouvelle pour la jeune femme, et l’idée qu’Archie soit celui qui lui l’annonce est en réalité très séduisante : parce qu’elle mettra le doute dans son esprit, parce qu’elle se questionnera quant à savoir le rôle que son ancien petit-ami a pu jouer là-dedans. « Mais aux dernières nouvelles, tu n’as pas plus de gens à qui te confier puisqu’elle ne veut plus te parler, je me trompe ? » L’affection de la jeune femme a toujours été un élément de concurrence entre eux et à celui-ci, Kieran gagne, une fois de plus. C’est chez lui qu’elle est venue se réfugier après qu’Archie l’ait chassée, alors qu’il ne prétende pas être en mesure d’obtenir quoi que ce soit d’Autumn. « Oh, au fait, si j’étais toi, je me préviendrais tout de suite si le deuxième lit était occupé par elle. » — « Quel dommage que tu ne sois pas moi. » Il ne peut s’empêcher de rétorquer, avec un léger rire causé par un reste de sédation. « Sinon tu saurais pourquoi je suis là. » Il ajoute, avant d’avoir une pensée qu’il s’interdit aussitôt ; sinon tu aurais réussi, toi.
@Archie Kwanteen
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| | | | (#)Mar 21 Fév - 0:55 | |
| « Tu ne nies pas, donc. » Et pourquoi prendrait-il le temps de nier ? Kieran lui a trouvé un alibi parfait. Ainsi, il n’est pas venu à l’hôpital pour se confronter aux possibles représailles du cancer qui lui a volé sa sœur et il n’a pas fait un détour pour revoir la chambre dans laquelle elle s’est éteinte, et dans laquelle il n’a pas eu le droit de pleurer. Archie est venu ici pour se donner l’impression qu’il vaut quelque chose ; exactement ce que l’alité prétend avoir compris. Ce sera toujours mieux que d’admettre qu’il est vulnérable comme tous les êtres humains et que ses chances de se retrouver à la place de Kieran sont plus grandes que les autres. Se moquer de lui, le pointer du doigt, ricaner, grimacer, l’aveugler des projecteurs, faire des nœuds avec ses lacets pour le faire trébucher, le pousser dans l’escalier, le regarder saigner – tout pour oublier qu’il souffrira lui aussi un jour ou l’autre et que sa richesse ne pourra pas le sauver. Personne ne sera à son chevet et tant mieux. Personne ne le verra perdre le contrôle de sa vie. Autant en profiter tant qu’il le peut encore. Avec un peu de chance, les gens se souviendront de lui quand il avait trente ans, l’allure fière et les ambitions encore immenses.
Mais qu’importe. Il n’est pas question de lui aujourd’hui. Ses jours ne sont pas encore comptés, et peut-être que ceux de Kieran le sont, eux. Le problème, c’est qu’il n’en a pas la certitude. Archie déteste ne pas savoir. Archie garde les rênes près de lui parce qu’il n’est pas question de laisser une autre personne les lui voler. « N’hésite pas à t’en inspirer. » Kieran tient le coup ; plus que d’habitude. Il lui fait face, ne détourne pas les yeux, son palpitant ne loupe pas un battement. Deux chiens qui refusent de laisser l’autre sortir vainqueur de ce staring contest. Il faudra que l’un morde en premier. « T’es allumé pour quelqu’un de branché à une machine. » « Mais t’as envie que je te le dise. » Le soufflement qui s’échappe par ses narines se confond à la grimace qu’il tente de dissimuler – qu’il réussit à dissimuler parce qu’il sait si bien prétendre. Mais il ne semble plus aussi serein quand il puise dans ses dernières ressources alors qu’il mentionne le prénom de cette saison qu’ils ont tous les deux en commun, cette femme qui a partagé leur vie de manière similaire mais différente à la fois. Il aurait préféré ne pas emprisonner son nom dans la conversation, faire d’elle l’esclave de leur animosité, mais il est trop tard. « Je te laisse être porteur de mauvaises nouvelles, ça te va bien comme rôle. » Il semble honnête quand il dit cela, et ça agace Archie qui commence à se demander s’il n’est pas en train de voir du noir là où il n’y en a pas. Autumn lui avait juré qu’elle et Kieran ne signifiaient rien. Deux variables qui ne s’additionnent plus, se soustraient désormais. Le passé. « Mais aux dernières nouvelles, tu n’as pas plus de gens à qui te confier puisqu’elle ne veut plus te parler, je me trompe ? »
Elle lui avait juré.
