J’aime pas m’engueuler avec lui, ça aussi, ça m’agace. Quoique là, c’est juste moi qui râle. Qui râle parce que je me retrouve face à une impasse. Face à ce quelque chose, qui me fait du mal, malgré tout. J’ai pleuré, parce que j’aime pas le savoir loin. Mais y’a une petite voix qui me souffle, qu’elle, elle comprend. S’il a fait ça, c’est peut-être parce qu’il n’arrive pas à supporter le fait de bosser avec moi ? Depuis que je me suis pris la balle ? Depuis, que j’ai été dans le coma et qu’il m’a veillée durant près d’un mois ? C’est ça non, le fin mot de l’histoire ? Mais, vu qu’il se confie pas ou très peu, bah c’est simple, j’en ai aucune idée. J’ai juste déduit ça. Rien d’autre. Or, intérieurement, je sens que c’est peut-être ça.
Je fronce mon nez à ses paroles, alors que mon regard gris le fixe toujours dans la glace de la salle de bain. Le pire, c’est que j’arrive pas à vraiment lui en vouloir. Parce que ma colère, elle est juste de passage et je sais que je l’aime. Et … que ça va peut-être lui faire du bien de voir d’autres horizons, pour lui, qui aime pas vraiment l’autorité. Mais il n’empêche qu’il va me manquer, ça, il peut pas me l’enlever de la tête. On s’entend si bien, que ça va faire un vide. Je suis frustrée, parce que oui, je le suis. Et … y’a un peu d’apaisement qui survient dans l’entièreté de mon corps et dans mes prunelles grises, quand je sens qu’il m’attire contre lui.
- Chut. Tu savais déjà que tu me plaisais. C’est pour ça, que je t’ai fait confiance, moi. Tout ça, c’était un plan machiavélique pour t’attirer dans mon lit … Pour la première fois depuis le début de notre engueulade, je souris. Venant glisser mes pouces sur ses joues. Je t’ai fait confiance Oliver Dawson, parce que je voyais bien plus qu’un mec timbré ou qu’un flic qui était le moins doué de la planète. Un tendre sourire. Tout ce que je voyais moi, c’était mon binôme et je l’aimais comme il était. Avec ses bons côtés comme ses mauvais. Un léger silence, assorti d’un rire triste, bien malgré moi. Il va me falloir du temps, pour accepter une autre personne. Pour accepter de faire confiance à une autre personne. Un mordillement de mes propres lèvres. C’est moi … qui étais égoïste. En ne voyant pas que c’était meilleur pour toi.
Et, c’est vrai. Il est temps de m’intéresser à ce qu’il va faire. Parce qu’on est un couple non ? Et que là, je viens chercher son contact, que j’ai refusé avant.
- Qu’est-ce qui t’a fait te décider ? Quand j’étais blessée ? Ou c’est tout autre chose ? Tu m’empêcheras pas de me faire du souci, Dawson. Et, je crois pas qu’avec toute l’inventivité dont je peux faire preuve, je serais parvenue à te faire changer d’avis … Un rire flûté et doux. Tu vas faire quoi alors ? Je veux savoir. Et … si je peux t’aider … tu pourras compter sur moi.
"4:00, wallow in self-pity; 4:30, stare into the abyss; 5:00, solve world hunger, tell no one; 5:30, jazzercize; 6:30, dinner with me—I can’t cancel that again; 7:00, wrestle with my self-loathing… I’m booked. Of course, if I bump the loathing to 9, I could still be done in time to lay in bed, stare at the ceiling and slip slowly into madness."
