Debout dans ma chambre, ma mère était devant un grand vide qu’elle ne rêvait que de combler. Cette pièce était la seule à avoir été dénuée de meubles depuis l’aménagement et ce pour une bonne raison, je n’existais pas, du moins je n’étais pas sur la terre ferme, je me trouvais dans la chaleur de son ventre. Elle touchait ce mur, encore dénué du moindre gribouillage, dont le dernier coup de pinceau avait été finalisé par mon papa la veille. Ils en avaient changé la teinte pour qu’elle soit moins triste pour moi, il était important de stimuler les enfants via des couleurs vives selon un des bouquins de ma maman. La bibliothèque avait à présent toute une étagère qui était réservée rien que pour moi, des livres qui devaient les aider dans leurs rôles d’apprentis parents, mais il y avait également des places vacantes pour ceux qui serviraient à m’endormir le soir. Ils n’étaient pas encore là parce qu’elle avait encore le temps de les choisir, avant que je n’en comprenne la signification, mais elle se laissait déjà attirée par le rayon des ouvrages à destination des enfants lorsqu’elle se rendait à sa librairie favorite. Elle pourrait faire un nombre incalculable d’achats, si elle ne se contrôlait pas. Elle se contentait de faire des listes, qui ne cessaient de s’agrandir, soucieuse que je ne manque de rien. Ma maman ne savait pas encore que je n’avais pas besoin de tout ça, que seul son amour et celui de mon papa suffisaient, que je me désintéresserai bien vite de ces jouets qui ne feront qu’encombrer ma chambre et me rendre plus réticent à l’idée de la ranger. Ils étaient impatients à l’idée de m’accueillir, ils ne profitaient pas du calme qui régnait à la maison et qui allait bientôt terriblement leur manquer, contrairement aux trois chats qui étaient encore loin de se douter que je les embêterai plus d’une fois puisqu’ils dormaient paisiblement. Les trois matous n’étaient pas encore excités par les décorations de Noël, qui sommeillaient encore dans les cartons et qui auraient été sortis bien plus tôt en ma présence. Ma fête préférée ne pouvait pas attendre, j’aimais beaucoup trop admirer le scintillement des guirlandes, décorer le sapin qui tomberait plus d’une fois suite aux assauts des félins, manger des chocolats. C’est le seul mois où maman m’autorise d’en manger en grand nombre en dehors de Pâques, alors forcément je ne peux que l’aimer, pas vrai ?
Je pense qu’ils aiment ce moment de l’année tout autant que moi dans le fond, puisqu’ils ont décidé de se rendre au marché de Noël, même si ma maman répète que cette année il sera fêté en tout petit comité. Il sera composé d’elle, de mon papa, de tonton Hartley et de tata Callie, je pense que c’est une très bonne idée puisque ma maison ne sera remplie que de mes personnes préférées de l’univers. Je suis désolé mamie, mais tu n’en fais pas partie, car je sens bien que ma maman ne te porte pas trop dans son cœur et je vois bien que papa désapprouve souvent tes paroles. Tu m’aimes pourtant, je le sais, comme tu le dis si bien tu me considères comme le joyau de ma famille, mais si tu étais plus gentille avec mes parents je t’aurai sûrement rendu visite plus souvent. Après tout tu n’habites pas loin, contrairement à papi Henri et mamie Harriett, qui sont presque des inconnus pour moi et dont je me rappelle principalement grâce aux photos. Ils n’avaient pas encore gagné leurs places dans des cadres, ils ne savaient même pas que j’allais venir au monde dans quelques mois, ma maman craignant beaucoup trop qu’ils n’insistent pour qu’ils viennent fêter le réveillon à Brisbane suite à cette nouvelle. Elle attendrait donc la nouvelle année pour le faire, elle faisait pleinement confiance en son cadet pour garder le secret. Il était vrai que tonton Hartley était doué pour ça, j’adore lui murmurer des confidences et rigoler avec lui ensuite, parce que papa et maman se demandent ce qu’on peut bien se raconter. Il ne me juge jamais, il est le tonton le plus cool, ce n’est pas pour rien qu’il est le Hargreeves préféré de mon papa. Mon papa a décidé de rejoindre ma maman dans ma chambre, il devait se demander ce qu’elle pouvait bien faire dedans depuis tout ce temps. « Cette pièce sera bientôt occupée, les chats ne pourront plus y faire de bêtises. » Dit-elle amusée de savoir qu’ils l’avaient choisi comme endroit pour se défouler et y déposer leurs babioles. « Je me demande s’ils chercheront à y entrer une fois que le bébé sera là. » La réponse était pourtant évidente, les chats n’aiment pas que l’on bouscule leurs habitudes, j’ai pu le vérifier de moi-même puisqu’ils grattent régulièrement ma porte quand j’ai le malheur de m’enfermer. « Je vais me préparer. » Ajouta-t-elle sachant bien pourquoi il était venu là, elle lui fit un bisou sur la bouche avant de sortir, ils ne lasseront donc jamais de faire ça ?
Maman s’était regardée bizarrement dans le miroir, parce qu’elle ne concevait toujours pas de pouvoir s’habiller de façon si légère à ce moment de l’année. C’était pour cela qu’elle laissait souvent mon papa m’habiller, parce qu’il anticipait mieux les températures qu’elle, en plus de savoir choisir mes vêtements avec goût selon elle. Il était vrai que je faisais mon petit effet à l’école, les maîtresses me complimentaient souvent en s’imaginant que c’était grâce à ma maman, j’aime bien les étonner en leur apprenant le contraire. Il n’y avait pas que moi qui faisais sensation, j’entendais souvent des mamans chuchoter que mon papa était magnifique, ce que je lui répétais, mais que je ne devais pas dire à ma maman, parce qu’elle est jalouse ma maman. Je ne pouvais même pas lui dire que c’était pas vrai, parce que maman elle est bizarre avec tatie Charlie, d’ailleurs elle me répète souvent que je ne dois pas l’appeler comme ça, parce que ce n’est pas la soeur de mon papa. Je vois pourtant que ça lui fait plaisir et je n’ai pas envie de la fâcher parce que je m’amuse bien chez elle. Je me serai aussi beaucoup amusée dans cette allée, où j’aurai empêcher mes parents de se tenir la main directement en me mettant entre eux. « Je ne sais pas où donner de la tête. » Les choix étaient nombreux, mais si j’avais été là je les aurais guidés vers la nourriture, pour manger du pain d’épice, mais ma maman n’aime pas trop ça. Elle se rapprocha d’un commerçant qui présentait de nombreuses peluches et je sais très bien pour laquelle elle craquera, puisque c’est là qu’elle choisira celle m’a le plus accompagné. « Ce rennes au nez doré est adorable. » Dit-elle en tournant sa tête vers papa. « Est-ce que tu as une objection ? Parce que je compte bien le prendre. » Les longs cils de ma maman lui faisaient du charme ainsi que ses grands yeux verts, elle savait comment se mettre papa dans la poche. Je n’hésitais pas à l’imiter pour obtenir des choses de mon papa, mais ça ne marche pas aussi bien que pour elle, du coup je ne comprends pas pourquoi et je boude, avant de faire la fripouille en essayant d’obtenir ce que je veux avec elle.
Rp rédigé dans le cadre du NaNoWriMo du point de vue d'un narrateur extérieur (l'enfant d'Eddie & Halston)
I want you to know that I'm never leaving 'cause I'm Mr. Snow, 'til death we'll be freezing. Yeah, you are my home, my home for all seasons. So come on, let's go. Let's go below zero and hide from the sun, I love you forever where we'll have some fun. Yes, let's hit the North Pole and live happily please don't cry no tears now, it's Christmas, baby
Eddie ne pensait pas attendre un jour l'arrivée des fêtes avec une telle impatience mais force est de constater que cette année, Noël s'ouvrira sous une symbolique des plus spéciales. Le danseur pourrait déplorer l'absence d'une grande partie de sa famille et les rapports plus que jamais tendus avec sa mère, mais il se réjouit en réalité du comité restreint que composeront sa petite sœur et le frère d'Halston, loin des jugements et des critiques de leurs parents respectifs. Le réveillon n'en sera ainsi que plus paisible, Callie n'est pas encore la plus grande fan de l'américaine que l'on puisse trouver mais elle prend déjà son futur rôle de tante à cœur, et elle semble au fond sincèrement heureuse du tout nouveau bonheur attendant le couple pour la prochaine année. Eddie a surtout moins de craintes en sachant que sa mère ne pourra pas obscurcir la fête avec ses réflexions, tout comme il se rassure avec l'idée que les parents d'Halston n'auront pas l'occasion de dire tout le mal qu'ils pensent du compagnon de leur fille, car un nombre limité de convives sera toujours préférable à ses yeux qu'une table remplie de langues de vipères. Il n'est plus question d'ouvrir sa porte aux mauvaises ondes que les Yang et Hargreeves désirent répandre autour d'eux, c'est une contrariété qu'il souhaite à tout prix éviter à Halston durant sa grossesse et Eddie dort lui-même bien plus paisiblement depuis que ces barrières ont été instaurées. Ce n'est pas par plaisir que cette distance est prise aujourd'hui, le danseur n'a juste pas d'autre choix à partir du moment où leur bonheur dérange et où ceux qui auraient dû être leurs soutiens assurés sont en réalité les premiers à leur cracher dessus. Jamais il n'aurait cru exclure purement et simplement sa propre mère de sa vie et des projets qu'il peut entreprendre mais si c'est le prix à payer pour assurer la sérénité de son couple et de son futur enfant, Eddie ne regrette rien. Le fait que sa petite famille soit sur le point de s'agrandir est même tout ce dont il souhaite se soucier pour l'heure, et le reste n'a effectivement que peu d'importance face au grand rôle qui lui reviendra bientôt.