« Hum ? » Il ne veut pas comprendre ce que cette question signifie mais il est trop tard pour demander à son cerveau de s’éteindre. L’information rebondit dans son crâne, réveille des hypothèses, lui serre la mâchoire et réchauffe son front, son cou qui, soudain, se referme autour de son œsophage et empêche l’air de circuler librement. Alors il sait. Et, s’il sait, c’est parce qu’Autumn n’a pas respecté sa promesse. Mérite-t-il réellement de s’en vexer ? Il l’a brisé autant que Kieran et, si l’autre l’a fait involontairement, lui il savait très bien ce qu’il faisait malgré les litres d’alcool qu’il avait ingérés. Il savait, puis il a regretté. Comme toujours. Un esprit méchant qui a conscience d’être méchant. Il blesse pour blesser, c’est tout. Il se protège, c’est tout, jusqu’à ce que son bouclier se transforme en arme. « Alors, ses poignets… » Il marque une pause, l’océan de ses yeux, jadis limpide, se brouille de terre soulevée. « Tu étais au courant. » Nouvelle pause, puis il semble le blâmer pour tous les maux du monde quand il reprend : « C’était encore toi le responsable ? » Non, il ne veut plus se faire pointer du doigt à présent. Certes, il a dit des choses terribles, a brisé sa meilleure amie parce qu’elle connaissait ses failles et qu’il refusait de la laisser les utiliser contre lui. Mais tout a commencé quand il a vu sa peau cisaillée alors c’est la faute à Kieran, encore et toujours, jamais la sienne, parce qu’il est un Saint qui ne partagera jamais les torts. « Quel dommage que tu ne sois pas moi. » Il ne les apprécie plus, ses petits jeux. « Sinon tu saurais pourquoi je suis là. » Et, pour la première fois de sa vie, du moins en face de Kieran, il se redresse de son siège, serre le poing, le soulève, l’approche du visage de cet idiot, se retient à la dernière seconde de faire saigner son nez. Il doit se reculer et fermer les paupières pour calmer cet élan de rage qui a électrisé ses muscles, il s’imagine décoller un sac de boxe du sol, et seulement un sac de boxe, parce qu’il ne frappe jamais ceux qui ne sont pas prêts à mener un combat sur un ring. Il attaque avec les mots, et rien d’autre, pour ne pas perdre sa couverture. Après avoir fait quelques cents pas dans la chambre, il s’immobilise dos à Kieran, face à la fenêtre barricadée (tiens donc, une fenêtre qui ne s’ouvre pas… étrange…), jette un second coup d’œil à la chambre comme s’il la découvrait pour la première fois, constate que l’endroit est dépourvu d’effets personnels et limité à l’équipement médical. Il lui suffit d’une seule impulsion pour bondir au pied du lit à Kieran afin de mettre la main sur son dossier qu’il ouvre sans laisser son égo l’en empêcher. Il n’aura pas volé les mots de la bouche du garçon cette fois, mais il obtient la réponse qui lui chatouillait le fond de la gorge depuis son apparition dans la pièce. « Overdose… » Il marmonne pour lui-même, mais peut-être aussi pour faire savoir à Kieran qu’il ne peut plus rien lui cacher à présent. « Tu ne te drogues pas. Tu n’aurais pas les couilles de le faire. » Il constate à voix haute, reposant ses yeux accusateurs sur l’alité. « Autumn n’aurait jamais laissé d’énième chance à un mec qui se plante une aiguille ou sniffe de la poudre. Elle est comme moi. » Je l’ai modelée à ma manière. Et, même si la vérité se trouve juste devant lui, blanc sur noir, fait sur fait, il n’arrive pas à le concevoir – parce qu’une part de lui sait très bien qu’il est responsable de plus de choses qu’il pourrait le prétendre. C’est Autumn qui a souffert, ce n’est pas Kieran. Jamais il ne sauterait du haut d’un pont parce que c’est lui qui cause le mal. Il n’est pas une victime. Il n’est pas…
Une victime…?
« Qu’est-ce que t’as foutu ? » Il demande finalement, la voix plus calme, le ton posé, puisqu’il ne veut pas réveiller la vérité qui le lorgne du haut du lit d’hôpital. La seule vérité qui pourrait le faire tomber de son petit nuage où il vit paisiblement sans soulever sa semelle et jeter un coup d’œil aux dommages qu’il a causés en écrasant ceux qu’il n’aime pas.
@Kieran Halstead |
| | | Kieran Halsteadles cicatrices de la mémoire ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200 TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
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ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.
(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
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| L’image d’Archie s’est toujours confondue avec celle d’un vautour dans son esprit. Aujourd’hui plus que jamais, Kieran réalise à quel point cette métaphore est correcte alors que l’actionnaire prend plaisir à tourner autour de sa carcasse entendue sur le lit. Il n’est pas encore mort, mais Archie semble s’impatienter à l’idée de le dépecer. Pourtant, c’est ce qu’il fait déjà depuis de nombreuses années. Il a commencé par son aisance, s’est ensuite attaqué à son estime, avant de le priver des dernières bribes de confiance qu’il possédait encore. Toute la faute ne peut pas être rejetée sur Archie ; ce dernier n’a finalement qu’offrir à Kieran une attitude que bien d’autres avant lui offraient déjà au dessinateur. Il a saisi l’opportunité d’apporter sa pierre à l’édifice afin de mieux démolir celui-ci. Et Kieran est à terre, désormais, déchiré par une explosion qu’il est bien le seul à avoir provoqué malgré qu’elle ait un projet façonné par bien d’autres autour de lui. Achie en fait partie ; il n’a pas appuyé sur le détonateur, mais il est de ceux qui ont esquissé les contours du projet et qui s’impatientaient de sa réalisation. Alors, c’est ça ? Il vient admirer son œuvre, tout comme il a trop longtemps admiré Autumn, et la manière dont son influence a modulé celle-ci. À la différence que Kieran a été lâche, et dans sa fuite il en a également profité pour fuir Archie. Et il n’aurait jamais pensé que le jour où il saurait enfin lui tenir tête arriverait à la suite du jour où il a voulu tout perdre. « T’es allumé pour quelqu’un de branché à une machine. » - « J’ai une excuse, au moins. » Contrairement à lui et le regard qu’il parvient à maintenir en direction de l’actionnaire traduit de ce constat. C’est quoi son excuse, à lui, puisqu’être un connard de naissance n’en est évidemment pas une ? Kieran est autant sous l’influence des sédatifs que de sa mauvaise décision, entre une anesthésie à laquelle il aspirait et une adrénaline qu’il n’a jamais ressentie auparavant, ce qui lui permet d’être acerbe sans prendre le risque de s’en souvenir. Dommage, il aurait probablement savouré ce fait d’armes.