« Chut. Tu savais déjà que tu me plaisais. C’est pour ça, que je t’ai fait confiance, moi. Tout ça, c’était un plan machiavélique pour t’attirer dans mon lit … » « Ahhhh … c’était donc ça !» « Je t’ai fait confiance Oliver Dawson, parce que je voyais bien plus qu’un mec timbré ou qu’un flic qui était le moins doué de la planète. Tout ce que je voyais moi, c’était mon binôme et je l’aimais comme il était. Avec ses bons côtés comme ses mauvais. Il va me falloir du temps, pour accepter une autre personne. Pour accepter de faire confiance à une autre personne. C’est moi … qui était égoïste. En ne voyant pas que c’était meilleur pour toi. » Il penche la tête doucement sur le côté quand il entend sa dernière phrase … et vient déposer un tendre baiser sur son front. « Qu’est-ce qui t’a fait te décider ? Quand j’étais blessée ? Ou c’est tout autre chose ? Tu m’empêchera pas de me faire du souci, Dawson. Et, je crois pas qu’avec toute l’inventivité dont je peux faire preuve, je serais parvenue à te faire changer d’avis … Tu vas faire quoi alors ? Je veux savoir. Et … si je peux t’aider … tu pourras compter sur moi. » Oliver ne peut pas retenir son sourire plus souvent. Elle est comme ça, Billie. Sanguine. Elle montre les crocs, souvent mais elle ne mord jamais. Du moins, elle ne le mord jamais car ils ont appris à se dompter. A se connaître, à respecter les barrières, limites, les secrets de l’autre. Ils se sont apprivoisés. « Ça fait un sacré paquet de questions – tu le sais ça ?! », qu’il lui dit sans perdre son sourire et en venant la rapprocher davantage de lui pour l’enlacer avec tendresse.
« J’sais pas encore trop ce que j’vais faire … bosser dans la sécu, pourquoi pas. Y’a une vieille connaissance qui m’a proposé un boulot … Faut voir. » Il hausse les épaules. « J’pense pas que ce soit un événement en particulier qui m’ait fait prendre cette décision ; un ensemble. Et, tu sais aussi bien que moi que je suis pas doué pour garder mon calme, pour sauver la veuve et l’orphelin et que je commence à faire un peu trop de vague … Mieux vaut mettre les voiles que de se faire virer de la police. » ajoute-t-il avec un faux air innocent. « Pour me faire pardonner de ce mauvais timing, je te propose de te faire couler un bain et de commander des trucs au room service … toi et moi, on s’emprisonne ici pour la soirée. » Il tourne la tête vers la baignoire qui avait d’ailleurs fait partie des arguments parlant en la faveur de cet hôtel ; c’est toujours un choix important quand on a qu’une douche dans son appartement minuscule. « Ce sera le début de mes excuses ... » souffle-t-il contre ses lèvres. « j’ai encore quelques idées pour me faire définitivement pardonner et te démontrer que je suis bien mieux en tant que partenaire en privé que sur le terrain ... » et son rire vient s’écraser sur sa peau de porcelaine.
- Ouais. À un moment donné de notre relation, il fallait bien que j’avoue mon stratagème, quand même … Que je continue, toujours en souriant. Tendrement. Même si je poursuis sur ma lancée et que je lui avoue, qu’il m’est difficile d’opter pour un autre binôme. Peut-être que quand on va rentrer à Brisbane, on va m’en foutre un dans les pattes. Quand Olly’ aura donné sa démission et que ce ne sera plus des paroles dans le vague mais bien du concret. Mais de ‘ça’, j’ai pas hâte. J’ai pas hâte qu’on ne se voit plus à la Brigade. Qu’il ne soit plus assis derrière son bureau qui est en face du mien. Ouais, je crois qu’il va VRAIMENT me falloir un énorme temps d’adaptation.
Oupsie pour le nombre de questions, et je m’excuse même pas. La curiosité a largement supplanté le reste, faut dire. J’ai besoin de connaître son cheminement d’idées. Parce que c’est mon petit ami et qu’il m’est important. À force, il doit le savoir. Même si j’ai été à deux doigts de l’étouffer dans le lit, avec l’un des oreillers, à la suite de sa putain de nouvelle. J’y peux rien, moi. C’est dans mon caractère, ça. Puis merde, ça m’a foutu les boules, sur le moment. Cependant, c’est plus ou moins passé. Alors, que j’écoute religieusement ses explications. Y’a pas l’air d’y avoir eu un élément déclencheur à son revirement de carrière, juste une accumulation de certaines choses, comme il le dit si bien.