Dans un an Eddie abordera son tout premier Noël en tant que père et cette idée le met en joie, tout comme le fait de penser aux cadeaux dont il comblera cet enfant et qui trouveront tout naturellement leur place au pied du sapin. La vie à la maison s'illuminera de nouvelles couleurs lorsque ce petit être aura rejoint leur foyer et c'est justement dans sa future chambre que le danseur retrouve Halston, alors que cette dernière semble particulièrement pensive. Un tendre sourire étire ses lèvres lorsqu’elle lui fait remarquer que cette pièce prendra bientôt vie, avant de paraître davantage amusé face à la remarque concernant ses chats. Le petit trio à moustaches aura bien assez de pièces où jouer en dehors de celle-ci, ce n'est pas dit qu'ils en perdront facilement l'habitude mais Eddie tient à ce que le joyeux chaos qu'ils peuvent causer ne déborde pas sur la chambre de leur enfant. « Loopy est tellement curieux que le contraire me surprendrait beaucoup. » Mais il n'y aura accès que sous la stricte supervision de son maitre, du moins tant que mini Yang ne sera pas en âge d'interagir avec les chats du danseur. « Notre enfant grandira entouré d’animaux et je le vois comme une très bonne chose, c’est même une chance que j’aurais aimé avoir plus jeune. » Les innombrables allergies de son père rendaient la perspective d'adopter un chien ou un chat impossible, alors Eddie a dû attendre de prendre son indépendance pour découvrir la vie avec un animal de compagnie. Et comme on s'en doute, il ne reviendrait pour rien au monde en arrière. « Tu réalises que c’est notre dernier Noël rien que tous les deux ? » il glisse avec douceur tout en posant une main sur le ventre de l'américaine, avec lequel Eddie ne se lasse déjà pas de tisser un lien et auquel il a même pris l'habitude de s'adresser. « L’année prochaine tout sera différent et j’ai envie de croire qu’on réussira à rendre les choses encore plus familiales d’ici là. » C'est un effort qu'il consentira peut-être à faire pour leur enfant mais il devra venir de tous les côtés, car tout le monde devra y mettre du sien pour rendre un semblant de paix possible. Eddie a toutefois conscience que les choses sont encore loin de se profiler sous cet angle alors il chasse cette idée de son esprit, préférant se concentrer sur la présence de l’américaine à ses côtés. « Merci d’être restée avec moi. » il souffle avant de déposer un baiser sur son front, reconnaissant quant au sacrifice qu'elle n'a pas hésité à faire car les fêtes de fin d'année ont longtemps rimé pour elle avec Californie, il ne le sait que trop bien.
Le marché de Noël prend lui aussi une allure particulière depuis que le couple n'est plus seulement en quête de présents qu'ils pourraient mutuellement se faire ou de mets délicieux qui pourraient garnir leur table, car c'est là encore vers leur enfant que leurs pensées ne tardent pas à diverger. Halston ne manque pas d'être impressionnée par la quantité d'exposants et par le choix s'offrant à eux, mais c'est finalement sur un stand de peluches que son attention se concentre avant qu'un petit renne ne lui tape manifestement dans l'œil. Eddie doit admettre qu'il est aussi mignon que sa compagne le prétend et que sa préférence va également en faveur de celui-ci, mais il ne peut pas s'empêcher d'en profiter pour taquiner gentiment l'américaine. « Prends ce qui te fait plaisir, on m'a conseillé de ne jamais contredire une femme enceinte. » Son sourire en dit long sur la plaisanterie teintant ses mots car bien sûr, ce renne est adorable et fera un très bon choix de doudou pour leur enfant. Ce qu'il ne précisera pas c'est que ce conseil lui vient en réalité de Charlie, cette dernière lui ayant rappelé combien les hormones devraient malmener sa compagne et la rendre plus irascible qu'à l'accoutumée. « Il lui plaira aussi, j’en suis certain. » il finit par ajouter, sa main revenant une nouvelle fois se poser sur son ventre comme s'il cherchait déjà l'approbation de leur enfant. Et c'est sans l'ombre d'une hésitation qu'il se tourne après ça vers le commerçant pour désigner la peluche qui repartira avec eux aujourd'hui. « On va vous prendre le petit renne, merci. » Leur achat réglé par ses soins, Eddie emboite le pas à l'américaine à travers le marché dont ils sont encore loin d'avoir tout vu tandis que sa main retrouve rapidement la sienne. « Peut-être qu'on trouvera un joli mobile pour son berceau, il me semble avoir vu un stand très intéressant tout à l'heure. » Ils reviendront sur leurs pas s'il le faut, ce n'est pas le temps qui leur manque pour parcourir l'ensemble des stands restants même si une suspension de berceau s'avèrera bien plus encombrante à ramener qu'une peluche, Eddie en est conscient. Cette pensée le motive étrangement à étudier la dernière idée en date de l'américaine, celle d'une inscription au permis de conduire car ce n'est assurément pas sur sa petite cylindrée que le danseur pourra transporter leur enfant et tous les achats qui seront faits pour lui. Une résolution à se fixer pour la nouvelle année, sans nul doute. « Je pourrais aussi t'offrir une bougie, tu n'en as jamais trop pas vrai ? » Ils ne devraient avoir aucun mal à en trouver autour d'eux, c'est tout du moins ce qu'il se dit avant de soudainement se rappeler que les femmes enceintes développent pour la plupart une aversion pour certaines odeurs. Mais l'évocation de bougies lui remémore aussi sa dernière venue dans un marché de ce type, ainsi que la désagréable rencontre qu'Eddie y avait faite un an plus tôt. « J'avais hâte qu'on puisse se rendre à un marché de Noël tous les deux, c'est quand même plus agréable que seul. Enfin, l'année dernière je ne l'étais pas tout à fait puisqu'une harpie rousse avait eu l'idée de s'y rendre en même temps que moi. » Il n'a pas besoin de nommer la rousse en question car Halston voit certainement très bien à qui se destine cette allusion. L'ancienne colocataire de l'américaine s'était montrée pour le moins agressive et menaçante lorsque leurs chemins s'étaient croisés au détour d'un stand de bougies mais cette histoire semble aujourd'hui bien loin, à l'image de ses nombreux désaccords avec l'actrice. « Mais j'ai l'impression que les choses s'arrangent doucement avec Diana, à défaut de s'arranger avec ta famille et la mienne. Tiens à ce propos, tu as déjà une idée de repas pour le soir où Hartley et Callie seront là ? » Il convient sûrement déjà d'y penser en admettant qu'Halston n'en ait pas entamé la réflexion de son côté, ce qui ne le surprendrait finalement qu'à moitié. Eddie peut déjà promettre qu'il mettra la main à la pâte pour l'occasion car si les derniers mois ont bien prouvé quelque chose c'est son amélioration en cuisine, même s'il ne prétend pas non plus impressionner leurs futurs convives.