Car il ne lutte pas pour maintenir son assurance présumée, Kieran, alors qu’il se joue d’un Archie à la curiosité qui ne saura être satisfaite. Il ne compte pas révéler les raisons pour lesquelles il se trouve ici, et ce autant parce qu’il n’en est pas fier que parce qu’il se plaît à avoir – pour une fois – l’avantage sur l’homme face à lui. D’aussi loin qu’il s’en souvienne, c’est la première – et probablement la dernière – fois qu’il peut se targuer d’avoir un minimum de contrôle sur une situation qui implique Archie. Le silence de ce dernier vaut toutes les réponses du monde à sa supposition. Il veut que ce soit lui qui le dise, lui qui s’affaiblisse, mais de ce côté-là Archie est tombé sur le mauvais adversaire alors que Kieran a toujours été très doué au roi du silence. Et qu’il possède des informations qui peuvent ébranler les certitudes du plus jeune. Il n’aurait jamais voulu mêler Autumn à tout ceci, mais elle l’est pas obligation alors que s’il peut la considérer coupable d’une chose, c’est d’avoir mis Archie sur son chemin. Pour le reste, le bourreau est tout désigné, et il n’oublie pas la détresse dans laquelle il a plongé la jeune femme à l’aide de ses mots tranchants – et il se sent le besoin de la défendre, comme s’il lui devait encore quelque chose. « Hum ? » - « Hum ? » Il rétorque sur le même ton, un sourire satisfait aux lèvres en réalisant qu’Archie reste bien silencieux pour quelqu’un qui veut toujours avoir le dernier mot. Il ne crie pas victoire, Kieran, car il ne connaît pas suffisamment Archie pour prétendre l’avoir déstabilisé, toujours est-il que ce silence a quelque chose d’étrangement satisfaisant et que même les paroles accusatrices qui suivent ne sauraient anéantir totalement cette quiétude. « Alors, ses poignets… » Le regard d’Archie se durcit, mais celui de Kieran ne se baisse pas pour autant. « Tu étais au courant. » Pourtant, cette fois-ci, c’est bien lui qui est ébranlé par ce rappel d’une situation qu’il aurait préféré ne jamais vivre. Autumn, sa détresse et celle-ci qu’elle exprime sur elle-même. « C’était encore toi le responsable ? » Mais il n’en prendra pas la responsabilité, non. Pas cette fois, pas alors qu’elle-aussi à sa part de responsabilités quant à son acte désespéré, pas alors qu’Archie est responsable dans les deux cas. « Oh. On va parler de mes responsabilités et pas de tes propos ? » Il feint l’ignorance, met en évidence les fautes de celui qui ne veut jamais les considérer. « J’étais au courant parce que je sais, moi, quand elle ne va pas bien et qu’elle m’en parle. » Et qu’il était là, oui, mais il s’agit d’un détail qu’il garde volontairement sous silence. La voix de Kieran tente toujours de maintenir une certaine assurance, pour autant l’événement est encore douloureux. Il était là. Il a tenté de gérer la situation au mieux et il aurait préféré ne pas avoir le faire, c’est vrai. Mais il était là. Il était là, ce soir-là et tous les autres quand les émotions d’Autumn sont trop difficiles à contenir pour elle, quand elle n’a d’autres choix que d’exploser. Parfois sur elle-même. Parfois sur les autres. Mais il a toujours été là, lui, et Archie ne peut pas se vanter d’une telle chose. « Je suis responsable, oui. De m’occuper d’elle, pas de la tourmenter encore plus. » Ils sont tous les deux responsables, mais à des échelles bien différentes. Il saisit la nuance, Archie, il saisit l’accusation qu’il ne va pourtant jamais accepter et considérer alors même qu’il semble prendre plaisir à tout détruire autour de lui ?
Il fait des hypothèses, Kieran, c’est certain. Mais si Archie s’est moqué de l’abandon de ses parents, il constate surtout que l’actionnaire n’a pas l’air plus entouré que lui – et à sa connaissance, il n’y a aucune raison qui puisse le justifier autrement que celle d’une lassitude de son entourage et ses propres capacités à détruire les autres. Autumn et lui en sont déjà des exemples – et puisqu’on ne dit jamais deux sans trois, il n’a aucune difficulté à imaginer qu’il en existe d’autres, qui ont subi l’humiliation d’Archie. Archie s’est toujours félicité de ne pas lui ressembler, d’avoir une meilleure vie ; pourtant aujourd’hui il paraît évident qu’il préférerait échanger les rôles, ne serait-ce que pour satisfaire sa curiosité et diminuer le poids de la culpabilité qui pèse sur ses épaules. Et quand Archie s’approche de lui, le poing serré à quelques centimètres de son visage, Kieran ne sursaute pas comme il l’aurait fait si son corps réagissait à ce qui se passe autour de lui. Mais il ne bouge pas, et le rire gras qui s’échappe d’entre ses lèvres est spontané. Il pourrait presque comprendre le plaisir que prend Archie dans de tels jeux – c’est encore plus plaisant quand on retourne celui-ci contre son investigateur. « Entre Autumn et moi, t’as vraiment choisi des adversaires à ta hauteur, quelle fierté. » Il est pathétique. Il est absolument pathétique et Kieran le voit enfin comme il est depuis toujours. Et alors qu’Archie tourne en rond dans cette pièce, Kieran se force à sourire malgré la douleur que cela lui procure, et à vrai dire plus son rictus est carnassier et inquiétant, mieux il s’en porte. Il le suit du regard, il le nargue, il entrouvre les lèvres pour lui donner l’impression qu’il va lui offrir une réponse avant de les renfermer pour étirer son sourire. Et il ne bronche même pas quand celui-ci craque et s’empare de son dossier. Car même si sa plus grande honte s’apprête à être exposée, elle n’est pas de son fait. Archie a craqué. Archie a cédé face à lui, et finalement cette honte est devenue, l’espace d’un instant, sa plus belle réussite. « Overdose… » - « C’est pas moi qui le dis. » Il joue à l’innocent, appuie sur le son mélodieux de la voix d’Archie qui prononce ce terme, et c’est bien la seule fois où il consent à l’entendre. « Tu ne te drogues pas. Tu n’aurais pas les couilles de le faire. » - « Tu me permets de douter de ta perspicacité ? » Question rhétorique, il n’est plus à prouver que celle-ci n’est pas particulièrement élevée, actuellement. « Autumn n’aurait jamais laissé d’énième chance à un mec qui se plante une aiguille ou sniffe de la poudre. Elle est comme moi. » - « Tu penses ? » Il a au moins raison sur un point ; Kieran n’aurait jamais eu les couilles de se droguer, pas alors qu’il a vu les effets sur ses parents. « Comment tu peux dire qu’elle est comme toi alors que tu la connais pas ? » Alors qu’il ne la connait plus. Alors qu’elle s’est détournée de lui et que Kieran a remporté la victoire entre eux. Il peut au moins se vanter d’une chose ; Autumn le choisira toujours. « Qu’est-ce que t’as foutu ? » - « C’est toi qui a toujours des hypothèses sur mon cas, fais-en une. » Ce n’est pas parce qu’Archie a craqué qu’il en fera de même. Non, il ne vise pas l’égalité, mais la victoire. « Allez, tu dois bien avoir une petite idée, non ? » Il demande, se redressant difficilement. « Surtout si t’es là. » Et il ne parle pas de sa présence entre ces murs, dans cet hôpital, dans cette chambre. Il parle de lui, de son caractère détestable, de sa personnalité putride, de son existence déplaisante.
