@Isaac Jensen - Décembre arrivait doucement et qui dis décembre, dis forcément noël et le marché de noël de Brisbane. Cette année, ils avaient vu les choses en grand et nous offrais la possibilité de profiter des différentes traditions de noël dans plusieurs pays. J'avais donc, comme à mon habitude proposé à Isy d'aller faire un tour sur le marché. La tradition française me plaisait bien, surtout à l'idée de pouvoir boire un verre de vin chaud ! J'étais toujours addict à cette boisson et j'avais du mal à m'en passer au quotidien, vu de l'extérieurs on pouvait parfaitement penser que j'abusais de cette boisson, bien que je buvais toujours avec modération. Mes parents avaient eu l'occasion de venir me voir et notre mère ne s'était pas privé pour me faire des remarques concernant ma consommation de vin. Dans le fond, je n'avais que faire de ce qu'elle pouvait penser car, je n'étais jamais en état d'ivresse.

Cette année encore, Keïla était partie avec son chéri et ses copines dans son coin laissant sa vieille mère seule et livrée à elle-même. L'idée me faisait sourire alors que je pénétrais dans l'espace du marché de noël français. Je savais parfaitement que mon frère allait me poser des questions sur Eiji, ce jeune homme que j'avais sauvé dans une ruelle de Fortitude Valley. Je connaissais Isy et sa curiosité, surtout que depuis le départ de Ian nous n'avions plus abordé de sujet concernant des hommes. J'avais mal vécu le départ du médecin et je savais que mon aîné également. En même temps, on ne pouvait pas en vouloir à Isy de protéger sa soeur et de ne pas apprécié le fait que quelqu'un puisse me briser le coeur. Après ce départ, j'avais finis par me renfermer sur moi, passant plus de temps dans l'église de Brisbane pour donner un coup de main ou alors, je buvais en compagnie de Connor.

Il était temps que je sors de ma torpeur et que j'avance un peu dans ma vie, pour le bien de ma famille et surtout de ma fille. Je jetais un rapide coup d'oeil avant de voir mon aîné plus loin, je lui faisais signe et je me dirigeais à travers la foule pour le rejoindre. "Salut !" Je souriais "Un vin chaud ?" Lançais-je sans cacher ma motivation à cette délicieuse idée. Il ne faisait pas froid du tout, mais l'odeur qui se rependait dans l'air pouvait facilement faire penser à la neige et au station de ski.

Je n'avais jamais été un enthousiaste de Noël sur le volet personnel de ma vie, tant que les jumeaux se plaisaient encore à me qualifier de "Grinch" dès que le mois de décembre sonnait. La vérité était que ces fêtes de fin d'année, par connotation familiales, s'associaient dans ma tête à énormément de pression. Je n'avais jamais raffolé des repas de famille chez les Jensen, divergeant allégrement sur certaines opinions de mes parents mais n'osant jamais les contredire sachant que l'instant tournerait alors forcément au vinaigre. Je m'étais toujours senti étudié et analysé en termes des attentes pour Noël : le juste repas, le juste cadeau, le juste comportement. Finalement, cette fête ne rimait plus qu'avec stress et j'avais longtemps déniché plusieurs moyens pour éviter de célébrer chez mes parents, quitte à tristement me priver de mes cadets, sautant sur l'occasion de travailler en ce jour de fête, préférant la compagnie des patients et de mes collègues au regard inquisiteur de ma mère et au mutisme approbateur de mon père.

Penny me réconciliait néanmoins peu à peu avec Noël et le fait que nous élaborions nos propres traditions selon nos goûts, nos choix et nos volontés aidait grandement à ce que ce mois de décembre me soit moins source d'anxiété. Puis, cette année serait également le premier Noël de Maia, et le premier de Jude avec nous, ce qui rendait l'instant encore plus magique. Être témoin de mon fils qui s'émerveillait et s'excitait à la vue du Père Noël et tout ce qu'il représentait m'attendrissait sans vergogne, ravivant même ma flamme d'enfant, sans compter Maia qui ne cessait d'observer avec curiosité la frénésie qui l'entourait et les décorations qui apparaissaient peu à peu dans notre maisonnée. Le bébé maintenant son habitude de ne certainement pas dormir en soirée, je l'avais installée dans sa poussette pour faire un tour avec elle. Penny avait opté pour se reposer, Jude dormant déjà à poings fermés de son côté, l'autorisant ainsi à avoir quelques heures rien que pour elle.