La méconnaissance de l’espèce féline l’avait poussé à poser une question, à laquelle Eddie avait bien évidemment la réponse, il connaissait beaucoup trop bien ses compagnons poilus pour botter en touche. Il pensa immédiatement que Loopy ne serait pas capable de se passer de cette pièce, elle sourit tendrement après sa deuxième remarque. « Je n’ai pas eu cette chance non plus, mes parents estimaient que les animaux étaient trop bruyants et sales. » Deux arguments qu’elle trouvait tout bonnement irrecevables, puisque leur maison était immense et tenue par des agents d’entretien, ils n’avaient donc pas à se soucier d’un seul de ces deux problèmes. Halston s’était doutée que leurs raisons n’étaient pas tout à fait honnêtes, qu’ils avaient plutôt peur que des chats et des chiens ne soient de trop grandes sources de distraction pour leurs quatre enfants, qui devaient avant tout se concentrer sur leurs études. Ils leur auraient probablement pu combler le manque d’affection qu’ils avaient de leur part, mais l’américaine était persuadée que son futur enfant n’aurait pas ce problème. Elle pensait également que grandir avec des animaux avaient de nombreux bienfaits, comme ceux d’apprendre à prendre soin d’êtres vivants et la possibilité d’avoir d’excellents compagnons de jeu. Eddie lui demanda si elle réalisait qu’il s’agissait de leur dernier Noël de couple, tout en lui démontrant qu’il avait pris l’habitude de toucher son ventre grandissant. « Pas vraiment, probablement parce qu’il ne bouge pas encore. » Répondit elle en baissant sa tête et en passant sa main par-dessus la sienne. « J’ai hâte, cela doit être une expérience incroyable. » Un moment spécial qui devrait se reproduire à de nombreuses reprises dans son corps, du moins c’est ce qu’elle espérait, elle souhaitait que cette grossesse soit vivante aussi bien pour lui procurer de la joie que pour la rassurer sur la viabilité de sa création. Le danseur se montra optimiste à l’idée de tout rendre plus familial. « Oui, tu peux déjà commencer par apprendre à bien manier un volant. » Dit-elle toujours inquiète à l’idée de ne pas avoir un chauffeur disponible immédiatement le jour où elle perdra les eaux. La brune désirait qu’il passe son permis dans les temps, il lui restait encore quatre mois pour cela et ils allaient défiler bien plus vite qu’il ne le pensait. Elle releva sa tête lorsqu’il la remercia d’avoir décidé de ne pas quitter l’Australie pour cette fin d’année. « C’est normal, je ne vais tout de même pas abandonner le père de mon enfant, ni mon homme tout court d’ailleurs. » Elle ne voulait pas qu’il croit que sa grossesse était la seule chose qui la retenait ici, il était devenu la personne la plus importante de sa vie et il n’avait même pas besoin de lui témoigner de la reconnaissance pour cela. Le second homme le plus important de sa vie serait également présent et c’était tout ce qui comptait, elle n’avait pas besoin d’une fête avec de nombreux convives, même si elle faisait un sacré pied de nez aux traditions qui avaient rythmées son existence.
Il existait tout de même un ordre des priorités, qu’Halston n’allait pas prendre en compte, puisqu’elle pensait avant tout à son futur chérubin plutôt qu’aux personnes qui étaient déjà présentes dans leurs vies. Pouvait-on réellement la blâmer ? Noël était une fête principalement destinée pour les enfants, elle représentait l’instant le plus magique de chaque année à leurs yeux et elle comptait bien mettre des paillettes dans les prunelles de son bébé. Eddie accepta son choix de peluche d’une façon peu conventionnelle, elle s’attendait à ce qu’il admette qu’elle avait bon goût, il préféra énoncer un conseil qui lui permettrait de survivre aux côtés d’une femme enceinte. « C’est une recommandation avisée mais incomplète, parce que tu dois dire à chaque fois ‘ tu as raison, mon amour ’. » Dit-elle en penchant légèrement sa tête, elle n’avait pas encore vraiment profité de son statut actuel, mais elle comptait bien le faire maintenant qu’elle allait pouvoir en abuser. Il affirma qu’il plaira aussi à leur progéniture, dont il semblait chercher l’avis à travers son ventre. Le protégé de la directrice de l’agence de stars était affreusement adorable, elle n’osait même pas imaginer à quel point il allait l’être encore plus une fois que son bébé serait dans ses bras. Il prit les devants pour acheter la peluche et suggéra qu’ils pourraient également lui trouver un mobile « On pourra jeter un œil à ce stand tout à l’heure alors. » Elle ne se voyait pas faire de multiples allers-retours, ils pouvaient attendre d’être sur le chemin de retour pour s’intéresser à ce marchand. La brune ne voulait pas se fatiguer inutilement et savait qu’Eddie le comprendrait facilement. Il suggéra qu’il pourrait lui offrir une bougie parce qu’elle n’en avait jamais assez, ses lèvres s’étirèrent. « C’est vrai, je n’en ai plus qui convienne pour un réveillon, il va falloir remédier à cela. » Elle voulait créer une ambiance parfaite pour leur réveillon, cela comportait aussi bien des bougies décoratrices qu’odorantes, même si les odeurs de leurs plats risquaient peut-être de masquer ces dernières. Le danseur lui partagea ses dernières pensées, qui la poussa à s’interroger, pourquoi ne s’était-elle pas rendue au marché avec lui l’année passée ? Sa question fut rapidement balayée par la mention d’une rousse. « Le hasard est quand même incroyable, je n’ai presque jamais réussi à tomber sur Diana sans que cela ne soit prévu, mais toi si. » Le destin avait peut-être cherché à lui donner un coup de pouce, en les poussant à interagir lors d’un moment où ils auraient tous les deux dû être bonne humeur, ce qui semblait raté puisqu’il l’avait qualifié de harpie. Elle espérait qu’il n’aurait plus à utiliser d’adjectifs négatifs à son égard à l’avenir, il la rassura en lui partageant sa dernière impression. « On passera peut-être le Nouvel An avec elle, qui sait. » Ils n’avaient pas encore parlé de ces futures festivités, puisqu’ils étaient déjà bien assez accaparés par celles qui les précédaient. « J’aimerais faire l’effort de consommer moins de viande, je sais que cela ferait plaisir à Hartley. Je ne connais pas les goûts de Callie, il va falloir que tu m’éclaires. Nous pourrions faire des verrines, des croissants fourrés au faux gras, des toasts. » Elle ne s’était pas encore décidée sur le plat principal, elle comptait sur l’aide du danseur pour en trouver un qui plairait à tout le monde. « Et si nous faisions une spécialité coréenne pour rendre notre repas plus original ? »
I want you to know that I'm never leaving 'cause I'm Mr. Snow, 'til death we'll be freezing. Yeah, you are my home, my home for all seasons. So come on, let's go. Let's go below zero and hide from the sun, I love you forever where we'll have some fun. Yes, let's hit the North Pole and live happily please don't cry no tears now, it's Christmas, baby
La réponse fournie par l'américaine n'a rien d’étonnant puisqu'il a passé suffisamment de temps auprès d'Harriett et Henry Hargreeves pour cerner leur côté rigide et leur tendance à avoir une opinion très arrêtée sur les choses. C'est même en cela que la mère du danseur leur ressemble assez, la comparaison n'est à vrai dire flatteuse pour personne car dans un sens ou dans l'autre, le modèle d'éducation qui leur a été donné est tout ce qu'ils ne souhaitent pas reproduire avec leur futur enfant. Leur petit trésor grandira d'ailleurs entouré d'animaux et cette pensée suffit à combler le danseur de bonheur, n'en déplaise à certains rabat-joies. « Tes parents n'ont jamais su reconnaître les bonnes choses. » il se permet de commenter et toute allusion à leur couple n'est évidemment pas fortuite. Eddie n'a aucun mal à imaginer que les parents de l'américaine trouveraient à redire sur beaucoup de choses dans leur façon de vivre comme dans leur façon d’élever cet enfant mais ce n'est pas comme s'ils avaient le moindre compte à leur rendre, car ce qui est valable pour les Yang l'est bien évidemment aussi pour les Hargreeves. Ce ne sont de toute façon pas des pensées dont le futur père souhaite s'encombrer aujourd’hui, encore moins à l'approche d'une fête aussi symbolique que Noël qui sera d'ailleurs cette année le dernier que le couple aura l'occasion de célébrer avant l'agrandissement de leur petite famille. Eddie a beau le dire et le répéter, l'information paraît encore assez irréelle ou simplement bien trop belle pour que le danseur s'autorise d'ores et déjà à en rêver. L'arrivée de cet enfant ne changera pas seulement leur façon de fêter Noël ou le nombre de cadeaux à déposer sous le sapin, c'est en fait l'ensemble de leurs deux vies qui devraient en être chamboulées et cela pour le meilleur, Eddie ne le conçoit pas autrement. Il a certes des doutes et des craintes qui tendent à s'intensifier à mesure que cette grossesse évolue mais pour rien au monde il ne reviendrait en arrière, ni ne choisirait finalement de ne pas faire ce cadeau à Halston. « J'ai hâte que tu puisses le sentir aussi. » il glisse d'une voix empreinte de douceur tout en espérant qu'il pourra également sentir leur enfant bouger lorsque celui-ci se manifestera, car Eddie a sincèrement à cœur de communiquer avec lui. Il aimerait aussi lui parler mais n'ose pas encore, considérant avoir le temps de tisser ce lien précieux avec le ventre de sa compagne qu'il se contente pour l'heure de toucher. L'américaine perçoit après ça l'occasion de lui rappeler ses récents engagements, alors que le danseur n'incluait initialement pas le permis de conduire parmi les moyens de rendre les choses plus familiales d’ici l'année prochaine. Le raccourci se comprend néanmoins car Halston aimerait sans doute qu'il ne tarde pas trop à s'y mettre, point sur lequel Eddie entend déjà la rassurer. « Je te promets de m'inscrire aux cours de conduite très bientôt, si je dois me fixer un objectif dans les prochains jours ce sera celui-là. » Il a longtemps attendu le déclic pour se lancer sans jamais l'avoir trouvé car la conduite d'une moto convenait jusqu'ici très bien à son mode de vie, mais il garde en tête que ce dernier sera considérablement impacté par l’arrivée d'un enfant. C'est le moment ou jamais d'en entreprendre la démarche pour prouver à Halston qu'il ne prend pas les choses à la légère, car ses nouvelles responsabilités de père passeront aussi par là. Il n'aurait pas à la remercier d'être restée à ses côtés pour les fêtes mais Eddie en est malgré tout touché, connaissant l'importance de la famille à ses yeux et la place que les traditions ont longtemps tenu dans sa vie, il se doute bien qu'un Noël loin des siens n'a rien d'un tableau idéal pour elle, quoi qu'elle puisse en dire. « J'imagine que ça ne va pas arranger la façon dont ta famille me perçoit. » Sans doute pas et Eddie préfère à vrai dire s'en moquer, car il a bien compris qu'il ne cochait de toute façon aucune case très enviable à leurs yeux. Il n'a qu'à être en plus le vilain australien qui leur aura volé leur fille pour les fêtes, cette étiquette n'étant pas pire que toutes les autres. « Mais je préfère vous savoir ici avec moi, le bébé et toi. » il reprend en l'encerclant de ses bras et tant pis si ça fait de lui un parfait égoïste. Eddie n'aurait à vrai dire pas été très rassuré à l'idée de la laisser s'envoler aussi loin avec leur enfant, ajouté au fait qu'il ne conçoive évidemment plus de passer la moindre fête sans son américaine préférée.