@Archie Kwanteen
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| | | | (#)Mer 19 Avr - 20:29 | |
| À force de grandir en se pensant intouchable, Archie s’est sculpté une mauvaise réalité. Une réalité bien à lui, certes, mais une mauvaise réalité. Il n’a jamais pris le temps d’étudier les personnalités d’autrui, s’est contenté de tirer la conclusion qui lui venait le plus simplement : il est mieux parce que, lui, il comprend comment fonctionne le monde. Il y a une hiérarchie qu’il respecte à la lettre et cette dernière le réconforte dans ce qui pourrait se traduire chez certains comme un mal-être. Bien au courant des défauts les plus superficiels qu’il possède, tel que son esprit renfermé ou son imagination limitée, mais complètement aveugle devant ceux qui érigent les fondations de sa personne. De les voir, ce serait d’admettre qu’il se trouve au même niveau que les autres. De les remarquer, ce serait aussi de s’avouer faillible. Il permet à certaines personnes de le joindre au sommet et il piétine ceux qu’il préfère regarder d’en haut. Il a pris la main d’Autumn et l’a hissée à ses côtés, lui a tendu l’échelle qu’il a lui-même empruntée, mais, Kieran, c’était une autre histoire. Certains diraient qu’Archie préfère soustraire de sa vie ceux qui seraient à la même hauteur que lui, voire plus grand, s’ils le joignaient dans le haut du triangle hiérarchique. Il les condamne au premier étage pour avoir l’illusion qu’ils sont plus petits que lui mais, ce qu’il réalise enfin aujourd’hui dans cette chambre d’hôpital, c’est qu’il peut tomber autant que les autres peuvent grimper. « Oh. On va parler de mes responsabilités et pas de tes propos ? » Kieran et lui se croisent à la moitié du chemin. Autant qu’il le peut, le millionnaire fait perdurer le mirage en bandant ses muscles et en étirant chacune de ses vertèbres. Pourtant, même alité, Kieran arrive à parler d’en haut, et ses mots l’ébranlent plus qu’il ne l’admettra. « J’étais au courant parce que je sais, moi, quand elle ne va pas bien et qu’elle m’en parle. » Il espère que sa pomme d’Adam ne trésaille pas quand il déglutit sèchement. Il déteste apprendre cette vérité de la bouche de cette personne qu’il ne considérait pas. La jeune femme s’est confiée à lui après avoir injustement bombardée par les propos d’un homme qui devait être dans la même équipe qu’elle. Il regrette ces mots, cette soirée, la vodka qu’il avait engloutie à en perdre les neurones mais pas assez pour oublier. Il s’en veut de ne pas avoir su réagir autrement ; devant les sillages qui hurlaient le mal-être d’Autumn sur ses poignets, il a paniqué, a ouvert sa gueule de lézard venimeux pour se défendre devant une situation qui lui était étrangère. Archie n’a jamais aimé faire face à l’inconnu. Chacune de ses journées est architecturée à la lettre, il arrive à l’heure à ses rendez-vous, ne se permet jamais de dormir plus que nécessaire, fait confiance en ce système étroitement fondé qui l’a mené sur tous ces podiums. Il pensait qu’Autumn allait bien parce que c’est ce qu’elle lui avait dit quand il s’était vu quelques semaines plus tôt. Il lui a fait confiance parce qu’il l’a toujours mise à son niveau et, à ce niveau-là, on ne prétend pas devant les nôtres. Ces mutilations, il les a interprétées comme une trahison. Si elle ne va pas bien, comment peut-il aller bien, lui ? Il lui a appris à gagner. « Je suis responsable, oui. De m’occuper d’elle, pas de la tourmenter encore plus. » Ses yeux durs se reposent dans ceux de Kieran, qui vient de le sortir de ses réflexions lunatiques. Il se sent perdu au milieu du brouillard, son téléphone ne capte plus le réseau et aucune signalisation ne fend l’épais mur de brumasse. Pour seule défense, il sort ses crocs, comme il l’a fait avec Autumn, parce que la situation est plus similaire qu’il ne voudrait. « Va te faire foutre. Tu ne sais pas de quoi tu parles. » Et la défense est aussi minable que lorsqu’il menait un combat contre son amie, parce qu’il n’est pas destiné à gagner. Pas cette fois, non. Il a beau lever le poing et prétendre de porter un coup, il traîne de la patte à l’arrière de la course. Aucun argument. Aucune excuse. Seulement la rage de ne pas avoir raison, bouillante et explosive dans son estomac acide. Le seul moyen de faire taire Kieran, ce serait en l’esseulant ; mais ce serait aussi d’admettre la défaite, alors Archie préfère encaisser ses sourires et ses moqueries, sortir sa loupe pour au moins obtenir une réponse avant de ressortir d’ici avec la queue entre les jambes. « Entre Autumn et moi, t’as vraiment choisi des adversaires à ta hauteur, quelle fierté. » Il préfère ignorer cette énième pique, commence à se faire à ce nouveau personnage qui ne ressemble pas à Kieran mais à bien d’autres figures qu’il a rencontrées dans le passé. Ce n’est pas cette attitude provoquante qui l’étourdi en tant que telle, c’est le fait que Kieran se l’approprie indûment. Ça ne lui ressemble pas ; ça sort Archie de sa zone de confort et il se doit de sortir un autre calepin de notes afin de s’adapter à son nouvel adversaire. Il n’est plus question de lui tirer les vers du nez. Il doit maintenant trouver la réponse lui-même : et il la déniche dans le dossier médical qui le regardait de ses grands yeux depuis le tout début.
Une overdose.