A mesure des pas, je décidais de m'orienter vers le marché de Noël, puis je recevais un message de Phoebe qui m'invitait à la rejoindre du côté français des animations. "On va aller voir ta tante ?" Je faisais à Maia qui mâchouillait son doudou, offert peu après sa naissance par Swann et Rory. Je continuais de discuter avec l'enfant jusqu'à ce que nous nous enfonçâmes dans la foule. Il ne suffit que quelques mètres de marche supplémentaire pour que Phoebe nous remarque et attire mon attention. "Salut ! Un vin chaud ?" me salua-t-elle et je ne pus m'empêcher de rire, amusé par la proposition de ma sœur. "Avec plaisir," je faisais avant que nous nous orientâmes vers le stand. Une fois les boissons en mains, je proposais en désignant une table à pique-nique : "On s'installe là-bas ?"

Tout en détachant Maia de la poussette pour la prendre sur mes genoux, sachant pertinemment qu'elle ferait part de son mécontentement dès que son bolide ne serait plus en mouvement, je questionnais la trentenaire : "Alors, comment se porte la sauveteuse des ruelles sombres ?" Je taquinais gentiment. "Tu as des nouvelles de ton protégé ?" Je questionnais avec curiosité.

Il ne me fallut pas longtemps pour remarquer mon frère accompagné de la petite Maia, je me faisais une joie de voir ma petite nièce et mon frère bien entendu. Je lui faisais signe avant de le rejoindre et je lui proposais immédiatement un vin chaud, je voyais mon frère rire à ma proposition. "Avec plaisir," Je souriais avec satisfaction, au moins je savais qu'il n'allait pas me juger sur mon choix de boisson, comme pouvait le faire notre mère. Je commandais deux verres avant de glisser mes doigts autour des verres en carton qui contenait le liquide chaud et épicé. "On s'installe là-bas ?" Je hochais la tête tout en suivant mon aîné vers une table de pique-nique. La fraîcheur commençait à s'installer, mais il faisait encore chaud et on avait pas besoin d'être en doudoune pour profiter du nectar contenu dans les verres.

J'avais posé le vin en face de mon frère et tandis que je portais le mien à mes lèvres, je l'entendais me questionner. "Alors, comment se porte la sauveteuse des ruelles sombres ? Tu as des nouvelles de ton protégé ?" Je manquais d'avaler de travers et je reposais le gobelet face à moi. "Sauveuse ?! Tu rigole ! J'ai pas l'étoffe...Je suis loin d'être une Avengers..." Je riais à ma réflexion, "Il se remet doucement, mais ça semble aller !" Je souriais un peu, "Je me doute que tu es déjà au courant que je passe tout les jours le voir...tu vois encore un point qui me fait dire que je suis pas une Avengers...Ils font pas le service après-vente." Je riais de plus belle avant de reprendre une gorgée dans mon gobelet. "Et toi ? Comment tu-vas ? Tu t'en sors avec miss crevette ici présente ?" Je souriais à ma petite nièce toujours avec son doudou dans les mains.

Je me souvenais encore de cette période avec Keïla, ça n'était pas évident mais, étrangement j'avais beaucoup aimé. Je me sentais importante pour quelqu'un. Maintenant, moins je la colle mieux elle se porte, j'en venais même à dire que si, elle était en âge d'avoir son appartement, elle serait partie de la maison depuis longtemps. Il m'arrive même de me demander, si un jour, elle ne préférera pas la compagnie de son plutôt que celle de sa mère. C'est une conversation que je n'arrive, d'ailleurs pas, à avoir avec elle et c'est peut-être mieux comme ça au final.

Une fois installés à l'une des tables à pique-nique mises à disposition à l'occasion des festivités de Noël organisées par la municipalité, je ne me faisais pas prier pour questionner Phoebe sur sa nouvelle rencontre tout en détachant Maia de sa poussette pour la mettre sur mes genoux. "Sauveuse ?! Tu rigoles ! J'ai pas l'étoffe... Je suis loin d'être une Avengers..." Un sourire en coin se dessina sur mes lèvres face à la réaction de ma cadette. "Tu ne lui as pas tourné le dos non plus," je rappelais. De ce que j'en avais compris, la scène avait été risquée. Phoebe aurait très bien pu se mettre en sécurité et appeler les secours plutôt que d'intervenir comme elle l'avait fait. "Il se remet doucement, mais ça semble aller ! Je me doute que tu es déjà au courant que je passe tous les jours le voir... Tu vois encore un point qui me fait dire que je suis pas une Avengers... Ils font pas le service après-vente." "Sauf pour les VIP," je me permettais de commenter, malicieux. De toute évidence, si la trentenaire se déplaçait quotidiennement pour rendre visite à l'infortuné qui s'était vu aliter - les rumeurs qualifiaient les premiers temps de contre son gré - au centre hospitalier, il ne devait pas la laisser indifférente. "Et du coup, tu as appris quoi sur ton protégé ?" Je questionnais, curieux et aussi armé de la volonté de protéger ma sœur. Si cet homme devait occuper une place importante dans la vie de la Jensen, je souhaitais détenir un minimum d'informations sur lui. "Est-ce que le père Noël va lui laisser un cadeau au pied de ton sapin ?" Je taquinais.