Le danseur s'amuse ensuite de la recommandation de sa meilleure amie, qu'Halston n'aurait peut-être pas tendance à approuver aussi facilement si elle savait d'où celle-ci peut provenir. Ce n'est pas une précision qu'Eddie juge utile de glisser ici, pas alors que le couple profite d'une sortie des plus appréciables mais il enregistre qu'il devra à l'avenir aussi glisser quelques mots magiques pour s'assurer de ne pas aller à l'encontre de l'américaine et des humeurs de celle-ci. Du moins, Eddie tâchera de l'irriter au minimum et de ne pas déclencher de guerre des hormones au sein de leur foyer car il ne souhaite pas que les murs de leur maison puissent être amenés à trembler durant les prochains mois. « C'est noté mon amour. » Et le danseur s'emploie dès maintenant à aller dans son sens en validant le choix d'une peluche destinée à leur enfant, la première qui lui sera d'ailleurs remise avec toute la symbolique que ce cadeau pourra comporter. Eddie rêve déjà de voir cet adorable renne entre les minuscules mains de leur trésor, il n'a aucun mal à croire que cette peluche trouvera joliment sa place dans son berceau et qu'elle l'accompagnera durant les premières années de sa vie, d'où l'importance de bien la choisir. Halston approuve également l'achat d'un mobile, avant que le danseur ne propose de la laisser choisir une bougie parmi celles exposées juste un peu plus loin. Ce n'est pas nouveau que l'américaine les affectionne, Eddie s'en était même rendu compte dès leur première nuit ensemble car il n'était pas question pour elle d'inaugurer sa chambre avec lui sans soigner d'abord l'atmosphère de celle-ci. Une pensée qui le fait évidemment sourire aujourd'hui, alors qu'Halston lui confirme qu'il faudra bien ça pour parfaire l'ambiance du réveillon prévu chez eux. « Je te laisserai choisir, c'est toi l'experte après tout. » Car en ce qui le concerne le danseur n'y connait pas grand-chose en bougies, il est à peine capable de dire quelles senteurs lui plaisent alors il vaut mieux que l'américaine s'en charge plutôt que lui. Et dire qu'un an en arrière c'est dans ce même marché que sa route croisait celle de Diana, quand celle-ci avait encore beaucoup de haine à lui vouer ainsi que de charmantes menaces à lui adresser. « Je ne sais pas si le hasard est réellement incroyable ou si l'univers aime surtout se moquer de moi. » Il le prend avec pas mal de recul et de légèreté aujourd'hui mais un an plus tôt, Eddie n'était pas du franchement disposé à en rire. Chaque rencontre avec l'ancienne colocataire d'Halston était éprouvante car il ne savait jamais à quel point elle lui tomberait dessus, simplement qu'il passerait un très mauvais moment car c'est à cela qu'il a longtemps réduit ses échanges avec la rousse. « Cette ville a beau être grande, je n'ai jamais réussi à éviter Diana. Avec le temps au moins nos rencontres sont devenues un peu moins désagréables. » Il pourrait même préciser que leur dernière discussion à l'occasion du Fashion Show s'est bien terminée mais il ne sait pas si l'actrice en a touché un mot à l'agente, et s'il a aussi très envie de faire ce cadeau à Diana aujourd'hui. Et pour cause, voilà que l'américaine s'imagine déjà que la rousse pourrait s'inviter à leur table pour le nouvel an. L'idée en elle-même n'a rien de révolvant mais Eddie ne peut malgré tout pas cacher une certaine réticence, uniquement due au fait qu'il ne souhaite pas brûler les étapes de sa réconciliation avec Diana. « Tu m'en demandes peut-être beaucoup là jagi. On pourrait déjà l'inviter à la maison sans occasion particulière, pour voir ce que ça donne. » L'invitation a de toute façon déjà été glissée à l'actrice, cette dernière sait en principe qu'elle est la bienvenue chez le couple alors il ne manque plus qu'à trouver une date, qui ne sera si possible pas le trente-et-un décembre au soir.
La question du repas de réveillon se pose ensuite, et si réduire leur consommation de viande peut être une bonne façon d'honorer l'un de leurs invités Eddie accepte volontiers d'y veiller. « Aucun problème pour ton frère, quant à Callie elle n'est pas difficile. Elle aime à peu près tout alors on trouvera facilement de quoi lui faire plaisir. » C'est un point qu'Eddie est bien forcé d'accorder à la benjamine Yang, car aux repas de famille elle n'est jamais la plus contrariante. « Et bonne idée pour les amuse-bouches, je m'engage à t'aider pour la préparation du repas si tu veux bien de moi en cuisine. » Ses lèvres s'étirent en un sourire amusé car bien sûr il lui prêtera ses mains et tout ce qu'il faudra, le danseur étant bien incapable de rester inactif alors qu'ils n'ont pas souvent l'occasion de recevoir des convives. La spécialité coréenne en guise de plat principal est également une idée qu'il s'empresse d'acquiescer. « Au risque d'avoir un peu d'avance sur Seollal, je peux te conseiller des plats qu'on associe souvent au nouvel an lunaire puisque tu sais qu'il n'y a pas de repas traditionnellement réservé à Noël chez nous. » Le repas le plus symbolique n'est pas celui-ci pour les coréens, ce qui ne l'empêche pas de tenir à mettre les petits plats dans les grands. « Un Tteokguk par exemple, c'est une soupe de bœuf et de gâteaux de riz et puis des mandus, je pense que tu connais bien ces raviolis coréens maintenant. Ce sera toujours plus original qu'un Bibimbap et puis Callie devrait apprécier le clin d'œil. » Peut-être qu'il le fait aussi un peu pour elle oui, afin qu'elle puisse percevoir tous les efforts que le couple entreprend pour la faire se sentir intégrée. Callie aura toujours sa place à leur table comme dans leur vie, au même titre qu'Hartley sans qui un tel repas serait incomplet. « Tu n'as pas d'envies particulières toi, avec la grossesse je veux dire ? L'envie de fraises n'est qu'un mythe je suppose, j'ai lu aussi qu'une femme enceinte pouvait avoir des brûlures d'estomac, est-ce que c'est le cas pour toi ? » Le voilà qui pense déjà à une façon d'adapter leur repas sans même savoir si Halston est ou non concernée. Peut-être qu'il ferait bien de ne pas croire tout ce qu'il peut lire au sujet des grossesses car il n'est pas à l'abri de se laisser avoir par certains clichés, même si sa curiosité s'accompagne d'un soupçon d'inquiétude que le danseur parvient difficilement à cacher. « Je sais que je te pose beaucoup de questions mais c'est important pour moi de savoir que tout va bien. Si je t'étouffe tu peux le dire, j'ai simplement promis au docteur Lachman de veiller sur toi. » Le sourire qu'il lui adresse ne pourrait pas être plus sincère et pourtant Eddie a conscience de sûrement trop en faire, ce qui tend très souvent à le fatiguer de lui-même. Il n'a pas de raison particulière de s’inquiéter mais c'est plus fort que lui, ses craintes de futur père le contrôlent bien plus qu'il ne contrôle celles-ci. « Je vous aime tellement tous les deux. » il souffle en mêlant ses doigts aux siens tandis que sa main libre retrouve sans grande surprise le chemin jusqu'à son ventre, que le danseur ne se lasse pas de choyer.