Il fixe le mot si longtemps que son sens devient de plus en plus flou. Les lettres s’entremêlent et se confondent. La voix de Kieran n’est qu’un écho au loin dans cet espace de brouillard qui le confine. Les théories qu’il soulève sont irréfléchies, naissent dans son besoin de retrouver la normalité, la personnalité du garçon telle qu’elle était le jour de leur rencontre. Soumis et niais. Bien trop froussard pour toucher à la moindre drogue. « Tu me permets de douter de ta perspicacité ? » Il prononce son hypothèse à voix haute, celle selon laquelle Autumn le ressemble tant qu’elle n’aurait jamais laissé entrer dans sa vie une personne qui a perdu le contrôle de la sienne. « Tu penses ? Comment tu peux dire qu’elle est comme toi alors que tu la connais pas ? » Il ne remarque pas ses yeux humides mais ils le sont bel et bien, bouffis et rouges. Kieran a raison. C’est douloureux. Mais il a raison. Et aucune de ses réparties ne gommera cette évidence. Il pourra le battre à mort, lui offrir cette délivrance qu’il recherche visiblement, ça ne changera rien. « C’est toi qui a toujours des hypothèses sur mon cas, fais-en une. » Sa respiration s’accélère et il ne cesse de scruter le dossier comme s’il y était décrit les raisons derrière cette overdose. Mais personne ne doit les savoir, sauf le concerné, qui le nargue toujours comme s’il s’agissait d’un jeu. « Tu as laissé les gens te piétiner. » Il marmonne, et il ne nierait pas s’il le déclarait principal concerné. Il n’en avait rien à foutre des émotions de ceux qui n’avaient pas le courage de porter un coup en retour. C’était leur problème, pas le sien. « Tu t’es laissé convaincre que tu n’avais pas ta place. » Sa mâchoire se serre, il avale sa salive avec difficulté. « C’est la leçon que j’ai apprise à Autumn quand je l’ai rencontrée. Elle était perdue, et j’étais là. » Complexe de Dieu. Prenant une longue inspiration, il referme le dossier et le pose sur la table de chevet du patient. Il ne soulève aucune poussière. La place est propre et blanche pour contraster avec les cerveaux noircis des gens qui se retrouvent ici contre leur gré. « Riposter. Frapper plus fort, ne jamais tourner le dos, ne donner raison à personne. Parce que les autres ne savent pas ce que tu as traversé pour te trouver là où tu es. » Il hausse les épaules, lâche un ricanement ironique, lui-même surpris de s’entendre prononcer ces mots à celui qui ne les mérite pas. S’humectant finalement les lèvres, il impose un court silence contemplatif durant lequel il frotte sa barbe pour se défendre contre le sentiment de culpabilité qui lui remonte à la gorge sous une forme plus féroce que la rage qui y avait fait sa place. « Même si, à la fin de la journée, ce n’est qu’une mise en scène. » Une pièce de théâtre où acteurs et actrices s’entrechoquent comme des particules d’atomes jusqu’à ce que la nuit tombe et que le naturel revienne au galop dans le confort de l'intimité. « Tu es le seul à savoir ce que tu vaux. Le seul à connaître ton vrai visage, aussi. Si tu penses que la solution c’est de te bourrer de médocs, c’est que t’as laissé les autres te faire douter de tout ça. Et, à ce moment-là, tu deviens plus vulnérable que jamais. Qui sera là pour te défendre si toi-même tu ne le fais plus ? » La question est rhétorique. Il ne souhaite pas débattre, n’élabore que son point de vue sur la question. Parce que c’est ainsi qu’il a été élevé, ce sont ses valeurs, les vestiges de son enseignement. Il ne sera jamais psychologue, ne prétendra pas pouvoir aider ceux qui se trouvent dans des nuages gris qu’il n’a jamais frôlés. Il fait du mieux qu’il peut avec ce qu’il possède : il ne faut pas chercher plus loin. « Alors, oui, Kieran. Tu as raison. J’ai fait mal à Autumn, et je savais ce que je faisais sur le moment. Je me suis défendu alors qu’elle avait besoin de soutien. J’ai abusé de ce moment de faiblesse pour me remonter, et je m’en fiche bien de l’admettre devant toi puisque, visiblement, il ne te reste que quelques heures à vivre. Sauf si t’as envie de sortir de ce lit, de porter tes couilles comme tu sembles si bien le faire actuellement, et d’aller tout avouer à Autumn pour qu’elle me laisse tomber une bonne fois pour toute sans me laisser le temps de m’expliquer ou de m’excuser. Ça te ferait plaisir, de pouvoir la sortir de ma vie, non ? » Le coin de sa lèvre se retrousse : « La vengeance parfaite, une bonne raison de rester en vie. Une dernière chose à accomplir. » Un gloussement sans vie s’échappe par ses narines. « Sauver Autumn de son vilain malfaiteur. » Il dit en faisant un large geste avec sa main pour imager les mots : « Le titre de ton prochain acte. C’est excitant. »
@Kieran Halstead Je suis partie dans une direction chelou, je sais. |
| | | Kieran Halsteadles cicatrices de la mémoire ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200 TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
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(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