"Et toi ? Comment tu-vas ? Tu t'en sors avec miss crevette ici présente ?" Je souris, déposant un délicat baiser sur la nuque de la fillette. "Miss Maia semble vouloir rester un oiseau de nuit," je commentais avec tendresse, caressant sa petite main qui enfermait solidement mon pouce. "Elle semble impatiente à l'idée d'aller jouer avec son frère. Si tu voyais comment elle se hisse bien sur ses bras maintenant," je relatais avec fierté. "Une vraie curieuse." Le bébé se laissa tomber en arrière de manière à se caler contre mon torse, son doudou dans les bras. "Pour l'instant c'est plutôt avec Jude que c'est rock'n'roll, depuis le départ de sa mère pour les États-Unis," j'expliquais. La décision de mon ex de quitter l'Australie avait bouleversé le garçonnet. "Mais ça va aller, on va gérer," j'assurais, optimiste. J'avais confiance en mon couple, nous avions franchi de nombreuses épreuves et aux côtés de Penny que j'aimais inconditionnellement, je n'avais pour désir que de me battre pour que le bonheur règne dans ce foyer que nous bâtissions chaque jour avec bienveillance et affection. "Puis ça nous fait des nuits qui se terminent souvent à quatre dans notre lit," je faisais dans un rire. Entre Maia et ses nuits saccadées et Jude qui nous rejoignait en se blottissant contre nous après un cauchemar ou tout autre prétexte, notre lit se comblait rapidement au clair de lune.

"Tu ne lui as pas tourné le dos non plus," Je haussais les épaules, pourquoi j'aurais tourné le dos ? Il ne m'avait rien fait et j'estimais que j'étais intervenue correctement bien que, certaines personnes auraient sans doute pris la fuite pour appeler la police avant de reprendre leur petite vie. J'expliquais à mon frère que Eiji était entrain de se remettre tranquillement et qu'une fois encore je ne faisais pas partie des Avengers étant donné qu'il ne faisait pas le service après vente. "Sauf pour les VIP," Je rougissais légèrement face à cette remarque et je préférais me cacher dans le gobelet de vin chaud. "Et du coup, tu as appris quoi sur ton protégé ?" Je reposais le verre comprenant parfaitement ce que Isaac était entrain de faire, il s'inquiétait pour moi et s'était normal, on ne pouvait pas lui jeter la pierre pour ça. "...Il n'a pas de domicile...En faites il vit dans la rue et s'est fait tabasser parce qu'il avait volé un peu de nourriture. Il a une blessure à la jambe qui semble plus ancienne que son agression, mais je ne sais pas encore pourquoi. Dans tout les cas, il n'a pas d'argent et il semblait plutôt gêné quand je lui ai dis que la télévision dans sa chambre était déjà payé." Je riais légèrement, "Il est très gentil ! Bien que très discret de ce que j'ai compris, les infirmières n'arrivent pas vraiment à communiquer avec lui...je suppose que ça viendra avec le temps." Je souriais bien loin de me douter de ce qu'il ressentait véritablement à l'hôpital. "Est-ce que le père Noël va lui laisser un cadeau au pied de ton sapin ?" Je manquais de m'étouffer en avalant de travers face à cette question, "Quoi ?!...Je...J'en sais rien...Pourquoi tu me demandes ça ?" J'étais mal à l'aise face à cette question, en réalité je n'avais pour l'heure rien imaginé. Il était certains qu'on s'entendait bien avec Eiji, mais je n'étais pas certaine que je l'intéresse dans ce sens.