- Dans la sécurité rapprochée ? Genre, garde du corps ? Ou videur, ce genre de trucs ? Ça m’interpelle, ça. Mais je peux pas m’empêcher de le taquiner, juste pour la forme. Et parce que, fondamentalement, j’aime ça. Moi, qui adorais te voir en uniforme très sexy de policier … je suis déçue. Et, d’éclater de rire, avant de doucement reprendre mon air sérieux. Olly’, t’aimais défendre la veuve et l’orphelin. Juste que t’avais peut-être pas les bons outils. Et je ne peux que confirmer que tu commençais à faire un tsunami à force … je t’ai couvert de nombreuses fois, mais ça m’a jamais dérangée.
Non, jamais. Et comment ça aurait pu ? On était un binôme et dans un sens, on est toujours partenaires. Mais plus qu’à la ville et non plus sur le terrain. Et là, la proposition qu’il aborde possède tout mon intérêt. Un bain. Avec lui. Piocher dans le room service. Rester ici, lovés l’un contre l’autre dans une mousse qui sent la rose ou le jasmin, moi ça me plait. Plus que tout. Mais, il a pas oublié la réservation à son restaurant chic là ? J’ai pas zappé moi. Quand il s’agit de bouffe, j’ai bien tout assimilé. J’ai bien capté qu’il y avait un restaurant classe à la clé. Même que j’ai pensé à la tenue … mais si on se retrouve nus dans la baignoire, ça me va aussi. Tout. À. Fait.
- Tu crois pas que j’ai oublié le restaurant chic de l’hôtel qui m’a été promis quand même ? Que je lui souffle en fronçant avec un air mutin mon nez. Tu crois, qu’il y aurait moyen de … nous faire livrer les plats dans la chambre ? Parce que je veux pas laisser passer sous mon nez, cette invitation de prendre un bain avec toi. Si ça fait partie de tes idées pour te faire pardonner … Je joue l’innocente, quand je défais les boutons de son pantalon, que je le laisse me couvrir de baisers, et que je lui retire son caleçon.
Tout ceci, avant de me plonger dans une eau chaude et mousseuse à la senteur florale. Lui, avec son torse contre mon dos. Pour qu’il puisse m’enlacer. Parce que je peux clairement rester des heures ainsi … que là, est ma juste place. Que c’est parfait. Qu’à la fragrance des fleurs, se mêle l’odeur si caractéristique de sa peau à lui. Ouais là, je troque ma place pour rien au monde.
- Et donc Dawson … elles consistent en quoi, tes autres idées … pour te faire pardonner ? Si … tu veux me démontrer que tu es bien mieux dans le privé que sur le terrain ? Que je le questionne, en tournant ma tête aux boucles rousses vers lui. Commençant à le caresser langoureusement, tout en déposant des baisers sur sa peau mouillée.
"4:00, wallow in self-pity; 4:30, stare into the abyss; 5:00, solve world hunger, tell no one; 5:30, jazzercize; 6:30, dinner with me—I can’t cancel that again; 7:00, wrestle with my self-loathing… I’m booked. Of course, if I bump the loathing to 9, I could still be done in time to lay in bed, stare at the ceiling and slip slowly into madness."
« Dans la sécurité rapprochée ? Genre, garde du corps ? Ou videur, ce genre de trucs ? » « Oh toi, je vois que tu vas pas me laisser tranquille tant que je ne t’en aurais pas dit davantage … », dit-il d’une voix rieuse. « Ce genre de truc ouais. Dans un club. Le mec qui est juste là pour veiller à ce que ça se passe bien, un truc normal quoi. » essaie-t-il de se convaincre lui-même que ce soit une bonne idée. « Moi qui adorais te voir en uniforme très sexy de policier … je suis déçue. » Il soupire et roule des yeux, faussement agacé. « Oliv’, t’aimais défendre la veuve et l’orpheline. Juste que t’avais peut-être pas les bons outils. Et je ne peux que confirmer que tu commençais à faire un tsunami à force … je t’ai couvert de nombreuses fois, mais ça m’a jamais dérangée. » Il tend les mains vers elle comme s’il désignait ce qu’il avait essayé de lui expliquer plus tôt. C’était la meilleure des décisions à prendre. « Tu vois ! C’est la meilleure solution pour tout le monde. » et il lui décoche un clin d’œil complice en guise de ponctuation.