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| Trop longtemps, Kieran s’est persuadé qu’il n’avait plus rien à perdre. La majorité des éléments susceptibles d’adoucir son quotidien lui ont été arrachés les uns après les autres. Son estime de lui pour commencer, disséminée par ses propres parents qui se sont ensuite volontairement écartés de sa vie. Les quelques amis qu’il était parvenu à se faire au début de sa scolarité suivie se sont absentés au moment où il est devenu la tête de Turc favorite de ses camarades et qu’il était mal vu de rester en sa compagnie. La confiance qu’il pouvait placer entre les mains des autres s’est retrouvée ébranlée par les mauvais traitements subis en passant de foyer en foyer, accentuant une peur de l’abandon qui ne l’a jamais quitté. Sa solitude était insupportable jusqu’à ce qu’il croise le chemin d’Autumn, avec laquelle il était persuadé de finir sa vie avant que les difficultés se mettent entre eux et qu’il finisse par fuir. Ses tentatives de retrouver un peu de chaleur se sont vite soldées par de cruels échecs qui ont achevé de briser son cœur. Les quelques mois où il s’est persuadé de réussir en freelance se sont avérés les plus compliqués à gérer avant qu’il ne finisse par abdiquer et trouver un job qui paie les factures dans une agence de publicité de seconde zone, puis une fois de retour à Brisbane, ce poste de professeur qui ne l’épanouit guère. Son sentiment de sécurité brièvement retrouvé suite à son retour a été anéanti par cette attaque gratuite dont il a été victime. Les rares fois où sa voix s’est élevée, le dessinateur l’a aussitôt regretté compte tenu des moqueries que ses prises de position ont amenées. Alors, souvent, Kieran s’est convaincu qu’il n’avait plus grand-chose d’autre à perdre ; que son hostilité envers lui-même dictée par les autres a fini par l’atteindre au point de ne plus considérer sa valeur et de ne plus s’attendre à mériter la moindre éclaircie dans une vie dont il avait perdu le contrôle longtemps auparavant. Paradoxalement, c’est en se donnant le droit de le reprendre pour décider de sa fin que Kieran a réalisé qu’en réalité, il était là, le point de non-retour au-delà duquel n’a plus rien à perdre. Il est désormais acté qu’il ne ressortira jamais vainqueur du combat qu’il mène contre son propre esprit, que jamais il ne saura redorer une réputation entachée par une erreur de parcours, que les commentaires sur sa lâcheté, sa faiblesse, son désespoir ne cesseront d’être faits derrière son dos. Et si ce sont d’autant plus de raisons qui devraient lui faire regretter ce que d’autres considèrent comme une « seconde chance », alors que le tableau ne semble pas à son avantage. Pourtant, pour la première fois de sa vie, au travers de sa déchéance, Kieran se sent supérieur aux autres. Il se sent supérieur à un Archie dont les commentaires ne pourront pas l’atteindre aujourd’hui, car bien qu’il soit aidé par une médication qui l’amène à être à côté de ses pompes, il a surtout conscience qu’il peut le supporter ; et dans le cas contraire, que pourra dire Archie ? Kieran est déjà à terre, et c’est son plus grand avantage. Il réalise pour la première fois qu’il ne pourra pas tomber plus bas, qu’Archie ne pourra pas l’enfoncer plus bas. Il ne peut pas prétendre qu’il ne lui donnera plus jamais ce droit ; mais aujourd’hui il ne lui est pas acquis.
Kieran devra faire face à ses responsabilités un jour ou l’autre, mais pour l’heure, revigoré par son propre déni, il est d’autant plus facile de pointer du doigt celles d’Archie, qui sont d’autant plus nombreuses que les siennes. Parce qu’Archie prend du plaisir à saccager la vie des autres là où Kieran se flagelle pour cela. Le silence d’Archie, si souvent désiré par le passé, est la plus belle des victoires, alors qu’il parvient à soutenir son regard sans flancher. Les mots d’Autumn l’accompagnent durant sa tâche, pour mieux pointer du doigt ce qui relève de faits que l’actionnaire ne pourra oser contredire sans douter de sa meilleure amie. Parce qu’il ne s’agit pas de Kieran, aujourd’hui, mais de leur connaissance commune que Kieran se détestera d’utiliser comme une arme, mais qui lui permet, à cet instant, de prendre un avantage considérable. « Va te faire foutre. Tu ne sais pas de quoi tu parles. » L’insulte le rend euphorique, aux tendances masochistes, alors qu’elle est agréable de la bouche d’un homme qui n’accepte, jamais et sous aucun prétexte, de céder à une telle facilité. Archie aime manipuler les mots comme il aime manipuler son monde ; et pour qu’il se ravise à s’y essayer, c’est qu’il est à court d’arguments. Contrairement à Kieran, dont le sourire fier plaqué sur les lèvres ne diminue pas. « ‘’Va te tuer Autumn’’. » Des mots qu’il aimerait ne pas avoir à prononcer, mais qu’il prend pourtant un plaisir cruel à lui rappeler, seulement comme preuve qu’il sait exactement de quoi il parle et non pour raviver une plaie douloureuse. Parce que cela se saurait si Archie était capable de ressentir quoi que ce soit ; c’est du moins la défense de Kieran à l’idée d’insister de la sorte. Et même l’attaque physique dont Archie se prétend prêt à faire usage ne fait sourciller un Kieran qui reste stoïque. Il n’a pas peur d’Archie. Non, pas aujourd’hui, pas de ses coups. L’actionnaire oublie un élément essentiel à leur affrontement ; si Kieran n’est pas de ceux qui portent les coups, il est de ceux qui les reçoivent et il ne peut plus craindre ce qu’il connaît mieux que personne. Les nombreuses plaies sur son corps témoignent d’une violence devenue habituelle ; il ne craint pas la pierre à l’édifice qu’Archie pourrait apporter – au contraire, son regard amusé et son rire froid ne visent qu’à l’inciter.