Je préférais donc détourner la conversation, on avait suffisamment parler de moi et il était temps que je me concentre sur mon frère. "Miss Maia semble vouloir rester un oiseau de nuit," Je souriais légèrement en regardant la petite fille sur les genoux de mon frère. "Elle semble impatiente à l'idée d'aller jouer avec son frère. Si tu voyais comment elle se hisse bien sur ses bras maintenant, Une vraie curieuse." Je hochais la tête, "C'est bien ! Peut-être qu'elle marchera rapidement ! Enfin, c'est moins bien pour vous parce que ça va demander plus de surveillance." Je riais un peu avant de m'attendrir devant la petite bouille d'amour. "Pour l'instant c'est plutôt avec Jude que c'est rock'n'roll, depuis le départ de sa mère pour les États-Unis," Je ne comprenais pas le choix de la mère de Jude, j'avais du mal à concevoir, en tant que mère qu'on puisse ainsi laisser son enfant derrière soit. "Mais ça va aller, on va gérer, Puis ça nous fait des nuits qui se terminent souvent à quatre dans notre lit," Je riais un peu avec Isy, "Tu sais que je suis là si vous avez besoin de souffler, ou même Keïla ! Elle est douée avec les enfants et elle aurait bien besoin de se recentrer un peu sur des choses plus essentielle." Je soupirais légèrement, "En tout cas faut pas hésiter !" Je savais combien s'était compliqué d'avoir un enfant et combien ça pouvait être prenant et fatiguant. Je pouvais bien offrir un peu de répit à mon frère et Penny pour qu'ils se retrouvent tout les deux. "En tout cas, je suis certaine que ça va venir...Les habitudes sont parfois difficile à prendre, mais en général les enfants sont capable de s'adapter vite. Et j'imagine que pour Jude c'est tout nouveau, mais c'est un petit garçon plein de ressource !" Je souriais avant de reprendre une gorgée de vin.

Je scrutais avidement les réactions de ma sœur aux remarques que je formulais habilement pour tenter de déterminer les sentiments qu'elle dédiait à ce mystérieux homme qu'elle avait secouru quelques jours plus tôt. Je connaissais Phoebe quasiment sur le bout des doigts : j'avais conscience que la couturière était dotée d'une spontanéité exemplaire à venir en aide à son prochain ; un altruisme sans faille qui la relayait parfois au dernier rang, à ses risques et périls. En tant que grand frère, je tenais à protéger ma cadette, sans pour autant la contrarier ni la restreindre. J'étais soucieux de la laisser faire ses propres choix tant que ceux-ci ne la faisait pas courir à sa perte et surtout : je désirais son bonheur.

A mesure de mes investigations, je soupçonnais que cet individu qu'elle avait rencontré d'une façon aussi mémorable qu'atypique ne la laissait pas indifférente. De son comportement face à mes répliques lancées sur un ton joueur aux mots qu'elle m'adressait, Phoebe semblait s'être attachée à cet infortuné. Curieux, je tentais d'en savoir davantage sur le garçon. "Il n'a pas de domicile... En fait, il vit dans la rue et s'est fait tabasser parce qu'il avait volé un peu de nourriture. Il a une blessure à la jambe qui semble plus ancienne que son agression mais je ne sais pas encore pourquoi. Dans tous les cas, il n'a pas d'argent et il semblait plutôt gêné quand je lui ai dis que la télévision dans sa chambre était déjà payée." Je fronçais légèrement les sourcils, attentif. Savoir que l'ancien patient était un sans domicile fixe, sans le sou et souffrant de problèmes de santé ne présentait pas spécialement l'homme idéal que je m'imaginais pour ma sœur. Je ne me permettais pas de juger la qualité de cet homme, tant que je ne pipais mot sur mes premières impressions, conscient qu'elles pouvaient être trompeuses, mais ma méfiance m'incitait à être prudent. Et s'il attirait des problèmes à la Jensen ? "Il est très gentil ! Bien que très discret de ce que j'ai compris, les infirmières n'arrivent pas vraiment à communiquer avec lui... Je suppose que ça viendra avec le temps." Sauf s'il joue un jeu avec les soignants et cache de plus gros pépins. J'inspirais profondément, tentant de ne pas me laisser absorber par mon pessimisme, cherchant davantage à savoir si ma sœur comptait poursuivre une relation avec lui. "Quoi ?!... Je... J'en sais rien... Pourquoi tu me demandes ça ?" Je ne pus m'empêcher de rire, commentant : "Quand il y a un doute, il n'y a pas de doute, Pheebs," je laissais sous-entendre, déposant un baiser dans la nuque de Maia. "Comment s'appelle-t-il ? Je pourrais le rencontrer ?" J'interroge. Phoebe voyait naturellement le bien chez les autres. Si je ne mettais pas sa parole en doute lorsqu'elle affirmait que son protégé était très gentil, j'aimerais néanmoins bien le juger par moi-même.