A-t-il sauvé le moment qu’il a lui-même foiré ? Il n’en est pas si certains car il a vu la déception dans son regard, car il a vu ses larmes et qu’il en est la seule et unique raison. Mais, il peut toujours essayer de ne pas ruiner leur vacance. Allons-y ! Essayons de rattraper le coup. Au moins, elle est au courant. Au moins, elle a été mise dans la confidence et un poids a disparu de son esprit. Il n’aura plus à prétendre être le parfait enquêteur, le parfait flic. Il pourra enfin rédiger cette foutue lettre de démission à laquelle il pense depuis bien trop longtemps maintenant.
« Tu crois pas que j’ai oublié le restaurant chic de l’hôtel qui m’a été promis quand même ? tu crois, qu’il y aurait moyen de … nous faire livrer les plats dans la chambre ? parce que je veux pas laisser passer sous mon nez, cette invitation de prendre un baiser avec toi. Si ça fait partie de tes idées pour te faire pardonner …» Ses lèvres s’étirent en un sourire amusé. « Je crois qu’y’a moy... » Son regard se baisse sur les mains de la jeune femme qui sont venues se poser sur son pantalon et il relève la tête vers elle pour se corriger, amusé : « je suis convaincu qu’on peut tout combiner ; je prends le risque. »
- Non. Pas du tout. T’as très bien déduit mes intentions. Un froncement de nez mutin, alors qu’il a entièrement raison. Tant que je sais pas, je le lâche pas. Puis merde, je veux AUSSI savoir dans quoi, il va s’embarquer. Dans un club ? Quel genre de club ? Le truc de chicos ? Genre un country-club ? Il a lancé la machine aux questions, là. C’est entièrement de sa faute et il peut s’en prendre qu’à lui. Tu feras gaffe, hein ? Promis ? Ça, j’y peux strictement rien. C’est sorti tout seul. Y’aura peut-être pas de blessures par balles, à déplorer. Mais peut-être des fous armés de couteaux … J’y peux rien : ça m’angoisse qu’il va changer de boulot. Qu’on sera plus ensemble … et que … je pourrais plus surveiller ses arrières, comme je le faisais avant.
Mais ça, je le dis pas. Ça, c’est enfoui au fin fond de mon esprit. Ça ressortira peut-être après l’orgasme, comme quand Olly’ a lâché sa bombe et que ça a failli tout faire péter. Mes iris grises se reconcentrent sur mon partenaire, alors qu’il tente le tout pour le tout pour détendre l’atmosphère. Et, il parvient le bougre. Parce que je viens pincer mes lèvres, dans une tentative pour ne pas rire. Mais, je crois que c’est peine perdue. Et, il a peut-être raison finalement : c’est la meilleure décision à prendre. Celle du reste de sa vie. Mais, je peux pas cacher mon angoisse, hein.
- Tu me pardonneras, si au début … je vais être à fleur de peau avec ce changement radical de carrière, là ?! Parce que … J’inspire vivement. Je pourrais pas … te surveiller, s’il t’arrive un truc … Ça, c’est un murmure. Celui, où je me rends compte que je dois lâcher du leste et faire confiance. Lui faire confiance. Même si je suis extrêmement reloue avec ça, tu peux me le dire hein ; je t’en voudrais pas, mais juste … fais gaffe. Okay, ta lettre est pas encore écrite. Okay, t’as pas encore mis un pied dans ton nouveau taf … mais j’y peux rien si ça me stresse.
Faut que je fasse autre chose pour me déstresser. Et, j’ai ma petite idée. Ça inclue de la nourriture et Oliver. Par contre, on se fout du sens. Je souris à mon tour, quand je le vois faire, alors que moi, je suis déjà en train de le déshabiller pour en faire mon repas. Ou que je sois, le sien. À voir. Avec un rire, je viens l’embrasser. Un sourire qui ne me quitte plus dans le baiser qu’on partage. Parce que oui, moi aussi, je suis convaincue qu’on peut tout combiner. Y’a qu’à prendre le risque.