La bouche d’Halston était restée close, mais ses yeux en disaient long sur ses pensées. Elle ne pouvait pas contredire le danseur sur le fait que ses parents ne savaient pas ce qui était bon, du moins surtout pour elle et son petit frère, les jumeaux Hargreeves s’étant pliés bien plus rapidement à leurs exigences. S’ils avaient entendu Eddie, ils chercheraient sûrement à le contredire en lui apprenant qu’ils avaient su faire fructifier leur argent et rester riches, malgré une faillite de leur entreprise et donc qu’ils savaient parfaitement comment gérer une vie, puisqu’ils avaient réalisé l’american dream. Imaginer quel débat aurait pu avoir lieu entre eux, lui faisait réaliser à quel point les laisser loin de son couple était une bonne décision. La directrice de l’agence de stars voulait rester le plus loin possible des mauvaises ondes, elle ne pouvait peut-être pas éviter celles de son travail, mais elle pouvait facilement esquiver celles de sa famille. S’il y avait bien un moment de sa vie où elle devait le plus se détendre, il s’agissait bien celui de sa grossesse, même si cela était difficilement compatible avec son nouveau statut, elle espérait réussir à lever le pied à temps. Elle préféra penser à l’instant où elle pourrait enfin sentir son bébé bouger, elle ne l’avait pas encore vécu, mais elle se persuadait déjà qu’il allait être le plus beau de ces neufs mois. « Cela devrait être le moment le plus agréable, pas comme celui où il va sortir de mon corps. » Dit-elle avant de rire nerveusement. L’accouchement pourrait être aussi beau que chaotique, elle ne l’oubliait pas malgré la joie dans laquelle ils baignaient depuis plusieurs semaines. Elle était trop âgée pour croire naïvement que tout irait comme sur des roulettes, que la vie ne réservait pas que des bonnes surprises. « Je pense que je vais drôlement envier les poules ce jour-là... » Une date qu’elle appréhenderait moins, si elle avait la certitude qu’Eddie pourrait l’amener en toute sécurité à l’hôpital, ce qui n’était pas encore le cas. Devoir accoucher chez elle sans le moindre professionnel à ses côtés, représentait certainement l’un de ses pires cauchemars. « Le temps passe vite, même si on peut avoir l’impression du contraire... » Le danseur avait eu l’impression qu’ils avaient mis une éternité à concevoir, alors qu’ils avaient eu un délai plutôt correct, elle souhaitait que voir son ventre s’agrandir lui donnerait le déclic suffisant pour sérieusement se mettre à la conduite. Elle aimerait aussi que cela lui permette de laisser un peu sa moto au garage, parce qu’elle se sentirait plus rassurée par le fait qu’il ne conduise plus un deux-roues, mais elle se retiendra de le lui dire pour ne pas le braquer. Halston hocha de la tête avant qu’ils ne divaguent à nouveau sur sa famille, qui finira définitivement par avoir Eddie dans le viseur selon lui. « Ils doivent apprendre de leurs erreurs, ce n’est pas en leur pardonnant tout qu’ils vont le faire. » Elle marquait sacrément le coup en refusant de passer ce Noel avec eux, elle en était certaine. Eddie démontra une part d’égoïsme qu’elle ne pouvait pas lui reprocher, car si les rôles avaient été inversés, il aurait été fort à parier qu’elle aurait fait la même chose. Le visage niché sur son épaule, elle lui répondit. « Je suis mieux ici, avec toi. » Elle aurait pu se sentir horrible de dire ça à une autre époque, mais ses parents lui en avaient fait tellement bavé qu’elle ne ressentait pas la moindre culpabilité.
Habituellement Halston encaissait beaucoup de choses, elle faisait avec les contrariétés du quotidien, mais la phrase prononcée par Eddie lui fit prendre conscience que pour une fois, elle pouvait faire des caprices en toute légitimité. Il n’avait pas grand-chose à craindre en réalité, elle ne lui ferait probablement jamais de demandes trop excentriques, ce dont il devait se douter au vu de la vitesse à laquelle il acquiesça. Elle l’embrassa brièvement avant qu’il n’achète la peluche sur laquelle elle avait jeté son dévolu. Ils n’auraient vraisemblablement pas trop de difficultés à se mettre d’accord sur les prochains achats à effectuer pour leur enfant, leurs désaccords sur l’ameublement et la décoration de leur maison ayant été quasiment inexistants. Elle était ravie de constater de nouveau que leur différence d’âge ne se sentait pas, elle se sentait véritablement comme une femme moderne, que plus rien ne pouvait arrêter. Halston ne l’était pas, deux ans plus tôt, le danseur le lui rappela sans le vouloir en faisant référence à la première fois qu’elle avait allumé des bougies en sa présence. Elle préférait en sourire, maintenant qu’elle n’avait plus honte de s’être lâchée après avoir bu un peu trop d’alcool. « Effectivement, je ne suis pas sûre de me contenter d’une seule bougie par contre. » Il savait où elle voulait en venir, elle en faisait différents usages et elle n’avait jamais vraiment délaissé le premier usage qu’il connaissait. « Je pourrais sûrement te laisser en choisir une ou deux. » Dit-elle avec un regard qui s’était légèrement teinté de lubricité. Elle se replaça presque instantanément dans le contexte dans lequel ils se trouvaient, lorsqu’elle entendit le cri d’un enfant. Il l’ancra définitivement dans le marché de Noël en lui apprenant qu’en s’y rendant l’année précédente, il était tombé sur Diana. Cette information lui parvenait tardivement et pour cause, cette rencontre ne s’était pas très bien passée. « L’univers nous a réuni alors tu peux bien lui pardonner le reste, non ? » Elle cligna plusieurs fois des yeux. Il lui confia malgré tout que ses entrevues avec la rousse ne faisaient que de s’améliorer, Halston pencha de la tête. « Tu vois qu’il y a de l’espoir. » La directrice de l’agence de stars s’était éloignée de l’actrice principalement pour lui, cela lui avait fait de la peine, mais elle était heureuse d’apprendre qu’elle pourrait bientôt renouer avec elle sans que cela n’entache son couple. Elle profita de l’occasion pour lui dire qu’ils pourraient peut-être fêter le nouvel an ensemble, idée à laquelle il n’adhérait pas. La brune ne lui en tiendra pas rigueur, elle pouvait comprendre qu’il voulait choisir avec précaution avec qui il ferait cette célébration. « D’accord, il va falloir qu’on l’invite un weekend alors. » Halston ne le précisait pas, mais elle souhaitait le faire assez prochainement, avant que sa grossesse ne soit trop avancée pour qu’elle ne puisse accueillir quelqu’un convenablement.
Halston ne connaissait pas l’opinion d’Eddie sur la consommation de viande, mais comme il s’agissait d’un amoureux des chats, elle misait sur le fait qu’il ne rechignerait pas trop à la réduire, surtout pour une seule soirée. Hartley sera touché par l’attention et Callie n’aurait pas d’objections à faire selon lui. « Tant mieux. » Il était souvent difficile de faire plaisir à tout le monde, choisir d’être en petit comité leur permettait au moins de s’enlever cette épine du pied. Le danseur lui demanda si elle voulait bien de lui en cuisine, comme si la réponse n’était pas évidente. « Bien sûr que je veux de toi en cuisine, je n’ai pas oublié que tu voulais progresser en la matière en plus. » Elle ne savait pas s’il avait réellement fini par prendre des cours ou non, après avoir rencontré l’ami chef culinaire de son beau-frère à Gold Coast. Halston espérait qu’il saurait mieux préparer les plats coréens qu’elle, qui ne s’y était encore jamais essayée, parce qu’elle voudrait vraiment rendre honneur à la deuxième culture de son compagnon. Elle était plutôt rassurée que sa belle-mère ne fasse pas partie des convives, celle-ci se serait sûrement jetée sur l’occasion critiquer tout ce qu’elle faisait, chose que Callie ne ferait sûrement pas. Il lui proposa une première suggestion, qui avait tout l’air appétissante, même si une soupe pourrait paraître saugrenue à une période de l’année où il faisait encore chaud en Australie. « Un bibimpap aurait peut-être été trop simple et commun, je compte sur toi pour qu’on puisse réussir à suivre la recette à la lettre, il n’est pas facile de cuisiner un plat que je n’ai jamais goûté. » Elle devrait peut-être se rendre dans un restaurant coréen pour le faire justement, elle avait encore du temps devant elle. Eddie l’interrogea sur ses propres envies, qu’elle avait mises de côté au profit de celles des autres. « Si et elle va te paraître plutôt étrange, parce que j’ai une folle envie de pistache. » Il avait peut-être remarqué qu’elle avait acheté un pot de pâte à tartiner verte, dont elle se servait pour la plupart de ses petits-déjeuners. « Je n’ai pas trop à me plaindre de mon estomac, pour l’instant. » La grossesse lui apportait d’autres maux, principalement de la fatigue. Le danseur s’inquiéta de lui poser trop de questions, elle esquissa un sourire en coin. « Je préfère que tu m’en poses trop plutôt que pas assez, donc non je ne me sens pas étouffée. » Il pourrait presque paraître plus stressé qu’elle, il n’était peut-être pas à l’abri de faire une couvade, ce qu’il détesterait sans aucun doute si elle était amenée à lui faire prendre du poids. « Nous allons former une magnifique famille. Je t’aime. » Qu’elle rétorqua suite à sa déclaration d’amour. « Je devrais peut-être arborer une tenue avec une poche de kangourou, pour que tu puisses y laisser ta main. »Suggéra-t-elle après son énième contact avec son ventre, tout en cherchant à caresser le dessus de la main qui s’était saisie de la sienne.