La trentenaire s'enquit de mes états d'âme et de comment la situation se déroulait avec ma fille. Sommairement, je lui relatais les tendances nocturnes de la petite ainsi que son caractère de plus en plus espiègle et sa volonté apparente de vouloir rejoindre les jeux de son aîné. "C'est bien ! Peut-être qu'elle marchera rapidement ! Enfin, c'est moins bien pour vous parce que ça va demander plus de surveillance." Je souris en coin, soufflant : "Ils grandissent si vite, c'est fou. J'ai encore du mal à croire qu'elle n'entre plus dans certains de ses habits." Je n'étais pas sûr d'être entièrement prêt à voir Maia cavaler sur ses deux jambes, tout comme j'appréhendais le premier jour d'école de Jude. Malgré moi, ces grandes étapes dans la vie de mes enfants me créaient un petit pincement au cœur. Autant j'étais fier et comblé, autant le temps me paraissait filer beaucoup trop vite. J'expliquais à ma sœur que le départ brusque de la mère de mon fils créait de surcroît une atmosphère plutôt agitée à la maison, quand bien même j'étais confiant que nous arrivions à réinstaurer l'équilibre dans notre foyer aimant, Penny et moi, comme nous avions toujours su le faire. Je m'évertuais à retenir le positif dans ces tourmentes et même si le tableau du quotidien que je menais avec ma petite amie était parfois déroutant, son caractère extraordinaire demeurait inestimable à mes yeux. "Tu sais que je suis là si vous avez besoin de souffler, ou même Keïla ! Elle est douée avec les enfants et elle aurait bien besoin de se recentrer un peu sur des choses plus essentielles. En tout cas faut pas hésiter !" Un sourire étira mes lèvres. "Merci, c'est gentil," je faisais avec sincérité, appréciant l'aide proposée. "Sur quelles choses moins essentielles Keïla se concentre-t-elle ?" Je demandais avec amusement. "En tout cas, je suis certaine que ça va venir... Les habitudes sont parfois difficiles à prendre mais en général les enfants sont capables de s'adapter vite. Et j'imagine que pour Jude c'est tout nouveau, mais c'est un petit garçon plein de ressources !" J'acquiesçais. "Oui, ça va le faire," j'affirmais doucement. "On va aller magasiner ses uniformes pour l'école la semaine prochaine. Ca va venir vite, sa rentrée sera en janvier." Avec une toute nouvelle organisation à prévoir. J'espérais que Jude s'épanouisse dans sa future école et que cette scolarisation puisse libérer un peu de temps libre à mon amoureuse pour qu'elle puisse se reposer également un peu, surtout qu'elle devait tenir le fort seule lorsque j'étais au travail ou répondais à d'autres engagements. J'étais conscient qu'elle portait admirablement une charge importante sur ses épaules et quand bien même je m'évertuais à en faire un maximum lorsque j'étais de retour à la maison, je regrettais de ne pouvoir en faire davantage pour l'épauler.

Je connaissais suffisamment Isy pour savoir que les questions qu'il m'avait posé étaient en partie pour me mettre mal à l'aise, mais également et surtout pour en apprendre plus sur le mystérieux jeune homme que j'avais secouru. Il était l'aîné dans la famille et bien que nous n'ayons que quelques mois d'écart, il tenait son rôle à la perfection et faisait en sorte qu'il ne m'arrive rien. Il fallait dire que j'avais très mal vécu le départ d'Ian dont j'étais tombé amoureuse et qui m'avait brisé le coeur. Isy avait joué un rôle pour que je remonte la pente et que je n'imagine pas que les Jensen sont voués à une malédiction en amour. J'expliquais donc à mon aîné que Eiji était à la rue qu'il n'avait pas d'argent et que s'est ainsi qu'il avait fini par se faire tabasser dans la ruelle. Sans mon intervention, il serait s'en doute mort sans que personne ne s'inquiète pour lui ou ne le pleure. L'idée était effrayante et un frisson me glaça le sang. J'indiquais ensuite à mon frère qu'Eiji n'était pas très bavard avec l'équipe soignante et qu'il ne semblait pas à l'aise à l'idée d'être à l'hôpital. Mais je ne savais pas exactement pourquoi, il avait encore beaucoup de mystère autour de lui bien que j'étais décidé à en apprendre plus.

Isaac me demanda alors si, un cadeau allait trôner sous mon sapin de noël pour mon protéger. Je me sentais soudainement idiote et ne savait plus réellement quoi répondre. Je n'avais aucune idée de ce que ça allait donner entre nous, je n'avais même pas imaginé pouvoir l'intéresser en réalité. "Quand il y a un doute, il n'y a pas de doute, Pheebs, Comment s'appelle-t-il ? Je pourrais le rencontrer ?" Je fronçais les sourcils consciente que mon frère était entrain de se jouer de moi et qu'il aimait ça en plus. "Eiji...Et oui je pense que tu auras l'occasion de le rencontrer à l'hôpital si tu t'occupe du service où il se trouve..." Je ne rentrais pas dans son jeu volontairement, ne voulant pour l'heure rien dévoiler et surtout, ne sachant vraiment pas où en était mes sentiments pour le japonais.