De la même manière qu’il l’incite à prendre ce dossier par lui-même pour y lire le contenu plutôt que de se plier à le dévoiler. Il ne cédera pas sous les caprices d’un homme qui a l’habitude d’obtenir tout ce qu’il veut ; et cette fois-ci, Archie se devra d’obtenir les informations par lui-même. Et si celles-ci sont peu glorieuses, elles le deviennent à l’idée d’avoir forcé Archie à aller à l’encontre de ses principes. Le regard d’Archie ne se relève pas en sa direction alors qu’il est bien celui qui soutient le sien sans le détourner, attendant avec une impatience nouvelle d’y lire son abdication, autant que d’entendre ces hypothèses – puisqu’il est bien celui qui en possède toujours sur tout le monde. Il doit être capable d’en formuler quelques-uns sur son cas, il l’a bien assez fait par le passé pour ne pas lui faire croire qu’il n’y arrivera pas aujourd’hui. « Tu as laissé les gens te piétiner. » - « Je te demande une hypothèse, pas des faits. » Il continue, Kieran, désirant accentuer son avantage, désirant montrer à Archie qu’il ne flanchera pas ; qu’il peut bien critiquer sa personnalité comme il en a l’habitude, il ne lui apportera pas de nouveaux éléments susceptibles de lui faire du mal. Il sait tout ça, il le sait parfaitement ; qu’il trouve autre chose. « Tu t’es laissé convaincre que tu n’avais pas ta place. » - « Par qui, exactement ? » Il joue au plus con des deux, Kieran, alors qu’il hausse les épaules et fait une légère moue qui n’a rien de l’innocence qu’il essaie de surjouer. C’est vrai ça, Archie, par qui exactement ? « C’est la leçon que j’ai apprise à Autumn quand je l’ai rencontrée. Elle était perdue, et j’étais là. » - « Apprise ou incitée ? » La politesse exige qu’il se taise et laisse son interlocuteur terminer ; mais Archie ne l’a jamais respecté, pourquoi devrait-il lui offrir ce traitement de faveur en retour ? « Riposter. Frapper plus fort, ne jamais tourner le dos, ne donner raison à personne. Parce que les autres ne savent pas ce que tu as traversé pour te trouver là où tu es. » - « C’est qui, les autres ? » C’est toi, Archie. C’est toi qui a aucune foutue idée de ce que j’ai traversé et qui n’a jamais hésité à t’en moquer ouvertement. « Même si, à la fin de la journée, ce n’est qu’une mise en scène. » C’est peut-être le seul point qu’il ne peut contester tant toute sa vie – et plus particulièrement les dernières années – se sont avérées être des mises en scène. « Tu es le seul à savoir ce que tu vaux. Le seul à connaître ton vrai visage, aussi. Si tu penses que la solution c’est de te bourrer de médocs, c’est que t’as laissé les autres te faire douter de tout ça. Et, à ce moment-là, tu deviens plus vulnérable que jamais. Qui sera là pour te défendre si toi-même tu ne le fais plus ? » - « Qui te dit que j’ai envie de l’être ? » Qu’est-ce qui lui fait croire que Kieran a envie de se défendre, ou que quelqu’un le fasse, du fond de son lit duquel il n’aurait jamais dû se relever ? « Alors, oui, Kieran. Tu as raison. J’ai fait mal à Autumn, et je savais ce que je faisais sur le moment. (...) et d’aller tout avouer à Autumn pour qu’elle me laisse tomber une bonne fois pour toute sans me laisser le temps de m’expliquer ou de m’excuser. Ça te ferait plaisir, de pouvoir la sortir de ma vie, non ? » Sans doute, oui. « La vengeance parfaite, une bonne raison de rester en vie. Une dernière chose à accomplir. » La théâtralité d’Archie ne l’émeut pas et son visage demeure neutre. « Sauver Autumn de son vilain malfaiteur. Le titre de ton prochain acte. C’est excitant. » Ses yeux se lèvent au ciel, alors que Kieran pointe du doigt l’évidence, un rire mauvais aux lèvres. « Mais tu crois quoi, ducon, que tout est un jeu ? » La réponse est automatique, crachée ; et peu regrettée. « Sauf que je ne suis pas comme toi, Archie. » Il met en avant l’évidence, avant de poursuivre : « je ne théâtralise pas mes fautes plutôt que d’avoir à les assumer. » Comme il le fait à cet instant. « Je me cache pas derrière des fausses excuses, des moments de faiblesse, pour justifier mes abus et mon besoin de me remonter au détriment des autres, parce que je suis pas assez con pour croire que ça n’aura pas, un jour ou l’autre, un impact sur eux. » L’impact en question se trouvant devant lui ; mais Archie est trop aveugle pour le voir. « Et surtout, surtout, je suis capable de me regarder dans un miroir et de voir ce que je fais de faux, et d’essayer de réparer ça. » Le plus souvent, du moins. « Au lieu de simplement considérer que le problème vient sans cesse des autres, et de me dédouaner de cette façon. » Kieran a toujours considéré que le problème venait de lui ; qu’il en était un, et si sa façon de voir les choses est probablement exagérée, elle est tout simplement inexistante chez Archie. « Alors non, je n’irai rien dire à Autumn, et Dieu sait pourtant que je voudrais que tu disparaisses de la surface de la terre. » Il en a longtemps rêvé ; il a souhaité de nombreuses souffrances à Archie pour une même finalité : sa disparition. « Parce que de nous deux, je suis certainement pas celui qui a besoin de porter ses couilles et d’aller la voir pour s’excuser des atrocités qui ont été balancées, au lieu d’exiger que les autres prennent mes responsabilités à ma place parce que je suis pas capable de faire face aux conséquences. » Et si Kieran ne peut guère bouger de ce lit, son ton hargneux lui crache au visage. Dur, froid, implacable ; il ne laisse guère le choix ni la possibilité à Archie de se risquer à le contredire, pas plus qu’il ne lui laisse le choix quand il poursuit : « maintenant, si tu permets, j’ai besoin de repos. » alors qu’il s’allonge à nouveau dans ce lit qui lui sert de refuge, n’adressant qu’un coup d’œil à l’actionnaire pour l’interpeler : « Oh, et Archie ? » Une fois son attention acquise, c’est avec un large sourire, plus sournois et plus cruel que ceux qu’il lui a jamais adressés, qu’il ajoute : « J’espère qu’un jour tu goûteras à la moitié de la souffrance que tu causes autour de toi. » Avant de détourner la tête pour plonger son regard à travers la fenêtre barricadée. Il ne souhaite pas du mal aux autres, Kieran, jamais. Mais Archie a toujours fait figure d’exception à la règle ; et leur entrevue du jour ne cesse de lui prouver que la place de l’actionnaire ne se trouve pas des centaines de kilomètres de lui et Autumn, mais bien six pieds sous terre.
@Archie Kwanteen
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| | | | (#)Mar 6 Juin - 0:49 | |
| Le lapin ne sort jamais les griffes. Il court, peut-être, cherche un abri où se réfugier d’un seul bond, une crevasse entre deux rochers ou un amas de brindilles dans la ramure, mais il ne mord pas non plus. Le renard, lui, s’élance à ses trousses et tend habillement le bout de son museau pour capturer le talon du lapin, le faire trébucher dans ses larges pattes, lui passe la mâchoire au cou et le faire couiner son dernier souffle. Il le dévore ensuite, arrache la fourrure de sa viande, mâche la chair et se délecte du sang encore chaud qui émerge en jets. C’est ainsi que ça fonctionne. Le lapin n’a aucune chance car il ne s’agit pas d‘un combat mais d’une mise à mort, d’une lapidation en public où les cris victorieux étouffent ceux de détresse.