I want you to know that I'm never leaving 'cause I'm Mr. Snow, 'til death we'll be freezing. Yeah, you are my home, my home for all seasons. So come on, let's go. Let's go below zero and hide from the sun, I love you forever where we'll have some fun. Yes, let's hit the North Pole and live happily please don't cry no tears now, it's Christmas, baby
Leur enfant ne bouge pas encore mais lorsque ce sera le cas, Eddie n'a aucun mal à croire que l'américaine fera de lui le premier averti car c'est une chose qu'il lui tarde de pouvoir partager avec elle au même titre que les autres évènements qui viendront progressivement ponctuer ces neuf mois. La première écographie en était un et les suivantes ne seront pas moins importantes, tout comme le danseur a à cœur de sentir les premiers coups donnés par le bébé qui ne feront que rendre son arrivée future plus réelle encore. Peu à peu le petit être que porte Halston manifestera sa présence et Eddie n'imagine pas passer à côté de celle-ci, alors il espère que les occasions lui seront données de percevoir ces mouvements que sa compagne assimile déjà au plus joli moment de cette grossesse, contrairement à la grande délivrance qu'elle semble déjà redouter. Eddie la sent nerveuse, il lui semble bien que l'accouchement effraie plus d'une future maman et cela pour différentes raisons. La peur de souffrir d’une part, mais aussi la crainte de complications ou que les choses se déclenchent beaucoup trop tôt, un risque que le gynécologue n'a pas entièrement écarté en ce qui les concerne mais auquel Eddie préfère ne pas trop penser. Il veut encore croire qu'en se ménageant suffisamment Halston parviendra à mener cette grossesse à son terme mais jamais il ne pourrait la tenir responsable du contraire, bien trop conscient qu'ils n'ont pas l'entier contrôle sur la chose et que son âge est un autre facteur favorisant aussi ces risques. « Je ferai tout ce que je pourrai pour rendre les choses plus commodes pour toi ce jour-là. » Comment il ne peut pas encore précisément le dire, mais comptez sur lui pour étudier très largement la question de ce rôle qu'il aura à tenir à ses côtés le moment venu. Le danseur sait déjà qu'il ne pourra pas se contenter de lui tenir la main en salle d'accouchement, ce n'est pas la façon dont il se plait à voir les choses et il n'imagine pas non plus ne pas être celui qui la conduira à l'hôpital lorsque le travail aura officiellement commencé. Peu importe quelles seront ses obligations ce jour-là et combien de projets il sera forcé de mettre sur pause, Eddie n'est pas de ceux désertant leur travail facilement mais il fera pour l'occasion une exception sans même se poser de question, bien trop soucieux de se trouver à ses côtés quand le bébé pointera le bout de son nez. Sauf que ce n'est pas avec sa moto que le danseur assurera comme il se doit son transfert à l'hôpital et il le sait, le moment semble donc venu de se mettre très sérieusement à la conduite et à en juger les sous-entendus d'Halston, le plus tôt sera le mieux. Le temps file même à une vitesse folle, c'est un constat que le danseur n'a pas trop de mal à lui accorder et tout porte à croire que cette grossesse évoluera vite elle aussi, et qu'ils ne verront pas forcément passer ces neuf mois déjà bien entamés. « J’en ai conscience et si je te dis que je vais m’y pencher sérieusement jagi, alors tu peux le croire. » Ses mots tendent à la rassurer parce qu'il la sent inquiète à l'idée que cet autre projet ne soit pas concrétisé à temps. Eddie va devoir mettre les bouchées doubles pour y parvenir en temps voulu mais il en est capable, l'échec n'a après tout jamais fait partie de son vocabulaire et ce n'est certainement pas aujourd'hui qu'il va y être ajouté. « C’est une promesse. » il précise tout en resserrant sa main dans le creux de la sienne, espérant qu'Halston s'épargnera au moins du souci à ce sujet et acceptera simplement de lui faire confiance. Il décrochera ce permis comme il s'y engage, quand bien même l'idée de délaisser un peu sa cylindrée n'est pas la plus plaisante à ses yeux. Il étire après ça un sourire tout en retenue, reconnaissant d'entendre que l'américaine n'est pas disposée à pardonner facilement à sa famille puisque cela revient à le choisir lui, au détriment du reste. Eddie partage d'ailleurs son avis quant au fait que les Hargreeves devraient méditer sur leur attitude, en admettant qu'ils soient capables de se remettre un minimum en question. « Si seulement ils pouvaient t'entendre. » Et c’est aussi valable pour sa famille bien sûr, qu’ils ne comptent pas sur lui pour passer facilement l’éponge au risque d'être déçus car Eddie n'a jamais eu le pardon facile avec les gens qui le méritaient, ce qui en dit long sur l'obstination qui peut être la sienne quand ce n’est pas le cas. Un sourire beaucoup plus paisible anime ses lèvres quand Halston confie se sentir mieux ici avec lui car elle ne pourrait pas lui prouver plus simplement son amour, et le conforter dans tous les choix qu'il a pu faire durant l'année écoulée. Une chose est sûre, il n'en regrette aucun.
Eddie a du temps à revendre ce soir, son planning a été soigneusement dégagé pour qu'aucun cours ne l'oblige à repasser à son studio à une heure tardive comme ça peut être le cas certains jours alors le couple pourra s'attarder dans ce marché aussi longtemps que l'américaine le souhaitera, car plus que jamais le danseur fait de ses désirs une priorité. Il est aujourd'hui autant question de leur enfant que d'elle, de ce côté-là Eddie n'a aucun mal à s'oublier puisque ce n'est pas lui qui porte la vie et dont les hormones se trouvent être sacrément malmenées – en d'autres termes il cèdera à toutes les envies d'Halston car il n'est rien qui soit trop beau, trop encombrant ou trop cher pour elle, le danseur vient à l’instant de le décider. Elle n'en profite jamais en temps normal, n'a jamais abusé de ses attentions ni attendu de lui qu'il la couvre de cadeaux alors s'il ne le fait pas au moins pendant cette grossesse, Eddie ne sait pas trop quand il en aura l'occasion. Ce n'est certes pas avec des bougies qu'il commettra les plus grandes folies par ici mais si c'est suffisant pour lui faire plaisir, alors il s'y pliera volontiers. Le choix ne manquera sans doute pas niveau senteurs et il laissera Halston décider celles qui viendront parfumer leur intérieur car il n'a pas la prétention de connaître parfaitement ses préférences en la matière, quand bien même son expérience avec les bougies de l'américaine ne date pas vraiment d'hier. « Je ne risque pas d’oublier à quel point tu les affectionnes. » Il glisse vers un regard plein de sous-entendus, prêt à constituer avec l'agente un véritable stock qui leur servira à différentes occasions – et pas toujours les plus chastes, ce que les prochaines paroles d'Halston tendent à confirmer. Le danseur n'est pas contre effectuer sa propre sélection puisque l'américaine le lui propose, il ne prétend pas y connaître grand-chose en bougies mais ça ne l'empêchera pas de s'attarder avec soin sur le choix de celles-ci. « Avec plaisir, ça me donnera même l'occasion de déterminer mes préférences. » Des préférences sur lesquelles il ne s'est jusqu'ici pas réellement penché mais il y a un début à tout, et Eddie se montrera forcément plus sensible à certaines senteurs qu'à d'autres. Son goût pour les parfums exotiques n'est déjà plus à prouver et en attendant de s’en découvrir d’autres, ce sont ses lèvres qu'il vient déposer dans le cou de l'américaine comme pour accompagner ce sujet avant de dévier sur un autre. Diana et ses précédentes entrevues avec celles-ci, s'étant pour la plupart très mal déroulées. Eddie mentirait s'il disait ne pas en garder d’amers souvenirs mais quitte à être honnête, autant avouer aussi que ses rapports avec l'actrice tendent enfin à s'arranger après une année de forte mésentente. Il estime toujours n'avoir rien provoqué ni n’avoir lancé aucune hostilité, ce qui ne l'empêche pas de reconnaître les efforts que la rousse semble prête à entreprendre pour arranger les choses tout comme il s'y emploie de son côté. Leur dernière rencontre au Fashion Show de la ville a bien montré que ces deux-là étaient aussi capables d'échanger sans en venir à se quereller et c'est sans doute prometteur pour la suite, quand bien même Eddie préfère encore ne pas trop s'avancer sur la question. « Pardonner à l’univers oui, ça je peux. » il confirme alors, mais pardonner à Diana sera plus compliqué et le danseur ne s'en cache pas. Disons qu'elle a été parfois trop loin et que les meilleures intentions du monde n'effaceront pas tous les affronts qu'elle a pu lui faire, qu'Eddie préfère confier au temps. Ça ne l'empêchera pas de se montrer cordial quand il le faudra mais son pardon sera plus difficile à obtenir, en dépit de tous les efforts qu'il consentira à faire. L'espoir doit toutefois être permis comme Halston le souligne, et il n'osera pas la contredire là-dessus. « Je ne l’aurais honnêtement pas cru un an plus tôt, comme quoi tout arrive. » Diana n’est pas une mauvaise personne, il n'a jamais voulu le croire y compris quand elle se montrait parfaitement injuste envers lui et son attitude dernièrement n'a fait que lui donner raison. Pour autant Eddie ne lui trouvera pas d'excuses, après tout lui non plus n'en avait pas quand il avait pris en grippe un héritier bien connu de cette ville mais les gens évoluent, il est plutôt bien placé pour le savoir. Cette amélioration de leurs rapports n'est toutefois pas suffisante à ses yeux pour justifier la présence de Diana à leur table de nouvel an, Eddie préfère d'abord l'accueillir à titre moins officiel pour faire les choses dans l'ordre au moins une fois dans sa vie. Un week-end par exemple, c'est l'idée soumise par Halston et ça lui convient plutôt bien. « Je te laisse t’arranger avec elle pour la date, tu restes celle à qui elle parle le plus et j’ai déjà posé l’invitation de mon côté. » Ainsi Eddie considère avoir fait sa part du travail, le reste ne le regarde pas vraiment car les disponibilités de l'actrice seront en principe aussi les leurs. Il manque d'ailleurs de préciser qu'elle pourra venir avec Heather mais se rappelle que leur relation n'est pas encore officialisée auprès d'Halston, du moins pas à se connaissance, ce qui l'amène à ravaler bien vite ces propos avant de les laisser malencontreusement échapper.