Je profitais que Maia soit présente pour détourner un peu l'attention et je questionnais mon frère sur son nouveau rôle de papa. Sans surprise, j'apprenais que s'était compliqué et puis Jude devait faire face au départ de sa maman, aucun enfant n'avait le droit d'être abandonné de la sorte. J'avais d'ailleurs du mal à comprendre pourquoi elle avait choisis cette option au lieu de rester avec son petit garçon. En tout cas, Maia était téméraire et elle semblait curieuse de l'environnement qui l'entouré, s'était une bonne chose et avec un peu de chance, bientôt elle pourrait marcher dans l'herbe. "Ils grandissent si vite, c'est fou. J'ai encore du mal à croire qu'elle n'entre plus dans certains de ses habits." Je soupirais légèrement, "A qui le dis-tu ?!" Je pensais bien entendu à ma jeune adolescente de treize ans. J'écoutais les doutes d'Isy et je lui proposais naturellement mon aide ou même celle de Keïla qui pourrait la remettre dans le droit chemin. "Merci, c'est gentil, Sur quelles choses moins essentielles Keïla se concentre-t-elle ?"

Je buvais une nouvelle gorgée de vin chaud, "Oh tu sais les adolescentes avec leur peine de coeur...Elle s'est disputé avec Ethan il y a quelques jours et du coup, elle a manqué plusieurs fois les cours....Soit disant n'ayant pas la force de le croiser dans les couloirs et finalement, ils se sont rabibochés ensemble." Je soupirais doucement, "J'aimerais qu'elle se concentre d'abord sur ses études avant d'imaginer l'amour avec un grand A et surtout...je ne veux pas qu'elle refasse la même erreur que moi !" J'étais heureuse à l'époque avec Oscar, mais l'amour que nous avions éprouvé l'un pour l'autre s'était transformé en une haine toxique et dangereuse. Je le savais capable de beaucoup de chose et parfois, j'avais peur pour moi. Je relativisais en indiquant à mon aîné que les habitudes allaient venir petit à petit et qu'ils allaient s'en sortir tôt ou tard, tout ça serait un lointain souvenir. "Oui, ça va le faire, On va aller magasiner ses uniformes pour l'école la semaine prochaine. Ca va venir vite, sa rentrée sera en janvier." Je souriais, "Il va se faire pleins d'amis ! J'en suis certaine ! Jude est un petit garçon plein de ressource et surprenant...Je ne doute pas que sa rentrée va se faire très bien !" L'enfant avait montré des habitudes à s'adapter rapidement, il était certain que l'école allait lui plaire.

Aux réactions de ma sœur et considérant le comportement qu'elle adoptait vis-à-vis de l'homme qu'elle avait secouru, je conjecturais sérieusement que ma cadette s'était entichée pour le jeune homme. Bien que je ne souhaitais porter aucun jugement sur cet inconnu sans détenir des éléments sur sa personne de source primaire, je m'intéressais tout de même à en découvrir plus sur cette nouvelle relation qui animait le quotidien de mon interlocutrice, par instinct de protection pour la Jensen. "Eiji... Et oui je pense que tu auras l'occasion de le rencontrer à l'hôpital si tu t'occupes du service où il se trouve..." J'affichais un sourire en coin, comprenant que j'approchais les limites de cette conversation avec ma sœur. Je me concentrais sur ma fille qui tapotait de ses mains potelées le bois de la table à pique-nique sur laquelle nous nous étions installés.