"4:00, wallow in self-pity; 4:30, stare into the abyss; 5:00, solve world hunger, tell no one; 5:30, jazzercize; 6:30, dinner with me—I can’t cancel that again; 7:00, wrestle with my self-loathing… I’m booked. Of course, if I bump the loathing to 9, I could still be done in time to lay in bed, stare at the ceiling and slip slowly into madness."
« Dans un club ? Quel genre de club ? Le truc de chicos ? Genre un country-club ? » L’idée le fait sourire voire rire, rire même car ce n’est pas vraiment le genre de club dont il est question. Et, il ne parvient pas à se faire un avis sur la manière dont elle va réagir. L’étrangler. Hausser les épaules. Aucune idée. Il n’a jamais vraiment connu Billie avec une once de jalousie, elle n’en avait jamais eu la moindre raison. « Pas un country-club ! Est-ce-que j’ai la gueule d’aller dans un country-club ? … non dis rien, possible que tu ais vu des photos des Dawson au country-club. Mais non, c’est pas un country-club. Disons que c’est un club du genre … où pas mal de types se perdent. Un club de gentlemen, c’est comme ça qu’ils disent. Elles dansent. Rien d’illégal.» précise-t-il comme un gosse qui essaie d’éclairer une bêtise ou alors parce qu’il sait qu’elle est flic, et qu’elle n’arrêtera pas son interrogatoire tant qu’elle ne sera pas satisfaite de la ou des réponses. « Tu feras gaffe ? hein ? promis ? » « Billie, je fais tout le temps gaffe.», dit-il avec le plus innocent des sourires. Après tout, c’était elle qui s’était pris une balle ; pas lui. C’était à elle de faire gaffe, non ? le traumatisme est sans doute trop frais pour faire une blague de ce genre. L’année prochaine peut-être. « Tu me pardonneras, si au début … je vais être à fleur de peau avec ce changement radical de carrière, là ?! Parce que … Je pourrais pas … te surveiller, s’il t’arrive un truc … » « Il m’arrivera rien.» « Même si je suis extrêmement reloue avec ça, tu peux me le dire hein ; je t’en voudrais pas, mais juste … fais gaffe. Okay, ta lettre est pas encore écrite. Okay, t’as pas encore mis un pied dans ton nouveau taf … mais j’y peux rien si ça me stresse. » Il rit et vient déposer un réconfortant baiser sur son front, sa manière à lui de dire qu’il va encaisser ses pulsions de panique … il les connaît depuis suffisamment longtemps.
- Pas un country-club ? Quoi alors ? J’en suis à ce stade-là de mes interrogations quand Oliver Dawson daigne m’éclairer sur la question. Reculant ma tête aux boucles rousses, je me permets de hausser un sourcil à la suite de ses aveux. Ah. Des hommes égarés. Qualifiés de gentlemen. Et, des dames visiblement. Assez peu vêtues, si j’écoute mon intuition. Non, t’as pas la gueule à aller dans ce genre de club pour riches, vu que tu fuis ça … mais … si j’écoute mon intuition et tu sais pertinemment qu’elle se trompe jamais … tu vas donc servir d’agent de sécurité pour un club où des demoiselles sont bien peu vêtues. C’est ça ?
Y’a pas une once de jalousie, dans mon questionnement. Juste une forme de constatation. Moi, tant qu’on lui demande pas d’aller sur la piste, pour montrer tous ses muscles saillants, ça me va. Ou qu’il se fasse pas toucher par les demoiselles de cet établissement, ça me va aussi. Mais, j’ai confiance en mon partenaire et ça a jamais changé. Je sais, qu’il ne regarde pas ailleurs vu qu’on est ensemble et pour moi, c’est pareil. Pourquoi, je me tracasserais ? Bon, il est clair que si je lui fais la surprise de venir le chercher à son boulot et que je le vois collé-serré avec une demoiselle, ça sera pas la même. Or, je sais pertinemment qu’il est pas comme ça. Note que je retenterais bien le déshabillé affriolant pour une autre fois, même si la toute première s’est grave soldée par un échec. Oupsie.