Sa place en cuisine le soir de Noël est en tout cas garantie, l'américaine se remémore même les compétences qu'il désirait gagner dans le domaine et ses envies de progression n'ont à vrai dire pas diminué, seul un manque de temps l'a surtout empêché de s'y atteler aussi souvent qu'il aurait pu le souhaiter. « Après les cours de conduite, ceux de cuisine. Cela dit j’ai intérêt à trouver un moyen de me dédoubler pour pouvoir assurer tout ça. » Il préfère s'en amuser mais ses mots soulèvent pourtant un problème bien présent, celui du temps aujourd'hui très largement consacré à ses projets au théâtre et notamment à la préparation du spectacle dans lequel Eddie s'investit corps et âme, un temps venant inévitablement à lui manquer pour le reste et l'amenant souvent à regretter que les journées de trente-six heures n'existent pas. Car aussi motivé soit-il, il ne s'agit pas de s'inscrire pour prendre ensuite ces cours par-dessus la jambe mais ça Halston le sait bien, elle qui n'ignore pas que le danseur ne se lance jamais dans quoi que ce soit à la légère. La cuisine viendra donc après la conduite afin qu'il ne se disperse pas trop mais le réveillon lui donnera malgré tout l'occasion de s'exercer à la confection de mets coréens qu'Eddie se doit d'honorer pour la tradition, en commençant par un Tteokguk qui ne devrait en principe pas lui donner trop de fil à retordre. « J’ai beaucoup vu ma mère faire alors le réussir ne devrait pas être un problème. Mais je m’entraînerai jagi, tu penses bien. » Afin que leurs convives aient droit à ce qu'il peut faire de mieux, d'autant plus si Hartley n'est pas très familier avec la cuisine du pays du matin calme. Ce sera aussi l'occasion pour Halston d'y goûter en avant première, aucun ingrédient de ce plat ne lui semble en tout cas contre-indiqué pour une femme enceinte mais Eddie ne demande qu'à s'adapter à ce qu'elle peut ou non tolérer, supposant que la grossesse peut aussi influer sur ses goûts et faire naitre chez elle des envies plus ou moins inédites. Ainsi la pistache serait sa grande faiblesse du moment, il avait effectivement remarqué que celle-ci avait envahi leurs placards sous différentes formes mais la prochaine allusion de l'américaine ne manque pas de le laisser quelques instants silencieux. Les pensées du danseur s’enflamment alors, avant qu'il ne se trahisse avec un sourire des plus évocateurs. « Pardon, ça m’a donné des idées. » Certaines idées incluant de la pistache oui, puisqu'elle dit en raffoler et qu'Eddie ne reculerait devant rien pour la satisfaire de ce côté-là. Comment lui seul le sait vraiment, il a bien évidemment son idée sur la question mais il n'oublie pas où il se trouve, et la discrétion qui ne leur est aucunement garantie dans ce marché. « Je t’en parlerai à la maison, ici n’est pas le bon endroit pour ça. » Son regard appuie le fait qu'il ne partagera pas de telles pensées ici, ce qui laisse à Halston la liberté d'imaginer ce qu'elle souhaite en attendant de savoir ce qu'il a vraiment derrière la tête. Eddie retrouve son sérieux et enregistre que ses nombreuses questions ne sont pas malvenues puisque l'américaine préfère qu'il se montre attentif plutôt que le contraire, ce qui le rassure au moins un peu quant au fait qu'il n'en fasse pas forcément trop. « Mais si ça devait être le cas, je compte vraiment sur toi pour me le dire. » C'est une chose que le danseur pourra entendre, lui qui a parfois l'impression que cette grossesse est plus simple à gérer pour elle que pour lui sans que ce ne soit une seule seconde légitime à ses yeux. C'est Halston qui porte cet enfant mais c'est lui le plus inquiet, lui dont les craintes et les doutes sont les plus nombreux, sans doute parce qu'elle était un peu plus préparée à la venue de cet enfant que lui pour l'avoir très longtemps désiré. Eddie n'en est toutefois pas moins heureux et il s'empresse alors de confirmer dans un sourire radieux : « Magnifique. » car leur petite famille le sera sans l'ombre d'un doute, tout comme son regard se charge de rendre à Halston son je t'aime. « Je ne sais pas ce qu’il me faudra de plus pour être pleinement comblé après ça, un quatrième chat peut-être ? » Une idée qui le fait aussitôt rire car sa compagne le connait assez pour savoir qu'il l'envisage au moins un peu sérieusement, et que la question finira certainement par se poser pour de vrai. Il n'a jamais caché son intention d'agrandir aussi leur petite famille à moustaches mais chaque chose en son temps, Eddie n'entend rien précipiter. « Allons chercher ces bougies, ensuite on s’occupera du mobile pour le berceau et si tu veux on pourra même se prendre une crêpe en chemin. » S'il peut ainsi mettre ses restrictions de grand sportif de côté et montrer à Halston qu'il peut aussi se faire plaisir parfois, alors il n'hésitera pas. Une crêpe ne leur fera pas de mal à l'un comme à l'autre et ce n'est sans doute pas le bébé qui s'en plaindra, sans attendre sa main retrouve donc celle de l'américaine avant que le couple ne reprenne officiellement son avancée à travers le marché. Et c'est après quelques mètres qu'un enfant émerveillé par les lumières d'un imposant sapin attire l'attention du danseur, lui arrachant même un sourire attendri. « C’est trop mignon. » Ses yeux ont bien du mal à se détacher de lui et il suppose qu'Halston n'y est pas non plus insensible, ce qu'il a bien vite l'occasion de vérifier en se tournant vers elle pour permettre la rencontre de leurs regards. « Un jour c’est notre petit Yang qui jouera ici et qui se laissera impressionner par toutes ces décorations. » Il n'a déjà aucun mal à l'imaginer mais cette pensée est aussitôt complétée par une autre, une nuance que le danseur se doit d'apporter. « Ou notre petite Yang. » Puisqu'ils ne savent toujours pas ce que l'univers choisira de leur confier, mais dans un cas comme dans l'autre la surprise sera belle et ça Eddie ne cessera jamais de le dire comme de le croire. « Can’t wait to meet him or her. » Can't wait to meet you, comme le regard empli d'amour que le danseur vient poser sur son ventre peut après ça le traduire à défaut que ses mains le fassent elles aussi, préférant cette fois rester ancrées dans celles d'Halston.