Je relatais brièvement les derniers événements à la maison et remerciais sincèrement Phoebe de l'aide qu'elle proposait pour éventuellement nous permettre de souffler un peu, Penny et moi. Je m'enquérais davantage du reproche masqué que Phoebe émettait sur sa fille. "Oh tu sais les adolescentes avec leur peine de cœur... Elle s'est disputée avec Ethan il y a quelques jours et du coup, elle a manqué plusieurs fois les cours... Soit disant n'ayant pas la force de le croiser dans les couloirs et finalement, ils se sont rabibochés ensemble." Je ne pus m'empêcher de rire doucement, faisant réagir en même temps Maia qui babillait sur mes genoux. Je déposais un baiser sur sa joue, amusé. "C'est drôle, elle me fait penser à quelqu'un," je formulais sur un ton taquin, visant la mère et la fille. "J'aimerais qu'elle se concentre d'abord sur ses études avant d'imaginer l'amour avec un grand A et surtout... Je ne veux pas qu'elle refasse la même erreur que moi !" Je considérais quelques instants mon interlocutrice, comprenant ses inquiétudes. "Tu lui en as parlé ?" Je questionnais, curieux de connaître la position de Keila sur les craintes de sa mère. Ma nièce était une jeune fille intelligente, mais l'adolescence ne permettait pas de prendre le recul nécessaire sur certaines situations non plus. "Si tu veux, je pourrais l'inviter à la maison. Ca fait un petit moment qu'elle n'est pas passée, en plus. Peut-être que ça lui fera plaisir," je soumettais. La porte était toujours ouverte à ma famille et je comprenais tout à fait que Keila favorisait passer du temps avec ses amis que son oncle. De plus, je ne comptais pas prodiguer une quelconque leçon à la collégienne. Toutefois, je pourrais éventuellement tenter de trouver les bons mots pour l'inciter à poser des choix raisonnés, même si j'avais confiance ultimement en le jugement de Keila. J'expliquais par la suite la scolarisation imminente de Jude, une nouvelle étape qui me pinçait malgré moi le cœur face au constat que mes enfants grandissaient si vite. J'étais indéniablement un papa fier et comblé, mais je restais sidéré par ce temps qui filait à vive allure. "Il va se faire plein d'amis ! J'en suis certaine ! Jude est un petit garçon plein de ressources et surprenant... Je ne doute pas que sa rentrée va se faire très bien !" Je souris doucement et acquiesçais, appréciant l'optimisme de Phoebe. "Est-ce que tu as prévu de quoi pour les fêtes de fin d'année ?" Je demandais par la suite. "Tu as vu les parents récemment ?" J'enchérissais curieusement.

Isaac était curieux et je savais parfaitement pourquoi, premièrement parce qu'il s'intéressait un peu à la vie de sa soeur et deuxièmement parce qu'il voulait protéger sa soeur. Je ne pouvais pas lui en vouloir d'agir ainsi, s'était normal après tout, mais je n'avais pas envie d'en dévoiler trop à propos d'Eiji ne sachant pas moi-même ce que ça allait réellement donner. Je ne voulais pas faire de plan sur la lune, car aussi bien il ne serait que de passage.

Je préférais donc orienter ma conversation sur nos enfants et il y en avait des choses à dire pour ma part. Keïla était entrain de lâcher prise dans ses études et ça ne me plaisait pas vraiment, je ne voulais pas qu'elle fasse la même erreur que moi bien que je m'en sors très bien à présent. "C'est drôle, elle me fait penser à quelqu'un," Je tirais la langue à mon aîné avant de rire légèrement, "Regard où ça mène ?!" Ce que je souhaitais vraiment pour ma fille c'est qu'elle puisse se concentrer et obtenir un diplôme, qu'elle puisse être autonome financièrement sans s'inquiéter du lendemain. "Tu lui en as parlé ?" Je haussais légèrement les épaules, "Je serais toujours la méchante dans cette histoire...Bien qu'elle puisse comprendre la séparation avec son père, je reste la fautive." Il fallait croire que j'avais mal fait quelque chose pour que tout le monde me considère coupable de l'échec de mon mariage.

"Si tu veux, je pourrais l'inviter à la maison. Ca fait un petit moment qu'elle n'est pas passée, en plus. Peut-être que ça lui fera plaisir," Je hochais la tête, "C'est une bonne idée ! Elle sera très contente ! Je crois qu'elle n'ose plus trop te déranger avec ta vie de famille." Je buvais une gorgée de vin chaud ne sachant pas tellement pourquoi Keïla prenait de la distance avec tout le monde. Peut-être qu'elle avait peur de les perdre ? J'espérais juste que tout allait bien dans sa vie en dehors de ce que je pouvais savoir. "Est-ce que tu as prévu de quoi pour les fêtes de fin d'année ? Tu as vu les parents récemment ?" Je reposais le gobelet sur la table, "L'éternel repas du 24 décembre chez papa et maman et le 25 décembre on fera ça tranquillement avec Keïla...Cette année, elle ne va pas chez son père donc je vais la garder rien que pour moi ! Concernant les parents, j'ai eu maman au téléphone, mais je n'ai pas eu l'occasion de les voir depuis un moment...Elle espère toujours que je serais accompagné pour le réveillon de noël...J'entends encore parler de Ian." Je soupirais légèrement, ma mère n'avait pas compris que cette histoire soit terminée et qu'elle n'allait surement pas reprendre. "Et toi ? Tu les vois plus souvent maintenant que tu leur a offert des petits enfants ?" Je souriais curieuse de savoir.