- Ouais, okay. Tu fais tout le temps gaffe. Mais laisse-moi, m’inquiéter pour deux Oli’. Je suis dans mon bon droit, moi. Lui, il a l’air si serein alors que moi, je suis à la limite de faire une crise de panique. Intérieurement hein. À l’extérieur, je lui offre sourire et caresses sur ses joues du bout de mes doigts. Mais, je flippe. Malgré le baiser rassurant. Malgré ses mots, qui le sont tout autant. Si tu le dis. Mais genre, il t’arrive ne serait-ce qu’une couille … tu sais que je débarque et que je leur botte le cul, hein ?
Ça aussi, il le sait. Que s’il lui arrive ne serait-ce qu’une merde dans son nouveau boulot, je débarque comme une furie, moi. Rien à foutre, de passer pour une tarée. Mais, je sais qu’il sait gérer. Il est assez grand, quand même. Mais … merde. J’y suis sérieusement attachée et je suis comme ça. Je sais pas gommer un partenariat de près de dix années. Ça s’efface par en claquant des doigts. Surtout pas avec lui. Clairement, pas avec lui.
"4:00, wallow in self-pity; 4:30, stare into the abyss; 5:00, solve world hunger, tell no one; 5:30, jazzercize; 6:30, dinner with me—I can’t cancel that again; 7:00, wrestle with my self-loathing… I’m booked. Of course, if I bump the loathing to 9, I could still be done in time to lay in bed, stare at the ceiling and slip slowly into madness."
« Pas un country-club ? Quoi alors ? Non, t’as pas la gueule à aller dans ce genre de club pour riches vu que tu fuis ça … mais … si j’écoute mon intuition et tu sais pertinemment qu’elle se trompe jamais … tu vas donc servir d’agent de sécurité pour un club où des demoiselles sont bien peu vêtues. C’est ça ?» « C’est ça. Mais bon, avant faut que j’obtienne le job. Ça, c’est pas encore dit. », précise-t-il en levant son index. « Ouais, okay. Tu fais tout le temps gaffe. Mais laisse-moi, m’inquiéter pour deux Oli’. Je suis dans mon bon droit, moi. Si tu le dis. Mais genre, il t’arrive ne serait-ce qu’une couille … tu sais que je débarque et que je leur botte le cul, hein ? » « Marché conclu, Rambo. » réplique-t-il d’un ton moqueur, un sourire néanmoins attendri sur les lèvres.
Après s’être douchés et s’être armés des peignoirs de l’hôtel, ce sont deux big Lebowski qui errent dans la chambre d’hôtel. Demain, ils doivent retrouver Brisbane et pas mal de changements vont se produire. Ils emménagent ensemble, ils ne bossent plus ensemble. Une nouvelle vie, en soi. Oliver dépose un baiser sur sa tempe pour finalement rejoindre la pièce principale à la recherche d’un potentiel numéro pour le room service mais quand il ouvre la porte de leur chambre, il tombe nez à nez avec un charriot sur lequel doit sans doute se trouver leur repas. Depuis quand est-ce que ce dernier est là ? Combien de temps a-t-il frappé à la porte ? Et après combien de minutes a-t-il abandonné ? Un haussement d’épaules plus tard, il pousse le charriot jusqu’à leur chambre pour pouvoir refermer la porte et sort d’un seau rempli de glaçons une bouteille de champagne. « Le champagne est là !» Son sourire de gosse s’atténue. « L’homme a chassé et t’a préparé le repas, femme ! » lance-t-il d’une voix rieuse, un sourire débile aux lèvres.
Le lendemain soir, dans l’avion, entre la Corée et l’Australie. Assis l’un à côté de l’autre dans l’avion, il a des écouteurs enfoncés dans les oreilles et une main posée sur sa cuisse. Une habitude qu’il a prise. Il baisse le regard vers la rouquine qui a la tête posée contre son épaule. Pendant un quart de seconde, il se demande ce qu’il a fait pour mériter de vivre cette vie, avec elle.