Les fantasmes autour de la grossesse étaient nombreux, ils étaient plus souvent de l’ordre du positif, le négatif étant plutôt balayé sous le tapis. Halston n’était pas assez naïve pou croire que tout était rose, elle avait beau avoir souhaité qu’elle se produise de tout son cœur, elle ne rêvait que de la délivrance et non de pas tout ce qui la précéderait. Elle ne possédait pas encore de télécommande magique pour faire oublier à son cerveau qu’elle allait traverser la journée la plus douloureuse de sa vie. Observer les pages de son calendrier se tourner étant donc aussi effrayant que réjouissant. Eddie ne pouvait pas lui promettre que tout se passerait bien, mais il cherchait tout de même à la rassurer en lui assurant qu’il ferait de son mieux pour rendre le fameux jour le plus commode possible. « Et je te crois. » Elle le savait capable de tout plaquer pour la rejoindre le plus rapidement possible, de braver des montagnes pour ne pas rater le moment le plus important de leurs vies. Cependant, elle ne savait pas comment il pourrait l’aider autrement qu’en l’aidant et en étant présent jusqu’à la fin, mais il arrivera peut-être à la surprendre. Il pouvait faire de la place pour une urgence, mais quand était-il du permis ? Halston ne le pensait pas très pressé de l’avoir, après tout il n’en avait pas besoin dans l’immédiat. Il disait avoir conscience que le temps défilait, qu’il allait sérieusement s’y mettre. Elle ne le contredira pas, elle hocha de la tête sachant que toute pression supplémentaire serait superflue. Ils avaient dévié sur un sujet de conversation encore moins plaisant, les Hargreeves. Eddie souhaitait qu’ils l’entendent parler, mais ils n’en avaient pas besoin pour savoir qu’elle fera passer l’amour avant le reste, elle l’avait déjà fait pour son ex-mari et cette nouvelle histoire ne dérogerait pas à la règle. L’ordre des priorités de l’américaine était établi depuis bien longtemps, elle l’avait bien bousculé quelques fois lors de ses jeunes années, dans l’unique but de leur plaire, mais elle avait décidé de faire tout ce dont elle avait envie dès qu’elle fut libérée des chaînes de l’hôtel Hargreeves. Elle s’était rendue compte que la vie était trop courte, pour la vivre en étant malheureuse. « Un jour ils finiront bien par comprendre que je ne suis pas Hildred et encore moins Harrison. » Ils avaient déjà deux enfants qui correspondaient parfaitement à leurs idéaux, cela devrait leur suffire. Elle pouvait comprendre qu’ils souhaitent que leurs progénitures leur ressemblent, mais pas qu’ils ne veuillent des copies conformes ni qu’ils les forcent à rentrer dans un moule qui n’est pas fait pour eux. Halston rêvait d’avoir un enfant qui partagerait de nombreux traits physiques avec son père, mais elle ne l’obligerait aucunement à se rapprocher de sa personnalité ou de la sienne. Elle voulait qu’il soit épanoui, c’était tout ce qui comptait, une vision bien éloignée de celles de leurs parents.
Les choix d’Halston pouvaient surprendre Eddie, qui s’était probablement imaginé qu’elle devait avoir des goûts de luxe, mais ce qu’il ne savait pas c’est qu’elle n’avait pas toujours vécu dans l’opulence. Elle avait connu un quotidien plus modeste, elle n’avait pas goûté à la misère mais elle avait fait partie de ce qu’on appelait la classe moyenne. Contrairement à son grand frère qui faisait comme si cette partie de leurs vies n’avait jamais existé, elle n’oubliait pas qu’elle avait su se contenter de beaucoup moins et s’en satisfaire. Le danseur souligna qu’il ne risquait pas d’oublier son adoration pour les bougies, que même l’ivresse n’avait pas su lui faire oublier. « Rallumer la bougie que j’avais utilisé pour notre première nuit, a permis à ma mémoire de commencer à la reconstituer. » Elle l’avait tout bonnement détesté sur le moment, de lui avoir rappelé qu’elle avait fauté avec lui et donc qu’elle était retombée dans ses « travers ». Halston avait toujours eu une attirance particulière pour les artistes, mais elle aurait préféré de ne pas craquer pour ceux qu’elle pouvait avoir dans ses agences. Elle avait maudit son cœur plus d’une fois de ne pas lui avoir facilité les choses, à présent elle était heureuse d’avoir commis la même « erreur » pour la seconde fois. L’agente de stars glissa une main sur son ventre tout en écoutant son compagnon, dont les pensées se concentraient uniquement sur le moment présent. Halston était curieuse de voir quelles bougies il choisirait, même si elle avait son idée sur la question. Ils allaient peut-être en faire un véritable point en commun, contrairement à Diana qui peinait encore à trouver ses bonnes grâces. Le temps où il avait peur que celle-ci ne le prenne que pour « un gigolo » lui semblait lointain, il était plus préoccupé par son envie de la voir se comporter autrement que comme une peste avec lui maintenant. L’actrice avait une fierté démesurée, mais il l’avait sauvé d’une mort certaine, Halston se persuadait donc qu’elle pouvait enterrer toute la rancoeur qu’elle pouvait avoir en son égard. Il n’était pas encore prêt à lui pardonner, mais un jour ils finiraient par réussir à cohabiter ensemble dans sa vie, elle en était certaine. Eddie lui accorda qu’il y avait bel et bien de l’espoir, il n’y avait plus qu’à faire preuve de patience. Il ne voulait rien précipiter et lui laissait choisir quel jour ils se retrouveraient tous les trois, ce qui devrait se faire sans trop de problèmes puisqu’elle avait l’avantage de détenir les emplois du temps de tout le monde.
Eddie ne pouvait pas être sur tous les tableaux et Halston n’accordait pas vraiment d’importance à ses talents de cuisinier, qu’il souhaitait améliorer principalement pour l’impressionner. L’attention était délicate, mais elle ne souhaitait pas qu’il se mette une pression inutile, elle n’était pas à la recherche de l’homme idéal. Il lui confia qu’il avait beaucoup observé sa mère en cuisine, une information qu’elle trouvait plutôt attendrissante. L’américaine n’avait pas vraiment eu l’occasion de traîner dans les pattes de sa propre mère, celle-ci n’aimant pas particulièrement se retrouver aux fourneaux. C’était pour cela qu’elle n’avait guère apprécié que le danseur ne suppose qu’elle avait préparé le repas de Noel, elle n’était pas une ménagère parfaite, elle était bien plus à l’aise dans le business. « Tu auras ta soeur comme juge. » Les comparaisons risquaient d’être inévitables, puisque les Yang avaient été habitués aux mêmes plats. La brune ne l’imaginait pas devenir acerbe, la cadette de sa belle-famille savait être dans la retenue, contrairement à son grand frère. Elle lui dévoila son péché mignon du moment, qui était loin d’être un secret d’état. Halston lui avait involontairement donné des idées qu’il ne pouvait pas exposer dans l’immédiat, mais qu’elle pouvait deviner. « You’ve got a dirty mind. » Elle ne s’en plaignait pas et elle était prête à attendre sagement qu’ils rentrent pour pouvoir les entendre. Il lui signifia qu’elle devrait vraiment être transparente sur ses maux de grossesse, ce qu’elle avait été jusque-là. « Oui mon amour, tu seras prévenu du moindre problème. » Même du plus insignifiant, si c’était ce qu’il voulait. Il lui donna raison sur la vision de leur future famille, tout en lui délivrant un regard intense. Il se demandait comment il pourrait être plus heureux encore, mais il en avait déjà une idée. « Tu veux vraiment transformer notre maison en refuge. » Hélas un nouveau chat n’aurait pas l’attention qu’il mérite, s’il arrivait dans leur foyer cette année. Elle acquiesça lorsqu’il lui proposa d’aller voir les bougies et les mobiles avant de faire une proposition plus surprenante. « Tu te lâches. » Elle trouvait toujours dommage d’être la seule à vraiment se faire plaisir avec des sucreries, il lui arrivait parfois de se sentir coupable. Ils continuèrent de s’avancer dans le marché et ils s’arrêtèrent soudainement lorsqu’ils s’approchèrent d’un immense sapin. Ils n’étaient pas les seuls à l’admirer, l’enfant qui se trouvait dans leur champ de vision avaient su capter leurs regards. « Oui, nous aurons bien des occasions de l’émerveiller. » Elle avait hâte de pouvoir décorer leur maison avec ce petit être, qui n’aura que l’embarras du choix pour habiller leur sapin. Il s’était corrigé pour parler de l’éventualité d’une petite fille, le sexe n’était de toute façon qu’un détail pour elle, comme elle le lui avait expliqué. « Notre bébé doit l’être tout autant de te rencontrer toi. » Et sa propre personne, mais elle préférait ne pas le préciser, pour ne pas faire de l’ombre à son rôle de père. Elle déposa un baiser dans ses lèvres avant qu’ils ne s’élançant vers leur prochain stand.