Après avoir extrait quelques informations sur le prénommé Eiji à ma sœur, je me retenais de ne dépasser les bornes sur ce sujet, ne souhaitant pas être trop pesant vis-à-vis de ma cadette. Mon intérêt était de m'informer un minimum sur l'essentiel de la vie de Phoebe afin de m'assurer qu'elle ne courrait pas de risques et se portait bien, quand bien même elle était assez expérimentée pour percevoir le danger et prendre soin d'elle. Néanmoins, je n'avais jamais cessé d'œuvrer à protéger et vouloir le bonheur de ma fratrie et cela ne changerait probablement jamais. Je n'étais pas non plus de ceux qui tirait les vers du nez et je ne désirais pas imposer quelconque agacement, ainsi, je favorisais une évolution de notre conversation.

J'appris les difficultés romantiques et scolaires de ma nièce, sur lesquelles je me permettais de taquiner de nouveau mon interlocutrice. "Regarde où ça mène ?!" Je ris doucement : "C'est vrai que tu fais franchement pas un bon contre-exemple, tu pourrais faire un effort pour ta fille ! Une entreprise prospère, un déménagement dans une grande ville où tu as une jolie maison... Ouais tu pourrais mieux faire dans l'échec !" Je souris malicieusement. Je me réjouissais et j'étais très fier de ce que ma sœur avait accompli et même si je comprenais tout à fait son point de vue d'aspirer à ce que sa fille soit sérieuse dans ses études, force était de constater que les Jensen savaient également se débrouiller sans diplôme. Peut-être Keila l'avait-elle compris, même si je soupçonnais que c'était surtout les hormones qui l'incitaient à agir comme elle le faisait présentement. Je demandais à Phoebe si elle avait abordé ses craintes avec son enfant. "Je serais toujours la méchante dans cette histoire... Bien qu'elle puisse comprendre la séparation avec son père, je reste la fautive." Je fronçais doucement les sourcils, incertain. Faute d'oser me positionner réellement, ne connaissant pas tous les tenants et aboutissants de la relation entre les deux ex je me contentais d'inviter ma nièce à la maison. "C'est une bonne idée ! Elle sera très contente ! Je crois qu'elle n'ose plus trop te déranger avec ta vie de famille." "Vraiment ?" Je m'étonnais avec regret. "Je lui enverrai un message," je promettais, tenant à ce que l'adolescente sache que ma porte lui était toujours ouverte, même si la maison était bien animée avec les deux enfants.

Curieux, je questionnais Phoebe sur ses plans pour les fêtes de fin d'année ainsi que nos parents. "L'éternel repas du 24 décembre chez papa et maman et le 25 décembre on fera ça tranquillement avec Keïla... Cette année, elle ne va pas chez son père donc je vais la garder rien que pour moi !" Un sourire habita mes lèvres. "C'est un beau programme," je commentais. "Concernant les parents, j'ai eu maman au téléphone, mais je n'ai pas eu l'occasion de les voir depuis un moment... Elle espère toujours que je serais accompagnée pour le réveillon de noël... J'entends encore parler de Ian." "Elle a encore tendance à me parler de Lucy..." Je déplorais. Notre mère avait manifestement du mal à tirer un trait sur nos ex. "Est-ce que tu vas leur parler d'Eiji ?" Je demandais, me retenant de la questionner sur une potentielle invitation au réveillon à l'attention du japonais. "Et toi ? Tu les vois plus souvent maintenant que tu leur as offert des petits-enfants ?" Je ris brièvement, installant avec douceur Maia qui s'endormait dans sa poussette. "J'essaie..." Je commençais en fermant les attaches sécuritaires et calant avec délicatesse le doudou du bébé sous son bras. "Quand ils sont à Brisbane au marché fermier je vais y faire un tour avec Jude si je ne suis pas de service ce jour-là et parfois ils ont le temps de passer à la maison." Je me redressais. "La madre reproche de ne pas assez les voir mais c'est pas le plus évident d'aller à Laidley entre mes horaires et les deux petits," je présentais. "Puis Jude ne les connait pas encore assez pour passer tout un week-end avec eux," j'ajoutais. "Je suis pas super motivé non plus, honnêtement, vu mes divergences d'opinion avec eux, mais je ne veux pas non plus que mon jugement de mes parents privent mes enfants de leurs grands-parents," j'exposais.