Un lapin ne devient pas renard. Il naît lapin et meurt lapin. Le renard nait renard, et il périt comme un roi, le ventre plein, les rides creusées, le poil grisé, parce qu’il a vécu une bonne vie. Modifier le déroulement de cette histoire, ce serait de commander à la Terre de tourner dans l’autre sens ou à la mer de ne plus embrasser le sable. Inutile ; le soleil ne peut rien demander à la nuit car leurs règnes ne se superposent pas.
Alors pourquoi la Terre tourne dans l’autre sens, et le sable et la mer ne sont plus couple ? « Sauf que je ne suis pas comme toi, Archie. » Ce devrait être un compliment, mais ça ne sonne pas comme un. Le renard pensait avoir arraché la langue au lapin mais le petit animal zigzagué de morsures continue de se remuer même si l’air ne trouve plus le moyen de pénétrer ses poumons. Son œsophage s’est écroulé sur lui-même et tous les tubes sont obstrués. Comment peut-il lancer un cri de guerre alors que la bataille devait se terminer sur un buffet sanglant ? « je ne théâtralise pas mes fautes plutôt que d’avoir à les assumer. » Couick couick couick ; il aimerait entendre à la place de ses mots, et les oreilles du renard se replient, ses babines barbouillées se retroussent pour dévoiler une rangée de dents tantôt blanches, tantôt rouges. L’animal se crispe, ses muscles se ratatinant comme des dates et ses os se fragilisant pour ne devenir que des bâtonnets en verre, cassants et chétifs. Il boitera bientôt tant les lamentations du lapin lui percent les tympans ; il détourne les yeux, s’imagine repartir au pas de course dehors, par la fenêtre barricadée, traverser la rue sans regarder des deux côtés et happer de plein fouet le pare-chocs d’une voiture. Another roadkill. Il n’en peut plus, va imploser, mais seulement les tremblements dans ses pattes trahissent l’état de putréfaction qui lui bouffe la chair de l’intérieur. Il se remet à fixer le lapin, dont les yeux saillent de ses orbites, les veines angulaires pointant ses pupilles trop vivantes qui le fixent en retour.
« Alors non, je n’irai rien dire à Autumn, et Dieu sait pourtant que je voudrais que tu disparaisses de la surface de la terre. » La partie est terminée. L’un des joueurs a refusé de poser ses cartes sur la table. Archie est le seul encore debout sur scène, à prétendre tout connaître et tout dominer pour la simple et bonne raison qu’il n’a pas voulu mettre fin à sa vie, lui. Comme s’il méritait plus que les autres parce qu’il n’a jamais bouffé plus de deux capsules, volontairement ou pas. « Parce que de nous deux, je suis certainement pas celui qui a besoin de porter ses couilles et d’aller la voir pour s’excuser des atrocités qui ont été balancées, au lieu d’exiger que les autres prennent mes responsabilités à ma place parce que je suis pas capable de faire face aux conséquences. » Le grognement qui fait vibrer sa gorge s’apparente davantage à une plainte défaitiste qu’à une menace. Soudain, le lapin est entier, son pelage est blanc comme neige et son anatomie est dans les règles. Plus de tibia ou de côtes cassées. Elle a besoin de repos, qu’elle prétend, la petite boule de poils aux cils battants. Archie ne tente pas le diable une seconde fois. S’il a envie de lui ouvrir la gorge pour revoir son sang pulser par sa carotide, il ne fait pas un geste en sa direction. Il glisse sa main à sa poche et empoigne son paquet de cigarettes (de petits bâtons de cancer) et le serre dans sa poigne si fort que sa peau se met à brûler. « Oh, et Archie ? » Il lui accorde le regard qu’il convoite, porte à ses lèvres une cigarette pour stimuler l’addiction et, surtout, pour occuper son visage et l’empêcher d’afficher le moindre rictus capitulard. « J’espère qu’un jour tu goûteras à la moitié de la souffrance que tu causes autour de toi. » « Pour ça, il faudrait qu’on puisse m’atteindre, mon chéri. » Mentir pour se sortir d’une situation, c’est ce qu’il a fait tout au long de sa vie. Il arrive à convaincre l’assemblée mais, lui-même, c’est autre chose. Ses moments de solitude le percutent de plein fouet, lorsque les lumières sont fermées et la musique éteinte. Il ne peut pas gagner un débat contre ses pensées. Ses manigances et supercheries ne marchent pas sur lui, et ne marchent visiblement plus sur Kieran qui aura eu besoin de voir la lumière au bout du tunnel pour qu’une autre lumière s’allume dans sa cervelle. « Repose-toi bien. » Il bredouille entre ses dents et sa cigarette. Il ne prendra pas la peine de relever les points qu’il a évoqués un à un pour faire un exposé. La vérité, c’est qu’il ne sait plus comment répondre et, quand le renard se fait arracher la langue, il devient mauvais joueur. « J’espère qu’ils prennent bien soin de toi. » Il pose sa main sur son bras, par-dessus sa couverture dont la texture et l’épaisseur lui rappellent un tortillas. Il le tapote doucement, trop doucement, de la façon que le ferait un père qui veut consoler son fils qui a perdu une partie de football. « Car mon petit doigt me dit que tu y resteras encore longtemps. » Il observe la chambre d’un air détaché, sa posture ayant perdu de son tonus et sa voix portant moins. Puis, il décampe sans concéder un autre regard au gagnant du duel, s’accroche à l’épaule d’un infirmier qui passait par là pour lui murmurer avec inquiétude : « Merci de l’avoir pris en charge. Gardez-le bien à l’œil s’il-vous-plaît. Il n’a fait que me parler de ses plans pour partir d’ici le plus tôt possible. » À la grimace qu’Archie tire, l’infirmier peut comprendre à quoi il fait référence. Dans un regard entendu, ils se séparent, et le renard fait brûler son poison dans son gosier, provoque le cancer, lui tire la langue, se joue de lui, pour mieux blâmer la malchance le jour où il se retrouvera dans le même lit que Lola et, surtout, dans le même lit que Kieran.
@Kieran Halstead |
| | | | | | | | One's desire is another's fear [Kieran] |
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